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 (alexandra) take the world and redefine it

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Message(#)(alexandra) take the world and redefine it EmptyDim 6 Fév 2022 - 7:13

Tu n’es pas certaine si elle a compris quoique ce soit à ton appel, Alex. Tu n’es pas certaine et tu devrais sans doute lui envoyer un message, ou même simplement vérifier si elle ne t’a pas envoyé un message texte avec pleins de points d’interrogations parce qu’elle n’a rien entendu de ce que tu lui as demandé derrière le vacarme que fait ton fils. Le problème, c’est que tu as besoin de tes deux mains pour tenter de consoler Gabriel, besoin de tes deux mains pour tenter de l’installer au sein alors que tu sais pourtant que c’est complètement inutile parce que ça fait déjà une bonne demi-heure que tu essayes mais qu’il le refuse. Tu aurais dû être plus prévoyante, avant que Wyatt ne parte pour la journée. Tu aurais dû t’assurer que tu avais bel et bien encore cette canne de lait en poudre, que tu ne l’avais pas seulement imaginé entre deux siestes bien trop courtes et des heures éveillées qui s’enchaînent sans que tu n'aies la moindre envie de les compter. Tu aurais dû t’assurer que tu ne te retrouverais pas dans cette situation, avec un Gabriel affamé qui cri comme jamais auparavant, incapable de rejoindre Wyatt et ne t’imaginant pas du tout sortir, même pour aller à l’épicerie au coin de la rue, avec le démon accroché à toi. Alors c’est vers Alex que tu t’es tournée dans un moment de désespoir. Alex, qui tu espères, est chez elle et elle a entendu ton cri à l’aide. Alex, qui tu le souhaites vraiment, va bientôt cogner à la porte de l’appartement de Wyatt avec tout ce dont tu as besoin pour enfin satisfaire ton fils qui agit comme s’il n’avait rien mangé depuis des jours alors que tu l’as nourri il y a deux heures à peine. Si tu avais pris le temps de vérifier comme il faut, tu aurais remarqué que tu as fini la dernière canne de lait en poudre pendant la nuit et tu aurais pris le temps de te rendre à l’épicerie pendant le calme entre deux tempêtes. Si tu avais pris le temps, tu ne te sentirais pas à bout de nerfs, à essayer de consoler Gabriel qui s’agite, qui s’impatiente, qui hurle si fort que tu peines à t’entendre penser. Si seulement tu avais pris le temps.

Tu ne pensais jamais que ce serait à Alex que tu penserais d’abord et avant tout pour te prêter mains fortes. Il y a ton frère qui n’habite pas loin qui aurait dû être ton premier appel, mais il est en voyage et donc momentanément indisponible pour être ton sauveur. Il y a ta sœur qui devrait être chez toi, juste à l’autre bout du quartier, mais tu sais qu’elle a des cours à cette heure-ci de la journée donc elle non plus, ne devenait pas une option envisageable. Il y avait Talia, qui répondait toujours présente, mais le fait qu’elle habitait à l’autre bout de la ville n’aidait pas à l’urgence de la situation. Alors c’est le nom de Alex qui avait accroché ton regard. Alex que tu connaissais depuis plusieurs années maintenant, mais avec qui la relation avait toujours été plutôt superficielle. Une fille que tu croisais d’abord à la boxe, avant qu’elle ne tombe enceinte et arrête, et puis revienne quelque peu avant que ce ne soit à ton tour d’arrêter vu ta grossesse. Ce n’est pas une bavarde, Alex, et c’est sans doute ce qui t’a le plus accroché chez elle la première fois. Vous étiez là toutes les deux pour vous défouler, et au fil des séances, c’était devenu instinctif de voir si l’une ou l’autre n’était pas là pour servir de punching-bag. Et puis plus récemment, tu l’avais croisé avec sa poussette-double et ses jumelles qui grandissaient à vue d’œil. Elle n’habitait pas loin de chez Wyatt, et dernièrement, il t’était arrivé de la croiser quand tu sortais prendre une marche avec Gabriel et c’était naturellement que tu t’étais joins à elle. Des promenades jamais très longues, remplies de silence que vous ne cherchiez pas nécessairement à combler, de bouts de conversation qui faisaient du bien à partager. Elle avait quelque chose Alex qui n’était pas facile à décrire, mais qui était aussi déstabilisant que réconfortant, sans que tu ne saches réellement pourquoi, bien incapable de l’expliquer. Tu es sur le point de te rendre à l’évidence qu’elle n’a pas compris ton appel à l’aide, la brune, quand tu entends finalement quelques coups portés contre la porte. Tu continues de tenter de calmer Gabriel – sans succès – alors que tu ouvres la porte et la seule chose que tu vois vraiment, c’est la canne de lait dont tu avais tant de besoin. « Oh mon dieu, merci. » Maladroitement, tu attrapes la canne, sans jamais offrir à Alex de rentrer ou quoique ce soit, t’occupant déjà à préparer le biberon de Gabriel que tu dois sans doute préparer en un temps record dont tu es pressée de finalement faire taire les pleurs qui te percent les oreilles depuis trop longtemps déjà. C’est seulement quand la tétine trouve enfin la bouche de ton fils que tu réalises que Alex est toujours là, au pas de la porte. « Oh mon dieu, excuse-moi. Rentre. » que tu lui proposes, Gabriel désormais concentré sur ce biberon qu’il n’est pas près de lâcher. « Tu es ma sauveuse, vraiment. J’étais pas certaine si t’avais compris ce que j’essayais de te dire au téléphone. » De toute façon, elle avait compris et elle était venue aussi vite que possible, chose pour laquelle tu lui serais éternellement reconnaissante.
@Alexandra Anderson :l:
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Message(#)(alexandra) take the world and redefine it EmptyMar 15 Fév 2022 - 23:34

Ça ne fait que quelques jours que la famille Anderson a retrouvé Brisbane après un mois sur un autre continent et s'ils ont tout pour être heureux, c'est un retour sur les terres Australiennes un peu compliqué pour le couple et leurs jumelles. Le décalage horaire est compliqué à gérer pour les deux petites et pour les parents qui ne dorment définitivement pas assez. Caleb doit gérer le restaurant après une absence de plus d'un mois, et Alex doit gérer le début de sa grossesse et l'arrivée des premières nausées, mais c'est surtout l'énergie débordante de Lena qui donne le tournis à Alex, qui fatigue des parents en manque de sommeil et qui oblige les deux adultes à être toujours vigilants pour éviter les accidents, donnant aussi à Alex et Caleb quelques frayeurs dont ils se seraient bien passés. Et au milieu de tout ça, il y a les premiers rendez-vous médicaux, la toute première échographie conseillée au vue de la précédente grossesse multiple. La joie et le soulagement de découvrir qu'il n'y en a qu'un cette fois, et que tout va bien. Le premier échange rapide avec ce qui n'est pas encore vraiment un bébé mais qui l'est déjà dans le cœur et dans l'esprit des deux futurs parents. Caleb présent à ses côtés pour rencontrer leur futur bébé, Alex s'était montrée aussi émue que soulagée de voir qu'un seul petit cœur, bien accroché, bien en place. S'en était suivis les premiers achats parce que c'est une grande joie pour eux, parce qu'ils ont déjà envie de gâter ce futur nouveau membre, ce petit bébé tant désiré qui leur a fait la joie de se pointer au milieu de leur séjour Européen pour rendre les choses encore plus mémorables. Certains diraient qu'ils sont fous, des jumelles et désormais un nouveau bébé à venir, mais Alex est sereine, Alex est heureuse d'être enceinte, heureuse à l'idée de voir sa famille s'agrandir à nouveau, elle qui a toujours eu un lien très spécial avec sa famille, elle est épanouie dans cette vie qu'elle mène, épanouie avec Caleb, épanouie avec ses filles et épanouie en pensant à ce petit bébé qui est encore bien caché en elle. Un secret qu'elle garde au chaud, qu'elle protège comme elle protège ce bébé. Mais sa famille c'est tout pour elle, et elle a déjà hâte de voir le jour ou ses filles pourront rencontrer leur futur petit frère ou petite sœur. Mais pour l'heure, c'est du repos qu'elle s'autorise un peu sous l’œil bienveillant de son mari toujours au petit soin pour elle.

