-29%
Le deal à ne pas rater :
DYSON V8 Origin – Aspirateur balai sans fil
269.99 € 379.99 €
Voir le deal

 (chaddie #1) dark necessities are part of my design

Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptyMar 22 Fév 2022 - 19:30


Faded pictures, yellow from time
Well worn memories of days gone by
Needing someone and nobody's there
These are the things broken dreams are made of,
Lord they're everywhere



Eddie ne réalise pas encore qu’il quittera cet appartement dans quelques mois, si tout va bien. Son projet d’aménagement avec Halston reste d’actualité malgré les récentes tensions survenues dans leur couple et même si cette année ne débute pas sur une note aussi positive qu’attendu, comme quoi le danseur ne perçoit peut-être pas encore tout à fait le bout du tunnel. Il y croyait pourtant, sa reprise de la danse en janvier devait remettre un peu de lumière dans son quotidien assombri par des derniers mois compliqués mais quand il vient à bout de certains problèmes Eddie s’en découvre d’autres, c’est donc sans fin. Il relativise quand même un peu, sa convalescence est loin de lui manquer et le fait d’avoir retrouvé sa pleine liberté n’a tout simplement pas de prix. La vie sera de toute façon toujours plus belle avec la danse, s’il ne devait garder qu’une seule chose dans la sienne ce serait celle-là car sur une scène Eddie est un autre homme, plus rien ne peut le tourmenter quand il s’adonne à sa première passion. Plus rien.. ou presque, car même là il y a une ombre au tableau. Une grande absente, dont il désespère de recroiser un jour le regard parmi son public parce qu’elle n’est pas venue le voir danser depuis bien longtemps, en vérité. Charlie n’a plus vraiment le temps pour ça, ou pour lui, tout dépend de l’angle à partir duquel on choisit de voir les choses. Elle était sa plus fidèle alliée autrefois, celle qui l’avait même poussé à pourchasser son rêve et aujourd’hui ils peinent plutôt à concilier leurs deux vies.

Absente y compris quand il a eu le plus besoin d’elle, après son opération, lorsqu’il broyait du noir chez lui et que ça ne se bousculait pas à sa porte pour lui souhaiter un prompt rétablissement. Eddie n’espérait pas récolter beaucoup de soutiens, ceux qui lui importaient vraiment ont répondu présents et c’est bien ce qu’il retient - tous, oui, exceptée Charlie dont la présence salvatrice lui a vraiment manqué. Elle aurait pu être là pour lui si elle n’était pas désormais accaparée par d’autres, ce qu’il n’accepte pas vraiment. Et parce que cette situation s’est banalisée avec le temps Eddie n’a rien osé lui dire jusque là, subissant son absence en silence et s’empêchant de la contacter chaque fois que ça le démangeait - autant dire très souvent. Il a finalement un peu capitulé dans l’histoire et il le regrette, car il a le sentiment qu’il devrait plutôt se battre au lieu de laisser bêtement Charlie lui échapper. Car c’est ce qu’Eddie fait quand il garde sa frustration pour lui, goutte après goutte c’est leur complicité qui prend l’eau et à force le vase ne peut que déborder. Alors aujourd’hui Eddie est décidé à réagir pour de bon, ce n’est pas du tout un hasard s’il s’est assuré d’être seul dans son appartement avant d’y faire venir Charlie parce qu’il n’a pas besoin que la méfiance d’Halston s’ajoute à une situation déjà loin d’être simple. Il tente de mettre un maximum de chances de son côté pour permettre à une vraie discussion d’avoir lieu, dans le calme en revanche rien n’est moins sûr car Charlie ne tardera pas à comprendre que l’heure est aux vérités qui dérangent et que le danseur a tout un sac de reproches à vider.

Il arrange ses cheveux nouvellement colorés avant son arrivée, soucieux d’être à son avantage face à Charlie et ce depuis l’adolescence car pour ça, au moins, certaines choses n'ont pas changé. Eddie se demande si elle remarquera sa nouvelle teinture, il serait en principe difficile de passer à côté d’un violet aussi vif mais puisque Charlie ne s’attarde plus vraiment sur lui il s’attend un peu à tout - pour ne pas dire à rien. Ce n’est pas pour elle qu’il a opéré cet énième changement capillaire si on l’écoute, il n’a d’ailleurs prévenu personne avant de l’entreprendre et il ne sait pas non plus combien de temps il entretiendra cette couleur, sûrement jusqu’à ce qu’il s’en lasse comme de la précédente. En attendant Eddie n’est plus la loque qu’il était pendant sa mise au repos forcée et ça se voit, il n’était clairement pas aussi vaillant la dernière fois que Charlie est venue ici quand sa blessure lui gâchait encore l’existence et quelque part il doit aussi vouloir lui montrer qu’il va mieux, et que ce n’est pas grâce à elle. Plus il y pense et plus il en attrape mal au cœur, le but n’est pas de lui tomber trop brusquement dessus quand elle passera cette porte mais les pensées du danseur s’agitent déjà beaucoup trop avant que la jeune femme n’apparaisse. Ce n’est pas bon, il a renfermé trop de choses en lui qui ne demandent à présent plus qu’à sortir, comme s’il n’avait pas déjà eu son lot de confrontations houleuses dernièrement. Charlie n’a au moins pas cherché un prétexte pour ne pas venir, à croire qu’il a bien choisi son jour pour l’inviter chez lui et elle s’y présente même plus vite encore qu’il ne l’aurait pensé. « T’es en avance Charlie. » il lui fait remarquer à peine sa porte ouverte, alors est-ce qu’enfin elle aurait un peu de temps pour lui ? Il n’y croyait plus et mieux vaut sans doute qu’il ne s’emballe pas trop. « Mais ça me fait plaisir que tu sois venue. » Un peu trop même, au point d’être très vite trahi par un petit sourire car Eddie n’arrive pas à être simplement froissé, pas avec elle. Ces mots il regrette aussitôt de les avoir prononcés parce qu'ils ne sont pas raccord avec ce qu'il voudrait laisser paraitre, mais c’est trop tard. « Fais pas gaffe au désordre, mon salon est redevenu un endroit où je répète depuis que j’ai repris la danse. » Et le désordre en question n’est autre qu’une chaîne stéréo déplacée, des boites de cd éparpillées et des baskets dans le passage. Le tout combiné au bazar initial laissé par ses chats, ce salon leur servant autant de salle de jeu que de lieu de répétition à leur maître. « Parce que je ne suis plus convalescent, si jamais tu te posais la question. » Cette fois sa voix se fait plus froide et l’allusion n’est pas très subtile. Eddie est officiellement remis sur pieds et ça Charlie ne pouvait pas tellement s’en douter, pour ça il aurait fallu qu’elle soit présente à ses côtés lors de son rétablissement. Ses excuses, si elle en a, il n’a pas vraiment envie de les entendre et pourtant il espère bien dans un sens la faire réagir. C’est un peu tout le paradoxe avec Eddie, il a de la fierté à revendre en temps normal mais Charlie le rend faible, et il doit limite se faire violence pour que son attachement pour elle n’outrepasse pas sa rancœur maintenant qu’elle se trouve devant lui. « Tu sais où se trouve la cuisine si t’as envie de quelque chose, enfin si tu t’en souviens depuis le temps. » il complète en tentant de paraitre bien plus impassible qu’il ne l’est en réalité, sauf qu’il n’a jamais excellé dans l’art de faire semblant. Il croise alors ses bras tout en détournant soigneusement le regard.. un regard qui finit pourtant par revenir se poser sur elle, c’est décidément plus fort que lui.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptyDim 6 Mar 2022 - 4:31

Aucun autre adjectif que ‘heureuse’ pourrait qualifier Charlie en cet instant alors qu’elle gesticule et danse dans la cage d’ascenseur la menant au numéro 109. Elle a toujours pensé qu’ils auraient dû habiter plus proches l’un de l’autre mais ne l’a jamais réellement formulé, bien consciente que son ami de toujours n’a sûrement pas les moyens de se payer un appartement pour lequel elle n’a pas eu à débourser un sou de son côté - merci tonton, répétons-le encore une fois. Mais qu’importe. Faire le trajet ne la dérange pas la moins du monde, surtout si cela peut signifier s’évader un temps de cet appartement éternellement bruyant qui a tendance à l’étouffer bien plus que la combler, dernièrement. Et parce qu’elle veut retrouver Eddie aussi, bien évidemment: c’est un fait évident au point où elle ne juge même plus nécessaire de le souligner. Il fait partie intégrante de sa vie depuis toujours ou presque, il serait impossible de l’en dissocier aujourd’hui.

Ainsi, c’est avec les mots « T’es en avance Charlie. » qu’Eddie l’accueille dans son appartement, là où de son côté elle avait plutôt opté pour un sourire bien trop immense pour qu’il puisse délivrer le moindre mot. Mais soit, Charlie a appris à s’adapter et à jongler avec son caractère bien souvent très différent du sien, si ce n’est dire opposé. Alors, après un silence de sa part, lequel n’entache en rien son sourire sincère, elle prend le temps de venir déposer un baiser contre sa joue avant d’ajouter quelques mots empreints d’ironie. “Toi aussi tu me manquais, Eddie.” Par habitude, ses doigts jouent avec les mèches tombant contre sa nuque, lui faisant subitement remarquer la nouvelle couleur de ses cheveux. Un jour, ils pourraient au moins prendre le temps de s’accorder, quand elle aura déjà envie de retourner au roux de son adolescence. « Mais ça me fait plaisir que tu sois venue. » Ses mots l’empêchent d’ajouter les siens sans qu’elle ne s’en offusque le moins du monde, sincèrement heureuse qu’il prenne la peine de lui signifier que sa présence compte pour lui. Elle a beau le savoir, c’est bien différent que de l’entendre. Et de sa voix, qui plus est, cela fait toute la différence, raison pour laquelle son sourire se veut un peu plus ému alors qu’elle fait déjà un pas en arrière, bien malgré elle. Ils parleront de sa nouvelle couleur de cheveux un peu plus tard, sans doute. “Bien sûr que je suis venue.” Elle finit pourtant par soulever, étonnée de la tournure de sa phrase à défaut de s’en inquiéter le moins du monde pour le moment encore. Son sentiment ne se traduit que par un coup d'œil de plus en sa direction, avant de rapidement prendre le chemin de l’appartement en lui-même, pour lequel elle n’a plus besoin de visite des lieux depuis bien longtemps. « Fais pas gaffe au désordre, mon salon est redevenu un endroit où je répète depuis que j’ai repris la danse. » Ce à quoi elle ne peut que répondre par un rire sincèrement amusé: elle vit avec un chien, deux chats, et deux enfants de deux ans ; comment pourrait-elle juger de la propreté de n’importe quel appartement alors que le sien se veut bien loin d’être un exemple en la matière ? Qui plus est, Eddie n’a rien à envier à bon nombre de pseudo fées du ménage, il s’excuse toujours d’un rien. Oh, sans doute voulait-il surtout mettre l’emphase sur le fait que la danse fait de nouveau partie de son quotidien d’entraînement, mais ce sont des mots que Charlie balaye d’un revers de la main. Elle est heureuse pour lui, bien sûr, mais pas naïve au point d’ignorer que, pour la seconde fois déjà, il lui tient des reproches à peine voilés sur son absence et son manque d’implication dans la vie de son meilleur ami. Et s’il y a bien quelque chose qu’elle ne sait toujours pas gérer ni accepter, la jeune mère de famille et nouvelle policière, ce sont bien les reproches, surtout ceux qu’elle juge infondés.

Comme si de rien n’était, elle finit donc par poser son sac à main sur la table du salon, ses yeux clairs à la recherche des chats animant l’appartement. Eux aussi, ils lui ont manqué, mais ils n’ont pas le droit à son attention puisqu’Eddie la quémande déjà de nouveau uniquement pour lui. Et si le son de sa voix ne lui avait pas autant manqué à son tour, elle aurait pu se montrer assez de mauvaise foie pour le trouver horripilant. Ce n’est pas le cas. « Parce que je ne suis plus convalescent, si jamais tu te posais la question. » Sans sourire, sans rire, elle se retourner vers le propriétaire des lieux, désormais sincèrement agacée. Charlie a pour habitude d’être celle qui amène les problèmes, non de jongler avec les siens. « Tu sais où se trouve la cuisine si t’as envie de quelque chose, enfin si tu t’en souviens depuis le temps. » Les yeux du danseur volent dans l’appartement, ses bras se croisent contre son torse pour se donner un genre. La blonde observe la scène, impassible et surtout déboussolée, déjà fatiguée de l’échange qui ne pourra pas s’avérer amusant pour aucun d’eux. Et, lâchement, égoïstement, ce n’est qu’au moment où il pose de nouveau ses yeux sur elle qu’elle finit par daigner lui donner une réponse. “Tu m’as invitée simplement pour me déblatérer une liste de reproches en face à face ?” Parce que si l’invitation se résume à si peu, si elle se résume à si peu, alors Charlie aura tôt fait de partir pour retrouver le cours de sa vie: elle n’a ni le temps ni l’envie de l’écouter lui reprocher tous les maux du monde, puisque c’est bien ce qui est en train de se passer selon elle. “Si t’as quelque chose à me dire fais-le maintenant, je suis pas venue pour supporter le fait que tu te sois levé du mauvais pied.” Parce que ce n’est sûrement que ça, au fond: Eddie passe une mauvaise journée et il déverse son agacement sur la jeune femme, ce qu’elle pourrait encaisser sans mal autant qu’elle saurait trouver les mots justes pour le rassurer et se montrer présente pour lui. Parce que oui, bien sûr les points qu’il a soulevés ne sont qu’une façon pour lui d’attirer l’attention de la jeune femme: elle est une bonne amie, jamais elle ne l’aurait abandonné dans une telle période de son existence, jamais elle n’aurait manqué le retour de ses entraînements, jamais elle n’aurait pas ou peu cherché à obtenir des nouvelles de son rétablissement difficile dans lequel il a pourtant excellé. Ou si, peut-être?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptyLun 14 Mar 2022 - 20:30


Faded pictures, yellow from time
Well worn memories of days gone by
Needing someone and nobody's there
These are the things broken dreams are made of,
Lord they're everywhere



Charlie se rappelle qu'il existe et, chose incroyable, elle l'honore même de sa présence bien plus vite qu'Eddie aurait osé le croire lorsqu'il l'a conviée à le rejoindre dans cet appartement où elle n'a pas mis les pieds depuis un bail. S'il avait su il l'aurait même invitée bien plus tôt mais il a réussi à se mettre dans la tête que sa meilleure amie n'avait plus de temps pour lui alors il n'a pas vraiment osé, avant ça. Combien de fois saisir son téléphone pour demander à Charlie de passer le voir a pu le démanger pendant sa convalescence, quand il ne pouvait même pas bouger de son canapé et que sa compagnie lui manquait atrocement ? Bien trop de fois, c'est certain. Eddie se découvre avec elle une patience qu'il n'a clairement pas avec d'autres et si Halston était là elle parlerait même d'un manque d'objectivité flagrant dès qu'il est question de Charlie. D'après l'américaine Eddie laisse passer bien trop de choses à commencer par son absence durant les derniers mois, absence dont il s'est beaucoup plaint mais étrangement pas à la concernée. Eddie lui en veut mais Eddie a aussi beaucoup de mal à conserver sa rancœur une fois que Charlie est face à lui, il faut dire qu'elle ne l'aide pas en débarquant avec son plus beau sourire et en le gratifiant d'un baiser sur la joue à peine arrivée. Et puis il y a ces mots, aussi, que la blonde lui adresse et qui l'adoucissent bien plus qu'il ne l'aimerait. « Toi aussi tu me manquais, Eddie. » Il soupire légèrement parce qu'il déteste cette facilité avec laquelle Charlie peut apaiser son amertume avec trois fois rien, malgré l'ironie présente ici. Il doit être plus fort que ça, après tout il s'est juré de lui sortir tout ce qu'il a sur le cœur aujourd'hui alors ce n'est pas le moment de faiblir. Le voilà pourtant qui lui rend son sourire juste avant de lui signifier combien la voir lui fait plaisir. Peut mieux faire Eddie, franchement. « Mes cheveux, t'en penses quoi ? » Lui qui s'était justement dit qu'il n'en parlerait pas afin de ne pas perdre de vue la discussion qu'il souhaite voir avec elle, c'est encore raté. Eddie est en fait incapable de ne pas récolter son avis sur sa nouvelle couleur car jusqu'ici, c'est bien simple, elle ne plait à personne et c'est aussi bien connu que l'opinion de Charlie a une valeur particulière. « Halston déteste. » il complète dans un haussement de sourcils révélateur et le terme n'est pas trop fort, il n'oublie pas la scène que l'américaine lui a faite pour une malheureuse couleur. Ce violet est trop osé selon elle mais il l'a vu comme un bon moyen de laisser les souvenirs de sa convalescence derrière lui. Il ne supportait plus son reflet dans le miroir, son blond n'était bon qu'à lui rappeler toutes les heures passées à déprimer chez lui pendant sa mise au repos alors il a opté pour un grand écart capillaire, et si c'était à refaire il referait exactement la même chose. « Bien sûr que je suis venue. » C'est drôle, ça sonne comme une évidence dans la bouche de Charlie alors qu'il en était quand même beaucoup moins sûr, de son côté. Des attentes la concernant Eddie n'en a plus beaucoup et pourtant il a encore du mal à admettre que leur relation a changé, à moins que ce ne soit plutôt Charlie. Est-ce qu'il tente de lui faire passer un message à travers ce pseudo désordre qu'il entend souligner chez lui ? C'est effectivement l'idée et il remarque que la blonde n'y réagit pas. Elle est censée comprendre qu'il a repris la danse, oui, mais pas seulement parce qu'il est aussi question d'une période compliquée de sa vie qui s'achève et durant laquelle son absence s'est faite beaucoup trop ressentir. Il a broyé du noir après son opération, dans ces moments-là Eddie avait besoin d'elle mais elle n'était pas là, voilà ce qu'il souhaiterait aussi lui faire saisir. Il réunit le peu de subtilité qu'il peut trouver en lui pour lui signifier les choses mais ce n'est pas comme ça qu'il risque de lui faire comprendre qu'il est déçu, frustré et même blessé. Eddie doit se faire à l'idée qu'il ne pourra pas la mettre face à ses manquements tant qu'il prendra ces foutues pincettes avec elle alors assez tourné autour du pot, il n'a quand même pas ruminé tout ça pendant des mois pour ne même pas être capable de vider son sac à l'arrivée.

