| Under Pressure [PV Caitriona] |
| | (#)Mar 1 Mar 2022 - 10:52 | |
| Une simple erreur administrative de rien du tout, voilà ce qui m’avait amené à remettre les pieds aussi tôt dans l’hôpital. Ma prescription contenait une erreur dans mon nom. Félicitation à mon triple idiot de cardiologue qui écrivait encore ses prescriptions à la main plutôt qu’en utilisant l’ordinateur. Il avait réussi à me faire (presque) apprécié un ordinateur parce que ce genre d’erreur ne se produisait généralement pas avec ces machines infernales. J’avais donc essayé d’y aller avec un appel, mais pas moyen qu’ils l’envoient par la poste à ma pharmacie habituelle.
J’avais donc râlé, comme toute personne fait (n’est-ce pas ?), quand une erreur administrative d’une stupidité désarmante que de lire correctement le nom de mon dossier pour le retranscrire sans aucune erreur. Je m’étais dit que je profiterais de ma journée de congé, parce que ma mère avait un examen de la vue pour laquelle elle avait besoin d’un chauffeur (et un peu parce que le nouveau superintendant m’avait poussé à poser une de mes journées mises en banque), pour filer à l’hôpital et faire réparer la stupide erreur administrative qui voulait dire que j’étais encore sous le traitement (relativement inefficace que l’on avait changé l’intégral du traitement pour rendre ça plus efficace… peut-être).
Peut-être pour faire plaisir à ma mère, j’avais pensé à troquer le traditionnel ensemble de complet que je portais à outrance. J’avais donc presque l’air détendu : J’avais enfilé au réveil une de mes (trop peu usées) paires de jeans. Pour peu, on aurait pu croire qu’elles sortaient tout juste du magasin. Un peu trop grande (preuve que je me négligeais peut-être que ce que je voulais admettre, je les avec une ceinture noir à la boucle argentée (classique elle aussi). Voyant la température chaude annoncée, j’avais enfilé le chandail ligné gris et blanc que ma fille m’avait offert au dernier Noël avant que tout n’éclate. Un léger col. Le tissu était léger et doux. J’avais quand même complété le tout avec une de mes paires de chaussures relativement propres.
Il était un peu avant dix heures quand je poussais la porte tournante de l’hôpital. Direction le troisième étage, aile de cardiologie. Considérant que j’avais justement de la difficulté à garder mon rythme cardiaque à un rythme normal (m’étant réveillé aux petites heures avec le cœur qui battait la chamade dans ma poitrine), j’optais plutôt pour l’ascenseur. J’y pénétrais en même temps qu’une jeune femme à la blouse blanche. Un bref « quel étage » dans lequel transparaissait mon accent fut suivi par sa réponse et machinalement j’appuyais sur les deux numéro.
L’ascenseur avait à peine commencé à bouger qu’il s’arrêta net et que les lumières s’éteignirent pendant un bref instant pour se faire suivre par les faibles lumières de sécurité. Oh ! Je n'avais vraiment pas envie d’être coincé dans cette cage infernale avec une inconnue. Le « Bordel de merde ! » s’était échappé de mes lèvres rapidement. Reprenant le contrôle, j’avais tiré l’appel d’urgence pour qu’une qui sonnait comme une conserve nous réponde : « Service de réparation. » Et je dis d’une voix que je voulais calme mais qui sonnait sans doute tranchante. « Nous sommes dans l’ascenseur de l’aile B. Il est bloqué et ne bouge plus. » J’entendis le soupire d’exaspération de l’homme au bout de la ligne qui annonça que nous en avions pour quelques heures le temps de faire venir un réparateur spécialisé pour ce pépin technique. Je grommelais un « Bien ma chance. » et je me retournais vers la demoiselle sans savoir quoi dire. « Il semble qu'on est coincé pour un petit bout. » @Caitriona Regan |
| | | | (#)Dim 20 Mar 2022 - 15:45 | |
| UNDER PRESSURE Depuis le début de sa garde, Caitriona avait dû monter et descendre les escaliers plusieurs dizaines de fois. Comme depuis quelques semaines, elle avait été envoyée en ortho, et comme toutes les semaines, Winston Ackerman faisait la grimace. Il n'appréciait pas la rousse, elle ne l'appréciait pas non plus, et leur collaboration forcée faisait régulièrement des étincelles. Mais le fait était que son collègue restait plus âgé qu'elle, qu'il avait plus d'expérience. Il la devançait d'un an, un an seulement, mais il ne manquait pas une occasion de le lui rappeler. Il lui faisait faire toutes les tâches ingrates, et le pire, c'est qu'il en avait le droit, de part sa position de pseudo supérieur. Ça la rendait dingue. Et si elle ne permettait pas de le traiter de tous les noms devant témoins, lorsqu'elle était seule, ce n'était pas la même chose. Elle ne se laisserait pas faire par cet idiot, il ne méritait même pas tout le mal qu'elle se donnait. Tu le fais pas pour lui, Cait, tu le fais pour tes patients. Le mantra qu'elle se répétait sans cesse, dès que la sale gueule de Winston apparaissait dans son champ de vision. Ça avait marché, jusqu'à maintenant. Ça l'avait aidée à ne pas dépasser les bornes. Mais pour combien de temps? Arrivée devant l'escaliers, qu'elle devait monter, encore, elle s'était arrêtée. Serrant les dents, elle avait chassé le brun de son esprit, puis soupiré. Il ne valait même pas la peine qu'elle