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 Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally]

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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyJeu 20 Jan 2022 - 23:03

20:45. Raphael termine de gratter le fond de sa salade césar pour récupérer tous les morceaux de crouton et les brisures de bacon séché. Il se permet même de récupérer un peu de vinaigrette avec son doigt pour ne faire aucun gaspillage. Il jette un coup d’œil à son téléphone afin de vérifier l’heure et il se pince les lèvres en réalisant que le temps a passé plus vite qu’il ne l’aurait imaginé. Passer la soirée devant les téléréalités aura bien grugé son agenda (quel agenda ?) et ses neurones. Las, il se lève enfin du canapé, contourne prudemment le fichu cactus qui lui a perforé la plante des pieds à de multiples reprises puis va « ranger la cuisine » (tout laisser dans le fond de lavabo et claquer des doigts pour que la magie opère).

Kieran était parti à seize heures, ne lui ayant laissé pour seule explication qu’il « allait voir des potes ». Évidemment, Raphael avait tant hésité mais il avait décidé de ne pas lui demander s’il pouvait l’accompagner. Ils passaient toute la journée ensemble alors il préférait peut-être prendre un peu de distance avec lui le temps d’une soirée. Arrosée ou pas, il n’en avait pas la moindre idée. L’artiste ne lui avait d’ailleurs pas précisé à quelle heure il reviendrait.

Il s’était retenu de le contacter jusqu’à 21:07, lorsqu’il se décide enfin à prendre quelques nouvelles – juste pour se rassurer, c’est tout. Il envoie un premier message innocent qui n’obtient aucune réponse, pas même la petite mention « lu ». À 22:18. Il en envoie un second qui ne se rend lui non plus pas à son destinataire. Seulement à 23:48, la panique se prend réellement aux tripes du garçon qui se pose devant la fenêtre sans jamais quitter son téléphone des mains. Il appelle Kieran deux fois une vingtaine de minutes plus tard – toujours pas de signe de vie. Dehors, il ne discerne presque pas les buissons des poubelles parce que le noir est plus noir que le fond de l’océan. Le mince croissant de lune est dissimulé derrière les nuages et les réverbères sont timides. Il ouvre un peu la fenêtre pour écouter à l’extérieur et ses tympans accueillent une chorale de cigales criardes. Il la referme aussitôt parce que ces sons lui donnent l’impression d’être encore plus seul qu’il ne l’est déjà.

Il ne devrait pas paniquer de cette façon parce que lui et Kieran sont deux adultes indépendants mais, depuis l’accident (l’attaque gratuite) qui avait défiguré son ami, ouvert son arcade sourcilière et déboité son épaule, Raphael craignait les suites. Il n’en parlait jamais pour ne pas alourdir l’atmosphère mais il l’observait longuement tous les jours en secret pour vérifier l’état de ses cicatrices, pour s’assurer qu’il utilisait les crèmes antibiotiques que les médecins lui avaient prescrit. Une vraie maman poule prudemment cachée dans son poulailler.      

12:50, le danseur ne tient plus en place. Il devrait utiliser ce surplus d’énergie pour se dégourdir un peu les jambes, pratiquer son cardio de moins en moins fiable, de plus en plus faillible. Hélas, il n’arrive pas à décoller son nez de la vitre, et la télévision qui joue en arrière-plan a commencé à faire défiler les publicités pour adultes. Il est question de « femmes chaudes dans ton quartier » ou de numéros de téléphone coquins mais, peu importe la grosseur de la poitrine des filles utilisées comme des objets derrière l’écran, peu importe l’angle dans lequel les caméras captent les fesses nues séparées d’un ruban, Raphael maintient son intérêt ailleurs. Nerveusement, il se met à gratter les autocollants de licornes recouvrant son vieux téléphone et, soudain, il se retrouve avec l’un d’eux entre les doigts. Il le colle sur la fenêtre puis lâche un énorme soupir. 12:54, il appelle à nouveau son ami, toujours sans réponse. Seulement quand il se prend la tête entre les mains en lâchant un couinement frustré, il se rend compte de son attitude enfantine. Il est l’heure de se changer les pensées. Sa première idée : foncer dans sa chambre pour récupérer la boîte de mouchoirs évidée qu’il a remplis de ses quelques teintes de vernis à ongles. Il choisit le lilas et il s’attèle à couvrir, d’une main tremblante, les ongles de sa main la moins habile. Le trait est grossier, la gelée luisante s’étend en grumeaux, le travail est bâclé, mais il se fiche bien du résultat tant qu’il divertie son cerveau. Il se met à chantonner du High School Musical et les do, les la et les ré se transforment en un « Maisputaint’esoùidiot » qu’il crache contre la fenêtre (puis il va essuyer les postillons avec sa manche, oups).

À 2:14, c’est la panique, la vraie, qui le pousse à appeler quatre fois Kieran. Il l’insulte à chaque fois qu’il atteint la boîte vocale. Il envoie un dernier message, ??????????, parce qu’il ne sait tout simplement pas quoi dire. À peine cinq minutes plus tard, il apparait dans l’entrée, portefeuille, clefs et téléphone en poche, souliers (verts) noués à l’arrache aux pieds. Il pose la main sur la poignée avec la hardiesse d’un président qui monte devant une foule et cette dernière se tourne juste en-dessous de sa paume. C’EST UNE BLAGUE ?

« Tu étais où ?! » Raphael lance vivement dès le moment où il voit le nez de son ami à travers la porte entrouverte. « Tu sais que ça sert à quelque chose, un téléphone ?! » Il n’est pas réellement en colère. Seulement contrarié, inquiet, surtout inquiet, surtout très très inquiet. Son premier réflexe est de chercher du sang dans le visage du garçon mais il ne voit que l'état d’ivresse dans lequel il est plongé. « T’es complètement bourré, pas vrai ? » Il demande d’une voix lasse, incertain d’être prêt à entendre toutes ses superfétatoires excuses parce que…

Je t’aime, Kieran, tu n’as pas le droit d’être aussi égoïste.  

@Kieran Halstead Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] 734638360
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Kieran Halstead
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
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ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe.
SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh).
STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help).
MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels.
LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi).
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POSTS : 4054 POINTS : 200

TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022.
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RPs EN COURS : Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyLun 31 Jan 2022 - 22:32


@RAPHAEL ELLY & KIERAN HALSTEAD ⊹⊹⊹ I, I'm lost in my head again Time travelling, running, running away with darkness, my only friend, Don't wanna do this all again, You pull me back down to earth.

(FORTITUDE VALLEY, LOGEMENTS). Puisque son psychologue avait valorisé le fait de s’occuper l’esprit en voyant des amis plutôt que de s’enfermer chez lui et dans des mécanismes de protection qui pouvaient vite devenir étouffants et handicapants, Kieran avait supposé que sortir et se bourrer la gueule était, par conséquent, un mécanisme hautement approuvé.

Ouais. Pour l’effort de compréhension, on repassera. Bien sûr, Andrew ne savait pas que voir ses amis pouvait être remplacé par ne jamais être seul, ce qui aurait détourné le processus thérapeutique dans une direction que notre protagoniste n’a pas envie d’emprunter. Et c’est insupportable, si vous voulez mon avis ; car malgré toutes les qualités du professionnel, le fait est que Kieran est suivi depuis son plus jeune âge – alors évidemment qu’il sait comment retourner les choses à son avantage. Ça va de pair avec son attrait pour le mensonge pour lequel il a un talent naturel malgré son regard de brebis égarée qui pourrait laisser présager le contraire. Mais c’est ce qui permet à Kieran de mentir avec autant d’aplomb ; parce que son air innocent cache ce qu’il pense réellement et ses véritables intentions, qui sont totalement oubliées. Beaucoup le jugent stupide (pour ne pas dire con), le fait est qu’en réalité Kieran est intelligent et, pire encore, manipulateur quand la situation l’impose. N’allez pas croire que je félicite et que je valorise ces comportements, loin de là, il sait très bien ce que je pense de la situation et ce n’est pas parce que je contextualise pour le lecteur que je suis d’accord avec ta manière de faire, gamin. Loin de là. Tu m’entends ? Loin. De. Là. La précision apportée, reprenons. Kieran ment. Kieran ment comme il respire et, pire encore, il se ment à lui-même alors qu’il suppose que se changer les idées lui est bénéfique, au point qu’il en oublie le vrai fond du problème : il est terrorisé. Il est terrorisé de se retrouver face à cette silhouette qui n’a pas réussi à le tuer (est-ce qu’il le voulait vraiment ?), il est terrorisé d’être seul avec ses pensées, il est terrorisé d’être seul, tout simplement. Alors il s’entoure, Kieran, comme jamais auparavant, enchaînant les sms à l’intention de tous ceux qu’il n’a pas vus depuis des mois, parfois, simplement pour leur demander s’ils font quelque chose ce soir. Je pourrais le féliciter de sortir ainsi de sa réserve, de se donner les moyens d’être entouré ; mais nous savons aussi bien l’un que l’autre qu’il n’est pas innocent dans sa demande et je l’ai dit : hors de question de valoriser cela.

Je cherche à le punir, plutôt, mais il ne me rend pas la tâche facile, le jeune homme quand il se met la tête à l’envers comme ce soir. Parce que dans ces moment-là, c’est à double tranchant : soit il me laisse le parfait contrôle de sa personne, soit c’est bien lui qui reprend le dessus. Lui, son véritable lui, celui qu’il n’ose jamais être en temps normal, qui a des opinions et des idées qu’il aime à partager. Celui que je veux voir naître, que je veux voir remplacer cette version meurtrie de lui-même. Tu penses, Kieran. Il serait peut-être temps de l’assumer. Et ce soir, je ne sais pas encore quelle direction il veut prendre, ni même celle que je vais tenter de lui imposer.

Il n’a pas vu l’heure ; évidemment qu’il n’a pas vu l’heure puisqu’il n’y a plus de notion du temps qui existe depuis qu’il refuse de s’y conformer pour prendre conscience des heures, des jours, qui le séparent toujours ce soir de novembre. Il est peut-être dix-sept heures tout comme il peut être cinq heures du matin ; il n’en sait rien et il ne cherche pas à le savoir. « Tu étais où ?! » Les vociférations de Raphael à peine a-t-il franchi la porte d’entrée (comment est-il arrivé jusqu’ici ? Il se souvient juste d’avoir mis un temps fou à trouver la serrure), matraquent déjà son crâne tandis que la seconde question « Tu sais que ça sert à quelque chose, un téléphone ?! » lui donne une indication quant au temps écoulé depuis son départ. Longtemps, a priori. À moins qu’il soit arrivé quelque chose ? Son regard vitreux sonde Raphael sans qu’il ne puisse y déceler les signes d’une quelconque plaie. « Faut faire quelque chose pour la petite veine du front, par contre. » Qu’il répond à voix haute à son analyse jusqu’ici silencieuse. Pas de plaie, mais une veine qui menace d’exploser et hé, Raphael, c’est pas bien pour ne pas avoir de rides avant l’heure. « Juste là. » Il joint le geste à la parole alors qu’il tapote ladite veine du bout de son index. Dans les faits, il vient surtout de coller son doigt dans l’œil de son ami, dans sa narine ou peut-être même que c’est l’oreille – c’est pas sa faute, ça tangue. « T’es complètement bourré, pas vrai ? » Oh, bah tiens, en voilà une idée. « C’est possible d’être qu’à moitié bourré ? » Il demande, véritablement intéressé par la réponse. Non, Kieran, ne te lance pas là-dedans, non, non... « Parce que j’suis à peu près sûr que mon sang c’est le même qui passe partout, donc si... » Il en est où déjà ? « Si... ouais, celui dans les pieds c’est le même que celui dans les mains tu vois, ça... circuite ? » Circule, c’est mieux. « Attends... tu crois que ça veut dire que mes mains peuvent être bourrées, mais pas mes pieds ? » Il lève ses deux mains à sa hauteur pour les faire bouger devant lui, en espérant répondre à cette question : est-ce qu’elles sont aussi saoules que lui ? Ses yeux s’écarquillent, brillent, sa bouche se positionne en forme de « o » épaté, avant qu’il ne relève les prunelles vers un Raphael bien moins détendu que lui.

