Le Deal du moment : -20%
Drone Dji DJI Mini 4K (EU)
Voir le deal
239 €

 (lilinwar) what this life puts in front of you

Anonymous
Invité
Invité
  

(lilinwar) what this life puts in front of you Empty
Message(#)(lilinwar) what this life puts in front of you EmptyVen 21 Jan 2022 - 6:02


talia & anwar
what this life puts in front of you

I wish I walked with faith and not by sight, but you know with anything you do there's a hundred people bringing you down, no matter who you are don't let 'em make you cause they'll break you, don't let 'em love you cause they'll hate you even more. So if no one else believes in you I'm completely yours, and I've got so much faith in you, no matter what this life puts in front of you you can save this world, I've got so much faith in you. ☆☆☆



Les mains sèches et abîmées de manier cordages et gouvernail à longueur de journée, la peau brunie par le soleil, et la tignasse tirant peu à peu vers le jaune d’avoir été décolorée à nouveau avec les moyens du bord, Anwar ressemblait de plus en plus à l’image du marin et de moins en moins à celle du policier. Ne manquait peut-être que le tatouage d’ancre ou de dauphin, mais heureusement pour lui la masse de temps libre à sa disposition depuis le mois d’octobre ne l’avait pas (encore) entraîné dans pareilles dérives irréversibles. Les premiers jours à végéter au fond de son lit lui paraissaient bien loin désormais, et si le brun sentait doucement revenir l’envie de retrouver, bientôt, le théâtre familier du commissariat, il avait su mettre à profit ce congé sabbatique dont la nécessité n’avait fait que se vérifier. C’était comme si, pour retrouver la flamme pour ce métier qu’il avait tant appris à aimer, il avait eu besoin de s’en éloigner quelques temps – comme si l’adage “loin des yeux, près du cœur” se vérifiait pour cela aussi. Et malgré tout … Malgré tout, quelque chose continuait de le tracasser. Il n’en avait parlé à personne, se contentant depuis des jours de ruminer dans un coin la proposition qui lui avait été faite de manière totalement inattendue, mais plus il réfléchissait moins il avait l’impression d’y voir clair. Non contente de l’avoir entraîné dans une épopée qui aurait pu s’avérer dramatique, l’unité de l’AFP dont dépendait Jackson entendait désormais lui proposer rien de moins qu’un poste au sein de l’agence fédérale. Une “proposition qui ne se refusait pas” selon celle qui, grimpée sur le pont du Borealis sans attendre d’y être invitée par le capitaine du navire, avait tenté de l’endormir à coup d’arguments que le brun estimait moyennement loyaux. Était-il prêt à tout, Anwar, pour obtenir les ressources qui lui manquaient pour espérer élucider un jour le meurtre de Frank ? Était-il prêt à vendre son âme au Diable, celui qui se disait servir le gouvernement mais utilisait les mêmes méthodes que Strange et ses manières de mafieux ? Il regrettait de n’avoir pas su dire non directement, de s’être défilé d’un « J’ai besoin d’y réfléchir. » qui remettait sa réponse à plus tard … et par-dessus tout il regrettait d’hésiter, désormais.

Il regrettait de devoir mentir à Riley, aussi. L’arrestation du colonel Hoover avait eu un retentissement sérieux au sein de la base militaire, et une fois n’était pas coutume c’était bien Anwar qui avait posé un lapin à son (ex-)épouse deux jours auparavant pour ne pas avoir à la regarder dans les yeux et prétendre qu’il n’avait rien à voir avec tout cela. « T’as l’air bizarre. » lui avait quant à elle fait remarquer Lene d’un ton suspicieux lorsqu’il était allé récupérer Alma la veille, mais face à la mère de sa fille le brun (blond) s’était contenté de hausser les épaules en présentant sa meilleure poker face. Tout cela ne méritait pas de le tracasser autant, et au moins pour les moments où il était avec sa fille le policier tentait d’enfermer tout cela dans une petite boîte, qu’il cachait tout au fond de son crâne pour le remettre à plus tard. « Ça t'embête de venir la déposer directement à la caserne, demain soir ? » Mais non, cela ne l’embêtait pas ; Et même, il en avait profité pour envoyer un message à Talia et lui proposer d’aller boire en verre ensuite, voire même de dîner ensemble si Monsieur acceptait de se retrouver en tête à tête avec Maya.

Un peu avant la fin du shift de Lene, Anwar avait donc gardé sa vieille Ford à proximité de la caserne et libéré Alma de son siège auto, cette dernière se tortillant comme un beau Diable tant elle semblait avoir envie de gambader. Préférant malgré tout la garder dans ses bras le temps de traverser la route et le parking de la caserne, le policier avait pu constater que trois véhicules d’intervention manquaient sur les emplacements. « Laisse-moi deviner, intervention de dernière minute ? » Depuis son bureau situé à l’accueil, Lili avait relevé la tête vers lui en l’entendant arriver et les babillages d’Alma s’étaient élevés presque instantanément. « Tatalili ! Tatalili ! » et puisqu’elle se débattait pour retrouver la terre ferme, son père avait fini par la reposer par terre et la laisser trottiner gaiement jusqu’à sa tante. « Comment tu vas ? » avait fini par demander Anwar, après avoir déposé un baiser sur la joue de la jeune femme et retiré sa casquette. « Ils sont partis y’a longtemps ? » Passant du coq à l’âne, de Talia à Lene, il avait aussitôt mis hors de portée l’agrafeuse vers laquelle sa fille tendait déjà une main chapardeuse, en se hissant sur la pointe des pieds pour tenter de voir à la surface du bureau de Talia.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(lilinwar) what this life puts in front of you Empty
Message(#)(lilinwar) what this life puts in front of you EmptyVen 28 Jan 2022 - 20:04

