| (talia) the secret garden |
| | (#)Sam 22 Jan 2022 - 20:04 | |
| ☾ the secret garden Far from perfect illusion, wait to walk up the island. Double knot into silence I could never fall in line, I can feel the rain this time. Evidence just to plеase me, lie awake, uninspired. It could all be so easy if I could pull out the stitch. Dans le genre tête en l’air Carl se pose là, une journée ne serait pas normale s’il ne perdait pas de vue son téléphone ou son paquet de cigarettes plusieurs fois au cours de celle-ci. Il fait des choses puis il oublie, un rien le distrait et c’est tout aussi valable quand on s’adresse à lui, si Carl a sur le moment la tête ailleurs il y a de grandes chances pour qu’il passe à côté d’un certain nombre d’informations. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, juste une connexion un peu fragile à cette réalité dont il s’échappe dès qu’il le peut pour se raconter d’autres histoires, dans un imaginaire haut en couleurs. Carl n’a jamais eu les pieds sur terre, il est ce garçon dans la lune depuis toujours et enfant, déjà, il possédait d’incroyables capacités de dispersion. Certains pensent qu’il avait dès le départ tout ce qu'il fallait pour devenir ce jeune adulte désaxé et débordant, pour ne pas reprendre les termes plus acérés utilisés contre lui sur les réseaux. Ceux qui le connaissent s’accorderaient à dire qu’il rêve éveillé la plupart du temps et c’est peut-être aussi ce que dirait Talia si on l’interrogeait sur le garçon, car difficile de vivre à ses côtés sans remarquer qu’il se perd très facilement dans ce qu’il dit ou ce qu’il fait, un éparpillement qui n'a jusqu’ici jamais posé problème au sein de sa famille d’accueil. Il faut dire que Talia ne manque pas de tolérance et de patience à l’égard du bonhomme, ce n’est pas vraiment lui rendre service mais ici il est juste Carl, on ne lui connait pas la moindre dérive et on met ses réactions parfois un peu trop intenses sur le compte de sa jeunesse et de sa sensibilité. Ce n’est pas bien difficile de lui trouver des excuses quand on ne soupçonne pas ce qui grouille vraiment en lui, son passé n’est pas inscrit sur son visage et le boulet qu’il traine à sa cheville est invisible pour tous ceux qui ignorent le phénomène l'entourant, autant dire qu’on peut s’imaginer tout un tas de choses à son sujet avant d’effleurer le vrai fond du problème. Et puis Carl n’a pas encore franchi la fameuse ligne rouge qui lui vaudrait la méfiance de Talia ou de son compagnon, c’est ce qui l’a sauvé jusque là mais tout finit toujours par se savoir, il ne pourra pas tellement faire l’étonné le jour où sa vilaine réputation passera la porte de cette maison.
Étourdi Carl l’est encore sacrément aujourd’hui lorsque Talia l’avertit qu’elle passera l’aspirateur dans toute la maison et que sa chambre n’y échappera pas. Il l’entend mais il ne l’écoute pas, trop absorbé à ce moment-là par sa discussion par sms avec son frère qui lui donne des nouvelles d’Irlande et le remercie pour l’argent qu’il leur a envoyé la semaine passée. En guise de réponse Carl s'emploie même à sortir de la maison pour ne pas déranger ses occupants au cas où Keefe viendrait à l’appeler, il n’a pas souvent l’occasion de lui parler et il dispose aussi d’un peu de temps libre alors il plonge entièrement dans ces échanges pour en oublier le reste, discutant avec son jeune frère durant une bonne heure avant de daigner enfin lâcher son téléphone. Quand il regagne la maison après ça il ne peut que remarquer le grand ménage qui y a été fait mais à cet instant ça ne le fait pas encore tiquer, c’est seulement en rejoignant sa chambre que Carl est pris d'un sursaut. Elle n’est pas exactement comme il l’avait quittée une heure plus tôt, sa chaise de bureau a été légèrement déplacée et son tapis manifestement soulevé. Et ça Carl il n’aime pas, mais alors pas du tout. Imaginer que quelqu’un ait pu entrer ici en son absence est déjà une idée dérangeante mais elle l’est encore plus quand il réalise avoir laissé son ordinateur ouvert sur son lit avec ses petits dossiers bien en évidence. Et si Talia avait vu ce qu’elle ne devait surtout pas voir, et si son vilain petit secret n’en était à présent plus un ? Le garçon commence à s’agiter pendant que ses pensées, elles, s’embrasent déjà. Il ne lui en faut alors pas plus pour partir à la recherche de sa maman d’accueil d'un pas affolé à travers la maison. « Talia ? » il lance d’une pièce à une autre sans parvenir à la localiser, la colère grondant en lui comme ça n’était pas arrivé depuis longtemps et quand il se met dans ces états-là c'est un tout autre visage que le garçon peut dévoiler. « TALIA ! » C’est bien son nom qu’il crie en la repérant finalement dans la chambre de Maya, où elle semble poursuivre tout à fait tranquillement son ménage. Carl remarque l’objet du crime dans un coin de la pièce, cet aspirateur qu’il se met aussitôt à maudire même si ça ne rime à rien. « Tu.. t’es entrée dans ma chambre, je le sais. » Le garçon affirme et accuse avant de présenter les choses sous la forme d’une question qui le démange, et dont il détient pourtant la réponse. « Pourquoi t’es entrée dans ma chambre d'abord ? » Il le sait très bien Carl car ça se devine sans mal, il ne peut juste pas se contenter de la version officielle car comme souvent il est tenté d’y voir des raisons cachées, des prétextes dissimulant d’autres intentions. C’est qu’il voit facilement le mal partout et le prouve encore bien. « T’avais pas le droit, je.. j’aime pas qu’on rentre dans ma chambre ! » Alors si, techniquement Talia a tous les droits chez elle, cette chambre est celle qu’il occupe mais elle n’est pas à lui. Si Carl tient autant à sa petite intimité c’est évidemment parce qu’il n’a pas l’esprit tranquille, sa réaction est clairement celle de quelqu'un qui a des choses à cacher et si jamais ça n'était pas encore assez clair il va davantage se trahir avec la suite. « T’as touché à mes affaires ? T’as regardé ou pris des trucs ? J’ai besoin de savoir là. » Il ne lui a sans doute jamais parlé sur ce ton et c’est effectivement la première vraie colère que le garçon pique devant elle, au même titre que sa paranoïa n’était jamais à ce point ressortie dans cette maison. Il ne partait pas trop mal Carl mais il pourrait bien tout gâcher, et tout ça parce qu’il n’a simplement pas écouté quand il aurait dû.
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| | | | (#)Mar 1 Fév 2022 - 20:02 | |
| Même si ça faisait déjà quelques mois que Carl habitait avec eux, Talia se faisait encore à l'idée de partager sa maison avec un parfait inconnu. Il n'était certes plus un inconnu maintenant et ils avaient tous pris leurs marques dans cette nouvelle routine, il était vrai que parfois, elle devait se rappeler que ce n'était pas simplement sa petite famille qui vivait sous ce toit. Qu'il y avait aussi un jeune homme, indépendant, avec sa propre vie et qui n'avait pas vraiment de compte à lui rendre. Elle s'en accommodait très bien. Elle était contente qu'il soit là. Elle ne regrettait pas s'être lancée dans cette aventure. Ça faisait plaisir à Maya aussi. La fillette s'était prise d'affection pour le jeune homme. Carlito. Comme elle aimait tant l'appeler. Talia n'était pas certaine que le surnom soit totalement approuvé par le jeune homme, mais elle ne l'avait jamais entendu reprendre la fillette à ce sujet. Il avait adopté ce nouveau surnom sans broncher. Y répondait sans qu'elle n'ait besoin de se faire prier ou de le répéter outre mesure. Il était très bien avec Maya. S'il y avait bien une chose qu'elle devait retenir de ces derniers mois, c'était bien cela. Le fait qu'il ait rapidement trouvé un équilibre avec Maya. Il avait réussi à gagner sa confiance sans trop de difficultés et elle pouvait facilement voir que Maya était parfaitement. Pour elle, tout ceci s'apparentait ni plus ni moins qu'à une soirée pyjama sans fin puisque son invité ne repartait jamais chez lui. Talia, elle, n'avait rien à reprocher au jeune homme. Elle ne pouvait cependant s'empêcher de le trouver un peu particulier. Elle ne saurait trop dire ce qui lui faisait dire cela. Elle n'arrivait pas forcément à mettre des mots sur ce qui trottait dans sa tête. Elle essayait de se l'expliquer comme elle le pouvait. Ca pouvait être le fait qu'il n'était pas chez lui et que même si elle et Mason avait tout fait pour qu'il se sente comme à la maison, il n'arrivait peut-être pas totalement à lâcher prise. Ou alors, c'était peut-être une question générationnelle, peut-être que malgré elle, elle se faisait vieille et n'était plus vraiment en phase avec les jeunes au début de la vingtaine. Des raisons, elle arrivait à en trouver des dizaines, des plus logiques aux plus farfelues. Elle retenait principalement le fait que ça ne devait pas être la chose la plus aisée de vivre chez de parfaits inconnus et de partager leur quotidien. Ca demandait forcément un certain temps d'adaptation qui devait varier d'une personne à une autre. Mason, lui, était un peu plus critique. Il avait fait ses recherches. Bien plus poussées que Talia. Avait relevé des choses qui ne lui semblaient pas normales. Même s'il ne disait rien à Carl, il n'en était pas de même pour Talia et la Choudhry savait que son cher et tendre gardait tout de même le jeune au pair à l'oeil. Il n'allait pas lui tomber dessus. Ne le coincerait pas dans une pièce pour avoir une conversation entre quatre yeux, mais il était sur ses gardes. Il se montrait un peu moins conciliant aussi. Ce qui ne devait peut-être pas aider Carl à se sentir chez lui. Ce que Talia faisait son possible pour contrecarrer.