Il a un petit soupir de soulagement en la voyant poser ses affaires parce qu'il se dit qu'elle compte rester au moins un peu, qu'elle ne passe pas seulement en coup de vent et qu'il peut donc espérer obtenir un peu de son temps aujourd'hui. C'est tellement plus que ce que Charlie a pu lui accorder ces derniers mois qu'il est prêt à s'en contenter, et même à s'en réjouir. Il voudrait que tout ça leur permette de rattraper le temps perdu, il adorerait la retrouver en toute simplicité et lui parler de ses derniers projets en date mais Eddie a subitement l'horrible impression d'avoir dix trains de retard sur la vie de Charlie, et qu'elle en a tout autant sur sa vie à lui. Comme si elle n'était plus à jour sur rien et lui non plus, autrefois elle aurait été la première à savoir pour son futur déménagement mais maintenant qu'il en a l'occasion Eddie n'arrive même pas à lui en parler. Il réalise peut-être aussi que ce temps que Charlie a pour lui est précieux alors il décide d'aller à l'essentiel, et range une bonne fois pour toute sa subtilité pour évoquer sans détour la fin de sa convalescence, non sans sous-entendre au passage qu'elle lui a sûrement échappée. Eddie en a officiellement trop dit alors foutu pour foutu il persiste et signe, pour qu'après ça Charlie ne puisse plus douter de la nature du problème – car, clairement, il y en a un. Mais la réaction de Charlie tarde à arriver pendant que ses yeux à lui n'arrivent pas à s'en détourner bien longtemps. Il s'en veut d'être encore une fois bien trop faible, y compris lorsqu'il s'empresse de remuer la tête à la première question que la blonde énonce face à lui. « Tu m’as invitée simplement pour me déblatérer une liste de reproches en face à face ? » Des reproches, c'est vrai que c'est un peu tout ce qu'Eddie a sorti de sa poche depuis son arrivée mais il pourrait lui dire d'autres choses qui n'en sont pas, il tente juste de résister parce qu'il n'a pas le droit de flancher aussi bêtement. « Non Charlie, si t'es là c'est avant tout parce que j'avais envie de te voir. » Parce qu'elle lui a manqué et qu'il n'a pas toujours eu besoin d'une raison pour désirer la voir. Si ça ne tenait qu'à lui Charlie l'honorerait beaucoup plus souvent de sa visite mais entre les indisponibilités de la blonde et la méfiance de sa compagne ce n'est pas simple de parvenir à se coordonner avec elle tout en s'assurant que sa venue ne créera pas de drames inutiles dans son couple. « Si t’as quelque chose à me dire fais-le maintenant, je suis pas venue pour supporter le fait que tu te sois levé du mauvais pied. » Ça c'est un peu la meilleure, par contre. Eddie ne s'est pas levé de plus mauvaise humeur que d'habitude, il est simplement plus frustré qu'il ne l'a jamais été et ce ne serait pas le cas si Charlie avait été là pour lui. Elle ne semble même pas s'en rendre compte et ça le blesse d'autant plus, il voudrait lui crier qu'il est épuisé d'attendre désespérément après elle et que le manque qu'elle a laissé en lui ces derniers mois le bouffe de l'intérieur mais au lieu de ça c'est très calmement qu'il lui répond. « Ça t'arrange peut-être de le penser mais je ne suis pas de mauvaise humeur. » Ce serait finalement plus simple s'il l'était, ça l'aiderait à déverser toute cette frustration qui le dévore mais il se contient encore pas trop mal pour quelqu'un dont les illusions ont été piétinées et dont la patience s'en est allée. « Je vais juste te poser une question. » Et elle n'est pas sans importance, elle est même déterminante parce qu'elle pourrait prouver à elle seule à quel point Charlie a manqué à l'appel durant les derniers mois. « Tu te souviens à quel genou j'ai été opéré, et quand ? » Le regard du danseur ne la quitte plus, quelque part il doit espérer y trouver une réponse et pourtant il sait que Charlie a une chance sur deux de se tromper parce qu'elle ne peut pas savoir ça, quant à la date elle ne se devine tout simplement pas. « Je parie que non, et c'est un peu normal. » Cette fois il baisse les yeux et décroise ses bras, dont il se retrouve à ne pas savoir quoi faire avant de les laisser finalement retomber le long de son corps. « Genou droit, le 18 août. » Soit il y a plus de cinq mois, ce qui représente aussi le temps que Charlie a passé loin de lui quand sa présence aurait pourtant tout facilité. Eddie est persuadé qu'il aurait beaucoup mieux vécu sa convalescence si elle avait été à ses côtés, on ne lui enlèvera pas ça de la tête. Il se sait égoïste pour s'être grandement reposé sur ses proches pendant cette période mais il avait besoin de soutien pour ne pas sombrer, tout le monde passe par là au moins une fois dans sa vie mais certains sont mieux entourés que d'autres. « Ils étaient tous là sauf toi, Charlie. » Ces mots sont posés lourdement entre elle et lui et il exagère sûrement un peu pour la faire réagir parce qu'en réalité il n'y avait pas tant de monde que ça, auprès de lui. Des noms il pourrait lui en donner mais elle se doute déjà de la plupart d'entre eux comme du fait que sa petite sœur, sa compagne ou encore leur ami commun d'enfance étaient là. Alors, pourquoi pas elle ? Que fallait-il qu'Eddie endure pour que Charlie s'inquiète assez et daigne se montrer ne serait-ce qu'un peu présente, cette question tourne et retourne en boucle dans sa tête.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptyMer 30 Mar 2022 - 15:53

Parfois, elle oublie qu’ils ne sont plus deux enfants insouciants. Parfois, elle aimerait que ce soit à nouveau le cas et qu’ils remontent le temps dix ans en arrière, quand rien d’autre que leur amitié n’avait d’importance. D’autres fois, elle se rend compte que quelques mots suffisent pour agir tels une Madeleine de Proust, comme lorsqu’Eddie ne sait attendre une seconde de plus pour l’interroger sur la nouvelle couleur de ses cheveux, mèches entre lesquelles Charlie a déjà eu le temps de perdre ses doigts un instant. « Mes cheveux, t'en penses quoi ? » Il lui donne une excuse supplémentaire pour qu’elle s’arrête et l’observe en silence, sourire aux lèvres, tête balancée sur le côté. « Halston déteste. » - “J’adore, ça te va bien.” Leurs deux paroles s’élèvent dans un même écho, Charlie ne statuant pas son avis sur la question selon ce que peut en penser la petite amie du brun (parce que ce ne serait pas correct de l’appeler ‘le violet’, sûrement). Elle a beau avoir un avis plus que négatif sur cette dernière, elle aurait sans doute apprécié qu’elles tombent d’accord sur au moins un point, même si à ses yeux ce ne sont que des cheveux mais qu’elle sait bien que l’importance est toute autre pour Eddie. Tout comme elle ne peut que se douter que vivre une histoire reprochée par tous n’est pas facile ; et que les sentiments amoureux sont tout sauf contrôlables. “Elle déteste parce que t’as changé de couleur sans la consulter, ou parce qu’elle a un balais dans le cul?” Chassez le naturel, il revient pourtant au galop, et la voilà qui ne sait faire autrement que de profiter de la perche tendue par Eddie, sans doute bien malgré lui. Au fond, elle voudrait réellement savoir comment se porte son couple avec l’Américaine, mais l’objectivité n’a jamais été le fort de Charlie ; tout comme elle a toujours manqué de recul sur les choses. Elle hausse les épaules, signes que sa question se veut purement rhétorique. L’un ou l’autre, elle n’aimera pas sa réponse, ni ce que cela signifie de la personnalité de leur aînée.

La bonne ambiance - parce que dire du mal d’Halston n’altère en rien ce fait à ses yeux, quoi qu’on en dise - n’est pourtant qu’ephémère alors que les premiers reproches fusent déjà en sa direction à peine ses affaires posées. Si c’est là la seule raison pour laquelle il lui a proposé de venir, la blonde est déjà prête à reprendre ses affaires et s’en aller, n’ayant aucune envie d’entamer une discussion de ce genre avec Eddie. Alors, elle ne cherche pas à les laisser tourner autour du pot bien longtemps, avançant déjà l’hypothèse selon laquelle il cherche à avoir une discussion sérieuse en face à face, ce qui dans la bouche de Charlie se transforme en ‘reproches’, le terme ‘infondés’ étant largement sous-entendu. « Non Charlie, si t'es là c'est avant tout parce que j'avais envie de te voir. » Avant tout, c’est comme toutes ces personnes qui laissent leur argumentaire se composer de non… mais. Eddie sait simplement mieux manier les mots qu’eux, mais elle le connaît bien assez pour savoir ce qu’il pense de la chose. Ils avaient effectivement envie de se revoir tous les deux, mais les raisons à cela sont bien différentes pour les deux amis. Il a toujours compté pour elle et cela continuera d’être le cas, ce ne sont pas des reproches d’aucune sorte qui pourraient faire s’effondrer leur amitié. « Ça t'arrange peut-être de le penser mais je ne suis pas de mauvaise humeur. » Et lui, ça l’arrange sans doute qu’elle ait préféré cette option en dernière minute face à la seconde, qui était de laisser reposer sur la personne d’Halston l’idée que quoi que ce soit puisse être reproché à Charlie. Après tout, Eddie lui a toujours tout pardonné, peu importe la gravité de ses erreurs et les conséquences induites, et le voilà aujourd’hui qui sembloe s’offusquer d’un rien, quoi qu’il en dise en retour. S’il n’est pas de mauvaise humeur, alors quoi ?

« Je vais juste te poser une question. » Il garde ses yeux ancrés sur la silhouette de la blonde, elle en fait donc de même en retour, anticipant déjà qu’il saura la mettre dans une mauvaise position. Sans plus aucun sourire, elle l’écoute avec une attention nouvelle, autour d’une tension palpable. « Tu te souviens à quel genou j'ai été opéré, et quand ? » Bien sûr qu’il allait parler de son opération. Bien sûr que tout le monde l’aurait deviné, même Charlie si elle n’avait pas été obstinée au point de totalement nier ce chapitre de l’histoire, pour la seule et unique raison qu’il ne la dépeint pas sous son meilleur angle. Il pose une question pour laquelle il connaît déjà la réponse, ou justement l’absence de réponse. Elle n’en sait rien. Si elle peut au moins se vanter de connaître le mois de son opération, elle sait aussi très bien que ‘août’ ne serait pas une réponse convenable face à une question qui en attend infiniment plus de sa part. Ses yeux clairs se posent sur les jambes de son ami, tentant ainsi d’identifier le membre blessé. Pourtant, la réponse arrive avant, alors qu’elle s’est terrée dans un silence lourd de sens et coupable au possible. « Je parie que non, et c'est un peu normal. » Chacun baisse les yeux en même temps, elle en profite pour laisser ses dents enfin mordre l’intérieur de ses joues maintenant qu’il n’y a plus de témoin de cette scène, véritable aveu de culpabilité à elle seule. « Genou droit, le 18 août. » Elle l’a su, fut un temps. Simplement, elle n’a pas jugé bon de retenir de telles informations, se contentant d’être soulagée que l’opération se soit bien passée et qu’il reprenne petit à petit des forces. C’était le principal, non ? Il avait besoin de temps pour ça, alors elle le lui en a laissé, incapable d’accepter la vue d’un ami affaibli et affligé de ne pas pouvoir danser. Finalement, la seule raison pour laquelle elle n’était pas là, c’était par peur qu’il l’entraîne par le fond dans même le vouloir ni s’en rendre compte. Aujourd’hui encore, le sentiment reste omniprésent. « Ils étaient tous là sauf toi, Charlie. » - “C’est pas une personne qui aurait changé quoi que ce soit, alors.” Elle reprend donc, d’une voix assez basse mais pourtant affirmée. Même en se sachant coupable, elle ne peut pas simplement encaisser les reproches les uns à la suite des autres sans jamais rien dire. Elle a appris à courber l’échine, mais pas à s’avouer vaincue, encore moins à mettre de côté son terrible ego. “J’ai voulu venir te voir un millier de fois.” La blonde confesse, avoue, son regard perdu sur le sol pour lequel elle se trouve soudainement une passion nouvelle. Elle ne veut pas croiser le regard d’Eddie, voilà tout. “T’aurais dû me le dire, si tu voulais que je passe du temps avec toi. J’aurais pu me libérer, peut-être.” Les reproches se portent vers Eddie alors qu’elle se veut incapable d’accepter son erreur, insinuant déjà que tout n’est dû qu’à un manque de communication de la part du brun, lui et uniquement lui. “Tu te rends pas compte de ce que ça fait de voir quelqu’un littéralement souffrir sous tes yeux.” Non, mais sans doute qu’il était justement bien mieux placé encore pour connaître cette douleur que Charlie ne pouvait qu’observer au fond de ses yeux et dans le moindre de ses rictus. Sans doute que, justement, elle ne se rend pas compte qu’elle avait le bon rôle dans cette histoire, jusqu’à ce que justement Eddie ose enfin lui ouvrir les yeux sur les problèmes des derniers mois écoulés. Savoir que son meilleur ami devait temporairement renoncer à son rêve sur les parquets n’est en rien une excuse pour s’être tenue aussi loin de lui que possible, utilisant son travail, son couple mourant et ses enfants comme une éternelle excuse à son absence. “Ils étaient tous là parce qu’ils t’ont vu une fois à l’hôpital, t’ont refilé des chocolats qui traînaient dans leurs placards depuis trois Noël et ont dit ‘oh, je suis heureux que tu ailles mieux’ y’a pas si longtemps.Ils ne sont pas elle, ils n’ont pas la même relation avec Eddie et, surtout, ce dernier n’a pas les mêmes attentes envers eux qu’il peut en avoir envers la blonde directement. Éternellement posée sur son piédestal, elle a toujours joui de cette position stratégique et ne sait aujourd’hui que s’en plaindre alors qu’elle implique un revers de médaille et une implication de sa part, en retour, dans leur amitié. “Je t’ai envoyé des messages. J’étais occupée.” Et puis après tout, pourquoi est-ce que ce ne pourrait pas être suffisant? "Et j'étais pas certaine que tu sois seul, quand j'étais dans le quartier et que je pensais passer." Autrement dit, tout n'est finalement de la faute que de sa nouvelle petite-amie.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptyVen 8 Avr 2022 - 18:46


Faded pictures, yellow from time
Well worn memories of days gone by
Needing someone and nobody's there
These are the things broken dreams are made of,
Lord they're everywhere



Il tolère enfin son reflet dans le miroir après plusieurs mois passés à le fuir et sa renaissance passe aussi par là, la reprise de la danse ne faisant pas tout. Ce n’est peut-être qu’une couleur de cheveux mais Eddie est un autre homme depuis que sa convalescence et tout ce qui le ramenait à celle-ci est derrière lui alors oui, ce violet pique un peu les yeux et n’est pas forcément le plus simple à porter mais il devait passer par là pour compléter sa métamorphose. Il ne reste plus que les cendres du Eddie affaibli et éclopé qu’il était encore quelques mois plus tôt, celui que Charlie n’a pas vraiment connu quand il y pense et dans un sens ce n’est peut-être pas plus mal. Son absence a résonné comme un immense manque en lui mais au moins il lui a épargné la vision de son corps d’estropié, ainsi que ses plaintes constantes de ne plus pouvoir danser. Elle ne l’a pas côtoyé quand il était au trente-sixième dessous et c’est le seul point positif qu’il trouve à tout ça, car aujourd’hui il peut offrir son plus beau visage et sa meilleure forme à Charlie. Il recherche d’ailleurs sa validation à défaut d’avoir obtenu celle de sa compagne ou de sa mère, si ses cheveux ont une chance de plaire à quelqu’un il sait que c’est à Charlie parce qu’elle n’est jamais très objective le concernant, et parce qu’elle est aussi habituée à ses excentricités en tous genres depuis le temps. « J’adore, ça te va bien. » Elle adore, et lui n’a pas besoin de plus pour se convaincre qu’opter pour ce violet était la meilleure décision qu’il pouvait prendre. Si Charlie valide alors tout va bien, son avis a toujours été celui qui pouvait faire la différence et Eddie a l’impression de retourner dix ans en arrière lorsqu’il cherchait déjà son approbation pour tout et n’importe quoi. Pour de nouvelles chaussures, pour une nouvelle chorégraphie, son regard était celui dont il se souciait le plus et force est de constater que ça n’a pas vraiment changé. Alors Eddie sourit sans pouvoir s’en empêcher, il passe même une main dans ses cheveux par réflexe tout en se répétant qu’elle adore et qu’à côté les avis désapprobateurs n’ont pas vraiment d’importance. Il l’a fait avant tout pour lui-même et ne doit de comptes à personne sur une coloration qu’il est le seul à porter, mais c’est toujours bien de savoir que ça plait au moins à quelqu’un - surtout si ce quelqu’un s’appelle Charlie. « Elle déteste parce que t’as changé de couleur sans la consulter, ou parce qu’elle a un balais dans le cul? » Bon, ça en revanche ce n’était pas nécessaire et il le fait savoir par un soupir. Eddie n’apprécie pas trop cette dernière allusion, ça l’irrite même un peu d’entendre Charlie parler de l’américaine en ces termes alors qu’elle n’a jamais vraiment fait l’effort d’apprendre à la connaitre. Halston n’est pas aussi coincée que sa meilleure amie veut le croire, elle n’a jamais trouvé à redire sur ses colorations avant ça mais celle-ci a été faite au pire moment selon elle, et c’est aussi la première fois qu’Eddie touche à ses cheveux sans l’en avertir. Il ne lui donnera donc pas raison sur le fait que sa compagne est trop guindée pour apprécier une telle prise de risque chez lui, car à vrai dire le problème est ailleurs. « Elle aime un peu trop me rappeler qu’elle est avant tout mon agente et que je ne suis pas libre de faire ce que je veux de mes cheveux sur un coup de tête. » Il anticipe que ce genre de contraintes déplairont à Charlie, elles lui déplaisent également, mais Halston et lui sont aussi liés professionnellement avec tout ce que ça implique. Eddie était en lice pour un rôle quand il a opéré ce grand virage capillaire et c’était apparemment la dernière chose à faire, Halston a certes surréagi mais il ferait peut-être bien aussi de lire les contrats qu’il signe parfois. « Je suis au moins content que ça te plaise, à toi. » il déclare en retrouvant son sourire car c’est un joli lot de consolation, il s’en contentera très bien. Une part de lui aimerait qu’Halston soit là pour l’entendre histoire de lui montrer que certaines personnes sont capables d’apprécier cette nouvelle version de lui, et que le fait qu’il se sente mieux dans sa peau est hautement plus important que les foutues exigences d’une marque ou d’un producteur. Il a obtenu le rôle en plus alors c’était beaucoup de bruit pour rien à son humble avis, et non il ne se voit pas lui parler du rôle en question aujourd'hui parce que ça le détournerait de l'échange qu'il veut à tout prix avoir avec elle. L'heure n'est définitivement pas aux réjouissances.

