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Mai 2017.

Rencontrer des types dans les bars et les ramener chez elle dans la foulée, ça partait d’un constat assez simple sur lequel elle faisait reposer son plus gros vice: elle était humaine, et parfois, sa libido la chatouillait un peu trop pour qu’elle décide que c’était une mauvaise idée de ne pas la soulager. Vu la chance qu’elle se traînait, Laila aurait probablement dû être plus regardante au lieu de s’en remettre à des critères nébuleux du genre une hygiène bucco-dentaire irréprochable et un bilan sanguin sans équivoque (elle n’allait pas jusque-là, mais elle aurait clairement dû. Safety First), mais puisqu’on disait qu’il fallait provoquer sa chance, elle se disait que ça devait être pareil pour la malchance. À la provoquer, on ne se retrouvait pas à devoir traiter avec: c’était une mauvaise surprise en moins, et si elle terminait avec un poignard dans le ventre, elle ne pourrait pas prétendre de ne pas s’y être attendue.
Bref. Sa libido s’était réveillée ce soir-là, toute tonitruante, prête à en découdre. Et puisqu’elle avait déjà quelques grammes dans le sang, elle n’avait pas rechigné à se laisser approcher sans faire la farouche. C’était la bienséance des coups d’un soir, de faire comme si on ne savait pas ce qui allait se passer, quand en fait l’air était chargé de tout et rien à la fois et que les yeux ne mentaient pas. Ceux du type en question, ils avaient brillé d’une assurance à toutes épreuves, comme si faire le premier pas n’était qu’une formalité et qu’à la seconde où il ouvrirait la bouche, il s’attendait à ce que tout le monde lui tombe dans les bras.
Ça n’avait pas été plus difficile que ça, Laila était plutôt facile à convaincre, et la proximité avec son chez elle faisant, elle ne s’était pas fatiguée à jour les vierges effarouchées. Jugez-là, faites comme bon vous semble pour vous convaincre que ses erreurs sont pires que les vôtres. En attendant, elle avait eu ce qu’elle voulait pendant que vous en êtes toujours en train de décider si c’est une salope ou pas. Peut-être que c’en est une, mais une salope qui sait comment faire, et c’est tout ce qui compte.
Ça semblait compter aussi pour le jeune homme puisqu’ils s’étaient revus plusieurs fois depuis; voir, c’était un terme poli pour dire autre chose, mais les nuances de vocabulaire n’avait pas vraiment fait partie de leur routine, ils avaient mieux à faire. Tellement, qu’au bout de la troisième ou la quatrième fois, elle avait arrêté de compter pour éviter de se dire que ça commençait à ressembler à un truc trop régulier pour être honnête, Laila s’était aperçue que finalement, elle ne savait même pas son nom. Pas qu’elle voulait à tout prix avoir à l’utiliser, quoique ça pourrait lui être utile pour gémir autre chose que des onomatopées tout du long, mais passons sur ce sujet. Elle avait été bien éduquée quand même, alors n’était-ce pas la moindre des choses que de se renseigner à ce sujet? Elle y réfléchit un instant, assise sur le bord de la baignoire dans sa salle de bain, se rinçant la bouche avec le premier truc qu’elle avait trouvé au bord de son lavabo, et arqua un sourcil en émettant des hypothèses sur le patronyme de son gigolo du mois avant se de lever pour cracher ce qui lui brûlait la gorge.

Elle finit par pousser sur sa voix pour lui demander tandis qu’il était de l’autre côté "Hey, c’est quoi ton nom déjà?" Mieux vaut tard que jamais après tout, et c’est sur ce précepte pêché dans les lieux communs les plus pourris de l’Humanité qu’elle bougea de là où elle était, sans même un regard à son reflet. Elle traversa le chemin qui menait au salon de son studio avec une nonchalance à peine surjouée, frissonnant discrètement à cause du froid glacial du sol qu’elle foulait pieds nus, son corps drapé dans le premier truc qu’elle avait trouvé en s’extirpant du canapé et qui laissait disparaître les contours d’une silhouette modelée à partir de cheese-burgers et de coca à la cerise —elle avait perdu ses kilos de grossesse il y avait des lustres, mais elle s’aimait avec un peu de chair en plus, c’était comme ça. Elle avait assez de t-shirts dans son placard pour s’exempter du cliché de porter celui de son chevalier servant — celui qu’elle avait sur le dos à cet instant précis, un t-shirt de l’US Tour ’75 de Led Zeppelin aux couleurs psychédéliques, presque de mauvais goût —, encore qu’il n’avait pas grand-chose de servant, mais au moins il mettait du cœur à l’ouvrage, et c’était ce qui comptait.
Dans un soupir las, comblée par trop de choses à la fois, elle se laissa tomber dans un fauteuil aussi défoncé que le reste des meubles qui remplissaient son studio, placé à l’opposé du canapé qui avait accueilli leurs ébats de fin de soirée, et plia ses jambes pour  cacher ses genoux sous son t-shirt qu’elle étira précautionneusement. En même temps, elle posa sur le jeune homme un regard malicieux "J’ai essayé de deviner, mais j’ai jamais été bonne à ce jeu." Elle était bonne à autre chose, il relèverait le sous-entendu; ou pas.

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Il y a des tas de choses que tu peux faire en tant qu'homme célibataire, et décider de passer la soirée avec une parfaite inconnue est la première et tant pis si tu pars au petit matin ou tu t'attends à ce qu'on en fasse de même quand la nuit est passée chez toi. C'est la moindre des choses après tout et c'est l'accord tacite passé avec toute femme qui se laisse tenter par tes lignes un peu clichées et le sourire charmeur que tu as sur le visage. Parce que tu n'es pas un idiot complet et que tu sais, que par bien des aspects, la décision ne te revient pas vraiment. Elles décident toutes seules de perdre quelques heures avec toi, parce que pourquoi pas, parce que tu ne promets rien et que tu donnes beaucoup. Et personne n'aime vraiment le dire, mais tout le monde a des besoins. Sûrement parce que cela ne correspond pas à l'image polie de l'amour, mais si, celui qui se termine par un mariage dans une église avec les amis proches et les amis, la lune de miel où on prend plein de photos pour faire des envieux et des rageux, pour ensuite aller vivre dans une maison bien propre et faire des enfants bien éduqués.
Tu devrais sûrement en être là à ton âge, tu en serais probablement là si tu n'avais pas autant merdé, mais tu as arrêté de culpabiliser à ce sujet depuis quelques temps. Et tu ne culpabilises jamais quand tu as un verre ou deux dans les mains et c'est de cette façon que tu as rencontré Laila. La brune a du répondant, tu t'attendais vraiment à un refus de sa part, et tu as été le premier surpris quand vous avez fini dans son appartement, à arrêter de faire semblant d'avoir une discussion cohérente. Tu ne vas pas te plaindre, oh que non, tu ne vas pas te plaindre et maintenant que cela s'est répété, une fois, deux fois... plusieurs fois, compter ne fait pas très classe de toute façon, tu sais que tu es là pour assouvir une envie et c'est tout. Elle se moque bien de tes rêves, de tes aspirations ou quoi que ce soit qui fait de toi un type différent des autres et c'est tant mieux. Pas besoin de prétendre et pas besoin de faire trop d'efforts, une très bonne situation donc.
Tout comme ce soir, vous avez remis le couvert, littéralement, visiblement trop pressés pour même atteindre la chambre de son studio, se contentant du canapé. Et tu supposes que si ça la dérangeait, Laila t'aurait arrêté, mais, c'est tout le contraire qui s'est passé et quelques instants plus tard, tu reprends ta respiration en fixant le plafond, ne sachant pas où elle a disparu. Est-ce que tu devrais t'inquiéter ? Peut-être. Tu l'entends tout de même et tu supposes qu'elle va te dire de partir, ou alors de te préparer pour le round numéro 2 quoi qu'il en soit, tu finis par te redresser, remettant en place tes sous-vêtements et ton pantalon, c'est tout ce que tu as le temps de faire avant qu'elle ne revienne dans ton champ de vision. La question de Laila t'arrache un rire, ton regard croisant le sien, ses boucles brunes sont un peu plus dérangées et elle a remis des vêtements, ou plutôt un t-shirt et tu hausses les épaules.

