Baptême De L'air

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Baptême De L'air

« Il suffit d'une petite chose pour créer l'impossible... » avec Toi ?

Il n'était jamais trop tard pour découvrir de nouvelles choses et selon Bailey, il n'y avait pas meilleur perte de temps que d'hésiter. Pourtant, à chaque nouvelle année, il n'existait aucune personne souhaitant réaliser des rêves, des projets voir même de nouvelles résolutions. Certaines pouvaient paraître assez superficielles et d'autres un peu moins. Pour Anderson, c'était différent. Avec ses cours, ses partiels, ses mémoires et sa famille, elle avait cruellement l'impression de laisser le temps lui filer entre les doigts. Elle craignait de perdre les meilleures opportunités pour différentes raisons et autant dire qu'au début, elle va regarder à droite et à gauche pour choisir le meilleur chemin et puis, la routine s'installait. La vie reprenait son cours et elle ne regardait plus, elle suivait seulement ses habitudes, notamment ce qui pouvait la rassurer. Son seul point de chute, dans les moments rares où elle n'avait pas le nez dans ses bouquins, c'était sa famille ; Et puis, en fin d'année, ses besoins avaient évolué à une vitesse incroyable : Elle avait été contrainte de bosser ses partiels mais sa relation naissante d'avec Cesar avait pris de plus en plus de place dans son quotidien. Dans sa vie. Et cela l'effrayait au point d'avoir eu de nombreuses crises d'angoisses qu'elle cachait aux yeux de tous. Son cœur était beaucoup trop fragile et il était inutile de dire qu'elle craignait l'abandon, la trahison, voir les faux espoirs.

Son moniteur était entrain de lui faire enfiler son harnais alors qu'ils étaient encore au sol. Le cœur battant dans ses oreilles, elle peinait à entendre les nombreuses recommandations. Elle comprenait ce qu'il lui disait mais ne pouvait pas s'empêcher « d'entendre » ce bruit sourd qui lui rappelait, comme une mauvaise musique de publicité restant dans la tête, les mots de César. Cinq mois venaient de partir en fumée sous ces mots, ses propres besoins et désirs. Cette étape avait malheureusement renforcée l'armure qui avait fini par céder pour cet homme. Il avait réussi à la séduire, la faire rire et mettre en pause la ritournelle de son cerveau. En réalité, elle l'avait seulement laissé partir en s'efforçant de ne pas craquer tant qu'il était encore là. La jeune fille avait baissé sa garde sous couvert d'un mensonge, d'un semblant qui avait bouleversé son quotidien. Son histoire n'avait pas été très longue avec lui mais elle avait l'impression de le connaître. Pour dire, ils avaient fait le point sur énormément de chose l'un sur l'autre, ce qu'ils aimaient, ce qu'ils n'aimaient pas. Aujourd'hui, toutes ses informations enregistrées ne servaient plus à rien et Bailey s'en voulait d'avoir été aussi naïve, encore une fois.

Aujourd'hui était un grand jour ;
Au départ, elle avait prévu d'en faire la surprise à Cesar et puis, la rupture avait scellé cette activité à elle toute seule. Elle allait sauter en parachute. Son moniteur, adorable, était conscient de l'angoisse silencieuse qui se battait en la brunette. Il l'encourageait et la rassurait de sa présence et de ses années de pratique. Des petits sourires, des petits échanges timides et les voilà partit, dans un avion prévu à cet effet. C'était tout simple, elle avait répondu à une annonce sur internet pour gagner un saut en parachute pour deux. Le deuxième billet restait inutiliser dans le tiroir de sa commode et après de nombreuses nuits à hésiter d'accomplir cette folie, elle avait finit par sauter le pas au dernier moment ; Sortant de chez elle comme si elle allait seulement chercher des viennoiseries à la pâtisserie du coin. Assise à côté de lui, Bailey regardait autour d'elle pour trouver les mêmes regards un peu angoissée dans certains et d'autres, un peu plus sereins. Elle n'était donc pas la seule à vivre son baptême de l'air. Curieuse, elle observa par les hublots, le paysage jusqu'à ce qu'une main puissante lui fit signe de revenir parmis eux. Son moniteur prit ses dispositions en l'installant devant lui, l'arnachant à sa convenance, soufflant des mots à ses oreilles – impossible de faire autrement avec le bruit du petit avion, et les plus expérimentés sautèrent soit seuls ou encore accompagné. « Prête ? » lui demanda t-elle alors qu'elle était devant le vide, se tenant au harnais comme si sa vie en dépendait. Oui grande débile, ta vie dépend entièrement de ce harnais de l'homme que tu ne connais pas du tout.. Délicate idée Bailey ! s'insurgea t-elle en resserrant ses mains. Avant le saut, le moniteur qui s'appelait Valérien, lui rappela : « Surtout, tu fais comme moi. » Ell acquiesça en réussissant à lire sur ses lèvres dans un dernier regard et il se laissa tomber en avant.