Être de mauvaise humeur serait bien son droit alors que Charlie a manqué d’être présente dans un moment crucial de sa vie, mais Eddie ne sera probablement jamais capable de l’accueillir sans un sourire, son enthousiasme est juste passé à la trappe pour laisser place à des reproches qu’il lui tardait de pouvoir formuler. Le danseur attend ce moment depuis des semaines, si ce n’est même des mois, alors il ne se prive pas de lui dire ses quatre vérités même si elle préférerait certainement être sourde à cet instant, ou prendre la fuite pour échapper à cette houleuse discussion. Il peut être content de la voir et lui en vouloir de l’avoir laissé tombé après son opération, il ne croit pas que ce soit incompatible et il ne ravalera clairement pas sa frustration pour lui faire plaisir. Parce qu’il en a gros sur le cœur et que ça doit sortir, il a attendu de sa part un soutien dont il n’a jamais vu la couleur ou que Charlie s’est contentée de lui apporter à distance pendant que d’autres proches du danseur ont répondu physiquement présents, eux. Même Clément alors qu’ils ont été en froid pendant trois longues années, la dernière personne qu’il s’attendait à voir à son chevet était là tandis que la plus attendue n’a pas eu une minute à lui accorder, c’était un peu le monde à l’envers. « C’est pas une personne qui aurait changé quoi que ce soit, alors. » Charlie n’assume pas et le contraire l’aurait à vrai dire étonné. Elle sait très bien ce que sa présence représente pour lui après toutes ces années, elle ne veut juste pas admettre que sa place aurait dû être auprès de lui et Eddie est fatigué de devoir souligner l’évidence. « Dis pas n’importe quoi, ça aurait tout changé que tu sois là. T’as sûrement pas envie de l’entendre mais c’est le cas. » Et des choses que Charlie ne doit pas avoir envie d’entendre il y en a d’autres qu’Eddie se chargera de lui dire, pour ça on peut compter sur lui. Il n’est pas ici pour lui mentir et pour la ménager, ce serait comme nier le fait qu’il est blessé et de tels non-dits pourraient être encore plus dévastateurs entre eux. « J’ai voulu venir te voir un millier de fois. » Il l’observe avec attention tandis que Charlie s’emploie aussitôt à le fuir du regard, cet aveu sonnant juste même s’il ne le soulage pas. « T’aurais dû me le dire, si tu voulais que je passe du temps avec toi. J’aurais pu me libérer, peut-être. » Cette fois Eddie voit rouge car c’est trop, vraiment trop. Il ne sait même pas comment il peut garder son calme car Charlie est révoltante de mauvaise foi quand elle s’y met. « C’était pas logique pour toi ? Je pensais pas devoir le réclamer, en fait. » Sa voix est sèche et ces mots sont jetés là avec amertume. Il repense à ce qu’elle vient de dire, au fait qu’elle aurait peut-être pu se libérer s’il lui en avait fait la demande, à croire que le soutenir n’est toujours pas automatique après seize ans d’amitié. « Tu te rends pas compte de ce que ça fait de voir quelqu’un littéralement souffrir sous tes yeux. » Oh, ce nouveau couplet ne lui plait pas tellement plus que le précédent. Eddie voudrait lui crier qu’elle l’a fait autant souffrir que son opération en lui infligeant son absence au pire moment mais il n’a pas cette force, et s’il perd son sang-froid maintenant il ne donne pas cher de sa résistance pour la suite. « Alors c’est ça ton excuse ? » Lui sortir que le voir mal en point était trop dur, c’est le prétexte qu’elle a trouvé plutôt que d’admettre que ses priorités étaient peut-être ailleurs, pendant ces cinq mois. « J’avais besoin de toi mais c’est pas important, hein. » Oui, ce n’est pas bien grave dans le fond si Eddie l’a mal vécu. Sa meilleure amie avait mieux à faire que de l’épauler quand tout allait mal pour lui mais il devrait le prendre avec le sourire, c’est évident. « Si t’avais eu des problèmes de santé j’aurais été là moi, tu le sais. » Il l’affirme et est même prêt à en faire la déclaration écrite et signée, car en ce qui le concerne la question ne se serait pas posée. Il aurait mis sa vie entre parenthèses pour elle et Charlie n’a pas du tout le droit d’en douter, sous peine de le vexer affreusement.

« Ils étaient tous là parce qu’ils t’ont vu une fois à l’hôpital, t’ont refilé des chocolats qui traînaient dans leurs placards depuis trois Noël et ont dit ‘oh, je suis heureux que tu ailles mieux’ y’a pas si longtemps. » Ce n’est pas bien ce qu’elle fait, ce n’est pas cool de considérer que ceux qui étaient là pour lui ont fait le strict minimum parce qu'elle n'en a même pas fait autant de son côté, ce qu'Eddie pourrait lui balancer à la figure s'il ne craignait pas que ça la fasse partir. « Et alors ? C’était pas négligeable, je ne cracherai jamais dessus. » Il leur en est même reconnaissant, ce n’était peut-être pas grand-chose pour certains mais ça comptait quand même. C’était un investissement de temps quoi qu'on en dise, dans ces moments-là de toute façon il n’y a pas de maigre contribution car soit on est là, soit on ne l’est pas. « Je t’ai envoyé des messages. J’étais occupée. » Comme si c’était assez, comme si quelques messages pouvaient remplacer le fait de la voir en vrai. « C’est pas de tes messages dont j’avais besoin. » il réplique d’une voix lasse tout en laissant lourdement retomber ses bras le long de son corps. Il ne dit pas que ces messages ne valaient rien, il déplore juste une distance insupportable sachant que Charlie et lui vivaient dans la même ville et qu’elle aurait pu trouver un moment pour lui si elle l’avait vraiment voulu, il en reste convaincu. « Tout le monde est occupé Charlie, tout le monde a une vie mais moi je n’ai qu’une meilleure amie, tu comprends ? » Cole a bien trouvé le temps de venir le voir entre deux histoires de fesses lui, alors qu’il faut généralement une grue pour le faire rappliquer. « Sérieusement, qu’est-ce qui était plus important ? » Plus important que lui, c’est bien le sens de sa question même s’il ne va pas jusqu’à le laisser clairement entendre. Il en a une vague idée mais il préfèrerait qu’elle le lui dise, au lieu de supposer que son travail et ses enfants l’ont sûrement accaparée. Il ne devait pas y avoir que ça de toute façon, il n’y croirait pas. « Et j'étais pas certaine que tu sois seul, quand j'étais dans le quartier et que je pensais passer. » Et voilà il aurait dû s’y attendre, encore un peu et Charlie lui reprocherait d’avoir une nouvelle femme dans sa vie. Elle ne réalise pas que cette relation l’a en réalité sauvé quand il était au plus bas, qu’il doit beaucoup à son américaine aujourd’hui et que sans elle il aurait probablement coulé. « J’étais rarement seul c’est vrai, Halston s’est bien occupée de moi. Heureusement qu’elle était là. » Cette dernière a été la plus présente à ses côtés et a même indirectement profité de la place laissée par Charlie, mais ça ne veut pas dire qu’Eddie n’avait de temps à accorder à personne d’autre. Du temps il en avait même à revendre, le danseur n’a jamais trouvé les journées aussi longues que pendant sa convalescence. « Mais tu seras toujours la bienvenue chez moi Charlie, que je sois seul ou non. » Cette précision est posée là de façon un peu risquée parce qu’il s’adoucit soudainement en le disant, et c’est un nouveau signe de faiblesse chez lui. Eddie se redresse comme pour se reprendre et se donner du courage pour la suite, toutes les vérités qui le démangent n’ayant pas encore été dites. « Je vais bientôt déménager pour vivre avec Halston au fait, je peux enfin te le dire. Et c’est mûrement réfléchi, même si tu dois penser que c’est trop tôt. » Il ne pourra pas nier lui-même que cette relation évolue vite, même très vite mais ce déménagement va être la suite logique des choses, Eddie n’a pas non plus l’impression de brûler les étapes. Au moins Charlie est au courant maintenant, elle aurait dû être la première informée de ce grand projet mais ce n’est pas le genre de choses que l’on annonce par message. « Ce sera la peine que je te donne ma nouvelle adresse ? » Il vrille vers elle un regard interrogateur tandis que sa voix trahit peut-être bien un soupçon de provocation. Parce qu’il veut savoir si ça compte encore pour elle, s’il compte encore pour elle. Il est censé connaitre la réponse à sa question mais elle est loin d’être évidente après tout ça, Eddie avait autrefois beaucoup de certitudes et à présent il a surtout beaucoup de doutes.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptySam 9 Avr 2022 - 4:58

Sans doute qu’elle se prend au jeu et s’attarde sur le sujet de la nouvelle couleur des cheveux d’Eddie parce qu’elle le connaît trop bien pour ne pas déjà anticiper la suite, les reproches, et tout ce qui s'ensuit. Elle n’a pas besoin de l’entendre le lui dire pour savoir qu’elle a été une amie lamentable, et il n’y a aucun réconfort qu’elle puisse trouver, parce qu’elle a été tout aussi mauvaise dans le rôle de petite-amie et de mère. Il n’y a peut-être que dans son travail qu’elle ne s’en sort pas si mal, Charlie, mais c’est parce qu’elle n’a pas encore eu le temps de tout gâcher. Alors, c’est sur Halston qu’elle préfère encore rejeter sa colère, parce que c’est simple et facile et qu’elle n’a jamais eu besoin de l’aide de personne pour détester les petites amies de ses proches, jamais assez bien pour eux à son goût. Et Eddie, peu importe ce qu’il en pense, n’est pas n’importe lequel de ses proches, justement. « Elle aime un peu trop me rappeler qu’elle est avant tout mon agente et que je ne suis pas libre de faire ce que je veux de mes cheveux sur un coup de tête. » La blonde roule des yeux, ne pouvant pas comprendre un tel argument, et encore moins pourquoi est-ce qu’il se plie à de telles contraintes alors qu’ils ont toujours tous deux aspiré au même désir de liberté. Elle lui met des menottes et le place dans une cage dorée avec l’espoir qu’il pourra percer au yeux du monde ; cela ne peut pas être de l’amour pour Charlie. Il ne peut pas décemment dire qu’elle est avant tout son agente alors que leur couple devrait prévaloir sur le reste, aux yeux de la jeune femme n’ayant jamais su faire dans la demie mesure. “Peut-être que vous devriez séparer les deux.” Pour une fois, ce ne sont pas là des reproches qu’elle tient directement à l’américaine mais bien un conseil qu’elle tente de leur donner, consciente que ses mots ne tombent jamais dans l’oreille d’un sourd dès qu’il s’agit d’Eddie. Si séparer vie personnelle et professionnelle pouvait leur éviter des sujets de dispute ou au moins de tension, alors peut-être devraient-ils y penser plus sérieusement. Il ne fait pas bon à tout mélanger, elle pourrait le lui expliquer dans un bien long exposé de sa propre expérience. « Je suis au moins content que ça te plaise, à toi. » Il sourit, elle en fait de même. Le sujet est clos, elle ne tardera pas à laisser ses doigts se faufiler entre ses mèches quand la tempête sera passée.

Ainsi, Charlie a désormais tout le loisir de faire parler sa mauvaise foi, seule défense qu’elle arrive encore à trouver dans un monde où le moindre indice se joint à son accusation. « Dis pas n’importe quoi, ça aurait tout changé que tu sois là. T’as sûrement pas envie de l’entendre mais c’est le cas. » Dans d’autres circonstances, elle jure qu’elle aurait été la première à accueillir ces mots avec une douceur non feinte et qu’elle l’aurait pris dans ses bras juste après ça. Elle sait, pourtant, à quel point leur amitié est importante et que ce n’est pas seulement la conséquence de toutes ces années passées l’un auprès de l’autre: ils se connaissent aussi bien que leur propre personne, et sans doute même plus encore. « C’était pas logique pour toi ? Je pensais pas devoir le réclamer, en fait. » - “Arrête, je te demande pas de me supplier non plus. J’avais juste besoin d’un indice, sûrement.” Ce qui n’aurait même jamais dû être le cas ; ils en reviennent à l’éternel sujet d’Eddie ayant raison et elle tort, ce qui ne peut que l’agacer davantage, surtout alors que le ton glaçant de son ami se mêle à la partie. “Ça aurait été plus logique que de tout me reprocher une fois que la tempête est passée.” Maintenant qu’elle ne peut plus rien arranger, pas même des excuses qui se perdent avant même d’arriver sur le bout de ses lèvres. Il aurait dû lui faire rendre compte de la réalité plus tôt et ainsi elle aurait pu rectifier le tir. Comme toujours, il est plus simple de laisser la faute reposer sur ses proches plutôt qu’elle-même. Sur son piédestal, elle se préserve des maux du reste du monde, ou du moins en partie, préférant encore le terme ‘tempête’ à ‘longs moins de convalescence, lesquels j’ai été perpétuellement absente’.

