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 Je voulais t'aimer (Maxiana #6)

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Message(#)Je voulais t'aimer (Maxiana #6) EmptySam 26 Fév 2022 - 9:37

Je voulais t'aimer plus que tout
Plus que mes doutes, plus que le temps
Celui qui pousse à se mentir, à faire semblant
À faire fausse route, plus que mes doutes


@Maxwell O'Connor - Adriana Suarez


Quinze jours. Cela fait quinze jours que Max avait fêté son anniversaire, quinze jours qu’Ade s’était retrouvée en petite tenue, dans son salon, devant sa sœur et son meilleur ami. Quinze jours qu’elle avait écouté les insinuations et les questions sur une éventuelle relation de couple entre Max et elle. Et finalement, quinze jours qu’ils ne s’étaient pas revus. Suite à son anniversaire, l’opérateur avait rappelé Ade pour s’excuser pour ce moment particulièrement gênant, et si elle avait assuré que ce n’était rien, la réalité était toute autre. Lors de la soirée d’Halloween, Melchior, son meilleur ami et petit-ami, l’avait trompé, et avait ainsi trahi sa confiance. Si la brunette avait vite pardonné à Mel, parce qu’elle ne pouvait vivre sans lui, elle avait été échaudée par cet événement, et en portait toujours les stigmates. Elle n’aurait jamais pensé que son meilleur ami, la personne la plus importante au monde après ses parents, puisse la trahir ainsi. Elle lui avait tout donné, lui aurait confié sa vie, l’aurait aidé à dissimuler un cadavre s’il le lui avait demandé. Mais elle n’aurait jamais imaginé qu’il puisse arracher son cœur de sa poitrine et le piétiner à pieds joints. Alors depuis, Adriana avait peur de s’engager dans une nouvelle relation. Et le fait que ce qu’elle vivait avec Max puisse être interprétée comme une relation l’avait fait paniquer. Surtout qu’en y réfléchissant, au calme, à tête reposée, elle devait reconnaître que, rétrospectivement, ça ressemblait bien à une relation de couple. Ils avaient fait des sorties ensemble, avaient dormi de nombreuses fois chez l’un ou chez l’autre, s’écrivaient ou s’appelaient souvent lorsqu’ils ne se voyaient pas. Alors après le coup de fil de Max, la brunette avait cessé tout contact avec ce dernier. Parce qu’elle avait besoin de réfléchir, de faire le point. Elle avait pris son téléphone en mains cent fois avec l’envie de l’appeler, sans résultat. Elle avait sauté sur son smartphone dès qu’il sonnait, espérant qu’il s’agissait de Max, en vain.
Pourtant, hier soir, enfin, après quinze jours de silence, c’était l’opérateur qui avait décidé de faire le premier pas, proposant à Ade une balade dans un parc le lendemain, en fin d’après-midi. Incapable de résister, ravie d’entendre à nouveau parler de lui, la brunette avait accepté dans la minute.
C’est en jean, baskets et débardeur blanc qu’Adriana s’était rendue au lieu de rendez-vous, une tenue décontractée, comme pour faire croire qu’elle n’attendait rien de cette rencontre. Elle avait une dizaine de minutes de retard. La ponctualité n’avait jamais été son fort, mais elle avait prévenu Max par message.
Lorsqu’elle aperçut l’opérateur, la brunette ne put empêcher un sourire de venir illuminer son visage, trahissant le fait qu’elle était ravie de le revoir. Pourtant, en arrivant près de lui, elle se mordilla la lèvre, gênée, ne sachant trop comment le saluer. Elle se contenta d’un mot.

« Salut. »

Et elle enfonça ses mains dans ses poches. Son malaise grandit encore lorsqu’elle remarqua que Max semblait lui aussi gêné, et elle fronça les sourcils, mais préféra ne pas poser de questions : après tout, il était peut-être lui aussi mal à l’aise à cause de la situation entre eux.

« Ils vendent des gaufres un peu plus loin, par là. »

Elle désigna un point derrière Max.

« Ca te tente ? »

Ca leur permettrait de se promener dans le parc jusqu’à là-bas et, dans l’immédiat, ça évitait l’installation d’un silence gêné.


