Petit évènement sur le papier, grand évènement dans ton coeur et celui de Melissa. Ton amie tatoueuse qui a déménager de Melbourne pour venir s’implanter à Brisbane. Maintenant que tous les travaux sont officiellement terminés, voilà la fête tout aussi officielle pour marquer le coup de l'ouverture du salon nommé Paradink. Le salon n’est pas grand mais les festivités vont durer toute la journée entre deux petits tatouages. Rien de très important car la maîtresse des lieux est surtout là pour fêter et boire avec les personnes présentes. Il est 19h quand tu te pointes et y’a quelques visages que tu connais à l’intérieur. Tu es conscient·e que c’est l’heure de fin de journée et où il y aura certainement plus de gens qu’à un autre moment mais tu as des idées derrière la tête avec ce timing là. Sans parler que tu avais une journée plutôt remplie, mais c’était hors de question que tu loupes l’ouverture officielle. Tu prends bien rapidement un verre avec une boisson sans alcool. A ta plus grande surprise il y a du choix de ce côté là et puis tu te souviens que Jordan la demoiselle apprentie dans ce salon est également sobre.
Tu fais beaucoup de sourires, presque tout autant d’esquives pour des accolades en guise de bonjour. Melissa elle a droit a une. C’est pas tout le monde que tu acceptes sans problème de te coller à eux de la sorte. Et puis y’a Regan qui est là, tu te frayes un chemin jusqu’à elle. Content·e de la voir. Tu lui avais parlé de ce nouveau salon via un rapide message sur son cellulaire il y a une semaine de ça. « Tu es venue. » Ça fait une éternité plus mille que tu n’as pas pris le temps de venir aux nouvelles de son côté. Ta vie et la vie de manière générale est bien remplie. Tu es au courant des derniers gros événements plutôt tragiques qui se sont déroulés y’a plus d’une année maintenant. Tu vas faire tinter ton verre en plastique avec celui de la blonde. Geste qui se veut chaleureux en guise de salue. « Ça fait plaisir de te voir. » Et même si tu ne l’avais pas dit avec des mots, ça se voit sur ton visage et ce large sourire. Y’a beaucoup de monde à l’intérieur, ce n’est pas grand. « Viens on bouge dehors se sera mieux pour parler. » Car là y’a trop de proximité avec des gens que tu connais pas et même si tu sens une bonne vibe globalement dans l’endroit, tu seras plus à l’aise dehors. De plus y’a de la musique dedans et du bruit non négligeable. Dehors ce sera mieux pour respirer, et s’entendre.
Tu vis tellement à cent à l’heure que t’as pas fait gaffe qu’un salon de tatouage a ouvert dans ton quartier. D’un côté, t’as pas besoin d’y prêter attention. T’as déjà une tatoueuse. C’est d’ailleurs elle qui t’en a informée. Elle l’a pas fait pour te mettre en garde face à cette concurrente. Abby est pas comme ça. Elle te sait fidèle à ses talents. Elle l’a fait par amitié, connaissant la nouvelle arrivante. Et aussi pour te trainer avec elle à la sorte de crémaillère organisée. T’as pas été emballée par l’idée de prime abord. En découvrant la photo de la brune, t’as déjà été plus motivée. Et quand t’as reçu un message de Jordan te demandant la même chose, ça a fini de te décider. Sacrée coïncidence que les deux aient une connaissance commune. En dehors de toi évidemment. Tu l’as pas vu depuis un bail. Tu pouvais pas rater l’occasion de le voir. Surtout autour d’un verre gratuit. Non, ça en fait, tu t’en fous. T’as largement les moyens de te payer des coups. T’es pas radine non plus. T’es plutôt un panier percé tant t’es une flambeuse.
T’es sur place depuis trente minutes. L’ennui te gagne doucement. L’ambiance est pas au top. La musique manque de rythme et surtout de volume. Après, t’es ni dans un bar ni en boite. Abby t’a lâchée dès votre arrivée pour causer avec une pote. Sympa le remerciement de l’avoir accompagnée. Ça te fait drôle de pas attirer l’attention. Ici, t’es une personne lambda. Même si t’as dégainé ton look de rockeuse avec tes bas résilles, ta jupe courte, ton débardeur et tes bottines basses, le tout en noir, tu te démarques pas avec tes dessins encrés sur ta peau dans cette assemblée. Ça te va en soi. T’es pas mécontente de passer une soirée tranquille. Tranquillité relative vu que tu te fais aborder. Par un mec en plus. Pourtant, face à lui, un sourire étire tes lèvres. « C’est peut-être ma jumelle maléfique qui est venue. » Ton humour commence à faire des siennes. T’éclates rapidement de rire. Vos gobelets s’entrechoquent. Tu vides le restant de ce cocktail trop sucré. Il vaut pas un café ou une bière. Tu le reposes sur la table. « Plaisir partagé. » Tu le penses vraiment. Sinon une pique de misandre lui aurait déjà été adressée.
D’un hochement de tête, tu valides sa proposition. Tu le suis à l’extérieur. Vous y découvrez quelques accros à la nicotine. T’as bien des vices mais pas celui-là. La fumée dans la gueule te botte pas. T’entraines le gringalet à l’écart du groupe. Tu l’inspectes des pieds à la tête. Beau gosse le type. « Tu t’es fait tout beau dis donc ! » Ton rire résonne dans l’atmosphère. T’as pas l’impression qu’il ait fait un effort vestimentaire outre mesure. C’est une manière de le complimenter en le taquinant. Jordan fait partie du cercle très privé des hommes que tu respectes. Un respect qu’il a gagné au fil des années. Hormis pour ton père, il est probablement le seul homme pour laquelle tu pourrais te sacrifier. Bien sûr, tu lui as jamais dit. Par contre, il a le droit à tes remarques à la con à la pelle. « T’as dans l’optique de mettre la tatoueuse dans ton lit ? » Direct sans détour comme à ton habitude. Un rictus malicieux orne ton visage. Tu doutes que ça soit pour toi. Il sait que tu manges pas de ce pain-là de toute façon. Bien qu’il ait parlé d’une amie dans son message, ça signifie pas qu’il a pas de vues sur elle. La brunette est mignonne. Très mignonne même.
« C’est peut-être ma jumelle maléfique qui est venue. » Tu lâches un rire à sa phrase. Même pas étonné·e par cette répartie venant d’elle. Ça fait peut être plus d’une année que tu ne l’as pas vu, mais impossible d’oublier son tempérament. « Plaisir partagé. » Et ça venant d’elle tu sais que c’est pas rien. Tu apprécies toujours voir que tu as une place spéciale chez certain. Ce genre de petites choses qui te font te rendre compte que oui Jordan, tu es pas le monstre dont parlent les voix dans ta tête. Ca fait du bien à chaque fois. Tous rappels de ce détail qui est bien plus que juste un détail justement sont très bons à prendre.
Non seulement elle est ok pour te suivre dehors mais en plus elle s’éloigne un poil afin de ne pas être collé aux quelques personnes présentent devant. Parfait. Elle te toise de haut en bas. « Tu t’es fait tout beau dis donc ! » Tu fais non de la tête car tu ne penses pas mérité ces mots à ce point là et surtout elle a le ton de la rigolade. C’est tout à fait naturellement que tu entres dans son jeu. « Et encore j’ai pas sorti la cravate. » Car tu as mis une chemise et même si elle plaisante, tu te trouves toujours plus classe avec une chemise sur le dos. En plus tu as un short en jeans denim sobre qui fait tout aussi propre. Tu n’es pas venu en pyjama et tu as choisi tes vêtements: oui. Tu t’es trouvé mignon dans le miroir: oui. Tu es tout beau: non. « T’as dans l’optique de mettre la tatoueuse dans ton lit ? » Heureusement que tu n’as pas eu le temps de porter ton verre jusqu’à tes lèvres pour y boire une gorgée car ces mots là te font beaucoup trop rire. « Nah je vais faire profil bas pour ne pas te ruiner tes chances. » Tu rends son sourire vous êtes stupide ouais.
« T’as l’air en forme. » Que tu ajoutes comme simple observation. Tu ne sais pas si elle va bien à proprement parler et tu vas certainement lui poser la question à la suite même. Sincèrement intéressé par son état actuel sachant les dernières épreuves traversée qui ont rempli ton feed Twitter il y a plus d'une année de ça. « Comment ça va ? T’as vu des choses qui te plaisent ? » Que ce soit niveau tatouages ou personnes dans les alentours. Y’a un sourire qui sous entend le tout sur ton visage. T’as sorti deux questions à la suite, ce qui peut être vu - et à juste titre - comme à choix multiple. Esquive celle qui te dérange, même les deux si besoin, tu ne seras pas vexé le moins du monde. Elle doit se souvenir que tu n’as jamais été du genre à insister si les gens n’ont pas envie de parler. Toi même tu parles peu de ta personne.
