| Et si c'était vrai ... (Noxic #7) |
| | (#)Lun 21 Fév 2022 - 22:09 | |
| Début avril 2022, dans un monde plus sage (sans doute) Lexie en est maintenant à quatre mois de grossesse, et voilà maintenant un peu plus de deux mois qu’elle a emménagé chez Noah, à sa demande, afin de voir s’ils avaient une chance de pouvoir élever un enfant ensemble. Un pari risqué, une tentative de chacun de pouvoir convaincre l’autre que son point de vue est le meilleur pour l’enfant qui grandit dans l’utérus de la brunette. Et si les débuts ont été compliqués, les choses se sont apaisées entre les deux jeunes gens après qu’ils aient discuté -plus ou moins- calmement et remis à plat les choses. L’escapade de Lexie, partie quelques jours en Thaïlande avec Channing, avait également été bénéfique : la brunette s’était rendue compte que le boxeur lui manquait, pendant cette petite parenthèse, ce qu’elle n’aurait jamais pensé arriver. Finalement, au fur et à mesure des jours, les deux jeunes gens avaient fini par adopter des comportements de couple. Ils dormaient ensemble, couchaient ensemble, mangeaient ensemble, faisaient diverses activités … et Lexie aimait beaucoup ça. La brunette n’avait jamais été en couple, n’avait jamais connu de telles sensations. Elle avait toujours barricadé son cœur, fermé à double tour, empêchant quelqu’un d’y pénétrer. C’était une séquelle de son enfance, la peur de l’engagement. Tout simplement parce qu’elle avait été abandonnée par son père, qui avait privilégié l’entreprise puis était mort trop jeune. Et par sa mère, qui n’avait jamais voulu avoir d’enfant et ne s’était pas occupée des siens. Lexie avait trop souffert, les autres l’avaient trop fait souffrir, alors elle avait érigé des murs pour se protéger de ces autres. La cohabitation avec Noah lui avait cependant fait découvrir des sensations et des émotions qu’elle ne connaissait pas. Elle ressentait un manque lorsqu’il n’était pas là. Elle ressentait de l’impatience à le revoir. Elle se sentait en sécurité dans ses bras … jusqu’à hier. La veille, alors qu’ils étaient blottis sur le canapé en regardant un film, la brunette avait senti le bébé bouger. Noah, lui, n’avait pas pu connaître cette sensation. Mais Lexie avait été bouleversée. Parce que le tandem qu’elle formait avec le boxeur n’était en fait là que pour accueillir un bébé qui allait bouleverser l’équilibre fragile qu’ils s’efforçaient de créer. Sentir le bébé, c’était un rappel de ce qui les attendait, un coup de pied donné dans la fourmilière. Et soudain, elle s’était rendue compte que la sécurité qu’elle ressentait dans les bras de Noah était fictive. Il ne faisait pas ça pour elle, ni même pour eux. Il faisait ça pour le bébé. Elle avait hésité, longuement. Chaque jour, elle se demandait ce qu’ils allaient faire : mener cette grossesse à terme et élever un enfant ensemble, ou y mettre un terme et repartir chacun de leur côté. Et la brunette devait avouer que ces derniers temps, elle penchait plutôt vers la première option. Mais en y réfléchissant bien, elle avait découvert pourquoi elle tendait vers la volonté de garder le bébé : sans bébé, pas de Noah. Ce n’était pas un désir d’avoir un enfant et de fonder une famille qui s’exprimait dans ce choix. C’était simplement sa peur de l’abandon. Avoir un enfant avec Noah, c’était une garantie : celle qu’ils seraient liés à vie, et qu’il ne pourrait pas l’abandonner. Cette prise de conscience avait frappé la brunette pendant la nuit qui avait suivi le coup de pied du bébé. Le matin, elle avait été distante avec Noah. Et lorsqu’il était rentré, elle l’attendait dans le salon, dans un silence étrange. Elle avait plongé son regard bleuté tourmenté dans celui du boxeur, et s’était lancée. « Je sais qu’on a encore presque un mois pour se décider, mais … je pense qu’on devrait se décider maintenant. Ca devient trop concret, trop difficile … Je pense qu’on ne peut pas attendre plus longtemps. » |
| | | | (#)Jeu 24 Fév 2022 - 21:45 | |
| Ne dit-on pas que le cœur à ses raisons que la raison ignore ? Ou bien que les opposés s'attirent ?Avant Lexie, Noah pensait que ces deux proverbes n'étaient que des inepties. Honnêtement, avant elle, il n'aurait même jamais pensé qu'il serait capable de se rapprocher à ce point et en si peu de temps d'une personne aussi éloignée de ce qu'il était, mais il y avait eu cette grossesse et il avait changé de point de vue.