Mais des excuses lâches, Charlie en a encore des tonnes à son arc, et elle n’a même pas besoin de davantage de réflexion pour enchaîner avec la suivante: finalement, c’était la vue de son visage crispé de douleur qu’elle n’aurait pas pu supporter. Et si ses dires sont véritables, ils ne devraient effectivement pas être suffisants pour justifier son absence. « Alors c’est ça ton excuse ? J’avais besoin de toi mais c’est pas important, hein. » La blonde se mord violemment la joue, n’ayant pas su anticiper la réponse douce amère d’Eddie. Le côté amer, ça oui, mais elle s’étonnera toujours de la capacité du brun à amorcer la moindre bombe aussitôt la mèche allumée, quelques mots ayant toujours suffi à Charlie pour se calmer et observer les choses d’un angle différent. Lui faire du mal (plus que l’opération elle-même) n’a jamais été une conséquence recherchée de ses actes, bien au contraire. Elle n’est souvent pas une bonne amie mais elle lui souhaite le meilleur, toujours. Sa bouche goûte le fer, elle relâche aussitôt la pression et laisse des yeux troublés remonter sur son profil. “Tu sais bien que c’est faux, Eddie. Bien sûr que c’est important.” Elle annonce péniblement, incapable d’appliquer à leur dispute tout ce qu’elle a appris à l’école de police sur la psychologie d’autrui. Il n’est pas un suspect, il n’est pas une victime non plus. Il est son ami de toujours et il continuera à l’être après cette soirée, parce que le contraire ne saurait sérieusement être envisagé. « Si t’avais eu des problèmes de santé j’aurais été là moi, tu le sais. » - “Je sais.” Et elle n’en dira pas plus là-dessus, son regard vif ne trahissant pas le fond de ses pensées, bien qu’il n’aurait aucun mal à l’imaginer: elle est touchée de ces mots mais l’instant est mal choisi pour le lui faire comprendre. « C’est pas de tes messages dont j’avais besoin. Tout le monde est occupé Charlie, tout le monde a une vie mais moi je n’ai qu’une meilleure amie, tu comprends ? » Elle est obstinée et manichéenne sur les bords, mais cela ne signifie en rien qu’elle est bête: bien sûr qu’elle comprend ce qu’il dit en même temps que tout ce que cela peut impliquer. “Et tu crois que j’en ai beaucoup, des comme toi, dans ma vie ?” Ironiquement, il existe effectivement un autre homme qu’elle connaît depuis presque aussi longtemps et avec qui elle s’entend presque aussi bien, mais il faut croire qu’à deux presque près, cela suffit à totalement changer le cours de l’histoire. Alors, elle peut le dire: Charlie aussi n’a qu’un seul meilleur ami, et c’est lui. « Sérieusement, qu’est-ce qui était plus important ? » Sentant le piège se refermer sur elle, la jeune femme esquisse un rire dont l’écho sonne faux. Peu importe ce qu’elle pourrait répondre à ça, entre vérités et mensonges, il trouvera le moyen de le lui reprocher parce que le problème reste le même: elle aurait dû trouver du temps pour Eddie. “Léo est tombé malade, Siobhan a dû faire une batterie de tests, j’étais dans la dernière ligne droite pour entrer dans la police et Trent… Trent a fait son Trent.Mais ça n’excuse rien, oui, bien sûr, encore et toujours. Que son petit-ami lui ait annoncé avoir le VIH n’est pas le problème d’Eddie, que sa fille soit systématiquement tombée malade pendant de nombreuses semaines n’est pas de son ressort, qu’elle ait à prouver mériter son travail ne l’a jamais regardé et, finalement, que Trent ait jugé bon de lui rappeler qu’il n’a jamais tourné la page sur leur relation est encore moins un sujet qu’elle veut aborder avec lui. “Je suis pas un surhomme, je peux pas tout gérer en même temps, ça a jamais été question d’importance.” Elle n’est pas invincible, voilà ce qu’elle concède bien malgré elle. “J’ai pas choisi ma fille ou mon petit-ami avant toi, j’ai simplement fait comme j’ai pu.” Parce que Siobhan n’a qu’une mère, parce que Léo n’a qu’une seule femme assez amoureuse de lui pour lui pardonner toutes ses nombreuses erreurs. Parce qu’Eddie, comme il l’a dit, il avait beaucoup de monde, et sans doute que parfois assez de quantité équivaut à une certaine qualité. En tout cas, c’est le mensonge que la blonde se répète, dans l’espoir de finir par y croire à terme. « J’étais rarement seul c’est vrai, Halston s’est bien occupée de moi. Heureusement qu’elle était là. » Halston, Halston, Halston. Le voilà qui n’a plus que ce foutu prénom à la bouche, maintenant, et pour peu elle pourrait observer de la bave à la commissure de ses lèvres. “Je suis désolée, d’accord ? Je pensais pas que ça t’avait autant touché.” Elle avait anticipé son amertume, mais rien qui ne lui vaille autant de reproches de la part d’Eddie. Après tout, à ses yeux, ce n’était qu’une opération nécessaire pour mieux remonter sur le devant de la scène ensuite, et puisque cela s'est bien passé alors elle n’avait pas à s’inquiéter, ni lui à quémander l’attention de tout son entourage. “Je voulais croire que t’avais pas besoin de moi parce que j’aurais pas pu t’accorder autant de temps et d’attention que je l’aurais voulu.” Parce qu’ils ne sont plus des adolescents depuis longtemps et qu’elle n’a plus de temps à accorder à rien, pas même les personnes qu’elle chérit le plus en ce monde.

« Mais tu seras toujours la bienvenue chez moi Charlie, que je sois seul ou non. » Il tente à son tour de calmer le jeu et elle répond par un maigre sourire, n’ayant aucune envie de déjà passer l’éponge sur tous les reproches qu’elle vient d’encaisser. Peu importe qu’il soit dans son droit ou non, elle n’en souffre pas moins pour autant. « Je vais bientôt déménager pour vivre avec Halston au fait, je peux enfin te le dire. Et c’est mûrement réfléchi, même si tu dois penser que c’est trop tôt. » Pourquoi est-ce qu’il est malpoli de fumer à l’intérieur d’appartements, déjà ? Parce que Charlie jurerait avoir besoin d’une cigarette pour garder ses lèvres occupées et prévenir toute parole acerbe de s’en échapper, du genre elle a pas assez pu te sauter pendant ta convalescence donc elle a demandé à vivre avec toi ? et toute autre variante imagée. “C’est l’idée de qui ?” est la version politiquement correcte qu’elle offre en retour, son visage refusant d’afficher la moindre expression. Elle se passera de commentaire pour le reste, surtout pour lui spécifier qu’il est trop tôt et qu’aimer une personne et vivre avec sont deux choses très différentes. Est-ce qu’il l’aime vraiment, au moins ? Ou est-ce au sentiment de l’amour, justement, qu’il se raccroche ? « Ce sera la peine que je te donne ma nouvelle adresse ? » - “Si t’arrêtes de jouer au con et que tu veux que j’arrose vos plantes vertes - et je parle pas de ta copine, là - quand vous vous la coulerez douce dans un pays ou un autre, ouais, ça sera préférable.” Elle ne descendra pas de ses grands chevaux s’il n’en fait pas autant, c’est la règle et il la connaît tout aussi bien qu’elle. Oeil pour oeil, dent pour dent, il lui en veut encore des derniers mois écoulés et elle en accepte très mal la critique mais pour Eddie et Eddie seulement, la jeune femme tente de tourner la page. “Tu l’as ajoutée à ton assurance vie ou elle attend encore un peu pour te demander ça ? Question de police, pas d’amie.” Sait-on jamais, si un jour son corps est découvert sans vie, elle veut avoir une raison pour inculper aussitôt l’américaine en qui elle n’a toujours aucune confiance plutôt que de mimer la moindre pathétique enquête. A la question de police fait pourtant rapidement place celle de l’amie à l’éternel cœur romantique, quoi qu’elle veuille bien laisser paraître quand il s’agit du couple de son ami. “Elle te rend heureux ? Du genre, ça te fait pas peur de te dire que tu vas la voir tous les jours sans la moindre pause et qu’elle risque de piquer tes affaires sans jamais te prévenir ?” Est-ce qu’il est heureux malgré tout ? Est-ce qu’elle a su combler l’absence de Charlie durant tous ces mois, elle, cette américaine dont aucune réponse ne saurait complètement sauver le regard que l’inspectrice lui porte ? “Je la vois toujours comme une couguar qui veut se taper un minet parce qu’il a une belle gueule, pour ce que ça vaut, mais je pensais pas que les choses iraient aussi loin entre vous.” Et dans le langage de Villanelle, ce sont des excuses. Il faut simplement savoir lire entre les lignes pour le comprendre.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptySam 16 Avr 2022 - 22:28


Faded pictures, yellow from time
Well worn memories of days gone by
Needing someone and nobody's there
These are the things broken dreams are made of,
Lord they're everywhere



C'est drôle, il n'a aucun mal à admettre que sa nouvelle couleur a été source de discorde entre Halston et lui mais l'énorme dispute qui s'est jouée le même jour dans cet appartement passe complètement à la trappe, elle. Si Eddie n'en parle pas c'est pour deux raisons, la première étant qu’il ne risque pas de se vanter des récentes tensions qui ont secoué son couple ainsi que des propos qu'il a pu tenir ce fameux soir quand le ton est dangereusement monté. Sa jalousie est ressortie d’une bien triste façon et que dire de ce sang-froid qu'il a aussi perdu, de cette voix qu’il a levée sur la femme qu’il aime.. Il n’est pas fier non, et la seconde raison le poussant à taire cet épisode est évidemment qu'il n'assume pas face à Charlie que son couple ait traversé une telle crise, car que pourrait-il lui dire, qu'Halston a été à deux doigts de claquer la porte l'autre soir ? Que tous les voisins ont certainement été témoins de leur accrochage tant ils sont montés l'un et l'autre dans les tours, avant de profiter d'autres types de cris lors d'une réconciliation tout aussi animée ? C'était affreusement chaotique et quand il y repense Eddie se demande s'il n'est pas passé tout près de retrouver son célibat, voilà pourquoi il ne tient pas à donner à la blonde de quoi douter encore plus de son couple et de quoi détester aussi un peu plus Halston. Il s'en tient à cette histoire de cheveux pas vraiment au goût de cette dernière, le reste étant épargné à Charlie pour ne pas rajouter d’huile sur le feu. « Peut-être que vous devriez séparer les deux. » Peut-être qu'ils gagneraient à le faire beaucoup plus oui, jusqu'ici ils parvenaient à concilier les deux sans trop de mal et c'est assez aberrant de se dire qu'il a suffi d'une pauvre teinture pour briser cet équilibre qu'ils avaient trouvé. « J’ai jamais aimé mélanger le boulot et le perso, tu le sais, mais quand tu sors avec ton agente et qu’elle a de grandes ambitions pour toi c’est pas simple. » La frontière est finalement assez mince entre le compagnon et le protégé, il l'a bien compris et ça ne le rassure pas forcément pour la suite. Les ambitions dont il parle sont vraiment celles d'Halston, on ne peut pas tellement dire qu'il les partage et c'est peut-être aussi ça, le problème de leur couple. Le fait qu'Eddie se soit laissé tenter par un monde qui ne l'attire pas pour les beaux yeux de son américaine, au point d'aller à reculons aux castings qu'elle lui dégote pour lui faire plaisir alors qu'il n'a jamais voulu être autre chose que danseur. Il n'ose pas imaginer le raz-de-marée qu'il causerait encore s'il soumettait l'idée de s'en tenir à une relation de couple sans dimension professionnelle mais une chose est sûre, dès le départ il a distingué la femme de l'agente et leur amour ne dépendra jamais du moindre contrat. Il sait ce que Charlie pense de tout ça, son roulement d'yeux a parlé pour elle un peu plus tôt mais ils ont toujours eu le chic pour se mettre dans des histoires compliquées tous les deux, au moins il perpétue la tradition.

Ce que la présence de Charlie aurait changé ? Tout, ou presque. Il fallait le voir broyer du noir pendant sa mise au repos forcée, il fallait l'entendre se lamenter sur le temps qu'il trouvait affreusement long et regretter chaque jour d'avoir laissé cette blessure dégénérer. Elle a échappé à tout ça et ce n'est pas plus mal pour elle, mais il y a tant de choses qu'Eddie aurait eu besoin de lui confier et qu'il ne se voyait pas forcément confier à d'autres. La peur de voir son corps changer sans la danse et de perdre le contrôle sur ce physique qu'il avait durement sculpté, la frustration d'imaginer tous ses projets au théâtre avancer sans lui et ses soucis financiers aggravés par l’arrêt brutal de ses cours.. Eddie n'a jamais été aussi inquiet pour son avenir que pendant ces cinq mois mais se dire que Charlie avait mieux à faire que de passer du temps avec lui était sûrement sa plus grande source d’inquiétude au quotidien. Il a retrouvé un semblant de paix vis-à-vis du reste, à l'exception de l'argent manquant toujours, mais la concernant un vide subsiste ainsi qu’une terrible sensation d’abandon. Il avait bêtement pensé que le soutien de sa meilleure amie lui serait acquis avant n'importe quel autre et c'est dur, vraiment dur d'entendre qu'il aurait dû se manifester s'il tenait tant à l'avoir auprès de lui. C'était donc à lui d'en faire la démarche ? Pour tout dire il y a pensé, de nombreuses fois, mais jusqu'au bout il a voulu croire qu'elle viendrait d'elle-même alors que l'invitation d'aujourd'hui lui prouve bien que Charlie est disposée à faire le déplacement quand il la sollicite. Sauf que voilà, sa présence n'a pas la même saveur quand c'est lui qui la réclame parce qu’il a forcément l’impression de forcer un peu les choses. « Arrête, je te demande pas de me supplier non plus. J’avais juste besoin d’un indice, sûrement. » Et puis quoi encore, se retient-il de balancer alors qu'il s'accroche tant bien que mal à son calme durement menacé par la présente discussion. Eddie commence à croire que cet appartement est bourré de mauvaises ondes, à moins que ce ne soit sa patience qui ne tienne plus à grand-chose à force d'être malmenée. « La prochaine fois que je me bousillerai le genou je t’enverrai un pigeon voyageur avec les clés de chez moi, ça te va ? Tu l’auras comme ça ton indice. » Il réplique d'une fois sèche parce que ça le révolte, oui, de devoir lui faire lamentablement signe quand il a besoin d'elle alors qu'il est à l'origine beaucoup trop fier pour ne serait-ce que reconnaitre lorsque c'est le cas. Eddie n'a jamais aimé dépendre des autres et dépendant il l'a beaucoup été pendant sa convalescence, parfois même doublement comme Charlie n'était pas là et qu'il comptait sur elle plus que sur quiconque. Il lui en veut aussi de minimiser le manque qu'il a pu ressentir, ça doit bien l'arranger de penser qu'il n'en a pas souffert autant qu'il le dit et que d'autres ont largement compensé son absence mais c'est facile après coup, et ce n'est pas comme si elle comptait assumer quoi que ce soit de toute façon. « Ça aurait été plus logique que de tout me reprocher une fois que la tempête est passée. » Ce qu'il comprend, là, c'est que c’est finalement à lui que revient la faute parce qu'il n'a pas été foutu de lui dire des choses qui auraient dû être évidentes. Qu'on se le dise, Eddie aurait trouvé sacrément humiliant de devoir quémander un peu de son temps à Charlie dans une telle période de sa vie, où il se sentait déjà plus bas que terre et se voyait comme un fardeau pour ses proches. Il n'a pas voulu en arriver là et c’est encore une autre forme d'humiliation qu’il a connue en réalisant qu'il n'était plus forcément une priorité pour elle, parce que oui l'égo et le cœur en ont pris un coup, plus qu'elle ne pourra jamais l'imaginer. « Je ravale énormément de trucs depuis des mois Charlie, y’a un moment où ça doit sortir. » Et ce moment est arrivé, comme elle dit la tempête est passée et maintenant il est temps de constater les dégâts. Ça ne l'amuse pas plus qu'elle, Eddie est juste fatigué de lui en vouloir sans qu'elle n'en sache rien parce qu'elle aurait pu continuer de croire que tout allait bien, et se convaincre qu'il n'avait pas si mal vécu son absence alors qu'il ne s'est pas passé un jour sans qu'il ne l'ait déplorée. Pas un jour, non plus, sans qu'il n'ait pensé à elle quand la réciproque n'était peut-être même pas vraie.