Tu vois le message, Kieran ? Vraisemblablement non, puisqu’il se contente de lâcher ses mains du regard pour que l’une d’entre elle vienne tapoter la joue de Raphael alors qu’il précise : « Tu devrais essayer tiens, ça te ferait du bien. »



:l: :



Dernière édition par Kieran Halstead le Mar 17 Oct 2023 - 17:21, édité 1 fois
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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyLun 21 Fév 2022 - 21:36

Raphael pourrait mentir en insinuant que, s’il s’inquiète autant pour Kieran, c’est seulement parce que sa sœur lui a demandé de garder un œil sur lui depuis son accident. Ça le rassurait, le réconforterait même, d’arriver à se croire à ses propres mensonges parce que, pendant un instant, il oublierait qu’il est amoureux du jeune homme et que ce dernier la hante jour et nuit, qu’il soit là ou absent. Ça lui fait mal de le penser mais, s’il trouvait une machine à remonter dans le temps, il retournerait à cette journée, deux ans plus tôt, quand il revoyait son ami pour la première fois depuis qu’il était parti avec Autumn. Il serait passé devant sa classe d’arts sans s’arrêter et il n’aurait pas plongé ses yeux dans les siens. Il ne serait pas tombé dans son piège comme une souris attirée par un morceau de fromage mortel. Il l’aurait oublié une bonne fois pour toute et leur amitié ne se serait résumé qu’à une courte aventure au milieu de leur puberté. Des amis d’adolescence qui se voient séparer par le cours de la vie.

Hélas, Raphael et tombé sous le charme (quel charme ?) de Kieran et le retour en arrière est impossible dans cette triste réalité qui ne s’inspire pas des romans de sciences fictions. La vie réelle est comme ça. La vie réelle fait mal, et parfois elle comble de bonheur, pour faire mal à nouveau. Un jour elle vaut la peine, d’autres fois elle est pleine de regrets. Dix ans plus tôt, Raphael n’aurait pas paniqué en voyant son ami rentrer à une heure si tardive. Il n’aurait peut-être pas remarqué son absence, d’ailleurs, et se serait réveillé le lendemain matin sans s’être rongé les ongles. Et, le plus important dans tout ça, il ne se tiendrait pas devant Kieran à trois heures du matin, avec une veine qui lui sépare le front en deux, comme l’autre lui fait si bien remarquer. « Juste là. » Il attrape son doigt avec une certaine délicatesse, parce qu’il ne ferait jamais preuve d’agressivité avec lui, même s’il a consommé plus que son foie ne peut gérer. C’est étrange comme Kieran ne tente pas de rompre le contact, lui qui préfère habituellement que personne n’effleure pas même ses vêtements. L’alcool est un poison puissant qui transformerait n’importe quelle proie en prédateur. Le problème, c’est qu’il n’y a qu’un seul garçon bourré dans cette histoire, alors, le malaise, Raphael le sent jusqu’au fond de son ventre. C’est sans parler de l’haleine fétide de l’étourdi. « C’est possible d’être qu’à moitié bourré ? » Il le sent venir, le dialogue décousu qui n’apportera rien d’intéressant à la discussion. Les yeux du garçon sont brillants d’une fascination mal placée, tandis qu’il élabore toute sortes de théories plus ridicules les unes que les autres. « Ni tes mains, ni tes pieds ont un cerveau. C’est dans ta tête, que tu es bourré, crétin. » La petite insulte lui fait plaisir. Mais le comportement enfantin de Kieran l’épuise à nouveau, quand il se met à balancer ses mains devant lui pour tester les limites de son équilibre (c’est bien ça qu’il fait ?). Il n’y a rien de pire que de supporter un mec bourré en étant complètement à jeun et fatigué. S’il ne s’inquiétait pas autant pour son ami, il aurait peut-être le courage de le pousser dehors et de lui fermer la porte au nez pour le laisser décuver sur la véranda. Mais, avec la chance qu’il a, il se ferait certainement réduire en miettes par un essaim d’abeilles ou une nuée de corneilles. Ce serait dommage de ne retrouver qu’un squelette dehors le lendemain matin, quoi que… Il cesserait certainement de l’aimer s’il n’était plus qu’un tas d’ossements.

Encore une fois, Kieran touche Raphael, mais certainement pas de la façon qu’il aurait espéré en temps normal. Sa paume lui tapote la joue et son visage se crispe. Il l’attrape à nouveau, par le poignet cette fois, et exerce une certaine pression pour le réveiller. « Je crois qu’il est l’heure pour toi de te doucher et de te coucher, sinon j’aurai bientôt envie de te frapper avec le cactus. » Se doucher, parce qu’il pue comme le cul d’un ours. Se coucher, pour qu’il redevienne comme avant, parce qu’il a beau être plus tactile dans cet état, il pourrait effrayer la peur elle-même. Il ne desserre pas sa poigne à son bras. « Tu entends ce que je te dis, Kieran ? » Il veut s’assurer, d’une voix étrangement paternelle. Il lui tapote le visage avec sa propre main pour qu’il garde les paupières ouvertes. Il s’en fiche bien s’il lui envoie les doigts dans les yeux, c’est à lui de retrouver ses réflexes pour ne pas se faire mal. Et, après s’être assuré de bien fermer à clef la porte d’entrée, il le traîne jusqu’à la salle de bains et le lâche seulement quand ils arrivent devant le miroir. Il ouvre l’eau de la douche et précise, en quittant la pièce : « Ne verrouille pas la porte, je veux m’assurer que tu ne tombes pas que et tu ne te noies pas sous le jet d’eau. Tu peux prendre mon shampoing, ta bouteille est vide. » Pourquoi le sait-il ? Détail.        

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Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] 015f
AVATAR : dan cutie pie smith.
CRÉDITS : (ava) @harley ♡ (dessin) mapartche ♡ (sign) astra (gifs) @raquelsgifs, @harley, @hiddlestonss, @womenrph, @aboutstark, @marril96 (ub) @loonywaltz.
DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & maisie moriarty (daisy edgar-jones).
PSEUDO : leave.
Femme (elle)
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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyVen 25 Fév 2022 - 20:17

Raphael ne répond pas à ses interrogations, laissant Kieran se débrouiller avec celles-ci. Est-ce que la réflexion de son ami a du sens ? Est-ce qu’il est complètement bourré ou seulement à moitié ? Un petit peu ? Pas du tout ? La dernière option semble peu probable alors que tout autour de lui tangue et qu’il peine à rester sur ses deux jambes – c’est à se demander comment il a réussi à rejoindre cet appartement. « Ni tes mains, ni tes pieds ont un cerveau. C’est dans ta tête, que tu es bourré, crétin. » Ah, ça commence à faire sens. Surtout la partie sur le fait qu’il est un crétin, que Kieran songe, parce qu’en voilà un terme qui s’applique souvent à lui s’il en croit les autres. C’est dommage, jusqu’ici Raphael faisait partie de ceux qui ne l’utilisaient pas, mais il faut croire qu’ils finissent toujours par se rendre compte de l’évidence, et du fait qu’il est incapable d’aligner ses neurones, le Halstead. Dans d’autres circonstances, ce constat lui aurait serré le cœur. Ce soir, il s’est assuré de suffisamment boire pour ne pas que ça l’atteigne.

« Je crois qu’il est l’heure pour toi de te doucher et de te coucher, sinon j’aurai bientôt envie de te frapper avec le cactus. » Et c’est un rire qui s’échappe d’entre ses lèvres. Gras, bruyant et pourtant bien peu sincère. « Pourquoi tout le monde veut toujours me frapper ? » Il interroge Raphael du regard, le rire qui diminue en un sourire alors que la phrase résonne dans son crâne. Et le sourire diminue en un visage fermé alors qu’il prend conscience de la fatalité de cette question bien plus que de son ironie. « Hein, dis-moi pourquoi tu veux me frapper, Raphael. » Et que ce soit avec un cactus n’a finalement peu d’importance tant que la volonté est là : il veut le frapper, comme tant d’autres avant lui. « Mon père le faisait déjà, mais j’ai jamais pu lui demander. » Et il rit à nouveau, Kieran, perdant le contrôle de ses émotions autant que du calme qui le caractérise bien trop souvent. « À l’école, ils trouvaient ça normal. » Louisa et ses amis n’ont jamais vraiment cherché à justifier leurs actes ; il était la victime toute désignée et c’était une raison suffisamment valable pour ne jamais cesser de lui faire mal. « Et le type qui m’a fait ça ! » Il ne finit même pas sa phrase alors qu’il éclate à nouveau d’un rire puissant qu’il n’arrive pas à arrêter pendant plusieurs secondes. « Le type qui m’a fait ça, il voulait juste me frapper, comme ça, il me l’a dit ! » Et le rire n’en finit pas, rendant ses mots à peine audibles. « Tu te rends compte, Raph ?! Il a eu le mémo alors qu’il me connaissait même pas ! » Il rit, Kieran, à s’en faire mal. Il rit pour ne pas pleurer ; pour oublier la fatalité derrière de tels constats. Mais elle revient, plus violente encore qu’il y a quelques instants alors que ses éclats de rire font place au silence, que ses yeux plissés s’humidifient légèrement. C’est vrai ça, dans le fond. Pourquoi tout le monde veut toujours le frapper ? C’est une question à laquelle il n’aura jamais la réponse, hormis celle qu’il considère comme universelle et contre laquelle je ne cesse de m’opposer. Non, Kieran, ce n’est pas parce que tu le mérites. Pas plus que tu ne le cherches. Et... non, je ne crois pas non plus que l’acceptation soit une bonne manière de vivre les choses. « C’est comme ça, c’est tout », ce n’est certainement pas une bonne raison. Et si je n’ai pas plus d’explications que toi, j’ai une opinion néanmoins bien arrêtée sur tout ceci : ce n’est pas normal. Peu importe ce que tu peux en penser, ça ne l’est pas. Être le dommage collatéral des autres n’est pas un rôle que tu devrais accepter de tenir, tout comme ces mêmes autres ne devraient pas insister pour qu’il soit le tien.

