9 Février 2022. Elle a désormais sa fille dans les bras et rien ne peut la rendre plus heureuse que ça. Elle a élu domicile quelques temps chez Deklan pour reprendre le dessus, son frère ayant insisté pour qu’elle reste avec lui afin d’être certain que, désormais, tout se passera bien pour la jeune mère et sa fille. Même si Zoya a quelque peu hésité, elle a fini par accepter l’offre de son frère. Vivre avec lui à quelque chose de rassurant, comme si elle craignait encore de pouvoir vaciller. Pourtant, elle l’assure à tout le monde, elle ne veut plus être cette personne égoïste, à la recherche constante de cette liberté qu’elle ne peut plus se tolérer désormais. C’est dur, elle qui a arpenté les routes du monde pendant des années, mais elle se doit d’assumer. Et elle est bien consciente que, lorsqu’elle ne le fait pas, tout peut partir en vrille et vite et la dernière fois semble lui avoir suffi. Elle a retenu la leçon, l’idée inenvisageable pour elle de perdre à nouveau sa fille, surtout quand Freddy fait désormais partie de leur vie. Zoya a réussi à trouver un terrain d’entente avec lui, a accepté qu’il apparaisse sur le certificat de naissance de la petite et surtout, qu’il ait tout autant le droit qu’elle de l’avoir avec lui. Bref, Zoya veut prouver à tout le monde, que ce soit sa famille, ses ami(e)s ou même Freddy qu’elle est capable d’être une mère digne de ce nom…
Si Chloe a énormément manqué à sa mère, elle a aussi manqué à tata Cadburry qui a décidé aujourd’hui de les amener toutes les deux au Lone Pine Sanctuary. C’est donc à bord de son van que les trois filles se dirigent vers le parc animalier et arrivent après une bonne demi-heure de route à destination. Chloe installée dans sa poussette et une fois leurs tickets d’entrée payés, les deux jeunes femmes se dirigent d’un pas bien trop précipité, au goût de Zoya vers le parc à kangourou « Hey, mais pourquoi tu tiens absolument à aller là-bas en premier ? Mais… » elle accélère alors pour rattraper la blonde « Bird’ attends ! ». Elles arrivent alors bien plus vite que prévu devant l’enclos des kangourous dans lequel elles ne vont pas tarder à pénétrer « Je voulais montrer les koalas à Chloe, elle va adorer, ça va lui rappeler sa peluche koala de tonton Dek’ ». Zoya a juste l’impression de parler toute seule « Et puis, elle est fatiguée, je suis persuadée qu’elle va finir par s’endormir et elle va les loup… » louper, devait être le mot prononcé en entier mais voir deux petites têtes blondes se diriger vers elle en courant la font s’interrompre « Aaron ? Siobhan ? Hey, my loves ». Et elle se doute que si les jumeaux sont présents, elle a une chance sur deux pour que … « Trent ? ». Et si elle pose son regard sur son meilleur ami en premier lieu, c’est finalement sur Birdie qu’elle finit par le poser. Une Birdie qui semble étrangement silencieuse et étrange tout court depuis tout à l’heure, dont l’air ne trahit personne, surtout pas Zoya qui la connait par cœur. Elle sent bien qu’elle a quelque chose à voir avec cette rencontre bien loin d’être anodine.
« Aaron, reviens! » Mais le petit blond continue de courir et de rire, émerveillé par tout ce qu’il voit autour de lui, suivi maladroitement par une Siobhan qui ne tient pas aussi solidement sur ses deux jambes, qui tombe à chaque deux pas et qui n’arrive donc pas à suivre les folles aventures de son jumeau, comme c’est bien souvent le cas. Tu tentes pourtant si fort de ne pas faire constamment des comparaisons entre eux, mais c’est plus fort que toi. Il est de plus en plus évident que le développement de ton fils progresse à une vitesse bien plus rapide que le développement de ta fille et même si tu sais que vous êtes suivis avec le pédiatre, que les choses sont prises en charge et qu’il s’agit maintenant d’attendre pour des services, ça n’aide en rien ton anxiété de père qui voudrait tant que tout soit simple et facile pour tes enfants. Tu fais de ton mieux pour chasser tout ça de ton esprit toutefois alors que tu jettes rapidement un coup d’œil à ton téléphone pour voir si tu n’aurais pas reçu un message de la part de Birdie. Ça faisait quelques semaines que tu n’avais pas vu la blonde et tu devais admettre que tu avais été surpris de recevoir son invitation à la voir ici, même si ce n’était pas la première fois que tu la voyais sans Zoya. Tu as un pincement au cœur d’ailleurs quand tu penses à la Lewis. Tu détestes la façon dont votre conversation s’est terminée la dernière fois, il y a plusieurs mois de ça déjà et pourtant, tu n’arrives pas à te convaincre que tu es celui qui doit faire le premier pas vers elle. Tu lui en veux encore pour la manière dont elle a géré sa disparition, le simple fait qu’elle se soit poussée pendant une semaine te rendant encore complètement fou alors qu’elle a une fille et des responsabilités qu’elle ne peut pas se permettre de mettre de côté tout simplement parce qu’elle en a marre. Tu ne penses pas que tu as déjà passé autant de temps sans la voir ou sans lui parler, et la vérité c’est que malgré la colère et la rancune, elle te manque quand même. Ta vie n’est tout simplement pas la même quand elle n’en fait pas partie, et le fait qu’Aaron demande constamment des nouvelles de tata Zozo n’aide en rien à la situation.
Alors évidemment, quand tu entends la voix du petit garçon qui s’écrit tata Zozo, tu relèves le regard rapidement et qu’elle n’est pas ta surprise de voir la brune, ainsi que Birdie juste un peu plus loin. « Aaron? Siobhan? Hey, my loves. » Tu t’approches d’eux, le visage un instant surpris, puis la seconde suivante fermée lorsque ton regard croise celui de ta meilleure amie. Peut-être bien que tu avais eu raison de trouver l’invitation de Birdie étonnante, finalement. « Trent? » « Zoya. » Tu viens passer une main nerveuse dans ta nuque avant de porter ton regard sur la poussette dans laquelle tu sais se trouve Chloé. Chloé que tu n’as pas vu depuis cette fameuse semaine. Chloé qui te manque affreusement. Chloé qui va bien, tu l’espères. C’est un tourbillon d’émotions différentes qui déferlent alors que tu tentes de rester aussi calme et passif que possible. « Qu’est-ce que tu fais là? » Tu poses la question et pourtant, la réponse est cruellement évidente. « C’était ton idée? » que tu demandes ensuite en regardant la Cadburry. Suffit de voir la surprise sur le visage de Zoya pour comprendre qu’elle non plus, n’était pas au courant. « On devrait pas. » Mais tu sais que tu ne peux pas tout simplement faire demi-tour avec les jumeaux sans déclencher des crises de larmes que tu n’as pas du tout envie de gérer en ce moment. Elle vous a bien eu, la blonde. Et maintenant, faut vous démerder apparemment.
C’est stratégique. C’est sûrement foireux. Ce sera sûrement un désastre. On risque de retrouver des morceaux de ta peau au milieu des créatures les plus mignonnes de la planète. Non, ils n’oseraient pas, quand même. L’idée est basique mais terriblement lumineuse. Ou ce n’est seulement que ton esprit qui veut te le faire croire. Au choix. En tout cas, il est chose aisée et sûre de se dire que tu as pris les taureaux par les cornes. Zoya t’ayant affirmé il y a quelques semaines qu’elle ne parlait plus à Trent, te l’ayant de nouveau confirmé au détour d’une conversation totalement anodine (tu le jures). Tu t’es sentie pousser des ailes, une nouvelle fois. Après avoir réussi à aider la cause de Chloe - la voir de nouveau avec sa mère te fait chaud au coeur et la revoir tout court te fait extrêmement plaisir - tu t’es mis dans le crâne de prêcher celle de Trent. Ou de prêcher Zoya auprès de Trent. L’un dans l’autre, ça fonctionne - même si tu as conscience que la brune est en faute, en tort, qu’elle sait qu’elle a merdé mais il y a un moment où les excuses et les apitoiements sont trop. Tu ne t’imagines pas toi-même ne plus parler pendant des mois à Will. Il y a une véritable cassure qui s’est créée pour que les deux ne s’adressent plus la parole.
Alors tu te fais avocate du diable, avec fourberie, manipulation et mensonges. Tout un programme. Mais on saura te pardonner car ce n’est pas pour toi que tu le fais. C’est pour eux. Quelle altruiste tu peux être. Il faut dire que t’es véritablement une amie en or. Les gens ne l’affirmeront jamais mais ils le pensent, t’en es sûre. Même si Zoya et Trent risquent de te détester. Pendant cinq secondes trente. Au pire, Zoya fera son boudin avec une crise et Trent aura les sourcils froncés avec sa moue désabusée comme le type le plus chiant du monde qu’il peut être. Mais ils feront bonne figure car tu leur as demandé d’amener les armes ultimes : leurs gosses. Trois gamins en bas âge, il fallait bien au moins ça pour que tu proposes une activité à chacun les impliquant pleinement. Et puis franchement, des réconciliations au milieu des kangourous et des koalas, n’est-ce pas le meilleur endroit du monde pour attendrir les coeurs, brandir le drapeau blanc et enterrer la hâche de guerre ? Le plan est parfait en ton sens. Message envoyé à Trent et t’as réussi à entraîner Zoya avec sa petite gosse au sanctuaire.
« Hey, mais pourquoi tu tiens absolument à aller là-bas en premier ? Mais… » ton pas est pressé alors que tu regardes l’heure ; vous n’êtes pas parfaitement à celle que t’avais indiqué à Trent mais hey, il ne va pas crever parce que vous avez cinq (quinze) minutes de retour, n’est-ce pas ? « Bird’ attends ! » les roues de la poussette prennent une accélération, tu l’entends très bien mais t’as le nez en l’air pour zieuter les personnes environnantes. « Je voulais montrer les koalas à Chloe, elle va adorer, ça va lui rappeler sa peluche koala de tonton Dek’. » tonton Dek, tu glousses légèrement. “Ce surnom est toujours aussi ridicule.” là n’est pas la question mais tu ne peux pas t’en empêcher. Tes liens avec la famille Lewis sont aussi différents qu’assez liés, c’est assez intéressant à analyser. « Et puis, elle est fatiguée, je suis persuadée qu’elle va finir par s’endormir et elle va les loup… » mais là non plus n’est pas le sujet. Oh mais qu’elle s’endorme, ça en fera toujours une en moins à gérer - tu l’aimes, Chloe, tu le jures mais un pion en moins sur trois, c’est pas négligeable.
