La ville n’aura plus jamais été pareil. Marquée par les incendies et une inondation, Freddy se répète constamment qu’il a échappé à une apocalypse. Il a fini vivant, contrairement à d’autres. Sa sœur est morte dans l’évènement apocalyptique. Il n’a pas pu la sauver, se sent responsable de ce qui est arrivé. Son frère lui est porté disparu. Dans le saloon il noie son chagrin, sa colère et son amertume. Chaque verre de plus apaise un peu ses sens. Il n’aura bientôt plus de sous, il va être temps qu’il reparte à la recherche d’or dans l’espoir d’arriver à se renflouer. Les choses semblent enfin s’arranger certaines femmes semblent murmurer entre deux ragots racontés.

Mais Freddy lui pense que ce n’est que le début. Quelque chose est en train de se passer il en mettrait le doigt dessus. Aujourd’hui il arrête de boire avant de ressentir les effets de l’alcool. Il a besoin d’agir, de trouver une solution, une réponse à toutes ses questions. Il a entendu parler d’une jeune femme. Une femme que certains accusent de sorcellerie, qui semble toucher juste à chaque prophétie. A-t-elle été touché par Dieu ou Satan, Freddy n’en sait rien. Il sait juste qu’elle est son seul espoir de retrouver son frère, de trouver une solution avant que les choses n’empirent. Brisbane doit être sauvée, c’est peut-être sa seule chance d’arriver à retrouver sa famille. Il n’a plus qu’une poignée d’or, est-ce que cela sera assez pour la sorcière ? Il n’en sait rien. Fatigué de tout ça, il s’éclipse dans les rues non loin du saloon. C’est le barman qui lui a dit où la trouver, qui lui a rappelle de prier après ça pour qu’elle ne lui jette pas un sort. Il frappe à une porte discrètement, jetant de brefs coups d’œil à l’allée en se demandant si quelqu’un l’a suivi. Lorsque la femme ouvre elle lui semble moins terrifiante que dans les rumeurs. « Jina ? C’est vous ? » Il semble surpris, dubitatif, peut-elle vraiment l’aider ? Ou est-elle un charlatan comme un autre ?

@Jina Crawley

Depuis le début de l’apocalypse, Jina était pointée du doigt, on était venu la chercher dans sa propre demeure pour la chasser, plutôt, pour la brûler au bucher. Elle avait l’habitude d’être stigmatisée, qu’on lui crache dessus à cause de ses pouvoirs divinatoires. Elle faisait peur et elle avait peur de tous. Elle se cachait en permanence, elle ne voyait que ceux qui s’autorisaient à la défier, à la confronter et à lui poser des questions sur leurs vies, leurs avenirs. La brune visait toujours juste, c’est sans doute ce qui était le plus terrifiant, car elle n’avait aucun filtre. Chaque jour, elle était confrontée à de terribles présages et elle l’avait pourtant dit, ce qu’il se passerait, elle avait mis en garde, sortie de sa maisonnette, elle avait avertie, personne n’avait voulu l’écouter.
Et quand les premiers hommes commençaient à tomber, quand les eaux commençaient à monter et ne plus cesser de couler, quand le feu s’était propagé, on l’avait accusé d’être à l’origine de tout cela. Reclue depuis des semaines, elles ne sortaient plus, sauf pour changer d’habitation. Quelques personnes de haute confiance savaient où la trouver, ces mêmes personnes qui lui apportaient à manger quand il le fallait. A manger pour elle et son serpent qui rampait comme bon lui semble dans sa nouvelle tanière.
Epuisée, les marques de la fatigue se lisaient sur son visage, elle ne dormait que très peu, restait aux aguets jour et nuit, s’autorisait de s’assoupir pour quelques minutes et se concoctait des cocktails aux plantes pour trouver un peu d’énergie supplémentaire. Alors qu’elle s’apprête à boire sa potion, elle est interrompue par quelques coups à sa porte. La jeune femme reste stoïque, regardant la porte avec insistance, n’ayant aucun mauvais pressentiment, elle finit par aller ouvrir. Alors qu’elle ouvre, elle relève la tête pour observer cet individu qui est venu à elle. « Jina ? C’est vous ? » sans réponse, elle examine. Elle ne l’a jamais vu et ne sait pas encore à qui elle à affaire. « Qui êtes vous ? » elle se permet alors de lui toucher le bras. « Entrez. » elle se décale, regardant derrière lui s’il n’était pas suivi. « Il va falloir beaucoup de patience pour retrouver votre frère. »