"Sérieusement ?" Que tu lui donnes en tant que réponse initiale et tu la suis toujours du regard quand elle s'installe dans un fauteuil, proche mais loin. Tu as toujours un sourire aux lèvres quand tu te relèves vraiment, finissant d'ajuster ton pantalon sur tes hanches et tu roules un peu des yeux à son dernier sous-entendu. Qui est apprécié et qui prouve encore une fois, que vous êtes sur la même longueur d'ondes. "Heureusement que j'ai une haute estime de moi-même... ou alors je pourrais te faire remarquer que si je t'avais posé la question, je passerais pour le pire type de la terre, n'est-ce pas... Laila ?" Tu accentues les deux syllabes de son prénom en faisant exprès avant de repérer ton propre haut, tu ne le mets pas pour autant, non, tu le balances juste sur le canapé et tu te tournes vers elle en croisant les bras sur ta poitrine nue. "C'est Edge... mais tu peux continuer de m'appeler Dieu, je le vis très bien." Tu fais référence aux dernières minutes qui viennent de passer avant de laisser échapper un léger rire. Tu es presque sérieux, cependant, tu es en territoire inconnu, vous avez arrêté de vraiment parler depuis votre première rencontre. Tu te demandes ce que Laila cherche à faire, à se persuader que ce n'est pas une mauvaise chose et que tu la respectes ?
C'est le cas, les deux ne sont pas incompatibles, ce sera un débat pour un autre jour cependant. "Tu as d'autres questions pour moi ? Vu que c'est le bon moment ?" Lors de votre première soirée, vous aviez tous les deux beaucoup d'alcool dans le sang, c'est également le cas ce soir, en tout cas pour toi, tu te rappelles ne pas en avoir dit tant que cela, peut-être que tu lui as parlé de ta voiture et ta longue journée de boulot, sans rentrer dans les détails. Mais si, tu ne lui as pas dit que tu avais besoin d'oublier justement ? Peut-être."Au fait je peux dévaliser ton frigo ? Quelqu'un m'a épuisé."

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Voilà ce qu’on gagnait à être polie, qu’elle se dit Lai, recroquevillée dans son fauteuil, les yeux posés sur le visage d’Edge (donc), un très fin sourire se dessinant sur son visage à mesure qu’il remuait pour se lever du canapé et se mettre debout. Elle avait compris que ce n’était pas utile de se lancer dans des courbettes pour que le jeune homme comprenne qu’il avait tout pour plaire, et elle ne se rappelait d’ailleurs pas d’avoir ne serait-ce que mis en avant le fait qu’il ressemblait au genre d’action-star qu’on voyait au cinéma. Mais si, dans les films calibrés pour que les bonhommes dans son genre ne se sentent pas trop midinettes à l’idée de prendre un ticket pour voir des voitures exploser et des nanas se faire tringler sur le capot d’une voiture de sport — ça, c’était fatal pour les suspensions, mais c’était un autre sujet. Il avait été là, il savait y faire, ça lui suffisait dans le fond, pas besoin de le brosser dans le sens du poil pour rassurer son égo, quelque chose lui disait de toute façon qu’il n’en avait pas besoin et que son reflet dans le miroir suffisait à le rassurer sur la certitude, un peu énervante soit dit en passant, qu’il avait une bonne étoile au-dessus de sa tête. Elle n’avait pas non plus jugé bon retenir son prénom parce qu’il fallait être honnête, et tant pis si ça finissait d’établir sa réputation un peu bancale au demeurant, ce n’était pas ce qui l’intéressait. Il aurait pu s’appeler Roger qu’elle aurait eu la même réaction, et grand bien lui faisait que, lui, avait retenu le sien, de prénom. Wait. Il l’avait peut-être fait en espérant autre chose, une médaille de la bienséance, un petit coup en plus? C’était une question pour un autre jour, pas la peine de paniquer pour le moment, elle le ferait quand ils atteindraient la dixième fois et qu’il faudrait qu’elle lui explique que tout ça, aussi agréable que c’était, ce n’était qu’un moyen naturel de dépressuriser et de se faire du bien autrement qu’en solo, ce qui pouvait être un peu moins drôle — et encore, tout était relatif. De toute façon, il dégageait une aura de fuckboy qu’elle avait déjà rencontré plus de fois qu’à son tour, il s’en remettrait quand elle lui dirait de ranger son matos et d’aller voir ailleurs.

Ce serait pour plus tard, chaque chose en son temps. Dans la seconde, elle lui dit "Je suis pas du genre à blasphémer, mais si ça te fait plaisir." Comme en témoignait la croix qu’elle portait autour du cou, il avait à faire à plus vertueux qu’il pouvait l’imaginer. Elle avait une vue assez nette de ce qui lui faisait plaisir d’ailleurs, mais elle n’en rajouta pas, penchant la tête sur le côté en croisant les chevilles, ses genoux toujours remontés à hauteur de menton et qu’elle finit par poser dessus quand il lui demanda si elle avait d’autres questions pour lui "Hmm, laisse-moi y réfléchir." Elle n’en avait aucune autre, ça ne l’empêcha pas de feindre l’exercice en faisant basculer sa tête en arrière pour jeter un regard au plafond haut de son studio. Elle s’en tapait comme de l’an quarante de sa vie, mais quitte à faire la conversation, autant frapper fort dès le premier essai, et lui faire comprendre que son petit air condescendant là, il pouvait bien se le garder s’il voulait qu’ils continuent à bien s’entendre.
Elle baissa la tête, ses yeux se plantant rapidement dans les siens "Pourquoi tu te tapes des filles brassées dans les bars, t’as des trucs à oublier, ou t’es juste un salaud?" Bim. Laila, elle pouvait être mordante à des moments, mais elle n’était pas méchante, loin de là. Elle tenait juste à lui démontrer qu’il avait beau faire le malin, elle savait très bien ce qui l’avait mené jusqu’à elle, et que si elle ne lui posait pas plus de questions d’habitude, c’était sûrement parce qu’elle ne tenait pas à ce qui lui en pose en retour; et puisqu’ils avaient le même vice, ils se comprenaient d’une certaine manière, inutile de faire dans le débat existentiel pour se donner bonne conscience. Ils étaient grands, ils étaient à l’aise avec ce qu’ils faisaient, point final "Attends, t’essaies pas de m’avoir là, hein?" Elle plissa les yeux "Tu sais, c’est une vieille technique, de prétendre avoir la dalle pour que la fille se sente obligée de se proposer pour cuisiner un truc. Tu vaux mieux que ça." Ça faisait naître une connivence supplémentaire, un semblant de stabilité et d’alliance qui n’allait pas bien avec le statut transitoire de ce qu’ils partageaient. Elle le fixa, les paupières toujours plissées "Tu peux fouiller dans mes placards, mais t’attends pas à ce que je passe derrière les fourneaux pour toi." Déjà parce qu’elle ne savait pas cuisiner, mais aussi parce que putain, il se prenait pour qui — d’accord, il ne lui avait rien demandé, mais autant être claire dès le début. Elle pouvait consentir à une chose cependant, qu’elle songea en se levant de son fauteuil pour lui passer devant avec la malice inhérente à l’idée qu’il y avait encore de ça quelques instants, ses lèvres et ses hanches étaient soudées aux siennes "Je peux te faire du café par contre, mais t’excites pas non plus avant de l’avoir goûté." Il était aussi mauvais que toutes ses expérimentations culinaires, celui de la machine du garage avait cent fois meilleur goût, mais ce qu’il ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal.

