@SPENCER BLACKWELL & KIERAN HALSTEAD ⊹⊹⊹ i've been getting lost in translation, trouble keeping up communication, we were having fun, now i can't wait to be done, it feels like i'm the only one that's sick of playing. (c) harley.

(REDCLIFFE, LOGEMENTS). Immobile au milieu de la rue, baissant la tête pour éviter les regards de jugement des passants autant que pour fusiller de ses prunelles le responsable de la situation, Kieran tente, depuis plusieurs minutes, de gagner un combat inégal où il est le perdant tout désigné. Entre son manque de connaissances dans le domaine canin et la volonté de l’animal de refuser de faire le moindre mouvement, la situation est bloquée depuis une bonne dizaine de minutes et ne semble pas prendre le chemin de la résolution. « MAIS AVANCE ! » Le brun s’agace, tirant un peu sur la laisse de fortune, croisant le regard d’une grand-mère outrée autant qu’entendant le couinement du corgi à ses pieds, auprès duquel il s’agenouille très rapidement pour lui flatter le poil – surtout derrière les oreilles, il a remarqué qu’il adorait ça. « Excuse-moi, je voulais pas te crier dessus. » Il précise aussitôt à son niveau, une moue gênée sur le visage, la voix qui s’adoucit pour rassurer l’animal, avant qu’il ne prenne conscience du ridicule de son geste et qu’il fusille à nouveau le corgi de son regard le plus noir... et de s’en vouloir, une fois encore, lui offrant rapidement une nouvelle salve de grattouilles, en se posant une seule question : comment j’en suis arrivé là ?

C’est une bonne question, ça. La scène est surprenante ; et je ne parle pas du manque d’autorité qui n’étonnera personne, mais bien de son nouveau compagnon à quatre pattes : depuis quand est-ce qu’il a un chien ? Le truc, si on rembobine, c’est que la situation en elle-même n’est pas surprenante. Oh, bien sûr, quand on parle « d’une mauvaise surprise » en rentrant un soir du boulot, on s’attend éventuellement à un cafard qui passe entre ses pieds, à l’ampoule du couloir qui a grillé, à une panne d’électricité – ce genre de choses, qui, finalement, sont tellement récurrentes qu’elles ne surprennent même plus Kieran. À la rigueur, je vous accorde que cette « mauvaise surprise » peut être imaginée sous la forme d’un dégât des eaux, déjà plus conséquente comme mauvaise nouvelle, mais néanmoins courante. Par contre, ce qui relève de l’incongru – et là vous n’allez pas me contredire – c’est ce corgi. Dans son salon. Sec. Et sagement assis. Passé l’instant de surprise où il a mis un certain temps à mettre ses neurones en place pour comprendre que son appartement était globalement foutu, c’est bien ce clébard au milieu des litres d’eau qui a piqué sa curiosité. Son propriétaire n’a pas su lui expliquer la raison du dégât, toujours est-il qu’il est bien celui qui a le plus morflé dans l’immeuble et ; chance ou non, le voilà avec un quadrupède comme compagnon, qu’il doit en plus s’occuper de retourner à son propriétaire. Il ne pouvait pas aller squatter l’appart du dessous ? Il y a une mioche qui gueule toute la nuit, avec un peu de chance elle aurait vu en lui une peluche si grande que ça l’aurait enfin calmée. Sinon, il y a toujours le vieux grincheux d’en face, il a l’air assez seul et nul doute qu’un peu de compagnie lui aurait fait du bien. Mais non, il a fallu que ce corgi – qui n’a même pas de médaille, sinon ce serait trop facile – se retrouve chez lui. Déjà, c’est une chose. Mais comment ça se fait que sa porte se soit ouverte, alors qu’elle était verrouillée ? Comment ce chien est-il resté sec alors que tout autour de lui a été détruit ? Et pourquoi, pourquoi, est-ce que depuis, il suit Kieran à la trace comme s’il était l’élu ? Ou presque ; car à cet instant, le Chien (son petit nom très original, oui) refuse de faire le moindre pas, bien décidé à taper sa meilleure sieste sur cette bouche d’égout qui, visiblement, lui procure plus de plaisir que la balade avec Kieran. Bon.  

Sauf qu’il a besoin de se dépêcher, Kieran, alors qu’il a rendez-vous avec Spencer – parce qu’elle a l’amabilité de l’accueillir quelques jours, le temps qu’il trouve un autre endroit pour crécher en attendant que son appartement soit à nouveau habitable. Arriver en retard alors qu’il s’impose déjà de cette façon dans son quotidien serait très malpoli, raison pour laquelle il finit par se baisser et embarquer le corgi sous son bras – il pèse son poids, quand il retrouvera son propriétaire il pensera à lui soumettre l’idée d’un régime. Son sac avec ses maigres affaires sauvées sous l’autre bras, il a l’air idiot, tandis qu’il presse le pas et que le Chien a l’air de vivre sa meilleure vie en faisant preuve d’une flemme encore plus marquée que celle de son propriétaire temporaire. Enfin arrivé à l’adresse indiquée par Spencer, il dépose le corgi à terre, frappant un coup pour faire remarquer sa présence. « Hé, salut. » Il commence, mal à l’aise de se sentir ainsi profiteur, enchaînant bien vite sans lui laisser l’occasion d’en placer une. « Et avant, d’entrer je, j’ai quelque chose à te dire, et euh... déjà, je te remercie de m’accueillir. Mon appart s’est transformé en vraie pataugeoire, je sais même pas dans quel état je vais le retrouver et... » Il évite de penser à ça, Kieran, alors qu’il doit déjà faire le deuil de tout son travail réduit en poussières – y compris des comics sur lesquels il planchait depuis des années. C’est dommage, d’ailleurs, si je peux me permettre, que ce soit quand une catastrophe arrive qu’il se rende compte de certains de ses rêves ; si tu t’étais donné les moyen de les finir plus tôt, t’aurais sûrement moins de regrets aujourd’hui, Halstead. Néanmoins, il reste optimiste, et les feuilles mouillées, un peu effacées et déchirées, sont gardées précieusement dans son sac, dans l’espoir d’en faire à nouveau quelque chose. « Et il y avait lui, au milieu. » Il annonce, se décalant légèrement pour faire apparaître le chien à ses pieds, avant de relever les yeux vers Spencer. « Désolé, je te l’ai pas dit, je pensais retrouver son propriétaire ou savoir quoi en faire, mais... enfin, voilà, si tu préfères que je trouve un autre canapé, je comprends tout à fait. » Déjà qu’il a de la peine à se faire à l’idée de demander de l’aide, si en plus il impose ses conditions, oh... Il espère presque qu’elle lui demande de déguerpir, son malaise sera maîtrisé, au moins.

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Spencer Blackwell & @Kieran Halstead

On ne peut pas dire que Spencer est le genre de personne très prompte à tendre la main vers autrui pour les aider. De manière générale, on aurait plutôt tendance à parler d’elle comme une opportuniste, une profiteuse ou un parasite. Mais elle essaie de faire mieux, promis. Et ça commence par proposer un hébergement temporaire à Kieran parce qu’il a des galères. Elle a même pas réfléchi au fait que le studio était trop petit pour accueillir une seconde personne et garder un semblant d’intimité, mais tant pis. C’est bien le moins qu’elle puisse faire pour lui et en soit, c’est pas comme si ça la dérangeait beaucoup de toute façon. Ces derniers temps elle passe trop peu de nuits ici pour que ça soit gênant. Le tout c’est de mettre les choses en ordre avant son arrivée, de ne rien laisser traîner de suspect et le tour est joué. L’avantage de ne pas avoir beaucoup d’affaires, c’est qu’au moins le rangement va vite à faire. Son ménage fait, sa réserve de produits planquée dans le fond d’un placard et sous une pile de vêtements, elle est prête à recevoir son tout premier invité ici. Bon, Mac est venue avant ça, mais pas pour les mêmes raisons donc ça ne compte pas vraiment. Ça frappe à la porte et elle se dépêche d’aller ouvrir. « Hey ! » qu’elle dit avec un grand sourire en le voyant sur le pas de la porte, tout penaud avec son sac sur le dos. « Hé, salut. Et avant, d’entrer je, j’ai quelque chose à te dire, et euh... déjà, je te remercie de m’accueillir. Mon appart s’est transformé en vraie pataugeoire, je sais même pas dans quel état je vais le retrouver et... » Spencer fait un bref signe de main l’air de dire “c’est rien”, jusqu’à ce qu’il s’écarte un peu. « Et il y avait lui, au milieu. » surprise, elle fronce légèrement les sourcils avant de baisser les yeux pour découvrir un corgi à ses pieds. Okay, elle s’attendait clairement pas à ça. Confuse, elle reporte son attention vers Kieran. Il avait pas de chien la dernière fois qu’ils se sont vus, c’est nouveau ça. Mais soit. Elle procède l’information et hausse légèrement les épaules, pas de quoi s’inquiéter. C’est des bonnes pattes, ces chiens là. « Désolé, je te l’ai pas dit, je pensais retrouver son propriétaire ou savoir quoi en faire, mais... enfin, voilà, si tu préfères que je trouve un autre canapé, je comprends tout à fait. » « Non non, t’en fais pas. » qu’elle dit en souriant. « Tant qu’il fait pas de dégâts ça ira. Et si c’est le cas… J’me débrouillerai. » elle rit doucement et s’écarte en faisant signe à ses deux invités de rentrer. « Reste pas dehors, installe toi. » Blackwell referme derrière lui, l’invite à la suivre dans la pièce principale où il peut découvrir la kitchenette d’un côté et le canapé-lit de l’autre. Rien d’extravagant, mais il sera bien et pas trop emmerdé tant qu’il a besoin d’un endroit où rester. « Bon c’est pas très grand mais au moins tu seras au sec, et tranquille. Les voisins sont pas chiants. » enfin jusqu’à maintenant, elle n’a eu aucune plainte en tout cas. Et à vrai dire, elle ne les a quasiment jamais croisés de toute façon. « La salle de bain est là-bas et heu… Bein t’as fait le tour, voilà. » elle désigne une porte d’un geste de main et l’avantage c’est que la visite est rapide, du coup. « Le canapé se déplie et heu, les draps sont rangés en dessous. » et voilà, sa chambre sera prête en un rien de temps également. « Hésite pas à prendre la place qu’il te faut, je serai pas beaucoup là de toute façon. » même quasiment pas, en fait. Entre le boulot et le temps qu'elle passe chez Mac, elle évite de rester seule ici trop longtemps. La blonde jette un oeil au chien qui visite et penche légèrement la tête sur le côté. « Du coup tu l’as trouvé, mais t’as ce qu’il faut pour lui ? » de quoi manger, tout ça ? Sûrement que oui, mais vaut mieux demander. « J’ai genre ça mais bon, c’est pas un repas complet quoi. » elle se dirige vers un sac posé près de la porte d’entrée et en sort un paquet de friandises normalement destiné à Marlon, mais puisqu’elle a un client potentiel ici et maintenant, autant l’ouvrir et lui en proposer. Ce qu’elle fait d’ailleurs, s’accroupissant et hélant l’animal qui, sûrement attiré par l’odeur de la nourriture, se rapproche de son pas tout joyeux. « Tu sais comment il s’appelle ? » elle demande en relevant les yeux vers Kieran.