La journée à la caserne lui avait paru un peu étrange. Presque d'un autre monde. Ou d'un autre temps. C'était comme si le temps s'était arrêté et que tout tournait au ralenti. Ce n'était pas commun. Pas pour une caserne de pompiers en plein Brisbane. D'ordinaire, on se rapprochait bien plus de la fourmilière que d'autre chose, mais aujourd'hui, c'était comme ça tout s'était apaisé. Comme si les astres s'étaient alignés de manière plus que parfaite et que rien ne pouvait venir bousculer cet équilibre pourtant précaire. Le téléphone avait mis du temps à sonner, tout comme l'alarme signalant le début d'une intervention. Pendant un instant, Talia s'était même demandée s'il n'y avait pas un problème de réseau. Une coupure générale qui formerait comme une barrière entre eux et le chaos de l'extérieur. Cependant, tout fonctionnait à merveille. Le téléphone se mit à sonner, l'alarme avait résonné dans l'enceinte et tout le monde s'était affairé à rejoindre son poste. Le camion parti, c'est le calme qui avait refait surface. “Est-ce que tu crois qu'on va se jinxer si on va se prendre une pause café là, tout de suite ?” Avait-elle demandé en riant à sa collègue. Elle ne dirait pas qu'elle était une personne qui avait une routine et n'aimait pas bousculer son emploi du temps, mais il y avait tout de même des horaires à respecter selon elle. Ou tout du moins, il y avait des horaires qu'elle se forçait à respecter, notamment quand il s'agissait de se faire couler une tasse d'espresso bien serré qu'elle n'agrémenterait pas d'une outrageuse dose de sucre ou de lait. Elle s'imposait ses horaires pour ne pas abuser de la caféine. Pour ne pas se retrouver à boire café sur café sans même se rendre compte qu'en milieu de matinée elle en avait déjà bu quatre. Elle se limitait et pour se limiter elle n'avait trouvé d'autre solution que de déclarer une heure à laquelle il était acceptable pour elle de prendre un café. Il y avait plusieurs heures, parce qu'il ne fallait pas se leurrer non plus, un café par jour n'était jamais suffisant, mais cette heure précise n'était en général pas son heure attitrée pour prendre son café du matin. Elles avaient tenté le coup cela dit. Elles s'étaient éclipsées quelques minutes pour faire couler leur café avant de se réinstaller derrière leurs écrans d'ordinateurs. Rien ne s'était passé. La troisième guerre mondiale ne s'était pas déclenchée parce qu'elles avaient décidé de faire un petit écart à leur planning. La journée avait d'ailleurs continué à être calme. Rien à signaler, quelques petites interventions qui ne demandaient pas une très grosse mobilisation de la part des équipes. Elles avaient même eu tout le loisir de débriefer du dernier épisode de Neighbours qu'elles avaient visionné la veille. A les voir, on aurait presque eu du mal à croire que la caserne était d'ordinaire aussi calme. Que c'était la norme et qu'elles avaient toujours le temps de se tourner les pouces. Ce n'était pas le cas cependant et Talia avait à peine eu le temps de répondre au sms de Anwar lui proposant d'aller boire un verre une fois qu'il serait venu déposer Alma à Lene à la caserne que le téléphone recommença à sonner et l'alarme à s'emballer. Ca n'avait plus arrêté de l'après-midi. Entre deux elle avait eu le temps d'envoyer un sms à son cher et tendre, lui indiquant qu'elle ne rentrerait probablement pas pour le dîner et qu'il pourrait donc réchauffer le curry dans le réfrigérateur pour Maya et lui ce soir. Elle savait cependant qu'il y avait 99% de chances qu'elle retrouve le curry au frais, à sa place ce soir en rentrant et qu'elle découvre les restes d'une commande McDonald's dans la poubelle.

Sa collègue était partie depuis une bonne quinzaine de minutes, en même temps que le dernier camion d'intervention et elle, elle avait les yeux rivés sur son écran d'ordinateur, répondant à un émail en attendant qu'Anwar vienne déposer Alma. Elle relève la tête, un sourire dessiné sur les lèvres quand elle l'entend arriver. “Comment t'as deviné ? Ca se voit tant que ça ou on met ça juste sur ton expertise ?” Lui répond-elle en souriant. Elle appuie sur le bouton envoyer de son émail avant d'éteindre l'ordinateur et de se lever quand Alma vient trotter jusqu'à elle. “Ca va mon ange ? Tu t'es bien amusée avec Papa ? Il a été sage ?” Demande-t-elle au bambin, s'accroupissant pour se mettre à sa hauteur, lui tendant les bras qu'elle s'approche. Elle l'étreint et vient déposer un baiser sur le dessus de son crâne avant de se relever et d'aller déposer un bisou sur la joue de son cousin. “C'est la fin de la journée alors je vais extrêmement bien.” Répond-elle avec un clin d'oeil avant de regarder la montre à son poignet. “Un peu plus de quinze minutes maintenant. J'pense qu'ils sont déjà sur les lieux et ne devrait pas prendre trop de temps, mais tu sais ce que c'est. Ça se passe rarement comme prévu.” Elle hausse les épaules. Anwar n'était pas pompier, mais en tant que policier, il était lui aussi confronté aux urgences et aux interventions qui ne se passaient pas comme on aurait pu le penser. “Et vous, comment été la journée, est-ce que tu l'as suffisamment fatiguée pour qu'elle dorme comme un bébé ce soir ?” Demande-t-elle en plaisantant.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(lilinwar) what this life puts in front of you Empty
Message(#)(lilinwar) what this life puts in front of you EmptyMer 9 Fév 2022 - 5:21

