“i don't dance, i know you can” & Cela va s’en dire que l’optique de se rendre faire des examens n’est pas la chose que préférait Ysis. Et elle savait par avance que cette journée serait ennuyeuse. Son rituel matinal était bouleversé car elle s’était octroyée une grasse matinée vu qu’elle n'ouvrirait pas sa boutique aujourd’hui. Ysis avait rendez-vous à 13h à l'hôpital St Vincent, situé dans le quartier de Toowong, à l’ouest de la ville. Ce quartier est à l’autre bout de là où vit Ysis, puisqu’elle habite Redcliffe, sur Orchid Street exactement. La jeune femme prenait donc son temps ce matin. Pour une fois, elle avait le temps de déguster un café chaud, feuilletant, par la même occasion, des magazines de mode. Elle prenait aussi le temps de consulter ses réseaux sociaux, de faire une courte story pour promouvoir les nouvelles collections qu’elle accueillait chez Sun’Ys. Ysis avait fait le choix de ne pas faire de compte distinct, elle utilisait uniquement son compte personnel, qui devenait petit à petit un compte très suivi. Elle pensait même à développer le côté vente en ligne, mais cela lui prendrait énormément de temps et pour l’instant, elle préférait se concentrer sur la boutique. Elle appréciait le contact avec la clientèle et si elle devait s’occuper de la vente en ligne, elle embaucherait très certainement quelqu’un de spécialisé.
Après avoir vaquer à des occupations légères toute la matinée, Ysis s'apprêtait à partir en direction de son rendez-vous médical. Elle était obligée de prendre de l’avance car sa phobie des voitures l’obligeait à se rendre en vélo, trottinette électrique, skateboard, ou tout autre moyen de transport qui n’a pas quatre roues et un moteur. Elle avait investi il y a quelques mois dans un vélo. Cela lui permettait à la fois de se déplacer et à la fois de faire de l’exercice physique. D’ailleurs, elle se revoyait il y a douze ans de cela, à Amsterdam avec sa compagnie de danse. Elle n’avait jamais fait autant de vélo que dans cette ville où la majorité des gens se déplacent de la sorte. A l’époque, elle n’avait pas la phobie des voitures et prendre le vélo avait été dans les premiers jours, un supplice. Sur le trajet, Ysis se souvenait alors amusée, de la dernière soirée là-bas, où elle et ses collègues étaient rentrés un peu trop alcoolisés et le trajet en vélo avait été marqué de péripéties plus drôles les unes que les autres.
Ysis arriva à 12h57. Pile à l’heure. Elle se présentait à l’accueil afin qu’on puisse prévenir le médecin de son arrivée. Souvent, la personne qui la recevait n’était autre que Winston Ackerman. Elle était devenue assez proche de cet interne en chirurgie orthopédique et traumatologique. Winston était donc au courant du passif d’Ysis par rapport à son accident, au rapport à son corps et notamment son genou. L’avantage principal, c’est qu’elle ne ressentait aucune douleur. Mais elle avait tellement peur d’avoir mal, qu’elle faisait tout (ou rien justement) pour ne pas déclencher de douleur. Lorsqu’elle avait quitté Los Angeles, après des mois de rééducation, les médecins ne lui avaient pas déconseillé la reprise de la danse. Ils lui avaient conseillé de reprendre doucement car une rupture des ligaments croisés était toujours à surveiller. Ysis avait compris ce qu’elle voulait, et elle avait pris la décision de ne plus danser. Elle ne voulait pas prendre le risque de se blesser plus gravement et elle s’était persuadée que la perte d’une partie de sa mobilité naturelle l’empêcherait de danser. Ysis patientait sur un fauteuil de la salle d’attente, plus blanche que le blanc lui même, lorsqu’une voix masculine la tira de ses pensées. Madame Marteens? Ysis Marteens? . Ysis se leva et rejoignit la pièce d’où sortait la voix. « Tu pourrais prendre la peine de te lever pour accueillir tes patients, malpolis ! » lança-t-elle à Winston, accompagné d’un sourire moqueur.
-L- Tu crèves de faim. Tu regardes l’heure, et attends patiemment l’heure de ta pause qui ne s’annonçait pas avant 13h30 ou 14h. Ton ventre se tord dans des borborygmes infernaux, et quelques patients ont pu le remarquer. Notamment celui de midi, qui, amusé, t’a promis de te ramener un encas pour combler le vide de ton estomac. Quarante minutes s’étaient écoulées et tu ne l’avais pas revu. Tu soupires, d’autant plus irrité par la situation. Il s’était ouvertement foutu de la gueule cet enfoiré. Et la faim ainsi que ton impatience te rendent un peu plus désagréable avec la patient suivant, qui n’avait pourtant rien fait pour s’attirer tes foudres. C’est lorsque tu entends toquer et découvres l’homme avec un paquet de gâteaux apéritifs que ton sourire revient. Il était passé d’un mec détestable à ton sauveur en à peine quelques minutes.
