You started something that you just couldn't stop You turn the ones that you love into the angries mob And the one last wish is that you pay for it And there's no way you're getting out of this
Il peut encore faire demi-tour et devrait certainement le faire, seulement Eddie est décidé et ne compte pas faire marche arrière. Sa dernière venue dans le quartier lui a valu une déroutante surprise mais c’est bien chez Halston et Diana que le danseur se rend encore, en espérant cette fois n’y trouver que la rousse. L’américaine est prise par le tournage d’un protégé alors Eddie en profite, et il s’est bien sûr assuré que Diana honorait la maison d’une de ses rares présences avant de se mettre en route. S'il est de retour à Logan City aujourd'hui c'est parce qu'il souhaite éclaircir cette histoire de cambriolage autour duquel un vaste flou persiste, Eddie en connait à peine les grandes lignes et ne pas savoir devient un supplice quand il voit combien sa compagne peine à s’en remettre. Il a besoin des réponses qu’Halston ne semble pas être en mesure de lui donner et croyez bien qu’il n’est pas fier d’aller cuisiner sa colocataire dans cette optique. Diana a subi ce cambriolage elle aussi, il est possible qu’elle en tire le même traumatisme et qu’il soit en passe de raviver tout ça avec sa venue. Ce n’est pas ce qu'il cherche pourtant, Eddie ne s’est sûrement pas mis en tête d’aller martyriser Diana car elle a beau l’avoir traité comme un moins que rien la dernière fois qu’ils se sont vus, il la respecte encore bien trop pour lui infliger ça. Son but n’est pas de l’atteindre de cette façon par vengeance mais il a besoin d’elle, c’est une réalité qu’il lui faut bien admettre même s’il a aussi un peu l’impression de piétiner sa fierté en revenant le premier. Il est question de son couple et du bien-être d’Halston, et pour elle c’est simple Eddie est prêt à tout. L'américaine est profondément marquée par cet épisode au point que leurs nuits en pâtissent à tous les deux et il ne peut pas l’aider, pas tant qu’elle refuse de lui dire ce qu’il s’est vraiment passé ce fameux jour de décembre au 232 princess street. Sans apport d’informations Eddie peut tout s’imaginer et c’est bien le problème, il ne sait pas si ces hommes s’en sont pris physiquement à elles, juste qu’ils étaient deux et qu’elles doivent leur salut à un enquêteur qui passait au bon moment dans le coin ce jour-là. Seule Diana peut l’aider à y voir clair puisque Halston le tient à l’écart de tout ça, il arrive qu’Eddie se demande si ce n’est pas un peu pour le protéger mais il n’a pas besoin de l’être, elle le torture même plus qu’autre chose en ne lui disant rien. Il est prêt à lui offrir son écoute en plus de sa présence et de son soutien, mais il en est arrivé au point où il ne peut pas rester dans cet épais brouillard plus longtemps. Le danseur ne demande qu’à comprendre ce qui lui échappe encore alors il prie pour que Diana se montre coopérative malgré leurs nombreux différends. Il compte sur elle oui, comme il a en réalité rarement compté sur quelqu’un parce que la rousse détient la clé pour le libérer de sa cage d’ignorance.
Eddie prend un risque et il le sait. Cette initiative pourrait fortement déplaire à Halston qui ne sait évidemment pas qu’il est ici, il y a des chances qu’elle n’apprécie pas d’apprendre qu’il est allé jouer les fouines auprès de sa colocataire mais il espère qu’elle comprendra son intention après coup, et son besoin de savoir. Il toque alors à la porte d’une main fébrile, l’idée d’une nouvelle confrontation avec Diana ne lui donnant pas du tout hâte. Leur dernier échange a marqué le danseur parce qu’il a signé la fin de sa patience avec l’actrice, mais cette fois Eddie compte bien calmer le jeu dès le départ si Diana doit à nouveau s’acharner sur lui. Il n’a pas fait le déplacement pour régler ses comptes, l’idée n’est absolument pas celle-là même s’il ne s’attend pas au meilleur des accueils alors qu’il revient tout juste de Los Angeles car elle a certainement pensé qu’il lui avait volé Halston pour les fêtes. « Salut Diana. » sont les premiers mots qu’il formule une fois la porte ouverte et la rousse face à lui. Eddie ne se fend pas d’un sourire mais sa voix est posée, il n’a pas l’intonation de quelqu’un qui chercherait le conflit. « Je viens en paix. » il annonce même d’emblée histoire qu’elle ne s’imagine pas qu’il vient jouer le deuxième acte de leur altercation au marché. Eddie a sérieusement eu sa dose de ce genre de querelles, pour une fois ce serait bien qu’ils arrivent à se parler sans que ça ne parte en surenchère de provocations car il a personnellement laissé les siennes chez lui. « T’aurais un moment ? Je voudrais te parler. » Diana est supposée être seule, il sait qu’Halston n’est pas présente mais il n’a pas le contrôle sur d’éventuels invités qu’elle pourrait avoir. Il espère du coup ne rien interrompre, auquel cas Eddie peut toujours repasser. « C’est assez important et je crois que tu pourrais m’aider. » Le mot est lâché, c’est bien son aide que le danseur vient solliciter aujourd’hui. Et avant de cracher sur l’éventualité de l’aider il aimerait que Diana lui offre une chance de lui dire ce qui l’amène, parce que des chances jusqu’à présent elle ne lui en a pas laissé une seule. « Je peux entrer ? » Son regard cherche déjà une réponse dans celui de la rousse alors qu’il est évident qu’Eddie ne s’imposera pas. Si elle ne veut pas le voir il ne pourra pas la forcer mais il espère que la curiosité de l’actrice jouera en sa faveur. En attendant de savoir si elle est dans d’assez bonnes dispositions pour le laisser entrer Eddie commence à rassembler ses idées, car il ne s’agira pas de chercher ses mots quand Diana le pressera de vider son sac. Ce qu’il va lui demander n’est quand même pas évident, le sujet à amener nécessite même de prendre toutes les pincettes du monde d’autant plus quand on manque cruellement de délicatesse comme lui.
Les longues nuits d'insomnies ce prolongent, moi qui pensais naïvement que ce maudit cauchemars allait prendre fin avec un peu de temps et surtout une bonne volonté de ma part et bien c'est tout le contraire. J'ai l'impression que plus j'essaie de garder la tête hors de l'eau afin d'avancer plus je risque de me noyer. Les images de ce cambriolage me reviennent souvent lorsque mon esprit n'est pas occupé à autre chose. Je me rassure en me disant que l'un des deux croupies surement derrière les barreaux, malheureusement ce n'est pas le plus virulent des deux. Le souvenir des deux hommes et encore très prononcé dans mon esprit, je n'ai pourtant pas vu leur visage, mais chaque nuit j'ai la sensation qu'ils sont là, à rôder autour de moi. De quoi m'en donner des sueurs froides. Pour couronner le tout, je me retrouve seule dans cette maison que je refuse d'abandonner par fierté. Contrairement à ma colocataire qui n'a pas tardé à mettre les voiles. Déjà qu'elle n'était pas là très souvent, cette fois elle a carrément disparue de la circulation, effaçant toute présence d'elle en ces lieux maudit. Je ne lui en veux pas, dans le fond je me dis qu'elle est surement mieux avec Eddie, plus protégée du moins. Et puis, même si elle n'a pas encore osé me le dire en face, ce n'est que le début de son déménagement auprès de son danseur. Une réalité qui fait assez mal. D'autant plus qu'en ce moment j'ai besoin plus que jamais de sa présence ! Mon amie me manque, malheureusement je crois que je ne fais plus réellement partie de ses priorités et je suis bien trop fière pour aller la voir pour m'expliquer.
Alors, je traine dans cette maison comme une âme en peine. Heureusement, dans mon malheur je ne suis pas réellement seule. J'ai mon travail qui me permet de tenir le coup, le tournage de ma nouvelle série à débuter depuis quelques jours et il me prend énormément de temps. J'apprécie le temps passé hors de cette maison pour me consacrer à ce que je fais de mieux. Les heures de tournages sont très prenantes, mais ça me permet de m'évader et de me sentir beaucoup mieux. Et puis, il y a également une certaine blonde qui m'aide à tenir le coup bien qu'elle soit à distance et pas réellement au courant du soutien qu'elle m'apporte. Heather, nous nous contactons assez souvent que ce soit par messages ou appel. Bien que l'actrice soit à l'autre bout du globe, nos échanges me fait énormément de bien et dieu sait que je les attends toujours avec une certaine impatience. Aujourd'hui, c'est ma journée de repos. Mais comme en ce moment je suis tout bonnement incapable de rester sur place par peur de trop penser, je ne cesse de me trouver des choses à faire. Pour la première fois depuis longtemps, je me suis remise au jogging. Ce matin je n'ai pas chaussé mes escarpins mais bel et bien une paire de basket pour aller faire quelques kilomètres. Je suis loin d'être une grande sportive, ni la plus courageuse qui soit, mais cette balade au grand air m'a fait le plus grand bien. Je crois que je devrais faire ça plus souvent, ça remet les idées en place ! Après ça, je me suis occupé en cuisinant après une bonne douche. Sous mes airs de princesses je suis bonne à autre chose que jouer la comédie ! Il ne faut pas croire ... je suis douée de mes mains. Puis, après tout ça il me reste encore du temps pour relire mes lignes de texte. Une occupation qui m'accapare totalement l'esprit tant je me sens bien dans ce nouveau rôle que j'endosse. Assise sur le canapé, mon feuillet de texte entre mes doigts, un mug de café devant moi sur la table basse, mes yeux son rivé sur les lignes que je lis et relie à haute voix, avec la bonne intonation. Mais ma concentration se brise lorsque j'entends quelqu'un frappait à ma porte. Pendant un bref instant, mon esprit tordu pense aux cambrioleurs. C'est stupide, j'en ai conscience ... il ne choisirait pas de toquer à la porte pour annoncer sa venue.
Posant mon livret sur la table basse, je rejoins la porte d'entrée pour l'ouvrir et tomber nez à nez avec la dernière personne que je pensais voir devant chez moi. Eddie, je suis extrêmement surprise de le voir ici ! Même si rapidement, mon regard s'assombris et le côté peste revient au galop. - Yang ... tu viens te réjouir de mon malheur. Je crois qu'il a suffisamment fait de dégâts ! Mais visiblement il se fait un plaisir de venir m'achever lui même afin de bien me faire comprendre qu'il sortait victorieux de notre petite guerre. La dernière fois, je n'ai pas été très tendre avec lui. Mais il ne l'a bien rendu ! Il avait réussi à partir avec Halston, réussi à me la prendre et maintenant il ose se pointer devant chez moi et prétendre venir en paix. - Permet-moi d'en douter ! Je ne peux retenir un rire sarcastique alors que j'ai une folle envie de lui dire d'aller se faire voir et de lui claquer la porte au nez. Cependant, il souhaite me parler. Des mots qui titillent ma curiosité. Pourquoi diable voulait-il me parler ? Ouvrant un peu plus la porte pour m'appuyer contre celle-ci, je lui lance un regard intéréssé. - Me parler ? En voilà une drôle d'idée ... Je doute être la personne idéale avec qui il souhaite avoir une conversation ! Mais il va plus loin en précisant que c'est important et que je peux l'aider ! Un sourire s'étire sur mes lèvres. - T'aider ? Sérieusement ? Parce que tu crois que je vais te tendre la main ? Mais quelque chose me dit que s'il me demande mon aide, indirectement ça concerne Halston. Sinon pourquoi lui serais-je utile ? Ma meilleure amie à t'elle des ennuis ? Je crains que si j'ai envie d'en savoir plus, je n'ai d'autre choix que d'accepter cette confrontation. Un long soupir s'échappe d'entre mes lèvres avant que je ne me décalle pour le laisser entrer. - Je t'en pris ! Je lance avec un sourire forcé aux lèvres. Je pousse la porte après son passage et rejoint mon canapé pour m'y installer, mon mug de café chaud entre les mains. - Alors, cher Eddie ... en quoi puis-je t'aider ? Non, je ne compte pas me montrer très amicale, mais si ce qu'il a à me dire concerne Halston je tiens tout de même à en savoir plus et ce n'est pas en me montrant désagréable que je pourrais savoir. Même si, mon instinct me pousse à croire que ça ai un rapport avec le cambriolage.
