Le séminaire annuel de la Cavendish Compagny n'acceptait entre ses murs qu'une poignée d'invités triés sur le volet. Une centaine de cartons d'invitations étaient envoyées sous scellé, réunissant les participants durant un week-end autour de stands et de conférences tous en rapports avec les tendances du marché, les innovations et les stratégies d'analyses économiques utilisées par la firme pour maintenir son statut de référence dans son domaine. S'il s'agissait d'informer les professionnels du secteur, il était évidemment aussi question de réseautage. Pour l'occasion, cabinets de conseil et autres gestionnaires en tous genre avaient sortis leurs plus beaux costumes, ce qui donnait à Sisco et son éternelle veste en cuire des airs de tâche dépareillée dans la tapisserie tirée à quatre épingles. Bien loin de s'en formaliser, le professeur et consultant médiatique se dirigea vers l'accueil du complexe hôtelier privatisé pour l'occasion. Il avait garé sa moto sur le parking mais refusé de donner les clés au voiturier. Sa présence en ces lieux n'était due qu'à son intérêt toujours aussi vif pour la matière qu'il enseignait, la présence d'amis de longue date venus disserter sur le sujet ainsi qu'à son goût prononcé pour le bord de mer. Antone en était sûr : ce séminaire lui donnerait l'occasion d'aller s'aérer la truffe sur la côte entre deux petits fours et une coupe de champagne, ce qui lui ferait le plus grand bien après les rebondissements des fêtes de fin d'année.
- Antone Sisco, ABC Studio. Se présenta-t-il en déposant son casque sur le comptoir afin de récupérer à la fois son badge d'identification et la clé de sa chambre. Tout autour de lui sentait le beau, le propre et surtout le riche. S'il avait pendant longtemps évolué dans ce genre de sphères aux apparences de catalogue et aux sourires trop larges pour être sincères, Antone en accusait tout de même le coup. Replonger dans la superficialité luxueuse des élites lui rappelait à quel point son choix de devenir simple prof à l'université de Queensland, dix ans plus tôt, avait probablement été le meilleur de toute sa carrière. Impossible de ne pas devenir con et imbuvable en se faisant lécher le cul de la sorte à longueur de journée !
- Je suis désolée Madame, ce numéro d'invitation n'apparaît pas sur la liste des invités. Peut-être pourrions-nous essayer avec votre nom ? Du coin de l'œil Antone s'intéressa à la conversation que l'une des hôtesses entretenait au deuxième comptoir de réception, de l'autre côté du hall. Silencieux tandis qu'on s'occupait de l'enregistrer au registre des personne arrivées, il se fit la réflexion que ce n'était qu'une question de secondes avant que l'interlocutrice ne se mette à faire un scandale et se contenta d'observer la silhouette qui lui tournait le dos. Un cul d'enfer, soit dit en passant.
