Le deal à ne pas rater :
LEGO Icons 10331 – Le martin-pêcheur
35 €
Voir le deal

 (Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you

Anonymous
Invité
Invité
  

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty
Message(#)(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you EmptyJeu 24 Fév - 20:14

Freya
Hey Zoya. Tu fais quoi ?  

Zoya
Chloe vient de se réveiller de sa sieste, je comptais aller me balader avec elle à Kangaroo Point… tu veux nous rejoindre ?


Novembre 2021. Zoya laisse échapper un soupir. Un soupir parce qu’elle craint de ne pas parvenir à faire semblant avec Freya, elle qui la connait si bien. Les deux jeunes femmes se côtoient depuis l’enfance et autant l’une que l’autre sait détecter quand l’une n’est pas dans son assiette. Bien sûr, la photographe aurait pu sortir un mensonge à Freya et lui dire qu’elle était occupée, et ainsi ne pas lui proposer qu’elle se voie. Mais, elle est comme une petite sœur pour elle, cette relation particulière qu’elles ont nouée depuis gamine, ce qui explique peut-être qu’elle ne se sent pas le courage de lui mentir et l’éviter. Le besoin de se changer les idées, d’espérer qu’elle ne fasse pas partie de ceux qui vont lui faire la leçon de morale après être partie une semaine entière sans donner de nouvelles à ses proches. Elle se doute que Freya est au courant, proche de la fratrie Lewis qu’elle est, elle a sûrement dû avoir vent de cette histoire. Elle s’en veut d’ailleurs Zoya parce que, dans ce rôle de grande sœur qu’elle s’est attribuée auprès de Freya, elle estime ne pas lui montrer le parfait exemple en agissant comme elle l’a fait. C’est d’ailleurs ce constat qui la fait soupirer alors qu’elle se lève de son canapé, attrapant Chloe au passage qu’elle serre contre elle après lui avoir déposé un baiser sur le haut du crâne. Sa fille installée dans la poussette, elles quittent le loft en direction de Kangaroo Point.

Des travaux ont lieu sur la route en direction de leur destination et Zoya, proche du conducteur dans le bus, s’adresse à lui gentiment « Sorry, mate… Vous pourriez rouler un peu plus doucement, je donne le biberon à ma fille et les cahots vont finir par la faire… régurgiter » Elle grimace en terminant sa phrase, un sourire en coin alors que le conducteur acquiesce en s’excusant. Lorsqu’elles descendent du bus, Zoya et Chloe prennent la direction du point de rendez-vous fixé avec Freya qui est arrivé un peu avant elles.  C’est un endroit stratégique où elles se rejoignent, un endroit empli de souvenir quand elles ont passé de longs dimanches après midi avec leurs parents ici autour d’un barbecue entre amis, une habitude bien ancrée ici chez les australiens. « Hey, Frey’ » fait-t-elle en arrivant à sa hauteur, alors qu’elle stoppe la poussette à ses côtés, enclenchant les freins sur celle-ci. « Désolé du retard, on a pris le bus pour venir et avec les travaux sur la route… ». Zoya n’a jamais eu sa propre voiture. Le peu de fois où elle conduit, c’est en cas d’extrême urgence, empruntant la voiture à un de ses proches… d’ailleurs, depuis son accident avec Freddy en septembre dernier, et surtout avec la voiture de son frère, Zoya n’a pas repris le volant depuis. Zoya se penche pour détacher Chloe de sa poussette et la prendre dans ses bras « Regarde qui voilà, Chloe. Tata Frey’ » Et sur ces derniers mots, elle porte délicatement sa fille dans les bras de Freya « Fais juste attention, elle vient de prendre son biberon. Et le trajet a été plutôt mouvementé » ajoute-t-elle en grimaçant. « Je suis contente de te voir en tout cas, elle se penche alors pour sortir de dessous de la poussette, son fidèle compagnon « et je me suis dit que par cette belle journée et ce beau cadre, ce serait vraiment dommage de ne pas en profiter pour prendre de jolies photos de ton joli petit minois » termine-t-elle en agitant son appareil photo. Et comme elle sait que Freya risque encore de râler « Avec ta nièce chérie » elle bat des cils pour la convaincre de se prêter à l’exercice, souriant exagérément pour la faire céder.

@Freya Vranken  (Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you 1723716604 (Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you 2396639051
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty
Message(#)(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you EmptyMer 16 Mar - 9:43


I don't want to be
that bad example for you

Freya Vranken & @Zoya Lewis (Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you 873483867


Novembre 2021.

Freya déglutit une ou deux fois, fixant de ses prunelles azurées l’écran de son smartphone et le fil de discussion désespérément resté à sens unique depuis plus d’une semaine. Elle avait le sentiment de merveilleusement reproduire les tirades les plus célèbres pensées par Racine, Musset ou Molière, éminents dramaturges dont le talent ne cessait de briller, d’un éclat sépulcral. Les moindres notes diffusées à la radio lui parlaient, les pensées qui s’infiltraient dans son esprit flexueux la ramenaient à elle, la moindre tâche quotidienne et monotone lui rappelait – constamment – qu’elle n’était plus là. Comment une absence pouvait-elle être aussi pesante ? La jeune femme était partout sans être nulle part, lui apparaissait sous une forme illusoire puis s’éclipsait dans un nuage de fumée pour ne laisser que du vide, du rien ; un manque. Chaque fois que son smartphone lui indiquait la réception d’un nouveau message, elle priait pour que ce soit elle. Zoya connaissait toute son histoire et, rien que cette particularité la mettait à part, l’érigeait sur un piédestal. Évidemment, elle était bien plus que cela ; plus importante que quiconque et nécessaire à son équilibre parfait. Sans elle, la brune perdait tout repères.

