| (caitrianwar) people are strange |
| | (#)Mer 23 Fév 2022 - 3:42 | |
| caitriona & anwar people are strangePeople are strange when you're a stranger, faces look ugly when you're alone, women seem wicked when you're unwanted, streets are uneven when you're down. When you're strange faces come out of the rain, when you're strange no one remembers your name. ☆☆☆ Ce n’était pas que l’homme n’avait pas l’air commode, mais il ne semblait pas de la meilleure des humeurs. Mais après tout qui, en dehors d’elle et des autres employés de cet hôpital, hanterait ces lieux autrement qu’en y étant contraint et forcé ? Il était là depuis un moment, la rousse n’aurait pas bien su dire quand, mais elle avait passé une grande partie de la nuit à aller et venir entre les urgences et l’étage du dessus, et c’était la troisième fois qu’elle le voyait apparaître dans son champ de vision. La première fois il était assis sur l’une des chaises inconfortables de la salle d’attente des urgences, un bébé d’un an ou deux sur les genoux (pas qu’elle sache bien faire la différence) et tentant de distraire ce dernier pour qu’il ne cesse de pleurer en incommodant toutes les personnes présentes – mais tout le monde criait aux urgences, elle avait l’habitude. Les enfants, les adultes, les impatients, ceux qui avaient mal, ceux qui auraient voulu être partout sauf ici. La seconde fois qu’elle l’avait vu il était debout dans un couloir, le bébé avait changé de bras pour ceux d’une femme qu’elle supposait donc être sa mère, et les deux adultes discutaient avec une infirmière en pyjama rose. Le troisième fois il était seul, tenait sa casquette dans une main et passait l’autre fébrilement dans une tignasse blonde décolorée. Il avait l’air de s’être habillé à la va-vite, le tee-shirt à l’effigie d’un groupe qu’elle ne connaissait pas – cela aurait bien pu être un groupe de rock autant qu’un collectif de hip-hop, pour ce qu’elle en savait – était froissé, la tâche sur l’une des épaules était probablement de la bave de bébé, et lorsqu’il avait traversé le hall des urgences pour rejoindre la machine à caché elle aurait pu jurer avoir vu deux chaussettes dépareillées dépasser au bas de son jean. Il était probablement là pour son bébé, c’était la seule conclusion à laquelle elle en était venue, car s’il avait été là pour lui-même ou pour rendre visite à quelqu’un d’autre il aurait probablement trouvé une raison pour ne pas trimballer un enfant aussi jeune avec lui jusqu’ici. Du moins c’était ce qu’elle aurait fait, si elle avait eu des enfants … Mais rien que l’idée lui aurait probablement arraché une grimace de dégoût, et elle n’avait pas de temps à perdre avec ce genre de sottises. Elle aussi avait besoin d’un café, elle cessait tout juste de courir partout et c’était dans ces moments-là que le manque de sommeil et l’accumulation de fatigue nerveuse revenaient gifler de plein fouet le personnel soignant. Elle s’était forcée à ne pas presser le pas, mais l’homme malgré tout était encore devant la machine à café lorsqu’elle l’avait atteinte à son tour, et elle avait pu l’entendre soupirer en marmonnant ce qui n’était probablement pas des mots d’amour pour le distributeur. « Ce truc ne fonctionne jamais. » avait-il même fini par grommeler, se tournant vers elle comme pour la prendre à témoin de la situation – et puisqu’elle le voyait désormais assez près, elle pouvait affirmer que sa mauvaise humeur lui venait probablement de la fatigue et du manque de caféine, à lui aussi. « Vous savez où est-ce que je peux trouver du café, à cette heure-ci ? J’suppose que la cafétéria est fermée. » Il supposait bien, et à la réflexion elle constatait qu’il avait l’air de ne pas être totalement étranger au lieu pour pouvoir affirmer avec une telle certitude que les caprices de la machine à café était une chose fréquente. Peut-être son bébé était-il régulièrement malade ? Ou lui ? Elle espérait qu’il n’était pas ce genre de personnes qui monopolisaient les urgences pour un oui ou pour un non dès le moindre rhume ou ongle incarné.
