Novembre 2017. Le concert bat son plein, la foule est dense devant la scène du concert qui se joue sur cette plage ce soir. Les groupies s’agitent à l’avant de celle-ci, tandis que les membres du groupe qui se produisent sur scène donnent tout pour leurs fans. Zoya est au milieu de cette même foule et c’est un sourire fier qui se dessine sur ses lèvres alors que le concert prend fin. Elle applaudit frénétiquement comme tous les autres spectateurs, laisse échapper quelques cris avant que, peu à peu le groupe ne disparaissent derrière la scène. Zoya se faufile, tente de rejoindre la scène alors que la majorité des personnes présentes ce soir prenne le chemin inverse. Une fois arrivée devant la barrière de sécurité, elle se présente à l’agent de sécurité qui pense très certainement que c’est une groupie de plus qui tente de passer pour se taper un des membres du groupe « Hey, Zo’, qu’est-ce que tu fais là ? Tu peux la laisser passer, elle est cool » Et comment qu’elle l’est, encore heureux. Zoya force un sourire à l’attention de l’agent qui commençait sérieusement à lui taper sur le système, avant de rejoindre Aaron « J’ai su que vous n’aviez pas grand monde ce soir pour votre concert, j’ai fait tout ce chemin simplement parce que vous me faisiez peine », lâche-t-elle avec cet air malicieux, étreignant ensuite le chanteur du groupe « Il est où l’abruti ? » C’est de Cameron qu’elle parle, son petit frère car si elle est venue jusqu’ici, à Rio, c’est spécifiquement pour lui. Elle se trouvait au Mexique juste avant ça pour un tournage et un petit détour par le Brésil, pays qu’elle affectionne tout particulièrement, paraissait logique. « Là-bas ! » lui indique Aaron d’un signe de tête. « Thanks mate ». Zoya aperçoit en effet son frère un peu plus loin et prend la direction indiquée pour le rejoindre. Le batteur la voit arriver vers eux, elle lui fait signe de se taire en apposant son index sur sa bouche, et approche à pas feutrés vers son frère. « T’as été nul à chier Cam’ ce soir ! » Une petite tape derrière la tête et un grand sourire sur les lèvres, voilà une Zoya satisfaite de sa vanne alors que son frère l’est sûrement un peu moins. Une fois qu’ils se retournent, elle le prend dans ses bras pour l’étreindre, contente malgré tout de le retrouver « Je plaisante, c’était pas trop mal votre gueulante pour une fois » Elle lui lance un clin d’œil avant de prendre place sur une grosse enceinte « Il y avait du monde ce soir, c’est chouette » Zoya attrape le micro qui est à coté d’elle et l’examine d’un peu plus près, comme si quelque chose de magique allait en sortir avant de le reposer à côté d’elle « T’es content que je sois là ? T’as vu j’ai fait des milliers de kilomètres rien que pour voir ta tronche, je suis vraiment la meilleure des sœurs au monde ! » a-t-il vraiment le choix en même temps ?
Il avait fait le con, Cameron, et il le savait mais il jugeait que l’ultimatum que Nahele lui avait imposé l’était tout autant et qu’il méritait une réaction aussi excessive de sa part en guise de réponse. Même si ses agissements pouvaient donner l’impression qu’il se foutait de son amoureux de l’époque, la réalité était toute autre alors que Cameron vivait sa première vraie peine d’amour. Il avait été blessé de constater qu’il n’avait peut-être pas autant de valeur aux yeux de Nahele qu’il le croyait parce qu’il ne voyait pas comment il pouvait lui demander de choisir entre son rêve et lui s’il l’aimait réellement. Il voulait que le brun souffre autant que lui dans cette histoire et c’était donc par vengeance qu’il avait été voir ailleurs pour lui faire comprendre sa décision : jamais il ne s’empêcherait de vivre son rêve pour quelqu’un. Leur dernière discussion avait été animée et remplie d’animosité à un tel point où Cameron avait fini par demander à Zoya d’aller récupérer ses choses à l’appartement pour qu’il n’ait pas à y remettre les pieds lorsqu’il rentrerait enfin en Australie. Il n’avait plus rien à dire à son ex, s’il pouvait donc s’éviter de le revoir, ça faisait bien son bonheur. En attendant de rentrer chez lui, la blonde avec qui il avait trompé Nahele l’avait accompagné de ville en ville durant sa tournée jusqu’à ce qu’elle ne suffise plus à le distraire, à lui faire oublier la douleur qui le tenaillait alors que la plaie était encore bien vive. Sans aucune délicatesse, il lui avait fait comprendre qu’il étai temps qu’elle retourne chez elle et il lui avait payé son billet d’avion pour ne plus l’avoir dans les pattes. Depuis, il concentrait toutes ses énergies à leur tournée, animé d’une certaine rage tandis que la presse le pointait du doigt tout en victimisant le pauvre Nahele comme s’il n’avait rien fait de mal de son côté. Considérant que les paparazzis ne cherchaient qu’à publier en premier la nouvelle, ça ne l’étonnait pas tellement qu’ils ne cherchent même pas à connaître tous les détails de l’histoire. De toute façon, il se serait probablement contenté de les envoyer promener sans donner de détails sur sa vie intime.