s'énerve mentalement sur lui. Ça ne faisait que détériorer son humeur, déjà bien attaquée par le patient qui lui avait vomi dessus au réveil de sa chirurgie. Ce n'était pas sa faute bien sûr, mais le fait était que la seule blouse encore propre qu'elle avait à disposition était blanche. Et le simple fait de se retrouver en blouse blanche au lieu de bleue lui pesait plus que de raison. Le blanc, c'était pour les sages femmes. Et malgré tout le respect que la rousse avait pour ces praticiens, ça donnerait une occasion supplémentaire à Winston de la railler. Abandonnant l'idée de prendre les escaliers, mettant un instant de côté la fierté qu'elle avait de toujours éviter l'automatisme, elle avait prit la direction des ascenseurs, et y était parvenue en même temps qu'un homme en civil. Elle l'avait aperçu brun, la dépassant d'une bonne tête, une barbe naissante s'étalant sur ses joues. Plus vieux qu'elle avait-elle remarqué, avant que son attention ne soit attirée par le bruit des portes qui s'ouvrent. Les deux s'étaient engouffrés rapidement dans l'habitacle. « Quel étage » À peine aimable, mais la jeune femme ne s'en était pas formalisée, elle aussi était d'une humeur massacrante. « Quatrième. » Sans un regard pour elle, il avait écrasé les boutons 3 et 4, et s'était enfermé dans un silence buté, silence qui allait très bien à la rousse. Pendant que l'ascenseur entamait sa montée, elle s'était néanmoins interrogée sur son accent, qui lui rappelait définitivement le sien. Irlandais comme elle? Ou peut-être écossais? Définitivement gaélique, elle en aurait mis sa main au feu. Et d'un coup, l'ascenseur s'était arrêté, dans un grincement métallique pas vraiment rassurant. Lumières éteintes, les voyants de sécurité s'étaient allumés dans la foulée, et dans l'habitacle avait retenti un « Bordel de merde ! » qui reflétait parfaitement l'état d'esprit de Caitriona. Dans un coin de sa tête, elle avait noté que le bonhomme était bel et bien d'origines similaires aux siennes, puisqu'écossais. Il pensait sûrement en jurant à voix haute qu'elle ne comprenait pas un traître mot de ce dialecte, malheureusement pour lui, étant oratrice irlandaise, elle pouvait comprendre le gaélique écossais, très similaire à son irlandais à elle. En attendant, elle ne pouvait pas croire à cette situation qui leur était tombée dessus. À croire que l'univers avait décidé qu'il fallait qu'elle passe son temps coincée dans un boîte métallique en panne... Merde à la fin! Ça ne faisait que 5 fois ce mois-ci... Plus réactif - et peut-être un brin claustrophobe? - l'homme brun avait appuyé sans ménagement sur le bouton d'appel d'urgence. « Service de réparation. » « Nous sommes dans l’ascenseur de l’aile B. Il est bloqué et ne bouge plus. » avait aboyé l'inconnu, toujours aussi poli. Le soupir exaspéré de l'homme à l'autre bout du fil avait fait grimacer l'irlandaise. Vous allez rester coincer pendant au moins quelques heures, le temps qu'on fasse venir un technicien spécialiste. Ou quelque chose du genre. C'était bien sa veine. Winston allait la tuer. « Bien ma chance. » Visiblement, le brun n'était pas non plus à sauter de joie. Non pas que Cait ait déjà vu quelqu'un sauter de joie parce que bloqué dans un ascenseur... « Il semble qu'on est coincé pour un petit bout. » L'interne avait haussé les épaules, avant de se laisser glisser sur le sol, le dos plaqué au mur métallique. « À ce qu'il paraît. » Soupirant, elle avait attrapé son bipeur dans sa poche. Elle n'était pas sûre que qui que ce soit reçoive une quelconque alerte de sa part, étant donné que le gadget ne captait pas grand chose actuellement... Elle avait essayé quand même, sans grand espoir. Puis elle l'avait reporté son attention sur l'inconnu. Qui à l'origine, se rendait au troisième étage. « Vous alliez en cardiologie. » La jeune femme l'avait dévisagé sans la moindre gêne. Puisqu'ils étaient coincés ensemble... « Vous êtes là pour quoi? Patient? Parent? » Il n'était pas du personnel médical, ça c'était certain. code par drake. Vraiment désolée pour le délai de réponse.
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| | | | (#)Mer 6 Avr 2022 - 10:22 | |
| Je n’avais jamais vraiment particulièrement été un grand admirateur des imprévus. Avouons-le, peu de gens sont sincèrement ravis lorsque leur routine se trouve être chamboulée par ce que certains appelleraient le destin (ou, pire encore, une intervention divine). Ce n’était donc pas une quelconque attaque de claustrophobie qui faisait en sorte que mon doigt s’appuyait obstinément sur la sonnette d’alarme dès que l’ascenseur s’arrêta : c’était cette frustration de voir mon horaire chargé se faire bousculer pour la deuxième fois aujourd’hui qui me donnait une allure plus amère que ce que je voulais bien admettre. Je détestais l’hôpital de son odeur vaguement chimique à ses néons toujours trop lumineux à mon goût. Pour une personne qui détestait ce lieu profondément, j’y passais environ huit fois trop de temps. C’était mon deuxième passage en moins d’une semaine. Et la dernière fois, une pauvre femme avait embouti ma voiture sur le stationnement. Disons que ce n’était pas pour me mettre de bonne humeur n’est-ce pas?
