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 C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4)

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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptyDim 30 Jan 2022 - 22:13

@Noah Riley - Lexie Walker


Huit semaines. Cela fait huit semaines que Lexie est enceinte, selon les médecins et les examens réalisés. Cela fait également cinq semaines et demi qu’elle est au courant et qu’elle vit un véritable enfer. Avant de l’apprendre, son corps s’est manifesté sous forme de nausées incontrôlables, qui l’ont amené à consulter un médecin. Puis, lorsque le couperet est tombé, la sentence a été lourde : finis l’alcool, la cigarette, la cocaïne. En conséquence, finies les soirées en bar ou en boîte avec ses potes, à se déhancher sur la piste de danse et à cumuler tous les excès. Finies aussi les parties de jambes en l’air sans lendemain.
Depuis le 22 décembre, et la révélation de sa grossesse, Lexie habite chez son frère Channing. Il est le seul à être au courant de son état, le seul à qui elle a osé se confier, le seul à qui elle fait confiance. Il a immédiatement proposé de l’héberger pour la soutenir -et pour la surveiller, elle n’est pas non plus née de la dernière pluie. Elle sait qu’il fait ça pour elle, pour l’épauler, la dorloter, l’accompagner à tous les rendez-vous médicaux. Mais il veut sans aucun doute également contrôler qu’elle ne s’avale pas une bouteille de vodka ou qu’elle ne se sniffe pas un rail de coke.
Cette grossesse est difficile, comme si tout le corps de Lexie la rejetait. Elle vomit sans cesse, a perdu du poids et dort très mal depuis quelques semaines. Mais le pire est sans doute le sevrage que son corps endure difficilement. La brunette n’ose imaginer ce qu’elle aurait ressenti si elle se droguait quotidiennement. Elle a d’abord été secouée par des sautes d’humeur, de l’anxiété et des insomnies. Elle a frôlé la dépression, et a l’impression de développer parfois un côté paranoïaque. Finalement, la voilà entrée dans la phase de stabilisation, avec une incapacité à éprouver des émotions positives et un manque d’énergie -bref, elle nage dans le bonheur. Depuis quelques jours, elle se traîne dans la villa de Channing, sans but, semblant attendre que son état veuille bien s’améliorer.
C’est lorsque son frère pose devant elle une enveloppe d’un laboratoire qu’elle semble respirer à nouveau. Elle a fait appel à cet organisme pour réaliser un test prénatal -trois, pour être honnête, envoyant les brosses à dents des trois hommes avec qui elle se souvenait avoir eu des relations sexuelles les semaines précédant la révélation de sa grossesse. Elle attendait ces résultats avec impatience, afin de pouvoir informer le père du bébé de son état. Elle espère qu’il ne voudra pas de ce bébé, lui non plus, et que la vie de Lexie pourra enfin revenir à la normale.
Le regard de la brunette passe de l’enveloppe à son frère. Pendant quelques secondes, elle hésite, malgré son attente des dernières semaines. Finalement, elle ouvre le courrier, le parcourt rapidement, et le couperet tombe : Noah Riley. Lexie déglutit, n’osant affronter le regard de Channing, ami de Noah. Elle esquisse un sourire triste avant de fourrer l’enveloppe dans son sac.

« J’aimerais d’abord en parler avec le père avant de te révéler son identité. M’attends pas ce soir. »

Elle dépose un baiser sur la joue de son frère, va s’installer dans sa voiture pour se rendre au boulot, envoie un texto à Noah avant de démarrer.

« Je peux passer chez toi après le boulot ? 21H30 ? »

On a beau être dimanche, Lexie doit présenter deux créneaux pour la météo aujourd’hui. La journée traîne en longueur. La brunette n’a qu’une envie, aller rejoindre Noah et tout lui expliquer. Finalement, elle se retrouve garée devant le domaine Lehmann, et hésite à faire demi-tour. Il est encore temps de reculer, et de s’occuper du problème toute seule. Pourtant, sans doute parce que sa mère a toujours fait les mauvais choix et que Lexie n’a aucune envie de lui ressembler, elle a décidé de faire les choses bien, et de recueillir l’avis du père.
Elle sonne à la porte de la maison de Noah, lissant sa robe fourreau bleu marine, stressée. Elle n’a pas revu Noah depuis le 23 décembre, lorsqu’elle a débarqué chez lui à l’improviste pour lui piquer sa brosse à dents, vomissant devant ses parents (ou presque). Mais son stress n’a rien à voir avec l’humiliation subie quelques semaines auparavant, et tout à voir avec la nouvelle qu’elle s’apprêter à lui annoncer. Lorsque le gérant du domaine lui ouvre la porte, pourtant, tout ce stress se transforme en désir. Elle ne l’avouera jamais, mais le brun lui a manqué, son corps lui a manqué, ses caresses lui ont manqué. Ou peut-être est-ce simplement les étreintes charnelles qui lui ont manqué, peu importe de qui elles émanent. C’est sans aucun doute ce qu’elle dirait si on l’interrogeait. Lexie esquisse un sourire faible qui ne peut cacher les quelques kilos perdus et les cernes sous ses yeux.

« Salut. »

Noah a à peine refermé la porte derrière elle qu’elle l’embrasse avec urgence, ses mains commençant déjà à déshabiller le boxeur. Et comme pour éviter toute interrogation ou toute hésitation, elle précise, suppliant presque.

« Je t’en prie. J’en ai besoin. »

Puis elle reprend sa redécouverte du corps du Riley, avide de sentir chaque parcelle de peau nue contre la sienne, alors que sa respiration s’accélère déjà et que son cœur bat la chamade.



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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptyMar 8 Fév 2022 - 11:26

Le mois de janvier était passé à toute vitesse. Entre la comptabilité du domaine pour qui le mois de décembre avait été un mois très productif, comme chaque année, et les fameuses "bonnes résolutions" qui poussaient de nouvelles personnes à prendre un abonnement au dojo, Noah n'avait pas eu une minute à lui. Il avait même la désagréable impression de n'avoir fait que travailler et dormir de ce mois. Et ce jour-là ne faisait pas exception. Comme tous les dimanches depuis que Danika ne s'investissait plus dans le dojo, il avait passé la journée là-bas pour assurer les cours de boxe. Aussi, lorsqu'entre deux séances, il avait vu qu'il avait reçu un message de Lexie pour lui demander de passer chez lui le soir-même, il avait été surpris. Il n'avait pas revu la jolie brune depuis son passage éclair, la veille du réveillon de Noël, alors que ses parents étaient chez lui. Elle était arrivée avec une tête de zombie, apparemment nauséeuse et avait fini par aller rendre son déjeuner dans la salle de bain. Le fait qu'elle sache ou se trouve celle-ci avait fait spéculer les parents de Noah durant toute la période des fêtes et il n'avait plus eu de nouvelle de Lexie jusque-là. Pas d'explication, rien.

Tu peux, je serai seul. Évite juste de venir pour repeindre ma salle de bain cette fois. Avait-il envoyé, avant de se dire qu'elle risquait peut-être de prendre la mouche et de se vexer. Il avait donc finalement tapé un second message, un peu moins moqueur. Blague à part, j'espère que tu vas mieux. À ce soir.

L'absence de réponse de la part de la jeune femme étant considéré comme une validation, il avait continué sa journée par la suite. Après les cours, il était resté un peu avec son père pour l'aider avec les papiers des nouvelles inscriptions, mais contrairement aux autres jours où il pouvait rester jusqu'à très tard, il était parti à 21 heures, afin d'avoir le temps de prendre une douche avant l'arrivée de la jeune femme. Il venait à peine de sortir de la salle de bain lorsqu'elle sonna à la porte.

« Salut. »

En la voyant, il resta quelques secondes figé. Elle n'avait pas vraiment l'air en meilleure forme que la dernière fois qu'elle était venue, il se demandait même si elle n'était pas encore pire. Son teint était pâle, elle avait des cernes et il aurait même juré qu'elle avait perdu du poids, elle qui n'était déjà pas très épaisse à la base.

“Euh…Bonsoir Lexie. Entre, je t'en prie.” Fit-il enfin, en se reprenant.