Charlie fait fort en prétendant que le voir en souffrance allait au-delà de ce qu’elle pouvait supporter, il en resterait presque sans voix. Que ce soit vrai ou non Eddie ne cherche même pas à le savoir parce qu’il la trouve profondément égoïste sur ce coup, c’est à croire que ses besoins à lui ne valaient pas grand-chose à côté parce qu’elle voulait avant tout s’épargner la vue d’un ami abattu. « Tu sais bien que c’est faux, Eddie. Bien sûr que c’est important. » Ce qu’il ressent est important mais elle n’en a pas pour autant tenu compte, pas assez tout du moins parce qu’il ne peut pas lui reprocher de l’avoir complètement oublié, il ne pouvait simplement pas se contenter d’un soutien à distance quand sa santé était en jeu. Charlie aurait pu compter sur lui si les rôles avaient été inversés, l’hôpital est sûrement l’endroit le mettant le moins à l’aise dans ce monde mais pour elle il s’y serait rendu nuit et jour s’il avait fallu. « Je sais. » Son but n’est pas d’avancer qu’il est mieux qu’elle car ce n’est pas un concours, certaines choses se doivent juste d’être dites même si ça doit faire un peu mal. Et non, si demain Charlie se retrouve elle aussi diminuée il ne se vengera pas en lui faisant à son tour subir son absence. Il sera là pour elle, fidèle au poste comme au premier jour. « Et tu crois que j’en ai beaucoup, des comme toi, dans ma vie ? » Eddie n’a jamais cru bénéficier d’une exclusivité totale parce qu’il sait qu’elle a toujours eu d’autres hommes dans sa vie, avec lesquels il a pendant longtemps cohabité sans se poser de questions car tout le monde y trouvait son compte. Mais il avait quand même en lui cette certitude d’être important, et même l’un des plus importants, dont il ne pensait pas pouvoir douter un jour. Avec le temps Charlie a revu l’ordre de ses priorités et c’est comme s’il n’en faisait plus vraiment partie, c’est en tout cas l’impression que ça lui laisse et si cette discussion était nécessaire c’est bien parce qu’il souffre de tout ça. « Heureusement qu’on est pas douze vu que t’as déjà du mal à gérer ton temps pour un seul. » Eddie en vient à se dire qu’un tas de choses et de personnes devaient être plus importantes que lui et ses problèmes de santé ces derniers mois pour que Charlie ait été aussi occupée comme elle dit, il ne demande même qu’à savoir ce qui a pu surpasser son opération en terme de gravité mais il n’est pas prêt pour ce qui l’attend. L’univers de la blonde ne s'est pas arrêté pendant que lui était coincé ici et il va vite s’en rendre compte. « Léo est tombé malade, Siobhan a dû faire une batterie de tests, j’étais dans la dernière ligne droite pour entrer dans la police et Trent… Trent a fait son Trent. » Tout ça, quand même. Ce qu’il retient c’est que sa fille n’allait pas bien et là oui, forcément, ça remet un peu les choses en perspective. Il peut entendre qu’il n’a pas fait le poids face à ça, il peut concevoir que l’inquiétude d’une mère puisse dépasser l’inquiétude d’une amie. Mais toutes ces informations le prennent de court et à l’arrivée ce sont les mots qui lui manquent. « Ah. » Désolé que tu aies eu à vivre tout ça ? C’est ce que son regard semble dire mais ses lèvres ne laissent rien passer, car dans le fond Eddie est vexé de n’en avoir rien su. Il se fiche bien de ce qui peut arriver à Léo parce qu’il ne pourra jamais le plaindre, mais il se soucie de Siobhan tout comme il se soucierait d’Aaron. « Je suis pas un surhomme, je peux pas tout gérer en même temps, ça a jamais été question d’importance. » Il veut bien la croire car parfois Eddie oublie que Charlie est aussi une mère, avec tout ce que ça implique et dont il n’a pas (encore) conscience. « J’ai pas choisi ma fille ou mon petit-ami avant toi, j’ai simplement fait comme j’ai pu. » Elle peut choisir sa fille avant lui ce ne sera jamais un problème car il faudrait être un ami pitoyable pour vouloir rivaliser avec ses enfants, il regrette juste qu’elle ait choisi de ne rien lui dire avant aujourd’hui alors qu’elle aussi, visiblement, a eu besoin de soutien. « T’aurais dû m’en parler, au moins pour Siobhan. Comment elle va là ? » C’est vraiment tout ce qui lui importe puisque la santé de Léo ne sera jamais une préoccupation pour lui, et ne parlons même pas de l’autre spécimen évoqué. « Du reste, tu sais ce que je pense de Trent. » A-t-il besoin de le redire ? Ce type n’a jamais trouvé grâce à ses yeux et il veut croire qu’il serait sorti de sa vie depuis bien longtemps s’ils n’avaient pas deux enfants en commun. « C’était quoi cette fois ? » Qu’est-ce que Trent a bien pu faire pour tenter d’exister, il est curieux de le savoir. Il s’attend à tout en réalité et à la manière de Charlie il se tient déjà prêt à rouler des yeux par réflexe parce qu’il trouvera ça ridicule, comme toujours. « Je suis désolée, d’accord ? Je pensais pas que ça t’avait autant touché. » Il entend ses excuses mais ça l’attriste qu’elle ne se soit rendue compte de rien, il a d’ailleurs le plus grand mal à soutenir son regard et préfère tout simplement baisser les yeux. « Je voulais croire que t’avais pas besoin de moi parce que j’aurais pas pu t’accorder autant de temps et d’attention que je l’aurais voulu. » Alors que du temps et de l’attention elle en avait apparemment pour son ex à défaut d’en avoir pour lui et ça oui, ça le laisse franchement amer. « Pourtant c’est toi que j’aurais aimé avoir près de moi. » Il le répète même si c'est déjà clair et il ne la veut pas uniquement à ses côtés quand ça va mal, non, dans un monde idéal Charlie et lui seraient aujourd’hui inséparables comme ils l’étaient au temps de l’adolescence. « Je sais que t’aurais trouvé les mots comme personne pour me traiter d’idiot quand j’avais envie de reprendre la danse avant d’avoir le feu vert du chirurgien, et pour me dire d’arrêter de me plaindre alors que j’étais 100% responsable de ce qui m’arrivait. » Il aurait d’ailleurs compris qu’elle lui en veuille comme d’autres d’avoir dissimulé sa blessure durant de longs mois mais même pour ça Charlie manquait à l’appel, elle n’a même pas pu se faire le plaisir de l’enguirlander comme il le méritait. « Tu m’as manqué en fait. Et tu me manques encore, voilà. » Cet aveu lui arrache la gorge mais Eddie a aussi besoin de soulager son cœur, alourdi par tant de non-dits. Jamais Charlie ne lui a autant manqué car jamais Charlie ne s’était autant éloignée de lui, c’est l’autre sens de ses mots alors que son regard revient se poser sur elle en douceur. « Je pouvais pas me douter que les choses étaient aussi compliquées pour toi, mais.. je comprends qu’une opération du genou à côté te semblait pas bien grave. » Et il le dit sans animosité, même s’il n’aime pas l’idée d’être passé au second plan parce que ses soucis à lui n’étaient pas « assez graves » comparés à d’autres c’est une réalité qu’il commence à accepter, à contrecœur.

C’est aussi le moment qu’il choisit pour lui rappeler qu’elle ne trouvera jamais porte close en venant le voir, même si elle ne pourra bientôt plus se présenter au numéro 109 de cet immeuble comme elle le faisait jusqu’ici. Il quittera sous peu Redcliffe pour s’envoler avec Halston et il ne s’attend pas à ce que la nouvelle passe bien, s’il en parle à Charlie c’est pour la tenir à jour mais il serait très étonné de la voir se réjouir d’un tel projet, connaissant son désamour assumé pour l’américaine. « C’est l’idée de qui ? » Elle doit trouver qu’ils vont trop vite, elle doit se dire qu’il fait tout dans le désordre et avec la mauvaise personne mais elle n’en montre rien. Eddie la connait suffisamment pour deviner ce que cette question peut cacher, le fait qu’elle s’abstienne d’afficher la moindre expression est d’ailleurs tout aussi parlant à ses yeux. « La sienne, mais j’y pensais aussi depuis un petit moment. » Halston l’a devancé en lui faisant cette proposition dans l’avion pour Los Angeles juste avant Noël, des détails qu’il garde toutefois pour lui. « On rend juste les choses un peu plus officielles étant donné qu’elle s’est déjà installée ici avec moi. » Ce qu’ils veulent c’est un logement à eux parce qu’ils se sentent à l’étroit dans le petit appartement du danseur, surtout avec trois chats. C’était idéal pour un célibataire mais c’est un peu limite pour un couple, et puis Eddie ne demande qu’à quitter ce quartier de rabat-joie où sa réputation n’est plus à faire. Il ne manquera à personne ici, il le sait bien et ce sera réciproque. Quant à sa nouvelle adresse il ne la connait pas encore mais Charlie pourra l’obtenir si elle est prête à lui démontrer un peu plus d’intérêt, c’est ce qu’il faut comprendre. « Si t’arrêtes de jouer au con et que tu veux que j’arrose vos plantes vertes - et je parle pas de ta copine, là - quand vous vous la coulerez douce dans un pays ou un autre, ouais, ça sera préférable. » « Tu peux vraiment pas t’en empêcher. » Charlie dans toute sa splendeur, il aurait presque pu prédire sa réponse mais ce qu’il entend le rassure, dans un sens. « Tu l’as ajoutée à ton assurance vie ou elle attend encore un peu pour te demander ça ? Question de police, pas d’amie. » Elle n’a vraiment pas confiance en Halston et le prouve une fois de plus, même si cette question parviendrait presque à le faire sourire tant elle est loin de la réalité. « Elle est cent fois plus riche que je le suis alors tu sais, si quelqu’un passe pour un profiteur c’est sûrement moi. » Et ça ne va pas s’arranger avec ce futur déménagement, Halston étant prête à voir les choses en grand quitte à tout assumer d’un point de vue financier. Tous ceux qui le prenaient pour un vulgaire gigolo auront bientôt de quoi jaser de nouveau, ô joie. « Elle te rend heureux ? Du genre, ça te fait pas peur de te dire que tu vas la voir tous les jours sans la moindre pause et qu’elle risque de piquer tes affaires sans jamais te prévenir ? » N’est-ce pas le principe de la vie en couple ? À vrai dire il n’en sait rien, ce sera une première pour lui puisqu’il n’a jamais vécu avec Alexis malgré leurs trois ans passés ensemble. Autrefois il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait mais aujourd’hui c’est très clair : il ne veut plus perdre de temps, c’est même la promesse qu’Halston et lui se sont faite. « Je suis heureux oui, alors non ça me fait pas peur. Au risque de te donner la nausée j’ai même du mal à imaginer ma vie sans elle depuis qu’elle en fait partie. » Charlie va le trouver horriblement niais mais il ne voit pas pourquoi il s’en cacherait, il est très amoureux ce n’est quand même pas une chose dont il devrait avoir honte. « Cole dit que je suis un vrai canard. » Et qui ça étonnera ? Absolument personne venant du gars le moins romantique de cette ville. Eddie n’estime pas l’être lui non plus mais il y a un monde entre son pote et lui, Cole étant à des années lumière de s’installer avec une femme et même d’effleurer l’idée de se mettre en couple. « Mais je l’aime vraiment tu sais, je savais même pas que c’était encore possible de ressentir tout ça pour quelqu’un. » Après trois années de célibat il n’y croyait plus vraiment et se pensait même vacciné de l’amour, pour qu’au final un étonnant coup de pouce du destin le réconcilie avec l’idée même d’aimer. Mais il sait bien que Charlie n’était pas pressée de le revoir en couple, encore moins avec une femme plus âgée que lui. « Je la vois toujours comme une couguar qui veut se taper un minet parce qu’il a une belle gueule, pour ce que ça vaut, mais je pensais pas que les choses iraient aussi loin entre vous. » Le minet a du mal à passer et pour cause, c’est un terme dont la mère d’Halston l’avait elle aussi affublé avant de lui déclarer officiellement la guerre. C’est le triste envers du décor, cette relation n’est acceptée que par très peu de monde autour d’eux et Charlie se range du côté de leurs opposants comme c’était attendu. Elle continue de voir l’américaine comme une mante religieuse qui lui aurait mis le grappin dessus, ça le désole un peu à défaut de le surprendre. « Halston est pas comme ça, l’âge c’est vraiment que des chiffres Charlie. Enfin je pensais pas non plus qu’on en serait déjà là après plusieurs mois, vu la façon dont notre histoire avait commencé c'était loin d'être gagné. » Une évolution imprévisible, presque déroutante quand on sait que tout est parti d’un dérapage alcoolisé et non protégé les ayant d’emblée menés à la frayeur d’une grossesse. Ils reviennent de tellement loin, Eddie peut au moins se dire qu’il n’a pas bataillé pour rien et que ça valait le coup qu’il s’accroche. « Je devrais peut-être pas te le dire mais on a parlé de toi l’autre jour. À ses yeux t’es une menace au même titre que mon ex, j’espère que t’es flattée. » Il aborde la chose avec légèreté alors que la tension était à son comble lorsque le nom de Charlie a été mêlé à leur violente dispute, en cause une supposée ambiguïté qu’il n’abordera pas pour ne pas créer de gêne inutile. Halston n’a simplement pas caché que la meilleure amie du danseur lui déplaisait sous bien des aspects et cette dernière le lui rend bien, décidément. « Je peux pas vous forcer à vous entendre de toute façon, tu la sens pas et elle te sent pas, au moins pour ça vous êtes raccord. » Il aimerait bien sûr qu’elles se tolèrent un minimum voire même qu’elles finissent par s’apprécier mais Eddie préfère ne pas se bercer d’illusions ni intervenir lourdement au risque d’empirer les choses plutôt que de les arranger. C’est pesant pour lui mais comme il a pu le dire à Halston la blonde ne nuira jamais autant à leur couple qu’une certaine rousse. « Et toi, t'en es où avec Léo ? » il la questionne car il n’estime pas être à jour lui non plus. Outre le fait que le canadien soit tombé malade Eddie a certainement raté beaucoup de choses durant ces cinq mois alors il vient aux nouvelles, refusant que sa vie amoureuse monopolise toute l’attention.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptyMer 20 Avr 2022 - 8:10

« J’ai jamais aimé mélanger le boulot et le perso, tu le sais, mais quand tu sors avec ton agente et qu’elle a de grandes ambitions pour toi c’est pas simple. » Mais bien sûr, ça, Charlie ne peut pas le savoir. Elle n’appartient à ce monde là et c’est à peine si elle le comprend alors que l’idée même d’avoir une personne contrôlant sa vie un tant soit peu lui donne de l’urticaire. Elle pourrait ajouter surtout quelqu’un comme elle, mais sans doute a-t-elle bien assez enfoncé le couteau dans la plaie pour l’instant et assez marqué son point: sa petite-amie n’est pas dans le cœur de Charlie, c’est un fait. Le fait qu’elle soit justement sa petite-amie n’est sûrement pas pour améliorer les choses, sans doute parce que cela pousse la jeune mère à l’observer sous un angle bien différent, incapable de penser que les relations d’amour sont finalement capables d’apporter plus de bonheur que de malheur. “Bien sûr, où avais-je la tête.” Personne n’a de grandes ambitions pour Charlie alors elle ne pourrait pas comprendre sa situation, n’est-ce pas ? Elle a essayé d’avoir un avis juste et objectif autant qu’elle a essayé de le faire passer au travers d’un conseil sincère, elle le jure, et maintenant elle regrette la moindre parole puisque c’était sûrement là le condensé de tous les efforts dont elle soit capable, aujourd’hui tous réduits en cendre.

De toute façon, tout est rapidement balayé par la dispute pour laquelle le ton reste pourtant relativement bas alors que la blonde ne peut pas marquer son point comme elle le voudrait, se sachant pertinemment en tort dans une discussion qui ne fait que ranimer de mauvaix souvenirs d’un côté comme de l’autre. Eddie lui manquait, elle lui manquait, mais elle n’a pour autant jamais eu le courage ni l’esprit de faire le premier pas et, en réalité, de ne jamais laisser s’installer un silence ni même une distance entre eux. Jamais Charlie n’a eu de raison à cela et tout n’est finalement qu’un malheureux concours de circonstances dont elle est la première désolée, sans être capable de le formuler ainsi. « La prochaine fois que je me bousillerai le genou je t’enverrai un pigeon voyageur avec les clés de chez moi, ça te va ? Tu l’auras comme ça ton indice. » - “Essaye un hibou peut-être ? Ça sonne moins cheap.” Au jeu de l’ironie glaçante, elle ne se fera pas prendre, sa tête dodelinant froidement en laissant ses cheveux clairs effleurer ses épaules. Ses yeux, eux, ne donnent aucun répit à ceux de son ami de toujours. « Je ravale énormément de trucs depuis des mois Charlie, y’a un moment où ça doit sortir. » La jeune mère ravale, sourit froidement. Ses yeux quittent finalement les siens, uniquement pour rouler en direction du ciel. “Super. C’est cool ça, Eddie. Le pigeon voyageur s’est perdu que tu m’en aies jamais parlé ?” Les reproches sont sincères, très peu voilés. Elle préfère encore se disputer avec ceux qu’elle aime plutôt que de savoir qu’ils prennent sur eux pour la préserver, pour tenter de sauvegarder leur amitié, ou pour Dieu sait quelle stupide raison encore. N’importe qui sait pourtant que les non-dits sont bien plus destructeurs que quoi que ce d’autre. Eddie devrait le savoir, depuis tout ce temps, surtout alors qu’il n’y a sûrement qu’un coup d’épée bien placé pour faire réagir une jeune femme ô combien obstinée. Si elle essaye, entre deux reproches, de lui rappeler ô combien il compte pour elle, force est pourtant de constater qu’elle ne maîtrise toujours pas totalement l’art de souffler le chaud et le froid. « Heureusement qu’on est pas douze vu que t’as déjà du mal à gérer ton temps pour un seul. » Et si l’agacement que lui seul sait faire naître chez elle est sûrement l’une des raisons pour lesquelles elle l’apprécie autant, Charlie s’en veut la plupart du temps de s’être entichée d’un ami aussi horripilant qu’il peut parfois l’être. “Je deviendrais folle avec douze comme toi.” Qu’il le prenne comme il veut, mais à ses yeux il n’y a pas plus pure vérité: elle a beau l’aime comme personne, à sa façon bien à lui, il est aussi une personne bien difficile à comprendre et qui lui demande bien souvent de regrouper toute sa patience et sa capacité de compréhension, de pardon aussi. Elle ne regrette en rien d’avoir passé toute sa vie ou presque à ses côtés, mais bon sang qu’elle aurait parfois aimé le jeter dans la rivière pour ne plus avoir à entendre ses reproches.

Comme toujours, après les reproches viennent les excuses, et lorsqu’il s’agit de Charlie, cela ressemble plutôt à des justifications à son comportement, quitte à utiliser la santé de sa fille et de son (ex ?) petit-ami pour défendre sa cause. « T’aurais dû m’en parler, au moins pour Siobhan. Comment elle va là ? » Elle aurait dû lui en parler, tout comme elle estime que lui aurait dû lui dire à quel point il se sentait mal en retour. Œil pour œil et dent pour dent ; et qu’on ose lui dire que non, cela n’est pas supposé fonctionner ainsi. “Mieux.” Elle se contente donc de répondre, sachant au moins qu’il ne mime pas son intérêt pour la santé de sa fille. Peu importe ce qu’ils peuvent se dire entre eux, jamais Eddie n’a esquissé le moindre reproche au sujet des jumeaux, sans doute parce qu’il faudrait être une personne de bien basse estime pour faire une telle chose envers des enfants dont l’âge se compte encore généralement en mois. « Du reste, tu sais ce que je pense de Trent. C’était quoi cette fois ? » La blonde hausse les épaules, ne voulant pas à son tour amener sa vie privée sur la table, surtout pas alors qu’Eddie ne trouvera que des reproches à ajouter à la discussion, s’en donnant à coeur joie puisqu’il s’agit de Trent. Et Charlie, elle, n’a pas la force de prétendre le dédouaner du moindre fait et geste et elle ne jouera pas l’avocat du Diable, peu importe à quel point le père de ses enfants se rapproche bien plus d’une figure angélique. “Il a cru que je voulais revoir notre relation. C’est pas le cas. Fin de l’histoire.Revoir notre relation étant un doux synonyme pour ne pas avouer qu’elle l’a embrassé autant qu’elle a passé la nuit de Noël avec lui, pour mieux feindre l’indifférence dès le matin venu. La conclusion ne change pas, et c’est tout ce qui importe aux yeux de la blonde, tout comme c’est sûrement tout ce qu’Eddie doit savoir pour le moment. Peut-être prendront-ils le temps d’en reparler plus tard, ou peut-être pas, et ce ne sera certainement pas pour déranger la blonde. Parler des relations foireuses, ce n’est amusant que lorsqu’il s’agit de celles des autres.

