| (#)Lun 9 Mai 2022 - 14:06 | |
| Lights will guide you home Savannah & Cade
Ce n’était plus le même homme. Ou peut-être qu’il était tout simplement lui, sans babioles, sans costume d’agent fédéral prêt à risquer sa vie. Sans ce mur érigé depuis des années et difficilement friable et sans cette tenue de Dom Juan égoïste qui se foutait bien de ce que ça pense en face. Mis à nu, il ne pouvait désormais plus rien cacher à Savannah. Il ne voulait rien lui cacher. La possibilité de la perdre définitivement lui avait foutu un sacré coup, le ramenant quelques années en arrière, quand son cœur avait subi le départ soudain de Joan, alors même qu’il venait de lui sauver la vie, et de prendre celle de son frère meurtrier. La déchirure à l’intérieur, il la connaissait. Et il préférait aujourd’hui baisser les armes et laisser ses sentiments s’exprimer pour essayer de recoller les morceaux. Cade n’avait pas fait grand-chose ce soir. La jolie blonde était venue à lui en le confortant dans l’idée que leur histoire signifiait aussi quelque chose à ses yeux. Que ce n’était pas fini de son côté non plus. Et plutôt que de se vanter fièrement et de façon machiste du pas qu’elle faisait vers lui, il décidait d’en faire un aussi pour ne pas la laisser s’échapper une nouvelle fois. Tout son être avait besoin d’elle. De sa douceur, de son humanité, et même de son impétuosité et de son impatience. Ce caractère fort qu’il adorait détester et qui allait bien souvent en conflit avec le sien. Alors quand il l’attira contre lui, pour une danse improvisée et plutôt bienvenue, Grimes sentit tout de suite cette sensation enveloppante tellement agréable qu’il ne ressentait avec personne d’autre. Cette sensation qui lui fit oublier le décor et les sushis qui gisaient sur la table basse presque tristes d’être ainsi laissés pour comptes. – J’essaie de m’appliquer. Il essayait oui mais ce n’étaient pas sur ses pieds qu’il était concentré. Le parfum de Savannah, le contact de sa main dans la sienne, ses yeux charmeurs, tout ça l’emmenait ailleurs. “Ca se ressent”
Le piano rythma à la perfection la déclaration qu’elle fit par la suite. La scène pouvait paraitre un peu cliché comme Savannah le souligna, et pourtant Cade en redemandait. Il était devenu acteur d’un film à l’eau de rose complètement paumé dans des images romantiques et ça ne le rebutait pas. "Pas un jour où j'n'ai cessé de t'aimer" Elle l’achevait. Non seulement le regard suave qu’elle lui lançait était une torture, mais voilà qu’elle se mettait à poser des mots sur ce qu’elle ressentait pour lui. Des mots parfaits. "J’refuse de fuir plus longtemps" Il ne fuyait plus non plus. La passion était trop forte, son affection l’avait vaincu. Le baiser qu’elle lui donna était d’une saveur exquise puisqu’il avait été attendu, et imaginé durant plusieurs semaines. Les paupières closes, l’ex agent en apprécia chaque seconde et s’en délecta jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce que leurs visages s’éloignent légèrement et que leurs regards se croisent avec cette lueur adoratrice qui montrait la ferveur du moment. Cade était amoureux. Il n’était plus le même homme. Ou peut-être qu’il était tout simplement lui. C’était un bien insensé, une satisfaction si indescriptible qu’il ne pu rien dire tout de suite. Il se contenta alors de sourire et de se pencher de nouveau pour se perdre définitivement dans le creux de son cou. – J’te laisserai plus. Un chuchotement qui le trahissait complètement et qui l’emmenait sur le chemin d’un désir encore plus foudroyant. Ses lèvres ne se décollèrent plus de sa peau, de sa mâchoire, de sa joue. Ses mains remontent dans son dos entrainant son tee-shirt avec elles. La respiration de Cade s’alourdit, la musique, elle, s’était arrêté dans l’ignorance la plus totale après avoir été l’arrière-plan de leur retrouvaille les plus marquantes sans doute. En prenant sa bouche en otage, Grimes ne peut que constater par son entrain, qu’elle veut la même chose que lui. Sans attendre, sans prononcer un mot de plus, il la soulève en esquissant un sourire et l’emmène dans sa chambre. C’est en profitant tant qu’il pouvait de ses lèvres qu’il la déposa sur son propre lit et que, au-dessus d’elle, il la dévora sensuellement.
Les rideaux de la chambre n’étaient en rien occultant. Et les premiers rayons du soleil suffisent à réveiller Cade qui s’assura immédiatement de la réalité de cette nuit. Il tourna légèrement la tête et ses yeux se perdirent avec un grand réconfort sur le visage angélique d’une Savannah encore dans les bras de Morphée. Ses cheveux blonds étaient dispersés un peu partout et elle semblait apaisée. Quel jour c’était ? Qu’elle heure ? Cade s’en foutait royalement. Savannah était près de lui et elle lui avait prouvé qu’elle aussi, elle ne voulait plus se perdre à trop réfléchir sur leur relation. C’était plus que ce qu’il pouvait espérer. Car on pouvait le dire, tout n’avait pas été rose jusque là et leur dernier clash avait été très périlleux. Quand il y repensait, il se revoyait. Il pouvait s’entendre lui envoyer qu’elle lui avait possiblement fait un petit dans le dos. Que pour le garder auprès d’elle, elle n’avait pas pris sa pilule et s’était fait mettre enceinte. Bordel. Comment avait-il pu en arriver à la faire culpabiliser comme ça ?! Il avait été un bel enfoiré et l’avait presque perdu à cause de ce comportement. Les yeux perdus dans le vague, il se refaisait la scène… “J’ai fais un drôle de rêve…. Figure-toi qu’on dansait toi et moi!” La jolie blonde le sortit de sa réflexion et Cade tourna légèrement la tête avec un faible sourire, dénonçant le fait que quelque chose avait perturbé ce bien-être matinal. “Quoi? T’as fait ce rêve toi aussi?” Il l’observe, silencieux. Elle est si belle, elle est tout ce qu’il désire. Comment avait-il pu la descendre comme il l’avait fait ?! Savannah pose ses lèvres sur lui, le faisant frissonner au passage mais Cade resta convaincu qu’il devait parler pour se sentir mieux. Sa main vint caresser son bras tendrement. – Sav… j’te demande pardon… Grimes qui s’excusait, c’était de l’inédit. Et ça pouvait être le début d’une phrase qui allait à l’encontre de ce qu’elle attendait ce matin, après avoir passé une nuit sensationnelle à ses côtés. Elle s’était redressée et il rencontra son regard inquiet. – Jamais j’n’aurai du t’accuser d’être tombée enceinte volontairement… j’ai été… un sacré connard. Il s’en voulait. Bon Dieu, il semblait qu’il avait hérité du tempérament haïssable de son paternel. Et il ne le supportait pas.
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