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"Hmm... je commence à avoir quelques preuves qui disent le contraire, mais okay..." Que tu marmonnes plus pour toi que pour elle, ayant bien vu la croix autour du cou de Laila. Bien sûr que oui, tu avais déjà repéré le bijou, la fameuse croix, lors de votre première rencontre, cela a failli te bloquer l'accès à la courbe de son cou, ça et ses longues mèches brunes, alors oui, tu as remarqué. Pas assez pour t'en souvenir mais assez pour te dire que le contraste était tout de même saisissant, entre ses convictions et le fait d'accepter d'enlever ses vêtements après seulement quelques mots échangés. Toi ? Tu ne crois pas vraiment en ces choses-là, tu n'es pas serein au point d'accepter l'idée de ne pas être en contrôle de tous les aspects de ta vie... ou même de se chercher des excuses de la sorte. Ce soir ? C'est une autre erreur sur la très longue liste que tu possèdes déjà, est-ce que tu vas le regretter ? Non, un seul coup d'œil lancé dans la direction de la jeune femme et tu sais que non, tu ne vas pas le regretter, elle sera certainement une très bonne anecdote à raconter par la suite. Et toi aussi, tu le sais, cela ne te dérange pas vraiment et quand Laila décide de te lancer une pique, sûrement pour te rappeler ta place et que vous êtes chez elle, tu lui renvoies un sourire radieux. Avant de répliquer toi-même. "Et toi alors, pourquoi tu te tapes le premier inconnu qui t'offre des shots de tequila ? C'est juste pour te donner quelques années de moins ou alors les batteries de ton jouet préféré sont mortes ?" Il en faut beaucoup pour t'atteindre et son pseudo-amour propre et sans prendre à tes mœurs plus que douteuses ne t'atteindra jamais.
Tu as été franc dès le début, elle sait ce que tu es venue chercher la première fois, et pourquoi tu es revenu toutes les fois d'après. Tout ce qu'il y entre vous est purement physique, si elle n'est pas d'accord avec cela et qu'elle décide d'y mettre un terme, grand bien lui fasse, mais cela ne changera rien de ton côté. "Et oui, je peux continuer longtemps à ce petit jeu-là." Tu bats des cils pour la mesure, tu n'as pas de frères et sœurs directs, mais tu as des cousins et quand il s'agit d'avoir le dernier mot, tu peux y passer toute la nuit. Certes, Laila et toi vous pourriez faire autre chose de toutes les heures de la nuit, mais c'est elle qui décide de la suite des activités. C'est elle qui a commencé cette conversation et tu roules un peu des yeux, et tu te retiens de lui faire remarquer que si tu essayais de l'avoir, c'est déjà fait, sur son canapé d'ailleurs et que tu pourrais récupérer ta chemise et tout simplement partir. "Je ne vais pas défendre tous les hommes qui passent ta porte hein, mais je suis un peu plus subtile que ça, on est entre adultes, je sais que ce n'est pas un hôtel, donc reste assise, je vais fouiller..." Tu amorces un mouvement vers sa cuisine, avant de te tourner de nouveau vers elle. "Je veux dire tu peux rester assise et continuer de m'insulter hein, chacun son truc après tout, je ne juge pas." Oui, chacun son truc, Laila se lève cependant, c'est assez pour te faire taire momentanément et tu la suis du regard tandis qu'elle passe devant toi. Sans rien faire, il s'agit bien d'une interaction complètement neutre, c'est décevant et pour ne pas rester les bras ballants au milieu de son espace à vivre, tu ouvres le frigo, qui est quasiment vide et que tu refermes tout aussi rapidement, retrouvant le regard de la brune.
"C'est triste hein... la prochaine fois on peut accidentellement se retrouver dans un restaurant avant de filer chez toi ? Je crois que tu en as besoin plus que moi." Et Laila interprétera cela comme elle veut, que tu décides, la seconde suivante, prenant appui contre le dit frigo, ton regard toujours posé sur elle. Tes yeux s'arrêtent un temps sur ses jambes nues, tu as des yeux après tout, vous pourriez faire des choses tellement plus intéressantes que du café, surtout maintenant qu'elle est aussi proche de toi, mais passons."Je veux dire oui, merci pour le café." Parce que tu peux presque deviner ce qui va se passer, presque, c'est risible à ce stade...
Elle va te filer un mug d'un café passable voire même infect, tu vas dire merci et un silence long et gênant va s'installer, petit à petit. Peut-être que Laila te dira d'aller terminer ton café chez toi, ou alors qu'elle, elle ne compte pas en prendre parce qu'elle est fatiguée et qu'il est tard, ce qui sera le bon moment de dire de déguerpir de chez elle. Une très bonne transition. Encore une fois, tu connais la danse, tu l'as déjà effectué des centaines de fois, et même si tu joues les grands idiots dans ce genre de situations (la fausse innocence aide à se sortir des bien situations), tu n'es pas un idiot. Laila ne te doit rien, même pas une tasse de café, mais tout de même, tu es curieux, curieux de savoir ce qui pourrait se passer, et comment elle pourrait te mettre à la porte. "Plus sérieusement, je suis surpris que tu m'aies appelé ce soir..." Tu fais la remarque en te rapprochant sciemment de la jeune femme, histoire qu'elle comprenne que café ou pas, ce n'est pas pour cela que tu es toujours dans son appartement.