Vivre avec un au pair, cela voulait aussi dire respecter son intimité. Cela voulait dire ne pas rentrer de manière intempestive dans certaines pièces de sa propre maison. Talia faisait attention à ne pas empiéter sur les affaires de Carl, elle avait pris l'habitude de la prévenir dès qu'elle allait entrer dans sa salle de bain pour nettoyer. Tout comme elle avait prévenu aujourd'hui qu'elle passerait dans sa chambre dans l'après-midi pour passer l'aspirateur. Elle n'avait pas eu de réponse, cependant, elle n'avait pas pris cela pour de la désapprobation. Elle savait que le jeune homme devait s'absenter, elle profiterait de ce moment pour faire le ménage ce qui permettrait de ne pas le déranger une seule seconde. C'était donc ce qu'elle avait fait. Quand il était sorti, elle avait monté l'aspirateur jusqu'à la chambre, avait fait le tour en moins d'une dizaine de minutes, puis elle avait continué son ménage dans les autres pièces de la maison. Elle n'entend pas Carl qui l'appelle la première fois, la voix du jeune homme étouffée par le bruit de l'aspirateur. Elle l'entend la seconde quand elle éteint la machine et qu'il débarque dans la chambre de Maya. “Oui je suis rentrée. Je t'ai dit que je venais passer l'aspirateur.” Lui répond-elle calmement. Elle ne comprend pas bien où il veut en venir. Elle l'a prévenu avant qu'il sorte, ça ne devrait donc pas être surprise pour lui à ce moment précis. “Je t'ai prévenu, Carl, tu m'as pas répondu, c'est pour ça que je me suis permise de rentrer quand tu es parti. Pour pas te déranger.” Lui explique-t-elle. Pas certaine de comprendre le fond du problème. Ce n'était pas comme si elle ne lui avait pas dit ou qu'elle ne lui avait pas laissé le choix. Il aurait pu lui dire qu'il préférait qu'elle n'entre pas, qu'il passerait l'aspirateur lui-même à un autre moment, elle n'aurait pas insisté. Elle ne comprend donc pas bien son énervement. “J'ai rien touché et je n'ai rien pris non plus. Je suis rentrée, j'ai passé l'aspirateur et je suis ressorti. Ca m'a pris cinq minutes à tout casser, rien de plus.” Continue-t-elle. Elle s'arrête un instant avant de continuer. “T'as pas de raison de t'énerver. Je me serai jamais permise de toucher quoi que ce soit. La prochaine fois, je rentrerai pas si ça te dérange tant que ça. Il y a pas d'obligation, il suffit de me le dire.” Parce qu'elle ne peut pas deviner s'il ne lui répond pas quand elle le prévient. “Je suis désolée d'être entrée si tu voulais pas, ça partait d'une bonne intention.” S'excuse-t-elle tout de même. |
| | | | (#)Lun 7 Fév 2022 - 19:40 | |
| ☾ the secret garden Far from perfect illusion, wait to walk up the island. Double knot into silence I could never fall in line, I can feel the rain this time. Evidence just to plеase me, lie awake, uninspired. It could all be so easy if I could pull out the stitch. Carl déambule de pièce en pièce comme si la vie de quelqu'un était en jeu et cette maison ne lui a jamais paru aussi grande que depuis qu'il y recherche Talia. Il ne décolère après avoir découvert que sa chambre avait été le théâtre d'une intrusion en son absence, rien à faire ça ne passe vraiment pas. D'autres ne l'auraient sans doute pas remarqué mais lui a les yeux partout, en permanence, ses capacités d'observation le bonhomme les a forgées à travers ses différents épisodes obsessionnels puisqu'il se donne toujours un mal fou à faire en sorte que rien ne lui échappe. Alors forcément quand on entre dans ce qu'il considère être sa bulle il ne peut que s'en rendre compte, le moindre objet qui ne serait pas tout à fait à sa place a de quoi attirer son attention comme si le garçon avait photographié la pièce avec ses yeux avant de sortir. Il est comme ça Carl, excessif dans sa façon de faire comme de penser et le voilà parti pour faire tout un drame de ce qui ne devait être à l'origine qu'un simple passage de Talia dans le but d'y faire le ménage. Il lui tombe donc dessus quand il la localise enfin et aussitôt les accusations volent, Carl dévoilant à sa maman d'accueil une facette de lui qu'elle ne lui connaissait pas encore et pas la plus glorieuse. Jusqu'ici on ne peut pas dire qu'il ait beaucoup fait parler de lui entre ces murs mais il y a un début à tout, c'était une question de temps avant qu'il se fasse remarquer ici aussi. « Oui je suis rentrée. Je t'ai dit que je venais passer l'aspirateur. » Il fronce les sourcils en entendant que l'information était apparemment parvenue jusqu'à lui, qu'a-t-il bien pu en faire alors s'il ne l'a pas intégrée ? Carl ne se rappelle pas du tout d'un moment où Talia lui aurait confié son intention de passer l'aspirateur dans sa chambre, ça lui paraît même sortir de nulle part et sur le moment il peine vraiment à la croire. « Je t'ai prévenu, Carl, tu m'as pas répondu, c'est pour ça que je me suis permise de rentrer quand tu es parti. Pour pas te déranger. » Ce ne serait pas la première fois que le garçon aurait été dans la lune au point d'ignorer ce qu'on peut lui dire mais aurait-il vraiment pu passer à côté cette fois, sachant qu'il est habituellement aux aguets dès qu'il est question de sa chambre ? Il ne peut pas traiter Talia de menteuse, elle n'aurait pas d'intérêt à inventer toute cette histoire et pourtant Carl n'arrive pas à se laisser convaincre, son esprit est de toute façon conditionné pour douter dans ces moments-là. De tout, et tout le monde. « Je sais pas quand tu crois me l'avoir dit mais moi je- je m'en souviens pas. Et je serais clairement jamais sorti si j'avais su que tu comptais entrer dans ma chambre ! » Appeler son frère était important pour lui parce qu'il n'obtient pas de ses nouvelles aussi souvent qu'il l'aimerait mais il commence à regretter d'avoir passé ce coup de fil, et même à en vouloir à Keefe d'avoir mal choisi son jour. Le pauvre n'y est pour rien mais cette histoire n'est pas loin de lui retomber dessus.
Talia pensait lui rendre service en choisissant un moment où il ne se trouverait pas dans sa chambre mais Carl aurait à l'inverse préféré superviser la chose, afin de s'assurer qu'elle n'aurait vraiment rien fait d'autre qu'y passer l'aspirateur comme elle dit. Il ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle en a peut-être profité pour regarder ce qu'il ne fallait pas, ce n'est pas comme si son intimité avait déjà été menacée avec elle mais l'idée est là, il est incapable de la garder pour lui et de ne pas la balancer sur un nouveau ton accusateur. « J'ai rien touché et je n'ai rien pris non plus. Je suis rentrée, j'ai passé l'aspirateur et je suis ressorti. Ca m'a pris cinq minutes à tout casser, rien de plus. » Cinq minutes qui auraient quand même pu lui laisser le temps de jeter un œil à ses affaires, pense Carl. Même furtivement, il se dit que ça ne devait pas être infaisable. « J'avais laissé mon ordinateur ouvert sur mon lit et.. vraiment Talia si t'as regardé dedans dis-le moi, je préfère le savoir. » Il se calme un peu, l'énervement laissant place à pas mal de confusion car le bonhomme ne sait plus quoi croire. S'il est aussi convaincu que son ordinateur a pu rendre Talia particulièrement curieuse c'est parce qu'il a eu ce genre de problème avec une famille d'accueil par le passé, c'est d'ailleurs de cette façon que ses vilains secrets avaient été découverts et il est terrorisé à l'idée d'être à nouveau démasqué pour une session qu'il aurait simplement oublié de fermer. Cet ordinateur en révèle bien trop sur lui, Talia ne doit jamais ouvrir les dossiers qui s'y trouvent sous peine de ne plus jamais le voir de la même façon. « T'as pas de raison de t'énerver. Je me serai jamais permise de toucher quoi que ce soit. La prochaine fois, je rentrerai pas si ça te dérange tant que ça. Il y a pas d'obligation, il suffit de me le dire. » Elle est pleine de bonnes intentions Talia, ça s'entend comme ça se voit et il n'y a que lui pour ne pas s'en rendre tout à fait compte. En temps normal Carl est pourtant le premier à dire que sa maman d'accueil est une crème, autour de lui il confie à qui veut bien l'entendre qu'il est merveilleusement bien tombé avec elle mais quand sa paranoïa remonte en flèche ses certitudes ne reposent plus sur grand-chose. « T'aurais pu me laisser passer l'aspirateur, le ménage ça fait aussi partie de mes missions après tout et tu sais que c'est jamais une corvée pour moi ! T'aimes pas quand c'est moi qui m'en charge c'est ça, tu trouves que je m'y prends mal ? » Carl étant en repos aujourd'hui la question n'a même pas dû se poser et Talia n'a de toute façon jamais attendu de lui qu'il prenne entièrement en charge le ménage dans cette maison, jusqu'ici ils se répartissaient les tâches et ça fonctionnait plutôt bien. « Je suis désolée d'être entrée si tu voulais pas, ça partait d'une bonne intention. » Il finit par soupirer avant de laisser lourdement retomber ses bras le long de son corps frêle. Talia insiste et lui commence à se dire qu'il a peut-être, encore, surréagi pour rien. Le problème c'est qu'il n'était pas censé s'emporter d'une telle manière face à elle, que doit-elle penser de lui à présent ? Piquer une crise parce qu'elle a pénétré dans sa chambre sans sa permission est digne d'un caprice de jeune enfant, preuve que Carl ne pète décidément pas des records de maturité. « D'accord.. » souffle-t-il en lançant vers elle quelques regards furtifs, car il est maintenant animé par la peur d'être catalogué pour cette malheureuse réaction qu'il a eue. Carl pourrait s'excuser mais ce n'est pas la première chose qui lui vient à l'esprit après ça, non il y a un autre point que le garçon souhaiterait éclaircir et qui l'inquiète encore beaucoup. « Mais.. t'étais toute seule ? Je veux dire.. personne d'autre n'est entré dans ma chambre pendant que j'étais sorti, hein ? » Il n'était pas ravi d'apprendre que Talia s'y était rendue mais il y a tellement pire, quand il y pense. Dans cette maison Carl ne bénéficie pas forcément de la patience et de la tolérance de tout le monde, alors évidemment ce n'est pas à Maya qu'il fait soudainement allusion et ça Talia ne devrait pas avoir de mal à le saisir.
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| | | | (#)Lun 21 Fév 2022 - 21:54 | |
| D'emblée, il est sur la défensive, Carl. C'est quelque chose que Talia ne comprend pas. Il n'y a pas de grande explication à cette incompréhension. Elle lui a dit qu'elle allait faire un brin de ménage. Elle avait même précisé qu'elle attendrait qu'il soit parti pour passer l'aspirateur dans sa chambre. Elle ne voulait pas le déranger. Tout ce qu'elle souhaitait c'était que cette cohabitation se passe bien. Loin d'elle l'idée de le froisser ou de lui faire croire qu'il est espionné ou toute autre chose pouvant lui traverser l'esprit à l'heure actuelle. Il n'est rien de tout cela. Il semble y avoir eu un malentendu, mais sûrement pas de quoi en faire toute une histoire. Tout du moins, du point de vue de Talia. Carl, lui, ne semble pas voir les choses de la même manière. Il laisse presque Talia sans voix. Elle a l'impression d'avoir commis un délit dans sa propre maison. “Je te l'ai dit une demi-heure avant que tu partes. Je ne savais pas que tu n'avais pas entendu.” Sa porte était ouverte, elle n'a pas eu de réponse négative de sa part et a pensé qu'il s'en fichait. Elle ne serait bien sûre pas rentrée le cas contraire. Elle avait beau être chez elle, elle ne voulait pas que Carl se sente comme un étranger. C'était pour cela qu'elle respectait scrupuleusement son intimité. Elle n'entrait jamais sans frapper, ne mettait pas les pieds dans sa chambre sans l'en informer au préalable. Tout un tas de choses qu'elle ne faisait pas forcément avec sa propre fille, mais qui lui paraissaient essentielles avec le jeune homme pour faire en sorte que tout se passe au mieux. Aujourd'hui, il fallait visiblement se rendre à l'évidence que les précautions qu'elle prenait n'étaient pas suffisantes. Cependant, elle était humaine. Cette cohabitation était encore récente, il était normal qu'il y ait des accros. S'adapter n'était pas forcément facile. Elle espérait donc un peu de compréhension de la part du jeune homme. Après tout, elle n'avait eu pour seul objectif que de faire un peu de ménage, ce qui, dans son esprit à elle, lui aurait fait plaisir.
