| Somebody always wins ; that’s how fights work [Theo&Archie] |
| | (#)Lun 31 Jan 2022 - 19:45 | |
| La politique de l’autruche, ça fonctionne pendant un moment puis ça fait son temps. Cela faisait l’éternité qu’Archie n’était pas sorti de son nid autrement que pour se rendre à des conférences, rencontres en tout genre et soirées mondaines. Il ne s’était pas mélangé au reste de la population et avait presque oublié ce que ça faisait de se rendre au cinéma ou dans les centres commerciaux fréquentés par ceux qui n’ont pas les moyens de se payer une trentaine de voitures de luxe.
Ce matin-là, le garçon se lève à six heures du matin, comme d’habitude. Il observe son reflet dans le miroir plus longtemps parce qu’il a l’impression que son teint est un peu plus rosé. C’est peut-être parce qu’il est de plus en plus heureux mais, ça, il ne le sait pas encore. Alors qu’il se préparait à se bander les mains et à enfiler ses gants de boxe, il voit les rayons du soleil se faire filtrer par la large fenêtre de sa salle de sport et, soudainement, il a envie de gouter à leur chaleur. Vers huit heures, il arrive au centre de boxe dans lequel il a pratiqué son sport préféré toute son adolescence. S’il a pratiqué du football américain pendant une année, s’il s’est essayé à la course à pieds pour se défouler, il s’est rapidement rendu compte qu’il n’y avait que la boxe qui arrivait à lui décharger les pensées (il était aussi trop petit pour pratique un sport d’équipe dans lequel d’imposants muscles sont primordiales).
Les souvenirs lui reviennent en tête comme des dizaines de petites lucioles. Les bannières sur les murs n’ont pas changé de place. Seulement quelques nouvelles publicités les cachent un peu, certaines proposant des coachs privés, certaines mettant en vente des équipements de sport de combat. Sac sur son épaule, Archie se fraie un chemin dans la salle, notant avec un intérêt certain la technique des sportifs qui s’attèlent déjà à frapper à tout va avec leurs gants ronds comme des melons. Ici, il y a beaucoup de gros bras, mais le garçon ne se laisse pas intimider. La maigreur de ses membres ne l’a jamais empêché de gagner des tournois ; il était plus rapide que les autres, plus habile aussi.
Chaussures et vêtements de sport enfilés, Archie se met à la tâche. Il a déjà payé sa place à l’accueil ; le prix avait d’ailleurs exagérément augmenté depuis la dernière fois qu’il était venu ici. En enroulant soigneusement ses bandages à ses mains, entre ses doigts, autour de son pouce et son poignet, il observe silencieusement une jeune femme à la tignasse blonde se défendre contre un sac de boxe qui fait bien deux fois sa taille. L’actionnaire esquisse un gloussement. Elle est plutôt douée, sauf qu’elle oublie quelque chose d’important. Sa posture n’est pas parfaite. Alors, naturellement, Archie se permet de lui passer un commentaire parce qu’il a tous les droits sur cette planète qu’il domine. « Tu oublies ta garde. Le poing qui ne frappe pas, tu dois toujours le garder à la hauteur de ton visage. » Il explique sans même se présenter, planté à côté de la boxeuse, ajustant fermement le velcro de son gant gauche. Puis il tend sa main droite à la demoiselle afin qu’elle l’aide à fermer le second velcro. « Je sais que le sac de boxe ne peut pas te frapper, mais il vaut mieux s’habituer à le faire pour que le mouvement devienne automatique. » Le même conseil qu’il a entendu encore et encore lorsqu’il était adolescent, parce qu’Archie a toujours été celui qui frappe en premier et non celui qui se défend des coups qu’on lui porte. Strike first, strike hard, no mercy. |
| | | | (#)Dim 6 Fév 2022 - 22:27 | |
| Theo avait vraisemblablement un important besoin de se vider l’esprit et de se décharger de tous ses problèmes du quotidien en s’acharnant sans pitié contre un pauvre sac de frappe qui n’avait rien demandé. Comme souvent, elle venait à la salle de sport pour laisser libre cours à sa frustration. Frustration qu’elle ne se gênait pourtant déjà pas pour exprimer très clairement au quotidien à ses proches, sa mère étant probablement celle qui en faisait le plus souvent les frais gratuitement. Et si Theo n’en était pas encore au point d’imaginer le visage de ses adversaires sur le sac en face d’elle, elle mettait bel et bien toute son énergie à le frapper. A tel point qu’elle n’était pas vraiment concentrée sur une quelconque technique aujourd’hui (et peut-être pas les autres jours non plus d’ailleurs) et qu’elle laissait simplement ses poings s’exprimer de manière dynamique mais aussi légèrement chaotique. La blonde avait souvent l’impression d’être sur le point d’exploser et la boxe était ce qu’elle avait trouvé de mieux pour tenter de désamorcer la bombe qu’elle était. « Tu oublies ta garde. Le poing qui ne frappe pas, tu dois toujours le garder à la hauteur de ton visage. » Elle ne l’avait même pas entendu arriver, trop absorbée qu’elle était par son adversaire inanimé. Elle se redressa, posant l’un de ses gants contre le sac pour que celui-ci cesse de vaciller, et se tourna vers celui qui venait de lui adresser la parole pour…lui donner un conseil alors qu’elle n’avait strictement rien demandé ? Oh. Son expression fermée et son air concentré n’avaient donc pas été assez clairs pour lui faire comprendre qu’il ne valait mieux pas l’approcher dans ces moments-là (ou même de manière générale) ? A quel moment avait-il pensé qu’elle avait l’air de quelqu’un ayant envie de faire la conversation ? Les sourcils de Theo s’étaient froncés un peu plus alors que son regard s’était accroché à celui de l’inconnu. « Depuis quand un sac est censé parvenir à me frapper ? » « Je sais que le sac de boxe ne peut pas te frapper, mais il vaut mieux s’habituer à le faire pour que le mouvement devienne automatique. » Ils avaient parlé en même temps, leurs phrases se catapultant. Il se permettait donc de lui donner des conseils non sollicités et parvenait même à anticiper ses réparties ? Elle ne l’aimait pas beaucoup. Si elle n’avait pas eu ses gants de boxe aux mains, il ne faisait aucun doute qu’elle aurait croisé les bras sur sa poitrine pour lui signifier qu’elle n’était pas ouverte à une quelconque discussion. A défaut de pouvoir agir de la sorte, elle affichait simplement un air renfrogné tout en se demandant qui il était pour se permettre ce genre d’intrusion. « J’ai toujours été davantage offensive que défensive. J’ai pas