Après le rappel, Cameron fonça en direction de leur loge en soupirant, fatigué de vivre dans ses valises depuis quelques semaines. Il était temps que la tournée se termine et qu’il puisse rentrer à la maison. La tête dans le réfrigérateur, il se prit une bière qu’il décapsula dans son t-shirt. Il eut à peine le temps de porter la bière à ses lèvres pour en prendre une gorgée qu’il reçut une tape derrière la tête. « T’as été nul à chier Cam’ ce soir ! » Tandis qu’il se retournait vers la coupable, il leva les bras et baissa la tête pour regarder son chandail maintenant trempé d’un peu de bière. « Ma bière! » S’exclama-t-il avant de finalement prendre Zoya dans ses bras pour la saluer. « Je plaisante, c’était pas trop mal votre gueulante pour une fois » Pour une fois. Il leva les yeux au ciel en soupirant, pas tellement surpris que sa sœur trouve moyen de se plaindre encore une fois. Malgré tout ce qu’elle pouvait bien dire, il savait ce que son groupe et lui valaient, elle était bien loin - pas si loin que ça - l’époque où ils jouaient dans le garage des Lewis avec leur voisin qui se plaignait toujours du vacarme. « Tellement mauvais que tu as fait le trajet jusqu’à Rio pour venir souffrir. » La taquina-t-il en prenant une gorgée de sa bière. La bouche pleine, il leva sa bière et il désigna le réfrigérateur d’un geste de la tête pour savoir si elle en voulait une. « Il y avait du monde ce soir, c’est chouette. » Il hocha la tête en souriant. « Il y a toujours du monde, il suffit de regarder plus loin que ton nez pour que tu t’en rendes compte. » Il n’en pensait pas un mot, mais il ratait rarement une occasion de se moquer d’elle rien que pour avoir le dernier mot. « T’es content que je sois là ? T’as vu j’ai fait des milliers de kilomètres rien que pour voir ta tronche, je suis vraiment la meilleure des sœurs au monde ! » Il appuya son dos contre l’enceinte près d’elle. « Tu vas faire quoi si je dis non? Tu vas retourner d’où tu viens? Après pour le titre de la meilleure sœur, on repassera, tu l’obtiens par défaut. » répondit-il, un sourire moqueur au coin des lèvres. « Pourquoi tu ne m’as pas dit que t’allais être à Rio? On aurait pu se planifier quelque chose, je ne sais pas. T’en avais marre du Mexique? »
Because she's the best sister in the world - ft @Cameron Lewis#3
Novembre 2017.« Ma bière! » C’est tout ce qui lui importe alors que sa sœur lui fait la surprise de sa présence ? Sa bière ? On voit les priorités. Bon en même temps, la tape qu’elle vient de lui donner derrière la tête lui a valu de renverser une partie de celle-ci sur lui, mais elle ne s’en voit même pas désolé la Zoya. Ça l’a fait rire, même, avant qu’elle ne prenne son cadet dans ses bras pour le saluer. « Tellement mauvais que tu as fait le trajet jusqu’à Rio pour venir souffrir. » « Je n’ai pas fait le trajet jusque là pour ça, elle marque une pause, volontaire Je l’ai fait pour les beaux yeux d’Aaron uniquement » et elle trouve alors le regard de celui-ci qui vient de les rejoindre en lui faisant les yeux doux, battant des cils plusieurs fois d’affilé. Aaron ne manque pas de sourire et de tourner la tête de gauche à droite, comprenant très bien ce que Zoya cherche à faire : faire chier son frère. Ce dernier vient à lui proposer une bière, ce qu’elle ne manque pas d’accepter en hochant simplement la tête. « Il y a toujours du monde, il suffit de regarder plus loin que ton nez pour que tu t’en rendes compte. » Ses yeux viennent à trouver le plafond, le majeur lui démangeant fortement mais elle s’abstient à ce stade. Ils viennent juste de se retrouver, les hostilités seront sûrement lancées plus tard – plus tard équivalent dans quelques minutes à peine les connaissant. Zoya finit par avouer qu’effectivement, elle a fait tout ce trajet pour voir sa tronche et c’est pour cette raison qu’elle mériterait le titre de best sister ever « Tu vas faire quoi si je dis non? Tu vas retourner d’où tu viens? Après pour le titre de la meilleure sœur, on repassera, tu l’obtiens par défaut. » Le voilà le majeur en question qui se dresse aussitôt qu’il termine sa phrase. Il est majestueux, accompagné d’un sourire forcé avant qu’elle n’amène le goulot de sa bière à ses lèvres « Peut-être que mon titre est par défaut, le tien en revanche, est loin d’être gagné » Et là, son sourire est plus franc, presque victorieux « Et si tu n’es pas content, je suis certain que tes potes, eux, seront ravis de ma présence. Et je n’ai pas besoin de toi pour me distraire ici, à Rio » Et ça il le sait Cameron, quand sa sœur a cet âme vagabonde, qu’elle est incapable de rester en place bien longtemps et se débrouille surtout très bien toute seule et ça depuis des années. « Pourquoi tu ne m’as pas dit que t’allais être à Rio? On aurait pu se planifier quelque chose, je ne sais pas. T’en avais marre du Mexique? » « Non, le tournage sur lequel j’ai été appelé est terminé. Et comme tu n’étais pas loin, je me suis dit que c’était l’occasion de venir te retrouver et de passer un peu de temps ensemble. Même si je dois jouer les groupies tous les soirs à vos concerts. Il est quand le prochain d’ailleurs ? » Vous le voyez le contraste entre tu es le pire frère du monde, le doigt d’honneur un peu plus tôt et le tu m’as manqué j’ai envie de passer du temps avec mon débile de frère – oui le débile ne peut pas être totalement supprimé, il faut pas pousser mémé dans les orties quand même. « Il n’est pas trop tard en tout cas pour se planifier quelque chose, si tu en as le temps. Il y a plein de choses sympas à faire dans le coin » Elle s’installe un peu plus confortable sur l’énorme enceinte sur laquelle elle est assisse depuis le début « Je pourrais te pousser du haut de l’énorme Christ Rédempteur par exemple, ça peut être fun » Elle pouffe légèrement de rire alors qu’elle vient à poser la main sur l’épaule de son frère, le bousculant légèrement « Je plaisante, je ne le ferai que si tu es pénible, promis ». Elle rit un petit peu encore avant de retrouver son sérieux alors qu’ils se retrouvent seul dans la loge aménagée « Comment tu vas sinon ? ». Son air est un peu plus inquiet et son ton plus prudent, alors qu’elle fait référence à sa rupture récente avec Nahele.
