Février 2009 Rosa a pu avoir des entrées pour l’aquarium de Brisbane. Tu y es déjà allé une fois mais t’étais un gosse et tu es presque sûr que ton père n’avait fait qu’un seul endroit avant de repartir. C’était souvent comme ça avec lui, il avance des choses et au final vous les faisiez pas. Au meilleur des cas vous les faisiez à moitié ou à peine. T’étais qu’un gosse tu suivais, tu comprenais pas tout. Mais là avec Rosa à tes côtés tu te rends compte que c’est bien plus grand que dans tout tes souvenirs. Mains dans la main vous vous émerveillez des créatures marines sous vos yeux. Vous trouvez autant l’un que l’autre toujours le moyen de dire une connerie et vous vous marrez énormément entre deux baisers que tu n’arrives pas à t’empêcher de lui déposer sur les lèvres. Tous les jours tu te demandes comment elle a pu s’enticher de toi autant que l’inverse est vrai. Tu donnerais tout pour avoir ses yeux qui te regardent de cette façon là jusqu’à la fin de tes jours. C’est le meilleur feeling.
Par contre un feeling qui est bien moins plaisant c’est celui qui monte en toi quand tu entends une alarme conjointement avec la clôture de la porte devant toi. Vous êtes dans un tube entre deux bassins et ok la vue est belle, mais tu n’avais pas prévu d’être retenu là contre ton gré. Tu ne sais pas quel est le problème mais tu entends parfaitement l’annonce d’un problème technique. Tu fronces le nez alors que tu tournes la tête vers Rosa. « Y’a deux secondes tu disais que tu voulais rester ici toute ta vie faut savoir. » Elle te fait rire. Elle est totalement décontractée. Ca la fait marrer et tu souris de la voir rire. « C’était juste des paroles en l’air. Tu crois que ça va s’écrouler sur nous ? » Elle roule des yeux. « Tu es si dramatique… Voit le bon côté des choses. On pourra faire un remake de Titanic. » Tu grimaces en faisant non de la tête. « No thanks. » Et puis tu te rends compte que vous êtes pas seul, y’a quelqu’un à l’autre bout. « Vous travaillez ici ? Vous pouvez rassurer mon boyfriend et lui dire qu’on va pas mourir noyé ? » Tu fermes les yeux amusé autant que consterné de la voir t’exposer de la sorte. « I’m not scared I’m just wondering. » Tu essaies de pas avoir l’air trop d’une flippette. Non. Tu te demandais juste. Ca ne constituerait aucunement un écueil majeur si tu venais à mourir avec ta girlfriend aujourd'hui, maintenant, sous ces tonnes d'eau. Au moins vous serez ensemble pour toute l'éternité, c'est tout ce que tu veux dans tous les cas.
Le nez levé en direction du plafond, Antone observait avec intérêt les différents animaux présents de l'autre côté de l'épaisse paroi de verre. Méduses, pieuvres, crabes, poissons clown, raies ... Il en avait vu de toutes les couleurs en visitant les différents bassins de l'aquarium de Brisbane et s'étonnait de constater à quel point les requins pouvaient être majestueux au moment ou une alarme se mit à retentir. Surpris, il fit un pas de côté afin d'éviter de se faire couper en deux par la porte du sas de sécurité dont les battants se refermèrent automatiquement. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu'un problème technique venait de le coincer dans ce tube et qu'il était désormais tributaire du temps que mettrait la maintenance à solutionner l'incident. « Classique. » Marmonna-t-il pour lui même, pas franchement paniqué, fourrant les mains dans ses poches et s'adossant à la paroi la plus proche pour prendre son mal en patience.
