Je suis en bas de chez toi dans dix minutes. Quelle connasse celle-là. Ça te donne presque envie de déménager qu'elle connaît cette information là de toi, alors que tu ignores totalement où est-ce qu'elle vit, elle. Dix minutes. Tu descends tout de même tout de suite en bas. Dix minutes, ça te laisse encore le temps de fumer quatre cigarettes une en arrière de l'autre. Anxieux ? Pfff, nah, pas du tout - à peine. C'est qu'une tarée Murphy. Et une menteuse. T'es peut-être pas le roi de la prudence, mais t'es quand même assez conscient pour te souvenir quand tu mets une capote et quand t'en mets pas. Elle ne va certainement pas te coller le môme d'un autre sur le dos. Déjà que t'assumerais pas le tien, encore moins celui d'un autre. Non, c'est pas le tien. Aucun doute. Presque aucun doute. À peine de quoi douter. Pas la peine d'en faire tout un plat. Tu jettes ton mégot de cigarette au sol quand tu l'as vu arriver de loin, elle et son assurance débordante qui est aussi chiante que excitante. Ah Murphy. À deux doigts d'oublier qu'elle t'exaspère lorsqu'elle se pointe avec ce jeans qui lui moule si bien le cul. Murphy qui hante la plupart de tes nuits, mais dont tu ignores volontairement les messages depuis des jours parce que ça t'amuse de l'imaginer rager de l'autre côté de son écran. L'arroseur arrosé ? Carrément, ouais. Tu lui ouvres la porte du bâtiment en lui faisant signe d'un bras de passer devant. « Tu connais le chemin. » On sait tous que t'avais même pas besoin de venir lui ouvrir qu'elle aurait trouvé le chemin jusqu'à ton appartement. Elle l'a fait une fois. Elle peut le refaire encore.

« Leo est pas là. » que tu annonces en entrant dans l'appartement quelques minutes plus tard. Elle va sûrement rentrer un jour. Quand ? Tu sais pas. Mais il vaut mieux que les hostilités soient passées quand elle rentrera. Si Murphy peut avoir dégagé avant aussi ce serait bien. Ton dos vient s'appuyer contre le comptoir de la cuisine alors que tes bras se croisent contre ton torse, le regard bien fixé sur la jolie brune en face de toi. « J'm'en fous de ton gosse. » Que ce soit la tien ou pas, ça change rien. Au moins, ça a le mérite d'être honnête. Elle s'en fout aussi. Qu'elle fasse pas genre qu'elle vient de se découvrir une fibre maternelle en voyant le + sur le test de grossesse. N'importe quoi. « Tu ferais une mère horrible. » Qui a t'il vraiment de plus à ajouter ? Rien du tout. Elle devrait avorter. C'est le meilleur cadeau qu'elle peut faire à ce bébé qui n'en est pas encore un. Qu'elle s'en débarrasse au plus vite.

@murphy rowe

Elle a enfilé un haut Weatherton, volé avec Spencer. De toute façon, personne ne la repèrera jamais dans la rue en se disant que cette robe est volée. Rien ni personne ne se doutera de la supercherie. Son parrain, Rhett, ne serait pas fier d'elle. Elle se dirige droit dans la gueule du loup, dans un traquenard dont elle a elle-même provoqué la création. Elle va au devant des problèmes, et comme l'a un jour dit Freddy - non, il n'a certainement jamais dit un truc pareil - "tu cours à ta perte, Murphy". C'est de la faute de Seth. Tout est toujours de la faute de Seth.

Et une telle chose ne serait pas arrivé avec Arthur, lui qui est si prévenant - et qui, surtout, se tient loin de Murphy et de ses manigances. Une telle chose ne serait pas arrivée avec Aiden ou avec Jasper non plus, eux qui sont certainement dépourvus d'appareil masculin fonctionnel. Peut-être qu'avec Damon... Non, définitivement pas. Si le garçon est crédule, il n'en est pas moins prévenant et intelligent. Lui aurait pensé aux préservatifs. Seth aussi, remarquez. C'est simplement plus facile de lui faire croire à une chose pareille. Parce que Murphy n'a pas peur de lui et de ses fausses relations. Même avec Eleonora, les choses n'ont pas l'air d'avancer. Murphy le sait parce que Seth ne l'a jamais repoussée, elle. Si Seth était en couple avec Leo, il aurait refusé les avances de la petite brune, n'est-ce pas ? La jeune femme veut croire en la bonté d'âme de ce charlatan de Seth.

C'est sa sœur, Megan, qui l'aurait jugée pour ce qu'elle s'apprête à faire. Angus aussi, et Murphy trouve cocasse que ces deux là s'entendraient sur un point : on ne fait pas croire à un amant qu'on attend un enfant juste pour qu'il réponde à des sms. Elle sait, Murphy, que si elle avait envoyé une photo de ses seins, le jeune homme aurait réagi tout de suite. Mais c'est trop facile, n'est-ce pas ? Voilà pourquoi elle se pointe chez lui, cheveux tressés juste comme ils l'étaient pour la randonnée. Mais elle n'a rien d'une randonneuse, aujourd'hui, Murphy. Elle a tout d'une jeune nymphe sortie des eaux ou des forêts, éthérée. Sans attendre, elle frappe à cette porte qu'elle connaît si bien. « Tu connais le chemin. » « Mm-mh. » qu'elle lâche, une main sur son ventre absolument plat. Sous ce nombril, aucune vie ne se cache. Si elle avait voulu pousser le vice, elle aurait peut-être enfilé cette robe bouffante qui lui donne toujours l'impression d'avoir un polichinelle dans le tiroir.