En attendant que Spencer ouvre la porte, il adresse un regard entendu à l’animal à ses pieds, dans une tentative silencieuse de le supplier de ne pas faire de dégâts, de bruit ou toute autre chose susceptible de les mettre à la porte ce soir. Le dessinateur se sent déjà bien peu à l’aise de demander ainsi la charité, encore plus à Spencer alors qu’ils viennent de reconnecter. Il aurait pourtant pu se tourner vers d’autres personnes ; mais il n’est pas sûr que la situation l’aurait moins gêné. L’évidence aurait été de profiter de la bienveillance de sa sœur, Sawyer, d’autant plus qu’ils ont déjà vécu ensemble – mais Kieran tend à lui cacher beaucoup de choses en cette période et il n’est pas certain qu’il aurait pu rester dans le déni en sa compagnie. Il aurait pu suivre Raphael chez les pères de celui-ci, mais cette fois-ci, c’est la situation entre eux qui est déjà suffisamment gênante pour qu’il n’en rajoute pas. Ivy aurait pu être une solution si les rapports n’étaient pas aussi tendus entre eux. À vrai dire, en faisant le compte, Kieran prend conscience qu’il a bien peu de monde sur qui compter ; oh, c’est sûr que s’il avait frappé à la porte d’Autumn elle ne l’aurait pas laissé dehors, mais cette fois-ci, c’est bien moi qui me suis opposé à cette idée stupide. Il faut dire qu’il en a beaucoup, Kieran, au point même d’avoir envisagé Eliot ou même Noreen – et si les relations sont difficiles avec le premier, il n’est pas assez familier avec la seconde pour s’inviter ainsi. Il en est arrivé au point où il a hésité à demander à Birdie de lui rendre la pareille, avant de souvenir qu’elle vit désormais avec Jordan (et bien que j’aie souligné qu’ils l’auraient probablement accepté quelques nuits, Kieran n’a pas osé frapper à leur porte). Il en était arrivé au point où il hésitait presque à squatter sa salle de classe, ni vu ni connu, avant de se souvenir que les nouvelles vont vite dans l’établissement et qu’il pourrait difficilement passer inaperçu ; ce qui n’arrangerait pas sa réputation, encore moins alors qu’il doit faire équipe avec Aleisha pour aider Tom – ce serait vraiment le mauvais moment pour être renvoyé sous un prétexte aussi stupide. Alors il a pris les tentatives d’excuses et la bonne volonté de Spencer au pied de la lettre ; se pointant devant sa porte en sachant pertinemment qu’elle pourra difficilement refuser (est-ce que ça équivaut à prendre des initiatives ? J’aimerais le croire).

Le problème, c’est qu’il est loin d’être seul, et que la compagnie qui est la sienne est certainement moins discrète, ce qui serait un motif tout à fait justifiable de mise à la porte. « Non non, t’en fais pas. » Ce serait mentir que de dire qu’il n’est pas soulagé alors qu’un fin sourire naît sur ses lèvres. « Tant qu’il fait pas de dégâts ça ira. Et si c’est le cas… J’me débrouillerai. » Il secoue la tête par la négative, précisant rapidement : « Non, non, t’inquiète pas, je le surveillerai nuit et jour et si ça doit arriver, je réparerai ça. » Déjà qu’il s’impose, ensuite qu’il impose un chien, il compte bien faire de son mieux pour que tout se passe bien. « Reste pas dehors, installe toi. » Obéissant en invitant l’animal à entrer avant d’en faire de même, son regard passe rapidement en revue l’appartement (le studio) et il se sent encore plus mal à l’aise de s’incruster ainsi. « Bon c’est pas très grand mais au moins tu seras au sec, et tranquille. Les voisins sont pas chiants. » « De toute façon... » Je dors sur un matelas par terre chez moi, alors je suis pas chiant, tu sais. Ouais. Tu te rends compte qu’il y a un bug dans ton histoire, Kieran, hein ? C’est un peu con de dormir par terre quand on est supposé avoir une copine. « ... je suis pas difficile. » Bien rattrapé. Jusqu’à quand, hm ? « La salle de bain est là-bas et heu… Bein t’as fait le tour, voilà. » Il laisse échapper un léger rire, restant silencieux. « Le canapé se déplie et heu, les draps sont rangés en dessous. » Il acquiesce silencieusement. « Hésite pas à prendre la place qu’il te faut, je serai pas beaucoup là de toute façon. » Ce n’est néanmoins pas une raison pour qu’il prenne trop ses aises ; il a conscience de ne pas être chez lui.  « Enfin, tu sais qu’à la minute où je dois partir, je le fais, hein, hésites pas, je suis déjà désolé de m’imposer. » Il souligne avant de reprendre : « Quand tu pensais m’accueillir chez toi, c’était que pour une bouffe, j’suis désolé. » Ah, ça, elle pourra le constater, ça n’a pas changé : il s’excuse toujours constamment. « C’est vraiment que quelques jours, le temps que je trouve une solution plus stable. » Qu’il n’a pas encore trouvée. Parce que sa sensation de gêner tout le monde lui donne plutôt envie de rester sur un banc pendant un mois plutôt que d’avoir à faire ce qu’il fait à cet instant.  « Du coup tu l’as trouvé, mais t’as ce qu’il faut pour lui ? » Il secoue la tête, désignant son sac d’un geste. « J’suis passé à la supérette avant, ouais, j’y retournerai demain. » Parce qu’il n’a pas de quoi transporter des semaines de réserves et, surtout, il a l’air difficile, cet animal. « J’ai genre ça mais bon, c’est pas un repas complet quoi. » Il la suit du regard tandis que le corgi, lui, trotte jusqu’à elle, ravi de la surprise qui l’attend. « Ça a pas l’air de le déranger, ceci dit. » Mais est-ce vraiment bien raisonnable de le nourrir que de cochonneries ? Pas sûr. Au pire, c’est pas son chien, ce sera le problème du propriétaire quand il le récupérera – à condition qu’il le retrouve. « Tu sais comment il s’appelle ? » elle demande en relevant les yeux vers Kieran. « Pas du tout. Du coup, c’est le chien. Mais j’me dis que Waterproof ça lui va bien aussi, faudra que je soumette l’idée à son maître. » Parce qu’il était sec au milieu de l’inondation et que, vraiment, Kieran ne comprend toujours pas ce qu’il s’est passé ce jour-là. « T’es sûre que je te vire pas de ton propre appart, hein ? » Il finit par demander, faisant écho à ses précédentes paroles. « Quand tu dis que tu seras pas beaucoup là. » Qu’il précise néanmoins, dans un désir de s’assurer qu’elle n’est pas obligée de crécher ailleurs à cause de lui. Il lui aurait bien demandé si Mac a quelque chose en rapport avec ça, mais même s’il a croisé rapidement les deux jeunes femmes il y a quelques temps, la dernière fois que la brune est venue sur le sujet, ça n’était pas pour de bonnes nouvelles, alors il préfère garder sa curiosité pour lui.