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Message(#)Je voulais t'aimer (Maxiana #6) EmptyMer 2 Mar 2022 - 1:37

La brune avait une envie de gaufre inexplicable – quoi que si, ses hormones de femme faussement enceinte faisaient encore des siennes. Elle n’avait pourtant pas le temps pour ça, elle avait un rendez-vous avec Camil dans les heures à venir et avec la route, elle se devait d’être prête rapidement. Pourtant, elle était bien là, errant dans le parc relativement proche de chez elle à la recherche d’un mec qui ferait des gaufres. Oui, contrairement aux idées reçues, la crêpe était universelle mais la gaufre était de suite beaucoup moins facile à trouver. Alors elle cherchait, penchait la tête parfois comme si ça allait l’aider à trouver plus facilement. Elle voyait bien les minutes défiler et s’imaginait déjà un Camil au bord de la tension de la voir arriver en retard. Elle n’allait pas être en retard, elle se le promettait intérieurement et il fallait croire que son souhait était entendu. Quelques minutes plus tard, l’odeur de gaufre arrivait à son nom et elle hurlait intérieurement victoire quand elle aperçu le petit stand qui en vendait. Décidemment, elle l’aura mérité sa gaufre. Ni une, ni deux, elle marchait vite vers ce stand tout en sortant le portefeuille de son sac à main.

Une gaufre à la confiture et à la chantilly, ses préférées. La première bouchée était une petite merveille, un petit paradis sur terre qu’elle prenait le temps de déguster malgré tout… mais ça, c’était sans compter sur un ibis, un volatile blanc natif du pays et reconnaissable à son long bec, la mouette Australienne en quelque sorte. « Non mais non ! Va-t’en ! C’est ma gaufreuuuh ! » disait-elle en tentant de chasser l’oiseau avec un bras secoué en l’air. Mais il ne fallait pas se voiler la face. Un ibis, c’était plus gros qu’une mouette et plus vorace aussi, alors malgré la chantilly qui volait et sa tentative d’échapper au volatile en lui lançant seulement des bouts un peu plus loin, elle se résignait à lui céder sa gaufre. Dépitée, elle le regardait se régaler tout en faisant une grimace, constatant son chemisier tâché. « Super, non mais vraiment vraiment, merci beaucoup ! » disait-elle sur un ton sarcastique avant de s’apercevoir que deux jeunes gens la regardaient. Un sourire désolé au visage, elle leur accordait quelques mots. « Profitez qu’il se régale avec la mienne pour acheter les vôtres et filez vite de là. Il a l’air de beaucoup aimer ça et d’être un expert du vol de gaufre. » disait-elle avant de s’en aller, dépitée à l’idée qu’elle allait être en retard sans même avoir mangé une gaufre finalement.

Spoiler:
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Message(#)Je voulais t'aimer (Maxiana #6) EmptyLun 25 Avr 2022 - 22:34


Quand vous êtes émotionnellement trop impliqué, c'est sûr que vous finirez par tout gâcher.
@Adriana Suárez & Maxwell



Mardi 24 février 2022



Déjà deux semaines que mon anniversaire était passé. Après ça, j'étais allé à Hong Kong avec Eden pendant cinq jours parce que c'était son cadeau pour mes trente et un an et que j'aurais été ingrat de lui faire perdre tout l'argent qu'il avait dépensé, juste parce que je détestais cette date. J'avais appelé Adriana de là-bas pour m'excuser de ce qu'il s'était passé la dernière fois que nous nous étions vus. Le moment avait été extrêmement gênant pour elle et après m'être calmé, j'avais pris conscience que mes réactions n'avaient fait qu'accentuer ce malaise. Cependant, même si elle avait dit que ce n'était rien et que tout allait bien, elle ne m'avait plus du tout contacté après cela et j'avais eu l'impression que c'était une façon de s'éloigner, soit parce qu'elle m'en voulait, soit parce que cette chose qu'il y avait entre nous ne lui convenait pas ou plus. Alors, j'avais essayé de l'oublier durant le reste du séjour avec mon meilleur ami pour profiter avec lui.