Jordan a rien perdu de sa répartie. Ni de son style décontracté. Venir en short, il fallait oser. C’est pas moi qui vais le juger sur ses apparences. Surtout qu’il pourrait critiquer tout autant ma tenue. Nous sommes tous les deux au naturel malgré l’esprit festif de l’occasion. Et ça, ça veut dire que j’ai pas fini de blaguer. Le pauvre pourrait regretter de m’avoir invitée. Comme il me connaît, je présume qu’il aime ça. De toute, il a pas vraiment le choix. Je vais pas me retenir de déconner pour ses beaux yeux. Même s’il était une femme, j’aurai pas changé. Mon humour foireux fait partie de ma personnalité. Et je cherche pas à m’en défaire. Ce serait stupide d’essayer de se débarrasser de mon atout de charme numéro un. « C’est sympa de ta part. Avec ton look de beau gosse, j’ai aucune chance sinon. » Je lui envoie clin d’œil amusé. « Vu que c’est ton amie, tu pourrais me présenter à… C’est quoi son nom déjà ? » J’ai pas retenu l’info. Je me suis trop focalisée sur la photo de la brune. Sur ce coup-là, j’avoue avoir agi comme un mec. J’ai plus pensé avec ma libido qu’avec mon cerveau. Honte sur moi.
Pour être honnête, j’ai surtout pensé au blond depuis que j’ai reçu son message. Un ami passera toujours avant un plan cul éventuel. Lui, je sais qu’il restera dans ma vie. Il l’a déjà prouvé au fil des années. Il est dans mon existence depuis la naissance des Blondies Angels. Il a vu nos hauts et nos bas. Et à aucun moment, il a montré des envies de me lâcher. Il a même été là pour me sortir du trou par instant. « Toi aussi. » Son visage rayonne de bonne humeur. Après, c’est peut-être une façade enfilée pour la soirée. Avoir l’air en forme signifie pas l’être même si le raccourci est facile. « Je vais bien ! Un peu crevée par la préparation de la future tournée pour promouvoir le nouvel album mais c’est de la bonne fatigue. » Après un an d’absence, il faut reprendre le rythme. Je suis pressée de retourner rencontrer nos fans dans tout le pays. Davantage après nos prestations à Brisbane. Le public a répondu présent d’une force incroyable. L’accueil a été fou. C’est comme si le groupe avait jamais disparu de la scène. Angels never die parait aussi vrai dans le cœur des fans. Stacy peut être fière d’elle où qu’elle soit.
Je me retiens de céder à la nostalgie. C’est pas le moment de penser à mon ancienne batteuse. La deuxième partie de sa question est idéale pour rebondir. « Hormis la tatoueuse, non. » Un léger rire franchit la barrière de mes lèvres. Je ferai jamais l’erreur de considérer une femme comme une chose. Je laisse cette considération déplacée aux branleurs de mecs. Je reste dans le thème de la plaisanterie lourde dont je suis familière. Néanmoins, dans l’absolu, la tatoueuse me plait réellement. Il est fort probable que je me tape la discute avec elle au cours de la soirée. Même si je sais rien de son orientation sexuelle. « En vrai, j’ai pas vraiment eu le temps de regarder. Si elle a un book, je le ferai avec plaisir. » Je suis pas mariée avec Abby. Elle a pas l'exclusivité de ma peau. Je pourrai la confier à la brunette un jour. Voire lui confier mon corps mais c’est une autre histoire. « Et toi alors ? Quoi de neuf depuis le temps ? T’as réservé ta place pour un concert j’espère. » Je glousse. Il en a pas besoin. Sa place est déjà acquise. Il a juste à me la demander pour l’obtenir. Chose qu’il fera pas. Il est pas un profiteur.
« C’est sympa de ta part. Avec ton look de beau gosse, j’ai aucune chance sinon. » Tu vas finir par te mettre à rougir si elle continue comme ça. En tout cas tu souris largement car elle t’amuse avec ses mots. Se serait quelqu’un d’autre tu penserais qu’elle serait en train de te draguer car c’est pas assez subtile pour que tu n’y vois que tu feu. Mais c’est Regan et tu sais pertinemment que ce qui est entre tes jambes n’est pas à son goût. « Vu que c’est ton amie, tu pourrais me présenter à… C’est quoi son nom déjà ? » « Melissa. » Tu hoches la tête pour confirmer que tu la présenteras en bonne et due forme avant qu’elle ne file. Tu ne sais pas depuis quand elle est arrivée. Peut être qu’elle est bientôt sur le départ, mais dans tous les cas, tu présenteras tout ce beau monde avec plaisir.
« Toi aussi. » Il est vrai que tu vas bien en ce moment et ça se ressent dans ton air, ton humeur aussi. Parce que sinon niveau forme, là t’es plutôt fatigué·e de ta journée qui fut très remplie et elle n’est pas encore terminée. Tu te connais, tu sais que malgré la fatigue tu peux rester jusqu’au bout de la nuit à ce genre d’évènement. Tu es solidaire avec tes amis et tu regrettes déjà un peu de ne pas avoir pu venir plus tôt pour montrer ton soutien. Mais maintenant que tu es là, tu vas rester autant que tu peux. « Je vais bien ! Un peu crevée par la préparation de la future tournée pour promouvoir le nouvel album mais c’est de la bonne fatigue. » Un sourire sincère se forme sur ton visage. « Bonne nouvelle ça. » Nouveau chapitre de la vie du groupe qui est en train de s’écrire. Tu es content·e de voir qu’ils ont su continuer malgré tout et plutôt rapidement de plus. Sûrement que c’était une bonne occupation et une grande dose d’inspiration.
« Hormis la tatoueuse, non. » Tu ris avec elle. « Ah ben c’est cool t’es pas venu pour rien. » Tu l’imagines pouvoir être sérieuse dans sa boutade et tu l’es aussi dans ta réponse. Qu’elle trouve quelque chose d’intéressant ce soir, en ces lieux, c’est une bonne chose. Ce sera une bonne soirée. « En vrai, j’ai pas vraiment eu le temps de regarder. Si elle a un book, je le ferai avec plaisir. » Tu confirmes d’un hochement de tête. « Ouais y’a de quoi. Elle a fait quelques uns de mes tats, elle est vraiment douée. » Tu ne dis pas ça pour faire plaisir et mousser la propriétaire des lieux, c’est la pure vérité. C’est ça qui est bien quand on a des amis talentueux, c’est facile de faire leur promotion car ils sont vraiment bons.
« Et toi alors ? Quoi de neuf depuis le temps ? T’as réservé ta place pour un concert j’espère. » Tu hoches la tête. « Bien sûr. J’en ai même pris deux. Je sais pas avec qui je viendrais mais ça se trouve toujours. » Surtout que Jeremy habite Brisbane maintenant. Tu sais d’avance qu’il est le premier que tu vas appeler pour tous les shows que tu vas faire en solidaire - ou même si t’es déjà avec des autres potes sur certains coups. Plus vous êtes de fous, plus vous riez. « Et sinon je sais pas si t’as vu j’ai sorti mon premier album y’a un an de ça. » Plus d’un an maintenant Jordan mais t’as du mal à compter. « Et là je bosse sur la musique pour un film Netflix ça va être super fun ça. Je fais en collaboration avec Jessalyn Oxton, je sais pas si tu connais le groupe Oxtorm. » Elle a déjà dû en entendre parler vu qu'elles font toutes les deux le même style de musique rock, métal. T’as sorti quelques covers avec Jess ces dernières années. Un plaisir de bosser avec elle, c’est devenu vraiment une amie et une collaboratrice du feu de Dieu. « Je pense que ce qu’elle fait te plairait. » Et sûrement son apparence aussi. « Oh et j’ai écrit une chanson avec Avril Lavigne, elle sera sur son nouvel album. Je cache pas que ça c’est une de mes plus grandes fiertés. Incroyable. » Ok t’as vraiment beaucoup parlé Jordan mais ouais, ça se ressent fortement que tu aimes ton boulot car c’est bien plus qu’un boulot, c’est tout ta vie. Tu en parles bien plus librement de cette chanson avec Avril Lavigne maintenant qu’elle a officiellement été shortlisté dans les chansons qui composent son futur album qui sort bientôt. « Et toi t'as pris ta place pour mon concert ? » Question piège parce qu'il n'y en a pas de prévu. Mais t'as envie de la taquiner un peu toi aussi.