Tu profites alors d’avoir quelques minutes avant que ton prochain patient n’arrive pour te jeter sur le paquet et nourrir ton ventre. Visiblement, il avait opté pour des biscuits chinois, pour marquer le nouvel an qui se fêtait en février, dans cette région du monde. Ce n’était pas très nourrissant mais tu t’en contenteras. Tu casses le biscuit que tu avales aussitôt, et te concentres sur le bout de papier qui se trouvait à l’intérieur. Tu fronces tes sourcils, relisant plusieurs fois les mots. À qui sait attendre, le temps ouvre ses portes. Tu restes un instant figé, interdit dans l’incompréhension face à ce proverbe. Le temps ouvre ses portes. Combien de temps faut il attendre pour que tes portes s’ouvrent, à toi? Ça fait plus de deux ans que t’es dans la merde. Plus de deux ans que tu t’enterres un peu plus dans la misère, et que t’attends l’ouverture de ces fameuses portes. T’es pourtant patient non? Tu sais le faire, ça, attendre que les choses s’arrangent d’elle même. Proverbe de merde. Comme si ta vie allait s’améliorer en faisant simplement confiance au temps. Pourtant c’est ce que tu faisais sans t’en rendre réellement compte. Tu n’avais rien changé. Et t’as l’espoir que tout s'arrange tout seul. D’un coté tu voudrais y croire. Mais la patience commence à te manquer, et rester passif aussi longtemps n’a fait qu’empirer ta situation. T’es passé d’un petite dette facilement remboursable à devoir une somme conséquente à un gang. Ta mâchoire se serre inconsciemment, la pression remontant en flèche. C’est ton alarme qui te sort de ton angoisse montante, te rappelant qu’il te restait encore un patient, Ysis. Tu jettes l’emballage, t’étires un instant avant de l’appeler. Recevoir une amie en consultation te permettra de te changer les idées. « Madame Marteens? Ysis Marteens? » Elle entre la pièce, le sourire aux lèvres, et referme la porte derrière elle. « Tu pourrais prendre la peine de te lever pour accueillir tes patients, malpolis ! » Et ça te brule de rentrer dans son jeu. Elle s’amuse à te taquiner, et tu n’hésites pas longtemps avant de la reprendre pour lui faire regretter son sarcasme. Parce que ça t’amuse de mettre mal à l’aise les autres. « Je me suis fracturé le pied. C’est compliqué de me déplacer entre la botte orthopédique d’un coté et la prothèse de l’autre, alors... » Est ce que c’est une excuse pour camoufler ta flemmardise? Oui. Parce que dans tous les cas, tu ne te serais pas levé. Mais si tu pouvais en plus de ça t’amuser du moment gênant que tu venais d’instaurer, alors c’était un bonus non négligeable. Tu n’es même pas sur que Ysis soit au courant que tu avais une prothèse trans-tibiale. « Un gâteau chinois? » Tu lui proposes, en lui tendant le paquet entamé. Tu lui adresses un large sourire satisfait. « Comment tu vas? C’était pour quoi, aujourd’hui? » Tu entres dans le vif du sujet, ne sachant plus réellement si elle était venue pour une visite particulière suite a des douleurs ou par simple acquis de conscience.
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“i don't dance, i know you can” & Assise patienmment, ou presque, dans la salle d’attente de l’hôpital, Ysis espérait que son genou allait bien et que rien ne s’était aggravé depuis la dernière fois qu’elle avait eu une consultation. La jeune femme sortait de ses pensées lorsqu’elle entendit qu’on l’appelait. Enfin. Elle se dirigeait vers la salle de consultation, où elle découvrait Winston, assis et fidèle à lui-même dans son accueil. « Je me suis fracturé le pied. C’est compliqué de me déplacer entre la botte orthopédique d’un côté et la prothèse de l’autre, alors...» lançait-il pour tenter de mettre mal à l’aise Ysis, qui, ne réagit pas spécialement de la sorte, au contraire. Elle se mit à rire pour se moquer de lui. « J’espère bien que tu te fous de moi ? Une jambe en moins et un pied fracturé! J’ai trouvé plus mal en point que moi, c’est rassurant au moins! » disait-elle de façon humoristique évidemment. Winston était presque la seule personne avec qui elle s'autorisait à rigoler de sa blessure. Non seulement elle savait qu’elle n’était pas vraiment à plaindre par rapport à lui, mais en plus il était médecin et donc elle ne pouvait pas vraiment lui cacher quoi que ce soit à propos de son genou. « Un gâteau chinois ? » dit-il en tendant le paquet à Ysis. Elle sourit et dit oui de la tête. Elle attrapait un gâteau dans le paquet. Gâteau qui s’émiettait au-dessus de ses genoux lorsqu’elle en croqua un bout. « Comment tu vas? C’était pour quoi, aujourd’hui? » Elle haussa les épaules. Être ici ne l'enchantait déjà pas spécialement, mais si il n’y mettait pas du sien, le rendez-vous qui avait bien démarré allait finir par mal tourné. « Ça va, comme d’hab quoi.. » elle fouilla dans son sac et en sortit une radio qu’elle avait dû faire.