Elle était déchainée ce soir là, Jina. Elle ne connaissait personne, elle pouvait être qui elle voulait. Elle pouvait être ce chat qui habile qui passait entre les mailles du filet, celui qui faisait les yeux ronds, les yeux doux. Elle pouvait être cette tigresse courageuse, imprévisible et confiante. Cette souris, facile à apprivoisée qui se laissera approcher mais qui pourra s’échapper par le moindre petit trou dès qu’elle en aura l’envie. Jina se hissait, elle gambadait, elle se redressait, observait tel un suricate puis, reprenait sa route. Elle riait, se faisait remarquer tel un paon qui faisait la roue à sa cour. Elle était ce python chasseur, qui abusait de votre confiance et… « Vien pas là. » elle attrapait sa main, à cette jolie brune, et en observait les lignes dans sa paume. Elle souriait, Jina. Oh non, elle ne faisait pas peur, elle ne vous donnait pas envie de fuir, parce qu’elle était si solaire ce soir-là. Son collègue avait sans doute eu raison de lui proposer de venir avec eux en sortant du travail. Si dans un premier temps, elle avait reculé, fait un pas en arrière pour ne pas être obligée d’y aller, pas forcément envie d’être sociable, pourtant, c’était tout l’inverse qui se présentait. Oh, il lui suffisait de prendre un ou deux verres, pas plus ,et ensuite, elle se libérait. Elle laissait la lionne charismatique prendre le dessus. Puis le lendemain, elle se demanderait ce qu’elle avait bien pu faire, encore… oh, rien de grave. Pour une fois, elle n’avait pas à trop lever les yeux, cette brune la faisait quelques centimètres de plus qu’elle et Oh « qu’est-ce que t’es belle. » était-ce droit dans les yeux qu’elle avait osé lui dire ? Ou parlait-elle de cette ligne dans sa main, cette ligne de vie qui n’en finissait plus. Elle lui souriait, et se concentrait à nouveau sur sa paume. « Laisse-moi juste quelques secondes. » Elle était discontinue, sa ligne du Destin, oh, des changements, pleins de changements à venir… Ses yeux se posèrent à nouveau sur le regard brun et chaleureux de… « Iris. » oh non, ça, elle ne l’avait pas deviné, elle l’avait juste entendu, quelques minutes plus tôt, elle écoutait, discrètement, elle récoltait ses informations ici pour mieux s’en servir ensuite. Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça, Jina ? Elle se trahissait elle-même, elle qui donnait tant de crédit à ses activités divinatoire, mais parfois, elle s’en moquait, ce soir-là, elle se moquait. « Tu vois celle-ci ? » elle posait son doigt le long de cette ligne qui coupait sa paume en deux. « La ligne du Destin… » elle se concentrait, soi-disant, son regard était légèrement vitreux mais pas assez pour la suspecter de se jouer de sa demoiselle. « elle est hachée, tu vois. Là… c’est un peu coupé. Ca veut dire que des évènements importants arriveront… bientôt ! Des événements qui vont bousculer ta vie. » elle enchainait sans lui laissait le temps d’en placer une, fermant les yeux tantôt, comme si, elle pouvait voir en l’avenir. « Pas tout de suite… mais… dans quelques temps, il va revoir quelqu’un… une vieille connaissance, qui pour le moment semble être dans une pièce sombre, comme si elle… IL ! comme s’il était enfermé… et lorsqu’il sera de retour, il saura te trouver. Ensuite, tu prendras une décision très importante, peut être à cause de lui mais je n’ai pas l’impression… tu vas être trahie et … le travail ! Tu vas tout arrêter pour changer complètement de voie…. Dans l’art… euh… il y a de la musique, du mouvement… une comédie musicale ? Tu fais du théâtre ? De la danse ? Parce que c’est là que tu vas exceller… et tu vas écrire, beaucoup écrire. Tu auras du succès… ta vie va changer du tout au tout. » elle haussait les épaules et lâcha sa main, comme si elle était épuisée… « J’ai vu beaucoup de couleur. » qu’elle précise. « des plumes et des… animaux ? » des chats, des tigresses, mêmes des pythons… « Tu as des dons pour l’écriture ? J'ai cru t'avoir vu danser tout à l'heure, t'étais impressionnante!  Parce qu’il serait sans doute temps de réfléchir à monter quelques chose… » elle avait pourtant l’air si convaincu elle-même de ce qu’elle disait Jina, vraiment persuasive, elle attirait encore les regards sur elle, son collègue qui s’approchait pour en rajouter une couche. « Impressionnante, n’est-ce pas ? » il tapa amicalement sur l’épaule de cette jeune femme brune qui n'avait pourtant rien demander à personne, juste avant de s’éclipser à nouveau dans la foule.« tu as vu tous en scène 2? » oui, parce que Jina l'avait vu, deux jours plus tôt, il se pourrait bien que le film ait largement inspiré sa grande tirade. « Toi, tu pourrais être la star, comme la cochonne... celle qui a peur du vide et qui fini par se lancer dans le grand bain! J'ai adoré ce film ! »


