| Too many times ~ Noxic#6 ❤ |
| | (#)Sam 19 Fév 2022 - 8:02 | |
| 5 février 2022La journée avait été rude. Elle avait commencé très tôt pour Noah qui avait été stressé par un repas avec ses clients français qui devait avoir lieu le midi, si bien qu'il était parti avant que Lexie ne se lève. Il avait passé la matinée à préparer cette réunion d'une grande importance et était parti à ce rendez-vous avec Eden, puisqu'il avait bêtement pensé que cet idiot, ayant vécu en France, parlait français. Finalement, il s'était avéré qu'il parlait français comme une vache espagnole et la rencontre avec les clients s'était passé plus difficilement que prévu pour Noah qui s'était évertué à ne pas créer une tempête dans une tasse de thé. Ses nerfs avaient pourtant été mis à rude épreuve. En ramenant Eden chez lui, il était passé devant une pharmacie et il avait voulu prendre deux pigeons avec une fève en y allant. Effectivement, après s'être longuement renseigné sur des sites spécialisés, il avait lu que des études avaient démontré l'efficacité du gingembre et de la vitamine B6 sur les nausées. Et comme il était plus soucieux du bien-être de Lexie que ce qu'il voulait bien laisser paraître, il y était allé acheter des capsules, espèrant ainsi la soulager un peu. Il savait qu'il aurait dû rentrer juste après ça pour passer du temps avec la jeune femme puisqu'elle avait accepté de vivre avec lui dans cette optique. Pourtant, il avait fait le choix d'aller aider son père au dojo à la place. Ce n'était pas qu'il ne supportait pas la présence de la jeune femme, au contraire, il s'étonnait d'être content de la savoir près de lui, mais toute la situation était bizarre. En réalité, il l'évitait parce qu'il ne savait pas comment se comporter avec elle. Lorsqu'elle avait emménagé, il lui avait semblé plus logique de lui proposer une autre chambre plutôt que de dormir avec lui et maintenant, il regrettait. Il ne savait pas s'il devait se conduire comme s'ils étaient un couple ou comme s'ils étaient des amis, quoique la seconde solution aurait été encore plus bizarre. Il avait à la fois peur qu'elle parte et était mal à l'aise de la savoir là sans parvenir à vivre normalement avec elle. Et, même s'il en avait envie, sa fierté l'empêchait de lui avouer tout cela et de lui dire qu'il avait fait une erreur et qu'il préférerait qu'elle passe les nuits dans son lit plutôt qu'ils soient seuls chacun de leur côté. Bien sûr, il avait conscience que ça ne pourrait pas durer éternellement, après tout, elle était venue chez lui pour qu'ils passent un maximum de temps ensemble, qu'ils apprennent à se connaître, à vivre ensemble si c'était possible… Donc tout l'inverse de ce qu'il lui offrait actuellement. Pourtant, même en le sachant, la plupart du temps, il se trouvait des excuses pour ne pas rentrer tôt et avoir cette discussion houleuse avec Lexie. Et c'était le cas ce soir encore, puisque la nuit était déjà tombée depuis un petit moment lorsqu'il arriva chez lui. Il pensait que la jeune femme dormirait déjà, mais ce n'était pas le cas, puisqu'en entrant, il ne fut pas accueilli par le silence, mais bien par une mélodie jouée sur le piano de sa mère… Et on a rarement vu un cambrioleur s'essayer à un instrument pendant son boulot. Serrant les pouces pour ne pas se faire entendre, il avait déposé ses affaires dans la cuisine et était allé directement à la salle de bain pour prendre une douche. Une douche qui s'avéra encore plus rapide que ce qu'il avait initialement prévu, puisqu'il ne restait plus une goutte d'eau chaude. "C'est pas vrai !" Avait-il grommelé en s'insurgeant mentalement. Ce n'était tout de même pas demander des poires à l’orme que de vouloir prendre une douche à une température correcte lorsqu'ils ne vivaient qu'à deux dans cette grande maison, pas vrai ? Il était sorti de la salle de bain, vêtu uniquement d'un pantalon en molleton qu'il avait enfilé à la hâte après s'être frigorifié dans la douche. En passant dans le couloir, il remarqua par la fenêtre qu'il pleuvait des lavabos, comme si le temps extérieur annonçait la couleur de l'ambiance qui allait bientôt devenir peu agréable à l'intérieur. "Lexie !" Avait-il râlé en arrivant dans le salon où se trouvait le piano. "Sérieusement, on arrivait parfois à se doucher à cinq dans cette maison, tu m'expliques comment tu as réussi à vider le ballon d'eau chaude toute seule ?” Son ton était évidemment peu avenant et son expression fermée. Bien sûr, cette histoire d'eau n'était qu'un prétexte pour libérer la frustration et le malaise qu'il pouvait ressentir depuis plusieurs jours déjà et qu'il ne parvenait pas à exprimer. Seulement, pour qu'elle puisse le savoir, il aurait fallu que la brunette le connaisse bien mieux que ce qu'il l'avait laissée voir jusque-là et comme ce n'était pas le cas, de son point de vue à elle, il devait simplement avoir l'air d'un vieux con qui l'agressait avant même de dire bonjour ou de lui demander comment elle allait. @Lexie Walker
Dernière édition par Noah Riley le Jeu 24 Fév 2022 - 18:02, édité 4 fois |
| | | | (#)Sam 19 Fév 2022 - 18:11 | |
| Cela ne faisait que quelques jours que Lexie vivait chez Noah, et pourtant, elle avait l’impression d’avoir passé une éternité en enfer. Le temps semblait s’écouler au ralenti. S’ils avaient passé ensemble la première nuit, suite à la révélation de la grossesse de la brunette, Noah avait installé Lexie dans la chambre d’amis lorsqu’ils étaient revenus avec ses affaires. Sur le coup, ça semblait aussi être une idée pour la brunette, de pouvoir avoir son espace personnel, un peu comme un refuge, dans une maison qu’elle ne connaissait pas, et dans laquelle elle cohabitait avec un homme dont elle ne savait presque rien. Et pourtant, ça s’était avéré très difficile. Car depuis l’emménagement, Noah était particulièrement distant. Ils n’avaient jamais été aussi proches, en terme de distance, tout en étant très éloignés, en terme de comportement. Si Lexie avait des horaires variables, en fonction des créneaux de présentation de la météo, les horaires de travail de Noah semblaient extensibles. Souvent, lorsqu’elle se réveillait le matin, il était déjà parti. Et lorsqu’elle allait se coucher le soir, il n’était pas encore rentré. Ce n’était pourtant pas ça le