C'est pour le petit-déjeuner que nous étions arrivé à Laidley avec Keïla, elle m'avait fait la demande quelques jours plus tôt de passer un week-end avec ses grands parents et par la même occasion son père. Je n'avais pas refusé sa requête, trouvant important qu'elle puisse aussi faire ses propres choix. La journée était passé rapidement et l'heure du départ avait fini par arriver plus vite que prévu. J'embrassais mes parents et je faisais un énorme câlin à ma fille, "Je viendrais te chercher dimanche en fin de journée !" Un dernier baiser et un sourire, puis j'étais monté dans mon véhicule. Je faisais un rapide au revoir de la main, par la fenêtre avant de prendre la direction de Brisbane.
Ce jour-là, j'avais pas eu la sensation qu'il allait se produire quelque chose dans ma vie. C'était un jour normal, où j'avais déposé ma fille chez mes parents, où j'avais pu profiter d'eux et me sortir la tête du boulot. Fallait dire que l'année était entrain de bien commencé pour moi, sur les chapeaux de roues. J'avais de grand projet pour ma boutique, ma vie semblait trouver une certaine stabilité et des habitudes étaient entrain de s'installer. Je n'avais donc aucun soucis à me faire pour cette fin de journée, il aurait surement fallut que ça soit autrement.
Je m'engageais sur la route pour retourner à Brisbane et pouvoir retrouver ma maison, peut-être même que je pourrais proposer une séance Netflix dans le week-end à Ian, si il était disponible, à moins qu'on aille plonger ensemble ? J'avais tout un tas de truc dans la tête bien que je restais concentrer sur ma route...Et puis, c'est le trou noir. Je me souviens juste avoir entendu les pneus crisser sur la route, mon volant s'est emballé sous mes doigts tandis que mon esprit était confus suite aux trop nombreux tonneaux que j'avais fais.
Mon cerveau avait pris le relais et m'avait fais perdre connaissance afin de ne pas souffrir de cet accident. Je reprenais doucement connaissance lorsque le bruit et la lumière des ambulances furent à ma porté. "...A...u...Sec...ours..." Mon crâne me faisait atrocement mal et je ne pouvais plus bouger les jambes. Je remarquais les gens qui s'agitaient autour de mon véhicule et je songeais soudainement que j'étais complètement coincé dans ma voiture. Je tentais de bouger rapidement pour me dégager au plus vite de toute cette ferraille, mais sans succès. Je remarquais alors le visage d'un homme qui semblait m'expliquer qu'on allait me sortir de là. Il déposa une couverture de survis sur moi avant qu'une énorme pince soit employé pour couper mon véhicule.
Je ne pouvais m'empêcher de penser à Keïla, heureusement qu'elle n'avait pas été dans la voiture. Seulement, est-ce que j'allais m'en sortir ? Et si, je perdais la vie ? Les larmes commençaient à couler le long de mes joues en songeant à cette dernière image que j'avais d'elle. Peut-être que j'aurais dû lui dire que je l'aimais très fort, qu'elle était un tout pour moi ?! Et surtout, que j'étais désolé de pas être une mère parfaite...Le trou noir vint me happer une nouvelle fois.
Les bips bips régulier de l'appareil à mes côtés vint m'extirper de ma torpeur. J'ouvrais doucement les yeux, la lumière tamisé fût d'ailleurs appréciée par ma rétine. Je regardais le plafond blanc avant de réaliser que j'étais toujours vivante, je tournais doucement la tête pour remarquer une multitude de petites poches reliés à des tubes. Je levais un peu les bras remarquant que les tubes en question, étaient reliés à moi. Je tournais la tête de l'autre côté et je comprenais que j'avais été transporté à l'hôpital, mais le quel ? Je me redressais difficilement faisant biper plus fort l'appareil de mesure pour mon rythme cardiaque. L'engin semblait même s'affoler à mesure que je reprenais pleinement conscience de mon être.
Une infirmière ne tarda pas à entrer dans la pièce, "Madame Jensen ?! Vous êtes réveillé ! Comment vous vous sentez ?" Je la regardais un instant tandis qu'elle venait poser sa main sur mon épaule pour que je reste tranquille. "Où je suis ?" Demandais-je en croisant son regard qui se voulait réconfortant et agréable. "Vous êtes au St Vincent's Hospital..." Je réfléchissais un instant avant de réaliser que Isy avait pris des congés, une chance car, je ne voulais pas qu'il me voit dans cet état. "Où est mon téléphone s'il vous plait." Je voyais l'infirmière secouer la tête, "Les pompiers ne l'ont pas retrouvés dans votre véhicule...Je crois que la police essaie de déterminer les causes de votre accident...Est-ce que vous souvenez de quelque chose ?" Je soupirais légèrement à l'idée d'avoir perdu mon téléphone portable, "Non..." Lâchais-je avant de bouger un peu dans le lit et de réaliser qu'une de mes jambes ne répondait pas correctement.
Mon regard se posa sur la jeune femme avant que je décide de soulever le drap, ma jambe droite était plâtré et je laissais un nouveau soupire s'échapper de mes lèvres, "C'est pas possible !" Je me laissais tomber sur l'oreiller du lit. "Est-ce qu'il y a quelqu'un que vous voulez prévenir mademoiselle ?" Je fixais le plafond totalement blasé par la situation, "Si vous arrivez à trouver le docteur Goldschmidt se serait très sympathique de votre part..." Je remarquais sa surprise, "Vous ne semblez pas souffrir mademoiselle Jensen..." Je tournais un peu la tête vers elle, "On sait jamais..." Je la fixais avant de la voir hausser les épaules et de tourner les talons pour sortir de la chambre, je me doutais qu'Isy devait déjà être au courant de mon accident et toute la famille ne mettrait pas longtemps à le savoir, mais pour l'heure, j'avais envie de voir une tête réconfortante dans cet endroit...
St Vincent’s Hospital, le 10 Janvier 2022. Il y a de ces journées que vous préféreriez oublier, de pouvoir reculer le temps pour que ce ne soit jamais arrivé. Sous bien des égards, cette journée en fait partie. Je me lève et comme tous les matins depuis plus d’un an déjà, je vêtis mon uniforme bleu foncé et mon sarrau blanc de chirurgien. C’est un uniforme que je porte fièrement, car c’est le signe de tous les efforts fournis au courant de la dernière décennie pour en arriver à réaliser mon plus grand rêve, celui d’être chirurgien. Mais malgré tout l’amour et la passion que j’ai pour mon métier, il y a quand même des revers à la médaille. Comme celui de voir les gens souffrir, parfois ne pas guérir, des mauvaises nouvelles à annoncer. Ça nous touche particulièrement lorsque ce sont nos proches. Aucun diplôme ne peut vous préparer à voir vos proches souffrir. On aurait pu croire qu’à cause de la sclérose en plaque de mon frère, je me serai habitué avec le temps, pour autant il n’en est rien. Au mieux, j’ai appris à contrôler mes expressions faciales et à garder des pensées pour moi pour ne pas empirer la situation. Malgré tout, c’est comme à mon habitude le sourire aux lèvres que je pénètre dans la salle d’urgence de l’hôpital, saluant au passage tous les visages familiers de mes collègues avant de prendre le premier dossier de la longue pile qui s’est accentuée au courant de la nuit. Car même si rien n’est parfait, c’est toujours avec une joie particulière que j’arrive ici tous les matins et de ce sourire, aucun accident ne pourra jamais en venir à bout.
