“we need to talk” & Le lundi matin est toujours un moment difficile a passer. Ysis s'extirpait péniblement de sous sa couette. Le week-end passé n’avait pas été glorieux et elle aurait préféré rester hiberner un jour de plus. Comme tous les matins, elle se faisait couler un café pendant qu’elle prenait une douche brûlante et s’habillait par la suite. Son café avait le temps de refroidir et elle n’en buvait que quelques gorgées avant de partir précipitamment car elle frôlait le retard. Presque toutes les matinées d’Ysis ressemblait à cela, à peu de choses près. Elle arrivait à sa boutique entre 9h et 9h30 ce qui lui laissait un petit temps de battement afin d’ouvrir tranquillement aux alentours de 10h. Les clients affluaient plus ou moins selon les journées. Ysis adorait le contact de la clientèle. Elle avait vraiment pris goût à conseiller les gens et à vendre de belles choses. D’ailleurs, elle prenait un temps fou dans la sélection des collections qu’elle vendait car elle tenait à proposer le meilleur du marché.

Ysis était en pleine vente, lorsque la petite sonnette de la porte retentit. Cette sonnette avait le don de l’énerver, à chaque fois qu’elle retentissait, Ysis se rappelait qu’il fallait vraiment qu’elle la retire. Elle avait été installée par le précédent propriétaire. La jeune femme jeta un oeil par dessus l’épaule de la cliente qu’elle conseillait et se rendit compte que c’était Deklan. Elle le regarda d’un air surpris, elle ne s’attendait pas à sa visite après le week-end passé. L’ancien surfeur attendait silencieusement dans un coin de la boutique, le temps qu’Ysis termine de s’occuper de sa cliente. Lorsque la dame s'éclipsa de la boutique, Deklan ne perdit pas une minute pour s’approcher d’Ysis. Il déposa deux boissons sur le comptoir où se trouvait la caisse. « C’est le café frappé de la paix. » Ysis leva les yeux au ciel. Voir Deklan aujourd’hui était la dernière chose au monde qu’elle aurait souhaité. Elle était profondément blessée de ce qu’il s’était passé entre eux à Sydney. C’est-à-dire rien, en réalité. Elle ne savait pas trop pourquoi elle était blessée, puisqu’elle s’attendait finalement tout à fait à reçevoir une telle réaction de la part de Deklan. « Tu peux t’autoriser une petite pause ? » Ysis souffla, non pas d’énervement, mais juste pour lui faire comprendre qu’elle n’avait plus rien à lui dire. « Qu’est ce que tu fais ici Deklan? » répondit-elle sur un ton froid, qui mettait une large distance entre eux. Elle ne comprenais pas pourquoi il revenait la voir. Ils s’étaient quittés sur une déclaration d’Ysis qui n’avait mené à rien à part un long silence tout le long du chemin jusqu’à l’hôtel où séjournait Ysis à Sydney. « Il me semblait que notre silence mutuel de l’autre nuit en disait déjà assez… ». Deklan s’apprêtait-il réellement à demander à Ysis de lui confirmer que les propos qu’elle avait tenus étaient inchangés ? Ysis se doutait qu’il venait pour ça, et qu’il devait émettre des doutes sur la véracité de ce qu’elle avait pu dire, vu qu’elle était alcoolisée.