Elle fut soudain prise d’une envie irrépressible d’hurler sa colère, ses doutes et son incompréhension, comme si de simples vérités rédigées en capitales d’imprimeries avaient le pouvoir de véhiculer ses émotions les plus profondes. Ce qu’elle ressentait ne ressemblait en rien à ce à quoi elle aurait pu s’attendre. Elle avait l’impression d’être attachée à une chaise en équilibre, au bord d’une falaise vertigineuse, luttant contre un silence douloureux, des accusations et des reproches coïts. Ses yeux brillaient d’une lueur insolite devant son écran haute définition et le choix des mots qu’elle venait maladroitement d’employer ; tranchants, acerbes, trop rudes pour être envoyés. Elle hésita, puis chercha un moyen de corriger ou modifier le sens de ce qu’elle venait de dire, en vain. La suédoise se tenait au bord d’un haut précipice, se demandant de quelle manière Zoya pourrait réagir – si tant est qu’elle le fasse –. Elle avait l’impression que son cœur se retournait comme un gant, dévoilant brutalement ses failles et sa vulnérabilité au grand jour, à la vue de tous.

Elle avait eu maintes fois l’occasion dans sa vie de se sentir seule et égarée ; et cet instant précis ne dérogeait pas à la règle. Désemparée, Freya tournait la situation dans tous les sens, des questions pleins la tête auxquelles elle ne parvenait pas à trouver de réponses. Après une dernière remontrance, rédigée sans espoir, mais par acquit de conscience, elle laissa un soupir mourir entre ses lèvres puis effaça l’intégralité du message texte. L’amour devait parfois faire preuve d’abnégation et d’indulgence. Son cœur lui soufflait d’essayer une méthode plus douce, plus détachée, presque impersonnelle. Elle composa un nouvel sms, ponctué de dix-sept lettres et de deux malheureux caractères. Lorsqu’elle pressa la touche ‘send’, la suédoise se sentit comme un joueur qui venait de tout miser sur le rouge et attendait que la roulette ne cesse de tourner.

Freya
Hey Zoya. Tu fais quoi ?


L’attente fut insupportable, mais son smartphone eut l’obligeance de vibrer et s’illuminer rapidement. Alors qu’elle s’était plongée dans la lecture d’un livre sur la production picturale de l’Italie médiévale, une lueur apparut dans ses iris céruléennes et pleines de jeunesse. Lorsqu’elle prit connaissance du message, Freya afficha un sourire aussi triste que désarmant.


Zoya
Chloe vient de se réveiller de sa sieste, je comptais aller me balader avec elle à Kangaroo Point… tu veux nous rejoindre ?


Et c’était tout. Ne valait-elle pas mieux que… ça ? Ne méritait-elle pas la moindre explication ? Dans un élan d’amertume, Freya pianota un nouveau message texte, sourcils froncés et yeux rivés sur l’écran ; elle articulait mentalement chacune des syllabes composant sa locution mais avant de presser la touche ‘send’ une fois de plus, elle s’interrompit quelques secondes. Opter systématiquement pour l’ironie acerbe n’était probablement pas la meilleure tactique, elle en avait conscience. Malheureusement les mots lui échappaient toujours avant qu’elle n’ait eu le temps de leur faire passer un contrôle de sécurité. Elle mit une demi-heure à pondre une réponse qu’elle souhaitait aussi courte que celle de Zoya. Puis elle décida sagement de ne pas se tourmenter au sujet de ce qui n’était encore qu’un mystère, et se mit en chemin. Sous ses yeux s’étendait un paysage majestueux ; des nuages bas recouvraient l’atmosphère de volutes de fumée mousseuse et l’astre solaire réchauffait sa peau aux sous-tons dorés. L’air était chargé d’odeurs d’humus et de végétations ; il faisait bon. « Bonjour princesse ! » s’exclama-t-elle en étreignant Chloe, qu’elle avait le sentiment de ne pas avoir vue depuis des semaines.

« Je suis contente de te voir aussi, de vous voir. Je commençais à croire qu’on vous avait enlevées. » continua Freya d’une voix nettement moins mielleuse. Elle la regardait, son mécontentement niché derrière ses yeux. Son impatience était aussi visible que l’astre lunaire au travers d’une nuit sans étoiles et ses pupilles la foudroyaient avec ardeur. « Vous étiez passées où ? » Perdue dans ses pensées – et dans ce qui s’apparentait clairement au parfait simulacre d’un monologue –, Zoya ne faisait absolument plus attention à l'environnement dans lequel elle se trouvait. Rêveuse comme elle était, elle se détachait toujours très facilement de la réalité mais il lui semblait que cette fois, la présence de ce trait de caractère était admirablement feinte. « Qu’est-ce que tu ne me dis pas, Zo’ ? » La suédoise avait l’impression de se trouver dans un long métrage ou dans une publicité à gros budget tant elles semblaient être aux antipodes l’une de l’autre. Mais Freya n’était pas dupe. Il aurait été bien présomptueux pour la brune de croire qu’elle pourrait le cacher indéfiniment ; ce secret inavoué.

Quand elle sortit son objectif pour l’agiter devant sa mine déconfite, Freya ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. C’était trop simple, trop prévisible ; elle commettait une erreur en voulant ne pas la commettre. « Tu le fais exprès ? » l’interrogea-t-elle avant de coller sa joue contre celle de l’enfant, dévoilant une dentition parfaite. Derrière cette mascarade, Zoya dévoilait une nervosité touchante ; Freya ne pouvait qu’admirer son souci des autres, sa douceur, et sa capacité infatigable à rebondir face à l’adversité. Cette dernière qualité lui ôta par ailleurs un rictus on ne peut plus vrai qui ne manquerait pas – elle le savait – de la faire rayonner, le temps d’un cliché, aux côtés de sa nièce.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty
Message(#)(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you EmptyLun 4 Avr - 3:33