« Tu entends ce que je te dis, Kieran ? » Quand est-ce qu’il a parlé, au juste ? Il relève les yeux et l’interroge du regard, le sourire triste qui se mêle à des yeux humides qui retiennent difficilement des émotions à vif en ce soir où il a ôté le voile qu’il met toujours entre lui et les autres. Raphael accède à ses pensées, celles-là même que d’ordinaire il ne partage jamais à personne. Alors il se verrouille à nouveau, Kieran, dans une bribe de rationalité, quand il comprend qu’il en dit trop. Mais ça fait du bien, pas vrai ? Toutes ces choses qui ont besoin de sortir, constamment retenues, qui sont prêtes à être hurlées à la gueule du monde entier. Toute cette rage et cette colère déversées ; tous ces interdits qu’il ferait sauter. Mais il n’y arrive pas, Kieran, le naturel reprend sa place alors que Raphael le traîne jusqu’à la salle de bain. « Ne verrouille pas la porte, je veux m’assurer que tu ne tombes pas que et tu ne te noies pas sous le jet d’eau. Tu peux prendre mon shampoing, ta bouteille est vide. » C’était sur la liste de courses ? Il n’en sait rien et il ne se pose pas plus la question, Halstead, quand son ami quitte la pièce et qu’il se retrouve seul avec lui-même. Ce ne serait pas un problème. Ça n’en serait pas un s’il ne l’avait pas collé devant le miroir, s’il était littéralement en train de se dévisager. Mais il ne reconnait pas la personne devant le miroir. Ce type aux multiples sutures, à la paupière gonflée, au nez de travers et aux mèches disparues, ce n’est pas lui. Ça ne peut pas être lui. Et pourtant, Kieran, c’est désormais une réalité. Il refuse de l’accepter ; il refuse d’admettre que c’est désormais l’image qu’il renvoie. Et il n’est pas superficiel, Kieran. Il se fiche de son physique ; il ne l’a jamais aimé de toute manière et ce n’est pas parce que ce type a voulu le rendre encore plus dégoûtant qu’il est fragilisé. Ce n’est pas ce qu’il voit concrètement qui lui déplaît, même si une grimace vient s’afficher sur son visage en prenant en compte la visibilité de ses blessures. C’est ce qu’il ne voit plus, qui lui fait mal. C’est la prise de conscience que ce n’est pas une histoire de cheveux, ni de points de suture, le problème. C’est tout ce qu’il était et qu’il ne sera plus. Tout ce qui date de bien avant cette agression, en réalité, mais dont les derniers désastres sont de son fait. C’est l’insouciance dont on l’a privé trop tôt. C’est la confiance qu’on ne lui a jamais retournée. C’est le bonheur qu’on lui a toujours enlevé. C’est l’amour qu’il manque. C’est les ambitions qu’il ne possède pas. C’est la haine qu’il se voue à lui-même et grandit de jour en jour. Ce sont tous ces détails qu’il voit face à lui et contre lesquels il ne peut plus rien faire ; alors même que l’acceptation ne semble pas faire partie du processus. Il se déteste. Il se déteste et il déteste encore plus ce type qui lui a fait ça. Il déteste le reste du monde, aussi, et tous ceux qui ont contribué, d’une façon ou d’une autre, à le rendre comme il est aujourd’hui. Autumn, Owen, Eve, Ivy, Eliot, May, Elias, Clyde, Louisa, ses parents, Jasper, Spencer, chacun à leur manière, ils ont façonné l’homme qu’il est devenu aujourd’hui et qu’il n’aurait jamais voulu être. Ce même homme qui le regarde dans les yeux et qui le nargue, parce qu’il s’agit de lui et pourtant, il ne reconnaît pas ce qu’il voit. Et c’est insoutenable, alors que son poing s’abat contre la vitre du miroir pour ne plus avoir à supporter cette vision d’horreur ; si elle disparaît, c’est aussi son équilibre qui est malmené lorsqu’il s’écrase au sol dans un vacarme assourdissant, quand un grognement de rage autant que de douleur lorsque sa main ensanglantée aux débris de verre coincés sous sa peau s’écrase elle-aussi contre le sol. Mais au moins, il n’a plus à supporter la vision de cet inconnu bien trop familier dans le miroir.

@Raphael Elly Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] 1949770018



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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyJeu 3 Mar 2022 - 3:27

Un cœur brisé ne se recolle jamais complètement. Il continue de pomper le sang vers tous les autres organes mais quelques veines éraflées laissent s’écouler des gouttes noires qui montent jusqu’à l’âme et le tachent à tout jamais. Une énorme masse de sentiments coulants, bavant et sales : c’est ce que Raphael est depuis un an. Ses semelles ne forment plus de traces dans le sable parce qu’il n’est plus qu’un fantôme qui survie entre deux mondes. Il a oublié le rythme, la musique ne couvre plus ses bras de frissons, ses yeux perçoivent seulement les tons de gris de sa garde-robe remplie de vert, de jaune, de rose, de bleu. Il porte la couleur sans la ressentir. Il colore ses ongles dans l’espoir de rallumer cette petite flamme de passionné en lui mais les violets sont des noirs.

S’il a trop aimé Kieran au cours des derniers mois, ce soir, il le déteste du plus profond de son être. Il lui cracherait au visage les larmes noires que pleurent son cœur s’il en avait le courage et s’il n’avait pas aussi peur de perdre plus qu’il n’a déjà perdu. Il ne sent pas encore le fond du trou sous ses pieds. Il arrivera peut-être à se relever s’il garde son calme. « Pourquoi tout le monde veut toujours me frapper ? » Kieran demande. Parce que toutes les plantes que tu touches pourrissent. Parce que la Terre a cessé de tourner par ta faute. Parce que tu t’entêtes à chercher à avoir mal en courant après ceux qui tiennent les armes.

Autumn n’a jamais lâché ce couteau avec lequel elle a transpercé ta peau une première fois. Si Raphael savait… Il le perdrait à tout jamais, son cœur infecté.  

« Hein, dis-moi pourquoi tu veux me frapper, Raphael. » Il tient bon. Il contient sa colère dans ses poings fermés. Son oreiller les accueillera plus tard. « Parce que m’inquiète pour toi, et tu t’en fiches complètement. » Il préfère jouer les enfants plutôt que s’excuser d’être revenu en plein milieu de la nuit sans jamais donner de nouvelles, complètement bourré, l’haleine putride et les cernes sous ses yeux plus violets que les ecchymoses qui couvrent tout son corps. « Mon père le faisait déjà, mais j’ai jamais pu lui demander. » Le temps s’arrête. Kieran a beau éclater d’un rire rauque sans joie, Raphael ne décroche pas ses yeux des siens parce qu’il vient d’obtenir une vérité. Une première ; la seule vérité qu’il ne lui ait jamais dite. Il ne se souvient plus de ses parents, alors ? Combien de choses a-t-il fait semblant d’oublier ? Combien de femmes imaginaires a-t-il fiancées ? « Tu m’as dit que tu n’avais aucun souvenir de tes parents. » Raphael murmure derrière son visage complètement effacé. Il ne fait plus partie de la scène ; il y assiste. Il se regarde en train de regarder Kieran qui rigole à en réveiller les voisins, qui s’élance dans un monologue tout droit venu du fond de ses tripes, des mots qu’il ne filtre plus parce que l’alcool l’en empêche. « Et le type qui m’a fait ça ! » Il se regarde en train de regarder les cicatrices dans le visage de son ami. « Le type qui m’a fait ça, il voulait juste me frapper, comme ça, il me l’a dit ! » Il s’entend gazouiller d’une voix à peine perceptible : « C’était un fou. » Et, dans ce deuxième corps qui n’est que l’ombre du premier, il se met à pleurer, parce qu’il a mal de voir Kieran dans cet état. Ce deuxième corps s’éloigne de la scène pour se prendre la tête entre les mains, mais le véritable corps, celui qui subit, reste immobile devant le spectacle qui se déroule sous ses yeux pétrifiés. De la cuisine, il s’entend conseiller à Kieran d’aller se doucher et il en fait de même en s’aspergeant le visage d’eau qui ne l’atteint pas, parce qu’il n’est qu’une illusion. Une minute plus tard quand le bourré disparait dans la salle de bains, les deux Raphael se retrouvent et se dévisagent. Le silence dans l’appartement est effrayant, alors le fantôme souffle : « Pourquoi es-tu encore là ? » « Je ne veux pas le laisser tomber. » « Tu te rends compte, pas vrai ? » « De quoi ? » « Il ne va pas mieux. Tu ne l’aides pas. Pas vraiment. » « Je ne sais pas quoi faire. » « Moi non plus. Il y a certains trucs qu’on ne peut pas réparer soi-même. Ta cheville, quand tu te l’es cassée. Un médecin l’a protégée d’un plâtre et tu as laissé le temps faire son œuvre. Tu ne l’as pas touchée. Deux mois plus tard, tu pouvais à nouveau marcher. » « Je ne comprends pas ce que tu veux dire. » « Tu n’es pas médecin. Tu es seulement l’ami de Kieran. » « … » « Tu voudrais être plus. » « Oui. Ils disent que l’amour répare tous les maux. » « Tu n’es ni médecin, ni magicien. Tu ne peux pas le faire tomber amoureux de toi. » « Ce n’est pas ce que j’essaye de faire. » « Tu en es certain ? »

Puis le son provenant de l'autre côté de l'appartement est tellement fracassant que les cheveux de Raphael se dressent sur sa tête. Il se crispe tant qu’il s’en fait mal, et aussitôt il accourt vers la salle de bains pour ouvrir la porte sur un paysage de verre brisé et taché de rouge. Il prononce le nom de son ami en même temps que l’autre vomi un grognement puis il se jette devant lui, se fichant bien d’abimer ses genoux sur le piège coupant qui couvre le sol. Il lui attrape les deux poignets pour les soulever devant son visage afin de l’empêcher de se couper davantage. Ses yeux bleus et sévères s’accrochent à ceux du garçon et il soutien son regard avec la hardiesse d’un conquérant. Alors que des gémissements douloureux s’échappent de la gorge de Kieran, il reste silencieux et aussi dur que le roc. Aucune pitié, aucune colère, aucune tristesse ne déforment son visage. Seulement un immense voile d’empathie qui adoucit ses traits alors qu’il murmure : « Ne résiste pas. » Pleure, hurle, aboie autant que tu veux, mais ne te fais pas mal. « Ne résiste pas, Kieran. Je te promets, tu te sentiras tellement mieux. » Un jour ou l’autre, toutes les bombes finissent par exploser. Celles qui se retiennent depuis trente ans feront immanquablement des dégâts, mais une fois la poussière retombée et la fumée envolée, une sorte de calme s’installera immanquablement elle aussi.  

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Kieran Halstead
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ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe.
SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh).
STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help).
MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels.
LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi).
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TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022.
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RPs EN COURS : Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyVen 4 Mar 2022 - 20:27

« Parce que m’inquiète pour toi, et tu t’en fiches complètement. » Oh, mais Raphael. Tu ne sais pas à quel point Kieran se fiche de tout, en réalité. Il possède cette fausse réputation d’être trop sensible, de prendre les choses trop à cœur, alors qu’en vérité, c’est une coquille vide. Et je ne dis pas ça pour l’insulter, ne va pas croire, Kieran, mais parce que c’est un fait et j’en suis le premier à m’en désoler. Oh, bien sûr, il cogite souvent, quand il est dans l’intimité de sa chambre, quand il ne trouve pas le sommeil parce que ses pensées ne cessent jamais de le retenir prisonnier et qu’elles sont si violentes que je n’ai pas les armes pour rivaliser avec elles. Les choses l’atteignent, à son niveau, mais jamais il n’arrive à l’exprimer. Jamais il n’arrive à montrer son désaccord ; et ce n’est pas le plus grave, oh non. Il est bloqué, Kieran, dans toutes ses émotions et se contente ainsi d'une neutralité, un désintérêt et une distance qui en deviennent automatiques. Il sait ce qu’est la souffrance, bien sûr, pour la vivre quotidiennement ; mais il ne sait plus l’évacuer, alors que toutes les valves sont fermées, alors que tout est bloqué. Jamais de rire franc, jamais de larmes, seulement un visage fermé et des muscles tendus qui ne traduisent jamais de ce que l’enveloppe s’évertue difficilement à contenir. Mais son corps tient bon ; et il reste neutre, Kieran, malgré les attaques de Raphael. Et ton mental, Kieran, il tient bon ? Oh non. Ce n’est plus le cas ; et ça ne l’est plus depuis longtemps, ça l’est encore moins depuis que ce type s’est acharné gratuitement sur lui et que le dessinateur a encore réussi à lui trouver des excuses et à s’acculer lui-même, épousant le mauvais rôle qui semble être le sien, autant dans la vie des autres que dans la sienne. Il dérange. Il gêne, il blesse, il contamine tout le monde autour de lui et telle une maladie qu’on arrive plus à avoir sous contrôle, il répand son poison tout autour de lui. Raphael ne fait pas exception à la règle – et si j’appréciais le jeune homme ; de plus en plus il contribue aux souffrances d’un Kieran qui se culpabilise de ne pas lui rendre son amour. Il suffit de voir son regard, il suffit de voir la tristesse sur son visage pour le comprendre et Kieran n’est pas dupe. Il n’est pas dupe et plutôt que de se pardonner d’être qui il est ; il s’en veut une fois encore de ne pas être celui que les autres espèrent, malgré tous ses efforts pour les satisfaire. Mais ce n’est pas toi, Kieran. Ce n’est pas toi et tu ne devrais pas t’excuser ; au contraire, tu devrais l’affirmer. Autumn, Eve, et désormais Raphael, ils te privent tous d’être celui que tu es, te font culpabiliser pour cela ; est-ce qu’il ne serait pas temps de l’assumer ? Et ça ne date pas de ces dernières années, oh ça non, d’aussi loin qu’il s’en souvienne, il s’en est toujours voulu d’être lui, il s’est toujours détesté pour ça, dans ses liens familiaux avant ses liens sentimentaux. « Tu m’as dit que tu n’avais aucun souvenir de tes parents. » Et c’est vrai. C’est vrai, ou du moins, ça le deviendra s’il y croit suffisamment fort. « Et j’en ai pas. J’en ai pas. » Il répète, non pas parce que sa fierté est trop importante pour reconnaître ses torts, mais parce qu’il n’y arrive pas. Parce qu’il ne le peut pas. « Tu dis n’importe quoi. » Alors c’est Raphael qui doit être le faux et non lui, oh, non, il ne peut pas se tromper, c’est hors de question.