Mais il y a un autre gamin qui crie et qui court vers vous et tu restes à quelques pas derrière Zoya alors que le seul micro gars des trois boucliers se précipite en premier vers la brune. « Aaron ? Siobhan ? Hey, my loves. » le ciel est particulièrement clair, il n’y a pas trop de monde, la verdure est chatoyante à souhait, quel paysage idyllique. « Trent ? » « Zoya. » tu pinces tes lèvres, tu colles tes mains entre elles, tu souris à Siobhan qui finit de s’avancer en la pokant sur le nez. « Qu’est-ce que tu fais là? » oh non, tu ne vois pas le regard de Zoya sur toi, ni celui de Trent qui suit car t’as intérêt soudain pour les marmots. « C’était ton idée? » tu finis par relever les yeux vers les deux adultes, parents, censés être responsables, matures et toutes ces conneries. “Oh Trent! Quelle bonne surprise! Je vois pas de quoi tu parles.” autant tu peux être une bonne actrice quand tu y mets du tien, autant là, tu te sais griller à dix mille kilomètres - tu ne cherches pas à te dérober mais ils ont l’air si grave tous les deux. « On devrait pas. » “Faire une partouze ? Je suis d’accord. C’est pas correct, y’a des enfants en plus.” oh Birdie. Avec ta voix sérieuse et ton air qui l’est tout autant, il y a seulement ton expression qui te trahit. Celle qui trouve la situation bien trop cocasse. “Okay okay okay. Il faut bien vous forcer la main car visiblement, personne n’a l’air de vouloir faire le premier pas.” Chloe gigote dans sa poussette - tu parles qu’elle va dormir, maintenant qu’elle a ses deux meilleurs potes dans les environs. Finalement ,t’aurais dû calculer ton coup, Cadburn parce que trois enfants en pleine après-midi sans sieste dans les pattes, ça va être ta punition et ton châtiment. Qu’est-ce que tu ne ferais pas au nom de l’amitié. “Me faites pas croire que vous vous manquez pas mutuellement car je vous croirai pas. Je vous préviens que personne ne partira d’ici tant que vous vous êtes pas rabibochés. Vos marmots sont ma monnaie d’échange.” t’auras pas assez de bras pour les trois mais avec une poussette, tu peux te montrer plus créative. “Je sais que ça va être bizarre venant de moi mais agissez comme des adultes, bordel-ique de mer-credi ensoleillé.” que tu rajoutes rapidement en souriant aux jumeaux qui n’ont pas l’air d’entendre grand chose vu comment ils courent partout. L’excitation à son apogée. Grand dieu que tu devais être épuisante à leur âge.
“Ce surnom est toujours aussi ridicule.” Là n’est pas la question et Zoya ne relève pas alors qu’elle est concentrée à suivre du mieux qu’elle peut la Cadburry qui semble bien trop pressée d’aller rendre visite à ces chers kangourous qui se dorent la pilule dans leur grand enclos.
« Zoya. » Si la surprise se fait entendre dans la voix de Zoya quand elle croise le regard de son meilleur ami perdu depuis quelques mois, son ton de voix à lui est plus ferme, tout comme son regard. Et à cet instant, Zoya préférerait certainement faire demi-tour plutôt que l’affronter « Qu’est-ce que tu fais là? » « Je pourrais te retourner la question » puisqu’il est si agréable, autant l’être aussi. Bon en revanche, pour montrer à Trent qu’elle a gagné en maturité depuis ces quelques mois, alors que c’est exactement ce qui lui a reproché et donc cette même raison qui les a poussé à se disputer, c’est raté. Mais à vrai dire, la question n’est pas réelelment de savoir ce qu’ils font là tous les deux – ils ont des gosses, y’a des animaux, les enfants ça aiment les animaux, fin de la démonstration - c’est plus de savoir comment cela est probable qu’ils soient au même endroit au même moment. Surtout dans le même enclos ? « C’était ton idée? » Trent et Zoya ne sont pas stupides et savent parfaitement que la Cadburry est derrière tout ça, malgré cet air innocent qu’elle adopte “Oh Trent! Quelle bonne surprise! Je vois pas de quoi tu parles.” « Arrêtes ton cinéma, Bird’ ». Pour le coup, Zoya a un ton catégorique, le ton qu’elle pourrait très bien emprunter envers sa fille quand elle sera en âge de faire des bêtises. Comme quoi, elle a gagné en maturité un peu, Zoya, non ? « On devrait pas. » “Faire une partouze ? Je suis d’accord. C’est pas correct, y’a des enfants en plus.” Zoya n’a pas le temps de répondre que Birdie le fait à sa place. Elle soupire, non pas par la bêtise prononcée par son amie, mais à cause des mots de Trent… Ses mots la désolent parce qu’elle comprend qu’il n’a pas nécessairement envie de parler, voire même d’arranger les choses. Pas ici, pas maintenant en tout cas… Ce qu’elle peut comprendre alors que son regard s’abaisse sur le sol, tenant d’une main la poussette de Chloe. “Okay okay okay. Il faut bien vous forcer la main car visiblement, personne n’a l’air de vouloir faire le premier pas (…) Me faites pas croire que vous vous manquez pas mutuellement car je vous croirai pas. Je vous préviens que personne ne partira d’ici tant que vous vous êtes pas rabibochés. Vos marmots sont ma monnaie d’échange (…) Je sais que ça va être bizarre venant de moi mais agissez comme des adultes, bordel-ique de mer-credi ensoleillé.” Birdie en donneuse de leçons, c’est vrai qu’en temps normal, ça la ferait marrer à la Zoya. Mais elle a raison. Elle a raison quand cela fait trois mois que Trent et elle ne se sont plus adressés la parole. Trois mois qu’ils ressassent chacun dans leur coin cette dispute qu’ils ont eue, ces mots qu’ils ont pu avoir l’un pour l’autre. C’est le cas de la Lewis qui s’en veut d’avoir tourner le dos à Trent, quand elle aurait dû se contenter de l’écouter et de la fermer. C’est le cas quand elle a pris la pire décision de sa vie après ça et qu’elle a failli perdre sa fille face à un père qui, même sans en avoir les droits officiellement, a voulu tenir Chloe loin de sa mère, pour la protéger de ses mauvais choix. Bien sur qu’elle a raison Birdie, Zoya aurait aimé avoir Trent à ses côtés, Zoya aurait aimé reconnaitre qu’elle était immature ce jour-là et crier à l’aide auprès de son meilleur ami plutôt que de lui dire qu’il ne l’aurait plus jamais dans les pattes. Elle a préféré la fuite, comme toujours et elle en voit le résultat : elle a failli perdre sa fille alors qu’elle avait déjà perdu un ami. Et même plusieurs. Parce que si elle s’est disputée avec Trent, elle s’est aussi disputée à la même période avec Birdie, mais aussi Freya. C’est donc elle qui décide de briser le silence qui s’est installée, mais elle s’adresse étonnamment à Birdie « Qu’est-ce que tu veux que je lui dise ? Par quoi je commence, Bird ? Tu m’as dit que les désolé ne valait rien » amorce-t-elle avant de finalement trouver le regard de son – ancien ? – meilleur ami « Parce que je le suis, Trent », on sent au ton de sa voix qu’il y a encore de l’agacement, peut-être parce que, malgré tout, elle se retrouve devant le fait accompli « Je suis désolée d’avoir agi comme je l’ai fait avec toi… J’étais pas prête à reconnaitre que j’avais…besoin d’aide… » C’est rare qu’elle dise des choses sensés la Zoya, mais là à l’occurrence, au point au moins lui reconnaitre qu’elle fait un grand pas « Tu ne méritais pas que je te tourne le dos… » Son regard retrouve le sol alors que Chloe s’agite un peu plus dans sa poussette, voulant rejoindre les deux autres, mais ne marchant toujours pas, la tâche risque d’être compliquée « Je n’aurai pas dû le faire… Ca m’aurait éviter de prendre cette stupide décision… » Celle qu’elle n’a pas envie de lui révéler quand elle va encore le décevoir un peu plus, qu’elle va montrer une fois encore à quel point il avait raison sur toute la ligne quand il l’a qualifié d’insouciante, irresponsable et immature, ces mots qu’elle n’a pas oublié, ces mots qui ont résonné bien souvent quand elle s’est retrouvée seule dans son loft bien trop silencieuse et dénué de la présence de sa fille…
« Je pourrais te retourner la question. » Oh vous pourriez jouer longtemps à ce jeu, à vous repasser la balle constamment sans que jamais personne ne réponde réellement à la question, quand tu devines bien assez vite que la grande coupable de ce plan n’est pas la brune, mais bien la blonde derrière elle qui prétend être soudainement intéressée par vos enfants comme si sa vie en dépendait. Il est possible que ce soit légèrement le cas, d’ailleurs. « Oh Trent! Quelle bonne surprise! Je vois pas de quoi tu parles. » Tu as seulement le temps de rouler des yeux que Zoya a déjà répondu, rendant clair son implication dans cette petite mise en scène. « Arrêtes ton cinéma, Bird. » C’est donc une idée de la Cadburry et vous vous êtes fait avoir tous les deux comme des débutants. Certes. Si tu es agacé par la manière d’agir, tu dois admettre que ça te fait du bien de pouvoir poser les yeux sur Chloé, et aussi de voir Zoya même si ça, tu n’es pas prêt à l’admettre de suite. Parce que tu es rancunier, peut-être un peu trop. Et aussi parce que tu te sens mal de ce qui s’est dit la dernière fois que vous vous êtes vus et que tu ne sais plus trop comment faire pour t’excuser, vu tout le temps qui a coulé depuis. Tu ne penses que ce soit une bonne idée de régler vos différends ici et maintenant, mais de toute évidence, Birdie a une toute autre idée en tête. « Faire une partouze? Je suis d’accord. C’est pas correct, y’a des enfants en plus. » « Bird. » Tu soupires. Tu te demandes parfois qui est le plus épuisant entre les trois gamins et Birdie. Quelle question. Évidemment que c’est Birdie qui remporte la palme, et de loin, mais comme toujours, il n’y a rien qui l’arrête.
