I don't wanna be the one to try, be someone's else is not my style. There is a missing piece I'm trying to find. I don't know how a human heal twice. Sleep, I don't need no sleep, I'm such awake. I just wanna take our fly, high, higher than the birds. Words are only words. Take my hand and go there with me. There's no hide and seek, I see you you see me. What's the mystery? Give it up, let go
Albane avait bien tenté de remonter la pente. Mais ces dernières semaines, sa vie était devenue un shitshow monumental. Elle avait dû accuser coup après coup ; l’appel de sa mère concernant le décès de Mamie Dumas, l’appel du notaire concernant l’héritage, la lettre qu’elle avait reçue ensuite. Les secrets de famille enfin divulgués. Elle n’était pas une Dumas Albane, ne l’avait jamais été. Elle était le fruit d’une infidélité, un secret qui avait été étouffé au fil des années. Gardé jusque sur le lit de mort de la vieille femme qui n’avait pas pu se taire à ce sujet. C’était à 15000km de chez elle que la française l’avait donc appris. Tenue éloignée des funérailles, des disputes, des règlements de compte. Son père n’avait plus décroché le téléphone depuis, et elle ne voulait plus entendre le moindre mot de sa mère. Quand Blanche était morte, l’aînée s’était sentie démunie, seule au monde. Mais ce n’était rien comparé à ce qu’elle ressentait aujourd’hui. Une sensation insidieuse que plus rien, plus personne ne l’attendait. Que pour la première fois de sa vie, elle était abandonnée à elle-même. C’était bien ce qu’elle ressentait, de l’abandon. De la trahison, aussi. Et sa psyché accusait le coup de la manière la plus violente qui soit : en cherchant des échappatoires. Elle s’en était rendue malade plus d’une fois ces derniers jours, à utiliser le prétexte de la fête pour user de tous les vices, à consommer des substances pour réussir à dormir la nuit. Elle était instable, en morceaux, dépendante de ces subterfuges pour ne pas complètement s’écrouler. Cela l’avait menée à commettre des erreurs au travail, des fautes qui auraient pu coûter des vies. Des dérapages rattrapés de justesse par ses collègues, mais qui avaient attiré l’attention sur son récent manque de professionnalisme. Une première chez la française. Alors, en ce mois de février, lorsqu’elle avait reçu ce message de la part de Dani, la blonde n’avait pas hésité. Elle avait besoin de fuir avant d’imploser.
C’était ainsi que les deux jeunes femmes s’étaient retrouvées sur le sol indonésien, gâtée de ce soleil équatorial. Et autant dire que l’hôtel avait su tenir ses promesses, leur offrir un cocon hors du temps où le luxe leur était accessible. Sur les premiers jours, la vie s’était résumée à se faire masser, profiter de la mer, enchaîner les activités et les restaurants locaux, juste se prélasser. Tout ce qu’on aurait pu espérer de vacances dignes de ce nom. Loin de l’Australie, l’air semblait plus respirable pour Albane. Avec quelques cachetons pris en douce, elle parvenait même à profiter de cette déconnexion, à se ravir de pouvoir vivre ces journées avec Dani pour compagnie. Cependant, l’hôtel all inclusive était visiblement apprécié par tous les autres touristes, créant une compagnie dont Albane ne voulait pas vraiment. Elle avait envie de vrai dépaysement, de nature, d’exotisme. Et après quelques recherches, elle avait trouvé l’idée parfaite.
Elle n’avait pas donné d’indices, n’avait pas laissé le choix à Dani. La consigne était simple, préparer un sac à dos pour deux jours et deux nuits. Ensuite, elle n’avait eu qu’à se laisser guider, suivre Albane dans ce tuk tuk, observer les paysages de la ville disparaître. Le trajet avait pris un petit temps, presque 45 minutes. Il n’y avait plus rien d’autre autour d’elles qu’une route bétonnée, que des palmiers et des champs de bananiers. Un décor sauvage qui faisait sourire la française chaque minute un peu plus. Son regard alternait entre la carte sur son téléphone et les sourcils froncés de Dani, qui avait vu chaque objection se faire rabrouer par un « fais-moi confiance ». Elle ne le regretterait pas, c’était promis juré. Les deux journées à venir seraient une surprise à la hauteur. Finalement, c’était au milieu de ce nulle part que la blonde arrêta leur chauffeur et décida de descendre, laissant les deux femmes à pied. Un choix parfaitement délibéré qui nécessita cependant une bonne dizaine de minutes de marche. Elles passèrent devant ce petit temple local un peu à l’abandon, et ce fut le signal pour Bane qui fouilla dans la poche de son sac et en sortit un cache-yeux. Avec un sourire mutin, elle se tourna vers la brune. « Joue le jeu. » Cela n’attendait pas vraiment de réponse car le masque de nuit se retrouva sur les yeux de la coréenne, coupant ainsi sa vue et toute possibilité d’avoir la surprise gâchée.
Il ne restait donc plus que l’ouïe à la brune pour deviner ce qui était en train de se dérouler autour d’elle, et le bras d’Albane passé sous le sien pour la guider. L’endroit où elles passeraient la nuit -n’en déplaise à l’hôtel all inclusive- était un enchaînement de villas indépendantes, cachées dans la nature de l’île. Les deux femmes furent accueillies par un local qui, après avoir baragouiné quelques banalités, les guida jusqu’à leur chambre. Il prit congé aussi vite qu’il était arrivé, les abandonnant dans ce décor à couper le souffle. Egoïstement, Albane en profita quelques secondes avant d’enlever délicatement le masque à Dani et la laisser découvrir pourquoi est-ce qu’elle avait été traînée de force jusqu’ici. La vue était à couper le souffle, dévoilant les rizières bordées de bananiers et les montagnes de l’île au loin. La piscine privative s’étendait jusqu’au bord du vide ici, un appel à profiter de la nature dans l’eau. Quant à l’intérieur de la villa, tout avait été arrangé pour offrir un maximum d’ouverture sur l’extérieur. Bien loin de ce que l’Australie aurait pu leur offrir. « Alors ? » souffla-t-elle, des étoiles plein les yeux. D’ici une heure environ, le soleil se coucherait et leur offrirait un tout autre spectacle.
Dani n’avait pas hésité une seconde en voyant les promotions pour un séjour all inclusive à Bali. A peine était-elle revenue de Corée, qu’elle ressentait le besoin enivrant de prendre un avion et repartir à l’aventure. En ce moment, rien ne retenait la coréenne. Son médecin avait jugé son retour au travail encore trop tôt. L’état de Dani comportait encore quelques symptômes, elle avait besoin d’une réelle déconnection pour repartir du bon pied. Voilà plus d’une année qu’elle travaillait sans relâche au vignoble, à n’écouter que sa passion au point de s’oublier elle-même. La coréenne avait mis un petit temps à accepter que quelque chose n’allait pas et qu’elle avait besoin de vraies vacances.
Lunettes sur le nez devant son écran d’ordinateur, son regard s’était illuminé devant les promotions. Deux minutes plus tard, Dani envoya un message à Albane, sans hésitation elle avait pensé à son amie pour des vacances entre filles. Dix minutes plus tard, Albane répondit positif, ce qui emballa encore plus l’impatience de la coréenne. Deux semaines plus tard, Albane et Dani sont à l’aéroport, direction Bali pour des vacances inoubliables.
Les premiers jours s’étaient écoulés bien trop vite. Dani nageait comme un poisson dans l’eau entre les cocktails et les massages. Pourtant aujourd’hui le programme changea, Albane lui avait préparé une surprise. Les consignes étaient simples : elle devait préparer un sac à dos pour deux jours. La coréenne eut du mal à garder sa patience une fois embarquée dans le tuktuk. Son regard était à l’affut du moindre indice alors que le véhicule s’enfonçait dans la campagne balinaise. « Bane, tu veux pas me dévoiler un indice ? » Elle la regarda avec ses yeux grands yeux noisette et un sourire enfantin sur les lèvres, jouant volontairement de ses charmes. « S’il te plait. » qu’elle ajouta en battant des cils dans l’espoir de la faire céder. « Fais-moi confiance » Tsss. « Bon... D’accord. » qu’elle conclut avec une petite moue boudeuse. Le mystère devint encore plus grand quand le véhicule les déposa au milieu de nulle part et qu’Albane lui mit un masque sur les yeux. « Joue le jeu. » « C’est bien parce que c’est toi que j’accepte. » Habituellement la Hwang aimait avoir le contrôle de la situation, cependant elle se retrouvera à accorder sa totale confiance à son amie. Alors elle lui tendit la main pour qu’elle attrape son bras et la guide sur la fin du chemin.