« C’était un fou. » C’est un fou qui a pourtant très bien ciblé sa victime, qui ne s’est pas contenté de lui faire du mal physiquement, mais qui s’est aussi assuré de le briser psychiquement. C’était un fou, les mots sont justes, mais Raphael ne sait pas à quel point il est, cette fois-ci, dans le vrai. C’est un fou qui a pris plaisir à l’insulter, à l’humilier et, plus encore, à le poignarder. Quand la lame s’est enfoncée dans son flanc, quand ce type a mis toute sa force pour forcer la lame à briser la barrière de sa peau, de ses muscles, il souriait. Il souriait et il s’en vantait ; et là où Kieran devrait croire à ses propos, il n’arrive pas à s’y résoudre : c’est normal que ça lui soit arrivé. C’est normal que ça lui soit arrivé, parce que c’est écrit, parce qu’il y a ceux qui dominent et ceux qui se font dominer ; et le jeune homme doit accepter ce second rôle qui lui colle à la peau. Tout comme il doit désormais accepter les marques sur l’ensemble de son corps, encore fraiches et qui, même une fois cicatrisées, seront constamment un rappel douloureux de cette soirée-là, de ce déferlement de violence gratuite et insensée. Le reflet dans le miroir lorsqu’il entre dans la salle de bain a quelque chose d’encore plus intolérable que les véritables plaies qui parsèment son corps, de son abdomen à son crâne encore marqué par la rage avec laquelle cet homme a usé de ses cheveux pour mener la danse. Il ne se reconnaît pas, Kieran et il n’est plus certain d’y parvenir un jour. Il courait après son identité, mais jamais il n’a pensé que cela serait au point de faire face à un inconnu. Et il le regarde, il le nargue et je perçois la patience qui s’amenuise de seconde en seconde, autant que ce mal-être et ce trou béant dans sa poitrine qui s’étend de plus en plus, dont les racines s’étendent bientôt dans l’ensemble de son corps pour le maintenir à terre. Il y a ces yeux bleus qui le jugent, qui sont vides et qui pourtant, en disent beaucoup. Beaucoup trop ; et il y a toutes ces choses qu’il y lit alors qu’il se refuse de les penser. Bientôt, sa main épargnée vient s’abattre contre le miroir, réduisant celui-ci en pièces et plutôt que de craindre les conséquences, c’est un sourire qui s’affiche sur les lèvres d’un Kieran qui ne voit plus cet inconnu qui le nargue.

La réalité le rattrape très vite quand les brûlures dans ses mains lui arrachent un cri de douleur et que la présence de Raphael finit par assombrir le tableau. « Arrête. » Qu’il supplie presque quand Raphael lui attrape les poignets. Arrête de me toucher, arrête de t’approcher. « Ne résiste pas. » « Arrête. » Qu’il répète, moins convaincu, alors que sa gorge se noue. Il résiste, Kieran et il résistera autant qu’il le faut ; il a l’habitude après tout, il résiste depuis trente-deux ans. « Ne résiste pas, Kieran. Je te promets, tu te sentiras tellement mieux. » « Arrête Raphael ! » Qu’il s’énerve cette fois-ci, refusant ce qu’il considère comme de la psychologie de pacotille ; il ne comprend pas, hein ? Personne ne comprend, Kieran. « Je me sentirai pas mieux ! » Qu’il annonce d’une voix las. « Je me sentirai jamais mieux. » Oh, si Kieran, je t’assure que ce jour arrivera. Il te semble lointain, parfois même inaccessible, mais il est à ta portée. Il le sera, je m’en fais la promesse. « Ce sera toujours comme ça. » Non. Ça le sera parce que tu acceptes que ça le soit. « Ça a commencé avec mes parents. Après c’était les familles d’accueil. » À l’exception des Cornwells, mais il était entré dans sa vie seulement deux ans avant sa majorité ; et jusqu’à cet âge, les choses n’avaient pas été douces, autant d’années qui n’ont pas pu être effacées par l’amour et la dévotion de parents qui n’en sont pas. « Et Autumn... » Et il rit à nouveau, Kieran, d’un rire pourtant brisé. Ah Autumn, ah, il y en a des choses à dire sur elle. « Elle m’a aussi blessé avec un couteau, jamais deux sans trois non ? Ahah, j’attends avec impatience la troisième ! » Est-ce qu’il va enfin mourir, cette fois-ci ? Non, Kieran, je t’interdis d’y croire. « Y’a Eliot qui me fait du chantage. Y’a Ivy qui a disparu. Y’a Eve qui m’a trompé. Y’a Louisa qui est revenue se moquer. Y’a ma filleule qui est partie. Y’a mon boulot qui veut plus de moi, y’a trop, y’a toujours trop. » Et son rire s’amenuise, s’éteint peu-à-peu alors que ce sont bientôt des hoquets qu’il retient. « Ça s’arrêtera jamais. » Et j’aimerais que ça s’arrête. J’aimerais tellement que ça s’arrête, Raphael. Et il y a une larme qui coule ; les suivantes, il arrive à les arrêter, elles.

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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyLun 14 Mar 2022 - 19:47

« Et j’en ai pas. J’en ai pas. Tu dis n'importe quoi. » Un menteur. Juste un menteur. Une langue de vipère, deux longues canines acérées, des mots qui ont baigné dans le poison depuis tellement longtemps qu’ils se propagent comme la gangrène. Deux ans. Ça fait deux ans que Raphael se laisse mordiller par le serpent sans jamais capter qu’un jour ou l’autre, le venin aurait son effet. Deux ans qu’il essaye d’être son meilleur ami, comme ils l’ont été dans le passé, mais aussi deux années durant lesquelles il n’y avait que des mensonges entre eux. Alors il se souvient de son passé, Kieran. Il se faisait frapper, se fait encore frapper aujourd’hui, et n’a jamais cherché à avoir de l’aide. Pourquoi ? Par égoïsme, Raphael ne peut s’empêcher de penser que Kieran a façonné sa vie de mensonges pour mieux briser ceux qui auraient la mauvaise idée de s’attacher à lui. Ses pensées ne font plus aucun sens. Il est en colère. Il bouille. Mais il réussit à canaliser son agressivité derrière ses poings serrés qu’il ne soulèvera jamais devant le nez de l’autre garçon. Il n’est pas comme ça, Raphael. Il ne veut pas faire de mal à personne.  

Ce soir, il se rend compte qu’il est amoureux de l’ombre de Kieran. Pas du véritable garçon qu’il est. Ça le fait saigner mais il reste fort parce que c’est ce que font les amis, peu importe si le sentiment est réciproque ou pas. Il le laissera partir quand il ira mieux, même si Kieran le repousse comme le font les malades qui ne veulent pas être soignés. Il lui tiendra les mains même si ça le fait hurler. Il l’empêchera de commettre l’irréversible si ça peut lui sauver la vie. Il le remerciera dans cinq, dix, vingt ans, quand il sera enfin heureux. Les mauvais moments sont seulement là pour permettre à Kieran de profiter des bons qui suivront dans le futur.

Le sang n’effraie pas Raphael. Ses yeux restent bien droits dans leur orbite. La pression qu’il exerce autour des poignets de son ami est de plus en plus importante alors que l’autre se débat. Ses doigts se tachent du liquide rouge qui tachera bientôt cette chemise qui restera elle aussi marquée à jamais par le passage de Kieran dans sa vie. Pourtant, il n’aura pas envie de la brûler, comme l’autre, parce que c’est la vérité qui la salit aujourd’hui. « Arrête. » Non, il n’arrêtera pas. Il se fiche de ses plaintes et ses supplications. Il a déjà trop arrêté dans le passé pour commettre l’erreur une énième fois. « Arrête Raphael ! » Son propre prénom sonne étranger alors il arrive à se séparer de la situation pour seulement lui sauver la vie, à celui qui ne semble même pas ressentir la coupure de la vitre dans ses paumes et sur ses doigts. Du regard, il note quelques éclats enfoncés dans sa peau et par réflexe il immobile davantage Kieran alors que ce dernier perd complètement le contrôle de son corps et de ses paroles. « Je me sentirai pas mieux ! » Il secoue la tête de droite à gauche, silencieux. « Je me sentirai jamais mieux. » Il le regarde à nouveau, dans les yeux cette fois ; il est bien loin le portrait qu’il faisait de son ami, aujourd’hui taché par la peur, la vraie peur, celle qui lui retourne les tripes et fait trembler sous ses membres sans pourtant lui arracher les seules larmes qui le réconforteraient. « Ce sera toujours comme ça. » L’écouter, c’est tout ce qu’il fera. Peu importe si ça lui brise le cœur. Il en a l’habitude. « Ça a commencé avec mes parents. Après c’était les familles d’accueil. » Dis-le, Kieran. « Et Autumn... » Dis-le… « Elle m’a aussi blessé avec un couteau, jamais deux sans trois non ? Ahah, j’attends avec impatience la troisième ! » Le visage de Raphael se referme tandis qu’il baisse le regard. Il s’empêche de trop penser à ces aveux. Sa haine envers Autumn ne ferait qu’empirer la situation. Il doit être plus fort que ça. « La troisième ne viendra pas. Elle ne s’approchera plus de toi, Kieran. » Il dit pour le convaincre de tourner cette page alors qu’il sait très bien qu’il y a une seule personne qui a toujours compté aux yeux de son ami. La troisième saison, celle qui balaie la chaleur de l’été par sa froideur avant de glacer les paysages. Il les trouvait beaux ensemble, avant. « Y’a Eliot qui me fait du chantage. Y’a Ivy qui a disparu. Y’a Eve qui m’a trompé. Y’a Louisa qui est revenue se moquer. Y’a ma filleule qui est partie. Y’a mon boulot qui veut plus de moi, y’a trop, y’a toujours trop. » « Et tu te respectes, toi ? » Il demande d’une voix calme, notant sa posture de plus en plus affaiblie, comme si la vague d’adrénaline l’avait enfin quitté. Il la voit, cette larme, cette seule et unique larme qui trace une ligne sur sa joue et se suspend à la hauteur de son menton pour ensuite se perdre au travers les éclats de miroir qui renvoient leurs reflets fatigués. Enfin, il détend ses doigts, mais progressivement, pour s’assurer que Kieran ne tente pas de fuir aussitôt. Rassuré de constater qu’il ne bouge pas, Raphael attrape la pince à épiler posée sur le bord du lavabo. « Ça s’arrêtera quand tu te permettras de voir ceux qui ne te veulent pas du mal. » Il commence doucement, pivotant le poing fermé de Kieran pour faire face à ses jointures triturées. « Bouge pas. » Il prononce en coinçant le plus gros morceau de vitre entre sa pince. Il l’extraie avec la douceur d’un médecin. « Tes cheveux vont repousser et il n’y a pas seulement ton visage qui cicatrisera avec le temps. Tu peux faire de l’ordre dans ta tête aussi, je te le promets. » Des paroles en l’air : c’est certainement ce que Kieran croit entendre, mais c’est la vérité. Raphael n’est pas magicien, seulement humain, comme lui. Il doit bien savoir de quoi il parle. Il déloge un autre petit triangle de miroir. Puis un autre, s’assurant constamment qu’il ne fait pas mal à son ami. « À la fin, c’est toi qui décide. C’est pas Autumn, c’est pas Eliot, c’est pas Ivy, c’est pas Eve, c’est pas Louisa, c’est pas ta filleule, et ce n’est pas ton boulot qui a perdu leur meilleur artiste. »    

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Kieran Halstead
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TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022.
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RPs EN COURS : Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

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spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.