« Leo est pas là. » « Tu dis ça pour qu'on...? » qu'elle ricane, adossée au mur dans l'entrée. Elle se souvient encore des baisers, des mains de Seth sur sa peau dans le chalet et sur la terrasse. « J'm'en fous de ton gosse. » Et Seth est toujours obligé de tout gâcher. Levant les yeux au ciel, la jeune femme prépare une réplique bien sentie. « Tu ferais une mère horrible. » « C'est ta queue qui a conçu ce machin, tu vas m'aider à m'en débarrasser. » Murphy désigne d'un index son bas ventre, les yeux plantés dans ceux de Seth. Il n'était au départ pas dans les plans de poursuivre la supercherie, mais Seth la jettera dehors quand il apprendra qu'elle n'est pas vraiment enceinte. Juste un peu désespérée de le savoir encore accroché à elle et prêt à répondre à ses messages. « Tu ferais un père plus horrible encore, c'est pour ça qu'on va pas concevoir d'enfant. Jamais. Tu sais ce que c'est mon plus grand regret ? C'est toi. Toi et tes mots, toi et tes mains, toi et tes baisers pas sincères. Toi et tes envies de plus, toi et tes envies de trop. Tu t'es jamais demandé comment et pourquoi on était entrés dans ce chalet ? Tu crois que c'était juste pour que tu me sautes sans plus jamais en parler ? T'es qu'un lâche et ça, je le regrette. Je regrette tout et surtout la sortie que j'avais prévue moi, avec mes petites pensées dans ma petite tête, et s'il y a quelque chose que je regrette encore plus, c'est de t'avoir embrassé quand nous étions dans cette eau. Quand je vois comment tu te comportes aujourd'hui, voilà ce que je regrette. Je regrette tout. » Vlan.

« Tu dis ça pour qu'on...? » Baise pendant que ta pseudo petite-amie est absente ? L'offre est tentante. Il serait plus que temps de baptiser chaque pièce de cet appartement. Dommage que Murphy ait mis son grain de sel avec cette histoire de grossesse surprise. Tu veux juste qu'elle te dise qu'elle est tarée et qu'elle n'est pas enceinte. Après, tu pourras reconsidérer son offre. « C'est ta queue qui a conçu ce machin, tu vas m'aider à m'en débarrasser. »  Et puis quoi encore ? Tu lèves les bras en l'air exaspéré de son attitude de connasse. Elle veut que tu fasses quoi hen ? Vous savez tous les deux que t'as pas les moyens de lui payer un avortement réglo. Et comme une chute accidentelle dans les escaliers n'est sûrement pas envisageable… elle veut quoi ? « T'as pas un mec riche à emmerder avec ça ? » Tant qu'à inventer un rôle de père à quelqu'un, elle aurait pu choisir une meilleure victime que toi. T'as rien de bon à lui apporter. Même si tu voudrais, t'es qu'un pauvre type paumé.

« Tu ferais un père plus horrible encore, c'est pour ça qu'on va pas concevoir d'enfant. Jamais. » Elle est pas enceinte. Quelle conne qui joue les intéressante. Franchement, elle aurait pu trouver mieux pour attirer ton attention. Pourquoi est-ce qu'elle doit toujours jouer les drama queen ?« Tu sais ce que c'est mon plus grand regret ? C'est toi. Toi et tes mots, toi et tes mains, toi et tes baisers pas sincères. Toi et tes envies de plus, toi et tes envies de trop. Tu t'es jamais demandé comment et pourquoi on était entrés dans ce chalet ? Tu crois que c'était juste pour que tu me sautes sans plus jamais en parler ? T'es qu'un lâche et ça, je le regrette. Je regrette tout et surtout la sortie que j'avais prévue moi, avec mes petites pensées dans ma petite tête, et s'il y a quelque chose que je regrette encore plus, c'est de t'avoir embrassé quand nous étions dans cette eau. Quand je vois comment tu te comportes aujourd'hui, voilà ce que je regrette. Je regrette tout. » C'est bon ? Elle a fini sa petite crise ? Ça va sûrement pas lui plaire le rire moqueur qui s'échappe d'entre tes lèvres. Pour qui elle se prend ? Elle pense quoi ? Que tu vas t'excuser ? La supplier de te pardonner ? Elle rêve en couleur la brune. « Oh, vraiment tu regrettes ? » que tu lui lances, lui laisse carrément comprendre que tu ne crois pas un seul mot de ce qu'elle raconte. Murphy n'est pas du genre à avoir des regrets. Ou peut-être que t'as pas vraiment compris qui elle est vraiment. Peut-être qu'elle a foutrement rien à voir avec toi. « C'est pour ça que tu t'pointes chez moi avec ta petite robe de garce ? Parce que tu regrettes tout ? » Qu'elle le prenne comme compliment. C'en est un. Tu te demandes ce qu'elle porte là dessous. Tu ne veux pas demander. Tu préfères t'imaginer qu'elle ne porte rien du tout. Difficile de garder le focus sur cette supposée dispute avec de telles pensées. « T'as fini d'jouer les gamines en manque d'attention ? » Sérieusement ? C'est toi qui lui dit ça ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité. « On s'embrasse ? » ou si on a pas encore terminé de se chamailler ? Qu'elle le dise. Tu as toute ta soirée devant toi.

« T'as pas un mec riche à emmerder avec ça ? » « Va te faire voir. »

Non, elle n'a pas encore épuisé ce coup là sur un de ses mecs riches, comme le dit si bien Seth. Ils sont tous de vrais pinces, avec des oursins dans les poches et tout le tintouin. Elle les qualifierait volontiers de chiens galeux si elle en avait l'audace, mais là n'est pas la question. Pour une fois, il n'y a qu'à Seth qu'elle pense, puisqu'il se trouve bien dépourvu d'apprendre une nouvelle pareille. Oh que la scène est comique, frôlant légèrement le tragique. Un excellent vaudeville, vous dis-je. « Oh, vraiment tu regrettes ? » Et il s'approche, sourire aux lèvres. Elle ne démord pas, le visage écarlate d'avoir tant parlé, d'avoir tout lâché. Non, elle ne regrette pas. Murphy ne regrette jamais rien. Elle est une fille qu'on regrette. Ils peuvent parler, tous les serpents. Mais ils n'auront jamais une once de ce que Murphy est vraiment. Ce cochon de Seth est bien le premier à en apercevoir la véritable couleur.