Radicalement.
Il n'en était pas à lui avouer ses sentiments, loin de là, mais pour autant, dire qu'il ne ressentait rien pour elle aurait été un mensonge. Les semaines passaient et à force de vivre comme un couple et de voir que ça se passait plutôt bien, il avait fini par s'habituer à sa présence et par l'apprécier. Enfin, tout avait l'air d'aller bien jusqu'à ce matin-là où la brunette s'était soudainement mise à être beaucoup plus distante qu'à l'accoutumé.
“Ya quelque chose qui va pas ?”
Non, de ce qu'elle avait répondu, tout allait bien, aucune raison de s'inquiéter, il s'était pourtant inquiété, se demandant toute la journée s'il avait fait quelque chose. Outre son attitude distante de la matinée, il avait déjà constaté qu'elle était étrange, la veille au soir, sans pour autant en faire une affaire d'état : après tout, elle était parfois bizarre sans qu'il ne comprenne pourquoi. A l'heure de rentrer, tout était enfin devenu plus clair : il y avait bien quelque chose qui clochait, puisqu'elle l'attendait dans le salon dans une atmosphère des plus pesantes.
“Hey, tu vas bien ?”
Retenant son souffle, il s'était installé à ses côtés, écoutant ce qu'elle avait à dire.
“Il s'est passé quelque chose ?”
Le boxeur ne comprenait la soudaine urgence de la situation, quand jusque-là, le délai n'avait jamais semblé être un problème. Et pourtant, Lexie avait l'air si angoissé qu'il attrapa sa main en lui souriant, pour lui montrer qu'il était avec elle et que tout irait bien, même s'il commençait à prendre conscience de ce qu'il se passait. Y avait-il une seule chance que cette conversation finisse réellement bien ? Noah encra son regard inquiet dans celui de la brunette et se prépara à la conversation qui allait probablement déterminer la suite de leur relation.
“Oh, et tu n'as pas changé d'avis, c'est ça ?” |
| | | | (#)Dim 27 Fév 2022 - 22:09 | |
| La journée avait été longue, particulièrement longue. La brunette avait été distraite au boulot, plus que d’habitude. Elle avait été silencieuse pendant toute une réunion de programmation journalistique, ne sautant pas sur toutes les occasions pour tenter de renforcer sa présence au sein du pôle journalisme. Elle espérait toujours qu’un jour, on la retirerait de la météo pour lui permettre de présenter une émission politique. Et avec la grossesse, qui aurait dû devenir difficile à cacher, au fur des semaines, elle en aurait profité pour demander à ne plus passer à l’écran pour l’instant et accomplir plus de missions journalistiques. Mais ça, c’était avant d’avoir décidé, cette nuit, qu’elle ne mènerait pas cette grossesse à terme. Ses doigts tapotaient nerveusement l’accoudoir du canapé lorsque Noah pénétra dans le salon. « Hey, tu vas bien ? » Elle déglutit difficilement et ne répondit pas à la question, parce qu’il n’y avait pas de bonne réponse à y apporter. Elle désigna la place à côté d’elle et se tourna vers le boxeur, qui semblait inquiet. « Il s’est passé quelque chose ? » La brunette expliqua qu’elle voulait qu’ils prennent une décision, maintenant, par rapport au bébé. En réalité, elle l’avait déjà prise, unilatéralement. Elle espérait simplement que Noah finirait par comprendre son choix. « J’ai senti le bébé bouger, hier soir. C’est … Il y a un enfant, qui grandit en moi, Noah ! » Elle semblait complètement paniquée. Ses yeux bleus étaient écarquillés, et sa voix trahissait la peur qu’elle ressentait. « Oh, et tu n’as pas changé d’avis, c’est ça ? » Elle se mordilla la lèvre inférieure, en secouant la tête. Les larmes lui montaient aux yeux, mais elle réussit à les contenir pour s’expliquer. Elle prit une profonde inspiration avant de se lancer. « J’ai failli changer d’avis. Je veux dire … Regarde-moi ! Regarde les parents que j’ai eu ! Je regrette de ne pas avoir eu de famille fonctionnelle, ou au moins plus … normale, ou classique. Ma mère n’a jamais voulu avoir d’enfants. Elle ne nous a eu que pour faire plaisir à mon père, pouvoir rester mariée avec lui et profiter de son nom et de sa fortune. Elle a payé