Il s'effaça pour la laisser passer en lui rendant son sourire. La porte était à peine refermée lorsqu'elle l'embrassa avec une ardeur à laquelle il ne s'attendait pas, commençant même à déboutonner sa chemise. Aussitôt, son rythme cardiaque s'accéléra et il sentit sa peau se couvrir de chair de poule, comme si son corps tout entier était attiré par celui de la brunette alors que son cerveau lui, était toujours en train d'analyser la situation. Bien sûr, il aurait pu s'y attendre, ils s'étaient retrouvés plusieurs fois pour profiter de leurs corps mais, après un mois sans aucune nouvelle, il s'était bizarrement attendu à une visite moins agréable que celle-ci, sans vraiment savoir pourquoi.

« Je t'en prie. J'en ai besoin. » Expliqua-t-elle, comme si elle avait capté son hésitation.

Pour toute réponse, il reprit le baiser là où elle l'avait laissé. Et puisqu'elle avait déjà pris de l'avance en ôtant son haut, il s'attaqua à ses vêtements lui aussi, tout en continuant de l'embrasser avec ferveur. S'il n'avait pas pensé que leur rencontre se passerait ainsi, il était maintenant évident que le désir de Lexie était largement partagé. Tout en semant des vêtements sur le chemin, il l'entraîna jusqu'à sa chambre. En l'allongeant délicatement sur son lit, il descendit le long de son corps, embrassant chaque centimètre de peau qui s'offrait à lui. À ce stade, il ne leur restait déjà presque plus de vêtements et chaque caresse de la jeune femme lui procurait un peu plus de frissons, un peu plus de chaleur, un peu plus d'envie… Pourtant, comme il en avait l'occasion cette fois, il prit le temps de s'éloigner pour prendre un préservatif dans sa table de chevet. Il remarqua l'expression étrange de Lexie à ce moment-là, mais il ne s'en formalisa pas, il était bien trop pris par l'ivresse du moment pour oser risquer de tout gâcher avec une seule question. À la place, il lui sourit en reprenant place au-dessus d'elle et scella de nouveau leurs lèvres alors qu'ils s'abandonnaient l'un et l'autre aux plaisirs charnels.

Le temps était passé, la nuit était déjà tombée depuis un petit moment lorsqu'il s'assit dans le lit, posant son regard sur Lexie.

“J'ai faim ! Tu as mangé ?" Demanda-t-il en parcourant la chambre des yeux à la recherche de ses vêtements. "Je peux te préparer quelque chose, si tu veux."

Il se leva, enfila son pantalon retrouvé un peu plus loin et se tourna à nouveau vers la jeune femme.

“Je ne pensais pas te revoir après que tu aies croisé mes parents, pourquoi tu as disparu si longtemps ?”

Il n'avouerait jamais qu'elle lui avait manqué, c'était pourtant bien le cas. Cependant, même si le moment qu'ils venaient de passer ensemble avait été des plus agréables, il se questionnait toujours sur la raison de son retour alors qu'elle n'avait donné aucun signe de vie pendant près d'un mois.


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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptyMar 8 Fév 2022 - 21:57

@Noah Riley - Lexie Walker


Lexie l’a bien vu, l’air interrogatif de Noah, le choc sur son visage, lorsqu’il a observé la brunette et qu’il a pu constater qu’elle n’était toujours pas au top de sa forme. Elle l’a senti, l’hésitation, quand elle l’a embrassé avec ferveur, le désir ayant eu raison d’elle dès qu’elle avait aperçu le brun. Alors elle supplie presque, elle lui demande de lui accorder un peu de temps, et il finit par répondre à ses caresses. Leurs gestes sont rapides, experts, et ils sèment des vêtements sur leur chemin jusqu’à la chambre. La brunette frissonne lorsque sa peau nue entre en contact avec les draps froids, puis gémit de plaisir en sentant le corps brûlant de Noah se presser contre le sien. Elle a perdu la tête, ne pense plus à rien, sauf aux sensations. Du moins, jusqu’à ce que le gérant s’arrête pour chercher un préservatif dans sa table de chevet. Lexie se rappelle soudain la raison de sa venue ici, et scille. Elle ne peut rester de marbre alors que le « problème bébé » refait surface dans son esprit, menaçant de mettre un terme à leur moment de plaisir. Elle se mordille la lèvre, s’intime de ne rien dire, et quand les lèvres de Noah se posent à nouveau sur les siennes, que sa main caresse ses courbes, la brunette oublie à nouveau.

Ce câlin était exquis, parfait, mais Lexie aurait aimé qu’il dure toute la vie. Elle aurait aimé se perdre à tout jamais dans cet instant de plaisir, et ne pas affronter la réalité. Elle fixe le plafond, n’osant pas bouger de peur de rompre le moment. Mais Noah s’en charge à sa place, comme si lui avait conscience qu’ils ne pouvaient pas passer leur vie dans ce lit.

« J’ai faim ! Tu as mangé ? Je peux te préparer quelque chose, si tu veux. »

La brunette pince les lèvres. Non, elle n’a pas mangé. Mais elle n’a pas faim non plus. Parce qu’elle a du mal à s’alimenter depuis le début de la grossesse et du sevrage. Parce qu’elle a une boule dans l’estomac en pensant à la conversation qui les attend. Pourtant, elle se tourne vers Noah et esquisse un sourire triste, qu’elle tente de rendre rassurant.

« Un petit truc à manger, ça semble très bien. »

Elle l’observe sans retenue lorsqu’il se lève, détaillant la courbe de ses fesses et contemplant ses abdos. Puis, en soupirant, elle se quitte à son tour les draps et enfile sa culotte. Quelques minutes plus tard, elle rejoint Noah dans la cuisine après avoir enfilé la chemise du boxeur qui ne dissimule rien des jambes de la jeune femme. Lexie s’assied sur le plan de travail, à côté de l’endroit où le Riley commence à préparer le repas. La brunette lui vole un bout de carotte cru qu’elle croque.

« Je ne pensais pas te revoir après que tu aies croisé mes parents, pourquoi tu as disparu si longtemps ? »

C’est le moment, et pourtant, elle hésite. Lorsqu’elle prononcera les trois mots qui sont sur le bout de sa langue, tout changera. Elle ne veut pas ruiner le moment. Mais pour être honnête, le moment est déjà passé. Elle a eu ses quelques minutes d’affection et de tendresse. Et il n’y a aucune relation qu’elle risque de briser, parce qu’il n’y a rien entre Noah et elle. Le silence est trop long pour que le jeune homme ne se pose pas de questions, alors elle finit par se lancer, le cœur battant la chamade, mais plus pour la même raison qu’à son arrivée.

« J’avais besoin … d’un peu de temps pour faire le point sur certaines choses. »

Elle prend une profonde inspiration et tente d’expirer lentement, comme Channing le lui a appris, mais le stress la gagne, comme s’il se répandait dans tout son corps.

« Je suis enceinte, Noah. De toi. »

Et comme elle peut lire la surprise sur son visage, elle enchaîne, parlant maintenant très rapidement.

« Ecoute, sans vouloir tomber dans les clichés, je sais qu’on n’a pas fait les choses dans l’ordre … On n’a jamais eu de rendez-vous, on n’a même jamais été au café ensemble. On n’est pas fiancés, on n’a pas de maison ni de chien ! Mais voilà ! C’est arrivé. Alors je … »

Elle soupire, secoue la tête, mais poursuit rapidement pour pouvoir aller au bout de son propos.

« Je te demande rien, à part ton accord pour une procédure d’avortement, et d’ici quelques jours, cette histoire sera dernière nous. »

Elle avait dit ce qu’elle avait à dire, et était maintenant suspendu aux lèvres de Noah, son regard bleuté reflétant toute la souffrance qu’elle ressentait.


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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptyMer 9 Fév 2022 - 21:44

Lorsque Lexie arriva dans la cuisine, habillée uniquement de sa chemise, Noah l'observa se rapprocher du coin de l'œil, un sourire aux lèvres. Elle vint s'asseoir sur le plan de travail, près de là où il coupait des légumes et pendant un bref instant, la simplicité de ce moment l'étonna. Une simplicité qui s'envola avec le silence qu'elle laissa s'installer après une question basique. Il continua néanmoins sa tâche, la laissant réfléchir à une réponse qui aurait dû être facile à trouver.