besoin de faire attention à ma garde si je suis la première à frapper. » Elle était de mauvaise foi (qui est-ce que ça étonnait ?). Evidemment que sa garde et sa défense étaient elles aussi importantes. Mais Theo était une tête brûlée qui agissait avant de réfléchir, dans sa vie privée comme dans son sport de prédilection. Elle avait certainement déjà pris de mauvais coups à cause de cette façon de faire, mais jamais rien qu’elle n’avait été en mesure de rendre au centuple à la personne qu’elle avait en face d’elle. Finalement, c’était peut-être les coups qu’elle se prenait qui lui permettaient de se montrer encore plus combative et déterminée à faire payer ses adversaires. « Donc mon poing…c’est plutôt à hauteur du visage de mon adversaire que je veux le garder. Pas du mien. » Est-ce qu’il avait envie de tester pour voir lequel d’entre eux détenait la technique gagnante ? « Et je peux savoir qui tu es exactement ? » Non pas que se présenter elle-même lui soit venu à l’esprit par ailleurs. Après tout, c’était lui qui s’était permis de la déranger. Elle jeta un coup d’œil dédaigneux au gant qu’il lui tendait. Il était sérieux ? Pas assez grand pour se débrouiller tout seul ? A contre cœur, elle finit par enlever ses propres gants (la bonne nouvelle étant qu’elle aurait à présent tout le loisir de croiser les bras comme elle le souhaitait) pour resserrer son velcro. Qu’il ne se plaigne pas qu’elle l’avait serré trop fort s’il ne souhaitait pas se retrouver avec ledit velcro dans la bouche. Et pourquoi l’avait-elle aidé ? Pourquoi se renseignait-elle sur son identité au lieu de simplement lui tourner le dos et retourner à son face à face avec son sac de frappe ? Elle n’en avait aucune idée. Une curiosité mal placée peut-être ? |
| | | | (#)Sam 26 Fév 2022 - 20:03 | |
| Archie a peut-être arrêté de se rendre dans les salles de sport pour s’entraîner à cause de sa mauvaise habitude de juger tous les autres clients qui ne s’y prennent pas de la même façon que lui. Il a toujours eu un esprit terriblement critique et c’est pour cette raison qu’il est le meilleur dans tout ce qu’il entreprend (il croit). Il a su accepter les commentaires dans le passé et ces derniers ont ficelé sa technique, faisant de lui un combattant difficile à mettre à terre – que ce soit dans un ring ou dans son milieu professionnel. Il a appris des meilleurs dès son plus jeune âge, seulement parce que ses parents ont pu lui payer les meilleurs enseignants. Ils se fichaient bien de jeter deux-cent dollars par la fenêtre à chacun de ses cours : cette somme ne signifiait pas grand-chose pour la famille millionnaire. Seulement, même si Archie a joui d’une éducation en or, il n’a pas pu apprendre l’humilité et l’empathie. Alors, très souvent, il s’imagine qu’il est, au même titre qu’une célébrité, apprécié par tous ceux qui croisent son chemin, parce qu’il est un exemple de succès à suivre. Ainsi, avec l’esprit léger et son sourire confiant habituel, il rejoint une jeune femme qui se bat contre un sac de boxe en oubliant la règle principale qui consiste à couvrir son visage en tout temps. Un seul coup bien placé pourrait la mettre K.O. durant une compétition. « Depuis quand un sac est censé parvenir à me frapper ? » Mais elle veut jouer les malines, la novice, et Archie n’entre pas immédiatement dans ses provocations pour continuer d’expliquer la leçon qu’il a lui-même reçu quand il était à peine âgé de treize ans. Il se réjouit de voir l’air agacé dans les yeux de l’étrangère dont il a pénétré la bulle sans lui demander son avis. Il a de bonnes intentions (il croit, encore), alors elle calmera ses nerfs bien rapidement. Elle a seulement été surprise de le voir entrer dans son champ de vision, comme le serait un conducteur de nuit qui se trouve nez à nez avec un faon perdu au milieu de l’autoroute. « J’ai toujours été davantage offensive que défensive. J’ai pas besoin de faire attention à ma garde si je suis la première à frapper. » Un gloussement sec s’échappe de ses lèvres. Ils se ressemblent, alors. Un portrait de famille. Dans une autre vie, ils étaient certainement frère et sœur, et ils se tapaient dessus à longueur de journée pour se prouver qui est le meilleur. « Donc mon poing…c’est plutôt à hauteur du visage de mon adversaire que je veux le garder. Pas du mien. » « On finit toujours par tomber sur un adversaire plus rapide que nous. » Il explique, laissant parler sa propre expérience. Il a été vaincu plusieurs durant les premières années, seulement parce qu’il faisait l’erreur de sous-estimer ses adversaires quand il ne maîtrisait pas encore le sport de combat à la perfection. Aujourd’hui, il pourrait certainement refaire l’erreur de se penser immortel, mais il saurait s’adapter dans un cas où il se retrouverait plaqué au sol (toujours, c’est ce qu’il croit). S’invitant dans sa séance de sport sans lui demander son avis, il lui tend le poing afin qu’elle l’aide à refermer le velcro de son gant. « Et je peux savoir qui tu es exactement ? » Il agite sa main devant elle avec insistance. Son visage se coupe en un rictus présomptueux quand elle se résigne à répondre à sa demande. « Seulement un type qui sait boxer. » Et un gagnant. Un multimillionnaire. Un entrepreneur. Un prétentieux. Un menteur. Un amoureux. Un bateau qui tangue sans se renverser. Une fissure de plus dans sa carapace, et un sourire arrogant pour remédier à tous les problèmes du monde. « Et, toi, ma future adversaire. » Du menton, il désigne un coin couvert de tapis dans la salle. Il fait tourner son poignet pour s’assurer qu’elle a bien serré le velcro de son gant et que les bandages ne frottent pas sur sa peau. « Tu auras peut-être l’avantage puisque je ne me suis pas encore échauffé. » Une manière de la convaincre de prendre le défi. Il se montre vulnérable, moins préparé qu’elle, seulement pour qu’elle pense avoir une chance de le convaincre de tourner les talons et de la laisser tranquille. Pour ça, elle devra avant tout remettre ses gants sans son aide, et, encore une fois, il s’agit là d’une énième métaphore à la vie d’Archie : il grimpe sur le dos des autres pour se hisser plus haut encore. |
| | | | (#)Dim 13 Mar 2022 - 23:34 | |
