| | | (#)Sam 5 Fév 2022 - 16:24 | |
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ϟ -D- epuis que tu avais revu Rudy, tes nuits étaient courtes, interrompues par des réveils brutaux qui marquaient tes cernes. Une certaine angoisse te pesait constamment sur la poitrine, tel un poids lourd qui opprimait ton thorax, alors qu’inlassablement ton cerveau répétait les mêmes scènes sous tes yeux. Tu te levais la nuit, persuadé d’être encore dans ta chambre d’hôpital, et tes repères étaient aussi brisés que ton confort de vie. T’étais dans un malaise permanent. Tu avais essayé de rester sobre. Mais sans surprise, tu avais rapidement craqué. Ce soir, tu as oublié tes bonnes résolutions. T’avais besoin d’évacuer cette tension, d’arrêter de penser. Et quoi de mieux que tes addictions pour te sentir mieux. T’en avais besoin, pour te sentir bien. Au moins aujourd’hui. Ça fait un an que tu en as besoin pour te sentir bien. Alors te sevrer dans ce genre de circonstance n’était qu’une idylle que tu ne réaliseras probablement jamais.
Tu avais ouvert un tiroir, dans lequel se trouvait un flacon de morphine entamé. Tu prends une pilule que tu avales sans hésitation. Tu ne sais pas pourquoi tu avais gardé cette boîte. Peut être parce que tu pensais avoir besoin d’une roue de secours en cas d’urgence, au cas où. Par sécurité, comme si tes addictions te protégeaient. Une heure après, tu fouilles le placard, que tu avais vidé de tout alcool il y a quelques jours. Et tu regrettais amèrement. Alors tu prends une seconde pilule, pour calmer ta frustration. Tu enfiles ta veste, dévales les escaliers de ton petit immeuble et enfourches ton vélo. T’as aucune idée d’où aller. Mais t’as juste besoin de te vider la tête et aérer ton esprit affolé. Tu n’es pas tout à fait conscient des chemins que tu penses emprunter par hasard. Tu ralentis quand tu passes dans une rue commerçant pour totalement t’arrêter devant un bar. Tu restes immobile quelques secondes puis finis par descendre de ton vélo dans un soupire. Tu l’attaches et entres dans la bâtiment au début hésitant. Et rapidement, la boisson te met à l’aise.
Depuis une demi heure, tes paupières étaient lourdes. Tu maintenais la discussion parfois lunaire que tu pouvais avoir lorsque tu avais enchainé les verres. Tu ne sais même plus de quoi tu parlais et alignes les anecdotes qui n’ont pas réellement de liens entre elles. T’es un moulin à paroles et ça avait tendance à amuser les autres. T’avais une gueule sympathique, la maladresse du mec bourré et un contact facile, alors tu trouvais facilement une personne intéressée par tes histoires, bien souvent aussi bourrée que toi. Puis tu décides de te lever pour rejoindre les toilettes. T’aurais peut être pas du mêler morphine et téquila ce soir. Visiblement non miscibles, les deux substances te font tituber. Tu ricanes, seul, instant de lucidité sur le ridicule de la situation. T’étais pitoyable à voir et tu avais la présence d’esprit pour le comprendre. Tu avais encore une fois tiré sur la corde, un verre en appelant un autre. C’était autant devenu une habitude qu’un besoin. Tu pousses la porte des sanitaires, et ne songes même pas à vérifier si la pièce était vide. T’as un noeud à l’estomac. Tu te sens mal, les nausées assaillant tes tripes par vagues intempestives. Ta main se pose sur ton abdomen, l’autre contre le mur pour conserver ton équilibre. Les nausées te font t’arrêter en chemin, tu prend un longue inspiration, redressant la tête comme pour te recentrer sur toi même. Tu gères. Tu dégobilles dans le lavabo le plus proche. Tu gères peut être pas tant que ça. Tes mains moites glissent sur la céramique, et tu manques de perdre l’équilibre.
Ton corps est lourd. Trop lourd pour tes jambes. Tu anticipes le malaise ou une autre maladresse et t’assois sur le carrelage froid difficilement, sans aucune délicatesse. Tes pupilles sont contractées, signe que les effets de l’opiacé s’étaient accru au fil de la soirée. La fatigue te ronge, et tu ne te rends pas compte que ta respiration s’était légèrement ralentie. T’as juste envie de dormir, là, au milieu des toilettes, dans l’inconfort le plus total. Te laisser aller encore une fois. C’était la première fois que la morphine te faisait sombrer à ce point. Et tu ne t’en rendais absolument pas compte. Tu voulais juste fermer les yeux, et laisser ton corps se reposer.
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| | | | (#)Dim 6 Fév 2022 - 11:37 | |
| Aujourd’hui, il fête le second anniversaire de son overdose. Chears, trinquons à la mort qu’il a vu de près et à tous les reproches qu’il a essuyé suite à ce misérable incident. OxyContin de merde, voilà ce qu’il n’a cessé de se répéter pendant les nombreux jours d’hospitalisation. Tout est de la faute de ce produit bien trop puissant, pas de la sienne, pas des ordonnances qu’il falsifie, pas de quoi que ce soit pouvant lui coûter sa réputation - comme si cela n’avait pas déjà été le cas au moment de l’overdose. La star montante s’écrase en plein vol, c’est ce qu’auraient au moins pu titre les journaux plutôt que de s’évertuer à préciser que Rhett était quelqu’un de connu il n’y a pas si longtemps, mais si on vous le jure, regard il a gagné deux, trois coupes là. Il n’a rien lu de tout cela, n’a pas voulu en entendre parler non plus. Ruben l’avait appelé pour l’insulter (avec d’autres mots, parce que Ruben est une bien trop bonne personne pour s’abaisser à des insultes, cela va de soi) et depuis il n’a plus répondu au moindre appel téléphonique. En somme, il ne sait pas si cela représente ses pires jours de sa vie ou si son accident lui ayant coûté sa carrière l’emporte encore là-dessus. Peu importe, c’est une excuse comme une autre pour ruminer dans son coin et enchaîner les cocktails sans alcool à des prix mirobolants, parce qu’il a au moins appris que médicaments et alcool ne feraient jamais bon ménage.