des précepteurs et autres nounous pour nous élever, mes frères et moi. Mon père, quant à lui, avait toujours voulu avoir des enfants, et si quand il était là, c’était la fête, il a toujours priorisé l’entreprise. Et quelques sorties à la fête foraine ne peuvent pas effacer des jours et des jours d’absence. On a tous pâtis de cette éducation, ou plutôt du manque d’amour et d’attention. Elijah s’est tiré dès qu’il a pu, laissant les siens derrière lui. Chan se shoote à l’adrénaline. Et moi … à quelque chose de plus fort. J’aurais aimé avoir une maman, je n’ai eu qu’une mère … » Elle soupira, secoua à nouveau la tête. Tout cela, elle l’avait déjà expliqué à Noah. Et les peurs de la brunette, dues à son passé, ne s’étaient pas envolées. « Et pourtant, malgré tout cela, j’ai failli changer d’avis. Pas parce que je pensais qu’on aurait pu y arriver, toi et moi. Simplement pour toi. » Elle détourna les yeux, chassant une peluche inexistante sur son jean. « Je voulais te faire plaisir, et je voulais qu’on continue à former une équipe, parce que … hé bien … j’aime bien notre équipe. Mais je ne peux pas mettre un enfant au monde juste pour que tu ne m’abandonnes pas. » Parce que ce serait mal, parce qu’elle n’investirait sans doute pas cette naissance comme elle le devrait. Parce qu’elle ne voulait pas faire souffrir un enfant, qui méritait tellement mieux comme mère qu’une toxico en rémission de 32 ans, qui souffrait de multiples peurs auxquelles elle n’arrivait pas à échapper. |
| | | | (#)Dim 6 Mar 2022 - 18:31 | |
| Il s'installa près d'elle lorsqu'elle lui désigna la place à ses côtés. Elle avait l'air vraiment mal et triste et ça commençait à l'inquiéter, il se demandait si elle avait appris une mauvaise nouvelle ou si ça avait un rapport avec le bébé. Et il eut rapidement la réponse, puisqu'elle lui annonça presque aussitôt qu'elle voulait qu'ils prennent une décision. « J'ai senti le bébé bouger, hier soir. C'est … Il y a un enfant, qui grandit en moi, Noah ! »Il ne comprenait pas pourquoi elle avait l'air si paniquée alors qu'elle était au courant depuis décembre. Etait-ce le fait de le sentir bouger qui avait rendu les choses trop réelles ? Est-ce que cette peur était passagère ou bien était-elle le reflet de ce qu'elle essayait de taire depuis qu'elle avait accepté de venir vivre avec lui ? “Je sais Lexie. C'est pour ça que tu es venue vivre ici, non ?”C'était maladroit, parce que depuis, bien évidemment, il y avait un million d'autres raisons pour qu'elle soit restée. Depuis, il s'était rendu compte que la fille un peu facile et parfois vulgaire qui l'agaçait souvent était surtout une jeune femme fragile qui pensait ne pas mériter l'amour des autres. Avec le temps, il avait également appris à la connaître et à appréhender ses réactions, c'est pour cela qu'il avait compris assez rapidement que cette discussion allait être difficile, qu'elle n'avait pas changé d'avis et que ce qu'elle disait en fait, c'est qu'elle voulait avorter. Maintenant. « J'ai failli changer d'avis. Je veux dire … Regarde-moi ! Regarde les parents que j'ai eu ! Je regrette de ne pas avoir eu de famille fonctionnelle, ou au moins plus … normale, ou classique. Ma mère n'a jamais voulu avoir d'enfants. Elle ne nous a eu que pour faire plaisir à mon père, pouvoir rester mariée avec lui et profiter de son nom et de sa fortune. Elle a payé des précepteurs et autres nounous pour nous élever, mes frères et moi. Mon père, quant à lui, avait toujours voulu avoir des enfants, et si quand il était là, c'était la fête, il a toujours priorisé l'entreprise. Et quelques sorties à la fête foraine ne peuvent pas effacer des jours et des jours d'absence. On a tous pâtis de cette éducation, ou plutôt du manque d'amour et d'attention. Elijah s'est tiré dès qu'il a pu, laissant les siens derrière lui. Chan se shoote à l'adrénaline. Et moi … à quelque chose de plus fort. J'aurais aimé avoir une maman, je n'ai eu qu'une mère … »Il afficha une moue tracassée à ces mots, il pensait qu'elle avait passé le cap