Des mains se saisissent de ses doigts pour les décoller de force du harnais. Pourtant, la douceur dont il faisait preuve contrastait avec tout le reste. Bailey écarqua les bras, en miroir à ceux de Valérien et ouvrit les yeux : « Oh putain ! » lâcha t-elle en voyant la chute libre dans laquelle elle se trouvait. Aucun son compréhensible ne sortait de sa bouche, juste un cris de frayeur, son cœur faisait des bonds, son cerveau cognait dans le sens opposé à sa chute et sa bouche était grande ouverte, par l'afflux de l'air. Oh putain, je vais mourir... Et elle hurla de plus belle jusqu'à ce que le moniteur lui indique comment positionner ses bras ; Tout d'un coups, elle se sentit emporter vers le haut, tirer comme une poupée de chiffon. Elle jurerait avoir sentit son cœur se décrocher jusqu'à ses orteils et revenir à sa place, à l'envers.

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Et à peine ses pieds ont retrouvé le sol de nouveau, voilà que Rhett ne rêve déjà que d'y retourner, cette fois seul sans avoir l’impression d’être materné par un homme pourtant moins imposant que lui. Se retrouver dans les airs un instant est un sentiment unique qu’il avait attendu avec une impatience non dissimulée, non seulement pour la bouffée d’adrénaline que cela représente mais aussi et surtout que parce que lorsqu’il est dans les airs, au moins, il n’a plus se soucier de ses jambes qui n’écoutent plus et n’en font qu’à leur tête depuis de nombreuses années maintenant. Dans les airs, il est aussi vif et réactif que n’importe qui - toutes proportions gardées puisqu’il ne peut pas faire grand chose, certes. Le vent lui attaque les joues, il lui coupe la respiration. La pression compresse son cœur et il a l’impression qu’il en est de même avec le moindre de ses organes avec. Et pourtant, il paierait cher pour y retourner. Il serait même prêt à utiliser son nom comme un argument en sa faveur, chose qu’il ne fait pourtant jamais en temps normal.

Mais pourtant, il se retient. Il ne dit rien. Il ne fait pas même part de tout son enthousiasme, parce qu’il tient à garder son image d’adulte impassible, de grand garçon qui se montre aussi émotif qu’un bloc de pierre sur lequel les initiales d’amoureux seraient gravées. A défaut, il pose donc son regard sur les maigres participants de cette journée de baptême de l’air, ne réalisant que tardivement la présence d’une jeune femme ne pouvant que lui rappeler Ethel avec ses traits juvéniles. Mais Ethel, il n’a pas pensé une seule seconde à lui proposer de venir, parce qu’il ne pense de toute façon pas beaucoup à sa petite soeur, il faut bien l’avouer. “Première fois ?” Il demande, se débarrassant petit à petit de l’armature de son baudrier. “T’as l’air jeune. C’est courageux.” Il annonce, dans un élan de grand-frérisme pseudo paternaliste, ne sachant pas lui-même où il souhaite en venir avec ces quelques mots touts faits et son sourire mal assuré. Comme si en faisant la conversation à une parfaite inconnue aux joues aussi rebondies que celle de sa cadette, il allait pouvoir améliorer la relation qu’il entretient avec cette dernière, d’une façon ou d’une autre. “Tu l’as fait seule ?”

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« Il suffit d'une petite chose pour créer l'impossible... » avec Toi ?