La vérité, c'était qu'Antone n'avait pas de réelle raison d'être contrarié par cette situation. Il avait terminé ses réunions de la journée - celles-là même pour lesquelles il était venu de Corée jusqu'en Australie - et s'était offert une fin d'après-midi dans ce zoo marin à défaut d'avoir le temps de visiter la grande barrière de corail, comme il en avait toujours rêvé. Pour un insulaire comme lui, le rapport à la mer avait toujours été particulier. L'eau salée et le ressac de ses vagues avaient rythmée son enfance au point de le rendre nostalgique au moindre coquillage et il comptait, un jour, plonger sous la surface du pacifique pour en observer les merveilles. Mais cette heure n'était visiblement pas venue puisqu'il se retrouvé coincé là, interpelé par une adolescente à l'entrain particulièrement notable. « T'inquiète pas mon gars, ces requins nous croqueront probablement avant qu'on se noie, la mort sera rapide. » Blagua-t-il en direction du jeune homme accompagnant la petite brune. Un éclat de rire partagé accompagna cette réplique : Fidéle à lui-même, Sisco venait de se faire de nouveaux copains.
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Dernière édition par Antone Sisco le Dim 13 Fév 2022 - 3:34, édité 1 fois
T’as envie de cacher ton visage alors que Rosa t’expose dans le plus grand des calmes à cet inconnu. Elle aurait pu juste demander s’il travaillait là sans la suite. C’est ça l’information importante pour essayer de comprendre ce qui est en train de se passer. Pourquoi ils sont obligés de mettre une alarme ? Rien que le son est stressant. Tu aimerais bien qu’elle se coupe celle ci d’ailleurs. C’est bon vous avez compris qu’il y a un soucis technique. « T'inquiète pas mon gars, ces requins nous croqueront probablement avant qu'on se noie, la mort sera rapide. » Et t’as encore plus envie de te cacher six pieds sous terre quand l’adulte répond pour te rassurer mais avec six tonnes cinq de boutades accroché au tout. T’as limite l’impression que c’est un sketch, ou un piège dans lequel Rosa t’a mis pour son plus grand plaisir. Car tu la vois qui se marre elle et tu peux pas t’empêcher de sourire d’être la cible si facile de ces deux là. Ils profitent de ta crédulité autant que ton anxiété. Mais tu te rassures dans ta tête qu’il n’y a pas de problème. Eux ils sont calmes. « Vous êtes sûr de vous ? » Rosa qui a envie de faire sa smartass. Pourquoi faut-il qu’elle s’intéresse réellement à ce genre de faits à propos des requins. « Mais il sera mort d’une crise cardiaque avant que les dents de la mer ne puissent le goûter. » Vous vous rapprochez naturellement du gars car le tunnel est grand et ça reste plus rassurant d’être tous regroupé. On sait jamais.
En attendant toi tu te marres de leurs conneries à tous les deux en essayant d’oublier la petite angoisse causé par la sirène. « C’est l’alarme qui me stress plus qu’autre chose. » Que tu dis honnêtement alors que ta main se serre plus dans celle de Rosa. Tu te grattes le front alors que Rosa lâche ta main pour te faire un gros hug que tu apprécies grandement. « Tout va bien baby. Chante une chanson si tu veux plus entendre. » Elle est mignonne mais tu n’as aucune idée de comment passer outre l’alarme. Elle n’est peut être pas si violente mais tu es dans la totale incapacité à pouvoir l’ignorer. Il faudrait que tu te bouches les oreilles plutôt. Ou que tu mettes ton iPod à fond dans tes oreilles. « Vous travaillez pas ici hmm? » Tu cherches un badge avec son nom sur lui mais rien. Tu aimerais juste savoir combien de temps ce genre de moment peut durer.
« Mais il sera mort d’une crise cardiaque avant que les dents de la mer ne puissent le goûter. » « A ce point ? » Répondit Antone, le sourire toujours aux lèvres, se décollant de la paroi contre laquelle il était adossé pour accueillir l'arrivée de la petite brune et de son copain anxieux à ses côtés. Lorsque le jeune homme prétendit être stressé par l'alarme, Sisco leva le nez au plafond. Cette dernière, sans être des plus stridentes, leur rappelait néanmoins qu'un problème nécessitait une intervention et le corse comprenait aisément en quoi cela pouvait être source d'angoisse, surtout dans un espace clos et entouré d'eau comme pouvait l'être ce tunnel.
