▽ Renegade, our reflections made across a sharpened blade In a house of mirrors, you're never alone Welcome home Suspicious simulacra distort your flesh and bone 'Cause in a house of mirrors, you're never alone Welcome home
En un mois, il y avait eu quelques événements dans ma vie : des fêtes de fin d'année qui ne s'étaient pas vraiment passées comme je l'aurais imaginé, le 1er janvier j'avais eu une très longue discussion avec Mel suite à laquelle nous n'étions plus célibataires, celui-ci d'ailleurs ne travaillait plus au Ras le Bol depuis fin décembre, bref, on commençait une nouvelle année.
Depuis le fiasco de Noël, j'avais pris contact avec Nicole, la soeur de Max. Evidemment, ça avait d'abord été à cause de ce qu'il s'était passé avec Helen, je voulais savoir comment allait Nini après ça mais surtout, je voulais lui parler de Max parce que je devais bien l'admettre, j'étais clairement du côté de Nini pour ce qui était du fait que Max était trop tolérant avec sa mère. Nulle doute qu'il avait ses raisons, je ne le jugeais pas, je m'inquiétais simplement de l'impact qu'elle avait encore sur lui et vu ce qu'il s'était passé le 24 décembre, elle avait fait davantage de dégâts...
Après un certain temps, notre sujet de conversation avait dévié sur l'anniversaire de Max, j'avais découvert sa date de naissance par hasard lorsque nous avions signé des papiers pour la colocation et bien entendu, je n'avais pas oublié depuis et, voyant, que celle-ci approchait, je voulais préparer quelque chose. Pour moi, l'aide de Nicole était indispensable. Parce que qui de mieux que sa chère sœur pour savoir ce qui lui ferait plaisir et qui aurait autant envie que moi d'offrir la meilleure journée à Max ?
Le souci c'était que Nicole m'apprit que Max détestait le jour de son anniversaire et ne souhaitait pas le fêter. En bon optimiste que j'étais, je me convainquais que si Nini et moi faisions de cette journée quelque chose d'extraordinaire, nous pourrions changer la vision de Max sur celle-ci et lui faire enfin apprécier et célébrer le jour de sa naissance. Tellement optimiste que je parvenais à faire de Nicole ma complice malgré ses arguments bien qu'elle me freinait sur certains points. On n'organiserait pas de fête surprise avec un million de gens, on commencerait doucement par un brunch tous les trois, il faudrait qu'on discute du reste, j'avais quelques idées en tête. Ne pas trop s'exciter, me conseillait Nini mais elle acceptait qu'on se voit pour en parler et pour ça, nous avions convenu de nous retrouver à Dreamworld.
En rejoignant Nicole, vers 15h à l'entrée du parc, je lui proposais un truc à boire ou à manger, elle acceptait un expresso tandis que je me payais un cornet de glace à la fraise. Dégustant ma gourmandise, j'écoutais Nicole...
" Eden, je pourrais pas rester longtemps, j'imagine que si tu as choisi Dreamland c'est que tu veux aussi faire des attractions alors choisissons quelque chose de calme pour pouvoir discuter de l'anniversaire de Max. "
" Non, enfin oui, oui, bien sûr, haha ! Ah, désolé, j'aurais peut-être dû t'inviter à Starbucks ou quoi. Pourquoi ici ? Parce qu'en fait, j'ai une idée qui a un rapport avec les parcs d'attraction alors je me suis dit, autant venir ici aussi. " L'explication était foireuse, je devais bien l'admettre. " Et j'ai bien envie d'acheter un truc à Max ici. "
" T'inquiète on va faire un manège, mon petit. " On voyait bien qu'elle était un peu moqueuse
" Ne te sens pas obligée, hein. "
" Eh, pas de manière avec moi, on va le faire ce manège ! Donc, allons-y ! "
Elle avait bien saisi que je voulais allier l'utile à l'agréable en allant à Dreamworld, ce n'était pas difficile à deviner en même temps. Néanmoins, j'étais sérieux malgré ça et si il avait fallu changer de point de rendez-vous, je l'aurais fait sans problème car discuter de l'anniversaire de Max restait mon objectif principal. Alors, tout en nous dirigeant vers une attraction qui nous ferait faire un trajet dans une sorte de petit bateau, nous discutions. Pendant un peu plus de 2 heures, nous parcourions le parc en élaborant notre plan et Nicole me laissa ensuite pour aller à un autre rendez-vous.