You started something that you just couldn't stop You turn the ones that you love into the angries mob And the one last wish is that you pay for it And there's no way you're getting out of this
Diana n’a pas l’air ravie de le voir mais ça n’a rien de surprenant puisque la dernière fois qu’ils se sont trouvés l'un en face de l'autre l’actrice et le danseur se sont tous deux répandus en invectives. La tension était rapidement montée au marché de Noël alors Eddie n’espérait pas avoir droit aujourd’hui à un accueil très chaleureux, et au moins pour ça il n’est pas déçu. La rousse est une fois de plus fidèle à elle-même en lui prêtant des intentions qui ne sont pas les siennes, juste parce qu’elle préfère se convaincre qu’Eddie n’a que ça à faire de sa vie de la détester autant qu’elle le déteste. « Yang ... tu viens te réjouir de mon malheur. » Le soupir du côté du danseur est immédiat alors que le ton semble être déjà donné. « Absolument pas. » S’il paraissait fier et victorieux à l’issue de leur dernier échange c’est parce qu’il tient à son honneur, mais en vérité Eddie aurait préféré que les choses ne prennent pas cette ampleur. Ça ne l’amuse pas d’être en conflit perpétuel avec la petite protégée d’Halston et l’ignorance a beau être le meilleur des mépris il n’est pas capable de faire comme si elle n’existait pas, car il ne la méprise sans doute pas assez pour ça, non plus. « Permet-moi d'en douter ! » Elle ne croit pas qu’il puisse venir ici en paix alors il juge bon de lui rappeler d’où tout ça part, car pour chercher la paix il faut forcément déjà un terrain de discorde. « C’est toi qui as lancé cette guerre Diana, ne l’oublie pas. » Lui en tout cas ne voit pas ce qu’il a fait au départ pour lancer les hostilités. Diana l’a pris en grippe dès qu’il est apparu dans la vie d’Halston et elle aura franchement du mal à contredire ça. « Me parler ? En voilà une drôle d'idée ... » Parler oui, comme deux adultes, c’est son souhait aujourd’hui mais Diana en est-elle seulement capable ? Il la voit sourire en évoquant l’aide qu’elle pourrait lui apporter et il suppose qu’intérieurement Diana jubile de sa position de force. Qu’elle en profite, car ce n’est pas dit qu’elle sourira encore lorsqu’elle connaitra le vrai motif de sa visite. « T'aider ? Sérieusement ? Parce que tu crois que je vais te tendre la main ? » Il a l’impression de lui demander l’impossible alors qu’elle n’a qu’un petit effort à faire, ce n’est vraiment pas la mer à boire et il n’a même pas prévu d’être long. « Tu peux au moins m’écouter, non ? Je pense que c’est dans tes cordes. » Eddie voit bien que sa démarche la fait un peu réfléchir et il suppose que l’actrice est tout de même curieuse de savoir ce qu’il peut bien attendre d’elle. À sa place il le serait aussi, il a en plus précisé qu’il s’agissait d’une chose importante et c’est là-dessus qu’il semble convaincre Diana de lui accorder un peu de son temps. Peut-être qu’elle se doute qu’il souhaite lui parler d’Halston, c’est leur plus grand point commun après tout et Eddie n’a pas choisi un jour où l’agente était en tournage par hasard. « Je t'en pris ! » finit-elle par lui concéder tandis qu’il expulse un bref soupir de soulagement, cette fois. Diana peut agir de façon sensée quand elle veut mais étrangement Eddie n’en avait jamais vraiment douté.
Il n’a pas que de bons souvenirs dans cette maison, et il pourrait même dire qu’il n’en a que des mauvais avec Diana. La côtoyer entre ces murs lui rappelle la fois où elle l’avait surpris dans le lit d’Halston, et celle où elle l’avait humilié en le tenant à l’écart de sa fête surprise. Quand il y pense Diana a une dent contre lui depuis le premier jour mais la réciproque n’est pas vraie, car Eddie n’a jamais tenu à s’en faire une ennemie, il n’a simplement pas eu le choix. Cette maison il n’y a d’ailleurs pas mis les pieds depuis un moment, Halston passant le plus clair de son temps chez lui c’est dans son petit appartement qu’ils ont pris l’habitude de se retrouver depuis des mois avant leur future installation ensemble. Mais ce n’est pas de ça dont il souhaite parler aujourd’hui car il n'a pas fait le déplacement dans le but de la narguer, en revanche il est bel et bien question de cette maison et de ce qu’il s’y est passé le mois dernier. « Alors, cher Eddie ... en quoi puis-je t'aider ? » Il retrousse mentalement ses manches, pas forcément très à l’aise avec le sujet qu’il s’apprête à aborder car en plus de manquer d’informations il ne sait pas du tout à quel point Diana peut y être sensible. Il se doute quand même qu’il s’aventure sur un terrain glissant alors une question semble s’imposer, en premier lieu. « Avant toute chose comment tu vas ? » Ce n’est pas un piège, il s’en soucie vraiment. Il ne sait pas si dernièrement quelqu’un s’est réellement préoccupé de le savoir mais ça lui semble normal de prendre un instant pour le lui demander, surtout quand il peut se référer à sa compagne qui elle, ne va pas bien du tout. « Si je te pose la question c’est parce qu’Halston n’est pas au mieux depuis qu’on est rentrés de Los Angeles, et ça m’inquiète. » S’il n’était pas inquiet de toute façon Eddie ne serait pas ici, et il espère que Diana ne cherchera pas trop à savoir comment ce voyage en Californie s’est passé. Disons que le clan Hargreeves ne lui a pas fait de cadeau, ce qui a aussi contribué à fragiliser sa communication avec Halston. « C’est lié au cambriolage, je le sais, mais elle n’en parle pas et de mon côté j’ai du mal à amener le sujet par peur qu’elle se braque et m’en veuille. » Maintenant que le cambriolage a été officiellement évoqué Eddie s’imagine récolter toutes sortes de réactions venant de Diana, et pas les plus positives. Peut-être qu’elle n’attendait que ça pour lui reprocher de ne pas avoir répondu présent ce jour-là quand Halston lui a pourtant signifié une situation de danger par message, il culpabilise beaucoup pour ça et dans un sens il comprendrait que l’une et l’autre considèrent qu’il a manqué d’intuition et de réactivité. Il n'a pas vu le mal sur le moment, là a été son erreur. « J’ai besoin de savoir ce qui la tourmente autant pour pouvoir l’aider, alors.. » C’est là qu’il redoute de raviver des choses difficiles, il n’a pas envie de faire replonger Diana dans ce cauchemar mais il n’y a vraiment qu’elle qui puisse l’aider à comprendre. Son regard la détaille pendant qu’il peine à trouver une position confortable sur le canapé, c’est d’ailleurs à se demander s’il ne serait pas mieux debout. « J’aimerais que tu me parles de ce cambriolage, que tu me dises ce que voulaient ces types et.. s’il s’est passé quelque chose qui justifierait qu’elle soit autant marquée. » Les motivations de ces cambrioleurs Eddie ne les connait pas, pas plus qu’il ne sait ce qu’ils ont fait, et dit ce fameux jour. Et ce n’est pas vivable de rester dans un tel flou, il ne peut pas s’empêcher de penser que si Halston connait des nuits agitées et supporte de moins en moins qu’il la touche c’est pour une raison qui dépasse la « simple » séquestration. « S’il te plait Diana. » il ajoute telle une supplique, sa voix n’ayant probablement jamais été aussi peu assurée face à la rousse.
En trouvant le danseur devant ma porte, c'est d'abord l'effet de surprise, mais très vite la rancoeur reprend le dessus. Notre dernière rencontre ne c'est pas très bien passé, c'était même assez explosif si je puis dire ainsi et la bombe qu'il avait lancée juste avant de partir de son côté n'a pas cessée de me tourmenter depuis. J'ai frappé là ou ça fait mal mais j'ai également pris des coups en retour. C'est de bonne guerre n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, en le trouvant devant ma porte je doute que ce soit une simple visite de courtoise. En réalité je me dis surtout qu'il vient danser sur mon cadavre et se réjouir de mon malheur et surement jubiler après une victoire aussi écrasante face au diable en personne. Ce qu'il refuse de confirmer, bien évidemment ! Mes yeux roulent vers le ciel alors que je peine à croire ses bonnes paroles. Bien, admettons qu'il ne soit pas ici pour m'achever, que veut il ? Pourquoi venir me voir avec de "bonnes intentions". Quelle raison valable peut-il avoir pour venir me voir ? Ça m'intrigue ! Il dit même venir en paix, ce qui me fait rire. Un rire sarcastique mais bel et bien réel. - Je n'oublie pas ... je me demande juste ce que tu prépare ! Il ajoute même avec un air toujours au calme et mesuré qu'il souhaite simplement parler avec moi. Parler et non se disputer et se balancer des horreurs comme j'ai tendance à le faire lorsque je me retrouve seule avec lui. Il souhaite s'entretenir avec moi pour un sujet important. Le mot qui parvient à capter toute mon attention et qui me fait légèrement hésiter. Ma curiosité est piquée et je dois bien admettre que je meurs d'envie de savoir quel genre de sujet important il souhaite aborder avec moi. J'ai vaguement ma petite idée, sachant que Halston est le seul sujet de conversation que nous avons en communs, je pense qu'il s'agit d'elle. Aurait elle des ennuis ? Je suis obligée de baisser les armes pour lui faire lâcher le morceau. - Très bien ... Je souffle en me décalant légèrement sur le côté pour le laisser entrer. Non, je ne suis pas forcément certaine que la conversation puisse se dérouler dans le calme le plus total, mais ... je compte faire au moins un effort, juste histoire de faire taire ma curiosité. Ça à intérêt de valoir la peine !
Je pousse la porte après son passage puis retourne dans le salon accompagné du danseur. Très vite, je reprends ma place sur le canapé et relève les yeux vers lui. Je n'ai jamais réussi à le traiter comme un bon invité ici, ce n'est pas maintenant que ça va commencer. S'il souhaite prendre ses aises, qu'il fasse ... mais je ne compte pas l'inviter à le faire. Je me montre toujours légèrement hostile avec lui, distante et sur la défensive. Je lui laisse une chance de parler, mais ce n'est pas pour autant que je lui fais confiance. Je le détail de bas en haut avant de croiser les bras sur ma poitrine prête à entendre ce qu'il compte me demander. Et déjà, il semble me provoquer. Je ferme brièvement les yeux avec un soupir d'agacement, je lui mets stop direct en levant mon index comme pour le mettre en garde - Non ! S'il te plait épargne moi le sentimentalisme et viens en au faits ! Je ne compte pas lui raconter mes états d'âme même si, à part Heather il est bien le premier à s'en inquiéter. Remarque, il fait partie des quelques personnes au courant du cambriolage et je sais qu'il le demande uniquement par simple politesse. Me brosser dans le sens du poil ne risque pas de me rendre plus amicale, bien au contraire. C'était donc ça ... il tenait à parler de l'état inquiétant de Halston et du cambriolage. Mon regard ce détourne du danseur de brèves secondes pour venir fixer le fond de ma tasse de café. Je n'ai pas envie de me remémorer ce sale moment, seulement savoir que ma protectrice en souffre autant que moi, ça me fait quelque chose. Je serais bien tentée de lui balancer une vacherie en retour du genre "Et bien elle se rend surement compte de l'erreur qu'elle est en train de faire en sortant avec toi" mais, je n'ai pas le coeur à me battre avec lui. À la place, j'opte pour une réaction beaucoup plus neutre. J'hausse légèrement les épaules en relevant les yeux vers lui. - Que veux tu que j'y fasse ? Je ne suis pas psychologue et de toute façon elle et moi on est plus vraiment en phase de nous raconter nos petits secrets au cas ou tu l'aurais oublié ! Et il y a du vrai dans ce que je dis. Nous avions déjà perdu notre lien avec Halston et ce cambriolage n'a fait qu'ébranler notre relation. Il est assez rare qu'elle prenne de mes nouvelles et de mon côté je garde également obstinément le silence. Elle a décidé de m'abandonner seule dans cette maison sans se poser la moindre question alors pourquoi est-ce que je devrais me soucier de son bien-être ? Ça m'énerve, parce que même si j'ai tendance à sortir les crocs, je m'inquiète réellement pour elle maintenant ! - Normal, ça n'a pas été une nuit facile. Et je me sens presque mal à l'aise rien que d'y repenser. Mon assurance semble fondre comme neige au soleil, je maintiens les apparences comme toujours, mais cette conversation et vraiment désagréable. Je tente de tout faire pour oublier cette nuit affreuse et lui ... il revient me forcer à m'en souvenir ! C'est un sacré coup-bas ! Je déglutis difficilement lorsqu'il en vient finalement au plus important. Mon regard le fixe partagé entre l'envie de lui jeter ma tasse au visage et l'envie de fondre en larme. L'option une me tente énormément, mais je cherche désespérément une troisième qui pourrait me sauver la mise. Légèrement je me redresse pour déposer la tasse sur la table basse, autant me débarrasser de toute arme possible. - Alors ... je souffle sachant déjà ce qu'il va me demander. Eddie cherche des réponses à ses questions, il souhaite savoir ce qui c'est passé cette nuit là, ce qu'ils ont fait, ce qu'ils voulaient. Halston refuse de briser le silence alors il se dit qu'il aura plus de chance avec moi ... il faut vraiment qu'il soit désespéré pour se tourner vers moi ! Je pourrais m'en réjouir si je ne me sentais pas aussi mal. Alors qu'il me fixe en me demandant d'en parler, de l'aider à comprendre. Je lui rends ce regard apeuré, incapable de lui répondre quoi que ce soit. Ma gorge ce noue et les images me reviennent. - Eddie ... Mais sa dernière supplique, cette voix si brisée. Ça ne lui ressemble pas et je doute qu'il soit aussi bon acteur pour se jouer de moi de la sorte. - Bon sang ... soupirais-je en glissant ma main dans mes cheveux. Je me redresse un peu plus, penchée vers l'avant. - Si elle ne t'en a pas parlé, c'est surement parce qu'elle n'est pas prête ! Je ne sais pas si tu dois l'apprendre de ma bouche ! Je ne veux pas me souvenir de cette nuit d'horreur. - Elle va si mal que ça ?