I don't want to be that bad example for you - ft   @Freya Vranken  #2 

Novembre 2021. Durant le trajet en bus et tout en berçant sa fille qui se trouvait dans sa poussette, Zoya a laissé son doigt vagabonder sur l’écran de son téléphone, relisant les derniers messages échangés avec Freya. Échangés est un bien grand mot quand la Lewis n’a pas daigné y donner suite. Non pas parce qu’elle n’en avait rien à faire, mais parce qu’elle a eu ce problème de téléphone durant cette semaine loin de Brisbane. Et qu’elle n’a su comment expliquer cela à Freya une fois de retour, alors que son propre meilleur ami n’a pas voulu croire un traître mot de cette sorte de mésaventure choisie. Choisie car Zoya était pleinement consciente que sa fille l’attendait à Brisbane, tout comme elle était consciente de l’inquiétude qu’elle a procuré chez ses proches en disparaissant du jour au lendemain sans donner de nouvelles. Sept jours, c’est long, sept jours c’est suffisant pour vouloir alarmer la police et tutti quanti. Mais la jeune femme a fini par trouver un moyen de donner des nouvelles, brèves mais suffisantes pour signifier qu’elle était bel et bien en vie et qu’elle revenait au plus vite. Ces nouvelles, si elles se voulaient rassurantes, n’ont pour autant pas satisfait ses proches qui ont vu là – ou entendu pour être plus exact – une Zoya détachée, complètement irrationnelle, irresponsable et immature. Égoïste aussi, quand elle semblait peu se soucier du sort de sa fille, sûrement parce qu’elle savait entre de bonnes mains avec Trent. Les messages envoyés par Freya sont effectivement restés sans réponse car, à son retour, Zoya a pris suffisamment de remontrances et de reproches dans la tronche sans qu’elle ne veuille en recevoir davantage de la part de celle qu’elle considère comme sa petite sœur de cœur. L’espoir pourtant que celle-ci ne fera pas partie des personnes qui ne manqueront pas de lui remonter les bretelles est bien présent quand elle accepte aujourd’hui de la retrouver à Kangaroo Point… « Bonjour princesse ! » Les mots sont adressés à Chloe alors que Zoya vient lui mettre la petite dans les bras pour qu’elles puissent se retrouver toutes les deux. « Je suis contente de te voir aussi, de vous voir. Je commençais à croire qu’on vous avait enlevées. » Et la première pique est là, volontaire ou non, elle est en tout cas justifiée. Zoya ne relève pas alors qu’elle sourit à sa fille, espère que le sujet sera clos rapidement mais c’est sans compter sur l’obstination de la Vranken « Vous étiez passées où ? » « Pas bien loin, on a été quelque peu occupée voilà tout ». Zoya sait qu’elle risque un peu gros en mentant de la sorte à Freya qui doit certainement en savoir davantage à ce sujet. Mais la brune n’a clairement pas envie de revenir sur ce sujet épineux, encore moins par cette belle journée où elle compte bien en profiter pour faire quelques séances photos avec sa fille, mais aussi avec Freya. « Qu’est-ce que tu ne me dis pas, Zo’ ? » Et voilà qu’elle réitère son interrogatoire et la voir aussi sérieuse, à chercher des explications par tous les moyens alors qu’elles viennent juste de se retrouver, commence à agacer Zoya. Cependant, cette dernière tente de faire diversion alors qu’elle laisse échapper un soupir « Rien du tout, tout va bien Frey’ » Et c’est là qu’elle en profite pour sortir son arme secrète, celle où elle ne laisse pas réellement le choix à Freya de poser avec sa nièce pour une jolie petite photo souvenir « Tu le fais exprès ? » Zoya se concentre alors pour prendre la photo des deux, Freya se prêtant tout de même au jeu en collant sa joue contre une Chloe qui, sûrement surprise par cette proximité, se met à sourire aussi. Dire qu’elle est habituée à le faire en voyant sa mère brandir l’appareil photo serait peut-être un peu poussé, bien que Zoya n’a de cesse de la prendre sous tous les angles depuis sa naissance. Une fois la photo faite, la jeune femme laisse son bras retomber le long de son corps, appareil en main, soupirant une nouvelle fois « Je n’ai pas envie de revenir sur ce qui s’est passé, Freya. Je suis désolée de ne pas avoir répondu à tes messages, ce n’était pas contre toi. Je suis là maintenant, c’est de l’histoire ancienne et on passe à autre chose, ok ? ». Les derniers mots sont prononcés avec fermeté alors qu’elle vient à prendre place sur un des bancs en bois entourant une table de la même composition, déposant son appareil sur celle-ci « Et si tu es venue nous rejoindre Chloe et moi pour me balancer à ton tour des reproches et me faire part de ton avis sur ma personne, tu peux rebrousser chemin ». Ouch les mots sont piquants et on détecte chez la jeune Lewis une certaine lassitude concernant cette discussion incessante qui revient sur la table dès qu’elle retrouve un de ses proches « Qui t’a mis au courant ? Cameron j’imagine ? » demande-t-elle alors qu’elle daigne trouver le regard de Freya, qui tient toujours Chloe dans ses bras.  

(c) ANAPHORE

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty
Message(#)(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you EmptyVen 3 Juin - 1:47


I don't want to be
that bad example for you

Freya Vranken & @Zoya Lewis (Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you 873483867


Novembre 2021.

La suédoise considérait les traits de l’australienne, entre deux flashs, les paupières plissées et l’air suspicieux. Elle était heureuse de retrouver celle qu’elle estimait plus que quiconque, collant sa joue contre l’innocente frimousse de Chloe, malgré la voie sans issue que semblait prendre leur échange. L’inflexion de Zoya était différente ; plus froide, glaciale, comme taillée dans le givre. « Ok… » concéda-t-elle d’une voix neutre. Elle aurait souhaité qu’elle lui parle davantage de ce qui se passait dans son esprit, se dessinait insidieusement à la lisière de ses milliers de connexions synaptiques et provoquait ces décisions irréfléchies. Son refus absolu de se confier l’inquiétait, de même que son entêtement démesuré ; tout en sachant que ces qualités faisaient aussi partie de ce qu’elle admirait chez elle. Zoya Lewis était un esprit libre à qui l’on ne dictait rien et qui ne se laissait que rarement convaincre. Il y avait en elle cette chose hors du commun : cette opiniâtreté singulière, cette force de caractère, et cette façon toujours si positive d’envisager l’avenir. Mais à cet instant, Freya ignorait vers quoi elles se dirigeaient toutes les deux. Sans doute nulle part, puisque sa grande sœur de cœur semblait tout à coup éprouver le besoin de bavarder à propos de choses futiles, sans raison apparente. Cela lui donnait de plus en plus envie de découvrir ce qui se cachait derrière l’armure qu’elle portait. Elle sourit ; pour de vrai cette fois-ci, puis posa délicatement ses lèvres sur la pommette rebondie de la fillette.