C'est pour cela qu'elle tente de se justifier. Ou plutôt, c'est pour cela qu'elle lui explique en détails ce dont il a été question, lors de son bref passage dans la chambre. Rien de sorcier. Même en détaillant, il n'y a pas grand-chose à dire. Elle ne va pas inventer. Elle ne va pas mentir non plus, lui dire qu'elle a touché son ordinateur ou quoi que ce soit, pour lui donner une bonne raison d'être contrarié. La contrariété n'a vraiment pas sa place ici, mais elle n'est pas dans la tête de Carl. Elle ne sait pas ce qui lui traverse l'esprit à ce moment précis. Elle a des difficultés à le cerner. Il n'est pas du genre à beaucoup s'ouvrir. Pas avec elle en tout cas. Elle le dit discret. Mason dirait secret. Elle met ça sur le compte de la timidité, bien qu'elle n'ait pas l'impression que ce soit réellement le problème. Elle se dit simplement que faire sa place dans une famille qui n'est pas la sienne ne doit pas être facile. Elle essaye de se mettre dans ses baskets. Elle essaye réellement de le comprendre, mais ce n'est pas si simple. “J'ai pas regardé ton ordinateur, Carl. Je te le promets.” Ce n'étaient pas des paroles en l'air et même s'il ne la connaissait pas encore énormément, elle espérait qu'il ait au moins pu cerner qu'elle n'était pas du genre à mentir, encore moins dans ce genre de situations où, à ses yeux, l'honnêteté est ce qu'il y a de plus important. Elle a l'impression d'être sur la bonne voie quand il se calme un peu, l'énervement se dissipant doucement. Elle ne voit cependant pas la confusion venir le remplacer. Elle a du mal à suivre son raisonnement. Bien que faire le ménage soit une des tâches dont il est censé se charger, elle n'est pas comme ça, Talia. Elle n'a pas grandi avec des gens faisant le ménage à sa place et chez elle, elle a bien du mal à laisser Carl se charger de ça tout seul. Non pas parce qu'elle n'aime pas qu'il le fasse ou parce qu'elle ne le trouve pas assez compétent. Simplement parce que ça ne lui semble pas correct. C'est sa maison à elle et il lui semble normal de contribuer à son entretien. “Ca a rien à voir avec ça. J'ai vraiment rien à redire sur ta manière de faire le ménage. Au pair ou pas, ça me semble pas normal de te laisser faire tout ça tout le temps. Tu fais déjà suffisamment avec Maya. On vit ensemble, ça me parait logique que tout le monde contribue.” Lui explique-t-elle simplement avant d'ajouter. “Si je fais la maison entière, je ne me vois pas ne pas te proposer de faire ta chambre aussi.” Ca semblait logique. Ca l'était pour elle, en tout cas. Elle espérait que ce le soit aussi pour le jeune irlandais. Au cas où elle ne l'était pas, elle rajoute une couche d'excuse comme pour lui prouver qu'elle est réellement de bonne foi, s'il en doutait. Elle sait qu'elle n'a pas réellement à s'excuser puisqu'elle n'a rien fait de mal, mais elle a le sentiment que Carl a besoin de l'entendre. Il acquiesce et elle ne sait pas vraiment s'il le fait pour lui faire plaisir ou s'il passe réellement à autre chose, acceptant le fait qu'il s'agit d'un pur malentendu et qu'elle n'a absolument pas fouillé quoi que ce soit dans la pièce. Elle s'apprête à tourner les talons pour ramasser l'aspirateur et continuer ce qu'elle était en train de faire avant cette interruption, mais Carl reprend la parole, ses doutes reprenant le dessus sur la conversation. “J'étais seule. Mason est au bureau et Maya, tu la connais suffisamment pour savoir que quand ça parle de ménage, elle fait tout son possible pour rester aussi loin que possible.” déclare-t-elle, laissant échapper un petit rire pour détendre l'atmosphère, bien qu'il n'y ait pas un mensonge dans ce qu'elle vient de dire. “Qu'est-ce qui t'inquiète tant ?” demande-t-elle du bout des lèvres. Elle savait qu'elle marchait sur des oeufs, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de poser la question. “Je comprends que tu puisse vouloir qu'on respecte ton intimité, c'est normal, mais j'ai l'impression que t'avais peur que je vois quelque chose. J'ai pas à m'inquiéter ? Rassure moi.” Continue-t-elle. Elle ne voulait pas insister, mais en même temps, ils vivaient sous le même toit et il s'occupait de sa fille, elle s'estimait donc en droit de savoir s'il cachait quelque chose d'important. |
| | | | (#)Sam 26 Fév 2022 - 21:34 | |
| ☾ the secret garden Far from perfect illusion, wait to walk up the island. Double knot into silence I could never fall in line, I can feel the rain this time. Evidence just to plеase me, lie awake, uninspired. It could all be so easy if I could pull out the stitch. L’impression d’avoir été trahi par quelqu’un en qui il fondait une confiance aveugle, c’est à peu de choses près ce que Carl ressent au plus profond de lui avec toute l’excessivité dont le garçon peut (encore) faire preuve. Talia n’a fait qu’entrer dans sa chambre mais cette intrusion le bonhomme la perçoit comme une véritable violation, c'est le dernier endroit à investir en son absence et jusqu’à il y a encore quelques heures Carl pensait que les choses étaient claires à ce propos. Elles étaient en tout cas censées l’être, mais a-t-il déjà clairement fait savoir qu’il refusait que quiconque puisse entrer dans cette chambre sans son autorisation ? Et a-t-il surtout le droit d’imposer ça alors qu’il n’est même pas ici chez lui ? Talia est bien calme pour quelqu’un à qui on reproche d’avoir pénétré dans une pièce de sa propre maison, alors qu’elle reste bien évidemment libre d’y aller et venir comme elle le souhaite. N’en déplaise à Carl et à la grande paranoïa de ce dernier, quand sa maman d’accueil passe l’aspirateur dans toute la maison il semble bien normal que sa chambre n’y échappe pas et peut-être qu’il devrait d’ailleurs en tirer une première leçon : celle de toujours considérer ce risque à l’avenir avant de sortir en planquant tout ce qu’il possède de compromettant. Car c’est aussi son tort de croire que cette chambre est un territoire protégé où il peut s’adonner à ses petites pratiques sans s’inquiéter de rien, alors qu’il n’y a qu’une porte entre le monde qu'il entretient dans cette chambre et le monde extérieur, la barrière entre les deux est même si mince que n’importe qui peut finalement l’enjamber. Le plus difficile à admettre pour Carl est certainement le fait qu’il a été prévenu par Talia mais n’a vraisemblablement pas compris la chose sur le moment. « Je te l'ai dit une demi-heure avant que tu partes. Je ne savais pas que tu n'avais pas entendu. » Il devait être une fois de plus dans la lune et cette information l’a contourné, ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas non plus la dernière. S’il ouvrait davantage ses oreilles Carl s’éviterait bien des complications mais sa concentration n’a jamais tenu à rien, puisque le bonhomme n’est pas toujours pleinement ancré dans cette réalité il n’est pas difficile de le perdre en route. Lui veut pourtant croire qu’il aurait capté l’information si elle lui était parvenue aussi clairement que Talia le dit, Carl a beau se sentir perdu et douter de cette version de l’histoire qu’on lui présente ça ne l’empêche pas de trouver aussi en lui un soupçon de mauvaise foi. « Tu l’as peut-être pas dit assez fort.. » il réplique en triturant ses manches, préférant encore penser que les torts ne sont pas les siens parce qu’il ne conçoit pas d’avoir laissé filé une info aussi importante, uniquement parce qu’il devait encore s’abrutir avec ses jeux vidéo au moment où Talia s’est adressée à lui. À deux doigts de blâmer son bon vieux GTA et ses missions beaucoup trop prenantes, même s'il refuse aussi d’admettre le rapport obsessionnel et malsain qu’il entretient avec ces jeux, sans grande surprise.
Il est aussi toujours le premier pour se raconter de folles histoires et pour s’imaginer qu'une conspiration a vu le jour contre lui. Talia qui se rend dans sa chambre simplement dans le but d'y faire le ménage le garçon n'y croit pas, peut-être parce que cette justification lui paraît trop facile et qu'il aime voir des complots partout. Jusqu'ici tout se passait presque trop bien et il ne peut pas s'empêcher de trouver ça louche avec le recul, comme si Talia avait attendu le moment opportun pour enquêter sur son compte et s'était avant ça assurée de le mettre en confiance afin qu'il ne voit rien venir. C'est farfelu mais finalement à l'image des idées qu'il se fait en permanence, Talia ne lui ayant pourtant pas donné de raison avant aujourd'hui de la croire du mauvais côté. D'autres mamans d'accueil auraient d'ailleurs déjà perdu patience face aux accusations délirantes et infondées du bonhomme mais pas elle, ce qui ne veut pas pour autant dire que sa petite crise ne l'a pas refroidie. Talia n'en montre simplement rien, répondant une fois de plus très calmement aux insinuations du bonhomme. « J'ai pas regardé ton ordinateur, Carl. Je te le promets. » Une promesse, c'est bien censé vouloir dire quelque chose. Carl est troublé à cet instant parce qu'il aimerait qu'on puisse le croire si c'était lui qui revendiquait son innocence, il serait même blessé que Talia puisse un jour douter de lui comme il est en train de le faire avec elle alors est-ce qu'il ne serait pas plus raisonnable de lui laisser le bénéfice du doute, tout compte fait, il se le demande. C'est même un comble qu'il puisse si facilement remettre en question la bonne foi d'une personne qui a toujours été d'une bienveillance rare avec lui, et qu'il ne se rende même pas compte qu'en comparaison certaines personnes de son entourage le manipulent et se jouent de lui, comme quoi Carl ne voit jamais le mal là où il se situe réellement. « Bon.. d’accord. » il souffle à demi-mot tout en baissant les yeux, une façon de lui dire qu'il accepte de la croire même s'il se sent très piteux d'avoir pensé de Talia qu'elle pouvait avoir délibérément fouillé dans son ordinateur. Il y croyait dur comme fer il y a quelques minutes encore et à présent Carl trouve cette idée absurde, il s'agirait de savoir ce qu'il veut. Mais cette histoire révèle peut-être bien aussi la crainte de ne pas être à la hauteur en tant qu'au pair, car le garçon accepte difficilement le fait que Talia se soit chargée du ménage sans lui aujourd'hui. Passer l'aspirateur il en est parfaitement capable et il l'a d'ailleurs déjà fait, mais après avoir douté des intentions de sa maman d'accueil voilà qu'il se met à douter de la qualité de son travail, à propos duquel Talia ne l'a pourtant jamais rappelé à l'ordre. Si elle n'a rien à redire à son sujet alors pourquoi le faire à sa place, il s'interroge et c'est à croire qu'il regrette le temps où ses familles d'accueil l'exploitaient complètement. « Ca a rien à voir avec ça. J'ai vraiment rien à redire sur ta manière de faire le ménage. Au pair ou pas, ça me semble pas normal de te laisser faire tout ça tout le temps. Tu fais déjà suffisamment avec Maya. On vit ensemble, ça me parait logique que tout le monde contribue. » C'est même ce que stipule clairement le contrat que Carl a signé, en aucun cas un jeune au pair n'est censé se charger intégralement des tâches ménagères car son rôle consiste avant tout à s'occuper d'enfants. Ce n'est pas un manque de confiance ou la preuve que Talia est mécontente de lui, et pour ça il peut certainement aussi la croire. « Si je fais la maison entière, je ne me vois pas ne pas te proposer de faire ta chambre aussi. » Non seulement ça se tient, mais en plus Carl aurait forcément trouvé un autre moyen de s'inquiéter si Talia s'était occupée de toutes les pièces sauf celle-ci. Il se serait demandé ce que ça cachait et sa paranoïa ne s'en serait pas mieux portée, au contraire.