Le téléphone sonne, Alex met du temps avant de bouger, bien installée sur les genoux de son mari qui bouquine, au vu du calme il a l'air d'avoir réussi à endormir les filles et c'est un petit miracle qu'elles dorment en même temps. Elle met du temps à réaliser que c'est son téléphone qui sonne, loin d'elle en train de charger. Elle met du temps à comprendre que c'est elle qu'on sollicite mais Caleb se lève et va lui chercher son téléphone pour lui laisser le temps de se réveiller et quand elle voit le nom qui s'affiche sur l'écran annonçant un appel manqué, elle est surprise l'Anglaise mais elle ne tarde pas à écouter le message pour entendre les pleurs d'un bébé en fond, des pleurs si caractéristiques d'un bébé encore si petit, des pleurs qui couvrent la voix de sa mère mais après trois écoutes, Alex a saisit le caractère urgent de l'appel. Elle a saisit dans la voix de la maman la détresse, elle a entendu dans les pleurs du bébé que de l'aide était plus que bienvenue et si c'était finalement étonnant que ce soit elle qu'on appelle à l'aide, elle avait pu croiser à plusieurs reprises la mère et son bébé dans les rues de Spring Hill, elle avait pu échanger quelques brides de conversations, quelques anecdotes sur les premiers mois de vie de leurs enfants, échanger quelques balades en silence, profitant des moments ou les bébés ne pleuraient pas pour se ressourcer. Elle connaissait Rosalie autant qu'elle ne la connaissait pas finalement. Une connaissance de boxe, une connaissance de voisinage, une connaissance dont elle ne connaissait même pas le nom de famille, juste l'attrait pour la boxe, plus pour se défouler que pour acquérir une technique parfaite. Une femme qui découvrait la maternité quelques mois après Alex, une femme dont elle ne savait que des détails presque insignifiants sauf qu'elle avait besoin d'aide et c'est finalement peut-être pour ce genre de situation qu'elles avaient échangé leurs numéros. Elle a toujours pu compter sur Caleb, elle a toujours eu quelqu'un a appelé lors de ce genre de moment de panique, mais elle connaît ce que vit Rosalie, elle comprends ce que la fatigue et les pleurs incessants de l'enfant peuvent faire ressentir. La peur de mal faire, la crainte de ne pas réussir à apaiser son propre enfant, la sensation d'être dépassée et d'être une mauvaise mère et c'est bien parce qu'elle comprends tout ça qu'elle n'hésite pas à faire les quelques minutes de marches qui la sépare du domicile de Rosalie, ou du moins du domicile dans lequel elle l'a vu entrer et sortir lors de leurs quelques balades. Une explication rapide pour Caleb qui est déjà à l'étage, qui s'active pour calmer Lucy qui vient de se réveiller en pleurant à chaudes larmes. Un baiser déposé sur le front de la petite, un autre pour son papa et c'est dans un bon rythme qu'elle se dirige vers chez Rosalie, s'arrêtant à la petite épicerie pour trouver le nécessaire pour réussir sa mission de sauvetage. Elles ne sont pas assez intimes pour qu'Alex connaisse exactement la marque et la spécifié du lait en poudre qu'utilise Rosalie pour son fils, et c'est avec plusieurs marques qu'elle file à la caisse, prenant sur son passage quelques courses pour la maman cette fois et en quelques minutes elle se retrouve devant la maison espérant être à la bonne adresse et les pleurs qui proviennent de l'intérieur suffissent à confirmer Alex qu'elle est arrivée à bonne destination. La porte ne tarde pas à s'ouvrir et les pleurs se font plus forts désormais même si c'est sur la maman qu'Alex reporte son attention. « Oh mon dieu, merci. » La poudre de lait passe d'une main à l'autre et Alex sent l'urgence dans les gestes de Rosalie, elle sent l'ambiance de ces journées ou tout semble difficile, ou les pleurs semblent aussi épuisants que culpabilisants et elle reste là n'osant pas interrompre ou perturber la maman. Elle observe l'intérieur, s'ose pas s'immiscer dans l'intimité de Rosalie mais elle ne peut pas non plus se résoudre à la laisser seule pas alors qu'elle vient littéralement de l'appeler à l'aide et qui d'autre qu'une mère peut sentir le désarroi d'une autre mère ? Sans juger, juste avec beaucoup de compassion, Alex la regarde faire, elle attends sachant bien qu'un bébé passe avant tout, qu'un bébé ne patiente pas et les pleurs sont là pour le rappeler. Ces mêmes pleurs s'apaisent, la mère semble de retour à la réalité et c'est vers Alex qu'elle se tourne, le bébé dans les bras qui dévore un biberon qu'il aura semble-t-il bien attendu et réclamé. « Oh mon dieu, excuse-moi. Rentre. » Alex lui sourit, son regard se pose sur le petit qui semble vraiment si petit à côté des jumelles Anderson, faut qu'il y a treize mois qui séparent ce petit bonhomme des deux filles, mais Alex regarde avec tendresse le petit et avec compassion la mère aussi. « Pas de soucis t'excuses pas, je sais qu'on ne fait pas attendre un bébé affamé. » On ne fait pas attendre un bébé dans tout les cas, voilà ce qu'Alex a apprit au cour de cette dernière année. « Tu es ma sauveuse, vraiment. J’étais pas certaine si t’avais compris ce que j’essayais de te dire au téléphone. » Elle lui fait un sourire amical Alex parce qu'elle sait que ce n'est pas simple d'appeler à l'aide, pas simple d'accepter de ne pas être infaillible et elle ne veut pas que Rosalie se sente mal à l'aise en sa présence même si Alex elle même n'est pas totalement à l'aise d'être ici parce qu'elles n'ont jamais vraiment eu ce genre de relation. « Je t'avoues que j'ai écouté le message deux fois parce qu'on dirait pas comme ça mais c'est qu'ils ont de la voix à cet âge, mais j'ai fini par déchiffrer le message, entre mamans on se comprends et faut se serrer les coudes, je sais ce que tu vis. » Un moyen aussi d'avouer à Rosalie qu'elle comprends, qu'elle ne juge pas, et qu'elle sera là pour l'aider pour d'autres besoins de la sorte parce que finalement c'est rassurant de pouvoir avoir quelqu'un proche sur qui compter pour des urgences praticopratique comme l'absence de lait en poudre ou de couche. « Il est tellement mignon. » Silencieux, dans les bras de sa mère, il semble si calme, si mignon aussi et Alex se retrouve à regarder avec une tendresse grandissante le bébé, réalisant que dans quelques mois, elle se retrouvera à nouveau avec un bébé si petit entre les bras. « J'ai aussi pris du chocolat et du café pour toi, parce qu'on a jamais assez de café et de chocolat pour tenir le coup. » Ça ne remplace pas le sommeil, mais ça aide à garder les yeux ouverts quand le bébé refuse de dormir, quand le bébé pleure et sollicite l'attention de sa maman. « Caleb est avec les filles, tu veux un coup de main pendant que je suis là ? » Avec le petit, avec la maison ou juste pour avoir une discussion avec une adulte parce que les bébés ont beau être magnifiques et capter pendant des heures l'attention de leur mère, rien ne remplace les liens sociaux avec des adultes, avec de vrais mots, qui ne pleurent pas à chaque seconde et qui ne bavent pas sur notre tee-shirt.

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Message(#)(alexandra) take the world and redefine it EmptyMer 2 Mar 2022 - 19:35

Tu aurais cru qu’après quelques mois à te faire à ton nouveau rôle de mère, tu saurais mieux gérer avec les pleurs de ton fils. Tu saurais mieux reconnaître exactement ce qu’il veut et tu n’aurais pas de mal à le consoler en temps voulu. Force était d’admettre toutefois que ce n’était pas le cas, pas tout à fait du moins. S’il y avait des jours où tu te sentais de plus en plus en contrôle, il y en avait d’autres – comme aujourd’hui – où tu avais l’impression qu’absolument tout t’échappait et que tu ne parviendrais jamais à devenir complètement cette personne dont ton fils avait besoin. C’est le brouillard dans ton esprit qui voulait te faire croire que tu ne saurais jamais assez bonne pour lui, que jamais tu n’apprendrais à gérer les crises, que tu étais une mère en carton et que Gabriel aurait sans aucun doute été mieux sans toi, que peut-être que tu n’étais pas censée te réveiller, après cet accouchement catastrophique et toutes les complications qui ont suivi. C’est la dépression post-partum qui mène plus souvent qu’autrement, quand elle t’inflige doutes et complexes, quand elle dévalorise absolument tout, met l’emphase sur tes erreurs et sur tes failles. C’est elle qui murmure incessamment dans ton oreille que tu n’es vraiment pas à la hauteur quand il te faut appeler à l’aide pour pouvoir faire quelque chose d’aussi basique que de nourrir ton fils. Tu es à deux doigts de craquer, de te joindre à la chorale de pleurs parfaitement orchestrée par ton fils, mais c’est à ce moment précis que tu entends frapper et c’est plutôt une vague de soulagement qui s’empare de toi alors que tu aperçois la silhouette d’Alexandra, les mains pleines de ce bien inespéré qu’était le lait en poudre que réclamait ton fils depuis trop longtemps déjà.

Ta priorité première est de faire ce satané biberon pour enfin calmer la faim et les pleurs de ton fils. C’est seulement lorsque la tétine se trouve entre les lèvres de Gabriel que tu sembles te souvenir de la présence d’Alex qui attend toujours au pas de la porte et tu te sens complètement ridicule de ne pas avoir penser à l’inviter à rentrer plus tôt alors qu’actuellement, tu lui dois le ciel, le soleil et toutes les étoiles du firmament tant tu es reconnaissante. « Pas de soucis t’excuses pas, je sais qu’on ne fait pas attendre un bébé affamé. » Elle te sourit Alex, avec une bienveillance que tu ne penses pas mériter, mais tu fais ton possible pour le lui rendre, ce sourire parce qu’elle sait bien de quoi elle parle, la jeune mère. Quand c’est un lot de deux qu’elle a accueilli dans sa vie il y a plus d’un an de ça. Tu n’oses même pas imaginer ce que ce doit être, avec deux petites têtes qui dépendent constamment de toi, jongler avec les besoins de l’une et de l’autre quand toi, tu peines à t’occuper de Gabriel seulement. « Je t’avoues que j’ai écouté le message deux fois parce qu’on dirait pas comme ça mais c’est qu’ils ont de la voix à cet âge, mais j’ai fini par déchiffrer le message, entre mamans on se comprends et faut se serrer les coudes, je sais ce que tu vis. » Ton sourire s’efface peu à peu, malgré toi. Est-ce qu’elle le sait vraiment, ce que tu vis? Est-ce qu’elle aussi, elle a connu cette lancinante culpabilité, ce sentiment d’incapacité, le brouillard qui rend tout bien plus difficile que ce ne devrait l’être? Tu voudrais tellement lui poser la question et pourtant, tu n’oses pas. Tu n’oses pas parce que si tu les dis à voix haute, ces mots-là, tu vas être plus faible que jamais, d’une vulnérabilité que tu ne t’oses jamais. Parce que t’es une Craine et qu’être une Craine, c’est vouloir atteindre la perfection en tout temps et rien d’autre. Même sans contact avec tes parents depuis des mois, leur doctrine est imprimée dans ton esprit, dans tout ton être et tu es bien incapable de t’en séparer. « Il est tellement mignon. » « Un peu moins quand il hurle. » Il a encore les joues humides et le visage rosi des cris et des larmes des dernières minutes, mais c’est vrai qu’une fois au calme, il est parfaitement adorable Gabriel, petit ange avec des cornes qu’il ne tente pas nécessairement de camoufler, quand a à peine trois mois de vie, il témoigne très fortement de son caractère et de ton tempérament à venir. « J’ai aussi pris du chocolat et du café pour toi, parce qu’on a jamais assez de chocolat et de café pour tenir le coup. » « Oh, t’étais vraiment pas obligée. » que tu murmures, inhabituellement gênée par cette attention, même s’il fallait admettre que les réserves de caféine se faisaient de plus en plus rare dans l’appartement et que tu ne dirais pas non à un morceau de chocolat pour passer tes nerfs. « C’est vraiment gentil, merci beaucoup. »