| Theo détestait être dérangée pendant qu’elle s’entraînait. Et elle détestait encore plus qu’on la force à se montrer sociable. Avait-elle donné son consentement pour engager une discussion ? Non. Et l’air revêche qu’elle avait pour habitude d’afficher sur son visage quand elle boxait ne laissait planer aucun doute quant à sa volonté (inexistante) de discuter avec quiconque. Elle se trouvait déjà bien gentille d’avoir pris le temps de lui répondre au lieu de simplement lui tourner le dos pour lui faire comprendre qu’il la dérangeait. Mais le rire qui lui échappa des lèvres en réponse à ses explications sur son style de combat vint la contrarier et l’énerver un peu plus encore. Pour qui se prenait-il exactement avec son air sûr de lui, comme si tout lui était dû ? L’ignorer et reprendre ses exercices là où elle en était, elle en mourait d’envie. Et pourtant, malgré l’attitude exécrable de cet inconnu, elle ne parvenait pas à tourner les talons. Ironiquement, c’était cette même attitude qui lui donnait envie de pousser la discussion pour savoir pourquoi il avait décidé de lui adresser la parole. Ca n’était clairement pas une simple question de politesse comme certains qui prenaient le temps de saluer toutes les personnes qu’ils croisaient dans la salle (qui avait le temps pour ça sérieusement ?). « On finit toujours par tomber sur un adversaire plus rapide que nous. » Elle ne se gêna pas pour lever ostensiblement les yeux au ciel. C’était donc pour ça qu’il avait décidé d’engager la discussion ? Pour lui faire la morale ? C’était pathétique. Surtout si l’on considérait le fait qu’il ne la connaissait même pas. Il n’avait vraiment rien de mieux à faire ? « Et j’imagine que tu parles de toi là ? Que tu es le meilleur boxeur de la salle et que tu comptes laisser parler ta testostérone et ta ô ombien précieuse masculinité ? » Ha oui. Elle s’était montrée polie (comprendre par là qu’elle n’avait simplement insulté personne) suffisamment longtemps pour pouvoir être plus mordante à présent. Elle espérait qu’il regrettait de s’être dirigé vers elle mais elle se doutait que ça ne devait pas être le cas rien qu’en l’observant au vu de l’assurance arrogante qu’il dégageait. Alors pourquoi était-elle maintenant en train de l’aider à refermer ses gants ? Peut-être parce qu’au fond d’elle, Theo était intriguée. Intriguée de tomber sur quelqu’un qui, bien que moins ouvertement énervé qu’elle, semblait avoir d’une manière ou d’une autre un caractère proche du sien. L’arrogance, l’insolence : elle maitrisait mieux que personne elle aussi. « Seulement un type qui sait boxer. » Prouve le. Ça, c’est ce qu’elle aurait répondu s’il lui en avait laissé le temps. Mais il l’avait devancée en la désignant officiellement comme sa future adversaire. Pour une fois, Theo était en train de considérer plusieurs aspects de cette confrontation physique à laquelle il l’invitait. Déjà, pouvait-on vraiment parler d’invitation quand il ne lui laissait vraisemblablement pas le choix ? Pouvait-elle reprendre ses exercices comme si de rien n’était ? En avait-elle envie ? Mais surtout : elle ne l’avait pas vu à l’œuvre et était donc bien incapable de juger de son niveau. A la façon du chat de schrödinger, elle était pour l’instant autant capable de le démolir que de se prendre la râclée de sa vie. « Tu auras peut-être l’avantage puisque je ne me suis pas encore échauffé. » La provocation était facile. Evidente. Il ne cherchait même pas à être subtil. Est-ce que cela suffisait à Theo pour tomber dans le piège et se laisser happer par un combat qu’elle n’avait pas demandé ? Evidemment. Elle était incapable de ne pas répondre à une provocation en bonne et due forme. « C’est l’excuse que tu utiliseras quand j’aurai gagné, c’est ça ? » C’était à son tour d’afficher un sourire en coin insolent alors qu’elle remettait ses gants, bien décidée à ne pas demander d’aide à quiconque. Parce qu’elle n’avait pas besoin d’un coup de main ou de quelconques conseils, que ce soit pour remettre ses gants ou pour boxer. Ou même dans sa vie de manière générale. A peine butée sur les bords, Theo considérait qu’elle se débrouillait très bien toute seule. Qu’elle ne pouvait que se débrouiller mieux toute seule. Et c’est bien ce qu’elle avait l’intention de lui prouver, se dirigeant vers le coin de la salle qu’il avait désigné avant de se mettre rapidement en position (pour attaquer. Et non défendre. Evidemment.) Autant en finir le plus vite possible. Elle reprit d'un ton ironique avec une pointe de mépris : « Ça se passe comment, je dois t’appeler Mike Tyson du coup ? » Il fallait au moins ça pour être à la hauteur de son ego et de son assurance. |
| | | | (#)Jeu 24 Mar 2022 - 22:03 | |
| Archie aime titiller, agacer, peser là où il peut provoquer une réaction. Mélanger le bicarbonate de soude avec le vinaigre pour que le contenu du verre se métamorphose en un nuage de petites bulles et se déverse sur la table. Son radar a été codé pour sonner l’alarme lorsqu’il tombe sur une personne de fort caractère et il faut dire que cette jeune boxeuse à la chevelure de foin a deux boules de feu à la place de ses gants de boxe. Il a déjà l’impression que ça lui avait manqué de voir d’autres sportifs pratiquant le même sport que lui ; il sort de sa petite bulle dans laquelle il s’est enfermé quand le travail a commencé à gruger tout son emploi du temps pour devenir son quotidien. Il ne se plaindra jamais de son boulot mais il pourra admettre que, parfois, il laisse ce dernier gober une trop grosse partie de sa vie. C’est peut-être pour cette raison qu’il s’est réveillé avec la subite envie de se rendre à la salle de boxe ce matin plutôt que de s’enfermer dans son propre gymnase avec sa propre musique. « Et j’imagine que tu parles de toi là ? Que tu es le meilleur boxeur de la salle et que tu comptes laisser parler ta testostérone et ta ô ombien précieuse masculinité ? » Les préjugés sont lancés comme des missiles et Archie ne prend même pas la peine de les éviter. Il les bouffe à pleines dents et offre un sourire crétin à la jeune femme qu’il regarde de haut en bas pour la première fois. « Tu sautes vite aux conclusions. Ce n’est pas ce que j’insinuais mais, maintenant que tu le dis, je me rends compte que tu as probablement raison. Je suis plus rapide que toi, sans aucun doute. » Il peut bien entrer dans son petit jeu compétitif, ils sont là pour ça. Pour boxer, il faut bien puiser son énergie quelque part. Adolescent, Archie alimentait sa rage en pensant au même combat qu’il mène depuis qu’il est entré dans la merveilleuse aventure qu’est la puberté. Sur le ring, il ne se battait