| (alfly) rolling down the hill |
| | (#)Mer 26 Jan 2022 - 20:16 | |
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@LILY KEEGAN & ALFIE MASLOW ⊹⊹⊹ i was rolling down the hil you couldn't ever sit me still but then you caught me in the air, honey, and you told me you won't stop to care for me. Il s’était promis de préparer le canapé, mais le brin de ménage qu’il envisageait n’était qu’une supposition ; bien sûr, comme souvent avec les bonnes idées, Alfie n’a pas à réussi à les respecter. Soit, il considère qu’il fait déjà sa part en accueillant Lily chez lui ; et oui, il s’agit probablement d’une certaine pitié qu’il ne dissimulera même pas dans son regard. Et oui aussi, Alfie tend à changer d’avis comme de chemise, est-ce que la jeune femme sera réellement surprise par ce brusque revers concernant son attitude ? Il sait aussi qu’il ne doit pas se montrer trop jugeant, encore moins moralisateur (comme s’il l’était, hm) au risque de la faire quitter les lieux avant d’y passer la nuit. Et pour une fois, ses attentes concernant la nuit en question sont bien différentes de celles qu’il connait d’ordinaire ; ce qui le surprend autant que ça a dû la surprendre, la jeune femme. Au moment de découvrir les actes de Callum, jamais il n’aurait imaginé que son canapé (non, il ne lui concédera pas son lit, manière de ne pas accorder à Lily une importance à laquelle elle pourrait prendre goût) puisse devenir le refuge de Keegan Junior. Au départ, c’était un jeu plus qu’une main tendue ; il voulait qu’elle admette les fautes de son parfait petit copain pour mieux pointer du doigt son attitude discutable (et après, on parle de la sienne, à lui, allez comprendre). Mais les fautes se sont avérées bien plus importantes que prévues et même si son désir d’obtenir la vérité au détriment de la fierté de Lily a primé, une certaine forme de bienveillance a émergé à sa suite. Il ne l’accueillera pas éternellement, oh, ça non. Bien que la compagnie de Lily puisse parfois s’avérer agréable, la majeure partie du temps, il s’agit d’un fardeau et d’une guerre ouverte – tiens, donc, cette seule pensée pourrait lui faire changer d’avis, en réalité. L’appart qu’il loue actuellement convient pour une personne. À deux, par contre, c’est l’assurance de se marcher dessus et de se détester en un temps record – mais ont-ils vraiment besoin de raisons, dans le fond ? Alfie a finalement concédé à faire un passage d’aspirateur ; il faut croire que Lily arrivera toujours à obtenir de lui ce qu’il n’offrirait jamais à d’autres.
Il n’avait pas pensé à l’accueillir, donc. Certains s’offusqueraient probablement de son évident manque d’empathie, d’autant plus polémique compte tenu de son métier ; lui y voit surtout une forme de défaite dans le jeu qu’ils ont démarré il y a des années de cela et qui ne connaîtra jamais de fin. Ce jeu qui ne s’arrête jamais, encore moins dans les moments où il le devrait, d’autant plus qu’ils sont supposés être des adultes, à présent, et qu’ils n’ont plus l’excuse de l’immaturité autant que de l’adrénaline liés à l’adolescence pour justifier un tel comportement d’une part comme de l’autre. Alfie aimerait croire qu’il a pris l’avantage en lui arrachant la confession et en accentuant ses tourments ; le fait est que Lily l’a fait en scellant l’attitude qu’il devra avoir par rapport à cette information, tout en s’offrant une place de choix dans son quotidien, signe d’un aveu de faiblesse. Ce n’est pas un problème, dans le fond, d’être faible, mais ça le devient quand cette faiblesse est provoquée par Lily Keegan et qu’il en fait l’aveu en acceptant de l’accueillir chez lui. Il devrait pourtant se soucier que d’une chose : de son statut de femme battue et sur la manière de l’aider. Mais rien n’est jamais simple entre eux et l’esprit dérangé d’Alfie n’est qu’une réfection de celui de Lily. Après tout, n’est-ce pas elle qui souhaitait rester avec son compagnon sous seul prétexte qu’il est en mesure de lui offrir la famille dont elle rêve ? Leur manière de penser, d’interpréter les choses, d’analyser les événements qu’ils vivent ne correspond pas aux standards. Lily ne correspond pas aux standards. Pourquoi est-ce qu’il devrait le faire, lui, si elle, elle n’en est pas capable ? Ils se prétendent opposés, différents, inconnus par moment ; mais les faits sont là et ils forment les deux éléments d’un tout qui agira toujours dans le même sens.
« Tu l’as croisé ? » Il lui demande lorsqu’il ouvre la porte après qu’elle ait annoncé sa présence. Est-ce que Callum a eu vent de son échappée ? Est-ce qu’il doit s’attendre à le voir débarquer sur ce pallier et renoncer à sa promesse de ne pas lui casser quelques dents (elle sait autant que lui que, de toute façon, il ne respecte jamais ses promesses) ? Au fond, il le souhaiterait, oh que oui. Il souhaiterait que ce type se présente pour récupérer « ce qui lui appartient », pour lui montrer que Lily n’a jamais été à lui, oh ça non ; et qu’il est bien naïf d’avoir cru participer à un jeu auquel il n’était pas convié. Il est temps de l’évincer, non pas parce qu’il est un adversaire, mais parce qu’il est un poids mort qui prend toute la place dans la vie de Lily. Et il n’a pas le droit à un tel privilège, car Alfie n’a jamais donné son accord pour partager la jeune femme, autant qu’il n’a jamais désiré que quelqu’un prenne cette place qui lui est réservée. Si quelqu’un doit faire du mal à Lily, c’est lui. Et surtout, si quelqu’un doit lui faire du bien, c’est aussi lui.
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| | | | (#)Ven 28 Jan 2022 - 1:20 | |
| C’est deux par deux qu’elle a grimpé les marches de l’immeuble menant à l’appartement du Maslow, un sac à moitié vide sous le bras, ses talons assez bas claquant avec disharmonie sur le sol. Son mascara a coulé sous ses yeux, son fond de teint brille sur son front. Lily n’est pas aussi parfaite qu’elle le voudrait et, pour une fois, c’est bien le cadet de ses soucis. Le coeur battant, le souffle court, elle toque à la porte en tremblant, priant pour qu’il ne débute pas un nouveau jeu avec elle en décidant finalement de la laisser dehors parce que sa présence ne l’amuse plus autant que l’idée qu’il s’en faisait, il y a quelques heures de ça. S’il fait ça, elle est morte. Littéralement. Elle sait qu’après lui avoir annoncé qu’elle ne rentrerait pas dormir à l’appartement ni ce soir, ni les autres sûrement, Callum ne le lui pardonnera pas. Face à lui, elle en oublie comment mentir. Face à Alfie, maintenant, elle s’engouffre avec précipitation dans l’appartement, sans un mot supplémentaire.
« Tu l’as croisé ? » Des mots qu’elle entend sans les comprendre, sans chercher à le faire non plus. Tout est une question de vitesse alors qu’elle entend encore les pas de son petit-ami la suivre de près dans l’immeuble, alors qu’elle est certaine de même avoir entendu son souffle tant il a fini par se rapprocher. Désormais, c’est la porte qu’elle referme sans délicatesse derrière elle, la fermant à clé dans la même seconde. Même ses cheveux ne sont plus coiffés, à Lily, au point où elle en a perdu la parfaite raie droite délimitant deux parties égales de sa chevelure brune. “Tu joue pas au héros!” Elle ordonne, l’index pointé en la direction du brun à qui elle n’a rien expliqué, pas même adressé le moindre regard. Il aura tôt fait de comprendre, Alfie, et c’est justement ce moment qu’elle cherche à anticiper et la suite qu’elle souhaite absolument pouvoir contrôler. Il avait émis l’idée de casser la gueule de Callum il n’y a pas plus de deux heures de cela, et ses poings le démangent sans doute plus que jamais en cet instant. Le voir se battre est pourtant la dernière chose qu’elle voudrait, surtout face à l’homme qu’elle continue d’aimer malgré tout. Il est ce qu’il est, mais c’est son problème, à elle et à elle seule. “Lily, je sais que tu es là!” Il hurle en retour, l’homme de sa vie, n’ayant apparemment pas peur d’ameuter tout l’immeuble tant il se fait remarquer. Tant il les fait remarquer. La Lily en question, pourtant, n’a pas lâché Alfie du regard. Elle a l’intime conviction que si elle le fait, alors il ouvrira cette porte et elle ne sera plus en mesure de rien contrôler. Si elle continue de le garder à l'œil, littéralement, alors il se peut que cela n’arrive pas forcément, il se peut qu’il subsiste encore un espoir. Il se peut. Sa vie se résume à des suppositions, désormais, et elle ne sait pas comment réagir sans avoir une base solide sur laquelle s’appuyer, un rouge à lèvre dans son sac avec lequel parfaire son maquillage, un billet de quelques dollars toujours à portée de main pour le donner à un sans-abris. Elle ne sait pas comment subsister quand elle n’a plus tous ces détails qui font de Lily Keegan, Lily Keegan. “Il va partir. Il va se lasser.” Cette fois-ci, c’est un murmure qu’elle lui adresse, ne tenant pas à ce qu’ils soient entendus, bien qu’il ait sûrement vu la porte se refermer devant lui et ne puisse donc pas douter qu’elle se trouve à l’intérieur. C’est un problème qu’elle peut nier. Nier, elle y arrive toujours. Tout est bien plus compliqué quand l’homme qu’elle fuit pour la soirée continue de hurler son nom de l’autre côté d’une porte bien trop peu épaisse pour qu’elle se sente en sécurité, mais elle y arrive tout de même. Simplement, elle ne peut pas tenir deux rôles à la fois, alors c'est face à Alfie qu'elle cède aujourd'hui, et aujourd'hui seulement.