« J'avais besoin … d'un peu de temps pour faire le point sur certaines choses. »

Il releva les yeux vers elle en l'entendant expirer profondément. Il ne savait pas si elle était inquiète ou si elle cherchait ses mots, mais elle affichait vraiment une mine qui n'annonçait rien de bon. Et pourtant, il n'était pas ensemble et n'étaient même pas amis, qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir à lui dire de si grave ? Après tout, quoiqu'elle puisse dire, cela n'aurait que peu d'impact sur sa vie. C'est ce qu'il croyait, du moins.

« Je suis enceinte, Noah. De toi. »

S' il avait bien reçu l'information, il en resta sans voix. La phrase de Lexie lui avait fait l'effet d'une gifle : il avait arrêté tout mouvement, fixant la jeune femme face à lui, la surprise et l'incompréhension pouvant probablement se lire sur son visage. Un tas de questions se bousculaient déjà dans sa tête, mais la petite brune se remit à parler avant qu'il ne sorte de son mutisme.

« Ecoute, sans vouloir tomber dans les clichés, je sais qu'on n'a pas fait les choses dans l'ordre … On n'a jamais eu de rendez-vous, on n'a même jamais été au café ensemble. On n'est pas fiancés, on n'a pas de maison ni de chien ! Mais voilà ! C'est arrivé. Alors je … »

Ils n'avaient pas fait les choses dans l'ordre ? C'était le moins de le dire, puisqu'ils n'étaient même pas ensemble ! À ce niveau, ils n'avaient pas fait les choses du tout. Et alors elle quoi ?

« Je te demande rien, à part ton accord pour une procédure d'avortement, et d'ici quelques jours, cette histoire sera dernière nous. »

Le silence retomba un instant, bien plus lourd qu'il ne l'avait jamais été entre eux. Il ne pensa pas une seule seconde à une blague, déjà parce que Lexie n'avait jamais été très drôle d'après lui, mais surtout parce qu'il était plongé dans son regard et il n'y voyait aucune joie. Que de la détresse. Une détresse qu'il ne pouvait pas apaiser.

“Quoi ? Non !” Fit-il brusquement, en reprenant ses esprits.

C'est tout ce qu'il avait réussi à prononcer une fois le choc passé. Du moins si on peut dire ça comme ça, parce que pour le coup, il avait quand même du mal à intégrer l'information comme une vérité.

"Tu n'utilises pas de contraception ? Comment tu as pu ne jamais tomber enceinte avant ?"

Déjà qu'habituellement, il n'était pas très doué pour prendre des pincettes avec les gens, autant dire que là, ce n'était pas sa priorité. Il ne se rendit même pas compte que sa phrase sous-entendait clairement qu'elle était une fille facile et que cela pouvait être vexant. Et il n'avait pas fini de poser ses questions…

"Comment tu peux être sûre que je suis… Enfin que… que c'est de moi ? Je ne suis pas idiot, je me doute bien que je ne suis pas le seul mec à avoir fréquenté ton lit au cours des derniers mois, qui me dit que c'est pas un des autres ?"

Il ne se donnait même plus la peine de faire des insinuations, cette fois. Il était bien trop perturbé par tout ce qui lui passait par la tête pour penser à essayer de ne pas blesser la brune. Et si le déni le poussait à chercher une explication ailleurs que dans ses fautes, en réalité, il se doutait bien que c'était réel. Il avait beau chercher, Lexie n'avait aucune raison de mentir à ce sujet ou de lui faire croire à lui plutôt qu'un autre qu'elle était enceinte. Et puis, il se souvenait parfaitement qu'il avait été assez stupide pour ne pas se protéger lorsqu'ils s'étaient croisés à la préparation d'un gala. Il ne lui laissa pas le temps de répondre à cette interrogation avant de continuer.

"Et puis merde, Lexie !”

Son ton était monté d'un cran et en prononçant cette phrase, il planta le couteau qu'il avait dans la main dans la planche à découper avec plus de force qu'il ne l'aurait voulu. Le bruit résonna sur le plan de travail et il inspira profondément pour se calmer avant de reprendre. Habituellement, il parvenait à garder assez facilement son sang froid, mais là, la situation était telle qu'il avait du mal à ne pas exploser.

“Même si c'est vrai, on n'a pas couché ensemble depuis quoi ? Un mois et demi ? Deux mois ? T'es au courant depuis combien de temps ? Pourquoi t'es pas venue avant ? Tu peux pas venir ici, me sauter dessus, m'annoncer ça et me dire que c'est pas grave, que j'ai juste un mot à dire et que "tout ça sera derrière nous ", pourquoi tu ne t'en es pas débarrassée toute seule si tu n'en veux pas ? Et si moi, j'ai besoin de temps ? Et si j'ai toujours voulu des enfants et que je ne veux pas te donner mon accord, on fait quoi ? Un chifoumi ?”

@Lexie Walker C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) 493443433
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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptyJeu 10 Fév 2022 - 19:12

@Noah Riley - Lexie Walker


Lexie aurait aimé remonter dans le temps, quelques minutes auparavant, lors de leurs ébats insouciants. Mais le moment était passé, et elle lâcha la bombe. Au final, elle était venue pour cela. Elle attendait cette discussion depuis plus d’un mois, afin que sa grossesse puisse se terminer et qu’elle puisse reprendre sa vie. Après sa diatribe, Noah laissa le silence s’installer entre eux, la surprise et le choc se lisant sur son visage. La brunette ne dit plus rien, laissant l’information faire son chemin dans sa tête.

« Quoi ? Non ! »

Non ? Lexie fronça les sourcils, stupéfaite. Non … quoi ? Non, il refusait cette nouvelle, qui était pourtant un fait établi ? Ou non, il refusait l’avortement, la porte de sortie, l’échappatoire que la brunette lui offrait ?

« Tu n’utilises pas de contraception ? Comment tu as pu ne jamais tomber enceinte avant ? »

La jeune femme sauta du plan de travail, se tenant face à Noah, les sourcils froncés, les poings sur les hanches.

« Je t’emmerde, Noah ! Bien sûr que je prenais la pilule, je suis pas stupide. »

Lexie en colère n’était pas vraiment Lexie polie. Elle n’avait que faire de la bienséance à ce moment. Et si elle affirmait ne pas être stupide, ils l’avaient pourtant été tous les deux en ayant un rapport non protégé, au début du mois de décembre.

« Comment tu peux être sûre que je suis … Enfin que … que c’est de moi ? Je ne suis pas idiot, je me doute bien que je ne suis pas le seul mec à avoir fréquenté ton lit au cours des derniers mois, qui me dit que c’est pas un des autres ? »

La brunette était en colère, très en colère, mais pas du fait que Noah affirme que Lexie avait des relations sexuelles avec de nombreux hommes. Elle ne prenait pas comme une insulte le fait de vouloir s’amuser et profiter de la vie. Et puis, c’étaient les faits, et elle ne pouvait contester les paroles du brun : oui, il n’avait pas été le seul à partager ses nuits ces derniers temps. Si Lexie était en colère, c’est parce que Noah ne lui faisait pas confiance et pensait qu’elle lui mentait. Pourquoi serait-elle venue chez lui sans savoir qu’il était le père ? Pour obtenir de l’argent ? Pour qu’il s’occupe du bébé dont elle ne voulait pas ? Tout cela n’avait aucun sens.
La jeune femme pinça les lèvres et fouilla dans son sac, qu’elle avait posé sur une chaise de la cuisine. Elle en sortit deux feuilles : un document d’un premier laboratoire confirmant la grossesse, un autre désignant Noah comme le père du bébé. D’un geste rageur, elle fourra les feuilles dans les bras du boxeur, les plaquant contre son torse.

« Vérifie par toi-même, si tu n’as pas confiance en moi … Tu crois quoi ? Que je te mens alors que je ne veux pas du bébé ? Pourquoi je ferai ça ? »

Toute la colère se sentait dans son ton, alors qu’elle se tenait à quelques centimètres de Noah, crachant à son tour son venin.