Pour rajouter à la contrariété d’un horaire déjà cul par-dessus tête, je me retrouvais coincé dans une boîte métallique miniature avec une inconnue. Ce n’était pas contre la porteuse de blouse médicale blanche, mais je n’étais pas (sans surprise non plus) le plus grand admirateur de ces conversations impromptues sur le train-train quotidien. Machinalement, je sortis mon téléphone cellulaire, changer deux mois plus tôt parce que mon antiquité (« gréco-romaine » aux dires du jeunot boutonneux qui m’avait vu déposer mon appareil sur son comptoir avec un air dépité) avait finalement rendu l’âme après presque dix années de bons et loyaux services. Et vous savez quoi? Mon ancien appareil captait faiblement du réseau dans cet ascenseur de la mort. Mais le remplacement (beaucoup trop cher et technologique à mon goût) n’affichait strictement aucune marque de connexion avec la technologie. Ce qui voudrait dire qu’il n’y aurait aucun moyen que j’informe ma mère (ou du moins sa résidence) que j’aurais probablement un peu de retard. Avoir été plus jeune, j’aurais bien pu utiliser une des applications du bidule pour fuir toute tentative de socialisation, mais si mes talents en relations interpersonnelles étaient nuls, ceux avec ces technologies étaient abyssaux. Je me retrouvais donc dans la bien fâcheuse situation : devoir interagir avec la rouquine en uniforme de… de quoi? Était-ce vraiment important? Oh! et puis, je ne ferais pas comme si je le savais. C’était à peine si j’avais pris le temps de tenter de les différencier.
Si la rousse se laissa couler doucement sur le sol avant de soupirer, j’optais plutôt pour m’appuyer le dos contre l’autre paroi de notre trop étroite cage. Le silence de la cage me satisfaisait personnellement, même si je regrettais de ne pas avoir pris le bouquin qui traînait dans ma voiture : après tout, pourquoi l’aurais-je fait? Je n’étais après tout que sensé rentrer dans l’hôpital, monter au troisième, expliquer aussi calmement que possible la situation, faire émettre de nouveau mon ordonnance et rentrer. Une chose de quinze minutes. Ce ne fut donc pas moi qui entamais le dialogue. La jeune femme s’en chargea de briser la glace, en s’essayant pour deviner le service dans lequel j’allais et en visant juste. Naturellement puisque dans l’aile B, au troisième étage, il n’y avait qu’un service de cardiologie.
Je me contentais de hocher la tête doucement pour confirmer que j’allais bien en cardiologie. Je sentais son regard étudier mes traits. Mille excuses de ma part, car pour ça aussi je n’avais pas des tonnes d’intérêt. C’était si facile en apparence et pourtant ça me saoulait. Remettant mon téléphone portable dans la poche de mon pantalon, je fixais un point sur le mur en hésitant sur ma réponse. J’aurais pu mentir en disant que je venais voir un proche malade. Mais si elle était d’humeur bavarde, je m’obligerais à maintenir une ligne de mensonge et je n’étais pas doué dans cette matière-là aussi. Je le savais bien. Fort bien. Trop bien. Jouer donc cartes sur table était la meilleure des options que l’on pouvait faire. « Patient » commençais-je d’une voix calme. Je rajoutais entre les dents avec un peu plus d’amertume. « d’un médecin incompétent – parce qu’il fallait être d’une certaine incompétence pour mal orthographier le prénom d’un patient sur une prescription à la quatrième rencontre, alors que l’erreur ne s’était encore jamais produite jusqu’à cet instant – suivi en externe. », dis-je.