Tout ce qu’elle a à faire maintenant, c’est se laisser glisser le long de la porte, poser la paume de ses mains contre son crâne, remonter ses genoux jusqu’à sa poitrine et attendre. “Il finit toujours par se lasser.” Ils s’aiment, ils se connaissent. Elle sait qu’il se lassera, elle sait que demain tout ira mieux. Si Alfie ne fait rien de stupide, tout ira mieux. "Si t'ouvres pas cette porte, je le ferai moi-même."
- La seule chose que j'avais en tête en écrivant ce rp:
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| | | | (#)Mer 9 Mar 2022 - 2:25 | |
| Un seul regard sur Lily suffit à lui faire comprendre que la situation est grave, suffisamment pour qu’il mette de côté ses piques et tente d’être un ami. L’usage de ce terme paraît insensé, irréel, pourtant c’est ce qu’il doit être ce soir pour une Lily au visage marqué non pas par les coups cette fois-ci, mais par les restes de ce qu’il interprète comme des larmes – ou à défaut, d’une panique ne lui ayant laissé guère le temps de se mettre à son avantage. Pas qu’Alfie juge la jeune femme sur ce critère superficiel, mais simplement parce que face à lui, elle n’hésite jamais à paraître bien plus parfaite qu’il ne la sait réellement – ça implique de faire attention aux apparences. Ça n’a pas été le cas cette fois, alors oui, il prend conscience de la gravité de la chose, des fois qu’il en aurait douté suite au récit de Lily. Cette panique se lit aussi dans son attitude, de la manière précipitée avec laquelle elle s’est engouffrée dans l’appartement, à son souffle qu’elle ne semble pas en mesure de reprendre et, surtout, à la façon dont elle verrouille la porte. Est-ce qu’elle l’a croisé ? La question semble stupide ; il aurait simplement dû lui demander où est-ce qu’il est ? Évidemment que Callum n’allait pas laisser l’objet de sa frustration s’envoler, comment pourra-t-il se détendre s’il ne peut plus porter de coups à son punching-ball attitré ? Est-ce qu’il s’est déjà posé cette question, son connard de petit ami auquel elle trouvait encore des excuses il y a quelques heures ? Est-ce qu’il a envisagé, un jour, que la situation puisse être celle-ci et qu’il goûterait à son tour à la position de faiblesse ? “Tu joues pas au héros!” « J’en suis pas un. » Elle devrait savoir, Lily, que s’il y a un rôle qui lui colle à la peau dans le récit des autres, ce n’est certainement pas celui du héros, oh, ça, non. Alfie, c’est l’antagoniste, c’est celui qui prend les décisions qui rythment le récit, c’est celui qu’on est supposé détester alors qu’avec le recul, ses motivations sont peut-être moins nobles mais bien plus cohérentes que celles du héros. Ce n’est pas noble de casser la gueule à quelqu’un. Mais c’est cohérent quand ce quelqu’un s’appelle Callum. “Lily, je sais que tu es là!” Les voisins ne se formaliseront pas du boucan, bien trop habitué à ce que le Maslow ait pour habitude d’attirer l’attention – de ses exploits sexuels à son envie de faire chier, tout simplement. Lily continue de plonger son regard dans le sien, d’être la barrière (plus que cette porte) entre lui et son petit-ami. Il avance d’un pas, puis d’un second, sans que ses prunelles ne glissent ailleurs. “Il va partir. Il va se lasser.” Elle murmure et si dans d’autres circonstances il n’aurait pas manqué de hurler pour la rendre folle ; il n’oublie pas que le véritable fou est derrière cette porte. Et quand Lily finit par ne plus soutenir son regard, c’est encore un pas qu’il fait, comme si elle venait de lui donner ce feu vert qu’il attendait. Sa silhouette longe contre la porte martyrisée par la colère de Callum, s’abattant au sol avec une force qui n’est certainement pas équivalente à celle que l’homme lui adresse en temps normal. “Il finit toujours par se lasser.” Bien sûr. La résignation dans sa voix provoque un rire à un Alfie qui voit clair dans son jeu ; elle est déjà en train de céder, elle est déjà en train de lui pardonner. Elle n’aura ouvert les yeux que quelques heures – et Alfie n’a pas fait céder ses barrières pour qu’elle replonge aussitôt. "Si t'ouvres pas cette porte, je le ferai moi-même." « Oh, mais fais-toi plaisir, Callum. » Et il ne provoque pas l’homme derrière la porte, non, alors que le volume de sa voix est maîtrisé. Un murmure qui sera audible depuis l’autre côté pour lancer le compte à rebours ; mais surtout une menace qui se doit d’atteindre sa cible, en la personne de Lily, pour l’obliger à prendre une décision – à défaut, il le fera lui-même.
@Lily Keegan
- alfie be like :
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| | | | (#)Mar 29 Mar 2022 - 1:31 | |
| Pétrifiée, ne voyant plus que la porte d’entrée comme son dernier rempart contre une issue tragique, Lily s’y raccroche autant qu’elle le peut, ayant depuis longtemps aujourd’hui abandonné son image de femme parfaite. Ce soir, elle n’en a pas la force. Ce soir, surtout, elle n’en est pas capable, pas alors qu’elle n’arrive pas à contrôler ni anticiper le moindre facteur environnant, pas alors que deux pans de son histoire se rencontrent alors que cela n’aurait jamais dû être le cas. Callum et Alfie appartiennent à deux mondes différents, à deux Lily différentes, et jamais ils n’auraient dû se croiser, encore moins dans un contexte tel que celui-ci. « J’en suis pas un. » Il est un anti héros, Alfie, et c’est justement bien là tout le problème, parce qu’elle sait déjà par avance qu’elle ne pourra pas éternellement lutter contre lui et son insupportable caractère. Persuadée qu’il va vouloir marquer son point(g), elle ne peut qu’anticiper le moment où tout lui échappera de façon définitive, où plus rien ni personne n’en aura quoi que ce soit à faire de son image de femme parfaite. Quand ils en viendront aux mains, parce que c’est une issue inévitable, elle ne pourra plus rien faire pour empêcher que l’un ou l’autre n’en meurt. Parce qu’aucun des deux ne saura s’arrêter, elle les connaît bien assez pour le savoir, et cela la terrifie un peu plus encore finalement.
“Lily, je sais que tu es là!” Rectification: c’est bel et bien la voix de Callum qui la terrifie le plus, surtout alors qu’elle est emplie de rage, comme en cet instant. Elle arrive à garder ses yeux ancrés dans ceux d’Alfie une seconde de plus mais le sursaut que son petit-ami engendre chez elle la pousse à se laisser retomber au sol, appuyée contre ladite porte. Si elle sait ne pas avoir la force mentale de se battre contre Alfie, elle peut au moins utiliser sa cinquantaine de kilos comme un poids - même si eux non plus, justement, ne risquent pas d’être d’une grande utilité. En d’autres circonstances, c’est le silence du brun qui lui aurait glacé le sang. L’absence de remarques cinglantes de la part d’Alfie n’est jamais annonciateur de bonnes nouvelles, mais elle n’a pas le recul nécessaire pour s’en rendre compte en cet instant, se rendant à peine compte qu’il gomme à chaque instant un peu plus encore la distance entre eux. "Si t'ouvres pas cette porte, je le ferai moi-même." - « Oh, mais fais-toi plaisir, Callum. » - “T’as pas intérêt Alfie. T’as vraiment pas intérêt.” Elle gronde ou essaye, tout du moins, sa voix plus basse que jamais, son regard à nouveau brièvement tourné en direction de l’homme à ses côtés.
“C’est qui ça, Lily ? C’est ton nouveau copain ? Tu te le tapes, c’est ça ?” “Je vais appeler la police si tu t’en vas pas.”
Aux cris de l’un répondent les mots aussi posés que possible d’une Lily qui tente une fois de plus de se relever, ses jambes plus lourdes que jamais. Pourtant, elle sait que si elle laisse trop de loisir à Alfie, il finira par ouvrir cette porte, quoi qu’elle en dise et quoi qu’elle en pense. Tout ce qu’elle a à faire, c’est agir comme si Callum n’était pas là, comme si tout allait bien, comme si elle pouvait passer outre cette épreuve comme elle l’a déjà fait avec toutes les autres avant ça. Elle peut le faire, elle peut se contenter de placer ses doigts mal assurés autour du poignet d’Alfie et sincèrement espérer que cela suffira à le calmer, lui et ses accès de colère, lui et sa soudaine envie de sang et sa fichue adrénaline grimpant en flèche. “Il est dangereux. Je veux pas qu’il s’en prenne à toi aussi.” Sont ses confessions finales, véritables aveux de l’envers du décor de sa relation avec l’australien. Elle est capable de supporter la douleur, pas d’observer les êtres qui lui sont chers en pâtir à sa place. |
| | | | (#)Mar 19 Avr 2022 - 23:34 | |
| Évidemment qu’il ne jouera pas aux héros, Alfie. Ce n’est pas dans les habitudes de la maison que d’être celui qui sauve la veuve et l’orphelin, bien au contraire. Il est celui qui les met en danger pour son propre plaisir personnel, pour voir comme ils se débrouillent dans la jungle qu’est la vie et trop souvent, il a eu cette même attitude avec Lily. À bien y réfléchir, il est presque étonnant qu’il lui ait ouvert cette porte, qu’il n’ait pas profité de sa situation pour lancer un nouveau round de ce jeu sans fin, celui qui consiste à la laisser se débrouiller seule pour l’aider à prendre conscience de la gravité de la situation qu’elle vit aux côtés de Callum, elle qui avait plus agacé Alfie de par sa dénégation que par la perspective de lui avoir trouvé un remplaçant pour lui pourrir la vie. Oh, bien évidemment qu’il n’accepte pas d’être remplacé, lui et son égo surdimensionné, mais malgré sa nature détraquée, il n’en est pas au point de prendre plaisir à voir la souffrance de Lily. Non, il prend son pied dans la souffrance, il prend son pied à provoquer Lily, mais pas les deux en même temps, pas dans un contexte comme celui-ci. On pourra dire ce que l’on veut du Maslow, on peut lui trouver mille défauts, les faits sont ce qu’ils sont, et à de rares exceptions, sa loyauté l’emporte sur le reste. Il n’aurait pas cru que celle-ci s’exprimerait à l’égard de Lily, et pourtant ce n’est pas surprenant. Elle est bien celle qui est restée à ses côtés malgré les années, malgré ce qu’il a pu faire, dire, provoquer ; elle n’a jamais cessé de s’accrocher à lui. Ou est-ce l’inverse ? Si à cet instant la réponse semble claire, à voir Lily prostrée contre cette porte qu’elle lui interdit d’ouvrir, d’ordinaire elle est bien moins évidente.