Du coin de l’œil, elle aperçut la brune abaisser son objectif et lui jeta un regard oblique. « Quoi ?! » Ses prunelles céruléennes harponnèrent les siennes, la dévisageant longuement ; puis elle pencha le buste pour déposer Chloe dans sa poussette. « J’espère que tu plaisantes, Zo’ ! » Avec difficulté, elle se redressa et recula d’un pas, laissant ses bras retomber le long de son corps.  Une partie d’elle savait qu’elles s’engageaient sur une pente glissante qui, si elles s’obstinaient à sortir les armes, pourrait les précipiter tout au fond d’un gouffre duquel il était difficile de se relever. Mais Freya n’avait jamais été très douée pour retenir sa langue bien longtemps ; elle se ruait toujours la tête la première dans l’adversité, convaincue que c’était la meilleure chose à faire. « Que tu disparaisses pendant des jours sans me donner la moindre nouvelle et que tu ne veuilles pas me donner d’explications, c’est une chose. » C’était la première fois qu’elles s’adressaient la parole depuis le mystérieux retour de Zoya et la suédoise ne comptait pas en rester là. Elle affrontait sans ciller les obsidiennes de la Lewis. « Mais que tu réapparaisses pour me pourrir de la sorte parce que j’ai eu le malheur de m’inquiéter et que j’ai, je l’admets, un peu de mal à juste t’ouvrir grand les bras, c’en est une autre. » À cette réponse, elle eut le sentiment que leurs regards s’étaient intensifiés pour se jauger mutuellement. La jeune femme s’exprimait fort bien ; mais si elle n’apprenait pas à maîtriser son tempérament, rien de tout cela ne vaudrait quoi que ce soit. Elle ne réussirait qu’à donner des coups de poing à mains nues dans une armure cuirassée la rendant inoffensive et concrétisant, à coup sûr, l’issue du combat singulier. « Tu sais quoi ?! Je me fiche de ce qui s’est passé, de pourquoi tu es partie et d’où tu es allée ! Je ne veux pas le savoir. Ça te va ?! » Un bref instant, ses lèvres roses ne formèrent qu’une simple ligne dure, puis elle ferma les paupières et laissa s’échapper un long soupir. « Bon sang Zo’, tu ne peux pas juste revenir et me parler comme ça. » déclara-t-elle d’un ton ferme. Progressivement, elle entendait la rancœur qui commençait à filtrer dans sa propre voix.

Freya pouvait encaisser les élans de colère de celle qu’elle considérait comme sa sœur parce qu’elle comprenait que, malgré ses paroles, son aigreur n’était pas directement dirigée contre elle. Mais quand elle insista, sa patience s’estompa. « Cameron ? » Ses sourcils ne formaient plus qu’un accent circonflexe. « Pourquoi tu me parles de Cameron ? » Au-delà d’être stupide, c’était complètement insensé. Leurs chemins s’étaient considérablement éloignés à l’époque de l’adolescence et ne s’étaient jamais rejoints ; pour le meilleur, d’ailleurs. « J’ai simplement gardé Dallas quelques semaines. » À défaut de lui avoir roulé dessus une fois de plus. Cette pensée, pourtant, Freya la garda pour elle. « D’ailleurs… Permets-moi de te dire que ton frère n’est qu’un crétin. » La silhouette de l’australienne se détachait de l’arrière-plan digne d’une œuvre picturale. Tout autour d’elles n’était que silence et calme rompu par des rires lointains d’enfants. « C’est Trent qui ne savait pas où tu étais. » La jeune Vranken s’interrompit, observant les yeux de Zoya s’étrécir dans l’attente de sa prochaine pique. « Trop compliqué de le lui dire à lui aussi ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty
Message(#)(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you EmptyJeu 16 Juin - 1:53