Tu baisses les yeux sur ton fils qui continue de boire comme si sa vie en dépendait, chaque nouvelle gorgée aidant légèrement à faire descendre ton anxiété, même si le sentiment d’être une mauvaise mère lui ne semblait pas prêt à se faire la malle. « Caleb est avec les filles, tu veux un coup de main pendant que je suis là? » Ton premier réflexe est d’être sur la défensive. Est-ce que ça paraît tant que ça, que tu as besoin d’aide? Qu’est-ce qu’elle insinue par-là? C’est stupide, complètement déplacé quand tu sais parfaitement que sa demande est pleine d’attention et non pas de jugement, malgré ce que ta mère t’a toujours inculqué. « Je voudrais pas abuser, tu en as déjà fait beaucoup. » Avec le lait en poudre, et le café et le chocolat en plus. Pourtant, il y a une petite voix dans le fond de ta tête qui essaye de se faire une place au travers du brouillard et des préjugés inculqués par tes parents. Celle qui te rappelle que demander de l’aide n’est pas un crime, pas même une faiblesse. Que tu pourrais vraiment utiliser un peu d’aide et surtout un peu de compagnie. Quelqu’un à qui parler, quelqu’un qui comprend, quelqu’un qui s’est retrouvé elle-même dans cette adaptation à la vie de maman il n’y a pas si longtemps. « Tu es certaine que tu peux? » que tu demandes plutôt, montrant déjà un peu plus d’ouverture, témoignant de cette hésitation et de cette envie que tu as réellement qu’elle reste, même si tu peines à bien le verbaliser. « J’avoue que j’en profiterais pour prendre une douche et ramasser un peu pendant que tu es là, si tu n’es pas contre l’idée de quelques câlins avec Monsieur Gabriel. » Son biberon presque terminé, il est calme maintenant ton fils, les yeux déjà lourds de fatigue et tu ne doutes pas un instant que si Alex se met à le bercer, il risque de tomber endormi dans ses bras sans problème. Et peut-être que le calme et l’impression d’ordre et de contrôle te donneront la force de dire, à demi-mot au moins, toutes ces choses que tu peines tant à admettre.
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Message(#)(alexandra) take the world and redefine it EmptyMar 15 Mar 2022 - 14:29

"Un peu moins quand il hurle." Cette remarque arrache un léger rire à l'Anglaise, parce que c'est quelque chose que n'importe quelle maman a déjà du dire un jour non ? Du moins elle l'a déjà dit pour ces filles, pourtant elle les aimes de tout son cœur, bien plus qu'elle n'aurait jamais cru pouvoir aimer. Elle avait même cru un temps ne pas réussir à aimer ses enfants, alors quelle fut pas sa surprise quand elle avait ressenti cette vague d'amour si forte, si pure à la naissance des jumelles. Mais peu importe l'amour, les pleurs pouvaient parfois être épuisants, éreintants voir même insupportables par moment. La nuit par exemple, les petits anges pouvaient vite se transformer quand les pleurs se faisaient incessants et que rien ne semblaient venir à bout de ses gros chagrins. Mais aujourd'hui le biberon fait son effet et le petit est désormais calme, et Alex ne peut s'empêcher de rester à le regarder avec tendresse, parce qu'il est encore si petit, si fragile, si innocent et si immobile aussi. « Attends le moment ou il va se mettre à courir partout dans la maison, c'est encore pire, tu regretteras presque ses hurlements et le moment ou tu pouvais le tenir comme ça sans qu'il te fasse comprendre que faire des frayeurs à maman c'est plus amusant que faire des câlins. » Et les frayeurs elle ne les compte plus avec Lena, une vraie cascadeuse qui n'a peur de rien et qui fonce tête baissée, oubliant que normalement c'est une expression qu'il ne faut pas prendre au premier degrés, Lena elle ne connaît que le premier degrés et sa tête a déjà subit quelques bobos inévitables et sans gravité mais c'est finalement en voyant Gabriel et en pensant à sa fille qu'Alex réalise à quel point cette année est passée à une vitesse folle. Que ce soit pour les filles, dans leur croissance et évolution mais aussi pour elle dans son rôle de maman et de femme. Désormais c'est elle qu'on appelle au secours pour un soucis lié à la maternité et c'est presque un comble quand on sait la relation qu'elle a longtemps entretenu avec la maternité. Mais personne ne le sait, ou presque personne, et c'est mieux ainsi. Elle n'est pas la femme qui a abandonné son premier bébé, elle est la femme qui élève deux petites filles d'un an et qui est épanouie par ce rôle. Elle a apprit presque toute seule à devenir mère, elle a apprit avec Caleb à devenir un parent attentionné, mais elle n'a pas eu de modèle, pas eu de mère pour lui transmettre ses expériences, pas eu d'amies qui pouvaient venir distiller deux, trois précieux conseils pour gérer les hauts et les bas. Et même si Alex ne le dirait pas ainsi, elle s'en est plutôt bien sortie l'Anglaise. « Oh, t’étais vraiment pas obligée.  C’est vraiment gentil, merci beaucoup.  » Et aujourd'hui c'est elle qui vient partager une infime partie de ce qu'elle a apprit, et si ça n'est que lié à l'importance de la caféine et au bienfait d'un carré de chocolat, c'est surtout une présence amicale et adulte qu'elle veut proposer à Rosalie. Et pourtant, si ses intentions sont bonnes, elle a comme la sensation que sa proposition est maladroite, peut-être déplacée aussi. C'est en tout cas ce qu'elle ressent de l'attitude de Rosalie, et bien qu'elles ne se connaissent pas vraiment, Alex sent bien que sa proposition n'est peut-être pas perçue comme elle devrait l'être. « Je voudrais pas abuser, tu en as déjà fait beaucoup. » Elle est pour la première fois chez Rosalie et peut-être qu'elle aurait du se contenter de la poudre de lait et repartir chez elle après tout c'est bien pour ça que Rosalie l'a appelé, pas pour avoir à supporter la présence d'une autre. « J'ai vraiment pas fait grand chose tu sais. » Et elle le pense vraiment, un sourire amical sur les lèvres et l'idée qu'elle pourrait sans doute en faire plus, ou du moins apporter plus en proposant sa compagnie à Rosalie, parce qu'après tout elle est là désormais. Mais elle ne veut pas insister pour autant, et maintenant le petit calme, Rosalie n'a sans doute plus besoin d'elle ?  « Tu es certaine que tu peux? » L'anglaise secoue la tête sans une once d'hésitation, elle s'attendait à se faire mettre gentiment à la porte mais elle sent dans cette question que sa proposition semble faire son petit chemin dans l'esprit de Rosalie, qu'elle semble au moins songer à profiter de la présence de l'Anglaise. « Oui je peux, et à moi aussi ça me ferait du bien de passer un peu de temps avec quelqu'un qui ne me fait pas courir partout et qui ne me demande pas de chanter des comptines toutes les deux minutes. » Je te vois bébé, cherches moi tutututu je suis caché sous l'étoile ce n'est qu'une des nombreuses phrases qu'elle entends en boucle toute la journée, satanés jouets électroniques mais les filles les adore et elle, elle adore ses filles alors c'est finalement souvent avec plaisir qu'elle s'amuse à chanter avec les jouets, le rythme des chansons les plus enfantines et entêtantes qui soient. « Enfin rassures moi tu ne vas pas me demander une comptine ? » Elle demande le plus sérieusement du monde, comme si vraiment le risque était réel que Rosalie vienne lui tirer sur la jambe pour l'inciter à chanter. « Mais non sincèrement, je peux et si je te le propose c'est que ça me fait plaisir, et je suis pas contre un petit carré de chocolat. » Parce que finalement sa vie sociale n'est pas des plus riches non plus, elle boss depuis chez elle et si elle a des réunions avec des collègues et quelques rencontres avec des professionnels du monde du sport, elle consacre beaucoup de temps à sa famille et à ses filles alors passer du temps avec une autre adulte est plutôt agréable aussi. « J’avoue que j’en profiterais pour prendre une douche et ramasser un peu pendant que tu es là, si tu n’es pas contre l’idée de quelques câlins avec Monsieur Gabriel. » Le sourire d'Alex suffirait presque pour apporter une réponse à Rosalie alors qu'elle regarde toujours le bébé avec beaucoup de douceur. Elle qui a longtemps refusé de voir un bébé, d'approcher un bébé, désormais elle les regarde d'un tout autre œil. « Qui pourrait être contre quelques câlins avec ce petit mec ? » Il est adorable quand il est calme, ou du moins quand il n'est pas en train de hurler, ce sont les mots que sa maman a prononcé il y a quelques minutes et ils se confirment alors que le petit semble si apaisé dans les bras de sa maman. Elle s'approche un peu de la maman et du petit Gabriel, elle est douce, c'est une chose qu'elle a apprise au contact de ses filles, être douce, être calme, être détendue, ce n'est pas dans son tempérament mais au contact de ses filles, elle a découvert qu'elle pouvait l'être. Elle a aussi bien vite découvert que calmer un bébé en étant soit même épuisée ou à bout ça ne fonctionnait pas, et elle a aussi découvert comme la respiration calme d'un bébé qui s'endort pouvait être quelque chose de très relaxant et apaisant. C'est du moins ce qu'elle ressent en présence de ses filles et aujourd'hui, en prenant le petit dans ses bras, elle a l'impression de se sentir plus calme, presque comme si tenir ce bébé dans ses bras lui permettait de concentrer ses esprits sur une seule et même chose ; ne pas perturber le calme et la sérénité du petit qui semble prêt à s'endormir. « Il est si petit et si léger, j'avais presque oublié que les filles étaient si petites aussi, il y a à peine un an de ça. » Elles grandissent si vite, et pourtant elles n'ont pas plus de seize mois mais c'est en tenant Gabriel qu'elle réalise aussi que les semaines, les mois passent si vite, que les filles grandissent et évoluent à une vitesse folle et elle est heureuse de pouvoir en profiter chaque jour et pour rien au monde elle ne retournerait dans un travail qui l'oblige à être loin de ses filles chaque jours. « Il a pas l'air trop perturbé, on devrait pouvoir gérer tout les deux, vas prendre ta douche, prends ton temps, profites que je sois là, personne ne prévient que ça devient un luxe de pouvoir prendre son temps sous la douche quand on devient mère et si tu as besoin de quoique ce soit, n'hésite pas. » Elle sait qu'elle a eu de la chance pour sa part, parce que si ses filles sont arrivées par deux, elle n'a jamais été seule pour gérer le quotidien et les deux bambins, elle a toujours pu compter sur son mari pour l'aider à organiser le quotidien, à gérer les filles et elle sait que si elle n'a jamais pu compter sur sa famille, elle a eu le soutien de celle de Caleb et si aujourd'hui, elle est de nouveau enceinte, c'est bien la preuve qu'elle n'a pas vécu les choses avec trop de difficultés. Mais, pourtant, n'importe quelle mère de famille peut témoigner que les choses les plus simples de la vie peuvent devenir compliquées avec un bébé qui n'attends pas, qui ne sait pas encore que oui sa mère a aussi besoin de dormir, de manger, de se laver ou même d'aller aux toilettes. Mais ça Rosalie est sans doute en train de le découvrir et Alex lui propose un petit répit aujourd'hui.