Alors tout doucement Carl se fait une raison, la discussion pourrait s'arrêter là mais c'est sans compter ces doutes qui l'assaillent à nouveau, cette fois au sujet du compagnon de Talia auquel il fait référence sans pour autant oser le nommer. Il a le plus grand mal à prononcer son nom depuis que Mason semble l'avoir dans son collimateur, peut-être qu'il se fait des idées pour ça aussi mais Carl a eu un paquet de détracteurs dans sa vie, il sait encore reconnaitre la méfiance dans un regard. « J'étais seule. Mason est au bureau et Maya, tu la connais suffisamment pour savoir que quand ça parle de ménage, elle fait tout son possible pour rester aussi loin que possible. » La tentative d'humour de Talia a au moins pour effet d'arracher un léger sourire au garçon, même s'il en faudra un peu plus pour le tranquilliser. « Qu'est-ce qui t'inquiète tant ? » Et là, c'est le drame. Cette question enclenche un début de panique en lui, Talia pourrait se douter de quelque chose et Carl n'est pas certain de pouvoir lui répondre honnêtement sans risquer de mettre à mal la survie de son vilain secret. « Rien, rien ! Il se passe rien et tout va bien Talia, faut me croire. » L’affolement dans sa voix le trahit pourtant déjà et ce ne sont pas les prochains mots de sa maman d'accueil qui risquent de le rendre plus serein. « Je comprends que tu puisse vouloir qu'on respecte ton intimité, c'est normal, mais j'ai l'impression que t'avais peur que je vois quelque chose. J'ai pas à m'inquiéter ? Rassure moi. » Si elle dit ça c'est peut-être parce qu'elle s'inquiète déjà, quant au fait de la rassurer Carl ne le pourra qu'en lui mentant, il le sait très bien. Il n'y a rien de rassurant dans la vie qu'il mène en secret, elle le saurait si elle connaissait son passé et s'il continue de réagir comme il le fait il y a des chances que la curiosité pousse Talia à se renseigner un peu plus sur son compte. Là est sa plus grande crainte, il n'a aucune envie que ses déboires le poursuivent jusqu'ici parce qu'il s'agit du dernier endroit où sa tranquillité est à peu près garantie et où il peut être simplement Carl, et pas Carlito le weirdo. « Quelque chose comme.. quoi ? » il questionne d’une voix tremblante alors qu'il semble évident que Carl n'a pas la conscience tranquille, si c'était le cas il ne serait pas aussi agité face à l'évolution de cet échange. « Je me drogue pas hein Talia, si c’est à ça que tu penses ! C’est pas du tout ça que je trafique sur mon ordi, c’est.. » Sans qu'on ne sache pourquoi c'est la première chose à laquelle il pense et dont il choisit de se défendre, car aussi étrange que cela puisse paraître Carl n'a jamais touché à ces choses-là malgré toutes les addictions qu'il possède déjà et son côté influençable qui aurait pu permettre à n'importe qui de l'entrainer là-dedans. « juste que je stocke beaucoup de choses dessus et bon c’est vraiment le bazar, je veux pas que tu penses que je suis un garçon désordonné. » Ce qu'il est en l'occurrence c'est un menteur et le regard confus de Talia est assez parlant, elle doit avoir du mal à gober ce qu'il raconte car un simple désordre n'aurait pas de raison de le mettre dans un tel état. « Okay c’est pas tout à fait vrai. » il consent finalement à admettre, refusant de lui mentir aussi honteusement même si la vérité est encore loin d'être restituée. « J’admets qu’il y a des choses que j’ai pas trop envie de te montrer mais s’te plait t’imagine pas que je suis bizarre, beaucoup trop de gens le pensent déjà. » Mais enfin, pourquoi diable se dire une telle chose ? Ce n'est pas comme si son comportement avait de quoi laisser songeur depuis tout à l'heure, non, pensez-vous.. Bien sûr que Talia est en droit de trouver qu'il agit bizarrement, le simple fait que cette discussion ait lieu l'autorise déjà à se poser des questions. « Je cache rien de grave dans mon jardin secret, d’accord y’a beaucoup de photos dedans mais c’est pas interdit d’en avoir si ? » Non, sauf quand il s’agit de photos volées d’anciennes proies dont Carl n’a jamais pu se défaire, car là tout de suite l'existence de ces photos paraît bien moins anodine. Il dispose même d'un dossier au nom de chacune, le genre de collection qui ne doit jamais tomber entre les mains de Talia sous peine d'anéantir son image aux yeux de celle-ci. « Je sais que Mason se pose des questions sur moi, ça se voit dans ses yeux quand il me regarde. Mais toi tu.. t’as confiance en moi pas vrai ? » Il a besoin de l'entendre parce qu'il veut être sûr que Talia n'a aucune crainte quand elle lui confie Maya, il ne veut pas qu'elle ait la boule au ventre la prochaine fois qu'il ira la chercher à l'école ou qu'il se retrouvera seul avec la fillette.
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| | | | (#)Dim 6 Mar 2022 - 17:28 | |
| Elle a l'impression que Carl a repris le dessus sur ses émotions. Qu'il est parvenu à comprendre qu'elle n'était pas venue dans sa chambre en son absence pour fouiller ou pour l'espionner. Elle va même jusqu'à penser que le sujet est clos quand il acquiesce alors qu'elle lui promet n'avoir rien regardé sur son ordinateur. A dire vrai, elle n'avait même pas vu qu'il était en évidence dans la chambre, encore moins qu'il était allumé et qu'en un petit clic elle aurait pu avoir accès à des dizaines d'informations le concernant. Elle n'avait pas remarqué parce qu'elle n'était pas rentrée dans la chambre dans ce but. Elle était entrée pour passer l'aspirateur, c'était ce qu'elle avait fait. Ni plus, ni moins. Elle était curieuse, Talia. Il ne fallait pas le nier pour autant. Cependant, elle ne faisait pas partie de ces gens qui souffraient d'une curiosité maladive. Elle ne faisait pas non plus partie de ces gens qui avaient besoin de tout savoir sur tout ou tout le monde. Elle acceptait donc que Carl est son jardin secret. Certes, elle trouvait cela un peu étrange qu'il parle si peu de lui. Qu'il ne partage que quelques détails de sa vie avec eux, mais elle le comprenait aussi et mettait principalement cela sur le dos d'une certaine timidité. Peut-être qu'elle se trompait. Peut-être qu'elle était naïve et qu'elle ne voyait pas que c'était bien plus profond que cela. C'était possible. Elle ne balayait pas complètement cette possibilité là, mais elle laissait au jeune homme le loisir de se dévoiler à son rythme. Loin d'elle l'idée de le mettre mal à l'aise d'une quelconque façon. Et c'est peut-être à ce moment précis qu'elle dit ce qu'elle n'aurait pas dû dire puisque c'est au moment où elle demande à Carl ce qui l'inquiète tant qu'il s'agite de nouveau. Une fois de plus, elle ne comprend pas sa réaction. Elle demande nonchalamment. Il n'y a pas de jugement. Elle ne s'est pas mise dans la tête de lui tirer les vers du nez ou que ce soit. Elle demande, simplement. A en croire la réaction du jeune homme, elle n'aurait pas dû. “Je te crois, Carl. T'énerve pas, c'était juste une question comme ça.” Lui répond-elle. Pas vraiment certaine que cela soit suffisant. Elle tente de se justifier. Une nouvelle erreur de sa part, sans doute, mais d'un autre côté, elle a besoin de savoir. Elle ne sait d'ailleurs pas vraiment ce qu'elle voulait dire par là. Elle parlait d'une manière générale plus qu'autre chose. Elle ne se fait pas d'idée, ne se pose pas de questions à son sujet. Elle aurait pu dire cette phrase dans sa tête, n'attendant pas de réponse en particulier. Cependant, elle ne peut s'empêcher de remarquer que la question semble le déranger. Sa voix est tremblante quand il lui répond par une nouvelle question. Si elle pouvait revenir quelques secondes en arrière, elle tournerait sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Elle retirerait sa question et passerait à autre chose.