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| | | | (#)Ven 4 Mar 2022 - 9:11 | |
| PEOPLE ARE STRANGEElle avait l'air fatiguée. Harassée, épuisée, lessivée. Des cernes violacées s'étiraient sous ses yeux rougis, ses traits étaient tirés, elle avait l'air stressée, au dessus du reste. Un peu comme lui, en somme. Elle était juste à côté, à quelques mètres à peine d'où il se trouvait. Il l'avait vu apparaître du coin de l'oeil, alors que sa compagne était en train de discuter avec une infirmière en blouse rose, Alma dans les bras. Rongé par l'inquiétude, il avait du mal à rester concentré sur une seule chose, d'autant que la soignante en rose avait la fâcheuse tendance à s'adresser à une autre femme plutôt qu'à lui. Ça l'agaçait très clairement, mais là n'était pas le débat, la petite fille comptant plus que sa fierté masculine. C'est certainement pour cela qu'il avait remarqué aussi facilement l'autre jeune femme, celle qui portait une blouse bleue, et pas rose. Détonnant, à cet étage. Il n'y avait pas accordé trop d'importance, néanmoins. Tout ce qu'il voulait, tout ce dont il avait besoin à l'instant, c'était d'un gobelet de café chaud. Il l'avait vu bouger du coin de l'oeil, plus ou moins en même temps que lui, mais étant plus proche, il s'était retrouvé en premier devant la machine. Ça n'avait pas été un avantage. Il s'en était rendu compte quand l'appareil avait refusé de lui délivrer quoi que ce soit, hésitant presque à lui balancer un gobelet dans les tibias. Ce n'était pas la première fois qu'un distributeur se rebellait de cette façon, mais comment aurait-il pu le savoir. Il avait grogné, laissé échapper quelques noms d'oiseaux pour la machine, et la seconde d'après, la jeune femme en bleu était dans son dos, sûrement là pour la même chose que lui. « Ce truc ne fonctionne jamais. » Il s'était retourné vers elle, observé de plus près ses traits. Il avait clairement vu passer dans ses yeux une lueur de déception, après sa phrase. De mauvaise humeur de base, ça avait pris une autre dimension depuis que la machine lui avait refusé sa boisson. « Vous savez où est-ce que je peux trouver du café, à cette heure-ci ? J’suppose que la cafétéria est fermée. » Elle avait soupiré, bruyamment. Ce qu'il ne savait pas, et qu'elle n'admettrait pas après juste un premier contact poli, c'est que ce soir elle avait exceptionnellement accepté d'être en pédiatrie, juste parce que l'étage disposait de la seule machine à café de l'hôpital en fonctionnement actuellement. Machine qui ne fonctionnait plus, apparemment. « C'est la seule qui fonctionnait encore. Quelle poisse! » Bien évidement que la cafétéria était fermée à cette heure, les gérants faisaient rarement les nocturnes... Malheureusement. L'espoir de trouver du café quelque part s'envolant, il s'était rembruni, ses préoccupations revenant au galop. Il était sur le point de laisser tomber, pour retourner auprès de sa fille souffrante, quand elle l'avait interrompu avant qu'il ait pu bouger. « J'ai peut-être une solution. » Elle s'était détournée, et il l'avait regardé disparaître au détour d'un couloir, en courant presque. Il n'avait pas trop su comment réagir. Une solution... Pour quoi? Pour qui? Il s'attendait presque à la voir revenir avec une boîte à outils, si elle revenait. Peu certain de ce qui venait de se passer, il avait reporté son attention sur la machine à cafés défectueuse, réessayant une nouvelle fois, au cas où. Le seul résultat étant qu'elle avait avalé une nouvelle pièce, sans rien donner en retour. Il était encore en train de grommeler quand elle était revenue. Il en avait été presque surpris. Sans autre forme de procès, elle lui avait collé un gobelet blanc fumant entre les mains, et à l'odeur, il avait immédiatement deviné que c'était du café, et avait relevé la tête vers elle, stupéfait. Esquissant un sourire, elle lui avait adressé un clin d'oeil. « C'est pour des cas comme celui là qu'il faut être sympa avec les infirmières. » Bizarrement, il ne l'imaginait pas comme pouvant être désagréable avec le reste du personnel soignant. À raison, bien sûr, mais il ne pouvait pas en être certain. Les traits de la rousse s'étaient fait plus sérieux, alors qu'il prenait une gorgée - brûlante - de la boisson qu'elle lui avait ramené. « Vous avez l'air d'en avoir besoin. » Il faut croire qu'elle l'avait pris en pitié, sûrement parce qu'ils étaient sensiblement dans le même état... Mais s'il n'aimait pas particulièrement cette idée, il lui était quand même reconnaissant du geste. code par drake. |
| | | | (#)Sam 30 Avr 2022 - 20:10 | |
| « C’est plus impressionnant que réellement sérieux, vous savez. Elle ne devrait pas avoir de séquelles. » Ponctuant sa phrase d’un sourire qui se voulait rassurant, l’infirmière passée dans le petit box pour faire signer un document à Lene et Anwar avait reçu de ce dernier un signe de tête et un sourire fatigué, quand la mère d’Alma semblait elle utiliser toutes ses forces pour ne pas lui aboyer de s’abstenir si elle n’avait rien de plus utile à dire. Dans ses bras leur fille était enfin parvenue à s’endormir, assommée probablement par ces dernières heures à faire avec la migraine, la nausée, la fièvre, et finalement les convulsions résultant de cette dernière. Cela arrivait parfois avec les bébés, lorsque la fièvre montait trop vite ; Anwar le savait bien, puisque la mésaventure lui était déjà arrivée avec Tarek presque au même âge. Dans un autre hôpital de la ville, deux décennies en arrière, il s’était retrouvé seul avec son fils dans un box similaire à celui-ci, avait entendu un interne de garde lui tenir sensiblement le même discours, et patienté avec le même bout d'angoisse qu'un médecin repasse lui dire si la méningite était une option et si des examens complémentaires étaient nécessaires. Pour Tarek tout cela s'était avéré n'être qu'une