deal, lorsqu’elle avait emménagé ! L’idée était qu’en vivant ensemble, ils pourraient voir s’ils étaient compatibles pour élever un enfant, s’ils pouvaient au moins former une équipe sans avoir envie de s’entre-tuer. Vivre ensemble devait également leur permettre de communiquer, d’échanger sur la grossesse et leurs envies quant à l’avenir. Mais au lieu de cela, Lexie s’était presque toujours retrouvée seule, à errer dans une maison dont elle ne connaissait rien. Ce soir-là, c’est à nouveau une demeure vide que la brunette avait trouvé à son retour. Excédée, elle avait décidé de se détendre avec un bain, dans lequel elle était restée très longtemps, à bouquiner. Mais lorsqu’elle avait quitté la salle-de-bains, vêtue d’une nuisette bleu nuit aux coutures faites de dentelle noire, elle avait été surprise de ne toujours pas trouver Noah dans la maison. Ce soir, pourtant, elle était décidée à le confronter. Elle devait lui parler, lui dire que cette situation ne pouvait pas durer. S’il n’arrivait pas à se rendre plus disponible, elle prendrait ses affaires et retournerait chez Chan … ou chez elle, si elle allait jusqu’à décider de mettre un terme à cette grossesse dès maintenant. Pour rester éveillée, elle avait décidé de s’installer au piano de la mère de Noah et avait longuement joué, enchaînant les morceaux. Alors qu’elle faisait une petite pause pour changer de partitions, ayant fouillé dans celles laissées par Anaëlle, elle entendit la douche couler. La colère qu’elle éprouvait déjà monta d’un cran : Noah était rentré, l’avait forcément entendu jouer du piano, et pourtant, il n’était même pas venu la saluer, préférant s’éclipser dans la salle-de-bains. Et quoi ? Ensuite, il se faufilerait dans la chambre sans un bruit ? La brunette était furax, mais elle continua à jouer le temps qu’il finisse sa toilette, espérant tout de même qu’il vienne lui parler après. Ce fut beaucoup plus rapide qu’elle ne l’aurait pensé, et elle sursauta lorsque Noah l’avait interpelé en entrant dans le salon. « Lexie ! » Bien, il semblait aussi énervé qu’elle. Voilà qui promettait de faire des étincelles. « Sérieusement, on arrivait parfois à se doucher à cinq dans cette maison, tu m’expliques comment tu as réussi à vider le ballon d’eau chaude toute seule ? » Si elle n’avait pas été autant en colère, elle aurait bavé devant le torse nu de Noah. Pour être honnête, il lui manquait, et son corps lui manquait. C’était difficile de vivre avec quelqu’un, si proche, sans pouvoir le toucher. Mais si la tension sexuelle était palpable dans la pièce, la tension, tout court, était au maximum. La brunette se leva instantanément, ses yeux lançant des éclairs. Il allait sérieusement commencer leur première discussion en plusieurs jours par des reproches ? Et tout ça pour quoi ? Une douche froide ? Ce qu’elle avait, elle, à lui reprocher, dépassait largement ce léger désagrément. Lorsqu’elle prit la parole, son ton était cassant et le volume sonore, déjà très élevé. « Bonsoir, Noah ! Je vais bien, et ton bébé aussi, merci de demander ! » Elle se rapprocha du boxeur, gardant une distance raisonnable pour ne pas lui sauter dessus. Elle le pointa du doigt, furieuse, et maintenant, elle criait réellement. « C’est sérieusement tout ce que tu trouves à me dire ? Que t’es fâché parce que t’as pas eu assez d’eau chaude sous la douche ? Tu veux qu’on appelle ta mère pour qu’elle te fasse un câlin ou tu vas arrêter de chouiner ?! Parce que si tu veux, moi, je peux te la faire, la liste de tout ce que j’ai à redire sur ton accueil ! Et je peux te dire que je vais pas te filer une bonne note sur Airbnb ! » Elle reprit son souffle, mais elle criait toujours lorsqu’elle reprit la parole, bien qu’elle avait arrêté de pointer Noah du doigt. « T’étais où, Noah, putain ? T’étais où ces cinq derniers jours ? Pourquoi tu m’as laissé ? C’est ça que t’appelles vivre ensemble pour voir si est « apte à prendre des décisions » toi et moi ? » Elle avait mimé les guillemets avec ses doigts, comme pour montrer au boxeur qu’elle se souvenait parfaitement de leur conversation et de sa proposition initiale, à laquelle elle avait immédiatement adhéré, car c’était la chose la plus logique à faire. Et aujourd’hui, tout ce qu’elle ressentait, après cinq jours de délaissement, alors même que l’abandon était sa plus grande peur, c’était de la colère, ajoutée à un sentiment de déception et de trahison. |
| | | | (#)Dim 20 Fév 2022 - 13:24 | |
| Lorsqu'il était entré dans le salon, Lexie était encore installée au piano et il avait deviné sans mal qu'elle était restée là pour le croiser puisque d'habitude, elle dormait lorsqu'il rentrait à cette heure. Et vu le regard qu'elle lui lançait lorsqu'elle se leva, il aurait probablement dû s'abstenir de lui faire un reproche sur le ballon d'eau chaude. « Bonsoir, Noah ! Je vais bien, et ton bébé aussi, merci de demander ! »Ah le retour du ton cassant et des cris, pensa-t-il, ça lui aurait presque manqué. Bien sûr, elle avait entièrement raison, il aurait dû la saluer en premier et lui demander comment elle allait, tout comme il aurait dû lui dire qu'il était désolé d'avoir été si peu présent les derniers jours, mais reconnaître ses torts, c'est se heurter à une mauvaise image de soi… Et la mauvaise foi est tellement plus facile. Il roula des yeux et soupira alors qu'elle le pointait du doigt, apparemment furieuse. « C'est sérieusement tout ce que tu trouves à me dire ? Que t'es fâché parce que t'as pas eu assez d'eau chaude sous la douche ? Tu veux qu'on appelle ta mère pour qu'elle te fasse un câlin ou tu vas arrêter de chouiner ?! Parce que si tu veux, moi, je peux te la faire, la liste de tout ce que j'ai à redire sur ton accueil ! Et je peux te dire que je vais pas te filer une bonne note sur Airbnb ! »Le volume de sa voix avait encore augmenté et il fronça les sourcils. Il n'était pas toujours partisant de l'attitude de Lexie, mais là, le fait qu'elle l'infantilise alors qu'elle était à minima aussi peu mature que lui, c'était un coup-bas. “C'est sûr qu'en étant accueilli par une hystérique, j'ai tout de suite envie de rentrer plus tôt !” Lança-t-il donc, puéril et acerbe, alors qu'elle reprenait son souffle. En réalité, il aurait voulu disparaître sous terre, parce qu'il