Ça n’avait jamais été simple entre Zoya et Cameron et si leur relation avait bien évolué depuis leur enfance, ni lui ni elle ne se résolvait à admettre l’affection qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. C’était bien plus facile de faire réagir sa sœur en appuyant là où ça fait mal, de faire croire qu’ils étaient incapables de se sentir alors qu’ils étaient bien plus présents l’un pour l’autre que ce qu’ils démontraient. Comme Zoya qui le surprenait aujourd’hui en faisant le trajet jusqu’à Rio pour passer un peu de temps avec lui. « Je n’ai pas fait le trajet jusque là pour ça, je l’ai fait pour les beaux yeux d’Aaron uniquement » Évidemment que Zoya allait trouver un autre prétexte pour expliquer sa présence ici plutôt que d’avouer que c’était pour voir son frère cadet, mais la raison qu’elle venait de donner ne faisait pas le bonheur de ce dernier qui fit mine d’avoir un haut-le-cœur. « J’ai zéro envie de vous imaginer tous les deux en train de vous envoyer en l’air. Il y a assez de monde sur la planète, trouve-toi quelqu’un d’autre. » dit-il en étant parcouru d’un frisson de dégoût. « Et je ne veux pas du tout vous gérer si ça se passe mal… » Parce que même si Zoya n’assistait que rarement à leurs spectacles, Cameron passait suffisamment de temps avec le chanteur de son groupe pour que sa sœur et lui risquent de se recroiser à l’occasion dans le futur. « Peut-être que mon titre est par défaut, le tien en revanche, est loin d’être gagné » Il haussa les sourcils, l’air prétentieux. « Tu peux bien dire ce que tu veux, je sais ce que je vaux. » Malgré ses paroles, il savait que Zoya avait toujours été plus proche de Deklan que de lui, mais leur ainé n’habitait plus en Australie, ce qui faisait qu’ils se voyaient bien plus rarement que durant leur enfance. « Dick t’aime tellement qu’il a préféré déménager à l’autre bout du monde pour ne pas te supporter, alors hein! » Il ne se sentait pas vraiment mal de parler en mal de leur grand-frère qu’il considérait comme un étranger. À l’inverse, il n’avait rien à dire contre Ezekiel de qui il était particulièrement proche étant donné leur proximité en âge. « Et si tu n’es pas content, je suis certain que tes potes, eux, seront ravis de ma présence. Et je n’ai pas besoin de toi pour me distraire ici, à Rio » Il secoua négativement la tête en portant sa bière à ses lèvres. « C’est quoi? Tes amies te boudent alors tu viens me voler les miens? Attention à ce que tu fais avec eux, parfois ça vient avec une gonorrhée! » dit-il en riant en haussant le ton pour que les membres de son groupe l’entendent bien. « Fuck you! » Sans même se retourner, le batteur du groupe leva un bras en l’air pour lui faire un doigt d’honneur, ce qui ne fit que le faire rire davantage.