fausse alerte … Pour Alma, ils avaient eu un peu moins de chance. Et si le diagnostic était encore à faire, l'idée qu'il faille pour cela enfoncer une aiguille entre deux vertèbres de la chair de leur chair suffisait à mettre Lene et Anwar dans tous leurs états. « L'interne ne devrait plus tarder. » De retour dans le box, l'infirmière avait une énième fois aspergé ses mains de sha avant de leur offrir un regard désolé : « En revanche on ne pourra garder que l'un des parents pendant l'examen, l'un de vous va devoir attendre à l'extérieur … » Instinctivement, les bras de Lene s'étaient resserrés encore un peu plus autour de leur fille, et n'ayant pas l'énergie d'argumenter le père avait secoué la tête d'un air résigné. « C'est bon, reste avec elle. Je serai juste à côté. » Était-ce l'une d'elle ou simplement lui-même qu'il tentait de rassurer ? Toujours est-il qu'il avait déposé un baiser sur le crâne d'Alma en caressant sa joue, avant d'en déposer un plus furtif sur celui de Lene, comme pour s'excuser. S'excuser de quoi ? Alma avait commencé à faire de la fièvre chez lui, mais ce n'était qu'un hasard de planning. Si sa mère n'avait pas été de garde cette nuit-là peut-être (sûrement) que la répartition se serait faite autrement, qu'elle aurait dormi à Toowong, et se serait réveillée en pleurant de la même manière. Et peut-être alors que les premières heures en salle d'attente avec un bébé qui hurlait de tout son saoul seraient revenues à la jeune femme, mais au lieu de cela l'initiative était Revenue à Anwar, et les premiers mots de Lene lorsqu'elle avait débarqué en catastrophe depuis la caserne avaient été : « Pourquoi tu ne m'as pas appelée plus tôt ? » Parce qu'il ne voulait pas l'inquiéter inutilement, parce que tous les enfants faisaient de la fièvre, parce qu'il avait déjà vingt-deux ans de parentalité dans les pattes et avait dépassé le stade où l'on se faisait un sang d'encre au moindre bobo. Mais il savait encore quand commencer à s'inquiéter, il n'était pas totalement inconscient … Et d'ailleurs, il avait appelé la caserne à la seconde où il était arrivé aux urgences. Ruminant la situation et la chronologie des événements, il s'était dirigé vers la machine à café pour avoir au moins de quoi occuper ses mains, ainsi que pour s'octroyer un shot d'énergie dont il avait cruellement besoin – cela faisait bientôt vingt-quatre heures qu'il était debout, et s'il n'était pas aussi inquiet il aurait pu s'endormir n'importe où. Il n'en fallait donc pas plus pour que la machine à café décide de ne pas fonctionner, réveillant son manque criant de patience en plus du côté grincheux que le manque de sommeil exacerbait. Il n'avait pas envie d'un café, il avait besoin d'un café – ou d'un whisky, mais parait-il que l'un était plus acceptable que l'autre, et à ce sujet le brun traitait tant bien que mal de rester raisonnable. En était témoin l'interne qui attendait sagement son tour derrière lui, et qu'il avait pris à témoin de la non-coopération de la machine. « C'est la seule qui fonctionnait encore. Quelle poisse ! » Et dire que cet hôpital se vantait d'être à la pointe de la technologie … Quel intérêt que le personnel dresse les prescriptions sur de jolies tablettes tactiles, si elles devaient courir après un seul thermomètre disponible pour tout l'étage, et si cette bon dieu de machine à café n'était même pas fichue de faire ce pourquoi elle avait été inventée ? « Génial. » si Norah avait été de garde cette nuit il serait sans vergogne allé quémander un café au poste de soin de son étage. Mais le fait était que l'infirmière ne travaillait pas ce soir-là, et que son problème restait donc entier. « J'ai peut-être une solution. » Ayant déjà presque oublié la présence de son interlocutrice, il avait à peine eu le temps de sortir de sa rêverie qu'elle avait tourné les talons, le laissant bras ballants au milieu du couloir. « Tant pis pour moi, j'suppose. » Croisant les bras d'un air renfrogné, il était retourné faire les cent pas au milieu de la zone d'attente des urgences, et lançait de temps à autres un regard mauvais du côté de la machine à café – cette traîtresse. Mais peut-être était-elle juste capricieuse ? Peut-être fallait-il simplement faire preuve d'un peu de persévérance ? Ou peut-être Anwar était-il simplement désespéré, allez savoir … Il avait tout du junkie revenant à la change pour tenter d'obtenir sa dose, c'était en tout cas ce qui lui avait traversé l'esprit lorsqu'il avait une nouvelle fois tenté de mettre une pièce dans la machine. Sans résultat, bien évidemment, et si l'envie de filer un coup de pied vengeur à la machine lui avait vaguement traversé l'esprit, le retour inopiné de la rouquine en tenue d'hôpital l'avait empêché juste à temps de passer pour plus rageux qu'il ne l'était déjà. « C'est pour des cas comme celui-là qu'il faut être sympa avec les infirmières. » Sans un mot de plus, elle lui avait tendu l'un des deux gobelets qu'elle tenait à la main, non sans se retenir d'ajouter « Vous avez l'air d'en avoir besoin. » d'un air entendu. « J'ai l'air à ce point désespéré ? » La réponse était probablement oui, et se saisissant du gobelet dont l'odeur lui chatouillait déjà les narines, il avait pris le temps d'en remplir ses poumons (un junkie, on vous dit) avant de remercier. « Merci. D'habitude je m'arrange pour être moi-même sympa avec une infirmière, mais celle qui m'a à la bonne ne travaille pas ce soir. » Ce soir, cette nuit … quelle heure était-il, d'ailleurs ? Jetant un coup d'œil à sa montre il en avait conclu que "ce matin" aurait même été plus approprié, et l'âme apaisée par la première gorgée de caféine il avait retrouvé suffisamment de sociabilité pour demander « Longue nuit ? », une partie de lui espérant qu'un brin de causette ferait passer le temps plus vite d'ici à ce qu'il puisse retourner auprès de sa fille.