Spoiler:
@Jessalyn Oxton pour le plaisir de te notifier parce que je parle d'elle dans ma réponse
Et puis pour @Birdie Cadburry pour qu'elle ait la notif et dans la logistique elle répondra après la prochaine réponse de Regan (que d'organisation )
Dans l’absolu, j’ai pas besoin de lui pour aborder la tatoueuse. J’ai besoin de personne pour aborder une femme qui me plait. Je suis en rien timide. Mais à la vue de l’occasion, elle est occupée et peu dispo. Depuis que je suis arrivée, j’ai juste pu la saluer avant que quelqu’un l’entraine dans une conversation. Au point qu’on a pas pu se présenter. J’ai clairement envie de corriger cette anomalie. Et éventuellement de passer une fin de soirée en tête-à-tête. Je suis incorrigible. Après, c’est pas de ma faute si elle est belle. J’ai conscience que ça peut être une mauvaise idée aussi. Draguer une amie d’un ami, c’est un coup à créer des tensions. Jordan saura faire la part des choses. Il a toujours su le faire. Puis de toute façon, pour le moment, je suis pas dans les draps de la brunette. Ça pourrait jamais voir lieu. Mais ses paroles me donnent de l’espoir. « Ah oui ?! Elle aime les femmes ?! » Mes opales pétillent de malice pendant que je me marre comme une baleine. Si oui, je suis effectivement pas venue pour rien et je peux tenter ma chance. Sinon, je peux oublier toutes mes projections en sa compagnie et j’ai plus qu’à repartir en repérage dans l’assemblée. Si seulement Abby était pas hétéro, ce serait réglé. Ou je peux juste arrêter de penser au sexe deux minutes. Je vais passer pour un mec à être affamée de la sorte. En plus, j’ai passé la nuit dernière avec une panthère blonde. Une serveuse du bar où j’ai trainé ma carne. Après m’avoir laissée son numéro en me filant l’addition, je lui ai demandée à quelle heure elle finissait son service. Elle est repartie à mon bras jusqu’à ma villa pour la quitter que ce matin.
Je confirme ses propos d’un signe de tête. Ses tatouages sont classes. J’ai aperçu le serpent sur son avant-bras. Elle est clairement douée. Il est pas étonnant qu’elle s’entende si bien avec Abby. Entre artistes talentueuses, ça coule de source. Enfin, je dévie notre échange sur sa personne. On s’est pas vus depuis tant de temps. Je profite du moment pour me mettre à jour le concernant. Du moins essayer. Je doute de rattraper quasiment deux ans en deux heures. Après, j’ai la nuit devant moi. Je le lâcherai pas avant qu’il s’en aille ou se lasse de ma carcasse, en fonction de ce qu’il se passe en premier. « Invite Mélissa. » Je lui envoie un clin d’œil. Je suis lourde jusqu’au bout des ongles. Je vais finir par m’insupporter moi-même. Je secoue ma tête négativement par la suite. Quelle piètre amie je fais de pas être au courant de son actualité. D’un côté, j’ai une excuse. Une vraie. « On commençait à bosser sur le nouvel album il y a un an. Je t’avoue que j’avais la tête dans le guidon. » Je lui passe le fait qu’il fallait intégrer Emily au groupe et qu’on avait le spectre de Stacy durant tous les enregistrements. Cet album m’a pompé toute mon énergie. Pas uniquement physique, également mentale. Surtout mentale. J’y ai mis mes tripes pour ma sœur décédée. « J’en ai entendu parler vite fait. » Malgré la célébrité, je m’intéresse à la scène metal montante. J’oublie pas que je suis passée par-là aussi. J’hésiterai pas à donner un coup de pouce à des groupes pour les aider. Le temps m’a manqué pour contacter Oxtorm. C’est dans ma to do list. Avec faire mes courses, aller chez le coiffeur, butin le chat de ma voisine si je le revois sur le capot de ma voiture, et depuis dix secondes, aller pisser.
Son activité s’arrête pas là. Il est sur plusieurs fronts à la fois. C’est à croire qu’il est la star de nous deux. « Je la croyais à la retraite celle-là. » Mon rire de hyène s’écrase contre un mur. C’est pas gentil. Surtout que ce qu’elle fait est plutôt cool. Je l’ai écoutée en boucle à mon adolescence jusqu’à la sortie de son troisième album. J’ai même été la voir en concert à l’époque. J’étais limite une de ses groupies. Je kiffais son look. Je connais encore les paroles de Sk8er Boi par cœur. Un secret que seul Lora connaît. Seule ma bff m’a déjà vu chanter cette chanson. C’est un dossier entre elle et moi qu’elle s’amuse à me menacer de divulguer quand elle veut jouer avec mes nerfs. « Tu vas bientôt attirer les paparazzis et faire la une des magazines people à ce rythme. » Un nouveau rire sonore résonne dehors. C’est tout ce que je lui souhaite. Ou pas. C’est chiant de se sentir traquer en permanence. Je m’en sors bien perso. Je peux encore me promener dans la rue sans me faire aborder tous les mètres. « Un peu mon neveu ! Par contre je suis déçue que t’aies pas pensé à moi pour faire ta première partie… » J’affiche une moue boudeuse avant de rire à pleins poumons. J’ai passé la période où je fais les premières parties pour me faire connaître. C’est plutôt moi qui le propose aux autres. D’ailleurs, Jordan y aura droit. « Va falloir que tu te fasses pardonner pour ça. J’ai la gorge sèche. Si tu vas me chercher un café, je passe l’éponge. » Mon breuvage favori. La malice se lit sur mon visage de peste. Allez pas croire que je le prends pour mon chien. Je fais que le taquiner. Je le respecte.
(outfit) Jordan t’avait informé qu’iel allait à l’inauguration officielle du salon de sa pote. Tu trouves étrange d’y aller là alors que tu t’y avais déjà été faite tatouer en novembre dernier - ton premier tatouage, ce n’est pas rien. Par contre, c’est à Spring Hill et ça t’arrange bien. Tu as traîné tes pattes pendant des heures dans les studios d’ABC, en étant appelée toutes les demi-heures pour présenter la météo et ça commence à te faire chier. Tu y penses de plus en plus, tu n’en as parlé à personne mais il ne serait pas étonnant pour toi si tu ne finis pas l’année en ayant démissionné de ce job. Si au début, c’est fun de se faire apprêter, de s’habiller et de sourire à la caméra devant une image qui s’incruste en fond derrière vous, trois ans après, c’est d’un ennui mortel. Ce n’est pas étonnant venant de toi ; ce qui est plutôt surprenant, c’est le nombre de mois et d’années qui s’accumulent au même poste. Il faut dire qu’il ne demande pas beaucoup d’implication et tu as un joli trio qui te suit depuis que tu es arrivée et que tu peux compter comme amis. Même si Simon est un petit con. Mais c’est ton petit con.
Tu en as profité pour demander à Julia de te maquiller subtilement, sans rien de tape à l’oeil mais avec quelques brillants sur les paupières et de jolies lèvres rosées qui se veulent naturelles - mais qui ne le sont pas, évidemment. Tu n’aimes pas le maquillage, ça alourdit le visage et tu as l’impression d’être un pot de peinture ; mais Julia sait être artistique et tu lui fais confiance quand elle rajoute de jolies grosses perles blanches sous ton oeil gauche qui vont jusqu’à ta tempe. Tu l’as remercié, tu as dépité Simon à lui refuser (encore) des talons de vingt centimètres et tu as filé vers le salon. L’adresse que tu as demandé à Jordan par message car tu n’étais pas sûre de retrouver toute seule. Tu te guides ensuite par le gps à travers le quartier et c’est là, que tu le remarques. L’interlude. Tu as presque envie de cracher dessus. Mais tu es civilisée, un minimum, donc tu te retiens. Tes yeux tombent sur la silhouette de Jordan au loin, reconnaissable car tu as un foutu radar le concernant. Iel a l’air d’être en pleine conversation avec une blonde. Remplie de tatouages elle aussi, de ce que tu peux déduire de là où t’es.