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Message(#)(alexandra) take the world and redefine it EmptySam 2 Avr 2022 - 6:51

« Attends le moment où il va se mettre à courir partout dans la maison, c’est encore pire, tu regretteras presque ses hurlements et le moment ou tu pouvais le tenir comme ça sans qu’il te fasse comprendre que faire des frayeurs à maman c’est plus amusant que faire des câlins. » Pendant quelques secondes, tu hésites entre la panique face à cette image et la réaction plus naturelle qui se voudrait de rire à cette anecdote que te partage Alex sur son quotidien en tant que mère de jumelles de plus d’un an maintenant. Tu finis par échapper quelque chose qui s’apparente à un rire un peu effrayé alors que tu baisses ton regard sur Gabriel, incapable de t’imaginer ce à quoi il pourrait bien ressembler d’ici neuf mois, un an. Il avait pourtant déjà changé énormément en trois mois seulement et tu te doutais bien que les changements n’étaient pas près de s’arrêter. Une partie de toi voulait profiter de ces moments, du fait qu’il soit si petit, si dépendant de toi, mais une autre partie de toi ne pouvait s’empêcher d’espérer que le temps passe un peu plus vite, qu’il devienne un peu moins dépendant, qu’il dorme un peu mieux. Constamment déchirée entre l’envie d’arrêter le temps et l’envie de tout accélérer. C’était l’éternel paradoxe de la maternité, le genre de choses qui est tout simplement impossible à comprendre tant et aussi longtemps qu’on ne l’a pas vécu. Tu regrettais la manière dont cette aventure avait commencé, tu regrettais cette dépression post-partum qui venait noircir tes pensées et tes humeurs, mais jamais tu ne regrettais ton garçon, surtout pas quand son visage reprenait son teint habituel, que ses petits yeux se perdaient dans les tiens et que tout semblait soudainement aller mieux dans le meilleur des mondes. Après quelques secondes à te perdre dans la contemplation de ton fils, tu relèves la tête vers ton amie et sauveuse du jour, te souvenant de ce qui était venu créer cette avalanche de pensées contradictoires et pourtant pleines de sens. « Les filles te font beaucoup de misère en ce moment? » que tu lui demandes donc avec un léger rire, t’imaginant deux petites terreurs s’amuser à courir partout et à faire des frayeurs à leurs parents. Deux fois plus d’attention à donner, deux fois plus de responsabilités à gérer. Tu avais beaucoup de respect pour Alex, la simple perspective de devoir t’occuper d’un autre petit être humain autant dépendant que Gabriel suffisant à te donner le vertige.

« J’ai vraiment pas fait grand-chose tu sais. » Tu lui offres un léger sourire. Elle pense peut-être que ce n’est pas grand-chose, mais pour toi, le simple fait de tendre la main et de demander de l’aide est immense. Un pas que tu as si longtemps refusé de faire, un geste avec lequel tu n’es toujours pas familière, même si tu fais ton possible pour admettre et pour comprendre surtout que tu n’as pas besoin d’être parfaite en tout temps, dans toutes les circonstances. Surtout lorsqu’il s’agit de ta maternité, de ce rôle de mère que tu ne comprends toujours pas comme tu le voudrais, que tu ne remplis pas à la hauteur de tes attentes, mais pour lequel tu continues de donner tout ce que tu as pour ce petit garçon dans le creux de tes bras. Celui pour qui l’amour que tu lui portes n’a pas de mot, ni de limite tant il est grand et indéfinissable, du genre que tu n’arrives pas à t’expliquer, qui te fait peur et qui te chamboule, mais qui t’est oh combien précieux. Tu hésites encore quelques secondes avant de demander à Alex si elle est certaine de pouvoir rester, pas tout à fait prête à laisser filer cette opportunité pour un peu d’aide, mais surtout un peu de compagnie. « Oui je peux, et à moi aussi ça me ferait du bien de passer un peu de temps avec quelqu’un qui ne me fait pas courir partout et qui ne me demande pas chanter des comptines toutes les deux minutes. » Tu échappes un rire. Tu aimais déjà lui chanter des comptines, à ton Gabriel. Parfois, tu avais même l’impression que ça l’aidait à s’endormir, mais il était tellement imprévisible que c’était loin d’être une science exacte, tout ça. « Enfin rassures moi tu ne vas pas me demander une comptine? » Tu secoues la tête, un nouveau rire filant entre tes lèvres. « Non, je crois que tu es saine et sauve pour cette fois-ci. » C’est qu’il viendrait bien trop vite, le moment où Gabriel aussi demanderait des comptines en continue. « Mais non sincèrement, je peux et si je te le propose c’est que ça me fait plaisir, et je suis pas contre un petit carré de chocolat. » « Je pense que ça peut s’arranger assez facilement. » Tu capitules, bien plus facilement que tu en as l’habitude, mais tu es fatiguée et la solitude te pèse. Alex est là, elle t’offre de rester. Elle sait, elle comprend, tu le vois dans son regard. Elle ne porte aucun jugement sur l’état de l’appartement, ni même sur ton apparence qui n’a jamais été aussi négligé que depuis que tu es mère. « Qui pourrait être contre quelques câlins avec ce petit mec? » Si tu as toujours cette petite hésitation lorsqu’il s’agit de laisser quelqu’un d’autre prendre ton fils dans leurs bras, tu n’es pas inquiète lorsque tu le transfères dans les bras de la jeune femme. Elle ne te brusque pas, elle accueille Gabriel en douceur et tu te sens déjà un peu plus légère lorsque tu retrouves l’usage entier de ta personne, ton regard suivant Alex qui elle n’a d’yeux que pour ton fils.

« Il est si petit et si léger, j’avais presque oublié que les filles étaient si petites aussi, il y a à peine un an de ça. » « Et pourtant, j’ai l’impression qu’il change si vite. » que tu ne peux t’empêcher de préciser. « Je le revois encore dans cette couveuse à l’hôpital, avec tous les fils autour de lui, si petit et si fragile. » L’émotion te serre la gorge plus que tu ne l’anticipais. Il est rare que tu parles de ces moments, vos premiers instants ensemble qui ont été si loin de ce que tu t’imaginais. « Il a l’air beaucoup moins fragile maintenant, surtout quand il hurle comme tout à l’heure. » que tu rajoutes avec un rire, tentant de camoufler ces larmes qui te montent pourtant aux yeux. « Il a pas l’air trop perturbé, on devrait pouvoir gérer tous les deux, vas prendre ta douche, prends ton temps, profites que je sois là, personne ne prévient que ça devient un luxe de pouvoir prendre son temps sous la douche quand on devient mère et si tu as besoin de quoique ce soit, n’hésite pas. » Oui, elle comprend vraiment Alex, deux fois plutôt qu’une. « Merci, je devrais pas être trop longue, mais il m’a l’air bien parti pour une sieste là. » Tu viens caresser la joue de ton fils du bout de tes doigts. « Te gêne pas si tu veux te faire un café, ou voler un morceau ou deux de chocolat. » C’est elle qui a tout emmené après tout, tu serais bien mal-placée de lui refuser quoique ce soit. Si tu avais dit que tu ne serais pas longue, tu écoutes plutôt son conseil et tu prends ton temps (du moins, bien plus qu’à l’habitude). Tu laisses l’eau chaude relaxer les muscles fatigués et endoloris de ton corps, tu prends le temps de te laver les cheveux, de te faire un soin du visage, de relaxer tout simplement sans te laisser malmener par des pensées toutes plus anxiogènes les unes que les autres. Tu te sens beaucoup plus fraîche lorsque tu rejoins Alex dans le salon, Gabriel toujours profondément endormi dans ses bras. « Il ne t’a pas fait trop de misère? » Tu viens t’asseoir à côté d’elle dans le canapé. « Comment s’est passé votre voyage de noces? Ça ne fait pas longtemps que vous êtes rentrés, j’me trompe? »
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Message(#)(alexandra) take the world and redefine it EmptyMar 12 Avr 2022 - 12:07

Elle accepte le silence, elle observe l'échange entre la mère et son bébé, elle ne voudrait surtout pas venir perturber ce moment de tendresse infinie qu'il peut y avoir dans ce genre d'instant, quand les regards se croisent, quand l'amour transparaît dans les yeux du bébé encore incapable de le témoigner autrement que par le regard et c'est aussi pour et grâce à ce genre de moment qu'on apprends à devenir mère. C'est du moins ainsi que ça c'est passé pour l'Anglaise. Elle a trouvé de la force et tellement d'amour dans le regard de ses filles, un amour multiplié par deux avec l'arrivée de ces deux petites têtes qui sont venues remplir sa vie de bonheur, de rires et de tendresse. Et elle ne voudrait surtout pas perturber ce moment de complicité entre Rosalie et son fils. « Les filles te font beaucoup de misère en ce moment? » C'est la voix et le rire de Rosalie qui finit par se faire entendre, et Alex relève la tête en souriant à son tour à la question de la jeune maman tout en pensant à ses filles et son sourire est toujours un peu plus grands, un peu plus tendres aussi quand son esprit est occupée à penser à Lucy et Lena. Même si clairement, pour cette question c'est à Lena qu'elle pense Alex. « Lucy a hérité du caractère de son père et heureusement pour nous parce que Lena a de l'énergie pour deux, ou trois même, mais globalement ça va, Lena aime beaucoup trop courir pour son propre bien et pour le mien aussi mais sinon ça va. » Elle a la chance d'avoir finalement deux bébés assez faciles à gérer au quotidien, un quotidien qui est lui même rendu plus facile par la présence de Caleb qui est très investi dans son rôle de mari, de père, d'homme tout simplement.

Il est présent, il fait passer sa famille avant tout le reste et c'est bien pour ça qu'Alex peut aujourd'hui voler au secours de Rosalie, répondre présente pour cet appel à l'aide, pour palier à cette absence de lait en poudre et permettre à Rosalie de pouvoir apaiser les pleurs de son bébé. Alex connaît ça, Alex comprends sans même que Rosalie n'ait vraiment à prononcer le moindre mot, elle sait qu'il y a des moments plus durs que d'autres. Qu'il y a des jours ou la fatigue, les hormones, la crainte de mal faire, la peur de ne pas être à la hauteur, le tout alimenté par les pleurs incessants de son bébé qu'on arrive pas à calmer, Alex sait comme ces jours là sont difficiles, comme ils sont éreintants aussi bien physiquement que moralement et elle se revoit appeler Caleb pour qu'il puisse être juste là, qu'il puisse la rassurer sur son rôle de mère et surtout qu'elle sache que si elle venait à craquer il serait là pour prendre le relais alors qu'elle se sentait nulle, incapable de répondre aux besoin de ses filles. Et il n'y a rien de plus difficile, de plus douloureux que d'entendre son bébé pleurer et de finir par pleurer avec lui parce que rien ne semble fonctionner. Alex a aussi vécu ce genre de moment, mais par chance elle a toujours pu trouver en Caleb le regard bienveillant, le regard plein de confiance, qui lui manquait pour se rassurer. Aujourd'hui, elle sent que Rosalie a sans doute besoin d'un peu de soutien, d'une présence pour souffler un peu, et elle lui propose de rester un peu, ajoutant même qu'elle aussi a besoin d'un petit moment avec une adulte, comme pour déculpabiliser Rosalie et ne pas lui ajouter un autre sentiment négatif sur les épaules. Alex tente de faire sourire Rosalie, et elle obtient même mieux puisqu'elle réussit à la faire rire. Une fois, puis deux fois. Pourtant elle verra quand ce sera son tour d'entendre les comptines enfantines et entêtantes toute la journée, elle comprendra qu'Alex même si elle rigole là, pense quand même ce qu'elle dit. Fichues comptines, mais elle compte sur Caleb pour faire l'éducation musicale de leurs filles et peut-être qu'elles finiront par demander de la vraie musique dans pas longtemps. « Non, je crois que tu es saine et sauve pour cette fois-ci. » Elle lève les yeux au ciel avec un air légèrement surjoué. « Hallelujah, je bouge plus d'ici alors. » Et elle rit aussi Alex doucement pour ne pas risquer de perturber le calme du petit Gabriel qui s'apaise dans les bras de sa maman qui finit par abdiquer et accepter la proposition d'Alex.