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Dernière édition par Antone Sisco le Mer 9 Fév 2022 - 16:29, édité 2 fois
J’avais reçu l’invitation quelques mois plus tôt avec la ferme intention de la décliner. Évidemment, Hurley et toute sa bande avait insisté pour que j’assiste à ce séminaire avec eux. C’était l’occasion d’élargir mon réseau, m’avaient-ils dit, et aussi celle de boire un coup entre collègues, chose qui n’arrivait jamais. C’était bien la raison pour laquelle je ne voulais pas être là. Les séminaires, sous couvert de conférences très sérieuses, étaient l’occasion pour ces bourreaux de travail, dont la seule excitation de la semaine se résumait à prendre un petit verre de vin avec maman le samedi soir, de vraiment prendre du bon temps. De mon côté, je n’avais pas besoin de ça. L’alcool me donnait une irrépressible envie de consommer de la cocaïne et c’était une facette de moi que je ne souhaitais pas que mes collègues connaissent. Et puis je n’avais pas besoin de me cacher derrière un week-end de boulot pour me la coller, soyons honnête. Ils avaient toutefois insisté et j’avais fini par céder. Arrivée à l’hôtel où se tenait le séminaire, je fus soulagée de constater que les organisateurs n’avaient pas lésiné sur les moyens. L’endroit respirait le luxe dès son parking et cette impression se confirma lorsque j’atteignis le lobby de la réception. Du marbre recouvrait le sol et le lustre, finement doré, me firent tout de suite me sentir à ma place. J’avais au moins le privilège de devoir supporter mes collègues dans un cadre agréable. Je m’approchais du desk de la réception et salua l'hôtesse d’un sourire. — Bonjour, voici mon invitation. Je travaille pour le cabinet Hurley et associés, lui indiquait-je. Elle hocha la tête et tapota mécaniquement sur son clavier. L’opération sembla durer une éternité et la grande blonde se mit à froncer les sourcils. Elle releva la tête avec un sourire timide. — Je suis désolée Madame, ce numéro d'invitation n'apparaît pas sur la liste des invités. Peut-être pourrions-nous essayer avec votre nom ? demanda-t-elle. Je tachai de rester polie mais je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel. — Coalman. Alba Coalman, soufflai-je en tapant bruyamment mes ongles sur le comptoir. Elle hocha la tête une nouvelle fois pour la secouer ensuite, un instant plus tard. — Une nouvelle fois, je suis désolée mais je ne trouve rien à votre nom. Un instant, je vais contacter la personne chargée des invitations. J’écarquillais grands les yeux. Non seulement, je n’avais pas spécialement envie d’être là mais en plus tout semblait indiquer que, en effet, je n’avais rien à foutre ici. — C’est une blague ? m’exclamai-je plus fort que je ne l’aurais voulu. Vous avez l’invitation sous les yeux, qu’est ce qu’il vous faut de plus ? L’intéressée ne répondit pas à mon affront, se contenta de me demander de patienter une minute et s’éclipsa vers le back-office. Je soupirais bruyamment et croisais les bras devant ma poitrine. — Putain. C’est bien la première fois que je vois ça. Je posai mon dos contre le comptoir, me retournant ainsi vers l’entièreté du lobby. Mes yeux croisèrent celui d’un homme d’une cinquantaine d’années, dont le charme m’était étonnamment familier. Néanmoins, l'exaspération qui me gagnait m’empêchait de fouiller correctement les souvenirs de mon esprit. Je ne compris donc pas tout de suite que ce regard perçant appartenait à Antone Sisco.
Amusé, Antone s'installa plus confortablement, le dos calé contre le marbre hors de prix du comptoir de la réception et les coudes en appui afin de s'assurer de ne pas en perdre une miette. Voir les Karen faire leur caca nerveux avait quelque chose de réjouissant, d'anthropologiquement insolite, même. Surtout lorsque la Karen en question se trouvait être l'une de ces anciennes étudiantes. Aussitôt qu'elle se fut retournée, le corse n'eut aucun mal à connaître Alba. Il fallait dire qu'avec son sale caractère et sa manie de toujours le contredire, la jeune femme avait réussi à marquer son esprit de professeur plus habitué à ce que ses élèves lui mangent dans la main que l'inverse. Le sourire aux lèvres, il l'observa contenir son exaspération pendant que l'hôtesse disparaissait on ne savait ou (probablement quelque part ou un manageur plus expérimenté serait appelé en renfort pour gérer ce genre de cliente avec le mot '' chieuse '' écrit en lettres lumineuses au dessus de la tête), puis il prit le parti de s'avancer jusqu'à elle, innocent comme un renard venu voler l'œuf d'une poule.
- L'incontournable Alba Coalman ! Qui ose prétendre ne pas la reconnaître ? Y alla-t-il de son petit sarcasme - attirant au passage les regards interrogatifs du personnel d'accueil - avant d'ajouter, à voix basse, afin que seule la principale intéressée ne l'entende : Il vous reste encore quelques choses à apprendre, Miss Coalman, notamment que jurer dans ce genre de séminaire met les hôtes mal à l'aise ... Il engloba le hall d'un coup d'œil comme pour inviter Alba à en faire de même et prendre conscience des regards désaprobateurs tournés dans sa direction. La voix toujours à faible niveau et le buste légèrement penché vers elle, il enchaîna : L'information circule vite, méfiez-vous de ne pas vous faire étiqueter. Mielleux, il lui sourit de toutes ses dents, satisfait de son entrée en scène et de son rôle de moustique venue l'incommoder à un moment ou elle n'était pas dans la meilleure des positions pour essuyer son arrogance.