Lorsqu'elle posa un pieds au sol puis le deuxième, ses genoux avaient suivi la descente et ses mains empêchèrent sa tête de s'abîmer. Bailey ferma les yeux un instant pour donner le temps à son oreille interne se remette en place. Ça n'était pas prévu au programme la nausée mais puisque son cœur avait joué au rodéo dans sa poitrine, elle ne se posait pas plus de question qu'il y a quelques semaines, en panique, avec Alexandra à l'autre bout du monde. (@Alexandra Anderson) Elle avait su comment apprécier cette appel sans envenimer la situation et l'aider à prendre les bonnes décisions et de faire les choses correctement. Après cette épreuve qui n'avait finalement rien donné, Grâce à Dieu, l'idée de répondre à ce Baptême avait coulé de source ou au moins, orienté sa motivation. Évidemment, il y avait aussi sa rupture avec Cesar qui lui avait mis un sacré coup. (@Cesar Gutiérrez ) Il fallait dire que cette relation n'en était pas vraiment une du départ. Les choses s'était mis sournoisement en place dans sa tête et dans son cœur. C'était pour cette raison qu'elle mettait des barrières, des barrières qui n'avaient pas lieu d'être puisque cela devait être une simulation. Mentir à sa famille, les mettre devant le fait accompli de manière volontaire, avait littéralement déstabilisée Bailey et malgré elle, elle s'en voulait d'avoir fait ça au mariage de son frère (@Caleb Anderson ). D'avoir pris la tête sa grande sœur (@Primrose Anderson) alors que ça ne valait pas le coup. Elles n'étaient pas toujours d'accord toutes les deux mais au fond, Bailey l'aimait énormément. Pas seulement parce qu'elles étaient sœurs même si ça jouait énormément à résoudre les conflits mais au fond, elle l'admirait. Bailey avait toujours peur de tout, tout ce qui n'était pas calculé, organisé ou murement réfléchi, la brunette paniquait. D'ailleurs, au mariage de Cal', elle s'était rapidement rendue compte qu'elle ne connaissait absolument rien des proches de ses aînés. Il fallait dire qu'ils n'avaient pas le même âge alors forcément, ça mettait une distance incroyable dans leur relation. Comme pour Dani, rencontrée lors du mariage accompagnée d'un bonhomme dont elle avait beaucoup de mal à se souvenir ; Hwang avait retenue son attention parce qu'elle l'avait trouvé incroyablement jolie avec cette assurance qui avait déstabilisée l'étudiante (@Dani Hwang) Et en ce qui concernait le garçon, il n'avait pas dit grand chose sur lui alors que Dani était la parfaite œnologue. (@Asher Buckley) C'était très rare que Bailey retenait tous les prénoms et deux sur tous les invités au mariage, c'était pas mal. Si elle continuait sur la lancée, Byron l'avait sauvé in extremis d'une violente agression contre deux ivrognes (@Byron Oberkampf ). Il était intervenu, de nul part et l'avait raccompagné à l'intérieur sans lui demander quoique soit en retour. Il était comme ce chevalier blanc contre lequel la princesse – que toutes petites filles aimaient s'imaginer, mais ça n'empêchait à l'étudiante de se montrer nettement plus prudente. Elle n'était plus sortie depuis cette mésaventure. Oh, c'était bien avant qu'elle ne tomba sur un flyer accroché sous un essuie-glace d'une voiture. Ce dernier invitait toutes personnes à participer à la première ouverture d'un Club de strip-tease. Étrangement, et avant qu'elle ne décidait de chambouler son quotidien bien organisé autour de ses études de droit, elle avait gardé cette brochure dans sa poche. Encore une nouvelle chose qu'elle allait faire seule dans plusieurs optique 1) trouver un travail régulier afin de renflouer les comptes 2) découvrir une autre facette du monde auquel elle n'était pas habituée et 3) faire quelque chose de complètement fou. Le flyer avait noté Itzia et Lara en tant que gérantes, elle avait hâte de les rencontrer et de faire son numéro (@Itziar Cortés de Aguilar & @Lara Pearson ) « Je.. Ce n'est pas évident, de remettre tout en place au début.. » Elle avait répondu à la première question sans en avoir compris le sens. Aussi, à l'instant même ou elle ouvrit les yeux, Bailey secoua la tête et se racla la gorge : « Euh, oui c'est la première fois. » Elle rougit en se redressant avec son tandem qui l'aida à se débarrasser des sangles qui la reliait à lui. « T'as l'air jeune. C'est courageux. » Enfin débarrassée de ce qui l'avait maintenu à des kilomètres au-dessus du sol, elle souria à l'inconnu : « Courageux, ou complètement idiot, non ? » De part et d'autre de son visage, Bailey le compressa un moment avec ses mains pour tenter de lui faire retrouver toutes les sensations ; Le froid lui avait engourdie les joues et le bout du nez. « Seule, oui et non. » Elle jeta un regard à son tandem qui ne prêtait plus du tout attention aux deux autres, focalisé sur le rangement de son équipement. « En fait, j'avais pris deux places pour mon... » Elle grimaça : « … Petit ami mais on a rompu avant alors.. » Nommer Cesar comme était son ex-petit ami après avoir mis des semaines à réaliser le véritable statut de leur relation, Bailey pouvait en avoir un sacré tournis. « Et toi, c'est ta première fois ? » En retournant le sujet sur l'inconnu, elle s'imagina un peu sauter en compagnie de sa jumelle. Elle ne savait pas si Candice (@Candice Anderson) aurait eu envie de faire un truc aussi fou mais pour le coup, la Anderson présente avait besoin de se marquer le coup. En gros, de reprendre le contrôle de sa vie. En gros, elle voulait faire une folie qui n'atteignait personne d'autre qu'elle. Amy (@Amy Castle) aurait été peut-être d'accord avant la naissance de sa puce mais encore une fois, c'était son choix. Elle voulait le faire seule, oui. Cette expérience, elle ne l'oubliera jamais et ça lui appartenait pour toujours. « … Je m'appelle Bailey et toi ? » avait-elle demandé avec un petit sourire.