@Deklan Lewis

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“we need to talk” & Ysis avait démarré sa journée sur les chapeaux de roues, laissant son café refroidir et ne pouvant donc pas le déguster. Mais tout ça, c’était dans son habitude. Elle savait qu’elle s'octroyait une petite pause dans la matinée, afin d’aller se chercher une boisson et un encas. Parce qu'évidemment, Ysis n’était pas du genre à préparer à l’avance sa lunchbox et sa petite gourde d’eau. Non, c’était toujours le rush, mais elle se débrouillait pour toujours être à l’heure. Du moins, jamais en retard. Ce matin, elle avait eu la grande surprise de voir débarquer Deklan à la boutique. Elle était surprise, très surprise. La dernière fois qu’ils s’étaient vu, cela ne s’était pas vraiment bien passé. Ysis avait fini par lui avouer qu’elle l’appréciait, et lui n’avait juste rien su répondre. Elle se sentait humiliée et blessée par l’incapacité qu’il avait eu à lui répondre. Elle se doutait bien que Deklan n’avait pas de sentiments réciproques, mais la moindre des choses aurait pu être un peu de compassion de sa part. Surtout qu’il avait habitué la jeune femme à mieux, et ce, plus d’une fois. « Pourquoi tu m’en veux au juste ? » lui demanda-t-il en lui proposant une des boissons qu’il avait apporté. Ysis ne savait pas vraiment pourquoi elle en voulait à Deklan. C’était un trop plein. Fatiguée de cette situation. Peinée d’avoir perdu à la fois sa meilleure amie depuis des années, sans aucune raison. Énervée contre elle de ressentir quelque chose pour Deklan. En fait, tout ça n’était pas vraiment de la faute de l’ancien surfeur. Il n’y était pour absolument rien. Ysis faisait alors profil bas. Elle poussa une chaise haute de derrière le comptoir pour la donner à Deklan. « J’t’en veux pas. » murmura-t-elle. La seule chose qu’elle aurait pu lui balancer, c’était le fait qu’il l'ait laissé sans réponse, mais elle choisit de ne rien dire et de prendre sur elle. Ysis attrapa le café que Deklan avait déposé sur le comptoir. Elle lui fit un signe de la tête en gage de remerciement. « Si ça t'arrange, on oublie cette conversation. Enfin… ce monologue. » elle bu une gorgée de café avant de reprendre. « Ça restera entre toi et moi. Et puis on s'évite, et ça ira mieux. » Ce qu’elle sous-entendait, c’est que peut-être qu’ils n’étaient pas faits pour se côtoyer. Ysis aurait sûrement toujours une attirance pour lui et la seule solution qu’elle voyait, c’était l’éloignement. « Soyons honnête, la situation se prêtait tout à fait à ce qu’il s’est passé. » Ysis essayait de se dédouaner de la responsabilité complète qu’elle avait. Quand bien même elle était à l’origine du baiser et de la déclaration intempestive, Deklan n’avait à aucun moment mis des limites entre eux. Depuis leur retrouvailles, il avait toujours pris soin d’Ysis et ça ne l’avait pas aidé. Enfin, la tournure qu’avait prise cette soirée avait presque des allures romantiques. Tous ces éléments réunis avait eu la faiblesse d’Ysis.

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“we need to talk” & La semaine avait démarré avec une amertume certaine du week-end passé. Ysis s’était rendu à un événement à Sydney, et la soirée avait viré au cauchemar. Elle y avait pensé sans cesse depuis qu’elle était rentrée à Brisbane, tournant et retournant ce qu’il s’était passé entre elle et Deklan. Elle ne savait plus où se situer. Avait-elle eu raison d’être honnête avec lui ? N’aurait-elle pas dû se retenir encore, puisqu’elle s’était empêchée toutes ces années de faire quoi que ce soit? Perdu pour perdu, elle se disait que la seule solution actuellement, était de s’éloigner de lui. Quelle ne fut pas sa surprise quand il débarqua sans prévenir dans la boutique de la jeune femme. S' il n’avait pas pris cette initiative, Ysis aurait probablement fait l’autruche. Elle aurait choisi la solution de facilité, c'est -à -dire la fuite, en évitant les lieux où elle pouvait le croiser par exemple. Chose qui aurait été ridicule et immature. De ce fait, Ysis reconnaissait un certain courage à Deklan, bien qu’elle ne comprenais pas pourquoi cela lui tenait à cœur de reparler de tout ça. Finalement, il n’avait su réagir sur l’instant, pourquoi devrait-elle lui donner plus d'explications. Ysis serait surement incapable de réitérer ses propos, non pas parce qu’elle ne les assumait pas, mais parce qu’elle était réellement blessée du silence qu’il avait laissé plané. Ce qui était certain, c’est que cette situation apparaissait pesante pour les deux. Ysis