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| | | | (#)Ven 20 Mai 2022 - 12:59 | |
| PEOPLE ARE STRANGEIl avait l'air d'avoir autant besoin de café qu'elle. Son air inquiet et fatigué en disait long sur son état d'esprit. Le fait qu'il était en train de s'agacer sur la machine à café défectueuse quand elle était arrivée, aussi. Elle ne le jugeait pas, loin de là, elle aurait fait la même chose à sa place. Mais elle, elle avait d'autres cordes à son arc. La cafétéria étant fermée, les visiteurs ne pouvaient compter que sur ces distributeurs. Mais puisqu'elle faisait partie du personnel de l'hôpital, elle avait d'autres options. Leur discussion aurait pu s'arrêter là. Elle aurait pu lui souhaiter une bonne soirée, et tourner les talons pour aller se chercher un café brûlant dans le bureau des infirmières, qui n'était pas très loin. Elle en avait senti l'odeur quand elle était passée devant, un peu plus tôt. Mais en observant ses traits, elle avait eu pitié de lui. C'est pour ça qu'au lieu de partir de son côté, elle était revenue avec deux gobelets fumants, pour lui en tendre un, tout en vantant ce qu'être en bons termes avec les infirmières pouvait apporter. À coup sûr, ça l'avait sauvé un certain nombre de fois déjà, et pas uniquement quand elle était en manque de caféine. Pour justifier son élan de générosité, elle avait laissé entendre qu'il avait l'air d'en avoir besoin. Et heureusement, il n'avait pas eu l'air de se vexer. « J'ai l'air à ce point désespéré ? » Préférant rester silencieuse, la jeune femme avait néanmoins hoché la tête. Pour être honnête, c'était le moins qu'on puisse dire, mais pas besoin d'enfoncer le clou. Elle l'avait observé renifler l'odeur du café fraîchement apporté. « Merci. D'habitude je m'arrange pour être moi-même sympa avec une infirmière, mais celle qui m'a à la bonne ne travaille pas ce soir. » La rousse n'avait pu retenir un sourire, soudainement intriguée. « Vous avez une complice parmi le gang des infirmières? Qui est-ce? » Il n'était en rien obligé de lui répondre, mais elle se devait de poser la question. En réalité, elle était simplement curieuse, comme à son habitude. « J'ose espérer que c'est une amie venue de l'extérieur, et que vous n'êtes pas si souvent dans les parages que vous avez fini par copiner avec le personnel? » Elle s'était repris rapidement, se rendant compte que sa phrase pouvait être mal interprétée, et n'avait pas envie de froisser son interlocuteur. « Ce que je veux dire, c'est que j'espère que vous n'êtes pas là pour quelque chose de grave, qui impliquerait que vous veniez souvent. » Elle était en train de s'emmêler les pinceaux, et avait eu un rire nerveux. Quand elle l'avait vu prendre une gorgée de café, elle l'avait imité machinalement, puisqu'elle avait presque oublié qu'elle en avait un aussi. « Désolée, je suis un peu fatiguée. » Et elle espérait qu'il ne s'en formaliserait pas. Il avait jeté un coup d'oeil à sa montre, dans ses yeux passant un éclat de surprise quand il avait pris conscience de l'heure qu'il était. « Longue nuit ? » L'irlandaise lui avait adressé un sourire, avait vidé son gobelet avant de le froisser dans son poing. Puis elle avait tenté un lancer avec la corbeille la plus proche, à une distance convenable. Et elle l'avait raté. Avec un soupir, elle avait fait quelques pas pour récupéré le déchet au sol, pour le remettre là où elle avait espéré l'envoyer. « Vous imaginez même pas. » Ou peut-être que si, elle n'en savait rien, en fait. Ce qui était sûre, c'est qu'elle espérait sincèrement ne plus avoir d'urgences vitales avant la fin de sa garde, dans un peu plus d'une heure. Elle avait juste envie d'aller se coucher, pour l'instant. « Pourquoi vous êtes là? Pour voir quelqu'un? Ou peut-être que vous accompagniez quelqu'un? » Il ne peut pas être là pour lui, il a l'air en forme, et on ne donne pas de rendez-vous à cette heure de la nuit - ou du matin, selon le point de vue. La seconde d'après, elle s'était souvenue l'avoir vu avec un bébé dans les bras. Bébé qui devait maintenant se trouver dans une des salles examens juste derrière. « C'était votre fille, la petite? » C'était possible, mais pas obligatoire. Ça pouvait être sa nièce, ou la fille de la femme qui était à ses côtés au début... Elle pouvait être beaucoup de choses, sans pour autant avoir de lien de sang avec l'homme. code par drake. |
| | | | (#)Sam 9 Juil 2022 - 19:36 | |
