| | | (#)Sam 5 Fév 2022 - 17:39 | |
| Slave
U ne lettre posée sur la table basse, un cadavre de bouteille de bière par terre et un homme affalé dans le canapé. Une scène digne d’un film policier. Mais dans le fond, tu fais juste pitié. Tu attends que le temps passe comme si ça allait changer quelque chose. Cette lettre ne va pas disparaitre parce que tu l’espères. A la place, tu devrais plutôt la relire, analyser ce qu’il se dit, essayer de comprendre si ta génitrice est toujours en vie ou si ce bout de papier n’est un torchon rempli de mensonges. Il faudrait que tu te demandes aussi l’avis à ta tante, après c’est elle qui te l’a donnée. Surtout qu’on parle de sa sœur dans ce papier, ça pourrait l’intéresser de savoir ce qu’il s’y raconte. Tu le feras. Bientôt. Pas aujourd’hui. Il faut que tu digères les nouvelles. La loque que tu es finit par bouger. Tu te lèves pour aller chopper ton téléphone qui se trouve dans ta piaule. Appeler Eddie, voilà ce que tu te dis. Pour une fois que tu acceptes d’avoir besoin d’aide, de te sentir soutenir. Appel en cours, pourvu qu’il réponde sinon tu vas te morfondre. Pas de réponse, du moins pour l’instant. Il verra ton appel et le connaissant il fera le nécessaire pour te joindre à nouveau. Tu vas donc te reposer dans ton canapé, ne sachant pas quoi faire d’autre. Tu fermes alors les yeux, la nouvelle t’a bien trop assommé, tu ne veux plus vraiment affronter la réalité. Dormir, voilà ce que tu vas faire, jusqu’à ce que ton téléphone te réveille si Eddie te rappelle. Tu arrives peu à peu à te détendre, à sombrer dans le monde des rêves mais voilà que tu te retrouves coincer dans un cauchemar. Tu vois ta mère au loin, bloquée par les monstres de la secte. Ils l’empêchent de te rejoindre, tu cries son nom à plusieurs reprises comme si ça allait faire quelque chose. Mais rien, tu ne peux rien faire. Elle est restera coincée là bas. Prisonnière de ton père. Tu te réveilles en sursaut, en sueur. Sieste de merde. Tu passes tes mains sur ton visage, soupirant puis regardes ton téléphone. Toujours pas d’Eddie. Tu essaies donc de le rappeler en espérant que cette fois ci qu’il décroche. Sortir boire un verre, c’est ce que tu comptes lui proposer. Ta flemme de sortir s’est dissipée avec ton cauchemar qui te fait maintenant broyer du noir. Tu te lèves pour te servir de l’eau puis ouvrir la fenêtre. Car d’un coup, tu étouffes, tu te sens à l’étroit. Comme là-bas.
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| | | | (#)Sam 12 Fév 2022 - 12:06 | |
| ☾ slave Wisdom is the flame, Wisdom is the brave warrior. Who will carry us into the sun, I pray that it's swift though. Tears will come that fall like rain, So many times, so many times Quatre jours après Seollal les festivités du nouvel an lunaire se poursuivent, avec un marathon familial auquel Eddie est bien obligé de répondre présent pour faire oublier son absence à Noël. Sa mère lui en a tenu rigueur comme il s’y attendait, s’envoler à Los Angeles sans prévenir personne n’a pas été franchement apprécié par les Yang qui comptaient bien évidemment sur lui pour honorer à leurs côtés les traditionnelles fêtes de fin d’année. Eddie ne pouvait pas en plus rater la Fête du Printemps, célébrée durant quinze jours à compter du premier du mois. Quinze jours durant lesquels le danseur enchainera donc les rassemblements familiaux, tradition oblige, jusqu’à la prochaine pleine lune qui signera sa délivrance. Le mot n’est pas trop fort parce qu’il aura plus côtoyé sa famille pendant ces deux semaines que lors des derniers mois, et que sa patience va encore être mise à rude épreuve entre les remarques désobligeantes de sa mère et la passivité de son père, lui rappelant pourquoi il n’a pas hâte de leur présenter Halston. Quand il voit comment il a été accueilli par la famille de cette dernière il se dit que cette rencontre ne servirait pas à grand-chose en ce moment, ou juste à compliquer encore plus une situation qui n’est déjà pas simple. Eddie n’a de toute façon besoin de l’approbation de personne, le temps où sa mère avait son mot à dire sur ses relations amoureuses est révolu depuis longtemps et il survivra au fait d’être une fois de plus une source de déception pour elle. Le sujet de sa vie sentimentale ne sera d’ailleurs pas évoqué pendant les festivités du nouvel an, Eddie y tient. Sun-Hi risque d’en profiter pour lui soutirer des informations mais il est décidé à préserver sa vie privée encore quelques temps, et Callie a promis de ne pas le trahir, elle qui dispose d’une exclusivité lui ayant déjà permis de rencontrer sa bien-aimée. La confiance revient peu à peu entre le frère et la sœur, Eddie sait que ses manquements ne seront pas oubliés en un claquement de doigts mais il perçoit de légères éclaircies lui donnant envie de croire que 2022 lui permettra au moins de retrouver une relation apaisée avec sa petite sœur.
La nouvelle année marque la transition entre le Buffle et le Tigre, ce dernier se retrouvant mis à l'honneur pour la première fois depuis douze ans selon les cycles du zodiaque chinois. Un animal auquel Eddie s’identifie pour son côté ambitieux et indépendant, et à travers lequel il espère profiter d’une année beaucoup plus sereine que la précédente même si c’est aussi à lui de veiller à ne pas encore faire le plein de mauvaises décisions. S’il devait miser sur une amélioration de sa personne cette année Eddie choisirait d’être moins fier dans ses relations, moins acharné dans son travail et plus raisonnable vis-à-vis de sa santé. Mais il aimerait surtout être un meilleur frère, un meilleur compagnon et un meilleur ami. Trois rôles dans lesquels il n’a pas toujours brillé l’année passée, entre ses mensonges et son manque de disponibilité. Tout ça il s’est juré que c’était terminé et il convient de se demander combien de temps dureront ses bonnes résolutions avant la reprise de ses mauvaises habitudes, qui ne le guettent jamais bien loin. Enfin, tout le monde peut changer n’est-ce pas ? Il en fait donc le pari avec lui-même pour les douze prochains mois. Néanmoins sa bonne volonté ne pèse pas lourd à côté des traditions auxquelles il doit se plier pour gagner le pardon des siens, et ce jour-là Eddie manque plusieurs appels de son vieux camarade Sunan parce qu’il est encore retenu à table et que quitter brusquement cet énième repas de fêtes ferait très mauvais genre. Ce n’est qu’une fois la famille dispersée aux quatre coins de la maison qu’Eddie perçoit le moment idéal pour s’échapper, il découvre alors plusieurs appels manqués sur son téléphone et décide d’aller trouver Sunan directement chez lui au lieu de le rappeler. Son instinct lui dit qu’il n’est pas au studio et sans attendre il enfourche sa moto direction Fortitude Valley en espérant que son ami acceptera de le voir après ce long silence. À son arrivée Eddie toque un coup, puis un deuxième, avant de réaliser en enclenchant la poignée que la porte n’est pas fermée. Il aligne donc quelques pas prudents à l’intérieur de l’appartement où il remarque une fenêtre grande ouverte, et celle-ci entraine aussitôt un puissant courant d’air faisant claquer la porte derrière lui. « Sun ? » Ses yeux examinent les lieux et ne tardent pas à le trouver, lui confirmant qu'il a bien fait de ne pas se rendre au studio où son camarade aurait aussi très bien pu se trouver. « Ah, t’es là. Désolé de pas t’avoir répondu de la journée, j’étais bloqué avec ma famille et.. » La voix du danseur reste en suspens et ses yeux raccrochés aux siens lorsqu’il se rend compte que Sunan a la tête des mauvais jours. Il y a des moments comme ça où il parait plus renfermé qu’à l’accoutumée et où son regard parait aussi plus sombre et lointain, mais il y a comme quelque chose de différent cette fois. « Ça va pas, toi. » il constate d’un air soucieux tout en retirant sa veste pour se mettre à l’aise, car il est d’ors et déjà très clair qu’il ne restera pas juste cinq minutes ici. « Qu’est-ce qui se passe Sun ? Et me dis pas rien, je le vois que t’es pas bien, là. » Ces appels qu’il lui a passés ne doivent pas être sans lien avec cette tête qu'il tire et s’il avait su Eddie aurait peut-être bien faussé compagnie aux Yang plus tôt, finalement.