You started something that you just couldn't stop You turn the ones that you love into the angries mob And the one last wish is that you pay for it And there's no way you're getting out of this
Diana se méfie de lui, bien évidemment. Il doit être la dernière personne qu’elle s’attendait à voir aujourd’hui, et après leur vif échange de décembre il doit aussi être la dernière personne que l’actrice souhaite tout simplement recroiser dans cette ville. Eddie se doute que sa présence entre ces murs n’est aucunement désirée, elle ne l’était déjà pas avant et avec la récente annonce de sa future installation avec Halston il n’a rien dû arranger car Diana se retrouvera sous peu toute seule, ici. Une perspective qui ne doit pas tellement l’enchanter et surtout pas après un cambriolage, c’est au moins une chose qu’il peut tenter de comprendre sans pour autant revoir ses projets de couple. Diana prend selon lui bien assez de place pour qu’elle n’ait pas en plus son mot à dire là-dessus, et dans le fond il est convaincu que l’agente et sa protégée ont besoin de couper le cordon. De là à dire que c'est un cadeau qu'il lui fait peut-être pas, mais elle aurait tort selon lui de voir directement le verre à moitié vide alors qu'elles resteront dans la même ville. La haine que lui vouait jusqu’ici la rousse doit avoir gagné en intensité depuis la dernière fois mais il attend d’elle que cette rancœur soit mise un peu de côté aujourd’hui, si tant est que ce ne soit pas trop lui en demander bien sûr. Il y a un temps pour tout et l’heure n’est pas aux piques virulentes et autres provocations, ce n’est pas ce qu’il est venu chercher et Eddie est même prêt à repartir si Diana ne change pas rapidement de ton avec lui. Ses bonnes intentions elle n’y croit pas et ne veut pas non plus les entendre, elles sont pourtant bien réelles mais encore faut-il lui donner l’occasion de les montrer. Eddie croise alors ses bras et affiche un air las lorsqu’elle prétend se demander ce qu’il prépare. « Laisse-moi entrer et tu sauras. » Il vient forcément avec une idée en tête mais sûrement pas celle que Diana s’imagine, parmi tous les sales coups qu’elle doit le croire capable de fomenter contre elle. C’est elle l’experte en la matière, elle qui s’est donné pour mission de lui gâcher la vie alors il s’agirait quand même de ne pas inverser les rôles. Le calme du danseur doit jouer en sa faveur puisque l’actrice semble saisir le sérieux de sa démarche, en quelques minutes il est convié à entrer sans même avoir à forcer l’accès - ce qu’il n’aurait de toute façon jamais fait, il n’est quand même pas assez désespéré pour ça.
Eddie fait les cent pas dans le salon pendant que Diana prend place sur le canapé, il pourrait l’imiter mais il n'est pas certain de pouvoir tenir en place. Il faut dire que la discussion qu’il s’apprête à amener est des plus délicates, il n’est pas très serein en abordant la chose et face à lui Diana semble également l’attendre au tournant. Le minimum qu’il puisse faire avant de la faire replonger dans cette sombre histoire est de s’enquérir de son état, il ne pense pas du tout à mal en le faisant mais l’actrice l’arrête aussitôt. « Non ! S'il te plait épargne moi le sentimentalisme et viens en au faits ! » Sa question avait pourtant tout de sincère, et Eddie remarque une fois de plus que quoi qu’il dise ou fasse la rousse le perçoit forcément mal. Cette guerre ridicule est allée tellement loin qu’elle ne le croit même pas capable de s’en faire pour elle, comme si lui demander comment elle va était susceptible de lui apporter quoi que ce soit. Certains le feraient pour avoir bonne conscience mais pas lui, Eddie ne fait jamais semblant. Tout ce qu'il voulait c'est faire correctement les choses afin de ne pas la brusquer mais c’est apparemment peine perdue, il ne saura donc pas si l’actrice se remet mieux qu’Halston mais cette esquive est peut-être bien un signal quant au fait qu’elle souffre, elle aussi. « Comme tu voudras, je m’en faisais juste pour toi. » il rétorque dans un haussement d’épaules, avant d’entrer dans le vif du sujet puisque Diana n’attend que ça. Il sent que l’évocation de ce cambriolage fait remonter chez elle d’éprouvantes images mais c’est inévitable pour lui expliquer ce qui l’amène et l’inquiète, en l’occurrence. Halston ne va pas bien, il ne l’a à vrai dire jamais vue comme ça et il déteste ce sentiment d’impuissance qu’il a face à la détresse de sa compagne. Le fait de la sentir en souffrance sans pouvoir guérir ses maux, parce qu’elle ne lui parle pas de ce qui la ronge et qu’il ne peut pas deviner si elle ne met pas de mots dessus. La réaction de Diana le surprend sur le moment, ou plutôt la façon dont elle parait détachée de tout ça. « Que veux tu que j'y fasse ? Je ne suis pas psychologue et de toute façon elle et moi on est plus vraiment en phase de nous raconter nos petits secrets au cas ou tu l'aurais oublié ! » Eddie se retient de soupirer à nouveau car il s’attend à ce qu’elle lui dise que c’est de sa faute, et forcément il se demande si cette amitié était si solide que ça pour le peu qu'il semble aujourd'hui en rester. « C’est pas une raison pour te moquer de comment elle va. » Ce n'est peut-être pas exactement ce qu’elle fait, d'accord, mais Diana semble prendre volontairement ses distances comme si elle voulait prouver quelque chose. Eddie est en réalité convaincu qu’il vient d’éveiller un soupçon d’inquiétude chez la rousse, elle fait juste en sorte de ne rien en montrer parce qu’elle est beaucoup trop fière pour ça. « Normal, ça n'a pas été une nuit facile. » Il avait cru le comprendre oui, et il commence à se dire que si Halston ne souhaite pas en parler peut-être que Diana se braquera également à l’idée d’être questionnée à ce sujet. Mais il tente, il n’a pas grand-chose à perdre de toute façon. « Alors ... » Les interrogations du danseur semblent troubler l’actrice, il la sent déboussolée et la culpabilité de lui faire revivre un tel épisode le guette déjà. Mais Eddie poursuit malgré tout, il en a trop dit pour ne pas aller au bout quand bien même Diana parait à présent subir chaque mot provenant de sa bouche. Son besoin de réponses est si grand qu’il pourrait presque la supplier de le soulager en lui apportant les éléments pour comprendre, et ne lui parlez pas de dignité quand la femme qu'il aime est en souffrance. « Eddie ... Bon sang ... » Il n'aime pas entendre son prénom à cet instant car la voix de l'actrice en dit long sur la brèche qu'il vient d'ouvrir. « Je suis désolé de te faire revivre ça mais j’ai vraiment besoin de savoir, Diana. » Si elle ne le fait pas pour lui, qu’elle le fasse pour Halston. Il a conscience de lui en demander beaucoup mais il ne peut pas se tourner vers quelqu’un d’autre, le fait qu’il la sollicite elle aujourd’hui est déjà la preuve d’un certain désespoir chez le danseur parce qu’il n’a pas l’habitude d’attendre quoi que ce soit de ceux qui le rabaissent et le méprisent en temps normal. S’il avait le choix il resterait droit dans ses bottes et fidèle à ses principes sauf que voilà, le choix aujourd'hui Eddie estime ne pas l'avoir. « Si elle ne t'en a pas parlé, c'est surement parce qu'elle n'est pas prête ! Je ne sais pas si tu dois l'apprendre de ma bouche ! » Une chose est sûre rien de ce qu’il entend ici ne le rassure, bien au contraire. Diana le rend même moins serein qu’il ne l’était jusque-là car apprendre quoi de sa bouche, il aimerait bien qu’elle le lui dise. « Tu me fais flipper là. » il souffle avec la boule au ventre, ses mains moites grattant nerveusement le tissu de son jean au niveau de ses genoux. Entre temps il s’est assis mais il ne le restera peut-être pas longtemps. « Elle va si mal que ça ? » Oh, il aimerait tellement lui répondre que non mais ce serait lui mentir. Il n’exagère pas et elle va rapidement s’en rendre compte car en ce qui le concerne il ne veut rien lui cacher, et tant pis si ça n’est pas à lui de lui apprendre tout ça. « Elle est prise de terreurs nocturnes, pratiquement toutes les nuits, et elle est craintive dès que je m’approche sans annoncer ma présence. J’ose à peine la toucher et.. » C’est leur intimité qui en prend un coup même si ça il ne le précise pas, ce n’est de toute façon pas bien dur à deviner et c’est l’un des points l’inquiétant tout particulièrement car jusqu’ici tout se passait merveilleusement bien de ce côté-là. « J’aimerais la rassurer mais je ne sais même pas de quoi elle a précisément peur. » Que ces types reviennent ? Chez lui elle n’est pas censée risquer quoi que ce soit mais il y a forcément autre chose, ces hommes n’ont pas dû se contenter de fouiller la maison pendant qu’elles étaient attachées et cette pensée lui tort d’autant plus le bide. « Je ne peux pas la laisser comme ça, tu comprends ? C’est insupportable de la sentir aussi tourmentée et de ne rien pouvoir y faire, j'ai l'impression d'être parfaitement inutile là. » À nouveau sa voix déraille légèrement, la rousse ne pourra au moins pas dire qu’ils vivent un parfait bonheur à deux pendant qu’elle se sent abandonnée. Le manque de communication fragilise leur relation et après la désillusion vécue à Los Angeles Eddie n’avait pas du tout besoin de ça. Ce n’est donc pas seulement lui que la colocataire d’Halston pourrait aider, c’est aussi leur couple et il sait que ce n’est pas rien, qu’il en attend beaucoup d’elle après tout ça. « Ces mecs, Diana, qu’est-ce qu’ils voulaient ? » il insiste en raccrochant son regard au sien alors que la désolation s’entend de plus en plus nettement dans sa voix.