@Spencer Blackwell

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Spencer Blackwell & @Kieran Halstead

« Non, non, t’inquiète pas, je le surveillerai nuit et jour et si ça doit arriver, je réparerai ça. » imagine Kieran en bricoleur du dimanche est une image assez amusante, il faut avouer. « Ça va, c’est pas le genre de chien qui va faire beaucoup de dégâts j’pense. » au pire il va grignoter des fils et peut-être retapisser le sol, mais c’est pas des trucs trop dommageables. « De toute façon… je suis pas difficile. » au moins une chose qu’ils ont en commun. « Il est plutôt confortable comme canapé, j’ai connu pire. » en comparaison avec tous les endroits où elle a pu dormir, c’est même carrément le grand luxe. « Enfin, tu sais qu’à la minute où je dois partir, je le fais, hein, hésites pas, je suis déjà désolé de m’imposer. » « J’espère pour toi que ça s’arrangera rapidement quand même. » parce que l’air de rien, on est mieux dans son chez soit qu’à devoir squatter chez l’un ou l’autre et de devoir dépendre de tout et tout le monde. « C’était dû à quoi d’ailleurs ? La douche du voisin d'au-dessus ? » le coup classique d’une petite fuite qui se transforme en véritable cauchemar.  « Quand tu pensais m’accueillir chez toi, c’était que pour une bouffe, j’suis désolé. » « L’un n’empêche pas l’autre, tu sais. D’ailleurs vous avez mangé ? » quitte à bientôt partir bosser, autant le faire le ventre plein. C’est qu’elle aime bien passer du temps avec Kieran, l’air de rien. C’est juste dommage qu’elle ait mis autant de temps à s’en rendre compte. « C’est vraiment que quelques jours, le temps que je trouve une solution plus stable. » « Tu peux rester autant que besoin, j’vais pas te laisser en galère. » et puis pour une fois qu’elle est en capacité d’aider quelqu’un, elle va pas se priver de le faire. C’est assez bizarre comme sensation, d’ailleurs. Habituellement, c’est plutôt elle qui se retrouve en position délicate et qui doit se démerder pour survivre un jour de plus. « J’suis passé à la supérette avant, ouais, j’y retournerai demain. » bon, parfait il a pris les devants. « J’connais quelqu’un qui a le même genre de chien, je peux lui demander si certaines croquettes sont mieux que d’autres si tu veux. » c’est vrai qu’avec tout ça, elle n’a pas spécialement prêté attention à la marque utilisée pour l’autre corgi qu’elle côtoie régulièrement. « Ça a pas l’air de le déranger, ceci dit. » effectivement, le petit bonhomme a l’air plus que ravi de recevoir un peu d’attention, et ça fait doucement sourire Spencer qui le gratte derrière les oreilles. Elle questionne sur le nom et la provenance du chien, et visiblement Halstead n’est pas beaucoup plus avancé. « Pas du tout. Du coup, c’est le chien. Mais j’me dis que Waterproof ça lui va bien aussi, faudra que je soumette l’idée à son maître. » okay, le nom Waterproof est bien trop drôle pour que ça ne devienne pas rapidement son appellation officielle. En tout cas il a l’air gentil, le Chien. « Tu l’as emmené chez un véto pour voir s’il était pucé ou tatoué ? » qu’elle demande en cherchant à déterminer si le chien a une quelconque trace d’encre dans les oreilles. A première vue non, et pour la puce malheureusement elle ne peut pas faire grand chose. « Imagine tu retrouves pas son maître, tu vas faire quoi ? » est-ce qu’il le garderait ? Sûrement, Kieran c’est quand même le genre de personne qui a de l’amour à revendre et qui de mieux qu’un chien errant pour en recevoir. Enfin pour l’heure, il en est pas encore au point de devoir prendre ce genre de décision. « T’es sûre que je te vire pas de ton propre appart, hein ? Quand tu dis que tu seras pas beaucoup là. » Spencer affiche un sourire et secoue la tête en refermant le paquet de friandises avant d’aller le ranger. Le Chien, donc, a l’air presque déçu et il la suit à la trace jusqu’à son sac. Ca lui fait presque de la peine de ne pas lui en donner plus que ça, mais mieux vaut ne pas en abuser. Si ça se trouve il a une alimentation stricte, ou alors des allergies, ou tout un tas de choses difficile à déterminer chez un chien inconnu. « Non non. Si je passe ça sera vraiment en coup de vent. » encore que, elle a pas tellement de raisons de repasser en vérité. Les trois-quarts de ses affaires sont déjà arrivées chez Sutherland, ici il ne doit lui rester que quelques vêtements qu’elle ne met quasiment pas. « Ou pour qu’on mange ensemble si tu veux. » tant qu’à faire, ça peut être amusant. « J’suis pas trop ici ces derniers temps dans tous les cas, alors autant que quelqu’un profite d’avoir un toit sur la tête. » parce qu’elle ne sait que trop bien ce que c’est que d’être dans la galère à ce niveau là. Elle a passé bien trop de temps à errer dans la ville juste pour trouver un endroit pas trop craignos. Si elle peut filer un coup de main à ce niveau-là, elle le fait bien volontiers. Même si techniquement, ce n’est pas son rôle de prêter le studio, c’est pas comme si elle le sous-louait contre de l’argent et qu’elle filait les clés à n’importe qui. Et puis elle voit mal Kieran inviter tous les gens louches du coin pour organiser une fête ou des combats de coqs. « Je hm… Mac et moi on se revoit, du coup disons que je passe pas mal de temps chez elle quand je bosse pas. » elle ajoute avant qu’il ne s’inquiète de savoir où elle reste. Cette fois, pas de moue triste ou de regard fuyant. Elle sait bien ce qu’elle lui a dit l’autre fois, mais bon, les choses ont pas mal évolué depuis la fin de l’année dernière. « J’suis pas à la rue quoi. » pas cette fois en tout cas. « Tiens d’ailleurs, la clé. Ça pourra t’être utile. » elle décroche l’objet d’un trousseau qui pend à côté de la porte et vient la déposer dans la paume d’Halstead.