« (...) Si tu vas me chercher un café, je passe l’éponge. » que tu entends dire alors que t’arrives par derrière Jordan pour enrouler tes bras autour de sa taille. “Ca sera une bière pour moi, s’il te plait.” que tu dis en posant ton front contre son dos avec un léger sourire avant de te rappeler, petit un, que tu as du maquillage, qu’il faut le montrer et l’exposer, et non l’exploser, par pour l’instant en tout cas. Et petit deux, il y a une inconnue avec qui ton partenaire parlait et que tu viens de sauvagement interrompre. Alors tu passes la tête sur le côté avec le visage souriant, tes jolies prunelles bleues et ton sourire passant de Jordan à la blonde en face de vous. “J’espère que je dérange pas ? On m’a dit qu’y a une fête dans le coin.” que tu dis en toute innocence.
« Ah oui ?! Elle aime les femmes ?! » La façon dont elle rit et saute sur ta phrase te fait sourire largement. Elle plaisante, mais elle veut l’info aussi, tu le sens bien. « Elle aime beaucoup de chose. » Que tu dis en vendant la mèche sans le dire véritablement. Tu sais bien que Melissa n’a pas de problème avec ça et c’est la raison pour laquelle tu te permets. Au moins une chose est certain là, c’est que Regan n’est certainement pas dans une relation exclusive en ce moment. Pas que ce soit important, mais tu remarques simplement car la dernière fois que vous vous êtes vu, tu n’étais pas exclusif non plus. Tu étais même encore dans ta période d’abstinence qui a suivi la mort de ta femme. « Invite Mélissa. » Tu hoches la tête en regardant Regan l’air de dire: Bonne idée. Tu sais pas si elle crush sincèrement ou si elle est juste incroyablement en manque, mais c’est mignon à voir.
« On commençait à bosser sur le nouvel album il y a un an. Je t’avoue que j’avais la tête dans le guidon. » Tu ne te vexes ça, tu comprends tout à fait. Surtout que tu n’as pas fait de promo sur ton album à part un post Instagram et reposter les story des gens qui te tag en écoutant ta musique. Toujours incroyable comme sensation. « J’en ai entendu parler vite fait. » Tu savais qu’elle devait connaitre au moins de nom. Tu te rends pas compte mais damn tu parles beaucoup Jordan. « Je la croyais à la retraite celle-là. » Tu fais non de la tête. Peut être que tu es un trop grand fan pour n’avoir loupé aucun de ses albums. Tu n’avais pas remarqué que Head Above Water était passé si inaperçu tellement tu l’as écouté de ton côté. Qui sait, peut être que Avril est vraiment à la retraite et que c’est son sosie extra terrestre qui s’occupe de sa carrière maintenant. Tout est possible.
« Tu vas bientôt attirer les paparazzis et faire la une des magazines people à ce rythme. » Tu pouffes et fait non de la tête. « Non merci. » Tu restes bien dans l’ombre de tes projets et c’est d’ailleurs pas pour rien que tu n’as pas fait de promo pour ton album. Tu l’as fait pour toi. Pas pour l’argent. Si les gens l’écoutent c’est bien. Sinon, toi tu l’écoutes. Maria l’écoute aussi. Ca te suffit amplement. Va juste falloir que tu le sortes en version physique car ça serait une fierté encore plus grande pour toi. Le digital c’est bien, mais un CD et un vinyle… C’est jouissif.
« Un peu mon neveu ! Par contre je suis déçue que t’aies pas pensé à moi pour faire ta première partie… » Elle est cute à répondre oui. Elle soutient même tes concerts imaginaires. « Va falloir que tu te fasses pardonner pour ça. J’ai la gorge sèche. Si tu vas me chercher un café, je passe l’éponge. » Tu te marres de voir comme elle essaie de tourner ça à son avantage. Tu vas pour répondre que c’est que de la connerie pour ton concert mais tu es pris·e de cours par les meilleurs bras de tout le Queensland qui t’encerclent. “Ca sera une bière pour moi, s’il te plait.” Tu poses automatiquement ta main libre sur son avant bras autour de toi. « Je peux aller vous chercher ça car je suis gentil comme ça. » Que tu dis comme pour souligner que tu le fais parce que tu le veux et non parce que t’es obligé. “J’espère que je dérange pas ? On m’a dit qu’y a une fête dans le coin.” Tu fais non de la tête, car elle ne te dérange pas ça c’est certain et tu ne penses pas que ce soit le cas de Regan, tu n’en sais rien en fait. « On m’a dit qu’iel est content que tu sois venue. » Ah ce que t’es chou. Mais oui, les moments avec Birdie à tes côtés sont meilleurs que tous les autres réunis. Et puis tu réalises que tu as un oiseau accroché à toi et tu précise qui est cet animal que Regan voit peut être pour la première fois. « Le koala sur mon dos c’est Birdie. » De même pour ton oiseau qui ne connait sûrement pas la blonde toute tatouée. « C’est Regan. Elle est dans un groupe de métal qui s’appelle les Blondies Angels. » Tu sais que ce nom va faire kiffer ta blonde angel à toi. Et tu reprends le fil de la conversation en reportant ton attention sur Regan parce que tu lui as dit une grosse connerie et tu ne vas pas la laisser croire que c’est la vérité. C’était une blague. « J’ai pas de show prévu mais ta réponse était parfaite. » Car c’est bien une de tes phobies ça. Que tu fasses un show en ton nom un jour et que personne ne vienne. Mais si t’as le soutient de tes potes, tes amis et tes connaissances, y’a des chances que ça remplisse une petite salle facilement. Tu connais beaucoup de monde même si tu ne les vois pas tous régulièrement.
L’ambiance est bien meilleure qu’à l’intérieur. Jordan à cette faculté à rendre l’ambiance sympa. C’est l’avantage de vivre sans se prendre la tête. S’il a forcément changé depuis notre dernière rencontre, et moi aussi, je suis ravie de constater qu’il a conservé cet état d’esprit. Je lui démontre que j’ai rien perdu de ma superbe non plus. Je suis toujours là à blaguer à tour de bras. Pourtant j’ai pas mangé de clown au petit déjeuner ce matin. J’ai simplement croqué une dernière fois dans la serveuse qui a partagé ma nuit avant qu’elle se sauve. Et entre deux éclats de rires, je découvre que je suis pas la seule qui a vécu une nuit mouvementée. En tous cas, c’est que j’en déduis de l’arrivée de cette femme. Elle se montre trop tactile avec lui pour être innocent. D’un coup, ses propos sur faire profil bas pour pas ruiner mes chances avec Mélissa sont faussés. Jordan a plutôt pensé à son cruch du moment. Oui, cruch. Je l’imagine pas casé, c’est pas son style. « Si tu pouvais ramener un truc à grignoter au passage, tu serais carrément adorable. » Je me retiens d’exploser de rire. Je suis toujours dans la surenchère. Je sais jamais m’arrêter. « Une jolie femme me dérange jamais. » Je lance un clin d’œil à l’arrivante. Comment ça la question m’était pas destinée ? Mon avis est quand même donné. Je suppose qu’elle le prendra bien. Si elle capable de supporter Jordan, elle supportera facilement mon humour. Quoi que les deux ont aucun rapport. Je me rassure comme je peux. Elle a le droit de pas l’aimer. Et de pas m’aimer tout court. On peut pas plaire à tout le monde.
J’écoute le blondinet faire les présentations. Il a de la joie dans la voix et des étoiles dans les yeux. Il me fait sourire à la nommer par un sobriquet animalier. J’ai jamais compris ce délire qu’ont les couples à agir de cette façon. C’est d’une niaiserie répugnante. Comme quoi plus qu’aveugle, l’amour rend con. Mais visiblement, ça le rend heureux. Alors on se fout de mon opinion. Et je la garde pour moi. Je garde également pour moi tout commentaire sur son prénom et toute blague suspecte. « Enchantée Birdie. » Je lui tends ma main en affichant un large sourire. J’aime pas vraiment ce moment formalisé. Je préférerai clairement lui claquer la bise. Je tiens pas à lui faire peur. Je reste soft le temps qu’on apprenne à se connaître. Puis j’ai pas envie de froisser Jordan non plus. Ce serait bête de s’engueuler pour nos retrouvailles. Surtout pour une de ses conquêtes éphémères qu’il aura oubliée dans un mois ou deux. L’oiseau aura pris son envol et aura quitté son nid. « Je suis la chanteuse du groupe. Donc par définition la personne la plus importante. » Cette fois-ci, impossible de retenir mon rire. Si je suis la plus exposée et la plus mise en avant, je suis rien sans mes musiciennes. J’ai toujours un mot à leur encontre dans les émissions et interviews. Elles font partie intégrante de l’entité Blondies Angels. Une pour toute et toute pour une. Notre solidarité est sans faille. Sauf en soirée où c’est chacune pour soi. La traque à la proie charnelle se fait en solitaire. Mais le récit de nos aventures se fait à plusieurs. Rien ne vaut une anecdote croustillante pour attaquer une journée de boulot.