I don't want to be that bad example for you - ft   @Freya Vranken  #2 

Novembre 2021. « Quoi ?! » Cette exclamation ne manque pas de faire relever le regard de Zoya sur sa petite sœur de cœur, avant qu’un soupir ne s’échappe d’entre ses lèvres. Elle n’en fait pas un peu trop là dans sa réaction ?   « J’espère que tu plaisantes, Zo’ ! » « Le moins du monde, Freya ! » Et elle insiste sur chaque syllabe de son prénom, avec ce ton de voix sévère et sérieux pour la conforter dans cette idée. Zoya n’a pas envie de parler de ce qui s’est passé, et clairement si le but de Freya en venant la rejoindre était d’obtenir des réponses ou lui faire la leçon de morale, elle peut clairement rentrer chez elle. Pour le moment, elle l’a formulé poliment, reste relativement calme, mais si Freya insiste, il n’est pas certain que la photographe le reste longtemps. « Que tu disparaisses pendant des jours sans me donner la moindre nouvelle et que tu ne veuilles pas me donner d’explications, c’est une chose. » De toute façon, qu’elle soit d’accord ou non, cela ne change rien à la décision de Zoya à revenir sur cette semaine de cavale. « Mais que tu réapparaisses pour me pourrir de la sorte parce que j’ai eu le malheur de m’inquiéter et que j’ai, je l’admets, un peu de mal à juste t’ouvrir grand les bras, c’en est une autre. » Lui parler comment au juste ? Zoya estime ne pas avoir été vulgaire à son égard, être restée polie, ce qui n’est pas franchement commun chez elle. Et justement, si elle s’abstient à cet instant là c’est parce que c’est Freya devant elle, et qu’elle ne souhaite pas non plus se disputer avec elle comme elle a pu le faire avec le reste de ses proches « Te pourrir ? Tu ne penses pas que tu exagères, là, Frey’ ? J’ai juste été claire avec toi en te disant que je ne comptais pas en parler. Comment il faut que je le formule ? hein ? "Pardon, Freya, ne le prends pas mal mais je ne veux pas en parler et je préfère qu’on évite le sujet" ? » Elle adopte une voix exagérément aigue et fausse, portant sa main sur sa poitrine en déblatérant et la laisse retomber une fois fini, adressant un regard de travers à la jeune Vranken. « Tu sais quoi ?! Je me fiche de ce qui s’est passé, de pourquoi tu es partie et d’où tu es allée ! Je ne veux pas le savoir. Ça te va ?! » « Enfin une chose sur laquelle nous sommes d’accord » dit-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine, l’air sévère et fermée. « Bon sang Zo’, tu ne peux pas juste revenir et me parler comme ça. » Et voilà qu’elle recommence… « Juste revenir ? Alors parce que je suis revenue après être partie pendant une semaine sans donner de nouvelles, il faut que je fasse la lèche-botte avec tout le monde ? Je dois quoi rendre des comptes à tous mes proches ? Je n’ai plus le droit de vivre ma vie comme je l’entends ? Je rêve ! » Ce serait bien qu’elle reconnaisse qu’elle ne peut pas se le permettre quand elle est désormais mère et qu’elle a laissé durant cette même semaine, sa fille dans les bras de son meilleur ami. Mais elle en a surtout assez Zoya, de devoir se justifier auprès de tout le monde. Elle a merdé, elle le sait, juste elle ne veut pas l’avouer. Donc, son arme de défense, c’est l’attaque et Freya est parvenue à la perfection à mettre du feu au poudre.

« Cameron ? » Oui, lui « Pourquoi tu me parles de Cameron ? (… ) J’ai simplement gardé Dallas quelques semaines. » Justement, c’est suffisant pour qu’il lui ait parlé et elle lui fait comprendre en acquiesçant. Mais Zoya se demande tout de même pourquoi Freya semble sur la défensive et en panique quand elle évoque le nom de son abruti de frère ? « D’ailleurs… Permets-moi de te dire que ton frère n’est qu’un crétin. » « Tu ne m’apprends rien dit-t-elle d’un ton détaché alors qu’elle laisse retomber ses bras le long de son corps « Ca rapproche le fait que tu lui ai gardé son chien ». Là elle joue la garce et quelconque réaction de Freya serait justifié. « C’est Trent qui ne savait pas où tu étais. » Ah… elle aurait dû y penser. « Trop compliqué de le lui dire à lui aussi ? » Là, c’est la goutte de trop « Qu’est-ce que tu insinues par-là, Freya ? elle s’approche d’un pas, son index menaçant « Tu n’as absolument rien à me dire sur ce que je dois ou ne dois pas faire, tu entends ? Elle marque une pause, et laisse échapper un petit rire, mauvais « C’est lui qui t’envoie c’est ça ? Pour mener ta petite enquête et que tu ailles lui faire un petit rapport après ça ? Elle tourne la tête de gauche à droite, contourne Freya pour venir près de sa fille et l’attacher dans sa poussette, là où la jeune Vranken l’a laissé Clever… ». Elle fuit Zoya. Elle fuit les explications, elle fuit ses responsabilités, elle fuit ses proches et surtout, elle est en train de se mettre tout le monde à dos. Juste parce qu’elle ne veut pas reconnaitre qu’elle a besoin d’aide, qu’elle a tous ses torts dans l’histoire et qu’il serait temps qu’elle accepte tout simplement de se montrer vulnérable. Mais il en est hors de question, têtue comme une mule, prête à déguerpir du plancher au plus vite pour ne pas dire des choses qui dépasseraient sa pensée.


(c) ANAPHORE

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty
Message(#)(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you EmptyDim 31 Juil - 2:08


I don't want to be
that bad example for you

Freya Vranken & @Zoya Lewis (Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you 873483867

Novembre 2021.

Elle hésita, plongeant ses prunelles céruléennes dans celles de sa grande sœur de cœur ; feignant avec fierté une maîtrise parfaite de ses émotions quand d’infimes particules de larmes baignaient ostensiblement ses pupilles. Depuis toujours, Freya nourrissait une profonde affection pour l’unique fille des Lewis, admirant sans équivoque ses nombreuses qualités, et même, quelques-uns de ses défauts. Mais à l’instant, les paroles de la brune sonnaient à ses oreilles comme un véritable doigt d’honneur verbal, une gifle en pleine face qui envoyait vigoureusement valser toutes ses certitudes au passage. Une douloureuse boule se forma au fond de sa bouche, à la base de sa gorge — désespérément sèche et crispée —, puis elle détourna le regard le temps de se recomposer une expression moins tragique. Comment pouvaient-elles se trouver si proches et si éloignées à la fois ? Que leur arrivaient-elles ? Pourquoi ne se comprenaient-elles plus ? La suédoise secoua prestement la tête avant d’harponner à nouveau les agates de Zoya. « Tout à fait ! Tu aurais parfaitement pu le dire comme ça ! » s’égosilla-t-elle. Réflexion qui lui valut un énième regard noir. Freya se rendait bien compte qu’il y avait quelque chose de changé mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Cette conversation était, de fait, destinée à ne pas aller plus loin car sa frangine adoptive se trémoussait tel un diable hors de sa boîte. Les traits sévères, le regard étrangement brillant d’indifférence et, fait suffisamment rare pour qu’elle le note, totalement dépourvue de délicatesse à son encontre ; Zoya Lewis créait intentionnellement un véritable fossé entre elles deux. C’était à croire qu’elle désirait lui dissimuler quelque chose, coûte que coûte, quand bien même cela menacerait d’étioler leur lien pourtant si fusionnel.