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"Touché." Le haut de son nez se plissa doucement face à la répartie du jeune homme. Il avait l’air moins bête qu’il en avait l’air, ou alors c’était les muscles et tout le bazar qui lui donnait l’impression qu’il ne savait pas additionner 1+1. Sinon, elle le jurait, elle ne se cantonnait pas qu’aux apparences, il y avait des fois où elle aimait creuser. Mais il fallait que ce soit avec des gens qui ne l’avait pas vus nue, sinon ça changeait la donne. C’était plus facile de faire ça d’ailleurs, ça lui donnait moins à réfléchir de prendre du bon temps avec quiconque passait par là, que de s’asseoir à une table et de causer des heures pour mettre le doigt sur ses plus vilains secrets. D’ailleurs, elle n’en avait pas tellement à dire vrai, mais celui qui régentait sa liste de regrets, il était trop gros pour ne pas lui donner l’impression qu’on la jugerait d’emblée si on venait à le dénicher.
Alors, elle la bouclait, utilisant sa bouche pour autre chose, et ce n’était sûrement pas pour prier comme elle le laissait sous-entendre. Ça, Laila le réservait pour les fois où c’était trop lourd à porter, ou elle sentait qu’elle avait besoin d’un soutien supérieur à ceux qui lui tendaient la main quand elle en avait besoin. Il n’y avait pas autant de monde que ça, du coup elle s’en remettait au Ciel. Elle n’avait pas besoin d’expliquer pourquoi, elle s’imaginait parfaitement qu’Edge ici présent s’en cognait pas mal de sa fâcheuse manie à croire que tout ce qui lui tombait sur le coin du nez, c’était une sorte de punition divine qu’elle croyait devoir mériter et qu’elle acceptait parce que franchement, elle avait quand même bien merdé sur ce coup-là "J’ai cru deviner que t’étais bon pour jouer, pas la peine de t’en vanter chaque fois que t’ouvres la bouche non plus." Un moyen comme un autre de lui faire entendre qu’il commençait à l’agacer, avec sa confiance inébranlable en lui et ses répliques qui lui venaient aussi naturellement que ses sourires ultrabright. Elle ne les choisissait pas n’importe comment mine de rien, et cette réflexion, elle lui vint quand elle lui passa devant pour rejoindre sa cuisine.

Comme elle lui avait dit un peu plus tôt, elle ne passerait pas derrière les fourneaux. En revanche, elle s’activa pour faire du café, encore qu’il était sans doute trop tard pour ça, et que l’heure  indue qu’indiquait le micro-ondes poussait souvent à consommer d’autres genres de poisons; elle avait eu sa dose ce soir, et elle avait besoin de retrouver un semblant de sobriété puisqu’elle savait qu’elle ne fermerait sans doute pas l’œil de la nuit. Ça allait, c’était juste qu’après un trop-plein d’adrénaline, elle avait souvent du mal à se réguler, et son cerveau finissait par tourner trop vite, trop longtemps "Tous les hommes. T’es subtilement en train de me traiter de salope, ou je rêve?" qu’elle lui fit dans un grand rire, se retournant après avoir poussé le bouton de la cafetière pour la mettre en route. Elle croisa les bras sur sa poitrine, ses genoux se touchant quand elle se hissa sur le comptoir en souriant de toutes ses dents "Ce sera toujours comme ça alors; moi qui t’insultes, toi qui rétorques… j’ai l’impression qu’un bon psy aurait des choses à dire sur notre dynamique." Mais ça nourrissait le feu au moins, c’était déjà ça.
Elle laissa un nouveau sourire, plus carnassier celui-ci, fendre son visage, et puis sa mine changea du tout au tout quand, fouillant dans son frigo, Edge pointa du doigt le vide intersidéral qui y régnait "Attends, remettons les choses dans leur contexte, si tu veux bien." Toujours juchée sur son comptoir, elle croisa les chevilles, et l’arrière de sa tête toucha le meuble qui se trouvait juste derrière elle et sur lequel elle s’appuya pour faire bonne mesure "Entre toi et moi, y aura jamais de restaurant accidentel, ou de dîner aux chandelles. T’es mignon, mais t’es que ça." Et par ça, elle ne désignait pas autre chose que le truc qui faisait de lui un bonhomme. Elle se redressa, tirant sur le bas de son t-shirt pour dissimuler ce qu’elle, elle avait entre les jambes, tandis qu’elle décroisait les chevilles "Commence pas à t’imaginer que tu vas passer tes soirées ici à faire je ne sais quoi pendant des heures." Et là, elle le regarda par-dessous ses cils, la position qu’elle avait à ce moment-là ne lui permettant que ça, et continua sur sa lancée jusqu’à ce qu’elle saute souplement de son perchoir pour revenir les deux pieds sur terre "C’est supposé être tacite comme contrat, je pensais pas être obligée de t’apprendre les règles de ce jeu-là." qu’elle lui fit en arquant un sourcil, le voyant approcher en renchainant avec un semblant de discussion à laquelle elle mit fin d’emblée quand, le nez contre le sien, elle lui souffla entre ses lèvres "T’es pas le seul à avoir des trucs à oublier." Et puis la batterie de son jouet préféré était morte alors.

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Laila se méprend un peu sur tes intentions, quoi que, tu pensais avoir été clair. Tu n'es vraiment pas là pour échanger quoi que ce soit de plus ou pour trouver ton âme-sœur, non, tu ne vois pas vraiment comment cela pourrait fonctionner quand on sait la nature de votre première rencontre... et toutes celles après en réalité. Vous n'avez jamais vraiment parlé, c'est sûrement la première vraie conversation que vous avez en réalité et si elle réussit à t'arracher un sourire, tu sais que ce n'est pas parce qu'elle pense que tu es le type pour elle ou que tu es plus marrant que la normale ou que cela va aboutir à autre chose. Ce n'est pas ce que vous faites là, peut-être que dans un futur loin et incertain, vous trouverez chaussures à votre pied, pour l'instant, vous formez juste une paire pas du tout adaptée l'un pour l'autre et qui sort un peu de l'ordinaire. Tu la suis toujours du regard alors que la brune appuie sur les boutons très compliqués de sa machine à café et tu roules un peu des yeux à sa dernière pique. Non, tu n'étais pas en train de l'insulter, tu ne fais décidemment pas dans le slut shamming et tu as toujours trouvé cela ridicule, toi si ta liste de conquêtes est plus longue que ton bras tu es censé en être fier, mais une femme doit se cacher et même en avoir honte ? C'est ridicule, il s'agit de la même chose dans les deux cas, mais tu ne vas pas te lancer dans un long discours à ce propos maintenant, il est tard. Et Laila pourrait t'accuser de juste être un beau-parleur ou de vouloir la brosser dans le sens du poil ou n'importe quelle autre analogie foireuse que la jeune femme pourra trouver.
"Est-ce que j'ai l'air d'être en position de te juger ? Oh que non, et puis, à ce niveau-là, on joue dans la même catégorie toi et moi donc ..." Parce que s'il faut porter des blâmes, tu es aussi coupable qu'elle alors, ce n'était pas comme si tu te rendais dans des bars juste pour boire et oublier une sale journée de boulot, rentrer accompagné est toujours mieux et c'est souvent le but de la manœuvre. Qu'est-ce que cela veut dire sur toi ? Beaucoup, tu le sais, un professionnel aurait certainement beaucoup de conseils à te donner et te demanderait pourquoi tu fais tout pour saboter toute chance de quelque chose de stable et d'engagement et honnêtement ? Tu n'aurais absolument aucune réponse qu'un léger sourire et un haussement de tes épaules. Ce n'est tout simplement pas qui tu es en ce moment, c'est ton excuse préférée du moment, tu as essayé, ton dernier essai s'est soldé par un échec cuisant et même si techniquement de l'eau a coulé sous ce pont-là, cela ne veut pas dire que tu es pressé de retenter l'expérience. "Je pense qu'on a trouvé plus intéressant à faire sur un canapé... non ?" Que tu marmonnes finalement, parce que c'est la vérité et que si vraiment tu es hilarant. Tu as un léger mouvement de recul l'instant suivant, être aussi proche de la brune, cela ne t'aide pas vraiment à réfléchir, du tout, tu pourrais couper court, lui dire que tu as bien compris, oui madame, et passer à autre chose, de nouveau sur le canapé justement. "Et est-ce que c'est le moment où je prends des notes ou tu penses que je vais réussir à suivre ?" Tu es à la fois moqueur et sincère pour le coup. Tu croises les bras sur ta poitrine l'instant suivant, t'appuyant sur le comptoir pour pouvoir regarder la brune et la laisser t'expliquer le pourquoi du comment.
C'est adorable dans un sens, tu ne lui proposais pas un rendez-vous, juste quelque chose de décent, quitte à faire votre cardio ensemble, autant vous remplir l'estomac ensemble, rien de plus, rien de moins. Mais tu relèves bien le fait que pour elle, tu n'es qu'une échappatoire, un moyen d'oublier le quotidien et les heures passées avant vos retrouvailles et cela te va parfaitement en réalité. "Je le savais déjà Laila, enfin je le sais, je ne suis pas un idiot fini et je ne suis pas en train d'imaginer qu'on va finir nos vies ensemble et qu'on trouvera un moyen de raconter toute cette petite soirée dans nos vœux, non." Tu hoches la tête à tes propres mots, tu le sais que c'est supposé être tacite et vous êtes bien sur la même longueur d'onde. "Mais c'est bien qu'on remette les choses à plat... enfin, encore une fois." Pas d'ambiguïté entre vous et si tout ceci doit prendre fin, de manière aussi abrupte que cela a commencé, personne ne sera surpris. "Tu as d'autres règles ou je peux avoir mon café ? Genre si je te croise dans la rue, tu veux que je change de trottoir ou …?" Tu poses la question avec un haussement de sourcils appuyé. "Ce que je veux dire c'est qu'on est des adultes tous les deux, je ne vais pas t'insulter en prétendant que ce qui se passe ici c'est autre chose en fait... ça serait stupide." Et cette fois-ci, quand tu te rapproches de la brune, c'est sans équivoque, une de tes mains se perd sur sa taille et l'autre remet une mèche brune en place, derrière son oreille. "Mais en retour tu dois me promettre de ne pas tomber amoureuse de moi hein, ça serait gênant pour tout le monde." Que tu conclus dans un léger rire, pour lui prouver que tu as très bien compris où elle voulait en venir.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price