savait pertinemment qu'il était en tort et que la meilleure chose à faire aurait été de se taire. Sauf que de nouveau, il aurait fallu reconnaître ses torts pour ça et… Vous avez compris la chanson, non ? « T'étais où, Noah, putain ? T'étais où ces cinq derniers jours ? Pourquoi tu m'as laissé ? C'est ça que t'appelles vivre ensemble pour voir si est « apte à prendre des décisions » toi et moi ? »S'il ne s'était pas laissé gagné par la colère, il aurait probablement pu remarquer qu'au milieu de toutes les interrogations, il y avait le “pourquoi tu m'as laissée”, une question qui montrait probablement bien plus à quel point il avait pu la blesser par son absence que toutes les autres ne le faisaient. Seulement voilà, il n'était pas disposé à se laisser crier dessus de la sorte et au lieu de réfléchir et de se calmer, il haussa le ton à son tour. “ça y est, t'as fini ?” Demanda-t-il pour la forme, d'un ton horriblement condescendant qu'il n'était pas censé se permettre, vu la situation. “Et tu crois que j'étais où, au juste ?” Cria-t-il à son tour. Il n'aimait pas les reproches voilés qu'il pensait lire dans cet interrogatoire, pensait-elle qu'il passait son temps à aller voir d'autres femmes ou à aller au bar ? Ou bien était-ce seulement une simple question à laquelle elle attendait une réponse et il commençait à surinterpréter, lui aussi ? “C'est quoi cette question, une espèce d'accusation ? Tu crois que je fais quoi quand je ne suis pas là, hein ? Je suis désolé, princesse, moi je vis dans le monde réel, pas dans une cage dorée ! Si j'ai de l'argent, c'est parce que travaille pour, j'ai pas mes parents en filet de secours pour renflouer mon compte si jamais je fais de la merde, moi.”Bien sûr, il exagérait, autant il avait réellement beaucoup de travail, autant ne serait-ce que ce jour-là, il n'était pas obligé de passer autant de temps au dojo. D'autant plus qu'il avait dit qu'il s'arrangerait pour qu'il passe du temps ensemble, c'était donc injuste de lui reprocher de lui en demander à présent, mais ne dit-on pas qu'il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir ? Et puis, sous la couche épaisse de mauvaise foi et de reproches inappropriés, se cachait la peur. La peur de ne pas réussir à contenir sa colère et ses émotions comme il le faisait depuis toujours, la peur de décevoir ses parents, la peur de s'attacher à Lexie et au bébé pour que tout disparaisse ensuite… Autant de peurs et d'angoisses qu'il refusait d'admettre et qui l'empêchaient pourtant d'être présent comme il l'avait promis. “Et je devrais te demander comment va mon bébé ? Mais si tu veux, tiens ! Alors, Lexie, comment allez-vous, toi et l'enfant en sursis que tu aimerais voir disparaître ? Combien de fois tu as pensé à t'en débarrasser aujourd'hui ? Est-ce que tu vois ce qu'il y a de gênant dans cette conversation ou est-ce que je continue ?”Comme il sentait qu'il avait de plus en plus de mal à maîtriser la fureur qui montait en lui, il se retourna, prêt à aller se coucher, peu importe ce que dirait la brunette, il passa la porte, mais… “Oh !” Le doigt levé comme s'il avait oublié une information importante, il se retourna. “Et si tu veux appeler ma mère, n'hésite pas, vas-y, le téléphone est juste derrière toi.” Fit-il, d'un ton toujours désagréable, mais avec un volume moins élevé qui remonta cependant crescendo à sa prochaine réplique. Il montra le téléphone fixe qui se trouvait effectivement à quelques pas de Lexie d'un geste de la main. “Tu pourras lui expliquer en même temps pourquoi son fils, dont elle a toujours été si proche, qui l'aime à l'infini et l'a toujours admirée, lui cache des choses en ce moment ? Et tant que tu y es, explique-lui aussi pourquoi tu vis ici ou mieux, que tu es enceinte, mais que je ne peux pas lui annoncer parce que je ne sais pas si on ne va pas décider de le tuer, ce fichu bébé !”@Lexie Walker
Dernière édition par Noah Riley le Sam 5 Mar 2022 - 16:13, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 21 Fév 2022 - 15:32 | |
| Lexie en avait assez d’avoir l’impression de vivre seule dans cette grande demeure, qui lui était étrangère. Si elle avait accepté de vivre avec Noah, c’était pour voir s’ils pouvaient former une équipe, à défaut de mieux, et tenter d’élever un enfant ensemble. Elle n’était pas naïve, elle savait que la réponse ne serait pas évidente au bout de quelques semaines de cohabitation, et qu’un enfant chamboulerait de toute façon l’équilibre fragile qu’ils auraient construit. Et pourtant, elle ne pensait pas que ça se déroulerait aussi mal, et qu’elle aurait déjà envie de partir. Et ce soir, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, parce que le boxeur l’agresse, alors qu’elle était restée éveillée pour pouvoir passer un peu de temps avec lui. Alors oui, elle s’énerve. Elle monte le ton, crie, est sarcastique, et infantilise même Noah. Elle va sans doute trop loin, mais si on le lui demandait, elle dirait que c’était lui qui avait commencé. Ho, d’ailleurs … « C’est sûr qu’en étant accueilli par une hystérique, j’ai tout de suite envie de rentrer plus tôt ! » Hystérique ? Il dépasse les bornes. Lexie n’a jamais été violente. Elle ne s’est même jamais battue. Mais soudain, face à Noah, elle sent sa main qui la démange et doit résister à l’envie de lui retourner une gifle. La brunette crie donc toujours lorsqu’elle répond au boxeur. « Si tu ne m’avais pas agressé immédiatement, en me sautant dessus, tu n’aurais pas à faire à une hystérique ! » Oui, le fameux « c’est lui qui a commencé ». Elle l’interroge, lui demande où il était, et pourquoi il l’a laissé seule tout ce temps. Et elle est réellement surprise par la réaction de Noah. « Ca y est, t’as fini ? Et tu crois que j’étais où, au juste ? » Elle fronce les sourcils, ne comprenant pas le sens de sa question : elle pense qu’il était au travail, à gérer des choses pour le domaine ou le dojo, à multiplier les heures supplémentaires. Elle lui avait dit qu’il était trop peu présent pour élever un enfant, et il avait dit qu’il le faisait parce que personne ne l’attendait. Eh bien, visiblement, Lexie n’était personne, pas digne qu’on travaille moins de 50 heures par semaine pour passer un peu de temps avec elle. « C’est quoi cette question, une espèce d’accusation ? Tu crois que je fais quoi quand je ne suis pas là, hein ? Je suis désolée, princesse, moi, je vis dans le monde réel, pas dans une cage dorée ! Si j’ai de l’argent, c’est parce que je travaille pour, j’ai pas mes parents en filet de secours pour renflouer mon compte si jamais je fais de la merde, moi. » La revoilà, cette envie presque irrésistible de gifler Noah, parce que là, il dépasse les bornes. Il fait preuve d’une mauvaise foi sans borne, et doit tout de même se rendre compte qu’il exagère. Il est riche, sa famille est fiche. Et Lexie travaille, elle aussi. Elle jouit en effet de la fortune familiale, mais a son indépendance également. Elle secoue la tête, criant toujours autant que lui. « Tu les entends au moins, les absurdités que tu débites ?! » Mais Noah ne semble pas disposé à se calmer. Il est lancé, visiblement prêt à en découdre, comme si toutes les déceptions qu’il avait pu rencontrer depuis sa naissance pouvaient être exprimées par des cris et des attaques infondées, lors d’une seule et même dispute. « Et je devrais te demander comment va mon bébé ? Mais si tu veux, tiens ! Alors, Lexie, comment allez-vous, toi et l’enfant en sursis que tu aimerais voir disparaître ? Combien de fois tu as pensé à t’en débarrasser aujourd’hui ? Est-ce que tu vois ce qu’il y a de gênant dans cette conversation ou est-ce que je continue ? » Pendant la tirade de Noah, le boxeur a pu observer Lexie se décomposer. Petit à petit, son teint a pâli, et les larmes lui sont montées aux yeux. Elle a secoué la tête comme pour nier tout ce que Noah débitait, se pinçant les lèvres pour s’empêcher de pleurer. Sa voix n’est plus qu’un murmure lorsque la brunette reprend la parole. « J’ai accepté de garder ce bébé pour le moment pour toi. J’ai accepté d’emménager ici pour qu’on puisse en discuter, et passer du temps ensemble. Je comprends que ça soit difficile, parce que je ne peux pas te faire de promesse sur ce qui va arriver, mais … tu es injuste, avec tous les efforts que je fais. » Parce qu’elle comprend qu’il a du mal à se projeter, qu’il ne veut pas espérer pour être déçue. Mais elle ne se sent pas mieux que lui dans cette situation temporaire, inconfortable, qui peut les faire basculer d’un côté comme de l’autre. « Oh ! Et si tu veux appeler ma mère, n’hésite pas, vas-y, le téléphone est juste derrière toi. Tu pourras lui expliquer en même temps pourquoi son fils, dont elle a toujours été si proche, lui cache des choses en ce moment ? Et tant que tu y es, explique-lui aussi pourquoi tu vis ici ou mieux, que tu es enceinte, mais que je ne peux pas lui annoncer parce que je ne sais pas si on ne va pas décider de le tuer, ce fichu bébé ! » Et maintenant, Lexie a l’impression que Noah vient de lui asséner un coup d’une force inouïe. Tuer le bébé, la violence de ces mots lui fait mal. Elle n’est pas une meurtrière, et si elle finit par opter pour ce choix, ce sera dans l’intérêt du bébé. Parce qu’elle a trop souffert, pendant toute son enfance. Parce qu’elle porte encore les stigmates de son éducation et du manque d’amour. Parce qu’elle a eu des parents absents, ou qui ne voulaient pas d’elle. Des parents qui n’étaient pas prêts à s’investir ou à jouer leur rôle. Et des enfants qui grandissent dans un tel environnement risquent de devenir des adultes défaillants, en proie aux addictions et à de nombreuses peurs qui les empêchent de s’épanouir. La violence du discours de Noah heurte la brunette de plein fouet, qui ferme les yeux pour encaisser le coup. Lorsqu’elle les rouvre, de longues secondes plus tard, les plongeant dans ceux de Noah, sa voix est faible et tremble, démontrant le mal qu’elle a à retenir ses larmes. « Je peux pas faire ça, Noah. Je suis pas là pour que tu te défoules sur moi. Tu m’avais promis qu’on passerait du temps ensemble, qu’on discuterait, mais tu m’évites … Tu m’avais dit que tu pourrais moins travailler, que tu n’avais pas de raison de ne pas le faire avant … » Lexie détourne le regard, incapable d’affronter celui de Noah. « On n’est visiblement pas capable de former une équipe, ni même de cohabiter 5 jours sans avoir envie de s’étriper, alors je vais rassembler mes affaires et je partirai demain. Je suis désolée de t’avoir imposé cette situation, j’aurais mieux fait de ne jamais t’en parler … » Evitant toujours de poser ses yeux sur le boxeur, elle le contourne pour quitter la pièce. Elle ne le frôle pas, garde bien ses distances. Elle aimerait déjà partir, pouvoir se réfugier dans sa chambre, chez elle, là où elle se sent bien et en sécurité. Au lieu de cela, elle se glisse dans la chambre que Noah lui a attribuée et commence à ranger ses affaires dans la valise, les larmes roulant doucement sur ses joues. |
| | | | (#)Mer 23 Fév 2022 - 17:51 | |
| « Tu les entends au moins, les absurdités que tu débites ?! »Bien sûr qu'il les entendait. Et assurément, il allait le regretter. Cependant, aveuglé par la colère que Lexie semblait réussir à attiser en un claquement de doigt, il n'écoutait plus la raison. Il n'écoutait plus rien d'autre que ses émotions refoulées depuis l'annonce de la grossesse. La peur, la frustration, l'injustice, autant de sentiments désagrables qu'il tentait de cacher et qui lui revenaient à la figure ce soir-là. Pourtant, il avait bien vu la mine de Lexie passer de la colère à la consternation et de la consternation à la tristesse, mais il avait été incapable de s'arrêter pour autant. « J'ai accepté de garder ce bébé pour le moment pour toi. J'ai accepté d'emménager ici pour qu'on puisse en discuter, et passer du temps ensemble. Je comprends que ça soit difficile, parce que je ne peux pas te faire de promesse sur ce qui va arriver, mais … tu es injuste, avec tous les efforts que je fais. »Sa voix n'était plus qu'un murmure dans son dos et pourtant, il y entendait sans mal la peine qu'elle ne parvenait pas à dissimuler. Mais ça ne suffisait apparemment pas, puisque lorsqu'il se retourna, au lieu de s'excuser comme il aurait dû le faire, il continua sa tirade, utilisant des mots qu'il se doutait être d'une violence extrême pour elle. C'est seulement en l'observant là, debout au milieu du salon, les yeux fermés pour se remettre du choc, qu'il commença à se calmer, prenant enfin conscience de l'ampleur de ce