« Contrôle de routine quoi. D’après le radiologue, tout va bien. » Tout allait bien, c’était vrai mais elle se permettait de douter très fortement du radiologue qui lui avait certifié cela. Ysis avait tellement peur de se blesser à nouveau, d’endurer à nouveau la souffrance qu’elle avait vécu, qu’elle ne faisait rien qui pourrait provoquer un accident. Elle tenait à la lettre ce que les médecins lui avaient dit il y a maintenant huit ans de cela: “Mme Marteens, vos ligaments croisés peuvent être fragiles maintenant et vous allez devoir être attentive aux moindres de vos mouvements.” Cette phrase résonnait sans cesse lorsqu’elle oubliait son genou fragile. Ysis termina le gâteau que lui avait offert Winston. Elle enfouit le mot qu’il y avait dedans dans la poche de sa veste sans y prêter attention. Puis, comme elle avait l’habitude de le faire, elle s’agita à secouer chaque parcelle de ses vêtements pour en retirer les petites miettes de gâteau. Elle avait un intérêt tout particulier pour ce genre de corvée ménagère: nettoyer les petites miettes et les amas de poussières. Chez elle, elle pouvait passer un temps fou à retourner le moindre draps, coussin ou plaid de son lit ou son canapé, pour qu’il n’y ait plus un fragment de saleté. Cette habitude était pour Ysis un moyen de s’échapper mentalement, cela demandait tellement de concentration qu’elle n’était pas capable de penser à autre chose. La satisfaction qu’elle tirait de ce petit plaisir était plutôt impressionnante et elle pouvait faire ça partout, chez elle, chez les autres, lors d’un rendez-vous médical.. Cette habitude, ou plutôt ce tic pouvait très vite énerver les gens d’ailleurs, lorsque vous avez quelqu’un qui retire le moindre poil ou cheveux de votre t-shirt dès qu’il vous voit, peut devenir légèrement insupportable. Après s’être affairée à retirer les miettes sur elle, elle se leva pour les jeter dans la poubelle puis vint s'asseoir à nouveau. « Désolée, mauvaise habitude… » elle était tout de même capable de remarquer que cette habitude pouvait être désobligeante et qu’elle avait tendance à faire ça pour fuir ce qui la stressait. « Bon, dis moi que tout va bien qu’on en finisse et que j’rentre. Enfin, si tu veux on peut faire genre que le rendez-vous dure super longtemps pour que les patients suivants croient que t’es un bon médecin! » dit-elle en le taquinant de nouveau. Ysis n’était pas vraiment à l’aise d’être là et ça se ressentait particulièrement. L’humour était un moyen de défense plutôt très fréquemment utilisé par la jeune femme.
Caitriona Regan, dans une salle de consult, avec un chandelier
Cait était de mauvaise humeur. Pas depuis longtemps, en vérité, seulement depuis quelques minutes. Depuis qu’on lui avait demandé de trouver Winston Ackerman, en réalité. Ce dernier ne répondait pas à son bipeur - va savoir pourquoi - et le docteur Iaroslavtsev commençait à s’impatienter face au silence. Aux dernières nouvelles, on l’avait assigné aux consultations pour la journée, elle savait donc à peu près où le trouver. Il fallait qu’elle descendre de deux étages, et elle serait au bon endroit. Dans l’ascenseur, elle s’était demandée si Ackerman serait soulagé qu’on l’enlève à sa tâche du jour. Sûrement que oui, puisque le programme qui l’attendait était, aux yeux de Cait, bien plus intéressant que celui qu’il avait pour le moment. Elle, ça l’enchantait moins, puisque tant qu’il était là bas, et que plusieurs volées de marches les séparaient, elle ne l’avait pas dans les pattes. Elle ne l’avait pas sur le dos plutôt. Personne ne pouvait se tromper en avançant que Caitriona Regan et Winston Ackerman ne s’aimaient pas. C’était même un peu faible comme mot, pour être honnête. Parmi tant de raisons, l’autre était tellement injuste avec elle, qu’elle pouvait difficilement le voir en peinture. Heureusement pour elle, c’était apparemment réciproque. Malheureusement pour eux deux, elle était assignée à l’ortho pour quelques temps, et leur chef de service semblait décidé à la convaincre de choisir son domaine. Parce qu’elle avait du potentiel. Chose que Winston semblait avoir beaucoup de mal à admettre. L’égo masculin, tout ça, tout ça. Enfin arrivée au bon étage, la jeune femme s’était adressé au bureau des infirmières, juste à l’angle d’un couloir. « Je cherche le docteur Winston Ackerman. Il est censé être dans le coin. » L’une d’entre elle lui avait indiqué une salle de consultation, en même temps que le nom de la personne qui se trouvait avec lui. Ysis Marteens. Ça lui disait quelque chose, mais elle n’aurait pas su dire si elle avait déjà vu cette femme, ou si elle en avait simplement entendu parler pendant un briefing. Elle tenait là le moyen de le découvrir. Pour sa conscience, elle avait quand même toqué à la porte. Mais elle n’avait pas attendu qu’il réponde pour l’ouvrir en grand. Désormais dans la même pièce que les deux autres, la rousse avait capté une fin de phrase de la patiente brune. « … on peut faire genre que le rendez-vous dure super longtemps pour que les patients suivants croient que t’es un bon médecin! » Apparemment, ils se connaissaient, ces deux là. Cait ne pensait pas qu’une inconnue lui aurait fait ce genre de proposition. Sans laisser à Winston le temps d’en placer une, elle avait lancé un sourire à la jeune femme, probablement intriguée par son interruption. « Vous savez, c’est pas la longueur du rendez-vous qui fera changer les patients d’avis sur lui. » Satisfaite de sa pique, elle avait reporté toute son attention sur Winston, qui, elle l’espérait, devait fulminer de son interruption. « Eh Ackerman, t’es attendu en radio dès que possible. T’as 20 minutes maximum pour monter… Si tu penses que ce sera trop juste pour finir ta consultation, demande à un collègue. Ordre du chef. » Après un regard en coin pour le jeune homme, qui voulait clairement exprimer le quand t’auras fini de draguer, qu’elle n’avait pas pu formuler à voix haute, sans plus attendre, elle avait refermé la porte de la salle de consultation, après avoir lancé joyeusement - faussement - un désolée de l’interruption, bonne journée madame Marteens à la jolie patiente de son détesté collègue. Il le lui ferait payer plus tard, c’était certain, mais est-ce que ça changerait de d’habitude? Pas vraiment.