« Okay okay okay. Il faut bien vous forcer la main car visiblement, personne n’a l’air de vouloir faire le premier pas. Me faites pas croire que vous vous manquez pas mutuellement car je vous croirai pas. Je vous préviens que personne ne partira d’ici tant que vous êtes pas rabibochés. Vos marmots sont ma monnaie d’échange. » Le commentaire t’arrache un rire. Birdie, s’occuper des trois enfants toute seule? Tu demandes à voir ça. « Je sais que ça va être bizarre venant de moi mais agissez comme des adultes, bordel-ique de mer-credi ensoleillé. » Tu ricanes un peu plus. Tu ne t’attendais certainement pas à te faire faire la morale par miss Cadburn en personne aujourd’hui, mais tu ne peux pas non plus prétendre qu’elle a tort dans ce qu’elle avance, alors c’est à ton tour de faire l’enfant, quand tu croises tes bras sur ton torse tout en demeurant complètement silencieux, incapable d’être celui qui fait les premiers pas. « Qu’est-ce que tu veux que je lui dise? Par quoi, je commence Bird? Tu m’as dit que les désolé ne valait rien. » Tu fronces les sourcils, pas certain de comprendre ce à quoi elle fait référence en plus de ne pas particulièrement apprécié qu’elle s’adresse à toi en passant par Birdie, comme si t’étais un enfant trop lent pour comprendre ce dont il est question. Mais elle finit par se retourner vers toi et c’est de plus en plus difficile de garder un air aussi neutre que possible. « Parce que je le suis, Trent. » « Et pourtant, ça a pris toute cette mise en scène pour que tu arrives à le dire? » Tu es de mauvaise foi, Trent, bien plus que tu ne l’es normalement. Ça ne te ressemble pas, mais tu entends encore l’agacement dans la voix de la Lewis et ça te pique. Toute cette situation te dérange, te démange et pourtant, malgré ce que tu dis, il n’y a rien que tu ne veux plus que de finalement tout mettre derrière toi. « Je suis désolée d’avoir agi comme je l’ai fait avec toi… J’étais pas prête à reconnaître que j’avais… besoin d’aide… » Et tu sais que ça lui coûte à Zoya, d’enfin admettre ce que tu avais vainement tenté de lui faire comprendre plusieurs mois auparavant. « Tu ne méritais pas que je te tourne le dos… » C’est le moment où tu dois lui dire que tes paroles ont dépassé ta pensée, que tu regrettes ce que tu as dit, toi aussi. Pourquoi est-ce ne que t’es pas capable de le faire, bordel? « J’ai jamais voulu que ça dérape autant. » C’est un premier pas, une première tentative maladroite, mais c’est un pas dans la bonne direction, non? Tu déglutis difficilement alors que tu ne peux t’empêcher un regard vers les jumeaux qui donnent déjà du fil à retordre à la Cadburry, à courir d’un bord et de l’autre du zoo. « Je n’aurais pas dû le faire… Ça m’aurait évité de prendre cette stupide décision… » Elle baisse le regard Zoya, honteuse, mais tu ne comprends pas de quoi elle parle. « De quelle décision tu parles? » Soudainement, ce n’est plus la colère ni la rancune qui mène, mais bien ton inquiétude, celle qui reprend toujours le dessus lorsqu’il s’agit de ta meilleure amie, parce que tu as beau lui en vouloir, son bien-être demeurera éternellement l’une des priorités dans ta vie. « Zoya, qu’est-ce qui s’est passé? » Qu’est-ce que tu as manqué? Tu la connais assez pour savoir que peu importe ce que s’est, elle le vit très mal, la Lewis, tout son non-verbal te le crie, et ce n’est absolument rien pour te rassurer.
« Arrête ton cinéma, Bird’. » alors là, c’est la meilleure de l’année. La nouvelle et celle d’avant, aussi. Ton cinéma ? Ce n’est pas toi qui te prends la tête avec tout le monde en ce moment. Ce n’est pas non plus toi qui as tourné le dos à ton meilleur ami pendant des mois. Tu en serai purement incapable. Mais Zoya a de la chance ; tu es une crème, aujourd’hui. Le but est que les deux gugus en face de toi se parlent, se réconcilient, se promettent amitié éternelle et passent à autre chose. Pas toi qui se prend le bec avec Zoya parce que tu t’es foutue dans le crâne l’idée sordide de vouloir toi réparer ses erreurs. Non, la brune fera cette partie toute seule comme une grande, tu es juste là pour les réunir dans un même endroit car de ce que tu as pu comprendre, Trent n’était pas décidé de se pointer de son plein gré pour venir la voir. Aux grands maux, les grandes solutions. Ils ont de la chance, tu aurais pu choisir une pièce close et les enfermer dedans. Alors que là, vous avez un beau soleil au-dessus de vos têtes et d’adorables créatures à quelques pas - et tu parles des koalas, pas des petits morpions qui commencent déjà à courir partout. « Bird. » papa Trent souffle son exaspération mais tant pis,c’est pour la bonne cause, tu as les cieux, l’univers et toute la bonne volonté du monde derrière toi pour soutenir ta cause.
« Qu’est-ce que tu veux que je lui dise ? Par quoi je commence, Bird ? Tu m’as dit que les désolé ne valait rien. » c’est pas ce que t’as dit et tu roules des yeux de l’entendre déformer tes propos. T’as juste dit que ça ne vaudrait plus rien un moment ou un autre. T’aurais envie de lui donner un coup de pied au derrière parce qu’elle te fait passer pour une mauvaise conseillère. C’est juste que Trent, comme toi, finira par attendre plus que des paroles. Que des désolations. Des remords. Il voudra plus, des actions, des gestes prouvant que la brune compte vraiment s’améliorer. C’est en cours de progression, chaque chose en son temps. « Parce que je le suis, Trent. » encore heureux. « Et pourtant, ça a pris toute cette mise en scène pour que tu arrives à le dire? » ouh, c’est qu’il pique, le joli pompier, quand il veut. Finalement, ça ne va pas être si évident que tu aurais pu le penser. Il faut dire qu’il a déjà eu du caractère pour avoir refoulé les tentatives de Zoya jusqu’à maintenant ; la rancune doit être forte, vivace et puissante. Plus que tu aurais pu l’envisager de sa part, il faut croire. « Je suis désolée d’avoir agi comme je l’ai fait avec toi… J’étais pas prête à reconnaître que j’avais…besoin d’aide… » ton attention commence à être happée par Aaron et Siobhan qui courent toujours un peu partout sur leurs pattes, le frère étant toujours plus énergique que sa sœur vers qui tu vas parce qu’elle te fait de la peine à tomber toutes les deux minutes. Ton deuxième objectif : faire en sorte que les parents s’occupent de leur réconciliation et que tu les gardes en un seul morceau d’ici là. Le plus tôt serait le mieux. « Tu ne méritais pas que je te tourne le dos… » Aaron vous bisque et tu commences à chuchoter dans l’oreille de sa soeur que “on va en faire de la pâté pour koala”, ce qui aurait ravi papa Trent mais papa Trent est occupé et bien loin de la portée de tes paroles. « J’ai jamais voulu que ça dérape autant. » mais Chloe s’exclame aussi dans sa poussette et tu soupires légèrement - c’est trop énergique, ces petites choses.
Tu finis par prendre la poussette des mains de Zoya pour l’entrainer avec les autres. Chloe ne sait pas encore marcher mais sûrement que sous l’impulsion de ses amis, ça va finir par la décoincer. Vu comment elle gigote, ce n’est qu’une question de temps. « Je n’aurai pas dû le faire… Ca m’aurait éviter de prendre cette stupide décision… » « De quelle décision tu parles? » toi, t’as pris la tangente avec les gosses. « Zoya, qu’est-ce qui s’est passé? » “Le dernier arrivé au stand de barbepapa est une poule mouillée!” mais comme t’es pas une garce totale avec les enfants, tu fais exprès de ne pas aller trop vite et surtout, tu veilles à ce que Siobhan ne se fasse pas bobo. C’est vrai que leur rajouter du sucre dans le sang, c’est la meilleure idée de l’année, n’est-ce pas, Cadburn ? Heureusement que tu les rends à leurs parents après tout ça. Toi, t’iras te satisfaire de n’avoir que ton compagnon à t’occuper en rentrant à la maison.
9 février 2022. « Bird. »Si la connerie de Birdie n’a pas fait réagir Zoya, en revanche, elle ne manque pas de le faire chez Trent. Heureusement, les oreilles miniatures qui traînent autour d’eux ne sont pas aptes à comprendre les mots employés… Certains passants en revanche, si, et ça explique sûrement le regard étonné d’un homme qui s’est retourné en passant près d’eux au même moment.
Mais, ce n’est pas ce qui préoccupe Zoya en ce moment-même. Zoya, elle se demande surtout comment elle peut s’excuser auprès de Trent alors qu’elle a fait suffisamment de mal comme ça, qu’elle n’a pas été capable de fermer sa grande bouche quand il n’a cherché qu’à la mettre devant le fait accompli de ses actes immatures en novembre dernier. Alors, au lieu de s’adresser à lui parce qu’elle ne sait tout simplement pas quoi lui dire ou du moins, par où commencer, elle s’adresse à la maîtresse de cérémonie, aka Birdie. Qu’est-ce qu’elle peut bien lui dire ? Qu’elle est désolée ? Ça ne vaut rien les désolés, plus à ce stade visiblement. Du moins, c’est ce que pense avoir compris Zoya de sa dernière conversation sérieuse – oui parce que ça arrive quand même, même si c’est rare – avec la Cadburn et c’est ce qu’elle lui demande d’ailleurs, mais Birdie reste silencieuse. Alors, Zoya prend enfin la peine de se retourner vers son meilleur ami et lui avoue l’être « Et pourtant, ça a pris toute cette mise en scène pour que tu arrives à le dire? » Il est piquant, il est mauvais et ça la fait grimacer la Lewis qui laisse échapper un soupir de plus. Bon, elle prend sur elle cependant, tente de garder son calme et ne rétorque rien. A la place, elle s’excuse encore, reconnaît ses torts et surtout qu’elle aurait dû reconnaître qu’elle avait besoin d’aide au lieu de s’en prendre injustement à lui et lui tourner le dos. « J’ai jamais voulu que ça dérape autant. » L’accalmie semble prendre place et les mots de Trent soulagent quelque peu une Zoya qui a un regard qui se lève difficilement pour trouver celui de son meilleur ami, telle une petite fille qui vient d’être prise sur le fait . Elle non plus n’a jamais voulu que ça dérape à ce point et elle sent sa gorge se nouer. « Moi non plus Trent… » Son ton est triste et elle laisse volontiers Birdie lui prendre la poussette de Chloe des mains. A vrai dire, elle fait abstraction totale de tout ce qui se passe autour, tellement elle est happée dans cette conversation avec son meilleur ami, ou plutôt, dans les excuses qu’elle tente de formuler pour arranger définitivement les choses avec lui. Il lui manque… Il lui manque bien trop et elle s’est rendue compte à quel point elle perd facilement pied quand elle n’est pas entourée des personnes qui l’aident à garder un certain équilibre dans sa vie, elle qui est plutôt du genre à se laisser porter et à très peu réfléchir avant d’agir. Elle aurait aimé qu’il soit présent ces derniers mois, elle aurait aimé ne pas lui tourner le dos parce qu’elle n’aurait sûrement pas fait ce qu’elle a fait… et qu’il ignore encore pour l’instant. « De quelle décision tu parles? » Elle entend l’inquiétude dans la voix de Trent, elle le connait bien trop pour ne pas l’apercevoir et c’est ce qui lui fait à nouveau baisser le regard et surtout garder le silence quelques instants, invitant Trent à renouveler sa demande « Zoya, qu’est-ce qui s’est passé? » “Le dernier arrivé au stand de barbepapa est une poule mouillée!” Zoya tourne la tête vers Birdie qui s’éloigne au loin avec les enfants et vient alors retrouver le regard de son meilleur ami « On s’assoit ? » demande-t-elle en premier lieu, l’invitant à s'asseoir avec elle au pied d’un arbre non loin d’eux, à l’ombre. Ils s’installent alors, Zoya appuyant son dos contre le tronc, repliant ses jambes sur elle, nouant ses bras autour de celles-ci « J’ai perdu pied, Trent. Je ne savais plus quoi faire, non seulement je me suis disputée avec toi mais aussi avec certains autres de mes proches… Je n’y arrivais plus, du moins, j’avais l’impression de ne plus y arriver avec Chloe, de ne pas réussir à être cette mère à la hauteur qu’elle mérite. Alors j’ai réfléchi à ce qui serait le mieux pour elle… » Elle attrape au sol une petite branche qu’elle triture tout en la fixant elle plutôt que le regard de son meilleur ami « J’ai décidé de laisser Chloe à Freddy… début décembre. Comme ça, en débarquant chez lui un soir… Je lui ai dit qu’elle méritait mieux et qu’elle serait mieux avec lui… et je suis partie » Volatilisée pendant trois semaines, loin de tout et tout le monde. Elle daigne trouver le regard de Trent « Je suis revenue au bout de trois semaines parce que je me suis rendue compte de mon erreur… Mais après ça, Freddy n’a pas voulu me rendre Chloe… » Et que la bataille a été longue pour qu’elle la retrouve ensuite « Je ne l’ai récupéré qu'il y a dix jours seulement … » Elle a honte. Honte d’elle, honte de ses actes. Elle n'arrive pas à garder son regard planté dans celui de Trent bien longtemps, recroquevillant ses jambes un peu plus contre elle, comme une envie de se terrer sous cet arbre. « Tu avais raison, Trent… tu avais raison sur toute la ligne » Les larmes perlent sur ses joues, qu’elle rattrape d’un revers de main pour tenter de garder une certaine contenance et ne pas flancher totalement… une fois de plus.