Il n’est pas un héros. Il n’est pas celui qui trouvera les bons mots pour calmer la fureur de Callum, ni celui qui cherchera à le faire, en réalité. Ce qu’il veut, ce n’est même pas de se venger sur l’homme derrière la porte, mais bien d’éveiller la conscience de celle qui est à ses côtés. Parce que la décision doit venir d’elle et uniquement d’elle ; parce que Callum pourra recommencer, encore et encore. Tout comme il pourra repousser le compagnon de la brune, encore et encore : tant qu’elle ne décidera pas d’elle-même que c’est assez, tant qu’elle n’aura pas le déclic qui lui fera réaliser que sa vie vaut plus que ça, il ne pourra rien faire pour elle. Toute solution ne sera que temporaire, parce qu’il ne peut pas prendre la décision pour elle, quand bien même Alfie en donne l’impression à cet instant. “T’as pas intérêt Alfie. T’as vraiment pas intérêt.” Son regard glisse contre la jeune femme à terre, son sourire agrandit ses lèvres. « C’est quand que tu auras la même détermination te concernant ? » Il demande d’une voix légère qui tranche avec la gravité de la situation. Elle a l’air bien décidée, pour une femme qui laisse Callum dicter leur quotidien. Et puisqu’elle ne voulait pas être aidée, sa seule porte de sortie réside de sa prise de conscience. “C’est qui ça, Lily ? C’est ton nouveau copain ? Tu te le tapes, c’est ça ?” « S’il savait. » Qu’il adresse à l’égard de Lily, dans un murmure cette fois-ci, un échange qui a presque l’air complice et qui, une fois encore, dénote avec la voix grave de Callum derrière la porte. “Je vais appeler la police si tu t’en vas pas.” « Ce serait une première. » Elle l’a déjà appelée, la police, autrefois ? Elle a déjà commencé à monter un dossier à charge contre lui pour le jour où elle décidera de le fuir ? Ou est-ce que la menace s’est envolée au moment même où elle l’a prononcée ? Lily tente péniblement de se lever tandis que l’autre continue de déverser sa colère contre la porte. Un sourire se glisse sur les lèvres d’un Alfie appâté par une telle proie qui se la joue prédateur, avant que son attention ne soit détournée par les doigts de Lily qui entourent son poignet. “Il est dangereux. Je veux pas qu’il s’en prenne à toi aussi.” Et c’est quand que tu auras la même détermination te concernant, Lily ? « Tu choisis. » Qu’Alfie demande, un large sourire sur les lèvres, la main sur la poignée, prêt à accueillir la tornade qui s’agite devant la porte. « Lui, toi ou moi. » Il poursuit, en s’appuyant contre la porte et en plantant son regard dans le sien. « Il y en a un qui passera par la nuit. Choisis. » Et de la bouche de Lily, il n’y aura que des mauvaises réponses.
@Lily Keegan
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| | | | (#)Mer 20 Avr 2022 - 18:36 | |
| « C’est quand que tu auras la même détermination te concernant ? » Il est trop calme, Alfie. Trop posé, trop sage, trop patient. Il aurait pu ouvrir la porte il y a bien longtemps déjà s’il l’avait voulu, mais il n’a même pas essayé. Et pourtant, lorsqu’il laisse son regard se baisser sur celui de la jeune Keegan, ce n’est que de la haine qu’elle ressent pour lui. Plus que jamais, il sait ce qu’il fait. Plus que jamais, il tente d’avoir un rôle qui n’est pas le sien, alors qu’il a toujours été le premier à l’entraîner au plus bas alors qu’elle feignait seulement son désaccord. Tout a changé, désormais, et elle déteste encore plus l’idée de ne rien pouvoir contrôler et de ne plus savoir anticiper les actions et les pensées d’Alfie, au moins un minimum. De l’autre côté de la porte, elle sait au moins que Callum ne se calmera pas et qu’aux accès de rage continueront de laisser place par intermittences les insultes et autres reproches. Pour ça, rien n’a justement changé.
“C’est qui ça, Lily ? C’est ton nouveau copain ? Tu te le tapes, c’est ça ?” - « S’il savait. »
Ferme la miment les lèvres de Lily, comme si elle parlait soudainement à un muet qui pourrait lire sa réponse sur son visage. Ce n’est pas le moment d’aborder un tel sujet et, en réalité, ce ne sera jamais le moment de parler à nouveau de cet épisode de leur vie, lequel se conjugue uniquement au singulier. Alors, à défaut, elle prévient son petit-ami qu’elle va appeler la police, la voix forte et ferme. Ses doigts ne prennent même pas la peine de chercher son téléphone, pourtant. « Ce serait une première. » Se sentant trahie dans le pire moment possible, ce n’est finalement qu’un simple regard noir qu’elle décoche à Alfie. Lui faire la morale n’est pas son rôle et, surtout, une fois de plus, ce n’est ni le lieu ni le moment.
Sentant la situation lui échapper (un peu plus), elle finit par péniblement se relever pour arriver à hauteur d’Alfie et, surtout, devenir un objet plus encombrant à dégager du passage s’il décide soudainement d’ouvrir la porte qui les sépare d’un Callum tambourinant contre cette dernière. Dans un ultime espoir, elle attrape son poignet en passant parvenir à le calmer par Dieu sait quel miracle, ne pouvant pourtant que constater la vitesse de son rythme cardiaque à travers son artère. Mais bien sûr, c’est à Alfie qu’elle a à faire, et non à un des quelques trois milliards d’autres hommes normalement constitués de cette fichue Terre. Tu choisis. Lui, toi ou moi. Il y en a un qui passera par la nuit. Choisis. Elle voudrait sonder son regard pour savoir s’il est sérieux ou s’il bluffe mais le simple fait que ce soit lui face à elle suffit à lui donner la réponse: il ne bluffe pas, jamais, et ce peu importe les conséquences que pourraient avoir ses gestes et paroles. Lily, pour sa part, a comme seul réflexe de resserrer la pression de sa main autour du poignet de l’homme, sûrement le temps de sa réflexion, laquelle prend la forme d’un visage éminemment fermé, de sourcils froncés et de pupilles tremblantes alors qu’elle ne décroche pourtant pas son regard du sien. “Je veux plus rien avoir à faire avec toi. Après aujourd’hui, tu m’oublies.” Il ne peut pas lui demander ça, il ne peut pas agir comme ça, il ne peut pas être cet homme qui lui fait la morale sur la violence de Callum et lui poser un ultimatum visant à recevoir un accord pour le frapper en retour. Il connaît déjà la réponse de Lily, tout comme elle sait qu’il finira par assouvir ses pulsions peu importe ce qu’elle lui répond. Tout ce qu’il cherche à faire, c’est lui prouver qu’elle n’a de cesse de ployer le genou, devant les autres mais surtout devant lui. Elle est une adversaire amusante, mais elle reste une adversaire simplement parce qu’avec elle il arrive à garder son quota de victoires et qu’il ne se lasse pas de leur guerre. “Laisse le rentrer. Les voisins entendront moins.” Ils entendront moins les coups et les hurlements. L’écho est bien trop important dans la cage d’escalier et Lily, elle, ne peut que se détester de déjà penser à une stratégie pour les sortir de cette situation, incapable d’agir comme la plupart des êtres humains qui se seraient laissés portés par le courant, aussi violent soit-il. “Lui.” Elle finit enfin par souffler, bien malgré elle, relâchant le poignet d’Alfie simplement pour y laisser la trace rouge de ses empreintes. Les quelques pas qu’elle esquisse en arrière suffisent pour qu’elle attrape un couteau, bien décidée de ne pas laisser l’issue de ce duel être aléatoire. |
| | | | (#)Lun 9 Mai 2022 - 0:28 | |
| trigger warning : mention de violences conjugales.