Si beaucoup de petits garçons passaient par cette phase de l’enfance où ils rêvaient de devenir policiers ou pompiers, Anwar n’avait quant à lui – et très ironiquement – expérimenté ni l’un ni l’autre. Les souvenirs de ses premières années de vie au Pakistan étaient trop enfouis pour qu’ils n’en aient conservé plus que de vagues bribes, et débarqué du jour au lendemain dans une Australie si lointaine qu’il n’aurait même pas su la placer sur une carte, il avait eu bien assez de difficultés à s’adapter à ce nouvel environnement pour que l’avenir ne soit pendant longtemps qu’un immense flou artistique. Au commissariat il en croisait des tas, des collègues pour qui l’idée de revêtir un jour l’uniforme de policier s’était immiscée très jeune, certains faisaient de bons flics et d’autres moins, mais lui n’avait pas honte de dire qu’il était tombé dans la marmite par pur hasard mais avait décidé d’y rester par sincère amour du métier, tant dans les bons côtés que dans les mauvais. C’était un point commun qu’ils avaient Lene et lui, une vocation fruit du hasard, et à la lueur de ce que chacune d’entre elles demandait comme sacrifices et comme acceptation de l’imprévu, cela faisait assurément un sujet de moins sur lequel s’affronter. Constater l’absence des véhicules d’intervention sur le parking de la caserne n’avait donc pas contrarié Anwar, dont la congé sabbatique avait au moins l’avantage de faire de lui quelqu’un qui n’était que rarement pressé – pressé pour aller où ? Viendrait le temps de se poser à nouveau les bonnes questions et de prendre des décisions, mais pour l’heure un éclat de rire où un baiser d’Alma sur sa joue rugueuse suffisaient à ancrer son esprit dans l’instant présent.

À l’accueil de la caserne, Talia semblait toute seule. Le brun ne doutait pas que d’autres devaient bien subsister ici et là dans le bâtiment, mais pour l’heure il s’était permis d’alpaguer sa cousine avec légèreté, et avait posé Alma sur le sol pour la laisser parcourir seule la courte distance qui les séparait. « Comment t'as deviné ? Ça se voit tant que ça ou on met ça juste sur ton expertise ? » Quittant son ordinateur et sa chaise de bureau, la jeune femme s’était baissée pour embrasser sa nièce, et retirant sa casquette Anwar avait rétorqué du même ton « Mon expertise et mes incroyables talents d’enquêteur, à n’en pas douter. » Il y avait bien des mois qu’il n’avait pas enquêté sur autre chose que la disparition des chaussettes dans la machine à laver, certes, mais ce n’était qu’un détail. « Ça va mon ange ? Tu t'es bien amusée avec Papa ? Il a été sage ? » Faisant mine d’être outré par la question, le hochement de tête affirmatif d’Alma lui avait finalement arraché un sourire satisfait tandis que Lili venait déposer un baiser sur sa joue après avoir embrassé la petite fille. « Tu vois, la vérité sort de la bouche des enfants. » Battant des cils, il avait récupéré sa progéniture pour éviter qu’elle ne détale tel un lapin au milieu de la pièce, et l’avait assise sur le comptoir de l’accueil pour qu’elle soit à hauteur d’adulte. « C'est la fin de la journée alors je vais extrêmement bien. » avait de son côté répondu Lili concernant sa journée, avant de le renseigner sur l’absence de Lene et du reste de son équipe. « Un peu plus de quinze minutes maintenant. J'pense qu'ils sont déjà sur les lieux et ne devrait pas prendre trop de temps, mais tu sais ce que c'est. Ça se passe rarement comme prévu. » Et à cela Anwar avait acquiescé d’un air entendu. « C’est pas grave, on n’est pas pressés, hein mon cœur ? » Oh ça, Alma ne savait pas lire l’heure alors elle ne risquait pas de l’être … Sauf si Lene loupait l’heure du dîner. Là, elle saurait fort bien faire part de son mécontentement.

Pour l’heure la fillette était encore trop jeune pour vraiment comprendre le sens de l’endroit où ils se trouvaient, mais nul doute qu’avec une année ou deux de plus sa mère ou sa tante pourraient lui faire visiter les lieux et obtenir des “oh” et des “ah” enthousiastes quand viendrait le moment d’admirer les véhicules de pompier. « Et vous, comment été la journée, est-ce que tu l'as suffisamment fatiguée pour qu'elle dorme comme un bébé ce soir ? » La question de Lili finalement avait ramené Anwar sur terre, et y allant d’une grimace il avait répondu « Ouaaaais … Disons que le sommeil c’est un peu le sujet qui fâche, en ce moment. Tu vois cette période où ils se mettent à pleurer dès qu’on quitte la chambre comme si on n’allait jamais revenir ? Bah on est en plein dedans. » Parait-il que la chose était normale à cet âge, “l’angoisse de l’abandon” leur avait dit le pédiatre, et Anwar n’aurait pas trop su dire si son cerveau avait occulté cette période de la petite enfance de Tarek, ou si son premier né faisait figure d’exception en la matière. « En revanche, c’est moi qui risque de dormir comme un bébé demain matin. » Lene beaucoup moins, mais il fallait bien que la garde alternée ait aussi ses avantages. « Qui sait, peut-être que Maze et moi on pourra enfin continuer Chicago Fire sur Netflix sans que je pique du nez au bout de dix minutes. Ne regarde jamais cette série, les incohérences auraient de quoi t’exécrer et te faire jeter des trucs sur la télé … Un peu comme quand je regarde les Experts. » Il avait cessé de se faire du mal en suivant des séries policières devant lesquelles il ne pouvait pas s’empêcher de relever les incohérences et les erreurs de procédures en pagaille, et supposait qu’il devait en être de même pour des pompiers qui regarderaient une série sur leur corps de métier. Anwar, lui, s’était laissé happer par le feuilleton débuté par Maze deux épisodes plus tôt, et finalement sans qu’il n’en ait conscience il s’était vu suivre toute la saison avec elle malgré quelques moments d’absence où il affirmait s’être simplement “reposé les yeux”. Entre deux ou trois interventions si spectaculaires que les véritables pompiers n’en vivaient que quelques-unes dans une carrière, et autant de coucheries dans les vestiaires de la caserne dès qu’on avait le malheur de laisser tout ce petit monde sans supervision, il y avait probablement un fond de vérité dans certains détails … Mais le brun n’en avait même pas la certitude. Parait-il qu’un dérivé consacré à la police existait, mais on se doutait bien que l’inspecteur n’aurait pas le cœur à se l’infliger, et si Maze souhaitait faire autrement il ne la suivrait pas. « Et comment va ma nièce préférée ? Elle a hâte de reprendre l’école ? » Elle était encore un peu jeune pour traîner les pieds à l’idée de se lever le matin pour aller en classe, Anwar était presque tenté de dire à Lili d’en profiter.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(lilinwar) what this life puts in front of you Empty
Message(#)(lilinwar) what this life puts in front of you EmptyDim 27 Fév 2022 - 21:48