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ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.

(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
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kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.

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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyMer 6 Avr 2022 - 1:36

Qu’on se le dise, je n’ai jamais apprécié la prédisposition de Kieran pour le mensonge, même si je l’ai souvent comprise. Mais comprendre ne veut pas dire excuser ; pourtant à cet instant-là, je pourrais presque le faire, alors que Raphael se concentre sur le fait qu’il ait menti et non sur le pourquoi d'un tel mensonge. Et n’allez pas croire que je ne compatis pas avec Raphael, même si j’essaie d’aider Kieran à assumer ses fautes autant qu’à se distancer de celles qu’il considère comme les siennes, que son ami soit vexé peut se comprendre. Mais Kieran n’a pas l’envie, pas plus qu’il n’a l’esprit à s’expliquer – et moi non plus. Parce qu’aussi foireux qu’il puisse être, aussi agaçant qu’il soit à mes yeux, c’est un mécanisme de défense comme un autre ; un de ceux qui vise à mettre de côté la réalité de sa situation, d’une situation qui, je pense, n’aurait certainement pas aidé l’amitié entre les deux hommes. Il les a vus, les regards de pitié quand on apprenait son histoire familiale, sans même entrer dans les détails, alors il n’avait aucune envie d’imaginer le traitement qu’on lui réserverait s’il s’osait à détailler une enfance qui est loin d’être aussi oubliée qu’il le prétend. Il avait dix ans quand il a été placé pour la première fois, et les négligences dataient de bien avant cela, les services sociaux étaient seulement trop débordés pour considérer son dossier comme prioritaire ; ce qui n’a fait que lui laisser le temps de se faire d’autres souvenirs, mais pas de ceux qu’on se remémore avec une certaine mélancolie et un doux sourire aux lèvres. Non, les siens amènent leur lot de tristesse, de malaise, de regard fuyant et de mots hésitants, rien qui ne donne envie de s’y intéresser ; autant pour lui que pour les autres. Et c’est son choix, après tout. Aussi discutable qu’il soit, ça reste sa décision, peu importe qu’elle soit saine ou non (elle ne l’est pas), mais Kieran s’est construit avec cette idée et ce n’est pas aujourd’hui qu’il reviendra sur ce qu’il a toujours dit à tout le monde, même quand ce tout le monde englobe son meilleur ami.

Et des fois qu’il en douterait, je suis là pour lui rappeler la réalité des faits ; ce n’est pas sain. Ce n’est pas sain et ça s’exprime par ce poing qui vient frapper son reflet. Parce que ce n’est pas seulement une histoire de famille, Kieran, n’est-ce pas ? C’est tout le reste, ce sont tous ces gens qui prennent, encore et encore, sans jamais rien rendre en retour. C’est tout ce malaise, qui existe depuis sa naissance et qui n’a jamais cessé de prendre de plus en plus de place, se transformant en mal-être. C’est ce besoin de trouver sa place quand celle-ci semble n’exister nulle part, c’est cette souffrance qui s’est accentuée depuis quelques mois, c’est le retour d’Autumn, de tant d’autres fantômes du passé qui ne lui laissent jamais un instant de répit. Ce sont ces pensées, toujours plus insidieuses, toujours plus difficiles à balayer, ce sont toutes ces choses qui lui explosent petit-à-petit à la figure de la même manière que ce type a explosé son crâne contre le sol de la cuisine de ses « parents ». Ce sont toutes ses interrogations réunies sous une même question qui est bien trop vaste pour qu’il ne puisse espérer y répondre : pourquoi ? Pourquoi ça lui arrive tout le temps, pourquoi ça lui arrive à lui, pourquoi il souffre autant, pourquoi il n’arrive pas à passer à autre chose, pourquoi il n’arrive pas à avancer, pourquoi il n’arrive pas à être heureux, tout simplement ? Pourquoi il ne ressent rien ? Pourquoi malgré le verre dans sa chaire, malgré les émotions dans sa tête, il a l’impression de ne rien ressentir, Kieran, alors que pourtant tout est si violent ? « La troisième ne viendra pas. Elle ne s’approchera plus de toi, Kieran. » Comment il peut en être aussi sûr ? Elle était là, ce soir-là, quand ce type l’a poignardé seulement pour voir ce que ça faisait, elle était là, ce jour-là, quand il fêtait l’anniversaire de Jess sur la plage. Elle était là, à ce coin de rue, quand il l’a retrouvée alors qu’il s’était donné pour mission de la fuir. « C’est pas elle le problème, de toute façon. C’est moi. » C’est pas elle qui l’a poignardé cette deuxième fois, c’est bien ce type qu’il ne connaissait pas. C’est pas Autumn, le problème, c’est même pas cet inconnu, c’est lui et toute la rage qu’il fait émerger chez les autres. Il s’affaisse, Kieran, quand il songe à tout ce qui se passe, à tous ceux qui lui en demandent toujours plus, à tout ce qu’il continue de donner alors qu’ils ne le méritent pas. « Et tu te respectes, toi ? » Et tu ne veux pas entendre cette question, Kieran, pas vrai ? Parce que c’en est une bonne, à laquelle tu ne sais que répondre. Est-ce que tu te respectes ? Moi-même je n’arrive pas à dire s’il le fait ou non, car rien n’est aussi simple qu’à l’air de le croire Raphael. « Ça s’arrêtera quand tu te permettras de voir ceux qui ne te veulent pas du mal. » Toi, tu veux dire, Raphael, n’est-ce pas ? « Je suis un ingrat, pas vrai ? » Il le voit, pourtant, Kieran. Il le voit, pas comme il le souhaiterait, il croit, mais il le voit. Mais ce n’est pas suffisant. Et Raphael devrait comprendre, lui-aussi, pour avoir une confiance inexistante, à quel point c’est difficile de ne pas se focaliser sur le négatif. Que tout le positif du monde ne pourra rien faire contre quelques soupçons de négatif. Prostré, il laisse son ami s’occuper de sa main blessée, sans jamais oser relever les yeux vers lui. « Bouge pas. » Il ne bougera pas, il n’a même pas mal, en réalité. Tout est anesthésié, de ses émotions à ses douleurs. « Tes cheveux vont repousser et il n’y a pas seulement ton visage qui cicatrisera avec le temps. Tu peux faire de l’ordre dans ta tête aussi, je te le promets. » Mais il n’a pas réussi à le faire en trente foutues années sur cette terre, il perd chaque jour l’espoir d’y arriver. C’est le bordel là-haut, ça l’est encore plus depuis que je suis là, que je l’entends râler, mais c’est la vérité. C’est le bordel, et j’essaie de faire le ménage constamment, mais dès que j’enlève un nid à poussières, un autre, plus conséquent, s’installe à sa place. « Et comment ? » Tu sais comment répondre à tes propositions, Raphael ? Tu sais comment faire de l’ordre ou tu dis juste ça pour être gentil ? « À la fin, c’est toi qui décide. C’est pas Autumn, c’est pas Eliot, c’est pas Ivy, c’est pas Eve, c’est pas Louisa, c’est pas ta filleule, et ce n’est pas ton boulot qui a perdu leur meilleur artiste. » Leur meilleur artiste qui ne fait rien depuis des semaines, qui n’était de toute évidence pas assez doué avant cela et qui ne le sera probablement jamais après. Il ne fait pas partie de l’élite, Kieran autant dans sa vie privée que sa vie professionnelle et il est stupide d’avoir cru qu’il pourrait accéder à certaines opportunités qui ne sont pas pour lui. C’est ce qu’il dit, c’est ce que je n’arrive plus à contrer.

Il est fatigué de lutter, Kieran. Mais même sa fatigue n’arrive pas à libérer ces larmes que Raphael semble attendre de voir couler ; et l’inconfort qu’il ressent face à sa main dans la sienne devient de plus compliqué à gérer. C’est vraiment de l’inconfort, Kieran ? Il fait mine de ne pas m’entendre alors que sa main libre vient brièvement se passer dans ses cheveux sous la gêne. Un geste anodin qui a pourtant bien plus de signification qu’il ne voudrait. Ce n’est pas qu’il voue un culte à ses cheveux, Kieran, loin de là. Il s’en fiche bien qu’il soit longs ou courts, qu’il soit coiffés ou non, qu’ils soient là ou non. Ce qui le dérange, c’est l’image qu’il renvoie désormais, ce sont ces trous dans son cuir chevelu, cette peau qui n’a pas encore cicatrisée. C’est leur longueur encore susceptible d’être attrapée. Autumn aimait passer sa main entre ses mèches, s’y agrippait parfois, mais jamais avec autant de force que cet homme, qui en a profité pour le mettre à sa merci. Ce sont que des cheveux, que j’essaie de le raisonner. Raphael a raison ; ils repousseront. Mais ce n’est pas le problème, non. Le problème, c’est qu’il peut encore se faire surprendre. Il peut encore se faire traîner sur le sol. On peut encore lui en arracher, on peut encore abîmer son scalp ; il peut encore lui faire de mal et elle aussi. Sa main vient se longer à nouveau le long de son corps alors que son regard s’est dérobé de celui de Raphael pour se concentrer sur le meuble derrière lui. Il s’agace, baisse la tête face à cette idée, aperçoit son reflet découpé entre les différents bris de verre à terre, ferme les yeux un instant. Une seconde passe, puis une autre, avant qu’il ne libère rapidement sa main de celle de Raphael pour se lever et fouiller dans le meuble à ses côtés. Il s’en fiche bien du bordel qu’il met derrière lui, tout comme il ignore royalement l’existence de son ami, trop préoccupé par ses propres besoins ; et ses cheveux qui doivent disparaître pour mieux faire disparaître les souvenirs de cette soirée, quand il sort une tondeuse qu’il branche d’un geste et que d’un mouvement tout aussi rapide, il l’allume alors qu’elle est déjà sur son crâne pour éliminer les première mèches parmi toutes celles qui doivent l’être.

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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyLun 11 Avr 2022 - 5:50

C’est plus facile de n’avoir aucun ami. Les déceptions sont moins nombreuses. Les peines aussi. Raphael pensait connaître celui avec lequel il a fréquenté les couloirs de l’école, celui avec lequel il a échangé des trucs et astuces pour lutter contre les cheveux gras, celui avec lequel il observait les filles grandir elles aussi, leur poitrine de plus en plus généreuse, leurs talons de plus en plus hauts. Les premiers amours non réciproques, les mauvais résultats scolaires sauvés lors de la dernière semaine de contrôles. Les discussions d’adultes, mais pas vraiment, plutôt les discussions d’adolescents qui idéalisent cette prochaine étape dans leur vie, pensant que tous leurs problèmes se règleront une fois que plus personne ne détiendra d’autorité sur eux.  