-U- n large sourire étire tes lippes lorsqu’elle te répond. « J’espère bien que tu te fous de moi ? Une jambe en moins et un pied fracturé! J’ai trouvé plus mal en point que moi, c’est rassurant au moins! » « Je ne savais pas que t’étais du genre à te moquer des handicapes. » Petit sourire provocateur, tu ne rajoutes rien de plus. Elle ne s’écrasait pas face à tes répliques et ça avait quelque chose de plaisant ce petit répondant. « Ça va, comme d’hab quoi.. » Elle sort une feuille de son sac. « Contrôle de routine quoi. D’après le radiologue, tout va bien. » Tu acquiesces et attrapes la radio. Tu considères un peu Ysis comme une angoissée pour son genou. Ou trop sérieuse. Elle s’interdisait certaines choses par peur. Et tu trouves ça dommage. Tes yeux parcourent l’image, en observant chaque détail osseux pouvant t’indiquer un début d’arthrose ou toute autre lésion. Tu le dévies pas ton regard quand elle se lève pour aller jeter les quelques miettes qui s’étaient éparpillées sur son pull. « Désolée, mauvaise habitude… » « Pas de soucis, si tu veux passer un petit coup sur les meubles après… » Tu lui proposes sans lâcher la radio des yeux, d’un air tout à fait sérieux. Le sarcasme se fait subtile et tu cherches toujours à la déstabiliser.
« Bon, dis moi que tout va bien qu’on en finisse et que j’rentre. Enfin, si tu veux on peut faire genre que le rendez-vous dure super longtemps pour que les patients suivants croient que t’es un bon médecin! » Oh, si elle veut jouer. Tu vas t’en donner à cœur joie. Alors que t’étais prêt à feinter avoir trouvé une anomalie sur la radio, tu es coupé par une intrusion inopinée dans la salle de consultation. Tu découvres Caitriona dans le cadrant de la porte grande ouverte, qui semble très satisfaite de son interruption. « Vous savez, c’est pas la longueur du rendez-vous qui fera changer les patients d’avis sur lui. » Et elle te lance un regard que tu interprètes comme provocateur. Tu lèves les yeux au ciel, exaspéré par la rousse. Tu ne la supportais pas. Ne serait ce que l’entendre respirer t’horripilait. Ça faisait maintenant plusieurs années que tu la tolérais dans l’hôpital, et depuis plusieurs mois, c’est ton service qu’elle squatte à ton grand désarroi. « Eh Ackerman, t’es attendu en radio dès que possible. T’as 20 minutes maximum pour monter… Si tu penses que ce sera trop juste pour finir ta consultation, demande à un collègue. Ordre du chef. » Tu arques un sourcil. « C’est bien. » Tu ne peux t’empêcher de lui répondre sans sourciller. Est ce que tu ne supportais pas l’autorité? Évidemment. Alors si tu supportais mal les ordres de tes supérieurs hiérarchiques, venant d’elle, ça ne passe pas. Mais pas du tout. Vous échangez un dernier regard électrique avant qu’elle ne s’éclipse comme l’hypocrite qu’elle était. « Casse couille. » Que tu souffles une fois la porte fermée. Un connasse aurait pu sortir facilement, si tu n’avais pas un minimum de retenu face à Ysis. Vraiment, elle te faisait te sortir de tes gonds si facilement. En même temps ça n’avait rien de difficile. Simplement la voir influençait sur ton humeur. « Qu’est ce que je disais… » Tu marmonnes, reportant ton attention sur la radio. « Non ça va. Tout est normal. » Tu lui adresses un sourire rassurant, même si l’irritabilité est toujours là. Tu attrapes un nouveau biscuit, que tu décortiques et avales tout aussi rapidement que le premier, curieux de lire la prochaine citation. « Sourire trois fois tous les jours rend inutile tout médicament. » Tu reçûtes a voix haute. Est ce que tous les proverbes chinois étaient de la merde ou tu étais tombé sur un paquet de merde? Un rire sarcastique traverse tes lèvres. « Sacré proverbe encore une fois. Écoute, te fais plus chier à faire attention, souris et tout ira bien. » Tu ajoutes avec ironie. « Mais tu crois qu’il y a vraiment des gens qui croient en ce genre de proverbe? Qui pensent vraiment qu’en souriant trois fois tous les jours ça ira mieux? Ou bien est ce qu’il faut partir dans une interprétation? Genre comme du second degré? Parce que sinon franchement. C’est bien de la merde. C’est un peu comme les magnétiseurs ou ceux qui enlèvent le feu là, je te jure j’en peux plus. Ils se foutent ouvertement de la gueule du monde, et y’a des gens assez naïfs pour les croire. Et y’en a beaucoup en plus. Et après ils arrivent quand tout s’est aggravé en comprenant pas pourquoi ils ont mal… T’imagines si j’ai un patient qui me fait le coup avec ce genre de proverbe? Je crois que je le tue. » Tu soupires, alors que tu venais de lâcher ta plus longue tirade. C’était un sujet qui te contrariait facilement, et elle ne devait plus avoir de doute là dessus. Le passage éclaire de Caitriona n’était pas non plus tout à fait innocent sur l’ardeur que tu y avais mise, déjà tendu. « Enfin. » Tu conclues, pour ne pas t’étendre plus. « D’ailleurs, en parlant de faire attention, tu as repris la danse? » C’était un sujet compliqué pour Ysis. Mais t’es particulièrement têtu, et t’es persuadé qu’elle pouvait reprendre ce sport si elle n’en abusait pas. Et c’est aussi pour qu’elle t’apprenne. Quand tes orteils se seront remis de leur fracture.