Les dernières minutes d’attente lui parurent très longues. Dani n’avait que son ouïe pour se repérer, mais elle était davantage concentrée à ne pas se casser la figure. Finalement, le masque se leva et Dani fut aveuglée par la lumière durant les premières secondes. Sa vue finit par s’adapta à la luminosité et elle découvrit la surprise. « Alors ? » « Albane… » qu’elle laissa échapper d’entre ses lèvres. Etait-elle en train de rêver ? La chambre était magnifique, un décor totalement dépaysant de leur premier hôtel. Elle fit quelques pas pour découvrir davantage les lieux. Son œil n’échappa pas à la corbeille de fruits et la bouteille de vin qui les attendaient. « Oh mon dieu, je rêve ou on a une piscine rien que pour nous ? » Pour vérifier qu’elle ne rêvait pas elle s’approcha de l’extérieur. Elle découvrit une piscine à débordement donnant sur un somptueux panorama de rizières. La coréenne était charmée par ce décor lui rappelant une partie de ses origines. Elle finit par se retourner et s’approcher de la française un sourire rayonnant sur les lèvres. « C’est magnifique. J’adore cet endroit, merci ! » Albane est vraiment attentionnée, elle a toutes les qualités pour être une amie en or. Dani déposa son sac à dos sur un fauteuil avant de s'approcher de la bouteille de vin, le regard malicieux. « En plus ils savent comment nous accueillir ! » La vie à Bali était bien plus douce que celle à Brisbane. « On l’ouvre ? » qu’elle proposa à la blonde.
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Les yeux rivés sur le visage de Dani, Albane appréhendait sa réaction. Pas parce qu’elle doutait du lieu, ceci dit. La française en était tombée amoureuse dès qu’elle avait vu les photos sur le site, directement happée par ce dépaysement complet qui leur était promis. Un coup de foudre qui s’était confirmé durant leur marche à travers les bananiers. Elle ne pouvait pas imaginer plus typique, plus sauvage sur cet endroit et avait déjà hâte d’être au lendemain pour passer à la suite du programme. Mais la brune avait montré un tel enthousiasme à organiser une partie de ce voyage qu’elle espérait ne pas la doubler dans ses plans, l’empêcher de profiter de ce qu’elle avait déjà prévu. Le soulagement s’exprima par un large sourire en voyant les yeux de la coréenne s’écarquiller, sa bouche s’entre-ouvrir sous la surprise. C’était un pari gagné alors ? A la manière qu’elle avait de tourner sur place, découvrir les lieux, transformer son impatience méfiante en excitation pure et dure, Albane était convaincue qu’elle avait bien fait. « Surprise. » glissa-t-elle dans un petit rire. La piscine était sans aucun doute l’atout phare de l’endroit, la bulle d’intimité qui lui avait manqué depuis le début du voyage. Il n’y avait personne pour les voir, les déranger, leur rappeler qu’elles restaient dans un complexe touristique. « Ça donne un peu l’impression qu’on a le monde entier rien que pour nous, non ? » Les rizières, les montagnes, la plaine. Tout était absolument parfait. « Je suis vraiment contente que ça te plaise. » Parce que ce n’était que le début des surprises qui lui seraient réservées.
Et évidemment, la bouteille de vin ne passa pas inaperçue. Albane avait demandé à ce qu’elle soit mise à leur disposition. Elle aurait pu demander n’importe quel breuvage alcoolisé mais il fallait croire qu’elle commençait à s’attacher au vin, vu la signification et les histoires qu’il y avaient entre elles. Elles auraient tout le loisir un peu plus tard de commander autre chose, de profiter du room service pour se faire livrer un festin au bord de la piscine. La blonde était aussi curieuse de cette corbeille de fruits remplie de variétés qu’elle ne connaissait pas. Autant dire que le programme était simplement réservé à la détente et au plaisir, en cette fin de journée. Mais l’ouvrir tout de suite ? « On devrait faire les choses correctement. » Un sourire malicieux prit place sur les lèvres de la française alors que d’un mouvement de pied elle se défit de ses baskets, qu’elle retira son débardeur puis son short. Elle avait déjà prévu le coup en venant ici, portant son bikini sous ses vêtements. « Après le trajet et la marche, je pense qu’on a bien mérité de se rafraîchir avant… Une fois les pieds dans l’eau, on pourra en profiter comme il se doit. Tu me diras comment est la chambre. » L’endroit était une petite villa indépendante. Si elles avaient pu découvrir le salon, il fallait emprunter les escaliers pour arriver dans la chambre. Spacieuse, un lit gigantesque, de larges fenêtres qui permettaient de profiter de tout ce que l’endroit avait à offrir. L’infirmière n’était même pas certaine de si elles parviendraient à sortir du lit le lendemain. Albane ne quitta pas la brune des yeux alors qu’elle disparaissait de son champ de vision, puis décida de prendre les devants. Elle fouilla dans son sac pour en sortir son fidèle couteau-suisse et déboucher la bouteille afin qu’elle s’aère un peu, puis vint la déposer sur le bord de la piscine avec deux verres. Puis, elle s’offrit un rapide passage sous la douche avant d’entrer dans l’eau. Elle était tiède, pourtant rafraîchissante comparé à la chaleur de l’Indonésie. Et directement, la française vint s’appuyer contre le débordement de la piscine, y appuyer ses bras pour pouvoir juste savourer le paysage en attendant Dani. Elle avait beau se sentir hors du temps dans un lieu pareil, le temps que mettait la coréenne à revenir semblait interminable.
La coréenne battit plusieurs fois des cils. Etait-elle en train de rêver ? « Surprise. » La douce voix de la française lui rappela qu’elle était belle et bien éveillée. Dani avait l’impression d’être une enfant devant un sapin de Noel entouré de présents. Au fur et à mesure des cadeaux, elle découvrait une nouvelle surprise. Elle savait que cette escapade allait lui faire le plus grand bien. Elle était vraiment heureuse d’avoir proposé à Albane de l’accompagner.« Ça donne un peu l’impression qu’on a le monde entier rien que pour nous, non ? » Dani hocha vivement de la tête. L’œnologue était vraiment touchée par cette jolie attention. Elle ne faisait que s’exclamer sur la beauté des lieux en découvrant la piscine à débordement et tous les petits détails que l’hôtel avait glissé dans la petite villa indépendante. « Je suis vraiment contente que ça te plaise. » Le sourire de la coréenne ne quitta pas son visage et Dani prit même Albane dans ses bras tellement elle était heureuse par la surprise que son amie lui avait réservé. Elle l’étreignit doucement avant de reculer de quelques pas. Indéniablement, son regard se posa sur la bouteille de vin déposée à côté de la corbeille de fruits. Les yeux de l’œnologue pétillaient à cette vision. Elle s’approcha de la table et proposa à son amie d’entamer la bouteille. « On devrait faire les choses correctement. » A ses mots, la française se défit de ses baskets et commença à enlever ses vêtements, dévoilant un maillot de bain. Albane avait été prévoyante. Albane avait surtout été au courant du programme de cette journée. Dani l’avait suivi lui accordant une confiance aveugle, littéralement. « Après le trajet et la marche, je pense qu’on a bien mérité de se rafraîchir avant… Une fois les pieds dans l’eau, on pourra en profiter comme il se doit. Tu me diras comment est la chambre. » « Tu as raison. Je vais me changer. » La brune attrapa son sac à dos qu’elle avait déposé sur fauteuil quelques minutes plus tôt. « Ne commence pas à boire sans moi ! » qu’elle s’exclama joyeusement, un brin de malice dans son regard, alternant entre la bouteille de vin et Albane. Dani finit par tourner les talons, partant à la découverte du reste de la villa.
Avant de monter les escaliers, elle enleva ses chaussures. Pieds nus, elle grimpa à l’étage découvrant une adorable chambre. Il y avait un lit king size, surmonté par un voile blanc qui devait être une moustiquaire. A vue d’œil, les draps avaient l’air doux et les oreillers moelleux. La pièce possédait un balcon donnant sur un panorama digne d’une carte postale. Les montagnes et les rizières possédaient un charme incroyable. Cela faisait du bien de s’éloigner de la civilisation le temps de quelques jours. Discrètement, Dani aperçut Albane à l’étage inférieur s’approcher de la piscine. La coréenne sourit avant de déposer son sac et sortir son maillot de bain deux pièces. Elle fila dans la salle de bain pour se changer. Sur son passage, elle attrapa deux peignoirs de bain et elle descendit avec les affaires dans les bras. Quelques minutes plus tard, elle sortit à l’extérieur et déposa les serviettes sur une chaise longue. La française était déjà dans l’eau et semblait envoutée par le paysage qui s’offrait à ses yeux. Elle n’avait pas vu la coréenne arriver. Dani remarqua que son amie avait rapporté le vin ainsi que deux verres. Sur la pointe des pieds, la brune s’approcha de la piscine et glissa un pied dans l’eau pour tester la température. Quand soudainement elle eut une idée de gamine et décida d’éclabousser Albane en donnant un coup de pied dans l’eau (bien sûr elle fit attention aux verres et au vin). Dani explosa de rire en entendant la française se faire surprendre. « Oups. » que dit l’œnologue avec un sourire innocent sur les lèvres. Elle vint s’assoir sur le bord de la piscine et trempa ses jambes dans l’eau tiède. « La chambre est canon, on a un lit immense ! » que raconte la coréenne avant de proposer à Albane. « Je te serre un verre ? » qu’elle continue d’une voix innocente, histoire de se faire pardonner.