qu'il venait de dire. Pendant les longues secondes où elle resta là sans bouger, il fit de même, à la différence qu'il la regardait avec l'impression horrible d'être un bourreau en train de contempler l'étendue des dégâts qu'il avait pu causer. « Je peux pas faire ça, Noah. Je suis pas là pour que tu te défoules sur moi. Tu m'avais promis qu'on passerait du temps ensemble, qu'on discuterait, mais tu m'évites … Tu m'avais dit que tu pourrais moins travailler, que tu n'avais pas de raison de ne pas le faire avant … »Si elle n'avait pas détourné le regard à ce moment-là, elle aurait pu voir l'expression du boxeur changer pour se transformer en une mine embarrassée, non plus par Lexie, mais par sa propre attitude. Il était touché par la voix tremblante de la jeune femme, ses mots justes et son apparente fragilité. Tout cela lui montrait à quel point il avait été un connard sans pitié avec elle et il avait autant envie de se mettre des baffes que de s'excuser et de la prendre dans ses bras. Pourtant, il resta là, sans bouger. « On n'est visiblement pas capable de former une équipe, ni même de cohabiter 5 jours sans avoir envie de s'étriper, alors je vais rassembler mes affaires et je partirai demain. Je suis désolée de t'avoir imposé cette situation, j'aurais mieux fait de ne jamais t'en parler … »Il baissa la tête, un peu honteux et, il fallait bien l'avouer, un peu peiné aussi. Il ne l'aurait jamais pensé, mais qu'elle lui annonce vouloir partir lui avait fait quelque chose. Ça se comprenait totalement, bien sûr, mais cette annonce sonnait comme un adieu dans la tête de Noah et il se rendait compte qu'il n'avait strictement aucune envie de devoir vivre sans revoir Lexie. Il la laissa tout de même quitter la pièce sans la retenir et attendit qu'elle ne soit plus dans son champ de vision pour sortir de la maison. Une fois assis sur le perron, il soupira longuement en réfléchissant à ce qu'il venait de se passer. Il lui semblait qu'il avait toujours eu comme un talent inné et inavoué - si tant est qu'on puisse appeler ça ainsi- pour blesser les gens, que ce soit fait exprès ou pas. Danika, Lawrence, Lexie… Et la liste ne faisait que s'allonger au fil du temps. Déjà lorsqu'il était calme, il devait faire un effort pour faire attention à ne pas utiliser des mots trop rudes, à ne pas formuler les choses aussi crûment qu'il pouvait les penser dans sa tête. C'était notamment pour ça qu'il faisait tout pour garder son sang-froid en toutes circonstances. parce que lorsqu'il était énervé, cette aptitude débile s'amplifiait encore. Parce qu'il voyait les disputes comme des combats qu'il voulait gagner. Et dans une confrontation, c'est toujours celui qui a le plus amoché l'autre qui gagne, au final. Alors, il cherchait à frapper là où il pouvait faire le plus mal, même quand il savait qu'il allait trop loin, même quand ça finissait par lui donner l'impression d'être un monstre, tout simplement parce qu'il savait le faire et que c'était toujours plus facile de faire de la peine aux autres que de prendre le risque de montrer ce qu'il se passait réellement derrière sa carapace. Sauf que ce soir-là, s' il n'arrangeait pas les choses, il avait le sentiment que sa vie entière en serait chamboulée. Parce qu'il y avait cette histoire de grossesse, bien sûr, mais pas seulement. Plus il y pensait et plus l'idée du départ de la brunette s'attristait, il se disait qu'il était peut-être passé à côté de quelque chose en n'essayant même pas de passer du temps avec elle. À côté de quoi, ça, il ne le savait pas vraiment, mais en tout cas, il ne voulait pas abandonner sans avoir essayé. Après plusieurs minutes à cogiter dehors, c'est dénué de colère, mais plein d'appréhension qu'il se dirigea vers la chambre où dormait la jeune femme depuis qu'elle avait emménagé. “Lexie…” Avait-il commencé, en restant dans l'encadrement de la porte, d'une voix calme, pour attirer son attention. Il soupira, cherchant les mots qu'il allait prononcer, essayant de ne rien dire qui pourrait encore empirer la situation, bien qu'il n'était pas certain que ce soit possible. C'est en apercevant les larmes qui avaient coulé sur les joues de la jeune femme qu'il se lança. “J'aurais pas dû te crier dessus et j'aurais pas dû te dire tout ça… Tu fais déjà tellement d'efforts, j'avais pas le droit de m'en prendre à toi comme ça.”Il entra dans la chambre, sans oser trop l'approcher et chercha son regard avant de continuer. “Je suis désolé.”Comme si ça suffisait, pensa-t-il en soupirant de nouveau, mais il ne pouvait pas revenir en arrière. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était essayer d'avouer ses torts en espérant qu'elle verrait qu'il était sincère. Il ne se chercha pas d'excuse, il savait qu'il n'en avait pas, il avait simplement merdé, aucune explication ne lui semblait valable à cet instant. “Tu as raison, je t'ai évité, j'aurais dû rentrer plus tôt, mais j'ai choisi la solution la plus facile, pour moi. Pour que ça ne devienne pas trop réel, alors que tu as accepté de venir ici parce que je te l'ai demandé.”S'excuser et admettre qu'elle avait raison en une seule et même soirée, autant dire que Lexie avait intérêt de manquer le jour d'une pierre blanche, ça ne risquait pas de se reproduire très souvent. “Je ne suis même pas en colère contre toi, en réalité, c'est toute cette situation qui est difficile à vivre. Et elle l'est pour toi aussi, je devrais en être conscient et être là pour te soutenir, pas pour t'enfoncer. Je…J'ai été injuste et égoïste… Pardonne-moi, s'il te plait.”@Lexie Walker |
| | | | (#)Jeu 24 Fév 2022 - 17:36 | |