La vérité sortait effectivement de la bouche des enfants. Ces êtres visiblement dépourvus de toute capacité de mensonges. C'était pour cela qu'elle n'avait pas hésité à se référer à l'honnêteté de sa nièce pour s'enquérir de la conduite d'Anwar aujourd'hui. Le bambin n'avait pas réfléchi. La réponse avait été immédiate. Elle avait hoché vigoureusement la tête de haut en bas et Talia lui avait déposé un baiser sur le haut de crâne avant de lui caresser tendrement les cheveux. “C'est bien pour ça que je demande à ta fille et pas à toi. Je sais qu'un jour si tu fais des bêtises, elle me le dira.” Lui répond-elle en souriant. Elle n'était pas vraiment sérieuse. Elle se doutait bien qu'Anwar n'avait rien à se reprocher quand il était en présence de sa fille et sa question avait eu plus vocation à le taquiner qu'autre chose. Elle aurait même poussé la plaisanterie un peu plus loin si Alma avait exprimé le contraire. Ce sera pour une autre fois. Quand elle sera un peu plus grande et du genre à faire tourner les gens en bourrique quand elle se sentirait d'humeur malicieuse. Dans un sens, ce n'était que partie remise avant qu'elle ne puisse lui rendre la monnaie de sa pièce pour toutes les fois où il s'était servi de Maya contre elle. Ce serait de bonne guerre. Pour l'heure, satisfaite d'apprendre que son cousin s'était tenu à carreaux aujourd'hui, elle s'enquiert, indirectement de la journée qu'il avait pu passer avec sa fille. Elle mentionne le sommeil. Comme si c'était l'indice parfait pour savoir si une journée avait été chargée ou pas. Le degrés de fatigue étant théoriquement proportionnel aux activités de la journée. Un enfant fatigué était donc en théorie un enfant qui allait tomber comme une pierre à l'heure du coucher et offrirait donc quelques moments de répits à ses parents. C'était une théorie, cela dit et comme toutes les théories, force était de constater que la pratique était bien différente. Elle s'en rendait un peu plus compte Talia quand Anwar lui parle de sujet qui fâche. Elle ne pensait pas venir toucher les tabous à peine avait elle eu le temps de saluer le Zehri. “Ah … Mince …” Commence-t-elle avant de continuer. “C'est qu'une mauvaise période à passer. Vous retombez un peu dans la période compliquée, mais bon, tu l'as déjà fait une fois, tu peux témoigner que Tarek à plus du tout besoin de toi pour s'endormir.” Elle se veut rassurante parce que selon elle, il n'y a pas à s'inquiéter. Elle était passée par là avec Maya. Elle avait eu du mal à comprendre sur le moment. Elle qui était persuadée, depuis que sa fille faisait ses nuits, que les histoires de sommeil difficile étaient derrière eux. Elle avait même songé à réinstaller le lit du bébé dans la chambre parentale, chose qu'on lui avait fortement déconseillée. Elle avait donc pris son mal en patience et avait laissé le temps faire les choses.

Elle ne peut s'empêcher de sourire quand il lui dit que lui, en revanche, va bien dormir demain matin. “La garde alternée ça a quand même de super avantages non ?” Répond-elle en plaisantant. Son sourire ne la quitte pas quand Anwar mentionne qu'avec un peu de repos il parviendra peut-être à regarder un épisode entier de Chicago Fire sans piquer du nez, lui déconseillant dans le même temps de regarder ladite série. “Est-ce que c'est si incohérent que ça ou est-ce que c'est parce que tu t'endors au bout de dix minutes ?” Elle le taquine. Elle ne doute pas une seule seconde que l'image des pompiers représentés dans la série ne se rapproche que très peu de la réalité qu'elle connait elle. Les fans les plus hardcores diraient sans doute qu'elle ne peut pas juger car la série se passe aux Etats-Unis et qu'elle ne connait pas comment fonctionnent les pompiers là-bas, elle, elle ne serait pas de cet avis, certaine que d'un pays à l'autre, les différences n'étaient probablement pas flagrantes. “J'crois qu'on pourra jamais trouver une série qui suit un corps de métier en particulier et qui soit totalement cohérente. Faut romantiser un peu le truc, sinon ça perd tout son intérêt pour les profanes. Imagine une série policière où on suit un flic chargé de verbaliser les excès de vitesse ou de faire la circulation. Personne regarderait ça, c'est pas assez dramatique.” Commente-t-elle. Elle ne jugeait pas, elle aussi regardait des séries en sachant pertinemment que celles-ci ne reflétaient que très peu la réalité. Elle cherchait le divertissement avant tout. Comme 99% de la population, probablement. Les enfants aussi avaient le droit à leur lots de programmes un peu surréalistes et s'en délectaient sans se poser de question. Maya n'était pas en reste et appréciait tous ses programmes avec des animaux qui parlent et joyeusetés en tout genre. Elle appréciait l'école aussi, ce qui facilitait la vie de Lili et évitait des discussions ou autres négociations peu agréables. “Elle va très bien. Tu la connais, elle aime pas les vacances et compte les jours jusqu'au retour à l'école.” Répond-elle en riant. “J'espère qu'elle sortira jamais de cette phase-là, mais je sais que j'échapperai pas aux excuses bidons pour pas aller en cours à un moment où un autre parce qu'elle préfèrera passer la journée devant la TV après avoir fait la grasse mat'.” Ajoute-t-elle. Elle ne se fait pas d'illusion. Elle aussi elle est passée par là et les chiens ne font pas des chats. “Faudrait que tu passes manger à la maison un de ses quatre. Ou qu'on prévoit quelque chose du genre. Elle a apparemment pas mal de choses à montrer à sa cousine et j'ai pas eu le droit de savoir quoi.” Elle rit avant de continuer. “T'y crois toi qu'on fait déjà plus partie de leurs petites cachotteries alors qu'Alma est encore un bébé ? J'ose pas imaginer dans quelques années quand elles seront vraiment deux à pouvoir participer activement.” Parce que oui, même si Maya tenait à montrer des choses à Alma, qu'elle seule avait le droit de voir, l'âge du bambin faisait qu'elle n'avait pas encore l'opportunité de réciproquer ou de vraiment faire équipe avec sa cousine.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(lilinwar) what this life puts in front of you Empty
Message(#)(lilinwar) what this life puts in front of you EmptySam 30 Avr 2022 - 20:09