de la peur de ressembler à ses parents depuis un moment, mais ce n'était pas le cas à l'évidence. Son coeur se serra, mais il avait promis qu'il serait là pour elle, peu importe la décision, donc il attrapa sa main pour qu'elle sache qu'il était là et qu'elle pouvait dire tout ce qu'elle avait à dire, il ne comptait pas s'en aller. « Et pourtant, malgré tout cela, j'ai failli changer d'avis. Pas parce que je pensais qu'on aurait pu y arriver, toi et moi. Simplement pour toi. »Elle détourna les yeux et il fronça les sourcils. Lui, il était toujours persuadé qu'ils pouvaient y arriver, ensemble, tous les deux. Et plus que le fait qu'elle ait changé d'avis, c'est sa dernière phrase qui lui fit mal. Parce que ce bébé qu'il voulait au départ pour les mauvaises raisons, s'il le voulait à présent, c'est parce qu'il se sentait bien avec Lexie et qu'il se voyait sincèrement l'élever avec elle. Pour lui, si elle n'en voulait que pour lui, c'est qu'elle ne s'imaginait pas pouvoir vivre ça avec lui et c'était un peu dur à entendre. « Je voulais te faire plaisir, et je voulais qu'on continue à former une équipe, parce que … hé bien … j'aime bien notre équipe. Mais je ne peux pas mettre un enfant au monde juste pour que tu ne m'abandonnes pas. »Plus elle parlait et plus le visage de Noah devenait livide, maintenant il avait l'impression de lui avoir fait du chantage en la laissant penser qu'il l'abandonnerait à la minute ou elle avorterait alors que c'était à l'opposé de ce qu'il pouvait vouloir. S'il devait déjà renoncer à ce bébé, il n'avait aucune envie de devoir perdre Lexie en plus et aucune intention de l'abandonner. S'il devait se retrouver complètement seul après avoir passé plusieurs mois avec Lexie et avoir pensé qu'ils fonderaient une famille ensemble, il en serait complètement dévasté. Mais bien sûr, pour qu'elle s'en rende compte, il aurait fallu qu'il soit capable de l'exprimer et malheureusement il n'était pas doué pour ça. “Je…euh… Je suis désolé que tu te sentes comme ça. J'ai un peu de mal à savoir ce que je suis censé te répondre.”Et, vraiment, y avait-il quelque chose à dire ? Sa décision était prise, il le voyait et peu importe à quel point il voulait de cet enfant, il ne pouvait pas la forcer à mettre un bébé au monde parce qu'il le voulait, lui et lui seul. Et d'ailleurs, ce n'était pas qu'il ne le pouvait pas, en forçant beaucoup, il aurait peut-être pu la convaincre, mais il voyait toute la douleur dans ses grands yeux bleus et il ne pouvait pas se résoudre à continuer d'être la raison de tous ses maux. Plus maintenant qu'il tenait autant à elle. “Tu as fait ta part de notre marché, tu as vraiment essayé, alors j'imagine que je te dois bien de respecter ma part aussi en respectant ton choix.”Parce que c'était plus ou moins ça, le pacte silencieux qu'ils avaient passé, au final. Ils devaient vivre ensemble, voir s'ils pouvaient s'entendre suffisamment pour élever un enfant ensemble, pour être un couple… Et si ça ne fonctionnait pas pour l'un ou l'autre, ils étaient censés tout arrêter, même si la décision était difficile à accepter. Il essaya de cacher sa déception en baissant la tête et retira doucement sa main de celle de la brunette. “Tout va bien, Lexie, ce n'est pas grave, je savais que ça pouvait se terminer comme ça.”Alors pourquoi avait-il soudainement cette sensation de vide et de tristesse au fond de lui ? Il esseya d'esquisser un sourire très peu convainquant pour cacher son air troublé et sa déception, parce qu'il ne voulait pas ajouter de culpabilité à Lexie alors qu'elle avait déjà l'air si triste. Aussi, il se leva doucement, son sourire de façade toujours accroché aux lèvres et il déposa un baiser sur le front de la brunette. “Je suis vraiment fatigué ce soir, je vais aller me coucher, d'accord ?”@Lexie Walker |
| | | | (#)Sam 12 Mar 2022 - 22:21 | |