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“i don't dance, i know you can” & Tout est forcément bien plus agréable qu’une consultation chez son médecin, en tout cas, aux yeux d’Ysis, c’était indéniable. La jeune femme n’avait aucun plaisir à se rendre dans les hôpitaux, elle les avaient en horreur. C’était incompréhensible pour elle les gens qui se vouaient à une carrière médicale. Bien qu’elle respectait profondément ces professions, il faut de tout pour faire un monde, elle n’aurait jamais pu exercer dans ce domaine. En réalité, elle avait en sainte horreur l’aspect médical depuis bien des années et avant même que cela ne la touche directement. Elle avait perdu son père et l’une de ses sœurs, et elle considérait que les médecins avaient foiré leur job à un moment ou à un autre. Elle ne pouvait se résoudre au fait que, la vie était ainsi faite et que des fois, les médecins n’y pouvaient rien. Autant dire que de se retrouver dans une salle de consultation pour son genou était l’un des derniers trucs qu’elle avait envie de faire. Heureusement, le médecin qui l’a suivi n’était autre que Winston, un charmant jeune homme qu’elle avait rencontré ici même et auquel elle avait lié. Il savait rendre les choses un peu plus agréables et rendait le moment un peu plus rapide à passer.
« Je ne savais pas que t’étais du genre à te moquer des handicapés.» Ysis leva les yeux au ciel et sourit en guise de réponse. Question bête réponse bête, paraît-il. « Pas de soucis, si tu veux passer un petit coup sur les meubles après…» elle haussa les épaules. « J’allais t’en parler tiens! » lança-t-elle pour le rembarrer gentiment. Assise sur la chaise en face du bureau du brun, Ysis le scrutait du regard, tentant de percer à jour ce qu’il allait lui annoncer suite à l’inspection de ses radiographies jusqu’au moment où elle fut déconcentrée par la porte qui s’ouvrit. Elle déposa son regard sur la jeune femme rousse en blouse blanche. Peut-être une infirmière ou une interne parmi tant d'autres, qu’Ysis ne savait remettre exactement. Elles avaient sûrement déjà dû se croiser, mais sans jamais réellement avoir à faire l’une à l’autre. « Vous savez, c’est pas la longueur du rendez-vous qui fera changer les patients d’avis sur lui. » Ysis fronça les sourcils. Elle se demandait en quel honneur la jeune femme se permettait d’intervenir de la sorte. « Eh Ackerman, t’es attendu en radio dès que possible. T’as 20 minutes maximum pour monter… Si tu penses que ce sera trop juste pour finir ta consultation, demande à un collègue. Ordre du chef. » ajouta-t-elle avant de s’échapper à nouveau dans les couloirs de l’hôpital. Elle avait au moins eu l’obligeance de jeter un sourire à Ysis. L’espagnole avait perçu la tension qui régnait entre les deux soignants. « Casse couille. » souffla Winston, ce qui venait confirmer les pensées d’Ysis. Elle préféra ne rien dire, préférant ne pas ajouter de l’huile sur le feu. « Qu’est ce que je disais…» dit-il en reposant son attention sur la radio qu’il tenait entre ses mains. « Non ça va. Tout est normal. » Un léger pff s’échappa d’entre les lèvres d’Ysis. «Sourire trois fois tous les jours rend inutile tout médicament.» Elle le regardait avec un regard perçant, l’air de dire lâche ces foutus biscuits. « Sacré proverbe encore une fois. Écoute, te fais plus chier à faire attention, souris et tout ira bien. » Elle le regardait sans sourciller. Elle n’avait pas envie de rire à ce propos et il le savait, mais il ne pouvait s’empêcher à chaque fois de se comporter de la sorte. « Mais tu crois qu’il y a vraiment des gens qui croient en ce genre de proverbes? Qui pensent vraiment qu’en souriant trois fois tous les jours ça ira mieux? Ou bien est ce qu’il faut partir dans une interprétation? Genre comme du second degré? Parce que sinon franchement. C’est bien de la merde. C’est un peu comme les magnétiseurs ou ceux qui enlèvent le feu là, je te jure j’en peux plus. Ils se foutent ouvertement de la gueule du monde, et y’a des gens assez naïfs pour les croire. Et y’en a beaucoup en plus. Et après ils arrivent quand tout s’est aggravé en comprenant pas pourquoi ils ont mal… T’imagines si j’ai un patient qui me fait le coup avec ce genre de proverbe? Je crois que je le tue. » Elle avait beau l’apprécier, il pouvait aussi être très agaçant, particulièrement quand il s’agissait de son genou et de la danse. « J’en sais rien » dit-elle sur un ton blasé. « Y’a des gens qui croient en tout et n’importe quoi, ce serait pas étonnant. » Elle se redressa sur sa chaise. « Enfin. » reprit-il avant de passer sur LE sujet qui fâche. « D’ailleurs, en parlant de faire attention, tu as repris la danse? » Ysis pouffa bruyamment. « T’es vraiment la personne la plus… lourde que j’ai croisée dans ma vie. J’espère que t’en es conscient » Elle enroulait entre son pouce et son index, une de ses longues mèches de cheveux brunes. Avoir un truc entre les mains l'occupait et lui permettait de canaliser son énergie négative un peu trop débordante à ce moment. « J’vais pas reprendre la danse. C’est foutu, c'est trop tard là. Et puis, histoire de me fragiliser encore plus le genou? De me faire mal à nouveau ? » Elle reprit la radio des mains de Winston et la secoua. « De la rééduc une fois, ça m’suffit. On a déjà eu cette discussion à peu près une dizaine de fois. On peut aller sur une vingtaine sans problème. » Ysis savait qu’il ne lâcherait pas l’affaire mais elle ne comptait pas non plus lui donner raison ou aller dans son sens.