L’autre chien continue d’aboyer derrière la porte, alors qu’à l’intérieur de l’appartement le sourire d’Alfie ne diminue pas, à se demander lequel d’entre eux est réellement enragé. Si Lily doutait encore de l’affection – problématique – qu’il a à son égard, en voilà une preuve, alors que si ça ne tenait qu’à lui, la porte aurait été ouverte depuis longtemps pour faire face au bourreau de la brune. Il n’est pourtant pas de ceux qui utilisent ses poings avec autant de facilité, Alfie, lui qui aime faire fonctionner son esprit pour se montrer bien plus déstabilisant par les mots et les actes que par les gestes. C’est la raison pour laquelle le comportement de Callum est aussi exécrable, pas uniquement parce qu’il va à l’encontre des valeurs de la société (bien hypocrite la société, ceci dit, puisque les hommes qui frappent sont aussi condamnés que les femmes qui les dénoncent ne sont crues) et du bon sens, mais surtout parce qu’il a décidé d’opter pour la solution de facilité. Il ne se lancera pas dans une dissertation quant au mâle alpha parce qu’Alfie ne croit pas à ce concept, pour autant ce n’est pas en faisant jouer ses poings que Callum peut se vanter d’acquérir un certain statut. Aux yeux d’Alfie, il ne fait que se couvrir de ridicule, accentuant le pathétisme qu’il lui inspire déjà depuis qu’il a appris son existence. Sauf que cette fois-ci, l’anthropologue a des raisons de le regarder de travers et d’espérer condamner sa mâchoire au même destin. Et que Lily ne prétende pas qu’il ne peut pas s’abaisser à ce niveau, Callum ne se gêne pas quand il s’agit de frapper sa mâchoire à elle, alors pourquoi est-ce qu’il devrait se priver, de son côté ? Pour quelle raison Callum ne pourrait-il pas goûter à sa propre médecine ? Si Lily ne s’en charge pas, il prend le relai, bon prince, s’amusant déjà à provoquer celle-ci autant qu’il provoquera l’homme derrière la porte quand il lui fera face. Callum n’est pas qu’un chien enragé, c’est un chien tout court qui ne semble pas concéder à partager sa copine, sans savoir à cet instant que l’anthropologue a déjà goûté au fruit défendu que représente Lily. Les lèvres de Lily lui murmurent silencieusement de la fermer et son sourire s’élargit toujours plus et ne daigne pas s’estomper malgré le regard noir que lui adresse la jeune femme.
Parce qu’Alfie n’a aucune intention d’écouter – et pire encore, suivre – ses ordres, qu’ils soient silencieux ou verbalisés. Ce regard noir ne lui fait pas plus d’effet que ses menaces, peu importe l’intonation qu’elle peut y mettre, peu importe la colère qu’elle essaie de démonter. Elle sait mieux que personne à quel point il peut se montrer égoïste ; elle sait aussi mieux que personne qu’on peut lui reprocher beaucoup de choses, mais qu’on ne peut pas lui enlever sa loyauté. Il ne sait seulement pas l’exprimer ; ou du moins, il l’exprime comme elle lui paraît adaptée. En l’occurrence, si Lily lui a demandé de ne pas jouer aux héros, de son côté l’indifférence n’est pas une preuve suffisante, raison pour laquelle le plan qu’il a en tête lui semble bien plus approprié pour lui montrer, à sa façon tordue, qu’elle a une place dans sa vie, bien plus importante que celle que Callum peut lui donner. Callum qui n’a pas été foutu de comprendre la leçon aux premières oppositions de Lily, ni quand ses larmes mouillent ses joues ou sa peur dicte son quotidien. Il n’était pas là avant aujourd’hui, Alfie, mais il n’a pas de peine à imaginer le scénario qui lui convient le mieux et qui saurait justifier ce qu’il s’apprête à faire – comme s’il avait besoin d’être excusé. Il ne fonctionne pas selon le regard des autres, mais selon sa propre loi, sa propre conception du bien et de la justice ; et puisque personne ne semble pouvoir la rendre à Lily, il s’en chargera lui-même. Il lui donne le choix, mais dans le fond il sait très bien que peu importe l’identité du sacrifié, il saurait retourner la situation à son avantage. Oui, même s’il était celui-ci supposé être indifférent aux coups, dont le sang tapisserait le sol, il saurait y trouver une satisfaction. Même si Lily s’était sacrifiée aussi, il n’aurait jamais hésité à utiliser le corps inerte et les traumatismes de la jeune femme peut satisfaire son goût de vengeance qu’il nommerait « justice ». La main de Lily se resserre autour de son poignet, ne peut constater que le rythme cardiaque bien trop calme qu’est le sien, tandis qu’il ne quitte pas son regard du sien. “Je veux plus rien avoir à faire avec toi. Après aujourd’hui, tu m’oublies.” Il hoche la tête un instant, Alfie, écoutant sa condition qui devrait l’effrayer, s’il n’avait pas l’assurance que leur histoire ne peut pas se terminer. Pas ainsi, et pas du tout, tout simplement ; parce qu’ils sont liés qu’elle le veuille ou non, parce que cette promesse n’est pas faite pour la première fois et qu’elle n’a jamais été respectée jusqu’ici. « Après aujourd’hui, tu vis ici. » Il corrige, toutou tout aussi peu docile que l’autre derrière la porte. Sauvage, prêt à combattre, mais pas totalement irraisonné pour autant : Lily ne pourra jamais retourner dans l’appartement qu’elle partage avec Callum après ce soir. Sauf si celui-ci est le perdant désigné ; dans quel cas la source d’inquiétude n’en sera plus une, il s’en fait la promesse – et il les respecte, lui. “Laisse le rentrer. Les voisins entendront moins.” Et il ne dissimule plus le sourire qu’il affiche sur les lèvres, Alfie, gamin impatient de recevoir son cadeau. « T’as un mot à dire, Lily. » Ou même un regard, un geste. Il n’a pas besoin de lui parler pour qu’ils se comprennent. « Et je le fais pour toi. » Et elle ne peut plus douter de sa loyauté, aussi dérangée s’exprime-t-elle. Un mot, un geste, un regard ; et il le fait pour elle, il aura une solution effective au problème Callum. “Lui.” Alors il le fera pour elle. Pour lui aussi.
Lily esquisse quelques pas en arrière et lui n’a pas besoin de forcer le sourire provocateur qui saura rendre fou Callum tant il est collé sur son visage, traduction du plaisir qui l’anime à cet instant. Sa main désormais libérée glisse sur la serrure qu’il déverrouille, puis sur la poignée qu’il abaisse pour ouvrir la porte et faire face au bourreau bientôt victime. « Bah alors Callum, on arrive à défoncer une femme, mais pas une porte ? » Il interroge, sourire aux lèvres. L’impatience ne l’empêche pas de réfléchir ; Callum doit frapper le premier pour plaider la légitime défense. Et plus d’une fois, ce qu’il vient de s’assurer en quelques mots.
@Lily Keegan
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| | | | (#)Mer 11 Mai 2022 - 13:04 | |
| “Je veux plus rien avoir à faire avec toi. Après aujourd’hui, tu m’oublies.” « Après aujourd’hui, tu vis ici. »
Elle le déteste. Elle le déteste sincèrement, pour avoir ce pouvoir d’avoir toujours raison et de ne jamais se tromper. Bien sûr qu’elle ne pourra plus retourner vivre avec Callum après aujourd’hui et bien sûr que oui, elle est bien trop fière pour demander l’aide et l’accueil de qui que ce soit. Même celui d’Alfie. Elle dira qu’elle reste parce qu’il est un sacré connard qui ne sait pas se faire cuire des pâtes et qu’il n’y a qu’elle pour le supporter - ce qui est sûrement une partie de la vérité. Elle ne dira pas qu’elle reste parce qu’elle a besoin de lui, autant que parce qu’elle le remercie de toujours répondre présent, même s’il fait les choses à sa manière. Alors, tout se traduit par un regard noir et un silence. C’est d’accord. Il aura intérêt à lui céder son lit et prendre le canapé, pourtant.
Lui. Et cette réponse, elle l’aurait eu peu importe la personne qu’il aurait opposé à lui. Elle ne dit pas lui par défaut, parce que c’est Callum et parce qu’elle-même sait à quel point il est fondamentalement mauvais. Elle dit lui parce qu’en face, il y a Alfie. Parce qu’il y a toujours eu Alfie, et parce que cela n’est pas voué à changer: elle y met un point d’honneur.
Pourtant, ils n’ont pas le temps d’en discuter aujourd’hui. Ils n’ont pas le temps de discuter tout court, à vrai dire, leurs regards croisés se chargeant de convoyer tout ce qu’il y a à comprendre. Lily esquisse un pas en arrière, Alfie un en avant. Et il déverrouille la porte, actionne la poignée parce que Callum est bien trop enragé pour avoir noté un son pourtant aussi significatif qu’un verrou désactivé. « Bah alors Callum, on arrive à défoncer une femme, mais pas une porte ? » Les grands yeux de Lily ne se portent que sur Alfie et son sourire de premier de la classe, celui-là même dont elle ne reconnaît que trop la stratégie: recevoir le premier, être le dernier à frapper. Parce qu’il veut mettre le coup de grâce, et tous les autres juste avant ça. Il a beau dire ce qu’il veut, lui aussi se la joue stratège, parce que si elle avait été un homme alors Lily aurait agi de l’exacte même manière et cherché une parfaite excuse pour déchaîner sa rage contre le visage d’un homme qui l’a pleinement mérité. « C’est toi qui te la tapes ? » Callum le disque rayé, rongé par la rouille et la rage. Il rigole nerveusement, ses yeux injectés de sang. La scène lui rappelle Cujo - c’est Joseph qui lui a parlé de ce livre parce que non, bien sûr que Lily Keegan ne lit pas de telles atrocités. Au moins, il va peut-être mourir, lui aussi. Tant qu’il n’en est pas de même pour Alfie, c’est tout ce qu’elle a besoin de savoir et d’être rassuré. « Je vais te tuer. » Il annonce, trop fier de lui, souriant comme un premier de la classe autant qu’un victorieux alors que rien n’est fait. Il a franchi le Rubicon mais il va le regretter.
Le premier coup est pour la mâchoire d’Alfie, jeté le poing fermé. Entre les lèvres fermées de la jeune femme, elle prononce son prénom fébrilement, désolée. Le second coup est destiné à Lily, alors qu’il pivote subitement en sa direction et qu’elle esquisse un pas en arrière, pourtant rapidement bloquée par un mur - quelle idée, des murs. Encore choquée par la violence du geste, ses réflexes se veulent en deux temps autant que maladroits. Son regard dérive d’Alfie à Callum, pour s’assurer que le premier va bien, pour souhaiter la mort du second de toutes ses forces. Pour tenter d’esquiver le coup qu’elle ne peut que sentir arriver, aussi, parce qu’à la différence d’Alfie, elle sait au moins comment il se bat et quand est-ce qu’il attaque.