« Ça va, c’est pas le genre de chien qui va faire beaucoup de dégâts j’pense. » Il secoue la tête avec un léger sourire pour confirmer de tels propos, jouant à l’expert en la matière alors qu’en réalité, il n’a aucune foutue idée des caractéristiques propres aux corgis – à l’exception des plus importantes : ils sont adorables et comiques malgré eux. Kieran pensait naïvement que c’était suffisant, mais maintenant qu’il est confronté à la réalité de sa situation et au fait que cet animal est son compagnon (temporaire), il serait peut-être venu le temps d’anticiper les dégâts qu’il pourrait causer. Un regard au Chien et Kieran affiche une moue ; c’est réellement un vendu. Regardez cette bouille, comment est-ce qu’il pourrait détruire quoi que ce soit ? À cet instant, il a surtout envie de se mettre à genoux et de lui flatter le poil – de quoi perdre en crédibilité (est-ce qu’il en a déjà eu ?). C’est dommage qu’il ait plus d’amour pour un canidé que pour lui-même. « Il est plutôt confortable comme canapé, j’ai connu pire. » Son regard se dirige cette fois-ci vers le canapé en question. Il l’a dit, il n’est pas difficile Kieran et du moment qu’il peut s’allonger sans avoir les pieds dans le vide, c’est un homme heureux. Le jeune homme est déjà suffisamment mal à l’aise avec sa demande pour ne pas, en plus, en rajouter avec des exigences. « J’espère pour toi que ça s’arrangera rapidement quand même. » Cette fois, il se contente de hausser les épaules. Et pour une fois, je ne peux pas lui reprocher son pessimiste puisqu’il se base sur des arguments concrets : il a la poisse, c’est une réalité. « Tu sais, avec ma poisse, je m’attends à c qu’ils m’appellent à tout moment pour me dire que c’est irréparable ou... j’sais pas, qu’ils ont trouvé de l’amiante ou, mieux, un squelette dans un mur. » Et soudain, la bouche de Kieran s’entrouvre. « Oh bah tiens d’ailleurs, ils vont vraiment trouver un squelette dans ma chambre, j’y ai laissé Hermann. » Il soupire, pensant à cette décoration en plastique du plus bel effet ; un magnifique squelette taille humaine qui pend près d’une fenêtre, pour toujours plus de crise cardiaque nocturne lorsqu’il a le malheur de se lever pour aller aux toilettes. Est-ce que ça l’aurait motivé à faire disparaître l’objet ? Pas le moins du monde. « C’était dû à quoi d’ailleurs ? La douche du voisin d'au-dessus ? » Si seulement c’était ça, hm. « Non, à cause de sa baignoire genre jacuzzi, qu’il a décidé d’installer tout seul sans demander l’avis de personne. » Il souligne, avec un haussement d’épaules qui démontre bien de l’agacement qu’il n’ose verbaliser. Il y a pire, il a toujours un toit sur la tête et même s’il a perdu une partie de ses rares affaires, leur appartement pourra être remis en l’état. De quoi il se plaint, au juste ? En plus, Spencer est disposée à le nourrir en plus de lui offrir le gite, elle continue de cocher les bons points pour que je cesse de la voir comme la sale peste qui a vidé les poches de Kieran. « L’un n’empêche pas l’autre, tu sais. D’ailleurs vous avez mangé ? » « Non, je suis passé rapidement chercher quelques affaires après le boulot et je suis venu directement ici. » Il souligne, avant de rapidement reprendre la parole, conscient de ce qui s’en vient. « D’ailleurs, je sais pas quand tu dois partir, mais je voulais offrir les pizzas, ce soir. » Et s’il est fauché – ce qui a impliqué de ne pas pouvoir opter pour la solution de l’hôtel ou de la sous-location, en retournant ses poches il a de quoi offrir le repars, un premier geste de remerciements qui sera sûrement suivi de nombreux autres, compte tenu du malaise général autant que de la gratitude de Kieran. Il ne peut se vanter d’être un excellent cuisiner, mais à défaut, il a l’aisance téléphonique nécessaire pour lui sauver la vie et, désormais, celle de Spencer. « Tu peux rester autant que besoin, j’vais pas te laisser en galère. » Il esquisse un sourire gêné, Kieran, toujours aussi gêné. Et si ça peut sembler normal compte tenu de son caractère, le fait est qu’il n’a pas l’habitude qu’on lui tende la main. C’est... particulier. Différent. Gênant, oui, mais aussi agréable, dans un certain sens. Pas parce qu’il aime le fait de profiter des autres (oh ça non), mais parce qu’il y a quelque chose qui réchauffe le cœur à se savoir suffisamment apprécié pour qu’on se donne la peine de lui tendre la main. « Merci Spence, c’est vraiment gentil. » À défaut de continuer à s’excuser, il décide de montrer à nouveau sa gratitude, affichant un sourire timide sur les lèvres. « J’connais quelqu’un qui a le même genre de chien, je peux lui demander si certaines croquettes sont mieux que d’autres si tu veux. » Son sourire s’agrandit légèrement, alors qu’il accepte avec plaisir. « Oui, si ça t’embête pas, ce serait cool. Imagine, je le tue avant de le rendre à son proprio. » C’est à ce moment-là que l’animal décide de faire un couinement qui culpabilise aussitôt Kieran. « Non mais je vais pas te tuer, t’inquiète. » Il lui assure, d’une voix douce. Tu te rends compte que c’est un chien, Kieran ? Qu’il t’écoute pas vraiment, du coup et, surtout, qu’il comprend rien à ce que tu dis ? Il réagit au langage des friandises et évidemment que Spencer arrive à se le mettre dans la poche. « Tu l’as emmené chez un véto pour voir s’il était pucé ou tatoué ? » « Ouais, mais il y a rien. Je sais vraiment pas d’où il sort. » Il n’a pas souvenir qu’un de ses voisins possédait un chien du genre et le mystère reste complet. « Imagine tu retrouves pas son maître, tu vas faire quoi ? » Ah, ça, c’est une bonne question, Spencer. À laquelle il n’a évidemment pas la réponse. « J’en sais rien. Mais on va le retrouver, hein ? » Qu’il lance à l’attention de l’animal, alors qu’il espère tous les jours qu’il aura un soudain élan d’intelligence qui lui permettrait de reprendre le chemin de chez lui. Kieran n’est pas vraiment équipé pour avoir un chien et s’il aurait pu le déposer dans un refuge, cette perspective lui est vite apparue comme une mauvaise idée. Et puis... T’oublies pas un truc, Kieran ? Ouais, c’est ça. Elle est pas mauvaise cette compagnie, n’est-ce pas ? Celle de Spence non plus, même si, encore une fois, il veut s’assurer de ne pas s’immiscer. Quand est-ce que tu comprendras que si tu dérangerais, elle t’aurait jamais proposé de rester ici ? « Non non. Si je passe ça sera vraiment en coup de vent. » J’empêche Kieran de poursuivre dans ses doutes, alors qu’il a déjà envie de renchérir et de lui demander si c’est pour lui laisser plus d’espace. « Ou pour qu’on mange ensemble si tu veux. » Et à ce détail, un sourire naît sur ses lèvres. Il peine encore à s’habituer à l’idée que Spencer puisse vouloir passer du temps avec lui et, mieux encore, apprécier cela. S’il n’a aucune garantie que ce soit le cas et qu’une petite voix continue de lui murmurer qu’elle ne le fait que pour être gentille ou par culpabilité, pour une fois Kieran semble accepter la perspective qu’elle est sincère. « Oui, bien sûr, avec plaisir. » Il prend goût à leurs rendez-vous réguliers ; bien plus qu’il ne l’exprime. « J’suis pas trop ici ces derniers temps dans tous les cas, alors autant que quelqu’un profite d’avoir un toit sur la tête. » Son sourire parle pour lui, mais Kieran s’empresse néanmoins de rajouter un « merci » tout aussi sincère que les précédents. « Je hm… Mac et moi on se revoit, du coup disons que je passe pas mal de temps chez elle quand je bosse pas. » Et son sourire s’agrandit encore un peu plus, alors que cette fois-ci, il comprend dans la voix de Spencer qu’il n’y a que du bon à tirer de cette information. « C’est vrai ?! C’est génial ! » Il s’enthousiasme comme le grand frère un peu chiant qu’il est – est-ce qu’il est vraiment un grand frère ? « Comment vous vous êtes retrouvées ? » Et réalisant qu’il brûle peut-être les étapes, il se pince la lèvre. « Enfin, tu me dis si je suis trop curieux. » Il est intéressé par la vie de Spencer, réellement intéressé et c’est peut-être la raison pour laquelle il ne veut pas en faire trop ; au risque de l’éloigner à peine revenue dans sa vie. « J’suis pas à la rue quoi. Tiens d’ailleurs, la clé. Ça pourra t’être utile. » « Ah oui, merci. » La clé passe de sa paume à sa poche, alors qu’il se fait la promesse silencieuse de ne pas la perdre – pitié. Parce que c’est sa spécialité, autant qu’une certaine maladresse et un mauvais karma, alors peut-être qu’elle devrait plutôt s’inquiéter des dégâts causés par Kieran que par le chien. « Tu viendras squatter à la maison, un jour, quand tout ça sera réparé. » Oui, Spencer se plaira probablement entre Kieran et Raphael, dans une colocation qui respire la joie de vivre – ah tiens, c’est pas censé être son colocataire officiel, c’est vrai.

@Spencer Blackwell

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« Tu sais, avec ma poisse, je m’attends à ce qu'ils m’appellent à tout moment pour me dire que c’est irréparable ou... j’sais pas, qu’ils ont trouvé de l’amiante ou, mieux, un squelette dans un mur. » elle grimace. Si jamais c’est le cas, il sera le bienvenue pour rester encore un peu au besoin. Mais clairement, elle espère pour lui qu’il sera vite capable de retrouver son chez-soi. Plus que quiconque, Spencer sait que ça  peut vite devenir pesant de toujours dépendre de quelqu’un. L’indépendance ça reste pas mal, quand même. « Oh bah tiens d’ailleurs, ils vont vraiment trouver un squelette dans ma chambre, j’y ai laissé Hermann. » la blonde fronce les sourcils et souffle un rire. « T’as un squelette qui s’appelle Hermann dans ta chambre ?? » qu’elle s’esclaffe en secouant la tête. Qu’est-ce qui est le pire, imaginer les ouvriers tomber littéralement sur un squelette, ou alors imaginer tomber nez à nez avec ça à chaque réveil. Sans doute un peu des deux. « Les assurances vont pouvoir gérer tout  ça, t’en fais pas. » du moins elle espère. Est-ce qu’il est locataire et il va devoir se démerder avec son proprio ou est-ce que c’est lui, le fameux proprio ? Dans tous les cas, ça reste sacrément chiant comme situation. Alors elle essaie de deviner de quoi ça vient. « Non, à cause de sa baignoire genre jacuzzi, qu’il a décidé d’installer tout seul sans demander l’avis de personne. » oh. Avoir un jacuzzi, sur le papier c’est plutôt bien. Dans les faits aussi, encore faut-il que ça soit bien installé. « Ouais du coup c’est toi qui t’es retrouvé avec une cascade chez toi, pas cool. » surtout qu’il avait rien demandé, le pauvre. Au moins ici, elle peut lui offrir une solution temporaire et elle est même pas tentée de demander quoi que ce soit en échange. « Non, je suis passé rapidement chercher quelques affaires après le boulot et je suis venu directement ici. » elle acquiesce et parle de son idée de bouffer pizza. Elle a l’impression que ça fait une éternité qu’elle en a pas mangé autrement que des surgelées par forcément incroyabe, alors autant profiter de l’occasion. « Okay, on va commander un truc alors. Y a une pizzeria sympa pas trop loin, ça devrait pas être long du coup. » c’est le genre de dépense qu’elle pourrait éviter facilement, mais c’est pas tous les jours qu’elle a l’occasion de faire quelque chose pour quelqu’un d’autre. « Merci Spence, c’est vraiment gentil. » « C’est normal. » ça aussi c’est étrange comme sensation, recevoir de la gratitude. Faut dire que Spencer a souvent été un peu égocentrée et que par conséquent, elle est pas tellement habituée à voir plus loin que sa petite personne. Faut bien qu’elle essaie de s’acheter une conduite et bon, mieux vaut tard que jamais. « Oui, si ça t’embête pas, ce serait cool. Imagine, je le tue avant de le rendre à son proprio.  » elle acquiesce, se promet d’en parler à la concernée qui ne manquera sans doute pas de vouloir en savoir plus. Le chien semble s’en inquiéter et couine, ce à quoi Kieran répond. « Non mais je vais pas te tuer, t’inquiète. » « Je crois bien qu’il t’a déjà adopté. » elle constate en observant l’échange avec un amusement non dissimulé. « Ouais, mais il y a rien. Je sais vraiment pas d’où il sort. » « Trop bizarre. » elle marmonne en regardant l’animal. Ca lui fait penser que Marlon va sûrement faire la gueule s' il sent qu’elle a touché à un autre que lui, mais bon. Difficile de résister à une boule de poils. « J’en sais rien. Mais on va le retrouver, hein ? » le Chien a l’air de bien s’en foutre et continue sa vie dans l’insouciance la plus complète. « Au pire il pourra rester avec toi. » qu’elle dit pour plaisanter. Elle le voit bien avec un animal de compagnie, Kieran. Elle même a toujours rêvé d’en avoir un mais le moment n’était jamais le bon. Peut-être d’ici quelques mois quand elle aura une situation vraiment stable elle pourra se le permettre, qui sait. Enfin ça dépend de plein de choses en vérité. Kieran accepte qu’ils continuent de se voir à l’occasion pour manger et donc discuter, et ça lui fait plaisir, à la blonde. Au moins presque autant qu’évoquer la raison pour laquelle elle ne sera pas beaucoup présente au studio pendant le séjour d’Halstead. « C’est vrai ?! C’est génial ! » il se réjouit et ça lui fait se demander si c’est parce qu’il sait à quel point elle compte pour toi, ou si c’est juste parce qu’il est content d’avoir un studio pour lui tout seul. Néanmoins, ça fait sourire Spencer de plus belle. « Comment vous vous êtes retrouvées ? Enfin, tu me dis si je suis trop curieux. » « T’en fais pas. » elle le rassure en se redressant, laissant le chien à sa découverte de son nouveau lieu de vie. « A nouvel an. On s’est retrouvées à la même soirée un peu par hasard et heu… C’était un peu bizarre sur le moment, tu vois ? J’ai vraiment merdé avec elle en partant alors bon. » elle évite d’épiloguer, l’air de rien c’est encore un peu sensible, cette partie là de l’histoire. « Mais on a eu le temps de discuter et de mettre les choses à plat et… voilà. » voilà, c’est un peu triste pour résumer où elles en sont aujourd’hui, mais pour le moment elle ne sait pas tellement si elle est supposée en parler. Techniquement elle peut, elle est même ravie de le faire parce que l’idée que d’autres soient au courant la rend véritablement heureuse. Mais d’un autre côté, elle aime bien que ça soit juste quelque chose entre elles. Du moins pour le moment. Alors elle ne s’étend pas et se contente de sourire, sincère et sans forcer. « Tu viendras squatter à la maison, un jour, quand tout ça sera réparé. » « Ouais carrément. » qu’elle dit en souriant, remplissant un bol d’eau qu’elle pose dans un coin de la kitchenette pour que le corgi puisse se désaltérer, chose qu’il ne manque pas de faire. Sur son téléphone, Blackwell recherche l’adresse et la carte de la pizzeria sur son téléphone. « Du coup tu seras tout seul ici ? Enfin, y aura pas la petite et sa mère quoi ? » elle demande en parcourant le menu sans trop prêter attention à la réaction de Kieran. C’est juste une question qui lui traverse l’esprit, ça aurait été l’occasion de les rencontrer aussi.