Combien de temps encore est-ce que ce petit cinéma entre Zoya et toi pouvait réellement continuer? Le silence avait duré depuis bien trop longtemps et si tu en étais conscient, tu n’avais pas été assez mature pour être le premier à faire un pas vers celle qui était pourtant ta meilleure et ta plus vieille amie. Zoya te manquait, c’était un fait que tu ne saurais pas dénier, même si tu avais été blessé par la dernière conversation que vous aviez échangée. Blessé par ce que tu considérais être un manque de respect de sa part, par la manière dont elle était disparue de la carte pendant une semaine complète en te donnant pratiquement aucun signe de vie. Blessé aussi qu’elle décide de s’enfuir dès que le ton avait monté un peu trop, préférant fuir que de faire face aux conséquences de ses actes. Évidemment, tu regrettais aussi certaines paroles qui avaient largement dépassées ta pensée, un mélange sournois de fatigue et de colère accumulé qui avait tout simplement explosé dès qu’elle s’était retrouvée devant toi, ce jour-là. Tu avais voulu prendre de ses nouvelles des dizaines de fois dans les derniers mois, sans jamais te l’autoriser toutefois. Tu es tiraillé entre l’envie de dire que l’eau a coulé sous les ponts, que c’est de l’histoire ancienne tout ça et celle qui veut que tu t’assures d’abord et avant tout que les choses ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques mois, qu’elle ne peut plus se permettre des comportements aussi impulsifs que ceux qui l’ont mené à disparaître pendant quelques jours. La tension est palpable alors que ton regard ne quitte jamais celui de ta meilleure amie qui semble aussi maladroite que toi dans ses propos. « Moi non plus Trent… » Tu soupires, las, mais il y a bien un semblant de sourire qui vient se former juste-là, au coin de tes lèvres. Surtout quand tu détournes le regard quelques secondes pour apercevoir Birdie qui tente d’assurer la sécurité de jumeaux qui avancent à des rythmes bien différents, en plus de s’armer de la poussette dans laquelle repose Chloe. Il n’y a pas à dire, elle a les mains pleines Birdie, et ça ne fait que te rappeler à quel point tu étais épuisé pendant ces journées et ces nuits où tu avais les trois bambins à ta charge. Ça pince, mais tu ne veux pas te concentrer sur ça. Tu ne peux pas conserver cette rancœur indéfiniment, ce n’est pas bon, ni pour toi, ni pour Zoya.
Quand Zoya mentionne une stupide décision toutefois, l’amertume et la rancœur semblent s’évaporer aussitôt pour ne laisser place qu’à de l’inquiétude, celle que tu auras toujours envers la Lewis dont le bien-être t’est aussi vital que ton propre bien-être depuis que tu es tout petit. Birdie s’éclipse avec les enfants et si normalement tu serais choqué de voir ta fille la suivre plutôt que de s’accrocher à toi, tu es trop concentré sur Zoya pour faire le moindre commentaire. « On s’assoit? » Tu fais signe que oui de la tête et la suit sur le pied d’un arbre où vous vous installez, chaque seconde de silence de plus semble témoigné de la gravité de ce qu’elle s’apprête à te confier. « J’ai perdu pied, Trent. Je ne savais plus quoi faire, non seulement je me suis disputée avec toi mais aussi avec certains autres de mes proches… Je n’y arrivais plus, du moins, j’avais l’impression de ne plus y arriver avec Chloe, de ne pas réussir à être cette mère à la hauteur qu’elle mérite. Alors j’ai réfléchi à ce qui serait le mieux pour elle… » Zoya est complètement repliée sur elle-même, ses genoux contre son torse alors qu’elle évite savamment ton regard, ses doigts s’acharnant plutôt sur une branche au sol alors que tu sens ton cœur se serrer, effrayé par la suite de cette histoire. « J’ai décidé de laisser Chloe à Freddy… début décembre. Comme ça, en débarquant chez lui un soir… Je lui ai dit qu’elle méritait mieux et qu’elle serait mieux avec lui… et je suis partie. » « Quoi? » C’est le choc qui parle d’abord, alors que tu apprends tout juste l’identité du père de Chloe en même d’apprendre une bombe aussi grosse que cette décision qui te paraît encore plus insensée que tout le reste. « Tout ce temps-là, tu savais où se trouvait le père de Chloe? Pourquoi est-ce que tu ne m’as rien dit? » Pourquoi est-ce que tout devait être toujours compliqué avec Zoya? Tu t’efforces de prendre une grande inspiration avant d’assommer la jeune femme d’autres questions, même si elles s’accumulent dans un coin de ton esprit, les questions. Tu devines que ce n’est pas facile pour elle de te dire ça alors tu prends sur toi et viens même poser une main sur son genou, serrant ce dernier légèrement pour l’encourager à continuer. « Je suis revenue au bout de trois semaines parce que je me suis rendue compte de mon erreur… Mais après ça, Freddy n’a pas voulu me rendre Chloe… » Tu n’en crois pas tes oreilles. Toute cette histoire ne se peut pas, ça ne fait pas de sens. « Je ne l’ai récupéré qu’il y a dix jours seulement… » « Attends… » Tu as besoin d’une pause. Tu as besoin de reprendre ton souffle, de faire le tri dans tout ce que tu ressens actuellement devant les faits partagés par la Lewis. « Comment il a pu t’empêcher de la reprendre? Tu n’as pas appelé la police? » Aurait-il réellement pu aider, dans les circonstances? Légalement parlant, Freddy n’était pas déclaré comme étant le père de Chloe, du moins, tu ne penses pas. Ça tourne vite dans ta tête, tout ça. « Il s’est passé quoi il y a dix jours? » Pour qu’il décide finalement de la lui laisser? Tu te frottes les yeux, incrédule. « Je suis tellement désolé de ne pas avoir été là pour tout ça, pour t’empêcher de faire ça… » Zoya n’était pas une mère incapable, malgré ce qu’elle pouvait croire et malgré ce que tu avais pu dire. Elle était une mère dépassée, fatiguée, qui devait encore faire beaucoup de chemin pour s’adapter à ce rôle des plus prenants. « Tu avais raison, Trent… tu avais raison sur toute la ligne. » Tu le vois combien elle est secouée, fragilisée par tout ce qui s’est passé et tu secoues la tête avant de venir passer tes bras autour de ses épaules pour la ramener contre toi. « Shhhh, ça va maintenant. Chloe est là, et moi aussi. » Et dieu sait que tu t’en voudrais longtemps pour ne pas avoir été là bien avant. « Si j’avais su Zo, je… » Les si ne peuvent rien changer malheureusement, tu en es bien trop conscient. « Il se passe quoi là, avec Freddy? C’est qui ce type d’ailleurs? » Elle semble avoir beaucoup de choses à te raconter, du coup.
9 février 2022. Il y a de ces personnes desquelles vous êtes incapables de vous défaire. Ces personnes qui sont comme un guide dans votre vie, cette lumière au bout du tunnel et dont vous ne pouvez vous passer sans prendre le risque de vous perdre s’ils ne sont plus là. C’est ce qu’il s’est passé pour Zoya ces derniers mois. Elle a eu la bonne idée de faire une erreur de plus et elle s’est retrouvée démunie de ceux qui lui sont si chers dans son quotidien. C’est qu’elle a besoin de ces personnes dans sa vie, la photographe. Elle est bien trop téméraire et spontanée pour se passer de points de repères, ces piliers qui sont là pour lui faire garder les pieds sur terre. Trent fait partie de ces personnes, tout comme Birdie, et sans eux, elle l’a bien vu, elle a perdu pied. Perdu pied au point de prendre cette stupide décision, celle de laisser sa fille derrière elle dans les bras de Freddy, le père de Chloe. Perdu pied au point de se juger incapable d’être une bonne mère pour son bambin, perdu pied au point de l’abandonner, même si elle est incapable d’utiliser ce mot en relatant son récit à Trent. Parce qu’aujourd’hui, et ça grâce à Birdie – qu’elle le veuille ou non, elle devrait lui être reconnaissante d’avoir provoqué cette rencontre entre les deux – ex ? – meilleurs amis – Zoya peut enfin renouer avec Higgins, et surtout lui raconter à quel point elle a merdé – encore – ces dernières semaines. « Quoi? » Elle laisse échapper un soupir, tourne difficilement son regard sur son meilleur ami dont la réaction la surprend à peine « Tout ce temps-là, tu savais où se trouvait le père de Chloe? Pourquoi est-ce que tu ne m’as rien dit? » Exact… l’identité du père. Celle qu’elle a tut à beaucoup, celui dont elle a préféré dire qu’il n’y avait pas d’importance à savoir qui il était car il ne ferait jamais partie de la vie de sa fille, anyway. Là encore, Zoya a un air honteux, et si elle pourrait s’offusquer de ce reproche à peine dissimulé, elle répond en toute honnêteté et transparence en hochant doucement la tête « Parce que j’ai toujours estimé qu’il était un moins que rien, qu’il serait incapable d’être le père qu’il fallait pour Chloe. J’ai essayé une fois de lui dire la vérité, avant qu’elle naisse, et son comportement m’a dissuadée de le faire…» Mais elle a fini par revenir sur sa décision parce qu’elle était au fond du gouffre et qu’elle ne savait plus quoi faire. « Mais que tu connaisses son identité n’avait pas d’importance, Trent » se permet-t-elle de souligner, sur un ton qui se veut calme et bienveillant. « Ce n’était qu’une histoire d’un soir lui et moi, je n’étais pas particulièrement fière de m’étaler sur ce sujet » même si elle n’a aucun regret désormais quand cette histoire sans lendemain lui a permis de devenir mère, titre qu’elle n’était pas supposée pouvoir avoir.