Pour autant, alcool ou pas, c’est toujours le genre de programme qui impose un détour obligatoire par les toilettes, ne serait-ce que pour se passer un peu d’eau sur le visage pour continuer de faire bonne impression devant ses amis - lesquels ne connaissent pas la véritable raison de cette proposition soudaine de sortir tous ensemble. Rhett sait qu’il ne doit pas rester seul avec ses pensées certains jours de l’année, et celui-ci en fait partie. Ce qu’il n’avait pas su anticiper, cependant, c’est l’arrivée soudaine d’un autre homme à ses côtés alors qu’il ouvre la porte avec fracas et semble largement tituber. “Hey mate, ça va ?” Il questionne aussitôt en observant l’allure désorganisée de l’inconnu, ses sourcils froncés à cause du souci qu’il se fait pour lui. Pour autant, il n’a même pas besoin d’avoir de réponse de sa part pour se rendre compte que non, ça ne va pas du tout et que non, rien ne va. Il titube, s’accroche à tout ce qui se trouve à sa portée, vomit dans le lavabo, ne semble même pas capable d’articuler le moindre mot. Le premier réflexe du brun se résume à faire un pas en arrière ; le second veut qu’il s’approche aussitôt de lui alors que l’inconnu se laisse tomber fébrilement contre le mur des toilettes.
Il abandonne aussitôt ses maigres occupations pour se retrouver à son niveau et, face à ses paupières plus lourdes que jamais, il lutte pour tenter de le garder éveillé. “Hey, quel que soit ton nom, reste avec moi.” L’australien fait claquer ses doigts sous ses yeux, il tape plus ou moins doucement ses joues l’instant d’après. S’il pense d’abord à un simple abus au niveau de la carte des boissons - il ne serait ni le premier ni le dernier -, il revient pourtant rapidement sur son idée lorsqu’il prend l’initiative d’observer ses pupilles: minuscules. Le sportif étouffe un juron. Ce n’est pas simplement dû à l’alcool, raison pour laquelle il s’affère rapidement à sortir le téléphone de sa poche pour contacter le numéro des secours. “Mate, reste avec moi. Tu sais ce que t’as pris ? C’est important, reste avec moi, réfléchis.” Il annonce des ordres rapides, voulant glaner le maximum d’informations qui pourraient à leur tour aider les secours, sa vie étant désormais comptée. |
| | | | (#)Ven 11 Fév 2022 - 7:20 | |
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ϟ -T- u clignes des yeux difficilement, comme si soulever tes paupières te demandait bien trop d’effort. La flemmardise se joint à ça, te faisant soupirer. Ce serait peut être plus simple de te laisser aller. C’était essoufflant de lutter, d’autant plus que tu avais le souffle court, l’air manquant. La facilité elle t’attire et tu as envie de profiter du sommeil qui te semble indispensable et t’aspire le restant de ton énergie. Tu oses croire qu’il s’agirait d’une sieste réparatrice, qui évacuera les toxines qui empoisonnent lentement ton hémoglobine. L’une de celles qui font que le lendemain, on se réveille avec un mal de crâne qui nous assaille sans vergogne mais dont les nausées et les pertes d’équilibres sont effacées. C’était si naïf de penser qu’il ne s’agissait que d’un coup de fatigue temporaire, dont seul le temps pourrait te soigner.
« Hey, quel que soit ton nom, reste avec moi. » Tu fronces doucement les sourcils de ton air hagard. Qu’est ce qu’il te veut ce type? Il est flou. Il pourrait au moins faire l’effort de ne pas bouger si vite dans ton champs de vision que tu puisses détailler son visage. Il se met à claquer des doigts sous tes yeux, comme on capte l’attention d’un chien. Mais ça a plutôt l’air de fonctionner. Tu ne sens pas les claques qu’il te met. Ou peut être un peu, comme un picotement qui irrite ta joue, qui la rougit légèrement malgré ton sang qui n’était aussi oxygéné qu’habituellement. « Quoi? » Tu marmonnes alors qu’il te répète de rester avec lui. Où est ce qu’il voulait que tu ailles? T’étais pas en position d’aller courir un marathon. Oh. C’était au sens figuré. Il t’arrachait simplement aux bras de Morphée comme il pouvait. Ou à ceux du coma, tu n’as pas trop conscience de cette deuxième option. « Ouais ouais… » Tu souffles. Tu vas pour te passer la main sur le visage et renonces finalement en chemin, laissant retomber ton bras sur ton abdomen. Tu te fais sursauter toi même dans ce mouvement semi contrôlé. « Tu sais ce que t’as pris ? C’est important, reste avec moi, réfléchis. » Réfléchis. Oui tu le sais. C’était quotidien cette prise, alors le nom de ta boîte d’actiskenan était gravé dans ta mémoire. « Je sais pas… » Tu ne sais pas si c’est réellement une bonne idée de confesser ce genre de choses à un inconnu. Ce n’était pas non plus un aspect de ta vie dont tu étais fier. Et pourtant tu as cet envie enfantine de ne pas garder ce secret pour toi. Comme si tu avais le scoop de l’année qui te brûlait les lèvres. « J’vends pas de codéine. » Si c’est ce que tu crois. Mais la fin de ta phrase ressemble plus à des marmonnements qu’à des mots intelligibles. Tu révèles tout de même à demi mot à l’homme accroupi à tes côtés ton addiction. Tu luttes comme il ne cesse de te demander pour rester conscient. Et ça te fait bien chier. Tu ne sais pas pourquoi tu lui obéis. Parce qu’il a l’air sympa, même s’il a un visage flou, sans doute. Tu remarques ensuite qu’il a un téléphone. « Qu’est ce que tu fais? » Tu crois que ta phrase ressemblait plus ou moins à ça. C’était difficile à dire. Tu ne comprends pas pourquoi il reste avec toi tout en étant au téléphone. Il ne peut passer son coup de file en privé et sortir de la pièce? Le bar était peut être trop bruyant. Tu crois entendre le mot médecin. T’en es pas tout à fait sur. Mais tu commences à te demander sérieusement s’il n’est pas en train d’appeler les secours. Mais tu allais bien non? T’étais juste fatigué et torché. Et défoncé, peut être un peu. Et t’avais froid. Un peu trop. Le carrelage te paraissait gelé, et ton corps ne se réchauffait plus si bien. Et tu commences à sérieusement à lâcher la réalité, qui glisse entre tes doigts, devient intangible.