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« Euh, oui c'est la première fois. Courageux, ou complètement idiot, non ? » L’australien rigole bien volontiers suite à cette remarque. Il n’aurait pas pensé un seul instant qualifier ce geste de stupide, sans doute trop addict à ce genre de sensations fortes lui-même. L’espace d’un instant, elles lui permettent d’oublier tout ce qui se trame autour de lui. “Je continue de penser que c’est courageux.” Dans un sourire presque paternel, il tente donc de la rassurer, elle l’enfant à des airs d’adulte qui feraient sans doute mentir l’année de naissance inscrite sur son passeport. Ruben aussi ressemblera toujours à un enfant, mais c’est sans doute parce qu’il tient la majorité de ses souvenirs avec son frère lorsqu’il en était justement un.

« Seule, oui et non. » Le regard clair du rugbyman suit celui de la jeune femme, anticipant pourtant déjà où est-ce qu’elle souhaite en venir: bien sûr que non, elle n’a pas sauté dans le vide seule, après seulement quelques brèves explications dans une salle fermée. L’assurance d’une personne aguerrie à ses côtés est nécessaire pour ce genre d’opération. Pourtant, ce n’est pas réellement ce sur quoi elle met l’emphase en renchérissant. « En fait, j'avais pris deux places pour mon… Petit ami mais on a rompu avant alors... » Elle grimace ; il tente un sourire en demi-teinte. Les histoires de couple qui connaissent une fin tragique, il les connaît plutôt bien, sans doute bien plus malgré lui qu’autre chose. Elle est jeune, voilà ce qu’il se répète. Elle a bien le temps d’en connaître d'autres, des petits amis qui feront des sauts en parachute avec elle. “Alors tant pis pour lui.” Rhett prend soin de terminer la phrase de la seule façon possiblement acceptable, ne laissant pas ainsi la moindre place à une culpabilité supplémentaire de la part de la jeune femme. « Et toi, c'est ta première fois ? » - “C’est ça. J’avais jamais eu le temps jusque là, à vrai dire.” Trop occupé sur sa carrière pendant trente ans, trop occupé à se soigner pendant cinq années suivantes, trop occupé à retrouver un sens à sa vie pendant les trois autres. Et le voilà ici, enfin, en cet instant, bien décidé à profiter de l’expérience, quand bien même il n’a non plus personne à qui offrir une place pour l’expérience. Jenna n’est plus là depuis longtemps, Mabel non plus - et ça, heureusement.