Elle en avait connu, des types qu’elle ramenait chez elle, et qui en deux-deux, pensaient qu’ils étaient assez doués pour faire oublier à Laila qu’elle ne voulait pas de ça; d’une relation saine et durable, qui lui donnerait l’impression de jouer un rôle qu’elle ne comptait pas tenir, pas dans l’immédiat en tout cas. Ils avaient le cerveau légèrement déviés, les bonhommes, alors forcément, c’était plus difficile d’être rationnel quand ils avaient la sensation qu’ils pouvaient tirer une bonne occasion en s’accrochant comme une moule à son rocher à la jeune femme sous le prétexte qu’elle leur avait donné l’orgasme de leur vie. Il y avait aimer avec le cœur, et aimer avec ce qu’on avait entre les jambes; c’était facile de se laisser berner parce que la ligne était bien souvent très floue, et que pour le peu qu’on était myope, on se laissait flouer par-dessus la marché… mais Laila vivait depuis un certain nombre d’années en y voyant que dalle, de fait elle avait eu le temps de la jouer à tâtons sans se faire berner par les bons sentiments et les promesses à la mords-moi le nœud.
Elle ne tombait pas dans ce cliché-là, jamais; celui de la nana si avide d’affection qu’elle prenait le sexe pour une forme immuable d’amour — ça n’en était pas, il y avait tellement d’autres façons d’aimer quelqu’un qu’elle avait fini, elle, par compartimenter ces moments-là et ceux qu’elle avait connus dans un passé pas si lointain, où là elle avait su ce que ça faisait vraiment d’aimer quelqu’un dans le sens le plus basique du terme. Elle ne parlait même pas de sexe, elle parlait des balades en voiture à pas d’heure, des moments de silence qui s’étiraient sans que ce ne soit inconfortable ou gênant, et des promesses passées comme des enfants, à croire que la vie était assez simple pour qu’un crachat sur le trottoir devienne un gage indissoluble d’infaillibilité, sans prendre en compte le monde qu’il y avait autour, juste en vivant le moment et en y croyant dur.

Il ne s’agissait pas de ça maintenant. En choisissant de remettre les choses dans le bon ordre, Laila mettait à point d’honneur à ne laisser miroiter rien d’autre qu’un peu de gymnastique à celui qu’elle avait déjà accueilli plusieurs fois chez elle. Ça se terminerait aussi vite que ça avait commencé, parce qu’à partir d’un certains nombres de fois, il y avait des déclics qui se faisaient, et qu’elle ne voulait pas être la première connasse à se laisser avoir, encore qu’elle avait assez confiance en ses mécanismes de défense pour rester à sa place, et se lasser de lui rien qu’en clignant des yeux. En revanche, elle ne connaissait pas le jeune homme qu’elle avait en face d’elle. Du moins, elle ne le connaissait pas autrement que vu d’un certain angle, alors ça lui faisait craindre que sous ses gros muscles, il soit du genre cœur tendre et tout le toutim.
Apparemment pas, et quelque part, ça la soulagea assez pour qu’elle pose sur lui un regard fixe, et qu’elle lui dise en persiflant de malice, se moquant ouvertement de ce qui pouvait sortir de sa bouche "Qui fait encore des vœux de nos jours? Ce genre de choses, ça laisse juste l’impression que t’as passé trop de temps à y penser. Y a quelque chose que tu veux me dire pour soulager ton petit cœur, Edge?" On ne courrait pas les bars sans en avoir gros sur la patate. Même si dans le fond, elle en avait assez avec ses propres problèmes pour s’aventurer à régler ceux des autres, lui offrir la possibilité de vider son sac, c’était un deal qu’elle pouvait faire pour absoudre ses péchés. C’était le père Perkins qui serait content d’apprendre qu’elle faisait dans le don de soi… bon pas comme il l’entendait, mais il y avait des choses que le représentant de Dieu n’avait pas besoin de savoir non plus "On est au moins d’accords sur l’idée que ce serait stupide de prétendre quoi que ce soit." S’étant approchée de lui, elle ajouta pour faire bonne mesure "Et la cafetière tourne, tu peux te le servir tout seul, ton café." qu’elle lui fit remarquer, montrant de la tête l’emplacement où se trouvait quelques mugs, disposées sur une étagère qui surplombait l’évier de sa cuisine avant se sentir sa main se poser sur sa hanche et ses doigts replacer une mèche de ses cheveux.
Laila glissa sa propre main dans cette même-mèche qu’elle déplaça de la trajectoire qu’Edge lui avait donnée, et inclina la tête sur le côté à la phrase qu’il entama "Tu veux que je te dise quelque chose de drôle? T’es même pas mon type en plus de ça, alors je pense que je pourrais facilement ne pas tomber dans le piège." Pouvait-il en dire autant? Elle plissa les paupières, une main se posant sur le cœur du jeune homme, l’autre se posant sur son épaule pendant que sa tête se courbait encore un peu plus sur le côté "Et c’est un marché qui tient pour toi aussi. Commence pas à me présenter comme ta copine, ou je sais pas quoi; surtout au garage, tu seras gentil de continuer à faire comme si tu m’avais pas vue à poil, ça m’aidera à garder ma crédibilité intacte." Surtout qu’à cette époque, elle estimait avoir quelques preuves à faire auprès du nouveau propriétaire. Inutile de donner l’impression à Ezra qu’elle se tapait les clients aux plus belles bagnoles, encore qu’il la connaissait assez bien pour ne pas la juger, même sur ses erreurs. Peut-être qu’Edge en était une, elle se poserait la question plus tard, quand elle ne serait pas occupée à se pencher sur lui pour lui donner un baiser furtif sur les lèvres.