Pour bien finir mon après-midi à Dreamworld, je décidais de faire un tour au labyrinthe des miroirs et si je n'y passais pas trop de temps, je m'accorderais probablement un dernier tour dans une attraction à loopings avant de rentrer chez moi. Le temps passait et je voyais que je galérais dans les chemins entre les miroirs et au bout d'un certain temps, il m'était arrivé de croiser la même femme deux ou trois fois, si bien qu'à un moment, je m'arrêtais pour lui proposer une alliance.
En même temps, tourner en rond depuis une demie heure au milieu de miroirs qui ont des réflexions de différentes formes, oui, ça pouvait être déroutant. Très bizarrement, je n'avais pas envie d'avoir une migraine pour finir cette journée. Observant la réaction de mon interlocutrice, je me demandais si elle allait accepter mon offre sinon, je craignais bien de tourner encore en boucle dans ce labyrinthe. Ne pas désespérer, nous allions bien finir par trouver la sortie, non ?
" Euh, bonjour, excusez moi. Depuis quelques minutes, je remarque que ça fait plusieurs fois qu'on se croise, je n'arrive pas à trouver la sortie et quelque chose me dit que vous aussi. Et puis, je me suis demandé, si on pouvait s'entraider, j'aimerais bien sortir d'ici au plus vite, je commence à avoir le tournis à force, qu'en dites-vous ? "
Dernière édition par Eden Appleton le Jeu 24 Fév - 11:45, édité 4 fois
Je me demande encore pourquoi j’ai accepté cette proposition. Sans doute pour la cohésion de notre groupe. Et probablement aussi par la récompense promise par Lora si je faisais l’effort de venir. Surtout par ça pour être honnête. Je sais parfaitement ce qu’elle entend par nuit de folie. Ça veut bien le coup de sacrifier une aprem dans Dreamworld. Enfin, je commence à trouver le temps long là. Très long. Ça fait facile trente minutes que je tourne en rond dans ce labyrinthe de miroirs. Je double ta récompense si tu en sors en moins de trente minutes ! Je me suis laissée emporter par l’appât du gain. Il était certain que ça sentait le piège à plein nez. Et j’ai plongé dedans la tête la première. A peine dix secondes après, j’étais entrée. Je me voyais déjà me la raconter avec un chrono canon. Au final, si j’en sors avant la fermeture du parc, je m’estimerai heureuse. Je sens déjà qu’elle se pavane de mes mésaventures. Les deux autres musiciennes doivent pas avoir beaucoup plus de compassion. Peut-être Emily, la moins peste de notre quatuor. Mais à mon avis, ça se rafraichit plutôt la gueule autour d’une bière en attendant mon retour. Sans oublier de se foutre de moi. Mes oreilles sifflent pas par hasard. Ce qui était marrant au début, l’est plus du tout. J’ai plus envie de rire là. Je suis à deux doigts de vouloir exploser chaque miroir un par un. Pourtant, ils affichent un superbe reflet avec cette blonde dans son minishort rouge et son débardeur noir avec un ange démonique imprimé dessus. Le pire dans tout ça ? J’ai croisé des gosses voire des mecs depuis le début de mes péripéties. Des gens dehors à l’heure actuelle. Ça fait mal à mon égo. Je hais Lora de ton mon amour en l’instant. Elle aura intérêt à se faire pardonner. Je me fais pas de souci à ce niveau. Je m’en fais plus pour la rejoindre. Il y a un truc qui m’échappe. Il y a forcément une logique. Et ça m’agace. Au point où je ferme le poing et le cogne contre une vitre. Ça fait pas avancer le problème mais ça défoule. Ça picote un peu