« … Je m'appelle Bailey et toi ? »
“Rhett.”

Rhett, Rhett Hartfield. Je suis journaliste à ABC. Il se retient de lui faire tout le discours: il n’a pas besoin de la regarder davantage pour déjà savoir qu’elle s’en moque, qu’il ratisse les feuilles du jardin ou soit commentateur à ABC. “Tu as quel âge, si c’est pas indiscret ? J’ai une nièce qui a l’air d’avoir le tien.” Une nièce à qui il ne parle que très peu, mais encore une fois qu’importe. “T’en fais pas pour ton ex, tu as bien le temps de trouver une meilleure personne.” C’est bancal, comme paroles rassurantes, mais il est sûrement au maximum de ses capacités.

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« Il suffit d'une petite chose pour créer l'impossible... » avec Toi ?

Alors tant pis pour lui Bailey se répéta cette phrase plusieurs fois dans sa tête après que l'inconnu le lui avait dit. Elle ne sonnait pas comme elle l'aurait aimée. Elle aurait voulu être dans le même genre d'état d'esprit où les choses coulaient tout le temps de source et que chaque problème trouvait sa solution. Dans son cas, c'était terriblement compliqué car cette relation n'en était pas vraiment une. Cela dit, il était étrange de raconter que ce garçon – qui se révélait être son voisin depuis trois ans, n'était qu'une excuse, un garçon qu'elle avait convié au mariage de son frère et qui finalement, était devenu plus que ça. De manière insidieuse, des sentiments avaient vu le jour ce qui n'avait pas été le cas pour brun. Il avait seulement pris la porte après de vagues excuses trouver dans une pochette surprise.

Le brun qui lui parlait, saluait son parcours notamment l'idée de venir sauter en parachute seule. C'était vivement accueilli par l'étudiante puisque ça n'était pas quelque chose qu'elle avait l'habitude de faire. Comme prendre des décisions à la hâte, faire des choses complètement folles ou tout simplement, vivre des aventures. Et puis, elle était seule oui. Il l'avait souligné et même si elle avait fait remarqué qu'elle avait sauté en Tandem, elle était effectivement très seule. Son retour sonnait étrangement. Sa première fois. Bailey leva mentalement les yeux au ciel devant cette tournure qui ne pouvait pas passer partout : « Oui, c'est une sensation complètement folle, tu ne trouves pas ? C'était génial ! » enchaîna t-elle après sa réponse, tout en expirant d'aise. Elle n'allait pas dire qu'elle allait le refaire de sitôt mais après tout, cela faisait un moment qu'elle ne programmait plus ses journées à l'avance.

- Rhett.
- Ravie de te connaître, termina t-elle par dire avec un sourire avenant.

Cette présentation fut courte et concise, il n'y avait clairement pas grand chose à ajouter. Ils ne se connaissaient pas et pour un peu qu'elle se remettait à travailler sur ses cours, elle aurait déjà oublié la moitié des informations qui lui auraient donné à son sujet. Elle avait même beaucoup de mal à retenir tout ce que sa meilleure amie lui confier. En tout cas, elle était une très bonne amie en ce qui concernait les secrets, elle n'en rapportait aucun mais au-delà de cet avantage, elle oubliait très souvent « les détails » importants. Lorsqu'il lui demanda son âge, elle ne savait pas pourquoi elle marqua une pause en se demandant si elle mentirait ou non : « J'ai vingt ans. » Petite pause « Et qu'est-ce qu'elle fait comme étude ? Elle travaille peut-être ? » relança t-elle alors qu'elle sentait que ses jambes reprenaient de plus en plus une sensation normale. De plus, Bailey n'allait pas retourner la question. Il ne ressemblait pas à un père de famille et encore moins à un étudiant. En fait, elle n'avait pas osé tout simplement. Elles avaient été de coton trop longtemps pour qu'elle ne bouge. Bailey ne voulait pas s’effondrer devant l'inconnu et rendre leur rencontre pathétique de l'évanouissement qu'elle connaissait dans les films à l'eau de rose « T'en fais pas pour ton ex, tu as bien le temps de trouver une meilleure personne. » « Je ne tirerais pas de conclusion trop vite mais je suppose que tu as raison. » répondit-elle en hochant de la tête sans savoir si cela correspondait à sa réponse verbale.