reconnaissait à Deklan qu’elle ne lui en voulait pas. Ce n’était ni totalement vrai, ni totalement faux, mais il semblait en douter. « Excuse-moi, c’est pas flagrant… ». Ysis se demanda ce que Deklan attendait d’elle. Qu’elle lui saute dans les bras? Qu’elle se fonde en excuse? Qu’elle s’énerve? Vraiment, elle n’avait aucune idée de comment réagir face à cela. Elle essayait, tant bien que mal, de calmer le jeu, mais il n’avait pas l’air forcément réceptif. « J’sais juste pas quoi penser de tout ça. Ça veut pas dire que je t’en veux mais que je suis blessée. » Ysis s’adossait contre le mur et portait le café à sa bouche. « La situation se prêtait tout à fait à ce qu’il s’est passé ? » La jeune femme respira longuement, elle comprenait que Deklan n’avait aucune notion dans la suptilité. « J’ai sûrement mal interprété » dit-elle un peu blasée de devoir se justifier. « À ce moment là, je me suis sentie assez à l’aise pour que cela arrive voilà tout..» Elle n’avait pas envie de lui confier qu’elle se sentait protéger à ses côtés. Qu’elle se sentait écoutée, estimée, comprise. Il lui renvoyait un sentiment de sécurité qu’elle avait rarement connu. Ysis voyait Deklan froncer les sourcils à sa proposition de ne plus se côtoyer. Ça n'avait pas l’air de lui plaire. « Et comment ça on s’évite ? Attends, attends, ça va trop vite pour moi là. » dit-il avant d’ajouter à son propos un notion qui, si la situation avait été différente, aurait conforté Ysis dans le fait qu’il avait une haute estime pour elle. « On vient à peine de se retrouver et tu veux qu’on arrête de se voir ? » Elle ne savait pas quoi dire au jeune homme. Elle était tiraillée entre: une folle envie de lui dire que non, évidement elle ne voulait pas couper les ponts avec lui et en même temps, elle ne voyait pas d’autres options. Leur relation n’était pas égale. « J’ai pas d’autres solutions là tout de suite. Si t’en a, je t’écoute. » Elle lui renvoyait la balle, après tout, pourquoi devrait-elle être la seule décisionnaire de ce qu’il devait se passer entre eux. Elle était coupable de lui avoir volé un baiser certes, mais il n’avait pas l’air de vouloir couper complètement les ponts avec elle, ce qui aurait pu être un cas de figure tangible. Ysis posa le café sur le comptoir, elle ne pouvait pas rester en place, cette discussion l'angoissait. Elle se dirigea vers la réserve et en sortit un carton qu’elle posa sur le comptoir. Elle fouillait dedans, sans réel but, juste pour s’occuper et essayer de faire baisser l’angoisse qui la prenait. Ysis était incapable de comprendre ce qui lui arrivait. Lorsqu’elle était face à Deklan, elle se retrouvait toujours à perdre ses moyens d’une manière ou d’une autre. La dernière fois, c’était la colère qui s’était emparée d’elle. Cette fois-ci, elle se sentait angoissée à l’idée de la tournure que pouvait prendre leur conversation.

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“we need to talk” & Depuis qu’elle était rentrée de son week-end à Sydney, Ysis n’avait fait que resasser. Elle avait eu du mal à se concentrer sur quoi que ce soit d’autre ainsi la semaine avait commencé sur le même ton. Ceci dit, le fait de travailler avait permis à Ysis d’avoir la tête ailleurs et d’arrêter de ruminer jusqu’à l’arrivée de Deklan dans sa boutique. Elle n'accueillait pas le brun très jovialement, au contraire, elle mettait beaucoup de distance, autant dans sa façon de lui parler que physiquement. Ce week-end avait fait comprendre à Ysis qu’elle avait été trop loin avec lui et qu’elle n’aurait surement pas dû. Elle ne voulait pas renouveler cela et préférait donc être vigilante pour ne pas à nouveau avoir à se mettre dans ce genre de situation. Elle avait précisé à Deklan qu’elle ne lui en voulait pas mais qu’elle était blessée par la suite des événements, c’est-à-dire la réaction qu’il avait eu. La jeune femme se mordait l’intérieur de la joue pour essayer de canaliser ses émotions. Elle voulait éviter de fondre en larmes devant lui ou d’exploser de colère à nouveau. Ysis avait toujours eu du mal à gérer ses émotions et surtout les plus fortes. Elle ne savait pas trop d’où cela venait, mais du plus loin qu’elle s’en souvienne, elle avait toujours été comme ça, très émotive. « J’ai été surpris Ysis. Je t’ai toujours vu comme la meilleure amie d’Emily, une amie donc à mes yeux. On ne s’est pas revus pendant des années, je ne pensais pas que tu pouvais ressentir quoique ce soit à mon égard. » Elle se sentait gênée, il avait raison et elle comprenait qu’il ne se soit pas douté