pas contre d’autres boxeurs, mais plutôt contre son homosexualité refoulée. Ça lui faisait le plus grand bien, de voir son nez fracturé et sa lèvre fendue, à cette connasse qui lui colle au cul comme une sangsue. Alors il se met à sautiller sur place parce qu’il a envie de prouver à la bavarde qu’elle a beaucoup à apprendre et qu’il ne lui suffit pas de frapper fort pour vaincre un adversaire. Archie est plutôt svelte comme garçon, sa génétique l’a voulu, mais ça ne l’a jamais empêché de collectionner les médailles et les coupes sur le rebord de la cheminée (oui, un vrai cliché de film américain). L’étrangère accepte son défi et prend même soin de titiller à son tour l’esprit compétitif d’un Archie qui laisse s’échapper un ricanement confiant. Il n’y a pas plus confiant que le millionnaire qui a tout obtenu ce qu’il désirait dans sa vie. « Tu peux continuer de rêver si ça te motive et te pompe de l’adrénaline dans le cerveau. Tu en auras grandement besoin ! » Il renchérit en grimaçant, la suivant jusque sur le ring improvisé. Pas un véritable ring, seulement deux tapis collés ceinturés de quatre minuscules cônes rouges qui délimitent là où se trouveraient les élastiques lors d’un vrai combat. Il se place devant son adversaire avec docilité, un peu trop même, fier comme le paon qu’il est, et il lui jette un nouveau regard amusé quand elle lui cherche un nom. « Je ne pourrais qu’aspirer à devenir aussi bon qu’Iron Mike, mais je prends le compliment. Content que tu nous trouves quelques points communs. » Il se moque en sautillant à nouveau sur place, levant ses poings devant son visage, déjà en position de défensive. « Voilà ce qu’on va faire. Si Barbie arrive à frapper Archie une fois, une seule petite fois, Barbie remporte la victoire et Archie s’incline devant elle. » Son assurance est inébranlable. Pour motiver la jeune femme à porter le premier coup, il lui fait quelques signes de la tête sans jamais se séparer de son sourire de vainqueur. |
| | | | (#)Lun 2 Mai 2022 - 0:28 | |
| « Tu sautes vite aux conclusions. Ce n’est pas ce que j’insinuais mais, maintenant que tu le dis, je me rends compte que tu as probablement raison. Je suis plus rapide que toi, sans aucun doute. » Cause toujours. Sa provocation était grosse comme une maison et Theo en était bien consciente…alors pourquoi se sentait-elle agacée malgré tout ? Certainement parce qu’elle n’avait jamais besoin d’une raison valable pour se sentir agacée et avoir envie de rentrer dans la personne qu’elle avait en face d’elle. Il n’allait visiblement pas faire exception à la règle, et ça n’avait de toute manière pas l’air de le déranger à en croire ses sautillements frénétiques. Etait-il venu là spécifiquement pour la chercher ou son but était sincèrement de lui prodiguer un conseil désintéressé ? Un conseil donné de manière condescendante s’il ne tenait qu’à Theo d’en juger, mais elle n’était pas la plus objective des personnes présentes et avait peut-être une légère tendance à imaginer que la terre entière avait pour mission de l’ennuyer d’une manière ou d’une autre. C’est sûr que ça n’aidait pas. Alors évidemment qu’elle avait répondu à sa provocation en acceptant de le suivre sur les tapis. Refuser un combat ? Ca ne lui ressemblait définitivement pas. Et elle ne regretta absolument pas sa décision en venant se positionner face à lui pour mieux constater son air fier et satisfait. Elle n’avait plus qu’un seul objectif à présent : lui faire ravaler tout ça. « Je ne pourrais qu’aspirer à devenir aussi bon qu’Iron Mike, mais je prends le compliment. Content que tu nous trouves quelques points communs. » Elle hocha simplement la tête, ne prenant même pas la peine de protéger à son tour son visage avec ses gants, par simple esprit de contradiction car il s’agissait là du conseil qu’il lui avait prodigué et qu’elle refusait de s’y plier. « Wow, est-ce une infime trace de modestie que je viens d’entendre de ta part ? » Elle ne le connaissait pas, elle ne se basait absolument sur rien si ce n’était sa mauvaise foi pour dire cela, mais elle avait sincèrement l’impression que la modestie ne faisait effectivement pas particulièrement partie de ses traits de caractère. L’insolence prenait bien trop de place chez lui pour ça (oui, l’hôpital la charité, tout ça, on sait). « Voilà ce qu’on va faire. Si Barbie arrive à frapper Archie une fois, une seule petite fois, Barbie remporte la victoire et Archie s’incline devant elle. » Ses sourcils se froncèrent devant tant d’assurance alors que son envie de lui envoyer un gant dans la figure ne faisait que grandir. Et si Theo maîtrisait très bien sa discipline, malheureusement pour elle elle n’était pas des plus réfléchie quand elle se sentait agacée, devenant alors capable d’oublier des principes de base du sport. Et agacée, elle l’était sans aucun doute. « Ok oublie ce que je viens de dire. J’imagine que la modestie n’a pas lieu d’exister quand on parle de soi à la troisième personne Archie. » Elle avait sifflé son nom avec une impatience et une irritation non dissimulées. Et puis elle avait ajouté : « Sache qu’en plus d’avoir la capacité de te mettre au tapis, Barbie a aussi un nom. Je m'appelle Theo. » avant d’envoyer son gant droit en direction de son visage. Mais il avait été rapide. Plus rapide que ce à quoi elle ne s’attendait. Il avait esquivé son coup avec bien trop d’aisance, et cela l’avait poussée par réflexe à envoyer immédiatement son gant gauche en direction de la même zone. Elle aurait pu taper plus bas. Plus facile. Moins risqué pour une potentielle riposte. Mais pourquoi réfléchir quand on pouvait agir de manière impulsive ? |
| | | | (#)Mer 29 Juin 2022 - 5:00 | |
| Archie veut seulement s’amuser. Pas la peine de faire semblant d’être un homme qu’il n’est pas : il se sait talentueux dans la plupart des choses qu’il entreprend et il n’a pas obtenu tous ces trophées parce qu’il était chanceux. Il était le meilleur.
Et c’est tout. Certaines personnes ne vantent pas leurs succès mais Archie prend plaisir à trop utiliser sa grande gueule. Il ne loupera jamais une occasion de se monter sur un piédestal puisque c’est là que se trouve sa place. Il n’est pas le plus grand des garçons, n’a pas hérité des meilleurs gênes pour se bâtir une musculature imposante, mais il fait le meilleur avec ce qu’il possède. À quoi bon gagner toutes les médailles s’il ne peut pas les afficher par la suite ?