La matinée se déroule plutôt calmement, contre toutes attentes. Le mois de Janvier est un mois habituellement rocambolesque mais pas aujourd’hui. J’en profite pour terminer la prescription de mes derniers traitements et mettre en ordre tous les dossiers qui se sont accumulés ces derniers temps. Même si la journée est relativement tranquille, je n’en suis pas moins concentré sur ma tâche. C’est finalement vers midi que mon pager s’excite et que ma présence est demandée à l’entrée des urgences, où les nouveaux patients blessés sont emmenés par l’ambulance. J’accélère le pas alors que l’infirmière à côté de moi me donne les premiers renseignements sur le patient. « …une jambe croche après un accident de voiture. Perte de conscience, ne répond pas aux stimulis. » J’hoche la tête sans un mot alors que l’excitation augmente. Comme n’importe quel chirurgien, j’espère que ce sera quelque chose de gros, d’excitant, surtout avec cette journée épouvantablement calme. Idéalement, une opération de quelques heures, histoire que je puisse lâcher un peu ces dossiers. Mon visage se fige toutefois lorsque j’aperçois le visage ensanglanté de Phoebe. Sa chevelure et tout le reste de son visage d’ailleurs sont tâchés par le sang, tuméfiés, mais derrière ce visage gonflé, je parviens sans aucune difficulté à reconnaître celui de Phoebe. Mon excitation tombe et si j’espérais quelques instants plus tôt quelque chose de gros, qui me permettrait d’aller en salle de chirurgie, cette envie est vite retombée et j’espère cette fois quelque chose de mineur. Un examen rapide indique que sa jambe semble être cassée, en plus de quelques côtes fêlées. L’examen plus approfondi n’indique aucune gravité au-delà de cette fracture. Soulagé, cette prochaine heure est occupée à immobiliser la jambe de Phoebe et à la plâtrée. Les infirmières s’occupent d’enrouler son torse dans un bandage afin de limiter les mouvements au réveil. De mon côté, mon visage reste impassible, et mes gestes fermes comme à leur habitude. Ce sont mes allés et retour entre la salle des urgences et la salle de radiologie au fond du couloir, qui se trouve comme par coïncidence à être sur le chemin de la chambre de Phoebe, qui trahissent mon inquiétude.
C’est la raison pour laquelle, lorsque mon pager s’emballe à nouveau, je ne mets pas plus que quelques secondes à arriver. « Vous m’avez appelé? » Je pénètre dans la pièce en tournant mon visage vers l’infirmière. « Elle vient de se réveiller et a demandé à vous voir. » Sans la laisser finir sa phrase, je m’empare du carnet de prescription sur lequel je m’active à rédiger une prescription pour un anti-douleur, avant d’en détacher la feuille et de la tendre à l’infirmière. « Tramadol, 300mg. Allez voir dans les contacts d’urgence s’il n’y a pas un contact à appeler. » Je m’abstiens évidemment de signaler que le contact d’urgence, Isaac en l’occurrence, à bien évidemment déjà été prévenu par mon soin, par texto, quelques minutes seulement après l’arrivée de Phoebe et qu’il est déjà en route. Une fois l’infirmière sortie de la pièce, je m’assois près de Phoebe avant de lui faire un clin d’œil. « Isaac est déjà au courant. » Je lui souris. « Comment tu te sens? Tu as cassé ta jambe. » Je mets ma main sur elle l’espace de quelques secondes alors qu’elle se met à gigoter sur son lit. « Essaie de ne pas trop bouger. Tu t’es aussi fêlé quelques côtes. »
@Ian Goldschmidt - Les yeux rivés sur le plafond, j'écoutais les bruits environnant et je tentais de me souvenirs de ce que j'avais vécu pendant les dernières vingt quatre heures. J'avais déposé Keïla chez mes parents et j'avais passé la journée avec eux, puis j'avais repris la voiture. Le trou noir était là à présent. La porte de la chambre s'ouvrit et j'imaginais immédiatement que l'infirmière était revenu pour m'annoncer que Ian n'était pas disponible « Vous m’avez appelé? », sa voix résonna dans la pièce et j'entendais le holter qui était relié à moi, accélérer sa course, preuve que les battements de mon coeur venait de s'accentuer. « Tramadol, 300mg. Allez voir dans les contacts d’urgence s’il n’y a pas un contact à appeler. » Je me redresse légèrement pour voir l'infirmière prendre la feuille de prescription et sortir de la chambre. « Isaac est déjà au courant. Comment tu te sens? Tu as cassé ta jambe. » A présent que mon frère était informé, je ne doutais pas que le reste de la famille serait mis au courant et ma mère allait surement accourir dans l'hôpital. Je pouvais même déjà imaginer sa tête en passant la porte du bâtiment. Je grimaçais légèrement en essayant de me relever un peu plus, « Essaie de ne pas trop bouger. Tu t’es aussi fêlé quelques côtes. » Je forçais encore un peu pour réussir à m'asseoir dans le lit, j'étais plutôt dur au mal et surtout, je ne supportais pas de rester allonger alors qu'on était à mes côtés.
"Je ne pensais pas que notre prochain rendez-vous aurait lieu ici..." Je tentais de sourire légèrement avant de sentir mon épiderme tirer au niveau de mes joues. "Désolé, j'ai dû te donner du travail supplémentaire avec mon faux-pas..." Je baissais un peu la tête consciente que j'avais surement ajouter une charge de travail aux équipes des urgences. "En tout cas, j'ai l'impression d'être passé sous un train..." Je relevais la tête pour poser mon regard dans celui de Ian et après un instant d'hésitation, je réduisais la distance entre nous et je venais me blottir dans ses bras. L'infirmière pouvait bien rentrer je n'avais que faire de son impression, j'avais simplement envie de me sentir réconforter après ce que je venais de vivre. Les bips bips du Holster se faisait encore plus rapide face à ce contact et alors que j'avais poser ma tête sur l'épaule du médecin, je regardais les dessins de mon cœur sur l'écran de l'engin. "On pourrait pas le faire taire celui-là ?!" J'étais consciente qu'il trahissait parfaitement mes sentiments naissant pour Ian, bien que, j'espérais que le brun n'allait pas en prendre conscience à son tour.