une seule seconde qu’elle pouvait ressentir quelque chose pour lui. Elle avait réussi à camoufler ses sentiments aux yeux de tous pendant longtemps, à elle-même également. « Deklan, tu sais très bien que jamais je n’aurais fait subir le moindre mal à Emily.. » la jeune femme soupira. C’était difficile pour être de mettre des mots, pour la première fois, sur ce qu’il s’était passé. « J’ai pris sur moi, je préférais la savoir heureuse. J’ai tellement pris sur moi que je me suis longtemps menti à moi même » elle fuyait le regard de Deklan. « Je pense que le fait qu’Emily se soit plus dans les parages depuis bien longtemps a joué, inconsciemment, sur ça…» Ysis laissa un temps de flottement sans rien dire avant de reprendre la parole. « Tu sais tout!  » Elle porta un regard doux sur Deklan en souriant légèrement. Il avait le don de la déstabiliser grandement, la rendant à la fois à l’aise et angoissée. Elle se remit à gigoter dans tous les sens, fouillant dans le carton qu’elle avait rapporté. « On pourrait prendre le temps d’apprendre à se connaître… Genre, réellement ? » Ysis eu un temps d’arrêt qui dura une peut être une demi seconde. Elle ressentait une certaine ambiguïté dans cette proposition, mais elle avait peur d'interpréter les dires de Deklan dans le sens qui lui plaisait. Deklan avait posé sa main sur celle d’Ysis, ce qui était une chose en plus pour la déstabiliser. Elle n’osait pas le regarder, le stress l’empêchait de faire ou dire quoi que ce soit. Son cœur battait à la chamade. Ysis se dit qu’il fallait qu’elle reprenne le dessus sur les émotions qui la submergeait. Quelques minutes étaient déjà passées et elle n’avait apporté aucune réponse au jeune homme. Elle n’avait pas bougé non plus d’un poil. Elle se concentrait uniquement sur sa respiration. Lorsqu’elle se sentit plus à même de répondre à Deklan, elle se lança timidement. « J’ai du mal à cerner cette proposition ». Ysis préférait marcher sur des œufs et que Deklan soit plus clair plutôt qu’elle se fourre encore le doigt dans l'œil sur ses intentions. « Non pas que je ne veuille pas mais… je.. je comprends pas. » La jeune femme ne comprenait pas ce qu’il s’était passé entre cette proposition et sa réaction lorsqu’ils étaient à Sydney. Elle prit le carton pour le déposer au sol, s’assit sur la seconde chaise haute et regarda Deklan d’un air mi-interrogateur mi-perdue.


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“we need to talk” & Il avait fallu des années pour que les chemin respectif d’Ysis et Deklan se croisent de nouveau, et depuis cela, la route était sinueuse. Leurs rencontres avaient toujours été rendues étranges par le contexte ou les événements. S' ils ne s’attendaient pas à se retrouver un jour, Ysis ne s’attendait pas du tout à déclarer un jour sa flamme à l’ancien surfeur. Elle était plus du genre à se murer dans le silence et à observer plutôt qu’à dévoiler ses sentiments si facilement. Ce qu’il s’était passé à Sydney était donc assez improbable, l’alcool ayant aidé, cependant, à lui délier la langue.
Alors, se retrouver ce jour, à nouveau, devant Deklan était réellement déroutant pour Ysis. Elle avait déjà assez ruminé ce week-end, ce n’était pas pour ce soir, se retrouver à ruminer d’autant plus et passer une nuit de plus sur la corde à linge. Ceci-dit, elle se surprenait de jour en jour à être autant à l’aise de parler si librement à l’ancien surfeur. Elle le savait bienveillant et bon comme le pain et c’est sûrement ce qui  l’avait incité à dévoiler l’intégralité de ce qu’il se passait en elle, et ce, depuis maintenant des années. Ysis voyait bien sur les expressions faciales de Deklan, qu’il était perdu. Elle aurait d’ailleurs pu sentir son incompréhension à des kilomètres. A ce moment, ils partageaient le même sentiment. Elle était tout aussi perdue que lui, pas nécessairement dans ce qu’elle ressentait mais plutôt par rapport à la proposition qu’il lui avait faite. « Il n’y a rien à comprendre. Tu me dis que tu veux couper les ponts, et moi j’te demande au contraire que l’on se revoit, et qu’on laisse le temps au temps. » Ysis se sentait incapable de prendre cette décision: continuer de se voir et apprendre à se connaitre réellement ou couper les ponts. Les deux propositions étaient alléchantes comme repoussantes, elle était assise sur la clôture. L’espagnole savait pertinemment ce que pourrait engendrer chez elle le fait d’entretenir la relation avec Deklan. Elle ne savait pas si elle était prête à ça, car cela voulait potentiellement dire qu’elle