| Lorsque Noah la rejoint, quelques minutes après leur altercation, la brunette est dans la chambre qu’il lui a attribué il y a quelques jours, en train de plier ses habits et de les ranger dans sa valise. « Lexie … » Elle sursaute lorsqu’il apparait sur le seuil de la porte, même si sa voix est calme. Elle aurait pu fermer la porte pour cacher ses larmes, mais en réalité, une part d’elle espérait qu’il viendrait la consoler et s’excuser. Elle relève la tête vers Noah, mais détourne rapidement le regard, gênée d’avoir pleuré. Elle s’obstine sur sa tâche, continuant à empiler dans sa valiser des pantalons. « J’aurais pas dû te crier dessus et j’aurais pas dû te dire tout ça … Tu fais déjà tellement d’efforts, j’avais pas le droit de m’en prendre à toi comme ça. » Il fait quelques pas dans la chambre, et la brunette ose relever le regard, même si ses lèvres sont pincées et qu’elle semble ne pas savoir sur quel pied danser, quoi dire ou quoi faire. Elle est soulagée d’entendre Noah poursuivre. « Je suis désolé. » Elle déglutit difficilement, ferme un instant les yeux pour s’imprégner de ses paroles et hoche la tête, comme pour signifier qu’elle accepte ses excuses, même si elle est toujours muette à l’heure actuelle. « Tu as raison, je t’ai évité, j’aurais dû rentrer plus tôt, mais j’ai choisi la solution la plus facile, pour moi. Pour que ça ne devienne pas trop réel, alors que tu as accepté de venir ici parce que je te l’ai demandé. » Elle hésite un instant, laisse échapper un petit soupire et s’installe sur le lit. Elle plonge son regard bleuté dans celui de Noah. « Tu ne veux pas que ça devienne trop réel, parce que tu ne sais pas ce qui va arriver, ou parce que finalement, tu as changé d’avis ? » Elle lève immédiatement les mains en signe d’apaisement. « Je ne veux pas te mettre la pression ou quoi que ce soit, pour que tu te ranges à mon désir, mais tu en aurais le droit … de changer d’avis. » Parce que la brunette veut que Noah prenne sa décision non sur les échecs de ses parents, ou leur volonté d’avoir des enfants, à eux. Elle souhaite qu’il veuille assumer ce bébé pour lui, pour l’enfant, pour la famille qu’ils formeraient, par envie, et pas parce qu’il condamne la possibilité d’un avortement. « Je ne suis même pas en colère contre toi, en réalité, c’est toute cette situation qui est difficile à vivre. » Ok … Il n’a pas l’air très doué pour les excuses.« Et elle l’est pour toi aussi, je devrais en être conscient et être là pour te soutenir, pas pour t’enfoncer. Je … J’ai été injuste et égoïste … Pardonne-moi, s’il te plaît. » Lexie laisse le silence s’installer pendant quelques secondes puis hoche la tête. « D’accord. » Personne n’a jamais tout à fait tort. Même une horloge arrêtée donne l’heure juste deux fois par jour.« Je ne tolèrerai plus que tu me traites ainsi, parce que je ne suis pas un défouloir. Je ne suis pas là pour que tu puisses crier après moi après tes journées difficiles et tes heures supp. Surtout que tu m’avais promis de passer du temps avec moi. » Elle hésite un instant, son regard bleuté ancré dans celui de Noah. « Mais je sais que tu n’as pas tort sur toute la ligne. Personne n’a jamais tout à fait tort ou tout à fait raison. Il n’y a pas de blanc ou de noir, il n’y a que des nuances de gris. Tu as ton point de vue sur cette grossesse, et j’ai le mien. Et pour être honnête, je ne suis même plus sûre que l’un de nous deux ait raison … Peut-être qu’au final, on est tous les deux dans le vrai. Ou bien tous les deux dans le faux. Tu as tes arguments, tes raisons, basés sur ton éducation, tes parents. Et j’ai mon point de vue, fondé aussi sur … mes parents, ma famille dysfonctionnelle et l’éducation étrange que j’ai reçu. On a été élevés de manière très différente, c’est normal que nos idées soient différentes, ainsi que notre ressenti. Mais pour autant, je suis incapable de te dire lequel de nous deux détient la bonne solution, si tant est qu’il en existe une. » Elle détourne le regard de Noah. Maintenant que la tension s’apaise, que ses mots lui ont réchauffés le cœur, elle ne peut s’empêcher de laisser courir ses yeux sur le torse nu du boxeur, ravie de voir qu’il lui fait toujours autant d’effet. Elle tente pourtant de se concentrer sur le sujet de discussion. « Je sais que cette situation est compliquée. Tu as peur de te projeter, alors qu’on ne sait pas où on va. Et tu ne peux pas en parler à ta famille, et pour ça, je suis désolée … Mais c’est compliqué pour moi aussi. Peut-être que ce serait un peu plus simple si les rôles étaient inversés. Si je voulais du bébé, et pas toi. Parce que là, c’est moi qui aie une crevette qui grandit dans mon utérus et me rend malade. Alors disons que … ça complique encore un peu plus les choses, quand ton corps te dit que non, ce bébé, il n’en veut pas et il ne le supporte pas. » Parce qu’elle a réellement cette impression : que son organisme tout entier rejette cette grossesse. Ils ont dit ce qu’ils avaient à dire, chacun, de cette situation qui bouleverse leur vie actuelle, et risque de bouleverser leur vie entière. Mais la brunette a besoin de concret, des promesses de réelles améliorations qui pourraient être mises en place. « Est-ce que, dans un premier temps, on pourrait oublier le bébé ? » Ok, cette question semblait étrange. « Le but de vivre ensemble, c’était de voir si on pouvait former une équipe, peut-être une famille. Donc c’est déjà … toi et moi. » Elle rougit légèrement, détourne le regard, gênée. « On pourrait peut-être … faire des choses ensemble. Même juste regarder un film, dîner, se balader … si tu voulais bien rentrer plus tôt. » Et elle espère qu’il dira oui car ce soir, elle ne pourra pas supporter une nouvelle déception. |
| | | | (#)Dim 6 Mar 2022 - 16:54 | |
| Lorsqu'il était entré dans la chambre, Lexie était en train de plier ses vêtements et de les ranger dans sa valise, comme elle l'avait dit. Elle avait sursauté au son de sa voix et lorsqu'elle avait relevé la tête, il avait constaté ses larmes, prenant une nouvelle fois conscience d'à quel point il avait été dur avec elle, alors qu'elle ne le méritait pas. Après quelques secondes qui lui avaient paru être des minutes, elle avait hoché la tête, mais il n'osa pas lui demander si cela voulait dire qu'elle allait rester finalement. Lorsqu'elle s'installa sur le lit, il vint s'adosser au mur face à elle. « Tu ne veux pas que ça devienne trop réel, parce que tu ne sais pas ce qui va arriver, ou parce que finalement, tu as changé d'avis ? »Aussitôt, elle leva les mains comme si elle avait peur qu'il se mette à nouveau à crier et il se pinça les lèvres, inquiet. Il n'avait aucune envie qu'elle fasse attention à chaque parole qu'elle prononçait pour ne pas l'énerver, au contraire, l'une des choses qui lui plaisaient vraiment chez elle, c'était son caractère parfois bien trempé. « Je ne veux pas te mettre la pression ou quoi que ce soit, pour que tu te ranges à mon