Si son proprio lui a indiqué un bon mois de travaux avant de récupérer son logement dans un état acceptable, Kieran essaie de ne pas se faire trop d’espoir, bien conscient que la chance est rarement de son côté et qu’il aura sans aucun doute le droit à une mauvaise surprise à la première occasion. S’il mise sur l’amiante, il existe en réalité un certain nombre de possibilités auxquelles il ne veut pas songer, pour ne pas se porter la poisse plus qu’il ne l’a déjà ; il espère d’ailleurs qu’avoir Hermann dans sa chambre n’aura pas d’effet à valeur prédictive, du genre le squelette en plastique se trouvera un compagnon, bien réel lui, dans un mur de l’appartement. Rien qu’y penser suffit à lui provoquer un frisson. « T’as un squelette qui s’appelle Hermann dans ta chambre ?? » « Euh... oui ? » Il répond un peu mal à l’aise, avant de reprendre rapidement : « je l’ai trouvé dans une brocante et je le trouvais plutôt cool comme déco. En plus, il est parfait pour poser mes fringues, alors euh, bon... » C’était tout bénéf. Il aurait pu s’acheter un porte-manteau, c’est vrai, mais il y a quelque chose de bien plus divertissant à imposer les pires fringues du monde à Hermann selon les périodes, du pull moche de Noël au serre-tête à oreilles de lapin de Pâques. Et puis, c’est aussi une façon de s’assurer que personne ne prenne ses aises dans sa chambre quand il n’est pas là, parce que le regard d’Hermann fait flipper (c’est normal, vous me direz, il n’a pas vraiment de globes oculaires). Kieran a bien trop souvent partagé son espace par le passé pour avoir mis en place, une fois adulte, une stratégie comme celle-ci pour préserver son intimité et, il ne l’avouera pas, avoir quelqu’un à qui faire la conversation quand la solitude lui pèse plus que de raison. Alors ce n’est pas seulement un squelette, dans le fond, et c’est peut-être le plus triste : c’en est presque un ami. « Les assurances vont pouvoir gérer tout  ça, t’en fais pas. » Il hoche la tête d’un air absent pendant un instant, songeant au fait que si les assurances pourront effectivement gérer tout cela, il n’en va pas de même pour ses objets personnels détruits durant le dégât des eaux ; il a bien récupéré des planches mouillés et presque illisibles, mais ce n’est pas grand-chose en comparaison de ce qu’il a perdu. Il ne possède déjà pas beaucoup d’affaires, peu d’objets auxquels il tient, aucun souvenir transmis de génération en génération, et une bonne moitié de ses rares possessions sont désormais à la poubelle, autant dire que l’état de son appartement est loin d’être ce qui le préoccupe le plus, en réalité. « Ouais du coup c’est toi qui t’es retrouvé avec une cascade chez toi, pas cool. » Il hausse les épaules, tentant de trouver un peu de positif malgré son ton qui se veut fataliste : « remarque, c’est peut-être la seule fois que j’en voyais une, dans mon propre appartement en plus, alors bon, tout le monde ne peut pas en dire autant. » Il souligne avec un léger rire pour tenter de dédramatiser. Il a toujours rêvé d’en voir, des cascades, en plus, de quoi est-ce qu’il se plaint, hm. C’est sûr qu’il aurait préféré que ce soit de vraies cascades naturelles, de celles qui l’auraient fait se sentir tout petit en comparaison, et non de celles qui provoquent de vraie catastrophe derrière leur passage, mais c’est mieux que rien, n’est-ce pas ?

L’une ou l’autre, ça ne change pas grand-chose au résultat et au fait d’être obligé de demander l’hébergement, alors autant qu’il commence déjà à se montrer reconnaissant en offrant les pizzas pour ce soir, avant que Spencer ne soit obligée de filer au travail. « Okay, on va commander un truc alors. Y a une pizzeria sympa pas trop loin, ça devrait pas être long du coup. » Il hoche la tête, elle connaît mieux le quartier que lui, tandis qu’il verbalise plus explicitement ses remerciements. « C’est normal. » Non, pas forcément, tout le monde ne l’aurait pas accueilli à la dernière, et encore moins alors qu’il se ramène avec un chien qui n’était pas prévu au programme. Alors oui, ce que fait Spencer, c’est réellement gentil. « Je crois bien qu’il t’a déjà adopté. » Il hausse les épaules avant d’adresser un regard au corgi. « Je pense qu’il surtout compris que c’est moi qui le nourris en attendant. » Et que son estomac dicte son affection. « Trop bizarre. » Cette fois-ci, il acquiesce à nouveau, bien d’accord avec le résumé de la jeune femme : tout ceci est bizarre et il doute d’avoir le fin mot de l’histoire tant celle-ci n’a aucun sens. « Au pire il pourra rester avec toi. » « Mouais, j’suis pas sûr que ce soit une bonne idée. » Parce qu’il ne sait déjà pas s’occuper de lui-même, alors d’un autre être vivant, il n’ose même pas imaginer. « Mais je vais pas le laisser dans un chenil, c’est sûr. » Alors, en attendant, s’il faut, il essaiera d’apprendre à s’occuper du canidé sur lequel son attention se porte quelques instants avant qu’il ne se concentre sur Spencer lorsqu’il entend une nouvelle qui ne manque pas de le faire sourire. Spencer et Mac, c’est un peu son ship inavoué, celui dont il attendait le développement en restant toujours sur sa fin, le will they, won’t they, auquel il n’a jamais eu la réponse, jusqu’à aujourd’hui, alors évidemment qu’il se montre curieux. « T’en fais pas. » Le chien n’existe plus alors qu’il est pendu aux lèvres de Spencer. « A nouvel an. On s’est retrouvées à la même soirée un peu par hasard et heu… C’était un peu bizarre sur le moment, tu vois ? J’ai vraiment merdé avec elle en partant alors bon. » Il reste silencieux, attendant avec impatience la suite, qu’il suppose heureuse. « Mais on a eu le temps de discuter et de mettre les choses à plat et… voilà. » « Et voilà. » Il répète avec un léger sourire béat avant de se reprendre et de se racler la gorge. « J’veux dire, ça me fait vraiment plaisir pour vous deux,  depuis le temps. » Il n’a jamais vraiment su ce qu’il se tramait entre elles et ne s’était jamais osé à être curieux auprès de Spencer à l’époque mais il avait repéré certains signes qui ne trompent pas. Mais à l’époque, il n’aurait jamais osé en parler aussi librement qu’aujourd’hui, conscient qu’il n’était personne pour Spencer. Il n’a pas plus l’impression d’être quelqu’un à ses yeux aujourd’hui, mais elle tolère bien mieux sa présence et il en profite, au point de lui proposer de venir squatter un jour, histoire de lui rendre la pareille. « Ouais carrément. » Bon, c’est acté. À un détail près. « Du coup tu seras tout seul ici ? Enfin, y aura pas la petite et sa mère quoi ? » Ah oui. La petite et sa mère. Merde. Un détail auquel il ne pensait plus et qui suffit à le faire légèrement paniquer. « Euh non. Elles sont chez les parents de ma copine, c’était l’occasion pour elles de passer plus de temps avec eux. » Et dans cette version, évidemment que les grands-parents (inexistants) sont ravis de voir leur petite-fille. « Ma copine peut bosser à distance, tandis que moi, pas vraiment. Et puis... pour tout te dire, j’étais pas emballé à l’idée de rester chez mes beaux-parents alors, euh, ça arrange tout le monde, tu vois. » Oui, voilà. La petite lui manque même pas à vrai dire – ce n’est pas difficile puisqu’elle n’existe pas. « Ils en ont une aux champignons ? » Il questionne, clôturant le sujet. C’était soit le choix de la pizza, soit le poil doux du corgi – mais pour ce second sujet, il ne voyait pas très bien comme l’amener sur le tapis.