Je relâchais rapidement mon étreinte en entendant la clenche de la porte se baisser, ne voulant pas mettre Ian dans une position délicate face au personnel de l'hôpital. Mon regard se posa sur l'infirmière qui entrait une nouvelle fois dans ma chambre. Elle déposa plusieurs boites de cachet sur la tablette, "J'ai prévenu sa famille docteur !" Je soupirais légèrement réalisant qu'elle semblait faire comme-ci je n'étais pas présente. Je la regardais sourire à Ian et une fois encore le holster venait attirer mon attention. Cette fois, je me décidais à mettre un terme à ce bruit parasite et je tirais sur les câbles pour débrancher l'engin qui se mit à faire un bip régulier. "Voilà !" Lançais-je fièrement alors que l'infirmière me regardait avec de grands yeux. "Vous n'avez pas le droit mademoiselle !" Elle s'avança vers l'appareil pour récupérer les câbles et je levais mon doigt vers elle, "Si vous remettez ce truc sur moi, je vous préviens que ça va mal finir !" Je n'étais pas le genre de personne à être désagréable avec le personnel soignant, mais pour le coup cette infirmière ne me plaisait pas du tout. Elle n'avait pas été très sympathique à mon réveil et ne semblait pas plus heureuse d'être là que moi. De plus, je réalisais petit à petit que je semblait prise d'une certaine jalousie en la voyant ainsi sourire à Ian.
Je la voyais hausser les épaules avant de se diriger vers la porte pour sortir de la chambre, "Bonne chance docteur !" Je feinté l'étonnement face à cette remarque, "On peut changer d'infirmière où elles sont attitré par chambre ?" Lâchais-je avec une pointe d'ironie. "Désolé, tu as surement une impression de déjà-vu, mais cette infirmière n'est pas la crème de la crème avec les patients..." Je faisais une légère moue espérant qu'elle aurait bientôt terminé son service pour ne plus la voir de la journée.
Lorsque je pénètre dans la pièce, je perçois les bruits du moniteur cardiaque s’affoler mais je n’y prête pas grande attention. Il arrive que les patients s’affolent pour plusieurs raisons et peut-être Phoebe a simplement été surprise par mon arrivée soudaine, pas forcément de corrélation avec moi donc. Détachant une feuille de prescription que je remets à l’infirmière, je la regarde sortir de la pièce pendant quelques instants avant de la voir passer le cadre de la porte et de venir m’assoir près de Phoebe. Un comportement pas très professionnel qu’il ne m’arrive pas d’avoir d’ordinaire mais que je m’autorise pour l’occasion. Lorsque Phoebe se débat sur son lit pour se relever malgré mon avertissement, je souris légèrement mais ne force pas davantage. « Tu n’as pas mal? » dis-je, surpris. « Tu ne devrais même pas être capable de bouger avec toutes ces contusions. » Je fronce les sourcils, peut-être concerné, mais surtout surpris de voir avec quelle vitalité elle se déplace. Puis je souffle un coup et m’assoit un peu plus confortablement, gardant tout de même une distance entre Phoebe et moi, m’asseyant simplement sur le rebord de son lit. « Je ne pensais pas que notre prochain rendez-vous aurait lieu ici… » J’hoche la tête, soupirant légèrement. « Moi non plus. Je m’attendais à tout sauf te voir ici aujourd’hui. Te souviens-tu ce qui est arrivé? » Ma question vise plus à vérifier qu’elle ne se soit pas cognée la tête qu’à avoir de véritables détails sur le déroulement de l’accident. Puis elle me sourit, ou plutôt une esquisse ressemblant à un sourire se dessine sur son visage, avant qu’elle baisse la tête sur le drap recouvrant son lit. « Désolé, j'ai dû te donner du travail supplémentaire avec mon faux-pas... » Je fronce les sourcils à nouveau. « Non, pas du tout. En fait, figure-toi que les urgences étaient plutôt tranquilles aujourd’hui. » Un large rictus étire les commissures de mes lèvres, quelque part entre la sincérité et la blague. « Tu vois, tu nous as donné de quoi nous occuper aujourd’hui. Sinon, on se seraient ennuyés. » Je ris légèrement, un rire sec ne durant pas plus de quelques secondes toutefois. Son accident n’a rien d’amusant et j’aurai de loin préféré ne pas la retrouver dans de pareilles conditions. « En tout cas, j’ai l’impression d’être passé sous un train. » J’hoche la tête. « C’est comprenable. Je ne connais personne qui se sentirait bien après avoir eu l’accident que tu as.. eu. » Ma phrase se coupe alors que sans prévenir, elle vient se blottir contre moi. Un geste que je n’avais pas appréhendé. Surpris mais flatté tout de même, je me laisse faire et ne la repousse pas. Du coin de l’œil quand même, je ne peux pas m’empêcher de vérifier que le couloir est vide et que personne ne nous voit. « On pourrait pas le faire taire celui-là?! » dit-elle en faisant référence au holser qui s’agite. Je ris légèrement à nouveau, un rire trahissant une certaine nervosité. Exprimer ce que je ressens n’a jamais été une chose aisée et aujourd’hui n’en fait pas exception. Pas tout à fait certain de moi, je mets une main sur son épaule, ne la repoussant pas non plus lorsqu’elle blottit sa tête contre mon torse. Une petite voix dans ma tête ne peut s’empêcher de se demander ce que penserait mes collègues, le personnel de l’hôpital, s’ils me voyaient dans cette position.