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Albane se sentait sur un petit nuage, hors du temps. Pour la première fois depuis le début des vacances, elle se sentait enfin capable de déconnecter, de laisser ses problèmes loin derrière elle. Une illusion sans doute temporaire qui prendrait fin dès la seconde où elle se mettrait à réfléchir à nouveau, ou alors dès que son corps la rappellerait à son manque médicamenteux. Mais ce n’était pas si grave. Ici, tout de suite, elle n’était pas à plaindre. Elle était dans un décor féérique avec pour seul projet celui de profiter de sa soirée avec Dani, leur bouteille de vin, et tout ce qui leur ferait encore. Tellement absorbée dans sa contemplation, elle n’entendit pas la coréenne arriver dans son dos et sursauta en sentant l’eau frapper son dos. « Hé ! » grogna-t-elle en se retournant brusquement pour envoyer à son tour une giclée sur la brune, avant de l’accompagner dans son rire. Ce serait plus douloureux pour elle qui n’était pas encore habituée à la température de l’eau. Bien fait ! Le sourire de la française s’élargit encore un peu plus en l’entendant parler de la chambre. Elle n’était pas peu fière de son choix de destination, il était vrai. « Je réfléchissais déjà à faire un petit-déjeuner au lit demain juste pour en profiter un peu plus. » Elle avait hâte de tout. De barboter dans la piscine pendant des heures, de ce verre de vin, de la compagnie de la belle, de la chambre, des activités du lendemain. Mais chaque chose en son temps. « Je veux bien ce verre, mais je te préviens, je ne sors pas de la piscine. » Et comme pour illustrer ses paroles, Albane lâcha enfin le rebord pour faire quelques brassées, puis disparaître sous l’eau, se couper du monde le temps de quelques secondes. Peut-être un peu plus. Il n’y avait rien de mieux pour se délasser, comme en témoignait son sourire quand elle refit enfin surface. « Quand j’étais petite, on me surnommait le poisson. J’étais toujours dans l’eau. Et crois-le ou non, je suis une championne d’apnée toute catégorie. J’ai battu les enfants comme les adultes. Ça a été extrêmement pratique quand j’ai commencé à faire de la plongée, même pas besoin de bouteilles d’oxygène ! » Juste y repenser la faisait rire. Elle ne savait pas exactement d’où lui venait ces poumons peu demandeurs, mais elle avait plus d’une fois inquiété ses parents, petite, à plonger pour ne pas revenir à la surface dans l’immédiat. Ce qui lui paraissait normal à elle, elle allait sous l’eau et ne remontait que quand elle sentait que l’oxygène manquait. Elle avait tenu presque deux minutes, un jour. Puis elle avait fait ses études et réalisé que son cerveau ne lui pardonnerait probablement pas ce genre de prouesses trop souvent avant de se révolter. Ce serait peut-être utile de se trouver un talent moins dangereux, à l’occasion. « Ce qui me fait penser, on devrait aller faire de la plongée sur la côte ! Les paysages sous-marins doivent être incroyables. » Elle nagea jusqu’ à la marche de la piscine pour s’asseoir dessus et récupérer le verre de vin qui lui était dédié. « En tout cas, je ne sais plus si je te l’ai déjà dit, mais je suis vraiment heureuse d’être ici avec toi. J’en avais besoin. A nos vacances, alors. » Elle trinqua avec la coréenne, un large sourire aux lèvres. « Allez, qu’est-ce qui te ferait rêver ce soir ? » Car elle se sentait prête à tout faire pour rendre cette soirée incroyable.
L’effet de surprise fut réussi, Dani arriva à arracher un râle à la française. « Hé ! » Elle lui tira la langue telle une enfant avant de se recevoir une giclée d’eau à son tour. « Oh la la ! Elle est froide ! » qu’elle s’exclama en serrant les dents surprise par la température de l’eau. Quelques secondes plus tard, la jolie coréenne s’approcha du bassin, trempant ses pieds dans l’eau avant de prendre place au bord de la piscine. « Je réfléchissais déjà à faire un petit-déjeuner au lit demain juste pour en profiter un peu plus. » Les noisettes de l’œnologue s’illuminèrent aux paroles de la française. Son sourire s’agrandit sur son visage et elle se voyait déjà sur le lit en train de savourer le petit déjeuner avec une vue imprenable sur la nature verdoyante. Albane était vraiment aux petits soins avec elle. Le Hwang ne savait pas si elle le méritait un tel traitement mais elle profita simplement du moment présent. Elle était vraiment contente de lui avoir proposer ses vacances entre filles. « Serait-ce un rendez-vous ? » qu’elle s’amusa à lui dire en français. Elle aimait bien la taquiner, c’était affectif. La surprise d’Albane rendait Dani tout particulièrement joyeuse ce soir. « Tu crois qu’il y aura des croissants et des pains de chocolat au petit déjeuner ? » Elle raffolait de ces viennoiseries françaises et elle se demandait si elle pouvait en déguster en plein milieu de l’Asie. Elle aura sa réponse demain matin, pour l’instant place au vin qu’Albane avait pris soin de débouchonner. « Je veux bien ce verre, mais je te préviens, je ne sors pas de la piscine. » Aux mots féminins, la blonde disparut sous l’eau, Dani n’eut même pas le temps de lui répondre. Elle la regarda barboter comme un petit poisson dans l’eau. Au bout de quelques minutes, elle remonta à la surface. Dani fut impressionnée par sa performance d’apnée et tout devint plus limpide lorsqu’elle lui raconta son histoire. Elle lui conta sa passion pour l’eau, ses exploits en apnée et son envie de faire de la plongée. « Tu m’avais caché ce talent petit poisson. » qu’elle s’amusa à la surnommer. « Ce qui me fait penser, on devrait aller faire de la plongée sur la côte ! Les paysages sous-marins doivent être incroyables. » Dani fut emballée par cette idée et ses pieds s’agitèrent sous l’eau provoquant des petits vaguelettes. « Je suis carrément partante pour cette activité ! » La Hwang avait hâte de découvrir les autres surprises que lui réservaient son amie. Docilement, Dani accepta se prendre au jeu et se laisser guider par le mystère qu’entretenait Albane pour le reste du séjour. La blonde nagea de nouveau vers Dani et s’installa sur une marche de la piscine à côté d’elle. « En tout cas, je ne sais plus si je te l’ai déjà dit, mais je suis vraiment heureuse d’être ici avec toi. J’en avais besoin. A nos vacances, alors. » Les verres avaient été remplis et les filles trinquèrent un sourire rayonnant sur les lèvres. « Santé ! » que renchérit la coréenne. L’œnologue avait gardé cette habitude, de trinquer à la française. « C’est vraiment très attentionnée de ta part Bane. L’endroit est magnifique ! C’est vraiment idyllique, merci. » qu’elle lui dit une nouvelle fois d’une voix sincère, déposant délicatement une main sur celle de son amie. « Allez, qu’est-ce qui te ferait rêver ce soir ? » Elle porta son verre à ses lèvres et but quelques gorgées de l’élixir rouge. Elle finit par tourner son regard vers la française. « Passer une soirée inoubliable. » Elle marqua une pause avant de continuer. « Oui je sais ça sonne cliché dit comme ça, mais j’ai vraiment besoin de déconnecter en ce moment. » qu’elle soupira avec une pointe de tristesse dans sa voix. Elle n’avait pas forcément envie de parler de ses maux, elle préférait s’amuser ce soir. Ne pas penser aux problèmes du quotidien. C’était fait pour ça les vacances, non ? « Oh attend ! J’ai une idée ! » qu’elle s’exclama soudainement les coupant dans leur élan d’alcooliques. « Ça te dit de faire un jeu ? » Elle croisa le regard intrigué de son amie et commença à lui expliquer les règles. Venant de l’œnologue, c’était forcément un jeu qui tournait autour de l’alcool. Elle ne manquait pas d’imagination. « Et voilà ! Tu vas voir c’est simple ! » Puis c’était un moyen de mieux se connaître toujours et encore. « On commence ? » Elle croisa les yeux de la française avant d’ajouter d’une voix enthousiaste. « Je te laisse poser la première question. »
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Dans un décor pareil, c’était facile de perdre contact avec la réalité. Albane en oubliait quel jour elles étaient, quand est-ce qu’elles devraient repartir, ou la vie qui les attendait en dehors de l’Indonésie. Il n’y avait plus que les montagnes, les rizières, la piscine, et Dani sur la terrasse avec ce sourire émerveillé collé au visage. Tout semblait parfait. Et même si la française savait que le temps allait bien trop vite passer, elle avait déjà hâte de profiter de chaque instant, lendemain matin y compris. C’était ça, de vivre sur le grand pied. Néanmoins, même si elle avait ses idées sur les activités et peut-être quelques réservations prises, elle n’était pas tellement en contrôle des événements. Adviendrait ce qu’il adviendrait ; si elles décidaient de céder à la paresse le lendemain, cela lui convenait aussi parfaitement. Elle eut d’ailleurs un rire face à l’adorable accent de Dani et son regard inquisiteur. « Uniquement une invitation à rester au lit. » répondit-elle sur la même langue en lui lançant un clin d’œil. La mention des viennoiseries aurait pu la faire baver, à cet instant. Même si la jeune femme ne regrettait pas sa vie en France, le simple fait de penser à l’existence des croissants et pains au chocolat lui faisait un sacré effet. Trouver de bonnes viennoiseries à Brisbane était au moins aussi rarissime que trouver sa moitié d’orange, alors en Asie ? « Je n’ai aucune idée des menus du petit-déjeuner… mais j’ai peur que ce soit local. » Elle pouffa de rire. La cuisine balinaise n’était pas connue pour sa qualité exceptionnelle et elle s’attendait déjà à ce qu’elles aient droit à du riz, de la viande marinée et des légumes accompagnés de leur café.