Je n’étais pas hospitalisé après tout, simplement coincé et obligé à revenir un peu trop souvent à mon goût entre ses murs qui avaient l’allure d’une prison en espérant que le médecin trouve un cocktail médicamenteux qui ferait en sorte que mon cœur ne serait plus une horloge déréglée. J’hésitais pendant un petit instant avant de me laisser à mon tour glisser contre ma paroi pour étendre mes jambes devant moi. Ça allait être long après tout. Je rajoutais avec un soupir. « Venu pour corriger une erreur administrative sur ma prescription. » Le fond d’aigreur transparaissait dans ma voix. Une chance que l’aigreur des pensées ne donnait pas des brûlures d’estomac! j’en serais actuellement à cracher de la lave en fusion si tel était le cas. Je passais machinalement une main dans ma barbe pour essayer de calmer ma frustration. Elle n’en était pas responsable. Je poussais même mon audace jusqu’à faire presque semblant de m’intéresser à elle. « Vous faites quoi dans cet hôpital? » @Caitriona Regan |
| | | | (#)Jeu 5 Mai 2022 - 7:06 | |
| UNDER PRESSURE Le troisième étage indiquait la cardiologie, et Caitriona le lui avait fait remarquer. Ce qu'il avait confirmé d'un hochement de tête, et sans même la questionner sur comment elle pouvait le savoir aussi bien. Il n'était pas curieux, le bonhomme, du moins, pas comme la rousse, qui ne se serait pas privée pour lui tirer les vers du nez... Un peu comme elle était déjà en train de le faire. Maintenant qu'elle avait la confirmation qu'il savait bien où il allait, et qu'il n'était pas en train de errer au hasard dans l'hôpital, elle pouvait continuer son interrogatoire. Alors, patient? Parent? « Patient » Avant qu'il ne confirme, elle n'aurait pas su choisir entre les deux, puisqu'il avait autant l'âge d'être un père que celui d'être un patient de cardio... « d’un médecin incompétent... suivi en externe. » Il faudrait peut-être qu'elle lui dise qu'elle comprenait un minimum le gaélique écossais, si leur conversation en venait à s'éterniser. Juste histoire qu'il ne dise pas des choses en pensant qu'elle ne comprenait pas... Puisque ce n'était pas le cas. Il était très probable qu'il n'ait pas encore deviné les origines de sa compagne d'infortune, puisque son accent restait très léger. Après tout, elle n'avait vécu que 7 ans en Irlande, avant de déménager - bien contre sa volonté - sur les terres australiennes. Bien sûr, quand elle allait voir ses grands parents à Galway, ses intonations de native revenaient au galop, mais dès qu'elle revenait à Brisbane, elles s'effaçaient en quelques jours, ou tout au plus en deux semaines. Mais puisqu'elle gardait espoir que leur calvaire en tant que coincés d'ascenseur prenne fin rapidement, elle ne voyait pas l'utilité de lui glisser ce détail de langue pour le moment. Alors elle s'était contentée de hocher la tête quand il avait ajouté être suivi en externe. Ça voulait dire que son état de santé n'était peut-être pas si mauvais, et c'était tant mieux pour lui. En attendant, lui ne paraissait pas avoir trop d'espoir quant au fait qu'ils sortiraient rapidement, puisqu'il s'était laissé glisser à son tour contre la paroi métallique du mur, se retrouvant assis à son tour, jambes dépliées devant lui. « Venu pour corriger une erreur administrative sur ma prescription. » Pendant qu'il ne la regardait pas, elle avait eu un petit sourire. Elle ne savait pas qui s'occupait de lui, de son suivi, et elle ne lui demanderait pas. Sa restait sa santé, sa vie privée. Mais ça ressemblait bien à Lenny de se planter sur les ordonnances. Une erreur administrative, ça pouvait être beaucoup de choses, mais puisqu'il semblait écossais, si son nom était aussi compliqués que ceux à consonance gaélique pouvaient l'être, la jeune femme était prête à parier que l'erreur portait sur l'orthographe de son patronyme. Dans tous les cas, ça avait l'air de fortement l'agacer, si bien que le simple fait d'en parler semblait le faire bouillir intérieurement. Elle n'avait rien rajouté, peu désireuse de remettre de l'huile sur le feu, de s'attarder sur un sujet qui semblait le toucher autant. Surtout qu'elle n'avait aucune envie de défendre Lenny, si c'était bien de sa bourde qu'il s'agissait. Elle avait presque envie de le suivre, maintenant, quand ils sortiraient d'ici, juste pour le plaisir de voir l'écossais cracher son venin sur cette andouille de première. « Vous faites quoi dans cet hôpital? » Sur le coup, elle avait eu envie de lui sortir une ânerie, sans qu'elle sache bien pourquoi. Mais finalement, elle avait opté pour être honnête du premier coup, puisque lui avait apparemment décidé de l'être. « Je bosse. » qu'elle lui avait dit simplement, en haussant les épaules. Elle bossait, elle mangeait, elle dormait, en ce moment, elle faisait tout à l'hôpital. Depuis une semaine, elle ne passait que peu de temps chez elle, mais ça lui était égal, en réalité. Il y avait des périodes de périodes plus calmes et des périodes de rush, et en ce moment, on était en plein dans un rush. Trop de gens, pas assez de soignants. À croire qu'en ce moment, le but était de se casser quelque chose. Le service d'ortho - le sien, pour le moment - s'en retrouvait presque débordé. « Je fais mon internat en chirurgie. Je tourne entre les services généralement, j'ai pas encore choisi de spécialité. » Et pour le moment, le choix lui paraissait bien loin. Elle avait bien ses préférences entre les différents services, mais c'était encore trop tôt. L'irlandaise aimait bien l'ortho, mais de là à en faire son domaine? Non, elle ne savait pas. Elle était pas prête à faire un choix, et pourtant, l'échéance se rapprochait. « Mais ça fait un moment que j'ai pas mis les pieds en cardio. » Peut-être parce que le Dr Iaro faisait des pieds et des mains pour la garder dans son service, et qu'elle n'avait rien fait pour s'y opposer. Lassée d'observer ses pieds, la jeune femme avait reporté son attention sur son voisin. Elle avait eu un léger froncement de sourcils. « Vous risquez pas d'avoir une attaque ou un truc du genre dans cet ascenseur, n'est-ce pas? » Était-il si fragile? Elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait à son sujet, c'est qu'il avait eu un problème administratif avec sa prescription, sans savoir s'il avait quand même pu avoir ses médicaments... Ou non. code par drake. - :
Vraiment désolée pour le délai de réponse, again.