désir, mais tu en aurais le droit … de changer d'avis. »Il soupira. À cet instant, il aurait aimé pouvoir lui dire qu'il avait changé d'avis, ne serait-ce que pour se faire pardonner, mais ce n'était pas le cas. Il s'installa enfin près d'elle avant de lui répondre. “Je sais que tu aimerais que je te dise le contraire, mais je n'ai pas changé d'avis. Ça m'inquiète de ne pas savoir ce qu'il va arriver, ça me donne l'impression que tout n'est qu'une illusion qui pourrait disparaître en un claquement de doigt…Et je déteste avoir l'impression de ne rien pouvoir contrôler.”Et il ne parlait pas que du bébé, il parlait d'elle aussi. Parce qu'à moins de ne faire que se disputer, passer du temps ensemble allait forcément les rapprocher au moins un peu et s'il se mettait à apprécier la présence de la brunette, il savait par avance qu'il serait difficile pour lui de revenir ensuite à la solitude. Solitude qu'il avait toujours détesté par ailleurs. Il continua ses excuses et elle laissa un nouveau silence atroce s'installer avant de hocher la tête de nouveau. « D'accord. Je ne tolèrerai plus que tu me traites ainsi, parce que je ne suis pas un défouloir. Je ne suis pas là pour que tu puisses crier après moi après tes journées difficiles et tes heures supp. Surtout que tu m'avais promis de passer du temps avec moi. »Il détourna les yeux, un peu honteux. “Je sais, ça n'arrivera plus.” Souffla-t-il. Il releva les yeux alors qu'elle semblait hésiter et elle plongea son regard dans le sien. « Mais je sais que tu n'as pas tort sur toute la ligne. Personne n'a jamais tout à fait tort ou tout à fait raison. Il n'y a pas de blanc ou de noir, il n'y a que des nuances de gris. Tu as ton point de vue sur cette grossesse, et j'ai le mien. Et pour être honnête, je ne suis même plus sûre que l'un de nous deux ait raison … Peut-être qu'au final, on est tous les deux dans le vrai. Ou bien tous les deux dans le faux. Tu as tes arguments, tes raisons, basés sur ton éducation, tes parents. Et j'ai mon point de vue, fondé aussi sur … mes parents, ma famille dysfonctionnelle et l'éducation étrange que j'ai reçu. On a été élevés de manière très différente, c'est normal que nos idées soient différentes, ainsi que notre ressenti. Mais pour autant, je suis incapable de te dire lequel de nous deux détient la bonne solution, si tant est qu'il en existe une. »C'est à son tour à elle de détourner les yeux et il crut la voir observer son torse qu'il n'avait pas pris le temps de couvrir. Cependant, il chassa cette idée de sa tête lorsqu'elle reprit la parole. « Je sais que cette situation est compliquée. Tu as peur de te projeter, alors qu'on ne sait pas où on va. Et tu ne peux pas en parler à ta famille, et pour ça, je suis désolée … Mais c'est compliqué pour moi aussi. Peut-être que ce serait un peu plus simple si les rôles étaient inversés. Si je voulais du bébé, et pas toi. Parce que là, c'est moi qui aie une crevette qui grandit dans mon utérus et me rend malade. Alors disons que … ça complique encore un peu plus les choses, quand ton corps te dit que non, ce bébé, il n'en veut pas et il ne le supporte pas. »Il déglutit, se sentant coupable. Si elle avait tous ces symptômes c'était uniquement de sa faute, sans lui, elle aurait déjà avorté. “Je suis vraiment désolé...” Ce soir, il ne faisait que ça, décidément. “Je suis passé à la pharmacie pour toi, pour les nausées, ils m'ont donné des trucs qui devraient t'aider un peu.”Mais c'était si dérisoire par rapport aux efforts qu'elle faisait de son côté qu'il avait encore plus l'impression d'être monstrueux. « Est-ce que, dans un premier temps, on pourrait oublier le bébé ? » “Comment ça ?” Répondit-il, interloqué par cette phrase. Comment pouvait-elle vouloir oublier le bébé lorsque c'était précisément ce qui les rapprochait ? « Le but de vivre ensemble, c'était de voir si on pouvait former une équipe, peut-être une famille. Donc c'est déjà … toi et moi. »Il fut d'abord ravi de constater qu'elle restait, puisque jusque-là, il n'en était pas sûr et ensuite, il se rendit compte qu'il faudrait vivre comme une “équipe”, autrement dit un couple, avec Lexie. Alors qu'ils s'étaient disputés lors des deux dernières soirées qu'ils avaient passées ensemble, celle-ci y compris et qu'il avait l'impression que la seule chose qu'ils aient en commun était le sexe. Pour autant, il trouvait que c'était une bonne idée, puisque s'ils voulaient un jour élever un enfant tous les deux, il fallait qu'ils soient certains de pouvoir se supporter sans avoir envie de s'étrangler, mais il avait un peu peur que la brunette ne décide de faire ses bagages à la moindre contrariété, parce qu'il y en aurait forcément, vu leurs différences. Il remarqua qu'elle avait rougi lorsqu'il tenta de nouveau de capter son regard sans y parvenir. « On pourrait peut-être … faire des choses ensemble. Même juste regarder un film, dîner, se balader … si tu voulais bien rentrer plus tôt. »Il passa doucement sa main sous son menton pour qu'elle le regarde dans les yeux. “C'est d'accord.” Annonça-t-il simplement, avant de se rendre compte que ce n'était peut-être pas assez explicite. “Je vais rentrer plus tôt et je calerai mon emploi du temps sur le tien pour qu'on puisse passer du temps ensemble. C'est promis.”Voilà. Et maintenant ? Pensa-t-il, parce que c'était bien beau d'accepter la théorie, mais en pratique, qu'est-ce qu'il était censé faire maintenant ? Autant, il avait déjà eu une ou deux relations qui étaient devenues suffisamment sérieuses pour tenter de vivre ensemble, autant avec Lexie tout était bizarre. Il ne faisait rien dans l'ordre, n'étaient sûrs de rien et pourtant ils allaient vivre ensemble, comme un couple, mais sans en être vraiment un. En ayant un bébé en cours, mais en faisant chambre à part. En essayant d'être proches, mais sans se connaître. Pour Noah, il y avait de quoi devenir dingue. Et il imaginait bien que ce n'était pas plus simple pour la jeune femme qui, en plus de tout ça, devait vivre la grossesse et avait atterri dans une maison qu'elle ne connaissait pas. “Bon.” En réalité, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il allait dire, mais le silence devenait un peu trop gênant. La discussion était a priori terminée et il était probablement temps d'aller se coucher, alors il enchaîna là-dessus. “hum.. Il est tard tu dois être crevée, je devrais te laisser aller dormir.”Il se leva, lui sourit et se dirigea vers la porte, mais il se retourna avant de la franchir. “Lexie ? Est-ce que…” Tu veux bien dormir avec moi ? C'est ça qu'il voulait dire. Seulement, il avait trop peur qu'elle soit effrayée à l'idée de vivre ensemble et de partager la même chambre et qu'elle refuse, ou pire, qu'elle prenne la fuite et s'en aille. Aussi, il préféra être lâche. “Non, rien. Juste, merci d'être restée... Bonne nuit.”Et il partit dans sa chambre où il était certain de ruminer sur cette question qu'il n'avait pas osé lui poser. @Lexie Walker |