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| | | | (#)Sam 12 Fév 2022 - 21:32 | |
| Les mots de Rhett sont dures mais érigés sur des bases véritablement pures. Il ne souhaite que son bien, à l’inconnu, c’est évident. Alors il fait au mieux pour le garder éveillé, tout comme il tente autant que possible d’obtenir les informations basiques à son sujet, le tout dans le seul but de faciliter le travail des autorités compétentes, sous peu.
« Quoi? » « Ouais ouais… »
Ses réponses sont faibles, éparses et franchement inutiles, mais au moins il a le mérite d’essayer de parler et de faire autant d’efforts pour rester conscient. C’est tout ce que cherche Rhett, et si cela en vient à recevoir un récit imaginaire de la part de l’inconnu alors il est prêt à l’accepter et à s’imaginer à son tour une patience qui ne le caractérise pourtant pas. A son tour assis sur le sol des toilettes du bar, il n’est sans doute plus à ça près. De bien trop nombreux souvenirs lui reviennent en tête, ceux d’une soirée dont il se souvient l’année mais aussi et surtout la date précise: vingt-huit avril deux mille treize, date de leur défaite contre le RC Toulon en demie finale de la coupe d’Europe. Défaite toujours pas digérée, même après autant d’années. Une immense fête s’en est suivie, fête se voulant simplement être synonyme de gueule de bois, d’amis, de filles, d’abus en tout genre. Ils avaient terminé leurs matchs, de toute façon. La saison s’arrêtait là pour eux, si proches de la victoire d’une coupe dont ils connaissent la forme, pour déjà l’avoir tenue et embrassée. La défaite était amère, chaque verre l’était tout autant, et rapidement les choses ont dégénérées. Il n’y avait pas que de l’alcool, il n’y avait pas que des membres de l’équipe. Des filles ont été droguées, des plaintes se sont fait connaître. Rhett se souvient d’une jeune femme à l’air particulièrement hagard, il pensait simplement qu’elle avait abusé des cocktails. Aujourd’hui, il sait que ce n’est pas le cas et que son verre avait été rempli par une main mal intentionnée, affaire rapidement étouffée par les autorités compétentes. Quelques billets ont été donnés, quelques accords de confidentialité sont passés de main en main. Et pourtant, Rhett n’oubliera jamais la sensation de culpabilité ressentie dès le lendemain matin, quand toutes les informations sont arrivées à lui par une seule et unique vague, immense. Ce n’est pas parce qu’il n’était pas concerné au premier plan qu’il ne garde pas un souvenir horrifié de cet épisode de sa vie, lequel il n’a jamais partagé à personne. Si personne n’en parle pas, cela n’existe pas. Dans le milieu du sport, c’est un véritable motto. « Je sais pas… » - “Réfléchis.” L’australien revient au moment présent et urge l’homme de faire fonctionner ses neurones, autant parce qu’il a réellement besoin de cette information que parce que cela lui permet de rester éveillé et alerte.
« J’vends pas de codéine. » L’ancien sportif souffle, comprenant que l’inconnu n’a aucune raison d’avoir confiance en lui et que justement, ses faits et gestes sont guidés par la drogue et non par une quelconque force raisonnable. Rhett marmonne des insultes avant d’enfin composer le nouveau des urgences, s’en voulant déjà de ne pas l’avoir fait avant. « Qu’est ce que tu fais? » Ce n’est qu’une suite incompréhensible de syllabes, Rhett n’y comprend plus rien. Et s’il tente de continuer de lui parler et de capter son attention, c’est bien plus à la personne au bout du téléphone qu’il donne désormais sa propre attention, tentant de lui donner autant de détails que nécessaire alors qu’il sent la situation lui échapper de plus en plus et l’inconnu, lui, s’étendre sur le sol de la pièce à chaque nouvelle seconde écoutée. “Hey, j’ai besoin d’aide ici !” qu’il hurle alors, tentant de se faire entendre malgré la puissance de la musique. Les secours ne seront pas présents avant de longues minutes et l’homme ne peut décemment pas rester là, sur le sol froid de l’espace peu recommandé pour survivre à un bad trip.