Ma réaction est toutefois immédiate lorsque j’entrevois du coin de l’œil l’infirmière qui s’apprête à ouvrir la porte de la pièce. Instinctivement, je me recule et me remets debout, lançant un sourire complice à Phoebe. Je commence à feuilleter le dossier que l’infirmière me tend, alors qu’elle dépose sur la table de chevet les médicaments prescrits. « J’ai prévenu sa famille docteur! » dit-elle, me souriant visiblement, alors qu’absorbé par le dossier de Phoebe je ne lui jette même pas un regard. C’est plutôt le moniteur cardiaque qui attire mon attention alors que le holster de Phoebe refait des siennes. « Pourrais-tu t’assurer qu’il n’est pas brisé? » dis-je à l’intention de l’infirmière. « Il fait des siennes depuis tout à l’heure. » À ce point, je remets plus en question le matériel de l’hôpital que son cœur qui semble battre la chamade à tout va depuis mon arrivée dans la pièce. Je suis à regarder les paramètres improbables du tableau de bord de l’appareil lorsque je sens l’infirmière siffler à côté de moi. Surpris, je réalise que Phoebe vient tout juste d’arracher ses fils. Je cligne des yeux, puis recligne des yeux une nouvelle fois alors que l’infirmière, qui s’impatiente visiblement, s’approche de Phoebe pour lui rattacher ses câbles. Pour ma part, je n’ai pas bougé d’un pouce et regarde la scène avec un mélange d’amusement et de surprise. « Si vous remettez ce truc sur moi, je vous préviens ça va mal finir! » Je me sens comme en dehors de la pièce, un peu comme si je regardais une scène de film à l’écran. Sauf que la scène ne se déroule pas dans un film ni dans mon imagination mais est bien réelle. L’infirmière hausse les épaules et sors de la pièce en claquant presque la porte. De mon côté, je me tiens toujours là, debout, incertain de ce qui vient de se passer. Ah, les femmes. Lorsque je me retourne vers Phoebe, elle semble tout aussi surprise que moi. « On peut changer d’infirmière où elles sont attitrées par chambre? » Je m’esclaffe de rire. « Malheureusement, les infirmières se partagent tout le couloir de façon aléatoire. Mais si vraiment elle te dérange, on peut toujours envoyer quelqu’un d’autre. » Je l’observe de façon un peu songeuse, pas très certain de la raison pour laquelle ce qu’il vient de se dérouler, s’est déroulé. « Désolée, tu as sûrement une impression de déjà-vu, mais cette infirmière n’est pas la crème de la crème avec les patients… » Je ferme les yeux et hoche la tête, comprenant un peu mieux sa réaction désormais. « Ne t’inquiète pas. Avec ce qui t’es arrivé, tu es sans doute encore sous le choc des émotions. C’est peut-être pour ça que le holster ne cesse de s’emporter depuis tout à l’heure, laisse-moi quand même vérifier. » J’attrape mon stéthoscope que je pose sur la poitrine de Phoebe, ayant retrouvé mon habituel sérieux de chirurgien que je porte d’office à l’hôpital. « On prend de grandes respirations. » J’écoute attentivement les battements du cœur de Phoebe, avant de remettre le stéthoscope autour de mon cou. Regardant les fils du holster qui pendent par terre, « tu sais, bientôt il va falloir les remettre… » que je lui lance avec un sourire amusé. « Est-ce que tu voudrais quelque chose à boire? » Cela fait tout de même plusieurs heures qu’elle est là et c’est la moindre des politesses de le proposer.
Lancer des dés Win; l'infirmière revient forcer Phoebe de prendre ses cachets ou rattacher le holster Maybe; l'infirmière revient pour repartir pas longtemps après Fail; l'infirmière ne revient pas
Dernière édition par Ian Goldschmidt le Lun 28 Fév 2022 - 0:42, édité 1 fois
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
@Ian Goldschmidt - Il était hors de question que je reste sagement allongé tandis que Ian était à mes côtés, on m'avait toujours appris à être courageuse et surtout pas pleurer pour quelques bleus. Bon en l'occurrence mes bleus n'étaient pas anodin, mais tout de même. « Tu n’as pas mal? Tu ne devrais même pas être capable de bouger avec toutes ces contusions. » Je soupire un peu alors que mon corps s'installe plus agréablement dans le lit, "Je ne suis pas du genre à être douillette...C'est pas dans ma nature de rester au repos et même-ci j'ai mal, je passe au dessus de la douleur...Je préfère te regarder dans les yeux c'est quand même plus agréable." J'exprimais ensuite mon désarroi face à la situation et à notre rendez-vous plutôt inattendu. « Moi non plus. Je m’attendais à tout sauf te voir ici aujourd’hui. Te souviens-tu ce qui est arrivé? » Je hausse un peu les épaules, "J'ai eu un accident de voiture en repartant de chez mes parents...Heureusement que Keïla n'était pas avec moi ! En revanche, je suis bien incapable de te dire ce qui a provoqué l'accident." C'était pour l'heure un véritable mystère pour moi. Je m'excusais rapidement auprès de Ian pour lui avoir donné du travail supplémentaire en cette soirée étrange. Il avait dû surpris de me voir franchir la porte des urgences totalement inconsciente. « Non, pas du tout. En fait, figure-toi que les urgences étaient plutôt tranquilles aujourd’hui. Tu vois, tu nous as donné de quoi nous occuper aujourd’hui. Sinon, on se seraient ennuyés. » Je ris légèrement tout en sentant la vive douleur dans mes côtés et je pose rapidement ma main dessus pour les maintenir, "Rappelle moi de ne pas rire surtout ! Mais, je suis contente d'avoir occupé ta soirée, je m'en serais voulu que tu t'ennuies."
Je sentais que mon corps avait souffert de cet accident et il était certains que j'allais prendre un certains temps à m'en remettre. « C’est comprenable. Je ne connais personne qui se sentirait bien après avoir eu l’accident que tu as.. eu. » Je venais me blottir dans ses bras pour chercher du réconfort. Il composait pour le moment, le seul visage rassurant et connu dans l'hôpital. Le holster qui avait commencé à faire des siennes lors de son arrivé, continuait joyeusement de montrer à Ian que j'étais troublé. Je resserre un peu plus mon corps le sien lorsque je sens sa main venir s'enrouler autour de mes épaules, un instant suspendu après la dureté du choc que j'avais connu. Et c'est avec une petite pointe de déception que je me décale de lui en entendant la poignet de la porte s'ouvrir. « Pourrais-tu t’assurer qu’il n’est pas brisé ? Il fait des siennes depuis tout à l’heure. » Machinalement je pose mon regard sur l'engin qui continue de mettre mes sentiments en évidence, j'hésite un instant avant de faire les câbles, au moins ainsi il ne viendrait plus nous embêter et surtout je n'entendrais plus mes émotions. La soignante, ne semble en revanche pas très heureuse de la situation et commence à me faire de gros yeux, je la regard un instant comprenant qu'elle va rebrancher le holster sur moi. Sans vraiment réfléchir, je la menace, si elle pense que je suis une patiente facile qui dit "amen" à tout, elle se fourvoie complètement.
Je la vois abdiquer rapidement et tourner les talons pour quitter une nouvelle fois la pièce. « Malheureusement, les infirmières se partagent tout le couloir de façon aléatoire. Mais si vraiment elle te dérange, on peut toujours envoyer quelqu’un d’autre. » Je hausse les épaules une nouvelle fois, avant de m'excuser pour cette scène, mais cette infirmière était insupportable depuis mon réveil. « Ne t’inquiète pas. Avec ce qui t’es arrivé, tu es sans doute encore sous le choc des émotions. C’est peut-être pour ça que le holster ne cesse de s’emporter depuis tout à l’heure, laisse-moi quand même vérifier. » Je le fixe tout en le regardant s'avancer vers moi avec son stéthoscope, "Qu..." Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je sens l'outil se poser sur ma poitrine, je regards alors rapidement le plafond s'entend le rouge qui commence à monter sur mes joues. J'essaie de rester concentrer pour ne pas penser qu'il a ses mains à quelques centimètres de mon épiderme. « On prend de grandes respirations. » J'inspire profondément balayant les images qui pourrait venir me troubler. Je n'ai cependant, pas besoin de stéthoscope pour sentir mon cœur battre la chamade et surtout l'entendre résonner dans mes oreilles.