« Et puis merde, Lexie ! »

Noah planta avec force le couteau qu’il avait dans la main dans la planche à découper, haussant fortement le ton. La peur se lit un instant sur le visage de Lexie qui recula d’un pas, les yeux grands ouverts. Elle observait le boxeur avec prudence, n’osant plus bouger.

« Même si c’est vrai, on n’a pas couché ensemble depuis quoi ? Un mois et demi ? Deux mois ? T'es au courant depuis combien de temps ? Pourquoi t'es pas venue avant ? Tu peux pas venir ici, me sauter dessus, m'annoncer ça et me dire que c'est pas grave, que j'ai juste un mot à dire et que "tout ça sera derrière nous", pourquoi tu ne t'en es pas débarrassée toute seule si tu n'en veux pas ? Et si moi, j'ai besoin de temps ? Et si j'ai toujours voulu des enfants et que je ne veux pas te donner mon accord, on fait quoi ? Un chifoumi ? »

Noah criait toujours. Lexie, elle, pinça les lèvres en secouant la tête, et quand elle reprit la parole, son ton était triste et résigné. Elle n’avait pas voulu faire de mal à Noah, même s’ils n’étaient pas en couple, même s’ils n’étaient pas amoureux. Elle l’aimait bien, elle avait aimé les moments passés ensemble. Pourtant, elle s’était sentie obligée de partager cette nouvelle avec lui, parce qu’il était le père de cet enfant. Un enfant ne se faisait pas seul, et la mère de Lexie avait pris tellement de mauvaises décisions, qu’elle ne voulait pas faire la même chose.

« Je le sais depuis le 22 décembre … La veille de ma visite surprise chez toi, lorsque j’ai rencontré tes parents. J’ai … j’ai piqué ta brosse à dents pour faire le test de paternité. Et je ne t’en ai pas parlé à ce moment-là car je ne savais en effet pas si tu étais le père ou pas. Je ne me voyais pas t’accabler avec cette nouvelle sans être sûre … »

Elle était hésitante, et la douleur qu’elle ressentait s’entendait clairement dans ses paroles.

« Je n’ai pas mis un terme à cette grossesse avant parce que je pensais que tu avais le droit de savoir et que tu avais ton mot à dire … Je voulais … je voulais faire les choses correctement. »

Au moins ça, à défaut de mieux. Elle ferma les yeux un instant, comme si elle réfléchissait encore aux paroles de Noah. Pour être honnête, même si elle ne voulait rien lui cacher, elle pensait qu’il voudrait lui aussi que la brunette avorte, l’espérant même. C’était un risque qu’elle avait pris, en ne mettant pas un terme à la grossesse toute seule, sans lui en parler. Elle devait maintenant en assumer les conséquences. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle plongea son regard bleuté tourmenté dans celui de Noah. Des larmes menaçaient de couler, mais Lexie inspira calmement pour les contenir. C’est d’une voix tremblante qu’elle poursuivit.

« Ok. »

Elle hocha la tête, comme pour confirmer son accord.

« Tu veux du temps ? Je t’en laisse. On peut encore y réfléchir et en discuter. L’avortement est possible jusqu’au cinquième mois, ça en fait presque deux. On est dans le même bateau, Noah, et il faut qu’on prenne cette décision ensemble. »

Parce qu’elle avait elle-même trop souffert étant enfant, parce qu’elle avait eu une mère qui ne l’aimait pas, parce qu’elle ne voulait pas infliger à un enfant tout ce qu’elle avait vécu.



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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptyJeu 10 Fév 2022 - 23:07

Le regard de Lexie lorsqu'elle sauta du plan de travail irradiait de toute la colère qu'elle pouvait ressentir. Et pourtant, il n'en avait rien à faire. Elle était en colère ? Super, il l'était, lui aussi. Et elle, au moins, ne pouvait pas se plaindre que quelqu'un ait disparu en lui cachant une information capitale pour revenir et la lâcher telle une bombe au milieu d'une discussion anodine.

« Je t'emmerde, Noah ! Bien sûr que je prenais la pilule, je suis pas stupide. »

Et s'il pensa que si, elle l'était, qu'ils l'étaient tous les deux, il ne le formula pas. Il avait des questions bien trop importantes à poser pour prendre le temps de lui dire combien ils étaient bêtes l'un et l'autre. Notamment, la question la plus importante de toutes, même si elle devait vexer Lexie : comment être sûr qu'il était bien le père de ce bébé, lui et pas un autre ? La jeune femme attrapa son sac et en sortit des papiers qu'elle lui plaqua sur le torse jusqu'à ce qu'il les prenne.

« Vérifie par toi-même, si tu n'as pas confiance en moi … Tu crois quoi ? Que je te mens alors que je ne veux pas du bébé ? Pourquoi je ferai ça ? »

Bien sûr, elle avait raison. Un mensonge n'avait aucun sens et sa colère était légitime. Il observa pourtant avec attention les papiers qu'elle lui avait donnés, comme s' il y avait une chance qu'elle se soit trompée en lisant les résultats, ce qui n'était évidemment pas le cas. Il se demandait comment elle avait pu avoir son ADN pour le test, mais il ne posa pas la question. L'incompréhension et le choc avaient laissé place à l'angoisse et la colère. Lorsqu'il planta son couteau dans la planche à découper en se mettant à crier, il vit la peur sur le visage de la petite brune. Elle recula même d'un pas alors qu'il posait toutes ses questions.

« Je le sais depuis le 22 décembre … La veille de ma visite surprise chez toi, lorsque j'ai rencontré tes parents. J'ai … j'ai piqué ta brosse à dents pour faire le test de paternité. Et je ne t'en ai pas parlé à ce moment-là car je ne savais en effet pas si tu étais le père ou pas. Je ne me voyais pas t'accabler avec cette nouvelle sans être sûre … »

Son intonation triste aida un peu Noah à se calmer un peu et il soupira. Le 22 décembre. Un mois. Elle savait depuis tout ce temps et elle n'avait rien dit malgré sa détresse évidente. Dans un autre contexte, le fait qu'elle soit venue chez lui la veille du réveillon pour lui voler une brosse à dents -qu'il avait d'ailleurs cherché partout sans comprendre- l'aurait amusé, mais ici ce n'était pas le cas. Cette brosse à dent représentait la dernière pièce du puzzle, qu'il reconstruisait peu à peu dans sa tête. Elle avait l'air si mal qu'il se sentait égoïste de ne pas lui apporter la réponse qu'elle désirait, mais il en était incapable.

« Je n'ai pas mis un terme à cette grossesse avant parce que je pensais que tu avais le droit de savoir et que tu avais ton mot à dire … Je voulais … je voulais faire les choses correctement. »

“Tu as bien choisi ton moment pour commencer à bien faire les choses.” marmonna-t-il, sarcastique, avant de soupirer à nouveau.

Elle ferma les yeux, semblant réfléchir. Pendant ce temps, il passa ses mains de part et d'autre de sa tête, réfléchissant lui aussi à une solution. Comme s' il existait une réponse qui les contenterait tous les deux alors qu'il savait bien que c'était impossible. Le regard brouillé de Lexie et sa voix tremblante lorsqu'elle reprit la parole lui firent mal au cœur, mais il ne baissa pas les yeux pour autant.

« Ok. Tu veux du temps ? Je t'en laisse. On peut encore y réfléchir et en discuter. L'avortement est possible jusqu'au cinquième mois, ça en fait presque deux. On est dans le même bateau, Noah, et il faut qu'on prenne cette décision ensemble. »

Il passa une main derrière sa nuque, réfléchissant à nouveau. Son regard étant toujours plongé dans celui de la jeune femme qui, elle, semblait au bord des larmes. Le silence étant retombé, il pouvait sentir les battements lourds de son cœur cognant dans sa poitrine. Et après plusieurs secondes sans savoir quoi dire ou faire, il reprit la parole, sur un ton bien plus calme, bien qu'empreint d'une certaine amertume.

“Comment tu penses qu'on va réussir à prendre une décision ensemble ? Tu n'en veux pas, tu l'as dit toi-même. Et je ne donnerais pas mon accord pour un avortement. Jamais.”

