Le GPS de Nino – aka le petit vieux croisé dans la rue à Fortitude Valley – lui avait indiqué le bon itinéraire pour se rendre là où Maze lui avait dit de le rejoindre. Logan City, ce quartier que l’italien n’affectionnait pas tellement, toujours trop de monde, toujours trop de gosse, toujours trop de familles parfaites, et puis, cette plage artificielle qui n’avait de plage que le nom. Une pataugeoire dans laquelle tout le monde se réfugier alors que les vraies plages de Brisbane étaient, certes moins accessibles, mais bien plus belles et moins engorgées. Enfin, à cette heure-ci, il y avait peu de chance pour qu’elle soit noire de monde et qu’ils ne se fassent marcher dessus par le premier gamin qui voulait rejoindre l’eau depuis sa serviette.

Il avait pris trois bus différent, n’ayant pas pris la peine de payer un ticket, à quoi bon, jusqu’à présent, il ne se faisait contrôler que rarement et c’était bien plus rentable de payer des amendes deux fois par ans, plutôt que de payer des tickets à chaque fois qu’il en avait besoin. Il ne s’assurait d’en avoir que lorsqu’il était avec Lucia et là encore, c’était Katherine qui lui fournissait sa carte de transport. Bref, profil bas, capuche sur les oreilles comme si c’était la meilleure façon de passer inaperçu, il faisait la tête d’un gars qui n’avait pas envie d’être déranger, à qui il ne fallait même pas dire bonjour par politesse. Il était prêt à mordre n’importe qui lui adresserait même un regard.

Arrivé à la fameuse plage, il cherchait alors l’épicerie au drôle de nom où il devait rejoindre Maze. C’est en la voyant pas loin qu’il retira sa capuche de la tête, se plantant droit comme un piqué devant la brune qu’il n’avait pas revu depuis qu’elle était venue chez lui, depuis qu’ils avaient passé la nuit ensemble. C’est alors qu’il eut des flash, comme si, tout ça n’avait jamais vraiment été réel jusqu’à présent et que là, c’était bien plus concret. Nino et Maze avaient couchés ensemble, ils en avaient eu plus qu’envie et maintenant, quoi ? Maintenant rien. L’italien était surtout à nouveau agacé et énervé de savoir que la Shephard s’en allait, mettant bel et bien un terme à un quelconque espoir pour leur avenir. Même si, l’italien pourrait admettre que le jour où il avait signé ce contrat de mariage avec Katherine, il avait lui-même étouffé leur relation. Il se pinça les lèvres en fixant la Crawley, se demandant si elle finirait par aborder le sujet ou si comme lui, elle aurait bien l’intention de ne pas le mentionner ? « Tu m’expliques tes messages s’il te plait ? » forcé d’admettre qu’il s’était sans doute un peu emporté, il grogna presque dans sa barbe, n’ayant pas nécessairement envie de se justifier ou même se s’excuser. Il sait qu’il devrait. « Mais avant… » A l’instant même où la brune entoura son poigné de ses doigts, il ressentait à nouveau ces sensations de contact, de chaleur de leurs corps l’un contre l’autre. Il n’en dit cependant pas un mot, se laissant trainer jusqu’à l’épicerie. Une fois à l’intérieur, il tira doucement sur son bras pour se défaire de son emprise. « J’ai pas bien compris de quoi on va parler exactement…mais j’ai l’impression qu’on va en avoir besoin. Alors choisis ton arme. » Il regardait les bouteilles devant ses yeux, son arme… la bière qui sent la pisse, non merci. Le vin qui tâche les vêtements, non merci, ces derniers temps, il avait trop de trace de maladresse sur ces vêtements. Trop souvent maladroit sans doute… hm. « Ca. » ça, c’est du whisky. Simple, efficace. Il se tourne vers Maze, baissant son regard pour attirer son attention. « T’en as besoin ? » est-ce qu’elle avait réglé ses histoires de famille ? Avec sa sœur sortie d’un chapeau ? Est-ce qu’elle allait avoir d’autres sujets à mettre sur le tapis ? L’italien regarda la bouteille entre ses doigts, observa autour de lui, sans avoir l’impression que des regards ou qu’une caméra étaient braqués sur lui, il glissa la bouteille sous son pull. « Je t’attends dehors, j’te laisse passer en caisse. J’ai besoin de prendre l’air. » qu’il lance, haussant un peu la voix, laissant Maze prendre un paquet de chewing-gum si bon lui semblait, c’est toujours moins flagrant, de sortir avec au moins un truc qui coûte pas cher. Lui, il passait devant les yeux du vendeur sans avoir l’ombre d’une suspicions envers lui. Mission accomplie.