« Non, le tournage sur lequel j’ai été appelé est terminé. Et comme tu n’étais pas loin, je me suis dit que c’était l’occasion de venir te retrouver et de passer un peu de temps ensemble. Même si je dois jouer les groupies tous les soirs à vos concerts. Il est quand le prochain d’ailleurs ? » Même s’il faisait tout pour embêter sa sœur, ça le touchait de savoir qu’elle était venue les rejoindre pour passer un peu de temps avec lui et lui fit savoir en posant sa main sur son torse en lui souriant. « C’est gentil, je savais que tu ne pouvais pas te passer de moi. » Il lui donna un petit coup de coude, une lueur espiègle dans le regard. « On a quelques jours de repos, le prochain est la semaine prochaine. » Ce qui faisait bien son affaire parce qu’il sentait qu’il commençait à saturer. Il avait toujours été très proche de ses fans et, ces derniers temps, il sentait qu’il perdait patience et qu’il avait juste hâte de retrouver sa chambre d’hôtel en soirée. « Il n’est pas trop tard en tout cas pour se planifier quelque chose, si tu en as le temps. Il y a plein de choses sympas à faire dans le coin. Je pourrais te pousser du haut de l’énorme Christ Rédempteur par exemple, ça peut être fun. Je plaisante, je ne le ferai que si tu es pénible, promis. » Il leva les yeux au ciel en ricanant tandis qu’il repoussa la main de sa sœur avec la sienne après qu’elle l’eut bousculé. C’est qu’il n’avait pas beaucoup de chances de s’en sortir puisqu’il était toujours pénible, à écouter Zoya parler. « Tu en as d’autres des idées de génie comme ça? C’est quoi, tu te dis que personne ne va me chercher ici à l’inverse de Brisbane où il ne manque pas de fossés dans lesquels tu pourrais me pousser? » Il savait qu’elle ne lui ferait jamais de mal, elle ne pouvait pas se passer de lui, remember? « Comment tu vas sinon ? » En entendant la question de sa sœur, il releva les yeux vers elle et il ne put s’empêcher de soupirer en constatant l’air inquiet qu’il aperçut dans son regard. « C’est donc pour ça que t’es venue ici… pour me chaperonner? C’est maman qui t’envoie? Je vais bien, pourquoi ça n’irait pas? » Il répondit sur un ton un peu trop sec pour être convainquant, mais il ne voulait pas montrer à quel point sa rupture récente l’affectait. « Si ton plan c’était de prendre le côté de Nahele en venant me faire la morale, je n’ai pas envie de t’entendre. » Il était sur la défensive, Cameron, mais Zoya et Nahele avaient toujours été proches et la brune n’avait pas pour habitude de prendre la défense de son cadet.
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Novembre 2017. « J’ai zéro envie de vous imaginer tous les deux en train de vous envoyer en l’air. Il y a assez de monde sur la planète, trouve-toi quelqu’un d’autre. (…) Et je ne veux pas du tout vous gérer si ça se passe mal… » Zoya a ce sourire narquois qui se forme au creux de ses lèvres, celui qui présage une mauvaise nouvelle qu’elle s’apprête à lui annoncer alors qu’elle prétend être venu pour les beaux yeux d’Aaron, le chanteur du groupe auquel appartient son frère cadet « Qui te dit qu’on ne s’est pas déjà envoyé en l’air lui et moi ? » Et elle a ce haussement de sourcil simultané, cet air amusé et un tantinet énervant alors qu’elle jette un œil à Aaron qui s’est déjà éclipsé D’ailleurs, c’est un très bon coup, donc… » et elle en rajoute en laissant sous-entendre qu’elle compte possiblement remettre le couvert, plus simple que d’avouer qu’elle a effectivement parcouru plus de six milles kilomètres pour voir son frère cadet qui lui manquait. Parce qu’il lui manque malgré tout Cameron. Malgré cette relation piquante qu’ils ont toujours eue, cette chamaillerie qui ne cesse de la caractériser dès l’instant où ils se retrouvent dans la même pièce. Bien souvent, notamment durant les repas de famille, tout le monde fait en sorte que les deux ne se retrouvent pas à côté ou face l’un à l’autre afin d’éviter une quelconque dispute – qui peut partir clairement de rien entre eux. Mais c’est aussi cette relation conflictuelle qu’ils peuvent avoir à longueur de temps qui montre cet amour qu’ils peuvent ressentir l’un pour l’autre. Zoya est prête à tout pour Cameron, et même si elle lui a dit plus d’une dizaine de fois qu’il peut crever au bord d’une route, qu’elle n’en aurait rien à foutre , ce n’est qu’une façon pour elle de camoufler un peu plus ce qu’elle peut réellement ressentir pour lui. Il est son cadet, celui avec qui elle partage sûrement plus de points communs qu’elle ne veut bien le reconnaitre et si elle est venue jusqu’à Rio aujourd’hui, c’est parce qu’elle sait qu’ils vont passer un excellent moment ensemble – même si les disputes et les piques seront toujours présentes. La preuve, si elle hérite du titre de meilleure sœur par défaut – puisqu’elle est unique dans la fratrie – elle ne donnera clairement pas la palme du meilleure frère à Cam’ « Tu peux bien dire ce que tu veux, je sais ce que je vaux. » « Rien ? » dit-t-elle avec un air innocent avant de rire doucement « Dick t’aime tellement qu’il a préféré déménager à l’autre bout du monde pour ne pas te supporter, alors hein! » Et alors qu’elle était en train de boire, bouteille aux lèvres, elle se fige et la retire pour tourner son regard vers son frère « C’est à cause de TOI qu’il est parti, t’es tellement insupportable ! » Non, Dek’ est partie uniquement parce qu’il a voulu poursuivre ses rêves, comme ils le font tous parce que c’est ainsi qu’ils ont été encouragé à le faire depuis leur plus jeune âge. Des parents qui n’ont jamais interdit à leurs enfants de suivre le chemin qu’ils voulaient, en les laissant surmonter seuls des obstacles et des échecs, nombreux, mais qui ne les a jamais empêché de rebondir et de finir par s’épanouir dans leur passion. « Et tu crois que je voyage autant pour quelles raisons moi aussi ? Pour voir ta sale tronche le moins possible » et elle reprend une gorgée de sa bière, plutôt fière de sa répartie. « C’est quoi? Tes amies te boudent alors tu viens me voler les miens? Attention à ce que tu fais avec eux, parfois ça vient avec une gonorrhée! » « Fuck you! » La réaction d’un des membres du groupe ne manque pas de faire sourire Zoya avant qu’elle ne reprenne « Heureusement que toi ta débilité n’est pas contagieuse ! » dit-t-elle d’un air désespéré, en levant les yeux au ciel.