Dernière édition par Eddie Yang le Lun 16 Mai 2022 - 14:07, édité 3 fois |
| | | | (#)Sam 19 Fév 2022 - 18:58 | |
| Slave
A vec la fenêtre ouverte, tu sens un peu mieux, le sentiment d’avoir un peu plus de liberté. Tu penses alors à ta génitrice qui, elle, n’en a pas, plus mais qui a tout fait pour que tu es aies. Tu ne la remercieras jamais assez pour ça. Alors peut-être que cette lettre pourrait être lue de manière positive, qu’elle pourrait être le début d’un nouveau contact avec ta mère. Sauf que tu as peur que cela soit aussi un moyen pour t’emprisonner encore une fois. Ils ont déjà une adresse. Celle de ta tante. Ca te fait peur, ça aussi. Ils pourraient très bien s’en prendre à elle, à ton oncle parce qu’ils t’ont sauvé quand t’étais gamin, qu’ils pourraient leur faire regretter l’acte qu’ils ont réalisé. Alors peut-être que tu devrais faire profil bas, attendre de voir si un début de harcèlement de la part de la communauté. Plusieurs sons retentissent. Une porte qui s’ouvre et puis qui claque, te faisant sursauter par la même occasion mais il y a surtout le son d’une voix tant appréciée qui résonne dans tes oreilles. Ton sauveur est arrivé, au lieu de te rappeler, il s’est empressé de te rejoindre chez toi. Eddie a donc bien senti que le mal qui te ronge est bien trop douloureux à supporter seul. Le jeune homme considérant que les appels téléphoniques ne sont pas suffisants. Ton ami s’excuse aussitôt de ne pas être arrivé plus tôt. Tu ne lui en veux pas, surtout pas pour ça. Il a d’autres occupations dans la vie et tu ne souhaites pas en devenir sa principale. Après tout, tu gères bien tes problèmes, tout seul, d’habitude. Mais pas aujourd’hui, tu en es incapable. Pas après ce que tu as lu dans cette lettre qui présume que ta mère essaie d’avoir de tes nouvelles, qu’elle est toujours en vie, coincée là bas, en Tasmanie. "T’en fais pas, je me doutais que tu étais occupé pour ne pas répondre. J’aurais pas dû te spammer comme ça." Tu remets la faute sur toi, pensant l’avoir dérangé alors que tu cherches uniquement de l’aide. Vu le nombre d’appels que tu lui as laissé, Eddie sait que tu vas mal, lui mentir ne servirait donc à rien. Sauf que tu te rends compte que tu vas devoir te dévoiler, lui raconter quelques éléments sur ton passé pour qu’il puisse comprendre que cette lettre te fait énormément souffrir. Tu déglutis, et lui proposes de vous s’assoir plutôt que de rester à la fenêtre. "Je confirme, ça va pas fort. J’ai reçu une lettre pas très cool…" que tu lances sans vraiment savoir comment tu vas expliquer la suite. Eddie sait très bien que tu as vécu avec ton oncle et ta tante mais il ne sait pas pour quelles raisons. Tu t’es toujours tu sur la question. Parce que tu ne souhaitais pas qu’on t’en pose et devienne le sujet de toute une conversation. "Tu veux boire un truc ?" demandes-tu tout en dirigeant vers le frigo. Tu ne vas quand même pas te reprendre une bière. Eh bah si. A croire qu’il y a que l’alcool pour oublier toutes les mauvaises pensées.
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| | | | (#)Sam 5 Mar 2022 - 12:27 | |
| ☾ slave Wisdom is the flame, Wisdom is the brave warrior. Who will carry us into the sun, I pray that it's swift though. Tears will come that fall like rain, So many times, so many times Eddie n’a visiblement pas appris de ses erreurs mais il vous dira que c’est pour la bonne cause s’il profite de cette porte laissée ouverte par Sunan pour entrer chez lui, parce qu’il est incapable de mesurer l’urgence de la situation à partir des appels que son ami lui a laissé. Il n’est pas du genre à s’alarmer d’un rien alors il ne s'imagine pas directement que quelque chose de grave peut lui être arrivé, mais c’est peut-être l’autre erreur qu’il commet ici en fin de compte, car ce ne serait pas la première fois qu’Eddie interprèterait mal les signaux de ses proches. Deux mois plus tôt il était déjà passé à côté du danger encouru par sa compagne lorsque celle-ci l’avait contacté après un mauvais pressentiment, il faut donc espérer que Sunan n’est pas lui aussi en mauvaise posture car Eddie a mis bien trop de temps à réagir pour lui être du moindre secours ici. Heureusement son ami semble aller bien quand il le trouve enfin, du moins physiquement Sunan tient sur ses deux jambes et parait dans un bon état général, mais s’il l’a appelé c’est bien pour une raison. Eddie s’excuse tout de même pour son temps de réaction, sa famille l’a retenu à table une partie de la journée car chez les Yang on ne plaisante pas avec les festivités du nouvel an lunaire. « T’en fais pas, je me doutais que tu étais occupé pour ne pas répondre. J’aurais pas dû te spammer comme ça. » Eddie remue lentement la tête car si quelqu’un doit se sentir fautif ici, ce n’est certainement pas son camarade et ami. « Tu me déranges pas Sun, si c’est ce que tu penses. » il lui assure dans un sourire sincère parce qu’il a beau manquer parfois de temps pour le groupe, les amitiés qui composent leur petite bande restent chères à ses yeux et Sunan pourra toujours compter sur lui. « Pour être honnête je préfère être ici avec toi, j’ai eu ma dose des rassemblements familiaux pour toute une vie là. » Il se marre doucement mais hélas le marathon reprendra dès demain, il n’y coupera pas pendant les deux prochaines semaines. Eddie y deviendrait presque allergique mais ce n’est pas comme s’il avait le choix, entre sa culture qu’il ne peut pas renier d’un claquement de doigts et le fait qu’il doive se faire pardonner pour son absence à Noël, il est comme qui dirait coincé.
Plus il observe Sunan et plus il se convainc d’une chose : son ami n'est pas dans un bon jour, il a cette mine soucieuse qui le laisse penser qu’il a peut-être appris une mauvaise nouvelle et c’est ce que Sunan ne tarde justement pas à lui avouer. « Je confirme, ça va pas fort. J’ai reçu une lettre pas très cool… » Voilà qui l’intrigue, à leur époque on envoie de plus en plus rarement des lettres car les e-mails existent alors il se demande si Sunan n’aurait pas des problèmes financiers comme lui, et reçu une lettre de sa banque comme ça a été son cas il n’y a pas très longtemps. C’est le genre de courrier que personne ne souhaite recevoir, mais il n’est pas sûr que Sunan l’aurait appelé autant de fois pour des problèmes d’argent alors qu’il sait très bien que ce n’est pas lui qui risque de pouvoir le dépanner de ce côté-là. « Une lettre ? » il préfère encore demander plutôt que de partir trop loin dans ses suppositions. Ce n’est pas dit qu’il pourra voir la lettre en question mais Sunan la lui résumera peut-être. « Tu veux boire un truc ? » Avec tout ça son pote n’en oublie pas son hospitalité, ça le ferait presque sourire s’il ne pensait pas que Sunan cherche aussi un peu à gagner du temps. « Oui, je vais prendre comme toi. » Puisqu’il le voit sortir une bière Eddie se dit qu’il peut bien s’en autoriser une aussi, malgré sa faible tolérance et le fait qu’il se remette tout juste à conduire. Il sera prudent en repartant, c’est une promesse qu’il se fait à lui-même. « Alors tu disais que cette lettre ne t’apportait pas une très bonne nouvelle. » il résume histoire d'en revenir à ce qui semble être la raison pour laquelle Sunan l’a contacté tout au long de la journée. « Est-ce que tu as besoin de quelque chose, Sun ? » La seule aide qu’il ne va pas pouvoir lui offrir est financière à moins que ce soit d’une urgence absolue, auquel cas il s’arrangera avec Halston à qui il expliquera la situation ainsi que le lien qui l’unie à Sunan, mais ça le gênerait quand même beaucoup de devoir en arriver là avec les récentes tensions dans leur couple. « Je vois bien que ça te travaille, c’est pas trop grave au moins j’espère. » Il n’est pas obligé de lui lire son contenu, Eddie cherche juste à en apprendre un minimum sur cette lettre pour comprendre ce qui tracasse autant Sunan. Ce n’est pas nouveau que ce dernier a des secrets et il a promis de ne plus jamais le brusquer par rapport à ça, alors aujourd’hui encore Eddie tâche de prendre les pincettes qui s’imposent.