« Mais je vais m’occuper de toi avant. » Il vrille doucement la tête, bien trop doucement à en juger par le contexte. Il est fier de lui, Callum, assuré qu’il a réussi à entrer dans l’appartement par la seule force de sa persuasion, si ce n’est même de sa force tout court. Il est fier de lui et Lily ne peut que rester terrifiée, sans doute parce qu’elle s’attend encore un peu trop à ce qu’Alfie traverse cette même porte pour ne jamais en revenir et ainsi lui apprendre que ses erreurs ont des conséquences dans le monde réel, et non l’imaginaire créé de toute pièce dans son esprit. |
| | | | (#)Mer 25 Mai 2022 - 21:57 | |
| trigger warning : violence
Alfie n’accède pas à sa condition. La raison ne surprendra personne, surtout pas Lily, alors qu’elle est simple : il est celui qui les pose et non celui qui les accepte. Son regard défie la brune de s’opposer à la colocation à laquelle il a signé à sa place et, toujours sans surprise, elle demeure muette. Son silence conclut le contrat ; bien sûr qu’elle ne retrouvera pas l’austérité du logement qu’elle partage avec Callum ni l’impersonnalité d’une chambre d’hôtel. Il n’a pas grand-chose à lui offrir, Alfie, lui qui se contente du minimum tant il ne passe qu’en coup de vent dans son appartement et probablement qu’à deux ils finiront par se marcher dessus, toujours est-il qu’il a mieux à lui offrir que Callum et que ça tombe bien ; elle mérite mieux. C’est sa manière de le souligner à défaut de parvenir à le verbaliser et si Lily n’est pas trop perturbée par la présence bruyante de l’homme derrière la porte, elle saura le deviner – parce qu’ils n’ont jamais été dans les déclarations (sauf accusatrices) et que tous les moments les plus importants qu’ils ont partagé ce sont faits à travers les gestes, dans un silence absolu. De cette première fois qu’elle lui a accordé à ses failles dont elle est la seule à avoir conscience, leurs regards et leurs intentions parlent souvent pour eux et celles d’aujourd’hui ne fait que rejoindre la liste qui s’étoffe depuis des années.
Son regard achève d’accepter cette proposition (obligation) et puisque le sort de Lily est désormais scellé, il est désormais tant de régler celui de Callum. S’il se met en sursis autant qu’elle au même niveau que le bourreau derrière la porte, Alfie n’a aucun doute quant au choix final de la jeune femme. Néanmoins conscient qu’elle a une fierté encore plus mal placée que la sienne, l’entendre se sacrifier ne l’aurait pas surpris – mais puisqu’il lui a fait comprendre que ce n’était pas une option, ni de la volonté de Callum ni de la sienne, il ose croire qu’elle ne cédera pas à la facilité. Le jeter sous le bus est une autre option, tout aussi irréaliste alors que Lily a toujours été celle qui l’a sauvé ; là-encore, aujourd’hui n’a pas de raison de faire exception à la règle. Il laisse le choix à Lily alors qu’en réalité celui-ci était décidé bien avant la venue de Callum ici, ou même dans la vie de la brune. C’est le sacrifié, celui qui va goûter à sa propre médecine et cette simple idée réjouit un Alfie qui n’est pourtant pas connu pour faire fonctionner gratuitement ses poings. Son impulsivité et sa perte de contrôle sont le plus souvent auto-adressées, et la perspective d’en faire profiter autrui n’est généralement pas des plus réjouissantes ; sauf quand cela concerne Callum, qui continue de faire entendre sa présence.
Le sourire qu’il affiche sur ses lèvres lorsqu’il ouvre la porte pour poser les yeux sur l’enragé est carnassier, de ceux qui ne cherchent pas à dissimuler ses mauvaises intentions. À quoi bon ? Peut-être que Callum s’imagine prendre l’avantage sur Alfie de la même manière qu’il ne le fait avec Lily, mais l’adversaire du jour est bien plus à sa hauteur, un détail qu’il oubliera probablement, bien en sécurité sur son piédestal biaisé par sa lâcheté. « C’est toi qui te la tapes ? » - « Pas de la même façon que tu le fais, mais oui. » Et son sourire dévoile ses dents, alors qu’il replace de manière totalement volontaire sa ceinture. En réalité, il n’est pas aussi familier que Callum quant au fait de toucher Lily ; mais il peut déjà affirmé qu’il le fait d’une façon nettement plus douce et agréable que lui sur tous les points. « Je vais te tuer. » - « Prends un ticket. » Ils sont nombreux, ceux à souhaiter le voir six pieds sous terre ; Lily est même présente sur la liste, même si en fonction de leur entente du moment, elle gagne ou perd des places. Pour l’heure, si Callum semble se positionner comme celui qui a le plus de raisons de vouloir lui couper la tête, le fait est que bien d’autres doivent partager ce ressenti, alors chacun son tour.
Et il devrait pousser un léger grognement de surprise quand le coup frappe sa mâchoire, il devrait perdre l’équilibre ou même s’écraser au sol – mais il ne fera pas ce plaisir à Callum autant qu’il n’a pas de raison d’en arriver-là parce que son coup, bien que conséquent, n’est néanmoins pas suffisant pour qu’il lui concède l’avantage. « C’est tout ce que t’as ? » Il provoque tandis que du coin de l’œil, il aperçoit un second coup qui, contrairement à ce qu’il aurait espéré, ne frappe pas son visage, mais bien celui de la brune non loin de lui. Le bruit sourd du mur contre lequel est projetée Lily suffit à lui insuffler une rage en plus de son évident agacement pour son homme – un mélange qui est loin d’être à l’avantage de Callum. « Mais je vais m’occuper de toi avant. » Et parce qu’il est trop occupé à baver devant sa proie, l’homme fait abstraction d’Alfie – comme si un seul coup pouvait suffire à le mettre à terre. Et il attend, Alfie. Il attend de précieuses secondes qui doivent paraître interminables aux yeux d’une Lily dont il croise le regard, alors qu’il est dans le dos de Callum qui s’approche toujours un peu plus d’elle et qu’il ne réagit pas. L’anthropologue ne fait pas le moindre geste et son impassibilité est parfaitement consciente. Ce n’est que lorsque Callum entreprend de frapper à nouveau qu’Alfie agit dans un mouvement rapide et brutal, surtout, alors que sa main vient se glisser derrière le crâne du bourreau pour propulser de toute ses forces son visage contre le mur face à lui, à quelques centimètres de Lily dont le réflexe, tout aussi rapide, vient de lui éviter une contusion – ou pire – à elle-aussi. « J’suis désolé de gâcher l’ambiance, mais c’est pas vraiment ce qui est prévu, tu vois. » Il souligne à l’oreille de Callum, le regard ancré dans celui de Lily et sa main qui glisse dans la nuque de l’homme. Un seul ordre de sa part et il repeint les murs blancs en rouge ; et peu importe l’opinion de Callum dans tout ça – il n’a jamais vraiment demandé celle de Lily quand les rôles étaient inversés, n’est-ce pas ?
@Lily Keegan
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| | | | (#)Lun 30 Mai 2022 - 22:57 | |
| tw. Muette, immobile, Lily observe la scène comme une simple spectatrice, comme si elle était au cinéma. Dans ces salles capables de vous faire sentir des odeurs, le vent, l’eau. Dans ces salles dont les sièges bougent au gré des actions ; dans ces salles qui n’existent tout bonnement pas encore, rendant le parallèle difficile alors qu’elle a la gorge nouée et le cœur au bord de l’explosion. « C’est toi qui te la tapes ? » - « Pas de la même façon que tu le fais, mais oui. » Ce n’est pas d’elle dont il est question, non, bien sûr. Personne ne parle de Lily aussi vulgairement, aussi négativement aussi. Tout le monde l’adule, l’admire, l’aime, et c’est encore plus le cas de son fiancé et de son ami de toujours: c’est ce que l’histoire doit retenir et la raison pour laquelle elle a pour réflexe de refermer la porte derrière lui, pour limiter le bruit vers l’extérieur. « Je vais te tuer. » - « Prends un ticket. » Le premier coup est donné contre la mâchoire d’Alfie, laissant Lily reculer par peur autant que surprise, ses mains plaquées contre sa bouche.
« C’est tout ce que t’as ? » Retrouvant sa place d’acteur et non de simple témoin de la scène, c’est un regard noir qu’elle dédie à Alfie qui ne sait faire autre chose que de mettre de l’huile sur le feu. Elle n’a pas le temps d’en faire plus, le second coup lui étant dédié, son corps retrouvant lourdement le mur sans qu’elle ne s’y soit attendue. Ses réflexes lui valent de placer ses bras devant son visage, habitude oblige, même s’il a paradoxalement toujours évité de cogner à un endroit aussi visible. “Callum, s’il te plaît, calme toi. Je vais rentrer avec toi.” Ce n’est pas ce qu’elle veut faire, ce n’est pas ce qu’elle compte faire non plus, mais c’est sa façon à elle de gagner du temps, peu importe ce à quoi il servira. « Mais je vais m’occuper de toi avant. » Et au moins, Callum ne voit pas Alfie, obnubilé par son éternelle proie aux longs cheveux bruns et aux yeux rendus un peu plus grands encore par la peur, plus véritable que jamais. Elle aussi, elle oublie Alfie, s’attendant presque à ce qu’il sorte de la pièce et referme la porte derrière lui pour s’amuser du spectacle. Ses pieds tentent de la reculer toujours un peu plus de lui mais le mur l’en empêche, encore et toujours. Finalement, elle ne sait plus comment qualifier son hoquet, entre surprise et stupeur, lorsque le front de Callum s’écrase contre le mur à côté d’elle. A son tour, elle en profite pour s’éloigner de l’homme en question, devenue nouvelle proie d’Alfie.