Je prends un air outré à son aveu. Les mains sur les hanches, j’ai des airs de dragons. Quiconque à vue cette tête a généralement subi ma rage. Je crache le feu quand je la dégaine. Par le feu, comprenez des insultes voire des baffes en fonction de mon degré d’énervement. Comme je suis faussement choquée, un sourire revient rapidement orner mon visage de peste. « Pour mensonge caractérisé, ça te coûtera deux cafés ! » Ça, c’est de la punition. Surtout que je lui ai moi-même menti en prétendant avoir des places de son concert. Un concert imaginaire donc sans place à avoir. Ce terrain est miné. Je risque de prendre un retour de bâton. Il y a une histoire d’hôpital et de charité là-dedans. Et un peu beaucoup de mauvaise moi saupoudrée d’une énorme couche d’humour. Je le délaisse un instant pour sa copine. Plutôt mignonne la miss dans sa robe à fleurs colorée. Je reste calme, je vais rien tenter avec la meuf d’un ami. Après, si elle se montre entreprenante, je dis pas que je la repousserai non plus. « Et à part dormir vingt heures par jour et t’empiffrer de feuilles d’eucalyptus, tu fais quoi dans la vie ? » Jordan aurait dû réfléchir avant de la prendre pour un marsupial devant moi. Il sait que je résiste pas à attraper une perche tendue même si je connais rien de cette femme hormis son prénom. Au moins, je la mets direct dans le bain. La voilà prévenue de façon indirecte qu’elle a affaire à une déconneuse de première. Même si je suppose qu’elle l’avait déjà devinée.
« Je peux aller vous chercher ça car je suis gentil comme ça. » tu souris sincèrement alors que ton nez se frotte à son dos pour le remercier, d’autant que t’as bien envie d’une boisson fraîche à cet instant précis. « Si tu pouvais ramener un truc à grignoter au passage, tu serais carrément adorable. » voilà que tu te redresses un peu plus en passant ta tête pour voir la blonde en face de vous tout en la pointant d’un doigt frétillant. “Oh, c’est une bonne idée ça. J’ai hyper faim en plus.” la faute au repas que tu as mangé sur le pouce, comme d’habitude, et à personne qui a eu la bonté d’aller chercher un truc à grignoter pour le goûter. Autant dire que pour une chaîne présente dans plusieurs endroits du monde, on ne peut pas dire qu’ils savent traiter leurs employés correctement. Ton ventre se déclare sous la perspective d’être rempli, ce n’est pas très gracieux mais vous êtes du dehors, il y a du monde, du bruit, de la circulation, un fond de musique, aucune chance de te taper une petite honte dont tu n’en aurais eu que faire.
« On m’a dit qu’iel est content que tu sois venue. » « Une jolie femme me dérange jamais. »
Ouh, tu as même le droit à un clin d'œil de la jolie blonde en face de vous et tu souris encore plus en te tournant davantage ; t’as toujours les bras autour de Jordan mais t’es plus vers son flanc que dans son dos. Même si, « Le koala sur mon dos c’est Birdie. » “Oops.” que tu dis sans être gênée car t’es un koala assumé, fidèle à tes gènes d’australienne pure souche, tu ne vas pas t’en excuser. « Enchantée Birdie. » la blonde tend sa main et ça paraît tellement cérémonieux tout d’un coup que tu finis par te décrocher pour aller la prendre. Non pas pour la serrer comme quiconque le ferait, mais avec une petite courbette où tu croises tes jambes et tu t’abaisses légèrement. « C’est Regan. Elle est dans un groupe de métal qui s’appelle les Blondies Angels. » tes yeux s’illuminent un peu plus alors que tu tiens toujours sa main. “Oh, ce nom de groupe est absolument renversant.” tu présumes que c’est parce qu’il n’y a que des blondes. Tu ne connais pas mais tu peux supposer, le titre est assez évocateur en soi. « Je suis la chanteuse du groupe. Donc par définition la personne la plus importante. » elle rit donc tu ris tout pareillement en rajoutant un baiser sur sa main. “Le plaisir est partagé, Regan.” tu es polie comme un cœur et t’en rajoute des tonnes car tu n’as pas envie de donner l’impression d’avoir un balai dans le cul. Les rencontres de l’entourage de Jordan te foutent toujours une petite pression supplémentaire - mais après avoir passé le test encore fragile de Maria, tu es à peu près certaine de convaincre qui tu veux.
Tu lâches sa main pour aller mettre la tienne dans une poche arrière du short de Jordan - alors qu’iel est censé partir pour vous servir mais t’aide pas, là. « J’ai pas de show prévu mais ta réponse était parfaite. » un show ? Quel show ? Pas de show prévu, Jordan a dit. Tu restes butée sur le reste. Pourquoi ça parlait de show ? Parce que Regan est dans un groupe. C’est vrai. Ne commences pas à fantasmer sur quelque chose qui n’arrivera pas. « Pour mensonge caractérisé, ça te coûtera deux cafés ! » tu arques un sourcil en souriant toujours à Regan. “Y’a du café à ce genre de célébration ?” non pas que tu es intéressée car tu veux une boisson fraîche, mais c’est plutôt étonnant. Et c’est encore plus étonnant de voir que la jolie blonde aux multiples tatouages elle aussi soit de la trempe à boire du café. Elle te donne plus une vibe rock’n’roll. « Et à part dormir vingt heures par jour et t’empiffrer de feuilles d’eucalyptus, tu fais quoi dans la vie ? » te voilà en train de glousser tout en secouant la tête. “Je me gratte le derrière et j’observe l’Humanité être toujours plus stupide de jour en jour.” que tu dis presque sérieusement avant de balayer ta main libre en l’air. “Sinon, je présente la météo à mes heures perdues.” puis, tu as un léger regard malicieux porté sur Jordan avant de sourire du coin des lippes. “Impossible de dormir vingt heures avec un partenaire pareil.” tu oses pincer subtilement sa fesse sous ta main, conne et fière que tu peux être, rejetant totalement ton excuse sur les épaules de ton amoureux qui n’aura plus qu’à s’insurger que t’es aussi prenante que lui. “Vous vous êtes rencontrés dans un salon pour votre vingtième tatouage respectif ?” que tu demandes innocentement tout en appuyant bien le fait que tu as remarqué la peau de Regan marqué. Ce qui lui va très bien ; elle est mignonne, la copine de Jordan. “Pourquoi tu tiens toutes les jolies filles de ton entourage hors de ma portée, babe ?” à croire que l’univers ne veut pas que tu les rencontres - et ce n’est pas seulement Jordan qui est remis en cause mais l’Humanité entière (rien que ça).
« Si tu pouvais ramener un truc à grignoter au passage, tu serais carrément adorable. » “Oh, c’est une bonne idée ça. J’ai hyper faim en plus.” Tu clignes des yeux plusieurs fois l’air de leur dire à toutes les deux. Une pipe et un mars aussi ? Mais tu te retiens car tu serais certainement partant·e pour ces deux choses là. Avec ton oiseau koala bien évidemment. De toute façon y’a un engin entre tes jambes qui n’est pas au goût de Regan, la vanne aurait été safe. Ca reste plus intéressant de les regarder interagir toutes les deux blondies sous tes yeux. « Une jolie femme me dérange jamais. » Genre ça. Tu prends ça comme un grand compliment sur tes goûts auprès de Regan qui aurait bien envie de goûter un bout du plus beau cul de la région. Du pays. DU MONDE. Oui ok Jordan. “Oops.” Oh please. Tu sais qu’elle adore ça. « Enchantée Birdie. » Et toi tu aimes les présentations aussi solennelles. Birdie fait son petit show avec sa petite révérence mais ça te permet de voir un peu plus de son décolleté. Ce qui est très apprécié.
“Oh, ce nom de groupe est absolument renversant.” « Je suis la chanteuse du groupe. Donc par définition la personne la plus importante. » Elles sont vraiment deux spécimens uniques et c’est très drôle, autant que appréciable de les regarder échanger. “Le plaisir est partagé, Regan.”