Bien installé devant la jeune femme, les pieds collés au sol comme s’il ne faisait qu’un avec celui-ci, il soulève déjà ses poings gantés devant son visage pour se protéger d’une éventuelle attaque furtive. Sa partenaire, et il l’a déjà deviné, a une personnalité électrique. Le genre de personne qui coupe la parole aux autres, qui parle trop, qui a trop confiance… Attendez… C’est exactement Archie avec une perruque blonde. « Wow, est-ce une infime trace de modestie que je viens d’entendre de ta part ? » Il hausse les épaules, ne clignant presque plus des paupières tellement il concentre toute son attention sur elle parce qu’il a l’impression de déjà pouvoir la lire ; elle a certainement envie de lui balancer son poing dans le nez alors que le match n’est pas encore commencé. Il le sait parce que l’idée lui effleure la cervelle à lui aussi. Avant que les cloches imaginaires ne sonnent, il énonce les règles sans s’empêcher de titiller encore plus la jeune boxeuse en la comparant à une Barbie. Il teste déjà ses limites pour établir un meilleur portrait de son adversaire. « Ok oublie ce que je viens de dire. J’imagine que la modestie n’a pas lieu d’exister quand on parle de soi à la troisième personne Archie. » Le ricanement qu’il pousse est sec. Toutes les insultes du monde lui passeront par-dessus la tête. Pour blesser Archie, il faut creuser plus loin que la première couche de peau. Il faut planter la lame dans ses tripes, dans son cœur, et la faire tourner pour déchirer tous ses organes. La lame de Barbie frôle à peine les poils sur son épiderme. C’est normal puisqu’elle ne le connait pas. Elle ne le connaîtra probablement jamais, d’ailleurs, puisqu’il n’est là que pour lui donner une bonne leçon, pas vrai ? « Tu parles beaucoup pour une fille prête à se battre. » Et il jette un regard très rapide sur sa position pour cracher de façon exagérément moqueuse : « Enfin. Prête. C’est un bien long mot. Je n’ai pas l’impression que tu sais ce que tu fais. » Encore une manière de l’agacer pour la faire brûler. Sa posture n’est pas réellement mauvaise. Elle mériterait seulement quelques minuscules retouches, notamment ces poings qu’elle refusera par fierté de soulever au niveau de sa mâchoire. « Sache qu’en plus d’avoir la capacité de te mettre au tapis, Barbie a aussi un nom. Je m'appelle Theo. » Il le voit venir à des années lumières ce premier mouvement qu’elle fait en sa direction. Il l’esquive habilement et se prépare aussitôt à l’arrivée du second poing qui me fait qu’ébouriffer quelques mèches de ses cheveux. Adoptant rapidement une chorégraphie, il évite toute la suite et seulement quand il a une ouverture, il lui envoie son poing dans le ventre. Il ne prend pas la peine de doser sa force : elle l’a bien mérité, ce coup parfaitement placé sous sa cage thoracique. Il peut aussitôt se détendre lorsque Theo se replie sur elle-même pour reprendre son souffle, le visage blanc. « Si je visais quelques centimètres plus à droite, c’était le K.O. » Il dit fièrement en sautillant sur place. « Tu m’a laissé atteindre ton foie, l’erreur aurait pu t’être fatale. » Puis il hausse les épaules avant de continuer, la voix toujours aussi arrogante : « Mais j’imagine que tu le savais déjà puisque tu es la meilleure, Theo. » Inutile d’employer le surnom tout neuf qu’il lui avait donné. Il est peut-être hautain, il ne manque pas de respect lorsque la leçon a été apprise. Il a lui aussi fait des erreurs dans le passé. C’est humain. Aujourd’hui, il est tout simplement… surhumain, rien que ça.
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| | | | (#)Dim 31 Juil 2022 - 1:23 | |
| « Tu parles beaucoup pour une fille prête à se battre. » Non, elle ne parlait pas tant que ça. En revanche elle était forcée de répondre à ses provocations. C’était l’essence même de sa personnalité. Sa marque de fabrique. Elle ne pouvait pas rester stoïque face à ses provocations. « Enfin. Prête. C’est un bien long mot. Je n’ai pas l’impression que tu sais ce que tu fais. » A ce stade elle aurait vraiment préféré l’attirer dans un coin sombre d’une ruelle pour régler leurs comptes comme elle le voulait et pas en respectant des règles stupides pour la simple et bonne raison que plusieurs paires d’yeux étaient à présent braqués sur eux. Et elle avait la certitude qu’il n’aurait pas refusé si elle lui avait vraiment fait cette proposition. Parce que lui aussi répondait à ses attaques et s’amusait de leur joute verbale. « Justement, je propose que tu la fermes maintenant pour passer aux choses sérieuses. » Parce qu’ils n’étaient résolument plus là pour discuter. Theo était sur le point d’exploser et elle avait besoin de frapper quelque chose. Encore mieux : quelqu’un. Et Archie était le parfait candidat pour ça. Dommage que sa rage et son incapacité à se calmer pour penser correctement l’aient fait louper d’affilée les deux coups qu’elle venait d’envoyer en direction dans sa direction. Lui savait ce qu’il faisait. Lui était calme. Lui ne se laissait pas ronger en l’espace de quelques secondes par une colère absurde et infondée. Theo avait vu son coup arriver. Et elle avait eu tout le temps de réaliser qu’elle ne pourrait pas l’esquiver. Parce que c’était précis, rapide, et diablement bien placé. Elle s’était immédiatement pliée en deux, le souffle coupé. Il lui avait fallu quelques secondes qui lui parurent une éternité avant qu’elle ne parvienne à remplir à nouveau ses poumons d’air. La douleur se lisait sur son visage mais elle n’avait pas remplacé sa colère pour autant. « Si je visais quelques centimètres plus à droite, c’était le K.O. » « Abruti. » C’était tout ce qu’elle avait réussi à murmurer avec le peu de souffle qu’elle avait récupéré. Elle ne supportait de le voir fanfaronner face à elle. Et pourtant elle était contrainte de constater que son niveau était bien supérieur au sien. Mais allait-elle l’admettre ouvertement ? Plutôt mourir. Ou se prendre à nouveau un coup comme celui qu’elle venait douloureusement d’amortir. « Tu m’a laissé atteindre ton foie, l’erreur aurait pu t’être fatale. » Fatale ? Un rictus ironique étira ses lèvres. Il en faisait trop. « C’est quoi l’étape suivante la drama queen ? Me dire combien de personnes tu élimines jour après jour à la simple force de tes poings ? » Elle était bien moins convaincante dans ses remarques acerbes maintenant qu’elle était en train de cracher ses poumons. Mais ce n’est pas comme si c’était le genre de choses qui l’arrêtaient. La mauvaise foi, ça la connaissait : non elle n’était clairement pas la meilleure dans ce combat, mais elle refusait de l’admettre et choisit de ne pas rebondir sur la dernière réflexion d’Archie. Au lieu de ça elle se redressa en grimaçant, avant de lentement relever l’un de ses poings devant son visage. Elle refusait d’admettre une quelconque supériorité (bien qu’il l’ait montrée de la manière la plus claire qu’il soit) mais le fait qu’elle prenne en compte le premier conseil qu’il lui avait donné était déjà un énorme pas en avant pour elle. Un pas qu’elle n’avait pas l’habitude de faire. Un pas qui signifiait que, bien qu’elle se refuse à le verbaliser, elle était prête à prendre en compte ses conseils. Parce qu’il avait fait ses preuves de la manière la plus probante qui soit pour Theo : par la force. « Il va m’en falloir plus que ça pour me mettre K.O. » A lui de choisir s’il avait l’intention de l’aider à s’améliorer ou s’il voulait continuer à lui faire apprendre sa leçon. Ou les deux à la fois. Dans tous les cas, elle ne baisserait pas les bras à moins d’y être contrainte. Et le K.O. était bel et bien la seule chose qui pouvait l’empêcher de se relever, quelle que soit la force des coups qu’elle allait devoir encaisser avant d’y arriver. « Je peux savoir ce que tu gagnes dans tout ça exactement ? » Elle maintenait sa garde tout en le questionnant. Elle se demandait sincèrement ce qu’il avait à gagner dans l’histoire. |
| | | | (#)Jeu 18 Aoû 2022 - 22:27 | |
| « Justement, je propose que tu la fermes maintenant pour passer aux choses sérieuses. » Mais rien ne se passe comme prévu pour celle qui croit pourtant être assez rapide et habile pour affronter un homme à peine plus grand qu’elle et aussi frêle qu’un chimpanzé. Bien rapidement, elle devient l’arroseuse arrosée et goutte la saveur de son propre poison devant un Archie hilare qui ne manque pas l’occasion de lui faire la morale. « Abruti. » Elle ne semble pas avoir appris sa leçon ; pas encore. L’insulte lui arrache un énième rictus satisfait. Il ne pensait pas s’amuser autant en sortant tôt de son lit ce matin. L’adrénaline enflamme le sang dans ses veines et il n’arrive pas à calmer son corps qui sautille machinalement sur le tapis du ring. Il a l’impression d’avoir à nouveau seize ans. Tsunami de testostérone dans lequel son cerveau se noie. « C’est quoi l’étape suivante la drama queen ? Me dire combien de personnes tu élimines jour après jour à la simple force de tes poings ? » Il lui fait signe de se redresser. Elle arrive à enchainer plus de deux mots alors elle a eu le temps de retrouver son souffle. Il n’a pas terminé de lui prouver qu’il est meilleur qu’elle et que, par le fait même, il est le meilleur dans ce gym, dans ce quartier, dans cette ville aussi. Ses ambitions et sa confiance s’étalent à des centaines de kilomètres à la ronde. De la lune, on peut les voir former une rayonnante couronne sur le haut de son crâne. « Non. Je n’avais pas fait de duel comme ça depuis au moins trois ans. » Oui, Barbie, tu as perdu contre un mec un peu rouillé. Vlan, dans les dents.