Elle a de beaux cheveux bruns, un visage marqué par la fatigue. Il ne sait pas ce qu’il s’était imaginé. Une sorcière ne devait-elle pas être horrible ? Un portrait de laideur à faire peur ? Cela n’aurait-il pas été la preuve qu’elle était maléfique ? Non la fille en face de lui était loin d’être horrible. Elle était même belle, malgré les cernes marqués sous ses yeux et son regard hagard. Cela faisait des semaines que les hommes cherchaient un coupable, une raison pour les eaux qui avaient tout dévasté, le feu qui avait tout détruit.

« Qui êtes vous ? » Il reste silencieux un instant. « Personne. Un homme qui a besoin de réponses. » Son regard ne cesse de revenir à la rue, comme s’il avait peur qu’on le voie avec elle. « Entrez. » La sorcière lui touche le bras et cela lui arrache un frisson de peur. Il ne sait rien de cette femme et de l’étendue de ses pouvoirs et pourtant lorsqu’elle prononce les mots suivants il ne peut s’empêcher de se figer. « Il va falloir beaucoup de patience pour retrouver votre frère. » « Comment ?! » il en est bouche bée. « Vous êtes difficile à trouver. » Il murmure avant de commenter avec un rictus. « Et vous n’avez pas l’air d’une sorcière. Vous n'êtes pas à ce que à quoi je m’attendais. » Qu’importe quand il est là parce qu’il a besoin de réponse. « J’ai besoin de le retrouver il est tout ce qui me reste. » Il avoue en plongeant son regard dans le sien. Maintenant que la porte est refermée, il regarde autour de lui. « On m’a dit que vous étiez digne de confiance. Est-ce que vous savez ce qui se passe ? » Qu’arrivait-il à la ville de Brisbane ?

@Jina Crawley

Il ne lui suffit pas de grand-chose, à Jina, pour avoir un bon ou un mauvais pressentiment. Elle peut sentir l’essence d’une âme en frôlant sa peau, l’effleurer lui donnera tout de suite une idée si ses intentions sont louables ou non. En touchant ce cow-boy, elle s’assure qu’il n’est pas là pour lui faire de mal. Souvent, ce don lui a sauvé la vie. Elle se souvient de cet homme qui s’est approché d’elle, couteau caché dans la botte, elle a pu se sauver in extremis alors qu’il l’avait bousculé sans le vouloir. Aussitôt, elle avait senti la mort l’envahir. Concernant ce grand homme qui était venue à elle, rien à craindre. Elle avait avant tout senti sa peine et ses craintes, en aucun cas un sentiment agressif, si ce n’était qu’il devait sans doute se méfier. Qui ne se méfie jamais des inconnus. Il était pourtant venu jusqu’à elle, il était sans doute plongé dans un profond désespoir.
Afin qu’il se sente plus en confiance, la brune avait tout de suite abordé le sujet de son frère, pour lui faire comprendre qu’elle savait pourquoi il était là. Il pourrait toujours se dire qu’on l’avait déjà mis au courant, mais elle pourrait poursuivre davantage si il lui en laissait l’opportunité. « Comment ?! » la brune n’avait pas de réponse à lui apporter. Comment ? Elle-même ne le savait pas vraiment. Pour elle, c’était aussi mystérieux que pour ceux qui ne la comprenait pas. Elle n’avait aucune idée d’où venait les dons qu’elle possédait. « Vous êtes difficile à trouver. » elle saisi le bol en terre cuite qui fumait sur la table, son breuvage prêt à être dégusté. « je n’ai pas le choix. » il se doutait bien que dans les temps actuels, il valait mieux vivre cacher. « Et vous n’avez pas l’air d’une sorcière. Vous n'êtes pas à ce que à quoi je m’attendais. » elle se retourna vers lui, à la fois lassée et réjouie d’entendre ces mots là. Les contes et légendes menaient la vie dure aux femmes comme elle. Elle ne se considérait pourtant pas comme une sorcière. « Je dirai prêtresse. » elle haussait les épaules, peu importe finalement, comme on la nommait. « J’ai besoin de le retrouver il est tout ce qui me reste. » elle comprenait, elle savait ce qu’était le sentiment de solitude. Elle n’avait ni famille, ni ami, mais se disait que s’il lui restait quelqu’un quelques part, elle voudrait sans doute le retrouver à tout prix. « On m’a dit que vous étiez digne de confiance. Est-ce que vous savez ce qui se passe ? » « dehors, vous voulez dire ? » elle hocha la tête. « Ce sont les aborigènes… ils se vengent. Veulent récupérer leurs terres et leurs biens… rien de plus normal, hm ? » pourquoi devraient-ils regarder sans brocher, ces hommes et ces femmes qui se servaient sans demander, partant du principe que tout leur appartenaient déjà ?  « Vous êtes un cowboy ? » fit-elle en reluquant sa tenue, il n’y avait pas grand doute. « J’ai longtemps pensé que les cowboys étaient arrogants et pleins d’orgueils, mais je me suis souvent trompée. Ceux que j’ai rencontré se sont, la plupart du temps, montrés les plus serviables envers moi et les plus respectueux. Les chasseurs de primes, eux, ce sont les pires… leur méchanceté n’a d’égal. Ils piétinent sans vergognes et ne pensent qu’à faire gonfler leurs bourses. Vous autres, êtes bien plus justiciables et ne faites que défendre des intérêts communs. J’espère pouvoir vous venir en aide… j’ai vu le bon en vous, j’ai vu la tristesse, l’amour et la fraternité, j’ai vu la générosité… comptez sur moi… » elle tendit son bol vers l’homme aux bottes. « C’est énergisant. De la sauge, du serpolet, de la cannelle et du gingembre. Pas de bave de crapaud. » juste une goute de salive de Schlang, son python. Serpent non venimeux qui ne sera donc pas une menace pour lui. D’ailleurs, il devait surement dormir quelques part. Jina leva les yeux et le remarqua, enroulé autour d’une poutre, il ne bougeait pas.