Le petit passe des bras si rassurants de sa mère à ceux d'une inconnue mais il semble toujours aussi calme. Si petit, et si léger aussi. « Et pourtant, j’ai l’impression qu’il change si vite. » Elle hoche la tête Alex, elle acquiesce parce qu'elle ne peut pas donner tord à Rosalie. Ils grandissent si vite, trop vite peut-être et maintenant qu'elles marchent, qu'elles disent leurs premiers mots, elles semblent plus si petites. Pas encore des enfants, mais plus totalement des petits bébés et pourtant elles n'ont que seize mois. « Je le revois encore dans cette couveuse à l’hôpital, avec tous les fils autour de lui, si petit et si fragile. » Le regard d'Alex passe du bébé à la maman alors que l'émotion de Rosalie lui parvient et la touche plus qu'elle ne devrait l'être. Elle découvre cet élément, elles ont beau avoir partagé des balades dans leur quartier, dans les rues de Spring Hill, elle ne sait pas grand chose de Rosalie, rien de la naissance de Gabriel et elle écoute les mots de Rosalie et elle perçoit son émotion et elle la comprends. Elle repense à son accouchement, prématuré mais pas inattendu, avec une grossesse gémellaire c'est assez fréquent et elle connaissait les risques mais par chance si ses filles étaient petites, elles ont échappé à la couveuse. Elles ont été surveillé, énormément mais Alex n'a jamais eu à vivre ce que Rosalie décrit et pourtant elle arrive à ressentir son émotion, à la comprendre, parce que c'est finalement l'inquiétude d'une mère pour son enfant qu'elle ressent et ça elle peut le comprendre sans mal. « Il a l’air beaucoup moins fragile maintenant, surtout quand il hurle comme tout à l’heure. » Elle est perdue dans ses pensées quand elle entends la voix et le rire de Rosalie, elle relève les yeux vers Rosalie, son regard croise celui de son hôte, les yeux brillants de Rosalie ne passent pas inaperçus mais Alex sait que ce n'est pas le moment de rebondir sur ces larmes, sur ce moment dont elle vient de parler et qui visiblement est encore émotionnellement fort pour la jeune maman. « Ils sont plus résistants et plus costauds qu'on ne le croit, et ils ont bien plus d'énergie que nous aussi. » Elle sait qu'elles vont parler de cette émotion qu'elles ont partagé malgré elles, mais pas à cet instant parce que Rosalie mérite une petite pause, et Alex est là pour ça non ? « Merci, je devrais pas être trop longue, mais il m’a l’air bien parti pour une sieste là. » L'anglaise observe le geste de douceur de la jeune maman pour son fils. « Prends ton temps vraiment je ne suis pas pressée. » Elle lui redit, lui réaffirme qu'elle a tout son temps et qu'elle est là pour un petit moment, du moins autant de temps dont aura besoin Rosalie. « Te gêne pas si tu veux te faire un café, ou voler un morceau ou deux de chocolat. » Elle la remercie d'un sourire sans ajouter qu'elle ne boit plus de café désormais, mais elle s'attaque au chocolat à peine quelques instants après que la maman ait quitté la pièce. Le petit s'agite un peu dans les bras d'Alex l'obligeant à se lever et à marcher un peu pour bercer Gabriel. Elle profite de ce moment pour observer un peu l'intérieur de la maison, c'est étrange d'être ici dans une maison qu'elle ne connaît pas, avec dans ses bras un bébé qu'elle n'a vu que pour quelques balades, mais pourtant elle n'est pas mal à l'aise. Elle regarde le petit qui s'endort alors qu'elle continue à se promener dans le salon voulant s'assurer que le petit s'endorme bien profondément avant de se poser à nouveau dans le canapé. Elle fixe le bébé et elle repense aux mots de Rosalie. A son émotion au moment d'évoquer les premiers jours de vie de Gabriel. Et elle se remets à penser à ceux de Lucy et Lena. Elle se laisse avoir par l'émotion, déjà bien émotive dans sa vie courante, elle l'est encore un peu plus quand elle est enceinte. Elle repense à son accouchement, elle repense à la frayeur que Lena leur a faite à la naissance, à ses pleurs qui ont mit du temps à arriver, à son départ rapide en salle de soin. Elle ressent la panique qu'elle a ressenti durant les longues minutes sans nouvelles de sa fille, son besoin de la voir, de la toucher, de la sentir contre elle. Elle repense à ses filles, elle pense aussi à ce bébé qu'elle attends, à ce qu'elle pourrait ressentir si elle devait voir son bébé relié à pleins de fils, si ses premiers moments avec son bébé étaient gâchés par tout un protocole médical lourd mais indispensable pour la survie de ce bébé. Elle s'imagine vivre ce que Rosalie a évoqué il y a quelques minutes, et elle n'ose pas imaginer comme ça a du être difficile. « Il ne t’a pas fait trop de misère? » Alex relève la tête vers Rosalie, presque surprise de l'entendre déjà de retour. Elle ne sait pas combien de temps s'est absentée Rosalie mais elle semble plus en forme, plus serein aussi. Comme quoi un peu de temps pour soit c'est important parfois. « Il m'a fait un peu marcher dans le salon mais j'ai gagné, il a finit par s'endormir profondément. » Elle sourit, la voix est douce pour ne pas risquer de réveiller le petit. « Comment s’est passé votre voyage de noces? Ça ne fait pas longtemps que vous êtes rentrés, j’me trompe? » Alex sourit automatiquement quand Rosalie évoque ce voyage de noces, qui n'en était pas totalement un puisqu'il y avait leurs filles mais c'était un voyage quand même et sans doute l'un des meilleurs qu'elle pouvait rêver faire. « C'était parfait, un mois loin de tout, rien que tout les quatre, les meilleurs vacances possibles vraiment. Je suis Anglaise, et je n'avais jamais eu l'occasion de faire visiter ma ville à Caleb, et on a visité pleins d'autres villes, pas reposant du tout mais on revient avec tellement de souvenirs. » On sent dans la voix d'Alex tout le bonheur qu'elle ressent en pensant à ces moments en famille, on voit dans son regard tout l'amour qu'elle ressent quand elle évoque ce voyage. « Bon là on galère un peu parce que oui on vient de rentrer et je crois que les filles ont du mal à comprendre qu'il faut dormir la nuit, mais ces quatre semaines valent bien quelques nuits compliquées. » Ces quatre semaines valent bien plus que quelques nuits compliquées, ces vacances resteront inoubliables pour elle, et pour leur famille parce qu'ils ont ramené avec eux le plus beau et le plus inoubliable des souvenirs, la conception de leur futur bébé, mais ça elle le garde pour elle encore un peu, bien que sa vessie se manifeste pour lui rappeler que les symptômes de la grossesse se sont jamais loin. Et c'est tout en reposant doucement Gabriel dans les bras de sa maman qu'elle lui demande ou se trouve les toilettes. Elle pense à son bébé, elle pense à Rosalie, elle pense aux premiers moments de vie de Gabriel et elle ne peut s'empêcher de se dire que si Rosalie en a parlé c'est qu'elle a sans doute besoin d'en parler non ? Ou peut-être que c'est l'Anglaise qui a besoin d'en parler parce que désormais elle se questionne, elle se demande ce qu'à pu ressentir Rosalie, ce qu'elle a pu vivre, elle se demande comment elle a pu gérer une chose qu'Alex se sent incapable de gérer. « Je peux te poser une question ? » C'est avec la voix est hésitante qu'elle pose cette question alors qu'elle revient s'installer dans le salon. « Tu as évoqué tout à l'heure la naissance de Gabriel, et j'ai senti ton émotion, j'ai pas voulu insister mais si tu as besoin d'en parler je suis là. » Ce n'est finalement pas une question, parce qu'elle hésite Alex, elle ne veut pas se montrer plus intrusive qu'elle l'a déjà été en s'invitant quasiment chez la jeune maman.  

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Message(#)(alexandra) take the world and redefine it EmptyDim 1 Mai 2022 - 8:04

« Lucy a hérité du caractère de son père et heureusement pour nous parce que Lena a de l’énergie pour deux, ou trois même, mais globalement ça va, Lena aime beaucoup trop courir pour son propre bien et pour le mien aussi mais sinon ça va. » Tu te souvenais encore quand tu avais vu Alex avec son ventre arrondi pour la première fois, il y a de ça plus d’un an et demi déjà et tu trouvais ça complètement fou de t’imaginer les jumelles courir partout dans la maison. Pourtant, c’était bel et bien la nouvelle réalité de la jeune anglaise comme elle te le partageait, et tu ne doutais pas une seule seconde que ce serait bientôt votre nouvelle réalité à Wyatt et toi, alors que Gabriel semble grandir un peu plus avec chaque jour qui passe. Le garçon né trop tôt et trop vite, prisonnier des fils de sa couveuse n'était plus, il devenait plus grand et plus fort et chaque fois que tu pensais l’avoir enfin compris un peu mieux, il découvrait de nouvelles choses, ses préférences changeaient et tu avais cette impression de te retrouver continuellement à la case départ. Avait-elle aussi cette impression Alex, avec les jumelles? La question te brûlait les lèvres et pourtant, tu étais terrifiée de la poser. Tu gardais cette crainte que tu étais la seule à vivre la maternité comme tu le faisais, que tu n’étais pas normale et certainement pas faite pour ce rôle que tu rêvais pourtant d’enfiler depuis ta plus tendre enfance. Tu avais peur qu’elle te dise que tout venait vraiment naturellement pour elle et qu’elle ne trouvait ça en rien difficile, alors qu’elle devait tout faire fois deux en plus. Tu te mordilles légèrement la lèvre, cette hésitation ne te ressemble en rien, mais depuis que tu es devenue maman, depuis que tu as laissé ta carapace derrière avec cette vie pleine de mensonges et de faux-semblants, tu peines à te reconnaître. Pire encore, tu peines à réellement savoir qui tu es. Était-ce l’effet de la maternité ou simplement ce tournant que ta vie avait pris dans les derniers mois? Ça non plus tu n’osais pas réellement le demander à Alex qui se faisait pourtant attentive et ouverte depuis qu’elle avait mise les pieds dans l’appartement. « Va falloir que tu me donnes tes meilleurs trucs pour rendre l’appartement sécuritaire. » que tu soulignes avec un léger rire, t’imaginant les jumelles tentant de toucher à tout. De toutes les questions que tu aurais pu lui poser, tu te contentes de quelque chose de plus classique, qui ne t’oblige pas à montrer la moindre faille. Tu regrettes de ne pas savoir t’ouvrir plus facilement, parce que tu sais que tu as cruellement besoin d’aide et de soutien dans cette nouvelle aventure et qu’Alex est bien placée pour t’aider, elle qui a les deux pieds dedans depuis plus d’un an maintenant, et pourtant, quelque chose te retient. Cette stupide fierté, celle que tu avais juré laisser derrière, mais qui fini toujours par refaire une apparition, que tu le veuilles ou non. « Hallelujah, je bouge plus d’ici alors. » Non, Gabriel ne pouvait pas encore faire des demandes pour des comptines particulières, mais ça aussi, ça viendrait sans doute bien vite, trop vite.