Elle se redresse, l’apprentie, et Archie ne manque pas de sourire devant son initiative. Elle a une grande-gueule mais elle a le mérite d’être persévérante. Il est bien placé pour savoir que les battants seront un jour les vainqueurs. Il n’a jamais abandonné, lui, et s’est rapidement hissé sur le podium en poussant en bas ceux qui avaient oublié de préserver leur garde en recevant les jets de fleurs. « Il va m’en falloir plus que ça pour me mettre K.O. » Il n’a pas une seconde rabaissé ses poings. Ces derniers forment une barrière autour de son visage et il regarde la jeune boxeuse d’un œil vif et prêt. « Tu n’as pas la technique, mais je suis forcé d’admettre que tu as la bonne attitude. » Il répond, tout premier compliment à l’égard de celle qu’il l’a étiqueté d’ennemi dès l’instant où il est entré dans sa bulle. Pourtant, il pourrait lui en offrir plus qu’elle ne puisse imaginer.
Et, cette fois, il ne pense ni à sa fortune, ni à son statut, mais seulement à son talent qui, à la toute fin, il ne pourra jamais garder pour lui seul quand ses genoux commenceront à le faire souffrir à forcer de passer des journées entière derrière une tasse de café et un ordinateur portable. « Je peux savoir ce que tu gagnes dans tout ça exactement ? » Il lui envoie son poing. Il fait exprès de ralentir le coup pour lui laisser le temps de le bloquer. Il reprend sa position à la défensive, toujours sautillant comme le kangourou qui défend son territoire. Il lui balance son droit à nouveau, puis son gauche à la vitesse d’une fusée. Il percute son biceps et la force à se décaler. « Encore quatre coups et je t’aurai placée exactement là où je veux que tu te trouves. » Coincée au coin du ring, incapable de s’extirper du piège qui se referme sur elle. Archie ne fait cependant rien, se contente de reculer un peu. « Je n’ai rien à gagner mais mon égo se porte à merveille. » Il prétend, pour répondre à sa question. Il ne lui laisse pas le temps de bouillir avant d’ajouter : « Tu me fais penser à moi… Quand j’avais douze ans. » Il sourit à pleines dents, moqueur. « Mon coach avait la réputation d’être le plus sévère. Je le détestais. Mais il m’a fait remporter toutes les médailles. » Il laisse planer le silence un peu et, avant qu’elle ne lui fasse savoir qu’elle se moque de son histoire, il l’intercepte : « Tu as déjà eu un coach ? »
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| | | | (#)Mer 14 Sep 2022 - 20:12 | |
| « Non. Je n’avais pas fait de duel comme ça depuis au moins trois ans. » S’il voulait la blesser dans son ego, c’était réussi. Mais Theo donn ait néanmoins le change pour ne rien laisser paraître. Elle ravala sa fierté et se redressa avant de lui signifier qu’elle n’avait pas fini d’en découvre et qu’elle ne se laisserait pas mettre au tapis si facilement. « Tu n’as pas la technique, mais je suis forcé d’admettre que tu as la bonne attitude. » Un sourire mauvais vint étirer ses lèvres : « C’est trop d’honneur. Arrête les compliments, je vais finir par rougir. » Elle crachait encore ses poumons mais cela ne l’empêchait en rien de continuer à faire la maligne comme depuis le début de leur conversation. A la différence près cette fois-ci qu’elle ne sous-estimait plus du tout son adversaire et qu’elle restait sur ses gardes, prête à encaisser un nouveau coup. En temps normal, elle aurait déjà été prête à balancer à nouveau ses poings en direction de son visage, mais elle n’était pas suffisamment stupide et de mauvaise foi au point de ne pas reconnaitre son niveau. Pour l’instant la priorité était maintenant de lâcher un peu l’attaque et d’assurer sa défense. Et c’est ce qu’elle parvint à faire en amortissant plusieurs de ses coups, plutôt contente de ne pas les avoir réceptionnés une nouvelle fois en plein dans l’estomac vu la puissance et la rapidité qui les accompagnaient. Elle aurait presque eu le temps de se sentir à nouveau en confiance Theo, si son adversaire n’avait pas ajouté : « Encore quatre coups et je t’aurai placée exactement là où je veux que tu te trouves. » Son regard s’égara l’espace d’une fraction de seconde à côté d’elle pour juger de l’endroit où elle se trouvait. Il ne bluffait pas et ses coups n’avaient clairement pas été envoyés au hasard. « J’admire la précision. » Force était de le reconnaitre. « Mais je me méfierais des retournements de situation soudain si j’étais toi. » Non. Non clairement pas. Il n’avait rien à craindre ; elle n’était pas à son niveau. En revanche elle n’était pas fair play et elle hésitait encore à utiliser des coups qui n’avaient rien à faire dans un match de boxe pour le mettre à terre. Histoire qu’il puisse avoir un aperçu du panel d’arts martiaux qu’elle maîtrisait. Theo n’était pas mauvaise perdante ; elle acceptait de perdre des combats (à contre cœur et en pestant, certes). En revanche elle avait beaucoup de mal à supporter la suffisance qu’elle pouvait