Zoya continue son récit, faisant part à Trent de son retour après trois semaines et de sa difficulté à récupérer Chloe, après que Freddy ai décidé de ne pas la lui rendre « Attends(…) Comment il a pu t’empêcher de la reprendre? Tu n’as pas appelé la police? » Evidemment que les questions fusent, et elles sont légitimes « Non, je n’ai pas voulu le faire parce que je reconnaissais mes torts, et que j’estimais que ça n’allait rien arranger d’utiliser la force… » La culpabilité était grande et l’est toujours quand elle pense à ce qu’elle a fait, la honte aussi et mêler les forces de l’ordre alors qu’elle avait volontairement laissé sa fille dans les bras de Freddy, Zoya n’était pas certaine que ce soit la meilleure des solutions « Il s’est passé quoi il y a dix jours? » « Birdie… laisse-t-elle échapper spontanément avec un petit sourire au coin des lèvres « Et surtout la sœur de Freddy qui a su le raisonner » et pour ça, elle est plus que reconnaissante envers Tessa, pour qui elle a une pensée quand elle est consciente de l’épreuve difficile qu’elle a dû traversé le mois dernier. « Il avait ses raisons d’agir de la sorte… il cherchait juste à la protéger… de moi ». Elle ne dévoilera pas les raisons personnelles qui ont poussé Freddy à agir de la sorte et d’ailleurs celles-ci semblent suffisamment compréhensibles pour elle au point qu’elle ne ressent plus aucune amertume à ce sujet, envers l’acteur. « Je suis tellement désolé de ne pas avoir été là pour tout ça, pour t’empêcher de faire ça… » Trent s’excuse et pour Zoya il ne doit pas le faire. Il ne le doit pas parce qu’elle est l’unique responsable de ses actes. Et c’est pour cette raison qu’elle tourne sa tête vivement de gauche à droite avant d’ajouter qu’il avait raison sur toute la ligne la concernant. Une larme vient à perler sur ses joues et bien qu’elle tente de la rattraper d’un revers de main, d’autres suivent le même chemin, amenant Trent à passer son bras autour de ses épaules pour la prendre contre lui « Shhhh, ça va maintenant. Chloe est là, et moi aussi. » c’est tout ce qu’elle a besoin d’entendre. Qu’il est là désormais, que la hache de guerre est définitivement enterrées et qu’ils puissent se retrouver, comme avant. « Si j’avais su Zo, je… » Zoya est appuyé contre son ami et réhausse alors sa tête de sorte à croiser son regard « Tu ne pouvais pas et c’est de ma faute, Trent. Uniquement de la mienne, tu m’entends ? » elle en prend tout le blâme sans hésiter, quand pourtant elle avait été fermée à reconnaitre ses torts quelques mois plus tôt. Un grand pas a été franchi par la photographe « Je suis désolée… je suis désolée de ne pas t’avoir écouté, j’aurai dû t’écouter » Ses larmes perlent à nouveau de plus belle alors qu’elle vient à passer un de ses bras autour de son ami pour s’y raccrocher davantage « Je suis désolé » murmure-t-elle à nouveau alors que sa tête repose sur son torse et que son regard fixe un point indéfini. Désolé d’avoir été odieuse avec lui, désolé de l’avoir été envers ses proches en général et désolé envers sa fille surtout pour l’avoir laissé tomber.
« Il se passe quoi là, avec Freddy? C’est qui ce type d’ailleurs? » Zoya se recule légèrement pour se remettre dans sa position initiale et laisse échapper un soupir « Freddy Mulligan. Un acteur que j’ai rencontré en Italie lors d’un tournage dit Zoya en premier lieu pour présenter brièvement Freddy On s’est promis de faire de notre mieux pour Chloe, d’essayer d’être à la hauteur pour elle parce qu’on sait aussi qu’on n’est pas des parents exemplaires. Autant lui que moi » Ils se ressemblent bien trop tous les deux et sur de nombreux points. Le reconnaitre est cependant difficile encore pour Zoya Il va nous falloir du temps pour nous faire mutuellement confiance… mais les tensions sont derrière nous » jusqu’au prochain conflit…
C’est la première fois depuis que vous êtes gamins que Zoya et toi passez autant de temps sans la moindre communication entre vous, et ça ne prend pas bien de temps avant que tu ne regrettes de ne pas avoir été en mesure de piler sur ton orgueil et régler la situation. Tu comprends rapidement que tu as manqué plusieurs chapitres pleins de chamboulements dans la vie de la Lewis et tu peines à réellement comprendre tout ce qu’elle te relate. Le premier point qui te fait réagir est sans grande surprise la mention du père – géniteur plutôt – de Chloe, cet homme dont l’identité ne t’avait jamais été révélé jusqu’à maintenant. « Parce que j’ai toujours estimé qu’il était un moins que rien, qu’il serait incapable d’être le père qu’il fallait pour Chloe. J’ai essayé une fois de lui dire la vérité, avant qu’elle naisse, et son comportement m’a dissuadé de le faire… » « Qu’est-ce qui s’est passé? » Pourquoi est-ce que tu apprends toutes ces choses aujourd’hui plutôt que d’avoir été mis au courant au fur et à mesure qu’elles avaient lieu? Tu trouves difficile de rester composé face à tout ça, peut-être parce que tu t’es toi-même retrouvé dans le rôle de l’homme qui apprend du jour au lendemain qu’il va devenir père sans que jamais ça n’ait fait parti des plans. Peut-être parce que la simple idée que Charlie ait pu te cacher ça pendant des mois te donnent envie d’être malade et ce n'est pas que tu as envie de prendre le parti de ce Freddy, mais tu as besoin de comprendre et donc nécessairement, tu as besoin de beaucoup plus de détails que ce que Zoya a bien voulu te dire jusqu’à aujourd’hui. « Mais que tu connaisses son identité n’avait pas d’importance, Trent. » « Je suis pas d’accord. » que tu souffles, te voulant aussi patient et neutre qu’elle, sans toutefois réellement y parvenir. « Ce n’était qu’une histoire d’un soir lui et moi, je n’étais pas particulièrement fière de m’étaler sur le sujet. » Tu échappes un nouveau soupir, te rappelant de rester calme. Le but de cette conversation n’est pas d’envenimer les choses, au contraire. Les reproches n’ont pas leur place, tu le sais pertinemment. « J’essaye juste de comprendre, Zo. » que tu finis par lui avouer platement, n’ayant pas encore réalisé que le peu d’estime que tu accordais à ce one night stand disparaîtrait très rapidement.
Mais toute compassion que tu aurais pu avoir pour Freddy se retrouvait dissipé complètement à la suite de l’histoire de Zoya, quand tu appris avec stupéfaction que Chloe avait été séparé de sa mère pendant plusieurs semaines, même après une tentative de la part de Zoya de la récupérer. « Non, je n’ai pas voulu le faire parce que je reconnaissais mes torts et que j’estimais que ça n’allait rien arranger d’utiliser la force… » Tu n’en reviens pas. Tu es choqué, sans doute plus que tu n’as le droit de l’être, d’entendre qu’elle a tout simplement baissé les bras alors qu’elle a tous les droits sur Chloe et lui n’est rien d’autre qu’un inconnu. Étonnant comment ton discours interne peut si facilement changer aussi et tu prends sur toi pour que tes pensées ne restent que ça justement : des pensées. « La petite devait être tellement mélangée… » Parce que oui, au milieu de tout ça, c’est à elle que tu penses. Elle qui s’est retrouvée à vivre avec un inconnu du jour au lendemain, qui avait perdu sans jamais s’y attendre le peu de repère qu’elle avait dans la vie. Un an à peine et tellement de changements. Tu n’espérais qu’une chose : qu’elle ne serait pas marquée par tout cet épisode. « Birdie… » Tu tournes la tête vers la Cadburn qui semble toujours s’en sortir avec vos trois monstres. « Et surtout la sœur de Freddy qui a su le raisonner. » Tu ne la connais pas, la sœur de Freddy, mais déjà tu te fais une note mentale de la remercier, si jamais ton chemin venait à croiser le sien. « Il avait ses raisons d’agir de la sorte… il cherchait juste à la protéger… de moi. » « T’es sa mère Zoya! T’as peut-être pas toujours été parfaite, mais t’étais là depuis le début. Il avait pas le droit de faire ça. » Mais au jeu des blâmes, tu réaliserais bien rapidement que ni Freddy, ni Zoya n’étaient sans faille dans toute cette histoire et qu’au final, l’important était que Zoya ait pu récupérer sa fille comme tu en avais la preuve aujourd’hui. Tu souffles, alors qu’une vague de culpabilité te heurte de ne pas avoir su être présent pour elle au travers de toute cette période des plus chaotiques. Tu regrettes que vous n’ayez pas su mettre un terme à cette dispute plus tôt, de ne pas avoir su être plus patient et compréhensif face aux difficultés que Zoya vivait. De pouvoir la prendre dans tes bras et de la consoler te fait du bien, c’est comme ça que vous êtes plus forts, plus soudés tous les deux et tu n’as pas envie que ça change. « Tu ne pouvais pas et c’est de ma faute, Trent. Uniquement de la mienne, tu m’entends? » Tu secoues la tête. Non, tu ne veux pas l’entendre et tu ne veux pas l’admettre non plus. Vous aviez eu vos torts tous les deux et toute la bonne volonté du monde ne pourrait rien changer à ce qui s’était passé. « Je suis désolée… Je suis désolée de ne pas t’avoir écouté, j’aurai dû t’écouter. » « C’est correct Zozo, on oublie ça… Moi aussi, je suis désolé. » Vous aviez perdu trop de temps à remâcher cette journée-là chacun de votre côté, il était désormais que cet épisode n’appartienne qu’au passé et qu’au passé seulement.