« C'est pour ça que tu t'pointes chez moi avec ta petite robe de garce ? Parce que tu regrettes tout ? » Elle piétine, croisant les bras. James Weatherton aurait dû l'engager comme modèle. Elle a tout d'une petite peste, accoutrée ainsi. Et les marques raffolent des visages mécontents, non ? Murphy en fait le parfait exemple. Dans une robe pied-de-coq, Seth l'aurait-il aimée d'avantage ? « T'as fini d'jouer les gamines en manque d'attention ? » « T'es minable. » « On s'embrasse ? »

Et la gifle part. Une gifle retentissante, entendue par peut-être bien tout le voisinage. Même la main de Murphy est rouge, mais toujours moins que la joue de Seth, qui vire du rouge au blanc et du blanc au rouge. On dirait un sapin de noël aux couleurs changeantes. Pour apaiser le tout, la voilà qui se met sur la pointe des pieds pour aller l'embrasser, ses bras autour du cou de Seth. Il n'en aura pas fallu beaucoup.

Ce n'est que lorsqu'elle est assise sur les hanches du jeune homme, en sous-vêtements, qu'elle ose poser la question. Le temps semble suspendu un instant et Murphy ne se gênera pas pour l'étirer un peu, histoire de faire durer la torture. « Pourquoi t'as pas répondu à mes messages ? J'aurais pu être vraiment enceinte. » Oh non, jamais. Murphy avec des gamins, c'est une vision d'horreur à laquelle personne ne veut assister.

« T'es minable. » Évidemment. Elle peut pas t'apprendre quelque chose que tu ne connais pas déjà ? Minable, lâche, tout ça. T'as pas besoin que quelqu'un te le balance à la gueule pour te rappeler tes plus belles qualités. Et si on s'embrassait au lieu de jouer les filles frustrées qui fait semblant de regretter ? T'étais presque prêt à tendre les lèvres pour recevoir son baiser. Mais ce que tu reçois plutôt, c'est sa main directement contre ta joue. Oh, elle s'y est donné à coeur joie la belle Murphy. La claque résonne dans l'appartement. La rage se lit dans ses yeux , se reflète dans les tiens, alors que ta mâchoire se serre tout d'un coup. De la colère ? Ouais, un peu, mais pas que. Tu peux pas dire ce qui te chauffe le plus; ta joue ou ton entrejambe. À quel point t'es perturbé pour être autant excité par une gifle ? Elle est mince la ligne entre la douleur et le plaisir. Tellement mince que parfois, elles se chevauchent. Il doit se passer moins de dix secondes entre la gifle et le baiser fougueux qui naît entre vous deux. Tu as juste envie de lui arracher la robe qu'elle porte, mais le tissu entre tes doigts te confirme qu'elle doit valoir une fortune. Ce serait dommage qu'elle puisse pas le revendre dans un pawn shop maintenant qu'elle a fini de jouer les allumeuses avec. C'est avec presse, mais une certaine précaution que tu réussis à faire tomber la robe au sol. Vous avancez à l'aveugle dans l'appartement jusqu'à la chambre où Murphy se retrouve rapidement à califourchon sur toi.

« Pourquoi t'as pas répondu à mes messages ? J'aurais pu être vraiment enceinte. » T'es à bout de souffle quand elle met fin au baiser, mais tu as pourtant juste envie d'y retourner. Pourquoi faut toujours parler quand c'est pas le temps de parler ? Pourquoi t'as pas répondu ? Merde, t'en sais rien. Parce que tu voulais la provoquer, tu voulais voir sa réaction, tu voulais qu'elle pète un plomb pour que la baise de réconciliation soit encore meilleure, parce que tu cherches la merde sans arrêt, tu peux pas faire simple, tu fais toujours compliqué. Y'a pas vraiment de réponse. T'es impulsif. Tu réfléchis pas vraiment. Tu te tires bien plus souvent dans le pied qu'autre chose. À quel point tu te serais senti comme le dernier des abrutis si elle n'avait pas insisté et qu'elle t'aurait glissé entre les doigts ? - et que t'aurais rien fait pour la rattraper, parce que t'es lâche. Et voilà la roue qui tourne encore et encore. « J'ai répondu quand t'as dit que t'étais en enceinte. » Et elle a vu comment tu réagirais aussi si ça devait être le cas un jour. On est jamais à l'abri des mauvaises surprises. Tu ne lui laisses toutefois pas le temps de réfléchir que tu inverses les rôles. Elle se retrouve en dessous et toi par dessus elle. C'est un regard désireux que tu poses sur elle alors que ta main épouse les formes de sa silhouette. « Tu m'rend fou. » que tu souffles, laissant tes lèvres se perdre contre sa nuque, sa mâchoire puis jusqu'à ses lèvres de nouveau. Et elle rend combien d'autres mecs fou d'elle Murphy ? Courir après Murphy, c'est courir après sa perte et tu le sais parfaitement. Tu t'en fous. T'es prêt à brûler avec elle. Qu'elle ravale ses conneries de baiser pas sincère de toute à l'heure. Les mots sont souvent faux entre vous deux, mais les baisers et les caresses ne mentent pas. Pas la dernière fois et encore moins ce soir quand ton manque d'elle se fait clairement ressentir.

* * *

Ta tête se laisse lourdement tomber contre la poitrine de Murphy alors que tu reprends ton souffle jusqu'à ce que ta respiration se calle contre la tienne. « Tu restes ? » que tu oses lui demander. C'est une proposition à rester pour la nuit ? Sûrement. Tu feras quand même comme si t'en avais rien à foutre si elle se sauve comme une voleuse. Ce sera ni la première ni la dernière fois que tu te fera poser un lapin par la brune.