Les secondes semblent être des heures, l’homme est amené dans une arrière salle qui permet de l’évacuer sans avoir à le faire passer sous l'œil curieux de tous les clients du bar. “Vous ne pouvez pas monter.” Le pompier l’informe. Comme s’il en avait quelque chose à chier, Rhett, de ce qu’il peut faire ou non. “Je suis son frère.” qu’il lui ment donc les yeux dans les yeux, sans sourciller. Il serait incapable de donner son prénom ou son nom, mais peu importe tant que le mensonge persiste jusqu’à leur arrivée à l’hôpital et qu’il peut s’assurer d’être tenu au courant de l’avancée de son état de santé. De toute façon, il ne connaîtrait pas la moindre information médicale sur sa propre famille non plus, alors le mensonge ne paraît pas si énorme. Seuls les vampires peuvent décemment connaître le groupe sanguin de leurs frères et sœurs, non ? “Il a parlé de codéine mais je sais pas si c’est ce qu’il a pris.” Parce que Rhett est un pro de l’oxycodone, mais tout le reste il le laisse bien volontiers à son médecin de frère. |
| | | | (#)Dim 1 Mai 2022 - 9:46 | |
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ϟ -T- u ne comprends pas réellement ce qu’il t’arrive. Ta tête est lourde, t’entends vaguement des bruits de fond, sans réellement savoir à qui tu t’adresses, et qui se trouve autour de toi. Tu sens simplement la réalité t’échapper, et c’est peut être ce que tu cherchais ce soir. Que tout ça t’échappe, que cette réalité qui t’avait si brutalement secoué ces derniers jours s’efface un peu. T’avais besoin que ton esprit se repose. Juste pour te sentir bien, quelques minutes. Et t’as cru un instant que tu allais y arriver, à l’apaiser, quelques instants. Tu ne t’es pas senti glisser vers quelque chose de plus dangereux. Tu n’as pas compris que tu perdais conscience et que ton souffle devenait irrégulier. Ton corps te lâchait, tristement dans les toilettes d’un bar. C’était une fin plutôt minable pour ton existence qui n’a pas non plus été brillante.
Tu n’entends pas les pompiers arriver, tu ne sens pas ton corps soulevé dans un brancard jusqu’au camion, encore moins les propos de Rhett s’improvisant un lien de fraternité. C’est après deux injections de naloxone qu’on arrive à te stabiliser et ta fréquence respiratoire se normalise enfin. Avec la description des symptômes qu’a pu faire le châtain ainsi que les quelques mots que tu avais prononcé avant de perdre conscience, la décision sur l’administration de l’injection fut rapide. Tu mets sans doute un peu plus de temps à reprendre totalement conscience, c’est en descendant du camion que tu crois entendre des bribes de conversation et voir un homme t’accompagner. Ton esprit encore embrumé n’arrivait pas à intégrer toutes les informations. Une fois entré dans l’hôpital, tu ne le verras plus. Les minutes s’écoulent et tu reviens totalement à toi. Tu fixes les murs blancs de l’hôpital, l’incompréhension marquant ton visage encore plus pale. Un médecin ne tarde pas à entrer dans ta chambre, t’explique avoir fait des prises de sang et te questionne sur ta prise de morphiniques, tout en énonçant plusieurs fois le fait que tu aies sans doute fait une overdose et que ton frère t’avait retrouvé à temps. Tu restes un moment silencieux, déconcerté et déboussolé. T’as du mal à réaliser et à intégrer cet amas d’informations qui te submerge. C’était beaucoup. C’était trop. Alors ton esprit s’attarde sur un détail qui pourtant n’était peut être pas le plus important dans son discours. Sur ton pseudo frère. L’homme qui t’avait sauvé et qui avait emprunté une identité qui n’existait pas. « Je veux voir mon frère. » Peu importe qui il était. Quant aux restes des questions, tu ne réponds que vaguement, tu n’as pas réellement confiance en l’homme face à toi. Tu as plus l’impression qu’il est là pour te passer un interrogatoire que pour t’aider, alors tu te fermes petit à petit.
Tu entends un bruit sourd frappant le bois de la porte de la chambre, puis elle s’ouvre en douceur, laissant un homme avec un certaine carrure apparaître tendis qu’une infirmière finissait son discours. « Il est encore un peu fatigué mais il va bien. Je vous laisse discuter tous les deux. Si jamais vous avez besoin, n’hésitez pas à utiliser la sonnette près du lit, mais dans tous les cas je ne suis pas très loin. » Elle t’adresse un large sourire en guise de salutations et referme ensuite la porte derrière ce fameux frère. « A tout à l’heure. » Tu n’oses pas répondre, te contentant toi aussi, d’un sourire en sa direction mais plus faiblard. Tu ne sais pas pourquoi tu as demandé à le voir. Tu te retrouves face à un parfait inconnu, qui t’a vu dans un état pitoyable. Alors tu as aucune idée de ce que tu devais lui dire, ni par où commencer. « Merci d’avoir appelé les secours et… pour tout ça. » C’est maladroit, tu cherches tes mots, t’es mal à l’aise et c’est évident. C’était étrange comme situation, alors que tu avais encore bien du mal à prendre pleinement conscience de l’état critique dans lequel tu te trouvais il y a encore quelques minutes. « Je suis désolé pour tout ça aussi, du coup. » Que tu reprends, toujours aussi hésitant. Tu ne sais même pas si tu devais le tutoyer ou le vouvoyer. C’était une rencontre dans des circonstances plus qu’inhabituelles, et tu n’étais déjà pas très à l’aise avec les gens, en règle général. Alors après une overdose, encore moins.