N’ayant ni le passif ni l’expérience des enfants de parents divorcés – encore que sa propre situation d’enfant élevé par d’autres adultes que ses parents était pour le moins atypique – Anwar était néanmoins certain d’une chose : si arrivait un jour où Alma se retrouverait en position de cafter les potentielles bêtises de son père à quelqu’un, mieux valait encore Talia que Lene. Mais que pouvait-on bien cafter de primordial quand toutes ses canines n’avaient même pas encore fini de pousser ? Rien, autrement dit le brun avait encore un peu de temps devant lui avant que la chair de sa chair ne laisse malencontreusement échapper comme son hygiène de vie était presque aussi déplorable que son rythme de sommeil ou la citoyenneté de sa conduite … Et en parlant de sommeil, Alma n’était d’ailleurs pas entièrement innocente aux valises que ses deux parents possédaient sous les yeux, quand bien même la chose n’était que temporaire ; Ce que n’avait pas manqué de souligner Talia. D’ici là, le sommeil de mademoiselle devenait le problème de celui de ses deux parents chez qui elle passait la nuit, et Anwar prévoyait d’ores et déjà de profiter comme il se devait de sa matinée du lendemain. « La garde alternée ça a quand même de super avantages non ? » Étonnamment ? Oui. Et même pour aller plus loin, le brun avait fait remarquer d'un ton honnête « Tu m'aurais dit y'a deux ans que Lene et moi on ferait une si bonne équipe, je pense que j'y aurais pas cru. » Et d'un autre côté il ne se faisait pas trop d'illusions, il savait que s'accorder sur la gestion d'un bébé n'était rien en comparaison du fait de devoir s'accorder sur la gestion d'un enfant puis d'un adolescent ; Lene et lui avaient encore largement le temps de nourrir des désaccords sur l'éducation de leur fille. Pour l'heure, il se contentait de compatir (vaguement) au cirque qui attendait Lene au moment de mettre le petit monstre au lit, tout en soupirant déjà d'aise à l'idée de passer une soirée de tranquillité devant sa télévision – et tant pis s'il fallait faire avec les goûts discutables de sa colocataire en matière de séries télévisées. « Est-ce que c'est si incohérent que ça ou est-ce que c'est parce que tu t'endors au bout de dix minutes ? » Oh, c'est petit ça, cousine, semblait crier son regard tandis qu'il plissait le nez d'un air réprobateur, mais préférant saisir à pleines mains la perche qui lui était tendue il avait répondu d'un ton narquois « Les pompiers sont tous gaulés comme des apollons, et le dieu de la calvitie et du bide à bière a l'air de ne jamais être passé là-bas … Désolé, mais je passe suffisamment souvent ici pour savoir qu'on est loin de la réalité. » Est-ce que ce n'était pas un peu l'hôpital de moquant de la charité, venant d'un type dont le corps de métier était glamourisé à outrance par le cinéma et la télévision depuis toujours ? Probablement que si, mais comme l'avait aussitôt fait remarquer Talia : « J'crois qu'on pourra jamais trouver une série qui suit un corps de métier en particulier et qui soit totalement cohérente. Faut romantiser un peu le truc, sinon ça perd tout son intérêt pour les profanes. Imagine une série policière où on suit un flic chargé de verbaliser les excès de vitesse ou de faire la circulation. Personne regarderait ça, c'est pas assez dramatique. » Soit, cela ne rendait de rêve à personne, pas même aux principaux intéressés qui pour la plupart faisaient tout pour que ces tâches ingrates ne soient rien de plus qu'un tremplin de début de carrière, ou un placard douillet où envoyer ceux qui avaient fait la démonstration de leur incompétence, et dont les autres services ne souhaitaient plus s'encombrer en attendant que sonne l'heure de leur retraite. « Alors qu'il suffit de faire ses excès de vitesse intelligemment pour ne pas se faire prendre, allons. » S'était-il donc simplement permis d'ironiser, conscient néanmoins que seule la bienséance dissuadait Talia de lui filer le coup de pied aux fesses qu'il aurait mérité pour assumer avec autant de décomplexion sa conduite de Schumacher contrarié.