Pour l’instant en tout cas, la question ne se posait pas. Tout était parfait, elles avaient leur tranquillité et leur bouteille de vin, Bane pouvait se prélasser dans la piscine visiblement trop froide pour la coréenne. Qu’elle soit emballée par la possibilité d’aller plonger ensemble anima une certaine excitation chez l’infirmière qui sautilla dans l’eau, un large sourire aux lèvres. « Ce sera super chouette, tu verras ! En plus, un petit oiseau m’a dit que les récifs sont plein de raies manta, j’ai toujours rêvé d’en voir en pleine nature. » Elle s’était déjà renseignée plus d’une fois mais le fait que cela puisse se concrétiser la faisait se sentir comme un enfant le jour de Noël. Si bien que quand vint le moment de trinquer, elle aurait eu un million d’idées sur la raison de célébrer ce moment. Elle n’avait même pas pensé à hésiter avant d’accepter ce voyage, avait directement acheté le chat dans le sac sans réfléchir à ce qu’en dirait son compte en banque. Mais tout valait le coup. « Je suis pardonnée alors ? » Elle tenta une taquinerie en référence à l’événement dans le vignoble, quelque chose qui n’attendait pas de réponse. Elle était juste soulagée de voir que leur amitié n’en avait pas souffert. La française se connaissait ; elle était du genre à traverser le feu pour quelqu’un qu’elle appréciait autant. Alors que les conflits s’immiscent, elle l’aurait mal vécu. En attendant, elle hocha lentement la tête, savourant le goût du vin sur sa langue plutôt que de réfléchir à ce qui l’attendrait une fois rentrée. « Ne prononce pas des gros mots pareils. Le reste du monde n’existe pas. » Une stratégie immature d’évitement que Bane comptait adopter jusqu’à la fin du voyage. La mention du jeu la fit hausser un sourcil curieux. Un jeu ? « Toujours partante pour jouer avec toi. » Mais elles n’avaient rien sous la main. Alors ce fut avec attention qu’elle écouta les explications de la brune sur ce qu’elle avait en tête. Une sorte de qui de nous deux. « Donc si je choisis bien mes questions, tu vas révéler tous tes secrets ? Allez. » Elle récupéra la bouteille du bout des doigts, pencha la tête pensivement. « Voyons… Qui de nous deux est la plus susceptible de prendre des décisions impulsives ? » Elle hésita une seconde et finalement ce fut dans le verre de la coréenne qu’elle se mit à verser l’alcool avant de lui tendre, sourire joueur aux lèvres.
« Uniquement une invitation à rester au lit. » « J’aime cette idée. » qu’elle répondit la voix rêveuse. Le lit king size lui avait vraiment fait de l’œil lorsqu’elle était partie à la découverte du premier étage. « Je n’ai aucune idée des menus du petit-déjeuner… mais j’ai peur que ce soit local. » En soit, cela ne dérangeait pas la coréenne de manger du riz au petit-déjeuner, elle était habituée aux mets salés au petit matin dans son pays natale, même si les viennoiseries françaises lui manquaient. « Ce sera super chouette, tu verras ! En plus, un petit oiseau m’a dit que les récifs sont plein de raies manta, j’ai toujours rêvé d’en voir en pleine nature. » Dani faisait amplement confiance à la française qu’en à la suite du programme. « J’ai hâte de découvrir tes autres surprise en tout cas. Je n’ai toujours pas le droit à quelques indices ? » qu’elle tenta une dernière fois en lui offrant son regard de biche. « Je suis pardonnée alors ? » Dani hocha la tête de haut en bas, agitant doucement ses pieds dans l’eau pour se réchauffer. « Oui, amplement. Tes chocolats ont été grandement appréciés. » Quelques jours après l’incident au vignoble, la française était venue déposer une boîte de chocolats accompagnée d’un petit mot devant sa porte. « Je te dois aussi des excuses… je n’aurai pas dû m’énerver comme ça. » Elle posa doucement sa main sur celle d’Albane. « Tu ne m’en veux pas ? » Elle savait que ce petit contre-temps était derrière elles désormais, mais elle voulait s’assurer que tout allait bien. Au fil des mois, la française était devenue une figure importante dans le quotidien de la coréenne. Elle savait qu’elle était une amie sur qui elle pouvait compter. La preuve aujourd’hui, Albane et Dani se trouvaient au bord d’une piscine offrant une vue imprenable sur la nature balinaise. Elle n’avait pas hésité un instant à lui proposer ce voyage entre filles. Elle en était enchantée. Elle se languissait des prochains jours avec Albane.
« Ne prononce pas des gros mots pareils. Le reste du monde n’existe pas. » Elle rigola doucement à ses mots. « D’accord, je me tais. » répondit-elle d’un air théâtral en mettant sa main devant sa bouche. Alors l’œnologue eut une idée pour pimenter cette soirée, un stratagème pour se faire pardonner également. La demoiselle avait plus d’un tour dans son sac. « Toujours partante pour jouer avec toi. » Avec enthousiaste, l’œnologue lui expliqua le déroulé du jeu. Elle avait vu ça sur Instagram et elle avait trouvé le concept amusant. C’était le moment idéal pour tester ce jeu avec son amie. « Donc si je choisis bien mes questions, tu vas révéler tous tes secrets ? Allez. » Dani croisa le regard d’Albane et lui répondit avec un sourire en coin. « Peut-être bien. » Malgré son attitude solaire, l’œnologue restait assez mystérieuse sur certains aspects de sa vie. Elle ne parlait pas beaucoup de ses petits tracas, encore moins de ses sentiments, ce qui lui avait été de nombreuses fois reprochée par le passé, notamment par son ex petit-ami. Albane sortit Dani de ses pensées lorsqu’elle attrapa la bouteille de vin et posa sa première question. « Voyons… Qui de nous deux est la plus susceptible de prendre des décisions impulsives ? » Dani ne put s’empêcher de faire une moue faussement outrée face à la question féminine. La Hwang était impulsive, pouvant être radicale dans certaines de ses décisions ou agissements. Elle n’était pas un bélier pour rien. Asher et Albane avaient eu l’amère expérience il y a quelques mois de cela. Malicieusement, la française remplit son verre. « Malin. » qu’elle approuva d’un petit hochement de tête. « Tu veux la jouer comme ça ? » ajouta-t-elle en employant volontairement le français. Ce n’était pas un reproche, loin de là, Dani était amusée par le commencement de ce jeu. « Tu me passes la bouteille s’il te plait. » demanda-t-elle avec un petit sourire. Durant l’échange, les doigts d’Albane et Dani se frôlèrent légèrement. « Qui de nous deux possèdent la plus grande sensibilité.. » Elle fixa Albane droit dans les yeux, laissant ses mots en suspens. « Et qui est la gentillesse incarnée ? » C’était sa façon à elle de remercier Albane pour la surprise qu’elle avait pris soin de lui préparer. A ses mots, Dani remplit généreusement le verre d’Albane, puis elle marqua une pause pour remplir un peu le sien par la même occasion, même si sur le coup la française l’apportait sur ce round. Elle lui tendit la bouteille. « A toi. » dit-elle lui offrant son plus beau sourire. « Ah oui, j’ai oublié de préciser, une fois les verres remplis, c’est cul-sec. » Oupsi.