Mais les problèmes sont seulement devenus plus vrais et plus ravageurs. Avant, Kieran et Raphael avaient une seconde chance. Aujourd’hui, leurs erreurs sont aussitôt punies. Inutile de battre des cils pour s’en tirer sans châtiments. Ils ne feraient que s’embrouiller la vision, et ils en ont besoin pour s’en tirer en un seul morceau. Garder les deux yeux grands ouverts même quand ils ont envie de les fermer pour ne plus voir la réalité. Un miroir brisé ; seulement la surface d’un problème disparue. Le visage de Kieran existe encore même si son reflet ne lui est plus renvoyé. Autumn est toujours dans les parages parce que quelque chose l’empêche de couper ce fil qui l’accroche à elle, l’emprisonne, l’enterre six pieds sous terre comme un boulet à sa cheville. Il ne réalise pas. Mais ce n’est pas parce qu’il est un idiot. C’est parce qu’il refuse de blâmer les véritables coupables dans cette histoire. Il ne veut froisser personne, Kieran. Il a toujours été comme ça. Un grand cœur qui ne sait pas prendre soin de lui. « C’est pas elle le problème, de toute façon. C’est moi. » Et il continuera pour l’éternité, ce serait impossible de le raisonner. Du moins, Raphael n’a pas le pouvoir de l’aider. Il s’en rend compte, cette nuit, et il a beau arriver à immobiliser son ami qui se débattait comme un taureau qui voit rouge, il n’a que les muscles pour le calmer, pas les mots. Il n’est pas dans sa tête, il ne comprendra jamais qu’est-ce qui provoque ce court-circuit dans ses neurones. C’est pour cette raison qu’il se sent complètement superflu, inutile. Il souffle sur un feu de forêt pour l’éteindre mais la nature sera toujours plus forte que lui.

Qu’est-ce qu’il peut dire ?

Qu’est-ce qu’il peut faire ?


Il a seulement envie de briser un miroir lui aussi et de laisser un autre s’occuper d’eux. Mais ils sont seuls en plein milieu de la nuit, l’appartement est à la fois peuplé et vide, le sang rouge de Kieran est plus vif que son regard bleu de tristesse. Il ne bronche même pas lorsque les morceaux de vitre s’extirpent de sa peau parce qu’il ne sent certainement plus rien au-delà ce vide lourd qui le garde au sol. « Je suis un ingrat, pas vrai ? » « Arrête de t’insulter. » Il ordonne d’une voix ferme mais douce à la fois. Il préférerait qu’il le repousse, lui, plutôt qu’il continue à s’enfoncer dans des reproches qui ne devraient pas exister. Raphael pourra se remettre d’un énième rejet. Kieran, lui, il est au bord de la falaise et s’il continue à jouer les funambules, il prendra goût au vertige. Dieu sait combien de mètres le séparent du sol tout en bas. Il n’aurait qu’une seule chance pour le découvrir. Survie ou crève, Kieran. C’est ton choix.

« Et comment ? » « En cessant de te penser seul. »

Il peut chercher de l’aide. Raphael ne saura pas soigner ses blessures les plus profondes. Raphael n’est que le garçon avec lequel il parlait des meilleures marques de shampoings, des filles et des résultats scolaires. Raphael n’a peut-être plus sa place ici.

Il attrape la serviette suspendue au-dessus de l’évier et éponge doucement les mains de son ami pour les débarrasser d’un peu de cette peinture rouge – c’est plus facile de le renommer ainsi, ce sang trop vrai qui leur rappelle à tous les deux qu’il ne sont fait que de chair et d’os et que leur corps ne résistera pas à une chute trop importante. Peinture rouge… peinture rouge… Il y en a plein, de la peinture rouge, dans la chambre de Kieran.

Les yeux de Raphael se relèvent très légèrement quand il perçoit le mouvement nerveux de Kieran. Il vient peut-être de réaliser leur proximité. Il s’attend à des reproches. Il saura les encaisser. Il a compris sa leçon. Pourtant, le garçon ne lui touche pas un mot et son attention se relève pour se porter vers le meuble derrière lui. Silencieux, il l’observe dans l’espoir de lire dans ses pensées mais, comme d’habitude, il ne peut lire aucun mot clair. Il ne s’offusque pas – même s’il sursaute légèrement – lorsque l’autre garçon reprend sa main pour se relever. Il reste assis au sol, dorénavant seul au milieu des éclats de miroir, tandis qu’un brouhaha s’élève du tiroir ouvert dans lequel Kieran fait aller ses mains sans se soucier de la douleur. Il ne dit rien, se contente d’être un spectateur, lorsqu’une tondeuse se pose contre sa chevelure abimée et lorsque le moteur se met à ronronner. Des premières mèches tombent au sol pour former des petits amas. Trente secondes passent, peut-être une minute ou deux, puis Raphael se relève enfin sans jamais lâcher l’autre du regard. Il ne peut pas voir son reflet qui n’existe plus. Il ne sait pas ce qu’il fait. Seulement quand la main de Kieran s’acharne vers l’arrière de son crâne pour chercher les mèches survivantes, Raphael s’approche et attrape doucement l’appareil. Il ne dit rien. Son geste parle à sa place. Il lui fait signe de basculer sa tête vers l’avant et fait glisser la tondeuse là où il n’a pas pu atteindre ses cheveux. Il balaie quelques résidus avec ses doigts, ne fait que le frôler délicatement pour ne pas lui imposer un véritable contact, mais il est bien obligé de replier son oreille pour ne pas le blesser quand il y passe la tondeuse. Sa gorge se noue lorsqu’il distingue un peu mieux les blessures et les gales, les traces rouges et les cicatrices en devenir. Il termine le travail et éteint enfin l’appareil pour contempler le silence. Seulement son souffle pesant le trahit.

Il ne dira rien parce qu’il ne peut rien dire.

Il ne fera rien parce qu’il n’y a plus rien à faire.

Inutile. Complètement inutile.  


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Kieran Halstead
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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyVen 29 Avr 2022 - 21:32

Je suis un ingrat. T’es pas un ingrat, Kieran. Non, c’est vrai, je suis pire que ça. J’ai cherché à comprendre. J’ai cherché à comprendre la logique du raisonnement du Halstead, j’ai caressé les réponses sans pouvoir m’en saisir, j’ai esquissé les contours de solutions qu’il a toujours refusé de mettre en place. Pourtant, je sais qu’il ne s’agit pas de mauvaise volonté. Qu’il n’a pas le désir de rester enfermé dans son mal-être, dont il prend de plus en plus conscience. Mais son histoire personnelle a été une succession d’événements plus cruels les uns des autres, au point où Kieran a l’impression de ne pas savoir exister en dehors de la souffrance qui l’accompagne depuis sa jeunesse. Et il aimerait qu’elle s’arrête, oui. Il en a conscience de ça, il ne sait juste pas comment s’y prendre, parce que ça paraît toujours plus simple en théorie qu’en pratique. La pratique, elle, a démontré au trentenaire qu’à chaque fois qu’il fait deux pas en avant, une tornade s’abat à nouveau sur lui et le force à reculer de dix. Certains diront qu’il n’essaie pas assez fort, qu’il ne s’y prend pas assez bien. Mais allez-y, donc, donnez-lui des solutions efficaces pour que tout ça s’arrête. Pour que son sommeil ne soit plus un amas de cauchemars tous plus terrifiants les uns des autres parce qu’ils sont réels, parce qu’ils ne sont que les souvenirs de ce qu’il a vécu. Pour que son sourire puisse être sincère à nouveau, pour qu’il se souvienne de la douleur dans ses joues à force d’être heureux. Pour que chaque jour qui passe ne soit pas ressenti comme une sentence qui l’amène inévitablement dans le couloir de la mort. Il ne sait plus y faire, Kieran et même si je me suis (trop) souvent agacé de sa passivité, la vérité est qu’il a appris à être ainsi. Et prenez n’importe quel être humain qui aurait baigné dans un certain milieu, qui en aurait appris certains tics qui le trahissent aussitôt malgré toute l’attention portée à son attitude ; Kieran est pareil. Il a appris à craindre les autres, il a appris à mesurer chacun de ses mots pour ne jamais transgresser cette règle qui était explicite dans sa jeunesse et qui consiste à ne jamais donner le moindre indice sur son ressenti ou sur son opinion. Il a appris à faire passer les besoins des autres avant les siens, il a appris à dénigrer toute forme d’affection sincère qu’on peut lui accorder parce que ça ne ressemble pas à celle qu’on lui a appris à accepter. Celle qu’il croit mériter. Il ne comprend pas plus pourquoi Raphael s’entête de la sorte, à lui offrir cet intérêt alors que des millions de personnes en sont plus dignes que lui. Lui qui abandonne ses amis, lui qui leur tourne le dos, lui qui disparaît, lui qui se laisse manipuler au point de s’effacer. Ça commence à devenir réel tout ça, Kieran, n’est-ce pas ? « Arrête de t’insulter. » Il n’arrêtera pas. Malgré toute sa volonté, il n’arrêtera pas. Parce que tristement, il est comme un addict, il a besoin de sa dose de dépréciation pour survivre, parce qu’il n’est personne sans elle. Parce que ça le définit, parce que s’il a entendu plus de « sale merdeux » que de « mon amour » au cours de sa vie c’est pour une bonne raison. Il ne sait pas exactement laquelle, mais elle existe. Elle doit exister, car sans elle, il n’est rien. Alors il n’arrêtera pas. Il le fera seulement en silence.

« En cessant de te penser seul. » Mais il est seul. C’est vrai, ça, Kieran, même quand il y a Raphael en face de toi ? Même lorsqu’il y avait déjà Raphael à tes côtés lorsque tous tes mensonges ont été dévoilés au grand jour ? Même lorsqu’il n’y avait personne d’autre pour t’épauler durant ta convalescence ? Raphael qui est toujours là, Raphael qui a pardonné bien trop de choses. C’est peut-être le seul point que je veux bien t’accorder ; il mérite mieux. Il mérite bien mieux qu’un ami (en est-ce vraiment un ?) qui ment, qui s’éloigne, qui n’assume pas cette amitié (en est-ce vraiment une ?). Et peut-être serait-il de comprendre que s’il se croit aussi seul sous prétexte que les gens finissent toujours par s’éloigner, c’est aussi parce qu’il ne les laisse pas entre dans sa vie. Et si la prophétie doit se réaliser une fois encore, si elle doit réellement être une malédiction dont il ne peut se débarrasser, alors il ne devrait pas perdre de temps à se montrer récalcitrant. S’ils sont voués à disparaître, autant les laisser entrer le plus vite possible, pour gagner du temps. Peu importe que ça fasse mal quand ils partent sans jamais se retourner, parce qu’ils le souhaitent ou parce qu’il a réussi à les faire fuir, il y a tout qui fait mal. Alors il ne fait plus la différence, à force, n’est-ce pas ? Parce que c’est une douleur mêlée à tellement d’autres qu’elle n’est pas plus insupportable qu’une autre, au final.