Afin de ne pas tenter le diable, Anwar avait préféré changer de sujet et opter pour celui auquel Talia serait incapable de résister : la chair de sa chair. Bien qu'il ait déjà eu l'occasion de voir l'un de ses enfants évoluer jusqu'à atteindre l'âge adulte et l'indépendance, il y avait de ces périodes et de ces détails du quotidien que l'on finissait irrémédiablement par oublier, et en cela Maya faisait parfois la jonction dans la mémoire de son oncle Anwar entre ce qu'il avait (un peu) oublié, et ce à quoi il serait à nouveau bientôt confronté à mesure qu'Alma grandirait. Là s'arrêtait cependant la comparaison : Maya avait hérité du caractère de ses parents, quant à Alma … Eh bien, elle hériterait probablement des siens, pour le meilleur comme pour le pire. « Elle va très bien. Tu la connais, elle aime pas les vacances et compte les jours jusqu'au retour à l'école. » avait quant à elle commenté Talia d'un ton attendri. « J'espère qu'elle sortira jamais de cette phase-là, mais je sais que j'échapperai pas aux excuses bidons pour pas aller en cours à un moment où un autre parce qu'elle préfèrera passer la journée devant la TV après avoir fait la grasse mat'. » Laissant échapper un bref éclat de rire, Anwar avait acquiescé avant de surenchérir « Hmhm, et encore après ça il y aura la période où elle partira en avance et traînera avant de rentrer, parce qu'elle préfèrera bécoter sa moitié ou fumer des joints derrière les gradins du terrain de sport. » Non ? « Hypothétiquement, bien sûr … je ne parle pas du tout d'expérience. » Bien sûr. Enfin, du moment qu'elle ne faisait pas Talia grand-mère avant même d'être majeure, elle pourrait estimer avoir terminé son adolescence avec plus de sagesse et d'insouciance que son oncle Anwar, et c'était tout ce que ce dernier lui souhaitait. « Faudrait que tu passes manger à la maison un de ces quatre. Ou qu'on prévoit quelque chose du genre. Elle a apparemment pas mal de choses à montrer à sa cousine et j'ai pas eu le droit de savoir quoi. » Allons bon, des messes basses et des cachoteries alors que leurs tailles additionnées ne suffisaient même pas à faire celle d'une personne adulte. « Alors comme ça, on fait déjà des cachoteries à son vieux papa ? Crapule, va. » Hissant à nouveau le petite dans ses bras, le père avait déposé un baiser sur sa joue rebondies de bébé tandis que Lili reprenait : « T'y crois toi qu'on fait déjà plus partie de leurs petites cachotteries alors qu'Alma est encore un bébé ? J'ose pas imaginer dans quelques années quand elles seront vraiment deux à pouvoir participer activement. » Ils n'étaient pas au bout de leurs peines, en somme … Et malgré tout, l'idée avait de quoi attendrir bien plus qu'inquiéter. Anwar y trouvait même un certain réconfort, une sorte de compensation au fait que ses deux enfants n'auraient quant à eux jamais ce genre de proximité. Tarek avait adopté Alma presque à la seconde à il avait posé les yeux sur elle, là n'était pas le problème, mais les deux décennies qui les séparaient en feraient toujours deux individus qui n'appartenaient pas à la même génération. « À quel point j'ai l'air mielleux si je dis que j'ai super hâte de les voir faire leur petite vie toutes les deux ? » Certains parents regardaient leur progéniture grandir et gagner en autonomie avec le cœur parfois un peu serré – Anwar n'était pas de cela, et si le temps lui semblait parfois filer à toute vitesse en lui laissant à peine le temps de profiter, au bout du compte rien ne l'attendrissait plus que de voir ses enfants s'affirmer et développer leur propre personnalité.

Ramenés subitement à la réalité par le retour au bercail des deux camions de pompiers qui manquaient jusque là à l'appel, Talia et Anwar avaient vu débouler un groupe de soldats du feu visiblement pas mécontents de rentrer au bercail, particulièrement ceux pour qui, comme Lene, y voyaient aussi la fin de leur shift. « Mama ! » Battant des mains avec enthousiasme à la seconde où elle avait aperçu sa mère, Alma lui avait offert un babillement joyeux lorsqu'elle était venue un instant la prendre des bras d'Anwar pour lui offrir un câlin. « Ça va mon ange ? Tu as passé une bonne journée avec papa ? Il a été sage ? » Interceptant aussitôt le regard que lui avait lancé Talia d'un air entendu, Anwar avait commenté avec une pointe de sarcasme « Je vais vraiment finir par le prendre personnellement. » et Lene s'en était moquée gentiment « Grincheux est de sortie, on dirait. » avant de lui rendre Alma. « Je prends une douche rapidement et je reviens. » Acquiesçant d'un signe de tête, le brun avait regardé la jeune femme s'éloigner, puis reporté son attention sur sa cousine. « C'est celui-là, l'équipier qui a des jumeaux ? » Du menton, il avait désigné le grand dadet qui leur avait adressé un signe de tête poli, avant de ralentir le pas le temps que Lene lui emboîte le pas. Comment s'appelait-il, déjà ? Lene lui avait sans doute déjà dit, mais il avait oublié (ou pas suffisamment bien écouté) – mais c'était forcément lui. Parfait au point d'en être horripilant, c'était ainsi que l'avait décrit Charlie, de son côté. « Je bosse avec leur mère. Aux jumeaux, j'entends. » Il en parlait au présent, comme s'il avait momentanément oublié qu'il ne bossait avec rien ni personne, à l'heure actuelle. Mais c'était temporaire … Il voulait croire que c'était temporaire. Il avait besoin de croire que c'était temporaire. « C'est marrant, les deux sons de cloche sur la même personne. » Marrant, mais pas si étonnant ; Si l'on demandait à Talia et à Riley de décrire Anwar en quelques mots, elles en dresseraient toutes les deux un portrait bien différent.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(lilinwar) what this life puts in front of you Empty
Message(#)(lilinwar) what this life puts in front of you EmptyDim 4 Sep 2022 - 16:08