Chacun son tour de casser les pieds à l'autre.
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Dernière édition par Antone Sisco le Ven 18 Fév 2022 - 20:29, édité 1 fois
Agacée, je ne pouvais m’empêcher de pester sur l'incapacité de l’hôtesse d’accueil. C’était quand même un comble d'être invitée quelque part et de pas y être reconnu. Les sourcils froncés et les bras croisés, j’étais adossée contre le comptoir, attendant désespérément le retour de la blonde chargée de m’accueillir. Mon regard croisa celui d’un homme, qui me rappelait vaguement quelque chose. Absorbée par le fait de râler, je ne remarquai pas qu’il s’approchait de moi. — L'incontournable Alba Coalman ! Qui ose prétendre ne pas la reconnaître ? s’exclama-t-il, faisant lever les yeux de l’armée d’hôtesse en uniforme derrière le comptoir. Il fit également lever les miens , surprise. Un sourire s’étira sur mes lèvres. Soudainement, je remis un nom sur ce visage. Antone Sisco. Comment avais-je pu ne pas le reconnaître ? Si il avait été mon professeur pendant quelques années, nous avions également entretenu une relation qui dépassait les limites fixées par l’université. Cela ne s’oubliait pas si facilement. — Professeur Sisco ! m’exclamai-je à mon tour sur un ton doucereux. Ou je peux enfin vous appeler Antone ? Après tout, le fait que je connaisse votre prénom ne dérange personne ici, non ? soufflai-je en lui touchant l’épaule. — Il vous reste encore quelques choses à apprendre, Miss Coalman, notamment que jurer dans ce genre de séminaire met les hôtes mal à l'aise… L'information circule vite, méfiez-vous de ne pas vous faire étiqueter, m’indiqua t-il sur un ton mielleux. Je haussai les yeux au ciel en me retenant de pouffer. J’avais au fond de moi envie de lui répondre de la manière cinglante qu’on me connaissait bien, mais je me contentai alors de battre des cils et de jouer les charmeuses. J’aimais savoir si mes charmes faisaient toujours leurs effets. Ou plutôt, lui faisait toujours de l’effet. Loin de moi l’envie de le remettre dans mon lit, mais ce séminaire s’annoncait chiant à mourir et je n’étais pas contre le fait de jouer un peu avec une vieille connaissance. — Vous pourriez donc me donner quelques leçons, qu’en dites-vous ? proposai-je en souriant. Il n’eut pas le temps de répondre, l’hôtesse était de retour avec cette fois, un sourire satisfait accrochée à ses lèvres. Elle m’indiqua d’un ton fluet qu’ils avaient fini par trouver ma réservation. Je n’écoutais plus lorsqu’elle m’expliqua le pourquoi du comment. Je pris la carte de ma chambre entre les mains et lui rendit son sourire, faux pour ma part. — A la bonne heure ! soupirai-je. Merci, Mademoiselle. Je fis quelques pas pour libèrer la place, Antone sur mes talons. Je me retournais donc vers lui. — Alors, Monsieur Sisco, dis-je sur un ton taquin. Il semblait que vous me parliez d’un petit cours de savoir-vivre durant un séminaire, je me trompe ? demandai-je. Je me la jouais charmeuse. Après tout, je n’avais que peu d’option face à ce week-end : supporter l’enjouement des mes collègues que je voyais déjà toute la semaine, me la jouer solitaire ou emmerder gentiment Sisco, comme j’avais l’habitude de le faire. Cette dernière option me paraissait être la meilleure.
— Ou je peux enfin vous appeler Antone ? Après tout, le fait que je connaisse votre prénom ne dérange personne ici, non ?