Tandis que l'adolescente enlaçait sa tendre moitié, lui baladait son regard à l'entour et cherchait dans tous les recoins un bouton d'alarme capable de désactiver le bruit. Il venait de repérer une enclave dans le coin supérieur droit de la porte lorsque le jeune homme lui demanda s'il travaillait pour l'aquarium. « Pas aujourd'hui ... » Répondit il sur un coup de tête. Il se faisait passer pour ce qu'il n'était pas en s'imaginant que cela rassurerait peut-être l'adolescent de savoir qu'il était en compagnie d'une personne familière des lieux. Ce genre de stratégie avait plus d'une fois porté ses fruits avec sa fille. Tueur de dragon et superhéros faisaient partie de ses nombreuses identités secrètes lorsqu'il s'agissait de la calmer après un cauchemar. « ... mais il semblerait qu'il n'y ait pas de repos pour les braves ! » Ajouta alors Antone, tendant le bras et s'étirant de tout son long afin d'atteindre le bouton d'alarme comme s'il avait toujours su que ce dernier se trouvait là. En quelques manipulations pas bien compliquées, il parvint à faire couper le son. Ne restait plus que les lumières clignotantes pour signaler la défaillance.
De l'autre côté du sas de sécurité, on entendait le bruit étouffé des autres alarmes mais le niveau sonore était définitivement redevenu beaucoup plus supportable. Sisco se tourna en direction de ses compagnons de cellule. « Une petite visite guidée des fonds marins, ça vous dit ? Mes collègues ne devraient pas tarder à arriver pour régler le problème, autant passer le temps en s'occupant l'esprit. » Son sourire se voulait rassurant. La confiance en lui, Antone n'avait jamais eu de mal ni à la ressentir, ni à la feindre lorsqu'elle ne l'habitait pas. C'est ainsi qu'il tendit sa main aux deux jeunes gens : « Antone Sisco, guide aquatique. » Et mythomane avéré. Pas de quoi fouetter un chat, cela dit. Ni même un poisson chat ( @Clément Winchester BOOM, daddy’s joke AGAIN )
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Dernière édition par Antone Sisco le Sam 19 Fév 2022 - 19:04, édité 2 fois
« A ce point ? » Rosa qui fait oui de la tête d’un air dramatique et toi qui fait non en même temps. Le ying et le yang. Vous êtes mignons. Tu poses ta tête sur celle de Rosa. Sa proximité te fait du bien. Tu vois en plus le type qui a le nez en l’air et qui a l’air de chercher quelque chose. « Pas aujourd'hui ... » Tu sais pas si tu dois le croire. Il a l’air d’être un sacré rigolo. « ... mais il semblerait qu'il n'y ait pas de repos pour les braves ! » Et comme il arrive à éteindre l’alarme de votre section plutôt très facilement tu te dis que ouais, il doit vraiment bosser ici. Ou alors c’est un genre d’espion ou quoi. Tu n’as pas l’impression que ce soit quelque chose de faisable pour tout le monde ça. Juste désactiver l’alarme sans aucun problème. Tu as redressé ta tête, te sentant instantanément moins stressé que ce bruit strident se soit arrêté. « Wow. Merci. » Car oui, tu es totalement impressionné. « Suffisait de demander ! » Qu’elle lance comme si ça coulait de source mais tu vois bien qu’elle aussi est tout à fait impressionnée par la prestation du gars.
L’alarme et la situation ne sont pas terminés mais c’est plus loin à présent. « Une petite visite guidée des fonds marins, ça vous dit ? Mes collègues ne devraient pas tarder à arriver pour régler le problème, autant passer le temps en s'occupant l'esprit. » Tu es à présent convaincu qu’il travaille bel et bien en ces lieux. « Oh ouaiiiis ! Ouais je veux ! » Dit Rosa sûrement trop fort mais elle a toujours été très expressive quand elle est enthousiaste.