aussi. Ce qui m’énerve davantage. Alors c’est pas le moment de venir m’emmerder. Ce type est pas le bienvenue même si ses intentions sont bonnes. Je le fusille du regard. Un peu plus et il prenait une tarte. Ça aurait été un meilleur défouloir. J’ai su me contrôler. « A part me servir de ton crâne comme bélier, je vois pas trop ce que tu pourrais faire d’utile, l'avorton. » J’ai le sens de l’accueil. Le sobriquet péjoratif est gratuit. Il me gonfle à me rappeler que je galère. Qu’est-ce qu’il peut m’apporter à part une source de rage à mes côtés ? S’il avait une idée lumineuse, il sera déjà sorti de là. Il veut utiliser mes neurones. Malin le gars. Sauf sur ce coup-là, ils sont inutiles. « A moins que t’aies une autre idée de génie. T’as quoi en stock ? » Je croise mes bras sous ma poitrine et patiente en le fixant. Je suis prête à lui offrir une chance. Qu’il se montre persuasif. Avec du bol, il fera partie de la minorité masculine capable de brancher son cerveau. J’y crois pas vraiment. Les pourcentages sont proches de zéro.
▽ Renegade, our reflections made across a sharpened blade In a house of mirrors, you're never alone Welcome home Suspicious simulacra distort your flesh and bone 'Cause in a house of mirrors, you're never alone Welcome home
La jeune femme était particulièrement malpolie et un tantinet agressive. Si je n'avais pas encore la migraine, quelque chose me disait qu'elle serait ravie de m'en déclencher une. Mais bon, soyons patient, il est possible que ses nerfs parlent à sa place à force de galérer dans ce labyrinthe et qu'elle ne soit pas naturellement désagréable.
" Oh. Ok... "
Je la laissais finir sa tirade. Une idée de génie ? Hahahaha, si elle savait quel abruti elle avait en face d'elle. J'étais le genre de gamin qui pouvait finir à l'accueil d'un magasin facilement après avoir perdu sa mère au rayon livres ou jouets. Et en fait... Ça m'était déjà arrivé une fois, je devais avoir genre 5 ans, je pense. J'avais pris mon caddie miniature pour faire comme maman et alors qu'elle pensait que je la suivais, j'avais vu quelque chose qui avait attiré mon attention et était allé discrètement voir ce que c'était. En vrai, ma mère n'était pas si loin mais dès que j'étais revenu sur Terre et je ne voyais plus ma mère, je m'étais mis à paniquer - petit signe de ma peur de l'abandon - et j'étais partie me réfugier auprès d'une dame de l'accueil pour lui dire que j'avais perdu ma maman. Il avait dû s'écouler peut-être que cinq minutes et ma mère n'avait pas eu besoin que l'accueil l'appelle au micro puisqu'elle s'était vite retournée et m'avait vu courir vers l'entrée du magasin. " Bah alors petite pomme, qu'est-ce que tu fais ? " " Perdu maman, perdu. " " Mais j'étais dans le même rayon, bébé. " " Mais Eden a pas vu maman. " Elle m'avait serré dans ses bras en voyant mes petits yeux mouillés, constatant qu'effectivement, j'avais eu peur. Cinq ans... D'après mes souvenirs ça faisait au moins deux ans que je n'avais pas vu ma mère biologique - cf la source de ma peur de l'abandon, et je ne parle même pas de mon père que je n'ai jamais vu. Après ce petit épisode de stress, maman me laissait marcher devant elle pour être certaine de ne pas me perdre de vue et me rassurer et nous finissions plus vite que prévu nos courses. Puis pour bien terminer notre sortie, elle fit un détour chez le glacier pour m'acheter un petit cornet de glace à la fraise.