Dernière édition par Eddie Yang le Lun 16 Mai 2022 - 14:08, édité 3 fois |
| | | | (#)Sam 19 Mar 2022 - 19:00 | |
| Slave
S oulagé le voir arriver, de passer la porte même si une petite voix te murmurait que tu pouvais très bien gérer ça tout seul. Juste pour ne pas dévoiler ton plus gros secret. Sauf que c’est bien trop intenable pour toi, tu ne peux pas te permettre de tout garder, de tout cacher. Alors Eddie a bien fait d’arriver. "Ouais, je sais bien… Mais tu me connais Eddie, tu sais comment je suis." C'est-à-dire gêné de l’avoir dérangé alors qu’il passait du bon temps avec sa famille. Du moins c’est ce que tu crois. Et pourtant… C’est le contraire, le danseur est bien heureux d’avoir trouvé une raison pour fuir ce repas de famille. Il arrive même à te faire sourire alors que la situation est délicate. Pourtant il te donnerait presque envie avec cet enchainement de réunions de famille. Tu n’as jamais vraiment connu ça, toi. Fêter des anniversaires, fêter Noël… Ca n’existe pas dans tes souvenirs. Tu as vécu d’autres choses à la place, qui laissent des traces. "La fameuse batterie sociale qui est complètement vidée." Lui réponds-tu avec un clin d’œil. Petite taquinerie qui a bien sa place venant d’un mec comme toi qui préfère davantage la solitude aux grosses foules en délire. Tu entends bien la réaction du jeune homme quand tu parles une première fois du bout de papier que tu as reçu mais tu préfères esquiver la question, lui proposant plutôt une boisson. De toute façon, tu te doutes qu’Eddie va te relancer sur le sujet, que tu ne pourras pas l’éviter. Et c’est ainsi qu’une seconde bière sort du frigo quand Eddie te demande la même chose que toi. Décapsuleur en main et le joli son du gaz retentit dans vos oreilles. Une ambiance qui tire vers la gueule de bois mais tu n’es plus à ça prêt. Une gorgée alcoolisée pour faire passer la question de ton jeune ami. Bien sûr que tu as besoin d’un truc, tu as besoin d’aide, tu as besoin qu’on fasse des recherches pour qu’on retrouve ta mère, pour qu’on empêche ton géniteur de lui faire du mal encore et encore. Tu hoches la tête, cherchant tes mots, une boule se formant dans ta gorge. C’est bien la première depuis des années que ça te fait ça. "Comment expliquer ça… J’ai eu des nouvelles de ma mère… On pourrait croire que c’est cool dit comme ça mais non pas vraiment. Parce que c’est pas elle qui a écrit et il devait pas connaitre l’adresse de ma tante… C’est elle qui l’a reçue." C’est encore trop tôt pour lui expliquer qu’il ne s’agit pas d’une seule personne derrière cette lettre mais tout un groupe qui cherche à te ramener vers eux. "C’est hyper compliqué comme histoire, Eddie, je sais pas comment m’y prendre pour t’expliquer." Il va sans doute penser que tu veux parler d’un père qui bat sa femme et dont le gamin a été retiré à sa mère. Peut-être bien qu’il va se dire que la justice n’a jamais rien fait pour la sauver et qu’elle est toujours coincée avec ce foutu mari. Ce qui est vrai en soit, mais elle est aussi coincée avec un gourou et des croyants qui pensent bien différemment.
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| | | | (#)Sam 2 Avr 2022 - 12:10 | |
| ☾ slave Wisdom is the flame, Wisdom is the brave warrior. Who will carry us into the sun, I pray that it's swift though. Tears will come that fall like rain, So many times, so many times « Mais tu me connais Eddie, tu sais comment je suis. » C'est vrai, après dix années d'amitié il pense pouvoir dire qu'il est un de ceux le connaissant le mieux même si Sunan renferme encore de nombreux secrets. Le fait que son pote s'inquiète de l'avoir importuné avec ses appels ne l'étonne pas parce qu'il n'a jamais voulu s'imposer ni faire perdre de temps à qui que ce soit, et parce qu'il accepte sûrement aussi difficilement l'idée d'avoir besoin de quelqu'un. Sunan fait en réalité partie de ces (rares) personnes qui ne le dérangeront jamais et il espère qu'à partir d'aujourd'hui celui-ci ne pourra plus du tout en douter. Sunan n'a pas à s'en vouloir de l'avoir arraché à sa famille, il lui a même plutôt rendu service et ça Eddie n'a aucune raison de le lui cacher. Après tout son camarade sait bien que les rapports avec sa mère, en particulier, ne sont pas au beau fixe depuis que celle-ci désapprouve le moindre choix qu'il peut faire dans sa vie, cette même vie qu'elle aimerait tant pouvoir contrôler. Admettre qu'il subit ces rassemblements familiaux fait peut-être bien de lui un fils, un frère et un cousin indigne mais Eddie s'en moque, sa patience est mise à rude épreuve dans ces moments-là parce qu'il est trop souvent celui autour duquel les questions et les remarques des uns et des autres tournent, les Yang ne pouvant pas s'empêcher de le cuisiner sur ses projets actuels et futurs en espérant toujours le voir renouer avec ces traditions qu'il a envoyé valser il y a bien longtemps. Il a cessé de les tenir à jour sur sa vie au point de leur cacher qu'il est en couple depuis plusieurs mois, car sa mère trouverait encore à redire sur sa compagne comme elle l'avait fait autrefois avec Alexis et il n'a pas envie de voir cette nouvelle relation réprouvée plus qu'elle ne l'est déjà. Qu'ils ne s'étonnent pas qu'Eddie rêve de se trouver n'importe où ailleurs plutôt qu'à leurs côtés quand cette intolérance finit toujours par ressurgir, avec Sunan au moins il peut être lui-même et n'a pas besoin de jouer un rôle. « La fameuse batterie sociale qui est complètement vidée. » Cette image l'amuse, il s'y identifie d'ailleurs plutôt bien. « On peut le voir comme ça, oui. » il lui concède dans un sourire car Eddie est effectivement arrivé au bout de l'énergie qu'il peut consacrer à sa famille en ce moment, il quitte toujours le domicile de ses parents éreinté comme après une intense répétition et c'est bien pour une raison. Le danseur n'est pourtant pas connu pour être introverti, il tolère simplement ces moments entre Yang à petite dose alors il prend beaucoup sur lui quand ils s'enchainent sur plusieurs jours comme à l'occasion de Seollal et il soupire, forcément, en songeant au fait qu'il devra y retourner demain.
Une bière ne pourra pas lui faire de mal non plus après tout ça, c'est ce qu'il se dit en voyant Sunan se rabattre sur l'une d'elles. L'alcool aidera peut-être son pote à s'ouvrir un peu à lui car il y a cette histoire de lettre qu'Eddie tente d'éclaircir, mais sans grand succès jusque là. Cette lettre semble être le déclencheur des appels que Sunan lui a passé et il sent de toute façon que le sujet est sensible, il n'a qu'à poser ses yeux sur lui pour le comprendre car là encore, il le connait assez pour reconnaitre la préoccupation sur ses traits. Depuis des années un vaste mystère subsiste au sujet de Sunan et ce n'est pourtant pas faute d'avoir tenté de le percer, ce dernier n'a pas une carapace évidente à briser et il a toujours pris soin de les tenir à l'écart – ou de les préserver – de tout ce qui pouvait composer sa vie. C'est même assez fou, quand il y pense, de connaitre à la fois aussi bien et aussi peu une personne faisant partie de sa vie depuis dix ans mais avec le temps Eddie a fini par composer avec ces secrets entourant son ami. Sunan est une énigme à lui tout seul qu'il ne désespère pas d'élucider un jour. Sentant justement son camarade sur le point de se confier Eddie délaisse un instant sa bière pour lui offrir sa pleine écoute. «J’ai eu des nouvelles de ma mère… On pourrait croire que c’est cool dit comme ça mais non pas vraiment. Parce que c’est pas elle qui a écrit et il devait pas connaitre l’adresse de ma tante… C’est elle qui l’a reçue. » Ces nouvelles informations qui lui parviennent le perdent un peu, Sunan a mentionné trois protagonistes au total mais l'un d'eux reste non identifié pour une raison qui lui échappe. Il semble être question de l'auteur de la lettre, un homme si l'on en croit le pronom employé. « Attends, attends.. il ? On parle de qui là Sun ? » Il ne peut pas retenir ses questions car tout ça l'intrigue beaucoup trop, est-il par exemple possible que cette lettre provienne du père de Sunan ? Eddie y songe inévitablement mais il est peut-être à côté de la plaque, le schéma familial de son ami demeure de toute façon très confus à ses yeux car là-dessus aussi Sunan est toujours resté très vague. « Et ces nouvelles de ta mère.. » C'est sûrement l'information la plus importante à retenir, Eddie devine juste que le sujet est très délicat et il se retrouve à ne pas trop savoir comment l'appréhender. « Elle va bien ? » Cette question s'impose avant toutes les autres, et aurait même dû être la première à lui poser. Sunan a lui-même dit qu'obtenir de ces nouvelles n'était pas forcément cool car elle n'est pas l'auteure de la fameuse lettre envoyée à sa tante, et rien ne dit jusqu'ici que les nouvelles soient bonnes. « C’est hyper compliqué comme histoire, Eddie, je sais pas comment m’y prendre pour t’expliquer. » Il l'entend bien, et il a du mal à trouver les mots pour rassurer Sunan sur le fait qu'il ne lui doit aucune vérité, surtout s'il ne se sent pas capable d'en dire beaucoup plus aujourd'hui. « T'es pas forcé de le faire tu sais, ça me frustre juste de pas pouvoir te comprendre et donc de pas pouvoir t'aider. » Car il continue de penser que son pote l'a fait venir parce qu'il a besoin de lui, que ce soit de son écoute, de son soutien ou d'une aide autre que celle-ci qu'il espère pouvoir lui apporter. Eddie aimerait tant parvenir à démêler cette histoire sans que Sunan n'ait à mettre de mots dessus, mais c'est impossible parce qu'il n'est pas dans sa tête. « Est-ce que ta mère a des ennuis Sun ? » il finit par demander, cette question rejoignant un peu la précédente même si elle s'avère plus orientée. Il se dit que Sunan n'osera peut-être pas le laisser clairement entendre alors il lui laisse la possibilité de lui confirmer ou non la chose, tout en espérant évidemment entendre qu'il n'en est rien.