« Antone Sisco, guide aquatique. » « Rosa Mendez, future braqueuse de banque. »
Elle prend la main de Antone pour la serrer vigoureusement. Tu roules les yeux tout en étant très amusé par la façon qu’elle a de se présenter. « Jordan. » Que tu dis simplement et sans chercher à serrer la main de Antone. « Jordan Fisher, génie de ses doigts au piano et pas que. Il aime pas toucher les gens donc ne le prenez pas pour vous. » Tu te facepalm en l’entendant, tes joues qui rougissent. Elle n’a pas menti une seule seconde mais elle t’expose trop et tu sais qu’elle est en train d’adorer ça. « I’m gonna kill you. » Que tu marmonnes à son encontre à elle. Elle a un sourire si large et très amusé sur le visage. « She loves being inapropriate. I’m sorry about that. » « Oh come on, j’ai été sage. » « Hmmm. » Tu ne vas pas la titiller plus car tu sais sa capacité à pouvoir surenchérir. « Je suis sûre que Antone Sisco en a entendu d’autres, n’est-ce pas? » Qu’elle dit en attendant qu’il confirme et toi t’as juste envie de te cacher. « Hem… Cette visite? Vous allez vraiment la faire ? » Besoin de changer de direction lààààà.
Antone haussa un sourcil appréciateur à la réponse de Rosa. « Un métier d'avenir et d'ambitions. » Commenta-t-il, bien placé pour le savoir en sa qualité de conseiller en finances et optimisations fiscales. Amusé, il se tourna vers Jordan, surpris que ce dernier ne lui tende pas la main. « Il aime pas toucher les gens donc ne le prenez pas pour vous. » Sisco récupéra sa paluche, convaincu d'avoir à faire au petit frère de Monk mais tolérant sur ce point. Après tout, chacun était libre de ne pas toucher les autres s'il ne se sentait pas à l'aise avec ce concept, aucune raison de s'en formaliser outre mesure. « L'impertinence est signe de personnalité. » Répond-il à la question tout en adressant à Rosa un clin d'œil complice.
Le corse sent bien que ces deux là, indépendamment de l'amour qu'ils se portent en tant que couple, son deux caractères radicalement différents l'un de l'autre et cela l'amuse. Il se reverrait presque avec son ex femme, toujours en train de prêcher le blanc lorsqu'elle affirmait le noir. Dans son cas, les rôles étaient inversés : lui l'extraverti, elle la plus réservée. Raison pour laquelle Antone n'avait aucun mal à surfer sur la vague de taquinerie que provoquait Rosa en exposant Jordan. Leurs personnalités se rejoignaient aisément dans ce genre d'interactions sociales. Cependant, lorsque Fisher fit allusion à la visite, Sisco compris qu'il était nécessaire de ne pas trop le pousser dans ses retranchements. Après tout, rire aux dépends de la timidité de quelqu'un ne faisait pas partie de ses passe-temps favoris, il avait d'autres aspirations dans la vie que de devenir un gros con de base.
Aussi se tourna-t-il en direction du vitrage, le doigt pointé vers une espèce de poisson qu'il affectionnait tout particulièrement en sa qualité d'amateur des fonds marins : « Vous voyez ce petit poisson qui ressemble à un dragon, là bas, à côté du serpent de mer ? Il s'agit d'un Hippocampe. La particularité de cette espèce est que le mâle porte les œufs dans sa poche ventrale après fécondation. Ca va jusqu'à 1 800 nouvelles éclosions aux trois semaines. » L'intonation de sa voix était digne d'un documentaire animalier. Antone prenait un réel plaisir à partager son savoir, il reporta son attention sur les ados et ponctua sa présentation d'une anecdote amusante : « On les surnomme '' cheval de mer '' mais, compte tenu de la lumière que nous venons de faire sur leur sexualité débridée, je pense que '' lapin de mer '' serait plus approprié, hein mon p'tit pote ? » Oui, c'était bel et bien l'hippocampe qu'il interpelait à travers la vitre, le sourire aux lèvres et l'œil brillant. Être entouré d'espèces aussi sympathiques à regarder ne pouvait que l'aider à rester calme malgré le problème technique. Sisco se sentait comme un poisson dans l'eau.