« J’suis désolé de gâcher l’ambiance, mais c’est pas vraiment ce qui est prévu, tu vois. » Sa main contre la nuque de Callum, ses yeux ancrés dans ceux de Lily. “Le tue pas.” C’est tout ce qu’elle demande. Il peut lui briser tous les os un à un, il peut le rendre aveugle et lui couper les oreilles, il peut faire Dieu sait quoi encore, mais il ne doit pas le tuer. Parce que jamais Callum n’ira voir la police mais s’ils ont un corps sur les bras, ce serait le début des problèmes. Alors la main de Lily glisse dans cette cuisine qu’elle connaît bien, jusqu’à retrouver les larges couteaux de cuisine accrochés contre le mur et d’en pointer un en direction de son fiancé. Elle a déjà eu ce geste envers lui mais jamais elle n’avait été capable d’aller plus loin. Jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce qu’elle ait été humiliée au point de désormais sécher ses propres larmes du revers de la main. “Parce que c’est toi qui vas l’faire, Lily ? Allez lâche ce couteau, j’te dis.” Il tend la main, Callum, triomphant déjà. "Lâche-le !” Au triomphe fait déjà place la colère, la hargne, l’exasperation. Et Lily, bien que tremblante, ne lâche rien. Son regard cherche Alfie quand il ne s’ancre pas dans celui de Callum mais jamais ô grand jamais elle n’abandonne son couteau.
Callum fait un pas en avant, elle en fait un en arrière, ne pointant que de plus belle son couteau en direction de son torse, le touchant désormais de sa pointe. “T’approche pas.” Ses mots sont mal assurés mais elle serait capable d’enfoncer la lame, elle le jure. Elle pourrait le faire, elle pourrait transpercer ses organes, elle pourrait viser quelques centimètres plus bas pour passer au travers des plus vitaux d’entre eux et lui assurer une mort aussi lente que douloureuse. Parce que les études de médecine ne servent pas qu’à sauver des vies.
Il avance d’un pas de plus, elle dérive aussitôt la lame pour entailler son avant-bras sur toute sa longueur ou presque. “Je t’ai dit de pas t’approcher Callum !” Ce sont les cris de rage de son fiancé qu’elle pensait camoufler en refermant la porte mais finalement, cela sert aussi pour ses cris à elle, dégoulinant de peur. Elle le connaît trop bien pour savoir qu’il n’écoutera pas, peu importe à quel point elle arrive à se montrer crédible. Preuve en est, tout ne sert finalement qu’à l’énerver toujours un peu plus, jusqu’à ce qu’il estime qu’il n’a plus envie de jouer, utilisant son bras entaillé pour le relever soudainement face à lui et enrouler ses doigts autour du cou de la jeune femme. Le couteau tombe au sol, laissant les gouttes de sang entacher le carrelage autant que le bas des meubles. Elle a encore pour réflexe de placer ses mains autour de son poignet pour tenter de le faire desserrer la pression exercée contre son cou mais la force lui manque autant que son souffle, déjà. |
| | | | (#)Jeu 16 Juin 2022 - 22:23 | |
| trigger warning : violence
Oh qu’il ne devrait pas provoquer, Alfie, s’il avait un minimum d’égard pour Lily. Et c’est justement parce que c’est le cas qu’il ne peut décemment pas rester impassible ou offrir la victoire à Callum avec autant de facilité. Il n’a aucune idée de la puissance des coups de ce dernier et même s’il s’en prend à plus faible que lui, il imagine que la régularité de ses coups de colère lui permet d’être un adversaire conséquent, quoi que puisse en penser Alfie qui continue de le percevoir comme le plus grand des lâches. Mais il y a un domaine où il n’égalera pas l’anthropologue malgré tout l’entraînement du monde (de préférence sur une victime innocente, c’est au moins un point qu’ils ont en commun dans leurs deux disciplines respectives), c’est la provocation dont il prend plaisir à faire preuve. Il veut que Callum enrage, il veut le voir fulminer au point de ne pas maîtriser ses gestes – l’adversaire est facile ; il sait d’avance qu’il n’arrivera pas à se contrôler et qu’il n’aura pas à faire le malin bien longtemps. C’est presque décevant, d’ailleurs, la manière dont ce combat est inégal, pour un Alfie constamment en quête d’adrénaline et qui aurait aimé savourer plus longtemps celle que lui permet Callum, quand bien même elle se fait au détriment de Lily. Pour l’heure, pourtant, ce n’est pas elle qui est touchée quand le coup frappe sa mâchoire et qu’au lieu de se plaindre de la douleur, Alfie prend surtout plaisir à en demander plus. Vas-y, Cal, montre-moi ce dont t’es capable. Déglingue-moi comme tu déglingues Lily, que je puisse justifier de te faire goûter à ta propre médecine.
Mais c’est pourtant bien à Lily qu’il décide désormais de s’en prendre, un cas de figure qu’il aurait dû envisager, mais auquel il n’a pas pensé. Il faut croire qu’il a continué de placer de grands espoirs en un Callum qui ne sait que décevoir. “Callum, s’il te plaît, calme toi. Je vais rentrer avec toi.” Ce n’est pas ce qui est prévu et puisque ce n’est pas dans les plans d’Alfie, ça ne peut être dans les plans de personne, simple réalité universelle qui, cette fois-ci, a toutes les raisons d’être crue. « Mais je vais m’occuper de toi avant. » La jeune femme désormais bloquée contre un mur, il n’accourt pas pour la sauver – même si la situation pourrait laisser croire qu’elle en a besoin, il sait que c’est bien plus profond que ça et que Lily n’a, en réalité, besoin de personne (et encore moins de lui). Ce n’est pas qu’il se désintéresse de ce qu’il se passe sous ses yeux contrairement à ce que l’on pourrait croire ; oh non. Il attend seulement le bon moment pour frapper et celui semble s’éterniser, la lenteur des gestes de Callum contrastant avec l’impatience d’Alfie. Une impatience qu’il peut enfin exprimer que ses doigts se glissent rapidement contre son crâne pour prendre prise et propulser celui-ci contre le mur, sur lequel il imprègne un peu de lui. “Le tue pas.” Alors il ne le tuera pas. Il ne sait même pas s’il en serait capable. L’adrénaline dans ses veines et les rumeurs sur lui répondent qu’il pourrait le faire ; sa raison semble marquer une opposition dont il est le premier à se surprendre. Ce n’est probablement pas facile d’enlever la vie d’un homme, c’est certain. Est-ce que c’est une raison (au-delà des questions évidentes de légalité) suffisante pour qu’Alfie cesse de se questionner quant aux sentiments que ça lui apporterait ? Non. Est-ce qu’un instant durant, son regard passe de Lily à Callum alors qu’il s’interroge sur la manière dont il pourrait justifier ses motivations ? Et surtout, à la perspective d’avoir un jouet entre les mains, là, tout de suite, et qu’il pourrait martyriser jusqu’à cesser de le faire fonctionner ? Et qu’est-ce qu’il y gagne, elle, à continuer de savoir son bourreau en liberté ? “Parce que c’est toi qui vas l’faire, Lily ? Allez lâche ce couteau, j’te dis.” C’est une issue à laquelle il ne s’attendait pas et dont il ne doit pourtant pas se surprendre, maintenant que Lily leur fait face avec ce couteau dans la main, menaçante. "Lâche-le !” Un instant durant, elle cherche son regard et ce qu’elle peut y lire n’est probablement pas ce qu’elle souhaiterait. Parce que ce n’est évidemment pas des supplications silencieuses de ne pas passer à l’acte qu’elle y lira ; bien au contraire. Si elle cherchait une dernière bribe de raison, ce n’est certainement pas chez Alfie qu’elle la trouvera. « Le lâche pas. » Que ses mots contrastent avec ceux de Callum. Mais ce dernier semble se trouver un courage qu’il ne possédait pas jusqu’ici en s’approchant de la jeune femme. “T’approche pas.” Approche-toi, Callum. Approche-toi, je t’en supplie. Et son regard ne se pose pas sur la silhouette du principal concerné qui n’existe même plus. C’est bien les yeux de Lily qu’il retrouve, quand son regard tente de dire tout ce qui n’est pas communément admis dans une telle situation. Approche-toi, Callum. Qu’il s’approche ; non pas pour mettre fin à son existence, pour que les souffrances de Lily puissent s’arrêter et que la victoire puisse être la sienne, la leur. Il se fiche bien de cet homme qui pourrait crever dans cet appartement sans qu’il ne s’en soucie. Il se fiche beaucoup moins de la femme derrière le couteau, celle qui a la décision (littéralement) entre ses mains. Approche-toi, Callum. Qu’il s’approche pour qu’il puisse tester Lily ; pour qu’il puisse avoir le fin mot de cette question qu’il se pose depuis des années, pour qu’il sache enfin jusqu’où elle est capable d’aller et, surtout, que la réponse amène à l’évidence face à laquelle il a toujours tenté de la mettre : elle n’est pas cette personne qu’elle joue en compagnie du reste du monde. Callum n’a pas vu son vrai visage, jusqu’à ce soir du moins, celui-là même qu’Alfie a décelé il y a bien longtemps et qu’il a toujours espéré voir s’exprimer. Elle a toujours lutté, Lily, bien plus que lui, mais ils sont faits du même sang ; quoi qu’elle en dise – et elle semble enfin prête à le prouver.