Dernière édition par Eddie Yang le Lun 16 Mai 2022 - 14:08, édité 3 fois |
| | | | (#)Sam 30 Avr 2022 - 16:59 | |
| Slave
B ruler cette lettre sans même la lire aurait peut-être été préférable. Cela t'aurait évité de nombreux questionnements et de nombreux appels et Eddie ne serait maintenant pas là, installé dans ton canapé. Tu t'en veux de lui avoir téléphoné, de lui avoir demandé de te rejoindre bien qu'il t'ait répété à plusieurs reprises que ça ne le dérangeait pas. Apparemment, il est même content de venir ici, tu l'as plus ou moins sauvé d'un énième repas de famille. Tu peux te dire au moins que tu as sauvé une personne même si ce n'est pas le sauvetage qui de te désignera héro national. Nan, en vérité, t'as juste aidé un pote à recharger cette batterie sociale, comme tu dis si bien. D'ailleurs, ça le fait sourire le jeune homme quand tu lui balances ce terme. A croire qu'il n'y a vraiment que les gens comme toi qui l'emploient, aka les associals ou presque. Chose qu'Eddie n'est pas, il resiste plus facilement aux bains de foule que toi mais peut-être que là c'était le bain de foule de trop. Sauf que le pauvre, il se retrouve maintenant à jouer au psy du quartier. Il... On parle bien de cet homme qui te sert de géniteur, de cet homme qui a embarqué ta mère dans ce calvaire, qui t'a offert une vie qui rime avec cauchemar. Il... Cet homme qui ne se retrouvera jamais en prison parce qu'il est surement bien trop protégé par les autres. Les autres... Ce groupuscule, qui s'imagine qu'en vivant reculé dans les terres de Tasmanie, qu'en priant dieu h24 guérira le monde dans lequel on vit. Tu as fait quelques recherches sur ce groupuscule, une fois que tu as été réellement en âge ce qui t'était arrivé. Ailleurs, dans le monde, cette secte a plus ou moins disparue, les autorités ont réussis à mettre fin à l'horreur vécue par tous ces enfants coincés là bas. Sauf que ce n'est pas le cas en Tasmanie. Personne ne s'intéresse à ce camp, cette mini ville où le "maire" ose lever la main sur celui ou celle qui tentera d'empêcher ses projets peu glorieux. Alors oui, ta mère est en danger en restant là bas, coincée à ne jamais pouvoir s'enfuir au risque de mourir. D'ailleurs, peut-être qu'ils inventent tout dans cette lettre, peut-être qu'elle est morte depuis bien longemps et qu'on cherche un moyen pour te faire revenir. Tu ne sais pas donc pas si elle va vraiment bien ou pas. Tu soupires, t'en voulant un peu d'embarquer Eddie là dedans mais tu peux pas non plus tout garder pour toi. Il fallait bien que ça sorte un jour. "On parle de mon père, Eddie... Et de ses amis aussi... Ce sont des gens pas très nets mais on ne peut rien faire contre eux, ça nous retomberait forcément dessus... Pour ça aussi que je peux pas trop t'en parler, je voudrais pas non plus qu'il t'arrive un truc." A croire qu'on parle d'un goupe de mafieux mais c'est presque ça quand on y pense. Ce groupe a bien des techniques spéciales pour vous faire taire. "Je ne sais pas Eddie, dans la lettre, ça dit que oui, qu'elle va bien mais c'est suspect. D'habitude, ils n'envoient pas de lettres, ils préférèrent que les habitants coupent tout contact avec l'extérieur." Si cette information ne lui donne pas la puce à l'oreille pour comprendre que vous parlez d'une secte, tu ne sais pas comment tu vas lui expliquer la suite. Tu aimerais qu'il reflechisse de lui même sur ton histoire sans que tu lui donnes trop de détails, par peur que tu l'effraies en lui racontant ton passé jusqu'à ce que ta mère et ta tante te sauvent la vie. "Je comprends Eddie... Mais même si tu cherches à m'aider pour ce qui est en train d'arriver, j'ai bien peur qu'on se retrouve face à plusieurs échecs. On est coincé, la situation est bien trop compliquée..." Cela t'énerve, tu aimerais tant pouvoir faire quelque chose pour cette femme qui a tout donné pour t'offrir une vie meilleure. Hochement de tête en guise de réponse avant de boire une gorgée de bière. "Oui, Eddie... Comment dire ça... Je vais être cash, ça sera plus simple, je pense... Elle est bloquée dans une secte, prisonnière de mon père et de son pote le gourou..." Ca te fait mal de dire ces mots, prenant conscience encore une fois que tu es dans l'impossibilité de la sauver.
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| | | | (#)Jeu 19 Mai 2022 - 14:02 | |
| ☾ slave Wisdom is the flame, Wisdom is the brave warrior. Who will carry us into the sun, I pray that it's swift though. Tears will come that fall like rain, So many times, so many times Cette lettre l’intrigue, il sait qu’il ne pourra pas en lire le contenu mais le simple résumé que lui en fait Sunan suffit à capter son attention. Eddie est tout d’abord curieux d’en savoir plus, et c’est finalement soucieux que le danseur devient en apprenant que son ami a eu des nouvelles de sa mère pas franchement rassurantes. Il comprend que ce ne sont pas les nouvelles en elles-mêmes qui le perturbent mais plutôt l’auteur de la fameuse lettre, que Sunan ne nomme pas mais qui semble de toute évidence être un homme. Et celui-ci ne serait pas censé savoir comment contacter sa tante, ce qui laisse penser qu’il pourrait être le genre de personne indésirable dont on ne souhaite surtout pas le retour dans sa vie. Pourtant ce type doit être le principal lien existant aujourd’hui entre le fils et la mère, c’est l’autre constat que fait Eddie alors qu’il tente de s’y retrouver et ne tarde pas à questionner son ami quant à l’identité de l’homme en question. Parce que Sunan le connait lui visiblement, cette lettre ne parait pas provenir d’un illustre inconnu et c’est ce qu’il lui confirme bien vite. « On parle de mon père, Eddie... Et de ses amis aussi... » Il y avait évidemment songé, au fait que le père de Sunan puisse être la personne désignée mais le fait de savoir ça ne rend pas vraiment cette situation plus simple à appréhender. Demeurent encore beaucoup de zones d’ombres qu’Eddie souhaite à présent éclaircir, mais il a promis à son ami qu’il ne le brusquerait pas et il tiendra parole. « Ce sont des gens pas très nets mais on ne peut rien faire contre eux, ça nous retomberait forcément dessus... Pour ça aussi que je peux pas trop t'en parler, je voudrais pas non plus qu'il t'arrive un truc. » Sunan cherche à le protéger et ça ne lui fait pas rien de l’entendre, sur le moment Eddie est juste grandement surpris par le côté supposément dangereux de cette histoire. Il ne s’attendait pas à ça et ne se figure pas encore à quel point les choses pourraient leur retomber dessus, comme le dit si bien son ami. Que risqueraient-ils à s’en mêler, exactement ? Et dans quoi peut bien tremper le père de Sunan ? « Quand tu dis qu’ils sont pas nets ces types, qu’est-ce que tu sous-entends ? » Eddie commence à tout s’imaginer, entre un vaste trafic de drogue et une véritable mafia, voilà vers quoi vont ses pensées quand on lui parle de types possiblement dangereux auxquels il vaut mieux ne pas se frotter. Ça revient finalement à lui demander s’ils pourraient y laisser un doigt, ou toutes leurs plumes. « Je te demande juste de pas prendre de risques tout seul Sun, en tant qu’ami je me sens forcément concerné là. Tes problèmes sont mes problèmes, tu sais bien comment ça marche entre nous. » Il ne tient pas spécialement à s’attirer des ennuis quand sa vie connait enfin un soupçon d’accalmie mais ils sont aussi bien des camarades de danse que des compagnons de galères, alors si son ami doit s’embarquer dans quelque chose de périlleux il doit savoir qu’il ne sera pas tout seul. Eddie n’a aucune idée de ce qui pourrait l’attendre au tournant s’il s’intéressait à tout ça d’un peu trop près mais c’est un peu tard pour vouloir le préserver, car il est possible qu’il en sache déjà trop.