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Forcément qu’elle s’étonne lorsqu’il parle d’un squelette dans sa chambre. Sérieusement, qui a ça chez soi ? En tout cas, elle ne peut que s’amuser à imaginer la tête des secouristes ou de l’agent des assurances à la découverte d’une chose pareille. Manquerait plus que Kieran ait des soucis avec la police à cause de ça. « Euh... oui ? je l’ai trouvé dans une brocante et je le trouvais plutôt cool comme déco. En plus, il est parfait pour poser mes fringues, alors euh, bon... » il faut quelques secondes à Spencer pour assimiler la réponses et au final, elle ne peut s’empêcher de se mettre à rire. « T’as jamais eu de frayeur avec lui en te réveillant la nuit ? » parce qu’elle, ça l’angoisserait carrément d’ouvrir un œil au milieu de sa nuit pour apercevoir une silhouette comme ça en plein dans sa piaule. Entre ça et sa cascade, il est servi. « remarque, c’est peut-être la seule fois que j’en voyais une, dans mon propre appartement en plus, alors bon, tout le monde ne peut pas en dire autant. » « T’aurais pu piquer une tête, presque. » elle rit doucement en haussant les épaules. Au moins il a l’air de voir le bon côté et de ne pas se laisser abattre, c’est un bon point vu la pile d’emmerdes qu’apporte ce genre de situation. Tout le monde ne prendrait pas la chose avec autant de positivité quoi. Au moins, dans son infortune il a trouvé un petit compagnon. « Je pense qu'il a surtout compris que c’est moi qui le nourris en attendant. » c’est souvent comme ça, oui. « Ca s’trouve il s’est tiré de chez lui parce qu’il avait pas à bouffer, justement. » ou juste son proprio a laissé la porte ouverte et monsieur a décidé que c’était une bonne opportunité pour aller faire un tour et se perdre à la première occasion. Si ça se trouve c’est le destin qui dit à Kieran d’adopter un pauvre animal errant, que c’est son moment ou elle sait pas trop quoi. « Mouais, j’suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Mais je vais pas le laisser dans un chenil, c’est sûr. » « C’est cool de ta part. » qu’elle dit doucement. Parce que l’air de rien, un chenil, c’est pas le genre d’endroit sympa, pour un chien. Reste plus qu’à espérer que Kieran puisse retrouver le propriétaire ou trouve une solution plus durable pour le pauvre animal. Une chose en entraînant une autre, elle parle du fait qu’elle passera sûrement plus de temps chez Mac qu’ici, il s’intéresse aux raisons et elle lui avoue sans pour autant trop détailler. « Et voilà. » il répète avec un sourire qu’elle ne sait pas tellement comment interpréter, Spencer. Il a l’air content pour elles sans qu’elle ne sache trop expliquer pourquoi. « J’veux dire, ça me fait vraiment plaisir pour vous deux, depuis le temps. » « Ca veut dire quoi ça, depuis le temps ? » qu’elle s’offusque à moitié en ayant du mal à cacher son sourire, pas vraiment sérieuse ou même vexée. Elle sait très bien ce que ça veut dire, hein. Elles n’ont jamais été très subtiles ou très discrètes. C’était souvent que Spencer perdait son regard vers son amie alors que cette dernière faisait la conversation pour deux, abordait un sujet quelconque avec un tant soit peu d’entrain. Et tant qu’elle était là, il avait la paix, Kieran. C’est plus fort qu’elle, ce rouge qui lui monte aux joues. Merde, elle n’aurait jamais pensé se sentir si intimidée à l’idée d’en parler de vive voix à quelqu’un d’autre. Mais quitte à ce que justement une autre personne soit au courant, autant que ça soit Kieran. « Ça se voyait tant que ça ? » qu’elle ajoute d’un air presque résigné, connaissant parfaitement la réponse. Un aveugle l’aurait vu, c’est dire. Elle a l’air sacrément loin, Spencer l’hostile. Celle qui lançait des regards noirs à tout bout de champ, qui ne voulait rien avoir à faire avec personne, qui se servait dans les portefeuilles des autres. Dire que tout ça est loin derrière elle, c’est peut-être un peu prématuré, mais elle fait beaucoup d’efforts pour être une meilleure version d’elle-même. Mais si tout fout le camp et se casse la gueule, elle reviendra en un claquement de doigts, c’est l’instinct de survie qui veut ça. Enfin pour l’heure, il n’y a aucune raison qu’elle refasse surface, celle-là. Les choses semblent bien se passer et, même si elle a du mal à se jeter à bras le corps, elle profite tant qu’elle peut. Une chose à la fois, un toit sur la tête, un semblant de liens familiaux à entretenir et surtout son amour de jeunesse avec qui les choses bougent dans le bon sens. Et chez Kieran, ce qu’il présente de sa vie a l’air pas trop mal non plus ; si on met de côté son dégât des eaux, en tout cas. « Euh non. Elles sont chez les parents de ma copine, c’était l’occasion pour elles de passer plus de temps avec eux. » il y a quelque chose dans le ton de sa voix et dans son attitude qui la fait légèrement plisser les yeux. Spencer a côtoyé assez de menteurs pour savoir quand on lui sert un bobard, et le moins que l’on puisse dire c’est Kieran ne fait pas un super boulot pour se montrer convainquant. « Ma copine peut bosser à distance, tandis que moi, pas vraiment. Et puis... pour tout te dire, j’étais pas emballé à l’idée de rester chez mes beaux-parents alors, euh, ça arrange tout le monde, tu vois. » la jeune femme se contente d’hocher la tête, n’arrivant pas tellement à déceler ce qui est faux exactement dans tout ça. Autant laisser couler, ce n’est pas sa place de s’immiscer et ça l’est encore moins de juger. « Une prochaine fois alors. » qu’elle souffle en hochant la tête, n’insistant pas plus que nécessaire. « Ils en ont une aux champignons ? » « Heu, ouais. » elle note tout de même le changement de sujet soudain, mais n’ajoute rien. Tout ce qu’elle peut espérer, c’est qu’il n’y ait pas d’eau dans le gaz avec sa famille. Peut-être qu’ils prennent du temps pour eux, peut-être que c’est juste comme il le dit et que la blonde est un poil trop suspicieuse sur tout et n’importe quoi. Elle prend quelques instants pour appeler la pizzeria et commander ce qu’il leur faut. A l’autre bout du fil, on lui annonce trente minutes avant la livraison. « Dis, j’sais que tu leur cause plus trop, mais heu… Tu crois que j’devrai leur envoyer un mot ou quelque chose, aux vieux ? J’veux dire, je sais que j’ai disparu un moment et tout, mais j’avais besoin de heu… Faire le point sur un paquet de trucs. » elle y est pas encore tout à fait, si elle veut être tout à fait honnête. C’est un long chemin et elle n'est pas sûre d’y arriver, mais si quelqu’un peut la comprendre sur un sujet pareil, c’est bien lui non ? « J’ai le sentiment que je leur doit des excuses et surtout un peu plus de considération vu la patience dont ils ont fait preuve. » elle plisse le nez. Inutile d’entrer dans les détails, il a dû avoir assez d’échos. Elle n’était sans doute pas la pire, Spencer, mais elle n’était pas non plus la plus facile à gérer et ils ont dû faire un paquet de nuits blanches à cause de ses conneries. Un mot, un appel, qu’importe, quelque chose pour alléger sa conscience quoi.

« T’as jamais eu de frayeur avec lui en te réveillant la nuit ? » C’est sûr que Hermann n’est pas le parfait compagnon pour des nuits tranquilles, mais l’avantage est que Kieran ne fait que dans les extrêmes concernant son sommeil : soit il dort (et il ne remarque pas la présence du squelette), soit il passe sa nuit à tourner en rond dans sa chambre (et dans quel cas Hermann est sa meilleure compagnie). « Pas vraiment, non. » Oui, bon, peut-être que les rares fois où il se réveille au milieu de la nuit il a un sursaut de surprise, mais ça s’arrête-là. Il ne hurle pas et ne quitte pas sa chambre en courant, et c’est peut-être là le plus surprenant quand on connaît ses réflexes de froussard. « Je te le présenterai si tu veux. » Il conclut avec un léger sourire amusé ; après tout, Hermann gagne à être connu, c’est une certitude. Pas seulement parce que c’est un bel objet, mais surtout parce que c’est une bonne oreille – et oui, on reste dans le pathétique. Un peu comme le fait de n’avoir jamais vu de cascade en milieu naturel ; alors autant se contenter de ce qu’on a, hein. « T’aurais pu piquer une tête, presque. » Son rire se mêle au sien un instant. « J’y penserai la prochaine fois. » Même s’il aimerait autant éviter que ça se reproduise, mais puisqu’il n’a pas un facteur chance très développé, il ne doute pas vraiment de la possibilité de remettre ça à l’occasion. Et puis, il a eu de la chance dans son malheur, en témoigne la compagnie du corgi, qui certes n’est que temporaire, mais n’est pas si désagréable malgré son manque évident de connaissances sur les canidés. « Ca s’trouve il s’est tiré de chez lui parce qu’il avait pas à bouffer, justement. » Et ça lui brise le cœur d’imaginer cette possibilité, tant l’animal semble agréable à vivre. Bon, soit, il ne l’a que depuis quelques jours, il ne peut pas vraiment juger de son caractère, mais pour l’instant, tant qu’il a à bouffer et un panier, il vit sa meilleure vie. « T’en dis quoi de ça ? Elle a raison ? » Il demande à l’animal qui, en guise de seule réponse, lui offre un regard un peu vide. C’est un oui ? Un non ? Il n’est déjà pas très doué pour communiquer avec ses semblables, donc si en plus on lui demande de comprendre les animaux, il n’a pas gagné. La seule certitude dans tout ça, c’est qu’il ne laissera pas le Chien dans un refuge. « C’est cool de ta part. » Il hausse les épaules, ça lui paraît surtout normal. « J’aime pas l’idée qu’il soit enfermé H24. » Et il ne juge pas les chenils, non, ils font ce qu’ils peuvent pour rattraper la bêtise humaine, mais néanmoins ce n’est pas la destinée qu’il a envie d’offrir à l’animal. Et puis, justement, ça le fait sortir lui-aussi, car s’il s’écoutait, il s’enfermerait dans sa chambre aussitôt revenu du boulot pour n’en ressortir que le lendemain au moment d’y retourner.

