Tu as trouvé refuge dans la cabane situé en hauteur dans un arbre. Cette résidence est plutôt chic et la famille qui vivait ici avait les moyens de faire un truc sophistiqué. Ça fait plusieurs jours que tu as élu domicile ici par la force des choses au début. Tu avais été poursuivi et puis au final, t’es plutôt pas mal. Tu es seul et ça ne te change pas. Tu aimes la solitude d’aussi loin que tu te souviennes. Les quelques années glorieuses de ta vie se sont terminées quand l’infection a évolué. Le chaos s’est vite répandu et tu as perdu signe de Rosa. Tu l’as cherché pendant de longues journées au début jusqu’à ce que tu réalises que c’était tout bonnement impossible sans une aide d’un GPS. Tu as déjà un sens de l’orientation inexistant, alors si tu cherches quelqu’un sans savoir où chercher, plus de chance de gagner un ticket pour aller sur Mars.

Tu te redresses dans ta cabane quand tu entends des pas s’approcher. Tu le vois, le type brun, entrer dans la maison. « Mauvaise idée… » Que tu murmures à toi même. Tu sais ce qu’il y a la dedans, tu les as entendu entrer à l’aube. Tu as pris note d’être sur toutes tes gardes la prochaine fois que tu as besoin de descendre de ton arbre. Tu fermes les yeux, tu soupires, tu réfléchis. Tu sais, que tu vas entendre plus de bordel sous peu, tu sais et tu es partagé entre aller l’aider et risquer ta vie pour un inconnu, ou rester ici calé, alors que ce type pourrait peut être te filer une barre de chocolat en échange. C’est peut être bien ça qui est ta plus grande quête actuelle. Du chocolat, toujours et tout le temps. C’est une denrée de plus en plus rare malheureusement.

Après avoir réalisé que tu t’en fichais pas mal si tu mourrais, tu le localises dans la maison grâce au bruit de l’altercation qu’il est en train d’avoir. Sauf que y’a bien plus de monde que tu n’avais cru. Certains devaient déjà être là dedans depuis longtemps. Tu vas faire du bruit de l’autre côté histoire de détourner l’attention. Ca fonctionne pour certains alors que tu cours jusqu’à la porte fenêtre qui donne sur le jardin qui lui même possède ton grand arbre salvateur. « Suis moi ! » Que tu lui dis en retournant en trombe vers ton jardin - oui c’est le tiens maintenant - après avoir fracassé un crâne de la hache qui ne te quitte jamais. L’échelle pour arriver à ta cabane se replis et c’est ça qui fait de ce lieu là le meilleur refuge pour le moment.

Tu avais beau avoir un plan qui tenait plutôt bien la route tu as quand même ce rush d’adrénaline dans le corps. La proximité des créatures mortes vivantes ont cet effet là sur toi, à tous les coups. C’est un signe que tu tiens toujours à ta vie malgré tout ce que tu peux clamer haut et fort autant que dans ta tête.  « Putain... Merci. Merci beaucoup. » Tu reprends ton souffle autant que lui. Tu es très agréablement surpris par la politesse dont il fait preuve. « J'ai pas réussi à récupérer quoique ce soit là-bas mais... j'ai ça, de jours plus chanceux. Pour te remercier. » What?? En plus il a quelque chose pour toi.

Tes yeux s’ouvrent en immense quand tu vois le papier d’emballage de forme rectangulaire. « C’est…? » T’as totalement l’air stupide avec ta tronche d’émerveillé. Tu tends le bras pour prendre la barre et quand tu peux mieux voir de quoi il s’agit la déception est grande. « Oh… J’ai cru c’était un snickers. » Tu poses la barre sur le sol, vers lui. « C’est gentil mais c’est pas nécessaire. » Tu fais la fine bouche dis donc. « J’aime pas les céréales. » Yep. Tu fais totalement le difficile. « C’est rare de croiser des survivants qui sont encore généreux. » Tu l’es autant que lui Jordan. Tu as été l’aider sans qu’il ne demande rien. Tu ne t’en rends pas tellement compte sur le moment. Ton esprit encore assez focalisé sur la barre que tu aimerais voir se transformer en chocolat et les zombies qui grognent en bas du tronc de votre arbre. Parce que oui, il est à l’intérieur avec toi c’est automatiquement devenu le vôtre à tous les deux. Qui sait? Peut être qu’il va devenir ton nouveau coéquipier d’aventure. Ça ne serait pas le premier. Les gens vont et viennent à la vitesse de la lumière maintenant. Tu apprécies les périodes où tu es en solitaire mais tu accueilles celles où tu peux avoir un coup de main pendant un temps également. « Tu es seul ? » Tu demandes bien évidemment de manière générale. Tu vois bien qu’il est seul à ce moment précis. Mais a-t-il une communauté quelque part ? Est-il en mission quelconque ?

Il est surpris de te voir refuser son offre. Personne de normalement constitué le ferait. Mais tu es bien loin d’être une personne commune Jordan Fisher. « Comme tu veux. » La nourriture n’est pas tant un problème pour toi. Tu n’as jamais été un gros mangeur même quand il était facile d’aller au supermarché pour prendre ce que l’on désire. « C'est rare de croiser des survivants tout court, non ? » Touché. Tout est rare dans votre interaction actuelle. Au moins ça vous fait sourire, c’est un bon début de collaboration, même si tu n’as aucune idée de quoi l’avenir est fait pour vous en tant que duo. « Ouais. » Tu confirmes simplement. Tu n’es pas de ceux qui sont chiant à vouloir avoir raison sur tout, même quand ils ont tort.