Et il s'inquiète, bien sûr, pour la mère de Sunan dont il est avant tout question ici. Eddie ne l'a jamais rencontrée cette femme au même titre que n'importe quel autre proche de son ami, parce que ce dernier a toujours été très secret sur les questions familiales et il a toujours respecté le fait qu'une grande partie de sa vie lui soit fermée. Il lui est arrivé de se demander pourquoi les parents de Sunan ne venaient pas le soutenir pendant leurs compétitions mais ce sujet n'a jamais eu sa place au sein de leur groupe, où l'amour de la danse et leur forte amitié priment sur le reste, et notamment sur ces secrets enveloppant Sunan depuis le tout premier jour. Eddie a le sentiment qu'il pourrait en apprendre plus aujourd'hui que durant les dix dernières années mais même si la porte semble doucement s'ouvrir sur les confidences de son ami il ne compte pas pour autant l'enfoncer, et reste même prudent dans ses questions dont il se met à redouter peu à peu les réponses. « Je ne sais pas Eddie, dans la lettre, ça dit que oui, qu'elle va bien mais c'est suspect. D'habitude, ils n'envoient pas de lettres, ils préférèrent que les habitants coupent tout contact avec l'extérieur. » Son regard sonde celui de Sunan comme pour tenter de comprendre à qui, et à quoi il fait précisément référence. L'évocation d'habitants coupés du monde lui inspire inévitablement des gens sous emprise, peut-être même privés de leurs libertés et à partir de là Eddie comprend que ça ne sent pas bon. « Et j’imagine que ce ne sont pas des gens dignes de confiance, hm. Tu as raison de te méfier. » C'est aussi ce qu'il ferait à sa place, il ne croirait pas tout ce que dit cette lettre parce qu'elle n'offre pas à elle seule la moindre preuve que sa mère va bien. Ça le sidère d'ailleurs que Sunan ne puisse pas compter sur autre chose pour tenter de savoir ce qu'elle devient, jamais il n'aurait pu imaginer que son ami avait ainsi évolué sans présence maternelle pendant une bonne partie de sa vie parce qu'il devine que ça ne date pas d'hier, et que la clé de ses nombreux secrets réside dans cette troublante histoire. « Je comprends Eddie... Mais même si tu cherches à m'aider pour ce qui est en train d'arriver, j'ai bien peur qu'on se retrouve face à plusieurs échecs. On est coincé, la situation est bien trop compliquée... » Sunan se montre pessimiste et il peine à trouver les mots pour lui dire que tout n'est pas perdu, alors que des éléments lui manquent forcément et que sans eux Eddie est bien incapable d'évaluer les chances qu'ils auraient de faire bouger les choses. Son ami sait mieux que lui quels sont les obstacles susceptibles de se dresser face à eux, mais ce serait tellement frustrant de ne rien pouvoir faire sous prétexte qu'ils ne sont pas de taille à se mesurer à ce qui ressemble de plus en plus à une sombre organisation. Et les mots ne sont pas trop forts, comme il s'apprête à le découvrir. « Oui, Eddie... Comment dire ça... Je vais être cash, ça sera plus simple, je pense... Elle est bloquée dans une secte, prisonnière de mon père et de son pote le gourou... » Un silence de plusieurs secondes tombe entre les deux amis, le temps pour Eddie d'intégrer cette information qui pèse quand même sensiblement lourd. « Une secte.. » qu’il souffle d'une voix désarçonnée. Il avait commencé à s'en douter au fil de la discussion, mais en avoir la confirmation donne à tout ça une dimension bien plus réelle. « Purée Sun, t’as gardé tout ça pour toi durant tout ce temps ? Je.. » ne trouve pas vraiment mes mots, là. Il pourrait se dire désolé mais franchement, quel réconfort est-ce que ça lui apporterait ? Eddie pose un regard navré sur son ami, tout paraît d'un coup bien plus clair mais cette vérité tout juste dévoilée lui fait aussi réaliser qu'ils ont eu des vies très différentes tous les deux. C'est comme s'il arrivait dix ans trop tard, un sentiment d'impuissance l'envahit mais il refuse de laisser Sunan avancer avec l'idée que ces gens-là s'en tireront, car le monde ne peut pas être aussi mal fichu. « Il doit bien y avoir quelque chose à faire. Tu sais ma meilleure amie est flic, si t’as la certitude que ta mère est en danger ça vaudrait peut-être le coup de lui en parler pour qu’au moins elle se renseigne. » Il suppose que Sunan ne voudra pas entendre parler de la moindre intervention policière mais il se doit de glisser cette possibilité. Eddie n'en parlera pas à Charlie sans l'accord de son ami, il tient juste à lui rappeler que cette option-là existe et que pour lui il n'hésitera pas à l'utiliser. « Cette secte, elle porte un nom ? Tu sais où les trouver, toi, ces types ? » Peut-être bien qu'il cherche à savoir si Sunan a pu faire partie de cette secte lui aussi, il ne se voit juste pas orienter sa question aussi clairement parce qu'il y a des façons d'amener la chose, et la subtilité n'a jamais été son fort.
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| | | | (#)Sam 11 Juin 2022 - 17:26 | |
| Slave
P as nets, les mots sont faibles quand tu y penses, ils sont en réalité complètement tarés. Les violences physiques, psychologiques, tout était moral pour eux. Cela leur permettait un contrôle total sur les autres personnes vivant dans cette communauté. Et comment expliquer cela à Eddie sans trop le choquer. Machinalement, tu viens bouger ta jambe, signe de stress. "Ce sont des gens violents, Eddie. Ils savent comment te manipuler, te faire souffrir tout ça pour rester supérieurs à toi.. Voilà ce qu'ils sont... On ne peut donc pas faire grand chose contre eux. J'suis même pas certain que le gouvernement se bougerait pour changer les choses, t'façon il l'aurait déjà fait sinon." Car non, tu ne te souviens pas d'avoir déjà entendu de se tenir à carreaux parce qu'une patrouille passait par là. Sans doute parce que vous étiez trop excentrés de la ville la plus proche. La forêt, lieu trop parfait pour cacher un tel groupe, une telle aberration du monde. Hochement de tête qui pourrait rassurer Eddie mais ça ne sera surement pas le cas, pas après tout ce que tu dévoiles petit à petit. Tu sais très bien qu'il fera tout pour te protéger, pour te venir en aide même si tu refuses quoi que ce soit. Parce que votre groupe, c'est plus que des amis, c'est une famille. Ton ami ne peut s'empêcher de te le rappeler d'ailleurs et tu ne vas pas le repousser pour ça. "Je sais Eddie, je ferai pas le con... Je te le promets." Mais est ce que tu la tiendras vraiment cette promesse ? Pas sûr. Il s'agit tout de même de ta mère et tu ferais tout pour la ravoir à tes côtés mais surtout pour la sauver de ce monde horrible. "Je te tiendrai au courant de mes choix, faut juste que je réfléchisse, que je fasse des recherches avant de me lancer. Je veux pas faire n'importe quoi." Même si au fond, tu aimerais taper dans le tas d'un coup, tout faire péter et que tu en finisses avec toute cette merde. "Tu as tout compris. Faut pas les croire, ils sont les premiers à inventer des histoires, faire style que tout va bien..." Et ta mère est loin d'aller bien, tu le sens. C'est comme une évidence pour toi. Et tu sens aussi que tu ne pourras rien faire pour que cela change même si Eddie te vient en aide. Tu as peur que cela n'empire les choses. Peut-être qu'au final, tu devrais fermer les yeux sur cette lettre, l'oublier et continuer. Mais ça serait baisser les bras... Et est ce que tu souhaites vraiment abandonner alors que tu as peut-être une lueur d'espoir pour retrouver celle qui t'a mis au monde ? Sans doute pas. Tu comptes alors sur ton ami pour te remettre dans le droit chemin, te remotiver à bloc et sauver cette femme. Mais pour ça, il faut lui donner toutes les infos, lui raconter la véritable histoire et pas seulement des bribes qui ne veulent pas dire grand chose. Alors tu prends une grande inspiration et tu te lances, venant choquer ton ami. Il en perd ses mots, ça s'entend. Tu ne sais même pas lire son regard tellement le jeune homme est dans l'incompréhension. Il ne s'attendait pas à une telle annonce, il faut dire. Tu aimerais juste alors rembobiner tout ce qui vient de se passer, lui dire de tout oublier mais c'est impossible, il va falloir maintenant lui raconter une grosse période de ta vie. "Ouais... Qu'est ce que tu voulais que je dise.. ? On m'aurait regardé comme une bête de foire à une époque..." Parce que ça fascine les gens de savoir que tu as vécu dans une secte, ça les rend curieux et donne le sentiment qu'ils veulent vivre la même chose. Alors que ce n'est pas ce que tu leur souhaites. Eddie te rebooste un peu, la fameuse lueur qui apparaît enfin lorsqu'il prononce le mot flic. Est ce que cette meilleure amie pourra réellement faire quelque chose ? Peut-être. Tu l'espères. Ce qu'il propose se tente mais tu veux être certain qu'elle reste discrète sur ses recherches. Tu as l'impression qu'ils ont des yeux partout et qu'ils pourraient capter que tu cherches à les nuire. Pour cela, il faudrait que tu la rencontres, que tu juges par toi même si elle est apte à se charger de ton dossier. Cela devrait être évident dès maintenant mais comme les autorités n'ont jamais rien fait, tu doutes. "Ouais t'as peut-être raison... Surtout que c'est certain qu'elle est en danger. Elle a commis une faute grave en me sortant de là, tu sais. Alors clairement, depuis elle doit morfler pour ce qu'elle a fait." Puis vient la fameuse demande, le nom de la secte. Mais tu bloques, ta mémoire te joue des tours, tu ne t'en souviens pas. Tu te rappelles de beaucoup de choses mais pas de ça. Tu secoues la tête. "J'sais plus... Ca veut pas revenir, je fais un blocage là dessus comme si je voulais oublier... Mais je peux te dire où elle se trouve, où exactement je sais pas mais j'ai au moins la région... La Tasmanie." Ton lieu de naissance, ton île qui aurait dû être un paradis.