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{after hours}
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La brune insiste que vous n'êtes rien, rien pour l'autre, rien d'important dans ce moment présent et si elle ne t'avait pas distraite avec la pression de ses lèvres, tu lui aurais répondu que si elle veut, tu peux même lui faire un dessin pour montrer à quel point tu as compris. Un très joli dessin, c'est le même discours que tu tiens face à beaucoup de femmes, avec un peu plus de formalités et de politesse en temps normal car même si c'est ce compromis que beaucoup cherche, l'admettre à voix haute semble parfois inavouable. Ce que tu ne comprends pas, tu n'as aucun mal à dire ce que tu veux et ce que tu ne veux pas, tu n'as jamais eu de mal avec le concept maintenant que tu y songes bien et là tout de suite, tu n'hésites même pas à te rapprocher de Laila, et l'embrasser correctement. Plutôt que de tourner autour du pot pour le coup, tu as envie de le faire alors tu le fais, laissant une de tes mains trainer sur la hanche droite de la jeune femme pour la tenir contre toi. Ce n'est que de courte durée, juste une envie passagère comme ça, parce que tu n'as pas besoin de te justifier pas vrai ? Et si Laila voulait de la distance entre vous deux, elle t'aurait annoncé ses règles et elle t'aurait mis à la porte. Tu le sais déjà, tu recules avec un sourire sur le visage néanmoins, n'importe qui dans ta position aurait la même expression et tu finis par hocher la tête. "C'est là que je t'avoue que je suis super déçu parce qu'en vrai je suis un grand romantique et que j'avais déjà commencé à écrire un poème avec toutes les lettres de ton prénom ?" C'est plus fort que toi et plutôt que d'admettre qu'il y a sans doute du vrai dans les paroles précédentes de Laila, tu te défends comme tu le peux.
Tu ne vas pas admettre à ta dernière partenaire de jeu que non, ce n'était pas cela ton plan, si tu n'étais pas aussi stupide, tu aurais sûrement, peut-être, la bague au doigt et le genre de vie parfaite que tu fuis en ce moment. Avec des et si on pourrait refaire le monde, n'est-ce pas ? Ce n'est pas ton style d'avoir des regrets et pourtant, c'est presque le cas, il y a un début à tout et quelqu'un de ton âge aurait très certainement dû le réaliser depuis longtemps, tu n'es malheureusement pas mature à ce point-là. Tu te perds encore avec n'importe quelle inconnue qui te fait un sourire et qui veut bien te supporter pour quelques heures, probablement une erreur mais tandis que ton regard se pose de nouveau sur Laila, c'est impossible pour toi d'imaginer une réalité où tu as fait demi-tour et que tu ne l'as pas tout simplement suivi."Je pourrais, hein..." Que tu ajoutes avec un grand sourire avant de te pencher sur un de ses placards. "Je me sers, je suis un grand garçon, j'ai compris, tu n'aimes tenir la main de personne." Tu trouves une tasse propre, tu te sers rapidement et tu te tournes vers elle avec la fumée qui te chatouille le visage, toujours pensif.
"Et je suis ravi de t'avoir fait changer d‘avis sur la question et sur ma personne. Tu peux être rassurée, personne ne saura rien, ça vaut même pour les gens au garage." Tu n'es pas son type, bien sûr, tu es le type de tout le monde, que tu songes en hochant déjà la tête à cela, ton ego surdimensionné prenant probablement toute la place dans l'appartement de la brune, c'est à se demander comment elle fait pour ne pas étouffer, et tu as envie de lui dire que pour l'instant, tu n'as pas encore entendu de plaintes. Donc c'est que Laila a su trouver son compte ? Ou alors que ça ne compte pas vraiment qui est avec elle sous les draps, du moment qu'elle n'est pas seule ? Là encore, ça ne te regarde pas, tu ne peux pas offrir d'avis objectif ou de jugement, parce que tu es pareil dans le fond, on pourrait te faire remarquer ta préférence pour les brunes, mais là encore, ça dépend des jours. Tu n'es pas très regardant ces temps-ci et n'importe qui peut devenir ton type et ce très facilement. "Tu seras juste la meilleure mécano du coin, quand Ezra n'est pas dans les parages, bien entendu." Tu lèves ta tasse de café en disant cela avant de légèrement souffler dessus, histoire de ne pas te brûler la langue. Cela serait dommage et ce serait sûrement une bonne raison de rentrer chez toi.
"Du coup, est-ce que j'ai passé ton test ?" Tu prends une légère gorgée du café, tu fais une légère grimace, elle ne t'avait pas prévenu, si, et tu décides d'abandonner la tasse sur le comptoir pour faire face à la jeune femme."Vu que je ne suis pas du tout ton prince charmant et que tu n'es pas la femme de mes rêves... on peut continuer de se voir ... jusqu'à ce qu'un de nous trouve chaussure à son pied..." Tu hausses les épaules, tu n'as pas de plans prévus dans l'immédiat et tu ne poseras pas de question le jour où Laila décide de te montrer la porte pour de bon. "Bien entendu."

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{after hours}
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Elle n’avait pas besoin qu’on lui montre la marche à suivre. C’était une danse simple à mémoriser, et parce qu’elle avait été bercée par le rythme effréné de mélodies bien moins douces que ça, elle savait tenir la cadence sans donner l’impression que c’était difficile. Le baiser qu’ils échangèrent se conclut aussi vite qu’il avait commencé sans qu’elle ressente rien de particulier, seulement les relents un peu sales du moment qu’ils avaient passé il y avait quelques longues minutes déjà. Mais c’était un bon ersatz de ce qu’elle avait connu autrefois, encore qu’elle ne réussissait pas à comparer ce qu’elle avait ressenti à l’époque avec ce qu’elle ressentait maintenant tant ce qui l’animait était différent. Là, il s’agissait plus de combler quelque chose tandis qu’avant ce n’était pas ça ; c’était vivre et ressentir l’inconnu… désormais, elle ne pouvait plus prétendre qu’elle ne savait pas comme s’y prendre, qu’elle ne savait pas guider celui sur lequel elle avait jeté son dévolu pour obtenir ce dont elle avait vaguement besoin. Encore une fois, pour l’introspection, elle passait son tour.