Le brun était sortie pour attendre Maze dehors, il lui confiait la mission de prendre une bricole à payer en caisse quand lui prenait les risques de se faire prendre pour vol à l’étalage. Mais, sous l’œil du caissier un peu amorphe, il était passé sans attirer l’attention sur lui. Il pourrait conseiller un système de vidéo surveillance à cette épicerie, ou alors, un détecteur antivol à la sortie, il était certain que l’italien n’était ni le premier, ni le dernier à abuser de ce manque de vigilance. Lui en tout cas, notera que l’épicerie Ciloite était une bonne adresse pour les prochaines fois.
« T’abuses vraiment. En plus de ça… » lui qui était fier de son coup, il rattrapa au vol les chips et… viennoiserie ?? qu’elle lui plaqua contre le torse. « …t’as vraiment une mauvaise influence sur moi. » le sourire qui s’afficha sur son visage était synonyme de fierté lui. La mauvaise influence, c’était surement pas de lui, mais à chaque fois que Maze le suivait dans ses âneries il avait tendance à trouver ça séduisant. « tu m’surprendras toujours ! » parce qu’il s’attendait surtout à ce qu’elle lui passe un savon, qu’elle lui fasse un sermon, lui rappelant que s’il avait des problèmes avec la justice, ça pourrait lui couter cher. Et couter cher, ca voulait dire se voir passer sous le nez ses papiers Australien et retour en Italie une bonne fois pour toute. Une chose qu’il avait tendance à souvent oublier, l’italien. Tout ce qu’il aurait fait jusqu’à présent n’aurait alors servie à rien. Le mariage, sa situation chaotique avec Adèle, tout ça… pour rien. L’italien commençait déjà à ouvrir la bouteille qu’il avait entre les mains alors qu’ils n’étaient pas encore arrivés sur le sable, tout en même que Maze elle-même dévissait le bouchon de la bouteille de vodka qu’elle avait dérobé. « Alors ? On trinque à quel nouveau désastre ce soir ? » il soupira, un nouveau désastre, bonne question. Il préférait trinquer à l’oubli. « Pour tout oublier. » à savoir ce qu’il comprenait dans le tout.
Un premier pied dans le sable, l’italien voulait déjà retirer ses chaussures mais, les mains pleines, il patienterait d’aller s’assoir un peu plus loin. Il détestait sentir le sable s’engouffrer dans ses baskets. « Et est-ce qu’on se met tout de suite d’accord pour ne pas en reparler ou bien ?... » il tourna la tête pour poser ses yeux sur elle, sachant tout de suite où elle voulait en venir. « On peut s’mettre d’accord sur ça ouais. » pas la peine de mettre ça sur le tapis, très bien. De toute façon, l’italien n’était pas bon pour les grands discours. Il n’avait pas envie de se poser trop de questions sur la signification de leur passage à l’acte. Il se contenterait de dire qu’il avait envie de ça, et c’est tout. « bon, vas y, on s’assoit là. » ici, de manière totalement aléatoire, mais la plage était déserte et ça ne servait à rien de chercher l’endroit idéal, le sable était le même partout. Maintenant que les chips et les viennoiseries étaient posées, la bouteille semi enterrée, il pouvait enlever ses chaussures. Son cul dans le sable, il repris le whisky pour en prendre une première gorgée. « Adèle est partie en voyage humanitaire. C’est terminé pour de bon. De un c’est une connasse égoïste, de deux… qu’elle se casse aussi loin qu’elle le veuille, j’m’en fou. » et une autre gorgée pour la route. « t'en es où avec ta soeur là? attend...» il la regarda avec un sourire sur les lèvres. « est-ce que si on parle de ça, tu vas encore te jeter sur moi? » qu'il lance amusé, pas certain que ça la fasse rire en retour. « ca va j'rigole... on peut en parler, autant que tu veux. » fallait-il comprendre un double sens à cette dernière phrase? L'italien n'allait pourtant rien y ajouter...