Qu’elle s’exclame toute fière en plantant son index sur ton torse. Tu roules les yeux, amusé. C’est une blague récurrente entre vous. Elle et son désir si profond de braquer une banque. Tu as beau lui dire qu’elle est déjà bien plus badass que les 90% de la planète, elle veut aller plus loin pour être sûr. Pour assouvir ce fantasme plutôt ouais. Tu sais. « L'impertinence est signe de personnalité. » Un léger haussement de sourcil qui sous entend que damn elle en a à revendre de l’impertinence ta girlfriend. Toi aussi Jordan. Tu fais juste ton timide là mais il n’empêche que même si elle n’était pas là, tu saurais prendre soin de toi. Tu l’as fait pendant toutes les années avant de la rencontrer. Tu sauras le faire pour le reste de ta vie. C’est mieux avec elle. C’est certain.
« Vous voyez ce petit poisson qui ressemble à un dragon… C’est qu’il fait réellement la visite. Tu n’étais pas encore sûr de la réalité de la situation. Il a l’air de dire des trucs qui font sens en plus ? …après fécondation… » Tu gagnes un coup de coude de la part de ta copine. « Après fécondation… » Qu’elle répète à ton intention, un peu plus bas, juste pour le plaisir de souligner. Tout son être qui cri qu’elle veut bien te féconder. Comme si tu ne le savais pas. Tu lui réponds par un simple sourire amusé et un regard qui veut dire 'shut your face’. C’est un terme tendre entre vous ouais. « On les surnomme '' cheval de mer '' mais, compte tenu de la lumière que nous venons de faire sur leur sexualité débridée, je pense que '' lapin de mer '' serait plus approprié, hein mon p'tit pote ? » Rosa lâche un rire. « I like you Antone Sisco. » Qu’elle dit avec sincérité. « Would you carry my babies Jordan 'Quiet' Fisher ? » Tu secoues la tête parce que tu es consterné autant qu’amusé par sa capacité à dire des choses pareilles. C’est elle qui te dévergonde plus que l’inverse, même si tu en as du beau dans ta manche également. « Is that a no ? » Le ton monte, même si elle plaisante, tu la connais bien. Elle va se vexer, ou faire sa vexée. « Of course I would carry your babies. » Elle a l’air satisfait sur son joli minois et se tient toute droite en se retournant de nouveau vers les hippocampes. Ton regard qui croise celui de Antone et tu fais doucement non de la tête avec un petit sourire amusé aux lippes. Tu ne porteras pas ses enfants mais la confirmation que si, était seule réponse à donner. Peut être bien que tu voudras plus tard, mais là t’as 18 ans c’est pas ce à quoi tu penses.
T’as les joues rosies parce que tu l’aimes et qu’elle ne te laisse jamais indifférent, peut importe la situation. Là par dessus le marché elle vient poser sa main sur tes fesses dans un geste naturel. Tu apprécies et ne cherches pas le moins du monde à la faire s’en défaire. Ces fesses sont à elle. « Y’en a qui ont des oeufs là ? On peut voir ? » Tu demandes à Anton. Tu t’intéresses réellement en plus de vouloir essayer d’enlever ce rouge sur tes joues en pensant à autre chose. Au moins t’a oublié l’alarme qui sonne toujours au loin. Heureusement que tu n’es pas claustrophobe.
Le fait de voir Rosa mettre la pression à Jordan concernant les bébés arracha à Antone un sourire entendu. Sans qu'elle ait quoique ce soit à voir avec sa femme, paradoxalement, cette gamine lui rappelait Moon et ses prédisposions aux drames lorsqu'il avait le malheur de ne pas répondre assez vite ou avec assez de convictions aux questions concernant leur couple. Le petit air amusé qu'il offrait à Jordan dans le dos de sa douce n'était rien de plus qu'un gage de sympathie : qu'importe leur différence d'âge et leur niveau d'expérience dans la vie - précisons que Sisco en était tout de même à son second mariage - tous deux partageaient la même banquette dans le train des moitiés harcelées par leur femme à propos des enfants.