C’est peut-être pour ça que ses mains ensanglantées ne lui font même pas mal quand il quitte le regard de Raphael pour trouver un autre objet de ses désirs (je l’ai dit, Kieran, tu vas faire quoi, dans ton état ?). Cette tondeuse qui n’a pas été utilisée depuis des années, qu’il aurait dû jeter voilà longtemps ; mais à cet instant, il ne regrette pas de l’avoir conservé « au cas où » car ce moment est arrivé, parce qu’à défaut de magiquement panser les plaies sur son corps, il pourra au moins se débarrasser de l’une des armes qui a été utilisée contre lui, qu’il a même mis à disposition malgré lui. Les gestes sont tremblants mais pourtant précis quand il branche l’appareil, l’enclenche et entreprend de faire disparaître une de ses sources d’inquiétude. Ce n’est pas sa dégaine, c’est tout ce qu’on pourrait encore lui faire. Les vibrations de la tondeuse finissent par réveiller les douleurs dans ses doigts et c’est un merci silencieux, transmis en un regard, qu’il adresse à Raphael lorsque celui-ci prend la relève. Sa tête se baisse sur des mains désormais libérées, mais toujours tremblantes, alors que le sang perle encore au sol, que les morceaux de verre sont encore incrustés dans sa chair et qu’il prend conscience d’une autre vérité, que j’essaie pourtant de lui faire entendre depuis longtemps. Peut-être qu’il fallait aller dans les extrêmes pour, qu’enfin, il la considère. Pour qu’il considère la manière dont il vient de se saborder. C’est moins parlant, d’habitude, quand ça ne passe pas par les gestes, n’est-ce pas ? Ce ne sont que des morceaux de verre, pour le commun des mortels ce ne serait pas grand-chose, pour lui c’est l’assurance de repousser encore une fois le moment où il pourra réapprendre à exercer son métier. Ce métier dans lequel tu ne cesses de te dénigrer, Kieran ? Qu’est-ce qu’il a fait ? Qu’est-ce qu’il a fait, bon sang ? Aujourd’hui, mais hier aussi, demain sûrement, une question qui devient une généralité, qu’est-ce qu’il fait ? Qu’est-ce qu’il fait de sa vie, qui prend une direction dont il ne sait que penser ? Qu’est-ce qu’il fait, maintenant que Raphael le regarde en attendant une réaction de sa part, réaction qui ne vient pas parce qu’il est incapable de répondre à cette question. Au-delà de ça, qu’est-ce qu’il est supposé faire ? Aller de l’avant sous prétexte qu’il est un nouvel homme physiquement, autant par sa main que par celle d’un autre ? Accepter de se confronter à des démons qui prennent de plus en plus de place avant qu’ils ne finissent par le consumer entièrement ? « Qu’est-ce que j’ai fait, Raphael ? » Il ne parle pas de cette décision irréfléchie, il ne parle même pas de ce coup de poing dans le miroir. Qu’est-ce qu’il a fait pour mériter ça ? Qu’est-ce qu’il a fait pour que le sort s’acharne, encore et encore, pour voir jusqu’à quel point il peut endurer tout ça ?

Et cette unique larme qu’il s’était autorisée à faire couler finit par être suivie par d’autres. Elles ne sont pas nombreuses, mais elles sont là, alors qu’elles mouillent ses joues, qu’elles l’obligent à fermer les yeux un instant dans une vaine tentative de les contenir. Ce n’est que pour cette raison, Kieran, que tu fermes les yeux ? Oh, qu’il aimerait me donner tort. Oh, qu’il voudrait renoncer à cette énième mauvaise idée qui, à cet instant, sonne comme la meilleure de toute. J’y contribue, peut-être, et peut-être que je devrais me cantonner à ce pourquoi j’existe ; être rationnel. Mais Kieran ne l’a pas été depuis le début de la soirée, encore moins à cet instant alors que son équilibre est encore précaire, tout autant que ses pensées qu’il tourne vers Raphael (et non, elles ne sont pas mon œuvre, celles-ci, Kieran). Raphael qui est toujours là. Raphael qui n’a pas fui comme lui, ce jour-là. Raphael qui ne cherche pas d’excuses. Raphael qui assume ce qu’il veut, même s’il le regrette le lendemain. Même si Kieran le lui fait regretter. Raphael qui voudrait qu’il arrête de se flageller. Raphael qui voudrait qu’il vive pour lui et non pour les autres ; et moi. Moi qui voudrait qu’il assume lui-aussi ses envies, qu’il s’autorise à abaisser ces foutues barrières, qu’il apprenne à ignorer le regard des autres. Des autres qui ne sont pas là, pas dans cet appartement, pas dans salle de bain où ne demeure que la silhouette de Raphael. Cette silhouette dont il se rapproche, sans réfléchir, alors que je lui donne la dernière impulsion pour le faire, quand son front se pose délicatement contre celui du jeune homme. Le reste ne vient plus que de lui-même, quand ses lèvres se posent sur celles du danseur sans réfléchir, sans vouloir réfléchir, quand le goût de déjà-vu est plus mélancolique qu’amer, quand le goût de bière sur ses lèvres est peut-être le même, contrairement au goût de la tentation qui, lui, est plus assumé.

@Raphael Elly   Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] 1542980520



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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyMar 3 Mai 2022 - 2:57

« Qu’est-ce que j’ai fait, Raphael ? » Il n’entend pas la phrase telle qu’elle est prononcée ; c’est son écho qui vient embrasser les tympans de l’interrogé. Une caresse, une chatouille, ou un coup de couteau fatal auquel aucun des deux ne peut riposter.  

Raphael baisse les yeux et constate réellement la situation. Des éclats de verre les capturent tous les deux au creux d’un cercle sécuritaire qu’ils ont inconsciemment formé en s’asseyant au sol. Soudain, ils sont au centre du monde sans pour autant en être les maîtres. Des failles, ils en ont des milliers – autant que de coupures sur les mains meurtries de Kieran. Doucement, il redresse la tête, laissant ses perles bleues s’attarder sur le dos de son ami, sur son t-shirt noir comme son cœur à cet instant-même, ses épaules étroites et tout le relief de son anatomie effacée sous la couleur unie. Il repère un petit empilement de mèches au niveau de son cou et il a envie de le lui en débarrasser mais ses bras sont pesants et écrasés le long de son flanc. Le néon de la salle de bains choisit le bon moment pour clignoter un peu et retrouver sa stabilité. Il ramène Raphael sur Terre. Il bat des paupières et secoue la tête de droite à gauche, oubliant déjà que Kieran ne peut pas voir son reflet dans le miroir qui n’est plus. Qu’est-ce qu’il a fait ? Que signifie réellement cette question ? La lui a-t-il réellement posée, ou l’a-t-il tout simplement laissé s’échapper de ses lèvres pour la libérer et pour se libérer aussi ?

Un instant plus tard, il contemple le spectacle silencieux des larmes qui s’écoulent goutte par goutte sur les joues de Kieran. Il serre les poings pour s’empêcher de le toucher même s’il n’a qu’une seule envie : enlacer le garçon de ses bras et le protéger du monde devant lequel il s’est toujours abstenu d’afficher la moindre émotion négative. Il encaisse tout, Kieran. Il ne dit jamais rien, se contente de subir pour ne froisser personne, et voilà le problème ; voilà la raison pour laquelle, aujourd’hui, il implose.

Aussitôt, ils se font face. La poitrine de Raphael se remplit d’un air qu’il contiendra bien assez longtemps pour en consommer le moindre atome d’oxygène. S’il s’empêche de pleurer lui aussi, c’est seulement pour certifier à son ami qu’il sera assez fort pour tous les deux et qu’il est là pour lui. C’est tout ce qu’il peut faire ;

être là pour lui.

Il entrouvre les lèvres, n’importe quel mot est pendu au bout de sa langue, il ne sait lui-même pas encore ce qu’il pourrait bien dire de nécessaire dans le moment présent. Il espère peut-être avoir un éclair de génie à la dernière seconde, juste avant qu’il n’ait l’air complètement ridicule à garder la bouche entrebâillée ainsi. Mais, l’éclair, il ne vient pas de sa part. Kieran rompt la courte distance qui les séparait encore et, avant que Raphael ne puisse trouver un sens à cet élan à la fois doux et brûlant, leurs fronts s’entrechoquent exactement comme l’a fait le Big Bang pour créer l’univers. Puis c’est au tour de leurs lèvres de se trouver instinctivement, un mouvement à la fois naturel et terrorisant pour un Raphael qui craint constamment de faire la mauvaise chose.

Tant pis.


Le baiser qu’ils s’échangent a la saveur d’un mensonge enfin étalé au grand jour. En même temps qu’il goûte à sa lèvre inférieure, dont il arrive aisément à ignorer les effluves d’alcool, il enroule tendrement le cou de Kieran de ses paumes puis laisse ses mains s’aventurer plus haut au niveau de sa mâchoire qu’il serre dans l’unique but de lui signaler qu’il est en sécurité. Ses ongles caressent son crâne lorsqu’il en enroule la base avec ses doigts pour mieux essuyer ses larmes avec son pouce. Il prolonge le baiser, sépare ses lèvres des siennes, tente de capter son regard seulement pour s’assurer que c’est exactement ce qu’il veut, qu’il n’est pas en train de penser davantage aux envies de Raphael qu’aux siennes, mais ils se rapprochent bien rapidement pour échanger un deuxième baiser aussi doux que le premier.

À cet instant, il l’aime tellement qu’il le déteste déjà de lui faire de tels faux espoirs. Parce que ce n’est que ça, pas vrai ? Un moment de faiblesse, un égarement qui sera rapidement balayé puis remplacé par le même malaise qui flotte entre les deux garçons depuis presque deux ans.

Tant pis.

« Viens. » Il murmure si près de ses lèvres qu’il en frôle encore la forme et la chaleur. Ses mains toujours enveloppées autour de la mâchoire du garçon, il l’approche de lui pour lui permettre de se blottir au creux de son cou et il l’enveloppe comme une couverture. Inconsciemment, il caresse son crâne fraîchement nu, ses doigts se font léger comme des plumes quand ils effleurent ses blessures. « Je crois que c’est à moi de te demander ce que tu fais. » Il souffle si près de son oreille. Trop près de son oreille ; c’était comme s’il n’avait pas l’impression d’avoir le droit de sentir son odeur. Même s'il a rêvé à ce moment tous les jours depuis ce qui semble être une éternité, aujourd'hui la scène semble interdite. « Promets-moi que tu ne le fais pas pour moi, Kieran. Promets-moi que tu n’es pas encore en train d’oublier de prendre soin de toi plutôt que des autres. » Plutôt que de moi. Il ne pourrait pas supporter de tomber une seconde fois d’aussi haut. S’il se casse les jambes pour de bon, il ne pourra plus jamais danser.    

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Kieran Halstead
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les cicatrices de la mémoire
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RPs EN COURS : Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

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spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.

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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyDim 10 Juil 2022 - 0:07

Qu’est-ce que j’ai fait ? S’il pose la question à Raphael, je me sens néanmoins coupable d’être celui qui est incapable d’y répondre ; alors qu’il me les a adressés de nombreuses fois, ces quelques mots lourds de sens. Qu’est-ce que j’ai fait ? La vérité, Kieran – et j’en suis désolé – ce que je n’en sais pas plus que toi sur la question. Et j’aimerais ; crois-moi, j’aimerais pouvoir trouver un semblant de réponse qui saurait t’apaiser, jouer mon rôle à la perfection plutôt que de t’abandonner au moment où tu en as le plus besoin. Est-ce qu’on peut réellement parler d’abandon alors que j’erre constamment dans son esprit, que je ne fais plus qu’un avec celui-ci et qu’il ne peut se débarrasser de moi autant qu’il ne peut rien me cacher ? C’est peut-être le plus grand problème, à défaut de trouver une explication aux raisons pour lesquelles le sort semble prendre plaisir à s’acharner sur lui ; que je sois là, constamment, sans jamais lui offrir une once de répit. J’en ai conscience ; est-ce que ça équivaut à un bon point et diminue mes fautes ? Celles que je suis le premier à ne pas accepter, celles qui impliquent de l’avoir laissé tomber, quelque part sur le chemin de ce que je croyais être la guérison, pour qu’il s’en retrouve dans un tel état ce soir et me confirme implicitement n’avoir jamais pris cette route que je lui avais pourtant tracée ? Les éclats de miroir au sol, ceux incrustés dans sa paume, le rythme incessant des battements de son cœur, ses tremblements réguliers, tout me démontre que j’ai failli à ma mission. J’ai merdé. J’ai merdé quelque part et je ne sais même pas où ; parce que j’étais supposé avoir accès à tout. J’étais supposé le rendre fou à naviguer ainsi entre les souvenirs et les désirs, entre les rêves et les cauchemars ; tout ce qu’il prend soin de cacher aux autres au quotidien et qui est pourtant explicite pour la personne que je ne suis pas vraiment. J’étais supposé le guider pour que jamais il n’en arrive là ; et même si j’ai conscience que jamais ma volonté ne sera en mesure d’outrepasser la sienne, j’ai voulu croire que mes injonctions sauraient réprimer ses envies. Ses envies que je n’ai jamais cessé de valoriser, de le supplier d’y goûter, parce qu’après autant d’années à s’enfermer dans un mal-être provoqué par autrui, il était temps d’apprendre à vivre pour lui-même. Mais nos envies n’ont rien de similaires ; et les siennes font désordres. Ces envies de se faire du mal, de mettre fin à tout ça, ce besoin de souffrir qui devient de plus en plus oppressant – ce n’est même pas qu’il est maso, Kieran, oh, ça non, il rêve de goûter à la douceur du bonheur le plus pur. Mais il n’y arrive pas. Il n’y arrive pas parce que tout en lui semble être configuré sur ce goût du malheur, sur cette nécessité à se faire du mal ou à être le réceptacle de celui des autres. Peut-être que ce n’est pas cette douleur qu’il aime, peut-être est-ce juste ceux qui lui l’infligent, peut-être qu’il croit seulement la mériter. Toujours est-il que le résultat est ce qu’il est ce soir ; que si le sang a cessé de couler, il ne s’est pas pour autant arrêter et que ce reflet dans le miroir, qu’il était supposé accepter comme par magie, relève toujours d’un foutu inconnu auquel il ne trouve aucune qualité.