À l’instar de la jeune femme, Freya croisa les bras sur sa poitrine, ne sachant plus de quelle manière se sortir de cette situation exiguë. Elle leva les yeux au ciel, agacée. Devait-elle en rire ou en pleurer ? Plus qu’un dialogue de sourds, c’était un bras de fer mental entre des saphirs et des agates, une lionne et une sagittaire aux émotions qui détonnaient en cascade. « Personne ne t’interdit de vivre ta vie, Zo ! » s’époumona-t-elle. « Mais si tout le monde s’inquiète autour de toi, c’est peut-être qu’il y a une raison, tu ne crois pas ?! » Bien évidemment que non ; les chances pour que sa grande sœur de cœur se remette un jour en question frôlaient inévitablement le zéro. Et Freya se tenait droite comme un piquet de bois en attendant l’inévitable coup de maillet. Parce qu’elle le sentait, Zoya ne tarderait pas à se muer en la parfaite allégorie d’une impitoyable fauve. Pourtant, lorsqu’elles abordèrent le sujet de Cameron et que sa frangine adoptive confirma son ressenti, la suédoise ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. La crétinerie de son frère était aujourd’hui de notoriété publique ; personne ne se risquerait à infirmer cette manière de le décrire — excepté Ana Maria, leur formidable génitrice —. « Qu’est-ce que tu sous-entends exactement ? » l’interrogea-t-elle, perplexe. « Il n’y a strictement rien entre ton frère et moi, et il n’y aura jamais rien. Plutôt crever. » Un petit rire diaphane s’échappa de sa gorge, sans qu’elle ne parvienne à le contrôler. Quelle idée stupide. « Mais vous vous ressemblez peut-être plus que je ne l’aurais pensé. » lâcha-t-elle d’un ton sec. Ces paroles sonnèrent étrangement fausses sur sa langue et pourtant, elles venaient très distinctement de franchir la barrière de ses lèvres. Elle observa les traits de Zoya pendant ce qui ressembla à une interminable minute, refusant avec outrecuidance de revenir en arrière. Comment le pourrait-elle, de toute manière ? Freya avait été trop loin ; piquée par un accès de rancœur qui ne lui ressemblait guère et qu’elle regrettait déjà.

Trop déchirée à l’idée de devoir se confondre en excuses alors qu’elle-même n’y avait pas droit, la suédoise poursuivit sa route sur ce pernicieux chemin. Trent. Pouvait-on parler de Trent ? « Qu’est-ce que tu crois que j’insinue, Zoya ? » Freya fit un pas vers elle, touchant presque du buste l’index qu’elle pointait bassement dans sa direction. Elle ne prononçait jamais son prénom en intégralité, bien trop acclimatée à n’en prononcer que les deux premières lettres ; par accoutumance, tendresse et affection fraternelle. « Pas de problème. Mais avant de me réprimander comme si je n’étais qu’une simple petite fille, tu devrais peut-être commencer par penser à la tienne. » lâcha-t-elle froidement. « Lui laisser Chloe pendant une semaine, sans aucune nouvelle. Vraiment ?! » Freya n’avait pas voulu le croire, jusqu’à ce qu’elle ne le voit et ne l’entende par ses propres sens. Elle n’avait pas voulu admettre ce qu’elle redoutait vraiment ; que sa sœur de cœur ait si facilement cédé à un fulgurant élan de spontanéité, au point d’en oublier la chair de sa chair et tous ceux qui gravitaient autour d’elle. « Pourquoi pas ? Tu le luis dois bien. » La suédoise s’interrompît un moment, observant l’ombre d’une émotion apparaître sur les traits de Zoya. « Tu sais qu’il n’a rien à voir avec ça. » Trent débordait de bonté, de bienveillance et, présentement, de crainte et d’inquiétude. Ses iris roulèrent en direction de la poussette et des sangles de sécurité que sa frangine adoptive referma d’un clic. Quand elle se redressa et que ses agates plongèrent délibérément dans les deux billes lapis-lazulis de Freya, la jeune femme inspira un grand coup puis ajouta : « Qu’est-ce que tu me caches ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty
Message(#)(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you EmptyLun 8 Aoû - 6:18

I don't want to be that bad example for you - ft   @Freya Vranken  #2 

Novembre 2021. « Tout à fait ! Tu aurais parfaitement pu le dire comme ça ! » Sauf que ce n’est pas le genre de Zoya de faire des manières et de prendre des pincettes pour dire les choses. Surtout quand ça la concerne et que ça l’obligerait à se montrer vulnérable. Elle ne le veut pas, préfère sûrement crever à la place que de reconnaitre ses torts. Elle est dans un état de nerf tel, que la raison semble totalement absente de son esprit – et encore faut-t-il qu’elle ait pu un jour ne serait-ce qu’exister en elle – et rien ni personne ne semble donc être en mesure de la ramener à la raison. Même pas Freya qui est sûrement la personne envers qui elle a toujours fait preuve de bienveillance et qu’elle a toujours cherché à protéger, au point de savoir prendre sur elle, même dans les moments où son impulsivité l’aurait poussé à agir autrement. Mais aujourd’hui semble être une exception à la règle et la voilà qui envoie un regard noir à celle qu’elle a toujours considéré comme sa petite protégée, cette petite sœur qu’elle n'a jamais eue. Peut-être est-ce préférable ce simple regard plutôt que des mots tranchants qui risqueraient de mettre encore plus à mal leur relation.