La main de Birdie se loge sur tes fesses et c’est un contact qui te fait du bien. « Pour mensonge caractérisé, ça te coûtera deux cafés ! » Tu n’en attendais pas moins d’elle. Ça te fait beaucoup sourire. “Y’a du café à ce genre de célébration ?” Très bonne question. « Y’a une machine en tout cas. » Tu connais les locaux pour y être déjà venu. Tu ne sais cependant pas si tu auras le culot à demander de l’utiliser la dite machine. Y’a beaucoup de trucs prévu à boire et manger.
« Et à part dormir vingt heures par jour et t’empiffrer de feuilles d’eucalyptus, tu fais quoi dans la vie ? » Ça te fait marrer de voir qu’elle continue sur le koala. “Je me gratte le derrière et j’observe l’Humanité être toujours plus stupide de jour en jour.” Ça t’amuses de voir Birdie être si dramatique. “Sinon, je présente la météo à mes heures perdues.” Tu bois une gorgée de ton jus alors qu’elle continue de se présenter. Tes yeux sur elle, tu la vois relever son minois vers toi. Qu’est ce qu’elle va dire comme connerie. Car tu le sens arriver. “Impossible de dormir vingt heures avec un partenaire pareil.” Voilà. Plus tu gagnes une pince de la fesse et ça te fait sourire trop largement tout ça. « Je l’ai fait devenir insomniaque comme moi. » Que tu expliques, en reprenant ton sérieux pour vraiment tenter de faire passer ça comme ça. Jamais Regan ne va te croire mais ça t’amuses de faire l’acteur et l’enfant de choeur ouais. Tu aimes souligner que vous partagez des choses naturellement même si ce n’est pas exactement le cas pour le sujet du sommeil. Birdie dort mieux que toi.
“Vous vous êtes rencontrés dans un salon pour votre vingtième tatouage respectif ?” Tu fais non de la tête et t’as pas le temps de répondre car la voilà en train de s’insurger (not really, mais un peu quand même) “Pourquoi tu tiens toutes les jolies filles de ton entourage hors de ma portée, babe ?” Tu pouffes de l’entendre parce que, c’est vrai, mais c’est pas intentionnel non plus. « C’est juste toi qui trouve tout le monde beau. » Car si y’a bien quelqu’un qui ne l’est pas, c’est toi, à ton avis, mais elle a un avis bien tranché sur la question. Celui la même qui te fait du bien au coeur et à l’âme à chaque fois.
Et puis tu reprends en repportant ton attention sur Regan. « On s’est rencontré ya plus de dix ans à un de ses shows. » Birdie sait très bien que tu es du genre à aller à des concerts de manière plutôt régulière, et depuis toujours. « Regan est pote avec Tracy aussi ou bien c’est parce que Trace était avec moi que tu l’as connu ? Ca fait trop longtemps j’ai oublié les détails. » Tu espères que Regan va te reprendre si tu t’es trompé·e. Ton verre dans ta main est vide et ton oiseau n’a rien pour s’abreuver. Tu déposes un baiser sur le dessus de la tête de Birdie. « Je vais aller voler une bière pour toi. » Genre. Genre tu vas faire un truc illégal alors que y’a juste les bières pour tout le monde. « Et j’essaie de voir ce que je peux faire pour le café. » Que tu ajoutes pour Regan avant de filer à l'intérieur.
Dernière édition par Jordan Fisher le Ven 11 Fév 2022 - 23:33, édité 2 fois
Je connais Birdie depuis à peine deux minutes et je l’apprécie déjà. Sa beauté joue un rôle dans mon appréciation pour sûr. Mais je l’apprécie surtout pour sa capacité à taquiner Jordan. Elle a rien de la pouffe écervelée faisant oui de la tête à toutes les affirmations de son mec. Elle semble avoir du caractère. Et un sens de l’humour développé à la voir m’offrir une révérence. Il faudrait pas que le blondinet nous laisse seule trop longtemps au cours de la soirée. Ou il se pourrait que je révise mes bonnes résolutions concernant la meuf d’un ami. Il peut bien partager son plan cul au nom de notre amitié. A moins que ça soit sérieux. Leurs échanges de regards sont suspects et transpirent les sentiments. Pourvu qu’il m’annonce pas son mariage imminent ! Quoi que ce serait l’occasion de faire un concert. La miss entre dans mon jeu de la déconnade. La pauvre sait pas où elle vient de mettre les pieds. « Tant que les mecs seront pas capables d’utiliser leur véritable cerveau, la stupidité de ce monde est pas près de s’améliorer. » Mon ton se veut sérieux et fataliste. Il faudrait les castrer à la naissance pour avoir un espoir de les voir connecter leurs neurones. Et me sortez pas l’excuse de la survie de l’espèce humaine. La science est apte à nous reproduire. Quant au plaisir sexuel ? Idem, ils servent à rien. Si vous en doutez mesdemoiselles, je suis disposée à vous le démontrer quand vous voulez. « C’est ça de ronfler aussi fort aussi ! » Un rire m’échappe. J’ai parfaitement compris où ils voulaient en venir les deux tourtereaux. Ce sont pas ses ronflements qui l’empêchent de dormir mais plutôt ses coups de reins.
Le koala humain tente d’approfondir le lien qui nous lie. L’idée du tatouage coule de source à voir nos peaux encrées. Je lui en veux pas d’avoir fait ce raccourci facile. Surtout pas en l’écoutant me qualifier de jolie fille. Il va falloir qu’elle se calme sur les compliments si elle veut pas que je passe en mode prédatrice. « Il doit avoir peur que l’une d’elle lui vole son koala. » Un rictus malicieux étire mes lèvres. Davantage en ce qui me concerne. Jordan connaît ma réputation de femme à femmes. J’en suis presque à un concert, une femme. J’ai jamais vécu de relation longue. J’ai jamais cherché à en vivre une non plus. L’attachement m’intéresse pas. En vrai, ça me fait flipper. Je laisse Jordan lui expliquer l’histoire de notre rencontre. Je me projette dix ans en arrière. Je me revois le croiser. Je revois avant tout Tracy dans son minishort et son débardeur, une pure merveille. « C'est moche de vieillir. La sénilité te guette. » On a le même âge. On a le temps d'être séniles. On a encore de belles années devant nous. De mon côté, je me souviens de tous les détails. Je vais tout de même garder pour moi ceux concernant les moments passés à mon domicile avec Tracy. Je dirai juste qu’on s’est très bien amusées. « Elle voulait un autographe mais elle avait pas de feuille. Elle est venue le chercher mais il en avait pas non plus. Au final, j’ai signé à même sa peau, sur son sein droit. » J’invente rien. Je me demande comment il a pu oublier cette anecdote. Sans doute car lui aussi est reparti avec une charmante compagnie avec ce grand brun. Et qu’il avait un coup dans le nez.
Par contre, il a pas oublié que sa copine avait soif. En voilà un qui a pas envie de dormir dans le canapé ce soir. Il me fait un peu de peine à être si attentionné. Si gaga j’aurai pu dire. Si con même. En toute affection malgré tout. Ça me conforte dans l’idée de jamais m’engager. « Je surveille ton koala en attendant ton retour. Je la protège de quiconque s'en approche de trop près. » Comme si Birdie en avait besoin. Elle possède des mains et des ongles. Elle est donc armée pour se défendre en cas d’attaque d’un dragueur de pacotille. Si c’est une dragueuse, je m’occuperai de lui en débarrasser. Bien que je sois pas venue pour ça à la base, je dirai pas non à rentrer avec une donzelle sous le bras. Cependant, j’irai pas me jeter sur la première venue. Je suis pas affamée. Jordan parti, je me retrouve seule avec la blondinette. Je la saurai pas avec lui, il est fort possible que j’aurai tenté une approche. Là, je reste sage. Je vais tout de même pas rester silencieuse en attendant le retour de son mec. Elle va pas me manger. Puis elle a pas l’air timide. Mon regard noisette parcourt sa silhouette. Jordan a clairement pas déniché la plus moche de la ville. Elle ressemble pas vraiment aux femmes qui fréquentent des concerts de metal ou des bars. « Comment vous vous êtes rencontrés au fait ? » Directe comme d'habitude. Je vais savoir comme ça. Pourvu qu’elle me sorte pas au détour d’une rue ou un truc naze. C’est peut-être un plan Tinder à la base. Pourvu pour Jordan qu’elle me sorte pas un truc romantique non plus. Sinon, il a pas fini de se faire charrier.