Non, la journée n'était pas bien choisi pour aller surfer. Lena était fatiguée, énervée depuis plusieurs jours à cause du travail et d'un sentiment que tout lui retombait toujours dessus au bout du compte, qu'importe les efforts. Non, le temps et l'heure n'étaient clairement pas idéaux pour aller se faire une séance sur les vagues, l'idée était même peut-être dangereuse au vu du vent qui s'était levé aujourd'hui. Ça lui importait peu, la blonde avait eu soudainement une envie de se défouler et le meilleur moyen qu'elle avait trouvé pour ça était de se battre avec l'océan, rien que pour une demi heure. C'est ce qu'elle s'était dit et c'est ce qu'elle avait fait peu avant que le soleil ne se couche. Prendre sa planche était toujours un plaisir même s'il l'était davantage lorsqu'elle prenait le temps d'aller sur un meilleur spot que celui ci, mais l'urgence de son besoin de prendre un bol d'air marin avait fait en sorte que c'est là qu'elle s'était trouvée. Et elle ne serait pas retournée à la plage de si tôt si elle ne s'était pas retrouvée bête face à sa porte en rentrant alors que la nuit commençait à tomber : impossible de mettre la main sur ses clés. L'agacement ressenti au moment de découvrir qu'elle les avait perdues s'était rapidement transformé en une colère difficile à gérer, et c'est très énervée et avec une grosse envie de s'apitoyer sur son sort qu'elle était retournée sur les lieux du crime. C'est donc décoiffée, les cheveux en bataille et une robe de plage à peine enfilée retombant sur son épaule qu'elle était partie pour fouiller toute la plage artificielle dans l'espoir de retrouver son trousseau de clés. Avait-elle de l'espoir ? Pas vraiment. Mais c'était ça ou appeler un serrurier, et elle n'était pas du genre à demander de l'aide sans avoir essayé de s'en sortir seule avant. Elle aurait vu les deux personnes assises par terre, pile dans sa trajectoire, si elle avait levé les yeux deux secondes. Elle ne les a vu qu'au moment de leur envoyer du sable avec son pied, de son pas lourd et démotivé. Oups, pardon, j'ai perdu mes clés. Elle respirait la joie de vivre - ou pas. Vous embêtez pas pour moi, passez une bonne soirée. Elle s'éloignait rapidement, le regard toujours fixé sur le sol : la légende raconte qu'elle cherche toujours.

L’italien, assis dans le sable, avait fini par enfin expliquer pourquoi il avait pu être aussi virulent dans ses messages avec la brune. Le quiproquo de leurs échanges n’avait en rien aidé à se calmer, mais il avait bien compris qu’ils n’étaient pas tout à fait sur la même longueur d’onde. « Tu t’en fous ? » Il fronce les sourcils pour appuyer ses propos. Pourquoi devrait-il se soucier d’une nana qui n’avait plus rien à faire de lui, décidé de fuir loin de Brisbane pour ne penser qu’à elle ? Ah, on pouvait bien se demander qui était égoïste dans l’histoire mais le Marchetti répondrait sans aucun doute que la flèche ne pointerait pas vers lui. Oh non, depuis le tout début de cette histoire, c’était bien Adèle qui faisait semblant de ne rien comprendre, qui l’avait rejeté à plusieurs reprises et maintenant, qui s’en était allée pour de bon. Et bien oui, il s’en foutait. Et d’ailleurs, ça méritait bien une nouvelle gorgée non ? Oui. « Elle existe plus. » il soufflait presque du nez tel un buffle qui montrait son mécontentement. A peine crédible.