Elle non plus n'aurait peut-être pas misé sur Lene et Anwar pour former une bonne équipe. La jeune femme avait un tempérament de feu. Elle n'était pas facile à apprivoiser et composer avec elle n'était pas forcément aisé. Talia ne s'était pas inquiétée pour autant. Elle les connaissait tous les deux et si elle reconnaissait volontiers que sur le papier, tout ne semblait pas gagné d'avance, elle avait toujours admiré la manière dont Anwar s'occupait de ses enfants. Elle ne saurait dire si c'était parce qu'il avait eu son fils jeune et de ce fait avait approché la parentalité d'une manière différente, ou si c'était toute autre chose. Peut-être qu'elle était simplement biaisée. Elle ne le nierait pas. C'était possible. Elle manquait parfois d'objectivité quand il s'agissait d'Anwar. Plus jeune, elle l'avait même idéalisé. Le fait étant que l'amour qu'elle lui portait était inconditionnel. Alors, bien des années après Tarek et après avoir elle-même découvert ce que cela impliquait de devenir parent, elle l'observait encore avec admiration quand il interagissait avec Alma. Ses taquineries n'étaient rien d'autre et n'étaient certainement pas teintées de quelconque reproches. Bien au contraire. Elle était admirative de la manière dont ils arrivaient à tout faire pour le bonheur de leur fille. C'était tout ce qui comptait. “Comme quoi, les choses peuvent vite changer et nous surprendre.” Répond-elle simplement. Ce qui ne la surprenait pas cela dit, ce fut la réaction de son cousin face à la petite pique gratuite qu'elle venait de lui envoyer. Elle ne peut s'empêcher de sourire face à l'air réprobateur qui s'affiche sur son visage. Un sourire qui se transforme en rire franc quand elle entend sa réponse. Il n'a pas tort. Les pompiers que l'on voit à la télévision sont bien différents de ceux que l'on peut croiser à la caserne. Certes, certains sont jeunes, beaux et comme taillés dans la pierre, mais il y aussi les vieux de la vieille qui bien qu'ils soient plus que compétents, n'ont rien de l'Apollon que laisse imaginer les séries télévisées. “Fait attention, t'es en terrain conquis ici, tu pourrais en vexer plus d'un, la calvitie c'est un sujet tabou.” Plaisante-t-elle. S'il y avait cependant une chose sur laquelle elle ne plaisantait pas, c'était la conduite de son cousin, qui a ses yeux oubliait parfois qu'il ne se trouvait pas sur un circuit de Formule 1. Elle savait qu'elle exagérait, mais l'idée était bien là. Lui, prenait un malin plaisir à s'en vanter à sa façon, ce qui avait toujours eu le don de l'agacer puisqu'elle était bien trop élevée pour lui mettre un coup de pied aux fesses, ou une claque derrière la tête. Ce qu'il méritait totalement. “C'est vrai que t'en connais un rayon à ce sujet … Ils devraient te consulter si jamais ils décident de faire un nouveau Fast&Furious.” Lui répond-elle, l'ironie bien présente dans sa voix.

Anwar est intelligent. Il sait sur quelle piste il ne faut pas la lancer et c'est habilement qu'il change le sujet pour la faire dévier et lui faire oublier qu'il venait presque de se vanter de ses excès de vitesse, comme si c'était une fierté. Les enfants étaient un sujet bien plus sûr, peu sujet à la discorde. Talia en avait des choses à dire sur Maya. Sur la manière dont elle semblait grandir un peu plus chaque jour et s'éloignait tout doucement de l'enfance. Elle n'était pas encore sortie de cette période. Heureusement pour Talia qui souhaitait si attacher encore un peu. Elle savait que ça arriverait, de toute façon. Bien plus vite qu'elle ne pouvait l'imaginer. Ca lui semblait cependant un peu trop tôt, pour s'inquiéter de cette période où elle ferait tout pour arriver en avance au lycée et lui demanderait la permission de rentrer plus tard le soir. Elle avait du mal à l'imaginer. Elle se rappelait d'elle-même à cet âge, mais avait encore du mal à imaginer qu'un jour, sa fille reproduirait le même schéma. Elle ne saurait dire comment elle réagira le moment venu. Probablement comme tous les parents. Elle permettra, fixant cependant des limites et des règles à respecter malgré tout. “Me parle pas de choses comme ça, tu vas me faire avoir des cheveux blancs avant l'heure.” Lui-répond elle en riant. “J'ai déjà du mal à réaliser que c'est plus un bébé, parce que finalement, à mes yeux, j'ai l'impression qu'elle en sera toujours un. A quel moment ça change ?” Lui demande-t-elle, curieuse de savoir si Anwar avait une réponse pour elle ou si finalement, il n'y avait pas de secret et malgré leur âge, les enfants restaient toujours jeunes aux yeux de leurs parents. Alors même que les parents seraient exclus depuis bien longtemps de leurs petits secrets. “Genre sur une échelle de 1 à 10 tu serais à 11.” Plaisante-t-elle avant d'ajouter “Mais je te comprends, j'ai hâte aussi, finalement. J'aime beaucoup la relation que Maya a avec Tarek, c'est mignon et ça me fait fondre à chaque fois, mais je pense qu'avec Alma se sera tout aussi chou. Elles auront sans doute un peu plus en commun, malgré la différence d'âge.” Elle l'imaginait très bien. Maya prenant Alma sous son aile pour lui apprendre tout un tas de choses et s'adapter pour pouvoir jouer avec elle malgré tout. Il viendra sans doute un moment où elles seront en décalage, avant de finalement se retrouver.

Le calme de la caserne est finalement perturbé par le retour des deux camions qui étaient partis en intervention. A en juger par les expressions sur les visages qui en sortaient, les choses s'étaient bien passées et chacun allait pouvoir retourner vaquer à ses occupations, autant pour ceux qui continuaient leur shift, que ceux pour qui ce retour sonnait la fin de la journée. C'était le cas pour Lene, qui faisait son apparition, accueilli avec enthousiasme par Alma. “On sait toutes les deux que t'es pas toujours sage, c'est tout.” Plaisante-t-elle, bien amusée par le fait que Lene avait eu la même réaction qu'elle. Comme si elles s'étaient concertées avant et avaient prévu de se liguer contre lui, sans aucune raison particulière. Cependant, il n'en était rien, il s'agissait de pures plaisanteries et Lene était déjà en route pour aller se changer. L'occasion pour Anwar de s'interroger sur le jeune homme qui lui aussi venait de rentrer. “Trent ?” Demande-t-elle avant d'ajouter. “Oui, il a des jumeaux, ils sont vraiment très mignons. Il n'est pas dans une situation des plus faciles, mais il fait de son mieux.” Elle hausse les épaules. Elle ne connaissait pas vraiment tous les détails. Elle savait simplement ce qu'il avait bien pu lui raconter autour d'un café dans la salle de pause ou lors de la pause déjeuner. “Ah oui ? Je savais pas. Elle est comment ?” Demande-t-elle, curieuse. Elle n'était pas là pour porter un quelconque jugement, seulement, elle était curieuse d'en apprendre un peu plus. “Je trouve que c'est un bon gars, en tout cas, il est bon dans ce qu'il fait et il très gentil, j'ai rien à lui reprocher, après, on a pas d'enfants ensemble donc je peux pas prétendre tout savoir de lui.” Certes, elle avait son propre avis, mais ça ne voulait pas dire que cela reflétait réellement la personne qu'il était. Après tout, elle ne le côtoyait pas réellement hors du travail et il était donc possible qu'il soit totalement différent une fois dehors. “Elle t'en a dit quoi elle ?” Oui, c'était clairement de la curiosité mal placée, mais en même temps, qui pouvait lui en vouloir ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(lilinwar) what this life puts in front of you Empty
Message(#)(lilinwar) what this life puts in front of you EmptyMar 3 Jan 2023 - 18:19