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| | | | (#)Lun 4 Juil 2022 - 12:33 | |
| ☾ slave Wisdom is the flame, Wisdom is the brave warrior. Who will carry us into the sun, I pray that it's swift though. Tears will come that fall like rain, So many times, so many times La tournure que prend cet échange n’est pas pour le rassurer, car les révélations s’enchainent du côté de Sunan dont la nervosité se remarque de plus en plus. Eddie bloque sur ces hommes mentionnés par son camarade, des types pas très nets du propre aveu de ce dernier et qu’il vaut apparemment mieux ne pas avoir contre soi. Manque de bol, le danseur n’avait pas prévu de copiner avec eux et le fait que le père de Sunan en fasse partie ne change strictement rien. « Ce sont des gens violents, Eddie. Ils savent comment te manipuler, te faire souffrir tout ça pour rester supérieurs à toi.. Voilà ce qu'ils sont... On ne peut donc pas faire grand chose contre eux. » Mais qui sont ces gens faisant régner leur loi et surtout, comment remonter jusqu’à eux ? Des adeptes de la violence et de la manipulation agissent en toute impunité plus ou moins loin d’ici et ce n’est qu’aujourd’hui qu’Eddie l’apprend, ce qui doit en dire long sur l’absence de médiatisation autour de ces gens dont les pratiques sont soit méconnues, soit tout simplement couvertes par on-ne-sait-qui. « J'suis même pas certain que le gouvernement se bougerait pour changer les choses, t'façon il l'aurait déjà fait sinon. » Si ces fameuses choses existent depuis longtemps alors oui, de toute évidence ceux qui auraient pu et dû agir se sont abstenus. Ce qui n’augure là encore rien de très bon, c’est à se demander ce que les autorités compétentes attendent pour s’en mêler. Est-ce que cette organisation agit dans l’ombre au point que personne ne sait vraiment quoi leur reprocher ? Eddie espère que tout le monde n’est pas aussi peu informé que lui sur le sujet et que des gens savent quelque chose, quelque part, car Sunan semble avoir été bien seul dans son combat jusqu’à présent. « Quelqu’un va devoir se bouger pourtant, si c’est pas eux alors.. » ce sera nous, son regard le laisse clairement entendre. Le fait que Sunan ne veuille pas trop en dire pour que rien ne lui arrive est parlant, ce n’est apparemment pas sans danger de s’intéresser à des types de ce calibre et Eddie ne peut pas s’empêcher de craindre que son ami prenne un peu trop de risques en fourrant son nez là-dedans. « Je sais Eddie, je ferai pas le con... Je te le promets. » Il pose un regard songeur sur son camarade dont il collecte la promesse avec un poil de réserve. Ce n’est pas qu’il doute de Sunan, c’est plutôt qu’il le croit prêt à tout pour retrouver sa mère ce dont il serait lui-même capable si les rôles étaient inversés, malgré les nombreux différends l’opposant à celle-ci. « Je te tiendrai au courant de mes choix, faut juste que je réfléchisse, que je fasse des recherches avant de me lancer. Je veux pas faire n'importe quoi. » Sa démarche promet tout de même d’être raisonnée et il préfère l’entendre, pour avoir bien saisi que plonger la tête la première dans cette histoire sans vraiment réfléchir serait de la folie pure. « Tu sais où me trouver si tu as besoin de quoi que ce soit, bien sûr. » il l’informe quitte à se répéter un peu, lui qui n’envisage certainement pas de lâcher son camarade maintenant que les pièces du puzzle se rassemblent enfin. Ce lourd secret qui lui est peu à peu dévoilé ne le fera pas fuir, certains seraient sûrement décontenancés par une telle nouvelle mais pas Eddie, du moins pas au point de prendre ses jambes à son cou. Il continue de penser qu’ils sont à présent deux dans cette galère parce qu’il ne veut pas laisser Sunan faire cavalier seul plus longtemps, après tout ils se sont promis il y a dix ans d’être toujours là les uns pour les autres et à ses yeux cette promesse englobe aussi des situations périlleuses comme celle-ci. « Tu as tout compris. Faut pas les croire, ils sont les premiers à inventer des histoires, faire style que tout va bien... » Il n’avait de toute façon aucune confiance en ces types pour le peu qu’il en avait entendu, alors Sunan ne fait que lui confirmer ce qu’il sentait déjà.
Le plus perturbant reste de se dire qu’il a gardé ce secret pendant des années sans qu’aucun membre de leur groupe ne se soit douté de rien. Ce n’est pas le genre de choses que l’on devine mais Eddie s’en veut quand même de n’avoir rien vu, d’avoir même poursuivi sa vie en toute insouciance pendant que Sunan devait vivre avec ça. Il les a toujours tenus à l’écart d’un quotidien dont ils ne connaissaient rien en dehors de la danse, et il comprend enfin pourquoi. « Ouais... Qu'est ce que tu voulais que je dise.. ? On m'aurait regardé comme une bête de foire à une époque... » Le regard de certains membres comme Mike ou Cole aurait peut-être changé, il ne peut pas lui promettre que ça n’aurait pas été le cas mais Eddie veut croire que son propre regard serait resté le même. « Je t’aurais pas regardé comme ça, moi Sun. » C’est forcément facile à dire aujourd’hui, avec la maturité qu’il peut désormais revendiquer, et Sunan reste libre d’en douter. L’étiquette bête de foire le fait grimacer car son vécu ne changera jamais le garçon qu’Eddie a appris à connaitre et à apprécier pendant ces dix ans, même s’il est finalement difficile de pouvoir dire que l’on connait quelqu’un d’aussi secret. « Mais je comprends qu’en parler n’était pas simple pour toi. » Et ça ne l’est toujours pas, il le sent bien. Comment lui en vouloir de n’avoir rien dit, quand il parait évident que Sunan voulait avant tout les préserver ? Eddie voudrait le protéger à son tour sans savoir s’il le pourra vraiment, s’il peut l’aider à sa manière il n’hésitera simplement pas et c’est ce qui l’amène à envisager d’en parler à Charlie, qui reste la mieux placée dans l’entourage du danseur pour intervenir dans cette histoire en admettant que Sunan n’aurait rien contre. « Ouais t'as peut-être raison... Surtout que c'est certain qu'elle est en danger. Elle a commis une faute grave en me sortant de là, tu sais. Alors clairement, depuis elle doit morfler pour ce qu'elle a fait. » Et ça le peine de l’entendre alors qu’il n’ose pas imaginer avec quelle angoisse son camarade peut vivre au quotidien. Ne pas savoir s’il reverra sa mère ni même si celle-ci va bien, dans ces moments-là Eddie regrette même les tensions avec la sienne et ce lien qu’il ne chérit peut-être pas assez. Tout ça a au moins le mérite de le faire cogiter sur lui-même, mais une information dans les paroles de son ami le fait subitement tiquer. « Mais attends.. tu y étais donc, toi aussi ? » Il ne l’avait pas compris comme ça, car jusqu’ici il n’était question que de sa mère retenue par ces types. Les choses prennent un tout autre relief maintenant qu’il sait que Sunan s’est lui aussi retrouvé dans cet enfer, cette secte qui en porte décidément bien le nom. « J'sais plus... Ca veut pas revenir, je fais un blocage là dessus comme si je voulais oublier... Mais je peux te dire où elle se trouve, où exactement je sais pas mais j'ai au moins la région... La Tasmanie. » Un blocage pour le moins légitime à ses yeux, vouloir oublier doit même être un automatisme naturel après une telle expérience car même s’il n’a pas tous les détails et que Sunan a probablement enfoui la plupart d’entre eux, il imagine bien le traumatisme qui en résulte. « Respire, Sun. Tu sais personne peut t’en vouloir d’avoir chassé ces souvenirs. » Il le dit avec toute la bienveillance du monde, pour que son camarade ne se sente surtout pas contraint de replonger dans un passé tourmentant. Chaque information pourrait aider à retrouver ces types et donc sa mère, mais il ne doit pas forcer si rien ne vient. « C’est déjà bien d’avoir une région où concentrer les recherches, je pense. Je peux pas encore te garantir que Charlie s’occupe bien d’affaires de ce genre mais ça me coûtera rien de voir ça avec elle. » Si elle ne peut rien faire pour eux alors il suppose qu’elle le redirigera vers des collègues, Eddie ne compte en tout cas pas laisser passer sa chance. Il ne fait généralement pas appel à sa meilleure amie à titre de policière mais cette fois les circonstances l’encouragent, alors il a une excuse. « On va la retrouver, c’est fini t’es plus seul. » il lui assure dans un sourire et d’une voix convaincue car les vrais amis se soutiennent dans les difficultés, même lorsque celles-ci se dressent devant eux tel un mur infranchissable.