Cependant, ce n'était pas possible. Il était trop tard. Elle soupire doucement avant de prendre la parole. “Je sais pas, Carl. J'ai dit ça comme ça. J'aurai dû me taire. Oublie ma question.” Lui répond-elle. Elle ne veut pas envenimer la situation. Elle ne veut pas qu'il monte en pression. Si elle avait su, elle se serait contentée de s'excuser pour l'aspirateur et elle serait retournée vaquer à ses occupations. Elle se serait évitée cette discussion qui semblait mettre le jeune homme mal à l'aise. Quand il reprend la parole, c'est un peu confus, comme s'il changeait d'avis en plein milieu de ce qu'il était en train de raconter. “Carl … T'as pas à te justifier. Je sais bien que tu ne te drogues pas et je me fiche de ce qu'il y a sur ton ordinateur tant que c'est pas illégal.” Elle ne veut pas qu'il ait des ennuis qui pourraient venir se répercuter sur elle. Pour le reste, elle s'en fichait. Réellement. Ce n'étaient pas des paroles en l'air. Elle l'avait dit, elle respectait son intimité. Il était libre de faire ce qu'il voulait faire. Tant que tout restait légal, et n'allait pas poser de problème, elle n'avait pas de raison de s'inquiéter. Encore moins de raison d'intervenir et de lui faire la morale. “C'est pas interdit d'avoir des photos et je comprends totalement que tu aies un jardin secret dont t'as pas envie de parler. T'es pas mon fils, j'ai pas à contrôler ce que tu fais ou quoi.” Lui répond-elle. Espérant que cela suffira à dissiper ses doutes quant à ses intentions. Elle ne sait pas trop quoi lui dire de plus pour le calmer. Elle ne le connaît pas si bien que cela finalement. Pourtant, elle ne s'est jamais montrée intrusive. N'a jamais posé des dizaines de questions s'il n'était pas disposé à parler et s'ouvrir un peu. Elle espérait qu'il se rappelle de cela. Elle ne pouvait pas faire beaucoup plus. Tout comme elle commençait à manquer d'arguments pour calmer les doutes de Mason quant au jeune homme. Il n'était pas son plus grand fan. Il avait l'impression qu'il ne disait pas tout et que quelque chose ne collait pas. Il ne savait dire quoi et Talia faisait tout pour lui faire comprendre qu'il se montait la tête sans raison. Cependant, cette charge ne devait pas lui revenir à elle seule. Elle avait beau user et abuser de dizaines d'arguments pour prouver à son cher et tendre qu'il se trompait au sujet de Carl, si le jeune homme n'y mettait pas du sien, elle ne pouvait malheureusement pas faire beaucoup plus. Il fallait être deux dans cette histoire pour que cela fonctionne. “J'ai confiance en toi et je fais de mon mieux pour que Mason te fasse confiance lui aussi, mais je peux pas faire ça toute seule et quand tu agis de la sorte ça devient compliqué. Tu comprends ?” Lui répond-elle. Elle ne veut pas le vexer, ni même envenimer la situation, mais elle est obligée de lui dire ça. Elle est obligée de lui faire comprendre qu'il faut qu'il fasse des efforts de son côté. “Mason est un peu plus compliqué à convaincre que moi, mais c'est parce qu'il pense avant tout à Maya. C'est un papa poule, c'est dans sa nature. Ca veut pas dire qu'il doutera toujours de toi, mais il faut que tu m'aides aussi, tu peux pas t'énerver comme aujourd'hui pour des choses aussi futiles.” Ajoute-t-elle. Elle reste aussi bienveillante que possible, parce qu'elle ne sait pas faire autrement et qu'elle ne voudrait pas qu'il se braque. |
| | | | (#)Dim 20 Mar 2022 - 14:22 | |
| ☾ the secret garden Far from perfect illusion, wait to walk up the island. Double knot into silence I could never fall in line, I can feel the rain this time. Evidence just to plеase me, lie awake, uninspired. It could all be so easy if I could pull out the stitch. Des flashbacks de son expérience télévisuelle lui reviennent, le genre de souvenirs que Carl aurait préféré garder enfouis en lui et lui laissant toujours un arrière-goût amer. La cohabitation avec les autres candidats était compliquée au manoir, l’ambiance y était même suffocante par moment car à l’époque, déjà, les réactions du bonhomme ne faisaient pas l’unanimité. Carl trainait sa bonne vieille paranoïa un peu partout comme lorsqu’il s’imaginait que ses camarades s’amusaient à fouiller dans ses affaires dès qu’il avait le malheur de quitter son dortoir, et cette crainte prêtait plutôt à sourire sachant qu’à côté il n’hésitait pas à piller la boite aux lettres de sa crush pour s’assurer qu’elle ne recevait pas de mots d’amour d’autres candidats. Il a toujours été ce garçon paradoxal fermement attaché à son intimité mais s’invitant aisément dans celle d’autrui, le genre à faire aux autres ce qu’il ne voudrait surtout pas qu’on lui fasse. Aujourd'hui encore Carl ne supporte pas l’idée que l’on puisse entrer dans sa chambre lorsqu’il n’y est pas, mais se met-il parfois à la place de ces filles qu’il stalke ? Non, bien sûr, et même si la plupart ne l’apprendront jamais en soi ce n’est pas moins grave. C’est le genre d’éléments que Talia pourrait découvrir si elle mettait un jour son nez dans l’ordinateur du bonhomme et c’est la raison pour laquelle Carl se montre si nerveux quand sa maman d’accueil lui demande ce qui peut bien l’inquiéter autant. Car évidemment il ne peut rien lui dire, il n’a pas le droit de se trahir là-dessus et de faire tomber le voile dissimulant son honteux secret dès les premiers soupçons pesant sur lui. Que penserait-elle du garçon s’il ouvrait devant elle les fameux dossiers conservés sur son bureau tels des trésors ? Elle prendrait sans doute peur, peut-être même qu’elle lui demanderait de quitter les lieux sur le champ et Carl ne sait pas ce qu’il deviendrait s’il perdait à la fois la confiance de Talia et son rôle d’au pair. Il s’est attaché à cette famille, il aime s’occuper de Maya et la voir grandir alors la chute serait pour lui vertigineuse, et sacrément douloureuse. Pour conserver son secret il est obligé de mentir, encore et toujours, même si ça lui coûte quand il s’agit de Talia avec laquelle il préfèrerait être honnête. Et le plus triste ce n’est pas tellement ces bobards qu’il peut sortir et qui sonnent un peu faux parfois, non, le plus triste c’est surtout qu’elle le croit et qu’elle s’imagine que Carl a juste tendance à surréagir pour tout et rien. Du moins pour l’instant, parce qu’il ne se rend pas du tout service en faisant ce genre de scènes et à force le vase risque de se remplir jusqu’au jour où il débordera. Il déborde toujours. « Je te crois, Carl. T'énerve pas, c'était juste une question comme ça. » Elle ne pensait pas à mal et il devrait le savoir, Talia est de toute façon en droit de s’interroger quand son attitude est celle-là. Il agit comme quelqu’un qui aurait quelque chose à cacher, qu’il ne s’étonne pas d’éveiller la curiosité autour de lui. « J’suis pas énervé. » il rétorque en remuant la tête mais il pourrait plutôt dire qu’il ne l’est plus, car c’est bel et bien une crise de colère que le bonhomme a manifesté un peu plus tôt. Il ne s’est pas seulement énervé, il s’est emporté contre Talia et ça ne lui était jamais arrivé avant ça. C’est donc une première et mieux vaut pour lui que ça ne se reproduise pas, même s'il convient de se demander si Carl n'a pas franchi aujourd’hui un seuil pouvant être le premier point d’une dangereuse escalade.
Mais alors, qu’est-ce qu’il pourrait bien cacher d’après Talia ? Cette question le terrifie quand il la pose car elle pourrait formuler de nombreuses réponses, et la plupart ont de grandes chances de lui faire mal au cœur. « Je sais pas, Carl. J'ai dit ça comme ça. J'aurai dû me taire. Oublie ma question. » C’est difficile à oublier, il s’en montre d’ailleurs incapable en se défendant aussitôt contre des accusations que Talia n’a jamais émises. Il doit être le seul à penser à la drogue à ce moment-là mais il s’imagine qu’à son âge beaucoup de jeunes en consomment et que Talia pourrait très bien penser qu’il trempe là-dedans, lui aussi. Ça tombe comme un cheveu sur la soupe et dans un sens il cherche peut-être aussi à détourner l’attention du vrai problème, cette autre addiction bel et bien réelle et pas forcément moins néfaste. « Carl … T'as pas à te justifier. Je sais bien que tu ne te drogues pas et je me fiche de ce qu'il y a sur ton ordinateur tant que c'est pas illégal. » Ce dernier terme le fait légèrement grimacer et pour cause, Carl s’est demandé de nombreuses fois si ses pratiques pourraient un jour le conduire en prison. La question a déjà fait débat par le passé, notamment dans les médias suite à l’explosion du phénomène l’entourant mais le simple fait d’y penser aujourd’hui lui donne atrocement mal au ventre. Il fait donc comme si tout allait bien, une fois de plus, alors que son regard et l’intonation de sa voix le traduisent assez mal. « Non non non, t’en fais pas. » Carl se fait violence pour arrêter de trembler mais intérieurement la pression n’est toujours pas redescendue, le garçon angoisse à l’idée de voir cette discussion se retourner complètement contre lui et la panique entraine toujours de brefs élans d’honnêteté chez lui. Il admet l’existence de photos mais n’en dit pas tellement plus, il laisse même planer bien volontiers le mystère car Talia ne doit surtout pas savoir que ces photos ne devraient pas être en sa possession parce qu’elles ont toutes été prises à l’insu des jeunes femmes figurant dessus. « C'est pas interdit d'avoir des photos et je comprends totalement que tu aies un jardin secret dont t'as pas envie de parler. T'es pas mon fils, j'ai pas à contrôler ce que tu fais ou quoi. » Carl ne risque pas de cracher sur cette liberté qu’elle lui accorde mais il se sent quand même un peu minable à cet instant, conscient de ne pas mériter la confiance de Talia quand il lui ment ouvertement. Il a tellement peur de la décevoir, au moins autant qu’il a peur de Mason et des doutes de celui-ci. Le compagnon de Talia n’a jamais caché son scepticisme à son égard et Carl ne peut pas vivre paisiblement en sachant que Mason a potentiellement une dent contre lui parce qu’il n’y a peut-être qu’un pas, à partir de là, pour qu’il s’intéresse de près à sa vie et à son passé. « J'ai confiance en toi et je fais de mon mieux pour que Mason te fasse confiance lui aussi, mais je peux pas faire ça toute seule et quand tu agis de la sorte ça devient compliqué. Tu comprends ? » « Je crois oui. » Il hoche doucement la tête même si ça l’attriste d’entendre qu’elle a du mal à plaider sa cause quand il réagit intensément. Le garçon compte sûrement un peu trop sur la protection de Talia face à Mason, ce qui n’est pas sans lui rappeler le temps où il attendait de sa mère qu’elle intervienne pour le sauver des griffes de son beau-père, ce qu’elle n’a jamais fait. « Mason est un peu plus compliqué à convaincre que moi, mais c'est parce qu'il pense avant tout à Maya. C'est un papa poule, c'est dans sa nature. Ca veut pas dire qu'il doutera toujours de toi, mais il faut que tu m'aides aussi, tu peux pas t'énerver comme aujourd'hui pour des choses aussi futiles. » Cette fois Carl grimace beaucoup plus franchement parce qu’il a soudainement très peur de comprendre où Talia veut en venir. « Il s’imagine quoi, que.. Maya est pas en sécurité avec moi ? Parce que moi aussi je pense à elle, je te jure que je fais toujours très attention quand elle est avec moi ! » Et au moins pour ça le garçon dit vrai puisqu’il est effectivement un au pair très prévenant avec la petite Maya, alors ça le blesserait qu’on puisse penser le contraire. Néanmoins Talia a raison de souligner qu’il ne peut pas faire une montagne de si peu de choses, c’est toujours après coup que Carl réalise qu’il en a encore beaucoup trop fait car sur le moment il ne contrôle rien de tout ça. « Je suis désolé, c’était ridicule comme réaction.. » Un sentiment de honte s’empare de lui tandis qu’il s’échoue sur le bord du lit de la fillette, c’est l’un de ces moments où Carl peut enfin redescendre même si l’impression de s’être donné en spectacle est très difficile à endosser après ça. « Je veux pas donner plus de raisons à Mason de douter de moi alors.. je peux essayer de faire quelques efforts. » La conviction n’est pas flagrante dans sa voix mais l’intention est là, il reste toutefois prudent en disant bien qu’il essaiera, histoire que ça ne l’engage pas non plus totalement. « Mais Talia faut que je t’avoue un truc et.. j’ai vraiment peur que tu me disputes. » Son regard remonte vers elle avec appréhension, c'est peut-être une erreur de lui en parler aujourd'hui et après tout ça mais c’est au moins une vérité qu’il lui doit au milieu de tous ces mensonges. « C’est grave si j’ai.. hum.. amené quelqu’un à la maison l’autre fois ? » Le bonhomme se racle la gorge tout en tirant nerveusement sur les manches de son sweat. « Une fille, enfin non, c’est une amie ou presque mais.. va pas t’imaginer des trucs surtout ! » Il ne manquerait plus que Talia se mette en tête qu’il ramène des filles à la maison pour faire des choses peu catholiques dans sa chambre. Il n’a jamais été intime de cette façon avec qui que ce soit mais ça elle ne le devine peut-être pas, et il ne risque pas de s’en vanter. « Comme je sais pas si j’ai le droit d’inviter quelqu’un en votre absence je préfère t’en parler, mais je comprendrais que ça te pose problème. » Même quand il se veut honnête Carl ne l’est pas entièrement, car il n’a pas vraiment invité une amie comme il le prétend. C’est juste plus simple que d’admettre qu’il se fait livrer à manger en douce parce qu’il a survendu au départ ses capacités à faire la cuisine. Encore une chose qu’il ne voudrait pas que Talia apprenne, la liste n’en finit décidément pas de s’allonger. « Tu peux juste ne rien dire à Mason s’il te plait ? Lui j’ai peur que ça lui plaise vraiment pas. » Carl se dit que le compagnon de Talia aurait peut-être plus vite fait de voir cette invitation d’un mauvais œil comme il doute déjà de lui, alors il préfère éviter d’aggraver son cas même si Mason aurait tout autant le droit de savoir qui va et vient chez lui.