« Personne ne t’interdit de vivre ta vie, Zo ! »Un rire mauvais s’échappe d’entre ses lèvres « Et j’ai pourtant l’impression que c’est EXACTEMENT ce que tout le monde cherche à faire ces derniers temps » répond-t-elle spontanément en redevenant sérieuse la seconde suivante. Zoya a même l’intime conviction que tous ses proches se permettent de juger ses moindres faits et gestes et surtout, se pensent mieux placer qu’elle pour savoir ce qui est bon ou non pour elle. Et pour sa fille. Mais elle n’a besoin de personne quand elle a toujours mené sa vie comme elle l’entendait, sans l’aide de personne et ça de manière indépendante, et ce n’est clairement pas aujourd’hui que cela va changer.  « Mais si tout le monde s’inquiète autour de toi, c’est peut-être qu’il y a une raison, tu ne crois pas ?! » « QUELLE raison, Freya ? Elle serait curieuse qu’elle éclaire sa lanterne à ce sujet Vas-y, je t’écoute, tu as l’air bien mieux renseignée que moi ! » Le ton est inhabituel entre elles. Jamais, même pendant leur enfance, elles n’ont eu un mot plus haut que l’autre l’une envers l’autre, malgré leur caractère respectif – et peut-être davantage celui de la plus âgée des deux. Justement, Freya a toujours eu cet effet apaisant sur Zoya. Elle est celle qui l’a aidée à se responsabiliser – un peu – celle qui l’a amené à être un tantinet moins capricieuse et égoïste, celle qui l’a obligé à se montrer patiente et clémente à certains moments. Cet effet ne semble pourtant ne pas fonctionner aujourd’hui sur elle alors que, si elle acceptait de prendre sur elle et de se rendre à l’évidence, cela lui ferait le plus grand bien.

« Qu’est-ce que tu sous-entends exactement ? » Cameron surgit au milieu de cette discussion – ou peut-être est-ce le moment d’appeler un chat, un chat et de dire que cet échange est en réalité une dispute – parce que Zoya le blâme d’avoir trop parler à son sujet. Elle se contente d’hausser les épaules, d’un air totalement indifférent en guise de réponse.  « Il n’y a strictement rien entre ton frère et moi, et il n’y aura jamais rien. Plutôt crever. » « Si tu le dis… Faites ce que vous voulez de toute manière, j’en ai strictement rien à foutre » ce qui, pour l’heure, traduit à la perfection son état d’esprit actuel où elle ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Parce qu’en réalité, si elle voyait Freya et Cameron fricoter ensemble, pas sûre qu’elle en serait totalement indifférente et encore moins ravie.  « Mais vous vous ressemblez peut-être plus que je ne l’aurais pensé. » « Fuck you, Freya Son regard est noir, menaçant et elle s’approche de celle qu’elle est censée pourtant aimer à en mourir Si on se ressemble tant que ça et  qu’on te semble SI insupportable et tant de mauvaise fréquentation pour toi, alors pourquoi as-tu passé le plus clair de ton temps dans nos pattes depuis que t’es môme ? ». Zoya ne se rend pas compte à cet instant de la porter de ses paroles, du fossé qu’elle ne cesse de creuser, allant décidément trop loin, atteignant sûrement un certain point de non-retour dans leur relation. Il n’y a pas une once de regrets dans son regard, et c’est seulement plus tard qu’elle en prendra conscience… plus tard… mais trop tard.

« Qu’est-ce que tu crois que j’insinue, Zoya ? » « A toi de me le dire, Vranken ! » lance-t-elle sur ce ton dédaigneux, comme pour contrebalancer son prénom qu’elle a utilisé en entier et qui n’est pas coutume entre elles.  Le fait que Freya s’avance d’un pas vers elle et vienne à toucher cet index accusateur qu’elle pointe en sa direction ne dissuade en rien la photographe de l’abaisser « Pas de problème. Mais avant de me réprimander comme si je n’étais qu’une simple petite fille, tu devrais peut-être commencer par penser à la tienne. » Elle va trop loin. Elle n’a pas le droit de la juger, de parler sans savoir et surtout quand elle n’est pas à sa place. « Je t’interdis de parler de Chloe ! » c’est dit sur un ton étonnamment calme alors que Zoya garde son index en l’air, le regard bien ancré dans celui de Freya. Mais ses "menaces" ne semblent pas dissuader la belle brune à se taire à ce propos « Lui laisser Chloe pendant une semaine, sans aucune nouvelle. Vraiment ?! » « Je rêve » lance alors Zoya alors qu’elle laisse tomber son bras le long de son corps et tourne sa tête quelques secondes avant de reporter son regard sur Freya, lui demandant si c’est Trent qui l’envoie, et surtout si après ça, elle comptait aller tout lui raconter  « Pourquoi pas ? Tu le lui dois bien. » « Je ne lui dois rien du tout, que ce soit à lui ou qui que ce soit d’autre » L’énervement se ressent dans ses paroles mais aussi dans ses gestes, alors qu’elle tente difficilement d’attacher sa fille dans la poussette. « Tu sais qu’il n’a rien à voir avec ça. » Elle ne sait plus qui croire, Zoya en réalité. Elle ne sait plus quand elle a la sensation que tout le monde lui tourne le dos. Sauf que, ce dont elle n’a pas conscience encore, c’est que c’est elle, en réalité, qui se met tout le monde à dos ces derniers temps. Elle en est la seule coupable et plutôt que de le reconnaitre, elle préfère fuir… comme à son habitude. « Qu’est-ce que tu me caches ? » Zoya se positionne derrière la poussette de sa fille, prête à partir « Je ne cache rien, Freya. Je suis juste fatiguée que tout le monde puisse se permettre de me juger à longueur de temps et pense savoir ce qui est mieux pour moi et pour Chloe. Je n’ai besoin de personne tout comme je n'ai pas besoin de  vos avis ou de vos conseils dont je me balance royalement elle marque une pause comme pour reprendre son souffle avant d’ajouter en commençant à avancer, ce qui l’amène à être à nouveau à hauteur de Freya J’ai juste besoin qu’on me laisse tranquille et pourtant son regard et le ton qu’elle emprunte laisse penser le contraire, tant ses paroles résonnent comme un appel à l’aide implicite Laissez-moi tranquille ! » s’exclame-t-elle et, cette fois, sans même un regard en arrière, elle quitte les lieux, ou du moins, s’éloigne le plus loin possible de Freya de sorte à mettre fin à cette rencontre qu’elle aurait dû décliner dès le début.


(c) ANAPHORE

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty
Message(#)(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you EmptyVen 28 Oct - 4:00


I don't want to be
that bad example for you

Freya Vranken & @Zoya Lewis (Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you 873483867


Novembre 2021.