Bien sûr qu'il est essoufflé. N'importe qui le serait après un baiser aussi fougueux, un baiser qu'elle stoppe pourtant alors que, sous elle, Seth agonise et brûle, se consume sous ses doigts. Les petites mains de Murphy grimpent sur son torse alors qu'elle gratifie son compagnon d'un grand sourire malicieux. « J'ai répondu quand t'as dit que t'étais en enceinte. » Et le sourire file au profit d'une mine plus sérieuse. Alors qu'elle hausse les épaules, Seth la fait basculer contre le matelas, lui arrachant au passage un léger rire. Les yeux de la brune s'accrochent à ceux de Seth, et ses doigts glissent lentement sur sa peau comme du lierre grimpant. Elle paraît si petite, Murphy, contre lui. Si petite, mais pas fragile. Mordante. Piquante. « Tu m'rend fou. » Elle lui laisse tout l'espace dont il a besoin, toute cette peau dont il raffole et tout l'air dont il a besoin. S'il doit se gorger de l'oxygène qu'il reste à Murphy, elle le laissera faire. Son souffle s'approfondit au fil des baisers et de leur cadence folle. « Dis le encore. » qu'elle murmure en retrouvant les pupilles de son amant, l'interrompant pour la toute dernière fois dans sa besogne endiablée. Juste une fois, juste une dernière fois avant qu'elle ne s'abandonne à ses caresses et à ses baisers.

*

Cette fois-ci, ils n'ont pas été dérangés par les propriétaire des lieux. Pour la première fois, il n'y a pas d'urgence et Murphy ne souffre d'aucune envie de s'enfuir. Elle est bien, contre Seth. Ses doigts tracent sur son dos de jolies arabesques alors qu'elle soupire, le bas ventre encore plein de délicieux fourmillements. « Tu restes ? » Il brise le silence et elle sourit, la grande gagnante du combat de la soirée. C'est une trace de supplication, qu'elle entend dans la voix de Seth ? Ou bien est-ce un reste du plaisir qu'il vient d'éprouver ? Peut-être un peu des deux. L'effet est le même, chez la jeune australienne, qui cesse ses caresses pour aller affronter le regard de son amant. Ses cheveux étalés sur l'oreiller font comme une marée de brun. « T'aimerais bien ? » Oh, qu'ils auraient le temps de remettre le couvert et de consommer leur plaisir pour de longues minutes encore. Oh qu'il est doux, le sentiment de ne pas être dérangés. Si Murphy souffre encore de la perte de leur joli petit chalet, elle n'est pas contre un peu de repos bien mérité.

Au tour de Seth d'être poussé, assez pour que Murphy puisse s'allonger contre son torse. Ses doigts tracent des cercles et des boucles sur la peau du brun, alors qu'elle a reposé sa tête contre son buste. « Si je reste, ça veut rien dire. On fera pas d'enfant pour autant. » C'est dit dans un sourire, sur le ton de la plaisanterie. Murphy s'accoude contre le matelas, assez haut pour que Seth puisse voir ses yeux dans la pénombre. Ils brillent comme deux billes ardentes. « T'es toujours vexé pour l'histoire avec ton portefeuille ? Ou je suis pardonnée ? » Cette nuit était irréelle. Elle semble si lointaine, désormais. La nuit en prison, quelques semaines plus tard, n'a pas l'air plus proche dans les souvenirs de la brune. « Et si moi j'arrêtais de répondre ? » Elle ne le fera pas.

« T'aimerais bien ? » Oh que tu as horreur du ton employée par Murphy, la touche de vainqueur qu'elle a au fond de la voix. Elle rêve sûrement que tu la supplies de rester. Ça risque pas d'arriver. Ses doigts contre ta peau te donnent la chair de poule. « Tu fais c'que tu veux. » que tu lui réponds d'un ton complètement détaché. Elle fait ce qu'elle veut Murphy. T'en a rien à foutre qu'elle se barre comme une voleuse en plein milieu de la nuit. Tu t'en attends même qu'elle le fasse. Mais, ouais, t'aimerais bien qu'elle reste. Hors de question que tu l'avoues à voix haute. Elle te repousse sur le dos simplement pour venir se blottir contre ton torse. Ton bras s'enroule naturellement autour d'elle, comme s'il avait l'habitude de le faire. « Si je reste, ça veut rien dire. On fera pas d'enfant pour autant. » C'est un léger rire qui résonne dans la chambre. « Encore heureux. » Bien sûr que ça veut rien dire. Il n'y aura aucune promesse qui sera murmurée ce soir sur l'oreiller. Et des gosses… t'en veux pas. Ni avec Murphy, ni avec personne d'autre. Un gosse immature ne peut pas en élever un autre. C'est un cadeau que tu ferais à ton gamin de ne pas être présent dans sa vie. C'est sûrement pareil pour elle. Quel parent de merde vous feriez tous les deux. Elle vendrait votre bébé pour une dose de plus. Tu l'oublierais sur un banc de parc. « T'es toujours vexé pour l'histoire avec ton portefeuille ? Ou je suis pardonnée ? » Murphy se redresse sur son avant-bras. Tu tournes la tête pour que ton regard croise le sien. Honnêtement ? T'avais presque oublié cette première rencontre dans ce bar de merde. Oh qu'elle était belle ce soir-là. Elle ne l'est jamais autant que ce soir, complètement nue sous tes draps. « Moins vexé que quand t'as dépouillé mon appartement. » Est-ce qu'elle est pardonnée ? Non, sûrement pas. Est-ce que ça change quelque chose ? Non plus. T'es pas si con. Tu sais bien que des coups bas, il y en aura d'autres. Bien plus rapidement que tu le penses. Si c'est pas elle, ce sera toi. À toi, elle pourra te pardonner ? « D'où tu connais Spencer ? » Tiens, ça c'est une question qui a piqué ta curiosité. Même si, bon, entre connasses elles doivent toutes se connaître. Tu te redresses à ton tour pour t'asseoir dans ton lit. Tu viens attraper ton paquet de clopes presque vide sur la table de chevet. « Et si moi j'arrêtais de répondre ? » Elle oserait ? Non, sûrement pas. Elle le fera le jour où elle te rayera de sa vie une bonne fois pour toute. C'est un sourire espiègle qui se glisse sur ton visage. Sourire qui vient accueillir la cigarette entre tes lèvres. « J'aurais qu'à suivre ta technique et te dire que j'ai mis une autre fille en cloque. » Si elle l'a utilisé sur toi c'est que ça marche sur elle, non ? Elle serait jalouse la belle Murphy ? Elle serait en colère ? Elle mettrait le feu à ton appart ? Elle n'en aurait rien à foutre ? Nahhh, elle ferait un truc bien stupide et impulsif, et ce serait terriblement sexy.