Son corps reprenait pleinement ses moyens.

- Je crois que j'ai besoin d'un verre pour me rafraîchir. Sa bouche était si sèche qu'elle aurait aimé pouvoir se désaltérer dans la minute. Est-ce que tu te joins à moi ?

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« Oui, c'est une sensation complètement folle, tu ne trouves pas ? C'était génial ! » Son enthousiasme autant que son énergie débordante laissent Rhett sincèrement amusé par la situation tant il n’a pas l’habitude de faire face à un tel caractère, sauf peut-être lorsqu’il est question de sa petite soeur - mais justement, ils parlent trop peu pour que cela n’ait quoi que ce soit d’une habitude. “L’adrénaline est puissante, oui.” L’adrénaline leur fait faire des folies, et c’est justement pour cette raison toute particulière que Rhett n’a de cesse d’en demander encore plus, tout le temps, à chaque instant. C’est une addiction à part entière, le genre qui fait sourire l’assistance. Tant mieux, sans doute, c’est préférable au strict contraire. Ravie de te connaître. - “De même.” Il confesse à son tour, répondant au sourire poli de la jeune femme par un autre en retour. Les small talk font partie du métier, ils étaient déjà inhérents lorsqu’il était sur le terrain et qu’il devait s’assurer la participation des sponsors auprès de lui. Tout n’est qu’une question de quelques mots bien placés et ce peu importe la profession.

« J'ai vingt ans. » A peine plus jeune que sa nièce, alors, il ne s’y trompait pas. « Et qu'est-ce qu'elle fait comme étude ? Elle travaille peut-être ? » Elle s’en moque sûrement de savoir si Rachel étudie ou travaille au Bastard Burgers du coin mais les questions sont avenantes, il ne peut décemment pas les esquiver - surtout alors qu’il n’a aucune raison d’aller en ce sens, effectivement. La présence de la jeune femme ne lui déplaît pas, il est seulement déstabilisé par la discussion sans dessus dessous. “Non elle étudie encore, elle est en médecine. Elle en a pour un moment encore.” Il termine dans un petit rire, mi amusé mi moqueur. C’est ça, de vouloir suivre les traces de Ruben. Lui, à vingt-trois ans, il se contentait de faire des siestes dans les amphithéâtres de l’UQ pour continuer à toucher sa bourse. « Je ne tirerais pas de conclusion trop vite mais je suppose que tu as raison. » Elle est trop jeune pour se soucier de l’avenir de façon aussi sérieuse, voilà ce qu’il en pense, et voilà ce qu’il gardera pour lui tant son rôle n’est pas de lui donner des conseils amoureux. Rhett en serait bien mal avisé, de toute façon. Elle doit sûrement avoir de bien meilleures figures d’exemple dans son entourage.

Je crois que j'ai besoin d'un verre pour me rafraîchir. Est-ce que tu te joins à moi ? Poliment, l’australien esquisse déjà un pas en arrière tout en baissant légèrement la tête en guise de salutations. “Je vais devoir décliner, mon emploi du temps est chargé. Mais c’était un plaisir de te connaître, Bailey de vingt ans.” Et, surtout, il ne peut pas se permettre de paraître proche d’une gamine sur des photos que le premier venu pourrait prendre et auxquelles il donnerait des explications erronées. Les plateaux l’appellent déjà de nouveau: il a eu sa dose (littéralement ou presque), il est prêt à retourner en selle, sans doute autant revigoré par l’échange que l’air ayant attaqué ses joues pendant d’interminables secondes, donnant à son coeur une raison de battre pour quelque chose de valable et non plus un stupide sentiment amoureux n’ayant toujours pas décidé de déguerpir.