“Je t’ai dit de pas t’approcher Callum !” Le sang coule, désormais, et le regard de l’anthropologue n’est toujours pas décidé à accorder son attention à la victime toute désignée. Non, ses prunelles ne quittent pas Lily, l’implore presque de passer à l’acte. Mais c’est Lily. Et sa déception est grande quand elle se rétracte, malgré elle (un facteur qui n’a pas d’importance à cet instant) alors que Callum reprend l’avantage en dépit de sa blessure. Le couteau retombe sur le sol, le sang tâche celui-ci et les doigts de Callum, eux, ne flanchent pas autour du cou de la jeune femme. Un instant, il la punit de ce cruel échec en restant immobile, en lui laissant une seconde chance de se rattraper en reprenant l’avantage. Puis, il réalise l’ampleur de la situation. Les gestes de l’anthropologue sont rapides alors qu’il défait cette même ceinture qui, objet de provocation quelques instants plus tôt, devient l’arme du crime quand il passe rapidement celle-ci autour du cou de Callum avant de la nouer à l’arrière de sa nuque et en resserrant les deux extrémités de l’accessoire. Il lui laisse à peine le temps de réaliser qu’il le tire déjà brusquement vers l’arrière, l’obligeant à lâcher sa prise autour de Lily alors que ce sont désormais ses mains qui viennent s’accrocher à son bourreau qui est désormais Alfie. « Pourquoi t’écoutes pas, Callum, quand on te demande quelque chose ? » Elle lui a demandé de ne pas s’approcher. Il n’a pas respecté sa demande. Il paie les conséquences. Ce n’est pas plus compliqué que cela. « Quoi ? T’arrives pas à parler ? » Qu’il interroge en se rapprochant de l’oreille du compagnon de Lily, qui tente péniblement de maugréer quelques mots. « Ça fait quoi, de supplier pour de l’air ? » Que demande sa voix froide avant que son regard ne retrouve celui de Lily. « Dis-lui. » En réalité, il ne l’invite pas à se confesser sur les horreurs qu'il a pu lui faire subir. Il invite, à sa façon discutable, Callum à réfléchir quant à sa propre attitude. C’est pourtant la sienne qu’il devrait interroger à cet instant, quand l’agitation de Callum pour se libérer ne lui provoque pas plus que quelques tremblements, ses pieds bien ancrés au sol et ses coudes rapprochés contre les bras de l’homme pour bloquer ceux-ci. Et ses mains qui continuent de serrer, au point où si le visage de Callum change de teinte, le sien aussi – sauf que c’est le rouge qui en prend possession, sur sa peau comme dans ses yeux, ses dents serrées et ses veines apparentes ne laissant pas de doute quant à la volonté derrière son geste. Il n'a rien promis à Lily, après tout.
@Lily Keegan (ce petit coeur vu le contexte du rp me fait beaucoup rire)
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| | | | (#)Mar 28 Juin 2022 - 2:24 | |
| trigger warning : violence "Lâche-le !” « Le lâche pas. »
Elle n’a envie d’écouter aucun des deux hommes et seul son instinct la pousse à resserrer la pression autour de la lame, à en faire rougir ses doigts sans que ce ne soit (pour l’heure) des tâches de sang. C’est à son tour qu’elle donne des ordres, Lily, demandant à son petit-ami de ne pas faire davantage de pas en sa direction. De sa part, tout a bien plus l’air de supplications plutôt que tout autre chose, en réalité. Sans doute parce que le supplier est encore une fois son ultime recours, elle qui sait déjà à quel point sa parole n’a aucun poids, à quel point elle n’a rien pour équilibrer la balance un tant soit peu en son intérêt. Face à l’avancée du jeune homme, son ton monte d’un cran, ses ordres sont réitérés, mais personne ne l’écoute davantage. Alfie recueille son regard empli de panique et de peur, lui qui n’a finalement jamais été aussi statique, sage et immobile. La lame tranche sur la longueur de l'avant-bras de Callum, ses réflexes la poussent à vouloir nettoyer la plaie et à en étudier la profondeur pour juger de la nécessité ou non de faire des points (elle estime déjà que ça sera nécessaire). Son regard clair se porte sur le sang ruisselant de son bras pour rencontrer le sol, de ses éclaboussures qu’elle observe sur le bout de ses chaussures blanches et les jointures des carreaux. Ils devront nettoyer ça, ils devront absolument nettoyer ça. Dès qu’elle aura trouvé un moyen de survivre à cette journée, ce qui devient une tâche un peu plus ardue encore à la seconde où il entoure son cou de ses mains osseuses, bien décidé à ne pas la lâcher.
Longtemps, elle a cru en cette théorie de la rétine qui imprimerait la dernière chose observée avant la mort. Longtemps, elle a cru que cette image pouvait être retrouvée sur le corps froids des mots, sans que cela n’aille plus loin. Et en cet instant, tout ce à quoi elle pense, c’est qu’au lieu du visage de son tueur, ce serait celui d’Alfie qui resterait gravé sur ses grands yeux clairs, parce que c’est lui qu’elle n’a de cesse de regarder, de supplier sans trouver la moindre voix. Ses mains se battent avec celles de Callum, elle sent son chemisier se souiller du sang de son petit-ami. Pourtant, rien ne change, sauf sa force qui s’amenuit de secondes en secondes et ses yeux qui peinent déjà à rester ouverts malgré son agitation pour rester en vie. Seule, elle n’a aucune chance, et c’est une évidence supplémentaire qui la fait se réjouir des gestes qu’Alfie entreprend enfin, sans doute après avoir jugé s’être assez amusé du spectacle.
Lorsque la ceinture retrouve le cou de Callum et dessine un large nœud noir tout autour, elle a à peine le temps de se rendre compte de la scène que le visage du brun disparaît déjà, tiré en arrière, laissant ses mains se détacher d’elle. Lily retombe lourdement au sol, portant ses propres mains autour de son cou par réflexe, toussant pour les mêmes raisons. Sa tête tourne, son crâne lui fait mal, mais l’adrénaline joue encore bien assez son rôle pour qu’elle ne porte pas trop d’attention aux alertes de son propre corps. « Pourquoi t’écoutes pas, Callum, quand on te demande quelque chose ? » Elle entend encore bien trop la bataille qui se joue sous ses yeux pour cela, d’ailleurs, et c’est encore une fois par instinct qu’elle se relève à nouveau avec le couteau entre les mains, ayant profité d’être accroupie pour le récupérer. « Quoi ? T’arrives pas à parler ? » Elle ne saurait dire si elle l’observe avec des yeux terrorisés ou adorateurs, lui qui est la première personne au monde à remettre Callum à sa place, quand bien même il ne le fait que pour le plaisir et non un seul instant par besoin de justice. Elle est une bonne excuse, Lily, mais la vérité c’est qu’il voudrait faire subir le même sort à tous ceux qu’il croise ou presque mais qu’il a bien trop d’ambition pour passer son temps en prison. « Ça fait quoi, de supplier pour de l’air ? » En parallèle, Lily réapprend à respirer, la tête haute, les épaules rentrées. Elle réapprend à garder la face quoiqu’il arrive, même devant la scène d’un homme prêt à en tuer un autre. « Dis-lui. » Elle ne dira rien. Ce serait avouer qu’elle a supplié, ce serait avouer qu’elle n’est pas parfaite, ce serait dire à deux personnes au moins qu’elle a terriblement eu peur et qu’elle n’est finalement pas aussi invincible qu’elle veut le faire croire au reste du monde. Tous deux savent déjà tout ça, ils l’ont appris différemment, mais jamais Lily n’oserait le leur dire avec sa propre voix. Au lieu de ça, c’est d’un regard sans sentiments qu’elle observe Callum se battre pour survivre, enfin devenu muet par la force des choses. Elle relève le menton par habitude, pour se donner autre chose à faire que de laisser ses dents claquer entre elle sous le coup de Dieu sait quelle émotion - elles sont trop nombreuses, impossible à discerner les unes des autres désormais. Le visage de Callum prend une teinte livide, preuve du manque d’oxygène, de l’impossibilité du sang d’irriguer son cerveau. Celui d’Alfie, en revanche, n’est qu’une ribambelle de bleu et de rouge, lui qui au contraire accumule la pression, au point où ses veines semblent prêtes à exploser contre sa tempe autant que dans son cou. Mais Lily attend, immobile, impassible. Le couteau trouve sa place dans l’évier, elle ouvre le robinet d’eau autant pour laver la lame que ses propres doigts, tremblants et tâchés du sang de son petit-ami (l’est-il encore vraiment ?). Son rôle consiste à mimer l’assurance ; elle ne prend pas en compte le reste de son corps qui ne demande qu’à faire une pause et à passer à autre chose, ses genoux claquant désormais entre eux se voulant une preuve de plus à cela.