I don't wanna be the one to try, be someone's else is not my style. There is a missing piece I'm trying to find. I don't know how a human heal twice. Sleep, I don't need no sleep, I'm such awake. I just wanna take our fly, high, higher than the birds. Words are only words. Take my hand and go there with me. There's no hide and seek, I see you you see me. What's the mystery? Give it up, let go
Albane avait définitivement sous-estimé son besoin de vacances vu le plaisir qu’elle prenait à se prélasser dans cette piscine et à juste couper son esprit du reste du monde. Le tout avec la meilleure compagnie possible. Le retour à la réalité ferait certainement bien mal, et pour l’heure, elle refusait d’y penser, se contentant de sourire malicieusement. Un indice pour l’activité du lendemain… « Tu auras besoin de ton maillot. Et de tes baskets. » lança-t-elle sans plus de détails. Cela voulait dire tout et n’importe quoi à la fois. Oui, elles allaient marcher. Oui, elles allaient se baigner. Mais au vu du climat local et de tout ce qu’il y avait découvrir, il était évident qu’elles ne passeraient pas à côté. En tout cas, la française était heureuse de retrouver leur complicité, loin de ce déferlement de colère qui leur avait valu plusieurs jours de froid. Elles n’étaient jamais vraiment passées par la case des excuses, avaient juste repris leur amitié comme si rien ne s’était passé. En fait, c’était la première fois qu’elles en reparlaient. C’en était presque anecdotique, désormais. « Disons juste que le jour où tu as des enfants, évite de crier si fort. Ça risquerait de te coûter cher en thérapie. » glissa-t-elle en riant légèrement. « J’ai l’air de t’en vouloir ? » Elle désigna du bras le décor. S’il y avait encore quelque chose à régler entre elles, on aurait plutôt dit que c’était la française qui avait quelque chose à se faire pardonner, pas l’inverse. Quoiqu’il en soit, tout était bien mieux à plusieurs milliers de kilomètres de leurs responsabilités. Même les jeux d’alcool, certainement peu responsables. Quoiqu’elle ne connaissait pas celui-là, ne voyait pas encore le mal. Elles risquaient certainement de ne pas avoir assez d’une bouteille, mais c’était tout le luxe de l’endroit : elles avaient beau avoir l’air d’être au milieu de nulle part, un simple appel à la réception et quelqu’un viendrait combler le moindre de leurs désirs. Il s’agissait donc de la jouer stratégique pour tirer les meilleures informations de cette occasion. Les deux jeunes femmes avaient toujours eu une communication relativement ouverte et franche, mais la perspective de lui arracher quelques secrets était bien plus attrayant. Et puisque la coréenne l’avait laissée ouvrir les hostilités, autant la servir en première. C’était une simple règle de bienséance. Quelque chose de purement prévisible, même si la brune faisait mine de ne pas l’avoir venir. C’était d’autant plus drôle. « C’est toi qui as proposé le jeu ! » s’offusqua Bane avec toute l’innocence du monde sur le visage, répondant en français également. Quand en réalité, son regard débordait de défi, attendant de voir avec quelle arme son amie comptait lui répondre. Elle lui tendit la bouteille, la retenant une seconde juste pour se faire désirer. Tout cela pour au final devoir admettre qu’elle était la plus sensible d’entre elles deux ? La française ne pouvait même pas nier. Elle était aussi inoffensive qu’un chiot, se laissait atteindre par tout et n’importe qui. Quant à la gentillesse incarnée, pour quoi passait-elle si c’était son verre qu’elle remplissait ? Dani réussissait à la mettre mal à l’aise, à la faire rougir subitement. « T’en fais trop. » la morigéna-t-elle sans la moindre conviction. Mais quand la bouteille lui revint, elle n’eut d’autre choix que d’encore remplir son verre elle aussi. Juste avant que l’information lui parvienne sur le cul sec. « Le fait que tu sois œnologue mais approuve le cul-sec de vin me dépassera toujours. » souffla-t-elle sur un ton dramatique. Maintenant, elle devait trouver comment se venger. Ses doigts faisaient distraitement balancer la bouteille de gauche à droite pendant qu’elle dévisageait son amie. « Hum. Qui de nous deux est la plus à même de se la jouer bourreaux des cœurs ? » Elles pouvaient remplir des verres, mais s’il y avait des histoires associées, c’était bien mieux. Et puisque Bane était si inoffensive que ça, c’était sans surprise qu’elle se mit à remplir le verre de Dani en papillonnant des yeux.
« Disons juste que le jour où tu as des enfants, évite de crier si fort. Ça risquerait de te coûter cher en thérapie. » Le rouge lui monta doucement aux joues, l’œnologue s’en voulait d’avoir perdu son sang-froid la dernière fois, mais son cœur est soulagée d’entendre les propos de la française. « J’ai l’air de t’en vouloir ? » Elle fit un petit non de la tête, alors qu’Albane montra l’ambiance paradisiaque qui les entourait. Si Dani devait imaginer le paradis, elle l’aurait idéalisé ainsi : un nid douillet perdu dans un coin de nature avec un verre de vin à la main, l’indispensable de l’œnologue.
Joyeusement, le jeu commença entre les filles. A tour de rôle, elles se questionnèrent, cherchant espièglement à remplir davantage le verre de l’autre. Albane était intelligente, elle prit un malin plaisir à rappeler l’impulsivité de la coréenne. « C’est toi qui as proposé le jeu ! » Généreusement, elle remplit le verre Dani qui riposta sans tarder. Elle lui demanda la bouteille, la française s’amusera quelques instants à retenir cette dernière avant de céder. A son tour, l’œnologue parla de la gentillesse de son amie. Entre les chocolats, ce voyage, cette surprise, Albane était une amie en or. Elle était vraiment heureuse d’avoir fait sa connaissance. « T’en fais trop. » Dani releva son regard et vit les joues de la française prendre une jolie couleur rosée. « C’est sincère » qu’elle ajouta sur un ton sérieux avant de continuer les festivités. Elle avait oublié d’omettre une règle. « Le fait que tu sois œnologue mais approuve le cul-sec de vin me dépassera toujours. » Un rire s’échappa des lèvres de la coréenne, elle avait envie de pimenter le jeu. Pour une fois qu’elle pouvait rendre une dégustation de vin plus amusante, elle comptait bien en profiter, surtout en bonne compagnie.
Dani redonna la bouteille à la jolie brune, elle lui laissa le temps de réfléchir à sa prochaine question. « Hum. Qui de nous deux est la plus à même de se la jouer bourreaux des cœurs ? » Oh. Sans le savoir, Bane avait touché le point sensible de la coréenne. Sa dernière histoire l’avait sacrément miné et elle n’avait jamais connu de vraie relation depuis son ex, Nick. Dani n’arrivait plus à faire confiance à la gente masculine, elle avait été blessée en amour. Le regard de la coréenne s’égara dans le ciel étoilé. Elle sentit son cœur s’alourdir. « En fait, tu veux que je bois la bouteille cul-sec, c’est ça ? » répondit-elle avec un rire nerveux. « Je ne sais pas si on peut considérer que je suis un bourreaux des cœurs. » confessa-t-elle d’une voix un peu plus basse en repensant à Channing. Elle se pinça les lèvres, chassant ce douloureux souvenir de son esprit. Ses épaules s’affaissèrent. « C’est drôle que tu me poses cette question car récemment j’ai retrouvé un ami d’enfance. » continua-t-elle à raconter en repensant à Trent. « On était comme deux doigts de la main quand on était gamins, puis un jour en grandissant, il m’a regardé autrement. » Dani s’en voulait tellement d’avoir été si maladroite à cette époque et complètement désintéressée aux garçons. « Un jour, il m’a déclaré sa flamme. J’ai paniqué. En plus de lui offrir le premier râteau de sa vie, on s’est éloigné bêtement. » Sauf que le Destin a décidé de les réunir à nouveau aujourd’hui. « Heureusement, il n’est pas rancunier. » soupira-t-elle avec un mince sourire. « Comme toi. » dit-elle en posant doucement sa main libre sur celle d’Albane. Dani était vraiment reconnaissante d’avoir des amis en or. « Tu peux remplir mon verre si tu veux. » Elle avait bien « brisé » un cœur fut un temps, celui d’un petit garçon. « A mon tour, qui de nous deux à le plus de succès auprès des hommes ? » Elle marqua une pause avant d’ajouter. « Ou des femmes ? » Après tout, l’amour n'avait pas de genre. Albane était vraiment une belle femme, Dani était certaine qu’elle avait du succès. Elle était curieuse d’avoir quelques potins croustillants.