Il balaya le sujet en abordant celui de la fameuse sœur. Celle qui avait mis Maze dans tous ses états, suffisament pour finir dans les bras de l’italien. Ah, oui, on avait dit qu’on en parlerait plus mais il fallait sans doute pas compter sur Nino qui s’empressa de remettre le sujet sur le tapis à nouveau avec une vanne qui semblait ne faire rire que lui. La brune ne cachait pas son mécontentement, ostensiblement vexée par sa remarque. « Je sais pas écoute…c’est ce que tu veux ? Que je me jette encore une fois sur toi ? » C’était si regretable ? Est-ce que ça n’allait pas être Nino qui finirait par se vexer de voir à quel point cela semblait la contrarier ? Il préférait faire comme si ça ne le touchait pas. « Ça peut s’arranger si tu demandes gentiment... » demander quoi ? Il n’était pas certain de bien comprendre et avala sa salive sans être capable de tenir son regard. Qu’est-ce qu’elle faisait à s’approcher de lui ? Et sa main, dans sa nuque ? Elle faisait quoi là ? Il fronça toujours les sourcils, laissant son air interrogateur, non dissimulé, sur le visage. Est-ce qu’elle s’amusait de lui à présent ? Elle n’avait plus l’air si vexée que ça, la Crawley. Encore moins quand elle avait la bouteille entre ses mains et qu’elle portait le goulot entre ses lèvres. Elle le laissait bouche bée, faisant moins le malin tout d’un coup quand la provocation changeait de camp. Mais Maze ne jouait pas dans la même cours que l’italien, oh non, elle jouait dans un cours d’un niveau plus élevé. Lui qui semblait rester bon enfant avait l’impression qu’elle se jouait de lui, dans un tout autre registre, plus sérieux. C’est en remettant un peu de distance entre eux qu’elle le ramena à la réalité. « On en est…nulle part. C’est pas l’amour fou et c’est pas non plus la troisième guerre mondiale donc…j’imagine que tout va bien. C’est pas le sujet de ce soir. » c’est quoi le sujet alors ? Les lèvres de la brune qu’il est en train de fixer depuis trois minutes ? non plus. « Ça va Nino ? » il releva les yeux, pour croiser son regard cette fois. « Quoi ? » pourquoi ça irait pas ? Oui, bien sûre que ça va ! « T’as pu en parler avec elle avant qu’elle parte ? » ah donc, le sujet du soir, c’est ça, c’est Adèle ? « Nan. » il reprend la bouteille qu’elle lui avait dérobé d’entre les mains. « j’vais finir par m’inscrire sur ces sites à la con, les applications d’rencontre. J’vais annoncer la couleur : pas d’sentiment, pas de rendez-vous galant. J’paie rien, j’invite pas. J’reçois, j’retourne. » ah quel charme à l’italienne, n’est-ce pas ? « Putain! » qu'il lance alors qu'il reçoit du sable dans son dos, pas sûre de comprendre tout ce suite ce qui lui arrive. Il se retourne alors et voit cette blonde, à l'allure totalement paumée, limite SDF. « Oups, pardon, j'ai perdu mes clés. Vous embêtez pas pour moi, passez une bonne soirée.» il ne lui accordait pas une seule seconde de plus et lui fit signe de s'éloigner d'eux, avant de se tourner à nouveau, face à l'océan. « on va r'trouver son corps sur le sable, demain, à celle là. »

La main posée sur la cuisse de Nino, les yeux de l’italien s’abaissèrent pour observer ce geste et s’assurer qu’il n’était pas en train de rêver. Ce geste qui fut succins lorsque Maze repris sa main pour la caler près d’elle. Nino la regarda à nouveau dans les yeux. « Je sais que t’es pas trop du genre à vouloir bavarder… » plutôt pas doué pour aligner trois mots sans que ce soit mal perçu ou mal compris. Ou sans qu’il ne soit capable de trop s’emballer et s’agacer, laissant ses paroles largement dépasser ses pensées. « …mais t’es sûr que ne pas parler d’elle c’est vraiment la solution pour passer à autre chose ? » il hocha la tête, franchement, persuadé qu’en effet, c’était la meilleure solution. « Et oui, je me rends bien compte de l’ironie de ma phrase, de l’hôpital et de la charité, tout ça… » l’italien s’autorisa un petit sourire, il pouvait en effet affirmer que Maze n’était pas la mieux placée pour la