« C’est gentil, je savais que tu ne pouvais pas te passer de moi. » Elle feint d’être prise d’une quinte de toux pour montrer que ce n’est pas du tout le cas et en fait des tonnes volontairement pour le dissuader de penser qu’elle ne pouvait se passer de lui « Pardon, entendre des bullshits pareilles me font m’étouffer » Et elle reprend une gorgée de bière pour appuyer ses dires, non sans un sourire fière aux lèvres « On a quelques jours de repos, le prochain est la semaine prochaine. » « Ok, donc je reste jusqu’au prochain concert, et je partirai le lendemain » Parce qu’il faut savoir que Zoya voyage en aller simple et qu’elle n’a évidemment pas prévu de retour. Ce qui peut être assez déconcertant, surtout quand du jour au lendemain, elle lance un j’ai mon avion dans deux heures, ciao et que vous vous y entendez le moins du monde. Là, mis à part si Cameron l’emmerde au plus haut point et qu’elle décide de prendre un billet retour sur un coup de tête plus tôt que prévu, elle devrait tenir promesse et rester donc au moins une semaine avec lui et ses amis sandwich. « Tu en as d’autres des idées de génie comme ça? C’est quoi, tu te dis que personne ne va me chercher ici à l’inverse de Brisbane où il ne manque pas de fossés dans lesquels tu pourrais me pousser? » « Exactement. On prétend à un accident, affaire classée on en parle plus » Tu parles. Il arriverait un malheur à son frère, elle serait très certainement au bord du gouffre elle-même. Elle sourit, comme pour montrer quelque part qu’elle ne le pense pas et puis retrouve peu à peu un air sérieux, une fois qu’ils se retrouvent seul, pour lui demander comment il va, une question qui a un réel but au fond. « C’est donc pour ça que t’es venue ici… pour me chaperonner? C’est maman qui t’envoie? Je vais bien, pourquoi ça n’irait pas? (…) Si ton plan c’était de prendre le côté de Nahele en venant me faire la morale, je n’ai pas envie de t’entendre. » Elle a pas le temps d’en placer une, sent que l’évocation de sa précédente relation le tend au plus haut point, ce qui ne manque pas de lui fait froncer les sourcils davantage. Zoya met sa main gauche en évidence et énumère chaque point qu’il a pu soulever en désignant un doigt à chaque fois « Alors, NON je ne suis pas venue te chaperonner. Si t’as des emmerdes, j’en ai rien à foutre mensonge NON ce n’est pas maman qui m’envoie. NON tu ne vas pas bien, parce que tu agis comme un asshole – même si tu en est toujours un à longueur de temps. Et POSSIBLEMENT que je vienne te faire la leçon de morale à ce sujet Et comme il lui reste un doigt de cacher, elle ajoute Et si t’a pas chié aujourd’hui, il est temps d’y aller, ça te détendra » Elle a énuméré tout ça sur le même ton que lui, en jouant au final le rôle de cette grande sœur un peu moralisatrice, et comme elle sait qu’il peut être buté, surtout quand il s’agit de parler de ce qu’il ressent, Zoya laisse retomber sa main sur sa cuisse, en soupirant « Plus sérieusement, l’abruti, je suis venue parce que, manque de chance pour toi, je te connais assez pour savoir que ça ne va pas, même si tu préfère crever que de l’avouer. Donc je me suis dit que ma présence te ferait le plus grand bien, que ce soit pour te faire chier ou pour te servir d’oreille attentive à tout ce que tu peux ressentir » cette dernière phrase est prononcée un peu plus timidement, parce que pas le genre qui est prononcée souvent entre eux « Et je suis possiblement venue aussi pour te rendre… et elle détache alors d’autour de son cou un collier que Cameron ne tardera pas à reconnaitre ça… » dit-t-elle en déposant doucement le bijou dans le creux de la main de son frère. Elle adopte un air désolé « Il tenait à ce que je te le rende… Elle guette la moindre réaction sur les traits de son cadet bon, en même temps… je comprends qu’il n’ait pas voulu le garder après… elle marque une pause parce qu’elle redoute le regard que Cam’ va lui jeter à ce moment-là Enfin, tu sais » Elle est toute douce la Zoya là bizarrement, malgré ses maladresses. Mais parce qu’elle sait que Cameron peut prétendre autant qu’il veut, elle est consciente que cette rupture, qui a été un choix – peut-être par défaut – de sa part, ne le rend pas plus heureux pour autant.