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| | | | (#)Jeu 5 Mai 2022 - 16:46 | |
| Michael Scofield a gardé secret son lien de fraternité avec Lincoln le temps qu’il l’a pu alors que Rhett, lui, s’invente un frère à la première soirée venue, lui qui pourtant peine déjà à jongler avec l’existence de Ruben et Ethel. C’est à n’y rien comprendre mais lorsque le médecin l’informe que son frère le demande dans sa chambre d’hôpital, il n’hésite pas un seul instant avant de s’y rendre, sincèrement inquiet, au point d’en oublier sans mal sa propre fatigue. Il toque à la porte pour s’assurer que sa présence est attendue mais ne tarde pas à s’y faufiler dès qu’il en a le confirmation, son regard clair et cerné se déposant sur le lit face à lui. « Il est encore un peu fatigué mais il va bien. Je vous laisse discuter tous les deux. Si jamais vous avez besoin, n’hésitez pas à utiliser la sonnette près du lit, mais dans tous les cas je ne suis pas très loin. » Rhett hoche la tête et enregistre les informations, répondant au large sourire de l’infirmière par un autre, plus retenu. « A tout à l’heure. » Le patient du jour sourit lui aussi, ce qui doit être au moins une preuve qu’il va bien ou, à défaut, pas si mal que ça. Les médecins ne le diront jamais en de tels termes, mais Rhett est assuré d’une chose: il a eu beaucoup de chances de ne pas y être resté, ce soir là.
Maintenant, face à lui, il ne sait plus quoi dire ni quoi faire, si bien qu’il se contente dans un premier lieu de se racler la gorge. Après tout, son travail se finissait au moment où il a été transporté en ambulance, ce qui remonte pourtant à de nombreuses heures plus tôt. « Merci d’avoir appelé les secours et… pour tout ça. » - “N’importe qui en aurait fait de même.” Jusqu’à un certain point. Telle est la nuance qu’ils connaissent tous deux, sans pour autant vouloir la statuer. N’importe qui aurait voulu l’aider, mais beaucoup auraient eu tôt fait de retrouver la chaleur rassurante des draps de leur propre lit suite à ça. « Je suis désolé pour tout ça aussi, du coup. » Rhett est animé d’une timidité qui ne le caractérise pourtant pas généralement, alors il joue de son pied avec une des roues du lit, tel un gamin amusé d’un rien. “C’est pas le plus important. T’excuser, je veux dire. Je me doute bien que t’avais rien anticipé de tout ça.” Ces mots, ce sont sûrement ceux qu’il aurait payé foutrement cher pour les entendre, le soir de sa propre overdose. Simplement, personne n’a été cette personne pour lui, alors il veut au moins aider autrui, à son niveau et à sa manière. “Je sais que j’aurais dû partir, désolé pour le mensonge d’ailleurs, mais je voulais m’assurer que t’allais effectivement mieux.” Ils ne se ressemblent pas, ni de près ni de loin, et il est bien heureux que l’urgence ait fait que personne n’a pensé à le questionner davantage sur leur présumé lien de parenté. “Je suis pas des stup’ ou quoi que ce soit, tu sais. C’est juste que j’ai rarement eu aussi peur que quand t’as commencé à divaguer, pour être honnête.” Alors il reste, il s’accroche, il prend une place qui ne devrait pas être la sienne, non pour aider Jules à aller mieux mais bien parce qu’il veut s’assurer qu’il n’aura plus rien de davantage négatif sur la conscience, et certainement pas un mort. |
| | | | (#)Dim 8 Mai 2022 - 9:34 | |
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ϟ -T- u n’aurais pas imaginé une scène aussi gênante. Un long silence vous enveloppe, pendant que tu fuis son regard. Tu n’oses pas le soutenir, la honte bien trop présente. Elle t’écrase, et tu peines à choisir tes mots qui sortent finalement maladroitement. « N’importe qui en aurait fait de même. » Oui, sans doute. C’était du bon sens. N’importe qui aurait porté assistance à un homme gisant au sol. Enfin tu espères. Mais peut être pas au point de l’accompagner jusqu’à l’hôpital. Un coup de téléphone aux urgences suffit en général. Alors peut être pas n’importe qui. Pourtant, tu as beau l’observer, tu ne le reconnais pas. C’est peut être une personne que tu avais déjà croisé et dont tu ne reconnaissais pas les traits. Ça t’arrivait souvent, la physionomie marquait rarement ta mémoire, si bien que tu te retrouvais régulièrement dans des situations gênantes où ton interlocuteur t’adressait la parole comme si vous étiez de grands amis et où toi, tu improvises, ne sachant pas raccorder un souvenir au visage face à toi. C’était sans doute aussi pour cette raison que tu ne reconnaissais pas du tout Rhett, qui est pourtant une personnalité publique. « C’est pas le plus important. T’excuser, je veux dire. Je me doute bien que t’avais rien anticipé de tout ça. » Tu l’observes longuement, sans savoir quoi répondre. Tu n’avais en effet rien prémédité. Tu voulais simplement te sentir bien, oublier une réalité qui t’étouffait. Tu ne t’es pas douté un instant que l’alcool exacerbait