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| | | | (#)Sam 23 Juil 2022 - 19:01 | |
| Slave
C omme une impression de voir le regard d’Eddie s’enflammer lorsque tu fais référence à un gouvernement qui ferme les yeux face à la création de ces sectes. Car tu peux être certain que celle d’où tu viens n’est pas la seule du pays. Peut-être que cela rapporte du fric à ceux qui gèrent le pays et cela expliquerait pourquoi personne ne fait rien. Tu aimes bien le sous entendu de ton ami. Tu sais très bien que ça sera à vous de vous bouger mais tu sais que le risque est énorme si vous faites cela. Et tu ne sais pas si c’est une bonne idée. Après tout, tu ne souhaites pas mettre tes amis en danger. C’est pour cette raison que tu expliques à Eddie que tu préfères réfléchir avant de te jeter dans la gueule du loup. Le danseur foncerait surement tête baissée si tu ne lui disais pas d’attendre. "T’en fais pas lui…" réponds-tu d’ailleurs, "je sais que je peux compter sur toi." Léger sourire qui s’affiche sur ton visage. Tu reconnais bien là Eddie. Sans doute que lui seul ne t’aurait pas juger si tu avais raconté toute ton histoire dès le début. Mais tu n’as jamais osé, de peur qu’on te pointe du doigt, qu’on te mette à l’écart car ils auraient très bien pu penser que tu étais là pour les embrigader. "Je sais, Eddie… Mais c’était mieux comme ça. Au moins j’avais l’impression d’avoir une vie normale…" Et jusqu’à maintenant tu avais réussi. Certains diront peut-être alors que tu as créé des mensonges mais ce n’est pas le cas. Tu as juste gardé enfoui certains passages de ta vie. Sans vraiment t’en rendre compte, tu lâches une bombe. Une bombe qui touche directement Eddie avec sa question qui suit. "Oui… Je suis né là bas… A l’époque, ma mère a rencontré mon père sans savoir qu’il s’intéressait beaucoup à cette secte. Ils se sont mariés et c’est à ce moment là que c’est parti en couille. Je te jure l’amour, ça rend aveugle… Mais bon, je ne lui jette pas la pierre, elle pouvait pas savoir que ça finirait comme ça…" Une histoire que tu contes mais dont tu ne te souviens pas. Tu te rappelles de bien d’autres choses qui suffisent pour dire que ce trou à rats n’est pas un lieu de vacances mais un camp. Sauf que tu ne saurais dire où il se trouve réellement, ta mémoire te fait défaut. Panique à bord, tu aimerais pouvoir te souvenir, permettre à Eddie de t’aider complètement dans la recherche de ta maman. Tu sens la crise qui monte, ton cœur qui s’accélère, ce n’est pas le moment de flancher. Heureusement la voix de ton ami t’apaise, te fait prendre une grande inspiration pour récupérer tes esprits. Hochement de tête, pas de jugement de la part d’Eddie. Ce n’est pas ta faute si tu as fait sorte de tout oublier, tu voulais te permettre de vivre normalement. Plus de cauchemars, plus de passé, juste toi et un futur à construire. Mais voilà que cette lettre chamboule tout. Eddie trouve les mots pour te soulager. Les quelques mots que tu as balancé pourraient très bien aider les flics. Tant mieux. Peut-être que cela fera avancer les choses. Ce que tu ne comprends pas d’ailleurs, c’est pourquoi ton oncle et ta tante n’ont jamais osé le signaler aux autorités. Peut-être par peur, peut-être parce que les autorités de l’ile laissent la secte mener à bien ses projets. Un jour, tu oseras leur demander. "Merci Eddie, vraiment…" Tu ne le remercies pas pour le sauvetage de ta mère, vous êtes encore très loin de ça, tu le remercies pour être dans ta vie, pour être ton ami. Car même si les autres sont là pour toi aussi, il est le seul à te maintenir réellement la tête hors de l’eau. "T’sais même si j’ai oublié, je vais essayer de me rappeler pour donner plus d’infos à ton amie… J’ai espoir qu’on retrouve ma mère et moi seul à le pouvoir de lister tout renseignement important…" Tu lâches un soupir avant de reprendre "Peut-être même que je devrais demander à ma tante, après tout c’est elle qui m’a aidé à sortir de là, avec mon oncle…" Mais est ce qu’elle parlera ? Tu ne sais pas.
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| | | | (#)Mer 17 Aoû 2022 - 16:01 | |
| ☾ slave Wisdom is the flame, Wisdom is the brave warrior. Who will carry us into the sun, I pray that it's swift though. Tears will come that fall like rain, So many times, so many times Les problèmes de ses frères deviennent automatiquement ses problèmes, c'est ainsi que les choses ont toujours fonctionné au sein des Insane Boyz. Si Sunan doit prendre de sérieux risques pour retrouver sa mère Eddie peut déjà affirmer qu'il ne s'y frottera pas seul, car il n'est pas question de laisser son ami s'aventurer sur un terrain potentiellement glissant sans assurer ses arrières. Il n'a en fait pas la moindre idée du danger qui pourrait se dresser devant eux, animé avant tout par l'envie d'aider un frère qui en ferait sûrement tout autant pour lui s'il se retrouvait dans une situation semblable. Eddie n'a eu connaissance de cette histoire qu'il y a quelques minutes mais déjà ses pensées s'enflamment, il ne devrait peut-être pas avancer trop rapidement qu'ils feront eux-mêmes bouger les choses si personne d'autre ne s'en charge mais il ne restera pas les bras croisés tout en sachant que ces gens restent libres d'agir au nez et à la barbe des autorités. Ce n'est pas seulement frustrant, c'est aussi révoltant et le danseur n'a jamais été du genre à observer sans réagir tout ce qui pouvait profondément l'indigner. S'il faut aller dire deux mots à ces types Eddie le fera, ce n'est pas dit qu'il en reviendra en un seul morceau mais de ça, le danseur ne s'en soucie pas encore. Pour l'heure les risques soulignés par son ami ne font que l'effleurer alors qu'il fait savoir à Sunan qu'il peut venir le trouver au besoin, comme si ce n'était pas l'évidence et que son camarade n'avait pas déjà un passe-droit pour le solliciter en toutes circonstances. « T’en fais pas oui… je sais que je peux compter sur toi. » Et même s'il n'a jamais vraiment douté du contraire, Eddie est bien content d'entendre que certaines choses n'ont pas changé. Il n'aimerait pas qu'un jour Sunan et les autres perdent l'automatisme de se reposer sur lui, leurs vies d'adultes ont beau les attirer vers des chemins différents et les rendre moins disponibles les uns pour les autres leur promesse émise il y a dix ans prend encore tout son sens, aujourd'hui. Ils sont une famille, des camarades unis par une même passion et même si l'un d'eux venait à ne plus danser, il garderait malgré tout sa place dans leur groupe. Son regard sur Sunan ne changera pas après cet échange, il veut d'ailleurs croire qu'il n'aurait pas changé à l'époque si son ami s'était délesté bien plus tôt du poids qui le rongeait. Il lui aura fallu plusieurs années pour mettre des mots sur ces secrets qu'ils avaient tous pu sentir et qui ont toujours fait partie de lui, des secrets qui ont intrigué comme inquiété leur petite bande sans que jamais personne n'impose de discussion à ce propos. C'était à Sunan de se sentir prêt et peu importe à quel point ses confidences ont de quoi dérouter ou surprendre, il ne sera jamais la bête curieuse qu'il s'imagine. « Je sais, Eddie… Mais c’était mieux comme ça. Au moins j’avais l’impression d’avoir une vie normale… » Cet aveu lui arrache un faible sourire alors qu'il comprend que Sunan a trouvé un échappatoire dans une vie de dissimulations. Ce devait être le seul moyen pour lui d'avancer malgré tout, et il ne lui en voudra jamais de les avoir tenus à l'écart de cette vérité si difficile à confesser. « Si on t'a aidé à penser à autre chose avec la danse alors j'en suis content. » Il le dit sincèrement, s'il ont pu contribuer à lui changer les idées à travers leurs répétitions effrénées et leurs compétitions alors c'est une bonne chose. Sunan méritait de vivre et de rêver comme les jeunes de leur âge, se dire que l'organisation n'a au moins pas pu lui voler ces moments d'insouciance et cette passion est même une petite victoire qu'Eddie s'autorise à y voir. Ce n'est pas cette maigre consolation qui lui rendra sa mère et il le sait, mais il n'a pas dit son dernier mot.