Sur le torse de Seth, les doigts de Murphy prennent de drôles d'habitudes. Elle n'a pourtant jamais eu pour coutume de s'arrêter trop longtemps auprès de ses amants - pas qu'ils fussent un jour nombreux. Ils ne sont pas beaucoup à avoir su attirer la brune à leurs côtés après l'étreinte. C'est sûr que mentir à quelqu'un sur ce qui se cache sous son nombril, ça rapproche. Du bout de l'index, Murphy trace, patiente, un chemin qui mènera peut-être Seth à la couvrir à nouveau d'attentions délicates. Rien ne lui fait plus plaisir que d'être au centre des attentions du brun, bien qu'elle soit loin de lui accorder une place au premier plan sur la grande scène de sa vie. Du reste, Murphy se refusera toujours à l'admettre; Seth n'est qu'un personnage secondaire, un ami avec lequel elle passe un temps plaisant - mais qui doit avoir une fin. Une finitude, pour ne pas se perdre. Pour ne pas glisser. Pour ne pas reproduire les erreurs qui, avec Carl, ont enfoncé trop de couteaux dans de nombreuses plaies. Au contact de la peau de son amant, Murphy frissonne. C'est pourtant une sensation à laquelle elle est habituée depuis l'épisode du chalet, depuis cette bulle parfaite qui a volé en éclats de la plus parfaite des façons. Ils ne peuvent finir qu'ainsi, Seth et Murphy. En éclats. Et la discussion au sujet des enfants n'est vraisemblablement pas terminée. « Encore heureux. » « Mais ils seraient parfaits. » Qui ça, Murphy ? Ses yeux se plantent dans ceux de Seth et voilà qu'elle ne sourit plus, tout à fait sérieuse. L'absurdité des propos qu'elle s'apprête à tenir aurait pourtant de quoi faire rire n'importe qui. « Nos rejetons. On les appellerait Paris. Ou Kim. » Toutes les filles Kardashian ont réussi dans la vie, elles. Et puis, Paris et Kim, ce sont des noms plus télévisuels que ceux qui portent malheur. Murphy.

« Moins vexé que quand t'as dépouillé mon appartement. » Haussant un sourcil, Murphy interrompt son mouvement de balancier, juste l'espace d'un instant. Il reprend bien vite, juste après que sa respiration se remette à suivre la cadence. « L'appartement de Leo. » qu'elle corrige, renonçant au passage à nier son implication dans les vols. Depuis le temps, elle pensait que Seth aurait oublié cet événement. L'alcool, sa blessure, l'émoi de la soirée... Il avait repéré Spencer, aussi. Voilà qui n'est pas tout à fait l'idée que Murphy se fait d'une mission réussie. « D'où tu connais Spencer ? » Seth se redresse et Murphy roule sur le dos, offerte à la vue de son amant qui se désintéresse partiellement d'elle. La belle soupire, cherche des yeux un souvenir qu'elle a déjà effacé de sa mémoire. « On est réunies par une passion commune : te détester. » Elle sourit à nouveau, comme pour faire passer à la trappe son forfait et celui de Spencer. « Tu le diras pas, hein ? A Leo. Que c'est moi. » Être en garde-à-vue pour de petits ennuis, c'est une chose. Être impliquée dans un cambriolage, c'en est une autre. Murphy ne peut pas se permettre d'être impliquée dans ce genre de choses, pas de façon publique. Pas après le casse chez Weatherton.

Seth glisse une cigarette entre ses lèvres et Murphy lui en dérobe une, comme s'ils partageaient chacun de leurs biens. C'est peut-être un peu vrai. Le geste est naturel, comme appris par cœur. « J'aurais qu'à suivre ta technique et te dire que j'ai mis une autre fille en cloque. » D'un geste souple, l'intéressée s'étire pour attraper un briquet sur la table de chevet. C'est d'abord sa cigarette qu'elle allume, prenant son temps pour répondre à son adversaire. C'est ce qu'il est, sur l'instant. A nouveau, les yeux de la brune retrouvent ceux de Seth et c'est d'un sourire qu'elle se targue, tout en lui jetant le briquet coloré. « Tu baises personne d'autre. » qu'elle ricane, exhalant la fumée au visage de son amant. « C'est pas comme avec moi. » Elle remet en place, nonchalante, une mèche de cheveux derrière son oreille droite. Oh, elle est probablement dans le faux. Ils n'ont jamais été exclusifs et ne le seront certainement jamais, c'est mieux ainsi.

merci pour ta patience.