« Ouais... J'ai été dans un groupe un moment mais c'était un bourbier. Depuis, je fais cavalier seul. » Tu comprends tout à fait car tu préfères aussi la version solitaire. Au moins tu es en contrôle. « Toi aussi ? Comment tu as trouvé cette cabane ? »   « Coup de bol. Je me suis enfui de la maison et y’avait l’échelle qui me tendait les bras. » Tu t’es enfuis pour les mêmes raisons que lui, c’est pas la peine de l’expliquer à ton avis. « Tu es là depuis longtemps ? » Tu fais non de la tête. « Quelques jours. Mais cette cabane est bien plus confortable que je n’aurai cru. Y’a un bon point de vue en plus. » T’as aussi de la chance que vous soyez en Australie et que la météo est clémente. Rester dehors sans vrais murs c’est pas non plus l’idéal Jordan. « Je sais pas trop ce que je vais faire après. » Tu hausses une épaule. « J’ai encore de l’eau… Je me presse pas. » Tu préfères quand tu es dans l’urgence toi. Sinon tu te bouges pas. « J’ai pas encore pu bien explorer la maison. » Celle ci même qui est souvent bien rempli de zombies. « Mais j’ai vu un bon lit. J’aimerai bien y passer une nuit dedans avant de partir. » Tu dors mal mais peut être justement que dans un bon lit ça sera différent. Il faut essayer.

« Un vrai petit plein pied avec une vue panoramique. La grande classe. » Tellement la classe que tu as presque l’impression d’être en train de prendre une pause au soleil avec un pote. Comme avant. Dans un coin qui ne paie pas de mine mais qui a beaucoup de valeur pour toi et lui. Les choses simples de la vie, tu as toujours apprécié et aujourd’hui encore. Sûrement une des raisons pour lesquels tu n’es pas encore devenu fou malgré la tragédie de la vie actuelle. « Mais il a l'air de rester pas mal de vivres, peut-être même quelques armes qui sait. J'ai vu une tête de bestiole au mur, si quelqu'un dans le foyer était chasseur il y a fort à parier qu'on peut trouver de quoi se défendre. » Tu hoches la tête, tu as vu aussi pas mal de trucs intéressant là bas dedans. « Cette maison a l’air d’être apprécié d’un grand nombre… » Car tu sais pas pourquoi, les morts vivants sont toujours dans ce coin là en masse. Ils vont ils viennent, c’est peut être pas les mêmes mais il semblerait que quelque chose les attirent tous. Tu espères que vous n’êtes pas sur une bouche de l’enfer ou un truc du genre. Un dessein bien plus grand que tout ce que tu pourrais t’imaginer. De ce que tu sais, les zombies n’ont pas de quoi réfléchir alors tu cherches encore le sens de pourquoi ils sont attirés entre ces murs plus qu’ailleurs.

« Tu veux qu'on s'essaie à faire un peu de ménage ? » Il te sort de tes pensées et tu considères sa question. Tu regardes ta hache qui est ton arme favorite depuis le début de cette vie apocalyptique. T’en as une deuxième plus petite en cas de besoin. C’est plus simple à trouver que des armes et des munitions. « Faudrait essayer ouais… J’ai pas envie de partir tant que j’ai pas pu tout voir… » Ça serait trop frustrant. « A deux ça peut être plus simple… » Car plus t’y penses là, plus ça t’a l’air possible. « Et je veux tester ce lit. » Tu te répètes mais cette fois avec un sourire amusé aux lèvres car tu sais que tu es juste en train d’être stupide là.

Dans tes pensées tu te dis que si y’a autant de mort vivant dans cette maison c’est sûrement parce ils sont mort dans cette même maison. Est-ce que tu as envie de ce destin pour toi aussi ? Est-ce qu’il ne serait pas mieux de se tirer d’ici même si y’a promesse d’un lit douillet ici bas. Ne serait-ce pas la maison du diable avec toutes ces choses alléchantes mais qui n’attire que la mort ou pire, la zombification. « Ouais... oh et, Channing d'ailleurs. » Tu sors de tes pensées pour le regarder. « Jordan. » Ce type est de plus en plus poli et vraiment, s’il continue comme ça tu risques grandement de développer un crush. Il est pas moche à regarder par dessus le marché et tu as certainement retrouvé ton pucelage depuis le temps. Est-ce que tu en aurais seulement envie ? Pas sûr. La vie a d’autres priorités à présent. Le chocolat par exemple. Un lit douillet aussi.

Channing propose d’y aller à deux et ça semble bien plus raisonnable et surtout possible de la sorte. « On peut réfléchir à un plan... tu connais un peu les lieux ? » Tu fais un pseudo oui et non en bougeant ta tête sur tes épaules frêles. « On peut voir un peu plus de l’étage si on va au bout de la branche là. Elle est solide. » La réalité c’est que tu es aussi très maigre Jordan. S’il faut que tu t’y recolles pour avoir une avance sur ce qu’il s’y passe à l’intérieur, tu le feras. Tout pour le lit. Celui ci même que tu peux voir depuis la cabane sans chercher à grimper ailleurs. Un vrai oasis au milieu du désert. « Comme je te comprends. » S’il n’y a qu’un lit, tu ne seras pas dérangé de le partager avec lui. « Alors, qu'est-ce qu'on prévoit ? et quand ? » Son entrain fait beaucoup de bien à ton esprit. Ca fait longtemps que tu n’avais pas eu une motivation extérieur que les faibles encouragements que tu peux te donner dans ta petite tête. « Pourquoi pas demain… » Car l’endroit grouille tous les jours et vos vivres ne vont pas durer éternellement. C’était décidé. Demain vous allez faire une nouvelle descente dans cette maison de tous les désirs. La caverne d’ali baba version apocalypse. Peut être que vous allez juste finir comme des résidents permanent. Seul l’avenir vous le dira.