« Pourtant c’est toi que j’aurais aimé avoir près de moi. Je sais que t’aurais trouvé les mots comme personne pour me traiter d’idiot quand j’avais envie de reprendre la danse avant d’avoir le feu vert du chirurgien, et pour me dire d’arrêter de me plaindre alors que j’étais 100% responsable de ce qui m’arrivait. » Suite à un certain effort, elle esquisse un sourire qui se veut empli d’espoir, tout en étant largement amusé. “Fais gaffe, ces paroles seront répétées et amplifiées.” Et à partir de maintenant, sans doute en profitera-t-elle pour le traiter d’idiot à tout va et sans doute l’infantiliser au passage, son instinct maternel ayant parfois du mal à s’arrêter aux frontières de la relation avec ses jumeaux. Seulement, elle attendra au moins la journée du lendemain pour jouer à un tel jeu, certaine que le moment n’est pas tout à fait venu pour déjà rigoler des derniers mois écoulés et du silence entre eux. « Tu m’as manqué en fait. Et tu me manques encore, voilà. » - “Toi aussi.” Charlie souffle tout bas, sans attendre, ses doigts s’empressant de s’accrocher aux siens pendant quelques secondes et son pouce de caresser le dos de sa main. Tout ne dure que quelques secondes à peine, mais il sait à quel point le moindre contact physique, aussi insignifiant puisse-t-il paraître, est important pour la jeune femme. Ce qu’elle espère, sans doute de façon assez utopique, c’est qu’aujourd’hui le sujet restera derrière eux et qu’ils n’y reviendront jamais, uniquement parce qu’elle n’en a aucune envie.

Au moins maintenant, c’est sur le sujet du déménagement du couple qu’ils peuvent se disputer, et aux yeux de Charlie cela a tout d’une bouffée d’air: au moins, personne n’a rien à lui reprocher là dessus. « La sienne, mais j’y pensais aussi depuis un petit moment. » Son idée, son problème. Elle retient quelques commentaires, lesquels se seraient sûrement résumés à un ‘j’en étais sûre’ bien amer. Bien sûr, que c’est l’idée de la croqueuse d’hommes que de vouloir vivre auprès d’Eddie, sans doute pour pouvoir l’étouffer un peu plus encore au quotidien. Et lui, amoureux qu’il est, ne peut que chercher à la défendre en cherchant des excuses à tout va, anticipant les reproches de Charlie dans l’existence même de ses questions. « On rend juste les choses un peu plus officielles étant donné qu’elle s’est déjà installée ici avec moi. » - “Si ça vous rend heureux.” Elle lâche alors, froidement. Ils sont assez doués pour trouver des sujets de dispute quand il ne s’agit qu’eux deux, alors elle refuse de donner plus de force à Halston qu’elle n’en a réellement. Sans doute imagine-t-elle déjà qu’ils se rendront tous deux rapidement compte à quel point tout ceci était une mauvaise idée - et à ce moment là, elle sera ravie de lui proposer son canapé autant que l’absence de tout rideau occultant dans son salon en guise de je te l’avais bien dit. « Tu peux vraiment pas t’en empêcher. » Non, effectivement. Mais que ce soit visible ou non, elle fait tous les efforts du monde en cet instant. « Elle est cent fois plus riche que je le suis alors tu sais, si quelqu’un passe pour un profiteur c’est sûrement moi. » Elle est celle qui vit avec un homme de dix ans son cadet alors aux yeux de Charlie, il ne risque pas de passer pour un profiteur alors qu’il trouverait sûrement bien plus de joie à passer ses soirées - ses nuits - avec des jeunes femmes de son âge, pas d’autres qui pensent déjà à leur retraite et à fonder une famille parce que leur horloge interne les y presse. Sur ce dernier sujet, elle sera sans doute bien moins capable de feindre un certain accord avec leurs idées. Il a bien trop de choses à vivre avant d’avoir moindrement le temps d’être père. « Je suis heureux oui, alors non ça me fait pas peur. Au risque de te donner la nausée j’ai même du mal à imaginer ma vie sans elle depuis qu’elle en fait partie. » - “Ouais, j’en ai la nausée, tiens toi en au strict nécessaire.” Si elle sourit, elle n’en pense pourtant pas nécessairement moins. Elle est une éternelle romantique, Charlie, et est atrocement mal placée pour parler de relations viables, saines, ou quoique ce soit dans le même ordre d’idée. Il lui faudra du temps pour changer d’avis sur sa manager, mais au fond d’elle c’est tout ce qu’elle espère, pour ne pas forcer Eddie à éternellement faire tampon entre deux femmes importantes de sa vie. « Cole dit que je suis un vrai canard. » Cette fois-ci, elle rigole avec bien plus d’entrain. “Compte pas sur moi pour te défendre là dessus.” Quand bien même son esprit de contradiction est très développé, elle ne peut que trouver un certain écho aux paroles de leur ami commun. « Mais je l’aime vraiment tu sais, je savais même pas que c’était encore possible de ressentir tout ça pour quelqu’un. » Sans doute bien plus émue par ces mots qu’elle ne voudrait l’avouer, la jeune femme sourit tendrement. Elle aime l’idée de voir son ami amoureux, sans doute parce qu’à ses yeux il n’y a pas de plus beau synonyme au bonheur. Tant que les choses resteront ainsi, ce sera une raison suffisante pour l’empêcher de mettre davantage son nez dans leur relation, pourtant certaine qu’elle serait capable d’en faire trembler les fondations, si ce n’est même plus. « Je devrais peut-être pas te le dire mais on a parlé de toi l’autre jour. À ses yeux t’es une menace au même titre que mon ex, j’espère que t’es flattée. » - “Y’a pas à dire hein, t’as toujours été doué pour les compliments toi.” Ses mots sont emplis d’une certaine ironie mais les reproches ne sont plus vraiment vigoureux. Tout comme Halston est un sujet difficile entre eux, elle ne peut que se douter que l’inverse soit tout aussi vrai. Solidarité féminine est une expression qui n’existe bien souvent que par son strict inverse, se résumant ainsi à une joute verbale interposée. “Va falloir qu’elle s’y fasse, je compte pas m’éclipser.” Elle ne dira rien sur la comparaison avec l’ex d’Eddie, estimant que ce n’est en rien de ressort, ni même que ce soit moindrement nécessaire en réalité. Peu importe tout ce que Halston peut penser d’elle, ce ne sera jamais suffisant pour qu’elle tire un trait sur Eddie et leur si précieuse amitié - et sans doute que le fait qu’elle craigne de voir leur relation mis à mal par de possibles sentiments entre eux, ou ne serait-ce une attirance, a de quoi l’amuser. « Je peux pas vous forcer à vous entendre de toute façon, tu la sens pas et elle te sent pas, au moins pour ça vous êtes raccord. » Et sans doute qu’elles devront se contenter de ça, pour le moment encore.

S’il y a bien une chose dont la jeune mère ne se contente pas en retour, pourtant, c’est la présence quotidienne de son petit-ami adultère, ce qu’elle a pourtant toléré pendant de longs mois. « Et toi, t'en es où avec Léo ? » - “Nous j’en sais rien, mais ses affaires ont été jetées depuis le balcon.” Elle répond avec une certaine honnêteté, faisant face à son regard clair. Il n’a sans doute pas besoin de tous les détails, lui-même n’aimant pas Léo et se voulant sûrement être le premier heureux d’entendre une telle annonce. “Et je lui ai pas parlé depuis.” Son sourire est bien moins fier de lui avancer ces paroles-ci, raison pour laquelle Charlie ne compte pas étendre ce sujet plus que nécessaire. Déjà, la jeune femme gomme la maigre distance entre eux pour passer ses bras autour de ses épaules et l’étreindre tendrement. Elle n’est pas douée pour les mots, elle l’est bien plus lorsqu’il s’agit de faire comprendre à ses proches qu’elle les aime par des gestes tendres. “J’ai tendance à croire que puisque t’as toujours été dans ma vie, ça ne pourra pas changer. Peu importe ce qu’il se passe.” Peu importe ce qu’elle dit ou fait et, en retour, peut importe ce qu’elle ne fait pas ou ne dit pas. Les confessions se font contre sa nuque alors que son visage repose contre le sien. “Je suis désolée. Je veux pas te perdre.” Il est celui à qui elle se raccroche toujours ultimement, son dernier rempart, et la dernière personne en ce monde en qui elle puisse autant tenir. Elle ne voudrait pas le perdre, pour rien au monde ; jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptySam 30 Avr 2022 - 19:27


Faded pictures, yellow from time
Well worn memories of days gone by
Needing someone and nobody's there
These are the things broken dreams are made of,
Lord they're everywhere



Lorsqu’Eddie est froissé il devient piquant et ça, c’est quand il n'est pas carrément injuste, toute personne se découvrant des différends avec lui peut en attester. C'est un moyen de défense comme un autre, une façon pour lui de se protéger comme on se raccrocherait de toutes nos forces à la dignité qui nous reste. Ce qu’il n'a pas apprécie c’est d'entendre que Charlie avait besoin d'un signe de sa part pour considérer que sa présence était requise à ses côtés, il ne l'a même pas accepté du tout et le lui fait bien sentir. « Essaye un hibou peut-être ? Ça sonne moins cheap. » Et le moins que l'on puisse dire c'est que Charlie n'est jamais en reste quand il s'agit de se doter d'une répartie tranchante. Eddie sert doucement les dents, ce n'est assurément pas le genre de réponse qu'il aurait aimé recevoir mais à quoi s'attendait-il en lui tendant une telle perche ? La blonde allait certainement s'en saisir, croire le contraire aurait été très mal la connaitre et après toutes ces années ce n'est pas une chose qu'on est censé pouvoir reprocher au danseur. « T’es tellement drôle. » il réplique en étirant un sourire parfaitement forcé. En vérité Eddie se marre, à s'en donner même mal au ventre mais ça ne se voit simplement pas, oui, c’est évident. Toute cette histoire prête franchement à rire quand on y pense, car depuis quand deux inséparables comme eux ne sont plus capables de communiquer ? C'était leur fort autrefois, ils n'avaient même aucun secret l'un pour l'autre alors la mélodie sonne forcément un peu faux lorsqu'Eddie admet avoir enfoui beaucoup de choses en lui durant les derniers mois. Comme si lui aussi, au final, avait perdu ses automatismes. « Super. C’est cool ça, Eddie. Le pigeon voyageur s’est perdu que tu m’en aies jamais parlé ? » Elle pourrait lui dire qu'elle ne risquait pas de deviner que tout ça le minait s'il ne disait rien, mais Eddie serait capable de lui répondre que ça ne pouvait qu'être logique, et qu'il n'existe pas un monde où son absence ne pourrait pas l'affecter qui plus est quand il se trouve mal en point. Ils pourraient débattre longuement sur la question, se demander qui aurait dû faire ce premier pas qui n'a jamais eu lieu, le résultat sera de toute façon le même. Charlie n'était pas là, et lui n'a rien fait ni rien dit pour y remédier. Mais peut-être en a-t-il attendu trop d'elle dès le départ, peut-être s'est-il aussi donné trop d'importance quand il semblait évident que le monde continuerait de tourner malgré le fait que lui, soit subitement à l'arrêt. Oui, il est possible qu'Eddie ait considéré que sa meilleure amie ne pouvait pas être retenue ailleurs pour une cause plus importante que la sienne, mais c'est bien parce qu'ils ont toujours été fusionnels et présents l'un pour l'autre qu'il a pris tout ça pour acquis, et a finalement autant subi cette absence à laquelle rien n’aurait pu le préparer. « Si tu crois que j’y ai pas pensé un paquet de fois, à t’en parler. » Il aurait pu, aurait peut-être même dû, mais chaque fois que saisir son téléphone pour l'appeler l'a démangé Eddie s'est ravisé. Ce n'est pas comme si le geste demandait une énergie qu'il n'avait pas, il en aurait été parfaitement capable mais il y a parfois un monde entre pouvoir et vouloir. « J’ai eu des tas de moments pour le faire mais toi t’étais pas là, et moi j'étais blessé. Alors j'ai pas voulu faire cet effort, je crois. » L'excès de fierté que l'on devine ici est l'un de ses plus gros défauts depuis toujours, ce n'est certainement pas à Charlie qu’on risque de l'apprendre. Par fierté Eddie a commis beaucoup d'erreurs dans sa vie, il a notamment perdu un temps précieux l'année passée quand il aurait pu avouer son attirance à son agente, juste parce qu'il ne voulait pas prendre le risque d'être rejeté. Le danseur est pourtant censé savoir que les non-dits peuvent très vite gangréner une relation mais il est comme ça, il peut choisir de subir son sort plutôt que d'être celui qui brisera la glace et dénouera le tout s’il estime que ça n’est pas son rôle. Il s'est senti délaissé, presque négligé mais il faut croire qu'il attendait de Charlie qu'elle s'en rende compte toute seule ou qu’elle le sente, malgré la distance. « Je deviendrais folle avec douze comme toi. » Cette fois point de riposte à base d'ironie ou de faux sourire, ces quelques mots semblent le calmer un bon coup comme s'il n'avait pas la force de se battre contre une vérité aussi criante. « Je sais. » se contente-t-il alors de répondre, son regard se baissant un court instant et s'égarant furtivement autour d'eux. Il sait qu'il n'est pas toujours un cadeau et que Charlie a aussi une patience que d'autres n'ont pas eu avec lui, c'est d'ailleurs ce qui le fait brutalement relativiser : d'accord elle a manqué de répondre présente quand il aurait eu besoin d'elle, mais aujourd'hui elle est là, elle ne l'a pas abandonné comme d'autres ont pu le faire à la première occasion. C'est peut-être bien ce qu'Eddie devrait garder en mémoire ; le fait que Charlie ne l'a jamais laissé tomber et ne semble manifestement pas près de le faire, et non pas son absence des derniers mois qui ne réécrit sûrement pas leurs années d'amitié.

Mais pourquoi Charlie n'a-t-elle pas eu un instant à lui accorder et a même été plus distante que jamais dans un tel tournant de sa vie ? Cette question le hante et ne reste pas longtemps sans réponse. C'est en prenant conscience de tout ce que la jeune femme a traversé de son côté qu'Eddie comprend qu'il n'a pas été le seul à morfler, et que ce n'est pas parce qu'il avait des problèmes que Charlie ne pouvait pas en avoir, elle aussi. Le simple fait d'apprendre que sa fille n'allait pas bien pendant que lui se plaignait certainement de ne plus pouvoir danser le fait se sentir incroyablement bête et égoïste, il ne sait pas à quel point les soucis de santé de Siobhan ont pu être sérieux mais à côté Eddie a l'impression que son opération n'était rien, après l'avoir pourtant vue comme la plus grosse calamité de son existence pendant des mois. Charlie ne lui a jamais dit que sa fille devrait passer des examens et c'est bien évidemment une chose qu'il aurait aimé savoir, mais ces deux-là ont de toute évidence choisi d'endurer les épreuves de la vie chacun dans leur coin. Alors dans le fond Eddie ne peut rien dire, ce n'est pas comme s'il pouvait se vanter d'avoir été d'une transparence optimale de son côté. « Mieux. » Il ne retient pas le léger soupir de soulagement franchissant ses lèvres car aucune autre réponse n'aurait été acceptable, il n'aurait pas eu l'esprit tranquille en sachant l'état de sa fille encore préoccupant. « Qu’est-ce qu’elle a eu ? » il s'autorise à demander tandis que cette question semble tout autant couler de source que la précédente, Eddie cherchant à savoir ce qu'il a exactement raté. Charlie sait bien que les seuls enfants dans ce monde dont Eddie se soucie vraiment sont les siens, qu'il n'a jamais eu le moindre mal à apprécier contrairement à leur père car le sujet Trent reste sensible, le danseur n'hésitant jamais à dénigrer ce dernier que les faits le justifient ou non. L'ambulancier n'a jamais été bien haut dans son estime mais c'est pire que tout depuis cette histoire de garde s'étant réglée au tribunal, il n'en fallait alors pas plus à Eddie pour le maudire pour de bon. « Il a cru que je voulais revoir notre relation. C’est pas le cas. Fin de l’histoire. » Dommage, il aimerait bien connaitre la suite de l'histoire, lui. Comme attendu le danseur lève les yeux au ciel, les limites de sa tolérance s'avérant décidément bien basses quand il est question de Trent. « Je vois qu’il s’accroche encore et toujours à ses illusions. » Ce qui pourrait sembler triste et ferait facilement de la peine, mais Eddie préfère le voir comme quelque chose de pathétique. Non il ne compatira jamais envers un homme qui détient à ses yeux tous les torts du monde, et il se réjouit d'entendre que Charlie n'est pas disposée à lui redonner une chance même s'il s'interroge forcément un peu sur la nature d'un tel malentendu. « C’est la période où les ex qui n’ont pas tourné la page refont surface il faut croire. » Il hausse les épaules, conscient que leurs situations ne sont pas entièrement comparables puisque Trent ne s'est jamais éloigné en tant que père de ses enfants. Ses yeux croisent ceux de Charlie alors qu'il reste silencieux un instant, juste le temps de choisir ses mots pour annoncer la suite étant donné que c'est encore une chose dont il a manqué de l'informer en temps et en heure. « J’ai revu Alexis juste avant Noël. C'était un moment surréaliste, comme si le passé me revenait d’un coup en pleine figure. » Il ne saurait d'ailleurs pas dire s'il s'agissait ou non d'une bonne surprise tant Eddie était loin de s'y attendre. Mais ce retour n'a pas dû faire remonter que de mauvais souvenirs pour qu'il ait proposé à Alexis de garder contact, il ne sait juste pas quoi attendre de cette relation qui n'arrivera peut-être pas à cohabiter sainement avec sa relation de couple actuelle, le présent l'emportant très largement sur le passé – surtout quand ce dernier lui laisse un arrière-goût amer.