« tu sais, bientôt il va falloir les remettre…Est-ce que tu voudrais quelque chose à boire? » Je hoche un peu la tête avant d'entendre une nouvelle fois la porte s'ouvrir et voir l'infirmière entrer. Je commence à me demander si, elle a autre chose à faire que venir toute les cinq minutes dans ma chambre. Je soupir légèrement avant de lancer avec ironie, "Tiens mon infirmière préférée ! Avait longtemps que je ne vous avez pas vu !" Un léger rictus étire mes lèvres, je la regards prendre les fils de l'appareil pour détacher les patchs que j'avais arraché quelques minutes plus tôt. Elle fouille dans le tiroir de l'engin pour en ressortir des nouveaux, elle en décolle un avant d'approcher sa main vers moi. Je la fixe un instant, tandis qu'elle vient coller les patchs sur le haut de ma poitrine. "Soulever un peu le tissu s'il vous plait..." Je la regard une nouvelle fois surprise, avant de comprendre qu'elle souhaitait mettre les électrodes sous ma poitrine. J'hésite un instant avant de dégager un peu le tissu de la chemise d'hôpital pour qu'elle puisse faire son travail, je prends tout de même soin de maintenir le vêtement cachant le peu de chair encore invisible. "De l'eau...Se sera très bien...Vu que toute façon, le vin est proscrit dans ce genre de situation..." J'annonce en riant légèrement pour répondre à la question que Ian m'avait posé quelque secondes plus tôt. "Effectivement, vous allez devoir vous passer de vin pendant un moment mademoiselle !" Je laisse échapper un soupir d'agacement face à cette professionnelle qui semble croire que je suis une enfant. "J'espère que vous allez bientôt rentrer chez vous..." Pour la première fois, je la voyais sourire et tout en hochant la tête, elle relançait l'appareil. Les bips revenaient inonder la pièce et fracasser le silence. Je reposais mon regard sur Ian, "Bon dites moi...Docteur...Combien de temps ça va prendre pour que je sois rétablis ?" Ne voulant pas le mettre dans une situation délicate à son travail, j'avais volontairement fait en sorte de le vouvoyer, préférant attendre que l'infirmière quitte la chambre pour de bon cette fois, j'avais espoir.
Si seulement c’était possible de retourner dans le temps, effectuer quelques choix différents, bien des accidents ne seraient jamais arrivés. C’est ce que je me dis bien souvent, si ce n’est pas à longueur de journée lorsque je vois les patients blessés s’enchaîner à l’hôpital. Mais pareille chose n’est malheureusement pas possible et c’est ainsi qu’en cette journée qui aurait pu être complètement différente, je me trouve pourtant au chevet de Phoebe. « Je ne suis pas du genre à être douillette… C’est pas dans ma nature de rester au repos et même si j’ai mal, je passe au-dessus de la douleur… Je préfère te regarder dans les yeux c’est quand même plus agréable. » Je ne peux pas m’empêcher de glousser, quelque part entre la flatterie et une certaine gêne quand même. À cet instant précis, elle me fait penser à Martin, car c’est le genre de phrases qu’il aurait été capable de me larguer malgré sa sclérose en plaque. Pour moi qui suis médecin, si cette attitude d’ignorer la douleur et de passer par-dessus peut paraître admirable, elle me titille et me fait grincer des dents. Je hoche la tête malgré tout, compréhensif du sentiment de Phoebe. « Fait attention quand même. » dis-je simplement. Après tout, je ne serai pas un médecin si je dirais autrement. « Je peux avoir le regard perçant parfois. » dis-je dans une tentative d’alléger un peu l’atmosphère, une pointe d’humour à sa remarque que me regarder dans les yeux, c’est quand même plus agréable. Je l’écoute attentivement cette fois alors qu’elle me détaille ce dont elle se souvient de l’accident. « Une chance que Keïla n’était pas dans la voiture, sinon ça aurait été.. pas très drôle. » Pour ne pas dire catastrophique, mais je retiens mes mots, car nul besoin de rendre la situation plus anxiogène qu’elle ne l’a été. Je m’étonne de la façon naturelle avec laquelle Keïla m’a accepté dans le décor sans aucune difficulté mais je ne peux que m’en réjouir. « Faudra prendre le bus la prochaine fois, ce sera moins risqué. » Je me tape intérieurement le front. Mais qu’est-ce qui me prend à lâcher des piques de la sorte dans une situation pareille? Le stress, sans doute. Je n’ai pas l’habitude d’être anxieux en la présence d’un patient, mais ça, c’est une autre chose. Car Phoebe n’est pas n’importe quelle patiente et ça, j’en ai très bien conscience.
Un rictus d’amusement m’échappe face à la rivalité qui règne entre Phoebe et la soignante alors que cette dernière quitte la salle. Du coin de l’œil toutefois, mon attention est toute dirigée vers le holster qui s’emballe à répétitions depuis tout à l’heure. Si je suis également au chevet de Phoebe en tant qu’ami – est-ce bien cela? – je n’oublie pas mon rôle premier qui est d’être médecin et je m’empresse de prendre les battements de son cœur pour m’assurer de la normalité de la situation. Je l’entends murmurer quelque chose mais mon attention est trop concentrée sur la tâche pour que je m’arrête. « Mais bon sang, ton cœur bat la chamade. » Je retire mon stéthoscope, me laissant une note intérieure qu’il me faudra revérifier son battement de cœur dans quelques temps pour s’assurer que le problème ne soit pas quelque chose de plus grave. L’infirmière choisi ce moment tout trouvé pour revenir dans la pièce, comme si elle avait senti mon sentiment d’urgence de l’extérieur de la pièce. « Tiens, mon infirmière préférée! Avait longtemps que je ne vous avais pas vu! » J’échange un regard entre les deux, curieux, pas tout à fait certain d’avoir saisi ce qui se passe. Je m’occupe de noter les battements de cœur de Phoebe dans son dossier alors que l’infirmière est à lui coller de nouveaux patchs pour le holster. « Soulevez un peu le tissu s’il-vous-plaît… » Sentant la gêne de Phoebe émaner jusqu’ici, je me tourne vers ses radiographies pour évaluer une énième fois ses plaies avec la plus grande des concentrations. Je relève mon attention de l’écran lorsque j’entends Phoebe dans mon dos. « De l’eau… Ce sera très bien. Vu que de toute façon, le vin est proscrit dans ce genre de situation… » Je glousse une nouvelle fois de rire, ce qui n’est pas le cas de l’infirmière toutefois. « Bon dites-moi… docteur… combien de temps ça va prendre pour que je sois rétablie? » Je fais un signe de tête à l’infirmière pour lui signaler que sa présence n’est plus requise ici, ce à quoi elle obtempère aussitôt en se retirant de la pièce. Je la regarde s’éloigner alors qu’elle ferme la porte derrière elle. « Quelques mois, malheureusement. » Je lui souris, compatissant. « Cela va prendre du temps à tes côtes de cicatriser, il n’y a pas de plâtre malheureusement dans ce genre de situation. On devrait pouvoir enlever le plâtre sur ta jambe dans environ 2 mois… c’est long, je sais… » que je lâche, devinant la déception de Phoebe. Deux longs mois la jambe dans un plâtre, rien de très réjouissant pour personne. Je me tourne vers le lavabo, attrapant un verre de plastique que je remplis d’eau avant de venir le déposer sur le chevet de Phoebe. Je me rassois sur l’extrémité de son matelas, sans vérifier que le couloir soit vide cette fois. « Tu devrais pouvoir être libérée dans quelques heures sans problème, il faut seulement s’assurer qu’une inflammation plus importante ne va pas se former au niveau de tes côtes… et il faut attendre que tes battements de cœur se calment, eux aussi. » Je jette un énième coup d’œil au holster pour voir s’il s’est calmé depuis tout à l’heure. « Souhaites-tu que je reste ici avec toi? » Une proposition que je n’aurait pas fait à un patient ordinaire mais la journée s’annonce plutôt tranquille.
