« Maddy qu’est-ce qu’il s’est passé ?? » La Griffiths eut très peu de temps pour réfléchir et employer les bonnes paroles. Elle ignorait la cause de la bagarre entre les deux garçons, et elle ne supportait pas ses visions de violence. Instinctivement elle prit la défense de Cesar et assaillit de reproches Sergio. Son manager l’avait mise dans une situation extrêmement inconfortable. Il força Maddy à raconter leur nuit en Espagne sans qu’elle ne soit préparée à cela. Maladroitement elle racontait les faits, mentionnant ce qui l’arrangeait et spécifiant son souhait de garder l’enfant. Tout cela devait paraitre incompréhensible pour Cesar, mais ce n’était ni le moment et ni le lieu pour lui raconter l’histoire de sa vie. De toute façon, Sergio l’avait bien trop contrarié. Maddy fit l’effort de spécifier que Sergio n’avait pas abusé d’elle. Il n’était pas un monstre à ce point, même si c’était à se le demander par moment. A cet instant, Maddy n’arrivait plus à voir les qualités de son manger tellement il l’avait énervé. Elle dut s’assoir pour reprendre ses esprits et sa respiration. La réaction de Cesar ne tarda pas à tomber, tout le monde était sous tension sur ce champ de bataille. « Bon vous m’excusez mais j’en ai assez entendu pour aujourd’hui, je me casse. » « Cesar attends… » Maddy essaya de retenir le jeune Gutiérrez en vain. « Soyez heureux tous les deux, j'en ai plus rien à foutre, je veux plus vous voir. » Brutalement, le jeune homme claqua la porte de l’atelier. Nous venons de perdre le soldat Cesar.
Maddy resta sans voix alors qu’elle regarda Sergio ranger ses affaires. C’était un bazar monumental dans la tête de la femme enceinte. Le soldat Sergio ne met à longtemps à abattre sa colère sur Maddy. « Ne t’avise même pas d’essayer encore de me reprocher quoique ce soit. » que gronda Sergio, n’accordant aucun regard à la Griffiths. « TU as décidé de garder le bébé, Maddy. Mais c’est MA famille que ça risque de foutre en l’air. Alors tu sais quoi ? Tu n’étais pas concernée par cette histoire de famille. Je ne t’ai pas prévenue, et je ne vais pas m’en excuser. » Elle n’en croyait pas ses oreilles. Elle avait souhaité garder le bébé mais il était resté de son plein gré. Elle s’en fichait bien de ses problèmes de famille, c’était à lui de les gérer. La Griffiths avait déjà sa dose avec sa propre famille. « TU as décidé d’être présent dans MA grossesse. Je ne t’ai jamais forcé la main Sergio. » A ses mots, Maddy s’était soudainement levée, prête à se défendre ses intérêts. Sergio finit de ranger ses affaires dans son porte documents et la fixa d’un regard glacial. « Je n’ai aucune idée de combien de temps j’aurais dû attendre avant que tu n’assumes quoique ce soit. Vas-y Maddy, dis-moi. Combien de personnes savent pour le bébé ? Combien de personnes savent que je suis le père ? » Il parle d’assumer alors qu’ils ne sont même pas capables d’assumer leur nuit ensemble ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Maddy voulut lui répondre mais il fut plus rapide qu’elle.« C’est bien ce que je pensais. » « Tu ne sais rien Sergio ! » Même s’il avait été présent au cours du dernier mois, Sergio n’était pas 24h/24 avec Maddy. La future maman agissait avec précaution, elle avait tout juste annoncé sa grossesse à sa meilleure amie et à sa sœur. Elle préférait attendre avant de l’annoncer à ses parents. Cette étape-là était la plus compliquée, mais bien sûr Sergio n’était pas dans sa famille, il ne pouvait pas la comprendre. Il ne pouvait pas comprendre que la grossesse de Maddy était compliquée, il ne pouvait pas comprendre cette crainte de perdre un énième enfant. Elle faisait cela pour se protéger, peut-être pas de la façon la plus correcte, mais le Gutiérrez n’était pas mieux dans sa façon de faire. Sergio récupéra sa veste et son casque avant d’annoncer. « Je suis peut-être celui qui a plein de défauts, mais j’espère que notre bébé n’héritera pas de ta lâcheté. » Les doigts de Maddy se crispèrent en poing. Elle était profondément blessée par les paroles masculines. « Va te faire foutre Sergio ! » qu’elle hurla alors qu’il prenait la direction de la sortie, comme indifférent à ses propos. Sur le seuil de la porte, il s’arrêta se retournant très lentement avant de la toiser. Un duel de regards commença entre eux, pourtant personne prononça le moindre mot. La déception était pesante dans la pièce. La conversation était rompue entre eux et Maddy n’essaya même pas de le retenir le voyant quitter l’atelier.