Pour moi, la venue de Eddie est de très mauvaise augure. Je ne suis pas croyante ou friande de texte biblique, mais si c'était le cas, je pourrais comparer sa venue à celle de Judas ou je ne sais quel être démoniaque, qui ne cesse d'apporter douleur et destruction. Il en pense surement autant à mon sujet, mais quoi qu'il en soit je suis tout de même forcée d'accepter de l'écouter et de le laisser entrer. Ce n'est pas de gaieté de coeur et je ne pense pas que ce soit agréable pour lui également. Pour qu'il se tourne ainsi vers moi, c'est qu'il doit vraiment être désespéré. Seulement il semble vouloir me parler d'un sujet important et par déduction, la seule personne qui nous lie tous les deux c'est Halston. C'est uniquement pour elle que j'accepte de l'écouter et rien de plus. Prête à l'écouter, je prends place dans le canapé et attend. J'attends qu'il lance la conversation, même si je redoute vraiment cet entretien avec lui. J'essaie de ne pas y penser mais j'imagine qu'il va vouloir aborder le cambriolage. Sujet extrêmement sensible et difficile pour moi, il a intérêt d'avoir d'excellents arguments pour oser me faire parler de cette nuit d'horreur. Je l'arrête rapidement lorsqu'il me demande si je vais bien. Honnêtement, je n'ai vraiment pas envie de lui parler de mon état, ça semble évident non ? À me voir, on peut penser que je gère parfaitement cette situation. Je me retrouve seule dans cette maison et pourtant la crainte ou l'angoisse ne ce lit absolument sur mon visage. Je reste fidèle à moi-même et j'encaisse à ma façon. Et pourtant la réalité est toute autre. En vérité, je le vis très mal ! Mais plutôt crever que de lui montrer mon mal-être. Je suis bien trop fière pour montrer mes faiblesses, encore moins devant Eddie. Et puis, je sais que c'est uniquement pour se donner bonne conscience, je doute qu'il puisse réellement s'inquiéter de mon état même s'il affirme le contraire. - Je nage dans le bonheur ... Je lance avec un sourire forcé et un ton sarcastique.
Il en vient finalement au fait. S'il est ici, comme je m'en doutais c'est pour Halston. Ma meilleure amie ne semble pas être au top de sa forme depuis ce cambriolage et je ne peux que la comprendre puisque j'ai vécu le même traumatisme qu'elle. J'en ai subi le supplice, j'ai également subi leur violence et leur caprice puisque j'étais le moyen de pression idéale sur l'agente. Face à ce premier essaie de la part de Eddie, je suis loin de me montrer très coopérative. D'autant plus que je me sens légèrement mise à l'écart depuis. Halston ne va pas bien, c'est un fait et je me sens également mal pour elle, mais je suis loin d'aller bien également et elle ne semble pas s'en soucier plus que ça ! Contrairement à moi qui affronte le problème seule, par fierté, elle a décidé de prendre la fuite pour se réfugier dans les bras de Eddie, même si ça ne semble pas se dérouler comme prévu. Le ton de ma voix est assez amer. Que veut il que j'y fasse ? Ça fait quelques temps maintenant que Halston ne me confit plus ses secrets et qu'elle ne se tourne plus vers moi dès qu'elle ressent le besoin de parler, alors je ne vois vraiment pas comment je peux l'aider. - Si je m'en moquais tu ne serais pas en train de m'en parler actuellement et je te dis simplement que je ne peux rien y faire ! C'est vers toi qu'elle c'est tourné tu es surement le mieux placé pour l'aider ! Comment peut-il penser que je m'en moque. Halston représente beaucoup trop pour moi ! Mais comment puis-je lui tendre la main alors que moi-même je n'arrive pas à garder la tête hors de l'eau ? Qu'attend t'il de moi au final ? Plus il parle, plus cette conversation me tends. Il n'attend pas à ce que je vienne en aide à Halston, du moins pas directement. Il souhaite plutôt que je lui explique en détails ce qui c'est passé cette luit là. Il souhaite comprendre afin de pouvoir l'aider, il veut savoir ce que ces deux hommes ont faits pour autant blesser Halston. Plus il parle, plus je sens mon corps se crisper face au souvenir que je m'efforce de bloquer depuis des jours. Je fuis le regard du danseur, mes doigts ce crispent légèrement et mon visage perd de son éclat. Je ne suis plus totalement sereine désormais, je suis vulnérable et déstabilisée et je déteste cette sensation. Alors qu'il s'excuse de me faire revivre un tel traumatisme, je ne trouve aucun sarcasme à lui renvoyer, signe que je ne vais pas aussi bien que ça ! Je me contente de relever mon regard vers lui, déglutir et lui expliquer que si Halston n'a rien dit c'est qu'elle a surement une bonne raison. Et je tente surtout de me dire que ce n'est pas à moi de lui raconter le récit de ce moment horrible. Il semble aussi nerveux que moi, je remarque sans mal son agitation, ses doigts qui se crispent lui aussi sur son jean et l'expression de son visage. Il a peur ... il est inquiet et bizarrement je me sens presque coupable de garder le silence alors qu'il ne demande qu'une chose, c'est de pouvoir aider ma meilleure amie. C'est assez étrange de le voir dans cet état, en temps normal je pourrais presque m'en réjouir ! Je pourrais même m'en amuser. Mais, ça me touche bien trop personnellement pour que je reste sans rien faire ! Ça me fait mal de l'admettre, mais ça me touche qu'il veuille autant s'impliquer pour aider Halston.
Les terreurs nocturnes, j'en suis moi-même la victime chaque nuit que je passe seule ici. Pour ce qui est du reste, la journée j'arrive parfaitement à gérer mon angoisse, mais la nuit ... c'est devenu mon pire cauchemar. Je ne souhaite ça à personne ! Il me force la main et je me sens incapable de garder le silence. Mes paupières ce ferment face à la question finale du danseur. Je prends une légère inspiration puis rouvre les yeux pour les plonger dans les siens. Son regard apeuré me frappe de plein fouet, c'est la première fois qu'il me touche autant ... et je me surprends moi-même à être sensible à tant d'émotion. - Toi ! Je lâche soudainement dans un soupir avant d'ajouter - Moi, toi et tous les autres protégés de Halston. Ça peut paraitre surprenant mais c'est pourtant la vérité. - Ils sont venus parce qu'ils savaient qu'elle était agente et ils se sont dit qu'elle avait surement un carnet d'adresse intéressant. Tout ça pour quelques noms et adresses, l'homme est capable du pire. - Halston n'a pas voulu leur dire, alors ils ont utilisé un moyen de pression sur elle, pour essayer de lui faire cracher le morceaux. Le son de ma voix est incroyablement calme, comme si j'étais en train de raconter une simple histoire. En vérité je tente surtout de me concentrer pour éviter que ma voix ne tremble trop face à tant de souvenir. Je me concentre également pour ravaler ma souffrance et rester digne. J'évite de préciser que ce moyen de pression, c'était moi ! - Elle a essayé de négocier avec eux, elle leur a dit de prendre l'argent ou les objets de valeur. Mais ... ce n'est pas ce qu'ils voulaient ! Alors ... Ma voix trahi mon émotion et je suis obligé de m'arrêter de brèves secondes le temps de me reprendre. - L'un d'eux à menacer d'aller plus loin, avec moi si elle refusait. Comme elle ne voulait pas lâcher les adresses, il c'est dit qu'avec moi il pourrait obtenir plus. Je me souviens encore de sa main contre mon corps. Ce frison de dégoût, ainsi que cette peur qu'il puisse me faire du mal. Jusqu'ici, j'ai toujours réussi à bloquer se souvenir de mon esprit, mais Eddie remue le couteau dans la plaie et c'est extrêmement douloureux. - Elle a prit ma défense ! Et il c'est acharné sur elle ! Il ... Il s'en ai prise à elle en retour. - Il a glisser ses mains sur elle, il aurait pu aller bien plus loin ... mais heureusement la police est arrivée bien avant qu'il n'ai le temps d'en faire plus.
You started something that you just couldn't stop You turn the ones that you love into the angries mob And the one last wish is that you pay for it And there's no way you're getting out of this
Le sourire forcé de Diana est presque plus parlant que les mots de celle-ci, car nager dans le bonheur il est assez évident que l’actrice en est loin aujourd’hui, il suffit de la regarder pour le ressentir. Eddie comprend qu’elle ne lui accordera pas une réponse honnête à sa question parce qu’elle n’a certainement pas envie de reconnaitre qu’elle va mal en sa présence, après tout elle doit encore s’imaginer qu’il est ici pour se réjouir de son malheur et le penser incapable de s’en faire pour elle. Si elle arrêtait deux minutes de voir en lui un ennemi et si elle le détestait aussi un peu moins Diana se rendrait peut-être compte de la sincérité de sa démarche. Mais non, la rousse continue de se montrer méfiante et de lui prêter des intentions douteuses, à croire que c’est lui qui a décidé un beau jour de lui déclarer la guerre et non l’inverse. Eddie se demande s’il parviendra à dialoguer avec elle aujourd’hui car elle ne lui facilite pas du tout la tâche, et il n’a en même temps personne d’autre vers qui se tourner. Il n’y a que Diana qui puisse répondre à ses questions, elle doit bien se douter que le danseur n’aurait pas fait le déplacement jusqu’à elle s’il n’avait pas réellement besoin de son aide. Il y a peut-être été un peu fort en laissant entendre qu’elle se moquait de savoir comment Halston pouvait aller mais l’idée est aussi de la faire réagir, et ça fonctionne puisqu’il extirpe une réaction outrée à l’actrice. « Si je m'en moquais tu ne serais pas en train de m'en parler actuellement et je te dis simplement que je ne peux rien y faire ! C'est vers toi qu'elle c'est tourné tu es surement le mieux placé pour l'aider ! » Il soupire lourdement lorsqu’elle prétend qu’Halston s’est tournée vers lui et non vers elle, car la réalité est en fait toute autre. Diana se plaît à le voir comme le privilégié qu’il n’est pas, ils sont presque sur un pied d’égalité tous les deux et ça il s’agirait qu’elle le comprenne. « Eh bien non, tu vois, elle ne me parle pas tellement plus qu’à toi en ce moment. » Et ça lui fait mal de le reconnaitre, oui, parce qu’il devrait être le mieux placé pour l’écouter et la soutenir, mais Halston préfère souffrir seule comme s’il ne pouvait pas comprendre. Sa place n’est pas tellement plus enviable que celle de l’actrice, comme quoi le fait qu’ils soient sur le point de vivre ensemble ne veut peut-être pas dire grand-chose, finalement. Eddie passe une main fébrile sur son visage, ses prochaines paroles lui arrachant la gorge. « Je ne pourrai pas l’aider sans toi, et crois bien que ça me coûte de te demander ça. » Déjà admettre que son couple traverse une mauvaise passe n’est pas simple, ce souci de communication entre Halston et lui donnerait presque raison à ceux qui n’ont pas voulu croire en leur histoire et ça le danseur le vit très mal. Ça n’a jamais été simple entre elle et lui, ils ont connu bon nombre de complications jusqu’ici mais ce cambriolage a fragilisé tout ce qu’ils étaient parvenus à construire. Comme un violent coup de pied porté à leur bonheur, et leur voyage à Los Angeles n’a pas non plus aidé vu la tournure qu’ont pris les choses là-bas. Eddie n’est pas seulement affligé, il est aussi profondément démuni et désarmé face à cette détresse qu’Halston ne partage pas avec lui. Mais c’est presque plus difficile encore pour lui de se tourner vers Diana parce qu’elle l’a traité comme un moins que rien la dernière fois et qu’il ne l’a pas digéré, c’est un peu comme s’il s’asseyait sur son honneur et il déteste ça. Seulement pour sa belle américaine Eddie est prêt à tout, y compris à solliciter quelqu’un qui le méprise si cette personne détient la clé et les réponses à ses questions. Son insistance montre au moins que son amour pour Halston est sincère, il ne sait pas si sa colocataire le réalise mais il ne ferait pas tout ça s’il n’était pas réellement mort d’inquiétude pour elle. Si elle refuse de le soulager aujourd’hui il ne sait pas ce qu’il fera car il n’a pas d’autre option, alors soit elle lui permet d’y voir clair, soit elle le laisse dans cet épais brouillard et ce grand désarroi.