-T- u remarques son petit regard accusateur quand tu lis attentivement les proverbes. Ça te fait décrocher un sourire en coin, l’air innocent marquant tes traits. « Quoi? J’ai faim. Y’a qu’un patient visiblement chinois qui m’offre de quoi me nourrir. » Tu remarques, l’étincelle taquine dans tes opales. Tes patients t’offraient rarement des cadeaux. T’étais pas un chirurgien assez agréable pour en recevoir. Trop froid, trop directe, tu ne nouais aucun liens avec eux. Tu manquais de patience et tu les préférais largement endormis qu’en consultation. Alors que tu t’insurges dans un monologue, elle reste complètement insensible au sujet que tu débats seul. « J’en sais rien. Y’a des gens qui croient en tout et n’importe quoi, ce serait pas étonnant. » Tu arques un sourcil, face à son manque de réponse. C’était bref, et elle ne cachait pas le peu d’intérêt à ce que tu venais de dire. Alors tu changes de sujet, optant pour un autre qui déplaisait tout autant à Ysis, la danse. Elle s’esclaffe sans retenu et un sourire étire tes lèvres. « T’es vraiment la personne la plus… lourde que j’ai croisée dans ma vie. J’espère que t’en es conscient » Qu’elle répond, jouant avec une mèche de cheveu. C’est bien un tic qui te déplaît. Alors tu fixes son geste, inlassablement, plissant légèrement les yeux. « Mince, moi qui pensais faire dans la subtilité. » Tu réponds ironiquement, prenant un ton faussement théâtral. Tu savais que tu insistais beaucoup, mais ça ne t’empêchait pas de le faire. Au contraire, à force elle se lassera avant toi. « J’vais pas reprendre la danse. C’est foutu, c'est trop tard là. Et puis, histoire de me fragiliser encore plus le genou? De me faire mal à nouveau ? » C'est à ton tour de soupirer. Elle se répète inlassablement les mêmes questions, sans arrêt. « T’es pas handicapée Ysis. Ne vit pas comme tel. » La peur avait tellement pris le pas sur tout le reste qu’elle ne se laissait plus aller à sa passion. Elle se privait inutilement, par simple peur. T’avais du mal à comprendre. Parce que vous étiez foncièrement différents sur ce plan là. T’avais tendance à ne pas réfléchir aux conséquences de tes actes. Tu faisais tous sous les coups de pulsions, n’écoutais que tes émotions et rarement ta raison. Tu subissais souvent les conséquences de tes actes et n’en tirais aucune leçon. Tu recommençais inlassablement les mêmes conneries, profitant de l’instant présent. « De la rééduc une fois, ça m’suffit. On a déjà eu cette discussion à peu près une dizaine de fois. On peut aller sur une vingtaine sans problème. » Un rire s’échappe. Oui, vous avez eu cette conversation très souvent. Ou peut être trop. T’étais un mec obstiné. Pire qu’un enfant capricieux. « Va pour la onzième fois alors. » Tu réponds, un sourire fendant tes lèvres. « Tu sais qu’il suffit que t’y ailles doucement? T’as besoin de te muscler la jambe aussi. Moins t’as de muscles, plus tu vas mettre ton articulation en difficulté. » Si elle était dans un extrême, tu étais dans l’autre. Ça devrait donner un bon compromis pour trouver un juste milieu. Mais la convaincre était difficile. « Et puis tu pourrais au moins me montrer quelques pas de danse. » C’est ce qui te motivait depuis longtemps. T’avais cette petite envie égoïste qu’elle devienne ton professeur. Et c’est tes petits caprices qui motivent autant tes convictions sur sa santé. T’as cette idée en tête, et tu ne la lâches pas. « Enfin une fois que je serai rétabli. Quoi que ça pourrait donner un certain style. » Tu ajoutes dans un rire léger. T’étais pas dans les meilleurs conditions pour te lancer dans l’apprentissage de la danse. [color=#BB1656]
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“i don't dance, i know you can” & « Quoi? J’ai faim. Y’a qu’un patient visiblement chinois qui m’offre de quoi me nourrir. » Ysis leva les yeux au ciel. Winston faisait partie de ces personnes qui savait être insupportablement agréable. C’est-à-dire qu’Ysis prenait plaisir à passer du temps, avec ces pseudos-désagréables. Chez Winston, Ysis analysait ça comme gage de protection. C’est souvent plus simple d’être fuit par les gens qui nous déteste, plutôt que d’être abandonné par les gens qu’on aime. Sa petite passade de pensée philosophique terminée, Ysis fut rapidement ramenée à la raison par le professionnalisme de Winston, qui lui rappelait, une fois de plus, qu’elle pouvait reprendre la danse. Sans tarder, elle n’avait pas manqué de le retoquer. « Mince, moi qui pensais faire dans la subtilité. » Elle fronça les