| Rien n'était plus propice à faire réaliser à Anwar qu'il vieillissait que son retour à la parentalité. Il n'avait jamais cessé d'être le père de Tarek, là n'était pas la question, mais désormais adulte son fils ne dépendait plus de lui comme pouvait le faire Alma du haut de ses (presque) deux ans. Et une chose était sûre : on n’était pas parent avec la même énergie à dix-huit ans qu’à (presque bis) quarante, comme en témoignaient les cernes de la taille de l’Australie Occidentale creusées sous les yeux du policier. Lorsque Tarek était encore tout petit il se souvenait d’avoir débarqué à la Marina pour prendre son service avec seulement deux ou trois heures de sommeil dans les pattes, et l’impression malgré tout qu’un café et une part de Lamington suffiraient à le faire tenir la journée – aujourd’hui il se demandait comment il allait tenir debout jusqu’à la fin de la nuit, et se félicitait simplement de ne pas avoir encore mis fin à son congé sabbatique tant il aurait été incapable de quoi que ce soit d’autre que dormir à même son bureau jonché de paperasse en retard. Alors oui, il devait probablement avoir l’air aussi désespéré qu’il l’était en réalité, et lorsque l’employée d’hôpital avait confirmé la chose d’un signe de la tête il n’avait même pas pu lui en tenir rigueur. Pas alors qu’elle venait de lui rapporter un café, qu’il n’aurait probablement pas eu le culot d’aller quémander lui-même auprès des infirmières en l’absence de Norah. « Vous avez une complice parmi le gang des infirmières ? Qui est-ce ? » lui avait d’ailleurs aussitôt demandé la rouquine avec un brin de curiosité, et portant le gobelet fumant à ses lèvres le brun en avait pris une gorgée salvatrice avant de répondre. « Elle s'appelle Norah. Lindley. Elle fait quelques gardes aux urgences pour dépanner de temps en temps, mais ce n'est pas son service habituel. » Et l’hôpital était grand, alors il n’y aurait rien d’étonnant à ce que la jeune interne n’ait jamais eu l’occasion de croiser Norah. « J'ose espérer que c'est une amie venue de l'extérieur, et que vous n'êtes pas si souvent dans les parages que vous avez fini par copiner avec le personnel ? » Marquant une pause, elle avait semblé reconsidérer sa phrase et ajouté presque aussitôt « Ce que je veux dire, c'est que j'espère que vous n'êtes pas là pour quelque chose de grave, qui impliquerait que vous veniez souvent. Désolée, je suis un peu fatiguée. » comme par crainte que sa remarque ne soit interprétée de la mauvaise façon. Offrant un sourire fatigué, le policier avait balayé la chose d’un revers de la main et assuré « No prob. J’avais saisi. » avant de reprendre une gorgée de café. « Mais non, j’ai pas encore le statut d’habitué des lieux. » Et s’il y avait un peu plus pris ses marques que la moyenne au fil de ses années de service, des dépositions, des plaintes et autres obligations liées à sa profession, Anwar avait pris l’habitude de ne pas divulguer sa casquette de policier si la situation ne l’exigeait pas. Renvoyant plutôt la balle à son interlocutrice, dont il supposait que sa nuit était plus dense et chargée que celle d’attente et de cents pas qui constituaient la sienne, il avait obtenu un « Vous imaginez même pas. » débordant de lassitude en guise de réponse, et fait quelques pas en jetant un coup d’oeil inquiet du côté du couloir où il avait laissé Alma et Lene. « J’ai l’impression que les urgences c’est un peu l'apocalypse tous les jours. » La faute à la densité de patients qui débarquaient dans un état plus ou moins urgent, tout d’abord, mais la faute également aux comportements et aux incivilités quotidiennes. « Pourquoi vous êtes là ? Pour voir quelqu'un ? Ou peut-être que vous accompagniez quelqu'un ? » Alors qu’il s’apprêtait à répondre, des pleurs retentissant depuis l’autre bout des urgences avaient aussitôt accaparé son attention et mis ses sens en alerte : comme tout parent il était capable de reconnaître à coup sûr les pleurs de son enfant parmi ceux de n’importe quels autres. « C'était votre fille, la petite ? » Triturant nerveusement l’extrémité cartonnée de son gobelet, il avait reporté regard et attention sur la rouquine et hoché la tête pour mieux répondre avec sarcasme. « Celle qui a fait des vocalises sur mes genoux pendant quatre heures et rappelé à toutes les femmes aux alentours l’importance de prendre leur pilule à heure fixe ? Effectivement. » Il n’en aimait pas moins sa fille, il n’en avait pas moins la chair de poule de l’entendre hurler à l’autre bout du service pendant qu’un interne assez jeune pour être son fils enfonçant une aiguille bien trop grande entre deux de ses vertèbres “pour son bien”, mais il n’en était pas moins conscient du faible seuil de tolérance des inconnus lorsque leurs tympans étaient agressés par les cris d’un bébé qui n’était pas le leur. « Elle est avec sa mère. L’interne n’a pas voulu qu’on reste tous les deux pendant les examens. » Probablement pour une bonne raison, quand bien même Anwar aurait été incapable de dire laquelle et se contentait d’en être parfaitement frustré. Et tandis que les pleurs d’Alma redoublaient de plus belle, le brun avait avalé cul sec ce qui lui restait de café et adressé à l’interne « Si vous vous sentez d’humeur à m’assurer que malgré ce que j’entends personne n’est en train de torturer mon bébé à l’autre bout du couloir, c’est maintenant ou jamais. » avec un sourire transpirant de nervosité.