Et si je n'avais pas réellement réussi à ne pas penser à elle à Hong Kong, lorsque nous étions revenus le jour de la saint-valentin et que j'avais laissé l'appartement à Eden pour qu'il puisse profiter avec Mel, ça avait été encore pire. Étant de nouveau en Australie, c'était bien plus difficile de ne pas l'appeler pour la voir, afin de respecter la distance que je pensais qu'elle avait instaurée. J'avais pris cent fois mon téléphone pour l'appeler, mais entre son silence et ce que représentait la date, j'avais à chaque fois manqué de courage. J'avais finalement passé la nuit de la fête des amoureux avec une autre brune que je connaissais depuis plusieurs années : Aleisha. Ally avait d'abord été la collègue sympa, nous avions commencé à nous lancer des défis idiots dès notre premier jour ensemble, ça s'était transformé en cap ou pas cap interminable, puisqu'aucun d'entre nous ne voulait perdre… Et lorsqu'elle avait failli être virée pour un défi que je lui avais lancé, je m'étais dénoncée à sa place et elle était devenue une amie. Juste une amie. Il n'y avait jamais eu la moindre ambiguïté entre nous et ça avait toujours très bien été comme ça, pour l'un, comme pour l'autre. Seulement, à force de se lancer des gages, le soir de la Saint-Valentin nous avions beaucoup bu. Au point que lorsque je m'étais réveillé le lendemain, j'avais complètement oublié la nuit.

Et puis j'avais vu mon alliance.

S'en était suivi une conversation des plus étranges durant laquelle Ally prenait ça à la légère pendant que j'étais à la limite de la crise de panique. Elle m'avait finalement rejoint dans l'angoisse quand, après une recherche, elle avait découvert que dans notre beau pays les mariages ne pouvaient pas être annulés avant la fin de la première année. Et avec l'avis d'un conseiller conjugal en plus. Autant dire que les jours suivants avaient été moroses. Depuis mon histoire avec Zoya, j'avais évité les relations sérieuses comme la peste, j'étais en panique à la seule idée d'imaginer un jour être à nouveau en couple et voilà que j'étais marié, au moins pour un an et que j'allais devoir convaincre un conseiller conjugal pour retrouver ma liberté. Sans compter que je n'étais pas intime avec ma femme et que si j'osais fréquenter quelqu'un d'autre, j'allais avoir l'impression de ne pas valoir mieux que ma mère.

Il m'avait donc fallu du temps d'une part pour digérer l'information et d'autre part pour cesser de m'apitoyer sur mon sort. Quand, après plusieurs jours et l'aide de Nicole, j'avais enfin commencé à arrêter de broyer du noir, j'avais enfin appelé Adriana. Sauf que cette fois, ce n'était pas juste pour passer du temps avec elle, mais parce qu'il me semblait logique de lui avouer ce que j'avais fait. Nous n'étions pas ensemble, mais j'avais l'impression de lui devoir cette explication. J'étais comme prisonnier d'un cercle vicieux : je m'étais déjà trop attaché à elle pour accepter de ne plus la revoir sans avoir essayé de m'expliquer et en même temps, si par miracle elle avait accepté la situation, ça faisait de moi quelqu'un comme Helen et rien que d'y penser, j'avais la nausée.

Je lui avais donné rendez-vous dans un parc, parce que je voulais être certain de pouvoir parler avec elle sans qu'il n'y ait d'ambiguïté. Si J'avais été ravi qu'elle accepte aussitôt, le stress m'avait pourtant empêché de dormir durant toute la nuit, j'avais beau retourner la situation dans tous les sens, je ne voyais pas de bonne façon d'annoncer ce que j'avais à lui annoncer. Une fois n'est pas coutume, j'étais à l'heure et j'avais attendu la petite brune en faisant les cent pas, cherchant toujours désespérément la façon adéquate d'annoncer mon mariage. Lorsqu'elle arriva pourtant, mon visage se détendit immédiatement pour lui rendre son sourire, elle avait l'air contente d'être là, du moins jusqu'à ce qu'elle arrive à ma hauteur, parce que à ce moment-là, elle sembla soudainement gênée.

« Salut. »

Un seul mot et elle enfonça ses mains dans ses poches en fronçant les sourcils. On était bien loin de nos retrouvailles habituelles et si ce n'était pas plus mal à cause du boulet que je traînais à présent, ça ne m'en attrista pas moins.