Et si c'était déjà catégorique, il crut bon d'ajouter d'un ton ferme :

“Si tu le fais, ce sera ta décision à toi, pas la mienne.”

Il avait conscience que ses paroles étaient sûrement violentes, ce n'en était pas moins vrai. Il était absolument certain qu'il ne serait jamais d'accord ça. Il avait vu sa mère se battre pendant des années pour avoir un second enfant sans jamais y parvenir et elle lui avait répété des centaines de fois à quel point chaque vie est précieuse et combien tout arrive pour une bonne raison, ce discours avait fini par s'ancrer en Noah comme une vérité absolue qu'il ne pourrait jamais renier.

“Je suis désolé, j'aurais voulu pouvoir te donner la réponse que tu attendais, vraiment. On peut y réfléchir ensemble, on peut discuter autant que tu veux et je serais là pour toi aussi longtemps que tu en auras besoin, mais je suis absolument certain que je ne changerais pas d'avis à ce sujet.”

Il se retourna vers l'évier pour y remplir deux verres et en posa un près de Lexie avant de boire le sien, d'une traite. Puis, croisant les bras sur son torse, il chercha ses mots avant de reprendre.

“Sérieusement, tu vois ça comment ? Je t'explique à quel point j'ai toujours voulu des enfants et pourquoi et de ton côté tu fais l'inverse ? Je ne sais vraiment pas comment on va pouvoir se sortir de cette impasse.”


@Lexie Walker
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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptyVen 11 Fév 2022 - 22:23

@Noah Riley - Lexie Walker


Lexie s’explique, déballe tout, parce que Noah l’a demandé, et parce qu’il mérite de savoir la vérité. Elle lui révèle qu’elle a connaissance de la grossesse depuis environ 5 semaines, mais n’a pas voulu l’avertir parce qu’elle n’était pas certaine de sa paternité. Elle pensait, au moins sur ce point-là, avoir fait le bon choix. Mais rien ne semble suffisant pour Noah ce soir, consumé par la colère.

« Tu as bien choisi ton moment pour commencer à bien faire les choses. »

Lexie serra les dents, sa mâchoire se crispant pour éviter d’insulter le boxeur à nouveau. Et pourtant, ça la démangeait. Etait-ce ainsi qu’allait être leur relation maintenant ? Noah qui s’énerve, Lexie qui l’insulte ? Des cris et des injures ? Super climat pour élever un enfant … Sa voix est tendue lorsqu’elle répond à l’attaque du jeune homme.

« Je fais tout pour retrouver mon calme et qu’on puisse discuter de la situation, alors s’il-te-plaît, me tente pas. »

Elle n’a toujours pas desserré les dents, et ça s’entend dans sa voix. Pourtant, elle pense une nouvelle fois à la manière de respirer que Chan lui a enseigné et tente de se calmer pour poursuivre la discussion. Et elle capitule, accepte d’accorder du temps à Noah pour qu’ils en discutent, 100 fois s’il le faut. Au final, c’est pour ça qu’elle a gardé le bébé, pour avoir l’avis du père. Alors elle va respecter sa parole. Mais le gérant du domaine ne semble toujours pas satisfait.

« Comment tu penses qu’on va réussir à prendre une décision ensemble ? Tu n’en veux pas, tu l’as dit toi-même. Et je ne donnerais pas mon accord pour un avortement. Jamais. Si tu le fais, ce sera ta décision à toi, pas la mienne. »

Et ça, ça fait plus de mal qu’elle ne le pensait. Parce qu’il lui laisse endosser seule les conséquences de leur erreur à tous les deux, si elle fait ce qu’il pense être le mauvais choix. Si elle opte pour la mauvaise solution, il la laissera tomber. Elle sait qu’elle ne sera jamais seule, que Chan sera toujours là, peu importe sa décision. Pourtant, les paroles du brun ne font que renforcer la conviction de Lexie sur le fait qu’ils ne peuvent pas élever cet enfant ensemble.

« Ha oui ? Donc si je fais ce que tu estimes être le mauvais choix, tu vas me laisser tomber ? Et tu vas faire pareil si on a un bébé ? M’abandonner avec l’enfant ? »

Est-ce que c’est ainsi qu’il règle les problèmes ? Très mature …

« Je suis désolé, j’aurais voulu pouvoir te donner la réponse que tu attendais, vraiment. On peut y réfléchir ensemble, on peut discuter autant que tu veux et je serais là pour toi aussi longtemps que tu en auras besoin, mais je suis absolument certain que je ne changerais pas d’avis à ce sujet. »

Lexie pince les lèvres et secoue la tête. Elle remercie Noah d’un signe de tête pour le verre d’eau, en buvant quelques gorgées.

« Sérieusement, tu vois ça comment ? Je t’explique à quel point j’ai toujours voulu des enfants et pourquoi et de ton côté tu fais l’inverse ? Je ne sais vraiment pas comment on va pouvoir se sortir de cette impasse. »

Elle voit qu’il souffre, aimerait le toucher, aimerait qu’il la touche. C’est ainsi qu’elle règle tous ses problèmes, par le sexe. Son corps est son arme, son moyen d’oublier les choses, de passer du bon temps. Mais cette fois-ci, ça ne peut pas fonctionner. Alors la brunette hausse les épaules, parce qu’il vient sans doute de dire la première chose censée de la soirée. Elle s’installe à la table de la cuisine et lui montre une chaise.

« On pourrait peut-être commencer par ça, en effet. Aucun de nous ne changera sans doute d’avis ce soir, mais on a quelques mois devant nous, au moins quelques semaines. Alors on va bien devoir en parler … »

Elle plonge son regard hésitant dans celui de Noah. Les yeux bleus de Lexie ressemblent à un océan en pleine tempête, et on peut y lire tout le combat intérieur qui semble s’y dérouler. La brunette n’est pas du genre à se confier et à s’ouvrir, et pourtant, si elle veut qu’ils avancent, si elle veut lui faire comprendre sa position, il va bien falloir qu’elle s’explique. Et vu la colère qui habite encore Noah, c’est sans doute à elle de faire le premier pas. Elle avale une nouvelle gorgée d’eau, prend une grande inspiration, puis se lance.

« Ok … Ma mère, Mary, n’a jamais voulu d’enfants. Elle en a eu pour faire plaisir à mon père, pour ne pas qu’il la quitte, parce qu’elle était amoureuse de son nom et de sa richesse. Elle ne s’est jamais occupée de nous, a laissé des nounous et des précepteurs faire le boulot, en dehors de l’école. Elle ne nous aime pas d’ailleurs, à part peut-être un peu Chan. On n’a pas eu de maman, juste une génitrice, trop occupée par les événements mondains. Et aujourd’hui encore, elle fait toujours les mauvais choix, nous rabaissant sans cesse … Et mon père, il nous aimait, mais il était très pris par la société. »

Elle hausse un sourcil, le regard toujours ancré dans celui de Noah.

« Comment veux-tu que je fasse une bonne mère ? Je n’ai pas eu de modèle. Je ferai forcément les mauvais choix. Et toi … toi, tu es comme mon père : absorbé par ton boulot, par le domaine et par le dojo. Tu cumules presque deux jobs, Noah. »

Ce n’était pas une critique, juste une affirmation, l’énoncé d’une évidence.

« Je n’ai jamais voulu d’enfant, ni maintenant, ni plus tard. On n’est pas un couple, on n’est pas amoureux, je vois mal comment on pourrait former une famille qui ne serait pas aussi dysfonctionnelle que la mienne, et comment on pourrait prendre des décisions ensemble dans l’intérêt d’un enfant. »

Elle secoue la tête, un peu surprise par sa maturité. Mais en réalité, elle a eu plus d’un mois pour réfléchir à tous les scénarios et pour se préparer à la suite, y compris à cette discussion.