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| | | | (#)Lun 4 Avr 2022 - 21:29 | |
| La conversation aurait pu être finie depuis bien longtemps. Pour elle, tout du moins. Elle ne cherchait pas plus d'explications quant à l'attitude de Carl. Elle n'était pas là pour le réprimander non plus ou éveiller de quelconque doutes dont elle ne comprenait même pas l'origine. Il y avait eu un malentendu. Chacun avait fait valoir ses intérêts, il n'y avait rien de plus à ajouter. En théorie. En pratique, elle avait du mal à comprendre l'attitude de Carl. Du mal à comprendre pourquoi il se plaçait automatiquement dans une position défensive. Pourquoi il avait besoin de se justifier alors qu'elle ne lui demandait absolument rien. Elle aurait pu reprendre son ménage il y avait bien cinq minutes de cela, pourtant l'aspirateur était toujours éteint à côté d'elle, et la discussion avait petit à petit dévié de l'objet principal. Elle ne savait pas comment rassurer le jeune homme. Elle ne savait pas non plus comment lui faire comprendre qu'elle était honnête avec lui, qu'elle n'avait aucune arrière pensée et que lorsqu'elle disait qu'il n'y avait pas de problème, il n'y en avait vraiment pas. Elle s'en voudrait presque des questions qui faisaient petit à petit irruption dans sa tête. Elle aurait aimé que le débat soit clos. Elle n'avait pas voulu lancer Carl vers cette pente qui semblait soudain si glissante. Loin d'elle l'idée de le placer dans une position inconfortable. Elle voulait qu'il se sente à l'aise chez eux, elle ne voulait pas qu'il se sente fliqué ou observer. Il ne l'était pas, c'était ce qu'elle voulait lui faire comprendre. C'était ce qu'elle voulait dire quand elle lui dit qu'elle se fichait bien de ce qu'il pouvait faire sur son ordinateur tant que cela restait légal. C'était autant pour son bien à elle que pour son bien à lui. Il n'y avait rien de plus à comprendre dans ses paroles. Il semble d'accord. Il semble comprendre aussi. Du moins, c'est ce qu'il lui dit. Elle, elle se dit que pour une discussion du genre, elle aurait plutôt préféré faire ça dans un autre contexte, autour d'une part de gâteau peut-être avec un thé bien chaud pour que ça paraisse un peu plus sécurisant. Cependant, il n'était pas toujours aisé de prévoir le cours d'une discussion. Ils en étaient là, actuellement et elle ne comptait pas reprendre ses activités tant que le jeune homme ne lui semblerait pas un peu plus rassuré. Elle ne voulait pas se montrer défaitiste. Elle connaissait Mason, mieux que quiconque et même si elle reconnaîtrait volontiers qu'il est un peu dur avec le jeune irlandais, elle pouvait comprendre son raisonnement ainsi que sa manière d'être. “C'est pas du tout ce qu'il s'imagine. Je pense pas qu'il imagine quoi que ce soit de concret, mais il arrive pas à te cerner et dans sa tête ça crée comme une inconnue à l'équation. Il demande qu'à te comprendre et apprendre à te connaître." Car Mason ne faisait pas si facilement confiance que cela quand il s'agissait de sa fille. Il était protecteur, un peu trop peut-être et voyait encore Maya comme le petit bébé qu'elle était quand Talia était rentrée de la maternité avec elle. Il n'imaginait pas de scénario catastrophe quand elle était en présence de Carl, mais Talia savait qu'il ne pouvait s'empêcher de se poser des questions et avait du mal à passer outre le fait qu'il laissait sa fille à un inconnu sans aucune qualification. Ca ne voulait pas dire que quelque chose de mal allait se produire, mais ça l'amenait forcément à se poser des questions qui n'avaient pas lieu d'être. “T'as pas à être désolé, il n'y a rien de ridicule non plus. Je te demande vraiment pas grand-chose, mais si tu pouvais faire quelques efforts tu verras que tout se passera encore mieux. Tu serais surpris de tout ce que Mason pourrait partager avec toi.” Lui répond-elle. Elle se veut rassurante, mais c'est parce qu'elle connaît son compagnon sur le bout des doigts. Elle sait qu'une fois que Carl aura obtenu la confiance de Mason, ils pourraient commencer à tisser des liens et il n'y aurait probablement plus de questions sans réponse. Elle l'espérait tout comme elle espérait que les paroles de Carl quant à ses efforts ne seraient pas des paroles en l'air.
Quand il parle d'avouer quelque chose, sans le vouloir, elle craint le pire, Talia. Elle ne sait pas pourquoi. Peut-être que c'est la manière dont il le dit qui l'inquiète. Cependant, elle ne laisse rien paraître. Elle ne veut pas venir donner tort à tout ce qu'elle venait de dire jusqu'à présent. Il n'était pas son fils, elle n'avait pas le droit de le réprimander. Tant que ce qu'il avait à dire ne touchait pas à l'illégalité, elle n'avait pas de raison de lui en vouloir. “Je te disputerai pas, c'est promis.” C'était un homme qu'elle avait en face d'elle, pas un enfant qu'elle punirait pour la moindre petite bêtise. Il n'avait donc pas de raison d'avoir peur. Elle tente de rester de marbre, elle ne voudrait pas éveiller de quelconque malaise en lui, elle a vu la vitesse à laquelle il s'était inquiété tout à l'heure, elle ne voulait pas voir le même schéma se répéter. Quand il dit qu'il a emmener quelqu'un à la maison, elle est presque soulagée. Elle ne s'attendait à rien, mais d'un autre côté, elle s'attendait presque au pire aussi, comme si la discussion qu'ils venaient d'avoir lui avait fait remarquer qu'elle ne connaissait vraiment pas le jeune homme et qu'elle n'avait aucun moyen d'anticiper autant ses actions que ses pensées. Il n'y avait pas mort d'homme. Ca la rassurait. “C'est pas grave.” Commence-t-elle par répondre. Elle met les choses à plat, dès le départ. Elle fait court pour mettre fin à toute interrogation qui pourrait fuser dans la tête de Carl. “T'es majeur, t'as le droit d'avoir des amies et plus même. C'est normal.” Encore une fois, elle n'était pas sa mère pour imposer de quelconque règles. Certes, il s'agissait que sa maison, mais il restait tout de même en droit de fréquenter du monde. “Par contre, j'aimerai que tu me préviennes quand c'est comme ça. Pas pour demander la permission. Tu l'auras toujours, t'es aussi chez toi et tant que tu transforme pas le salon en boite de nuit un jour sur deux, il y aucun problème.” Déclare-t-elle en souriant. Elle ne lui demandait pas grand-chose. “Juste comme ça reste ma maison, j'aimerai être au courant quand tu fais venir du monde, t'as pas besoin de me donner plus de détails, mais juste un petit heads up serait bien. On en avait parlé quand t'as emménagé.” C'était une des règles qu'ils avaient fixées quand Carl avait emménagé et elle n'allait pas lui faire la morale pour une fois où il avait dérogé à ce qui avait été décidé, mais elle voulait quand même lui rappeler. “Je dirai rien à Mason pour cette fois-ci, mais la prochaine fois si tu peux le prévenir lui, ce serait un pas dans la bonne direction et pourrait être bénéfique pour votre relation.” C'était une idée toute bête, mais qui pouvait faire la différence, Talia en était certaine. “Maintenant, est-ce que t'as d'autres bêtises qui n'en sont pas à avouer ou est-ce que ça ira pour cette fois ?” Lui demande-t-elle en plaisantant. Sa manière à elle de détendre l'atmosphère et lui faire comprendre qu'il se prenait la tête pour des broutilles. |
| | | | (#)Ven 15 Avr 2022 - 20:38 | |
| ☾ the secret garden Far from perfect illusion, wait to walk up the island. Double knot into silence I could never fall in line, I can feel the rain this time. Evidence just to plеase me, lie awake, uninspired. It could all be so easy if I could pull out the stitch. Il se mord déjà les doigts d’avoir mentionné Mason, s’il pouvait revenir deux minutes en arrière Carl opterait pour l’autocensure afin que cette discussion n’implique pas d’autres protagonistes que Talia, Maya et lui. Car c’est toujours la même chose avec Mason, chaque fois que ce nom parvient à ses oreilles Carl angoisse, il en attrape mal au ventre et ses pensées s’embrasent. Le père de famille ne lui a techniquement rien fait mais il a le tort d’être l’homme de la maison, et le garçon a toujours eu de très mauvais rapports avec les figures masculines qu’il a connues et côtoyées. Un homme en particulier l’a marqué au fer rouge par le passé et depuis Carl vit avec la plus grande peine sous le même toit que n’importe quel autre, comme s'il risquait de retrouver un peu d'Hector en chacun d'eux. C’était aussi tendu dans ses anciennes familles, Carl s’est toujours beaucoup mieux entendu avec ses mamans d’accueil qu’avec les conjoints de celles-ci et il n’avait même pas besoin d’un élément déclencheur pour partir du principe que la cohabitation serait difficile, elle était vouée à l'être par la force des choses. S’il parvenait à laisser le passé complètement derrière lui Carl s’en porterait bien mieux et la vie serait aussi bien plus paisible à la maison. Il cesserait ainsi de prendre la mouche dès qu’il devient question de Mason, et il arrêterait aussi de penser que ce dernier le déteste alors que le rejet vient surtout de lui. Si seulement il pouvait le voir simplement comme le père de Maya et le compagnon de Talia, et ne pas faire ce regrettable transfert prouvant juste qu’il est incapable d’avancer dans sa vie sans voir son bourreau un peu partout. Les choses pourraient être simples mais il faut toujours qu’il les rende compliquées, Carl se fatigue lui-même quand il est comme ça et il comprendrait que Talia soit fatiguée elle aussi, à force. Par ses élans paranoïaques notamment, comme lorsqu’il se met en tête que Mason craint pour la sécurité de sa fille lorsque celle-ci se trouve avec lui. « C'est pas du tout ce qu'il s'imagine. » Mais c’est pourtant ce à quoi Carl a automatiquement songé car c’est tout bonnement sa spécialité de voir les choses en noir, sans aucune nuance. « Je pense pas qu'il imagine quoi que ce soit de concret, mais il arrive pas à te cerner et dans sa tête ça crée comme une inconnue à l'équation. Il demande qu'à te comprendre et apprendre à te connaître. » Le défi pour Carl consiste ici à ne pas montrer à quel point ce qu’il entend le terrifie, car tous les voyants sont évidemment au rouge à partir du moment où Talia laisse entendre que Mason se pose officiellement des questions sur lui. C’est exactement ce que le bonhomme souhaitait éviter et le voilà en plein dedans, ce n’est peut-être pas le début de la fin mais il est quand même assez mal barré dans cette histoire. « Pourquoi il voudrait me cerner ? » demande-t-il spontanément avant de réaliser que son approche de la chose est un peu bancale, et qu’une telle question a plus de chances d’éveiller les soupçons de Talia qu’autre chose. Alors il se reprend, et secoue la tête au passage. « J'veux dire.. s'il a des questions autant qu'il me les pose, non ? Je lui dirai tout ce qu'il veut savoir. » Oui, voilà, c’est bien plus engageant présenté de cette façon. Ainsi Carl passerait presque pour un garçon ouvert à l’échange avec un homme qui ne le met pourtant pas du tout à l’aise, mais le fait qu’il se sente oppressé dès que le père de Maya et lui se trouvent dans la même pièce est une chose qu’il n’osera pas avouer à Talia. Sa dernière envie à ce jour est d’être questionné par Mason mais il préfère encore rester maitre de ce qu'il lui dira plutôt que de le laisser enquêter de son côté. Quant au fait de le comprendre, Carl n'est même pas certain que qui que ce soit dans ce monde le puisse parce qu’il a été livré incomplet, sans notice et comporte pas mal de défauts de fabrication rendant difficile sa prise en main. « T'as pas à être désolé, il n'y a rien de ridicule non plus. Je te demande vraiment pas grand-chose, mais si tu pouvais faire quelques efforts tu verras que tout se passera encore mieux. Tu serais surpris de tout ce que Mason pourrait partager avec toi. » Des efforts Carl reste prêt à en faire, il ne va pas revenir sur ce qu’il a dit juste avant mais il mentirait s’il disait qu’il a très envie de partager des choses avec Mason. Il préfèrera toujours la compagnie de Talia et de Maya, c’est indéniable et il doute que tous les efforts du monde puissent y changer quelque chose mais il va en faire - ou essayer tout du moins, parce qu’avec Carl il n’y a jamais vraiment de garantie. « Je ferai plus attention à mes réactions à l’avenir, et j'essaierai de parler avec Mason aussi un de ces jours. » C'est quand même bien beau de le dire, mais l'appliquer est une autre histoire. Le but du bonhomme est surtout de tranquilliser Talia sur le moment, il aimerait sincèrement simplifier la vie de tout le monde mais il parle de réactions sur lesquelles il ne détient aucun contrôle, et il se sent mal rien que de penser à ce dialogue qu’il devra instaurer avec Mason. Ce n'était peut-être pas la chose à promettre mais c'est trop tard, maintenant il n'a plus qu'à s'y tenir ou bien il risquera de la décevoir, elle aussi.