« Mais ils seraient parfaits. » Qui ça ? Les mômes ? Tu as de gros doutes que les enfants élevés par les services sociaux soient parfaits. Parce qu'il faut être réaliste, c'est là qu'ils finiront vos gosses. Et ils seront bien chanceux de grandir parmi des personnes stables… ou pas s'ils se font promener de familles d'accueil en familles d'accueil. « Nos rejetons. On les appellerait Paris. Ou Kim. » - « T'es creepy. » Elle les déjà d'avoir simulé une grossesse juste pour avoir de l'attention. Elle l'est encore plus lorsqu'elle donne des prénoms aux enfants qui n'existent pas, qui n'existeront jamais. C'est elle qui l'a dit la première. Tu peux pas vraiment dire que tu serais si surpris qu'elle finisse par te faire un gosse dans le dos. Murphy, elle n'est ni fiable, ni stable. Va savoir ce qui peut bien lui passer par la tête quand elle n'est pas contente. Murphy en vient finalement à ressasser les vieux souvenirs. Ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir le faire avec toi - c'est sûrement pareil pour elle. Personne ne reste assez longtemps pour pouvoir reparler des souvenirs. Tout le monde n'est là que de passage. Murphy aussi, elle l'est, mais son passage est visiblement plus long que les autres. « L'appartement de Leo. » Elle reprend tes paroles et ta mâchoire qui se contracte confirme ton agacement. Oui, l'appartement de Leo. C'est pas le votre et certainement pas le tien. Leo, elle te fout à la porte quand ça lui chante. La fin approche sûrement. Il y a bien trop longtemps que tu traîne dans les parages. Elle vit où Murphy ? Elle te laissera squatter chez elle lorsque tu n'auras plus nul part où aller ? « On est réunies par une passion commune : te détester. » Un rire jaune traverse tes lèvres à l'instant. Pour Spencer, ouais, tu veux bien croire qu'elle te déteste. Elle te la démontrer bien plus d'une fois. Pour Murphy par contre…. « T'as pas trop l'air d'me détester. » Nah, elle n'est pas crédible. Elle est folle de toi. C'est évident. Pourquoi elle serait là à clamer ton attention sinon ? « Tu le diras pas, hein ? A Leo. Que c'est moi. » Ton regard s'abaisse sur Murphy étendue à tes côtés. Ça t'agace qu'elle te demande de faire une promesse. Mais les femmes sont toujours comme ça, elle sont toujours chiante à demander à ce qu'on leur promet la lune.  « Hm. » C'est tout ce qu'elle aura comme réponse. Une onomatopée et un air soudainement désintéressé. Tu n'iras certainement pas lui dire tout haut que tu ne vas pas la balancer. De toute façon, elle sait comme toi que ce serait déjà fait dans le cas contraire.

Lorsque tu glisses une cigarette entre tes lèvres, Murphy ne perd pas une seconde pour venir se servir dans ton paquet comme s'il était le sien. Tu ne bronches pas. Pas même quand elle va voler ton briquet pour s'allumer et qu'elle le balance alors que t'es toujours éteint. Égoïste. « Tu baises personne d'autre. » Ton sourcil se lève sous cette demande. À moins que ce ne soit un ordre ? Ça sonnait presque comme tel. Elle est du type jalouse Murphy ? Jalouse et folle à liée ouais. Elle te recrache la fumée de sa clope en plein visage par pure arrogance. « C'est pas comme avec moi. » Oh non, elle a tout à fait raison là dessus. C'est pas faux de dire que même avec les autres, c'est parfois à elle que tu penses. Faudrait quand même pas lui dire, elle a la tête bien assez enflée comme ça. Murphy est au centre de tous tes fantasmes. Pour l'instant. Rapidement, tu te retrouves de nouveau par dessus elle, passant ses jambes de chaque côté de ton bassin. La cigarette entre ses doigts retrouve son vrai propriétaire (toi), tu tires un coup dessus avant de l'abandonner dans le cendrier sur la table de chevet. « Sinon quoi ? » Tes deux mains se posent de chaque côté de son visage pour soutenir ton propre corps sur le sien. Il se passe quoi si tu baises une autre fille ? Elle lui donne un ordre sans préciser la conséquence à ne pas suivre ses règles. La fidélité (ou peu importe ce qu'elle veut) ça marche dans les deux sens. Quelque chose te dit qu'elle ne fera pas une croix sur ses autres plans cul. T'es pas si con. Elle en a d'autres. T'en a d'autres. Rien de tout ça n'est unique. « Tu sais bien que les règles sont faites pour être contourné. »  Qui de mieux placé que Murphy pour le savoir ?

Cela ne l'arrange pas, qu'il parle. Mais de toute façon, personne n'ira croire un type comme lui. Pas la police, pas les types de Weatherton, même pas ses propres parents - s'il en a. Non, peut-être même que Leo ne lui accordera aucun crédit. Quand bien même, elle s'inquiète, la brune. Elle fronce les sourcils, se tord les lèvres et ferait bien promettre à son amant qu'il se parlera pas, bien que sa parole n'ait aucune valeur. Elle ne l'a jamais cru capable de garder des secrets ni quoi que ce soit qui puisse s'en rapprocher. Elle ne lui ferait pas confiance pour garder son chien - si tant est qu'elle en possédait un.

Et bien sûr, Seth ne promet rien. Il se contente de grogner et Murphy soupire, lève les yeux au ciel et se laisse tomber sur le dos. Elle sait très bien qu'il doit voir d'autres filles qu'elle. Elle n'en est pas au point de croire que leur relation est exclusive - et le veut-elle ? Pas vraiment. Elle ne veut rien qui l'attache de trop à Seth parce qu'elle sait combien il est instable. Financièrement d'abord, émotionnellement ensuite. Des types colériques le matin et aimants le soir, Murphy en a connu des tas, cela ne la dérange pas et ne lui fait pas peur non plus. C'est de la rue qu'elle a peur. De se faire jeter dehors. Les doigts habiles de la brune se promènent sur la ligne de la mâchoire de Seth, alors que l'intéressé se glisse entre les jambes de la voleuse. « Sinon quoi ? » Elle hausse un sourcil et glousse, les mains encore posées contre la peau de Seth. « Tu sais bien que les règles sont faites pour être contourné. » « C'est pas une demande, idiot. C'est un constat. » Il ne s'amuse pas autant avec les autres qu'il ne le fait avec elle. C'est une évidence. En tout cas, elle aimerait bien que ce soit vrai, Murphy. Son ego est si aisément flatté par ces choses là.