sourcils. Elle s’agaçait rapidement lorsqu’il abordait ce sujet. Reprendre la danse était une chose inconcevable pour Ys. « T’es pas handicapée Ysis. Ne vit pas comme tel. » Elle se leva de sa chaise et commença à faire le tour de la pièce, doucement. Il avait raison. Elle n’était pas handicapée, mais vivait comme tel. Elle avait peur du moindre choc à son genou, le moindre hématome l'inquiétait… Elle avait fait de sa vie, un enfer qui tournait autour de son genou. Une angoisse perpétuelle, dans laquelle elle vivait, sans même plus s’en rendre compte tellement tout était devenu un automatisme. « Va pour la onzième fois alors. » Ysis s’arrêta de marcher net et le fixa. Elle croisait les bras sur sa poitrine, comme une enfant qui boude. « Tu sais qu’il suffit que t’y ailles doucement? T’as besoin de te muscler la jambe aussi. Moins t’as de muscles, plus tu vas mettre ton articulation en difficulté. » Son visage se ferma. Elle n’avait vraiment plus envie de rire avec lui. Muscler sa jambe, et puis quoi encore? « C’est pas parce que je danse plus que j’fais plus de sport, idiot » dit-elle de façon un peu sèche. Elle était mauvaise avec lui, comme il était avec elle. Mais, c’était la seule personne qui acceptait sa mauvaise humeur à ce propos. « Et puis tu pourrais au moins me montrer quelques pas de danse. » Ysis décroisa les bras et repris se remit à marcher. « Tu sais, t’es un peu comme les mecs qui lâchent pas l’affaire quand tu leur dit que non, tu veux pas dater avec eux. Ben toi, c’est ça mais avec la danse. » Elle ne comprenait pas son obsession pour la danse. En quoi était-ce motivant d’apprendre à danser avec une éclopée? Et puis, elle n’avait pas envie. Principalement parce qu’elle avait peur. « Enfin une fois que je serai rétabli. Quoi que ça pourrait donner un certain style. » Ysis le regarda, elle acquiesça par un hochement de tête. Il n’était clairement pas dans l’état de pouvoir apprendre quoi que ce soit. « Commence déjà par savoir marcher sans te péter un truc » lança-t-elle avec un sourire narquois. Elle n’en démordait pas, elle en était persuadée, jamais il n’arriverait à la faire danser à nouveau.
-L- a voilà qui se lève et marche sans but dans ta pièce. Tu l’observes, dans un premier temps silencieusement, tu as l’impression de voir un lion en cage. Ou une lionne. Touché. Tu l’avais faite réagir. Elle tourne, vire, et semble se perdre dans ses pensées. Elle semble perturbée. Tu l’interrompt brutalement. Vos opales se croisent, et tu as l’impression de sentir comme de l’électricité dans l’air. Ses sourcils se froncent légèrement, irritée par tes interprétations. « C’est pas parce que je danse plus que j’fais plus de sport, idiot » Ça sonnait comme de la provocation. Et, à ton tour, tu l’observes, l’inspectes minutieusement. « La marche c’est pas un sport. » Que tu te permets de critiquer. Le ton sec de sa voix était une escalade au venin. Les enchères montaient si vite avec toi. Parce que t’avais cette fâcheuse tendance à répondre trop fort à une petite bousculade. Et pourtant t’essayais vraiment. T’essayais d’être raisonnable, de la calmer. Du moins t’aurais voulu. Alors tu tentes de recentrer le débat sur ce qui t’obsédais depuis le début, apprendre la danse. T’es le genre à avoir des idées fixes et ne rien lâcher. Pas pur égoïsme. Ou alors était ce de l’altruisme maladroit pour la faire renouer avec sa passion? Non. L’égoïsme te va beaucoup mieux. Tu fais juste un caprice immature, comme un enfant qui aurait décidé qu’il voulait et nécessitait de jouer avec cette peluche qui ne lui appartenait pas. « Tu sais, t’es un peu comme les mecs qui lâchent pas l’affaire quand tu leur dit que non, tu veux pas dater avec eux. Ben toi, c’est ça mais avec la danse. » Un sourire s’élargit sur tes lèvres. La perche était trop belle, trop évidente pour que tu ne saisisses pas pour taquiner un peu plus Ysis. « Rien ne nous empêche d’allier les deux après. » Tu réponds, l’air de rien, le visage angélique comme tu savais si bien le faire. Ce que t’avais l’air faux, quand on te connaissait un tant soit peu. Tu prends quelques secondes, t’amusant des traits d’Ysis face à cette réplique inattendue, avant de finalement rectifier tes propos. « Je déconne, hein. Enfin seulement pour l’une des deux propositions. » Que tu t’amuses à ajouter. T’adores ça, jouer avec les gens. T’en as pas réellement conscience, la plupart du temps. Parce que tu ne penses pas souvent aux autres. Tu penses qu’à ta petite personne et à briser l’ennui qui te pèse