Il a un peu l'impression de trahir Halston en dévoilant son mal-être à sa protégée mais il ne peut pas faire l'impasse sur de telles informations, pas s'il veut vraiment que Diana visualise à quel point elle va mal. Eddie n'imaginait pas qu'elles se parlaient aujourd'hui si peu, il pensait quand même qu'un minimum de contact était maintenu mais ça le rassure dans un sens qu'Halston ne les traite pas différemment parce qu'il aurait eu du mal à accepter que Diana puisse avoir droit à ses confidences quand lui s'en retrouve privé. L'évocation de ce cambriolage est éprouvante pour l'actrice et il en a bien conscience, si ses questions la torturent lui n'y prend clairement aucun plaisir. Seulement elle en a trop dit, Eddie ne peut plus rester dans son ignorance maintenant qu'elle lui a plus ou moins confirmé que quelque chose s'était passé pendant l'intrusion de ces deux hommes dans cette maison. Ne pas savoir n'a jamais été aussi frustrant alors il revient à la charge, implorant presque la rousse de bien vouloir lui parler des motivations des deux cambrioleurs, et finalement le couperet tombe. « Toi ! » Le danseur pose sur elle un regard désarçonné, ne saisissant pas tout de suite ce qu'il vient faire là-dedans. « Moi, toi et tous les autres protégés de Halston. » Ces hommes s'intéressaient donc aux contacts de l'agente ? C'est bien ce que Diana lui confirme l'instant d'après. « Ils sont venus parce qu'ils savaient qu'elle était agente et ils se sont dit qu'elle avait surement un carnet d'adresse intéressant. » Eddie a du mal à y croire, avec tout ce que cette maison doit compter en objets de valeur eux ne voulaient obtenir qu'une poignée d'adresses ? Il tombe un peu des nues, et il comprend avant même que l'actrice le précise que ces deux hommes n'ont pas eu ce qu'ils étaient venus chercher. « Halston n'a pas voulu leur dire, alors ils ont utilisé un moyen de pression sur elle, pour essayer de lui faire cracher le morceaux. » Le fait que l'américaine ait protégé ses acteurs jusqu'au bout ne le surprend pas, en revanche la suite des confessions de Diana l'intrigue et il ne peut pas s'empêcher de la couper en plein récit pour lui demander « Un moyen de pression ? » même s'il croit deviner à quoi, ou plutôt à qui l'actrice fait présentement référence. « Elle a essayé de négocier avec eux, elle leur a dit de prendre l'argent ou les objets de valeur. Mais ... ce n'est pas ce qu'ils voulaient ! Alors ... » Cette pause que marque Diana le frappe, plus elle replonge dans ses souvenirs et plus il la sent éprouvée. Ce n'est pas plaisant à voir ni à entendre pour lui, Eddie ne pourrait jamais se réjouir de la tourmenter et encore moins dans une telle situation. Il savait que son besoin de réponses risquait de faire remonter chez elle de douloureuses images et il n'est pas fier de ce qu'il est en train de faire, il s'en veut même de retourner le couteau dans la plaie même si c'est maintenant un peu tard pour regretter. « L'un d'eux à menacer d'aller plus loin, avec moi si elle refusait. Comme elle ne voulait pas lâcher les adresses, il c'est dit qu'avec moi il pourrait obtenir plus. » Le moyen de pression c'était donc elle, c'est ce qu'il comprend et sa réaction ne se fait pas attendre. « Quelle ordure. » il peste entre ses dents sans imaginer encore qu'il n'a pas fini de s'insurger, car Diana garde bien évidemment le pire pour la fin. « Elle a prit ma défense ! Et il c'est acharné sur elle ! Il ... »Dis-le. Les yeux du danseur rencontrent ceux de l'actrice avec beaucoup d'appréhension, il sent qu'elle est à deux doigts de lui livrer une vérité particulièrement dérangeante et qu'il n'est sans doute pas prêt à l'entendre. Son cœur s'affole avant même de savoir car il sait sûrement déjà au fond de lui, il se doute déjà de ce qu'ils ont pu faire ou tout du moins tenter pour qu'Halston ait aujourd'hui tant de mal à se laisser toucher. « Il a glisser ses mains sur elle, il aurait pu aller bien plus loin ... mais heureusement la police est arrivée bien avant qu'il n'ai le temps d'en faire plus. » C'est bien ce qu'il redoutait, le pire scénario qu'il s'était imaginé se confirme et il se lève aussitôt d'un bond en entendant que l'un d'eux s'est permis de poser ses mains sur sa compagne. Eddie est fermement opposé à la violence en temps normal mais là, s’il avait ces deux mecs en face de lui, il n’est pas certain qu’il parviendrait à garder son calme. « Putain je le savais. » Son sang ne fait qu’un tour, ce n'est pas dans ses habitudes de jurer de cette façon mais ça lui échappe tout comme son poing qu'il écrase dans le fond du canapé dans un geste de révolte. « Mais.. pourquoi est-ce que.. elle ne m’a rien dit ? » Il aligne nerveusement les pas dans la pièce avant de revenir s'assoir, plongeant son visage entre ses mains pour y enfouir ses interrogations. Car dans tout ça Eddie ne comprend pas, il a dû lourdement insister auprès de l'actrice pour connaitre les détails de ce malheureux événement alors qu'Halston aurait pu lui en parler dès le départ, et ne pas l'avoir fait ne peut que le faire douter de la confiance qu'elle lui porte et du fait qu'elle se sente suffisamment bien avec lui pour parvenir à lui parler de ce qui la ronge. « Pourquoi le garder pour elle, pourquoi me le cacher ? » Il aurait voulu savoir. Non. Il aurait dû savoir. « Tu me jures qu’il n’a pas été plus loin ? » C'est ce qu'il a besoin d'entendre et il ne veut pas que Diana lui épargne quoi que ce soit à ce stade, autant qu'il sache vraiment tout quitte à ce qu'il ne puisse pas le supporter. « Et toi est-ce qu’il.. t’a fait quelque chose ? » Il serre les poings en formulant cette question car il est loin de s'inquiéter uniquement de ce que ces hommes ont pu faire à Halston, le traitement de sa colocataire n'est pas sans importance à ses yeux et il détesterait entendre que leurs mains se sont aussi baladées sur elle. Eddie soupire un grand coup, il voulait connaitre la réalité des faits et maintenant que c'est le cas tout ça le retourne. Il en aurait presque la nausée, le fait de se trouver à l'endroit même où les choses ont eu lieu n'arrangeant rien alors il n'ose même pas imaginer comment Diana peut se sentir. « J’aurais dû comprendre son message et venir aussitôt. J’aurais dû les attraper moi-même, ces pourritures. » Il n'aurait sans doute pas eu la moindre chance face à deux hommes mais sa culpabilité est immense en sachant ce qu’elles ont enduré pendant qu’il menait sa vie en toute insouciance à l'autre bout de la ville, simplement parce que le message d'Halston ne l'avait pas alarmé sur le moment. Pourquoi est-ce qu'il n'a pas senti le danger ni l'urgence de la situation, cette question n'en finit pas de le hanter.
Il n'est pas ici pour savoir comment je vais et je me passe volontiers de lui parler de mes nombreuses insomnies, de mes angoisses, si j'avais besoin de ça, j'irais directement voir un psy. Il tient simplement à connaitre une vérité que Halston semble plus que déterminée à lui cacher. Et très franchement, je doute que ce soit mon rôle de lui expliquer ce qui s'est passé cette nuit là. Et puisqu'ils sont en couple, ils ne devraient rien se cacher ! Halston devrait lui en parler elle-même, plutôt qu'il vienne pleurer vers moi dans l'espoir que je puisse l'aider à sauver son couple. Bon, ok, j'avoue ... je ne devrais pas réagir comme ça ! Et malgré tout, les paroles du jeune danseur me pousse à croire qu'il est réellement inquiet pour Halston et je me rends compte que mon agente ne va pas aussi bien qu'elle le prétend. Ce cambriolage semble l'avoir marquée et pour l'avoir vécu avec elle, je ne peux que comprendre sa détresse. Seulement, elle ne semble pas avoir envie de mettre Eddie dans la confidence et ça le rend terriblement inquiet. Face à mon manque d'empathie, il en vient même à me dire que je me fiche de l'état de ma meilleure amie. Comment ose t'il me dire un truc pareil ? D'autant plus que s'il commence à m'agresser de la sorte, je ne risque vraiment pas de coopérer. Je suis loin de me moquer de son état, bien au contraire ! Ça m'affecte ! Je la pensais pourtant suffisamment bien entourée pour s'en sortir, mais d'après le danseur, elle semble être dans un pire état que le mien. Ça me touche de la savoir aussi mal, je ne suis pas insensible à ce point ! Et si en temps normal, je pourrais me réjouir de sa détresse. Je pourrais même l'achever en l'envoyant balader et refuser de l'aider. Mais cette fois ce n'est pas le cas ! Je crois avoir suffisamment jouée les peaux de vaches avec lui, Halston semble être en détresse, tout comme Eddie même si je n'ai guère envie de lui tendre la main, je le fais malgré tout pour l'américaine.
Bon sang, ça lui coute énormément de me demander mon aide mais j'espère qu'il se rend compte combien ça me coûte également de revenir sur cette nuit affreuse. Nerveusement, je commence à lui expliquer. Les motivations des deux cambrioleurs, la façon dont ils nous ont tourmentés toutes les deux. La pression qu'ils ont exercée sur Halston en s'en prenant à moi, puis ... à elle. Plus je me replonge dans les souvenirs, plus je me sens mal à l'aise. Je pensais être capable d'en parler sans me sentir mal, mais c'est loin d'être le cas ! Au contraire, plus j'en parle, plus je me sens crispée, sensible, émotive. Et je le deviens d'avantage lorsque j'en arrive au moment ou l'un des deux hommes à tenté d'aller plus loin. Avec moi, en premier lieu. De quoi me dégouter à jamais des hommes et leur sale manière de prendre les femmes pour acquis. Le souvenir de cette main sur moi, remontant le long de ma cuisse. Je ferme les yeux de brèves secondes et j'en perds mes mots. Je n'entre pas dans les détails, mais je me sens terriblement mal rien que d'y penser. Face à moi, la réaction de Eddie ne tarde pas non plus. La colère, il semble même révolté, énervé par le comportement de ces deux hommes. Il ne parvient même pas à rester en place. Malgré son interruption, je reprends mon histoire d'une voix légèrement tremblante. Trahissant mon émotion. C'est encore plus difficile que je ne le pensais, surtout que c'est loin d'être le meilleur passage du récit. Connaissant mon dégout pour les hommes. L'angoisse que je ressens lorsque l'un d'eux oses me toucher, Halston n'a pas hésité à prendre ma défense et je lui suis éternellement reconnaissante pour ça ! Seulement, je ne voulais pas que le cambrioleur s'en prenne à elle, à ma place. Une fois de plus, Eddie semble perdre son sang froid et je peux le comprendre. Je baisse légèrement la tête, juste le temps de me reprendre un peu, chasser les images de mon esprit. J'hausse légèrement les épaules alors que Eddie enchaîne les questions. Je ne suis pas certaine qu'il s'adresse réellement à moi, mais je prends tout de même le risque de lui répondre. - Elle a peut-être peur de ta réaction ? Et puis ... ce n'est pas forcément très facile à raconter. Halston ce sentait surement très mal, trop mal pour oser en parler, même avec Eddie. Surtout avec Eddie. - Ce n'est surement pas facile d'oser en parler avec toi, justement parce que tu es très proche d'elle, cette histoire te touche indirectement. Et peut-être qu'elle a peur qu'il la traite autrement après ça. Je secoue légèrement la tête. - Ça n'a pas été plus loin, je t'assure. La police est arrivée, mais ça fait suffisamment de dégâts. Ça aurait pu être pire ! C'est évident ! Mais le traumatisme reste tout de même bien présent ! Une fois encore la question de Eddie me déstabilise. Je relève les yeux vers lui alors qu'il fait les cent pas dans le salon. Cette fois, je n'ai plus ce ton sarcastique, je secoue légèrement la tête pour lui indiquer que non. - Non, il ne m'a rien fait, juste un peu bousculé. Je m'en remettrais.