Elle enroule bien vite ses bras autour de la nuque de son amant, pour l'attirer à elle et pour le retenir tout près. Il n'ira nulle part, Seth. Pas alors qu'il lui dévoue encore une attention toute grandissante. Elle voit bien dans ses yeux combien il est piqué - mais pour combien de temps ? Dans combien de jours se lassera-t-il d'elle et de ses courbes, de ses mots de menteuse, de ses mimiques et de son ton mielleux ? « Mais si tu veux que ça soit une demande alors... on peut essayer. » Elle pourrait renoncer à ses amants. Ils pourraient se voir comme avant, mais avec un truc en plus. Elle n'aurait plus à lui cacher des choses - sans pour autant se mettre à lui confier ses parts d'ombre. Tout serait facile. « On pourrait... se faire offrir des trucs dans des restaurants. Tu me demanderais en mariage midi et soir, jusqu'à ce qu'on ai fait le tour des restos de la ville. » Ils seraient habiles. Il distrairait les vendeurs dans les magasins. Elle ferait les poches des bourgeois dans les boîtes. Elle coucherait avec les gros portefeuilles de la ville pendant que Seth piquerait les montres et les bijoux dans les chambres d'hôtels. Un grand sourire se glisse sur les lèvres de la petite brune. « J'ai de grands projets. » Et elle pose ses lèvres sur celles de Seth, comme pour sceller un pacte auquel il n'a pas encore adhéré. C'est trop tard, maintenant.

« C'est pas une demande, idiot. C'est un constat. » Elle t'agace et ça doit facilement paraître sur ton visage. Elle t'énerve de dire une vérité à voix haute ? Ouais, carrément. Est-ce que tu vas confirmer ses paroles ? Non, absolument pas. Des chances pour que son égo soit si gonflé qu'elle ne passe plus dans aucun cadre de porte. C'est pour son bien que tu grinces des dents au lieu de répondre - oui, bien sûr. Rapidement, tu te tournes et te retrouve par dessus elle. De quoi lui faire oublier ce constat. Ses bras s'enroulent autour de ta nuque, elle t'approche d'elle. Son corps nue contre le tien, il ne t'en faut pas plus pour que tu retrouves le sourire. Enfin, ça, c'était avant qu'elle l'ouvre encore. « Mais si tu veux que ça soit une demande alors... on peut essayer. » - « Essayer ? » que tu répètes aussitôt après elle. Est-ce qu'elle essaie de faire passer la demande sur ton dos, parce qu'elle assume pas de le faire elle-même? On dirait bien, oui. C'était pas une demande de ta part. T'en a rien à foutre qu'elle se tape d'autres mecs. Tant qu'elle te revient entre chaque. « Tu m'as envoyer m'faire foutre quand j't'ai demandé d'être ma petite-amie. » Y'a une éternité de ça entre des barreaux de prison. Bon, tu te souviens pas vraiment de ce qu'elle à répondu mais va t'faire foutre, c'est assez plausible comme supposition. Ouais, c'était pas sérieux à cette époque là. Mais si elle veut mettre ça sur ton dos, t'es autant capable de le mettre sur le sien. Qu'est-ce qu'elle veut vraiment Murphy ? Elle a pas encore compris qu'il faut être très claire et directe avec les mecs ? On peut essayer. Ça veut rien dire. Ça manque de balise. Tu sais déjà que tu vas merder. C'est ça le vrai problème. « On pourrait... se faire offrir des trucs dans des restaurants. Tu me demanderais en mariage midi et soir, jusqu'à ce qu'on ai fait le tour des restos de la ville. » La demander en mariage midi et soir ? Elle se fout de ta gueule ? C'est clair qu'elle se fout de ta gueule. Ça ne peut pas être autrement. C'est comme ça qu'elle veut réaliser son rêve de gamine dans une belle robe blanche ? Qu'elle ne fasse pas genre, toutes les meufs en rêvent. Surtout celles qui prétendent que non. « J'ai de grands projets. » De grand projet dont tu sembles faire partie. Murphy ne te donne pas le temps de répondre qu'elle scelle son plan d'un nouveau baiser. Murphy a de grands projets. Murphy a déjà tout décidé, et ton opinion lui importe peu. Il faut dire que tant qu'elle est intéressante, divertissante, tu feras presque tout ce qu'elle demande, mais le jour où elle commencera à t'emmerder, tu vas lâchement l'abandonner. C'est le cycle de la vie. « Dis-moi c'que tu veux vraiment. » que tu lui demandes en éloignant ton visage du sien. Qu'elle arrête de faire des demandes plus ou moins claires - c'est sûrement très claire dans sa tête, ce l'est pas du tout dans la tienne. Dis ce que tu veux Murphy et p't'être bien que je me laisserais tenter.

Elle ne s'est jamais vraiment posée, Murphy. Avec personne. Elle n'a jamais vraiment eu de petit-ami, que des oiseaux de passage auxquels elle ne s'est pas attachée. Seth est peut-être le premier avec lequel elle récidive plus d'une nuit par semaine et avec lequel elle partage certaines... idées. Sur de nombreux points, Seth et elle sont similaires et ce n'est pas pour autant qu'elle veut lui proposer quelque chose de sérieux. C'est un arrangement auquel elle pense, un petit quelque chose qui pourrait les arranger tous les deux. « Essayer ? » La voilà qui opine du chef et s'accroche d'autant mieux à la nuque de son amant, tout sourire. « Tu m'as envoyer m'faire foutre quand j't'ai demandé d'être ma petite-amie. » Surprise, Murphy lâche un rire discret. Elle se souvient de cette journée là. Elle se souvient des mots qu'ils avaient échangés, et des blessures de Seth. Elle se souvient qu'ils n'avaient pas fricoté outre-mesure, séparés par la justice. « On se connaissait à peine. » qu'elle proteste, comme si elle le connaissait plus aujourd'hui qu'hier. Elle sait au moins qu'il ne souhaite pas plus s'attacher qu'elle. Elle sait aussi qu'il a un penchant à l'auto-destruction et qu'ensemble, ils feraient probablement des étincelles. Murphy a aussi compris qu'on ne s'attache jamais vraiment à des gens comme Seth.