les effets nocifs des morphiniques. Tu ne t’étais jamais renseigné à ce sujet. Tu ne t’étais jamais méfié. Parce que tout s’était toujours bien passé. Tu en étais arrivé au point où tu relativisais les effets dangereux de la substance. On en faisait peut être trop, à ce sujet. Mais la réalité des choses t’avait bien vite rattrapé aujourd’hui. « Non en effet... » Tu ne pensais pas que ça te serait arrivé à toi. Ce n’était sensé se produire que chez les autres, non? « Je sais que j’aurais dû partir, désolé pour le mensonge d’ailleurs, mais je voulais m’assurer que t’allais effectivement mieux. » Un petit sourire faiblard s’empare de tes lèvres. C’était presque poli, parce qu’étirer tes lippes, c’était difficile, là, maintenant. « Non non, c’est sympa d’avoir eu un frère pendant quelques minutes. » Tu fais remarquer avec une légère pointe d’humour. Parce qu’il s’était presque comporté comme tel, en quelques sortes. Pour ce qui était d’aller mieux, ton corps ne pouvait aller que mieux. Ton esprit lui, n’avait pas encore percuté. Tu ne comprenais pas encore ce qu’il t’était arrivé, ni les conséquences. « Je suis pas des stup’ ou quoi que ce soit, tu sais. C’est juste que j’ai rarement eu aussi peur que quand t’as commencé à divaguer, pour être honnête. » La gêne reprend le dessus. Est ce que tu l’avais dérangé? Tu te mets à culpabiliser un peu plus de la situation. T’as pas franchement envie de générer ce genre de sentiments chez les autres. T’as espéré quelques instants que Rhett se souciait de toi, alors même que vous ne vous connaissiez pas. Mais tu te ravises finalement sur cette pensée. Il a juste flippé. Et lorsqu’on flippe, on fait n’importe quoi, comme un surdosage de morphine, n’est ce pas. « Oh... Pardon. Je ne voulais pas. » Tu évites de nouveau son regard. Tu assumes difficilement tes actes. Peut être parce que tu ne réalises pas encore tout à fait ton overdose. « C’est peut être idiot comme question mais comment tu t’appelles? » Idiot parce que sans doute vous ne vous reverrez plus. Après ce genre d’incident, ce n’est pas franchement le meilleur profil que tu révélais. T’as simplement l’air d’être un mec compliqué et perdu. Et c’est pas franchement le genre de personnes qu’on souhaite nécessairement revoir. Mais tu es curieux. Tu veux savoir quelle genre de personne attend dans la salle d’attente malgré l’heure tardive jusqu’à ce que tu ouvres les yeux. « Il est quelle heure exactement? Je ne veux pas te retenir inutilement non plus. » Que tu t'inquiètes, de peur de le gêner un peu plus avec tes questions ridicules.
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| | | | (#)Mer 11 Mai 2022 - 6:02 | |
| Les mots de Rhett n’ont pas à être réfléchis, et pour cause: il se les répète depuis des années, à défaut que qui que ce soit n’ait trouvé le temps de les partager avec lui. C’est tout ce qu’il aurait voulu entendre, plutôt que de recevoir des bouquets, des reproches et des vœux de bon rétablissement. C’est pas ta faute ; voilà le mensonge qu’il aurait voulu qu’on lui accorde, pour ne serait-ce apaiser sa conscience et son cœur. A défaut de l’avoir reçue, il l’offre à l’inconnu en retour, acte pour lui d’une valeur inestimable alors qu’il ne connaît même pas son prénom. Ironique, pour son frère. « Non en effet... » Il confirme, faiblard. Rhett ne devrait pas lui faire la conversation alors que le peu de forces qu’il garde encore devraient lui servir à reprendre des couleurs et un peu de vie au passage.
Ce que fait l’australien au passage, par contre, c’est de s’excuser. Il n’a jamais aimé les mensonges, bien trop au fait qu’ils reviennent toujours tel un boomerang inopiné et capables de vous ouvrir l’arcade. Et si ce n’est que l’arcade, pourtant, il y a de quoi s’en remettre bien facilement. « Non non, c’est sympa d’avoir eu un frère pendant quelques minutes. » Il répond au sourire du malade par le sien. Il en a déjà un de frère, il en avait deux avant. Pendant un instant, il a lui aussi aimé l’idée de revenir au pluriel. Jackson lui manque et il ne sera jamais Jackson, mais s’il a pu l’aider alors c’est tout ce qui compte. De toute façon, il promet de ne pas s’imposer davantage dans sa vie. L’avoir fait dans cette ambulance était déjà assez osé. Quelques minutes, juste le temps suffisant pour profiter de l’existence d’un frère sans avoir à connaître de disputes avec ce dernier. Quelques secondes, pourtant, c’est tout ce dont a besoin Rhett pour s’excuser de nouveau et faire retomber l’ambiance tels des blancs en neige mal préparés. « Oh... Pardon. Je ne voulais pas. » L’inconnu évite son regard, il repose finalement le sien sur le sol, sans doute bien plus énervé contre lui-même que réellement désolé. Dans ses groupes d’amis, personne ne le laisse jamais gérer l’aspect humain des problèmes ; en voilà la raison. Vouloir bien faire n’est jamais suffisant pour y arriver.