J'inspire légèrement, passant mes mains contre mon visage puis dans mes cheveux pour les recoiffer vers l'arrière. Je me sens un peu trop défaillir et ça ne me plait pas ! Ce n'est pas le moment de paraître faible ou sensible. Il faut que je me reprenne et lui aussi ! Ça ne sert à rien de se sentir coupable maintenant ! C'est arrivé et il n'y peut rien. - Arrête de ressasser ! C'est fait maintenant, tu peux rien y changer ... Je lance dans un bref soupir. - De toute façon, tu n'aurais rien pu faire Eddie, à part te retrouver toi aussi dans ce cauchemars. Sans vouloir te vexer, tu n'aurais clairement pas fais le poids contre ces deux hommes. Et je dis ça sans la moindre méchanceté dans la voix. Je me lève à mon tour pour faire quelques pas jusqu'à la fenêtre. Les bras croisés contre ma poitrine. - La seule chose que tu puisses faire c'est d'être patient maintenant ... être présent pour elle. Même si je doute qu'il ait besoin de mes conseils. - Veille sur elle Eddie, ne la laisse jamais seule parce qu'après ce genre de traumatisme, il n'y a rien de pire ... que d'être seule. Je lance en me tournant pour regarder dehors et surtout fuir le regard du danseur.
You started something that you just couldn't stop You turn the ones that you love into the angries mob And the one last wish is that you pay for it And there's no way you're getting out of this
Il faut que l'occasion soit exceptionnelle pour qu'Eddie en vienne à solliciter l'aide d'une personne qui n'a jamais caché son mépris envers lui, et qu'en l'occurrence le bien-être d'une autre personne qu'il aime plus que tout soit en jeu pour contrebalancer ça. Le sang d'encre qu'il se fait pour Halston passe aujourd'hui très largement au-dessus du concept de dignité auquel le danseur est en temps normal très attaché, ça lui coûte de reconnaître que Diana est la seule à pouvoir l'aider et qu'il ne peut pas se tourner vers quelqu'un d'autre mais c'est une réalité qu'il ne peut nier, même s'il a vraiment l'impression de revenir en rampant après leur dernier échange – qui était plutôt une attaque, quand il s'autorise à y repenser. Eddie n'était pas en reste ce jour-là parce qu'il s'était défendu mais les mots de la rousse lui trottent encore amèrement dans la tête, quant aux allusions sur son couple elles lui restent en travers de la gorge. Cette histoire de cambriolage remet les choses en perspective mais elle n'efface rien, Eddie n'est pas près d'oublier la façon dont elle l'a traité et il se doute bien que cette petite guerre reprendra tôt ou tard parce que Diana a trop de haine en elle et encore bien trop de venin à cracher sur lui. Aujourd'hui le calme règne mais il devine que le contexte y est pour beaucoup, car l'actrice est autant marquée par les récents évènements ayant eu lieu ici qu'Halston, sans doute est-elle même traumatisée elle aussi. Il n'a plus du tout une peste en face de lui mais bien une jeune femme ébranlée peinant à trouver ses mots, il réalise même combien ses questions la perturbent et il n'aime pas être celui qui fait remonter ces mauvais souvenirs, Eddie se sent même sale en remuant cet effroyable épisode comme il le fait. Apprendre que ces hommes ont tenté d'obtenir les adresses des protégés d'Halston ne le choque pas, il leur fallait bien un motif pour venir ici mais le fait qu'ils se soient montrés menaçants au point que l'américaine ait dû défendre sa colocataire le tend déjà beaucoup plus. Et encore, ce n'est même pas le pire.
Ces types étaient déterminés d'après ce qu'il comprend et n'étaient pas seulement intéressés par de prestigieux contacts, c'est le douloureux constat qu'Eddie est bien forcé de faire lorsque Diana lui révèle qu'ils ont aussi posé leurs sales pattes sur sa compagne. Une révélation insupportable sur le moment, la colère le gagne même au point que le danseur a beaucoup de mal à se contenir car l'envie de tout renverser autour de lui se fait subitement ressentir. Les informations qui lui parviennent l'écœurent et l'horripilent, Eddie pensait être capable de tout supporter aujourd'hui tant que ses questions trouveraient enfin des réponses mais non, il ne peut définitivement pas entendre que les mains d'un de ces types se sont baladées sur Halston sans perdre contenance. Et il se demande aussi ce qui l'a retenue de lui en parler, le fait qu'elle en ait fait un secret rend peut-être bien les choses plus intolérables encore. « Elle a peut-être peur de ta réaction ? Et puis ... ce n'est pas forcément très facile à raconter. » Il peut concevoir qu'Halston éprouve le plus grand mal pour parler de cet événement mais il aurait préféré apprendre tous ces détails par elle, et éviter ainsi de devoir questionner sa colocataire pour tirer lui-même cette histoire au clair. Si Halston lui a caché tout ça c'est forcément pour une raison et il n'est pas fier d'avoir forcé les choses aujourd'hui, mais cette absence de communication a fini par peser beaucoup trop lourd.. même si la vérité fait finalement plus mal encore que le fait de ne pas savoir. « Ce n'est surement pas facile d'oser en parler avec toi, justement parce que tu es très proche d'elle, cette histoire te touche indirectement. » Eddie hoche lentement la tête pendant que ses yeux sont rivés vers le sol, la fureur ayant laissé place à un profond abattement chez lui. « J’espère juste qu’elle n’a pas cherché à me protéger en me le cachant. » C'est ce qu'il redoute, qu'Halston ait pensé que l'apprendre lui ferait trop de mal et dans un sens elle n'aurait pas eu tort, Eddie refuse juste d'être ménagé pour ce genre de choses. Elle n'avait pas à affronter ça toute seule, ils ont eu mille occasions d'en parler que ce soit avant ou après leur voyage à Los Angeles et il aurait aimé être à ses yeux un confident tout trouvé. « Je ne sais même pas comment lui en parler maintenant. Elle m’en voudra certainement d’être venu te voir pour ça. » Il hausse les épaules, n'attendant pas du tout de Diana qu'elle taise leur entrevue. Si Halston doit l'apprendre il assumera la façon dont il s'est informé et le fait qu'il soit allé interroger sa colocataire, quand bien même cette démarche devrait fortement lui déplaire. « Ça n'a pas été plus loin, je t'assure. La police est arrivée, mais ça fait suffisamment de dégâts. » Voilà de quoi le soulager au moins un peu, ces pourritures n'ont pas eu le temps d'entreprendre quoi que ce soit et à vrai dire ce n'est pas plus mal pour eux, car dans le cas contraire il se serait personnellement mis en tête de les retrouver pour les émasculer de ses propres mains. « Non, il ne m'a rien fait, juste un peu bousculé. Je m'en remettrais. » Il sait bien que ce ne sera pas aussi simple et l'émotion qu'il perçoit dans la voix de l'actrice lui fait réaliser qu'il est probablement allé trop loin dans ses questions, une fois de plus. « Diana.. » il souffle alors tout en remontant ses yeux vers elle, un regard navré qui en dit long sur la culpabilité qui l'anime à présent. « Je suis désolé de te faire revivre ça. » Désolé de l’avoir presque forcée à l’avouer, et désolé aussi que ce monde soit peuplé de telles ordures. Comment lui en vouloir de mépriser les hommes lorsqu'ils sont capables de telles choses ? Ses excuses ne valent sans doute rien aux yeux de l'actrice et elle s’apprête peut-être même à les lui renvoyer en pleine figure, mais elles ont au moins le mérite d’être sincères.
Il s'en veut aussi pour ce message qu'il n'a pas su interpréter le jour des faits, ce mauvais pressentiment d'Halston qui ne l'avait même pas inquiété. Bien sûr il ne pouvait pas se douter de ce qui allait se produire mais Eddie ne peut pas s'empêcher de penser que les choses auraient été très différentes s'il avait su réagir ce jour-là. Il aurait pu la rejoindre chez elle ou ne serait-ce que l'appeler, à vrai dire il ne s'explique même pas pourquoi son réflexe n'a pas été celui-là mais Diana n'a visiblement pas envie de l'entendre ruminer tout ça un mois après. « Arrête de ressasser ! C'est fait maintenant, tu peux rien y changer ... » C'est vrai, il n'y a que dans ses rêves qu'Eddie peut revenir en arrière et déjouer ce cambriolage, dans la réalité il a bien eu lieu et si Diana et Halston s'en sont sorties ce n'est certainement pas grâce à lui. « De toute façon, tu n'aurais rien pu faire Eddie, à part te retrouver toi aussi dans ce cauchemar. Sans vouloir te vexer, tu n'aurais clairement pas fais le poids contre ces deux hommes. » Comment pourrait-il mal le prendre alors que la rousse ne fait qu'exposer un fait incontestable. « Tu me vexes pas, je le sais très bien. » il admet de bonne foi car en plus de ne pas être vraiment taillé pour s'interposer face à deux hommes Eddie est fermement contre la violence, se battre il ne l'a jamais fait et ce n'est pas prévu qu'il s'y mette un jour sauf s'il devait y être forcé. « La seule chose que tu puisses faire c'est d'être patient maintenant ... être présent pour elle. » Ces mots sont d'une grande justesse mais Eddie a pourtant du mal à les entendre, car il fait de son mieux depuis des semaines pour être aux côtés d'Halston seulement il n'est pas certain que sa présence l'apaise vraiment. Elle ne s'en plaint pas, certes, mais il suppose qu'il ne doit pas faire tout ce qu'il faut sinon elle aurait sûrement plus de facilité à se confier à lui. « Je fais tout ce que je peux pour être présent je t’assure, j’ai juste l’impression qu’en ce moment ça ne suffit pas. » Ce qu'il sent lui c'est un fossé se creuser doucement mais sûrement entre elle et lui, face auquel il se sent de plus en plus impuissant. Eddie soupire lourdement, sa place n'est pas tellement enviable parce qu'il se retrouve à douter de lui et de ses capacités à épauler la femme qu'il aime dans un moment particulièrement difficile de la vie de celle-ci. Son soutien ne fait aucun doute mais est-ce vraiment le soutien dont Halston a besoin, et envie en ce moment ? Peut-être qu'il n'est tout simplement pas le mieux placé pour ça, et cette idée le tiraille. « Veille sur elle Eddie, ne la laisse jamais seule parce qu'après ce genre de traumatisme, il n'y a rien de pire ... que d'être seule. » Il voit bien ce regard qui le fuit pour partir en direction de la fenêtre et ce qu'il remarque, aussi, c'est que pour la première fois Diana semble lui accorder une place de choix dans la vie d'Halston. Elle compte sur lui pour veiller sur son amie, ça ne veut pas dire qu'elle accepte forcément leur relation mais au moins qu'elle ne le voit peut-être plus comme un homme de passage dont Halston se détournera facilement. Et ça lui fait quand même un peu plaisir oui, même s'il n'osera rien en dire. « Je sais que tu en doutes mais je l’aime, sincèrement. Et je ne la laisserai jamais tomber. » C'est même une promesse qu'il peut d'ors et déjà lui faire, si jamais Diana est prête à l'entendre. Ce n'est pas la première fois qu'il admet devant elle aimer Halston mais il se dit qu'elle pourra peut-être le croire cette fois, après tout son inquiétude aujourd'hui est bien censée le prouver. Mais il ne s'inquiète pas seulement pour l'américaine, même si l'idée qu'il s'en fasse également pour l'actrice avec toute l'animosité existant entre eux peut être dure à concevoir. « Et toi Diana, il y a des gens à qui tu peux parler de tout ça autour de toi ? » Derrière cette question Eddie espère apprendre qu'elle est un minimum entourée elle aussi parce qu'il n'aimerait vraiment pas entendre le contraire. Il ne souhaite à personne d'être laissé-pour-compte après un tel événement, pas même à Diana car contrairement à ce qu'elle avançait un peu plus tôt le danseur n'est pas là pour se réjouir du malheur de qui que ce soit. « Tu ne devrais pas rester ici, tu sais. » il complète cette fois d'une voix prévenante, son regard tentant de se raccrocher au sien. « Tu risques de ressasser éternellement cet événement entre ces murs, alors peut-être que toi aussi tu as besoin de changer d’air. » Il n'est pas certain que c'est ce qu'elle souhaite entendre mais il pense qu'un déménagement ferait du bien à tout le monde, car reprendre une vie normale dans cette maison risque d'être compliqué pour l'actrice. Halston ne se voyait pas continuer d'y vivre et pas seulement parce qu'elle désirait s'installer avec lui, il sait aussi que ce cambriolage a précipité les choses parce qu'elle ne pouvait pas faire face aux souvenirs de cette soirée cauchemardesque présents un peu partout ici.