@Iris Castillo

La demoiselle se laisse faire sans broncher, elle a l’air même plutôt curieuse de voir ce que Jina peut bien lui vouloir. Elle la regarde avec surprise, enthousiasme et interrogation. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire de cette main que la brune regardait avec concentration ? Lire son avenir ? Tu parles, Jina n’avait jamais appris à lire les lignes de la main, le peu de connaissance qu’elle avait se limitait à lire quelques sites internet dont les sources n’étaient sans doute pas les plus sures. Elle n’avait pas de notion, mais ce soir, elle se sentait pousser des ailles et avait envie de s’amuser. Ca commençait par dire n’importe quoi à n’importe qui. Elle se doutait bien que cette jeune femme ne croirait pas un seul mot de ce qu’elle allait lui dire, hein ? Parce que même quand elle le fait sérieusement, Jina, en général, on a tendance à remettre en doute ses paroles. Dire qu’elle se décrédibilise toute seule…
« Je suis désolé, je me souviens pas de toi, j’ai oublié ton prénom… » Elle pouffe de rire Jina. C’est elle qui devine les prénoms, pas les autres. Elle hausse les épaules et commence alors son monologue, interminable monologue. Tant qu’on ne l’arrête pas, pourquoi s’arrêter elle-même ? il semblerait qu’elle soit bien inspirée… par ce film vu quelques temps plus tôt, d’ailleurs. « j’aime bien danser oui mais… » elle l’avait vu, elle l’avait bien observer, d’ailleurs, elle dansait très bien. Mais quoi ? Le collègue de Jina interrompu l’échange un court instant pour lui donner un peu plus de crédit. Oh, impressionnante, hein ? Bien sûre ! « Comment tu sais tout ça ?! T’es devin ?» le regard que Jina lui lança restait mystérieux, peut être bien que oui, peut être bien que non. La voilà, la référence à tous en scène 2 ! Et visiblement, elle tape dans le mile. « I’m so proud of her !!! Rosita m’a déchiré le cœur quand elle a perdu le rôle pour cette Porsha là ! » Oh oui, un crève cœur, même pour Jina, elle comprenait exactement ce qu’elle avait pu ressentir ! « Mais elle s’est pas laissée abattre et je trouve que c’est un excellent exemple à suivre ! » voilà, c’est exactement l’exemple que devrait suivre Iris ! « Tu penses que je pourrais monter ma propre comédie musicale ? Oh lala ce serait presque un rêve. Enfin, je sais danser, mais pas trop chanter » elle secoue la tête, Jina. « Oh s’en fou de ça ! Tu crois que tous les grands réalisateurs savent faire du cinéma, J’veux dire, faut pas être acteur pour faire un film, tu vois ? » alors qu’elle sache chanter ou non… « tu sais quoi ? Si c’est un rêve, faut te lancer ! tu risquerais de le regretter » elle se retourne vers la table juste derrière elle où on de ses collègues est assis et prend un verre sur la table pour se tourner à nouveau vers Iris. « J’vais te dire, mon plus grand regret ! Aujourd’hui, je suis diseuse de bonne aventure, je fais de l’urbex et je suis game master dans un escape game ! Oh, j’adore ça hein ! Mais je passe aussi beaucoup de temps libre à la fac , à l’université de Brisbane et je reste des heures à écouter des cours magistraux que je connais par cœur à force ! Je n’ai aucun diplôme, j’ai arrêté mes études après mon bac, j’enchaine des jobs un peu naze pour me faire du fric, j’suis obligée de faire des extras à côtés pour être tranquille. Je regrette vraiment de pas avoir continué mes études après ça ! Je sais pas c’que j’aurai voulu faire, mais si j’avais pu étudier toute ma vie, je l’aurai fais… à côté de ça, je suis serveuse, vendeuse, livreuses, enfin… tu vois c’que j’veux dire ? C’est cool, j’vois du monde, ca me plait, mais j’pense que dans dix ans, j’aurai vraiment envie d’autres choses… mais bon, j’me dis que la vie n'est pas fini, un jour je saurai mettre tout ça a profit ! » oh bah dis donc, c’est qu’elle parle beaucoup la Crawley quand elle s’y met… « Alors, lance toi dans le vide, soit Rosita ! » quelle belle métaphore, hein. « Au fait, comment tu t’appelles ? » après avoir terminé son verre, la brune répond. « Jina ! Tu peux m’appeler Ji ! »