« Dis-moi c'que tu veux vraiment. » Elle n'en sait rien, à vrai dire. Il y a bien quelques éléments dont elle est certaine, mais rien de très concret. Alors que tout sourire quitte son visage et que ses traits deviennent très sérieux, Murphy laisse Seth s'échapper de ses bras. Elle reste allongée sur le dos, inerte, quelques secondes... « Je veux qu'on puisse plus jamais se foutre de ma gueule. » ...puis se redresse pour faire face à Seth, dont elle affronte le regard, menton fièrement redressé. « Ma sœur, elle a sa petite vie bien rangée. Son mec. Son appartement. Ses trucs de bourgeoise. » Murphy recouvre patiemment ses jambes de la couverture, avec une pudeur qui ne lui ressemble pas. Seth connaît chaque parcelle de sa peau, chaque angle de son corps. Elle n'a pas besoin de se cacher de ses yeux. Et pourtant, c'est la première fois qu'elle s'ouvre un peu, lui révèle une chose sérieuse à son propos. « Tu sais qu'il y a eu un cambriolage, chez Weatherton ? C'était moi. » qu'elle lance fièrement, comme si cela relevait de l'exploit. Après tout, c'en est un. Se faufiler au travers de la sécurité, rapporter des pièces de choix. Revendre tout ce qui était vendable, en toute discrétion. « J'ai les capacités de montrer à ma sœur que je suis quelqu'un, maintenant. Mais il manque un truc. » La voilà qui se glisse auprès de Seth, qui fait courir son index sur la clavicule du jeune homme. « T'es parfait pour le rôle. Ils y verront que du feu. »

« On se connaissait à peine. » Et ??? Ça veut dire quoi ça ? Qu'elle a changé d'idée depuis le temps ? Putain de nanas, elles sont jamais claires dans leurs demandes et après elles mettent toutes ça sur le dos des mecs. C'est pour ça que tu prends les devants en lui demandant carrément ce qu'elle veut. Une explication claire, nette et précise de préférence. Qu'elle ne se gêne pas pour te faire un schéma en plus du reste. Peut-être qu'avec tout ça, tu arriveras à ne pas oublier. Murphy prend soudainement un air bien plus sérieux, quelque chose que tu n'as jamais vu chez elle et qu'elle n'a encore pas vu chez toi non plus. Le léger froncement de sourcil sur ton visage démontrerait presque une certaine bienveillance envers elle. Presque. « Je veux qu'on puisse plus jamais se foutre de ma gueule. » Tu te retournes sur le côté, ta tête soutenue par la paume de ta main alors que ton regard cherche celui de Murphy à tes côtés. Elle est bien trop maline pour que quelqu'un se foute de sa gueule. « Ma sœur, elle a sa petite vie bien rangée. Son mec. Son appartement. Ses trucs de bourgeoise. » Ah, évidemment, elle est jalouse de sa soeur. Faut absolument qu'elle compare sa vie avec la sienne. À quel moment sa soeur à réussi et, qu'elle, elle a merdé ? Elle a dû se trouver un connard de riche à marier et Murphy t'a trouvé toi. Pas de chance pour elle. « Tu sais qu'il y a eu un cambriolage, chez Weatherton ? C'était moi. » Ça explique la robe de toute à l'heure. Celle que tu n'as pas vraiment eu le temps d'apprécier qu'elle se trouvait déjà au sol. Mais, ouais, c'était évident que la brune ne pouvait pas se permettre d'acheter une robe d'un grand designer. T'y connais rien à la mode, mais tu sais reconnaître ce qui vaut du fric et ce qui n'en vaut pas. « J'ai les capacités de montrer à ma sœur que je suis quelqu'un, maintenant. Mais il manque un truc. » Elle fait vraiment tout ça juste pour l'impressionner ? Foutu jalousie, un bien vilain défaut. On s'en branle de sa soeur. Rien à foutre d'elle. T'as même pas besoin de la connaître pour savoir qu'elle n'arrive pas à la cheville de celle qui t'autorise à partager ses draps une fois de plus. « T'es parfait pour le rôle. Ils y verront que du feu. » C'est un rire qui s'échappe d'entre tes lèvres. Parfait pour le rôle ? Non, vraiment pas. T'es pas le genre de mec qu'une soeur est ravie de voir partager la vie de sa soeur.  Murphy vient rapidement se blottir contre toi alors que ton pouce vient se glisser sur sa joue d'une douceur qui ne te ressemble pas vraiment. « Donc, j'suis de corvée pour les soirées familiales ? » C'est ce qu'elle veut, non ? Faire parader ces robes glamour et la meilleure version de son mec qui n'existe pas vraiment. Elle a de la chance, Murphy. Tu t'y connais bien plus qu'elle ne pourrait se l'imaginer avec les bourgeois. « Si j'vais aux tiennes, tu viens aux miennes. » Mais vous êtes pas un couple. Surtout pas. Ça risque de bien trop surexcité ta mère que tu ramènes une fille à la maison. Si ça peut lui faire plaisir… et si le décolleté de Murphy peut assez te distraire pour que t'oublies tes envies de meurtres sur Angus, c'est tout bénef. « J'laisserais personne se foutre de ta gueule. » que tu ajoutes, posant tes lèvres contre les siennes pour sceller une promesse à laquelle tu crois vraiment. Est-ce que tu vas la tenir ? Ça, c'est une toute autre histoire. Mais, ouais, à cet instant précis, où son corps frissonne sous tes caresses et que tes lèvres semblent accroc aux siennes, tu y crois vraiment.