Maintes fois Anwar, comme tout bon adolescent qui se respectait, avait moqué avec un brin de sarcasme les adultes si prompts à répéter que le temps filait à toute allure dès lors que l’on avait des enfants. Et sans doute aidé par la précocité de son passage dans l’équipe des parents, il s’était un temps convaincu d’être plus malin que tout le monde, et que ni les années ni les cheveux blancs ne le rattraperaient aussi rapidement que menaçaient certains, comme pour tenter de lui faire peur. Pourtant la course contre le temps qui passait était toujours peine perdue, et le poivre et sel désormais caché sous ses innombrables casquettes, il se demandait quand au juste son aîné était-il devenu un adulte, et comment Diable l’époque où Alma n’était qu’un nourrisson babillard lui paraissait déjà remonter si loin ? Les années filaient, leur jeunesse avec, et tandis que Lili se fendait d’un « Me parle pas de choses comme ça, tu vas me faire avoir des cheveux blancs avant l'heure. » dramatique pour ajouter aussitôt « J'ai déjà du mal à réaliser que c'est plus un bébé, parce que finalement, à mes yeux, j'ai l'impression qu'elle en sera toujours un. A quel moment ça change ? » son cousin secouait la tête avec une pointe de résignation, et le soupir qui allait avec. « J’ai pas dit que ça changeait, mais y’a juste un moment où ils finissent par comprendre qu’on vit dans le déni à leur sujet. » Pour ce qu’Anwar en savait en tout cas, il continuerait de considérer Tarek et Alma comme ses bébés même lorsqu’ils lui feraient l’honneur de faire de lui un grand-père – le plus tard possible lui irait le mieux, cependant. Et si l’inspecteur regrettait parfois (souvent) un peu le fait que, de part leur différence d’âge, ses deux enfants ne soient pas destinés à cultiver la relation de frère et soeur que Lili et lui pouvaient partager, il se consolait en imaginant celle que Maya et Alma pourraient espérer avoir. « Genre sur une échelle de 1 à 10 tu serais à 11. » s’en était par ailleurs gentiment moquée sa cousine. « Mais je te comprends, j'ai hâte aussi, finalement. J'aime beaucoup la relation que Maya a avec Tarek, c'est mignon et ça me fait fondre à chaque fois, mais je pense qu'avec Alma se sera tout aussi chou. Elles auront sans doute un peu plus en commun, malgré la différence d'âge. » La différence en question lui semblait en effet bien dérisoire, en comparaison des deux décennies qui séparaient Tarek et Alma.

Coupant finalement court à leurs divagations parentales, Talia et lui avaient été interrompus par le retour au bercail du camion d’intervention, les pompiers pénétrant dans la caserne dans un brouhaha désordonné au milieu duquel s’était élevé l’exclamation enthousiaste d’Alma en apercevant sa mère. Jamais la dernière pour se liguer à sa cousine lorsqu’il s’agissait de le faire passer pour le Grincheux qu’il était, Lene avait rapidement disparu en prétextant vouloir prendre une douche, et tandis qu’elle prenait le chemin des vestiaires l’attention d’Anwar s’était arrêtée sur l’un des autres pompiers du lot. « Trent ? » Brent, Trent, peu importe. « Oui, il a des jumeaux, ils sont vraiment très mignons. Il n'est pas dans une situation des plus faciles, mais il fait de son mieux. » Comme eux tous, ma foi, quand bien même le brun se contentait d’un seul enfant en bas-âge et ne s’imaginait pas un instant devoir en gérer deux à la fois. « Ah oui ? Je savais pas. Elle est comment ? » s’était en tout cas étonnée Lili, lorsque son cousin avait confié connaître la mère des jumeaux en question. « C’est difficile à dire. » Mais cette réponse n’avait aucune valeur, et haussant les épaules le brun avait ajouté « Je la connais pas tant en dehors du boulot, alors tu sais … Mais elle a l’air de tenir à ses enfants. » Et c’était probablement ce qui importait le plus, dans la configuration actuelle de leur conversation. « Je trouve que c'est un bon gars, en tout cas, il est bon dans ce qu'il fait et il très gentil, j'ai rien à lui reprocher, après, on a pas d'enfants ensemble donc je peux pas prétendre tout savoir de lui. » avait de son côté su décrire Talia en quelques mots, dressant là le portrait d’un gendre idéal qu’Anwar avait déjà entendu … et en même temps pas vraiment. « Elle t'en a dit quoi elle ? » Répondant par une moue dubitative, le policier avait fini par glisser « Elle en parle comme je parle de Riley. » d’un ton entendu. Autrement dit en étant autant capable de faire la liste objective de ses qualités que de lui trouver tous les défauts du monde, dépendamment de s’il s’était levé du pied gauche ou du pied droit. La mère d’Alma se substituant finalement à elle de Tarek en réapparaissant douchée et débarrassée de son uniforme, Anwar avait proposé « Tu bois un verre avec nous ? » mais prétextant n’avoir pour seule envie que celle de rentrer chez elle pour enfiler un pyjama et squatter son canapé dès lorsque leur fille serait au lit, Lene s’était contentée de leur claquer la bise à tous les deux et de hisser Alma dans ses bras pour qu’elle embrasse une dernière fois son père, avant de tourner les talons. « On est partis ? » Pour seule réponse, sa cousine avait déjà sa veste sur un bras et son sac à main sur l’autre.

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

(lilinwar) what this life puts in front of you Empty
Message(#)(lilinwar) what this life puts in front of you Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(lilinwar) what this life puts in front of you