Jina ignorait pourquoi elle s’était lancée dans ce récit de vie. Elle n’avait jamais dit à personne à quel point elle regrettait de ne jamais être allée à la fac et de ne pas avoir fait de grandes études comme la plupart de ses amis. Oh Cait, elle était son modèle, sans vouloir devenir médecin, elle avait beaucoup d’admiration pour elle et pour son courage. Mais même Cait ignorait tout de ce regret, la brune n’en avait jamais dit mot et sans doute qu’elle s’était laissée emballée dans la discussion avec la jeune femme devant elle. Si elle voulait monter sa propre comédie musicale, qu’est ce qui pouvait bien l’en empêcher ? Surement que ce n’était pas incompatible avec le fait d’avoir un travail et puis, on ne parlait pas d’aller à Broadway, elle pouvait toujours monter son petit spectacle dans une salle communal avec ses amis pour les artistes paumés de Brisbane. Qui sait ? « Je me lance dans le vide… mais toi aussi dans ce cas ! Si tu as envie de reprendre tes études, fais-le ! Je peux même t’aider à trouver ta voie si tu veux ! » La Crawley semblait revenir à elle, trouvant que cette conversation prenait un tournant bien serieux d’un coup, comment en étaient-elle venues là ? Mais elle était bien curieuse de savoir comment elle pourrait l’aider à trouver sa voie. Etait-elle ce genre de conseiller d’orientation ? Allait-elle lui proposer de rejoindre sa troupe aussi ? Rien à voir avec la fac, ceci dit. Mais Jina sentait comme une hyper l’envahir et comme si, il était temps de se lancer aussi pour de bon. Qu’est ce que cette Iris pouvait avoir comme don pour avoir cette vibes sur la Crawley ? « Je suis architecte d’intérieur et j’ai ma propre entreprise. Tu pourrais venir y faire un tour pour voir un petit peu si c’est une voie qui pourrait te plaire ! J’ai aussi un ami qui est dans l’immobilier, qui a une grosse boîte à la tête de laquelle il se trouve, je peux te mettre en contact pour que tu y fasses une immersion. J’ai aussi une amie avocate, ma meilleure amie travaille à l’hôpital… » ah, les amis, les réseaux. « J’te remercie… » elle était tout d’un coup un peu paumée devant tant de possibilité. Mais elle n’était pas certaine de vouloir d’un de ces postes à responsabilité. Elle se présenta à présent, ayant presque un sentiment de culpabilité à présent, mais pour autant, elle semblait ne pas être tombée totalement à côté de la plaque, même en ayant improviser un tour de passe passe. Elle n’aurait plus qu’à lui donner sa carte pour qu’elle puisse la donner à ses amis avocats, médecins, architectes… « j’suis pas très douée en décoration. » en vivant dans une caravane, peut mieux faire, vraiment. « j’crois que j’suis plutôt faite pour les relations humaines, que pour la vente ou le commerce. » parce que vendre des maisons, les dessiner, faire de la décoration, c’est avant tout vendre un produit, se vendre et ça, elle en était bien incapable, la brunette. reprendre « Tiens, donne-moi ton téléphone, je vais te laisser mon numéro comme ça » Jina lui tend son téléphone pour la laisser noter ses coordonnées dedans et en même temps, c’est là, qu’elle dégaine sa carte. « tiens, t’as tout là, même mon site internet, pour prendre les rendez-vous… » comment ça, Jina ne savait pas se vendre ? On dirait bien que le discours était pourtant rodé, concernant ses petits dons et activités extra-professionnelles. « Tu sais quel est mon plus grand regret ? C’est de ne pas avoir rendu visite à mon ex-mari en prison… » c’est les yeux tout ronds qui se forment sur le visage de Jina. « On a tous des regrets, il est jamais trop tard pour rectifier le tir » comment le sentiment que cette soirée allait leur donner un nouveau tournant à l’une et l’autre. « Mais… il a fait quoi ? » curiosité mal placée ? Spécialité de la brune. Toujours poser les questions que personne n’oserait vraiment poser à voix haute. « Pourquoi c’est ton ex-mari ? » et hop, on plonge à nouveau les deux pieds dedans.