Pour moi c'est un véritable supplice de revenir sur ce traumatisme, mais le fait que Eddie me demande mon aide me pousse à penser que c'est important, sinon bien évidemment le danseur ne ce tournerait sûrement pas vers moi. Je ne le fais pas de gaieté de coeur, bien au contraire. Mais c'est pour Halston et même si je suis capable de faire preuve d'insensibilité, Halston reste ma meilleure amie et devant sa détresse je ne peux pas rester sans rien faire. Alors, après une brève hésitation, j'ose enfin donner plus de détails à Eddie. C'est loin d'être un moment de plaisir, mais plus j'avance dans l'histoire plus je me rends compte que c'est loin d'être agréable pour lui aussi de l'entendre. Je peux comprendre, j'ai ressenti la même colère lorsqu'ils ont osés s'en prendre à Halston. J'aurais même préférée qu'elle ne soit pas là cette nuit là, alors oui ils auraient surement passés leur nerfs sur moi, mais cette option me rend moins colérique que l'image des deux hommes s'acharnant sur ma meilleure amie.
Je peine de plus en plus à cacher mon émotion. En temps normal, j'arrive sans mal à bloquer toutes émotions négatives. Mais ce cambriolage me touche bien plus que je ne veux bien l'admettre, c'était violent, traumatisant et après même si je refuse d'avouer combien je me sens brisée depuis que ça c'est produit ... il n'empêche que j'en souffre considérablement. En parler ce n'est pas chose facile et face à Eddie j'arrive à garder un self contrôle impressionnant pour ne pas fondre en larme. Je m'en voudrais bien trop de craquer devant lui ! Je ne tiens pas à ce qu'il me voit aussi faible ! Je me rends compte que ma meilleure amie n'est pas forcément dans un meilleur état que moi. L'américaine, elle ne semble pas réussir à en parler, préférant ce renfermer sur elle-même plutôt que de saisir la main que Eddie lui tend. Une réaction que je peux parfaitement comprendre une fois encore, puisque je fais exactement la même chose avec Heather. Lorsqu'elle essaie de me faire parler ou de me pousser à me confier, je refuse toujours obstinément de me confier. Une simple question de fierté pour ma part, même si c'est surtout que j'ai terriblement peur des conséquences si jamais j'ose en parler sincèrement à voix haute. Je ne tiens pas à impliquer qui que ce soit et puis ... j'ai toujours appris à encaisser la douleur plutôt que de la partager. J'imagine que pour Halston, c'est un peu la même chose. Elle ne tient surement pas à inquiéter Eddie ou à partager avec lui l'angoisse qu'elle ressent. Il est possible qu'elle souhaite simplement le protéger. - Ça se pourrait, ce n'est déjà pas facile pour elle alors j'imagine qu'elle ne veut pas en plus que tu te sentes mal à cause de cette histoire. J'hausse légèrement les épaules, dans le fond je ne sais pas ce que Halston peut penser, je ne suis pas dans sa tête et je ne peux pas non plus savoir ce qu'elle pense, ni pourquoi elle tient autant à ne rien dire à Eddie. - Il se peut qu'elle m'en veuille aussi pour t'en avoir parlé, mais peu importe. L'important c'est que tu puisses l'aider à aller mieux. Qu'il puisse l'aider à passer au-dessus de toute cette histoire.
Ce soir là, la police est arrivée au bon moment. Cette nuit de cauchemars aurait pu se terminer de façon bien plus tragique, pire encore ... Mais je le rassure, sur le fait que les deux hommes n'ont pas eu la possibilité d'aller plus loin que ce soit avec Halston ou avec moi. Ma voix se brise légèrement, face à se souvenir plus que traumatisant. Honteuse d'être aussi faible, mon regard ce détourne de l'acteur afin de lui cacher mon trouble. Ma mâchoire ce serre alors que je retiens mes larmes de toutes mes forces. Mais Eddie ne peut que percevoir mon trouble, il s'excuse de me faire revivre un tel traumatisme. Et je suis bien tenté de l'envoyer balader, une réaction qui pourrait certainement me faire retrouver mon aplomb habituel. Seulement, je ne trouve pas la force de riposter cette fois, je me contente de hausser les épaules tout en reprenant une grande inspiration pour tenter de calmer mes tremblements. - Ça va ! Je souffle en relevant doucement la tête vers le danseur. Le ton de ma voix est de nouveau froid et distant, comme si ça ne me touchait absolument pas.
Et voilà que maintenant il se sent coupable de ne pas avoir comprit le message de Halston. C'est regrettable, mais au fond même s'il avait comprit, qu'aurait il pu y faire ? Ce pointer et après ? Vu son physique comparé à deux de nos deux tortionnaire, Eddie ne faisait clairement pas le poids face à eux. Pire encore, sa présence aurait été un motif supplémentaire pour torturer l'américaine. Et puis de toute façon ce qui est fait et fait ! Ça ne sert à rien de revenir dessus et je ne tiens pas à l'entendre se plaindre de ne pas avoir agi en conséquence. Très franchement, je ne suis pas la personne la mieux placée pour lui donner des conseils, bien au contraire ! D'ailleurs, je me surprends moi-même à essayer de trouver les mots juste pour tenter de l'aider un minimum. Il semble tellement démunie face au mutisme de Halston que je pourrais presque avoir de la peine pour lui, presque ... - Alors, si la patience ne résouts rien, force là à parler ? Oblige là à se confier sans qu'elle puisse te fuir. La thérapie de choc ! On dit que c'est utile parfois même si c'est une façon plutôt brutale de résoudre le problème. Elle a peut-être besoin d'un bon choc pour oser déballer ses états-d'âmes. Je quitte ma place pour me diriger vers la fenêtre, le regard fuyant. C'est surtout une excuse pour le fuir ... je me sens un peu trop vulnérable soudainement et je ne tiens pas à ce qu'il me voit dans un tel état. D'une voix beaucoup plus solennelle, je lui demande surtout de veiller sur Halston. Et c'est également la première fois que je le considère comme un être important dans la vie de mon agente, une personne sur qui elle peut ce reposer ... c'est une première pour moi. Les mots du danseur sonnent comme une promesse. Ce n'est pas la première fois qu'il me dit qu'il l'aime et qu'elle compte énormément pour lui, mais c'est la première fois que ces mots ont un réel impact sur moi. Halston ne va pas bien et il n'a pas prit la fuite comme un lâche ... au contraire, il est là ! Il se bat et il ose même se tourner vers moi après tout ce que j'ai pu dire et faire contre lui. Une réaction qui fait pencher la balance d'un tout autre côté et il se pourrait même que je retrouve un minimum d'estime pour lui. - Je n'en doute pas ... Je souffle sans oser le regarder. Je suis sincère pour une fois, du moins je ne suis pas en état pour contre attaquer et puis de toute façon ça ne rimerait à rien. Sa question me tends légèrement. Une fois encore, le danseur me surprend ! Il s'inquiète pour moi alors que je suis la pire des garces avec lui. Les gens gentils ça existe encore visiblement ou alors il est juste terriblement naïf. Comment peut il être inquiet pour moi alors que depuis le début de son histoire avec Halston je lui en fais voir de toutes les couleurs ? Comment peut il ressentir la moindre empathie pour moi ? Un rictus se forme sur le bord de mes lèvres alors que je tourne légèrement la tête vers lui. - Je gère la situation ... je ne vais pas me laisser déstabiliser par cette histoire. Pour une fois, je ne fais preuve d'aucun sarcasme à son égard. Croisant les bras contre ma poitrine, je me retourne légèrement vers lui une fois mon aplomb retrouvé. - Eddie ... c'est Halston que tu souhaites aider, pas moi ! D'ailleurs je n'ai absolument pas besoin d'aide et je ne veux pas de ta pitié ! J'inspire une nouvelle fois tout en relevant les yeux vers lui. - Je te remercie pour ta délicate attention, mais je gère mes angoisses comme je le souhaite. Je reste le plus courtoise possible, même si dans le fond je suis touchée par son inquiétude à mon égard. -Maintenant, si j'ai répondu à toutes tes interrogations, je ne te retiens pas !
You started something that you just couldn't stop You turn the ones that you love into the angries mob And the one last wish is that you pay for it And there's no way you're getting out of this
Eddie rejette l’idée qu’Halston puisse vouloir le protéger en lui cachant la réalité du cambriolage qu’elle a subi, tout simplement parce qu’il ne veut pas qu’elle s’abstienne de partager ce genre de choses avec lui sous prétexte qu’elles pourraient le mettre hors de lui ou bien encore le faire culpabiliser. Ne pas savoir était vraiment pire que tout et maintenant que Diana lui a avoué l’innommable il est aussi bien répugné par les faits en eux-mêmes que blessé par le silence de l’américaine. Elle a trouvé refuge chez lui le mois dernier, il pensait que sa présence la rassurait et qu’elle se sentait en sécurité a ses côtés.. oui, mais visiblement pas au point de lui confesser ses tourments. Halston est pourtant censée savoir qu’il peut tout entendre, que ses problèmes sont aussi les siens et que ce qui la touche le touche aussi. Eddie était là pour elle mais elle ne s’est pas tournée vers lui, peut-être que ça fait de lui un sombre égoïste de le déplorer aujourd’hui mais il aurait vraiment préféré qu’elle saisisse l’une des nombreuses occasions de lui parler au lieu de le tenir à l’écart de ce qui la rongeait. Il a même la sensation d’avoir raté quelque chose, de ne lui avoir peut-être pas assez fait ressentir qu’il était à son écoute et qu’elle pouvait lui confier sa détresse et ses angoisses sans crainte. C’est terrible de se dire qu’elle a préféré souffrir en silence plutôt que de partager ça avec lui, et de se sentir aussi inutile, car difficile pour Eddie de ne pas se remettre en question quand la femme qui partage sa vie s’enfonce dans des secrets aussi lourds et considère qu’il ne peut pas les entendre, ou peut-être pas la comprendre. « Ça se pourrait, ce n'est déjà pas facile pour elle alors j'imagine qu'elle ne veut pas en plus que tu te sentes mal à cause de cette histoire. » L’exaspération du danseur reprend le dessus tandis qu’il se lève à nouveau pour se déplacer nerveusement d’un bout à l’autre de la pièce. « Tu crois pas qu’on s’en fout de comment je me sens ? C’est son bien-être à elle qui compte, ça me tue de savoir qu’elle préfère endurer tout ça dans son coin sans rien me dire. » À moins qu’elle se soit confiée à quelqu’un, et que cette personne ne soit simplement pas lui. Ce serait certainement encore plus dur à encaisser car Eddie ne peut pas concevoir de ne pas être le mieux placé pour la soutenir, pas alors qu’ils font de grands projets ensemble et qu'il imagine bâtir tout un futur avec elle. Il se remémore les paroles de la sœur d’Halston sur l’importance d’être soudés au sein d’un couple, c’est ce qu’ils étaient il n’y a encore pas si longtemps mais aujourd’hui Halston ne lui donne même pas la possibilité de l’épauler comme il le voudrait, autant qu’elle l’avait fait avec lui pendant sa convalescence. Il ne peut pas lui rendre la pareille tant qu'elle refuse de communiquer avec lui et ce n’est pas par plaisir qu’il est allé questionner sa colocataire dans l’espoir de comprendre tout ce qui lui échappait. Eddie n’en est vraiment pas fier mais il n’avait pas d’autre option, si Diana ne lui venait pas en aide il était voué à rester dans son ignorance et dans ce flou insupportable. « Il se peut qu'elle m'en veuille aussi pour t'en avoir parlé, mais peu importe. L'important c'est que tu puisses l'aider à aller mieux. » Halston risque au final de leur en tenir rigueur à tous les deux et c’est bien la première fois que l’actrice et le danseur se serrent les coudes et que cette alliance inédite pourrait déplaire à l’agente. Elle a toujours voulu qu’ils s’entendent, mais sûrement pas comme ça. « Je ferai vraiment tout pour qu'elle aille mieux, tu peux me croire. » il lui assure même s’il doute un peu de ses capacités à pouvoir l’aider à aller mieux, comme dit Diana. Tant qu’Halston se fermera à lui il ne pourra pas y faire grand-chose et pourtant il le désire plus que tout, ce qu’il montre déjà un peu aujourd’hui en se présentant chez Diana alors qu’il y a encore quelques jours personne n’aurait pu imaginer que ces deux-là collaboreraient. Il n’y a qu’un homme terriblement inquiet et profondément amoureux pour renier comme ça ses propres principes.