Et le voilà maintenant prêt à passer aux aveux, son besoin d'honnêteté envers Talia l'amenant à se trahir alors que le bonhomme craignait encore, pas plus tard que la veille, qu'elle puisse apprendre qu'il s'octroie parfois un peu de compagnie entre ces murs. Carl se dit qu'elle finira par le savoir et il ne veut pas prendre le risque qu'elle le découvre d'elle-même en discutant avec un voisin qui le verrait inviter quelqu'un, ou en surprenant tout simplement l'une de ses visiteuses en rentrant un jour plus tôt de son travail. Il se sentirait beaucoup trop mal d'être pris sur le fait, Talia ne lui a jamais dit qu'il avait l'interdiction de faire venir quelqu'un ici mais il culpabilise de faire ce genre de choses dans son dos, après tout elle est en droit de savoir qui met les pieds chez elle. « C'est pas grave. » Cette première réaction le soulage en partie car le ton est aussitôt donné, elle ne lui tombera pas dessus à bras raccourcis et ne lui demandera pas non plus la liste des personnes venues ici en son absence. Cette liste ne serait pas bien longue à établir pour Carl, il aurait à y faire figurer deux noms tout au plus mais il s'inquiète subitement des idées que sa maman d'accueil pourrait se faire sur lui avec cette fille qu'il mentionne et sur laquelle il rechigne à apposer l'étiquette « amie ». Ce n'est pas vraiment ce qu'elle est pour lui, c'est à vrai dire bien plus compliqué que ça mais il ne peut pas aller trop loin dans ses aveux sous peine de trahir son autre secret. « T'es majeur, t'as le droit d'avoir des amies et plus même. C'est normal. » Il en a le droit mais il se trouve que Carl n'en a pas, lui, des amies et plus si affinités. S'il avait une petite copine Talia le saurait certainement, c'est le genre de choses que le garçon aurait du mal à cacher et dont il serait même assez fier, mais le reste se devine peut-être moins car à son âge beaucoup de garçons papillonnent sans officialiser la moindre relation. Ça pourrait presque le flatter qu'elle considère ça comme possible avec lui, et qu'elle ne se dise pas plutôt qu'il ne doit pas avoir l'ombre d'une prétendante comme dans la triste réalité, mais Carl est bien trop concentré sur la suite de ses paroles pour se réjouir de quoi que ce soit. Il n'est pas encore sorti d'affaire, c'est ce qu'il se dit. « Par contre, j'aimerai que tu me préviennes quand c'est comme ça. Pas pour demander la permission. Tu l'auras toujours, t'es aussi chez toi et tant que tu transforme pas le salon en boite de nuit un jour sur deux, il y aucun problème. » Prévenir, c'est bien la moindre des choses et ç'aurait même dû être son premier réflexe quand il y pense. Talia a beau faire tout ce qu'elle peut pour qu'il se sente ici chez lui dans le fond Carl ne le sera jamais totalement, il est un membre additionnel de la famille et n'a en aucun cas le droit de prendre toutes les libertés dans cette maison, il s'agirait de ne pas l'oublier. « Oh non t'en fais pas, les voisins auront jamais à se plaindre du bruit avec moi. » il affirme en secouant la tête et c'est au moins une garantie qu'il peut lui donner. Carl n'étant pas fêtard pour un sou et n'ayant pas non plus une ribambelle d'amis il ne risque pas d'organiser la moindre fête dans son dos, c'est déjà ça d'évité. « Et c'est pas parce que j'invite quelqu'un que je fais pas mon travail dans la maison ou que je risque d'oublier Maya à l'école. » Il préfère aussi la rassurer sur ce point même si Talia n'était probablement pas inquiète, histoire de souligner qu'il reste un jeune au pair prenant très à cœur son rôle malgré tout. « Juste comme ça reste ma maison, j'aimerai être au courant quand tu fais venir du monde, t'as pas besoin de me donner plus de détails, mais juste un petit heads up serait bien. On en avait parlé quand t'as emménagé. » C'est vrai, ça fait partie des choses qui avaient été convenues entre elle et lui mais Carl retient décidément ce qui l'arrange, il faut croire. Il n'a jamais eu de problème avec les règles établies par Talia jusqu'ici, il ne pensait simplement plus à cette condition qui lui avait été posée car lors de son emménagement le bonhomme n'avait pas encore en tête de faire venir quelqu'un ici. Il a mis du temps avant de s'y risquer, et aujourd'hui il se sent bête de ne pas lui en avoir parlé plus tôt. « Oui oui, bien sûr. » C'est noté comme tout le reste même si sa principale préoccupation à présent est de savoir si Talia acceptera de le couvrir auprès de Mason, car ce dernier réagira peut-être beaucoup moins bien à de tels aveux. « Je dirai rien à Mason pour cette fois-ci, mais la prochaine fois si tu peux le prévenir lui, ce serait un pas dans la bonne direction et pourrait être bénéfique pour votre relation. » Carl retient un soupir, ça lui met plus la pression qu'autre chose de se dire qu'il devra là aussi en toucher un mot à Mason mais il comprend quand même où Talia veut en venir, ainsi que l'importance que revêt le fait de le prévenir pour favoriser leur pseudo entente. « D'accord, s'il y a une prochaine fois c'est lui que je mettrai au courant alors. Enfin toi aussi évidemment mais je vous en parlerai à tous les deux, promis juré. » Cette promesse a sûrement plus de chances d'être tenue, c'est juste un réflexe que Carl va devoir prendre quand il proposera à une amie de lui tenir compagnie. C'est dans ses cordes, et faire preuve de transparence envers ses parents d'accueil sera sans doute bon pour les doutes pesant actuellement sur lui. Si Mason pouvait se dire qu'il n'est finalement pas si louche ça arrangerait bien ses affaires. « Maintenant, est-ce que t'as d'autres bêtises qui n'en sont pas à avouer ou est-ce que ça ira pour cette fois ? » Talia préfère plaisanter de tout ça tandis que le bonhomme a un peu plus de mal à se détendre, même si sa colère est désormais très loin derrière lui. « Euh.. non c'est tout, je crois. » Carl estime en avoir assez fait et assez dit, les autres choses qu'il pourrait confesser sont susceptibles de le mettre dans une sacrée panade alors pour ne pas voir la confiance que Talia lui porte s'effriter il en restera là aujourd'hui, c'est hautement préférable. « Tu veux que je finisse de passer l'aspirateur dans la chambre de Maya ? » Il n'oublie pas qu'il l'a interrompue en déboulant dans la pièce comme une fusée tout à l'heure et il se dit, sans doute un peu bêtement, qu'il pourra se faire pardonner pour sa crise de colère de cette façon. « Ou.. je peux te laisser sinon, je crois que je t'ai assez embêté comme ça. » Est-ce qu'il n'aurait pas tout intérêt à se faire oublier après ça ? En filant dans sa chambre et en n'en sortant pas avant le diner de ce soir, oui, par exemple. Il est prêt à lui rendre service, autant qu'il est prêt à la laisser tranquille si c'est ce qu'elle préfère. « Je.. J'ai un autre coup de fil à passer de toute façon. » Un coup de fil imaginaire bien sûr, Carl a déjà bien assez usé son forfait en restant une heure au téléphone avec son frère mais c'est une porte de sortie qu'il se laisse, il lui en faut toujours une.
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| | | | (#)Dim 1 Mai 2022 - 19:21 | |
| Elle hausse les épaules, Talia. Elle n'a pas vraiment d'autres explications quant aux raisons pour lesquelles Mason n'a jamais pris Carl à part pour mettre les choses au clair. “Il est comme ça. Il veut pas te mettre mal à l'aise pour des choses infondées.” Répond-elle, haussant une fois de plus les épaules. C'était aussi simple que cela. Il n'y avait pas d'autre raison. Même si Mason n'apparaissait pas comme le plus grand fan de Carl à l'heure actuelle, il n'était pas du genre à vouloir qu'il se sente mal ou comme s'il n'était pas chez lui. Il n'y avait rien de plus. Il lui laissait le bénéfice du doute. Il appartenait donc à Carl d'inverser la tendance. De lui montrer qu'il ne cachait rien de suspect et que son attitude parfois étrange pouvait être expliquée de manière totalement rationnelle. Il ne le forcerait pas cependant. Il était patient, Mason et il était prêt à attendre longtemps que Carl décide de lui parler, ne serait-ce que pour faire un peu plus connaissance. “Tu devrais vraiment lui parler. Quand tu te sentiras prêt bien sûr, t'es pas obligé de te forcer, mais je pense que ça pourrait changer pas mal de choses.” Ajoute-t-elle ensuite. Elle insiste bien sur le fait qu'il n'a pas à forcer le destin. Il n'est pas obligé d'aller parler à Mason dès ce soir. D'ailleurs, s'il ne le sentait pas et estimait qu'il se sentait suffisamment bien ici pour continuer sans quelconque changement, libre à lui. Elle n'était pas là pour lui donner des ordres. Elle lui donnait des conseils, tout au plus, des pistes qu'il pouvait envisager pour que la cohabitation se passe au mieux et qu'il profite pleinement de son expérience en temps qu'au pair. C'était ce qui lui importait sur le moment, puisque finalement, elle n'avait absolument rien à redire sur le travail du jeune homme.