" Salut." Répondis-je donc, en ayant du mal à cacher mon malaise grandissant. Est-ce que cet accueil étrange voulait dire qu'elle m'en voulait ?

Elle montra quelque chose derrière moi et je me retournais pour apercevoir le petit stand de gaufres.

« Ils vendent des gaufres un peu plus loin, par là. »

Mon estomac gargouilla et je me demandais depuis quand je n'avais pas mangé. Ces derniers jours, je ne me nourrissais que lorsque mon meilleur ami était là et me gavait comme une oie avec ses repas tests pour ses prochains rendez-vous avec Melchior. Autant dire que je l'évitais donc au maximum.

« Ça te tente ? »

Cette idée permettant de masquer la gêne ambiante, c'est avec un sourire que je hochais la tête.

“Oui, pourquoi pas, allons-y !"

J'essayais de mettre de l'entrain dans ma voix, mais le stress m'empêchait d'être vraiment convaincant. Tout était tellement bizarre depuis ce fichu mariage. Avant ça, j'aurais essayé de lui tenir la main au risque d'être repoussé si elle était en colère, aujourd'hui j'en avais envie, mais je me sentais déjà coupable à la simple idée d'être trop près d'elle. C'est donc en sans faire un geste vers elle que j'avançais à ses côtés vers le stand de gaufres.

"Je suis vraiment désolé pour notre dernière rencontre, j'aurais pas dû t'inviter en connaissant la date. J'étais pas au courant de la surprise, mais tu t'es sentie mal à l'aise par ma faute… Bref, je suis désolé."

Il fallait bien commencer par quelque part et je voulais absolument m'assurer qu'elle sache que je ne lui avais pas tendu une espèce de piège bizarre. Bien sûr, après le 14 février, ça n'avait plus vraiment d'importance puisque j'avais réussi à faire pire, mais j'y tenais quand même.

En arrivant au stand de gaufres, nous allions passer notre commande à la suite d'une femme brune que je n'avais jamais vu lorsque des cris m'avaient fait sursauter et me retourner.

« Non mais non ! Va-t'en ! C'est ma gaufreuuuh ! »

L'inconnue était en train de se battre avec un ibis, secouant ses bras dans tous les sens pour que le volatile ne lui vole pas sa nourriture. La scène était drôle à voir, entre la chantilly qui volait partout, la femme qui tentait vainement de lancer des morceaux de gaufres partout et l'oiseau qui ne lâchait pas l'affaire… Je jetais un regard amusé à Adriana et je dus me mordre l'intérieur de la lèvre pour ne pas rire et risquer de vexer l'inconnue. Lorsque celle-ci abandonna, son chemisier était tâché et elle fit une grimace.

« Super, non mais vraiment vraiment, merci beaucoup ! »

Cette fois entre son ton sarcastique et sa tête lorsqu'elle avait découvert que nous la regardions, je laissais échapper un rire tout en essayant de me contenir.

« Profitez qu'il se régale avec la mienne pour acheter les vôtres et filez vite de là. Il a l'air de beaucoup aimer ça et d'être un expert du vol de gaufre. »

Elle tourna les talons et je secouais la tête en riant. Ce n'était peut-être pas drôle pour elle, mais pour le coup, son attaque m'avait un peu détendue, même si l'histoire du mariage planait toujours quelque part dans mon esprit, comme une épée de damoclès capable de s'abattre à n'importe quel moment. Je commandais une gaufre avec de la chantilly et une fois que nous étions servis, je me tournais à nouveau vers la brunette.

"On va s'asseoir ?" Demandais-je en désignant un banc un peu plus loin.

Une fois assis, j'entamais la gaufre qui me faisait de l'œil en essayant difficilement de ne pas en mettre partout, parce que c'est ça le drame de la chantilly. Après avoir avalé ma bouchée pour ne pas parler la bouche pleine et je me reconcentrais sur Adriana.

“Comment tu vas, toi, depuis la dernière fois ?”

Parce que moi, je suis entre le début de dépression et la crise d'angoisse en ce moment, mais sinon je vais bien, pensais-je. Et mon anxiété n'était pas prête de redescendre parce qu'il fallait que je lui parle de ce qu'il s'était passé, je me sentais moralement incapable de cacher ça et le plus tôt serait le mieux, je ne voulais pas risquer que mon courage m'abandonne en cours de route.