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| | | | (#)Lun 15 Aoû 2022 - 11:10 | |
| PEOPLE ARE STRANGEIl avait l'air stressé, le papa. Techniquement, la caféine n'était pas reconnu pour ses vertues apaisantes, et sûrement qu'il le regretterait plus tard. Un thé aurait sûrement été plus approprié, s'il était du genre à boire ce genre de truc. Mais à en voir le regard soulagé qu'il avait lancé à l'irlandaise quand elle lui avait rapporté un gobelet inespéré de café, ça en valait clairement le coup. Et la jeune femme ne pouvait que comprendre, elle qui ne jurait que par le café, à n'importe quelle heure de la journée, sans limite de tasse. Leur petite discussion innocente c'était poursuivie, et l'homme avait appris à Cait que sa complice habituelle, son amie parmi les infirmières n'était pas là ce soir. Et si le nom de Norah Lindley ne lui était pas inconnu, elle ne pouvait pas dire pour autant qu'elle la connaissait bien. Elle la croisait régulièrement, elles échangeaient des " bonjours" ou " bonsoirs", des petits sourires encourageants quand la garde était compliquée. Mais sans plus. Si la jeune interne interne avait de bons amis chez les infirmières et infirmiers, elle n'avait malheureusement pas le temps d'apprendre à connaître tout le monde dans le grand hôpital qu'était St Vicent's. De toute façon, Norah non plus, n'aurait peut-être même pas le temps pour un café. De plus, Cait ne descendait aux urgences que quand son service était demandé, ou en de plus rares occasions, quand le personnel des urgences n'était plus suffisant pour contenir l'affluence des patients. Pendant leur conversation, elle avait bafouillé un peu, n'avait pas forcément utilisé les bons mots, n'avait pas forcément été claire dans ce qu'elle essayait de dire. Et pour justifier ses cafouillages, elle avait invoqué la fatigue. Ce qui était à la fois vrai, et à la fois facile à croire. Ses cernes violacées était faciles à interpréter, et personne n'avait encore osé remettre en cause le fait qu'elle soit vraiment épuisée. L'homme avait renchéri, « Longue nuit ? », qu'il avait avancé, entre autres. Et la jeune femme n'avait même pas cherché à nier, exhalant un soupir qui voulait tout dire. Il n'imaginait même pas, sans doute. Mais dans tous les cas, il avait d'autres préoccupations, comme l'illustraient les nombreux regards qu'il lançait régulièrement vers la porte close où avait disparu le bébé un peu plus tôt. « J’ai l’impression que les urgences c’est un peu l'apocalypse tous les jours. » La jeune femme avait eu un simple sourire, et lui avait répondu, tout simplement. « Les gens sont idiots, parfois. Quelques idiots tous les jours, ça suffit pour déclencher des apocalypses. » Suffisait d'un crétin qui faisait mumuse avec des feux d'artifices pour faire des dégâts autour de lui. Ou d'un mec qui décidait de réparer l'antenne télé sur son toit en plein orage. Une nenette qui décidait de sabrer le champagne avec un vrai sabre, émoussé, pour impressionner ses copines. Les idées de merde, ça courait les rues. Et si ça ne menait pas systématiquement à un accident, heureusement d'ailleurs, souvent, quelqu'un en pâtissait. Il aurait peut-être eu quelque chose à rajouter si des pleurs n'avaient pas retenti dans tout le couloir, redirigeant immédiatement son attention sur la provenance des cris. La nervosité avait tendu ses traits, et elle l'avait vu se raidir en une seconde. Une seconde plus tôt, elle lui demandait ce qu'il faisait là. Si c'était pour lui, s'il accompagnait quelqu'un d'autre. Sa réaction aux cris venait d'apporter un nouvel indice. « C'était votre fille, la petite ? » L'air inquiet, il jouait avec le papier cartonné de son gobelet, pas encore vide, presque au risque d'en reverser quelques gouttes au sol. Si ça paraissait évident, qu'elle était de sa famille, ce n'était pas obligatoirement vrai. « Celle qui a fait des vocalises sur mes genoux pendant quatre heures et rappelé à toutes les femmes aux alentours l’importance de prendre leur pilule à heure fixe ? Effectivement. » C'était pas Cait qui le contredirait là-dessus. Mais si elle-même ne tenait pas vraiment à se retrouver dans les parages de ces êtes minuscules, le tracas du papa, qui se défendait à coup de sarcasme, la touchait quand même un minimum. « Elle est avec sa mère. L’interne n’a pas voulu qu’on reste tous les deux pendant les examens. » C'était le protocole, les salles d'examen restaient petites, et laisser