@Ian Goldschmidt - « Fait attention quand même. Je peux avoir le regard perçant parfois. » Je souris légèrement avant d'ajouter, "Est-ce que je dois comprendre que tu vas tenter de percer mes plus sombres pensées ?" Il ne valait surement pas pour moi qu'il entre dans mon esprit et qu'il découvre certaine vérité. La conversation s'oriente ensuite naturellement sur mon accident et si, j'avais le moindre souvenir de ce qui avait pu se produire. « Une chance que Keïla n’était pas dans la voiture, sinon ça aurait été.. pas très drôle. » Je hochais la tête consciente que j'aurais pu blesser grièvement ma fille voir même pire, déjà que son père, mon ex époux me trouvait inconsciente et insouciante avec notre fille. Alors un accident de voiture en sa présence et s'en était fini de ma personne. Je ne doutais pas d'ailleurs qu'il allait prendre le prétexte de mon accident pour prouver à la juge que je n'étais pas apte à garder ma fille. Une chance pour moi, que je n'avais rien consommer comme alcool durant le repas. « Faudra prendre le bus la prochaine fois, ce sera moins risqué. » Je hochais une nouvelle fois la tête, "J'y penserais pour la prochaine fois ! De toute façon, je pense que je vais être abonnée à ce genre de transport pendant un bon moment..." Ma voiture était certainement détruite et je n'avais pour le moment pas les moyen d'en racheter une, en plus du plâtre qui trônait fièrement sur la jambe.
Je regards l'infirmière entrer et sortir comme bon lui semble avant de reposer mon attention sur Ian qui prend son stéthoscope pour vérifier les battements de mon coeur. Je n'ai pas le temps de trouver une excuse qu'il a déjà posé l'engin sur ma poitrine et se concentre pour entendre mon organe vital. Je n'ai pas besoin d'appareil pour savoir qu'à présent il bat deux fois plus vite et je tente, tant bien que mal, de me calmer au maximum pour ne pas alerter son côté médecin. « Mais bon sang, ton cœur bat la chamade. » Je baisse la tête, "...Surement le stress d'avoir tes mains si proche de moi..." Je tousse légèrement alors que l'infirmière réapparait pile à cet instant dans la chambre et que je détourne rapidement les choses pour ne pas qu'il s'attarde sur ce que je venais de dire. J'essaie d'être moins désagréable avec l'infirmière, bien que sa simple présence m'insupporte. Je n'étais pas dû genre à me disputer avec les gens et j'avais un caractère plutôt facile, mais, en général, on pouvait très rapidement sentir lorsque je n'aimais pas la personne. Et alors que je tente de détendre un peu l'atmosphère en indiquant qu'au vu de ma situation, je n'aurais surement pas le droit à un verre de vin, j'entends la soignante me le confirmer. Je tourne la tête vers elle tandis que j'entends Ian rire légèrement, "Vous prendrez un verre pour moi dans ce cas ?!" Je croise le regard de la femme avant de redescendre le tissu léger de la chemise d'hôpital et d'entendre à nouveau ce maudit holster qui recommence à me trahir.
Je fais mine de m'adresser à Ian comme-ci, il était simplement mon médecin et je remarque le petit signe qu'il lance à l'infirmière pour la faire sortir de la chambre. Je reste un instant surprise qu'elle soit partie si, rapidement après la demande silencieuse du brun. "Tu lui plait !" Que j'indique essayant de dissimuler une pointe de jalousie. « Quelques mois, malheureusement. Cela va prendre du temps à tes côtes de cicatriser, il n’y a pas de plâtre malheureusement dans ce genre de situation. On devrait pouvoir enlever le plâtre sur ta jambe dans environ 2 mois… c’est long, je sais… » Je soupir légèrement face à cette nouvelle, "Rappelle moi de prendre rendez-vous avec un autre médecin pour retirer le plâtre...Faut pas que je tue mon mythe..." Je ris légèrement sentant la douleur dans mes cotes se diffuser. "Remarque je suis certaine qu'Isy sera ravis de me le retirer..." Je glissais mes doigts autour du gobelet en plastique avant de boire une gorgée. « Tu devrais pouvoir être libérée dans quelques heures sans problème, il faut seulement s’assurer qu’une inflammation plus importante ne va pas se former au niveau de tes côtes… et il faut attendre que tes battements de cœur se calment, eux aussi. » Je hochais la tête pas vraiment convaincu que les battements de mon coeur allaient se calmer. "C'est certainement le stress qui fait réagir mon coeur..." Ou tout autre chose. « Souhaites-tu que je reste ici avec toi? »
Je pose une nouvelle fois mon regard sur lui, "Est-ce que tu en as envie ?" Je questionne alors que je viens poser ma main sur la sienne tout en réalisant que, le bracelet avec la petite breloque de cheval était toujours fixé à mon poignet et qu'il ne semblait pas avoir subit de dégât dans l'accident. "Je trouverais ça rassurant d'avoir un visage connu auprès de moi et un peu de sérénité avant que ma mère débarque, c'est plutôt appréciable...Elle va être dans tout ses états la pauvre..." Je ne pouvais, cependant, pas lui jeter la pierre de réagir ainsi. J'étais moi aussi une mère et je savais parfaitement l'angoisse que ça pouvait faire naître.