Ce qui n’appartenait plus au passé toutefois, c’était le père de Chloe et tu te devais d’ailleurs de faire le point sur sa personne, mais aussi sur sa présence maintenant qu’il était au courant pour sa paternité. « Freddy Mulligan. Un acteur que j’ai rencontré en Italie lors d’un tournage. » « Mulligan? » Tu butes sur le nom de famille. Tu l’as déjà entendu, ce nom de famille. Bien sûr. Serait-ce possible? Zoya a mentionné qu’il avait une sœur après tout. « Il a un lien avec Tessa Mulligan? » Tessa dont l’image est gravée dans ton esprit, distincte désormais de celle de Kimberley malgré leurs ressemblances époustouflantes. Tessa que tu as vue il y a quelques semaines à peine, lors du pire évènement de sa vie. Tessa qui va bien malgré tout, tu l’espères sincèrement. « On s’est promis de faire de notre mieux pour Chloe, d’essayer d’être à la hauteur pour elle parce qu’on sait aussi qu’on n’est pas des parents exemplaires. Autant lui que moi. » « Dis pas ça. » Tu ne pouvais parler pour ce Freddy, mais tu savais que malgré ses erreurs, Zoya essayait vraiment et qu’elle voulait faire de son mieux et ça, ça avait toute son importance. « Il va nous falloir du temps pour nous faire mutuellement confiance… mais les tensions sont derrière nous. » « Tant mieux. » que tu souffles, perplexe mais tout de même soulagé de l’entendre. « Tu sais que je peux toujours aider, pour les trucs de garde et tout ça. Je suis passé par-là. » Elle le sait après tout, elle avait été avec toi au travers tout ce bordel, toujours à tes côtés même jusqu’à la cour. Tu ne pouvais qu’espérer que les choses ne se rendent pas là pour eux. « Vous avez pris une entente ou pas encore? » que tu lui demandes, curieux avant de lever la tête vers Birdie et les enfants. « Cadburn! Viens là. » Tu cries assez fort pour qu’elle t’entende et qu’elle revienne, les bras chargés de votre trio infernal. « J’veux entendre comment t’as botté les fesses de ce Mulligan. » À la connaître, tu ne doutes pas une seule seconde qu’elle a utilisé de toutes les techniques possibles pour parvenir à ses fins, ou plutôt celles de Zoya.
9 février 2022. « Qu’est-ce qui s’est passé? » Un soupir émane de ses lèvres, alors qu’elle fait l’effort de se remémorer de cette fois où Freddy a été juste odieux avec elle, cette fois où elle a tenté de le mettre au courant de sa paternité future « Il ne s’est pas souvenu de moi. Il pensait que j’étais une simple groupie qui était venu lui réclamer un autographe. Et quand il a remarqué que j’étais enceinte jusqu’au cou, il m’a demandé si j’étais censée être là avec mon "truc" elle mime les guillemets, le truc en question étant Chloe dans son ventre truc qui, en plus, cassé son ambiance ça la désole de repenser à cet échange qu’ils ont eu et peut-être qu’à cet instant, la colère l’anime à nouveau, celle qu’elle a pu ressentir à l’encontre de Freddy Il s’est comporté comme un con, Trent. Tu penses vraiment que j’aurai dû lui dire la vérité à ce moment-là quand même? Tu penses qu’il méritait vraiment d’être dans la vie de ma fille en ayant un tel comportement ? ». Elle cherche l’approbation de Trent, cherche surement à se rassurer dans ce choix qu’elle a fait, celui de le laisser dans l’ignorance. Et si elle parait en colère, pour autant, elle ne l’est pas envers son meilleur ami. Un nouveau soupir s’échappe d’entre ses lèvres. C’est pour toutes ces raisons qu’elle n’a pas pris la peine d’en parler à Trent, estimant qu’il n’y avait aucun intérêt à ce qu’il en connaisse son identité… sûrement aussi par honte d’être tombé sur un type comme lui pour être le père de son unique chance d’être mère « Je suis pas d’accord. » Ils ne sont pas d’accord et le murmure de son ami lui fait pivoter la tête vers lui, un air désolé prenant place sur ses traits. « J’essaye juste de comprendre, Zo. » « Ce n’est rien contre toi, Trent ». C’est tout ce qu’elle souhaite qu’il retienne, son silence quant à l’identité du père de sa fille n’avait, à l’époque, aucune importance, quand, de toute évidence, elle ne comptait jamais l’inclure dans sa vie.
Oui, Zoya aurait sûrement dû se battre davantage pour récupérer Chloe quand Freddy n’a pas souhaité lui rendre. Elle aurait dû, et elle qui ne baisse jamais les bras, en temps normal, s’est pourtant laissée abattre. La honte, la culpabilité face à l’abandon de sa fille ont contribué à ce comportement, estimant avoir tous les torts dans cette histoire et ayant peur qu’on puisse lui retirer sa fille si jamais on apprenait qu’elle l’avait laissé sans un regard en arrière. « La petite devait être tellement mélangée… » Sans s’en rendre compte, par ses mots, Trent ne fait qu’accentuer davantage cette culpabilité qui ronge encore et toujours Zoya suite à ce qu’elle a fait. Les conséquences sur sa fille, bien que, selon les dires de Freddy, les choses se sont bien passées et donc qu’il ne semble ne pas en avoir eu sur elle, sûrement car trop petite. Mais après tout, comment le savoir ? Comment savoir si par les pleurs que la petite a pu exprimer, cela ne signifiait pas un manque de sa mère ? Elle n’en sait rien en réalité, la Lewis, personne ne le sait. « T’es sa mère Zoya! T’as peut-être pas toujours été parfaite, mais t’étais là depuis le début. Il avait pas le droit de faire ça. »Non, il n’en avait pas le droit, et pourtant Zoya arrive désormais à lui trouver des excuses, estimant qu’il a fait ça aussi pour le bien de leur fille. C’est ce qu’il lui a expliqué quand il est revenu avec Chloe dans les bras, et désormais, elle peut le comprendre, surtout lorsqu’il n’a pas manqué de faire le parallèle avec sa propre histoire, ses propres traumatismes ; Et jamais, au grand jamais, elle ne voudrait ça pour sa fille et c’est pour cette raison qu’elle s’est promis désormais de ne plus faillir. Son regard est vide, fixant le sol alors qu’elle est perdue dans ses pensées quelques instants, sentant sa gorge se serrer avant de finir par éclater en sanglots et laisser toute sa culpabilité ressortir. Surtout, sa responsabilité, celle de leur dispute, celle de cette distance qui s’est installée entre eux pendant plusieurs mois. Elle en prend tout le blâme, s’excuse encore et encore alors que Trent l’a désormais pris dans ses bras. « C’est correct Zozo, on oublie ça… Moi aussi, je suis désolé. ». Elle resserre un peu plus son étreinte autour de son meilleur ami, et l’entendre dire qu’il lui pardonne et qu’ils enterrent la hache de guerre lui redonne un peu de baume au cœur.
L’honnêteté doit primer désormais et de toute manière, les secrets n’ont plus lieu d’être concernant l’identité du père de sa fille « Mulligan? »Zoya remarque que son meilleur ami bute sur le nom de famille, ses sourcils se fronçant quand il reprend « Il a un lien avec Tessa Mulligan? » « Oui, c’est sa sœur. Tu la connais ? » Vu qu’il est parvenu à décliner son identité, elle estime que c’est le cas. Et le regard qu’elle adopte, celui quelque peu désolé, traduit aussi le fait que, tout comme lui sûrement, il a remarqué la ressemblance frappante avec Kimberley, sa petite-amie défunte. « Comment tu l’as connu ? ». En tout cas, Zoya est reconnaissante de ce qu’elle a fait pour elle, incitant son frère à lui rendre la petite, consciente aussi de l’épreuve difficile que cette dernière venait de traverser. Elle s’était fait la promesse d’aller lui rendre visite au plus vite. « Dis pas ça. » Les mots sortent spontanément de la bouche de son meilleur ami et cela ne manque pas de la toucher, portant ce regard reconnaissant sur lui « Tant mieux. (…) Tu sais que je peux toujours aider, pour les trucs de garde et tout ça. Je suis passé par-là. » « J’espère qu’on en arrivera pas jusque-là… ». Elle ne le veut pas. Zoya préfère trouver un terrain d’entente avec Freddy, plutôt que de devoir régler ça devant un tribunal « Vous avez pris une entente ou pas encore? » « Je lui ai fait la promesse de le mettre sur le certificat de naissance… et c’est ce que j’ai fait ils s’y sont même rendus ensemble autrement, disons qu’on fait un peu au jour le jour. Rien de concret… » mais le fait que son meilleur ami soulève la question amène Zoya à se faire la réflexion qu’il serait peut-être temps qu’ils le fassent, pour éviter d’éventuelles futures disputes à ce sujet.
« Cadburn! Viens là. » Trent hèle alors Birdie sur qui Zoya pose son regard. Elle semble s’en être divinement bien sortie avec les trois enfants ce qui ne manque pas de faire sourire la Lewis qui se relève « J’veux entendre comment t’as botté les fesses de ce Mulligan. ». « C’est vrai ça, moi aussi j’ignore comment tu t’y es prise finalement ». Elle se penche alors pour sortir Chloe de sa poussette qu’elle bisoute successivement sur ses deux joues avant d’ajouter en murmurant « Regarde qui voilà… » et doucement, elle dépose Chloe dans les bras de Trent.
Tu fais du mieux que tu peux avec deux mioches sur leurs jambes, dont l’une qui se casse la figure tous les trois pas, et une poussette avec une princesse qui veut marcher et gambader au lieu de rester cloîtrée dans son véhicule. Tu es bien placée pour savoir à quel point c’est horripilant de ne pas avoir sa propre liberté et d’être tributaire d’autrui pour aller là où on ne veut pas - en plus, un comble! Ce n’est pas pour rien que tu as la brillante idée - peut être pas si brillante que ça ? - de les amadouer avec de la barbe à papa dont les cornets sont quasiment aussi gros que leurs têtes. Tu trouves ça drôle, Trent et Zoya un peu moins sûrement mais hey, à chacun ses problèmes. C’est de leur faute si tu te retrouves à jouer les babysitters. Ils devraient te remercier plutôt que de t’engueuler car s’ils se réconcilient, ça sera grâce à toi. Tu n’accepteras aucune mauvaise foi de leur part car tu fais du mieux que tu peux. Heureusement que t’aimes les gosses et que t’es aussi énergique qu’eux parce que sinon, tu aurais pu fuir. Mais tu les connais, ils te connaissent aussi, et vous faites des mini courses entre deux bouchées de barbe à papa que tu te retrouves à devoir porter d’une main pour avoir l’autre disponible soit pour manoeuvrer la poussette soit pour rattraper Aaron ou Siobhan quand ils gambadent là où il ne faut pas.