| | | | (#)Sam 12 Mar 2022 - 15:29 | |
| La dispute semblait terminée, les cris étaient passés, et les reproches semblaient avoir été remisés au placard, du moins pour le moment. Noah était dans la chambre de Lexie, la chambre d’amis, celle qu’il lui avait attribué lorsqu’ils étaient revenus de chez Channing avec les affaires de la brunette. Et il s’excusait, pour son comportement de ce soir, mais aussi des derniers jours. Lexie laissa le silence s’installer entre eux quelques instants, le temps de réfléchir et de s’imprégner des paroles et des promesses du boxeur. Puis elle indiqua qu’elle acceptait ses excuses, à conditions que cela ne se reproduise plus. « Je suis vraiment désolé … Je suis passé à la pharmacie pour toi, pour les nausées, ils m’ont donné des trucs qui devraient t’aider un peu. » La brunette plongea son regard bleuté dans celui de Noah, comme pour essayer de lire en lui, en même que temps qu’un petit sourire apparu sur ses lèvres. Il ne resta que deux secondes, mais il avait bien été là. Parce qu’elle était ravie qu’il puisse exister des choses pour calmer ses nausées. Mais aussi, parce qu’elle était touchée que Noah ait pensé à elle et ait fait cette course pour elle, aujourd’hui. Peut-être que tout n’était pas perdu, finalement. Peut-être que si chacun faisait des efforts, ça pourrait marcher, finalement. Parce que n’était-ce pas la base ? Faire attention à l’autre, penser à lui, faire des choses pour lui ? Lexie n’y connaissait rien en matière de couple, n’avait jamais eu de relation qui dépasse une nuit, mais c’était l’image qu’elle se faisait de la chose, à travers les films qu’elle avait vus et les romans qu’elle avait lus. Finalement, en rougissant légèrement, parce qu’elle savait qu’elle lui en demandait beaucoup, et même si elle parlait d’équipe, refusant obstinément d’évoquer l’idée d’un couple, elle savait au fond d’elle qu’on était sur un comportement de couple, elle lui demanda de faire des efforts, de passer du temps de qualité à deux, de se découvrir. Noah passa doucement sa main sous le menton de Lexie afin de lui relever la tête et d’accrocher son regard. La brunette frissonna à ce contact. « C’est d’accord. Je vais rentrer plus tôt et je calerai mon emploi du temps sur le tien pour qu’on puisse passer du temps ensemble. C’est promis. » Elle déglutit difficilement, se contentant de hocher la tête. Il n’y avait rien de plus à ajouter, rien à répondre, simplement à souhaiter que Noah soit du genre à tenir ses promesses. Bien trop vite, il ôta sa main, rompant le contact qu’il avait établi entre eux. Pourtant, la peau toute entière de Lexie semblait chargée en électricité et réclamer qu’il la touche encore. Son regard dévia vers le torse nu du boxeur, et elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle avait envie de lui, terriblement. Parce que c’était ainsi qu’elle fonctionnait. Lexie n’était pas douée pour la communication, pour s’ouvrir et se livrer. Mais elle était douée pour le sexe, pour les étreintes charnelles. Son corps avait toujours été une arme, une arme pour séduire, une arme pour tromper la solitude. Et après toutes les tensions de la soirée, la brunette avait besoin de retrouver Noah, de la seule manière de laquelle ils semblaient compatibles, du moins pour le moment. Pourtant, bien trop vite, il ajouta. « Bon. » Bon quoi ? « Hum … Il est tard tu dois être crevée, je devrais te laisser aller dormir. » Ho. La déception put se lire sur le visage de la brunette, mais elle hocha la tête. « D’accord. » C’est vrai qu’elle était épuisée, elle ne pouvait pas le nier. Peut-être n’était-il pas prêt pour un rapprochement physique, si tôt après une dispute ? Peut-être ne voulait-il plus la toucher maintenant qu’il avait appris sa grossesse ? Car depuis qu’il savait, il n’avait esquissé aucun geste envers elle, que ce soit de la tendresse ou du désir. Il se leva, se dirigea vers le couloir, mais se retourna avant de franchir la porte. « Lexie ? Est-ce que … Non, rien. Juste, merci d’être restée … Bonne nuit. » Elle haussa un sourcil interrogatif, pinça les lèvres puis hocha la tête. « Bonne nuit. » Elle attendit de ne plus entendre les pas de Noah pour se laisser tomber sur son lit, les yeux fixés sur le plafond. Elle resta allongée là, de longues minutes, à réfléchir à leur dispute, à leur cohabitation, au désir qu’elle ressentait pour le boxeur, et à ses envies à lui, qui semblaient l’avoir déserté. Elle soupira, puis prit une décision : elle devait en avoir le cœur net. Elle ne pouvait pas rester ici si Noah n’était plus attiré par elle ou s’il ne voulait plus la toucher. Elle ne pourrait pas supporter neuf mois d’abstinence, à vivre sous le même toit qu’un homme qui la rejetait. Elle se releva, se hâta de ranger ses vêtements dans l’armoire, puis rejoignit la chambre de Noah. Là, elle toqua doucement et attendit d’être invitée pour pouvoir entrer. Dans la chambre, elle referma la porte derrière elle et attendit quelques secondes que son regard s’habitue à la pénombre. Elle rejoignit le lit de Noah, se glissa sous les couvertures et se colla au gérant. Sans plus attendre, elle posa ses lèvres sur celle de Noah, l’embrassant passionnément. Elle ne se recula que pour prononcer quelques mots, d’une voix suppliante. « Je t’en prie, j’en ai besoin. Parce que je fonctionne comme ça. Parce que c’est la seule chose qui semblait fonctionner entre nous. Parce qu’avant le bébé, tu me désirais. J’ai besoin que ce soit toujours le cas. » |
| | | | | | | | Too many times ~ Noxic#6 ❤ |
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