« Tu vois ça comment ? Tu voudrais l’élever avec moi ? Seul ? »



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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptySam 12 Fév 2022 - 1:13

Noah avait toujours su que la colère n'était pas une très bonne alliée, les arts martiaux l'avaient d'ailleurs beaucoup aidé dans la gestion de celle-ci. Pourtant, ce soir-là, avec Lexie, même s'il savait très bien que c'était le pire moment pour la laisser éclater il avait énormément de mal à se contenir. Et s'il avait réussi à retenir quelques-unes des remarques qu'il avait eues envie de lui lancer, il n'avait malheureusement pas réussi à toutes les garder pour lui. Et la jeune femme était loin d'apprécier les remarques acerbes de son amant, preuve en étaient de sa mâchoire serrée et de sa voix tendue.

« Je fais tout pour retrouver mon calme et qu'on puisse discuter de la situation, alors s'il-te-plaît, me tente pas. »

Il lève les mains en signe de reddition avant de continuer, d'un ton un peu moins blessant. Même si ses paroles furent toujours difficiles à entendre pour Lexie qui répondit sur la défensive.

« Ha oui ? Donc si je fais ce que tu estimes être le mauvais choix, tu vas me laisser tomber ? Et tu vas faire pareil si on a un bébé ? M'abandonner avec l'enfant ? »

Il leva les yeux au ciel en expirant bruyamment. Décidément, ils allaient avoir du mal à se comprendre, tous les deux.

“J'essaye de faire des efforts pour ne pas utiliser des mots qui pourraient te blesser, est-ce que tu pourrais ne pas surinterpréter ce que je dis ?” Répondit-il donc, les sourcils froncés, en faisant un effort surhumain pour ne pas se remettre à crier ou frapper sur le plan de travail. “Où est-ce que tu as entendu que j'allais abandonner qui que ce soit ? J'ai seulement dit que je n'accepterai jamais ça comme étant ma décision. Ce n'est pas parce que c'est ta décision que je ne serais pas là pour autant. Et soit dit en passant, ce n'est pas moi qui ai disparu pendant un mois, Lexie. Moi je suis le connard qui répond à tes messages et accepte de te voir quand toi tu ne m'as pas donné de nouvelle depuis des semaines alors que toi, tu avais l'info.”

Il se rendit compte qu'il s'était mis à la pointer du doigt en prononçant sa dernière phrase et en s'en apercevant, il cessa de le faire, frotta sa bouche et souffla pour relâcher la pression.

"Excuse-moi, c'est pas ce que je voulais dire. C'est juste que moi, je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir, ça vient juste de me tomber dessus… Je suis désolé si je n'ai pas les mots justes dans la minute.”

Il avait l'impression de passer son temps à s'énerver et à s'excuser, autant dire que cette situation n'était pas des plus plaisantes pour lui. Il essaya donc d'expliquer à Lexie qu'il ne changerait pas d'avis, même s'il était évidemment d'accord pour parler, puisque ça semblait être le minimum qu'ils puissent faire pour l'instant. Et sans trop y croire, parce qu'il ne voyait pas ce que ça pouvait changer, il proposa d'exposer chacun leur point de vue concernant les enfants. Lorsqu'elle lui montra la chaise face à elle, c'est sans rechigner qu'il alla s'y asseoir.

« On pourrait peut-être commencer par ça, en effet. Aucun de nous ne changera sans doute d'avis ce soir, mais on a quelques mois devant nous, au moins quelques semaines. Alors on va bien devoir en parler … »

Les quelques mois qu'ils avaient devant eux, c'était bien ça le plus gros problème. Parce que ce jour-là, il n'osait même pas encore formuler le mot “bébé”, mais au fil des jours, voir des semaines, l'idée allait finir par se faire un chemin dans sa tête, il allait commencer à se projeter, à s'attacher sûrement aussi et plus le temps passerait, plus la pilule serait difficile à avaler pour lui, s' ils en venaient à faire le choix de l'avortement. Son regard triste plongé dans le sien, Lexie sembla d'abord hésiter et après une seconde à réfléchir, il décida de mettre sa rancœur de côté pour lui prendre la main, qu'il serra doucement comme lui prouver qu'il serait là pour elle, comme il l'avait dit.

« Ok … Ma mère, Mary, n'a jamais voulu d'enfants. Elle en a eu pour faire plaisir à mon père, pour ne pas qu'il la quitte, parce qu'elle était amoureuse de son nom et de sa richesse. Elle ne s'est jamais occupée de nous, a laissé des nounous et des précepteurs faire le boulot, en dehors de l'école. Elle ne nous aime pas d'ailleurs, à part peut-être un peu Chan. On n'a pas eu de maman, juste une génitrice, trop occupée par les événements mondains. Et aujourd'hui encore, elle fait toujours les mauvais choix, nous rabaissant sans cesse … Et mon père, il nous aimait, mais il était très pris par la société. Comment veux-tu que je fasse une bonne mère ? Je n'ai pas eu de modèle. Je ferai forcément les mauvais choix. Et toi … toi, tu es comme mon père : absorbé par ton boulot, par le domaine et par le dojo. Tu cumules presque deux jobs, Noah. »

Et elle avait raison, depuis que Danika n'assurait plus ses obligations au dojo, il n'avait que peu de temps pour lui, il devait même parfois annuler des soirées avec des amis pour pouvoir terminer son travail administratif au domaine. Pourtant, il était persuadé que tout ça n'était qu'une question d'organisation, lorsque ses parents l'avaient eu, lui, les deux établissements existaient déjà et ils avaient su s'en sortir quand même.

« Je n'ai jamais voulu d'enfant, ni maintenant, ni plus tard. On n'est pas un couple, on n'est pas amoureux, je vois mal comment on pourrait former une famille qui ne serait pas aussi dysfonctionnelle que la mienne, et comment on pourrait prendre des décisions ensemble dans l'intérêt d'un enfant. Tu vois ça comment ? Tu voudrais l'élever avec moi ? Seul ? »

Il l'avait écouté sans la couper une seule fois et il devait avouer qu'il comprenait son point de vue. Avec une famille comme la sienne, dans le contexte qui était le leur et en prenant en considération le fait qu'elle n'avait jamais voulu avoir d'enfant, difficile de ne pas entendre qu'elle ne voulait pas de cette grossesse. Cette fois, lorsqu'il reprit la parole, sa voix était bien plus calme.

“Tes questions sont difficiles, Lexie. Je suis au courant depuis dix minutes, je n'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir à tout ça, de mon côté.”

Elle s'était confiée à lui et il imaginait que c'était maintenant à son tour, mais l'exercice était très difficile pour lui. Il avait toujours eu du mal à se confier, autant qu'à montrer ses sentiments et le fait de devoir le faire auprès de quelqu'un dont il n'était pas très proche et en qui il n'était pas certain de pouvoir avoir une confiance aveugle était encore pire.

“De mon côté, j'ai ce que tu pourrais appeler une famille fonctionnelle, j'imagine. Mes parents étaient amoureux et sont toujours ensemble. Ils étaient très pris par leurs boulots, eux aussi, mais ils m'emmenaient avec eux au dojo et dans les vignes et ils ont toujours réussi à me montrer qu'ils étaient là pour moi malgré le travail…”

Il soupira et son regard quitta celui de Lexie pour se fixer sur leurs mains, sur la table.

“Tu sais, je…” Il chercha ses mots un instant en fronçant les sourcils. “Je ne suis pas enfant unique par choix, en fait. Mes parents ont essayé d'avoir d'autres enfants pendant des années, je les ai vus souffrir de ça. Même quand ils le cachaient, ça se voyait. Ça a vraiment été horrible pour eux. Et ça va peut-être te paraître ridicule, mais j'ai toujours fait tout ce que je pouvais pour qu'ils soient fiers de moi, comme si le fait que je sois un bon fils pouvait aider un peu à apaiser leur peine.”

Il releva les yeux pour plonger à nouveau dans celui de Lexie. Il était sincère, mais il n'avait jamais parlé de ça à personne jusque-là et tous ces aveux le mettait un peu mal à l'aise, lui qui préférait tout garder pour lui habituellement.

“Non seulement j'ai toujours voulu des enfants sans avoir encore trouvé la femme qui voudrait partager ça avec moi -et je ne dis pas que tu l'es, je préfère le dire avant que tu te fasses des idées-, mais en plus, avec un avortement, j'aurais l'impression de les trahir. S'ils apprenaient ça, ça les anéantirait.”