Zoya n’avait même pas besoin d’ouvrir la bouche pour que son frère sache qu’elle s’apprêtait à dire une connerie, à donner trop de détails sur une partie de sa vie sur laquelle il ne voulait strictement RIEN savoir. Si ça s’appelait « vie intime », ce n’était pas pour rien, mais bien parce que ça devait justement le rester, INTIME. Sauf que ça lui faisait bien trop plaisir à Zoya de faire chier son frère pour s’abstenir d’en parler. « Qui te dit qu’on ne s’est pas déjà envoyé en l’air lui et moi ? » Il posa son poing fermé contre sa bouche tandis qu’il fit semblant d’avoir un haut-le-cœur. « Je pense que je viens de ravaler mon dernier repas après l’avoir vomi dans ma bouche. » Il secoua rapidement les épaules lorsque son corps fut parcouru d’un frisson de dégoût. « D’ailleurs, c’est un très bon coup, donc… » Il fronça les sourcils, pas certain d’où elle voulait en venir. « Donc quoi? » Aussitôt demandé, aussitôt il regretta sa question et il boucha ses oreilles à deux mains pour ne pas en entendre plus. « LALALALA je ne veux rien savoir de plus! Attends que je baise une de tes amies pour me venger, je suis pas mal sûr que tu vas la trouver moins drôle… Tu dirais quoi de Vranken? Je ne lui ferais pas mal. » ajouta-t-il en haussant à répétition les sourcils rien que pour la faire réagir puisqu’il ne comptait en rien exécuter sa menace étant donné que Freya et lui ne pouvaient plus s’endurer depuis de nombreuses années. Il ne s’agissait là que d’une provocation. Comme si ce n’était pas assez, voilà maintenant qu’ils s’embêtaient pour le titre de meilleure sœur et de meilleur frère. Malgré tout ce qu’elle pouvait bien dire, Zoya obtenait ce titre par défaut et il n’y avait donc aucune fierté à avoir. « Rien ? » Du revers de la main, il la frappa sur le bras en claquant sa langue contre son palais. « Très drôle. » La vérité était qu’il n’avait pas d’autre argument pour la convaincre, même s’il restait persuadé que c’était lui le meilleur. Il n'avait pas du tout la tête enflée le Cameron. « C’est à cause de TOI qu’il est parti, t’es tellement insupportable ! » Il secoua vivement la tête, presque choqué qu’elle l’accuse même s’il savait au fond qu’il n’y avait rien de sérieux dans ses accusations. « Moi?! Mais je ne le connais même pas! S’il t’aimait vraiment autant qu’il le dit, il serait resté pour toi. C’est toi qui es insupportable si tu veux mon envie. » Et même si elle n’en voulait pas, de son envie, il lui donnait quand même! « Et tu crois que je voyage autant pour quelles raisons moi aussi ? Pour voir ta sale tronche le moins possible » Dans les circonstances, disons que la brune choisissait le mauvais moment pour lui sortir cette phrase. « La prochaine fois, attends de ne pas me visiter pendant ton voyage pour me dire quelque chose du genre, tu seras plus crédible. Là tout ce que tu prouves, c’est que tu incapable de te passer de moi. » dit-il en posant ses mains sur son menton pour avoir l’air d’un ange tout en battant des cils. « Heureusement que toi ta débilité n’est pas contagieuse ! » Il rit. « Non mais faut croire que c’est héréditaire, je ne suis pas le seul à en avoir hérité. » C’était visiblement de famille, chacun à leur façon.
Fidèle à ses habitudes, jamais Zoya n’avouerait à son frère cadet qu’il lui manquait et qu’elle était incapable de s’en passer. « Pardon, entendre des bullshits pareilles me font m’étouffer » Il haussa les sourcils, puis il posa son regard sur elle, l’air dubitatif. « Tu ne veux seulement pas te l’admettre. Je le sais et tu le sais tout aussi bien que moi. » Et comme pour lui confirmer ses dires, elle l’avisa qu’elle resterait jusqu’au lendemain de leur prochain concert. Si ce n'était pas pour passer du temps avec lui ça. « Ok, donc je reste jusqu’au prochain concert, et je partirai le lendemain » Il haussa les épaules en levant ses mains de part et d’autre de son corps. « Mais ce n’est pas du tout pour moi! » Bien sûr que non, c’était pour les belles fesses d’Aaron, tout le monde l’avait compris maintenant. « Exactement. On prétend à un accident, affaire classée on en parle plus » Une moue triste apparut sur les traits du guitaristes qui tentait tant bien que mal de la prendre par les sentiments. « Imagine à quel point tu briserais le cœur de maman et papa… tu y as pensé à ça? » Évidemment que non comme il n’avait pas pensé que sa sœur pouvait débarquer à l’improviste à l’autre bout du monde et en plus pour lui parler de son ex avec qui il venait tout juste de se séparer. Zoya était proche de Luke et même si ça n’avait pas été le cas, il ne savait que trop bien qu’elle ne prendrait jamais son côté. C’était foutu d’avance. « Alors, NON je ne suis pas venue te chaperonner. Si t’as des emmerdes, j’en ai rien à foutre. NON ce n’est pas maman qui m’envoie. NON tu ne vas pas bien, parce que tu agis comme un asshole – même si tu en est toujours un à longueur de temps. Et POSSIBLEMENT que je vienne te faire la leçon de morale à ce sujet. Et si t’a pas chié aujourd’hui, il est temps d’y aller, ça te détendra » La pression montait dans le corps du musicien qui n’appréciait pas du tout qu’elle s’invite à son concert pour lui faire la moral. Il la fusilla donc des yeux, les poings serrés comme il l’avait si souvent fait lorsqu’ils étaient gamins. « Merci de te préoccuper de mon transit, mais j’ai pas envie de chier! Ce qui m’aurait aidé à me détendre c’est surtout que tu te retiennes de venir me faire chier pendant ma tournée, je n’avais clairement pas besoin de ça! » Il gérait très bien tout seul, bien sûr Cameron… « Plus sérieusement, l’abruti, je suis venue parce que, manque de chance