Ah la la, niveau distrait et paniqué, je n'avais pas énormément changé puisque le simple fait de tourner en rond commençait à me donner mal au crâne. J'avais juste envie de rentrer chez moi et d'appeler Mel.
" Alors, l'avorton, s'il avait une idée de génie, il ne t'aurait pas croisée deux ou trois fois pour finir par demander de l'aide. Si je me suis permis de te parler c'était parce que je pensais que tu voulais peut-être trouver la sortie aussi et qu'à 2 cerveaux, on s'en sortirait peut-être plus facilement qu'en tournant en rond séparément. Y'a moyen, peut-être, qu'avec deux façons de réfléchir différentes on arrive à quelque chose d'à peu près cohérent... Ou pas. Mais quand un problème ne trouve pas sa solution, c'est qu'il faut essayer une autre manière pour le résoudre, tu ne crois pas ? Après, si tu veux vraiment que je te laisse t'énerver toute seule, pas de problème... "
Dernière édition par Eden Appleton le Mer 23 Fév - 22:20, édité 1 fois
Voilà une entrée en matière fracassante. Digne de mon caractère de merde. Pourtant, il semble sympathique ce mec. Rien l’obligeait à me proposer son aide. Enfin, je pense plutôt qu’il sollicite la mienne. De nous deux, en tant que femme, j’ai forcément le cerveau le plus en état de marche. Mais je suis dans un jour de bonté. Je lui laisse une chance de me démontrer qu’il fait partie des rares hommes aptes à utiliser ses neurones. Et en soi il se débrouille bien. Son raisonnement tient la route. Il m’impressionne. « Qu’est-ce qui te dit que j’ai besoin de toi pour trouver la sortie ?! A qui sait attendre, le temps ouvre ses portes comme disent les chinois ! » Et voilà que je me montre philosophe. C’est ça d’avoir bouffé dans un restau asiatique la veille avec Lora. Il y avait des proverbes chinois accrochés partout sur les murs. Et celui-là était juste au-dessus de la tête de ma guitariste. Ce qui explique pourquoi je l’ai retenu. Pas au point d’en rêver cette nuit quand même. On a eu mieux à faire avec ma bff. Un avant-goût de la nuit de folie promis pour avoir accepté de venir à Dreamworld. « Enfin si tu veux mon avis, à qui sait attendre, l’ennui le guette ! Je vois pas l’intérêt d’attendre sans rien faire. Si t’es devant une porte fermée, elle va pas s’ouvrir par l’opération du saint esprit ! Il te faut la clé et basta. Puis le temps est trop précieux. Il passe tellement vite que je trouve stupide de le gâcher dans le vide. C’est un truc qu’on peut pas acheter. C’est même un truc où tout le monde est égal. Je pense pas que rester planter là va m’aider à sortir d’ici. Ça va juste me gonfler davantage et je me servir de mes poings comme clé. Sauf si par miracle je me téléporte dehors en ouvrant mes chakras où un truc du genre ! Mais pour ouvrir les portes de ce foutu labyrinthe, je préconise plutôt de nous bouger le cul ! J’ai plus confiance en mon physique qu’en mon spiritisme. » Un rire franchit la barrière de mes lèvres. Je connais mes capacités mentales. Douée pour écrire des textes engagés et percutants sur la Femme, je suis naze en résolution d’énigme. Sans ce foutu défi, je serai pas rentrer dans cette attraction. Il faut que j’apprenne à ranger ma fierté par moment. Elle finira par causer ma perte. « Je peux déjà te dire que par-là mène à un cul de sac. » Je pointe de mon index le chemin sur ma droite. Ça nous aide pas à dénicher la direction à prendre dans l’absolu. Ça élimine au moins une possibilité. C’est toujours ça de gagner. « T’as un prénom où je continue à t’appeler l’avorton ? Moi c’est Regan. » Je peux ranger mon venin envers la gent masculine le temps d’une alliance. Qu’il fasse pas l’erreur de me prendre pour sa pote non plus. Il se prendrait le souffle du dragon en pleine face.