“J'aurais dû t'appeler plus tôt, mais je...J'ai fait quelque chose que je n'aurais vraiment pas dû faire et je ne savais pas comment te l'annoncer.”

D'ailleurs, j'avais toujours du mal à m'imaginer comment on annonce ça. Ce que je ne savais pas, c'est que je n'aurais pas le luxe de le faire en réalité, parce qu'une femme venait de se poster juste derrière moi sans que je ne la voie. Et cette femme que je ne connaissais que trop bien, puisqu'elle était là chaque fois qu'elle avait l'occasion de me gâcher la vie : ma mère.




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Message(#)Je voulais t'aimer (Maxiana #6) EmptyLun 2 Mai 2022 - 22:33

@Maxwell O'Connor - Adriana Suarez


Lorsqu’Adriana repère Max, elle ne peut empêcher un sourire de venir illuminer son visage. Ses lèvres qui s’étirent trahissent ce qu’elle ressent au fond d’elle : il lui a manqué, beaucoup plus qu’elle ne pourrait l’avouer. Et si elle est sans aucun doute ravie de le revoir, elle est également gênée, et ne sait comment l’aborder. Elle se souvient aussi bien de leurs étreintes qu’elle se souvient de cette matinée d’anniversaire embarrassante. Et elle n’a pas non plus oublié que la dernière fois qu’elle a fait confiance à un homme, c’était Mel, et qu’il lui a brisé le cœur en la trahissant. Alors peut-être que le silence radio qu’ils se sont imposés l’un à l’autre ces quinze derniers jours est entièrement sa faute à elle, mais elle ne désire plus souffrir ainsi et a installé des barrières qui n’étaient pas là il y a quelques mois.
Pour tenter de dissiper le malaise, et leur occuper les mains et la bouche à faire autre chose que … leurs activités habituelles, elle propose qu’ils aillent acheter des gaufres.

« Oui, pourquoi pas, allons-y ! »

Elle hausse un sourcil, surprise par son ton qui n’a rien de naturel. En réalité, elle ne devrait pas être si surprise qu’il soit aussi mal à l’aise qu’elle. Elle se mordille la lèvre sans s’en rendre compte et se dirige vers le stand de gaufres aux côtés de Maxwell, laissant un instant le silence s’installé. L’opérateur est le premier à le rompre et à se lancer.

« Je suis vraiment désolé pour notre dernière rencontre, j’aurais pas dû t’inviter en connaissant la date. J’étais pas au courant de la surprise, mais tu t’es sentie mal à l’aise par ma faute … Bref, je suis désolé. »

Adriana hoche la tête après l’avoir écouté, comme pour signifier qu’elle accepte ses excuses. Pourtant, un nouveau silence prend place entre eux alors qu’elle réfléchit à ce qu’elle compte lui dire. Elle se voit mal lui avouer qu’elle a eu peur que les choses deviennent concrètes entre eux. Elle se voit mal lui dire que Mel lui a fait plus de peine que ce qu’elle clame tout haut, et qu’il a changé sa façon de voir les choses. Alors elle se contente d’une demi-vérité.

« Hum … A vrai dire, je me suis sentie gênée de ne pas avoir su que c’était ton anniversaire. Je pensais qu’on allait passer une journée classique ensemble, normale quoi, et d’un coup, c’était … trop de pression, alors que tout le monde semblait attendre de moi que je me comporte comme ta copine, et … »

Ok, on repassera pour la demi-vérité. Elle secoue la tête, plus pour elle-même, s’en voulant d’être aussi bavarde.

« J’étais gênée, oui. Mais ça a été carrément pire quand tu t’es fâché contre Eden et Nicole … »

Elle ne poussera pas sa réflexion plus loin, n’a pas envie de le brusquer. Elle a cru comprendre, des quelques minutes d’échanges houleux auxquelles elle a assisté, que Max n’aimait pas fêter son anniversaire parce que cette date lui rappelait trop de mauvais souvenirs : un père absent, une mère horrible, un frère qui se désintéresse d’eux, et un sentiment de n’avoir rien accompli de spécial. Elle aimerait pouvoir le rassurer, mais la vérité, c’est qu’elle ne le connait pas assez, et connaît encore moins sa famille. Et puis, la famille d’Adriana est une famille fonctionnelle, normale. Alors même si elle fait tous les efforts du monde pour comprendre, même si elle ne peut que compatir, elle ne peut qu’imaginer ce qu’il a pu ressentir durant toute sa vie, et les failles avec lesquelles il est arrivé à l’âge adulte.
Ade ajoute rapidement, en agitant la main comme si le chapitre était clos, s’il en avait envie.