pour toi, je te connais assez pour savoir que ça ne va pas, même si tu préfères crever que de l’avouer. Donc je me suis dit que ma présence te ferait le plus grand bien, que ce soit pour te faire chier ou pour te servir d’oreille attentive à tout ce que tu peux ressentir » Et elle avait raison, mais Cameron avait toujours plus de facilité à extérioriser son ressenti en écrivant des chansons qu’en se confiance à ses proches, surtout à sa sœur qui ne manquerait pas une occasion de se servir de l’information qu’elle aurait pour se moquer de lui. Alors il détourna la tête en grognant pour qu’elle ne puisse pas voir dans son regard qu’elle avait misé juste. « J’ai besoin de personne. Tant pis pour lui, un de perdu, dix de retrouvés. » dit-il d’une voix qui manquait cruellement d’assurance juste avant de porter sa bière à ses lèvres pour en prendre une gorgée. « Et je suis possiblement venue aussi pour te rendre… ça… » Les paroles de Zoya attirèrent son attention et c’est seulement lorsqu’elle posa le bijou dans le creux de sa main qu’il comprit de quoi il s’agissait. Cameron fixa longuement la chaine de métal qu’il tenait entre ses doigts, revoyant sans difficulté le moment où il l’avait offerte à Luke et ses traits auparavant durs se décomposèrent. « Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec ça? » Était-ce une façon de son ex de lui faire un peu plus mal après ce qu’il lui avait fait? C’était sans fin. « Il tenait à ce que je te le rende… bon, en même temps… je comprends qu’il n’ait pas voulu le garder après… Enfin, tu sais » Il ricana en levant furtivement les yeux vers ceux de sa sœur. « Après que je l’aie trompé? Vas-y, dis-le, pourquoi tu te prives?! On le sait bien que c’est toujours ma faute, l’ultimatum que lui m’a donné ça on en parle pas hein?! Parce que toute personne normale qui en aime une autre va lui demander de laisser tomber ses rêves, c’est connu! » s’exclama-t-il, le cœur battant la chamade. Jamais il n’aurait demandé à Luke de faire un choix comme ça, au contraire, il voulait qu’il réalise ses rêves comme leurs parents le souhaitaient avec eux. N’était-ce pas ça l’amour? « S’il y a autre chose qu’il tient à me rendre, t’as qu’à lui dire de foutre ça à la poubelle, j’en ai rien à foutre. » Et comme pour le prouver, il tendit à contre-cœur le bras pour laisser tomber dans la poubelle la chaîne qu’il avait offerte à son ex, suivi de sa bouteille de bière qu’il venait de caler avant d’aller s’en chercher une autre pour noyer sa peine.
Because she's the best sister in the world - ft @Cameron Lewis#3
Novembre 2017. « Je pense que je viens de ravaler mon dernier repas après l’avoir vomi dans ma bouche. » « Dommage que tu ne t’es pas étouffé avec » réagit-t-elle aussitôt non sans avoir cet air provocateur et fier de la réplique qu’elle vient de sortir. Zoya n’a aucun mal à parler de sa vie sexuelle à son frère cadet, encore moins de clamer haut et fort qu’elle a potentiellement déjà couché avec Aaron, l’ami de son frère qui fait partie de son groupe bidon « Donc quoi? » « Donc il n’est pas… » elle est coupée dans son élan, son frère venant à avoir une réaction très mature… « LALALALA je ne veux rien savoir de plus! Attends que je baise une de tes amies pour me venger, je suis pas mal sûr que tu vas la trouver moins drôle… Tu dirais quoi de Vranken? Je ne lui ferais pas mal. » Alors là, il en faut pas plus pour que le sang de la Lewis face un tour et qu’elle réagisse, brandissant son index à l’encontre de son frère « Tu touches ne serait-ce qu’à un seul cheveu de Freya, et crois-moi, je serai celle qui te coupera tes corones ». Son air est on ne peut plus sérieux, une couleur écarlate de colère venant à se loger sur son visage. Elle ne tolèrerait pas que son frère s’amuse de sa petite sœur de cœur, comme il peut le faire avec une quelconque groupie assez stupide pour se laisser séduire par ce boulet qui lui sert de frère. Et ils continuent leur joute verbale, Zoya saisissant quelconque perche qu’il peut lui tendre pour le rabaisser un peu plus encore « Très drôle. ». Il la frappe, elle en fait de même et on dirait deux gosses qui se tapent dessus. Finalement, cette scène ressemble à beaucoup d’autres, celles où ils en sont déjà arrivés aux mains de nombreuses fois pendant leur enfance. Pas un pour rattraper l’autre, en somme. « Moi?! Mais je ne le connais même pas ! S’il t’aimait vraiment autant qu’il le dit, il serait resté pour toi. C’est toi qui es insupportable si tu veux mon envie. »Il l’agace. Et ça l’agace aussi de savoir que la relation entre Deklan et Cameron est inexistante. Elle ne le dit pas, ne le montre pas, mais au fond, ça l’attriste. Parce que même si elle aime clamer haut et fort que Deklan est son préféré – et donc qui dit préféré, dit il n’est qu’à elle et elle ne partage pas – elle aimerait qu’ils soient tous les quatre aussi soudés qu’elle ne peut l’être avec Dek – et avec Cameron, même si là encore, elle préfèrerait mourir que de le reconnaitre. « La prochaine fois, attends de ne pas me visiter pendant ton voyage pour me dire quelque chose du genre, tu seras plus crédible. Là tout ce que tu prouves, c’est que tu incapable de te passer de moi. » « Aaron, je t’ai dit » fait-t-elle en désignant le chanteur qui, au même moment, regarde en sa direction et qu’elle salue exagérément d’un gros sourire. « Non mais faut croire que c’est héréditaire, je ne suis pas le seul à en avoir hérité. » Et c’est un joli doigt d’honneur qu’il obtient en guise de réponse, qu’elle brandit d’ailleurs bien devant ses yeux pour être sûr qu’il voit bien à quel point elle l’emmerde profondément.