pourrait, à la finalité, en souffrir. « Laisse-moi digérer ce que tu m’as appris, je ne m’attendais pas à ça mais ce n’est pas pour autant que je ne veux plus te voir. Je t’apprécie. » Encore une fois, Deklan venait chambouler tout ce qu’Ysis pouvait avoir comme idée préconçue. Il ne lui fermait pas la porte, bien au contraire. Cependant, il n'insinuait rien non plus de particulièrement ambigu, ce dont Ysis prenait conscience petit à petit. La jeune femme se tenait en face de lui et tout en réflechissant, elle termina le café qu’il lui avait apporté en guise de drapeau blanc, très certainement. « Je proposais de couper les ponts parce que je sais ce que peut impliquer le fait de se côtoyer ». Elle déposa le gobelet vide sur le comptoir. « Mais je pense que je suis prête à courir ce risque » avoua-t-elle d’une voix plus faible. Ysis savait que si elle passait un peu trop de temps avec Deklan, elle finirait par être bleu de lui. La jeune femme pensait alors à son ancienne meilleure amie, Emily. Elle se disait que ce n’était peut-être pas correct tout ce qu’elle faisait jusqu’à présent vis-à-vis de Deklan. Emily et elle avait toujours été comme ongle et chair jusqu’à ce qu’elle déserte du jour au lendemain de LA. Alors, Ysis se confortait dans l’idée qu’Emily ne réapparaîtrait sûrement jamais. « Prend le temps qu’il te faudra, tu sais où me trouver… » Ysis plongea ses yeux dans les yeux bleus de Deklan. Elle aurait pu fondre devant lui, rien qu’en regardant ses yeux, mais elle était sur la retenue d’un quelconque geste envers lui pour l’instant, elle avait déjà bien trop dépassé les limites.


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“we need to talk” & Ysis était un casse tête. Si elle n’était pas furieuse, elle était à l’inverse très heureuse. Il semblait qu’à cet instant, elle ne ressentait aucune de ces deux émotions mais plutôt un doux apaisement qui venait éteindre ses pulsions exécrables de s'énerver ou de pleurer. Si Deklan n’avait pas fait un pas vers elle, la jeune femme aurait campé sur ses positions et cette situation aurait surement perduré longtemps. Même si Ysis avait redouté ce qu’il venait faire ici, elle n’en fut pas moins surprise lorsqu’il hissa finalement le drapeau blanc. A ce stade, elle ne pouvait ni s’énerver ni sauter de joie, elle avait simplement été déstabilisée, ne s’attendant pas à ce qu’il veuille continuer à la fréquenter. Rapidement, les deux amis de longues dates avaient réussi à trouver un compromis. Tant bien que mal, l’espagnole s’était promis de ne pas succomber trop rapidement au charme de Deklan. Elle était consciente qu’accepter de passer du temps avec lui pouvait être en sa défaveur. « Le tragisme de cette situation me désespère, je ne voulais pas qu’on en arrive là. » Évidemment, Deklan avait été fidèle à lui-même, ce qui n’avait pas étonné Ysis le moins du monde. N’en déplaise à la jeune femme, l’attention de lui ramener un café avait eu tout son effet également. Simplement Ysis hocha la tête pour répondre à Deklan, car elle était d’accord, jamais elle n’avait anticipé le fait qu’ils en arrivent là. Y avait t-il une chance pour que tout soit moins gênant par la suite ? Si elle ne pariait pas la dessus, Ysis se dit qu’elle ferait tout pour qu’à l’avenir, elle n’embrasse plus Deklan sans son consentement. Il se redressa, attrapa sa planche et son café avant d’ajouter « J’ai pas forcément besoin de temps pour réfléchir tu sais, je veux juste qu’on coupe pas les ponts et qu’on voie ce qu’il se passe. ». S’accoudant au comptoir, la jeune femme le regardait s’éloigner vers la porte de sortie, elle lui souri en guise de réponse. Machinalement elle prit le gobelet pour le jeter à la poubelle mais avant ça, elle le secoua doucement pour le désigner à Deklan. « Merci pour ça.. » Après tout, c’était la moindre des choses, le remercier pour le café mais pas seulement. « Et pour être venu.. Je t’aurais fuis pendant longtemps sinon.. » Rarement Ysis avait confié autant de choses à une personne, la dernière en date était peut-être Marceline ou Emily, elle ne se souvenait plus, mais Deklan faisait définitivement partie des gens qui, malgré tout, la faisait se sentir à l’aise pour parler. Toutes ces révélations n’avaient pas été inutiles. Elles servaient à présent à construire une relation, peu importe celle qu’elle serait, entre Ysis et Deklan. Elle le regarda alors s’en aller, lui rendant son signe d’au revoir et retourna vaquer à ses occupations de working girl.


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