lire sur le visage de cet homme. Quelle ironie quand on la connaissait et qu’on savait que la même expression étirait les propres traits de son visage à chaque coup fourré qu’elle faisait. « Je n’ai rien à gagner mais mon égo se porte à merveille. » Alors que le sien était en revanche en train de très sérieusement morfler. Et elle n’aimait pas ça du tout. Mais que pouvait-elle y faire ? « Tu me fais penser à moi… Quand j’avais douze ans. » Il était certain que son poing serait déjà parti dans sa figure si elle n’avait pas été certaine qu’il l’aurait intercepté avant qu’il n’ait le temps d’atteindre sa cible. Elle le détestait. Elle détestait cette situation. Elle détestait cette putain de journée. « Mon coach avait la réputation d’être le plus sévère. Je le détestais. Mais il m’a fait remporter toutes les médailles. » Ses sourcils se froncèrent. Pourquoi est-ce qu’il lui racontait sa vie exactement ? Il avait besoin d’une BFF à l’oreille attentive ? Il y avait des psy pour ça. Est-ce qu’elle devait lui amener un mouchoir pour parfaire cet intermède sentimental ou ça allait aller ? « Tu as déjà eu un coach ? » « Quoi ? » L’incompréhension qui se lisait sur son visage était réelle. Elle était trop concentrée à maintenir sa défense pour comprendre tout de suite ce qu’il était en train de suggérer. Et quand elle le comprit enfin, un rire sec s’échappa de ses lèvres. Il pensait qu’elle avait besoin d’un coach ? « On m’a appris à boxer et après je me suis débrouillée toute seule comme une grande. J’ai pas besoin d’un putain de coach à détester. Je préfère détester mes adversaires et laisse-moi te dire que tu remplis vraiment très bien ce rôle jusqu’à présent. » Il lui manquait juste les compétences pour pouvoir répliquer et effacer son foutu sourire satisfait. Un détail. |
| | | | (#)Jeu 6 Oct 2022 - 3:59 | |
| « C’est trop d’honneur. Arrête les compliments, je vais finir par rougir. » Il avait été comme elle. L’ironie et le sarcasme avaient été ses seules armes jusqu’à ce que ses poings se mettent à gagner des prix. Devant lui se dresse sa jeunesse et, pour cette raison, il peut deviner que Theodora est plus jeune que lui d’au moins un demi-siècle, sinon plus. Ce ne sont pas seulement ses traits lissés et son estomac plat qui lui ont mis la puce à l’oreille.
Mais ce n’est pas parce que son adversaire est plus jeune qu’il l’épargnera. Elle n’est tout de même pas une enfant qu’il faut entretenir et traiter aux petits oignons pour lui éviter un traumatisme. Si elle se prend un coup, elle s’en remettra. Et, des coups, elle pourrait s’en bouffer une bonne dizaine tandis qu’ils lancent un second duel qui se termine encore avec une leçon à apprendre. Un sourire ravi étire les lèvres du garçon quand l’autre constate sa position dangereuse sur le ring. Oui, il a fait exprès de la déplacer là où elle ne pourrait plus se sortir du piège, mais il ne prolonge pas le combat, se reculant plutôt, quand elle reprend la parole. « J’admire la précision. » Vient-elle d’admettre qu’elle est impressionnée ? « Mais je me méfierais des retournements de situation soudain si j’étais toi. » Il ne peut s’empêcher de rire, déjà loin d’elle ; impossible qu’elle le mette K.O., impossible qu’elle le surprenne maintenant qu’il connait toutes les issues possibles de ce match. Elle est talentueuse, certes, mais pas assez. C’est ainsi. « L’arrogance peut t’apporter du positif, mais pas dans ta situation actuelle. » Il s’y connait bien en ce sujet, d’ailleurs. Né arrogant, il a grandi arrogant et il crèvera en étant tout aussi arrogant. Si le cancer pousse dans ses os, il sera assez arrogant pour dire qu’il ne lui fait pas peur et qu’il le vaincra comme il a vaincu tous ses adversaires dans sa vie, et quand il expirera son dernier souffle, il dira que le cancer a triché, qu’il n’a pas été fairplay.
Puis la jeune femme pose une question assez intéressante qui a le mérite de faire réfléchir Archie un peu plus longtemps que d’habitude. Il n’a effectivement rien à gagner en passant du temps avec une intermédiaire mais il trouvera le moyen de gagner autrement aujourd’hui. En racontant la vérité, il voit l’agacement pulluler dans le visage de Theodora mais ça ne l’empêche pas de continuer à radoter. Raconter sa vie, il aime bien le faire, surtout si ça lui permet de vanter certains de ses succès passés. « Quoi ? » Elle semble déjà s’objecter quand il lui demande si elle a déjà été coachée. L’idée ne lui plaît visiblement pas mais il a réagi exactement de la même façon quand un homme dans la trentaine est venu le voir après l’avoir vu écraser ses adversaires comme des ridicules mouches. Archie se pensait trop bien pour un coach, croyait qu’il n’avait besoin de personne pour progresser dans le sport mais il s’était trompé ; l’une des rares fois où il a accepté l’échec. Quelques mois plus tard, son coach privé lui rendait visite à domicile.