La jeune femme leva les yeux vers le ciel, chargé de lumière. Son front remontait délicatement jusqu’à l’endroit où ses cheveux, qui l’encadraient comme un heaume héraldique, jaillissaient en cascade sur ses épaules infléchies. Son visage, significatif, reflétait l’animosité que lui inspirait les paroles de l’australienne et obliqua vivement dans une direction lointaine. De ses iris lapis-lazulis, elle suivit le parcours matérialisé par le ruban d’asphalte dans l’herbe fraîche, au milieu des pelouses soigneusement entretenues qui dévalaient la colline en direction des falaises. Elle bouillonnait ; un cri muet bloqué dans sa gorge quémandait avec véhémence d’être libéré, exhalé, déversé pour sauter à la figure d’une Zoya qu’elle ne reconnaissait plus. Cette querelle la désarçonnait bien plus qu’elle ne voulait bien l’admettre ; il y avait une impossibilité contextuelle évidente : jamais elles n’avaient eu un mot plus haut que l’autre auparavant. Freya renversa la tête en arrière, comme pour implorer les cieux, la grâce, la puissance du démiurge, avant d’éructer d’une voix sèche : « Tu as littéralement disparue Zoya ! Personne ne savait où tu étais. Ni tes amis, ni ta famille, ni même ta propre fille ! » Elle agitait la carte de Chloe, de la lignée, de la culpabilité dans l’espoir qu’elle ne revienne à la raison. Dans ce monde cruel et impitoyable, certaines piques étaient nécessaires. Elle sentit la colère monter. « Ce n’est pas une raison suffisante pour toi ?! » L’unique fille des Lewis représentait une vraie force, difficilement prévisible, et particulièrement inimitable. C’était sa manière, singulière, de prendre les armes dont elle avait besoin pour faire ce qu’elle avait à faire ; en l’occurrence, planter une lame dans le cœur de Freya à maintes reprises comme si elle cherchait à le faire exploser. On avait l’impression qu’elle était lasse de répéter des choses qui n’avaient de sens que pour elle ; comme si la voie qu’elle suivait — ou ne parvenait pas à suivre — avait fini par n’être plus qu’une velléité.

Ses iris plantées dans les siennes, la suédoise inspira vigoureusement pour lutter contre les tensions qui l’assaillaient. Elle tenta d’ignorer les allusions formulées par sa grande sœur de cœur, tout comme l’image mentale de Cameron, nu dans ses draps ou lové contre son corps transit d’émoi. L’angoisse. « C’est des conneries, tout ça ! Je n’y crois pas un mot. » L’air sinistre, elle se raidit. « Ça fait des mois que tu t’inquiètes pour lui, pour sa jambe, pour Hannah. J’ai entendu son nom sortir de ta bouche plus de fois que tu n’as bien voulu citer Decklan ou Ezekiel. » vociféra-t-elle, bras tendus. Elle sentait des tremblements convulsifs dans ses mains, dans ses jambes : tout ses membres tremblaient. « Ne va pas me faire croire que tu te fiches complètement de ce qui peut lui arriver !  » Elle non plus, d’ailleurs. Cameron Lewis était doté d’un esprit revêche — du genre divergent — qui conférait à son regard une aura d’étrangeté et à son visage des traits fermés qu’il n’avait pas enfant. Probablement qu’il le savait et qu’il en jouait ; comme s’il avait plaisir à rester ainsi, changeant de personnalité au gré des circonstances, sans jamais dévier d’un pouce du chemin qu’il s’était choisi. Freya mesurait parfois, avec découragement, à quel degré de profondeur la raison de l’existence de sa sœur était ancrée en lui. Pourtant Zoya affichait toujours un bonheur de façade, comme si elle était à la fois, malgré elle, la preuve de son malheur et le garant de sa survie. « Fuck you too !  » Elle la regarda un moment, comme si elle ne comprenait pas, puis émit un petit rire en ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille. « Parce que tu crois qu’on m’a laissé le choix ?  » Aïe. « Tu penses que je me serais tournée vers toi si Charles et Eleonora n’avaient pas passé tous leurs week-ends collés aux basques d’Ana Maria ?  » hurla-t-elle, les nerfs à vif. Elle serrait tellement les dents entre chaque réplique que sa mâchoire lui faisait mal. Elles n’allaient pas passer des heures à jouer à ce petit jeu ; quoiqu’il lui en coûte, la suédoise devait être celle qui écorcherait le myocarde de Zoya. Œil pour œil, dent pour dent.

« Bien sûr que non ! Tu ne dois jamais rien quand s’il s’agit de ta petite personne !  » souffla-t-elle en s’éloignant de quelques centimètres. « C’est un peu la marque de fabrique des Lewis.  » Elle haussa les épaules. Le visage de sa -sœur- n’avait plus de couleurs ; elle était pâle comme un œillet blanc jeté au sol après le bal. La jeune Vranken se surprenait elle-même. Elle ne se croyait pas capable de parler ainsi, elle dont l’innocence et la fraîcheur imprégnaient habituellement ses lèvres. Elle ferma les yeux en serrant très fort les paupières, puis les rouvrit. « Vraiment ?  » lâcha-t-elle. « Tu es sûre ?!  » Elle avait parlé trop fort. « Tu vas juste partir comme ça ? Sans un mot, sans un regard ?  » La colère fit blêmir ses traits. Elle respira un grand coup tandis que le reflet de Zoya disparaissait peu à peu de ses pupilles, aussi noires qu’une poudre de charbon. L’enfant qui subsistait au fond de son âme se brisait à chacun de ses pas, effaçant, seconde après seconde, toute physionomie. Son visage ne trahissait plus la moindre expression, comme si elle dormait. Un masque de cire. Une lueur demeurait toutefois, à l’orée incandescente de son regard ; celle, tragique, d’une petite fille qui après avoir perdu toutes traces de son frère, perdait le seul être qu’elle avait un jour considéré comme sa -sœur-.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty
Message(#)(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(Zoeya #2) I don't want to be that bad example for you