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Bailey était tellement enthousiaste qu'elle n'arrivait pas à se maintenir. Un énorme sourire gonflé tout son être et il fallait dire que l'adrénaline courait encore dans son corps. Elle n'avait pas l'habitude de vivre ce genre de chose. Elle prit une profonde respiration : « Oui, puissante. Elle est grisante même mais la première fois, j'ai carrément l'impression que je n'ai pas profité. Je pense que je vais m'inscrire pour la prochaine session, tiens. » Elle pensait à voix haute comme si elle se parlait à elle-même. En prenant une profonde respiration, elle essayait de se contenir mais ce n'était pas facile. Aussi, elle se concentra sur la conversation, notamment sur les présentations qui avaient tout de même tardé. « Oui, c'est marrant j'ai l'impression de vous connaître. » Elle secoua la tête : « Pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire mais.. enfin bref, c'est une impression. Laissez tomber. » Bailey roula des yeux en faisant une petite moue.

Au fil de la conversation, Bee regardait Rhett. Rhett, comment ? Elle n'en avait aucun idée et pourtant, elle avait l'impression d'avoir déjà vu cet homme quelque part. Intérieurement, elle se blâmait de n'avoir aucune mémoire si ce n'était, un travail difficile pour la garder dans le coup. Les prénoms et les visages avaient beaucoup de mal à se frayer un chemin dans sa tête. C'était comme si elle courait après un courant d'air, impalpable. Cela la plongeait dans un brouillard déstabilisant, elle n'y voyait pas clair à vingt mètres. « Oh, oui ! » La médecine, cela ressemblait beaucoup aux longues études dans lesquelles elle s'était impliquée, peut-être depuis trop longtemps sans se poser de question. Cette année, tout se bousculait et aujourd'hui, c'était la première fois qu'elle se jetait dans le vide. « Bon courage à elle, surtout. » Compatissante, sincèrement, elle se pinça les lèvres et se rendit compte à quel point elle était assoiffée.

Le regard de la jeune femme revint sur Rhett, avec toujours cette sensation de louper quelque chose en rapport à lui. Elle prit une profonde respiration alors qu'il se risquait sur ce terrain ébréché de sa vie. Elle ne s'attendait pas à autant s'attacher à Cesar alors qu'il n'avait été qu'une passade, un... alibi pour quelque chose de complètement stupide aussi. Encore une fois, elle récoltait ce qu'elle semait. Et en amour, elle n'avait pas un potager mais se limitait souvent à ses déceptions alors elle préférait garder une distance raisonnable avec ce qui la perturbe trop. Les mecs, très peu pour elle et alors même si elle avait déjà entendu que les hommes ne faisaient pas forcément le bonheur de tout le monde, ça n'était pas son truc. Ou en tout cas, elle n'avait eu l'occasion de tester cette voie là. Elle prit une profonde respiration. Elle était fermement décidée à ne pas tirer des conclusions trop hâtive et c'était bien ce qu'elle avait dit à Rhett.

Gênée par la soif, elle proposa à cet inconnu de l'accompagner pour étancher sa soif. Il n'avait aucune obligation bien sûr mais apparemment, elle avait passé une limite qu'il était fermement attaché. Elle l'ignorait. « Je vais devoir décliner, mon emploi du temps est chargé. » Sa bouche forma un ''oh'', prise au dépourvu alors qu'elle ne pensait qu'à une chose, se rendre à la buvette. « Mais c'était un plaisir de te connaître, Bailey de vingt ans. » Mais cela concluait la conversation par une banalité d'usage qui la déconcertait. Son côté conciliante reprit le dessus : « C'était un plaisir aussi, Rhett, l'inconnu tombé du ciel. » Un petit sourire marqua cette phrase d'un petit sourire et recula elle aussi d'un pas en arrière. Ce petit épisode sortait presque comme un rêve, un rêve qui se terminait de manière paisible : « Bon, je suis un peu déçue de ne pas apprendre à te connaître davantage mais c'est comme ça. Bonne journée à toi dans ce cas ! » Toujours avec ce petit sourire, elle tourna doucement les talons et se dirigea quand même vers la buvette, pas loin de l'entrepôt où ils étaient entrain de ranger pour la journée.

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