| Elle était mal, depuis qu’elle avait pris cette décision d’avorter, cette nuit. Pas à cause de sa décision en elle-même, parce qu’elle était sûre de faire le bon choix. Elle savait qu’elle ne pouvait pas accepter de mettre au monde cet enfant, de l’élever, sans être sûre de le vouloir, et de pouvoir l’assumer. Et elle n’était pas prête. Elle avait toujours peur de ressembler à sa mère, de délaisser son enfant, ou pire, de l’abandonner un jour. Non, si elle était mal, c’était parce qu’elle savait qu’elle allait faire de la peine à Noah. Et au fil des semaines, elle s’était attachée au boxeur, et avait apprécié leur cohabitation. Mais elle a pris la bonne décision, alors elle se lance, explique à Noah avoir senti l’enfant bouger, et la panique s’entend dans sa voix. « Je sais Lexie. C’est pour ça que tu es venue vivre ici, non ? » Oui, il avait raison. Mais en le sentant bouger, c’était devenu plus réel. C’était passé de l’état de petit pois, puis de crevette, qui grandissait dans son utérus, à enfant. Ce n’était plus qu’un alien qui envahissait son corps, c'était un bébé. Elle expliqua à Noah les raisons de son choix, ce qui la faisait toujours paniquer, malgré les semaines agréables qu’ils avaient passées ensemble. Et elle lui avoua qu’elle avait été proche de changer d’avis, pour lui, pour lui faire plaisir, ne pas le décevoir, et pour qu’il ne l’abandonne pas. Et si au début, Noah lui avait pris la main, comme pour la soutenir, la rassurer, et l’inviter à continuer, il avait pâli au fur et à mesure des propos de la brunette. Et elle ne comprenait pas. Ou plutôt, si, elle comprenait très bien : elle était en train de lui avouer, à demi-mots, qu’elle avait des sentiments pour lui, et qu’elle était prête à élever un enfant avec lui, pour lui, pour lui faire plaisir, et pour rester avec lui. Elle voulait que leur couple, parce que soyons honnête, c’est ce qu’ils étaient, perdure. C’était la première fois qu’elle s’ouvrait ainsi à quelqu’un sur ses sentiments, et ce qu’elle avait toujours redouté arriva : Noah la rejeta. « Je … euh … Je suis désolée que tu te sentes comme ça. J’ai un peu de mal à savoir ce que je suis censé te répondre. » La brunette sentit son cœur se serrer et pinça les lèvres. « Tu as fait ta part de notre marché, tu as vraiment essayé, alors j’imagine que je te dois bien de respecter ma part aussi en respectant ton choix. » Ho. Ainsi, il en était toujours là, à une histoire de marché, de contrat, d’accord. Il n’était pas question de sentiments de son discours, sans doute parce qu’il n’y en avait pas, et qu’il n’y en avait jamais eu. Elle s’était trompée, n’avait sans doute pas su analyser la réalité. Elle s’était faite avoir, bêtement, naïvement. Pendant 31 ans, elle avait fermé son cœur, refusé toute histoire d’amour, rejeté toute relation de couple, pour éviter de souffrir. Elle ne voulait qu’un homme s’installe dans son cœur, pour finalement l’abandonner. Et pourtant, Noah s’était immiscé en elle, chaque jour un peu plus, et s’était fait une place dans le cœur de la brunette. Simplement pour mieux le briser et pour mieux la laisser, aujourd’hui. Lexie pâlit à vue d’œil. « Tout va bien, Lexie, ce n’est pas grave, je savais que ça pouvait se terminer comme ça. » Et il retira sa main. Ainsi, c’était bien cela. C’était « terminé ». La parenthèse était finie, parce qu’elle refusait d’avoir un enfant. En faisant ce choix, elle avait signé la fin de leur couple. Noah se leva et déposa un baiser sur le front de la brunette, nouveau signe de leur éloignement irrémédiable. « Je suis vraiment fatigué ce soir, je vais aller me coucher, d’accord ? » Lexie se contenta de hocher la tête. Elle resta sans bouger, au salon, de longues heures, à pleurer, incapable de rejoindre Noah dans la chambre, et encore plus de rejoindre la chambre d’amis qu’elle avait occupé quelques jours à son arrivée. Elle quitta le domaine à l’aube, retourna chez elle pendant quelques heures et, lorsqu’elle fut certaine qu’elle ne croiserait pas Noah, elle vint chercher ses affaires. Et aussi vite qu’elle avait emménagé, Lexie avait quitté la vie du boxeur. |
| | | | | | | | Et si c'était vrai ... (Noxic #7) |
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