L'impertinence d'Alba, bien qu'elle n'avait rien de surprenante, lui faisait toujours ce drôle d'effet de le chiffonner et de l'amuser simultanément. Tout en posant le regard sur la main qu'elle avait laissé sur son épaule, Antone se fit la réflexion que le changement de contexte était à son avantage. Ici, pas de doyen ou de collègues suspicieux pour regarder ce genre de rapprochement d'un œil inquisiteur comme cela avait pu être le cas par le passé. Il se souvenait d'ailleurs parfaitement bien du coup de pression qu'il avait eu, en deux mille treize, le jour où l'une de ses étudiantes s'était permise de lui caresser le dos à la fin d'un cours, alors qu'elle se pensait seule avec lui et qu'il rangeait dans sa sacoche les copies fraîchement ramassées. Le geste n'avait pas été pour lui déplaire compte tenu de la nature de leur relation mais la douche n'en avait été que plus froide au moment de se rendre dans la salle des profs et d'y croiser une collègue bien décidée à lui faire part de son point de vue sur la déontologie dont il aurait du faire preuve et de son intension d'en siffler un mot à la direction si jamais elle remarquait, au détour d'un couloir ou d'un amphithéâtre, d'autres signes de ce genre. Glacé, Antone s'était tenu tranquille, imaginant le désastre que ce genre de complication aurait pu poser vis à vis de sa fille, de la garde exclusive qu'il en avait et de tous les remous qu'il préférait lui éviter tant qu'elle ne s'était pas encore bien accoutumée à l'Australie aux antipodes de sa Corée natale ... Un an plus tard, la collègue en question avait pris sa retraite, emportant avec elle l'ombre de son regard de rapace sur les sourires que le corse ne pouvait s'empêcher d'adresser aux étudiantes et le soulageant par la même occasion de la menace de se faire prendre la main dans une culotte jugée inattaquable par le corps professoral ... Si seulement elle avait pu savoir qu'une poignée d'années plus tard, ce vieux roublard de Sisco n'en était plus juste à sourire aux jolies filles de ses classes mais bel et bien à finir nu dans leur lit, comme cela avait pu être le cas avec Coalman.
— Vous pourriez donc me donner quelques leçons, qu’en dites-vous ? Antone aurait eu beaucoup de choses à en dire si la réceptionniste ne les avait pas coupés dans cet échange. Il fallut qu'Alba lui tourne le dos et s'éloigne afin de récupérer la carte de sa chambre pour que le corse réalise à quel point ils s'étaient rapprochés sans même s'en rendre compte. Lorsqu'elle le relança, Sisco avait suffisamment repris le dessus sur ses fantasmes et ses souvenirs débridés pour la gratifier d'un petit air condescendant parfaitement étudié : Vous spéculiez sur d'hypothétiques leçons particulières, ... la reprit-il tout en se tournant vers l'ascenseur dont il pressa le bouton d'appel. Les portes s'ouvrirent instantanément. Antone s'effaça pour laisser monter la jolie brune, le bras tendu en guise de révérence. Le charme de son attitude n'était présent que pour contraster avec le piquant de son discours lorsqu'il continua : et je décline l'invitation. A plus tard, Miss Coalman De l'indexe, il pressa à nouveau le bouton afin d'envoyer l'ascenseur à l'étage d'Alba. Les portes se refermèrent sur l'expression interloquée de son interlocutrice, ce qui lui arracha un rire étouffé tandis qu'il tournait les talons pour prendre les escaliers. Il était encore tôt, à peine 15 heures, et son programme s'annoncé bien rempli ... Pas le temps pour les heures supp non rémunérées.
Hors de question pour Antone de rater les conférences pour lesquelles il avait fait le déplacement. A peine une demi-heure plus tard - après avoir pris possession de sa chambre, déposé ses affaires et s'être changé au profit d'une tenue à tantinet plus habillées que son cuire mais toujours bien loin des costard cravates des autres invités - c'est au premier rang de l'auditoire, jambes croisées et lunettes sur le bout du nez, qu'on le retrouvait, l'oreille attentive aux propos tenus par l'un de ses amis économistes et le nez plongé dans un rapport rempli de chiffres ainsi que de courbes compliquées. Opinant du chef sans même s'en rendre compte, le professeur était tout entier dédié à son suivi des explications fournies par l'intervenant.