La journée s’annonçait plus que tranquille à l’urgence et si c’est nouvelle était réjouissante car elle signifiait par le fait même que personne n’avait subi de grosses blessures, pour le moment, les choses avaient très vites changées. Si je me plaisais à vivre cette adrénaline lorsqu’un gros cas débarque aux urgences et nécessitent des soins immédiats, j’aurai sans doute préféré que ce soit quelqu’un d’autre que Phoebe. Je m’accote près de son lit alors que je me prends au jeu de discuter calmement avec elle, oubliant l’espace d’un court moment que je porte toujours la chemise blanche de médecin. « Est-ce que je dois comprendre que tu vas tenter de percer mes plus sombres pensées? » Je hoche négativement la tête. « Seulement si tu m’en laisses l’accès. » dis-je accompagné de l’habituel sourire que je porte en sa présence. Je ne manque pas de remarquer l’air grave sur son visage alors que je mentionne la chance que Keïla n’était pas présente dans le véhicule au moment de l’accès. Alors je tente de détendre l’atmosphère avec une remarque qui j’espère, permettra de mettre un peu d’humour dans cet endroit bien trop lugubre. « J’y penserai pour la prochaine fois! De toute façon, je pense que je vais être abonnée à ce genre de transport pendant un bon moment… » Je ricane, pas très fort à la vue de la situation. « Ce n’est pas très pratique de conduire avec un plâtre, en effet. Au fait, comment avais-tu prévu rentrer chez toi aujourd’hui? Pas en transport en commun, j’espère. » Avec cette journée tout sauf mouvementée, si les choses demeuraient ainsi, j’allais sans doute pouvoir être libéré plus tôt.
L’infirmière ayant déjà quittée la salle, je me rappelle soudainement la vraie raison de ma présence ici et j’en profite pour vérifier les battements du cœur de Phoebe, acte routinier dont j’ai l’habitude. Ne pouvant pas m’empêcher de lui faire la remarque face à son cœur qui bat à toute allure, elle baisse la tête. « Sûrement le stress d’avoir tes mains si proches de moi… » Je n’ai même pas le temps de répondre que l’infirmière dévale à nouveau à travers la pièce, ayant manifestement un vif intérêt à venir dans la salle de repos de Phoebe. Je la laisse vaquer à ses occupations alors que je reprends ma place un peu plus loin dans la salle, faisant simple clin d’œil à Phoebe, faute de pouvoir lui répondre. « Vous prendrez un verre pour moi dans ce cas?! » Je remarque du coin de l’œil l’infirmière qui roule de nouveau les yeux au ciel et ricane de nouveau dans ma barbe. « Si vous le voulez mais, si vous êtes prête à patienter un peu, vous pourrez vous-même vous prendre un verre dans quelques heures. » Puis je fais un simple signe de tête à l’infirmière pour lui faire comprendre que ses tâches ici sont terminées. « Tu lui plait! » me lance aussitôt Phoebe, ce à quoi je réagis en éclatant de rire, sans doute un peu trop fort. « Tu crois? » Me voilà qui réfléchi à travers ma barbe. « En fait, je dois t’avouer qu’il y a tellement de roulement dans le personnel de cette aile que je ne suis même plus certain de connaître son nom… » Je ris légèrement de nouveau. Avec un peu plus de sérieux, je réponds à sa question à savoir combien de temps sera-t-elle libérée de son plâtre. Une réponse décevante, qu’elle ne semble pas prendre trop mal. « Rappelle-moi de prendre rendez-vous avec un autre médecin pour retirer le plâtre… Faut pas que je tue mon mythe… » J’arque un sourcil alors qu’elle se tord de douleur après avoir rit un peu trop fort. « Remarque, je suis certaine qu’Isy serait ravi de me le retirer… » Je soupire, m’asseyant de nouveau sur le bord de son lit en lui lançant un sourire moqueur. « Ah, tu préférerais te passer de mes mains expertes de docteur? » Je pouffe de rire. « Remarque, Isy est très bien aussi. Souhaites-tu que je reste avec toi? » Une question qui me vient toute naturellement. Je la vois qui réfléchit un moment avant de me regarder. « Est-ce que tu en as envie? » Je baisse mon regard sur sa main qui vient de se poser sur la mienne, remarquant son bracelet toujours accroché à son poignet. « Tu l’as gardé? » dis-je avec un sourire. Je hoche la tête lorsqu’elle me confie que cela serait rassurant pour elle d’avoir un visage connu avant que.. sa mère ne débarque. « Ta mère va venir? » je demande, d’un coup plus nerveux. « Elle doit être très inquiète. Je peux rester si tu en as envie. Attends, je reviens. » Je me lève et quitte la pièce. Les couloirs sont presque vides, chose inhabituelle pour l’hôpital, et je me dirige sans grande altercation jusqu’au local des employés. Dans le coin, un réfrigérateur, duquel j’extirpe une bouteille… de Sprite. Puis je retourne dans la chambre de Phoebe, attrapant au passage deux coupes de plastique bon marché de l’hôpital. De retour dans la chambre, je dépose les deux verres sur la table de chevet de Phoebe avant d’y verser le liquide blanc transparent. « Ce n’est pas du vin mais, c’est presque pareil… » Je prends l’un des verres et tends le second en direction de Phoebe. « Envie de Sprite? »
@Ian Goldschmidt - Dans mon malheurs, j'avais eu la chance de tomber au St Vincent's Hospital. J'avais d'ailleurs encore un peu de mal à comprendre pourquoi on m'avait transféré là, plutôt qu'ailleurs. Mais, je savais à présent que la vie avait un sens de l'humour plutôt étrange et que parfois, il ne fallait pas chercher trop longtemps. Heureusement, Ian était de garde ce soir-là et il avait pris soin de moi. « Seulement si tu m’en laisses l’accès. » Je souris légèrement, "Peut-être un jour..." Lançais-je avant de réaliser que les choses auraient pu être totalement différente avec Keïla dans le véhicule. Par chance, Ian me fait penser immédiatement à autre chose et j'enchéris concernant les transport en commun. « Ce n’est pas très pratique de conduire avec un plâtre, en effet. Au fait, comment avais-tu prévu rentrer chez toi aujourd’hui? Pas en transport en commun, j’espère. » Je hausse un peu les épaules avant de faire une grimace, j'allais devoir me souvenirs que certains mouvements étaient pour l'heure impossible me faire mal. "Je ne pensais pas pouvoir rentrer chez moi aujourd'hui...En réalité, j'ai cru que l'hôpital allait me garder un peu...Mais si, il faut...Je prendrais la ligne de bus autant que je m'habitude tout de suite et puis, j'ai pas trop d'autre solution qui s'offre à moi...Si ?"