« Je n’ai pas le choix. » Il se doutait qu’elle devait faire attention aux personnes à qui elle accordait sa confiance. Qu’il fait maintenant partie des privilégiés qui connaissent son lieu d’habitation. Etait-il digne de confiance lui-même n’en savait rien. Elle lui faisait peur bien sûr. Il ne cessait de penser à ce que ses parents lui disaient enfant, à quel point les sorcières étaient vicieuses, oiseaux de mauvais augure, à quel point elles détruisaient tout sur leur passage. « Je dirais prêtresse. » Lui se contenta de rester sur ses gardes, de froncer les sourcils. Il ne la croyait pas. Non Jina Crawley était une sorcière car c’était ce qu’on lui avait dit. Elle devait simplement le duper avec une apparence de jeune fille fatiguée rongée par la solitude. Il serait facile de lui faire confiance. Il en avait envie à vrai dire. Et les évènements qui allaient suivre n’en seraient que plus difficiles.

« dehors, vous voulez dire ? Ce sont les aborigènes… ils se vengent. Veulent récupérer leurs terres et leurs biens… rien de plus normal, hm ? » Mais à quel prix ? La terre avait été dévastée. Ils n’avaient plus rien. Sa famille avait été décimée, sauf son frère, et encore qu’est ce qu’il en savait. Il avait du mal à comprendre et la colère brilla sans ses yeux.

« Vous êtes un cowboy ? » Sa tenue ne laissait pas place au doute et il se contenta d’hocher la tête. « J’ai longtemps pensé que les cowboys étaient arrogants et pleins d’orgueils, mais je me suis souvent trompée. Ceux que j’ai rencontré se sont, la plupart du temps, montrés les plus serviables envers moi et les plus respectueux. Les chasseurs de primes, eux, ce sont les pires… leur méchanceté n’a d’égal. Ils piétinent sans vergognes et ne pensent qu’à faire gonfler leurs bourses. Vous autres, êtes bien plus justiciables et ne faites que défendre des intérêts communs. J’espère pouvoir vous venir en aide… j’ai vu le bon en vous, j’ai vu la tristesse, l’amour et la fraternité, j’ai vu la générosité… comptez sur moi… » Plus elle parlait plus ce qu’elle savait l’intriguait autant qu’elle lui faisait peur. Il avait besoin de trouver son frère. La sorcière lui tendit un bol et il le prit avec méfiance. « C’est énergisant. De la sauge, du serpolet, de la cannelle et du gingembre. Pas de bave de crapaud. » Il aurait pu esquisser un sourire, mais en réalité il ne savait ce qu’elle avait réellement mis dans sa boisson.