▽ Renegade, our reflections made across a sharpened blade In a house of mirrors, you're never alone Welcome home Suspicious simulacra distort your flesh and bone 'Cause in a house of mirrors, you're never alone Welcome home
" Tu n'as peut-être pas besoin de moi et tu adores tourner en rond... Dans ce cas, je peux demander de l'aide ailleurs et je te laisse. "
" Enfin si tu veux mon avis, à qui sait attendre, l’ennui le guette ! Je vois pas l’intérêt d’attendre sans rien faire. Si t’es devant une porte fermée, elle va pas s’ouvrir par l’opération du saint esprit ! Il te faut la clé et basta. Puis le temps est trop précieux. Il passe tellement vite que je trouve stupide de le gâcher dans le vide. C’est un truc qu’on peut pas acheter. C’est même un truc où tout le monde est égal. Je pense pas que rester planter là va m’aider à sortir d’ici. Ça va juste me gonfler davantage et je me servir de mes poings comme clé. Sauf si par miracle je me téléporte dehors en ouvrant mes chakras où un truc du genre ! Mais pour ouvrir les portes de ce foutu labyrinthe, je préconise plutôt de nous bouger le cul ! J’ai plus confiance en mon physique qu’en mon spiritisme. "
Elle, aussi, aimait bien parler. Pour une fois, c'était moi qui ne comprenais pas grand chose. En plus, avec la migraine qui me guettait, ça compliquait le schmilblick. Elle se mit à rire. Un peu flippante, la meuf quand même. Même l'idée de faire le ménage dans tout l'appartement me paraissait moins effrayante que de rester avec elle avec un mal de crâne au milieu d'illusions d'optique. Pour tout être humain c'était probablement logique mais pour un type comme moi qui déteste passer la serpillère - bien que ma chambre reste toujours nickel chrome parce que je hais la saleté. Mais je n'étais pas une Cendrillon pour autant, juste un gars qui... Bordel, j'avais bien besoin d'un doliprane là maintenant, de suite. Mes divagations me rendaient plus absent encore que je ne pouvais l'être parfois, tel un JD dans Scrubs. Mais la furie me réveilla...
" Je peux déjà te dire que par-là mène à un cul de sac. "
" Ouais, j'avais testé aussi. Et par la gauche aussi, donc je pense qu'il faudrait prendre la sortie derrière nous. "
" T’as un prénom où je continue à t’appeler l’avorton ? Moi c’est Regan. "
" Je préfère autant que tu m'appelles par mon prénom, Eden. Enchanté Regan ! "
Mais qu’est-ce que c’est que cette femme ? Je suis tombé sur un sacré spécimen. Plus qu’une furie, elle est folle. Je vois que ça pour se lancer dans une tirade sur un proverbe chinois. Voir son reflet à gogo lui a fait perdre la boule. Je serai pas étonné qu’elle ait mal au crâne également. Je commence à me dire que j’aurai dû la laisser toute seule. Surtout qu’elle me traite d’avorton. Drôle de façon de remercier quelqu’un qui propose son aide. Elle a du bol que je sois gentil. Je mets ça sur le dos de l’énervement. C’est plus la situation que ma personne qui l’agace. Par contre, elle pourrait parler moins fort. Ma tête va finir par exploser à l’écouter ! Mais bon je peux pas revenir en arrière. Je sais pas remonter le temps. Sinon, je le ferai. Je l’aurai évitée ainsi. Et je serai sans doute même revenu au moment où je suis entré dans ce labyrinthe pour ne pas y mettre les pieds vu la galère pour en sortir. Quoi que. Ma bonté me pousserait à l’aborder. Alors que ce soit impossible