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| | | | (#)Jeu 19 Mai 2022 - 20:27 | |
| Il aurait fallu me payer fort cher pour que j’accepte de travailler dans un hôpital comme professionnel de la santé. Être médecin, c’était une vocation. Un métier qui, comme celui de flic, nous choisissait avant qu’on le choisisse. Il demandait un certain talent pour écouter les autres dans un certain moment de fragilité, un certain entregent pour être en mesure de bien enrober de sucre des tournures parfois difficiles qui venait avec l’annonce d’un diagnostic et de son prognostique qui lui était attaché. Je l’avais vu dans les yeux de mon cardiologue qui avait tourné autour du pot avant d’annoncer ce qu’il pensait que j’avais au regard des résultats des tests. Il arrivait aussi parfois à table que ma mère revienne sur certains des cas qui l’avaient marqué, parce qu’elle avait croisé une personne qui lui avait fait penser à telle patiente. Quand ma fille m’avait annoncé qu’elle voulait faire médecine, j’avais tout naturellement eu une certaine fierté qu’elle choisisse un domaine aussi noble. Jamais il n’y avait eu de pression. J’avais eu un petit pincement au cœur quand j’avais appris qu’elle avait changé d’orientation pour s’en aller en fleuristerie, mais si c’était ce qui la rendait heureuse et que c’était ce dont sa santé mentale avait besoin pour qu’elle réussisse à avancer je n’avais absolument aucun droit de la juger et je le savais fort bien.
J’avais un certain respect pour la jeune demoiselle qui se trouvait en face de moi. L’internat n’était pas une partie fort gracieuse du chemin de croix pour devenir médecin. « Ça ne doit pas être très facile comme boulot. Ma mère était obstétricienne ici avant qu’elle ne parte à la retraite. » J’ouvris une toute légère porte vers mon histoire personnelle même si je n’avais pas nécessairement envie non plus de parler de ma mère et de sa carrière qui nous avait menés ici, même si mon accent transparaissait encore dans chacun de mes mots, témoins de ma propre volonté de ne pas oublier cette culture gaélique dont j’étais originaire et dans lequel s’ancrait mes racines avec plus de profondeur que ce que je voulais admettre. J’aurais aimé avoir un téléphone portable de meilleure qualité que celui que j’avais parce que j’aurais peut-être eu une petite chance de pouvoir la rejoindre pour ne pas qu’elle s’inquiète outre mesure. Me détournant de mon propre vécu qui ne devait probablement pas nécessairement l’intéresser, je choisis plutôt d’opter pour une de ces banalités qu’il me semblait que l’on disait dans ce genre de circonstance : « C’est bien comme profession, quelle que soit la spécialité que vous choisirez… » commençait avec une certaine délicatesse dans la voix qui semblait un peu étrange quand on me connaissait. Une platitude banale sur un ton neutre. Mais chassez le naturel, il revient au galop. « surtout si vous ne faites pas d’erreurs dans le prénom des patients. », grognais-je à voix basse boudeur. Une odeur d’amertume et d’ours mal léché flottait encore en filigrane bien malheureusement sur mon avis tranché (par habitude plus que par nécessité). Je n’avais pas l’intention de souligner que je ne l’avais pas encore croisé et que les cardiologues étaient probablement les pires justement parce que le mien du haut de son diplôme s’acharnait à prétendre que de m’opérer serait la solution la plus simple pour régler les soucis qui faisait en sorte que mon cœur avait sa propre raison qui n’avait absolument aucune raison d’être.
Je n’allais pas admettre que ça n’allait pas aussi bien que ce que j’affirmais encore et encore, comme un écho qui se réverbérait sur des montagnes inlassablement. La question de ma jeune partenaire de malchance me fit lever un sourcil : des chances que je fasse une attaque ici? Pas plus qu’ailleurs. J’avais encore les vieux cachets, ceux qui ne fonctionnaient pas réellement pour ramener mon cœur quand il décidait qu’il s’emballait et qu’il partait sur son propre rythme et advienne que pourra! Je me contentais d’un simple roulement d’épaule. « Probablement rien de fatal pour le moment. Ce ne sont que de petites arythmies. », admis-je doucement.
Oh. J’avais parfaitement conscience que je banalisais la gravité de la situation. Comme mon père et mon frère l’avaient probablement fait avant moi. Je tenais ma tête de cochon de mon père. Probablement qu’elle était héréditaire chez les MacLeod. Comme la tachycardie d’ailleurs qui entraînait à terme des syncopes fatales. Peut-être que mes deux aînés avaient simplement mis les symptômes sur autres choses… jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Peut-être parce qu’elle était presque une vraie médecin, mais j’abaissais un peu ma garde en avouant doucement le nom du diagnostic : « Tachycardie ventriculaire ».