Il y a toujours cette petite hésitation quand ton fils se retrouve dans une nouvelle paire de bras qui n’est pas la tienne ou celle de Wyatt, mais tu as complètement confiance en Alex qui se met à légèrement bercer Gabriel contre elle. Les souvenirs de vos premières semaines ensemble te heurtent comme une tempête que tu ne sais toujours maîtriser, et c’est avec beaucoup d’émotions dans la voix que tu parles vaguement de son arrivée fracassante. Il a changé depuis, ton garçon, et ce que tu ne sembles pas encore réaliser, c’est que toi aussi, tu as changé énormément depuis. Et pas seulement pour le pire, malgré ce que tes pensées voudraient te faire croire la plupart du temps. « Ils sont plus résistants et plus costauds qu’on ne le croit, et ils ont bien plus d’énergie aussi. » Alex te tire de tes pensées et parvient même à t’arracher un petit rire au passage, ce pour quoi tu lui es silencieusement reconnaissante. « Et ils savent survivre avec beaucoup moins de sommeil surtout. » Même si un Gabriel fatigué est loin d’être une partie de plaisir. Fort heureusement, Alex ne devrait pas avoir à gérer une nouvelle crise pendant ton absence puisqu’il semblait bien parti pour s’endormir dans ses bras. « Prends ton temps vraiment je ne suis pas pressée. » Tu la remercies une énième fois avant de filer vers la salle de bain, échappant un long soupir dès l’instant où ton dos trouve le dos de la porte désormais fermée. Une chose que tu trouvais particulièrement paradoxale dans ta maternité, c’était ce besoin d’être seule, que personne n’ait besoin de toi pendant quelques heures, quelques minutes même, en comparaison avec cette solitude qui pesait pourtant pendant ces journées que tu passais seule avec ton fils. Le manque d’interaction avec des adultes te manquait, autant que ce sentiment d’indépendance, d’être encore ta propre personne, et pas seulement la maman de Gabriel. Tu fais couler l’eau de la douche et tu laisses cette dernière te transporter le temps de quelques minutes loin de toutes tes inquiétudes et de tous tes questionnements trop lourds, profitant simplement de l’eau qui vient faire disparaître temporairement tout le poids du monde que tu portes constamment sur tes épaules.

Tu rejoins Alex dans le salon à nouveau et tu es soulagée de voir Gabriel endormi dans ses bras. « Il m’a fait un peu marcher dans le salon mais j’ai gagné, il a finit par s’endormir profondément. » Silencieusement, tu viens prendre place à côté d’elle sur le canapé. Si l’envie de le reprendre dans tes bras est grande, il semble bien trop confortable blottit contre l’anglaise pour que tu n’oses le déplacer. Il a besoin de cette sieste et ça te fait du bien pour une fois, d’avoir les mains libres. « C’était parfait, un mois loin de tout, rien que tous les quatre, les meilleures vacances possibles vraiment. Je suis Anglaise, et je n’avais jamais eu l’occasion de faire visiter ma ville à Caleb, et on a visité pleins d’autres villes, pas reposant du tout mais on revient avec tellement de souvenirs. » Le bonheur que décrit Alex est contagieux, tu ne peux t’empêcher de sourire alors que tu l’écoutes partager ses anecdotes de voyage. « Bon là on galère un peu parce que oui on vient de rentrer et je crois que les filles ont du mal à comprendre qu’il faut dormir la nuit, mais ces quatre semaines valent bien quelques nuits compliquées. » « J’imagine que le décalage horaire n’a pas été facile pour personne. » Tu sais que tu en as toujours souffert par toi-même, alors tu n’imagines pas avec deux jeunes enfants. « Tu rayonnes en tout cas. Je suis vraiment contente de savoir que tout s’est bien passé et que tu aies pu partager tout ça avec ta famille. » Peut-être qu’un jour, tu aurais la chance de faire un tel voyage avec Wyatt et Gabriel pour aller en France, voir l’endroit d’où vient le père de ton fils. Tu ne te fais pas d’illusion toutefois, tu sais que ce n’est pas dans les cartes pour tout de suite, entre vous deux. Vous apprenez à peine à revivre ensemble, alors les voyages, ce n’est pas pour demain la veille. « Tu viens d’où exactement? » que tu lui demandes, curieuse. Tu savais qu’elle était anglaise, son accent la trahissant malgré de nombreuses années à vivre en Australie, mais vous n’aviez jamais réellement pris le temps de discuter de vos passés, ni même de vos familles, vos discussions bien souvent de surface. « Je peux te poser une question? » Tu relèves les yeux vers elle, un peu surprise par le ton de sa voix qui a changé. Tu fais signe que oui de la tête, sentant tout de même l’hésitation venant de la part de la jeune femme. « Tu as évoqué tout à l’heure la naissance de Gabriel, et j’ai senti ton émotion, j’ai pas voulu insister mais si tu as besoin d’en parler, je suis là. » Ton sourire se dissipe peu à peu, pas parce qu’elle a osé poser la question qui n’en est pas vraiment une au final, mais parce que les souvenirs de cette journée-là, le peu que tu conserves encore n’ont rien de joyeux. Tu hésites quelques instants, aucun mot ne te semble être approprié pour bien décrire ce que vous avez vécu et comment tu te sens encore face à tout ça. Le mieux que tu puisses faire finalement, c’est plonger directement dans le vif du sujet. « On a failli y passer, tous les deux. » Tu déglutis difficilement et échappes un long soupir, ton regard s’accrochant au visage endormi de ton fils. « Je me suis réveillée en fin d’après-midi et je saignais abondamment. Une fois à l’hôpital, ils ont dû m’accoucher immédiatement, donc j’ai eu une césarienne d’urgence. Gabriel était prématuré et en détresse, mais les médecins sont intervenus à temps. » C’est ce que l’on t’a raconté, après coup puisque toi, tu ne gardes absolument aucun souvenir si ce n’est d’avoir entendu les premiers pleurs de ton fils. « Mais moi hum… j’ai fait une hémorragie importante suite à la rupture de mon placenta. J’ai perdu connaissance sur la table d’opération et la prochaine chose que je sais, c’est que j’ai bien failli ne jamais me réveiller. » Il y avait tout un jargon médical derrière tout ça évidemment, des termes que toi-même tu ne comprenais pas complètement même après l’avoir vécu et tu sais que tu ne saurais pas vraiment tout expliquer de manière plus compréhensive que ce que tu viens de lui dire. « Mon fils était même pas né encore que j’ai pas su le protéger… » Ces mots-là, tu les murmures avec honte, le regard qui s’attarde désormais sur tes doigts nerveux avec lesquels tu ne cesses de jouer, te sentant coupable de poser un tel fardeau sur les épaules d’Alex qui n’en demandait certainement pas autant.
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Message(#)(alexandra) take the world and redefine it EmptyDim 12 Juin 2022 - 4:10

Elle n'a pas beaucoup de femmes qui vivent la maternité autour d'elle et ce genre de discussion ne sont pas si habituelles pour l'Anglaise. Pourtant, elle est de ces mamans qui aiment parler de ses enfants, de leurs exploits, de la fierté qu'elle ressent, de toutes ces petites choses du quotidien qui la rendent heureuse et qui agace ou exaspère les autres êtres humains. Alors, quand elle a l'occasion de parler avec une maman, d'évoquer aussi bien les joies du quotidien comme les tracas elle n'hésite pas. « Va falloir que tu me donnes tes meilleurs trucs pour rendre l’appartement sécuritaire. » La sécurité, en tant que maman inquiète et parfois un peu trop protectrice, ce fut une grande discussion. Caleb étant lui aussi un papa surprotecteur, la maison des Anderson est vite devenu un lieu adapté aux bébés, surtout depuis que les filles sont en capacité de marcher. « C'est Caleb qui s'est occupé du plus gros de l'aménagement, mais tu sais qu'on a vraiment hésité à recouvrir les murs et les meubles de papier bulle pour protéger les filles. » Elle n'est pas réellement sérieuse, mais pourtant l'idée a du être prononcé une fois ou deux après que Lena ait commencé à jouer les Yamakasi dans le salon. « Plus sérieusement, on a fait comme tout les parents je crois, on a lu toutes les recommandations mais même avec ça c'était pas suffisant et on a du s'adapter, elles ont réussi à nous montrer qu'on était passé à côté de certaines choses, elles sont très ingénieuses pour ça. » Elles se développent, grandissent, font des progrès, découvrent le monde à quatre pattes puis sur deux jambes, investissent leur environnement et chaque jour le terrain de jeu devient plus grand, plus dangereux aussi et plus stressant pour les parents. Mais, fort heureusement, les parents Anderson n'ont jamais eu à déplorer d'accident pour l'une des filles, ça doit être une petite preuve qu'ils ont au moins réussi à rendre l'environnement assez sécuritaire.  