« Bref, c’est pas grave. Tu es pardonné. »

Elle ne lui en veut pas, ne lui en veut plus depuis bien longtemps. Pourtant, ça ne veut pas dire que les choses redeviendront comme avant l’anniversaire de Max. Parce que cette journée a fait prendre conscience à Ade qu’ils commençaient à se comporter comme un couple, sans avoir mis de mots sur leur relation : ils dormaient régulièrement chez l’un ou l’autre, passaient énormément de temps ensemble, s’écrivaient ou s’appelaient souvent lorsqu’ils ne se voyaient pas. Il lui manquait aussi beaucoup quand il n’était pas là, plus qu’elle n’oserait l’avouer. Pour la brunette, échaudée par la trahison de Mel, c’était aller beaucoup trop vite, et elle avait besoin de temps pour y voir plus clair. Oui, Max lui plaisait. Oui, il lui manquait. Oui, elle voulait à nouveau passer du temps avec lui. Mais en douceur.
Alors qu’ils arrivent au stand de gaufres, leur attention est attirée par une jeune femme qui se bat avec un oiseau et, au bout de quelques instants, l’oiseau ressort victorieux de ce combat, avec un dessert gratuit. Rapidement, la brunette détourne régulièrement son regard de la scène, jetant plusieurs coups d’œil à Max : il rit. Elle le regarde avec tendresse, profitant de ce son qu’elle n’avait pas entendu depuis longtemps, puis joint son rire au sien.
Quelques instants plus tard, les voici assis sur un banc, Ade avec sa gaufre au Nutella, et Max avec la sienne à la chantilly.

« Comment tu vas, toi, depuis la dernière fois ? »

La brunette se met à rire en relevant la tête vers l’opérateur, qui a de la chantilly sur le bout du nez et au coin de la bouche. Elle a déjà oublié la question qu’il lui vient de lui poser, ne pense qu’aux lèvres de Max sur lesquelles elle rêverait de pouvoir les siennes. Mais c’est trop tôt, beaucoup trop tôt, non ? Alors elle profite simplement de ce moment drôle et léger.

« Attends, t’as de la chantilly, là. »

Elle pourrait montrer où sur son propre visage, en miroir. Mais elle n’y pense pas, avance spontanément sa main vers Max. D’un geste rapide, elle lui ôte la crème qu’il avait sur le nez. Elle s’attarde cependant davantage pour la chantilly à la commissure des lèvres, alors que son regard semble obnubilé par sa bouche. Elle pose le bout de ses doigts sur la joue de Max, et passe doucement son pouce sur le coin de sa bouche. Elle laisse trop longtemps sa main en place, son regard noisette finissant par quitter les lèvres de Max pour se plonger dans ses yeux. Elle se sent rougir, et enlève sa main, mettant son pouce dans sa bouche pour ôter la crème.

« Voilà ! »

Elle tente de prendre un ton enjoué, d’ôter à la scène cette tension et cette attirance qu’elle a ressenties. Elle se demande si Max l’a ensuite perçu, cette électricité entre eux. Pourtant, lorsqu’il reprend la parole, il semble inquiet.

« J’aurais dû t’appeler plus tôt, mais je … J’ai fait quelque chose que je n’aurais vraiment pas dû faire et je ne savais pas comment te l’annoncer. »

Ade fronce les sourcils, surprise. Elle a du mal à comprendre, a envie qu’il s’explique. Le blanc qu’il laisse s’installer fait vagabonder l’esprit de la brunette, bientôt envahi de cinquante questions : qu’a-t-il bien pu faire ? Qu’aurait-il pu faire qu’il pourrait la blesser ou la mettre en colère. Elle le dévisage d’un air perdu et inquiet, attendant qu’il se jette enfin à l’eau.


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