change rien à notre rencontre. J’ai pas le choix que de coopérer avec cette sauvage. Surtout qu’au final, elle accepte qu’on s’entraide. Je vais tout de même rester sur mes gardes. Je tiens pas à me faire mordre sur un saut d’humeur. Elle a pas l’air super stable cette blonde. « Ok Eden, allons voir par-là alors ! » Elle indique le chemin dernière nous. Et elle est déjà partie à l’exploration de cette piste. Elle parait vraiment pressée de sortir d’ici. Je vais pas nier que moi aussi je commence à trouver le temps long. J’aimerai bien faire d’autres attractions avant la fermeture du parc. Je la suis à une distance que je juge de sécurité. Aussi bien pour son caractère que pour ne pas lui rentrer dedans en cas de collision avec un miroir. Et quand on parle du loup. Je me retiens de rire quand elle se cogne le nez dans un de ses reflets. Quelle idée aussi de rabattre ses bras. Agacée, elle lui envoie un coup de bottine et insulte la glace de divers noms d’oiseaux. Je reste silencieux en le regardant se défouler. Je prends pas le risque de subir son courroux. Je préfère qu’elle frappe le miroir que ma personne. Calmée, elle se remet en marche. On avance lentement mais sûrement. « Tu dis rien, t’as perdu ta langue ? Ou t’en profites pour mater mon cul de rêve ? » Son rire résonne dans l’atmosphère. Je lève les yeux au ciel. Il manquait plus qu’elle se prenne pour le nombril du monde.
▽ Renegade, our reflections made across a sharpened blade In a house of mirrors, you're never alone Welcome home Suspicious simulacra distort your flesh and bone 'Cause in a house of mirrors, you're never alone Welcome home
" Tu dis rien, t’as perdu ta langue ? Ou t’en profites pour mater mon cul de rêve ? "
Soit elle manquait cruellement de modestie, soit elle était parano. J'opterais pour la première option. Je riais nerveusement avant de répondre à son attaque tout en regardant mon téléphone qui manquait de réseau. Au secours...
" A vrai dire, j'étais plutôt en train de rêver au cul d'un autre en attendant que t'aies fini de passer tes nerfs. Ça me semblait plus agréable pour oublier ce que je faisais ici. "
J'étais moins agréable qu'à mon habitude mais la migraine s'amplifiait et ma camarade n'était pas forcément des plus faciles à vivre comme en attestait sa crise contre un miroir précédemment. J'optais donc pour une tactique de défense en me forçant à être moins gentil que d'habitude pour ne pas me laisser marcher dessus. Par contre, ce que je disais concernant les fesses de Mel, je le pensais.
" D'ailleurs, tu sais quoi ? Continue tes crises et tes remarques et je te laisse de démerder toute seule. "
C'était totalement gratuit et ça ne me calmait pas du tout, au contraire. Mon mal de crâne se faisait de plus en plus aigu et je lâchais un cri.
" Putain de merde ! "
Plus j'essayais de me concentrer pour trouver la sortie plus j'avais mal. Je perdais patience et la Regan n'aidait pas vraiment.
" Bon, elle est où cette putain de sortie ? Mais quelle idée j'ai eu de demander de l'aide ! "
J'avançais sans prendre en compte la blondasse, j'accélérais le pas sans me soucier de la paumer en route si elle voulait mon aide, il faudrait qu'elle se bouge le fion et se calme. Heureusement pour nous, je sentais qu'on prenait une meilleure trajectoire mais je ne montrais pas ma joie. J'étouffais toute forme d'enthousiasme.