communication. Elle faisait souvent bloc pour ne pas aborder les sujets qu’elle voulait éviter et ça, l’italien le respectait bien, il ne s’y aventurait jamais. Pas par manque de curiosité mais par manque de mots, il n’avait pas l’impression d’être le mieux placé pour pouvoir accueillir des récits de vie si difficile à entendre. Il n’avait pas l’impression d’avoir les capacités suffisantes et nécessaires pour encaisser de tels chocs et surtout, pour avoir l’attitude qu’on souhaite recevoir en retour. Il était maladroit, pas égoïste mais il manquait sans doute un peu d’empathie. « J’suis pas doué avec les paroles. Et de toute façon, j’ai vraiment pas envie d’en parler. Le passé, c’est le passé. » et c’est une vérité pour tout ce qui concerne Nino. La preuve que la brune n’avait jamais réellement su ce qui l’avait poussé à quitté l’italien pour venir s’installer à Brisbane. Que savait-elle réellement de Nino ? Pas grand-chose.
Interrompu par une nana paumée qui n’avait pas l’air de savoir où fouiller pour trouver ce qu’elle cherchait, l’italien reporta rapidement son attention sur Maze, en se moquant bien de savoir si la blonde allait finir sa soirée en vie ou non. C’est alors que la Crawley alla chercher le nouveau smartphone tout frais de l’italien directement dans sa poche pour lui dérober sous les yeux. « j’t’en prie. » qu’il lance, sachant très bien qu’il avait ouvert une porte et qu’elle n’avait fait que de s’y engouffrer avec plaisir.  Elle était bien trop à l’aise avec cet appareil, contrairement à Nino qui prenait encore des selfie bien trop maladroitement, sans être capable d’être un minimum photogénique. Elle alla chercher une photo qui semblait potable cependant et l’utilisa pour ce qui semblait être le futur profil de l’italien sur l’application de rencontre.  « Nino, je te présente le monde de demain : Tinder. Enfin pour toi en tout cas parce que nous, commun des mortels non réfractaires aux nouvelles technologies, ça fait un moment qu’on le connait ce monde là donc bienvenue dans la réalité. » elle se moquait, c’était de bon ton, il levait tout de même les yeux au ciel, n’ayant pas forcément foi en ce qu’il allait se passer. Il allait sans doute oublier rapidement comment se connecter et comment utiliser l’application. « J’avais oublié que t’étais si vieux. » ca semblait pas tant la déranger, qu’il soit si vieux. « Comment on appelle ça, les femmes qui aiment les vieux ? » parce qu’il avait la version pour l’inverse, pour les cougars, mais là, il manquait de vocabulaire. « Voyons. Je te propose "Pas de citations foireuses, pas d’instagram, pas de dîner aux chandelles, pas d’amour avec un grand A, juste la vraie vie. Un italien, un verre de vin, une soirée sans prise de tête…t’en dis quoi ?" Qu’est-ce que tu… » il observait tout en étant penché sur l’écran, son front proche de la chevelure de la brune. Il redressa la tête quand elle s’arrêta de parler, croisant le regard de Maze, il plissait les paupières, attendant la suite de sa phrase. « …qu’est-ce que t’en penses ? Ca me paraît plus politiquement correct, mais dans les faits ça veut dire la même chose que ce que t’imaginais. » il baissa à nouveau son regard vers le profil en devenir et relisait la phrase, un brun trop poétique pour lui. « Elles vont vite se rendre compte que c’est pas moi qui suis derrière ça. » mais il haussa les épaules, tout de même satisfait. « Mais ça a l’air d’être ok. Si tu tombes sur mon profil, tu match ? »

Le sujet Adèle était balayé rapidement, aucune envie d’en parler, encore moins avec Maze. Pas qu’il n’avait pas envie de se confier à la brune, mais il trouvait même ça presque déplacé de pouvoir parler de son ex-petite-amie alors qu’ils avaient couchés ensemble il y a quelques temps et que la simple présence de Maze à ses côtés semblait le déstabiliser à chaque moment. Peut être plus tard, si un jour tout devenait plus clair dans l’esprit de l’italien, que ce soit concernant Adèle mais surtout, concernant l’anglaise.