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Ce genre de jeu était traître. Parce que les questions ne pouvaient pas être innocentes. Evidemment que la réponse de l’autre était intéressante, mais pour l’instant, chacune semblait prêcher pour sa paroisse. Dans un sens, Albane avait hâte de pouvoir commencer à boire, mais pas encore au point de se saborder. Cependant, c’était supposé rester bon enfant, et la moue que fit la coréenne fit instantanément regretter cette question à Albane. « On pourra toujours en commander une deuxième mais non, l’idée c’est quand même de partager… » Elle ne comprenait pas cette réaction, mais elle avait visiblement touché une corde très sensible ici. « On peut oublier cette question si tu préfères… » souffla la française, soudainement mal à l’aise. Pourtant, elle laissa Dani s’exprimer, lui raconter d’où son côté bourreau des cœurs venait. Et l’infirmière se serait attendu à tout, pas à quelque chose d’aussi… bête. C’était normal de faire face un jour ou l’autre au rejet. Ce n’était jamais agréable, cela pouvait rendre une amitié gênante. « Tu n’as pas à t’en vouloir, tu sais. Les sentiments ne peuvent pas toujours être réciproques. C’est le risque à prendre quand on déclare sa flamme à quelqu’un… » C’était bien pour cela que la française ne s’y risquerait pas. Par lâcheté, par peur que l’amitié en pâtisse et que la contrepartie ne vaille pas le coup. « Ça ne fait pas de toi un bourreau des cœurs. » jugea finalement l’infirmière dans un sourire. Surtout pas à l’époque des premiers émois. « Je ne dirai pas que ce n’est pas dommage pour lui mais je suis sûre qu’il te le pardonnera. » Cela ne valait définitivement pas de la rancune. Le contact de la main de la coréenne sur la sienne fit baisser les yeux à Bane qui se sentit s’égarer, le temps d’une seconde. « Si ça ne compte pas, alors par défaut, j’imagine que… » Elle versa le vin dans son propre verre. Peu, et se garda bien de parler de la situation Winston et Leo. Mais l’enchainement sur la prochaine question lui fit directement naître le feu aux joues. Chacune son tour de viser les cordes sensibles sans le savoir. Et Bane ne savait absolument pas quoi dire, quoi faire. Elle savait que Dani n’était pas du genre à courir les conquêtes, à se lancer dans des jeux de séduction effrénés. Mais d’un autre côté, elle était absolument magnifique, solaire. Loin de laisser la française indifférente quand elle la regardait avec ces prunelles chocolat. « Est-ce que je peux remplir les deux verres… ? » Et s’éviter la peine de choisir ? « Vu mes horaires, la plupart des gens que je séduis sont mes patients bourrés de l’hôpital, je ne sais pas si ça fonctionne vraiment. » Elle eut un léger rire. Difficile de se fier à l’avis de personnes qui ont deux grammes d’éthanol dans le sang. Mais elle réalisa ici qu’elle n’avait jamais vraiment parlé de sa situation à son amie, ce qui ne lui semblait pas très juste. « Je vois quelqu’un depuis quelques mois. Ce n’est pas vraiment officiel, et je ne crois pas qu’on soit en couple. Mais je n’ai pas essayé de tester mon succès auprès de qui que ce soit depuis un moment. » Elle plaisait à Win, c’était suffisant. Et à Leo visiblement, ce qui posait problème. « Donc à toi de me dire. Et te concernant… je ne vois pas qui saurait te résister. » Elle opta donc pour remplir les deux verres, celui de la coréenne un peu plus que le sien, puis lui tendit la bouteille, curieuse de voir ce qu’elle en pensait. « Et si on reste sur ce thème, la prochaine question sera… qui de nous deux serait la plus capable d’embrasser quelqu’un sur un coup de tête ? »
« On peut oublier cette question si tu préfères… »murmura Albane. En temps normal, la jolie coréenne n’avait jamais aimé parler de ses sentiments, sans doute par peur d’être blessée en retour. Dani avait toujours été maladroite dès qu’il fallait parler de choses sérieuses. Une des raisons pour lesquelles la majorité de ses relations amoureuses s’étaient cassées la figure au bout d’un moment. Elle fuyait les sentiments car son cœur avait été terni et elle ne voulait pas souffrir à nouveau. Au fil du temps, elle s’était construit une carapace. Elle avait toujours été très aimante et loyale envers ses amis et sa famille, mais dès qu’il s’agissait d’amour les choses se complexifiaient. Alors elle opta pour une anecdote d’enfance, un souvenir plus joyeux, un ami qu’elle a retrouvé il y a quelques mois. Trent ce petit garçon à qui elle avait mis un râteau. Etrangement, Dani trouva une facilité déconcertante à raconter cette histoire à Albane sous le ciel étoilé de Bali. Elle avait l’impression d’être dans une bulle hors du temps où aucun jugement ne sera porter sur elle. Et c’est ce que la française lui démontra une nouvelle fois avec une grande sagesse. « Tu n’as pas à t’en vouloir, tu sais. Les sentiments ne peuvent pas toujours être réciproques. C’est le risque à prendre quand on déclare sa flamme à quelqu’un… » C’est vrai. La coréenne approuva d’un hochement de tête. « Ça ne fait pas de toi un bourreau des cœurs. » Elle sourit timidement à ses mots. Les paroles d’Albane lui redonnèrent un peu plus confiance en elle car de nombreuses fois, on avait reproché à la coréenne de pas être assez expressive sur ses sentiments. « Je ne dirai pas que ce n’est pas dommage pour lui mais je suis sûre qu’il te le pardonnera. » « Il l’a fait. » répondit Dani dans un petit sourire avant de doucement poser sa main sur celle d’Albane en répétant qu’elle était la personne la moins rancunière qu’elle connaissant. L’œnologue s’en voulait encore concernant l’incident au vignoble. Cependant la française lui avait vite pardonné et lui avait même offert une adorable boîte de chocolats. « Si ça ne compte pas, alors par défaut, j’imagine que… » A ces derniers mots, la française remplit son verre et Dani en profita pour poser la question suivante. Soudainement, le visage d’Albaine devint rouge, Dani semblait avoir toujours une autre corde sensible. « Est-ce que je peux remplir les deux verres… ? » La coréenne fronça légèrement les sourcils, sans pour autant s’attarder sur la demande de son amie. Une œnologue n’était jamais contre du vin supplémentaire, mais elle restait avide de potins croustillants. Malgré les quelques petits loupés dans leurs questions, la conversation restait fluide entre elles. « Vu mes horaires, la plupart des gens que je séduis sont mes patients bourrés de l’hôpital, je ne sais pas si ça fonctionne vraiment. » Un rire s’envola dans la nuit. « Je te crois pas Albane, tu es une très belle femme, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. » qu’elle affirma avec sincérité. « Je vois quelqu’un depuis quelques mois. Ce n’est pas vraiment officiel, et je ne crois pas qu’on soit en couple. Mais je n’ai pas essayé de tester mon succès auprès de qui que ce soit depuis un moment. » Depuis qu’elles se connaissaient, c’était la première fois que Bane lui parlait de quelqu’un. Un sourire se dessina sur son visage de porcelaine. « Oh mais c’est super ! » Parfois il n’y avait pas besoin d’étiquette pour trouver son bonheur. « Donc à toi de me dire. Et te concernant… je ne vois pas qui saurait te résister. » Elle étouffa un petit rire, mi-flattée, mi-gênée, à tel point que ses joues devinrent rouges. « En tout cas, tu sais utiliser tes mots pour complimenter. Tu vas faire exploser mes chevilles ! » s’exclama-t-elle en lui donnant un léger coup de coude. « Par expérience, je sais que je plais aux hommes, mais concernant les femmes, j’en ai aucun idée. » répondit-elle avec franchise alors que la blonde remplissait leurs verres respectifs avant de tendre le vin à Dani. « Et si on reste sur ce thème, la prochaine question sera… qui de nous deux serait la plus capable d’embrasser quelqu’un sur un coup de tête ? » Le sourire de Dani s’agrandit sur ses lippes. Les questions devenaient de plus en plus intéressantes et croustillantes. La coréenne remplit son propre verre en silence, jusqu’à arriver au rebord de ce dernier. Elle avait déjà tenté l’expérience plusieurs fois. La plus mémorable restait sa rencontre avec Maxence. Elle avait fait des folies à son arrivée à Brisbane l’année passée. Cette fois-ci, Dani approcha la bouteille du verre à vin d’Albane. Elle ne prononça aucun mot et laissa parler ses gestes. Elle remplit son verre en entier, persuadée que la française avait déjà expérimenté cela. L’œnologue reposa délicatement la bouteille sur le bord de la piscine et finit par déclarer d’une voix faussement innocente. « Oups. Les verres sont remplis à ras bord. » A ses mots, elle attrapa la coupe et la but d’une traite, sentant le délicieux élixir rouge descendre dans sa gorge. Elle reposa son verre et s’exclama. « Oula j’ai chaud. » Elle ne savait pas si c’était l’alcool qui lui montait déjà à la tête, les récentes confessions entre filles, ou le voyage d’aujourd’hui qui l’avait fatigué. Alors Dani décida enfin de tremper son corps dans la piscine. Pendant un instant, elle serra les dents au contact de l’eau fraiche. Elle finit par plonger la tête sous l’eau et nager. Elle se sentait comme un poisson dans l’eau, une bulle hors du temps. Après une vingtaine de secondes, elle remonta à la surface. Elle n’était pas aussi douée qu’Albane concernant l’apnée aquatique. Elle se retourna vers son amie et lui demanda avec un sourire. « Alors tu viens ? » Elle attendit la réponse de l’infirmière « J’ai besoin de cours d’apnée, je suis nulle pour retenir ma respiration sous l’eau ! » Dani était comme une enfant, avide de découvrir des nouvelles expériences.