Elle rigole à gorge déployée et ça amuse Archie qui baisse enfin sa garde, laissant ses gants traîner de part et d’autre de ses hanches. D’un œil malicieux, il la regarde comme un adulte regarde un gamin immature, puis il hausse les épaules, détaché : « Si tu le dis. Tu es déjà la meilleure, tu n’as besoin de personne. Pas même d’un gars qui ne demanderait rien en échange parce qu’il n’a pas besoin de ton argent. Pas même d’un gars qui pourrait te mettre K.O. en à peine trois secondes, s’il y mettait un peu plus de cœur. Et surtout pas d’un gars qui pourrait te faire remporter quelques médailles parce qu’il sait comment ça marche. » Avec ses dents, il détache le velcro de son gant droit, prêt à se dévêtir de son matériel afin de s’en aller (il s’agit seulement d’une technique pour qu’elle lui demande d’attendre en levant la main de manière dramatique, exactement comme dans les films). « On se reverra certainement, de toute façon. D’ici là, j’espère que tu arriveras à me décocher un coup pour préserver ton honneur de grande fille qui n’a besoin de personne. »
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| | | | (#)Dim 30 Oct 2022 - 19:50 | |
| « L’arrogance peut t’apporter du positif, mais pas dans ta situation actuelle. » Un rire mauvais lui échappa alors qu’elle s’approchait de lui, les bras le long du corps. Elle avait abandonné l’idée de gagner ce combat, à quoi bon. Mais elle n’avait pas dit son dernier mot au sujet de leur joute verbale. « Et on en parle de ton arrogance à toi ? » Il transpirait l’arrogance et la suffisance. Ironiquement, Theo n’aurait certainement pas valu mieux que lui si les rôles avaient été inversés, mais pour l’heure ce comportement lui donnait juste envie de lui refaire la mâchoire. Alors elle avait écouté son soliloque en levant les yeux au ciel, à défaut de pouvoir lui décocher un coup digne de ce nom. Blablabla, oui il pouvait la mettre à terre, on avait compris. Pourquoi était-il si fier de ça et pour quelles raisons avait-il besoin de vanter ses propres mérites face à une adversaire -aussi douloureux cela soit-il de le reconnaitre- qui n’avait pas son expérience, et donc logiquement pas son niveau ? « Ca te permet de mieux dormir la nuit de donner ce genre de discours dis-moi ? » Parce qu’elle ne pouvait clairement pas simplement être dans l’écoute active, encore moins avec un tel caractère face à elle. Elle était obligée de rester dans la provocation. Elle était obligée de continuer à se montrer de mauvaise foi et butée. Parce qu’elle avait beau crier sur tous les toits qu’elle se moquait de l’avis des autres, l’entendre fanfaronner sur sa maîtrise de ce sport si cher à son cœur, et sur le fait qu’elle ne faisait définitivement pas le poids la mettait hors d’elle. Elle voulait lui faire ravaler ses mots. Elle voulait le mettre à terre à son tour, le voir se tordre de douleur suite à un coup bien placé qu’il n’aurait pas vu venir. Et finalement, quelle meilleure façon de parvenir à cela qu’en acceptant de prendre des conseils de la part de sa future victime ? L’arroseur arrosé, tout ça…Et la blonde devait reconnaître que l’idée de gagner quelques médailles n’était clairement pas tombée dans l’oreille d’un sourd. « On se reverra certainement, de toute façon. D’ici là, j’espère que tu arriveras à me décocher un coup pour préserver ton honneur de grande fille qui n’a besoin de personne. » Si elle avait été certaine qu’il n’aurait pas pu l’arrêter, elle aurait fini par le lui décocher ce fameux coup hors combat et non fairplay mais ô combien salvateur pour son esprit de compétition et son mauvais caractère. Elle l’observa enlever ses gants avec détachement. Un silence s’ensuivit avant qu’elle ne soupire exagérément et lâche avec mépris : « Et hypothétiquement parlant, je peux savoir comment tu t’y prendrais exactement en tant que coach ? » Son visage était fermé, ses traits tirés, preuve qu’elle était toujours parfaitement contrariée par leur échange. Mais c’était tout de même un pas dans sa direction qu’elle venait de faire en lui posant cette question. Un sourire et un ton calme pour accompagner, c’était définitivement trop lui demander. Le simple fait qu’elle reste là à l’interpeller était la preuve de la seule bonne volonté à laquelle elle daignait se résoudre. Elle n’irait pas plus loin que ça. « Eclaire-moi sur un point…je me demande…est-ce que t’es bien conscient que t’es un parfait connard ? » C’était toujours un plaisir pour elle de dire tout haut le fond de ses pensées. Elle le voyait déjà ce sourire suffisant qui allait à nouveau passer sur le visage de son adversaire, mais elle s’en foutait. Il songeait à la coacher ? A l’aider à décrocher des médailles ? Très bien. Alors autant qu’il soit bien conscient du caractère qu’il avait en face de lui et du fait qu’elle refuserait toujours de peser ses mots face à lui, coach ou pas coach. Si elle le trouvait con, elle le lui ferait savoir. Fin de l’histoire. C’était son truc à elle : se montrer absolument insupportable et imbuvable avec les gens de son entourage pour les tester et voir s’ils allaient partir. Un jeu dangereux qui faisait qu’elle comptait sur les doigts d’une main les personnes vraiment proches d’elle. Mais était-ce vraiment si dangereux quand elle avait face à elle quelqu’un d’aussi insupportable et imbuvable ? |
| | | | (#)Ven 13 Jan 2023 - 19:41 | |
| « Et on en parle de ton arrogance à toi ? » Ce serait arrogant de sa part d’ignorer sa question et de…
Oh, tiens, il y a un néon qui clignote au plafond. De quoi parlions-nous, déjà ?
« Ca te permet de mieux dormir la nuit de donner ce genre de discours dis-moi ? » Elle devrait bien le savoir puisque tous les deux ont plus de points en commun qu’elle ne voudrait l’admettre. « Je n’ai pas demandé ton avis au sujet de ma méthode. » Archie répond d’un air détaché en détournant les yeux, occupé à défaire ses gants maintenant qu’il a lancé sa proposition à la fois parfaite et insensée, alors que le regard de la blonde se fronce parce qu’elle réagit à ses provocation, ou, alors, parce qu’elle réfléchit à son offre. La deuxième option semble plus réaliste pour un Archie qui accumule plus de victoires que de défaites. Au fond de lui, il sait qu’il a titillé l’intérêt de la jeune combattante. Elle veut performer, elle veut prouver au monde qu’elle est la meilleure, tout comme le jeune homme qui a été conditionné à écraser ses adversaire afin de rendre fier son père. « Et hypothétiquement parlant, je peux savoir comment tu t’y prendrais exactement en tant que coach ? » Elle l’interrompt dans son élan et, dos à elle, il laisse son sourire ravi étirer ses lèvres. Quand il se retourne pour la regarder, son visage se détend et il la fixe en laissant planer un silence. Il n’avait pas exactement pensé à cette question. Après tout, il n’avait pas l’intention de devenir coach de sport avant les dernières cinq minutes. Cette envie le surprend, d’ailleurs, puisqu’il ne s’agirait pas d’une activité égocentrique. Il offrirait son savoir comme une mère partage à son enfant son héritage. Il donnerait ses trucs et astuces pour frapper là où l’adversaire s’en mordra la langue. Elle pourrait le vaincre à son tour. « J’en sais rien. » Qu’il admet enfin en haussant les épaules. « J’ai déjà été coaché, je sais comment ça fonctionne, j’ai côtoyé bien d’autres élèves, ça a fait partie de ma vie. » Ça lui viendrait naturellement, pas vrai ? Comme tout le reste, parce qu’il est né doué et il le restera jusqu’à ce que Dieu vienne le chercher. « Tu n’aurais qu’à me faire confiance. Tu peux certainement y arriver avec un peu de volonté. » Il sourit à nouveau, fait craquer ses jointures maintenant qu’il a libéré ses mains de ses gants, puis il fait quelques pas en direction de l’accueil afin d’emprunter un stylo. « Eclaire-moi sur un point…je me demande…est-ce que t’es bien conscient que t’es un parfait connard ? » Ça lui en faudra plus pour se sentir vexé. Bien sûr qu’Archie en a conscience. Être un connard lui a permis de ne jamais se faire marcher sur les pieds. Personne ne lui bloque le passage, personne ne lui fait compétition. « Yep. » Il dit pour seule réponse avant d’approcher de Théo afin de lui agripper sa main gantée. Il la soulève, essuie la fine couche de sueur sur son avant-bras avec le sien puis y inscrit les huit chiffres qui composent son numéro de téléphone personnel. « Tu te débrouilles pas mal non plus dans ce domaine-là. » Il conclut en la défiant du regard avant de tourner les talons pour une ultime fois, direction le vestiaire des hommes dans lesquels elle ne pourra pas le suivre.
Sortie dramatique, tu vois.
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| | | | | | | | Somebody always wins ; that’s how fights work [Theo&Archie] |
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