C'est pourquoi il attrapa la perche que le blond lui tendit, trop content de pouvoir étaler sa science et de partager avec quiconque voulait bien l'écouter sa passion des fonds marins. « Voyons voir ... » Marmonna-t-il en suivant du regard quelques hippocampes. « HA-HA ! » Son doigt se pointa en direction d'un cheval de mer particulièrement dodu. Tous trois se rapprochèrent de la vitre. En y collant quasiment le nez, on pouvait voir que le ventre de l'animal semblait grouiller. Les œufs étaient cachés dans la poche prêts à éclore.
Antone eut un souvenir de l'accouchement de sa première épouse et se pencha en direction de Jordan, par dessus Rosa qui faisait bien 2 têtes de moins qu'eux, coincée entre leurs grandes silhouettes masculines. « Crois-moi, en version humain c'est encore plus abominable. » Couper le cordon ombilicale : une épreuve insoupçonnée, même pour un type tel que lui, élevé à la chasse et à la pêche depuis sa plus tendre enfance. Des truites, Antone en avait vidé par centaines, mais voir sa femme expulser un bébé de son entre jambe l'avait grandement secoué. Raison pour laquelle il avait laissé le chirurgien s'en occuper à la naissance de Soo. Selon lui, il existaient dans le monde des choses qu'il valait mieux ne pas expérimenter. Comment expulser un placentas, par exemple.
« Voyons voir ... » C’est qu’il te surprend toujours un peu plus Antone Sisco. Il a l’air de véritablement s’y connaitre. Parce que oui, tu doutes toujours. Il a un charisme certain et tu ne dis pas ça simplement parce qu’il est très agréable à la vue. Y’a quelque chose chez lui qui se dégage et qui est indéniable. « HA-HA ! » Tu te rapproches de la vitre pour voir sa trouvaille. Rosa a également le nez contre la paroi. Tu passes naturellement une main sur ton ventre car tu t’imagines avec ça là toi aussi. C’est bien ça dont parlait Rosa. Que tu portes les bébés toi. T’as pas assez de chair pour pouvoir le faire. T’es tout maigre. Tu vas être déchiré. « Crois-moi, en version humain c'est encore plus abominable. » Tu grimaces à l’entendre. C’est comme s’il avait lu dans tes pensées Antone Sisco. Y’a quelque chose chez ce type qui vibre à la même fréquence que vous deux.
L’alarme s’arrête et c’est le calme d’un coup. C’était un son plutôt sourd de l’autre côté des portes mais quand même, tu sens largement la différence et y’a même un sourire qui vient sur tes lèvres. Ravi que la paix dans le monde soit restaurée. Tu respires mieux. Tes épaules se redressent. Les portes s’ouvrent et les gens sont en train d’entrer de nouveau pour visiter cette partie là. Tu ne la vois pas mais Rosa a les yeux posés sur toi, te contemplant comme si tu étais la septième merveille du monde. Tu sens son regard au bout d’un moment et tu souris un peu plus. « Quoi? » Elle fait non de la tête et se met sur la pointe des pieds pour t’embrasser sur les lèvres. Tu retournes prendre sa main et elle regarde Antone. « Moi j’aimerai bien qu’Antone Sisco continue de nous faire la visite guidée… » Elle te fait rire la façon dont elle dit ça. « Vous êtes mon guide marin favoris. » Comme si elle en avait eu d’autres avant. Nope. Jamais.
Tandis que les ados reluquaient les hippocampes, Antone, lui, laissait son regard traverser l'intégralité du bassin pour apercevoir, loin derrière la distorsion de la vitre, des silhouettes s'afférer. Il en conclut que les agents de sécurité de l'aquarium étaient à l'œuvre et que leur problème d'enfermement ne durerait pas des heures. Une déduction pertinente puisqu'à peine une minute plus tard, l'alarme prenait fin et les portes s'ouvraient à nouveau, laissant entrer dans leur tunnel un flot de visiteurs. Sisco observa la foule, content de voir qu'aucun mouvement de panique n'était venu gâcher cet après-midi relax. Il était sensé retourner en Corée le lendemain matin et se demandait comment finir son voyage à Brisbane sur une dernière note positive avant de rentrer à l'hôtel et de boucler sa valise.