J’étais satisfaite que tout soit rentré dans l’ordre. La carte de ma chambre en main, le programme des festivités - si tant est ce que l’on pouvait les nommer de la sorte - dans l’autre, je me retournai vers Antone. D’un ton taquin, je lui faisais une proposition qui pouvait être plus ou moins indécente, selon la manière de l'interpréter. Des leçons particulières, il y avait de quoi lui raviver quelques bons vieux souvenirs. A l'époque, il ne lésinait pas sur les cours en tête à tête, avec ses étudiantes, en particulier. Il se contenta de reprendre mes mots et de se diriger vers l'ascenseur. Je lui emboitais donc le pas, persuadée qu’ils nous emmèneraient vers le bar, ou peut-être sa chambre, même si je n’en espérais pas tant. Antone était toujours aussi charmant, même avec quelques cheveux blancs en plus, je devais l’avouer. Mais je n’avais pas spécialement jouer les aguicheuses dans le but de finir dans son lit, l’idée était plutôt de faire passer le temps un peu plus vite - et d’esquiver mes collègues de boulot. Une fois dans l’ascenseur, il me suivit. Mais au lieu de monter avec moi, il appuya sur le bouton de mon étage pour en ressortir aussitôt. — Et je décline l'invitation. A plus tard, Miss Coalman me salua -t-il avant que les portes ne se referment sur lui. J’ouvris grand la bouche, m’apprêtant à protester. — C’est une blague ? m’écriai-je alors que l'ascenseur s'élevait en direction du quatrième. Il n’eut probablement pas eu le temps d’entendre ma complainte. Vexée comme un pou, j’arborais une mine renfrognée. Depuis quand refusait-on mes avances ? Moi, Alba Coalman, je ne m’étais jamais fait envoyer bouler de la sorte. Et voilà qu’un professeur, connu pourtant pour son penchant pour la jeunesse, jouait les fines bouches avec ma personne. Résignée, je gagnais ma chambre. Je fus ravie de constater que l’on m’avait attribué une chambre de catégorie supérieure, en témoignait le lit king size. Je me contemplais un moment dans le miroir entouré de dorures. Ce vieux beau ne savait pas ce qu’il ratait. Ah, ça devait probablement le faire bien rire, de me traiter de la sorte. Je me fis la promesse de lui faire payer ce que je considérais comme un affront. Je pris alors connaissance du programme que m’avait donné l’hôtesse quelques minutes plus tôt. Comme je m’y attendais, il était chiant au possible. Conférences sur conférences, TedX, workshop en tout genre… Si j’adorais mon métier et avait un petit penchant pour la finance, me retrouver au milieu d’une salle bondée entourée de vieux en costard qui sentaient l’after-shave me répugnait. Tout comme jouer à des jeux de rôles débiles pendant des ateliers à la con du style “ Améliorer le rendez-vous clientèle”. Putain mais qu’est ce qui m’avait pris d’accepter d’assister à ce séminaire ? Je m'étalais de tout mon long dans le grand lit, me disant que je ferais mieux de me faire livrer une margarita et une salade césar en room service. Le téléphone de ma chambre sonna et me fit sursauter. — Oui ? interrogeais-je. Le chargé du room service avait-il lu dans mes pensées ? — Mademoiselle Coalman, un appel de la chambre 657, Monsieur Hurley. m’indiqua une voix féminine. Je soupirai. Putain, il ne manquait plus que ça. A peine arrivée, le boss était déjà sur mon cul. Probablement pour que je les rejoigne à une des ces conférences chiantes à mourir. En l’espace d’à peine une heure, il m’était arrivé plus de merde qu’en une année. Cela annonçait donc la couleur du week-end.