entrer trop de personnes, même pour accompagner un enfant, c'était prendre le risque de se marcher dessus, et de faire des erreurs. Surtout que, les parents inquiets, c'était souvent difficile à gérer. Un seul, ça restait faisable. Mais deux en même temps? C'était risqué. « C'est pas contre vous. Et votre femme est avec elle. » Cait ne se voyait pas argumenter plus, essayer de défendre les règles et les protocoles aux oreilles d'un parent inquiet qui avait dû laisser sa place à l'autre. Mais ici, les critères étaient respectés. La petite avait une présence rassurante avec elle - sa mère -, et l'interne pouvait faire son boulot à la perfection, dans le calme. Déjà à un volume sonore conséquent, les cris s'étaient transformés en hurlements, et le papa avait réagit en avalant ce qui lui restait de café d'une traite, avant de reporter son attention sur l'irlandaise, avec un sourire figé. « Si vous vous sentez d’humeur à m’assurer que malgré ce que j’entends personne n’est en train de torturer mon bébé à l’autre bout du couloir, c’est maintenant ou jamais. » La jeune femme avait eu un sourire à son tour, sourire qu'elle avait voulu rassurant. Malheureusement, elle n'était pas certaine que ce serait très convainquant. Elle n'avait jamais été très douée pour se montrer réconfortante. Surtout que, pour avoir vu l'interne qui devait s'occuper de la petite et le tableau des examens un peu plus tôt, elle savait exactement ce qui se tramait là dedans. « Je vous assure que personne ne torture personne. Je vais pas vous mentir, c'est pas agréable comme procédure. Mais c'est très court. Ça devrait bientôt être fini, et quand ce sera, elle n'aura plus mal. » Et comme pour appuyer ses paroles, les pleurs avaient cessé, presque d'un coup, et Cait avait failli lâcher un soupir de soulagement. Malheureusement, l'arrêt du bruit n'avait pas eu l'air de rassurer définitivement l'homme à ses côtés. Sur une impulsion, elle avait posé une main sur son épaule. « Vous voyez? Ils ont terminé. » C'était toujours plus difficile de soigner les bébés. Ils ne pouvaient pas s'exprimer autrement que par des cris, ou difficilement, pleuraient avant parce qu'ils avaient peur, pendant parce qu'ils avaient mal, et pouvaient recommencer plus tard à la moindre contrariété. Et la fibre parentale réagissait au moindre couinement. Pas facile à gérer, tout ça. « Ils vont sortir dans très peu de temps maintenant. L'interne qui est avec elles va tout vous expliquer en détails. Elle risque d'être gênée pendant quelques jours, mais rien de grave. » Elle avait laissé glisser sa main de l'épaule du papa inquiet, et avait scruté la porte close à son tour. « J'espère que tout ira bien pour elle. » Elle espérait la même chose pour tous les patients qui franchissaient les portes de l'hôpital. Mais elle ne savait que trop bien que parfois, la vie était sacrément injuste. code par drake. |
| | | | (#)Lun 31 Oct 2022 - 2:30 | |
| Ce n’était sans doute pas le but recherché par la jeune interne, mais Anwar avait laissé échapper un éclat de rire lorsqu’elle avait répondu « Les gens sont idiots, parfois. Quelques idiots tous les jours, ça suffit pour déclencher des apocalypses. » d’un ton qu’il sentait à la fois las et résigné. Cette phrase-là, il aurait pu l'entendre exactement de la même manière dans la bouche de Patty, affectée au planton d'accueil du commissariat depuis si longtemps qu'elle battait au jeu de la longévité l'intégralité des autres policiers du bâtiment. « Ça sonne comme quelque chose qui pourrait aussi se vérifier là où je bosse. » avait-il alors commenté d'un ton amusé, suffisamment proche désormais de retrouver le chemin du travail pour se sentir de nouveau légitime à en parler au présent. « Je suis inspecteur de police. » La précision lui semblait nécessaire pour comprendre le contexte de la remarque, quand bien même il n'était d'ordinaire pas du genre à étaler sa profession sans y être expressément obligé. Ici comme ailleurs, la police n'avait pas toujours bonne presse. Avant qu'il n'ait le temps de voir si la jeune médecin se classait dans cette catégorie cependant, les cris perçants dont Anwar avait automatiquement identifié la provenance étaient venus interrompre leur conversation, l’attention du brun automatiquement redirigée avec inquiétude vers l’autre bout du couloir. « C'était votre fille, la petite ? » Celle que tous les autres occupants du sas des urgences avaient probablement rêvé de faire