Il lâcha la main de la petite brune et se releva pour remplir son verre d'eau dont il but une gorgée avant de revenir s'asseoir. Pendant ce temps, il ne faisait que ressasser les arguments qu'elle avait donnés.

“J'entends tes arguments Lexie. Effectivement, je suis très pris par mon travail, mais tu ne penses pas que c'est aussi parce que je peux le faire ? Personne ne m'attend ici quand je rentre et personne n'a besoin de moi pour quoi que ce soit en dehors du boulot. J'aide mon père pour ne pas qu'il ait à remplacer Danika, parce que j'espère toujours qu'elle reprendra sa place et quand ce sera le cas, je n'irai là-bas que pour mes entraînements. Quant au fait d'être une mauvaise mère, ma cousine s'en sort très bien avec son fils pourtant, elle n'a pas eu d'exemple du tout, sa mère est partie quand elle était bébé. On ne reproduit pas forcément le comportement de nos parents, encore moins quand on est conscient des erreurs qu'ils ont faites."

Il fit une pause, cherchant les réponses aux questions qu'elle lui avait posées un peu plus tôt, bien qu'il aurait aimé avoir plus de temps pour songer à tout cela avant de pouvoir donner son avis.

“Je ne vois pas le problème de ne pas être en couple ou amoureux. Tous les enfants de parents divorcés ou qui n'ont qu'un seul parent sont forcément malheureux d'après toi ? Moi je pense que s'ils sont aimés et soutenus, peu importe que leurs parents soient ensemble ou pas.”

Il chercha à nouveau son regard, soupira pour la énième fois et pinça ses lèvres avant de reprendre pour lui faire une proposition qu'il n'était pas certain de ne pas regretter rapidement.

“Tu veux savoir si on est apte à prendre des décisions ensemble, à se supporter et éventuellement à élever un enfant ensemble ? D'accord... Installe-toi ici le temps qu'on prenne une décision, il n'y a que comme ça qu'on pourra voir si on en est capable.”

@Lexie Walker
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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptySam 12 Fév 2022 - 23:00

@Noah Riley - Lexie Walker


Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation est tendue, et si Lexie pensait que Noah serait choqué, voire en colère parce qu’ils ont bien merdé en ayant un rapport non protégé, elle ne pensait pas qu’elle se prendrait des remarques pour avoir gardé le silence pendant cinq semaines, alors qu’elle ne savait même pas qui était le père.

« J’essaye de faire des efforts pour ne pas utiliser des mots qui pourraient te blesser, est-ce que tu pourrais ne pas surinterpréter ce que je dis ? »

Au tour de la brunette de lever les mains en signe d’apaisement, comme Noah l’a fait quelques minutes auparavant. Mais ce bref moment de retour au calme est de très courte durée.

« Où est-ce que tu as entendu que j'allais abandonner qui que ce soit ? J'ai seulement dit que je n'accepterai jamais ça comme étant ma décision. Ce n'est pas parce que c'est ta décision que je ne serais pas là pour autant. Et soit dit en passant, ce n'est pas moi qui ai disparu pendant un mois, Lexie. Moi je suis le connard qui répond à tes messages et accepte de te voir quand toi tu ne m'as pas donné de nouvelle depuis des semaines alors que toi, tu avais l'info. »

La brunette fronce les sourcils, au fur et à mesure que Noah crache son venin, le doigt pointé vers elle. Elle pose les poings sur ses hanches, s’enfonçant les ongles dans ses paumes tellement elle est en colère. Quand il se tait enfin, elle enchaîne immédiatement, criant à son tour.

« Et tu voulais que je te dise quoi ? « Tu veux bien me donner ton ADN parce que je suis enceinte, et t’es peut-être le père, mais c’est pas certain parce que j’ai couché avec tout Brisbane, alors je t’appelle et on se fait une bouffe quand j’aurais les résultats ? » »

Noah semble comprendre qu’il est allé trop loin, souffle pour se calmer, et reprend, plus calmement.

« Excuse-moi, c’est pas ce que je voulais dire. C’est juste que moi je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir, ça vient juste de me donner dessus … Je suis désolé si j’ai pas les mots justes dans la minute. »

Lexie ferme les yeux, tente à son tour de se calmer, mais la colère a plus du mal à la quitter que le brun, visiblement. Son ton est toujours cassant lorsqu’elle reprend la parole.

« Personne te demande d’avoir les mots justes ou d’avoir toutes les réponses maintenant … »

Elle soupire, prend une seconde pour poser sa respiration puis enchaîne, plus calmement, cette fois-ci.

« Je suis désolée, Noah. Sincèrement. Je pensais avoir fait le bon choix en attendant d’être sûre et de recevoir le test de paternité. Je pensais vraiment pas que toi, ou n’importe qui d’autre, aurait voulu savoir que sa vie allait être potentiellement bouleversée, sans réellement savoir … »

Elle pince les lèvres et secoue la tête.

« Et ce n’est pas comme si on était en couple, Noah. Je n’ai pas donné de nouvelles pendant plus d’un mois, mais toi non plus. J’t’ai pas manqué, visiblement. Et je me voyais mal débarquer chez toi pour faire un scrabble, parce que je m’imaginais mal coucher avec toi sans savoir … Ma vie a été bouleversée depuis un mois et demi, Noah. Je ne vais plus en boîte, je suis sobre depuis … J’ai même pas fumé une seule cigarette. »

Elle finit par s’installer à table pour expliquer pourquoi elle ne veut pas d’enfant. Elle hésite, a du mal à se confier, et est surprise quand Noah lui prend la main, comme pour l’encourager et la réconforter. Alors elle se lance, argumente. Le boxeur semble écouter attentivement, puis prend son temps avant de se livrer à son tour. Ce n’est pas un exercice facile, et la brunette reste silencieuse, ne souhaite pas le brusquer. Finalement, il ouvre les vannes, explique avoir une famille fonctionnelle, révèle l’impossibilité pour ses parents d’avoir un deuxième enfant.

« Non seulement j’ai toujours voulu des enfants sans avoir encore trouvé la femme qui voudrait partager ça avec moi -et je ne dis pas que tu l’es, je préfère le dire avant que tu te fasses des idées-, mais en plus, avec un avortement, j’aurais l’impression de les trahir. S’ils apprenaient ça, ça les anéantirait. »

Lexie pince les lèvres, se retient de répondre. Elle ne rebondira pas sur sa remarque sur la femme de sa vie, qui fait sans doute plus mal que ça devrait. Et elle ne révèlera pas ce à quoi elle pense : pourquoi en parler à ses parents ? Parce que pour Lexie, il est hors de question que Mary soit au courant. Elle lui cachera aussi longtemps que possible, et si elle peut avorter avant que ça se voit, en privé ou au boulot, elle sera ravie. Mais sans doute qu’on ne se ment pas ou qu’on ne se cache pas des choses dans une famille fonctionnelle.
La brunette écoute ensuite les arguments de Noah, qui explique qu’il travaille beaucoup parce que personne ne l’attend quand il rentre le soir.

« Je ne vois pas le problème de ne pas être en couple ou amoureux. Tous les enfants de parents divorcés ou qui n’ont qu’un seul parent sont forcément malheureux d’après toi ? Moi je pense que s’ils sont aimés et soutenus, peu importe que leurs parents soient ensemble ou pas. »

La respiration de la brunette s’accélère à cette pensée : élevée seule un enfant, ou au moins seule la moitié de l’année, le moment où l’enfant serait avec elle. Et ça la fait paniquer. Elle secoue la tête, les larmes aux yeux.

« Je peux pas. Je peux pas faire ça, Noah. Je peux pas m’occuper d’un enfant seule, une semaine sur deux, puis te le donner. Je pourrai pas y arriver, j’en suis pas capable. »

Et toute la peur qu’elle ressent s’entend clairement dans sa voix.