« Y’a une machine en tout cas. » mais qui penserait à vouloir utiliser ladite machine dans une célébration nocturne ? Le concept te dépasse mais tu ne vas rien dire à l’encontre de la blonde en face qui a l’air de vouloir son café - ou deux - malgré tout. Chacun ses choix, après tout. « Tant que les mecs seront pas capables d’utiliser leur véritable cerveau, la stupidité de ce monde est pas près de s’améliorer. » tu éclates de rire, voyant là une féministe confirmée et assumée qui se présente devant vous. Tu pourrais presque voir Heather à travers ces propos. “Je fous tout le monde dans le même sac.” car au final, la stupidité ne dépend pas du sexe et tu es bien placée pour le savoir. Mais là n’est pas le débat ni le sujet ; tu n’es pas une activiste comme une de tes soeurs qui se serait déjà lancée dans un discours tranché sur la question. « Je l’ai fait devenir insomniaque comme moi. » tu fais un sourire de coin à Jordan. « C’est ça de ronfler aussi fort aussi ! » pour finir par glousser doucement car tu te doutes que Regan a très bien compris les sous entendus. “C’est ça, les ronflements. Ceux là donnent plus envie de monter au septième ciel que de l'étouffer avec un oreiller.” que tu répètes avec malice ; voilà que c’est établi, vous avez tous l’esprit mal placé mais aussi très réaliste et c’est une bonne chose à savoir. Tu peux te permettre de dire des conneries, Regan n’a pas l’air du genre à se vexer ou à être outrée pour rien. Tant mieux. Tu n’en attendais pas moins de l’entourage de Jordan, ceci dit. Tant que la personne n’est pas une petite mexicaine au doux nom de Maria. Oui, on peut dire qu’elle t’a marqué, la petite dame. Les Lena et les Regan du monde entier ne suffiront pas à t’impressionner comme la petite Maria a pu le faire. C’est dans l’ordre naturel des choses.
« C’est juste toi qui trouve tout le monde beau. » tu as un petit sourire tout mignon alors que tu embrasses son épaule. C’est la vérité mais c’est aussi assez superficiel au final car tu parles souvent de l’extérieur avant d’aller chercher l’intérieur. De toute façon, pour les plans cul que tu enchaînais allègrement à l’époque, l’apparence te suffisait amplement pour avoir envie de croquer dedans. « Il doit avoir peur que l’une d’elle lui vole son koala. » tu mords ta lèvre en souriant à Regan. “Je suis une pièce unique, je comprends l’envie.” à peine modeste, la gamine, avec son menton relevé dans un air prétentieux à souhait ; non, tu n’es pas égocentrique mais simplement réaliste. Avant quand même de relâcher cette petite pression passagère dans un petit gloussement. Tu es consciente de tes atouts et ce n’est pas parce que t’es avec Jordan que cela va se tasser avec le temps. Oh non, bien au contraire, vu la sensation qu’iel te donne constamment, autrement dit, d’être la pierre la plus précieuse et attrayante de l’univers.
« On s’est rencontré ya plus de dix ans à un de ses shows. » « C'est moche de vieillir. La sénilité te guette. »
Tu l’aimes beaucoup, Regan. Son humour est tranchant, ses piques le sont tout autant, mais elle a ce visage qui ne se déleste pas de son sourire. Elle est mignonne, de surcroît. Cependant, ses paroles te font grimacer légèrement. “Je suis plus vieille que lui, me fous pas le bourdon.” tu n’aimes pas l’idée de vieillir - c’était plus plaisant que t’étais plus jeune mais plus tu avances, plus tu as envie de stagner. « Regan est pote avec Tracy aussi ou bien c’est parce que Trace était avec moi que tu l’as connu ? Ca fait trop longtemps j’ai oublié les détails. » AH, Tracy. Encore une autre tête de son entourage que tu n’as pas vu. « Elle voulait un autographe mais elle avait pas de feuille. Elle est venue le chercher mais il en avait pas non plus. Au final, j’ai signé à même sa peau, sur son sein droit. » tu siffles légèrement. “C’est bien plus écologique comme ça.” c’est une façon de voir les choses. Tu regardes Jordan en souriant. “J’aime bien l’idée.” pas de l’autographe, évidemment, mais d’autre chose. “Genre je dessine ton prochain tatouage à même la peau.” même si tes talents de dessinatrice laissent à désirer, à part pour établir des croquis de tes créations. Mais Jordan a sûrement pire sur le corps et vu le nombre qu’iel en a, ça se verra beaucoup moins. « Je vais aller voler une bière pour toi. » ton partenaire embrasse le sommet de ta tête. “Quel preux partenaire tu fais. Evite de te faire choper, hein.” que tu t’amuses à souligner, la main sur la poitrine alors que tu le regardes filer. « Et j’essaie de voir ce que je peux faire pour le café. » « Je surveille ton koala en attendant ton retour. Je la protège de quiconque s'en approche de trop près. » tu penches la tête pour observer sa silhouette partir, rassurée toujours de voir que la vision ne te lasse pas avant de sourire à Regan. “Je savais pas que j’avais gagné une chevalière en plus ce soir. Je suis flattée.” tu n’as pas besoin de protection mais c’est toujours plaisant d’entendre qu’on te traite comme une petite princesse délicate. Il n’y a rien de plus jouissif que de prouver le contraire. Même s’il n’y a pas de compétition.
« Comment vous vous êtes rencontrés au fait ? » elle s’intéresse, elle interroge et tu te grattes le nez en te remémorant la soirée. “A une soirée spéciale années 80.” tu n’as pas besoin de réfléchir beaucoup pour t’en souvenir car tu as l’impression de la raconter de plus en plus souvent, ces derniers temps. “Jordan avait un tee shirt de Britney, ce qui était totalement hors propos, donc je l’ai affiché. On a fait le portée de Dirty Dancing et on l’a sacrément bien réussi.” une fierté pour vous car vous le répétez à qui veut l’entendre - ou pas d’ailleurs. “Mais on s’est vus pour la première fois y a genre… Plus de dix ans, je crois ? C’est assez drôle quand je m’en rappelle.” quand sa chérie était dans le coma, tu ne situes pas trop quand c’était précisément. Tu te rappelles surtout de la colère de Jordan au milieu de tes vapes alcoolisées. “Ton groupe est composé de blondes si j’en déduis bien le nom ?” une de tes mains se dirige vers ton cou alors que ton autre bras est plié contre ta taille. “Dis moi… A quoi ressemble cette Tracy ? J’en ai entendu parler mais je ne l’ai encore jamais vu. C’est presque frustrant à ce stade.” oui, tu grattes des informations autant que tu peux et Regan te semble être très bien placée pour te répondre.
« Tant que les mecs seront pas capables d’utiliser leur véritable cerveau, la stupidité de ce monde est pas près de s’améliorer. » Tu t’abstiens de tout commentaire car c’est le genre de discours que tu n’as pas envie de continuer. “Je fous tout le monde dans le même sac.” Et Pretty Birdie qui dit les mots que tu aurais voulu dire si tu avais voulu mettre de l’énergie dans cet échange. My baby talking for me without even knowing. Ou peut être qu’elle sait très bien au contraire. Y’a des choses entre vous qui s’expliquent pas. Vous vous comprenez d’un clin d’oeil sans un mot bien trop souvent.
« C’est ça de ronfler aussi fort aussi ! » Y’a personne qui est dupe quant à tout les sous entendu de vos phrases. “C’est ça, les ronflements. Ceux là donnent plus envie de monter au septième ciel que de l'étouffer avec un oreiller.” Ça rajoute des couches en plus et tu ne fais que sourire et rire avec elles car vous êtes tous stupide de la même façon. Ca fait du bien. Y’a aussi le petit baiser que Birdie dépose sur ton épaule qui fait du bien. Tu aimes ses petites attentions. « Il doit avoir peur que l’une d’elle lui vole son koala. » Tu ris légèrement parce que tu y penses qu’un jour elle trouvera meilleure connexion avec quelqu’un d’autre ouais. “Je suis une pièce unique, je comprends l’envie.” Tu hoches la tête, car c’est bien trop vrai ça. Birdie est unique, spéciale, précieuse. Tu profites tant que tu as le privilège de partager sa vie si intimement depuis plusieurs mois, même une année… Tu veux que ce chiffre se multiplie à l’infini.