 Jina n’avait pas pensé une seule seconde de la tournure que pourrait prendre cette soirée. Elle qui avait sans doute un peu trop bu, qui s’était jeté sur Iris, parce qu’elle avait quelques chose de solaire, elle avait juste pensé à lui prendre sa main et lui donner quelques lignes de son destin, sortie de nulle part et qui pour autant, semblait ne pas être du fruit du hasard. Jina n’avait rien de sérieux dans sa démarche et la voilà à présent à se confier sur ses craintes et ses limites, ses propres freins en toute confiance. Oh, elle s’en voulait dans un sens de s’en être prise à Iris, de tourner à la dérision ce don qu’elle s’efforçait elle-même de vouloir crédibiliser à chaque instant. Elle était devenue une sorte de parodie d’elle-même et elle s’en mordait les doigts. « Je suis persuadée qu’entre tous, on peut t’aider à trouver ce qui serait parfait pour toi »  Jina était quelque peu prise au dépourvu. Est-ce que ce jour était le début d’une réelle nouvelle vie, un nouveau souffle de motivation pour trouver sa voie ? Elle n’en croyait pas un mot, ne s’agissant que d’un échange entre deux jeunes femmes sans doute un peu trop bourrées pour être sérieuses. Mais pour autant, Jina sentait qu’Iris, sur le moment présent, était tout à fait honnête et sérieuse. « Ouh je sais ! » le regard de la Crawley semblait s’illuminer de curiosité. Quoi ? Que savait-elle ? « Je pourrais peut-être t’engager dans mon cabinet pour que tu aides mes clients dans leur projet. Ils sont tellement indécis. Ca permettrait d’aller plus vite dans leur choix. Tu les aiderai à visualiser leur futur intérieur » quoi ? Utiliser son don divinatoire pour influencer les clients à choisir leurs intérieurs ?  « Tu penses que tu pourrais faire ça ? » Jina n’était pas certaine d’avoir bien compris. « Tu veux qu’en lisant dans leur main, je leur dise s’ils doivent choisir du bleu ou du vert pour leur chambre ? » elle pouffa de rire, bien sûre que ça ne pouvait pas être ce qu’elle lui proposait. « J’comprends rien. » elle secoua la tête et saisi un verre dans la main de son collègue qui repassait par là.  Et sans dire quoi que ce soit, elle fini la moitié de ce qui restait dans le verre.
Pour retrouver un peu de serieux dans cette conversation sans queue ni tête, la Crawley se montrait cette fois curieuse quand à l’ex d’Iris. Qui semblerait être actuellement en prison. Décidément, soirée totalement improbable. « Il a … il a eu un accident il y a quelques années et… il a gravement blessé quelqu’un » là, tous les scenarios sont possibles à l’heure où les émissions sur les criminels pullulent sur les plateformes de streaming. Est-ce que accident c’était le nouveau mot pour dire qu’il avait dépassé les bornes et tuer quelqu’un ? La brune avait milles et unes questions à poser. Chaque chose en son temps…  « Notre couple battait de l’aile, nous ne voulions pas les mêmes choses… Et puis, cet accident qu’il a eu a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase »  elle se pinça les lèvres, trop vaste, trop flou. Elle veut du détail. « Tu veux pas qu’on aille danser plutôt ? Ou s’essayer au karaoké là-bas ? » elle lève les yeux au ciel, une touche de déception sur son visage, une moue difficilement dissimulée mais au final, elle voyait bien qu’Iris n’était pas très à l’aise et en même temps, si son ex-mari était un tueur en série, normal qu’elle n’ait pas envie d’en parler. « On y va ! » La Crawley s’empara de sa main, se débarrassant au passage de son verre qui ne lui était plus utile pour ensuite la guider vers la piste de danse. « T’es venue toute seule ? » qu'elle lance en haussant la voix, s'approchant de l'oreille de sa nouvelle copine du dancefloor. « Je chante très mal! On verra pour le karaoké après .» très mauvaise idée selon elle, l'expression sur son visage voulait tout dire!