Alors, ça peut être rassurant pour Spencer de savoir qu’il ne compte pas passer ses journées enfermé dans ce studio et qu’il ne sera pas tenté de se mettre trop à son aise ou de fouiller pour s’occuper – et même s’il décidait de s’enfermer, ce n’est pas dans ses habitudes de mettre son nez dans les affaires des autres... sauf que ça concerne Mac, il plaide coupable. Parce qu’il a toujours gardé un œil sur leur relation lorsqu’elles étaient adolescentes, simplement parce qu’il pensait stupidement que c’était son rôle de « frère » (même s’il sait que Spencer ne l’a probablement jamais considéré comme tel) et parce qu’il aurait fallu être aveugle pour ne pas remarquer ce qui se tramait entre les deux filles. Elles avaient l’air d’avoir une bonne influence l’une sur l’autre et ça lui suffisait pour être attendri. « Ca veut dire quoi ça, depuis le temps ? » Il a peur de l’avoir vexée, mais son sourire l’apaise légèrement quand il prend quelques instants pour savoir comment formuler les choses. « Euh, juste que... enfin, ça semblait évident pour tout le monde sauf pour vous, tu vois. » Il est un peu mal à l’aise même si Spencer n’a pas l’air de lui en tenir rigueur – elle rougit, non ? – mais comme souvent, il a l’impression d’être interrogé, d’avoir à donner la meilleure réponse et de paniquer à l’idée que ça ne puisse pas être le cas. « Ça se voyait tant que ça ? » Et cette fois-ci, un large sourire prend place sur ses lèvres. « Carrément, oui. J’ai jamais compris pourquoi ça ne s’était pas fait. » Ou peut-être que oui, à l’abri des regards trop curieux des shippers comme lui, bon. Il imagine bien qu’elles avaient leurs raisons et le but n’est pas tant de lui faire passer un interrogatoire que de simplement lui confirmer qu’il est heureux pour elle, alors il précise : « Mais ça me regarde pas vraiment, désolé. » Toujours craintif à l’idée d’être trop intrusif, il préfère s’excuser, encore et toujours. Et mentir, hein, parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne quand vient le moment de parler de ses relations à lui, qui sont inexistantes. C’est un bon menteur, pourtant, mais il y a quelque chose qui le gêne de le faire avec Spencer. Probablement parce qu’elle lui tend la main et qu’il a l’impression de cracher sur celle-ci. « Une prochaine fois alors. » Il hoche la tête avec un large sourire pour confirmer, alors qu’intérieurement il note de trouver de nouvelles excuses pour repousser ce moment. Pour l’instant, il se concentre sur la pizza pour ne plus parler de sa copine et sa fille inexistantes. « Heu, ouais. » Son sourire reste sur ses lèvres et même s’il lui laisse le dernier mot, s’il devait choisir, ce serait les champignons – lui demandez pas pourquoi. « Dis, j’sais que tu leur cause plus trop, mais heu… Tu crois que j’devrai leur envoyer un mot ou quelque chose, aux vieux ? J’veux dire, je sais que j’ai disparu un moment et tout, mais j’avais besoin de heu… Faire le point sur un paquet de trucs. » En voilà un autre mensonge qu’il a oublié et il commence un peu à perdre pied – ça fait beaucoup face à une seule personne, n’est-ce pas ? « J’ai le sentiment que je leur doit des excuses et surtout un peu plus de considération vu la patience dont ils ont fait preuve. » Et même s’il sait qu’il est probablement la seule personne à qui elle peut en parler (parce qu’elle ne doit plus vraiment fréquenter Sawyer), ça le touche qu’elle le fasse. « Je crois que t’es la mieux placée pour répondre à cette question. » Il souligne avec un sourire bienveillant. Il ne peut pas vraiment décider pour elle, et puis de toute façon, son opinion importe peu. Ça ne le concerne pas vraiment, après tout. « Mais je pense que si tu te la poses ou que tu as le sentiment que tu leur dois des excuses, c’est que t’en as probablement envie de le faire. » D’aller à leur rencontre, de prendre le temps de faire amende honorable. Encore une fois, il n’est pas dans sa tête, mais le seul fait qu’elle y songe veut dire beaucoup. « Tout ce que je peux te dire c’est que je pense qu’ils seront heureux de te revoir, même sans excuses. » Il précise, pour ne pas qu’elle se mette de pression inutile. « Enfin, tu les connais. Je t’apprends rien si je te dis qu’ils sont conciliants. » Peut-être trop pour leur propre bien, d’ailleurs. Ils en ont accepté, des gamins paumés. Il l’était tout autant que Spencer, il l’exprimait seulement différemment, mais dans tous les cas, ils ont eu une sacré patience avec eux et avec d’autres. « Je peux prendre la température si tu veux. Ou t’accompagner. » Il ne le précise pas parce que ça lui paraît évident, mais il ne restera pas quand elle leur parlera. Il veut seulement qu’elle sache que si elle a besoin d’un coup de pouce, il sera là, à détendre l’atmosphère du mieux qu’il peut si ça peut l’aider avant de passer aux choses sérieuses. Ça, c’est l’idée théorique. Dans les faits, il n’a toujours pas réussi à leur rendre visite ou à remettre les pieds dans cette maison depuis novembre.

@Spencer Blackwell

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Spencer Blackwell & @Kieran Halstead

D’un côté, y a des gens qui prennent l’expression “avoir un squelette dans le placard” un peu trop au sérieux et de l’autre y a Kieran qui a carrément décidé de l’exhiber dans sa chambre. Un porte manteau un peu atypique mais pas forcément inutile. Pas tellement le genre de déco que Spencer exposerait dans son appartement, mais ce n’est pas d’elle dont il est question ici. « Pas vraiment, non. Je te le présenterai si tu veux. » la proposition la fait rire doucement et, naturellement, elle décline en secouant la tête. « Hmmm c’est gentil mais j’ai déjà quelqu’un. » qu’elle plaisante tout en sachant très bien que c’est exactement le genre de chose qui amuserait sa partenaire. Pour l’heure, Blackwell tente de voir le bon côté et de relativiser. Même si l’appartement de Kieran a vu des jours meilleurs, lui va bien et c’est l’essentiel. « J’y penserai la prochaine fois. » qui n’a jamais rêvé d’une piscine privée dans son salon, après tout. Quant à son colocataire poilu, les raisons de sa présence demeurent toujours un mystère. Peut-être qu’il avait faim, peut-être qu’il était mal traité, peut-être délaissé, qui sait. « T’en dis quoi de ça ? Elle a raison ? » il s’adresse directement à l’animal qui ne capte rien, forcément. Mais c’est trop mignon de les voir interagir comme ça. Aucun doute quant au fait qu’il sera sûrement triste au moment de rendre l’animal à son propriétaire. « J’aime pas l’idée qu’il soit enfermé H24.» Spencer se contente de sourire, encore. Un chenil, c’est pas l’idéal. C’est parfois mieux que rien, mais ça ne vaut effectivement pas la présence d’une vraie personne. « Regarde toi, t’es déjà complètement gaga. » qu’elle ajoute en ricanant. Y a de quoi, elle comprend.