« Cadburn! Viens là. » Alors quand t’entends ton nom, tu lèves la tête en fronçant des sourcils alors que tu t’approches tant bien que mal avec leurs monstres. “Il manquait plus que le sifflement et je me prenais pour un chien.” Que tu grommelles en stationnant la poussette près de Zoya avant de poser tes jolies petites fesses sur l’herbe. « J’veux entendre comment t’as botté les fesses de ce Mulligan. » Oh. Voilà que ton visage s’éclaire d’un sourire car t’es décidément hyper douée dans ces trucs-là, il faut croire. « C’est vrai ça, moi aussi j’ignore comment tu t’y es prise finalement. » “Le doigté Cadburn, vous pouvez pas comprendre.” Que tu affirmes d’un ton présomptueux en redressant le menton et en agitant les doigts. “J’ai juste eu à prétendre m'intéresser à sa carrière pour parler de ce qui était vraiment important. No big deal.” Et ça, c’est plutôt vrai. “Je vais pas tout dire sinon, ça gâcherai le côté mystique et magique de la chose. Si ça se trouve, j’ai fait une potion ou je lui ai jeté un sort. Tout est possible.” Oh Birdie. Tu es incroyable quand tu t’y mets. Mais tu te fais marrer. La réalité n’est pas si épatante que ça, tant que le résultat est là. Il n’y a rien que tu souhaites cacher mais tu aimes bien jouer les mystérieuses de temps en temps.
Et le principal est que Zoya peut sortir sa fille de sa poussette pour la mettre dans les bras de Trent. « Regarde qui voilà… » “T’es sûre qu’elle se rappelle de lui ? Après tout, ça fait longtemps.” C’est peut-être un peu tôt pour le sarcasme et l’humour au dépens de leur dispute, Cadburn, tu ne crois pas ? “J’en conclus que vos affaires sont réglées ?” Chloe est brandie en guise de drapeau blanc donc naturellement que la conclusion te parvient. Et ils ne sont pas en train de se chamailler - contrairement aux jumeaux qui ont l’air agité. “Tenez. C’est leur barbe à papa.” Tu tends une branche à Zoya et deux à Trent - il se débrouille pour les tenir en même temps que Chloe.
« Il ne s’est pas souvenu de moi. Il pensait que j’étais une simple groupie qui était venue lui réclamer un autographe. Et quand il a remarqué que j’étais enceinte jusqu’au cou, il m’a demandé si j’étais censée être là avec mon ‘truc’. » « Charmant. » que tu murmures plus pour toi que pour ton amie, même si elle n’aura aucun mal à comprendre facilement l’opinion que tu te formes déjà du père de Chloe. « Truc qui, en plus, cassait son ambiance. » Évidemment, parce que sinon ce n’est pas drôle. Tu roules des yeux, ton dédain pour l’inconnu augmentant seconde après seconde alors que ta compassion elle, diminuait à vue d’œil. « Il s’est comporté comme un con, Trent. Tu penses vraiment que j’aurai dû lui dire la vérité à ce moment-là quand même? Tu penses qu’il méritait vraiment d’être dans la vie de ma fille en ayant un tel comportement? » « Non, c’est pas ce que je dis. Je sais pas Zoya, c’est clairement compliqué tout ça. » Encore plus compliqué que tout ce que tu aurais pu t’imaginer. « Je sais que tu as fait ce que tu croyais être le mieux pour elle. » Que ce soit en refusant de lui dire à ce moment précis, ou même lorsqu’elle est allée lui donner la petite en panique, se sentant incapable de gérer la situation. Ce n’était pas sans faille, mais tu la connaissais assez pour savoir qu’elle avait fait au mieux et que c’était exactement ce qu’elle avait besoin d’entendre présentement. « Ce n’est rien contre toi, Trent. » Et ça, c’était le bout de chemin que tu devais faire pour finalement accepter que tu n’aurais rien pu faire, ni changer dans tout ce bordel qui, même si tu souhaitais ardemment aider, ne t’appartenait pas.
Le mieux que tu puisses faire par la suite, c’est écouter sans juger. C’est être présent et rassuré ton amie, peu importe si tu n’aurais pas agi comme elle l’a fait. Vos situations sont différentes, vos vies et vos personnalités le sont tout autant et le mieux que tu puisses faire désormais, c’est d’être présent pour Zoya alors qu’elle tente de retrouver ses repères maintenant que Chloe est de retour avec elle. Quand tu apprends finalement le nom complet du père de la petite, tu penses automatiquement à Tessa que tu as vu récemment dans des circonstances loin d’être joyeuses. « Oui, c’est sa sœur. Comment tu la connais? » Tu échappes un rire nerveux. On ne peut pas dire que ta première approche de la Mulligan ait été des plus délicates. « Comment tu l’as connu? » « Je l’ai croisé à l’hôpital et je… enfin, tu sais comment elle ressemble à Kim. Je suis surpris qu’elle ait pas été complètement traumatisée de ma façon de l’aborder. » que tu lui relates. « Et plus récemment, j’étais là, quand elle a dû se rendre aux urgences, le mois dernier… » Tu n’osais pas évoquer la raison, mais tu te doutais que Zoya devait savoir, surtout si elle avait été en contact avec les Mulligan dernièrement. À penser aux jumeaux décédés de Tessa, tu cherches du regard tes propres enfants, qui sont toujours bel et bien là, pas loin, à profiter de tout le sucre que Birdie ne se gêne pas de leur offrir. « J’espère qu’on en arrivera pas jusque-là… » Tu peux facilement comprendre. Ça n’a rien d’une partie de plaisir et elle le sait Zoya. « Je lui ai fait la promesse de le mettre sur le certificat de naissance… et c’est ce que j’ai fait. » Tu hoches de la tête. Ça n’a pas dû être facile pour elle, mais tu es heureux d’apprendre qu’elle est allée jusqu’au bout de cette première démarche. « Autrement, disons qu’on fait un peu au jour le jour. Rien de concret… » « Ça viendra. » Il fallait lui donner le temps d’apprendre à connaître la petite. De voir quel genre d’entente pouvait réellement leur convenir à tous les deux à terme. « Je suis fier de toi Zoya. » Malgré le bordel, malgré les erreurs, malgré les rebondissements et tout le reste, tu étais fier qu’elle soit là aujourd’hui, avec Chloe, à tenter de faire au mieux pour le bien-être de sa fille.
Curieux d’en apprendre davantage sur le rôle que Birdie a joué dans la résolution de ce premier conflit, tu attires son attention comme tu le peux, sans vraiment faire l’effort de te rapprocher d’elle. « Il manquait plus que le sifflement et je me prenais pour un chien. » « Rappelle-moi d’apporter un sifflet la prochaine fois. » que tu répliques avec un sourire, fier de ta réplique des plus absurdes. « C’est vrai ça, moi aussi j’ignore comment tu t’y es prise finalement. » « Le doigté Cadburn, vous pouvez pas comprendre. » Sa réponse ne manque pas de t’arracher un rire, et tu t’imagines que peu importe la manière dont elle s’y est prise, elle a su être drôlement convaincante. Elle a ce talent-là Birdie. « J’ai juste eu à prétendre m’intéresser à sa carrière pour parler de ce qui était vraiment important. No big deal. » « Birdie la groupie. » Ça non plus, tu n’as pas de mal à te l’imaginer. Elle est plutôt douée pour se fondre dans tous les rôles quand elle le veut vraiment, la Cadburry. « Je vais pas tout dire sinon, ça gâcherai le côté mystique et magique de la chose. Si ça se trouve, j’ai fait une potion ou je lui ai jeté un sort. Tout est possible. » « Ça me surprendrais même pas. » que tu avoues dans un rire, habitué depuis le temps aux mimiques souvent exagérées de la blonde. Zoya se penche dans la poussette pour en ressortir Chloe que tu ne quittes pas des yeux dès la seconde où tu peux apercevoir son visage. « Regarde qui voilà… » « T’es sûre qu’elle se rappelle de lui? Après tout, ça fait longtemps. » « Dramatise pas Cadburn. » Mais lui demandez ça, ce serait comme lui demander de cesser de respirer : tout simplement impossible. Zoya te passe Chloe que tu prends dans tes bras. Tu viens caresser doucement son visage et ça ne prend que quelques secondes avant qu’elle ne se mette à t’offrir de gros sourires, preuve que non, malgré les derniers mois, elle ne t’a pas oublié. « J’en conclus que vos affaires sont réglées? » Tu fais signe que oui de la tête. « Tenez. C’est leur barbe à papa. » « Mais quelle quantité de sucre tu leur as donné en dix minutes à peine? » que tu t’exclames devant tes jumeaux qui ne cessent de se chamailler pour un oui ou pour un non, tes mains soudainement pleines entre les barbes à papa et Chloe qui regarde la friandise avec de grands yeux ronds. « Merci. » que tu souffles tout de même à l’attention de la blonde, conscient que si ce n’était pas de son petit stratagème, tu aurais pu laisser couler encore plusieurs semaines, peut-être même plusieurs mois avant de réparer les choses avec Zoya. « Et toi alors? Qu’est-ce que tu racontes? Toujours amoureuse de ton musicien? » Tu avais entendu l’histoire entre les branches, sans grand détail. Tant qu’elle était heureuse franchement, c’est tout ce que tu avais besoin de savoir.
9 février 2022. « Charmant. » Non, du tout, Freddy ne l’avait pas été lorsque Zoya avait pourtant eu la bonne intention de le prévenir de sa paternité à venir. Et c’est ce même comportement, loin d’avoir été charmant, qui a poussé la photographe de ne pas l’inclure dans la vie de sa fille, « Non, c’est pas ce que je dis. Je sais pas Zoya, c’est clairement compliqué tout ça. » Compliqué, peut-être, mais pour la jeune femme, ne rien dire à Freddy avait été le meilleur moyen de protéger sa fille d’un père incapable et irrespectueux, image qu’elle a longuement eu à son sujet. Elle a cependant l’impression que Trent ne partage pas totalement son avis, mais semble préférer le taire, ce qui ne manque pas de la faire tilter « Je sais que tu as fait ce que tu croyais être le mieux pour elle. » Zoya acquiesce d’un signe de tête parce que c’est tout ce qu’elle a toujours fait et que par ses choix, elle a toujours essayé de faire du mieux qu’elle pouvait pour Chloe. Que ce soit au départ en ne disant rien à Freddy qu’en décembre dernier quand elle a décidé de partir en laissant la petite dans ses bras, jamais elle n’a fait des choix égoïstement. Elle a pu en faire quand elle est partie pendant une semaine sans donner de nouvelles ou les nombreuses fois où elle s’est éclipsée le temps d’une soirée ou d’une nuit, mais jamais dans ces cas-là.