« C’est peut être idiot comme question mais comment tu t’appelles? » La question le fait pourtant rire doucement: ils comprendront tous les deux pourquoi. “Garrett, mais tout le monde m’appelle Rhett. Et toi ?” Ce n’est sans doute là qu’une banalité puisqu’il y a peu de chances pour qu’ils se retrouvent un jour mais l’australien tient sincèrement à connaître le prénom de cet homme, pour Dieu sait quel raison. Donner un prénom à un visage est toujours important à ses yeux, peut-être le lien entretenu, ou non, avec ladite personne. « Il est quelle heure exactement? Je ne veux pas te retenir inutilement non plus. » Un coup d'œil à sa montre lui indique une heure qu’il n’apprécie pas réellement d'apprendre, raison de sa grimace. “Sept heures.” Il déporte son regard sur les rideaux occultant la majeure partie du soleil mais pas sa présence: sept heures du matin. La nuit a été longue à bien des niveaux mais Rhett n’est pas égoïste au point de vouloir s’en plaindre, conscient que l’homme face à lui est véritablement chanceux de pouvoir ouvrir les yeux aujourd’hui. “Je prends l’antenne dans une heure et j’imagine que va y avoir du travail à faire sur mon visage” il avance dans un rire, conscient qu’il est sans doute aussi pâle que cerné mais je peux te laisser mon numéro ?” Et il la connaît déjà, la suite: il va répondre par la positive, prendre son numéro, le noter, l’enregistrer, et surtout ne jamais lui envoyer de message. Par peur de déranger, par peur du jugement. Peu importe. “Je sais ce que ça fait. Et je sais aussi que nos proches ne comprennent pas toujours.” Alors, s’il veut en parler à quelqu’un, il jure être tout désigné pour, même si le premier pas est toujours le plus difficile à franchir. “Mais je m’imposerai pas non plus.” Il conclut pourtant, haussant les épaules. |
| | | | (#)Lun 16 Mai 2022 - 12:28 | |
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ϟ -U- n léger rire détend l’atmosphère. T’as l’impression de respirer un peu plus. C’était une situation assez complexe. « Garrett, mais tout le monde m’appelle Rhett. Et toi ? » Tu acquiesces, et tentes de graver ce nom dans ton esprit, à défaut de pouvoir graver son physique. « Jules. Et tout le monde m’appelle... Jules. » Tu improvises une pointe d’humour pas franchement très drôle. Tu n’avais pas réellement de surnom, si ce n’était le classique Juju. Ton prénom était déjà bien assez court pour ne pas tenter de le raccourcir. Ça dédramatise un peu la situation. Tu en avais bien besoin. Parce que tout allait bien. Non? Ce n’était qu’un petit dérapage plus ou moins controlé. Tu demandes innocemment l’heure qu’il était. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il soit aussi tard, en réalité. T’étais persuadé qu’il était entre trois et quatre heures du matin. « Sept heures. » Tes yeux se font ronds, la surprise animant ton regard qui se déportais sur Rhett. Tu cherches à savoir s’il ne se moque pas de toi. Mais non. Sept heures. Tu restes bouche bée. Et ton boulot. Comment t’allais faire. Qu’est ce que tu allais leur dire, surtout. Que t’avais dérapé dans un bar? Tu cherches déjà une excuse à sortir à tes collègues et patrons. « Oh merde. » Que tu souffles. Tu ne réalises pas non plus que tu n’allais pas sortir aujourd’hui. Tu minimises un peu trop ce qu’il venait de t’arriver, comme si ce n’était qu’une mauvaise grippe, quelque chose qui se réglerait facilement. « Je prends l’antenne dans une heure et j’imagine que va y avoir du travail à faire sur mon visage » L’antenne? Il travaille visiblement dans l’audio visuel. Ça pique de nouveau ta curiosité. C’était un secteur qui t’intéressait particulièrement. Surtout depuis que tu t’étais lancé sur Youtube et sur Twitch. « Tu es journaliste? » Tu tentes un métier qui pourrait correspondre. Tu le vois bien présenter le 20 heures ou quelque chose comme ça. Il avait de la carrure, de la prestance. Alors pourquoi pas. « Mais je peux te laisser mon numéro ? » Tu acquiesces dans un sourire. C’était une attention touchante. Tu ne sais pas si c’était de la politesse ou une réelle envie de garder contact. Mais c’était déjà ça. « Je ne sais pas où est mon téléphone alors... Tu peux le noter sur un papier. » Tu n’avais aucun idée d’où étaient tes effets personnels. Ils avaient du être rangés quelque part. « Je sais ce que ça fait. Et je sais aussi que nos proches ne comprennent pas toujours. » Tu le regardes un instant curieusement. Tu ne sais pas comment interpréter cette information. Est ce qu’il essayait de te dire qu’il comprenait parce qu’il l’avait vécu? Ou parce qu’il connaissait quelqu’un qui avait vécu ça? « Comment ça, tu...? » Tu ne finis pas ta phrase pleine de sous entendus, l’air interrogateur. Tu n’assumes pas non plus les faits. Poser des mots dessus, c’était pas forcément très agréable. Alors le long silence était plus propice. « Mais je m’imposerai pas non plus. » Tu lui souris à nouveau. « Oh non non, pas de soucis. » Tu réponds précipitamment. Rhett ne te gêne pas. Bien au contraire. Tu préférais largement sa présence à celle des médecins. Et tu préfèrerais encore rentrer chez toi. Tu n’étais pas vraiment à l’aise ici. T’as cette culpabilité qui s’immisce petit à petit, comme si tu avais trahi le monde entier.
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| | | | (#)Jeu 19 Mai 2022 - 8:59 | |
| Rhett respire sans nul doute un peu mieux maintenant, alors qu’il estime qu’il a accompli son devoir. Beaucoup diraient qu’il l’avait déjà rempli au moment d’appeler une ambulance, mais il a ressenti le besoin d’en faire un peu plus, à défaut de ne jamais lever le petit doigts pour ceux qu’il aime en temps normal. « Jules. Et tout le monde m’appelle... Jules. » Il sourit face à ces paroles faisant écho aux siennes avec une pointe d’humour. Après la nuit qu’il vient de passer, il lui en faut peu pour être amusé, bien que cela ne soit question que d’un simple instant. “Enchanté, Jules.” Il rétorque poliment, tenant à garder les apparences un minimum correctes, à défaut qu’elles puissent être intactes. Son sourire meurt rapidement, dès qu’il lui annonce l’heure et qu’il ne peut qu’en déduire tout le temps qu’il a passé inconscient - tout ce temps que Rhett a passé à s’inquiéter, aussi, mais pour une fois il ne cherche même pas à rappeler son mérite. Ici, il n’en a aucun. « Oh merde. » Et en effet, il n’y a sûrement rien de plus à dire dans toute cette histoire.
« Tu es journaliste? » “Ouais, on peut dire ça. Je commente le sport.”