« Moi j’aimerai bien qu’Antone Sisco continue de nous faire la visite guidée … » Le sourire du corse s'élargit. Rosa venait de lui donner un prétexte tout trouvé pour rester un peu plus longtemps dans ce lieu qu'il affectionnait tant. « Vous êtes mon guide marin favoris. » Il éclata de rire, rappelé à son mensonge, mais pas encore décidé à tomber le masque. « Suivez-moi, je vais vous montrer quelque chose d'hypnotisant. » Sans plus attendre, Antone les entraîna dans le dédale de couloirs, profitant que les lieux étaient bien indiqués pour suivre les panneaux comme s'il les connaissait par cœur. Arrivé dans la salle des tubes à méduses, il laissa les ados s'extasier devant leur danse vaporeuse - leur rappelant qu'en cas de piqûre « Mieux vaut pisser sur la brûlure !» - puis les entraîna jusqu'au bassin des raies ou il était possible de gratouiller le ventre des animaux à main nue.
Bien des connaissances marines et des éclats de rire plus tard, la petite troupe se retrouva face au panneau indiquant la fin du parcours. « On se prend une glace ? » Questionna Sisco, attiré par les palmiers et les transats que l'aquarium avait mis en scène dans un coin de l'immense hall pour reproduire une plage artificielle.
« Suivez-moi, je vais vous montrer quelque chose d'hypnotisant. » Rosa est déjà derrière Antone et tu les suis du coup car elle te tire par la main. Tu fais une petite grimace à l’attention du dos de Antone Sisco qui - tu ne l’as pas du tout loupé - fait un certain effet à ta copine. Tu es un peu jaloux, même si tu comprends bien assez largement l’attrait qu’elle a envers lui. Toi aussi tu ne dirais pas non. Bien loin de toi l’idée de dire tout ça à voix haute, ou du moins, pas en présence de Antone lui même.
Tu oublies bien vite tout ça et surtout ta petite tête de con quand vous arrivez dans un nouveau tube rempli de méduses. Oh wow. Car oui ça te coupe le sifflet. « Mieux vaut pisser sur la brûlure !» Tu as un léger rire. C’est pas toi qui te fera piquer par une méduse vu comme tu ne vas jamais te baigner ou très très très rarement. Tu sens Rosa émettre une pression sur ta main qui est dans la sienne. « Je pisserai sur toi en n’importe quelle circonstance babe. » Elle te fait rire et tu sais qu’elle dit la vérité en plus. « Can’t wait. » Parce que vous êtes stupide comme ça et carrément capable de le faire. Tu la vois déjà avec son petit air de chipie à noter ce que tu viens de dire dans un coin de sa tête. Will you? Parce que tu continues à la mettre au défi silencieusement. Vous êtes sick mes petits.
Rosa est la première à mettre sa main dans l’eau pour toucher les raies et tu la suis même si t’es pas très rassuré. Si elle le fait, toi aussi. T’as pas peur. Enfin, pas toujours. Pas cette fois. La visite de Antone Sisco est réellement bien et tu finis par te dire qu’il sait réellement bien son job et les lieux. Tu es convaincu. Sûrement parce que tu as passé un bon moment et qu’au fond, peu importe si c’est vrai ou non, tu t’en souviendras longtemps. « On se prend une glace ? » « Je vous aime de plus en plus Antone Sisco. » Qu’elle dit ta Rosa. « Je veux carrément une glace. » Parce que tu as la dent sucré et que ça rendra la fin de cette visite encore plus parfaite. T’es content de tout ce moment. Y’a tout qui va. Tu remercies silencieusement les forces supérieures qui ont permis tout ça. Toujours reconnaissant.