Je passais une main dans mon visage. Un grattement léger de la barbe. Je serais peut-être dû pour raser d’un peu plus près au fond, même si je n’aimais pas particulièrement l’air juvénile que me donnait un rasage de proche qui me ramenait à un temps qui me semblait si résolu. Je me négligeais… sans négliger mon traitement cependant. C’était ce à quoi je pensais. Si j’avais jugé assez important mon traitement pour me ramener à l’hôpital, je faisais au moins un peu attention. Ceci ne m’empêcha pas de rajouter au bout dans une autre confidence : « Il semble que trouver le traitement qui me convient ne semble pas facile. » @Caitriona Regan |
| | | | (#)Ven 3 Juin 2022 - 6:34 | |
| UNDER PRESSURE Il lui avait demandé ce qu'elle faisait dans cet hôpital, et elle avait répondu sans attendre, honnêtement, qu'elle y travaillait. Accentuant le fait qu'elle était interne en chirurgie, appuyant aussi sur le fait qu'elle hésitait toujours par rapport aux différentes spécialités qui s'offraient à elle. Son choix qui restait à faire, ce n'était un secret pour personne, c'est pour cela qu'elle s'était permise d'en parler à un illustre inconnu. « Ça ne doit pas être très facile comme boulot. Ma mère était obstétricienne ici avant qu’elle ne parte à la retraite. » Puisque l'homme en face d'elle paraissait assez âgé, il y avait fort à parier que sa génitrice avait prit sa retraite bien avant que Cait ne commence à l'hôpital. Peut-être même que ça remontait à une date avant même que la rousse n'arrive à Brisbane. C'était sûr que ça restait un métier difficile, en comparaison à d'autres où les horaires étaient fixes, où on ne travaillait pas de nuit, où on n'enchaînait pas des gardes d'une longueur démesurée... Pour ne citer que ça. Pour autant, l'irlandaise ne se voyait pas faire quelque chose d'autre, maintenant qu'elle avait les deux pieds dedans, elle était persuadée d'avoir trouvé sa voix, et elle n'y renoncerait pour rien au monde. « C’est bien comme profession, quelle que soit la spécialité que vous choisirez… Surtout si vous ne faites pas d’erreurs dans le prénom des patients. » La jeune femme avait eu un petit rire. C'était donc ça, la bourde de son médecin soit disant incompétent. Il avait dû se tromper sur son prénom ou son nom de famille en écrivant sa prescription. C'est plus que probablement ça. Et puisque l'homme semblait bel et bien écossais, on pouvait être vaguement compréhensif pour le fameux médecin. Elle était bien placée pour savoir que les patronymes écossais, irlandais ou plus généralement qui venaient de ce coin là pouvaient être difficiles à orthographier, et même à prononcer parfois. Puisqu'ils étaient coincés dans cet ascenseur pour une durée indéterminée, et que le bonhomme était apparemment suivi pour un souci cardiaque, la jeune femme avait trouvé légitime de demander s'il risquait de faire une attaque, ou quelque chose du genre, dans leur cage de fer. Probablement pas, ce n'était peut-être pas si grave s'il était suivi en externe, mais mieux valait demander... « Probablement rien de fatal pour le moment. Ce ne sont que de petites arythmies. »Peut-être bien. Ou peut-être que ces petites arythmies cachaient quelque chose de beaucoup plus grave... Elle avait vu suffisamment de cas similaires pour pouvoir affirmer que ce n'était parfois plus grave que cela semblait. « Tachycardie ventriculaire ». En soi, ce n'était pas si grave. Le plus embêtant, ça restait la cause de cette arythmie. Maladie génétique, maladie coronarienne suite à un AVC, insuffisance cardiaque... Les causes étaient variées. Mais elle avait gardé tout ça pour elle. Elle n'était pas là pour lui faire un cours, et de toute façon, il avait été sûrement déjà bien informé sur tout ça par son médecin... Il s'était mué au silence, se grattant la barbe qu'il avait au menton. Plongé dans ses pensées, il avait néanmoins fini par reprendre la parole. « Il semble que trouver le traitement qui me convient ne semble pas facile. » Passant une main dans ses cheveux, la rousse lui avait adressé un fin sourire, un brin compatissant. « Chaque personne est différente. Dans certains cas, le dosage qui convient est plus difficile à trouver. » Parce que les cas pouvaient être différents, que certains ne réagissaient pas, ou trop bien au dosage qu'on pouvait définir comme basique. « Ils finiront par trouver, ne vous inquiétez pas. » Elle ne savait pas s'il s'inquiétait vraiment ou pas, mais c'était une habitude chez elle, et chez tous les soignants d'ailleurs, de rassurer les patients et leurs proches qui passaient les portes de l'hôpital. S'en était presque devenu systématique, tristement. « Vous connaissez la cause? » Peut-être pas. Ils cherchaient toujours, peut-être. Elle était bien placée pour savoir que ne pas savoir, tourner dans l'ignorance, pouvait rajouter une dose de stress supplémentaire qui n'était jamais la bienvenue. Peu de temps après, un drôle de bruit métallique avait retenti dans l'ascenseur. Puis des voix étouffées de l'autre côté des portes. « Ah, avec un peu de chance, on sera bientôt dehors. » Avec de la chance, oui. Il y avait du monde dehors, du bruit. Pour autant, ça ne voulait pas dire qu'ils seraient sortis d'ici dans la seconde. Dehors, ça bougeait, mais de là à dire qu'ils seraient efficaces, ou que ce serait facile et rapide... code par drake. |
| | | | (#)Lun 8 Aoû 2022 - 19:19 | |
| La patience n’avait jamais été mon point fort. Comme beaucoup de choses dans ma vie, j’aurais grandement souhaité que la réalité soit tout ce qu’il y a de carré de petites cases dans lesquelles nous inscrivions des barèmes précis qui venaient avec une certaine exactitude au niveau des résultats. Rigide. Psychorigide. Ça faisait de moi un flic plus que potable (si l’on faisait abstraction à cette entorse appliquée au sacro-saint de règlement interne pour protéger mon ex-femme). Ça faisait aussi en sorte que j’avais de la difficulté avec cette incertitude, avec cette quête d’une lenteur exceptionnelle d’une dose qui ne réussissait jamais réellement à contrôler mon cœur qui avait choisi de ne plus jouer dans les règles. Les lèvres pincées, je l’écoutais m’expliquer que chaque patient restait différent et que certains cas venaient avec un processus plus lent. Coincé avec un cas qui répondait moyennement bien au traitement, je ne pouvais m’empêcher de ressentir au fond de moi. Cette impatience était peut-être justifiée de plein droit. « J’aimerais mieux qu’ils trouvent avant que ma mère enterre la dernière personne qui lui reste. ». C’était un murmure sombre au lointain relent d’acide que je cachais derrière un hochement de tête compréhensif. Elle avait raison, ils finiraient sans doute par trouver. La médecine après tout faisait des miracles de nos jours.