« Tu veux savoir si on est apte à prendre des décisions ensemble, à se supporter et éventuellement à élever un enfant ensemble ? D’accord … Installe-toi ici le temps qu’on prenne une décision, il n’y a que comme ça qu’on pourra voir si on en est capable. »

La brunette sent la fatigue la gagner. Non seulement elle n’est pas en grande forme ces derniers temps, mais cette conversation, ponctuée de pics de colères et de révélations très personnelles, l’a épuisé. Elle n’a qu’une seule envie, c’est de fermer les yeux et de se réveiller en constatant que ce n’était qu’un horrible cauchemar. Et pourtant … Elle secoue la tête, comme pour dire non, mais c’est en réalité pour exprimer sa capitulation et son exaspération. Car c’est le contraire qui sort de sa bouche.

« Ok, faisons-ça. Tu as sans doute raison. Il faudra juste que j’aille chercher mes affaires chez Channing demain, parce que j’habite chez lui depuis … la grossesse. Et il faudra aussi qu’on lui dise tout … »



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Message(#)C'est l'histoire d'un soir qui se transforme en histoire (Noxic #4) EmptySam 19 Fév 2022 - 23:13

« Et tu voulais que je te dise quoi ? « Tu veux bien me donner ton ADN parce que je suis enceinte, et t'es peut-être le père, mais c'est pas certain parce que j'ai couché avec tout Brisbane, alors je t'appelle et on se fait une bouffe quand j'aurais les résultats ? » »

Par exemple, oui. En fait, c'était exactement ce qu'il aurait préféré. Au diable le fait qu'elle se soit tapé tout Brisbane, il n'en avait jamais vraiment douté, il n'était pas aveugle, lorsqu'il était reparti avec elle la première fois, elle était prête à ramener le premier dealer du coin chez elle et puis, il y avait les tabloïds, il ne les lisait pas, mais elle y était tout de même régulièrement en couverture. Bref, il savait et ça n'avait jamais été un problème, alors pourquoi faire comme si c'en était un aujourd'hui ? Si elle avait été honnête dès le départ, même s'il avait été stressé jusqu'aux résultats, il aurait au moins pu s'y préparer et réfléchir à tout ça. Là, elle arrivait comme un cheveux sur la soupe, alors qu'elle avait déjà digéré l'information pour sa part et elle lui demandait de prendre une décision dans la minute. Tout allait beaucoup trop vite pour lui. Néanmoins, maintenant que c'était fait, ça ne servait plus à grand-chose de revenir éternellement là-dessus, elle ne pouvait plus rien y changer, il préféra donc essayer de calmer le jeu et s'excuser au lieu d'envenimer les choses.

« Personne te demande d'avoir les mots justes ou d'avoir toutes les réponses maintenant … »

Son ton cassant fit froncer les sourcils du boxeur, mais il ne fit pas de remarque et ce fut probablement une bonne idée puisque lorsqu'elle reprit la parole, elle semblait un peu plus calme, cette fois.

« Je suis désolée, Noah. Sincèrement. Je pensais avoir fait le bon choix en attendant d'être sûre et de recevoir le test de paternité. Je pensais vraiment pas que toi, ou n'importe qui d'autre, aurait voulu savoir que sa vie allait être potentiellement bouleversée, sans réellement savoir … »

Elle secoua la tête et il soupira. Elle avait peut-être raison, en fin de compte, elle lui avait évité des semaines de stress intense, il avait pu continuer sa vie, pendant que de son côté, elle s'était prise toutes les informations de plein fouet et sans pouvoir les partager avec la seconde personne responsable de tout ça.

« Et ce n'est pas comme si on était en couple, Noah. Je n'ai pas donné de nouvelles pendant plus d'un mois, mais toi non plus. J't'ai pas manqué, visiblement. Et je me voyais mal débarquer chez toi pour faire un scrabble, parce que je m'imaginais mal coucher avec toi sans savoir … Ma vie a été bouleversée depuis un mois et demi, Noah. Je ne vais plus en boîte, je suis sobre depuis … J'ai même pas fumé une seule cigarette. »

Et il ne pouvait pas dire le contraire, dans les règles éternelles qu'on ne prononce pas, mais que tout le monde connaît, on ne dit jamais à un plan cul qu'il nous a manqué, même quand c'est la vérité. Pourtant, il avait vraiment pensé à elle, il avait même eu envie de lui envoyer des messages parfois, seule sa fierté l'en avait empêché. Il passa une main derrière son cou, sans savoir quoi répondre. Il ne comprenait décidément pas pourquoi elle avait fait tant d'efforts pour un bébé dont elle ne voulait pas et dont elle aurait facilement pu se débarrasser sans en parler à personne. Il ne comprenait pas, mais il l'admirait un peu pour ça, parce que si les rôles avaient été inversés, il n'était pas certain qu'il aurait réussi à faire le même choix.

Finalement, après que chacun ait repris son calme, ils s'installèrent à la table laissant définitivement l'idée de manger derrière eux, pour se confier sur leur éducation et leurs arguments quant à leur choix respectif concernant cette grossesse. C'était la première fois qu'ils s'écoutaient si attentivement sans s'interrompre, eux qui avaient d'habitude tant de mal à se comprendre. Et c'était la première fois aussi que Noah ressentait autant de compassion envers Lexie. Lui qui avait eu une famille aimante n'imaginait pas un instant à quel point il devait être difficile de grandir en pensant ne pas être aimé de l'un de ses parents. Et quelque part, c'était une fragilité de la jeune femme qui la rendait bien plus attachante que tout ce qu'il avait vu d'elle jusque-là.

« Je peux pas. Je peux pas faire ça, Noah. Je peux pas m'occuper d'un enfant seule, une semaine sur deux, puis te le donner. Je pourrai pas y arriver, j'en suis pas capable. »

Elle avait annoncé ça comme une vérité absolue, en secouant la tête, les larmes menaçant de toute évidence de couler. À ce moment-là, il s'était surpris à devoir réprimer l'envie de la prendre dans ses bras pour la consoler, une sensation étrange, puisqu'il n'avait jamais eu ce genre d'élan de tendresse pour elle auparavant.

"D'accord, d'accord, calme-toi, tout va bien. Personne ne te demandera de l'élever seule, même juste une semaine sur deux. Je te le promets." Avait-il finalement déclaré, avec sincérité.

Il ne le formula pas à haute voix, mais il ancra dans sa tête, à ce moment-là, que ce serait soit tous les deux, soit rien du tout. Et alors, puisque cette idée s'était incrustée dans son esprit, il avait proposé qu'elle vienne vivre avec lui pour voir s'ils étaient capables de s'entendre et de cohabiter. Et s'il pensait qu'elle refuserait ou au minimum qu'elle voudrait réfléchir à cette proposition, ce ne fut pas du tout le cas. Si elle secoua bien la tête négativement, les mots qu'elle prononça n'avait rien à voir avec sa gestuelle.

« Ok, faisons-ça. Tu as sans doute raison. Il faudra juste que j'aille chercher mes affaires chez Channing demain, parce que j'habite chez lui depuis … la grossesse. Et il faudra aussi qu'on lui dise tout … »

Channing, il l'avait presque oublié, celui-là. Et il allait pourtant être la première très grande épreuve, puisqu'il était ami avec Noah depuis plusieurs années déjà et que ce dernier avait tout de même mis sa sœur enceinte. Et demain ? S'il n'avait déjà pas pensé qu'elle dirait oui, il aurait encore moins cru que les choses iraient aussi vite, il n'aurait toujours pas réalisé tout ce qui était en train de se passer qu'il aurait déjà perdu un ami et gagné une colocataire. Cependant, Lexie avait soudainement l'air à bout de force et il n'eut pas le cœur de la contredire.

"D'accord. On fera ça demain.” S'entendit-il répondre, dans un soupir. “Je vais ranger rapidement la cuisine, tu peux aller te coucher si tu veux, tu as l'air d'être épuisée.”

Il s'était levé pour s'exécuter, rangeant les légumes qu'il avait sortis du frigo et qui ne seraient de toute évidence pas mangés cette nuit-là, puis alors que la petite brune était partie, il s'était assis à la table pour lire une fois de plus les papiers qu'elle lui avait donnés, comme pour vérifier une dernière fois que tout cela était bien réel. Ce n'est qu'après de longues minutes qu'il s'était enfin décidé à aller rejoindre son invitée dans son lit, mais il n'était pas parvenu à trouver le sommeil cette nuit-là.

@Lexie Walker
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