Jina paraissait inoffensive et il fut pris d’un élan de culpabilité. « Je suis désolé. » Il n’était, il n’arrivait pas à maintenir la masquarade plus longtemps. Son bol s’écrasa au sol alors qu’il se levait. Elle avait vu juste sur l’amour et la fraternité, mais elle avait oublié ce qui lui aurait été utile aujourd’hui. De savoir qu’il était un traitre.

Il avait prétendu que personne ne l’avait suivi, alors quand vérité il avait laissé tombé des petits cailloux sur son chemin pour qu’on le retrouve. Il ne croyait pas aux sornettes de la sorcière, même si le doute l’habitait, même s’il avait envie d’y croire, terriblement envie. Non, il savait juste qu’il avait besoin d’argent. De beaucoup d’argent. « Je suis vraiment désolé… » Il l’était mais ce n’était pas suffisant. La porte fut défoncée en quelques instants, les chasseurs de primes arrivèrent. « On m’a promis de l’or, de m’aider à le retrouver. Je suis désolé. »

C’en était terminé pour elle et lui allait pouvoir partir de cet endroit au plus vite, en espérant avoir assez d’or pour retrouver Lincoln. Il détourna le regard pour ne pas voir ce qui allait arriver à la jeune femme, il ne voulait pas ressentir cette envie de la défendre. Il devait se concentrer sur son frère. Il était trop tard pour Jina Crawley.
@Jina Crawley

Jina avait rarement de mauvais pressentiments, c’est pourquoi la jeune femme l’avait laissé pénétrer dans sa demeure. Elle était prête à lui venir en aide s’il le fallait. Elle savait où son frère pouvait se trouver, à l’instant où elle avait posé sa main sur lui. Elle allait l’aider et dans quelques instants, il ne serait plus là. Elle serait cependant obligée de changer de cachette pour les semaines à venir, car s’il croisait la route de personnes avec de mauvaises intentions, sa propre vie serait en danger. Sous la torture, personne ne pourrait résister à donner des informations importantes.
« Je suis désolé. » elle releva les yeux, ne comprenant pas trop pourquoi il s’excusait ? Peut être pour lui avoir dit qu’elle n’avait pas l’air d’être une sorcière comme les autres ? Parce qu’il s’attendait à voir une femme avec une verrue sur le nez et la peau verdâtre ? Balivernes. Le bol tomba à terre et Schlang descendue de son perchoir pour se poser sur les épaules de la Crawley, comme pour la protéger. « Je suis vraiment désolé… » elle entendit un boucan à l’extérieur et elle compris très rapidement. On voyait à présent le vide dans le regard de la jeune prêtresse comme elle voulait se faire appeler. Comprenant qu’il n’était pas là pour son frère, pourtant, elle n’avait à aucun moment soupçonné qu’il pouvait la trahir. Comment avait-il fait ? « On m’a promis de l’or, de m’aider à le retrouver. Je suis désolé. » La jeune femme se retrouva rapidement entouré de quelques hommes, venus rien que pour elle. Venus pour l’emporter, pour se venger, pour la tuer. « Ssssschlaaaangssss Brulessssss ssseeeen enferessssss. Queessss lessss diablessss t’emportesssss avesssss luissssss ! BRULESSSSSSSS » elle hurle, la jeune femme, ordonnant à son serpent de s’occuper du CowBoy, celui qui l’avait trahis devant les Dieu. Qu’il brûle, restant enfermé dans sa cabane. Alors qu’elle se fit emportée par les cavaliers, la porte se referma brutalement, laissant le jeune Freddy à l’interieur, les flammes de l’enfer l’emporteraient, lui aussi. Si elle ne s'en sortait pas indemne, lui non plus, au diable les pièces d'or.