Il a l’horrible impression de trahir Halston en soutirant de tels aveux à sa colocataire, mais il se sent aussi ignoble de raviver tous ces souvenirs chez Diana. C’est malheureusement inévitable à partir du moment où elle accepte de revenir sur cette soirée d’horreur pour lui apporter des réponses, elle ne peut que replonger dans son traumatisme et lui ne peut que s’en vouloir. Parce qu’il a quand même de la considération pour ce que l’actrice peut ressentir, il ne se contente pas de remuer cette histoire sans se soucier des conséquences que ça engendre pour celle qui l’a personnellement vécue. Diana est un être humain avant d’être une peste, la voir aussi affectée ne lui procure pas la moindre satisfaction, bien au contraire. Même si son regard fuit le sien Eddie se rend bien compte de la souffrance qui est la sienne et c'est assez déchirant à voir, personne ne mérite de traverser ça. « Ça va ! » L’intonation de sa voix change et il retrouve la Diana fière qui ne veut rien laisser paraître. Il sait que ça ne va pas aussi bien qu’elle l’affirme mais il n’a pas le droit d’insister une nouvelle fois pour lui faire avouer ce qu’elle ne veut pas admettre devant lui, il l’a suffisamment torturée comme ça. Eddie hoche alors respectueusement la tête, son regard ne quittant pas pour autant l’actrice. « Très bien. » Il lui accorde ça parce qu’elle est parfaitement en droit de ne pas vouloir montrer son mal-être en sa présence, après tout si les rôles étaient inversés Eddie détesterait lui aussi fendre à ce point l’armure devant elle. Ainsi il ne conteste pas ce qu’il entend, Diana est libre d’affirmer qu’elle va bien même si ça n’est pas vrai, ce n’est pas son rôle de prétendre le contraire car elle s’est déjà bien assez ouverte à lui et ne lui doit plus rien à ce stade.
Et puis au point où il en est Eddie ne crache pas sur d’éventuels conseils venant de Diana. Peut-être qu’il a atteint un point de non-retour en terme de désespoir pour tomber aussi bas mais avant d’être une teigne qui n’a jamais hésité à lui pourrir la vie c’est la personne qui connait le mieux Halston autour de lui, ça il ne peut pas le nier. Elle est donc susceptible de mieux anticiper les réactions de l’américaine que lui, même si ce qu’elle avance après qu’il se soit dit démuni le laisse d’abord un peu perplexe. « Alors, si la patience ne résout rien, force là à parler ? Oblige là à se confier sans qu'elle puisse te fuir. » Forcer un dialogue avec Halston ? Sur le moment Eddie ne peut pas s’empêcher de le voir comme une mauvaise idée car ça ne lui viendrait pas à l’esprit de brusquer la femme qu’il aime lorsque celle-ci se retrouve en proie à un violent traumatisme. « J’ai un peu peur d’aggraver les choses en la confrontant de cette façon mais.. » Oui, il étudie malgré tout l’idée car ce n’est pas comme s’il avait tellement d’autres options. « Je n’aurai peut-être pas le choix. » il souffle alors, en songeant au fait que la manière forte a déjà débloqué pas mal de choses entre eux par le passé. Eddie aimerait éviter d’en arriver là mais le sujet finira peut-être par s’imposer de lui-même, ne serait-ce que si cette entrevue parvient aux oreilles d’Halston. Les choses se devront peut-être d’être brutalement abordées pour faire enfin évoluer cette situation et leur permettre de retrouver une bonne communication, ce sera de toute façon toujours mieux que de ne pas dialoguer du tout. « Je n'en doute pas ... » Eddie esquisse un léger sourire qu’il tente d’effacer rapidement alors que l’actrice accepte enfin de considérer la sincérité de ses sentiments pour Halston. Elle semble le voir avec d’autres yeux aujourd’hui, un peu moins noirs peut-être. Sa démarche lui aura au moins permis de prouver certaines choses, et dire qu’il ne venait même pas pour ça. « Merci. » Les quelques mots que Diana a prononcé comptent vraiment pour lui, plus qu’elle ne peut même certainement s’en douter. C’est admettre enfin que son histoire avec Halston vaut quelque chose et lui aussi, par extension, même si Diana changera peut-être de discours la prochaine fois qu’elle le verra, il ne crie donc pas victoire trop vite. Eddie, lui, arrive à mettre sa méfiance de côté pour compatir au désarroi de la rousse, il s’inquiète même du fait qu’elle puisse affronter cette épreuve seule. Ce n’est pas dit que Diana mérite vraiment qu'il se préoccupe autant d'elle mais il sait encore faire la part des choses. « Je gère la situation ... je ne vais pas me laisser déstabiliser par cette histoire. » Il observe la rousse en silence pendant qu'elle retrouve toute sa contenance face à lui, et pense de son côté que Diana cherche surtout à sauver les apparences et qu'elle se voile beaucoup trop la face. « Eddie ... c'est Halston que tu souhaites aider, pas moi ! D'ailleurs je n'ai absolument pas besoin d'aide et je ne veux pas de ta pitié ! » C’est humain pourtant de solliciter de l’aide autour de soi quand on se sent couler, Eddie en sait quelque chose pour être passé par là il y a quelques mois. Leurs situations ne sont pas comparables mais il se retrouve un peu en elle à travers cet excès de fierté, ce n’est pas tellement nouveau qu’ils ont ça en commun tous les deux. « C’est pas de la pitié Diana, mais tu sais effectivement mieux que moi ce dont tu as besoin. » Une fois de plus il n’ira pas à l’encontre de ce que Diana affirme car loin de lui l’envie de la froisser bêtement, et il peut sûrement aussi ranger ses remarques et ses questions même s’il s’efforce de les rendre bienveillantes, il faut tout simplement savoir s’arrêter. « Je te remercie pour ta délicate attention, mais je gère mes angoisses comme je le souhaite. Maintenant, si j'ai répondu à toutes tes interrogations, je ne te retiens pas ! » Eddie croit saisir le message, elle ne le met pas dehors mais lui fait quand même ressentir que sa présence commence à être de trop entre ces murs. Et il comprend, le danseur ne risque vraiment pas de s’en vexer. « J’allais justement te demander si tu voulais que je parte. J’imagine que tu préfères rester seule, et ne t’en fais pas je ne compte pas m’imposer plus longtemps dans tous les cas. » Eddie aurait du mal à rentrer tranquillement chez lui sans se retourner une seule fois sur la rousse après tout ce qu'il vient de remuer, mais il peut parfaitement entendre qu’elle préfère qu'il s'en aille après ça. Il peut même accepter que sa présence l'indispose plus qu'autre chose, l'idée est juste de ne pas partir comme un voleur. « Diana ?.. » sa voix s’élève à nouveau dans la pièce tandis que son regard cherche à rencontrer celui de l’actrice. « Merci d’avoir répondu à mes questions. » Il ne l’avait pas encore officiellement remerciée et ça lui semble bien normal de le faire, après tout sans Diana il serait encore en train de se poser un millier de questions et à présent grâce à elle Eddie y voit bien plus clair. « Je me doute que c’était pas facile et que t’avais pas forcément envie de m’aider au départ, donc j’apprécie vraiment. » Sur ces mots il lui adresse un sourire sincère même s’il sait très bien qu’elle l’a fait pour Halston et non pour lui, dans le fond ça lui convient car le résultat est le même.
Je n'ai pas vraiment de réponse à lui donner et puis de toute façon qu'est-ce que je peux bien lui dire ? Je ne suis pas dans la tête de Halston, je ne sais pas à quoi elle pense, je ne sais pas ce qu'elle ressent et même si j'ai vécu le même enfer qu'elle, je ne le vis surement pas de la même façon. Même si je refuse obstinément de demander de l'aide parce que je ne suis pas certaine d'en avoir besoin ! Je ne fais que supposer, mais au fond je ne sais rien et ça ne semble pas plaire au danseur. - Calme toi ! J'y suis pour rien moi, je ne suis pas dans la tête de Halston, j'en sais rien de ce qu'elle pense ! Mais si elle ne t'a rien dit, elle a surement ses raisons ! Tu n'as qu'à lui demander directement ! Peut-être que c'est une solution ! La confronter à son problème la forcer à voir les choses en faces plutôt que se replier sur elle-même. Je n'ai pas de solution à son problème et pourtant j'aimerais l'avoir ! Je serais même prête à la partager avec lui, c'est une première ! Seulement cette fois je n'ai pas de solution miracle. Je ne me voyais vraiment pas collaborer avec Eddie et pourtant je suis prête à lui offrir mon aide pour cette fois. Bon je ne dis pas que je le fais pour lui, mais bel et bien pour ma meilleure amie, d'ailleurs elle risque surement de m'en vouloir pour avoir parlé à Eddie de ce cambriolage. C'était à elle de faire le premier pas avec le danseur pas à moi, mais si ça peut l'aider à sortir de ce blocage, peu importe. Et c'est bien la première fois que j'accepte de voir combien Eddie semble tenir à elle. Le fait qu'il ose faire ce pas vers moi alors que notre dernière rencontre c'est très mal terminée. Est-ce que je suis prête à accepter leur relation ? Le fait qu'il l'aime et qu'il dise vrai ? J'en sais rien, mais c'est un bon début !
Revenir sur cette nuit d'horreur n'est vraiment pas une partie de plaisir, que je le veuille ou pas, ça m'affecte énormément. Mais face à Eddie, je refuse de montrer ma faiblesse, je reste toujours fidèle à moi même retrouvant rapidement ce masque froid alors qu'il me demande si je vais bien ! Trop fière pour l'admettre, trop froide pour oser lui dire ce que je ressens vraiment ! Mais je suis terrifiée, j'ai peur ! Et je ressens cette angoisse constamment. Mais plutôt que de le pire à haut voix, je me contente de lui faire comprendre froidement que je vais bien et que je n'ai clairement pas envie d'en débattre d'avantage avec lui. Je n'ai pas besoin de sa pitié et de toute façon, il n'est pas venu ici pour savoir comment je vais ! Alors autant ne pas perdre en vu l'essentiel.
Je connais Halston, oui ... seulement je ne suis pas non plus devin, j'ai beau la connaitre je ne sais absolument pas ce qui lui traverse l'esprit en ce moment et ça m'inquiète aussi un peu de la savoir aussi mal, malheureusement, tout comme le danseur je suis bien trop impuissante face à son malheur. Le seul qui puisse l'aider c'est bien lui même s'il pense le contraire ! Je ne peux que lui suggérer de la forcer à parler. Une fois au pied du mur, l'agente de star n'aura pas d'autre choix que de parler et peut-être qu'elle pourra enfin se libérer de cette emprise malaise. Eddie ne semble pas approuver l'idée et je peux comprendre ... il ne tient pas à la forcer à repenser à cet enfer, mais c'est peut- être le seul moyen pour la libérer ? Moi en tout cas c'est ce que je ferais, puisque la méthode douce ne donne rien, autant essayer autre chose ! - Il y a surement d'autres options avant d'en arriver là, mais je crois que tu as déjà essayé la méthode douce et ça ne fonctionne pas. A un moment, il va bien falloir trouver autre chose. Mais une fois encore, c'est mon état qui semble l'inquiéter. Je lui fais comprendre qu'il n'est pas ici pour moi, mais pour Halston. Et puis en même temps, comment peut-il être aussi inquiet pour moi après tout ce que j'ai pu faire ou dire à son encontre ? À sa place, je me ficherais éperdument de mon état. Je retrouve doucement mon aplomb habituel, cette armure qui empêche quiconque de m'atteindre. Je ne tiens vraiment pas à ce qu'il insiste et heureusement Eddie préfère s'arrêter là, jugeant que je suis suffisamment grande pour savoir ce qui me va le mieux et intérieurement je suis soulagée qu'il ne cherche pas à en savoir plus sur mon état. Je me dis surement qu'il est temps qu'il s'en aille. Je commence à atteindre mes limites et même si en ce moment j'évite de rester seule, à cet instant j'en ai cruellement besoin. Je me contente d'hocher la tête, je ne le raccompagne pas, mais lorsqu'il m'interpelle une dernière fois, je lève les yeux vers lui. - Je t'en pris. Je lance avec un hochement de tête. - Eddie ! Fait attention à elle !Je lance avant de le laisser partir.