En énonçant le nom de Freddy Mulligan, Trent fait le rapprochement avec sa sœur, Tessa. Intriguée, Zoya lui demande comment il l’a connu « Je l’ai croisé à l’hôpital et je… enfin, tu sais comment elle ressemble à Kim. Je suis surpris qu’elle ait pas été complètement traumatisée de ma façon de l’aborder. » Elle l’a remarqué cette ressemblance. C’est ce qui l’a frappé en premier lors de sa rencontre avec la sœur du Mulligan. Il a ce rire nerveux Trent en relatant les faits de leur rencontre, et pourtant, Zoya est consciente que cette ressemblance a dû le troubler, ce qui explique ce regard compatissant et légèrement inquiet qu’elle a à son égard. « Et plus récemment, j’étais là, quand elle a dû se rendre aux urgences, le mois dernier… » Le regard de Zoya s’attriste cette fois quand elle sait ce à quoi il fait référence. Cette épreuve difficile qu’elle a eu à traverser en perdant ses enfants à la naissance, et c’est là davantage encore qu’elle culpabilise d’avoir agi comme elle l’a fait avec sa fille en décembre dernier. Zoya n’a pas encore eu l’occasion d’aller voir Tessa mais elle compte bien le faire, surtout qu’elle a eu un rôle sur le changement d’avis de Freddy au sujet de rendre Chloe à sa mère. « Ça viendra. » Les relations semble apaisées pour le moment entre Freddy et Zoya, les deux ayant mis de l’eau dans leur vin. Ils n’ont pas d’organisation précise quant à la garde de Chloe mais ils tiennent surtout à être de meilleurs parents pour elle. « Je suis fier de toi Zoya. » Zoya retrouve le regard de son meilleur ami, ses mots la touchent bien plus qu’il ne peut l’imaginer et c’est pour cette raison qu’elle se réfugie à nouveau dans ses bras comme pour le remercier.
Il est temps que Birdie les rejoigne enfin, elle qui se retrouve soudainement avec trois marmots sur les bras. Elle s’en sort plutôt bien, vu de loin, même si Zoya l’a vu à plusieurs reprises courir après un des deux jumeaux. « Il manquait plus que le sifflement et je me prenais pour un chien. » « Rappelle-moi d’apporter un sifflet la prochaine fois. » Zoya ne peut s’empêcher de laisser échapper un petit rire après cette échange avant que Trent et elle se montrent curieux sur la manière qu’a eu Birdie de convaincre Freddy de lui rendre Chloe, parce que même si le principal intéressé continuera à le nier, elle a eu son effet sur sa personne « Le doigté Cadburn, vous pouvez pas comprendre. » Zoya pouffe légèrement « Trent, peut-être… Moi en revanche … » et elle a cet air malicieux, ses sourcils se haussant plusieurs fois alors que son sourire s’agrandit sur ses lèvres. « J’ai juste eu à prétendre m’intéresser à sa carrière pour parler de ce qui était vraiment important. No big deal. » « Birdie la groupie. » « Je vais pas tout dire sinon, ça gâcherai le côté mystique et magique de la chose. Si ça se trouve, j’ai fait une potion ou je lui ai jeté un sort. Tout est possible. » « Ça me surprendrais même pas. » Zoya ne peut s’empêcher une nouvelle fois de rire doucement avant de redevenir sérieuse « Quoi que tu ai fait, tu as réussi ta mission et surtout j’ai pu récupérer ma fille. Et pour ça, je te remercierai jamais assez, Cadburn » Tout comme elle lui permet aussi de renouer avec Trent aujourd’hui et elle se rend compte davantage à quel point elle a de la chance d’être aussi bien entourée et d’avoir une amie comme la Cadburry.
Zoya se lève alors pour prendre Chloe dans sa poussette et lui faire retrouver ce papa de substitution que Trent a pu être pour elle à maintes reprises « T’es sûre qu’elle se rappelle de lui? Après tout, ça fait longtemps. » « Dramatise pas Cadburn. » « Shut up, Bird’ » répond Zoya au même moment où elle met Chloe dans les bras de son meilleur ami. Son regard est attendri en voyant sa fille dans les bras de Trent et elle vient reprendre sa place à ses côtés. « J’en conclus que vos affaires sont réglées? » Si Trent acquiesce silencieusement, « Oui… Grâce à toi, again » dit-t-elle avec un sourire un peu taquin et pourtant reconnaissant. « Tenez. C’est leur barbe à papa. » « Mais quelle quantité de sucre tu leur as donné en dix minutes à peine? » Zoya se saisit de la barbe à papa de Chloe, et commence à la déguster en même temps qu’elle regarde Trent avec les siennes et sa fille. D’ailleurs, c’est au tour des jumeaux de venir se blottir contre Zoya – évidemment elle a du sucre entre les mains elle les attire – mais elle les serre tout contre elle, heureuse de les retrouver eux aussi. « Merci. » Zoya acquiesce une fois de plus en trouvant le regard de Birdie et lui mettant la barbe à papa sous le nez pour qu’elle s’en saisisse d’un morceau à son tour. « Et toi alors? Qu’est-ce que tu racontes? Toujours amoureuse de ton musicien? » « Je crois qu’elle est follement amoureuse de son musicien » et sur ce commentaire, Zoya se saisit à nouveau d’un morceau de barbe à papa et essaye d’empêcher Aaron de lui piquer le bâtonnet alors qu’elle écoute d’une oreille attentive la réponse de la belle blonde à la question de Trent.
« Rappelle-moi d’apporter un sifflet la prochaine fois. » en réponse, c’est ton doigt d’honneur que tu tends - tu vas sûrement te faire rouspéter par les parents que ces deux idiots sont mais tant pis, ils sont bien trop jeunes pour comprendre, pas vrai ? De toute façon, t’es une fauve, pas un canidé ; Trent pourra s’époumonner à siffler, tu ne viendras que si t’en as envie. Et là, leur rendre leurs gosses a été la raison ultime pour rappliquer - mais oui, bien sûr. « Trent, peut-être… Moi en revanche … » tu mords ta lèvre en regardant Trent puis Zoya puis de nouveau Trent en pouffant de rire. “Je crois que Trent a eu sa dose aussi.” après tout, vous avez un historique vous aussi. Ce qui n’a jamais été un secret d’état mais peut-être que Zoya a préféré zapper l’information - il faut dire que toi aussi, tu oublies ce détail.
« Birdie la groupie. » « Ça me surprendrais même pas. »
Tu as dû être une dramaturge dans une vie antérieure parce que tu n’as aucun mal à changer de masque quand il le faut. Tu peux être ce que tu veux, et encore plus quand t’as les intentions de tes amis à coeur. T’as l’air d’une bitch qui peut mordre mais t’es un vrai petit coeur d’artichaud qui se plie en vingt pour que son entourage soit heureux, en bonne santé et en totale harmonie. Ce n’est pas évident, ce n’est pas facile et c’est un travail de tous les instants dans lequel tu peux t’oublier facilement mais tu le fais avec plaisir. Surtout quand on sait que tout n’a pas été facile entre Jordan et toi dernièrement. Ca te donne l’impression de faire plein de bonnes actions qui redorent un peu ton blason - mais ça, y’a que toi qui le voit et qui le sait, tu n’es pas du genre à te vanter de ces trucs-là. « Quoi que tu ai fait, tu as réussi ta mission et surtout j’ai pu récupérer ma fille. Et pour ça, je te remercierai jamais assez, Cadburn. » ton sourire est sincère et tendre envers Zoya. “J’attends toujours que tu me déroules le tapis rouge à chaque occasion.” genre là, il est où, ton tapis rouge, hein ? Utiliser l’humour pour ne pas faire toute une histoire de cette prouesse qui n’est que justice à tes yeux. On ne sépare pas une mère de sa fille. Et encore moins toi de ta nièce. Un point c’est tout.
« Dramatise pas Cadburn. » « Shut up, Bird’. »
Tu glousses car tu t’es trouvée très drôle. “Quoi, on peut pas en plaisanter ? C’est trop tôt ? Vous êtes chiants.” le plus tôt vous pourrez en rire le mieux ça sera. Depuis quand faut attendre pour pouvoir rire ? C’est le meilleur remède au monde, le rire. Ca et le sexe. Autant dire que le deuxième est plus compliqué à mettre en place. Ce n’est pas donné à tout le monde et c’est sûrement que ton avis à toi. Le meilleur, bien sûr. « Oui… Grâce à toi, again. » Tu frottes ton nez avec ton doigt en balayant ta main libre dans le vide, l’air de dire c’est rien alors que c’est tout le contraire. « Mais quelle quantité de sucre tu leur as donné en dix minutes à peine? » t’apprécies le changement de conversation en haussant les épaules. “Juste une barbe à papa. Pas de ma faute si vos gosses ont de l’énergie à revendre.” Le sucre, ça monte vite dans le sang de ces petites créatures. « Merci. » roh, ils sont chiants, vraiment. “Y’a pas de mal. Je sais ce que ça fait.” d’être éloigné de son meilleur ami pendant des mois et de ne pas avoir les ovaires d’aller lui parler. Tes circonstances avec Will étaient différentes que les leurs mais le résultat est le même. Tu ne peux pas laisser ça arriver, surtout que Zoya en était misérable.
« Et toi alors? Qu’est-ce que tu racontes? Toujours amoureuse de ton musicien? » « Je crois qu’elle est follement amoureuse de son musicien. » ouh, le petit sourire tout tendre qui arrive sur tes lèvres alors que tu balances tes bras sur tes côtés comme une gosse à qui on demande de parler de son crush - ce qui est vrai, en faites. “Toujours amoureuse, oui.” y’a eu des hauts et des bas dernièrement mais ça, t’es pas obligée de leur dire. “Jordan continue à me supporter donc tout roule.” t’as aussi roulé jusqu’à Elimbah parce que t’as fait une crise ou dix dans le mois mais ça non plus, tu ne vas pas le dire. Tu veux garder le bon esprit qu’il y a là. “Bon, comment se passe le retour ? T’es venu comment, Trent ? Tu veux qu’on te dépose ? Zoya, tu repars avec moi ou pas ?” t’es prête à jouer les chauffeurs s’ils le veulent… “Ou je peux vous laisser seuls maintenant que tout est sous contrôle.” t’es serviable jusqu’au bout.