« Fais gaffe, ces paroles seront répétées et amplifiées. » Des paroles qui pourraient toujours faire leur petit effet aujourd'hui, malgré le fait qu'Eddie soit pleinement rétabli et que son opération semble désormais bien loin derrière lui. Une petite piqûre de rappel sur l'inconscience dont il a fait preuve ne lui ferait pas de mal de temps en temps, parce qu'il ne s'agit pas d'oublier qu'il doit tout ce qui lui est tombé dessus à lui-même, et au fait de ne pas avoir voulu se ménager quand tous les signaux étaient au rouge avec son genou. Idiot il l'a incontestablement été et peut-être qu'il pourrait le redevenir, si la danse lui monte une nouvelle fois à la tête au point de lui faire oublier que son corps a ses limites comme n'importe quel autre. Il veut croire que ça lui a servi de leçon, mais c'est facile à dire avec le peu de recul qu'il a pour le moment. « Fais-toi plaisir. » il laisse entendre en lui rendant son sourire, pas plus inquiet que ça à l'idée que Charlie puisse profiter allègrement de cette porte ouverte. Il va bien falloir qu'elle se rattrape pour toutes les fois où elle n'a pas pu le sermonner ces cinq derniers mois, des remontrances qui n'auraient sans doute rien arrangé à son humeur massacrante de danseur convalescent mais qui, pourtant, lui ont manqué d'une certaine façon. Charlie toute entière lui a manqué, pas seulement ses mots et ça Eddie n'hésite plus à le dire, car s'il y a un moment où il doit vraiment mettre sa foutue fierté de côté c'est bien celui-là. « Toi aussi. » Le bref contact initié par la blonde apporte une douceur supplémentaire à ce qu'elle dit, ce geste n'est pas anodin il le sait alors Eddie fait en sorte de l'apprécier pour le peu de temps qu'il dure. Savoir que le manque était réciproque adoucit son cœur et fait s'envoler une bonne partie de sa frustration, il se trouvait bien dans les pensées de Charlie lorsque celle-ci lui semblait loin alors il ne peut plus dire, ni croire qu'elle l'avait oublié. Cet aveu et ce bref contact tendent à prouver le contraire, chez elle ce genre de choses ne trompent pas.

Et ce qui ne trompe pas, non plus, c'est le regard du danseur qui s'illumine en mentionnant son futur déménagement avec l'américaine partageant sa vie. L'idée n'est pas venue de lui mais Halston n'a pas eu à lui mettre le couteau sous la gorge pour qu'il accepte, au contraire Eddie était déjà préparé au fait de s'installer ensemble parce qu'ils vivent déjà sous le même toit depuis plusieurs mois, alors tout ce qui leur manque au final c'est un logement qui soit autant celui d'Halston que le sien. C'est la suite logique pour leur couple, à partir de là Eddie ne voit pas ce qui pourrait mal tourner – parce que tout ira bien n'est-ce pas ? Ils se supportent déjà au quotidien après tout. « Si ça vous rend heureux. » La froideur de Charlie tranche avec l'enthousiasme du danseur qui se fait malgré tout une joie de la tenir au courant des dernières avancées de sa vie amoureuse, maintenant que l'heure n'est plus aux reproches et aux non-dits. Il n'espérait pas que cette annonce soit accueillie avec une pluie de confettis mais à l'entendre c'est comme s'il venait de lui apprendre une mauvaise nouvelle – qui en est peut-être bien une pour elle, au final, compte tenu du regard qu'elle semble porter sur sa relation avec l'agente. « Tu sais que t’es censée être contente pour moi Charlie ? » il remarque dans un rire, préférant aborder les choses avec légèreté plutôt que de lui demander frontalement ce qui l'empêche d'être sincèrement heureuse pour lui. Ce serait de toute façon assez hypocrite de sa part sachant qu'il n'a jamais été fichu de se réjouir réellement pour elle non plus, cette méfiance à l'égard de leurs partenaires respectifs étant un peu la marque de fabrique de leur duo. « Merci pour tes félicitations, ça me touche beaucoup. » il reprend finalement d'un air moqueur, bien conscient qu'il n'est pas près de voir la couleur de la moindre félicitation de sa part. Et pourtant c'est un jour à marquer d'une pierre blanche quand on sait à quel point Eddie revient de loin, en l'occurrence d'un très long désert sentimental suite à une rupture qui avait agi sur lui comme un puissant vaccin contre l'amour. Il ne voulait plus en entendre parler mais le temps a fait son œuvre, cicatrisant peu à peu les plaies de son cœur pendant que le destin, lui, s'est chargé de mettre sur sa route celle qui opèrerait sur lui une autre forme de guérison. Eddie avance sûrement un peu à l'aveugle dans cette relation mais ça ne lui fait pas peur, il n'hésite d'ailleurs pas à revendiquer son bonheur face à une Charlie toujours aussi allergique à celui-ci. « Ouais, j’en ai la nausée, tiens toi en au strict nécessaire. » Et sans doute pourrait-il dire la même chose si les rôles étaient inversés, et si c'était Charlie qui était en ce moment même plus amoureuse que jamais. Eddie aurait tout autant de mal à l'entendre, ces deux-là n'ont juste jamais filé le parfait amour en même temps ni tout court, d'ailleurs. « Compte pas sur moi pour te défendre là dessus. » Là il pourrait presque s'en vexer parce qu'il n'estime pas que Cole soit souvent l'auteur de paroles très sensées, mais son camarade de danse ne doit pas avoir totalement tort quand il souligne à quel point l'arrivée d'une nouvelle femme dans sa vie l'a transformé. Le brun aurait même tendance à dire que l'amour ne lui réussit pas vraiment, mais il ne fait aucun doute qu'il le préférait quand il n'avait que la danse en tête. Les oreilles de Charlie ont en tout cas dû siffler pendant sa récente dispute avec Halston, qui prouve bien que malgré leurs sentiments très forts leur couple n'est pas étranger aux conflits. « Y’a pas à dire hein, t’as toujours été doué pour les compliments toi. » Qu'on se le dise il n'est pas particulièrement fier d'admettre que le nom de sa meilleure amie a été mêlé à une discussion entre sa compagne et lui mais ce serait mentir que de dire qu'Halston se fiche éperdument de la présence de Charlie dans sa vie, alors que la méfiance dont elles font preuve l'une envers l'autre se vaut. « Va falloir qu’elle s’y fasse, je compte pas m’éclipser. » Ce que personne ne lui demande, de toute façon, l'idée n'ayant jamais été de laisser plus de place à Halston qui n'en manque déjà pas dans sa tête et dans son cœur. Elles continueront d'y cohabiter, il n'y a pas d’autre choix possible. « Comme tu dis, va falloir qu’elle s’y fasse. » il confirme dans un hochement de tête, parce qu'il ne renoncera pas à sa meilleure amie sous prétexte que sa compagne s'en méfie, l'inverse étant tout aussi vrai. Eddie sait qu'il n'a pas toujours été digne de confiance mais Halston n'est pas en position de lui reprocher cette amitié quand Jenson et Diana font encore partie de sa vie, et représentent eux de véritables menaces pour leur couple quoi qu'elle puisse en dire. L'argument Charlie n'est donc pas recevable en comparaison, et il ne le sera sans doute jamais.

Et puis il y a cette question censée le mettre lui aussi à jour, dont il a du mal à prédire la réponse alors que Charlie ne lui laisse pas vraiment le temps d'étudier les différentes possibilités. Il y a pourtant une réponse qu'il ne serait pas mécontent d'entendre, mais dans une certaine mesure seulement car Eddie ne souhaitera jamais à Charlie d'être malheureuse, comme il ne souhaitera jamais réellement l'échec de ses relations quand bien même il peut considérer avec dédain ceux qu'elle fréquente. « Nous j’en sais rien, mais ses affaires ont été jetées depuis le balcon. » Les yeux du danseur se relèvent vers elle et semblent la questionner, alors qu'il intègre difficilement les informations qui lui parviennent. Léo est donc parti, ou bien l'a-t-elle foutu à la porte ? S'agissant du canadien il ne peut pas estimer que c'est une mauvaise chose dans un cas comme dans l'autre, mais il attend quand même d'en savoir un peu plus avant de réagir. « Et je lui ai pas parlé depuis. » Bon, c'est peut-être tout ce que Charlie consentira à lui dire aujourd'hui et dans le fond c'est certainement suffisant. Ce qu'il comprend c'est que Léo a disparu du paysage, c'est une tâche en moins dans l'univers de la blonde et même si elle ne semble pas vraiment savoir quelle conclusion en tirer Eddie préfère se focaliser sur le moment présent : il n'est plus là pour la faire cocue, et ce n'est vraiment pas une grosse perte. Alors il se doit quand même d'avoir la réaction la plus logique, et sûrement aussi la plus prévisible. 3.. 2.. 1.. « Bon débarras. » lui échappe spontanément, le danseur se refusant à passer par mille et un détours pour faire savoir ce qu'il en pense. Son avis n'est pas forcément demandé ici, mais qui a sérieusement cru qu'il le garderait pour lui ? Pas Charlie, c'est certain. « T’es mieux sans lui. » il reprend même d'une voix convaincue, son bras se tendant et sa main allant se poser avec douceur sur l'épaule de la blonde. Il la soutient à sa manière, mais il ne se dira pas désolé alors qu'il ne l'est pas. Eddie ne peut pas être désolé de voir un homme comme lui sortir de sa vie, ni être désolé de voir Charlie enfin libre. Bien sûr qu'il espère que cette histoire est vraiment terminée, c'est tout le bien qu'il souhaite à sa meilleure amie qui a bien assez trinqué comme ça. Ce qu'il pense et a toujours pensé c'est que Léo ne l'a jamais méritée, c'est une chose qu'on ne lui retirera pas de la tête et aujourd'hui encore moins qu'un autre jour. Ses yeux se posent finalement avec prévenance sur Charlie alors qu’il s’inquiète, malgré tout, que tout ça puisse la faire souffrir et c'est là qu'elle entreprend de rompre toute distance entre eux pour venir se blottir contre lui, amenant le danseur à refermer automatiquement ses bras autour d'elle. Tout est naturel, comme si cette place était la sienne et qu'Eddie n'attendait que ça. « J’ai tendance à croire que puisque t’as toujours été dans ma vie, ça ne pourra pas changer. Peu importe ce qu’il se passe. » C'est à vrai dire ce qu'il veut croire lui aussi, que les aléas de la vie ne pourront pas avoir raison de leur amitié parce qu'ils se connaissent depuis toujours si on les écoute, Eddie n'ayant déjà plus le souvenir de ce qu'était sa vie avant de connaitre Charlie. Et il ne veut même pas s'en rappeler, ça ne l'intéresse pas. « Je suis désolée. Je veux pas te perdre. » Ces mots soufflés contre sa nuque le touchent, ce n'est alors pas un hasard si le danseur resserre l'étreinte de ses bras pour la maintenir contre lui. « Hey, Charlie.. » Il ne peut pas croiser son regard pour lui assurer ce qui suit mais il sait qu'elle est à l'écoute, et qu'il ne se fera pas moins bien entendre de cette façon. « Tu vas pas me perdre. » Jamais. Il n'y a pas de raison que ça arrive, ni l'un ni l'autre ne le souhaitent et jusqu'à présent leur relation a survécu à bien des obstacles et des tempêtes. Celle d'aujourd'hui n'est même pas la pire, car une discussion aura finalement permis d'apaiser ce qui devait l'être. Un mal pour un bien, dirait-on. Eddie finit par se défaire d'elle afin de la laisser quand même respirer, mais il conserve cette proximité tout en plongeant cette fois dans ses yeux clairs. « Je suis là et je compte clairement pas laisser ma place, ni céder la tienne. » Non seulement la place est prise mais en plus Eddie l'entretient, il y aura toujours des gens de passage et d'autres faits pour rester dans une vie et en ce qui le concerne il a choisi son camp. « On s'était promis de jamais se lâcher quand on était gosses, et c'est une promesse que suis prêt à réitérer autant de fois qu'il le faudra. Si t'as besoin de l'entendre, ou si mon attitude peut parfois t'en faire douter. D'accord ? » Il n'espère pas que ce soit le cas mais il ne le dira jamais trop, c'est pourquoi ses yeux se raccrochent à ceux de Charlie comme pour affirmer un peu plus ce qu'il dit. Non il ne la lâchera pas, peu importe les décisions qu'ils pourront prendre ou les directions qu'ils pourront emprunter, il n'est pas censé y avoir de fin aux histoires comme la leur.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptyJeu 5 Mai 2022 - 1:35

« J’ai eu des tas de moments pour le faire mais toi t’étais pas là, et moi j'étais blessé. Alors j'ai pas voulu faire cet effort, je crois. » Et finalement, elle a l’impression que ces quelques mots suffisent à résumer tout leur échange, des reproches et des sentiments inavoués enfouis derrière d’immenses egos ne demandant qu’à exploser. Elle veut le meilleur pour lui ; il veut le meilleur pour elle et tous deux savent que les choses sont ainsi faites, mais la vie est loin de pouvoir se résumer aussi simplement. Ils s’entendent aussi bien depuis toujours justement parce qu’ils se comprennent dans leur complexité respective, quand bien même elle est bien souvent le fruit de nombreuses disputes. Celle-ci laisse à Charlie un goût amer, celui d’une culpabilité qu’elle ne veut pas avouer: Eddie a gagné la guerre et la bataille, même s’il ne crie pas victoire. Bien sûr qu’elle aurait dû être présente pour lui, peu importe ce qu’il se passait dans sa propre vie. Celle d’Eddie était bien difficile.

« Qu’est-ce qu’elle a eu ? »
On sait pas vraiment, justement.

Siobhan va mieux, certes, mais ce n’est pas un constat qui suffit à entièrement rassurer le côté maternel de Charlie, sans doute un peu trop apeurée à l’idée qu’elle retombe malade en un claquement de doigts et que la visite aux urgences se solde par de nouvelles interrogations bien plus que de réponses. Elle fait la moue mais n’en ajoute pas plus, ne voulant pas imposer le sujet de sa fille entre eux, quand bien même elle sait que l’inquiétude d’Eddie est à son tour bien réelle. Il ne s’en vante pas, mais il a un bon feeling avec les jumeaux ; bien plus qu’il n’en aura jamais avec Trent. « Je vois qu’il s’accroche encore et toujours à ses illusions. » Elle voudrait le défendre, habitude tenace de vouloir défendre la veuve et l’orpheline, mais le fait est qu’elle ne trouve pas les mots adéquats. Après tout, son ami n’a pas tort. Trent a toujours été doué pour se raccrocher à des chimères en même temps qu’il imagine monts et merveilles à partir d’un rien. Alors Charlie grimace, façon bien à elle de répondre par la positive sans y ajouter le moindre mot. Oui, il s’accroche encore à un futur qui n’existera toujours que dans ses pensées, et ses pensées uniquement. « C’est la période où les ex qui n’ont pas tourné la page refont surface il faut croire. » Si Eddie feint l’indifférence et hausse les épaules, c’est un regard curieux que la blonde lui lance aussitôt. “Comment ça ?” qu’elle ajoute ensuite, voulant s’assurer qu’il développe le fil de ses pensées et, surtout, lui fasse rattraper ce qu’elle a apparemment (encore) manqué. « J’ai revu Alexis juste avant Noël. C'était un moment surréaliste, comme si le passé me revenait d’un coup en pleine figure. » Il n’aime pas Trent, et autant dire qu’elle n’apprécie pas Alexis non plus. Elle veut le bonheur d’Eddie, sincèrement, mais elle préfère surtout le voir célibataire parce que c’est ainsi qu’il peut être libre et faire ce que bon lui semble: Charlie l’aime pour deux, pour dix, et quand bien même ce n’est pas un rôle de petite-amie qu’elle tient, cela n’a aucune importance. Il n’a jamais eu besoin de personnes telles qu’Alexis et aujourd’hui, Halston n’est pas non plus la solution à ses problèmes. “Qu’est-ce qu’elle voulait, celle là ?” Alexis non plus n’a jamais été dans le coeur de la blonde, au cas où il résidait encore le moindre doute. Trop effacée, trop timide, trop apeurée d’un rien ; peu de personnes peuvent se vanter d’avoir autant fait rouler au ciel les yeux de la jeune australienne.