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Les discussions sur leur vie sentimentale n’étaient pas souvent à l’ordre du jour entre les deux jeunes femmes. Albane était en train de le réaliser alors qu’elles abordaient finalement le sujet. Elle savait que Dani ne voyait personne en ce moment, et de son point de vue, c’était un beau gâchis. Elle ferait certainement fureur auprès de n’importe qui. Sauf que voilà, la coréenne ne méritait pas n’importe qui. Elle était trop bien pour cela. Égoïstement, Bane ne s’en plaignait pas du tout, n’était pas prête à partager son ami avec un autre homme. Elles étaient trop bien ici, rien que toutes les deux, en voyage et bien loin de toute forme de responsabilité. Il y avait bien Win qui l’attendait à Brisbane, mais ils n’étaient pas vraiment un couple. Qui plus est, être loin lui donnait une excuse de repousser le moment de la réalité. Elle n’était pas franchement certaine qu’il voudrait encore d’elle une fois qu’il apprendrait pour ce qui s’était passé avec Leo. Une fois de retour sur le marché des célibataires, la française n’avait aucune idée de ce qu’elle pourrait bien faire. Elle n’était pas vraiment une séductrice, ne savait pas comment vraiment gérer une relation romantique. Elle avait ses secrets, ses bagages, et d’un autre côté elle ne voulait pas être seule, parce que c’était effrayant. Le compliment de Dani la fit donc un peu rougir, aussi peu convaincue qu’à l’aise. Elle aurait aimé avoir l’optimisme de son amie. « T’es gentille. » Elle ne savait pas trop quoi dire de plus. Son ego n’était pas très sensible à la flatterie, souvent mis dans l’embarras à la place. C’était aussi ce qui arrivait quand une relation tournait plus souvent autour des piques et des vacheries que de la douceur. « Je sais pas vraiment si c’est super… C’est un interne de l’hôpital, et un vrai crétin à ses heures. On est obligé de garder notre affaire secrète, parce que je pense que si mes collègues l’apprenaient, je serais brûlée sur la place publique. Un vrai drama à la Grey’s Anatomy. » Elle secoua la tête dans un léger rire. Vu comment les choses risquaient de tourner, elle était bien contente d’avoir gardé le silence. Quoiqu’il en soit, Dani n’était pas en reste sur les compliments et semblait au moins tout aussi maladroite que la française sur la façon de les recevoir. « D’un point de vue médical, je t’assure sur tes chevilles ne craignent rien. » souffla-t-elle avec malice en remplissant le verre à son tour. « Et je peux te dire sans la moindre hésitation que tu peux plaire aussi aux femmes. » Qui ne ferait-elle pas chavirer ? Elle était magnifique avec ce visage de poupée, ce regard chocolat, ces lèvres aux courbes souvent retroussées dans un sourire. Albane avait passé certainement bien plus de temps qu’il ne l’aurait fallu à l’admirer, avec une fascination qu’elle-même ne comprenait pas. Elle était une vraie beauté, en plus d’être brillante, amusante et d’une loyauté sans failles. C’était un peu perdue dans ce constat que la française lança la prochaine question, une qui cette fois-ci n’eut droit à aucune réponse verbale. Cela la fit directement rire de voir cette malice chez la brune, la manière dont elle acheva la bouteille de vin comme si cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Non seulement cela, mais elle joua le jeu jusqu’au bout, portant le verre à ses lèvres pour le finir d’une traite sous le regard écarquilla de Bane. « Quelle idée j’ai eu de choisir un endroit qui a des escaliers. » souffla-t-elle, rieuse, avant d’inspirer et de se lancer à son tour dans la descente de ce verre bien trop rempli. De quoi lui faire tourner la tête instantanément, faire naître une bouffée de chaleur. C’était une terrible idée, un pur gâchis sans aucun doute. Pourtant, elle se sentit incroyablement détendue à cet instant. Toujours sur le rebord, l’infirmière regarda la coréenne plonger dans l’eau, chercher à se rafraîchir dans la piscine. « L’apnée et l’alcool, c’est le pire des mélanges possibles. Je t’apprendrai un autre jour. Je reviens ! » Maladroitement, elle se releva pour revenir vers le salon, attraper le téléphone qui était connecté à la réception. Il ne lui fallut qu’une poignée de minutes pour passer son appel avant qu’elle ne revienne jusqu’à la piscine, replonge dans l’eau à son tour, venant cette fois s’accouder sur le rebord pour admirer la vue. « J’ai commandé des plats. Je leur ai demandé de nous faire une sélection de leurs spécialités, j’avais pas envie de décider. Pareil pour leurs desserts. Ah, et j’ai repris une bouteille de vin. Des fois qu’on ait envie de la savourer, cette fois. » Elle pouffa, tourna la tête vers la brune. « Tu me dois quand même une histoire, concernant le baiser sur un coup de tête ! »
« T’es gentille. » Dani esquissa un sourire aux mots de la française, elle pensait chacun d’entre eux. La Hwang avait toujours été franche et sincère. Si elle ne vous appréciait pas, elle pouvait vous le faire comprendre facilement, l’expression angélique de son visage de porcelaine changeait rapidement. « Je sais pas vraiment si c’est super… C’est un interne de l’hôpital, et un vrai crétin à ses heures. On est obligé de garder notre affaire secrète, parce que je pense que si mes collègues l’apprenaient, je serais brûlée sur la place publique. Un vrai drama à la Grey’s Anatomy. » Le mot « crétin » lui arracha un petit rire. Elle se demandait bien à quoi son collègue pouvait ressembler, mais une chose était sûre, il avait su captiver l’attention de la jolie et douce française. « Je m’y opposerais si cela arrive un jour. » Un rire cristallin s’échappa des lèvres de la coréenne, se mélangeant celui de la française. Elle refusait catégoriquement l’idée que son amie soit brulée sur la place publique. Le Moyen-Age était une époque révolue et Albane était loin d’être une sorcière qui avait commis des crimes. Elle était tout l’inverse à ses yeux. « D’un point de vue médical, je t’assure sur tes chevilles ne craignent rien. » Elle rigola de plus belle, elle appréciait vraiment l’humour de la française, c’est l’une des raisons pour lesquelles Dani n’avait pas hésité une seconde à proposer ce voyage à Albane. « Et je peux te dire sans la moindre hésitation que tu peux plaire aussi aux femmes. » affirma-t-elle tout en remplissant son verre, alors que Dani releva son regard vers elle battant des cils. « Ah ? » questionna-t-elle d’une petite voix surprise par cette affirmation. Albane semblait sûre et certaine des propos qu’elle avançait. Si Dani avait été attirée par les femmes, elle aurait été charmée par ce compliment. La coréenne n’osa rien dire, alors que les propos de la française trottaient dans son esprit. Elle revint à la réalité quand Bane reprit la parole, posant une nouvelle question. Le visage de Dani s’illumina d’un joyeux sourire, même si un coin de son cerveau pensait toujours aux précédentes paroles de son amie. Elle attrapa la bouteille de vin. Dans son geste, sa main frôla celle de Bane. L’œnologue opta pour la communication non-verbale et termina la bouteille dans les deux verres. « Quelle idée j’ai eu de choisir un endroit qui a des escaliers. » A ses mots, Dani but cul sec son verre suivi de près par la blonde. « Tu crois qu’on va réussir à monter jusqu’à la chambre ? » questionna-t-elle amusée. L’œnologue avait une forte tolérance à l’alcool mais elle avait sans doute un peu perdu depuis son arrêt de travail.