Elle n'avait d'ailleurs pas grand-chose à dire non plus sur son comportement en général. Il était respectueux et bien qu'avec Mason, ils n'avaient pas fixé énormément de règles à l'arrivée du jeune homme, il les avait toujours toutes respectées à la lettre, prouvant aisément qu'il était un bon garçon qui voulait faire de son mieux. C'est donc pour cela qu'elle ne lui tient pas vraiment rigueur de son petit écart. Inviter des gens n'était pas interdit. Ils avaient été très clairs sur le sujet, tant qu'ils étaient au courant et que cela ne venait nuire ni à la tranquillité des voisins, ni à la leur, alors, il n'y avait aucun problème. “Je te fais confiance.” Lui confirme-t-elle. Il n'avait pas l'air d'être le genre de personne à organiser des fêtes plus extravagantes les unes que les autres, de celles qui rendent fous les voisins qui ne pensaient pas avoir à supporter le bruit en habitant dans un quartier tranquille. C'était ce qui lui permettait de ne pas s'inquiéter sur ce point-là. Si Carl était si secret avec eux, il y avait aussi des chances qu'il en soit de même en société. Il n'avait donc, d'apparence, rien du jeune homme extrêmement populaire qui se fait des amis un peu partout avec une facilité légendaire. “Je sais bien que ça n'a rien à voir et il faudrait être aveugle pour penser que tu t'occupes pas bien de Maya.” Confirme-t-elle. Soucieuse de rassurer le jeune homme. Elle voulait qu'il comprenne bien qu'elle n'avait aucun problème avec la manière dont il faisait son travail. Bien au contraire. Elle insistait cependant sur le fait qu'elle tenait réellement à être informée des allers et venus qui pouvaient se faire dans sa maison. Elle ne demandait pas de détails, simplement à être prévenue qu'un ou une inconnue passerait chez elle. Elle n'avait pas l'impression de demander la lune. Carl avait l'air d'accord et c'était tout ce dont elle avait besoin pour clore la conversation. Maintenant qu'ils étaient sur la même longueur d'onde, il ne devrait pas y avoir de quelconque problème. Elle hoche donc la tête, de haut en bas pour acquiescer. “Non non, t'en fais pas, je me débrouille. Profite de la fin de ta journée. Je vais sûrement préparer le dîner après si l'envie de te joindre à moi te vient, t'es le bienvenu.” Lui répond-elle en souriant. Au cas où il aurait encore quelques doutes quant au fait que l'incident était réellement clos. “Tu m'embêtes jamais, mais si t'as un appel à passer, je te retiens pas plus.” Déclare-t-elle, prête à reprendre son ménage dès que Carl sera sorti de la pièce. |
| | | | (#)Mar 10 Mai 2022 - 22:10 | |
| ☾ the secret garden Far from perfect illusion, wait to walk up the island. Double knot into silence I could never fall in line, I can feel the rain this time. Evidence just to plеase me, lie awake, uninspired. It could all be so easy if I could pull out the stitch. Mason voudrait le comprendre et apprendre à le connaître, mais lui n'est pas du tout certain d'avoir envie de ça. Ils n'ont jamais pris le temps de vraiment se parler tous les deux, Carl a même la fâcheuse habitude de s'évaporer dès que le risque de se retrouver seul avec le compagnon de Talia se présente au point de ne même pas être sûr de connaître avec certitude la couleur de ses yeux, puisqu'il a aussi tendance à fuir son regard chaque fois que Mason peut le poser sur lui. C'est un peu ridicule étant donné qu'ils vivent sous le même toit mais ridicule Carl l'est bien souvent à travers les idées qu'il peut se mettre dans la tête ou dans ses réactions, alors comment s'étonner qu'à force Mason se pose des questions et ne demande qu'à le cerner. Si le bonhomme vivait sa vie et faisait son travail sans faire de vagues cette discussion avec Talia n’aurait même pas lieu aujourd'hui, il n'aurait ainsi jamais perdu son calme pour un malheureux aspirateur et rien de tout ça n’existerait. C’est parce que Carl est ce qu'il est que les choses sont aussi compliquées et qu’un dialogue avec Mason pourrait être inévitable. Car parler oui, mais de quoi ? Il n'en sait rien, peut-être est-ce un moyen de l’interroger sur son passé resté flou et à propos duquel Carl n'a pas du tout envie de s'étendre. Un jour il le faudra bien pourtant, mais comment parviendra-t-il à conserver sa place dans cette famille quand ses vilains secrets auront éclaté au grand jour ? C'est pour ça que ce futur échange avec le compagnon de Talia le terrorise et qu'il donnerait tout pour l'éviter s'il le pouvait, mais à partir du moment où il s'est engagé à faire des efforts et souhaite aussi dissiper les éventuels soupçons de ses parents d'accueil il n'a pas vraiment le choix. On ne l'accuse de rien officiellement, Carl n’a pas vraiment la pression mais c'est pourtant comme si l'étau se resserrait doucement autour de lui, comme s'il n'allait plus échapper très longtemps à cette sombre vérité qu'il finira par devoir cracher. Et s'il se trahissait en se confiant un peu trop à Mason ? Il l'a déjà fait après tout, le garçon n'est pas toujours maitre des mots sortant de sa bouche et le stress est bien connu pour lui faire facilement perdre ses moyens, ajouté au fait que Mason l'intimide cette discussion à venir sera un challenge de tous les instants. Mais il peut le faire, il le doit même pour prouver qu'il est parfois capable de faire le premier pas même si ce dernier peut sembler insurmontable au départ, et lui demander de rassembler un courage enfoui très profondément en lui. « Tu devrais vraiment lui parler. Quand tu te sentiras prêt bien sûr, t'es pas obligé de te forcer, mais je pense que ça pourrait changer pas mal de choses. » Si Talia pense que c'est susceptible d'arranger son cas auprès de Mason alors il sait ce qu’il lui reste à faire, ça ne peut qu'être bon pour lui à condition de ne pas trop en dire, et de ne pas donner plus de raisons à Mason de se questionner sur lui à l'arrivée. Quant au fait d'attendre de se sentir prêt Carl se demande si ça servira vraiment à quelque chose, parce qu'il doute de se sentir un jour assez prêt pour affronter Mason et ses questions. Ce n'est pas un monstre, non, juste un homme auquel le garçon refile le mauvais rôle dans ses histoires qui ont toujours eu besoin d'un grand méchant. « Je.. je vais le faire, c'est décidé. » il annonce après une grande inspiration censée le rendre un peu plus courageux. Talia lui laisse le choix mais de quoi aurait-il l'air s'il faisait marche arrière maintenant après avoir laissé entendre qu'il ira peut-être le voir ? C'est trop tard, il ne peut pas faire un pas en avant puis deux en arrière, ça ne ferait que prouver sa mauvaise volonté ou son côté dégonflé et aujourd'hui Carl n'a pas vraiment intérêt à se montrer sous un plus mauvais jour. Pas après sa petite crise, mieux vaut pour lui qu'il file droit et se montre réellement prêt à entreprendre des efforts afin que cet épisode soit vite laissé derrière lui. Ça ne le tuera pas de tenter une approche auprès de Mason la prochaine fois qu'ils auront tous les deux du temps devant eux, Talia sera sûrement contente de le voir briser la glace et ce sera une bonne motivation pour lui. Quand il tremblera comme une feuille devant Mason c'est à elle qu'il pensera, à tout ce qu'il voudra lui prouver et aux réactions comme celle d’aujourd’hui qu'il tentera pitoyablement de faire oublier. Il n'est pourtant pas mauvais dans son rôle, Carl, et s'applique réellement à la maison comme avec Maya depuis que ce travail est arrivé à point nommé dans sa vie. C'était la seconde chance qu'il n'osait pas espérer, la main tendue qu'il ne pensait pas mériter quand tout était incroyablement compliqué autour de lui et menaçait de se casser la figure. Le bonhomme n'a retrouvé un soupçon de stabilité dans sa vie qu'à travers le boulot, dans cette maison et au café, là où des gens comptent réellement sur lui et où il a aussi le sentiment de servir à quelque chose. Ce sont les seuls endroits où Carl a un cadre et des limites, quand il met les pieds dehors on ne sait jamais dans quelle galère il va aller se fourrer parce qu'il peut facilement partir de travers lorsque les seules responsabilités qui lui restent sont celles envers lui-même. Les gens comme Talia fondent certains espoirs et certaines attentes en lui, c'est notamment pour ça que le garçon prend son travail à cœur, parce qu'il ne veut pas décevoir ceux qui lui ont donné sa chance quand il n'avait plus rien. Elle ne sait pas ce que ce rôle représente pour lui parce qu'il n'a jamais osé lui en parler, et ne pourrait de toute façon pas le faire sans lui dire pourquoi son existence a complètement échappé à son contrôle deux ans plus tôt. Ce n'est pas le genre de conversation que Carl désire avoir avec Talia dans un futur proche et pourtant il aimerait s'ouvrir davantage, lui permettre à elle aussi de le comprendre un peu mieux même s'il reste difficile à décoder. Il ne sera jamais fier de lui cacher des choses ou de lui mentir parce qu'on devrait toujours savoir qui vit chez soi, ça devrait être automatique et Carl a décidément beaucoup de chance que sa famille d'accueil s'accommode de tous ces mystères l'entourant. « Je te fais confiance. » Peut-être que le problème est aussi un peu là, dans cette confiance que Talia lui accorde en ne connaissant que le minimum à son sujet. Ce n'est pas que Carl n'en est pas digne, c'est plutôt qu'il l'a acquise un peu trop facilement par rapport au peu de choses qu'il accepte de partager avec eux. « Merci Talia. » souffle-t-il timidement. Il apprécie sincèrement que Talia ne soit pas du genre à le fliquer et lui laisse une réelle liberté dans cette maison jusqu'à pouvoir y inviter des gens, même s'il ressent une nouvelle fois le besoin de souligner que ça n'entrave en rien le bon déroulement de son travail et l'application dont il peut faire preuve quand son rôle englobe aussi Maya. C'est par acquit de conscience que Carl insiste dessus, parce qu'il a mis du temps à avouer qu'une amie l'avait rejoint ici et qu'à partir de là, il n'en sait rien, Talia peut s'imaginer qu'il trafique d'autres choses dans son dos pouvant remettre en question son sérieux. « Je sais bien que ça n'a rien à voir et il faudrait être aveugle pour penser que tu t'occupes pas bien de Maya. » Ces mots font du bien à entendre, il ne dirait pas qu'il en avait besoin à ce moment très précis mais comme toujours Carl doute facilement de lui, alors certains jours il peut se demander s'il fait assez bien son travail et s'il est à la hauteur avec Maya. Il fait de son mieux et donnera toujours le meilleur de lui-même pour la fillette, parce qu'il est en mesure de prendre soin de Maya de la même façon qu'il aurait aimé qu'on prenne soin de lui, autrefois. Carl estime avoir suffisamment usé le temps de Talia aujourd’hui alors cette discussion peut s'arrêter là, il ne se voit simplement pas partir sans proposer son aide pour le ménage parce que ça reste son job, quoi qu’on en dise. « Non non, t'en fais pas, je me débrouille. Profite de la fin de ta journée. Je vais sûrement préparer le dîner après si l'envie de te joindre à moi te vient, t'es le bienvenu. » C'est une invitation qui ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, le bonhomme étire alors un sourire et enregistre que Talia voudra bien de son coup de main un peu plus tard. « Oh ? Oui tu peux compter sur moi, ce sera avec plaisir. » Un plaisir réel car tout moment de partage et de complicité sera bon à prendre après cet épisode, que Carl espère bien enfouir sous un tapis pour ne plus jamais avoir à en reparler. « Tu m'embêtes jamais, mais si t'as un appel à passer, je te retiens pas plus. » Cet appel n'était qu'un prétexte pour filer mais maintenant il se sent coupable, et pourrait bien composer n'importe quel numéro de son téléphone juste pour se donner bonne conscience et annuler ce vilain mensonge. Il réfléchira à tout ça en regagnant sa chambre, en attendant Carl adresse un dernier sourire à Talia et repart beaucoup plus calmement qu'il n'était entré. La tornade s'en est allée et elle n'a heureusement pas laissé trop de dégâts derrière elle, cette fois tout du moins. ~ sujet terminé ~
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| | | | | | | | (talia) the secret garden |
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