Les voilà penchés sur le nouveau téléphone dernier cri de l’italien, celui qu’il devra dompter rapidement s’il veut être à la page. « Aucune idée. Mais maintenant que t’en parles, sache juste que je vais changer ton nom dans mon téléphone pour sugar daddy à partir d’aujourd’hui. » sugar daddy, ca semblait être drôle comme nom, mais il n’avait aucune idée de la signification que ça en avait. « tu trouve que j’suis mielleux ? » c’est ça ? Genre, adorable ? Le sucre, c’est doux… c’est pas vraiment lui, en réalité. Non, il était bien à côté d’la plaque notre italien. Ca fait son charme, n’est-ce pas ? « C’est pas du Shakespeare non plus. Aie un peu confiance en toi. Au pire, ce sera potentiellement déjà trop tard pour elles quand elles s’en rendront compte. » sous entendu qu’elles seront déjà sous le charme quand elles capteront qu’il est pas bien intelligent ? Bonne technique, de toutes façons, à l’heure actuelle, l’italien n’était pas d’humeur à trouver l’amour alors si on lui demande de juste retirer son t shirt pour passer à l’acte, sans même à avoir à ouvrir la bouche pour séduire, tant mieux. Ca le fatiguera sans doute moins. Il s’interrogeait quand même sur la qualité de ce profil, bien qu’il ne doutait pas des compétences en communication de Maze, elle n’avait sans doute pas fait ça pour le discrédité… mais est-ce qu’elle-même pourrait y croire ? « Oui. » c’était la réponse qu’il attendait, en réalité et maintenant qu’elle l’avait prononcé, il se retrouvait bien idiot à ne pas savoir quoi en faire, de cette réponse. Il avala sa salive, quand même content, son égo un peu regonflé. Il souriait même timidement. Il repris son téléphone, le cours tinder semblait être terminé, même si à présent, il n’avait aucune idée de comment utiliser l’application, il l’apprendrait de lui-même, plus tard. « Mais parce que je te connais Nino. Pas parce que je me serais laissée berner par un profil en ligne. » le voilà encore mieux servi et heureusement qu’elle regardait devant elle, l’italien pouvait éviter son regard alors qu’il sentait la chaleur monter dans ses joues. Pas bien certain d’avoir réellement compris ce qu’elle venait de dire, presque intimidé.
« Je sais que tu veux pas parler de ton passé mais…est-ce que tu pourrais m’expliquer ce qui s’est passé exactement entre Gaïa et toi pour que vous vous détestiez autant ? » alors qu’elle prononçait le prénom de Gaia, le sourire qui était encore visible sur son visage s’envola aussitôt. Pourquoi Maze parlait-elle de l’italienne ? De quoi parlait-elle réellement et comment s’avait-elle qu’il y avait un passif entre Nino et la brune ? Bordel. « Parce que…surprise…il se trouve que je connais Gaïa depuis de nombreuses années…et qu’elle compte beaucoup pour moi. » C’est une mauvaise blague ? « T’es sérieuse ? » il eut un mouvement de recul. Pris au piège, comment était-ce possible ? Il se redressa, se releva même. « C’est quoi ça ? » ça quoi ? « ca fait combien de temps que tu sais que j’connais Gaia ? » et depuis combien de temps elle se foutait de lui ? Un jeu entre les deux femmes ? L’italien avait l’impression d’une vrai trahison, comme si Maze s’était moquée de lui. Sans vouloir entendre la suite, l’italien fit un pas en arrière mais se pencha pour récupérer une bouteille avec laquelle il finirait sa soirée et ce, sans Maze.