Soudainement la brune fut envahie par une bouffé de chaleur. Sans réfléchir, elle décida de plonger dans l’eau pour se rafraichir. Une dizaine de secondes plus tard elle remonta à la surface.« L’apnée et l’alcool, c’est le pire des mélanges possibles. Je t’apprendrai un autre jour. Je reviens ! » « D’accord ! » D’un pas chancelant, elle observa Bane se lever et s’éclipser à l’intérieur de la maison. Elle haussa les épaules avant de replonger sous l’eau et nager jusqu’au bord de la piscine. Elle posa son menton sur le petit muret en de la piscine, donnant une vue imprenable sur la nature balinaise. Cela faisait des mois que Dani ne s’était pas baignée, elle avait oublié cette douce sensation de l’eau contre son corps. Quelques minutes plus tard, elle fut de nouveau rejoint par son amie. « J’ai commandé des plats. Je leur ai demandé de nous faire une sélection de leurs spécialités, j’avais pas envie de décider. Pareil pour leurs desserts. Ah, et j’ai repris une bouteille de vin. Des fois qu’on ait envie de la savourer, cette fois. » « Je vais essayer cette fois-ci. » qu’elle répondit avec une certaine malice dans la voix, alors qu’elle était en train de croiser deux doigts sous l’eau. Oups. Albane était vraiment aux petits soins avec elle, alors que la coréenne avait l’impression de ne pas mériter toute cette affection, pourtant elle ne pouvait s’empêcher de savourer chaque seconde de ce moment privilégier avec elle.
« Tu me dois quand même une histoire, concernant le baiser sur un coup de tête ! » Elle marqua un point la française, alors la demoiselle leva le voile du mystère sur cette question. « Ça s’est passé juste avant que je te rencontre. J’étais allée tester un nouveau rooftop qu’on m’avait conseillé. » L’œnologue en perpétuelle quête d’alcool. « Y’a un mec, il a renversé un verre de vin rouge sur ma robe blanche. Elle était toute nouvelle en plus ! Note à moi-même, ne plus jamais porter de robes blanches. » Elle sourit aux souvenirs de ses premières soirées à Brisbane. « Ça a vraiment mal commencé entre nous. Puis un verre après l’autre, après s’être engueulés comme du poisson pourri. » Albane avait déjà eu un aperçu de l’impulsivité de la coréenne. « On a fini par danser ensemble et je l’ai embrassé. » Sur le coup, la Hwang n’avait pas du tout réfléchi aux conséquences de ses actes. Après cette soirée passée en compagnie de Maxence, elle ne pensait plus jamais recroiser sa route. Une soirée sans lendemain comme tant d’autres. Sauf que Dani avait eu un retour de karma assez surprenant. Alors que la patronne du O’Reilly Vineyard était à la recherche de nouveaux employés pour la haute saison, Maxence avait postulé chez elle. Dani avait été surprise, cependant elle avait décidé de lui laisser une chance car il s’était montré travailleur et déterminé durant l’entretien. Leur petite histoire entre eux était secrète, que l’œnologue avait soigneusement rangé dans sa cave à vins. Dani tourna son visage vers son amie, plantant son regard noisette dans celui de son amie. « Et toi Bane, tu serais capable d’embrasser quelqu’un sur un coup de tête ? » lui demanda-t-elle avec son adorable accent français.
I don't wanna be the one to try, be someone's else is not my style. There is a missing piece I'm trying to find. I don't know how a human heal twice. Sleep, I don't need no sleep, I'm such awake. I just wanna take our fly, high, higher than the birds. Words are only words. Take my hand and go there with me. There's no hide and seek, I see you you see me. What's the mystery? Give it up, let go
C’était presque étrange de parler de ce qu’il se passait dans sa vie réelle, de ne mentionner que les bons côtés quand en réalité, être allée jusqu’à changer de continent lui donnait l’impression d’un peu mieux respirer. C’était comme si cette vie dont elle parlait ne lui appartenait pas vraiment, qu’elle ne l’avait pas embarquée avec elle dans ses valises. C’était tant mieux, dans un sens. Ce séjour lui faisait réellement du bien. A moins que ce ne soit juste la présence de Dani, son sourire permanent, sa bienveillance, et cette lueur pétillante dans les yeux qui faisaient ressembler ces vacances à une grande aventure. Elle la faisait rire, et c’était quelque chose qui n’était plus si aisé ces derniers temps. Cette femme était un cadeau tombé du ciel, ce qui rendait son célibat d’autant plus incompréhensible. Elle avait tout pour plaire, que ce soit son physique avantageux, son caractère, son intelligence. Elle méritait d’avoir quelqu’un pour l’aimer et prendre soin d’elle. Peut-être que cela la rendait intimidante ? Albane n’en avait aucune idée, à vrai dire. Elle était juste certaine que la coréenne pourrait séduire n’importe qui d’un simple papillonnement de cils, si elle se lançait dans l’exercice. Femmes y compris. La française en tout cas se doutait que si Dani s’essayait à un numéro de charme sur elle, elle en perdrait certainement son français et son anglais à la fois. Pour autant, elle ne voulait pas rendre ce compliment gênant, se contenta de hocher la tête puis de passer à la suite ; celle qui les mena à boire cul sec une demi-bouteille de vin chacune, notamment. Une idée loin d’être brillante en temps normal mais qui eut le don de les faire pouffer comme des adolescentes. « Si on n’arrive pas à monter, on pourra toujours dormir sur un transat, à la belle étoile. » Et à vrai dire, Bane ne savait pas ce qu’elle préférait entre les deux options.
Elles avaient encore toute la soirée pour décider de s’il vaudrait mieux cuver, ou s’enfoncer plus profondément dans leurs bêtises de vacances. La française venait en tout cas de leur donner le choix des deux options en commandant auprès du restaurant, abandonnant toute rationalité au passage. Il n’y aurait rien qui inciterait à être raisonnable, ce soir. Mais est-ce que ce n’était pas la chose à faire quand elles se retrouvaient dans un cadre aussi parfait, en bonne compagnie, et sans personne pour venir les interrompre ? C’était leur coin de paradis rien qu’à elles. Le regard de la brune se fit quelque peu suspicieux face à la demi-promesse de la coréenne, sauf qu’elle ne put s’empêcher de rire légèrement en secouant la tête. Elle ne croyait pas une seconde que Dani traiterait la deuxième bouteille de vin comme il se devait. La déformation professionnelle ne semblait clairement pas de mise durant ces vacances, au point que cela frôlait l’affront. Elle ne dirait rien de ce qu’elle avait vu, promis juré. Et alors qu’elle replongeait dans l’eau, retrouvait la fraîcheur agréable de la piscine, l’esprit d’Albane fut rappelé à ce qu’elle avait entendu un peu plus tôt. Les deux jeunes femmes n’avaient pas l’air d’être avares sur les détails ce soir, alors pourquoi s’arrêter ici ? Il fallait au moins une bonne histoire pour s’accaparer la bouteille aussi franchement. Appuyée sur le rebord de la piscine et les jambes pataugeant paresseusement dans l’eau, la française buvait les paroles de son amie, toute son attention concentrée sur ce qu’elle lui racontait. La rencontre entre le vin rouge et la robe blanche la fit immédiatement grimacer. Généralement, dans les films, c’était la chemise de l’homme qui prenait, pas l’inverse… Et elle savait d’expérience que ce maudit liquide ne pardonnait pas. Ce qui rendait l’évolution de la soirée d’autant plus surprenante. Et drôle. Elle avait fait les frais une fois d’une Dani en colère, et ce en dépit de leur amitié. Elle ne pouvait qu’imaginer ce que cela pouvait donner face à un inconnu qui avait réellement des raisons de se faire crier dessus. Ceci dit… cela lui ressemblait bien. « Soit il devait vraiment te plaire, soit tu avais déjà fait le tour de la liste des cocktails. » lâcha-t-elle malicieusement. « Tu l’as revu ensuite ? Ou c’était juste l’histoire d’un soir ? » Elle trouverait dommage que les ragots se terminent ici. Que la question lui soit retournée lui fit hausser un sourcil. Si elle en serait capable ? Probablement. Si c’était son genre ? Absolument pas. Parce que tout ce que cela lui avait apporté récemment, c’était des ennuis. Il faut dire qu’elle ne s’était pas arrêtée à juste un baiser, et c’était tout le souci. La différence étant que Leo avait joué avec elle, avait tout fait pour la pousser à céder. Dani n’était pas ce genre-là. Rien n’aurait de gravité, avec la coréenne. « Oui. » Et sans laisser vraiment le temps à la belle d’exiger des détails, Albane combla la distance entre elles pour venir déposer ses lèvres sur les siennes. Un baiser doux mais rapide, l’un dont elle s’éloigna immédiatement le méfait terminé comme de peur d’être prise en flagrant délit. « Mais ce qu’il se passe à Bali reste à Bali. Et j’ai peur que ma réponse soit influencée par ce cul-sec de vin, alors… » répondit-elle en français à son tour, avant de retrouver son air angélique. « Raaah j’ai tellement envie de te dire ce que j’ai prévu pour demain. » couina-t-elle, consumée par ce secret.
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