Et quand le corgi n’est plus au centre des préoccupations, c’est la relation de Spencer et de sa meilleure amie qui remplace le sujet de conversation. Bien sûr, que tout le monde voyait. Y avait les regards qui ne trompaient pas, les gestes qui voulaient tout dire. Et au milieu, y avait surtout la Blackwell avec ses oeillères qui faisait mine de ne rien voir parce que c’était plus facile que de voir tout son monde changer pour une bête tentative ratée. Alors elle fait mine de s’offusquer, rien que pour le jeu. « Euh, juste que... enfin, ça semblait évident pour tout le monde sauf pour vous, tu vois. » il essaye de se justifier et ça la fait rire, elle le rassure rapidement en le voyant s’emmêler les pinceaux. « Carrément, oui. J’ai jamais compris pourquoi ça ne s’était pas fait. Mais ça me regarde pas vraiment, désolé. » « Nan c’est rien. » la jeune femme s’humecte la lèvre et cherche même une ou plusieurs réponses à apporter. Seulement là, rien ne vient. Malgré tout, le sujet reste très personnel et elle n’est pas sûre de jusqu’où elle est capable de s’ouvrir ici et maintenant. « Franchement, je sais même pas. » c’est un tout, une accumulation de choses qui font qu’elles n’ont jamais sauté le pas avant. La peur de l’inconnu, du changement, des incertitudes à la con, c’est au moins autant d’excuses à la con qui ont été servies toutes ces années. « C’était pas le bon moment. » qu’elle préfère conclure d’un haussement d’épaule, le regard fuyant. Malgré toutes les opportunités manquées, elle a jamais trouvé le courage d’aller jusqu’au bout. Et puis y a eu la dernière dispute, la fuite et la rupture, clairement pas le moment le plus glorieux de leur relation. Mais tant qu’elle y est, c’est sans doute le bon moment de faire amende honorable, à sa façon. Elle cherche ses mots, s’excuse pour son comportement passé et ses frasques d’ado mal dans sa peau. Kieran est là malgré tout, alors elle se dit que tout n’est pas perdu. Si lui a accepté ses excuses, peut-être que les vieux aussi. C’est que l’air de rien, elle se sent mal vis à vis d’eux, Spencer. La conscience pas tranquille pour tous les troubles causés et l’ingratitude dont elle a fait preuve, elle a longtemps hésité à retourner les voir. Peut-être un jour, après qu’elle ait fait sa cure et qu’elle puisse se tenir droite devant eux, fière d’au moins un accomplissement. Ils méritent le monde, ces gens là. « Je crois que t’es la mieux placée pour répondre à cette question. » Elle pince les lèvres en relevant les yeux vers Kieran, l’écoutant avec attention. « Mais je pense que si tu te la poses ou que tu as le sentiment que tu leur dois des excuses, c’est que t’en as probablement envie de le faire. » sans rien ajouter, Spencer acquiesce. Elle leur doit bien plus que ça, même. Qui sait combien de temps encore elle aurait erré de famille d’accueil en famille d’accueil sans leur patience. Et c’est indirectement grâce à eux qu’elle a pu rencontrer Mac, l’air de rien. « Tout ce que je peux te dire c’est que je pense qu’ils seront heureux de te revoir, même sans excuses. Enfin, tu les connais. Je t’apprends rien si je te dis qu’ils sont conciliants. » trop gentils pour leur propre bien, même. C’est à se demander pourquoi ils aiment autant aider les âmes perdues sans rien attendre en retour. « Je peux prendre la température si tu veux. Ou t’accompagner. » « J’aimerai bien, ouais. Que tu viennes avec moi. » elle se racle la gorge et redresse légèrement le dos. « Genre t’as pas besoin de me tenir la main et tout, mais heu, ça m’ferai plaisir quoi. » et vu qu’elle n’est absolument pas douée pour s’exprimer sur son ressenti et tout le reste, il lui faudra sûrement préparer un truc avant. Genre un post-it ou quelque chose. « Enfin pas tout de suite, j’ai plein de trucs à faire avant et je- J’te dirai quoi. » quand elle sera prête, qu’elle aura pris quelques responsabilités et tout le reste. « Hé, merci de m’avoir laissé une seconde chance. » promis cette fois, elle fera pas tout foirer. Finalement, il aura fallu que tout le monde lui en file une, de seconde chance, pour qu'elle se décide enfin à faire les choses bien.

« Hmmm c’est gentil mais j’ai déjà quelqu’un. » Kieran hausse les épaules, un air (faussement) désabusé sur son visage pour l’assurer de la grande perte que son refus engendre pour elle. Hermann n’est peut-être pas très causant, mais il gagne à être connu ; Spencer ne réalise pas l’opportunité qu’elle laisse ainsi passer, hm. Hermann dont l’importance a augmenté suite à ce dégât des eaux, la liste de ses maigres possessions se réduisant toujours un peu plus et l’objet en plastique ayant le mérite de toujours figurer sur la liste. Quant à la piscine, dans d’autres circonstances ça ne l’aurait pas dérangé. Il y pensera la prochaine fois, oui, comme s’il se réjouissait déjà d’expérimenter à nouveau la panique de rentrer chez lui pour retrouver son appartement sans dessus-dessous et de devoir trouver un nouveau foyer dans l’urgence, hm, oui, bien sûr. Le seul point positif de toute cette galère, c’est bien le Chien, qu’il observe d’un regard toujours aussi attendri. Va falloir le rendre à un moment donné, Kieran, t’as conscience de ça ? « Regarde toi, t’es déjà complètement gaga. » Il pince les lèvres, avant que celles-ci ne s’étirent en un sourire et qu’un soupir dépassé s’en échappe. Oui, il est complètement gaga. Oui, il va être dévasté quand il faudra le rendre. Non, il ne veut pas y songer pour l’instant.

Interroger Spencer sur Mac est bien plus réjouissant bien que plus déplacé ; et il lui rappelle à plusieurs reprises que son but n’est pas d’être trop indiscret. Elle le connait, malgré les années de séparation, elle sait très bien que si on lui fait comprendre qu’il va trop loin, il n’est pas de ceux qui insistent plus longuement. Et quand il a l’impression d’avoir été trop loin, il tente néanmoins de se justifier pour faire comprendre que sa curiosité est plus indélicate que malsaine. « Nan c’est rien. » Kieran reste Kieran et il n’est pas pour autant plus rassuré malgré les quelques mots de Spencer. Il baisse légèrement la tête, comme à son habitude lorsqu’il est honteux, avant de relever celle-ci lorsque la blonde reprend la parole. « Franchement, je sais même pas. » Un fin sourire prend place sur ses lèvres – elle ne sait même pas, mais dans le fond, l’essentiel réside dans le fait qu’elles se sont retrouvées, aujourd’hui. « C’était pas le bon moment. » Sûrement, oui. Leurs vies sont différentes, mais il y a un point sur lequel ils pourront toujours se comprendre malgré eux ; le fait que les choses ne sont pas aussi aisées pour eux qu’elles ne le sont pour le commun des mortels, quand son affection et sa confiance a sans-cesse été utilisée, retournée, piétinée, niée. Qu’ils créent des obstacles malgré eux et qu’il n’est pas toujours évident de surmonter ceux-ci. « Ça me fait plaisir que ça le soit, maintenant. » Ou du moins, c’est l’impression qu’il en a. Peut-être qu’il devrait se taire. Sûrement qu’il devrait se taire, au lieu de continuer à agiter ses pompoms comme le supporter qu’il est. « Okay, promis, j’arrête d’être fleur bleue maintenant, avant que tu te foutes de moi. » Il se corrige rapidement, conscient qu’elle est capable d’être cassante quand elle le veut et même si rien n’indique qu’elle agisse ainsi, il ne voudrait pas lui donner de raisons de le faire.

Et loin de saisir l’opportunité pour se moquer de lui comme elle savait si bien le faire, la jeune femme finit par le solliciter pour jauger de la possibilité de présenter ses excuses aux Cornwells. Et ça le touche. Bien sûr que ça le touche, qu’elle puisse lui faire suffisamment confiance pour quémander son opinion, autant que le fait qu’il a toujours un peu plus l’impression de ne pas être seulement le grand dadais qui errait dans les couloirs de la grande maison des Cornwells, s’accrochant à cette famille de substitution à défaut d’en avoir une bien à lui. Il se propose même de l’accompagner, proposition faite du bout des lèvres par crainte, encore une fois, de se mêler de ce qui ne le regarde pas. « J’aimerai bien, ouais. Que tu viennes avec moi. » La surprise sur son visage fait rapidement place à un sourire alors qu’il se rend vite ridicule d’apprécier ce rôle qu’elle lui confie. Ça ferait presque de lui le grand-frère qu’il a toujours voulu devenir et qu’elle ne l’a jamais laissé être. « Genre t’as pas besoin de me tenir la main et tout, mais heu, ça m’ferai plaisir quoi. » À ces mots, il laisse échapper un léger rire. « Mince, moi qui rêvais déjà de te broyer les doigts pour te faire penser à autre chose que ton stress. » C’est foutu. Il se cache derrière l’humour, Kieran, mais je sais qu’il est touché par cette acceptation tant attendue. Elle a même dit que ça lui ferait plaisir. Il me donne l’impression d’être un gamin qui a eu le droit à son premier compliment, regardez-le qui essaie de rester fier et de ne pas sourire jusqu’aux oreilles. « Enfin pas tout de suite, j’ai plein de trucs à faire avant et je- J’te dirai quoi. » Il secoue légèrement la tête pour acquiescer, confirmant rapidement : « T’auras qu’à me dire quand tu te sentiras prête, je serai là. » Est-ce que tu es sûr que c’est le genre de promesse que tu peux faire, Kieran ? Dans la situation actuelle ? « Hé, merci de m’avoir laissé une seconde chance. » Et c’est dans des moments ainsi que la situation ne me semble pas totalement perdue d’avance ; que je me dis qu’il y a encore un combat à mener à quelque part, quelque chose à quoi il peut s’accrocher. Cette façon de renouer avec Spencer en fait partie, à en croire son sourire ravi. « Merci de m’avoir permis de le faire. » Parce qu’il n’était pas certain d’arriver à renouer avec elle, tant il la sait sauvage quand elle le veut ; c’est bien parce qu’elle l’a autorisé à s’y essayer qu’ils en sont là aujourd’hui. « T’en vaux la peine, Spence. » Il avoue dans un élan de sincérité, soutenant son regard un instant pour assurer un peu plus ces quelques mots. De bons mots qu’il devrait aussi apprendre à appliquer à lui-même. Pour l’heure, néanmoins, c’est le plaisir de retrouver cette fausse sœur qui le ravit. Pour le reste, on verra plus tard.

@Spencer Blackwell