Il se contente de répondre, ne voulant pas faire de lui le sujet de la conversation, pour une fois. Il ne peut pas prétendre être journaliste et la lueur d’étonnement tend souvent à s’éteindre dès qu’il précise qu’il s’occupe de tout ce qui touche au sport, alors autant crever l’abcès rapidement. Il est là parce qu’il ne peut plus jouer, pas parce qu’il aime particulièrement son métier. Alors, il désamorce en tentant de penser à autre chose et, surtout, à la suite. « Je ne sais pas où est mon téléphone alors... Tu peux le noter sur un papier. » Le sportif hoche la tête, son explication lui semblant couler de source. D’un pas lent, ses jambes maladroites car encore endormies, il s’avance près d’un post-it posté près de lui. “Je brille pas par mon écriture, je te préviens.” Un peu plus près de lui désormais, il lui jette un regard allant de pair avec un sourire un peu plus assuré que ceux avant lui.
« Comment ça, tu...? » “Rien, c’est pas important.”
Il devait savoir qu’il est là pour écouter s’il en a besoin, tout comme il est sûrement encore trop tôt pour réellement aborder le sujet - et sûrement qu’ils ne l’aborderont jamais, puisque ce genre d’événement ne lie pas les personnes ensuite. Tout ce qu’il voulait, c’est lui assurer qu’il n’est pas seul, peu importe ce que ses propres mots pouvaient bien dire de son passé et son histoire. « Oh non non, pas de soucis. » Pourtant, il a l’impression d’avoir fait tout ce qu’il pouvait, tout comme il se dit que sa présence ne serait finalement qu’une ombre supplémentaire et que Jules n’a pas besoin de se sentir constamment observé, et encore moins jugé. Au moins, maintenant, il a son numéro de téléphone et Rhett a presque l’assurance qu’il sait qu’il peut l’appeler et que tout n’est pas qu’une histoire de bienséance et de simple politesse. “Tu as besoin de repos. Permets moi de douter que la nuit ait réellement été salvatrice.” Ce n’est pas parce que l’aube pointe le bout de son nez qu’il a pu avoir une nuit réparatrice, voilà ce que Rhett en dit, sans le moindre jugement et avec un seul simple maigre sourire. “Je garde mon téléphone.” Il répète une fois de plus, d’un ton plus bas, comme si c’était effectivement une confession. “Prends soin de toi.” Et ces mots là, il n’est même pas certain de les avoir eu envers sa propre fratrie. |
| | | | (#)Lun 30 Mai 2022 - 14:02 | |
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ϟ -I- l est poli. Il arrive à trouver une certaine justesse, entre la distance et le réconfort. Il reste assez froid pour que tu ne t’emballes pas, assez chaleureux pour que tu ne te sentes pas tout de suite très mal. Parce que dans cette conversation lunaire, dans cette situation irréaliste, t’étais en plein déni. Tu n’accusais pas le coup, et tu faisais encore comme si ce n’était qu’un petit dérapage controlé. Et lui il savait exactement quoi dire et comment le dire. En tout cas c’est comme ça que tu interprètes de la situation. « Enchanté, Jules. » Tu acquiesces poliment. « Ouais, on peut dire ça. Je commente le sport. » Le sport. Une raison de plus pour que son visage ne te dise rien. Alors qu’en réalité, tu avais déjà entendu son nom, tu avais déjà vu son visage plusieurs fois sur les écrans sans y prêter une grande attention. Et surtout tu n’étais pas physionomiste. De nouveau, tu acquiesces. T’es un peu plus intimidé, t’as l’impression d’être face à un star. Et c’est un peu effrayant quelque part, parce que tu idéalises sa vie en à peine quelques secondes. « Je brille pas par mon écriture, je te préviens. » Tu réponds sagement à son sourire. « Rien, c’est pas important. » T’as l’impression d’avoir dit une connerie. Tu pinces tes lèvres, rageant sur ta curiosité mal placée. Visiblement, ce n’était pas un sujet à aborder. Déjà parce que ça ne te regardait pas. Tu ne le connaissais pas, il ne te connaissait pas. Tu n’avais aucun droit de lui poser une question si personnelle deux minutes après avoir su son prénom. C’était sans doute déplacé. T’étais doué pour culpabiliser et faire des montagnes d'une remarque qui ne signifiait pourtant rien pour ton interlocuteur. T’as rapidement l’impression d’être jugé ou rejeté. Tu te montes parfois la tête tout seul, parce que t’as tellement envie d’être apprécié que tu te mets une pression inutile. « Tu as besoin de repos. Permets moi de douter que la nuit ait réellement été salvatrice. » Elle l’a été dans un sens. Ton corps s’est quelque peu rétabli de l’état de choc dans lequel il se trouvait. Alors ça allait mieux. Maintenant, il ne te restait plus qu’à affronter une réalité angoissante. « Ouais... Encore désolé de t’avoir forcé à la nuit blanche. » Tu répétais les excuses, comme un besoin. « Je garde mon téléphone. » Qu’il répète à son tour. Un nouveau sourire étire tes lippes palotes. Il avait encore une fois les mots justes. « Prends soin de toi. » « Merci. Toi aussi. » Tu n’es pas bien sur que la seconde phrase soit vraiment utile. Mais c’était sorti comme une habitude, sans réfléchir. Tu l’observes partir, fermer la porte, et tes yeux restent figés un instant sur la sortie. Les secondes défilent, à en devenir des minutes, la fatigue épuise ton corps et pourtant tu n’arrives pas à t’endormir. Tes pensées s’enchainent, tu réalises un peu plus l’effroi de la situation. Tu te questionnes sur ce que tu serais devenu sans lui, sur les raisons de ton excès, sur ce qui clochait chez toi. Tu sombres un peu dans la panique, la peur et la solitude. La remise en question est douloureuse.
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