Un sourire suivit d’un rire enroué lui échappa quand elle sépara son corps de celui d’Edge et qu’elle lui répondit en s’éloignant de lui "T’en rigoles, mais c’est toi qui as mis l’idée d’un dîner aux chandelles sur le tapis. Y a pas un adage qui dit que derrière chaque connerie se cache une petite part de vérité ?" Elle avait son recueil personnel de proverbes détournés Lai, ça l’arrangeait de pouvoir se reposer dessus pour expliquer ses contradictions et ses erreurs. Peut-être qu’il aimait faire pareil, elle n’en saurait jamais rien parce qu’elle ne chercherait jamais vraiment à savoir ce qui lui tournait dans la tête autre que sa silhouette dénudée. Ce n’était pas une satisfaction personnelle de croire que ça puisse le hanter quelques heures encore, c’était la vérité ; ce qu’ils faisaient ne demandait pas d’être vêtu de ses plus beaux atours après tout, alors forcément que ça laissait un souvenir plus facile à oublier une fois le soleil levé, quand les ombres finissaient de rendre tout le monde beau et que l’obscurité laissait place à la clarté crue du matin qui se souciait davantage de rendre les choses moins idylliques. C’était parce que dans la nuit, les traces qu’elle gardait sur son corps des neufs mois passés recluse par ses propres parents disparaissaient comme par magie qu’elle la préférait comme terrain de chasse. Peut-être. Elle ne savait pas. Elle ne se posait pas ce genre de questions "Tu fais le mec détaché, mais je suis sûre que t’es du genre à tomber amoureux en un claquement de doigts. T’as la gueule de celui qui se laisse embobiner par des beaux yeux et un beau sourire." Si elle creusait, elle s’apercevrait que c’était bien son genre à elle aussi. Mais il n’aurait jamais l’occasion de le découvrir, et elle de l’avouer.
Elle se détourna de lui pour de bon, riant de nouveau à ce qu’il laissa échapper quand elle l’autorisa à se servir seul, comme le grand garçon qu’il était. Les bras croisés, elle finit par s’appuyer contre le comptoir qu’elle avait utilisé comme perchoir il y avait quelques minutes de ça et pencha la tête sur le côté pour mieux l’observer à distance "Je respecte Ezra de tout mon cœur, mais t’as tort de penser que je suis qu’un faire-valoir. Je suis la meilleure mécano de la ville, j’ai un registre de clients satisfaits pour le prouver." Elle jouait à la plus arrogante presque pour rire, pas sûre au fond de vraiment mériter sa place au sein de l’équipe du nouveau propriétaire des lieux. D’une certaine façon, elle jouissait surtout de sa quasi-filiation avec le créateur de l’enseigne qui laissait darder des éclairs mordorés à l’intérieur de son studio ; à croire que le népotisme touchait tous les milieux, à des niveaux de prestiges différents. Elle, elle n’avait pas tellement voulu en profiter, elle avait voulu faire ses preuves avant de rejoindre Mecanor. Mais inutile de rentrer dans les détails, de faire entendre à Edge que sa place, elle la méritait vraiment. Ça, c’était des histoires qu’elle gardait pour ceux qui la sous-estimaient vraiment, qui pensaient qu’elle aurait dû terminer femme de chambre ou gérante d’un pressing miteux comme sa mère. Elle racla le renflement de sa lèvre inférieure avec ses dents de devant, la sentant encore un peu sensible de baisers quand il lui posa la question ultime au badge métaphorique qu’il tenait à porter fièrement sur sa poitrine. Avait-il passé le test ? "J’ai encore besoin d’y réfléchir. Mais rassure-toi, t’auras un retour dans la semaine, histoire que tu sois certain d’avoir un truc à faire le weekend prochain. J’ai ton numéro, non ?" En vrai, elle se trouvait un peu dure dans sa façon d’envisager tout ça. Il n’était pas désagréable, il avait une bonne répartie et quelque chose qu’il rendait plus intéressant niveau parlotte. C’est pas toi, c’est moi qu’elle aurait pu lui dire, sauf que c’était beaucoup trop tôt pour ça. Elle resserra ses bras sur sa poitrine, haussant les sourcils quand il continua sur sa lancée et qu’elle haussa les épaules en lui disant avec la nonchalance qui caractérisait ses sorties les plus provocatrices "On peut continuer de se voir. Mais t’excites pas sur le concept d’exclusivité ou quoi que ce soit d’autre. J’ai déjà prévu d’en baiser un autre demain soir." Elle était plus classe que ça d’ordinaire. À croire que la menace de l’aube la rendait plus nerveuse, soucieuse de souligner à l’encre rouge les conditions d'un contrat tacite qu’ils venaient de passer.

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Il y a sûrement quelque chose qui cloche chez toi. Très probablement, c'est la seule façon d'expliquer le fait que tu sois capable de partager un tel degré d'intimité avec une semi-inconnue, le genre d'intimité qui en fait fuir plus d'un. Et que tu essayes maintenant de savoir si vos petites affaires de la nuit vont continuer ou vont s'arrêter. Pour certains, enlever ses vêtements et se découvrir de cette façon-là requiert beaucoup de conversations au préalable, quelques rendez-vous pour voir si l'alchimie est là, si quelque chose est là, une connexion ou même un semblant de, avant de poursuivre autre chose. Pas pour toi, avoir une vraie conversation avec quelqu'un ? Cela ne te ressemble pas vraiment, les gens mentent, les gens détournent l'attention et d'une certaine manière, les contacts charnels sont un peu plus bruts, un peu plus réels et c'est aussi un bon moyen de savoir si on n'est compatible avec quelqu'un. Oui, c'est sûrement un truc d'hommes de penser comme cela et tu ferais rouler des yeux plus d'un romantique, cependant, tu te vois mal terminer avec quelqu'un avec qui les moments passés sous les draps seraient brefs ou pas appréciés ou satisfaisants.
Cela a tout autant d'importance à tes yeux, ça ou de savoir combien d'enfants on veut et tu ne comptes certainement pas le dire devant Laila. Parce qu'il ne s'agit pas de cela ce soir, que tu n'es pas venu pour faire chavirer son cœur et qu'elle te rirait très certainement au nez si tu lui exposais tes théories sur le sujet. D'ailleurs, elle croit avoir percé à jour une partie du puzzle mais tu décides de récupérer ta tasse de thé et de remplacer les lèvres de Laila sur les tiennes par une moue qui accompagne son rire. Ainsi qu'un simple : "Oh je vois mademoiselle est pleine de sagesse." parce que tu ne vas pas t'excuser pour l'avoir évoqué ou t'assurer que ce n'était pas ce qu'elle voulait. Vous êtes entre adultes et la norme voudrait que vous soyez déjà en couple, et à tendre vers quelque chose de plus stable, de moins chaotique. Pas vous, pas ce soir visiblement et tu hausses de nouveau les épaules alors qu'elle poursuit. Toi ? Détaché ? Ou est-ce qu'elle va chercher cela ? Quand tu décides de sauter le pas avec quelqu'un, tu n'as absolument rien de détaché coucher à droite et à gauche, c'est facile, regarder une femme dans le blanc des yeux et apprendre à la connaitre ? C'est autre chose. "Et peut-être que oui, mais pas ce soir et désolé de l'admettre pas avec toi. Je ne suis pas maso, je propose le diner aux chandelles à celles qui sont intéressées et qui font mieux semblant de m'écouter que toi..."
Parce que tu ne l'as pas charmée en faisant la conversation lors de votre toute première rencontre, l'alcool a joué beaucoup dans tout cela et il y a eu très peu de mots échangés et vous cherchiez juste la même chose, passer du bon temps pour un moment et ensuite, tourner la page. Tout simplement. Tu comprends que Laila ne s'encombre pas en sentiments, que tu ne vas pas la blesser en marchant sur des œufs et que si tu es toujours là au réveil, ce sera tant pis pour toi. Tout à son honneur, que tu penses en prenant une autre gorgée de café, tu ne vas pas t'en plaindre en réalité et ce serait une perte de temps. Analyser le comportement de la brune aussi, savoir ce qui l'a poussée dans tes bras le premier soir, ce soir, cela serait des détails supplémentaires sur sa vie dont tu n'as pas besoin et qui n'apporterait rien de plus à vos échanges. "Et moi qui pensais que j'avais un ego de taille importante, je ne suis pas le seul visiblement. Tant mieux pour toi." Tu ne la vois pas comme faire-valoir, tu ne laisses pas n'importe qui s'approcher de ta Mustang et si Laila n'était qu'un moulin à belles paroles, tu l'aurais déjà envoyée sur la touche. Elle est drôle, elle a de la répartie et elle s'y connait en mécanique, tu en connais certains qui seraient intéressés, mais la brune n'a pas l'air de faire dans le stable. Du tout, elle te le confirme avec sa dernière pique et tu laisses échapper un léger rire. "Charmante jusqu'au bout je vois... tu as mon numéro, tu en fais ce que tu veux."
La moitié de ta tasse vide, tu la vides dans son évier et tu rinces rapidement le mug avant de le reposer et de continuer de te mouvoir dans son salon, retournant vers le canapé. "Je ne vais pas te faire l'affront de te demander avec qui tu étais la veille ou si je suis le meilleur coup de toute ta vie. La jalousie ne me va vraiment pas au teint et du moment que j'ai des chances de faire mes preuves... c'est tout ce que je demande dans le fond." Tu te tournes légèrement vers elle pour lui lancer un clin d'œil avant de reprendre. "Tu verras, je m'adapte à tout et puis... je ne suis pas chiant, en dehors de ce soir je ne poserais pas de questions stupides sur ta vie secrète en dehors du garage." Qu'est-ce que vous êtes dans le fond ? Des amis avec des avantages très exclusifs ? Même cela, ça te semble aller trop loin dans le fond. Ton t-shirt récupéré, tu manques presque de l'enfiler, presque. Avant, tu te tournes vers Laila et tu agites le vêtement. "Je le remets ou... ?" Ou est-ce le moment où je rentre chez moi ou on remet le couvert, et non, toi non plus tu n'es pas très subtile.