Mais il reste une chose à faire. Il lui reste encore à attendre quelques secondes, assez pour que les yeux de Callum se ferment, assez pour qu’il n’ait même plus la force de tenter de se débattre. Alfie a un avantage évident, au point où elle n’a pas jugé nécessaire à un seul instant de lui venir en aide. “Lâche-le, il va s’évanouir.” Elle demande, d’une voix sans vie. Lily ne lui demande pas de le lâcher parce qu’elle veut éviter qu’il s’évanouisse ; elle lui demande de le lâcher parce que c’est ce qui sera arrivé d’ici à ce qu’il obtempère et que c’est bien tout ce qu’elle espère. Il mérite de perdre connaissance et, de leur côté, cela leur donnera au moins le temps de penser à la suite du plan. Pour l’heure, une chose à la fois. Alfie utilise encore toutes ses forces pour maintenir la ceinture autour du cou de Callum, elle fait donc un pas en avant, assurée qu’il ne tentera rien contre elle à en juger par son état. “Il va vivre avec la honte.” Ses yeux toisent ceux d’Alfie, homme envers qui elle n’ose pas faire le moindre geste, ne pouvant pas être totalement assurée qu’elle n’est pas la prochaine sur sa liste. “Si tu le tues, tu lui fais un cadeau.” Elle ne demande plus à ce qu’il ordonne sa vie, elle se contente désormais de statuer ce que seraient les choses s’il ne relâche pas la pression. Finalement, elle ne tient sans doute pas tant que ça à ce que Callum reste en vie, à en juger par les efforts mesurés qu’elle met à la tâche. Cela leur simplifierait leur vie à eux, s’il était encore en vie pour croiser d’autres personnes et qu’ils ne soient pas les derniers à avoir été vus en sa compagnie. S’ils veulent vraiment le tuer, un jour, alors ils devront pour ça mettre en place un plan, un bien meilleur plan. Sans faille. “Je raconterai qu’il a essayé de se suicider. Il a perdu beaucoup de sang.” Elle pointe l’entaille suivant les veines de son bras. Tout concorde ou presque ; et si jamais on lui pose la question, il a aussi essayé de se pendre après ce premier échec. Mais que les médecins n’aient pas peur, Lily est là maintenant, et elle veillera bien sur lui. C’est un travail d’équipe. Ça n’aurait jamais dû en être un, mais la force des choses en a décidé autrement: ils sont ensemble, dans la même merde. A la seule différence qu'ils apprécient un peu trop une telle situation pour que cela ait quoi que ce soit de sain. |
| | | | (#)Mar 16 Aoû 2022 - 22:47 | |
| trigger warning : violence
Se demander si l’on est capable de tuer un homme n’est pas une question communément admise. Alfie, pourtant, se l’est déjà posée et Callum ne doit son salut – pour l’instant – qu’au fait qu’il n’arrive pas encore à statuer sur la réponse. Ce n’est pas le genre d’interrogation sur laquelle il est possible d’écouter les arguments des uns et des autres pour mieux composer les siens et si d’ordinaire l’anthropologue n’a jamais attendu les opinions des autres pour s’en faire une personnelle, à cette question les choses méritent d’être contrebalancées par une voix raisonnable qui ne sera jamais la sienne. Ni celle de Lily, de toute évidence et l’excuse du choc lié à la coupure qu’elle vient d’infliger à son petit ami autant que le comportement de ce dernier à son égard n’en sont la cause. Lily n’est pas raisonnable ; il le sait mieux que personne et il y a une raison pour laquelle il a aimé lui donner ce rôle durant tant d’années : parce qu’il savait qu’elle faillirait inévitablement à la tâche. Et que malgré l’envergure du statut, Alfie n’a de raisonnable que l’âge et l’expérience et aucunement un trait de caractère ou une prédisposition à réfléchir à ses actions, qu’il remet aujourd’hui entre les mains de Lily, lui-même dans l’incertitude de la bonne réponse à sa propre question. Est-ce qu’il serait capable de tuer ? Les jointures devenues blanches de ses mains autant que ses ongles s’imprégnant dans sa peau alors que cette ceinture devient la corde du suicide amorcé sans son consentement de Callum semble répondre pour lui. Le temps qui fait office d’hésitation quant à la possibilité d’achever l’homme dont il est le bourreau semble traduire d’une dernière bribe de doute – ou d’humanité ? Parce qu’il n’a plus grand-chose d’un homme alors qu’il est en phase d’en tuer un autre, Alfie, ses traits déformés par la rage qu’il ressent, sa mâchoire serrée n’ayant rien à envier aux canines acérées d’un prédateur qui s’apprête à abattre sur sa proie. Est-ce qu’il serait capable de tuer ? Le fait qu’il ne relâche pas sa prise malgré le changement de teint de Callum clôture le débat qui n’en a jamais vraiment été un. Bien sûr qu’il en est capable ; et si on lui demande de se justifier Alfie se contentera de faits impersonnels pour expliquer son acte bien personnel, lui. À question simple, réponse simple : l’être humain peut tuer. Il en a les capacités, qu’elles soient physiques ou seulement astucieuses et en ce sens Alfie ne fait pas figure d’exception à la règle – laquelle, au juste ? La question qu’il devrait se poser, celle que les spécialistes du domaine eux-mêmes tendent à oublier n’est pas liée à la possibilité de commettre un tel acte, mais à la volonté de le faire. Est-ce qu’il veut tuer ? C’est une interrogation tout de suite plus complexe, de celle qu’il n’aura jamais le temps d’une vie pour y répondre tant les cas et les circonstances sont spécifiques à chaque situation. En réalité, sa réponse est toute trouvée dans celle-là précisément et n’a pas besoin d’être réfléchie plus d’une fraction de seconde ; bien sûr qu’il veut tuer Callum. Bien sûr qu’il le peut, aussi.
C’est peut-être ce constat qui le rend dangereux, bien au-delà de sa capacité à serrer un peu plus la ceinture autour du cou de Callum. L’acte et la pensée sont deux choses qu’on sépare depuis des millénaires, à raison : si Alfie relâche sa force et libère Callum, lui laissant la possibilité de fuir et de ne jamais présenter une telle opportunité à l’anthropologue, il ne pourra jamais en faire de même quant à ses pensées et anéantir celles-ci. Il peut bien disparaître de la surface de la terre, se terrer et empêcher toute forme de confrontation, l’idée, elle, ne quittera jamais l’esprit d’un Alfie dans lequel Lily a une grande place et, par extension, Callum vient de s’assurer la sienne. Il vient de sceller son sort à celui du Maslow par la force des choses, alors que c’est bien à Lily qui remet le pouvoir de sceller celui du brun. Elle a trop souvent été une marionnette entre ses doigts et aujourd’hui les rôles se sont inversés, l’anthropologue étant à la solde de la brune. C’est elle qui décide – n’est-ce pas ce qu’elle a espéré pendant tant d’années ? Mais Alfie ne lui a jamais laissé autant de dominance au cours de leur histoire et alors qu’elle peut s’en saisir, Lily ne semble pas prendre la pleine mesure des choses. Ou peut-être est-ce le cas et qu’il lui faut un dernier instant de réflexion, alors même que le temps est littéralement compté pour un Callum toujours emprisonné par la fureur d’Alfie. L’impassibilité de Lily contraste avec la panique de Callum et la rage d’Alfie, tandis que là où il devrait être perturbé par les actions de la jeune femme, il y voit surtout une terrible forme de suspense qui, à ne pas douter, fera enrager un Callum qui est définitivement pris à son propre jeu. Qu’est-ce que ça fait d’être impuissant, hein ? Il voudrait lui poser la question, il voudrait se jouer de lui, mais se rétracte bin vite. Non pas par once d’indulgence à l’idée de torturer psychologiquement Callum en plus de lui porter attente physiquement, mais parce qu’il n’obtiendrait aucune réponse de par le manque d’air dont il est à l’origine et qu’entre l’acte et la parole, Alfie a choisi son camp. Callum n’a pas grand-chose d’intéressant à dire, de toute façon.
“Lâche-le, il va s’évanouir.” Contrairement à Lily dont l’ordre le surprend alors qu’il était persuadé qu’elle saurait lire à travers ses yeux à quel point il aurait été capable de le faire pour elle et qu’elle n’aurait jamais eu à se salir les mains. Il l’aurait fait ; et dans l’esprit dérangé du Maslow, il n’y a pas plus belle déclaration que celle-ci. Il aurait tout mis en jeu pour elle, de sa carrière et sa liberté, alors même qu’il s’agit de deux choses fondamentales pour le brun. Ses valeurs, elles, n’en auraient pas été touchées, déjà discutables depuis sa tendre enfance – et à défaut de chambouler les siennes, peut-être est-ce le fait de ne pas perturber celles des autres qui empiète sur sa bonhomie du moment plus que la gravité de ses gestes. Et même s’il s’était convaincu de laisser les pleins pouvoirs à Lily, le fait est qu’il n’obéit pas – Alfie Maslow qui obéit ? À d’autres. “Il va vivre avec la honte.” Et c’est un argument qui est supposé l’attendrir quant à son sort ? “Si tu le tues, tu lui fais un cadeau.” Celui-ci lui plaît bien mieux, d’autant plus en prenant conscience que Callum devra vivre avec la honte, oui, mais surtout avec l’idée qu’il ne sera jamais bien loin et, surtout, qu’il sera capable de réduire son existence à néant. C’est bien plus jouissif, en fin de compte, que de se débarrasser de lui avec une telle facilité. “Je raconterai qu’il a essayé de se suicider. Il a perdu beaucoup de sang.” - « Deux tentatives échouées, mes félicitations pour la consistance, aussi lâche dans la mort que dans la vie. » Il finit par le repousser et lui rendre sa liberté, la ceinture qui vient s’abattre au sol quand il la lâche pour attester de ses paroles avec quelques applaudissements aussi grinçants que son ton. « Fais-en ce que tu veux. » Qu’il souligne en contournant la silhouette d’un Callum à terre qui tente de reprendre ses esprits. « Mais tu restes quand même là ce soir. » Peu importe qu’elle doive accompagner Callum à l’hôpital pour parfaire leur version, une fois que ses devoirs de Sainte seront faits, c’est bien ici qu’elle reviendra, et non dans l’appartement qu’elle partage avec l’homme à terre. « Et tous les soirs nécessaires. » Cette fois-ci, c’est à Callum qu’il adresse, son pied qui passe sous son abdomen pour mieux l’aider à retourner sa silhouette et que leurs regards se croisent. « Sinon, je m’assurerai de répéter la leçon jusqu’à ce que tu l’intègres. » Cette fois son pied vient heurter sa tempe sans la moindre délicatesse ; s’il ne se souviendra probablement pas de celle de ce soir, Alfie n’aura aucune hésitation à lui la rappeler en cas de nécessité – et plutôt deux fois qu’une, à en croire le sourire carnassier qui n’a pas quitté ses lèvres depuis qu’il l’a libéré.
@Lily Keegan
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| | | | | | | | (alfly) rolling down the hill |
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