si lourdement. Quitte à blesser au vexer. Il ne s’était jamais rien passé avec l’ancienne danseuse. Et tu n’avais jamais rien imaginé non plus. Non pas qu’elle te déplaise, mais c’était une des choses inexplicables de la vie. Vous n’aviez jamais rien envisagé de plus qu’une simple amitié. Et ça suivait parfaitement ta philosophie, ne pas chercher et se laisser porter. « Commence déjà par savoir marcher sans te péter un truc » Tu lui jettes un regard, répondant à son sourire provocateur. « Dit elle en se cassant les ligaments après avoir tourné sur elle même. » Ça sort presque instantanément. Si elle s’amusait, tu la rejoindrais bien vite. Et si t’es pas bien conscient de ses limites, tu savais parfaitement que les tiennes n’avaient rien de raisonnable. Alors t’espères qu’elle en aura plus que toi. « Entre handicapés, on se comprend, hein. » Tu articules avec sarcasme. Sauf que l’un l’était plus que l’autre. L’un avait sa blessure évidente, marquée d’une prothèse visible à tous, l’autre avait sa blessure silencieuse, intérieure. Plus dans le genou ou dans l’âme, Ysis?
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“i don't dance, i know you can” & Ysis n’aurait pas pu tomber sur une personne avec plus de répondant que Winston. A chaque entrevue, les deux ne pouvaient s’empêcher de se lancer dans un duel verbal. En plus cela laissait croire que leurs vies dépendaient de celui qui aurait le dernier mot. Sans tarder, Winston répliquait à tout ce qu’Ysis pouvait lui lâcher comme venin. Venin ceci-dit, pas si méchant puisqu’elle l’aimait tout de même bien. « La marche c’est pas un sport. » Ysis se confortait dans l’idée qu’elle ne reprendrait pas la danse et préférait faire tous les sports “doux” possible et imaginable. Ceci dit, c’est vrai qu’elle marchait beaucoup, il avait visé juste. Elle estima qu’il n’était même pas la peine de lui rétorquer quoi que ce soit à cette remarque. De plus, elle se sentait un peu vexée qu’il ne reconnaisse pas sa peur de reprendre la danse et qu’il se foute ouvertement d’elle, mais ça, elle ne le reconnaîtrait jamais.
« Rien ne nous empêche d’allier les deux après. » surenchérissait-il à la remarque d’Ysis. Elle eut un mouvement de recul et ses sourcils se froncèrent. « Je déconne, hein. Enfin seulement pour l’une des deux propositions. » Ysis secoua la tête. Elle savait qu'il aimait pousser les gens à bout. Et manque de chance, ça marchait aussi très bien sur Ysis parfois. Seulement, elle pouvait aussi très bien rentrer dans son jeu. « Tiens, voilà enfin une proposition alléchante de ta part !» s’exclame Ysis. Elle sourit malicieusement au jeune homme assis en face d’elle. « Par contre j’te dirais pas laquelle m’intéresse.. » dit-elle en parlant un ton plus faible. Ysis n’avait jamais imaginé quoi que ce soit avec Winston. Elle le voyait uniquement comme un enfant: sauvage, capricieux et intenable. Ce n’était pas non plus une question de physique -bien qu’elle ne se soit jamais posé la question de si il était à son goût ou non. Il n’y avait juste pas d’attraction, pas de feeling, à ce propos.
Ysis jeta un coup d'œil sur sa montre pour s'auto confirmer que c’était bien le moment de s'éclipser du cabinet de Winston. Évidemment, celui-ci ne pouvait s’empêcher de continuer de la taquiner. « Dit elle en se cassant les ligaments après avoir tourné sur elle même » Il savait parfaitement piquer là où ça fait mal. Ysis mordait nerveusement sa joue intérieure. Elle hésitait entre ne pas lui répondre et ne donner aucune importance à ses propos, où l’injurier. « Entre handicapés, on se comprend, hein » ajoutait-il alors. Ysis se leva de sa chaise et rassembla ses affaires. « J’attends la prochaine fois qu’on se croisera pour que tu me fasses une démonstration, j’ai hâte de voir tes talents de “je tourne sur moi même” ! » Elle enfouit sa veste dans son sac qu’elle mit ensuite sur son épaule et tourna les talons en direction de la porte. « Ha oui et surtout, n’oublie pas le kit de premier secours.. On sait jamais, avec des atouts en moins… » dit-elle avec humour en désignant leur jambe respective. Elle ne voulait pas le quitter sur une note notre piquante et voulait lui faire comprendre qu’elle n’était pas contre l’idée de re-danser mais qu’il fallait y aller molo. Sur le pas de la porte, plus à l’extérieur qu’à l’intérieur de la salle de consultation, elle lança un clin d'œil à Winston pour le saluer. « A plus l’handicapé! » chuchota-t-elle pour ne pas choquer les personnes qui gravitaient dans les alentours.