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{after hours}
crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price

Elle mima la tristesse, traçant une larme invisible sur sa propre joue, les coins de la bouche affaissés quand il lui assura que s’il avait un de ces jours des velléités romantiques, de dîners aux chandelles et de tout le bordel, il ne se tournerait pas vers elle. Il l’en voyait désolée. Au moins, il avait compris que ce qu’il avait à dire, elle s’en moquait pas mal et c’était tout à son honneur. Mais elle resterait prudente, Laila. Elle savait que garder une ligne de conduite n’était pas si facile que de prétendre qu’on en était capable. Elle, elle savait qu’elle ne tomberait pas dans le piège, que les limites qu’elle se posait à elle-même, elle réussissait toujours à ne pas les dépasser parce qu’elle avait mis le temps pour les tracer devant elle sans vouloir donner l’impression qu’elle était plus maligne ou plus autre chose encore. Mais lui ? Elle ne le connaissait pas, alors elle devait prendre sur elle et croiser les doigts pour qu’il ne soit pas du genre à polir l’armure qu’il portait pour faire joli et qu’il n’avait qu’une parole à laquelle il tenait et que tout resterait aussi simple que ça.

"Si je peux me permettre, ton ego est proportionnel à ce que j’ai pu observer. Tu me remercieras plus tard pour le compliment, c’est pas la peine d’en faire tout un plat." Il fallait qu’elle arrête de tout tourner en dérision, de prétendre aussi que tendre vers la vulgarité faisait d’elle quelqu’un de plus fun à côtoyer. S’il savait, Edge, le genre de femme qu’elle était vraiment, le genre de fille qu’elle avait été dans un passé pas si lointain, il se demanderait ce qui lui était arrivé pour qu’elle prenne ce chemin, pour qu’elle devienne le cliché de la nana cool qu’on voit dans les films ; celle qui boit, celle qui se goinfre, celle qui fume, celle qui regarde du sport, celle qui s’intéresse aux bagnoles, celle qui n’utilise qu’un produit dans sa skincare routine, celle qui baise en gardant les yeux ouverts pour mieux se focaliser sur un point précis qu’elle ne distingue même pas, mais qu’elle s’obstine à fixer pour ne pas perdre trop le fil, putain de myope qu’elle était. C’était ça qui lui faisait peur, que ses contradictions ne soient trop difficiles à retenir et qu’on devine qui elle était vraiment.
Toujours les reins posés tout contre le meuble de sa cuisine, elle le regarda la tête penchée en pensant à pas grand-chose juste à l’éventualité de la chasser de chez elle comme si de rien était  — comme elle le faisait avec les autres "Tu fais même pas partie de mon top cinq. Mais tu sais ce qu’on dit, c’est en pratiquant qu’on s’améliore et d’après ce que j’ai compris, t’as l’intention de t’améliorer alors ça devrait aller." Il visait la remontada, ce serait elle qui en récolterait les fruits ; ça ne pouvait pas être plus parfait que ça qu’elle songea, un sourire en coin remontant tout un côté de son visage. Elle penserait à la boucler plus tard. Pour l’instant, elle esquissa un autre très bref sourire quand à l’intérieur d’elle, elle ressentit un élan de reconnaissance pour le jeune homme flanqué à distance d’elle "Je te poserai pas de questions non plus, je crois qu’on tient la première clause de notre petit pacte sympathique." Mais passer un pacte, ça voulait dire apposer sa signature en bas de la page. Ce n’était pas le bon terme à utiliser pour déterminer ce pour quoi ils avaient parlementé ces dernières minutes, mais à défaut d’avoir les idées assez claires pour passer en revu le dictionnaire, ça ferait l’affaire pour l’instant.
Elle n’attendrait rien de lui, il n’attendrait rien d’elle, si ce n’était un peu de bon temps quand ils n’auraient pas d’autres moyens d’en passer. C’était honnête, c’était précis, et il n’en fallait pas plus à Laila pour considérer que la discussion était terminée. Elle se décolla du meuble, décroisa les bras dans la foulée en le laissant vaquer au départ qu’il semblait vouloir initier quand il se retourna de nouveau pour demander s’il devait renfiler son t-shirt ou pas. La main restée en suspens alors qu’elle s’apprêtait à la passer dans ses longs cheveux bouclés, elle le regarda avec sur le visage une profonde expression de réflexion ; quand sa vision opéra un bref scanne de la silhouette du jeune homme torse nu qui la questionnait maintenant des yeux. Ses sourcils se froncèrent, sa main se baissa mollement et elle s’approcha de lui de la démarche singulière qui faisait qu’on l’oubliait rarement quand elle traversait un bar bondé, ses jambes nues marquant le tempo jusqu’à le dépasser sans lui accorder un regard d’abord — jusqu’à ce que la main qu’elle laissa traîner sur sa poitrine en passant finisse par harponner la boucle de sa ceinture pour le faire pivoter puis avancer pendant qu’elle l’emmenait à reculons avec elle vers un autre endroit de son studio "On va prendre une douche d’abord." l’informa-t-elle tout de même en le forçant à lâcher le t-shirt qu’il tenait toujours à la main, ses mains glissant sur sa peau quand elle rendit ses mouvements libres et qu’elle n’attendit pas une seconde de plus pour l’imiter et se départir de ce qu’elle avait sur le dos avant d’entrer dans la salle de bain. Et Laila ferma à peine la porte pour laisser derrière eux les derniers mots échangés dont elle goûta la saveur en affirmant brutalement ses lèvres contre les siennes.

rp terminé.