Rire de mon humour est une bonne chose. Étonnamment, à en entendre le sien, je sens qu’il est pas sincère. Généralement, je m’en fous, j’ai conscience de pas être très drôle dans le fond. Alors je suis prête à rien répliquer et à me taire sagement. N’empêche que je peux pas rester sans réagir à sa seconde remarque. « Keep calm l’avorton ! » Et voilà le retour du sobriquet. Le moment signifie qu’il a dépassé les bornes. L’intensité avec laquelle je le fusille du regard en témoigne : il vient de réveiller l’enragée qui sommeille en moi. « Y a pas écrit ton chien ici, ok ?! » Rayant mon front de mon index, je lui désigne la zone à observer. « Et y a pas écrit pigeon non plus ! Gaffe à ce que tu dis hein ! » Ailleurs, dans d’autres circonstances, je pense qu’il aura déjà mangé une baffe. Naturellement, ça me démange de lui en coller une à ce merdeux de mec de pacotille. KO sur place, il m’emmerdrait plus si je vais dans l’extrême. Et j’aurai des ennuis à la sortie du labyrinthe, non merci. « L’avorton voit sans doute pas clair, ça expliquerait son incapacité à trouver son chemin ! » L’attaque est facile tant je suis pas mieux. Y a de l’hôpital et de la charité dans mes propos. Rager sert pas à nous faire sortie d’ici plus vite mais ça me défoule. Et ça me fait du bien d'extérieur mon agacement. Grandement du bien même. « A qui le dis-tu ! » Never ever je referai l’erreur d’accepter l’aide d’un représentant de la gent masculine. Klara critiquerait cette pensée. Elle est plus nuancée que moi ma bassiste. L’asiatique, probablement dépité, reprend l’exploration. Le lâche tente de se débarrasser de moi. « Yeah ! » Rarement j’ai gueulé aussi fort en apercevant la lumière du soleil. « Enfin on est y bordel ! » Gloire à moi et à mon sens de l’orientation ! A ma chance plutôt, je l’avoue.
▽ Renegade, our reflections made across a sharpened blade In a house of mirrors, you're never alone Welcome home Suspicious simulacra distort your flesh and bone 'Cause in a house of mirrors, you're never alone Welcome home
" Keep calm l’avorton ! Y a pas écrit ton chien ici, ok ?! Et y a pas écrit pigeon non plus ! Gaffe à ce que tu dis hein ! L’avorton voit sans doute pas clair, ça expliquerait son incapacité à trouver son chemin ! "
Je reprenais mon calme habituel, la solution que j'avais testé de prétendre être un connard facilement énervé n'avait fait qu'empirer les tensions avec Regan. Alors j'ignorais les dernières piques de celle-ci. On parvenait tout de même à avancer jusqu'à trouver la sortie.
" Enfin on est y bordel ! "
" Yeah ! " m'enthousiasmais-je enfin, soulagé de revoir le reste du parc et ses luminaires " Bravo à nous ! "
Tout se finissait enfin pour le mieux après un chemin semé d'embûches, j'espérais que malgré ce laps de temps à se chamailler, cette rencontre ne finirait pas avec un goût amer.
" Et surtout, merci de m'avoir aidé ! " lui souriais-je " Désolé pour tout à l'heure aussi ! Je ne suis pas comme ça d'habitude, crois-le ou non. J'ai tenté une approche différente et clairement, c'était foireux, ça t'a encore plus agacée. Mais bon, peut-être qu'au final ça nous a donné une motivation de plus pour sortir, non ? "
J'étais gêné et ne voyais pas quoi rajouter et elle semblait être pressée de partir, ce qui était compréhensible après le sale moment que l'on venait de passer. Moi aussi, j'étais pressé et il me fallait un doliprane, vite.
" Bon, je ne te retiens pas plus, hein. Encore merci et passe une bonne soirée ! " la saluais-je avant de me diriger vers la sortie du parc
Avant de sortir définitivement, je m'achetais des churros pour calmer un peu mon mal de crâne, du sucre et du gras, ça me faisait du bien même si cela était temporaire. Je me posais quelques minutes sur un banc pour me reposer avant de reprendre la moto tranquillement.