L'infirmière débarque une nouvelle fois dans ma chambre créant une nouvelle distance entre le corps du médecin et le mien. Je commençais même à me demander si, cette infirmière n'était pas entrain d'en pincer pour Ian. Je la regardais un instant tandis qu'elle était entrain de remettre en marche l'appareil pour mesurer les battements de mon coeur. Je peux lire son agacement suite à une remarque de ma part, qui était simplement là pour détendre un peu les choses entre nous. Il fallait dire que j'avais pas été très sympathique avec elle, bien qu'elle soit la première à avoir été désagréable. Un simple geste de la part du brun pour qu'elle quitte à nouveau la chambre, son sourire avant de partir en dis long sur ses sentiments et je ne manque pas de l'indiquer à Ian. Je le regards éclater de rire et je ne peux m'empêcher de rire légèrement, son rire étant communicatif. « Tu crois? » Je hoche la tête, « En fait, je dois t’avouer qu’il y a tellement de roulement dans le personnel de cette aile que je ne suis même plus certain de connaître son nom… »
Je réfléchis un instant et je réalise que cette réponse me convient parfaitement. J'appréciais l'idée qu'il ne soit même pas au courant de son prénom et qu'il ne s'en soucis pas plus. « Ah, tu préférerais te passer de mes mains expertes de docteur? » J'arquais un sourcil en faisant une petite moue l'air pensive, "Peut-être que je pourrais les utiliser pour autre chose...Vous avez bien un module sur les massages non ?!" Je ris une nouvelle fois tout en tenant mes côtes pour ne pas les sentir. Je reprends ensuite mon sérieux tandis qu'il me demande si, je souhaites qu'il reste avec moi. En réalité, j'en mourrais d'envie, mais avait-il le temps et véritablement envie ? Je glisse ma main sur la sienne tout en lui retournant la question. « Tu l’as gardé? » Je hoche la tête, "Bien sur ! En faites, j'ai peur de l'enlever et de ne plus te voir...Donc je le garde comme une promesse de pouvoir continuer à passer du temps avec toi !" Je me souvenais encore du moment que nous avions passés lors du festival médiéval.
« Ta mère va venir? » Je restais un instant surprise de cette question, « Elle doit être très inquiète. Je peux rester si tu en as envie. Attends, je reviens. » Je le regards quitter la pièce, est-ce qu'il était nerveux à l'idée de voir quelqu'un de ma famille et qui plus est, la matriarche Jensen ? J'attends tranquillement qu'il réapparaisse, espérant qu'il ne serait pas arrêté pour une urgence quelconque. La porte s'ouvre et je le vois réapparaître dans la pièce avec une bouteille et deux verres. « Ce n’est pas du vin mais, c’est presque pareil… Envie de Sprite? » Je glisse mes doigts autour du gobelet en plastique avant de plonger mes lèvres dans le liquide pétillant et sucré. "...Pour répondre à ta question, je ne sais pas du tout si ma mère va venir...J'imagine que mon frère l'en a informé...Mais il a certainement arrondis les angles pour qu'elle ne bouge pas de Laidley aujourd'hui." Je souriais, "Elle aurait bien le temps plus tard de venir...Par contre, je te conseil de préparer ton argumentaire de médecin parce qu'elle va pas te lâcher !" Je le fixais un instant avant de rire, "Je te conseil aussi d'accepter tout ce qu'elle va t'offrir...Tu viens de prendre un sacré grade en sauvant une de ses filles !" Je levais les doigts en les agitants comme des pompons avant de rire un peu. Je savais parfaitement que ma mère voudrait rencontrer le médecin qui avait tout fais pour sauver un de ses enfants. Cependant, je m'attendais à ce que Keïla est déjà parlé de Ian à mes parents.
Quelle n’avait pas été ma surprise cet avant-midi là de voir Phoebe débarquer au centre d’urgence. De tous les visages, elle était sans doute celui auquel je m’attendais le moins à être confronté. J’étais somme toute plutôt satisfait d’avoir pu être présent au bon moment et du fait même, malgré le côté dramatique de la situation, de pouvoir passer un peu de temps avec elle et de pouvoir l’accompagner, pour autant que mon soutien puisse la soulager un peu, dans ce moment difficile. Après avoir vérifié une énième fois le holster qui s’emballe étrangement depuis son arrivée dans la pièce, chose assez inhabituelle pour ce type de blessure, je me retourne vers Phoebe. « Je ne pensais pas pouvoir rentrer chez moi aujourd’hui… En réalité, j’ai cru que l’hôpital allait me garder un peu… » À l’entendre, j’ai presque l’impression de reconnaître de la déception dans sa voix. « Mais, s’il le faut… Je prendrais la ligne de bus autant que je m’habitue tout de suite et puis, j’ai pas d’autre solution qui s’offre à moi… » Je la regarde, tout souriant. « En fait, mon quart de travail finissait justement sous peu. Si tu veux, je t’offre un lift. » Je me souviens où réside Phoebe et sa maison est à quelques minutes seulement de l’hôpital. Pas un très long détour pour moi et un détour qui me ferait plaisir de toute façon.
L’ambiance se tend de nouveau lorsque l’infirmière pénètre à nouveau dans la salle. C’est allées et venues sont intempestives au point de me donner le tournis. Lorsqu’elle mentionne devoir prendre rendez-vous avec un autre médecin pour retirer son plâtre, je ne peux pas m’empêcher de l’agacer un peu. « Peut-être que je pourrais les utiliser pour autre chose… Vous avez bien un module sur les massages non? » je ricane avec elle avant de mettre instinctivement ma main sur ses bandages lorsqu’elle se tient les côtes. Un geste très rapide, qui dure à peine une seconde, et qui j’espère n’a pas trop paru. Être professionnel au travail a toujours été un code d’honneur pour moi et malheureusement les fenêtres sont trop grandes pour que je puisse m’en déloger. Je remarque que Phoebe a gardé la breloque que je lui avais donné il y a de cela quelques mois lors d’un festival médial. « Bien sûr! En fait, j’ai peur de l’enlever et de ne plus te voir… Donc je le garde comme une promesse de pouvoir continuer à passer du temps avec toi! » flatté, je lui souris simplement avant que l’infirmière revienne mettre sa tête dans le cadre de la porte, l’air de vouloir vérifier que tout va bien et que je n’ai pas besoin d’aide. Je lui fais un signe de tête courtois et elle retourne dans le couloir aussi rapidement qu’elle est venue.
Sauf que cette fois-ci, je suis ses pas et m’extirpe à mon tour de la pièce. Revenant équipé d’une bouteille de Sprite et de deux gobelets de plastique, j’en offre à Phoebe qui accepte sans hésitation. Tout fier de moi, j’en verse le liquide, m’en versant nettement moins qu’à elle, et me risque même à avaler goulument quelques gorgées du liquide en vérifiant bien sûr qu’aucun membre du personnel ne passe par là. Manquerait plus que mon masque tombe pour un verre de Sprite. J’écoute sans dire un mot Phoebe qui m’explique que sa mère ne pourra sûrement pas venir avant plus tard dans l’après-midi. « Je te conseille aussi de préparer ton argumentaire de médecin parce qu’elle va pas te lâcher! » Je ris de nouveau. « T’en fait pas, j’ai l’habitude. » Je roule des yeux gentiment avant de verser un peu plus de Sprite dans le verre de Phoebe. Je regarde l’heure qui défile à toute vitesse, me demandant si la mère de Phoebe arriverait avant qu’elle soit déchargée, ses blessures étant toutes soignées et son état maintenant stable. « Si tu veux, je peux te raccompagner chez toi quand tu seras prête. Mon quart fini dans quelques instants et ce n’est pas un très grand détour. » Une offre qui, je l’espère, sera acceptée.