taire, oui. Anwar n’en était pas désolé, l’attente avait probablement été encore plus longue pour Alma et sa fièvre qu’elle ne l’avait été pour lui, mais il comprenait sans mal que le reste de l’assemblée ne soit pas aussi disposée que lui à subir en silence les pleurs de son bébé. Et que récoltait-il pour avoir sagement patienté ces dernières heures, en attendant que Lene les rejoigne ? Rien d’autre que le droit d’attendre dehors et d’entendre sa progéniture hurler comme si on lui arrachait un bras, mais sans pouvoir rien faire d’autre que de prendre son mal en patience. « C'est pas contre vous. Et votre femme est avec elle. » Sans doute un peu trop machinalement, Anwar s’était entendu répondre du tac au tac « C’est pas ma femme. » comme si cela avait la moindre importance. Les lèvres s'étirant en une grimace mal à l'aise, il avait secoué la tête « Et je sais, que ce n'est pas contre moi. C'est juste … C'est frustrant d'être ici. » Frustrant d'entendre son bébé pleurer et de ne pouvoir absolument rien faire si ce n'était prendre son mal en patience. Frustrant parce qu'Alma passait un mauvais moment et qu'elle avait vu son père quitter la pièce juste avant, au lieu de rester auprès d'elle. Était-on capable de relier les points, à son âge ? Et si elle lui en voulait ? Et si elle se sentait abandonnée ? C'était probablement juste une impression, les urgences étaient bondées et on s'y entendait à peine penser, mais les pleurs d'Alma semblaient prendre la place de tout le reste dans l'oreille d'Anwar. Égoïstement, maintenant était l'un de ces moments où il regrettait presque l'époque où il s'occupait seul de son fils, l'époque où Riley ne lui laissait pas d'autre choix, mais qu'il avait appris à s'en accommoder … Lorsqu'il avait la tête froide, cependant, il ne pouvait qu'admettre l'impact négatif que l'absence de sa mère avait parfois eu sur Tarek, et la chance qu'avait Alma de ne pas vivre le même schéma. Pour Anwar, restait simplement à trouver un juste milieu qu'il avait encore un peu de mal à équilibrer – trouver sa place sans empiéter sur celle de Lene, et inversement. Ce soir-là simplement la balance ne s'équilibrait pas, et le brun ne pouvait qu'angoisser seul dans un couloir. « Je vous assure que personne ne torture personne. Je vais pas vous mentir, c'est pas agréable comme procédure. Mais c'est très court. Ça devrait bientôt être fini, et quand ce sera, elle n'aura plus mal. » Parce qu'elle se donnait du mal pour effectivement tenter de le rassurer quand rien ne l'y obligeait et qu'elle avait probablement mieux à faire, Anwar avait offert un vague sourire à la jeune femme. « Merci. » Ça ne changeait pas grand-chose, mais c'était malgré tout bienvenu. Pas aussi bienvenu cela dit que les pleurs ayant fini par céder. « Vous voyez ? Ils ont terminé. » Enfin. « Ils vont sortir dans très peu de temps maintenant. L'interne qui est avec elles va tout vous expliquer en détails. Elle risque d'être gênée pendant quelques jours, mais rien de grave. » Hochant la tête, il avait enfoncé les mains dans ses poches et simplement répondu « Tout ce que j'espère c'est qu'on sera sortis d'ici demain matin. » Alma n'était pas la seule à rêver de retrouver son lit, Anwar aussi, et Lene probablement autant – restait à déterminer lequel des deux parents repartirait avec la progéniture. « J'espère que tout ira bien pour elle. » Nouveau hochement de tête, et estimant qu'il était probablement temps pour eux deux de prendre congé le père de famille avait réitéré « C'est gentil. Je vais vous laisser retourner à vos patients, je vous ai suffisamment tenu la jambe. » Il ne doutait pas qu'en cas de réelle urgence elle n'aurait pas eu de scrupules à le laisser en plan en avançant l'argument des vies à sauver, mais même sans cela elle aurait pu tout aussi bien le laisser s'angoisser seul et sans café décent à se mettre sous la dent. « Bon courage. » Pour lui, l'attente durerait encore quelques heures sans doute, mais pour elle un imprévu pouvait encore survenir et prolonger une garde qu'il imaginait déjà longue et probablement éreintante. Traversant le couloir pour retourner au box, Anwar avait simplement hâte de retrouver sa fille, et même d'offrir à Lene un brin de réconfort tant l'intermède semblait l'avoir chamboulée elle aussi.
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| | | | | | | | (caitrianwar) people are strange |
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