« C'est moche de vieillir. La sénilité te guette. » Elle fait pas si bien dire vu comme tu oublies parfois bien des choses, mais tu es content·e de vieillir par contre. “Je suis plus vieille que lui, me fous pas le bourdon.” Tu ricanes d’entendre ton oiseau faire cette précision. « J’avais oublié. » Autant une confirmation que tu deviens sénile que du fait que l’âge de ton oiseau ne t’importe guère au fond. Ce qui compte c’est que son âge puisse être encore compter, qu’elle ait toujours bien de l’air dans ses poumons pour vivre.
« Elle voulait un autographe mais elle avait pas de feuille. Elle est venue le chercher mais il en avait pas non plus. Au final, j’ai signé à même sa peau, sur son sein droit. » “C’est bien plus écologique comme ça.” Quelque chose te dit que Birdie a sûrement déjà eu un autographe sur les seins. “J’aime bien l’idée.” Tu la regardes, amusé. Tu comprends bien le memo sous entendu dans ses mots. “Genre je dessine ton prochain tatouage à même la peau.” « Oh… Ça peut se faire. » Ça te plaît beaucoup cette idée là. T’as bien envie d’écrire sur sa poitrine également de ton côté. Tu prends note en espérant ne pas oublier ça.
Et puis tu es sur le départ à l’intérieur pour servir ton oiseau et Regan. “Quel preux partenaire tu fais. Evite de te faire choper, hein.” Vous êtes si bêtes à entrer dans les conneries de l’autre à pieds joins. The best. Tu te détournes pour aller à l’intérieur. « Je surveille ton koala en attendant ton retour. Je la protège de quiconque s'en approche de trop près. » Tu entends Regan alors que tu as fait quelques pas et tu ris de cette précision. Tu pourrais souligner que Birdie est une grande fille mais elle saura bien le démontrer si le besoin s’en fait sentir. Strong independant woman she is.
C’est un terrain glissant la misandrie. Le genre qui peut plomber la bonne ambiance qui nous berce. J’ai pas pu retenir mon point de vue malgré tout. Et tant pis si ça dérange la blonde. Je vais pas jouer l’hypocrite pour ses beaux yeux. Par intelligence, la conversation dévie sur un sujet universel : le sexe. Je passe la discussion sur le rapport à ce domaine en fonction du genre. Ce serait un coup à s’engueuler. Discuter de façon déguisée des performances de Jordan est une assurance de se marrer. Surtout que Birdie est pas coincée à ce niveau. Encore un peu et elle va me raconter un de ses ébats ou encore me sortir ses positions préférées. Possible qu’elle ait besoin de plusieurs bières dans le nez pour en arriver là. Et d’un Jordan hors de portée de ses oreilles. Il est assez pudique sur ses relations intimes. Plus que moi en tous cas. D’un côté, pire que moi ça existe pas. Je pourrai limite faire passer une actrice pornographique pour timide. Sa répartie s’arrête pas là. Elle me plait de plus en plus la demoiselle. « Moi aussi je suis unique ! » Je lui envoie un clin d’œil. On est tous uniques. Et quand je me vois, j’ai envie de dire tant mieux. Deux comme moi serait un Enfer à vivre pour la gent masculine. D’un côté, ça me permettrait de satisfaire plus de femmes. Je vais réfléchir à faire un don à la science en ce qui concerne le clonage humain. Ou pas. Je tiens pas à soutenir ce genre de truc. Mon fric est plus utile à dépenser au casino. De mon point de vue de flambeuse assumée.
Je tique en découvrant qu’elle est plus vieille que lui. J’aurai pas cru en les voyant. Ça doit se jouer à quelques mois. « Je savais pas que tu faisais dans la cougar. » Mon rire bruyant retentit dans l’air. La pique était trop tentante. Le koala a rien d’une cougar. Sinon, je suis prête m’y mettre également dès aujourd’hui. A moins que j’aille retrouver Tracy. Ça fait un moment que j’ai pas vu la trentenaire. Je serai pas contre lui signer quelques nouveaux autographes. Je suis persuadée qu’elle serait pas contre redessiner les contours de mes tatouages avec sa langue non plus. Oui, entre nous, c’est purement charnel. On a été claires dès le début de notre relation. Aucun sentiment, juste du sexe sans prise de tête. Ça nous convient parfaitement. « Si tu veux un autographe, hésite pas. Je te préviens pas avoir de feuille sur moi. » Un rictus étire mes lèvres. Cette blague-là est discutable. Davantage avec Jordan dans le coin. Heureusement que j’ai pas sortie pas avoir de stylo non plus. J’espère qu’il la prendra pas mal. J’ignore son rapport à la jalousie. Je compte sur sa connaissance de mon humour douteux. Après tout, il est un mec capable de se servir de son véritable cerveau. Autant le solliciter tellement c’est rare. Je le fais pour son bien. J’ai pas envie d’il devienne aussi que con que ses confrères mâles. Je saurai le remettre dans le chemin s’il emprunte cette direction. Et à mon avis, Birdie également. Il est entre de bonnes mains avec nous deux. Au sens figuré me concernant et au sens propre la concernant. Comme si elle avait peur que je lui pique.
Jordan hésite pas une seconde à filer chercher nos boissons. Il me fait confiance. Il sait parfaitement que derrière ma déconnade se cache une loyauté sans faille. Puis il est si rayonnant en sa présence. Ça me fait plaisir de le voir ainsi. La blondinette a pas intérêt à lui faire du mal. Sinon je la plumerai jusqu’à sa dernière plume le piaf. Mignonne ou pas, l’amitié passe en priorité. « Il y a tellement de rapaces dans ce monde qu’une chevalière te sera pas de trop. » Il suffit de regarder autour de nous. Plusieurs regards se sont posés sur nous de la part de quelques invités en train de prendre l’air. Je parie que si je rentrais dans la tête de ces mecs, hormis me noyer dans le vide, j’y apercevrai des images salaces mettant en scène une de nous deux en sa compagnie voire carrément nous deux. D’ailleurs Jordan en était un aux dernières nouvelles. Il m’avait habituée à chasser du mec. C’est pas un reproche. Il a fait une superbe prise avec cette blonde. A moins que ce soit elle qui l’ait attrapé dans ses filets. Un franc rire m’échappe en apprenant le contexte de leur rencontre. « Plus qu’hors propos, c’est une faute de goût ! » Je taille la pop star gratuitement. Alors que comme la plupart des gens, j’ai dansé sur ses tubes. J’ai défoncé les oreilles de mes parents sur Baby one more time. J’avais même un poster à son effigie accroché au-dessus de mon lit. Erreur de jeunesse caractérisée. « Et vous avez rejoué la scène de la poterie en rentrant chez vous ? » Une scène mémorable et sensuelle. Un incontournable que même moi qui déteste le romantisme connait.
Je suppose qu’ils avaient mieux à faire. A mon avis, ils ont modelés leurs corps et non de l’argile. Je prends une claque en apprenant qu’ils se connaissent depuis dix ans. Ça commence à faire long pour un plan cul. Quoique non. Je côtoie Tracy depuis une dizaine d’années. « Bien vu Captain Obvious ! Enfin, c’était vrai au début. Maintenant on a une brune dans le groupe. » La faute à la mort de Stacy et à l’arrivée d’Emily. La mort de notre batteuse d’origine a chamboulé le groupe. Pas tant que ça non plus. Emily est certes brune mais partage les valeurs qu’on prône. Par moment, elle se montre même trop engagée. Elle est pas facile à canaliser du haut de ses vingt-cinq ans. Une vraie petite furie sur pattes. Je suis presque sage comparée à elle. La malice rejoint mon visage face à sa question. Elle me donne une occasion de la taquiner. Je vais pas m’en priver. Je sors mon téléphone de la poche arrière de ma jupe. Je fouille dans mes photos jusqu’à en trouve une de la brunette. Elle date d’avril l’an dernier. Elle me l’a envoyée durant don road trip aux States. Elle était à Boston pour suivre le marathon. Elle a pris le cliché au milieu de la rue où se sont déroulés les attentats en 2013. Pile à l'endroit de la deuxième explosion avec en message C'est de la bombe. Son humour est aussi naze que le mien. Mais j'avoue que c'est une bombe. « Devine-le ! Dis-moi trois choses que tu penses de vrai la concernant. Si t’en au moins deux de bonnes, je brise ta frustration et montre mon écran. Sinon, tu resteras frustrée encore un peu. » Joueuse ou pas le koala ? Je vais rapidement être fixée.