L'émotion est palpable dans le regard et dans la voix de Rosalie. La conversation prends une autre tournure, plus sérieuse, plus grave aussi et c'est sans doute la première fois qu'il y a une discussion aussi forte entre les deux femmes. Des brides d'une discussion qui ne s'éternise pas, pas encore du moins. Rosalie est émue et Alex sent bien que derrière cette émotion se cache une autre émotion encore plus grande. Une blessure, une fébrilité que Rosalie tente de dissimuler mais qui ne trompe pas Alex. Elle reconnaît ce genre d'émotion, mais elle sait aussi qu'il faut savoir choisir les bons moments. Parfois il n'y en a tout simplement pas et il faut évoquer les choses frontalement, mais pour l'heure ce n'est pas ce qu'elle choisit de faire. Pas alors que Rosalie vient d'accepter son aide et s'apprête à prendre un peu de temps pour elle et pour le moment c'est sans doute ce dont elle a le plus besoin. « Et ils savent survivre avec beaucoup moins de sommeil surtout. » Ils n'ont surtout pas encore compris que leurs parents avaient eux aussi besoin de sommeil. Ils sont des êtres humains ordinaires avant d'être aux services des besoins de leurs progénitures. Heureusement qu'ils sont beaux, qu'ils sont adorables et que l'amour qui transmettent permet de compenser un peu, mais le sommeil c'est bien l'une des premières choses que l'on perds quand on devient mère et Alex en sait quelque chose et elle l'habituée des grasses matinées, a eu beaucoup de mal à gérer les premiers mois entre les biberons pour l'une, la tétée pour l'autre, elle est soulagée et plutôt reconnaissante d'avoir des filles qui ont fait leur nuit assez rapidement. Des bébés parfaits. Avec toute l'objectivité de maman bien sûr. Gabriel aussi semble se laisser aller au sommeil et Rosalie peut se laisser aller à suivre les conseils d'Alex et s'éclipse pour souffler un peu, laissant l'anglaise avec un bébé qui n'est pas le sien, mais dont elle va prendre grand soin.

C'est avec un tout autre regard et l'air un peu plus détendue que Rosalie revient dans le salon. Alex tient toujours dans ses bras, un petit ange endormi, qui lui rappelle que dans quelques mois, elle en aura un comme ça elle aussi. Tout petit. Un bébé conçu durant leur voyage en Europe, un bébé conçu à Londres, chez elle et c'est un beau cadeau du hasard. C'est avec ce souvenir, et tant d'autres qu'elle évoque son voyage. « J’imagine que le décalage horaire n’a pas été facile pour personne. » Elle grimace en repensant à certaines nuits compliquées et à celles qui l'attendent encore. « On ne dort plus la nuit, mais tout baigne. » L'ironie est perceptible dans sa voie, mais comme elle l'a dit à Rosalie, ces vacances valent bien quelques nuits blanches, même si la fatigue couplée à son début de grossesse commence à être un peu compliquée mais elle ne garde que le positif de ce voyage et il y en a beaucoup. « Tu rayonnes en tout cas. Je suis vraiment contente de savoir que tout s’est bien passé et que tu aies pu partager tout ça avec ta famille. » Elle sourit à Rosalie, un sourire qui montre bien qu'elle est heureuse en ce moment et si ça se lit sur son visage c'est bien parce que tout lui sourit en ce moment. « Je peux dire merci à l’anti-cerne et au fond de teint, sans tu verrais que je rayonne beaucoup moins. » Encore une remarque qui se veut plus ironique que sérieuse, mais elle apprécie la discussion avec Rosalie, et elle découvre que passer du temps avec sa presque voisine est un moment agréable dont elle veut profiter et Rosalie semble un peu plus détendue qu'à son arrivée c'est que ça doit pas être si mal pour elle aussi non ? « Tu viens d’où exactement? » « De Londres. Tu y as déjà été ? » L'avantage d'être née et d'avoir grandi dans la capitale Anglaise, c'est qu'au moins tout le monde situe, ou connaît au moins de nom et ça évite les longues discussions sur l'endroit ou se situe la ville que personne ne connaît et dont tout le monde se fout. « Tu es Australienne ? De Brisbane ? » Elles apprennent à se connaître et si la discussion est légère jusqu'à présent, mais Alex garde en tête la voile de tristesse et d'inquiétude qu'elle a vu dans les yeux et sur le visage de Rosalie. La discussion s'apprête à prendre une tournure hautement plus personnelle, mais l'Anglaise sent qu'elle le regrettera si elle ne questionne pas Rosalie. Elle a senti comme un besoin de parler, tout en ayant une grosse retenue. Elle hésite. Elle réfléchit à ses mots, à la façon dont elle va pouvoir aborder les choses sans risquer de brusquer ou froisser son interlocutrice. Elle se lance pourtant, obtenant l'accord de Rosalie. Elle doit bien se douter que si Alex demande l'autorisation pour poser une question c'est que celle ci n'est pas des plus faciles. Et elle n'est même pas facile à formuler puisqu'Alex ne la formule pas réellement. Elle transforme ça en affirmation, elle montre à Rosalie qu'elle a senti son émotion, qu'elle a senti que quelque chose semblait difficile et finalement c'est ainsi qu'elle évoque le sujet. Sans vraiment le faire, mais en laissant ou non la possibilité à Rosalie d'y répondre. Elle regrette quelques instants ses mots Alex. Bien que l'émotion qui se lie dans les yeux de Rosalie prouve bien qu'elle avait raison. Elle aurait préféré avoir tord ceci dit quand elle entends la voix de Rosalie qui vient mettre fin au quelques instants de silence qu'avait installé sa question. « On a failli y passer, tous les deux. » Chaque mot a un sens précis, chaque mot signifie une chose, et ceux là n'ont aucun mal à faire comprendre à Alexandra de quoi il est question. Ils sont passés prêt de la mort et l'émotion qu'elle avait vu dans le regard de Rosalie prends tout son sens à l'instant. « Je me suis réveillée en fin d’après-midi et je saignais abondamment. Une fois à l’hôpital, ils ont dû m’accoucher immédiatement, donc j’ai eu une césarienne d’urgence. Gabriel était prématuré et en détresse, mais les médecins sont intervenus à temps. » Elle est encore une jeune maman Alex, elle a encore des souvenirs de son accouchement et surtout elle porte de nouveau un bébé et elle ne peut que trop bien imaginer l'émotion, la panique, l'angoisse, la détresse et l'horreur par laquelle a du passer Rosalie. « Mais moi hum… j’ai fait une hémorragie importante suite à la rupture de mon placenta. J’ai perdu connaissance sur la table d’opération et la prochaine chose que je sais, c’est que j’ai bien failli ne jamais me réveiller. » L'accouchement est censée être un jour merveilleux, la rencontre entre un bébé et ses deux parents, mais on ne parle que trop peu de ces moments qui tournent à la catastrophe et visiblement que ce soit Gabriel ou Rosalie, les deux ont failli y passer, pour reprendre les termes de Rosalie. Elle a eu beaucoup de craintes liées à son accouchement Alex, mais jamais elle n'a pensé à elle, à ce qu'il pourrait lui arriver, et pourtant avec les mots de Rosalie, le risque devient plus que réel, plus qu'une simple évocation dans un manuel sur l'accouchement. Elle se sent émue par le récit de Rosalie, elle se sent aussi fortement touchée de voir qu'elle lui confie une partie de sa vie la plus intime et forte. « Je suis désolée que tu aies du vivre tout ça. » Les mots n'ont que peu d'impacts à côté de ceux de Rosalie, mais elle est encore en train d'essayer de comprendre tout ce que Rosalie a du vivre et ça semble un peu trop à gérer aux yeux d'Alex et rien ne semble suffisant comme réponse à une telle confidence. « C'est jamais au pire que l'on pense quand on imagine son accouchement. » Sans raison médicale, sans grossesse à risque, on ne se prépare pas à ce que le plus beau jour vire au cauchemar et pour Rosalie et Gabriel, le début de l'histoire n'a pas été simple. « Tu as été inconsciente longtemps ? Il est resté longtemps en couveuse ? Tu as pu le voir rapidement après sa naissance quand même ? » Les questions arrivent ensuite, après la nouvelle un peu digérée, après qu'elle ait réussit aussi à se dire que c'était l'histoire de Rosalie, et que ça ne serait pas la sienne, parce que non, elle ne peut pas commencer à penser au pire pour la naissance de son bébé. « Mon fils était même pas né encore que j’ai pas su le protéger… » Et si elle a été longue à répondre quelques instants plutôt, à ce moment Alex n'hésite pas. « Tu n'es pas responsable Rosalie. Enlèves toi ça de la tête, il est là, vous êtes là tout les deux et c'est la seule chose à laquelle tu dois penser. » Elle le sait pourtant que la responsabilité d'une grossesse repose sur une femme, elle le sait que le sentiment de culpabilité peut être fort quand les choses ne se passent pas bien. Elle s'en est voulue quand elle a perdu l'un des bébés avant la fin du premier trimestre, elle s'en est tenue pour responsable, elle en a voulu à son corps de l'avoir trahis, alors elle comprends la mécanique de l'esprit qui vient faire croire à Rosalie qu'elle a échoué. « Je comprends ce que tu ressens, mais moi ce que je vois c'est un petit guerrier et sa maman qui s'est battue pour rester en vie, pour être là aujourd'hui et pour le protéger pour le reste de sa vie et c'est le plus important. » Alex n'est pas la plus douée pour réconforter et rassurer les gens, pas quand il s'agit de choses aussi importantes et sensibles mais elle ne peut pas rester insensible face à l'émotion de Rosalie. « Vous allez bien aujourd'hui ? Tout les deux ? » Et elle insiste bien, comme pour affirmer qu'elle n'attends pas qu'un bilan médical complet du petit mais aussi de sa mère, parce qu'aujourd'hui celle qui semble le plus en souffrance c'est bien Rosalie.

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Message(#)(alexandra) take the world and redefine it EmptyMer 22 Juin 2022 - 21:59

Il était facile de parler des changements à apporter dans l’appartement pour protéger un Gabriel encore trop petit pour se promener ici et là, mais qui grandirait sans aucun doute bien trop vite à ton goût, les étapes et les changements filant à toute allure. Tu écoutais avec attention les conseils d’Alex, tout comme tu savais parfaitement qu’elle avait raison : au moment opportun, tu n’hésiterais pas un instant avant de faire toute la lecture nécessaire sur les différents endroits à protéger et comment garder l’appartement sécuritaire pour un petit être toujours trop curieux. Il était trop tôt pour dire si Gabriel serait un casse-cou comme Lena, ou bien s’il serait plus calme comme Lucy semblait l’être, mais une chose était certaine : tu n’étais pas de celle qui laisserait les choses au hasard. Déjà que tu n'étais pas particulièrement fière d’être cette maman qui s’était retrouvée sans lait pour nourrir son fils affamé, tu ferais absolument tout en ton pouvoir pour ne pas être la maman qui ne saurait pas prévenir les potentiels accidents qui pourraient blesser ton fils d’une manière ou d’une autre. Tu n’étais pas naïve toutefois, tu te doutais qu’en vieillissant, Gabriel serait emmené à se faire mal d’une manière ou d’une autre, qu’il était bien impossible de l’enrouler dans du papier-bulle comme le suggérait Alex à la blague, mais tu préférais croire que tu serais une maman prévenante plutôt qu’une maman trop relaxe, ce qui ne manquerait certainement pas de rendre Wyatt fou, ce qui t’amusait d’avance. Après avoir pris le temps de remercier la jeune femme à de nombreuses reprises, tu t’éclipses le temps de quelques minutes. Le temps de prendre une douche bien chaude, de te calmer de cette longue et intense crise qui aura puisé dans tes maigres sources d’énergie restantes. Quand tu reviens dans le salon, le calme est enfin au rendez-vous et tu dois admettre être reconnaissante pour la présence d’une autre adulte dans les environs, quelqu’un à qui parler, quelqu’un qui comprend exactement les folies qui accompagnent les premiers mois auprès d’un nouveau-né.