Je relevais doucement les yeux lorsqu’elle demanda si la cause était connue. J’eus un semblant de haussement d’épaules. Vague et d’une désinvolture qui ne cadrait pas avec la dureté de mon propos. « Il y a une cause génétique de toute évidence comme ça a emporté mon père et mon frère. Mais après… ce n’est pas nécessairement très clair. » Il n’y avait rien de la peur que m’inspirait cette idée qui transparaissait dans les mots que je prononçais comme si j’énonçais une hypothèse de plus dans le cas d’une enquête. L’indifférence était feinte. J’avais une pensée pour mon fils et ma fille, pour la simple pensée que si c’était vraiment un gène défectueux, que j’aurais pu leur transmettre ce problème et que ça se répercuterait sur leur vie, celle de leurs enfants. Ça n’aurait pas changé ma décision d’avoir mes enfants, et ce, même si, soyons honnête, dans mon cas, cela n’avait jamais réellement été ma décision. Cela avait été un peu plus le choix de mon ex que le mien. Mais cette discussion-là appartenait à un autre débat.
Le bruit métallique me fit sursauter. Instinctivement, je tendis l’oreille. Je ne m’étais jamais réellement défini comme un claustrophobe. Cependant, je devais avouer que la pensée d’un plongeon à toute vitesse à destination du fond de la cage d’ascenseur ne me semblait pas plus une fin glorieuse que de laisser la nature faire dans mon cas. Le bruit des voix me rassura et je réalisais que j’avais retenu mon souffle pendant un bref instant. Comme si le fait de laisser mes poumons se remplir d’air allait faire en sorte que nous devenions plus lourds et que cela nous entrainerait vers notre perte. « Avec un peu de chance en effet. », dis-je d’une voix un peu plus optimiste après avoir dégagé cette boule de stress qui semblait prendre une place démesurée dans ma gorge. « Ce n’est pas que votre compagnie n’est pas agréable. » Ça me semblait ce genre de platitude qu’on s’efforçait à dire pour plaire aux autres. Pour être honnête, si jamais je ne la revoyais jamais, ça ne changerait pas grand-chose à ma vie. Je haussais les épaules, une certaine lassitude dans le geste. « Je pense que nous avons tous les deux simplement beaucoup mieux à faire que de rester coincé ici. », affirmais-je d’un ton plus que factuel. Je tournais l’oreille vers la porte en espérant entendre quoi que ce soit qui nous indiquerait que la situation progressait. Ce fut plutôt un interstice lumineux qui finit par se produire entre les deux portes après un autre grincement que je n’aurais pas trouvé rassurant en autre circonstance. @Caitriona Regan |
| | | | (#)Dim 18 Sep 2022 - 15:01 | |
| UNDER PRESSURE Le bruit métallique aurait été difficile à ignorer, puisqu'il avait résonné dans tout l'habitacle. Tandis que l'homme avait sursauté, une réaction que Cait avait capté du coin de l'oeil, la jeune femme s'était faite plus attentive, cherchant à savoir si ce bruit était le résultat de quelque chose qui aurait pour but de les aider. Les chuchotements étouffés qui étaient parvenus jusqu'à ses oreilles, avaient réveillé un espoir, celui de sortir d'ici rapidement. La rousse avait exprimé son soulagement, ce à quoi le brun avait répondu « Avec un peu de chance en effet. » Lui aussi devait rêver de sortir de leur cage métallique. Il s'était raclé la gorge, avant d'ajouter « Ce n’est pas que votre compagnie n’est pas agréable. » La jeune femme n'avait répondu que par un sourire poli. Loin d'elle l'idée d'imaginer une chose pareille, elle qui avait été courtoise pendant tout leur emprisonnement, à défaut d'avoir été chaleureuse. C'était pas vraiment son genre, d'être chaleureuse à l'hôpital. Neutre à son tour, il avait haussé les épaules. « Je pense que nous avons tous les deux simplement beaucoup mieux à faire que de rester coincé ici. » Elle avait acquiescé, on ne pouvait plus d'accord. Winston devait l'attendre depuis un moment, probablement trop à son goût, et lui rirait certainement au nez quand elle lui expliquerait la cause de son retard inattendu. « Clairement. Mon supérieur ne m'attendra pas indéfiniment. » Surtout qu'on parlait de Winston ici, dont la patience à son sujet était extrêmement limitée. Celui qui prenait un malin plaisir à la mettre de côté dès qu'il en avait l'occasion. Un coup donné contre la paroi en métal, juste au dessus d'eux. « Ça va là-dedans? » La jeune femme avait eu un soupir agacé. Elle avait reconnu la voix de Terry, l'un de techniciens de l'hôpital. Une personne sympathique, mais qu'elle voyait un peu trop souvent à son goût ces derniers temps. Sa tendance à rester coincée dans des ascenseurs, sûrement. La poisse qu'elle se traînait en ce moment devait certainement avoir une raison, mais si elle la cherchait encore. « On va bien, mais on aimerait bien sortir d'ici rapidement, si c'est pas trop demander. » Un silence de l'autre côté, puis... « C'est