C'est le choc, après ça. La situation s'avère plus complexe encore qu'il ne l'avait imaginé et le passé de son ami n'en apparait que plus sombre, encore. Sunan n'a pas seulement vu sa mère lui échapper dans cette secte, il s'y trouvait lui-même ce dont Eddie ne s'était jusqu'alors pas douté. Les éléments étaient peut-être bien sous ses yeux pour qu'il fasse le rapprochement tout seul et lui n'a rien voulu voir, rejetant l'idée que l'un de ses frères ait pu grandir dans cet enfer pendant qu'il connaissait de son côté une enfance des plus paisibles. « Oui… Je suis né là bas… A l’époque, ma mère a rencontré mon père sans savoir qu’il s’intéressait beaucoup à cette secte. Ils se sont mariés et c’est à ce moment là que c’est parti en couille. Je te jure l’amour, ça rend aveugle… Mais bon, je ne lui jette pas la pierre, elle pouvait pas savoir que ça finirait comme ça… » Quelle vie, pense-t-il en serrant naturellement les poings sur ses genoux. Ce qu'il comprend c'est que personne n'a rien demandé dans cette histoire, sa mère s'est laissée entrainer sans même s'en rendre compte tandis que Sunan, lui, n'était qu'un enfant dont le consentement n'importait à personne. Lui non plus ne jettera pas la pierre à la mère de son ami, il n'a aucune idée de la pression que cette femme a pu et peut encore subir mais il s'inquiète soudainement pour son jeune cousin, suffisamment influençable pour se laisser un jour lui aussi approcher par l'un de ces gourous. Il n'a aucune idée de la façon dont ces recrutements se font, il s'imagine juste que ces types ne crachent jamais sur de nouveaux fidèles et cette pensée lui retourne le ventre. « Je suis désolé, Sun. » Ces mots sortent finalement alors qu'il les retenait depuis plusieurs minutes. Eddie n'était pas certain qu'ils pourraient lui être d'un quelconque réconfort mais il ne peut qu'être désolé d'apprendre tout ce que son camarade a vécu et gardé pour lui. Ce devait être si lourd à porter, et que dire du manque de cette mère qui doit tout autant lui peser. « Je peux pas imaginer ce que t'as traversé, ça me met juste en rogne d'entendre tout ça. » Il pourrait casser quelque chose tant cette discussion met ses nerfs à vif mais ça ne les aiderait en rien, Eddie gardera donc son calme pour ne pas faire regretter à Sunan de s'être confié à lui. « Merci Eddie, vraiment… » Lui aussi pourrait le remercier pour sa confiance, même si ses aveux le mettent dans une posture possiblement délicate en fonction de ce qu'il voudra investir de sa personne après ça. Pour son frère de cœur Eddie n'a pas vraiment de limites mais il a aussi certaines ressources dont il n'hésitera pas à lui faire profiter, à commencer par son bon contact dans la police en la personne de sa meilleure amie. Les éléments que Sunan parvient à se remémorer sont encore minces mais avec le temps d'autres informations lui reviendront sans doute, cet échange pourrait libérer des souvenirs jusque là enfouis comme un coffre que l'on ouvrirait après plusieurs années. « T’sais même si j’ai oublié, je vais essayer de me rappeler pour donner plus d’infos à ton amie… J’ai espoir qu’on retrouve ma mère et moi seul à le pouvoir de lister tout renseignement important… » Il hoche lentement la tête, entendant bien que son camarade ne compte pas ménager ses efforts mais conscient qu'il devra quand même se préserver dans tout ça. « Te torture pas non plus, ça prendra le temps que ça prendra. Je voudrais pas que tu te fasses du mal à tenter d'aller trop vite. » Le temps presse peut-être pour retrouver sa mère mais Sunan ne devrait pas forcer les choses, à sa place en tout cas il s'aventurerait prudemment sur le sentier de ses souvenirs car on ne sait jamais vraiment ce qui peut ressurgir. « Peut-être même que je devrais demander à ma tante, après tout c’est elle qui m’a aidé à sortir de là, avec mon oncle… » Et c'est aussi à elle que cette lettre était adressée, s'il ne fait pas erreur. « Tu peux toujours essayer de lui parler oui, elle t'aidera peut-être à y voir plus clair. » C'est tout du moins ce qu'il lui souhaite pour qu'il ne soit pas contraint à ressasser le passé tout seul. Sa tante semble savoir des choses, le tout va être maintenant de la pousser à parler. « Écoute, passe au commissariat quand tu seras prêt et demande à voir Charlie Villanelle. Tu lui diras que t'es un bon ami d'Eddie et de Cole, ça devrait passer. » Sa meilleure amie connait bien leur autre camarade alors c'est une sécurité qu'il pense pouvoir lui garantir en plus de son propre nom, qui parlera forcément à la jeune policière. « Je vais devoir te laisser Sun, je m'attends à ce que ma mère m'appelle pour les rejoindre. Tu sais, j'en ai pas encore fini avec les traditions de Seollal. » Et c'est dans un profond soupir qu'Eddie l'en informe, fatigué d'avance de devoir encore jouer le jeu des célébrations pour plusieurs jours. Il ne voudrait aussi pas voler toute son énergie à Sunan, que cette discussion a dû bien assez ébranler pour qu'il mérite à présent de souffler.
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| | | | (#)Ven 30 Sep 2022 - 19:35 | |
| Slave
L e groupe t’a plus qu’aidé, il t’a fait renaitre. T’as toujours eu l’impression de réellement vivre grâce à la danse. La nouvelle bulle d’air qui t’avait toujours manqué. Ce sentiment de liberté aussi. Car même si chez ton oncle et ta tante, tu pouvais te permettre de vivre comme tu le souhaitais, c’était tout de même différent du studio de danse. Il y avait toujours cette impression qu’on allait revenir te chercher ou pire que ceux qui t’avaient sauvé allaient t’y renvoyer. Une idée inconcevable en réalité mais à une époque, tu y pensais. Tu souris à ton ami, le sentant rassurer de voir qu’il a réalisé quelque chose de fort pour toi, même s’il ne s’en rendait pas compte à l’époque. Mais cet instant bonheur n’est que de courte durée à la suite des événements plus ou moins choquants. A cet instant, tu vois bien le visage de ton ami s’attrister, touché par ton histoire. Et tu ne sais plus trop comment réagir, tu finis juste de raconter ce que tu as dire, sans vraiment d’émotion dans ta voix. Quand tu penses qu’un jour, tu devras raconter cela aux autres… Tu espères qu’ils auront cette même réaction qu’Eddie peut avoir. "Tu n’y es pour rien Eddie… T’as pas à t’excuser…" murmures-tu. Tu as beau dire cela, tu sens bien que ton ami sera toujours désolé pour toi. Du moins le temps qu’il accuse la nouvelle. Au final, les émotions se mélangent chez le garçon et ça te fait sourire. Il te ressemble un peu, avec cet élan de colère, et il a bien raison d’être énervé quand on comprend la vie que tu as mené avant d’arriver à Brisbane. Puis reprenant son calme, le jeune danseur te propose de rencontrer cette femme qui pourrait très bien faire avancer les choses dans la mission de sauver ta mère. Alors tu feras tout pour lui donner un maximum d’informations. Toutefois, Eddie te calme là-dessus, ce dernier ne souhaitant pas à ce que tu tortures l’esprit. Il a raison. Tu souffres déjà bien assez comme ça, donc cela ne sert pas à grand-chose que tu détruises davantage ta santé. "Ouais t’as pas tord… Je vais faire à attention à ce que ça me prenne pas trop la tête non plus." Même si c’est déjà trop tard au final. "Et je te dirai ce que ma tante m’a dit, si bien sûr elle décide d’en parler parce qu’elle-même n’a pas peut-être pas très envie…" Et ça serait le pire pour toi. Ne pas avoir les réponses que tu attends. Hochement de tête, compréhensif aux dires d’Eddie. Il a déjà fait beaucoup en venant te rejoindre alors qu’il devait rester auprès de sa famille. Et tu ne souhaites pas non plus le retenir plus longtemps, juste parce que tu as l’impression de l’avoir empêché de vivre des trucs avec ses proches. Même si Eddie a beau dire qu’il n’en pouvait plus d’être là bas. Il ne doit pas rater des moments pareils, des moments qui deviendront de jolis souvenirs. "Pas de soucis, Eddie. Merci beaucoup d’être passé. Ca m’a fait du bien de t’en parler… Depuis le temps…" Il fallait bien que cela explose un jour, Sunan, acceptes le au lieu de donner l’impression d’être dégouté d’en avoir parlé. "Tu le dis juste pas aux gars, hein ? Enfin je dis ça mais je connais la réponse, je te fais confiance…" Tu te lèves du canapé pour raccompagner ton ami jusqu’à la porte. Tu le remercies encore une fois puis refermes derrière lui, laissant le silence engloutir la pièce. Tu te retrouves à nouveau seul dans ton appartement. Tu prends une grande respiration comme si un nouvel affrontement s’annonçait. Une guerre contre tes cauchemars qui jailliront une nouvelle fois ce soir.
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