« On ne dort plus la nuit, mais tout baigne. » Tu échappes un léger rire, comprenant que trop bien le calvaire des nuits entrecoupés, pire encore des nuits blanches que tu pouvais facilement t’imaginer être le quotidien des Anderson depuis le retour de leur lune de miel. Mais malgré la fatigue, malgré les nuits difficiles et le décalage horaire, Alex rayonnait d’un bonheur qui ne s’invente pas, qui prouve que tout s’est réellement bien passé et qu’elle profite plus que jamais de son nouveau statut de femme mariée, quelque chose que tu ne peux t’empêcher de lui envier, bien que pour rien au monde tu ne retournerais à ta vie d’avant, à celle où tu t’étais volontairement promise à un homme duquel tu n’avais jamais réellement été amoureuse. « Je peux dire merci à l’anti-cerne et au fond de teint, sans tu verrais que je rayonne beaucoup moins. » « Oh crois-moi, je ne pense pas que ce soit possible, maquillage ou pas. » Ce n’étaient pas les cernes cachés, ni quelques touches de fond de teint qui expliquait la beauté d’Alex aujourd’hui. C’était cette lueur dans le fond de ses yeux, ou son sourire qui ne disparaissait pas de son visage depuis la seconde où tu étais venue aux nouvelles de ses filles et de son mari, de ce voyage dont elle se remettait encore. « De Londres. Tu y as déjà été? » Tu fais signe que oui de la tête. « À quelques reprises, oui. J’ai eu la chance de voyager beaucoup lorsque j’étais jeune. » C’était quelque chose que vous faisiez en famille, l’une des rares où tu avais presque l’impression que vous étiez plus que cette fausse perfection que vous vous efforciez de montrer en société. Tu en gardes de tendres souvenirs, malgré la situation actuelle avec tes parents que tu n’as pas vu depuis presque un an déjà. « J’ai un frère acteur aussi, ce qui est toujours un plus pour les déplacements internationaux. » Une bonne raison de partir ici et là surtout, non pas que tu aies réellement besoin de Rory pour justifier quoique ce soit. Si tes moyens avaient drastiquement chuté depuis ta séparation avec Lachlan, tu ne manquais de rien et tu espérais un jour pouvoir instiller en ton fils cette envie de voyage avec laquelle tu avais toi-même grandi. « Tu es Australienne? De Brisbane? » Cette fois-ci, tu secoues légèrement la tête de gauche à droite. « De Adelaide, en Australie du Sud. Mes parents ont décidé de déménager la famille lorsque j’avais dix-huit ans. » Tu tais pour l’instant que la raison de ce déménagement consiste en l’infidélité devenu public de ton paternel et un besoin obsessif de tes parents de conserver les apparences autant que possible. Tu avais considéré rester à Adelaide et faire tes études là-bas, mais tu avais éventuellement capitulé, ton besoin d’être près des tiens et de protéger les plus jeunes surtout plus fort que ton envie d’indépendance. « Je n’ai jamais quitté Brisbane depuis. C’est la maison maintenant. » L’endroit où tu avais à présent créer ta propre famille, endroit que tu ne t’imaginais pas quitter de sitôt. « Ton mari, il est du coin lui? » que tu lui demandes, curieuse de savoir si Brisbane était pour eux aussi une évidence, ou si c’était plutôt une ville en attendant la suite de leur histoire.

C’est avec douceur et attention qu’Alex revient sur cette émotion qu’elle a perçu chez toi un peu plus tôt, entourant la naissance plus que chaotique de ton fils. Tu mets quelques secondes supplémentaires avant de trouver les bons mots, ce que tu espères être la bonne façon de lui parler de cet évènement qui n’a pourtant rien de bon et qui hante encore tes cauchemars pour ces quelques nuits où tu parviens à dormir assez longtemps pour rêver. « Je suis désolée que tu aies du vivre tout ça. » Tu lui offres un léger sourire, ton regard toujours porté sur ton fils. C’est le genre de choses que l’on dit quand il n’y a rien d’autre à dire, le genre de sentiment que tu sais complètement sincère mais qui en rien ne peut effacer tout le trauma qui te retient encore à cette journée. « C’est jamais au pire que l’on pense quand on imagine son accouchement. » « J’ai eu des complications dans les derniers mois, alors j’y pensais un peu, mais jamais comme ça… » que tu lui admets, la gorge toujours aussi serrée de ses émotions que tu assumes encore si difficilement. « Tu as été inconsciente longtemps? Il est resté longtemps en couveuse? Tu as pu le voir rapidement après sa naissance quand même? » Les questions d’Alex, quoique complètement légitimes, te rappellent à quel point la naissance de Gabriel n’a rien eu d’ordinaire, que tu as été dérobé de premiers moments dont tu avais longuement rêvé et que tu ne pourrais jamais avoir. « J’ai été inconsciente plus d’une douzaine d’heures, et la première fois que je l’ai vu c’était par FaceTime, Wyatt était avec lui et il a pratiquement forcé une infirmière à me laisser son téléphone pour que je puisse le voir. » Le souvenir, bien que douloureux, ne manque pas de créer un léger sourire sur ton visage. Tu étais toujours aussi admirative à ce jour de tout ce que Wyatt avait mis en place pour te permettre d’avoir un premier contact avec ton fils malgré tout. « J’ai pu le voir le lendemain, Gabriel avait deux jours de vie déjà. » Deux jours sans toi, deux jours dont tu avais manqué toutes les premières fois, bien malgré toi. « Il est resté sous la couveuse pendant une dizaine de jours, et j’ai passé tout autant de temps à l’hôpital. » Vous aviez été en mesure de quitter l’établissement en même temps, chose que tu avais trouvé rassurante, la simple idée que Gabriel ait pu rentrer à la maison sans toi suffisait à te donner cette envie de pleurer incontrôlable. Les premières semaines avaient été particulièrement difficiles, alors que tu tentais de t’attacher à ce petit être que tu ne comprenais pas, qui semblait toujours mieux avec son père qu’avec toi, jusqu’à ce que les choses se fassent tranquillement mais sûrement, ton amour pour lui bel et bien présent, mais camoufler constamment par les doutes, l’angoisses et les mauvais souvenirs de ces premiers jours.

La culpabilité que tu continues de porter face à tout ça est palpable toutefois, et tu ne peux retenir le commentaire comme quoi tu t’en veux de ne pas avoir su le protéger avant même sa naissance. « Tu n’es pas responsable Rosalie. Enlèves toi ça de la tête, il est là, vous êtes là tout les deux et c’est la seule chose à laquelle tu dois penser. » Tu te mordilles l’intérieur de la joue, retenant tant bien que mal des larmes qui risquent de couler sur tes joues d’une seconde à l’autre. Ces mots-là, Alex n’est pas la première à tenter de te les faire comprendre et pourtant, tu peines toujours autant à te décharger de cette culpabilité face aux évènements. « Je comprends ce que tu ressens, mais moi ce que je vois c’est un petit guerrier et sa maman qui s’est battue pour rester en vie, pour être là aujourd’hui et pour le protéger pour le reste de sa vie et c’est le plus important. » Ton regard fuit partout dans la pièce, sauf sur Alex alors que les sillons se font désormais présents sur tes joues, l’émotion bien trop grande pour que tu ne puisses la retenir. « Et si j’y arrivais pas, Alex? » que tu murmures, incertaine qu’elle ait été en mesure de t’entendre tant ta voix est basse. Et si tu n’arrivais pas à le protéger dans le futur, pas plus que tu n’avais su le faire lors du jour de sa naissance? Et si tu n'arrivais jamais à t’y faire complètement, à ce rôle de mère que tu chéris pourtant plus que tous les autres qui t’ont été attribués jusqu’à maintenant? Et si tu n’étais simplement pas en mesure d’être une bonne mère, toi qui n’avais jamais eu un modèle idéal? Tu prends une longue inspiration, tentes de te calmer autant que possible, la dernière chose que tu souhaitais étant de faire une scène devant ton amie, tout en réveillant ton fils par la même occasion. « Vous allez bien aujourd’hui? Tout les deux? » Elle insiste sur le dernier mot, et tu sais parfaitement que tu ne pourras pas lui mentir, ni simplement insister sur le fait qu’aujourd’hui Gabriel se développe exactement comme il le devrait, sans le moindre signe de retard quelconque. « Il est parfait, il est suivi de près par un pédiatre vu sa naissance prématurée, mais il suit bien sa courbe de développement, il ne devrait pas avoir de séquelles. » Et tu savais pertinemment que ça devrait te suffire, que le pire était derrière vous, qu’il allait bien, qu’il était parfait oui, tu venais de le dire et pourtant, c’était bien plus compliqué que ça dans les faits. « Moi… je vais comme je peux. » Et honnêtement, tu ne peux pas très fort. Mais tu fais de ton mieux. « J’essaye… j’essaye si fort de mettre tout ça derrière moi, de me concentrer sur ce qui va enfin bien, sur lui, mais je me retrouve toujours dans cette espèce de tourbillon de noirceur duquel je n’arrive pas à me sortir. » Tu n’étais pas certaine que tes mots faisaient beaucoup de sens pour Alex, mais tu essayais, tu essayais vraiment, toi qui n’osais pourtant jamais parler de tout ça. « Il y a des jours où j’ai l’impression d’avoir repris le contrôle, où je me sens bien et que je sais que mon lien avec Gabriel est puissant, malgré tout ce qui s’est passé. Et il y a d’autres jours où je suis incapable de penser autre chose que le fait que Wyatt et lui seraient tellement mieux sans moi. Qu’ils méritent mieux que moi. » Et tu les détestais, ces journées-là, cette faiblesse qui ne te ressemblait aucunement. Tu la détestais, cette voix dans ta tête qui te rappelait ta vulnérabilité, qui jouait avec tes certitudes et tes émotions tel un yo-yo qui partait dans tous les sens. « Je suis fatiguée, Alex. » Et pas seulement à cause du manque de sommeil, non. Fatiguée du combat dans ta tête. Fatiguée de ne pas savoir comment gérer avec ton trauma. Fatiguée de traîner cette impression que peut-être ça n’ira jamais véritablement mieux.
@Alexandra Anderson :l:
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