Je ne sais pas quand je t’ai laissé tomber, Kieran. Ou peut-être que tu as simplement pris le dessus, que tu t’es montré aussi fort que je le souhaitais – seulement pas de la manière dont je le désirais. Peut-être que milieu de cette obscurité dans laquelle il plonge toujours un peu plus, il y a une lueur d’espoir, un semblant de force à laquelle je ne me serais pas attendue ; et lui non plus. Une force qui se confond pourtant à une faiblesse quand la proximité avec Raphael devient insoutenable et qu’il finit par faire tomber les barrières de sa volonté. En était-ce vraiment une ? Est-ce que c’était de la volonté que de résister à cette tentation, ou de la stupidité ? Peut-être un peu des deux ; la volonté de ne pas s’ajouter de ressentis toujours plus violents autant que la stupidité de se refuser de céder à ses envies. Elles n’ont rien de dramatiques, d’inconcevables, de discutables ; non, il s’est caché derrière un interdit qu’il a lui-même érigé sous prétexte de discours tenus par un père qui a tout d’un inconnu. Il n’est plus là pour voir le déchet qu’est devenu son fils – il l’avait pressenti, c’est bien pour ça qu’il s’est tiré. Alors pourquoi il a continué à vouloir le rendre fier malgré lui, à vivre selon ses préceptes plutôt que d’essayer de découvrir ceux qu’il aurait vouloir voir régir son existence ? Il lui a fallu des années ; trente-deux pour être précis, avant d’enfin accepter l’idée qu’il était temps d’abandonner des espoirs de retrouvailles et céder à ses propres impulsions. Elles ont un goût amer, maladroit et il ne saurait dire s’il les apprécie réellement ou pas ; mais elles ne sont pas aussi repoussantes qu’il l’aurait cru alors que ses lèvres sont venues chercher celles de Raphael dans un geste qui n’a rien de réfléchi, qui se veut aussi spontané que cruellement désordonné dans son application.

Les quelques secondes durant lesquelles il n’avait pas su s’éloigner de Raphael, ce jour-là sur cette plage, pour des raisons qu’il n’avait pas compris sur le moment lui apparaissent désormais très clairement alors que ces secondes se muent en instants plus longs, plus précieux, et que cet inconnu prend la forme d’une forme de satisfaction à laquelle il ne s’attendait pas. Qu’il n’accepte pas réellement, d’ailleurs, alors qu’il ne cherche pas d’autre contact que celui des lèvres du jeune homme, alors que ses mains à lui viennent se glisser contre son cou et que ce geste lui provoque un frisson – et cette fois-ci, il ne sait pas comment il est supposé l’interpréter. Très vite, le goût du plaisir laisse place à des instants de doute, de honte aussi, qu’il ne saurait partager sans accentuer le malaise déjà existant entre eux ou jouer un peu plus avec les sentiments de Raphael. C’est égoïste, qu’il se rend vite compte, qu’il se flagelle déjà, alors que son envie n’a pas pris en compte ce paramètre-là ; et que ce baiser a une toute autre signification pour le destinataire ; alors qu’il n’a pas envie de lui donner de fausses idées. T’as été impulsif, Kieran, oui. Mais au mauvais moment, auprès de la mauvaise personne. Et je t’y ai encouragé, parce que je voulais que tu cèdes à ton envie plutôt que de te conformer à celles des autres. J’ai pas été plus rationnel que toi en prenant en compte que Raphael serait une victime collatéral de cet acte. « Viens. » Leurs lèvres finissent par se séparer sans qu’il n’essaie de les retrouver, perturbé autant que perdu quant à ce qu’il vient d’initier. Est-ce qu’il aimé ça ? Peut-être. Est-ce qu’il voudrait recommencer ? Il n’en sait rien. Est-ce qu’il voudrait plus ? Probablement que non. Sa gêne réapparaît bien vite quand Raphael initie une autre forme de contact en l’obligeant à se blottir contre lui et pourtant Kieran ne s’en offusque pas comme il le devrait malgré son malaise. Il aura tout le loisir de briser un peu plus Raphael avec des sentiments sur lesquels, lui, est incapable de poser des mots malgré les attentes de son ami – l’est-il toujours ? « Je crois que c’est à moi de te demander ce que tu fais. » Les caresses sur son crâne crispent le dessinateur qui, néanmoins affaibli par l’énergie dépensée quelques instants plus tôt à se détester, reste inerte. « Promets-moi que tu ne le fais pas pour moi, Kieran. Promets-moi que tu n’es pas encore en train d’oublier de prendre soin de toi plutôt que des autres. » Pour qui tu le fais, Kieran ? Au départ, la réponse était évidente : pour lui-même. Avec le recul, il ne sait pas. Est-ce qu’au final ses propres désirs continuent d’être influencés par ceux des autres et qu’il se contente de se persuader qu’ils sont les siens alors qu’ils sont biaisés dès le départ ? Est-ce qu’il s’agit seulement de persuasion ? « J’en avais envie. » Je crois. Cette hésitation-là, il ne la dira pas, pas plus qu’il soulignera qu’il craint que cette envie ne soit que passagère ; tout comme celle qui l’oblige à se séparer de Raphael pour prendre, une fois encore, ses distances et s’éloigner du jeune homme après être resté quelques minutes supplémentaires à proximité de lui, répondant, sans le vouloir, à sa question. Il le fait autant pour lui-même que pour son ami ; il faut croire qu’il est incapable de comprendre la leçon. « Je... j’dois aller faire nettoyer ça. » Qu’il songe à voix haute en bougeant légèrement ses doigts, son visage se crispant aussitôt les gestes initiés. Il pourrait le faire ici, à force de patience et de désinfectant, mais à cet instant, tout est bon pour quitter cet appartement, pour fuir cette envie qui, il croit le comprendre, n’est peut-être pas aussi passagère qu’il voudrait s’en convaincre.

@Raphael Elly Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] 1949770018



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Message(#)Runnin', runnin' away with darkness, my only friend [Hally] EmptyDim 10 Juil 2022 - 5:48

Il ne pourra jamais lire dans la tête de Kieran. Elle est enveloppée de barbelés et il s’y blesserait s’il tentait une approche. Kieran, dont les yeux ne communiquent pas les bonnes choses. Kieran, qui dit une chose puis en fait une autre. Kieran, qui se crispe même s’il est celui qui a initié le rapprochement. Kieran, qui a mal mais qui refuse de le dire. Le prénom est trop souvent dans la bouche de Raphael qui en oublie presque le sien. Trop penser à cet amour impossible l’empoissonne, ce soir, son ami n’a fait qu’ouvrir sa poitrine pour y verser un produit encore plus toxique. Il fera bientôt effet en rongeant son cœur qui deviendra une bouillie décomposée et puante. Par la suite, la plaie s’étendra vers ses autres organes et il pourrira de l’intérieur. Mort-vivant. Les yeux de Raphael sont visiblement déjà affectés parce qu’il ne voit pas ce qui se trouve pourtant juste sous ses yeux.

Tout ce qu’il veut, c’est protéger son ami au creux de ses bras. Mais, dans son étreinte, Kieran ne fait que se crisper comme s’il refusait toujours le contact. Ça lui fait mal, à Raphael, mais il en a pas aussitôt conscience puisque la douleur l’accompagne tous les jours. Un peu plus ; un peu moins. Qu’est-ce que ça change réellement ? « J’en avais envie. » Alors pourquoi semble-t-il terrifié ? Il voudrait tellement les couper, ces barbelés, et extraire de sa cervelle toutes les choses dont il aurait besoin pour enfin comprendre l’étendue des dégâts. Qu’est-ce qui le fait changer d’avis aussi rapidement ? Se rend-il compte de l’erreur qu’il vient de commettre envers celui qui a rêvé de ce moment pendant plus d’un an et qui se retrouve aujourd’hui  confronté à une émotion qui ne devrait pas aller de pair avec ce baiser interdit ? L’amour et la haine sont aujourd’hui frère et sœur.  

Le silence est douloureux. Raphael n’a pas le courage de le briser. Il se contente de fixer les triangles de miroir qui jonchent le sol et qui lui renvoient le reflet retourné de son ami. Croiser le regard de Kieran, ce serait de signer son arrêt de mort. Il n’y arrive pas. Ce dernier s’éloigne, instaure cette distance qui les sépare depuis ce baiser sur la plage. Il a envie de pleurer mais il ne le fait pas.

Il n’y aura donc rien de plus entre nous, pas vrai ? Qu'est-ce qu'il aimerait avoir une réponse une bonne fois pour toute.

« Je... j’dois aller faire nettoyer ça. » Il revient sur terre et se secoue les puces. Il reprend aussitôt ses vieilles habitudes et passe nerveusement sa main dans ses cheveux en opinant du chef. « Ouais… Ouais, sûrement. » Il bredouille. « Je vais m’occuper de ranger. » Il ajoute, toujours sans regarder Kieran, et agitant sa main au-dessus du dégât au sol dans un mouvement rotatif. Et il se retourne pour faire face aux serviettes suspendues au mur mais, surtout, pour faire dos à l’autre garçon qui disparaitra en quelques secondes avec un peu de chance. Il ne peut pas lui proposer de le conduire ; il n’a pas de voiture, encore moins le permis. Il ne peut pas lui proposer de l’accompagner car l’autre refusera. Il ne peut rien faire. Il est allé boire sans lui. Il ne l’a pas prévenu de son retard ni de son départ d’ailleurs. Kieran n’a pas besoin de lui. C’est tout. Voilà l’effet qu’a le poison sur le cerveau de Raphael tandis qu’il fait une petite montagne de verre cassé sur le sol avec la serviette. Seulement quand il entend la porte d’entrée se fermer, il implose. Les larmes se font abondantes, les gémissements et les insultes aussi. Sa vision complètement brouillée d’eau l’empêche de correctement nettoyer le sol ; tant pis, Kieran ne sera pas effrayé par la vision de son propre sang.

Il ne réfléchit plus lorsqu’il ramasse ses quelques effets personnels pour les regrouper dans la même valise qui l’a accompagné jusqu’ici lorsque son ami l’a invité à se joindre à la colocation. Il prend le minimum de vêtements dont il a besoin, se trompe certainement dans les comptes. Dans la cuisine, il attrape un crayon et un petit post-it sur lequel il note quelques mots tremblants. Direction le salon ; il se penche par-dessus le canapé pour récupérer son téléphone, trop prêt du cactus qu’il frôle à la fin. « PUTAIN ! » Il beugle en serrant sa main autour de son avant-bras rempli de petites épines. Il ne contrôle pas son pied qui s’envoie violemment dans le pot de la plante : elle s’écrase lourdement au sol et se casse à plusieurs endroits.



Quelques instants plus tard, il sort de l’appartement avec sa valise, non sans avoir oublié d’ajouter une petite note dans le bas du post-it.  

Spoiler:
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