encore vous, Dr Regan? » Devait-il savoir qu'elle était à nouveau prisonnière d'un ascenseur en panne? « Non. » Ridicule, quand on considérait qu'il en prendrait conscience à la seconde où les portes s'ouvriraient. Le bipeur de la jeune femme avait émis un son, à nouveau, rappel de la notification qu'elle avait reçu juste avant de s'engouffrer dans l'ascenseur. Winston allait la tuer. «Pas d'inquiétude, on est sur le coup. » Elle n'était pas inquiète. Elle oscillait désormais entre l'agacement et l'impatience. L'irlandaise savait parfaitement que maintenant, ce n'était plus question que d'une poignée de minutes. L'hôpital était réactif quant aux pannes, car ne pouvant pas prendre le risque qu'un brancard y reste coincé, entre autre. Un bruit de pas s'éloignant du côté extérieur, la rousse avait reporté son attention sur l'homme avec elle. « Ça va aller? » dans un gaélique écossais un peu hésitant. Ça va aller? Au niveau de la santé, pour l'heure de son rendez-vous, pour arriver à trouver son chemin dans difficultés dans le dédale de couloirs de l'hôpital. Il prendrait la question comme il le voulait. Devant l'air surpris du bonhomme, elle avait eu un fin sourire. Elle avait fait exprès d'utiliser sa langue à lui, et ça avait eu l'effet de surprise escompté. « Irlandaise. » Tout simplement, comme si ça expliquait tout. Les deux langues se ressemblaient, sans pour autant être identiques, et Cait n'avait pas pratiqué depuis un moment, puisque c'est feu son oncle qui avait l'habitude de lui apprendre quelques mots en gaélique écossais. Pourtant, l'homme pris au piège avec elle ne semblait pas offensé, donc elle ne devait pas avoir fait d'erreur dans sa bafouille. « J'espère que tout ira bien pour vous. » En irlandais, cette fois. Elle espérait toujours, pour tous les patients, qu'ils soient les siens ou non. Une lumière de l'ascenseur s'était rallumée, et une seconde plus tard, la machine s'était remise en mouvement. C'était pas trop tôt. code par drake. |
| | | | (#)Dim 30 Oct 2022 - 15:14 | |
| C’était certain que cet incroyable délai avait plus de conséquence sur la vie de ma partenaire de malchance que sur la mienne. Je n’étais pas au travail avec un supérieur attendant de pied ferme un retour. En un certain sens, ce délai dans ma journée était trivial. C’était une journée de congé. Je pourrais toujours prendre les escaliers sans avoir parler à la secrétaire du département de cardiologie pour me rendre à l’heure au rendez-vous de ma mère. Il n’y aurait pas mort d’homme (un singulier plus que justifier par le fait que le seul mort qu’il pourrait y avoir dans mon cas c’était que je sois celui qui était à risque de succomber à sa propre stupidité). J’avais encore l’ancien traitement qui bien que moins efficace pourrait toujours servir de support de secours.
Le silence fut brisé par le coup donné contre la paroi en métal et me fit sursauter. Mon soupir s’échappa de mes lèvres presque en même temps que celui de la jeune interne à la question qui s’imposait. Je n’eus pas le temps de répondre qu’elle le faisait déjà, une réponse directe qui fut suivi du silence. Le fait que c’était encore elle? Est-ce que c’était une satanée habitude des ascenseurs de l’hôpital que de décider qu’à mi-chemin entre deux étages c’était un arrêt qui s’éternisait.
La simple question dans ma langue me fit relever les yeux vers la rouquine. Avec les années, j’avais quand même pris pour acquis que la majorité des gens ne comprenait pas ma langue maternelle. Il y avait aussi Cassidy qui m’avait déjà repris dans une réunion au poste parce que dans ma barbe j’avais marmonné des insultes dédiées à l’idiot qui proposait une hypothèse qui n’avait absolument aucun sens logique. Je n’avais pas été si dur aujourd’hui que ce que j’avais été. L’accent n’était pas le même et ressemblait aux tentatives de Cassidy justement de répéter dans la « bonne » prononciation des mots qui étaient les miens, ceux de mon enfance, ceux de mes enfants à qui j’avais inculqué la langue plus par nostalgie que par côté pratique. Je devais avoir cet air perdu pendant un bref instant et je me relevais doucement le long de la paroi alors qu’elle rajouta en irlandais une répétition le souhait que j’aille bien. « Ça ira. Et j’espère que votre supérieur ne vous en voudra pas. », dis-je dans un gaélique irlandais un peu hésitant. L’ascenseur se remis lentement en marche et j’hésitais pendant un instant à m’excuser pour les quelques commentaires désobligeants que j’avais pu faire. Mais les portes s’ouvrirent sur le troisième étage. Hésitant, j’optais plutôt pour un : « Bonne journée. » avant de sortir pour m’en aller vers la cardiologie. @Caitriona Regan (à qui j'offre la pire fermeture de l'histoire du RPG) |
| | | | | | | | Under Pressure [PV Caitriona] |
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