« Tu ne veux seulement pas te l’admettre. Je le sais et tu le sais tout aussi bien que moi. » Elle tourne sa tête vivement de gauche à droite pour désapprouver ses dires, incapable d’avouer qu’effectivement, elle voulait passer du temps avec lui « Mais ce n’est pas du tout pour moi! ». Elle soupire lassement, levant les yeux au ciel alors qu’elle préfère rester silencieuse qu’entrer encore dans un éternel débat sans fin. Peut-être qu’ainsi elle s’avoue aussi vaincue et surtout à court d’arguments. Quoi que elle laisse tout de même planer le doute quant à son envie de le pousser du haut d’une falaise afin de se débarrasser définitivement de son frère cadet « Imagine à quel point tu briserais le cœur de maman et papa… tu y as pensé à ça? » « Justement dit-t-elle avec un énorme sourire c’est pour eux que je fais ça aussi ». La garce ! Et en plus elle est fière d’elle parce qu’elle arbore, une fois de plus, un grand sourire et bat des cils exagérément.
La véritable raison de son voyage jusqu’à son frère s’explique aussi par sa rupture récente et le besoin qu’elle a de savoir comment il se porte. Elle le connait suffisamment pour savoir qu’il ne va pas, même s’il maintiendra le contraire quoi qu’il en coute. Et d’ailleurs, voilà qu’il se renfrogne, se renferme et perd patience, au point de devenir exécrable avec sa soeur « Merci de te préoccuper de mon transit, mais j’ai pas envie de chier! Ce qui m’aurait aidé à me détendre c’est surtout que tu te retiennes de venir me faire chier pendant ma tournée, je n’avais clairement pas besoin de ça! » « T’as terminé ? demande-t-elle avant d’ajouter et c’est mal me connaitre si tu crois que je vais me retenir de venir te faire chier ». Bon en vrai, ce n’est pas ce qu’elle cherche, elle veut juste lui montrer qu’elle est là d’une quelconque façon qu’il soit, même si sa préférence serait que son frère accepte de se confier à elle à propos de sa rupture avec Luke. « J’ai besoin de personne. Tant pis pour lui, un de perdu, dix de retrouvés. » Zoya observe son frère silencieusement, plissant les yeux se faisant, avant de venir briser le silence qui s’est légèrement installé afin de lui rendre le collier que Luke lui a confié, cadeau que Cameron lui avait fait « Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec ça? » Elle hausse les épaules alors qu’elle se rend bien compte de la mine déconfite qui se forme sur les traits de son frère, ce qui l’attriste par mimétisme et compassion. Elle lui explique alors que Luke tenait à ce qu’elle lui rende car il ne tenait pas à le garder après…« Après que je l’aie trompé? Vas-y, dis-le, pourquoi tu te prives?! On le sait bien que c’est toujours ma faute, l’ultimatum que lui m’a donné ça on en parle pas hein?! Parce que toute personne normale qui en aime une autre va lui demander de laisser tomber ses rêves, c’est connu! (…) S’il y a autre chose qu’il tient à me rendre, t’as qu’à lui dire de foutre ça à la poubelle, j’en ai rien à foutre. » Elle l’observe une nouvelle fois, sans mot dire, s’agiter alors qu’il vient de jeter le collier à la poubelle suivi de sa bouteille de bière. Zoya reste silencieuse, quelques instants, puis se mouve afin de descendre de la grosse enceinte sur laquelle elle est installée « C’est bon t’as fini ta crise ? elle se penche alors pour ramasser le collier dans la poubelle je vais le garder et quand tu seras calmé, tu me diras réellement ce que tu veux en faire. Et au pire des cas, si ni l’un ni l’autre ne voulait le garder… moi il me plait bien » Le naturel revient toujours au galop, n’est-ce pas. Elle s’approche alors de son frère, se saisit de la bouteille de bière qu’il s’apprêtait à boire, en prend donc une gorgée avant de lui rendre et de passer son bras autour de ses épaules « Viens, on va se faire une partie de beach-volley, j’ai vu des terrains pas loin de là. Ca va te détendre » Elle l’entraîne avec elle sans réellement lui laisser le choix avant de s’adresser aux autres membres de son groupe « Vous venez aussi !? Quoi vous avez peur d’affronter les Lewis et de vous prendre une raclée ? » Zoya a ce sourire satisfait sur les lèvres, serrant un peu plus son frère contre elle, quelques secondes, avant de le relâcher, une façon silencieuse de lui dire qu’elle est là pour lui, malgré tout ce qu’elle peut lui dire.