D’un problème à un autre, il en vient à lui annoncer son emménagement avec sa petite amie, annonce à laquelle Charlie ne sait pas mimer la joie. Sans doute parce qu’elle n’essaie même pas, s’étant promis de toujours parler franchement avec son ami, même lorsque ça fait mal. « Tu sais que t’es censée être contente pour moi Charlie ? » Il rigole ; elle s’en garde bien. Un simple rictus, voilà tout ce qu’elle échange avec le brun. Elle est supposée être heureuse pour lui, il n’est pas supposé sortir avec son agente. Ils sont quittes, n’est-ce pas ? « Merci pour tes félicitations, ça me touche beaucoup. » - “Je te mentirai pas simplement parce que c’est ce que tu veux entendre.” Il a besoin d’au moins une personne pour lui statuer la vérité, qu’elle soit plaisante ou non à entendre, et Charlie prend ce rôle à coeur, soulignant au passage qu’elle ne compte pas s’estomper pour laisser davantage de place à celle qui va partager un appartement avec lui. Si elle prendra sans doute grand soin de lui rendre visite en l’absence d’Halston, ce n’est pas pour autant qu’elle compte rompre tout contact avec son ami de toujours. Elle était là bien avant et il y a fort à croire qu’elle sera présente bien après encore. « Comme tu dis, va falloir qu’elle s’y fasse. » Et en retour, Charlie aussi promet de faire des efforts, ou tout du moins le strict minimum pour ne pas compliquer davantage la vie d’Eddie alors qu’il a déjà bien assez à faire.

« Bon débarras. » Voilà ce qu’elle dira quand Halston sera partie, elle aussi, ou qu’il aura à son tour jeté ses affaires du haut de leur balcon. Charlie retient une grimace, encore incapable de prendre avec autant de légéreté le départ de Léo. La plaie est encore bien trop récente et profonde pour qu’elle soit capable d’un tel recul. « T’es mieux sans lui. » Facile à dire, bien moins à assimiler ou à croire. “Sujet suivant.” Elle voulait le tenir au courant parce qu’il le mérite, mais l’entendre cracher sur Léo n’a jamais été une activité appréciée et elle ne l’est toujours pas aujourd’hui encore. Charlie parle d’une voix plus douce pour ne pas attiser sa colère, trouvant plus nécessaire que jamais de parler de tout sauf de l’homme qu’elle aime encore, malgré tout ce qui a récemment pu se passer entre eux. Les sentiments ne peuvent pas s’effacer par simple envie, malheureusement. Elle esquisse un sourire triste quand Eddie pose pourtant sa main contre son épaule, consciente qu’il tente de faire au mieux pour l’aider dans ce moment difficile: chose qu’elle aurait dû faire il y a des mois de cela.

Douée pour souffler le froid autant que le chaud, elle vient finalement se blottir contre lui, par nécessité autant que par envie. Elle ne sait pas faire redescendre la pression lorsque le ton monte entre eux mais une fois la tempête passée, Charlie n’a jamais besoin de bien longtemps pour se remémorer qui il est et toute l’importance qu’il a à ses yeux, bien plus encore que ce besoin enfantin de gagner la moindre joute verbale. En sentant les bras du danseur la serrer à son tour, elle se sent un peu plus à sa place encore. « Hey, Charlie.. » Elle ferme les yeux, se laissant bercer par ses mots pendant un temps. « Tu vas pas me perdre. » Il la relâche doucement, elle esquisse un seul pas en arrière, pas un de plus. Désormais, elle a abandonné toute once d’animosité, partageant avec lui un regard doux et ô combien vulnérable. « Je suis là et je compte clairement pas laisser ma place, ni céder la tienne. » Telle une enfant rassurée, elle esquisse un sourire triste et hoche aussitôt la tête avec enthousiasme. « On s'était promis de jamais se lâcher quand on était gosses, et c'est une promesse que suis prêt à réitérer autant de fois qu'il le faudra. Si t'as besoin de l'entendre, ou si mon attitude peut parfois t'en faire douter. D'accord ? » L’australienne ne le quitte plus du regard, sincèrement rassurée par quelques mots qu’elle ne savait pas avoir autant besoin d’entendre. Ses doutes portaient pourtant sur sa propre personne et sa propension à gâcher le moindre lien, amical, amoureux ou même familial. Eddie, lui, a toujours été parfait. Éternellement têtu, certes, mais rien de bien nouveau là dedans. “La prochaine fois que j’agis en connasse, t’as le droit de me le dire.” Et ça, c’est sans doute sa façon à elle de s’excuser, pour les erreurs commises et celle qu’elle continuera de faire. “Mais pas au milieu d’une dispute, sinon je vais vraiment te détester.” Elle précise dans un rire, anticipant déjà toutes les possibilités. Tout ce qu’elle veut, c’est retrouver son ami et se moquer de ce qu’il se passe avec le reste du monde, comme s’ils pouvaient éternellement avoir l’insouciance de leur enfance.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design EmptyJeu 12 Mai 2022 - 23:32


Faded pictures, yellow from time
Well worn memories of days gone by
Needing someone and nobody's there
These are the things broken dreams are made of,
Lord they're everywhere



« On sait pas vraiment, justement. » Il y a comme un moment de flottement lorsqu'il réalise que Charlie a non seulement enduré de voir sa fille malade, mais qu'en plus qu'elle ne sait pas dire aujourd'hui ce qui a pu causer ça. Une errance médicale parmi tant d'autres qu'Eddie a du mal à intégrer, parce qu'on ne devrait pas laisser une mère dans l'ignorance, ce n'est tout simplement pas humain et il ne peut pas croire qu'à leur époque on ne puisse pas trouver ce que Siobhan a eu. Alors bien sûr il n'est pas médecin, il n'a même aucune idée de comment ces choses-là fonctionnent mais c'est difficile à entendre, et à voir quand le regard de Charlie traduit un mélange d'inquiétude et d'incertitude. « C’est pas normal. » il souffle d'une voix atterrée, seul commentaire qu'il s'autorisera à faire car le sujet doit être encore sensible et il ne veut pas faire replonger Charlie dans de douloureux souvenirs. Eddie préfère se focaliser sur le père de la fillette et s'il y a une chose dont il ne doute pas, malgré sa profonde aversion pour Trent, c'est que celui-ci était présent quand Siobhan n'allait pas bien. Pas seulement parce qu'il en a la garde, car si Eddie pourrait lui reprocher beaucoup de choses plus ou moins gratuitement il doit admettre que l'ambulancier n'est pas un mauvais père pour le peu qu'il a pu en voir. À choisir il aurait simplement préféré qu'il fasse des enfants à une autre qu'à Charlie, parce que ça fait de lui un type susceptible de graviter éternellement autour d'elle, une idée dont Eddie n'est pas franchement fan. Ce rôle de père ne suffit de toute évidence pas à Trent puisque celui-ci continue d'espérer que sa relation avec la jeune policière évoluera dans le sens qu'il s'imagine, alors que tout semble indiquer que Charlie ne veut pas de ça avec lui. Les deux amis sont peut-être bien mémorables à leur façon pour que leurs ex aient du mal à tourner la page, c'est honnêtement une chose qu'Eddie n'aurait pas pu prévoir en ce qui le concerne car à aucun moment il n'avait pensé que son premier amour ressurgirait dans sa vie après quatre ans sans contact ni nouvelles, et que celle-ci aurait encore le regard tourné vers le passé. « Comment ça ? » Avec la distance des derniers mois et la présence de Charlie s'étant faite rare le danseur ne lui a finalement pas parlé de ces retrouvailles avec Alexis, ce qu'il aurait évidemment fait si leur relation n'avait pas connu ce petit passage à vide. C'est un réflexe qu'il a toujours en temps normal, celui de l'avertir au moindre événement survenant dans sa vie et si quelqu'un était là, à l'époque, pour s'assurer que cette rupture ne l'avait pas trop esquinté c'est bien Charlie. Alors c'est une vérité qu'il pense lui devoir, même avec quelques mois de retard. « Qu’est-ce qu’elle voulait, celle là ? » Elle ne se donne pas la peine de la nommer et il ne prétendra pas être surpris, Alexis n'ayant jamais fait l'unanimité auprès de ses amis à commencer par Charlie, qui n'a jamais trouvé qu'ils avaient quoi que ce soit à faire ensemble – un point commun qu'elle avait avec la mère du danseur, qui faisait tout pour qu'Alexis se sente de trop et qui n'a jamais caché attendre de son fils qu'il épouse une fille bien de chez eux. « Elle voulait rien, on s’est croisés par hasard au centre-ville et.. voilà. » Eddie hausse les épaules, préférant taire le fait que la jeune peintre ait admis à demi-mot avoir encore des sentiments pour lui, ou éprouver des difficultés pour cesser de l'aimer, plus précisément. Forcément ça complique pas mal les choses, beaucoup plus que si Alexis s'était contentée de réapparaitre dans sa vie en étant parvenue à rebondir comme Eddie l'a lui-même fait après une longue période d'abstinence à tous les niveaux. « Je m’inquiète un peu pour elle même si, d’après Halston, je devrais pas. » Et c'est peut-être bien le seul point à propos duquel la policière et l'agente tomberont d'accord, Halston n'ayant pas apprécié qu'il rende visite à son ex dans le studio de cette dernière avec la seule intention de s'assurer qu'elle allait bien. Apparemment ce n'est plus censé être son problème maintenant que leur histoire est loin derrière eux mais difficile de ne pas culpabiliser quand il sait qu'Alexis a beaucoup souffert par sa faute, et que ce sont ses manquements qui avaient précipité la fin de leur couple, quatre ans plus tôt.

Des erreurs qu'Eddie n'entend plus du tout reproduire maintenant que sa vie amoureuse se porte enfin mieux, même s'il doute encore un peu de lui et de ses capacités à rendre une femme heureuse sur le long terme pour avoir été un compagnon lamentable par le passé. Il n'a plus les mêmes priorités qu'à l'époque, quand il n'avait que ses ambitions de danseur à l'esprit et faisait passer son couple au second plan, alors il est quand même permis de croire que cette fois le danseur fera les choses bien et que les années écoulées l'ont tout bonnement rendu plus mature, et enfin apte à s'investir comme il se doit dans une relation. Si une chose doit lui faire défaut ce ne sera pas ses sentiments pour l'américaine, forts comme au premier jour même s'il ne peut pas compter sur Charlie pour se réjouir de son nouveau bonheur. « Je te mentirai pas simplement parce que c’est ce que tu veux entendre. » En soi non, ce n'est pas vraiment ce qu'il souhaite entendre parce qu'il la connait assez bien pour savoir qu'il perdrait son temps à espérer de sa part une validation qui n'arrivera jamais. Et il préférera toujours une Charlie honnête à une Charlie prête à lui mentir, même si admettre que son bonheur ne fait pas celui de sa meilleure amie n'est pas particulièrement plaisant. Bien sûr qu'il aimerait qu'Halston trouve grâce à ses yeux et qu'elle lui laisse au moins une chance mais il ne réclamera jamais celle-ci, pas alors qu'il n'a jamais été capable non plus de son côté d'approuver la moindre de ses relations. Aucun mec n'était jamais assez bien pour Charlie, elle ne fait donc que suivre le schéma habituel de leur amitié où ils désapprouvent par principe leurs histoires respectives. « Je le sais, ça. » il formule dans un léger sourire, car c'est même la raison pour laquelle Eddie s’est permis d’en plaisanter. Il n'y a pas de place pour l'hypocrisie et la fausseté entre eux, ils ont toujours été authentiques dans leurs prises de position et Charlie reste fidèle à elle-même en faisant bien comprendre que le fait qu'il soit heureux ne veut pas dire qu'elle l'est automatiquement pour lui. « Et tu seras quand même invitée à mon mariage, t'en fais pas. » Cette fois Eddie laisse échapper un rire, cette remarque n'ayant pas d'autre but que celui-ci de la taquiner. Il ne peut pas dire s'il s'unira un jour officiellement à l'américaine et non juste pour le symbole, tout comme il ne peut pas prévoir où leur histoire en sera dans plusieurs années, mais Charlie serait logiquement l'une des premières conviées si les choses devaient aller jusque là en tant que personne essentielle à sa vie. Il lui remettrait même le carton d'invitation en personne, quitte à essuyer son refus en direct parce que ça aussi la policière n'hésiterait pas à le faire, si l'idée de le voir épouser son agente s'avérait vraiment insupportable. Là encore Eddie préfère le prendre à la légère tant qu'il le peut encore, refusant de se prendre la tête pour des choses aussi hypothétiques alors qu'il est pour le moment seulement question d'habiter ensemble, et qu'il y a quand même des limites au fait de tout entreprendre dans le désordre.

Ce n'est pas franchement avec délicatesse qu'il s'aventure sur le prochain sujet, la nouvelle selon laquelle Léo serait sorti de la vie de Charlie le laissant tout sauf silencieux et impassible. Il ne manifeste pas de joie pure, ne fanfaronne pas non plus mais laisse quand même entendre l'évidence à ses yeux : elle ne peut qu'être mieux sans lui, c'est en tout cas ce qu'Eddie veut croire parce qu'il n'a jamais trouvé que Léo la tirait vers le haut. Dans le fond elle doit être d'accord avec lui mais on peut le savoir sans parvenir à s'en convaincre. Il imagine bien que la fin de cette histoire n'a pas été sans souffrance, peut-être même que Charlie souffre encore et il donnerait tout pour faire sortir Léo de sa tête et de son cœur afin que la vie sans lui soit beaucoup plus simple. Elle ne l'était déjà pas quand le canadien était là, en voilà un autre qu'Eddie a toujours eu dans son collimateur et pour des raisons sûrement plus acceptables que Trent. C'est évident qu'il se réjouit intérieurement alors que c'est son propre ciel qui se dégage quand Léo n'est plus là, il tente juste d'en montrer le minimum car ça n'a jamais été leur truc, ça, de pointer ouvertement les échecs de leur vie amoureuse y compris lorsqu'un je te l'avais dit serait parfois de rigueur. Après, oui, mais pas sur le moment quand la plaie est encore à vif. Charlie ne lui avait pas ri au nez quand Alexis avait fini par le plaquer, excédée par son attitude et son désintérêt pour leur couple, alors il ne lui rappellera pas une énième fois que Léo était le roi quand il s'agissait d'aller voir ailleurs et qu'elle, valait tellement mieux que ça. « Sujet suivant. » Elle tranche finalement à sa place et Eddie est disposé à lui accorder son silence là-dessus, son intention n'étant pas de retourner le couteau dans la plaie en la forçant à parler de ce qu'elle ne veut plus évoquer. C'est son droit de ne pas vouloir en dire plus, Eddie ignore dans quelles circonstances la cassure a eu lieu mais a-t-il vraiment besoin de le savoir aujourd'hui ? Ça ne l'empêchera pas de dormir alors elle peut prendre son temps pour ça, il saura se montrer patient si Charlie désire un jour lui en parler. En attendant son regard posé sur elle avec douceur est plus parlant que n'importe quel mot susceptible de franchir la barrière de ses lèvres. Tu sais que je suis là si tu as besoin, c'est ce que ses yeux lui transmettent tandis que sa gestuelle, elle, se veut prudente. Le canadien mis de côté Charlie reste une amie chère à son cœur traversant une épreuve alors son soutien lui est évidemment garanti, cette discussion ayant mis en lumière l'importance d'être entouré quand la vie apporte son lot de complications.

Et non, ce n'est pas parce qu'elle a manqué d'être présente quand son monde à lui s'effondrait lentement qu'Eddie compte se venger d'une façon ou d'une autre. Il n'est étrangement pas bien rancunier quand il est question de Charlie, cet échange prouvant bien encore qu'il finit toujours par s'adoucir face à elle, sa rancœur s'étant évaporée en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. À l'arrivée ce qui demeure c'est la puissance de leur amitié, et cette place qu'Eddie ne laisserait pour rien au monde à un autre. Il faudra se lever tôt pour le déloger de là, le danseur gravite dans l'univers de la jeune policière depuis de nombreuses années alors ce n'est pas une petite prise de bec qui aura raison d'eux. Ni aujourd'hui, ni demain. Il y a cette promesse qu'il lui rappelle et ses bras qui l'encerclent pour lui faire ressentir l'importance qu'elle aura toujours pour lui, à ce moment-là Eddie croit même très fort en ce qu'il dit parce qu'elle fait partie de ces personnes auxquelles il ne pourra jamais renoncer. Des déceptions il en connaitra d'autres à travers elle et il lui en causera sans doute aussi, mais à la fin ils n'en seront pas moins soudés. « La prochaine fois que j’agis en connasse, t’as le droit de me le dire. » Un fin sourire fend les lèvres du danseur alors qu'il remue doucement la tête, son regard toujours noyé dans le bleu des yeux de Charlie. « Mais pas au milieu d’une dispute, sinon je vais vraiment te détester. » Comme si tu le pouvais, se retient-il de rétorquer en se mordant la lèvre. L'atmosphère s'est considérablement allégée, désormais les deux amis ont le cœur à en rire et c'est d'un revers de la main qu'Eddie vient balayer les tensions des dernières minutes. « C’est plus important. » Ce qu'elle a pu faire ou ne pas faire, en l'occurrence, il ne veut personnellement plus y penser. Ce qu'il voudrait c'est plutôt rattraper le temps perdu des derniers mois, la retrouver tout simplement en laissant derrière eux le manque qu'il a pu ressentir et que Charlie semble de nouveau prête à combler comme elle l'a longtemps fait. « Et ça fera jamais de toi une connasse. Pas entre nous en tout cas. » Ils ont beau plaisanter ce point a quand même son importance, et démontre à lui seul son incapacité à la condamner pour les erreurs qu'elle peut commettre. Tout semble toujours rattrapable quand c'est elle, et ça le sera cette fois encore parce qu'Eddie est d'ors et déjà passé à autre chose de son côté. Cinq mois de frustration dont il ne reste plus rien, désormais.


~ sujet terminé :l: ~

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty
Message(#)(chaddie #1) dark necessities are part of my design Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(chaddie #1) dark necessities are part of my design