janvier 2018. Mes collègues parlent de résolutions, concept qui me passe prodigieusement au-dessus de la tête. Je n'attends absolument rien de cette année, j'ai bien compris que j'étais abonné aux déceptions et échecs. Lucy me trompe éhontément, elle me ment en pleine figure, notre couple n'en est plus à battre de l'aile, il est carrément décapité. Pourtant, à chaque fois qu'elle frappe à ma porte, je l'accueille sous mon toit et on finit dans mes draps. C'est d'un pathétique, j'en ai bien conscience, mais je considère ne plus rien avoir à perdre. De plus, je nourris cet espoir perfide et ridicule que celle qui m'est encore fiancée cesse véritablement son double-jeu et que l'on reprenne notre histoire comme avant, quand on s'aimait sincèrement.

Les filles du service sont persuadées qu'il me serait bon de rencontrer quelqu'un pour tracer un trait sur l'assistante sociale. Je hausse les sourcils à chaque fois qu'elles en parlent et ne suis même pas doté de la force de polémiquer avec elles. Mon cœur n'est pas capable d'aimer qui que ce soit, il n'y a que les aventures d'un soir qui m'intéressent réellement à ce stade - et encore, mes vraies amantes sont vraiment mes bouteilles d'alcool que j'enfile sans scrupule. En plus, j'ai beau avoir rencontré quelques femmes ici et là, il s'avère que je fais dans le recyclage puisqu'il n'est pas rare que j'en rappelle quelques unes. Comme si j'étais en quête d'une pseudo fidélité alors que je me sens incapable de m'attacher. Je ne cherche même plus à me comprendre. Dans tous les cas, je ne crois absolument pas en cette fille qu'elles veulent me présenter, cette nana qu'elles promettent me fera forcément rire et sourire, zapper mon blues. L'une d'entre elle me pince la joue pour décrire la scène et je me dégage délicatement de son emprise. Franchement, rien que pour ça, j'ai envie de leur prouver qu'elles ont tort. Qu'est-ce qu'elle a de spécial, cette fille ? Elles soutiennent qu'elle saura tout me faire oublier. Vraiment, c'est possible ? Elle va m'hypnotiser ? Me lancer un sortilège d'amnésie ? C'est Luna Lovegood ?

Tout a été organisé par leurs soins et me voilà à faire le poireau devant la fête foraine improvisée. Est-ce que la nana avec qui je suis censé avoir un blind date a cinq ans ? Je regarde ma montre, il est pile l'heure du rendez-vous, potentiel plan foireux. Si dans dix minutes elle n'est pas encore arrivée, je mets les voile, je m'en fais la promesse.

@Birdie Cadburry

Tu as une année merdique en tout point. Non, ce n’était même pas merdique mais complètement déplorable. D’une mélancolie et d’une tristesse incroyable. Tu as perdu une amie très chère, une soeur, une perle, une précieuse. Des mois après, tu n’en as toujours pas fait le deuil. Il faut dire qu’au lieu d’en prendre conscience, tu le dénigres totalement. Tu évites de penser à elle. Tu l’évoques au présent. Tu fais totalement abstraction, volontaire ou non, que Victoria n’est vraiment plus de ce monde. Mais dans une même ironie, tu as déversé plus de larmes l’année passée que les autres années de ton existence. D’autant qu’en plus de la perte de ton amie sur le plan vital, tu as aussi connu un coup dur avec la perte semi amicale semi amoureuse. Cette relation avec Dan n’avait été qu’une mauvaise idée du début jusqu’à la fin. Le résultat est cinglant ; tu as perdu aussi bien un amant que ton ami d’enfance. Ce n’était pas un mal car cette relation ne menait à rien. Elle n’était pas saine, chacun essayant de jouer au plus fort sur l’autre.

Alors tu as promis, en regardant le fond de ton verre de vodka au moment du passage à la nouvelle année, que tu allais te reprendre en main. Oui, tu étais alcoolisée mais oui, tu t’en rappelles. Il faut dire que les relations ne sont pas ton fort. Mais tu n’as jamais vraiment essayé. Tu as juste tenté. De la pire des façons, par un jeu en premier lieu. Ridicule. Une amie te parle d’un de ses collègues qu’elle aimerait voir se distraire un peu. Elle lui a juste révélé qu’il était infirmier, particulièrement mignon et qu’il sortait - ou était toujours ? tu n’as pas très bien compris ce détail qui t’importe guère car les problèmes de conscience, très peu pour toi - d’une relation compliquée. Tu lui as bien répété que tu ne cherchais rien de sérieux mais ton amie avait ce sourire de coin et ce regard pétillant qui disaient silencieusement que vous verrez bien.

(outfit) Mais évidemment, te voilà en retard. Qu’est-ce que c’est, cinq minutes, dans toute une vie, n’est-ce pas ? Un petit grain de sable ridiculement microscopique. Tu as des mèches roses dans les cheveux, tu n’as mis qu’une boucle d’oreille sur deux et ton vernis n’a même pas eu le temps de sécher. Non, tu n’étais pas forcément apprêtée pour l’occasion mais juste pour toi - mais évidemment, ça a quelque peu débordé. Au moins, tu n’avais pas oublié de t’habiller un peu plus tôt, ce qui te permet de choper rapidement ton sac avant de partir en trombe de l’appartement que tu squattes.

Okay, tu regrettes vraiment que ton amie ne t’ai pas montré la tête de cet infirmer mignon car tu n’as pas l’air idiote à observer toutes les visages environnants en te demandant lequel parait aussi idiot que toi à chercher l’autre à ce moment même. Tu remarques un type seul, qui te fait dos pour l’instant et tu tentes le tout pour le tout en tapotant ton épaule. “Retournez-vous uniquement si vous avez un rendez-vous avec une inconnue. Autrement, merci de ne faire comme si cette interlude n’avait jamais eu lieu.” tu commences à compter dans ta tête ; si à dix, le dos ne se transforme pas en visage, tu n’auras plus qu’à te carapater.

Tu te sens de plus en plus étrange à rester piqué debout devant l'entrée de la fête foraine. Certains usagers ont même l'air de s'être demandé si tu n'étais pas employé pour récolter de potentiels tickets. Tu fourres tes mains dans tes poches, comme si cela annonçait clairement que tu ne désirais rien de la part de qui que ce soit, sauf peut-être que ton fameux blind date ne te montre sa binette.

Tu jettes un nouveau coup d'œil à ta montre, ça frise le tic obsessionnel à ce stade, alors que ça ne fait que quatre minutes que l'heure du rendez-vous a sonné. Des cris enfantins retentissent à côté de toi, un gamin pique un caprice à sa mère parce qu'il souhaite pénétrer dans le monde coloré de cette fête tandis que celle-ci regrette amèrement ne pas avoir pris une autre route pour atteindre son point B. Tu hausses doucement les sourcils, puis sens un doigt tapoter ton épaule. Tu te figes, tes muscles se contractent, ton cœur accélère. C'est le rush d'adrénaline mêlé de crainte, tu n'oses même plus ciller, alors qu'une voix féminine te parvient : “Retournez-vous uniquement si vous avez un rendez-vous avec une inconnue. Autrement, merci de ne faire comme si cette interlude n’avait jamais eu lieu.” Une seconde. On ne s'est donc pas joué de toi, il y a vraiment l'amie d'une amie qui a accepté de te rencontrer. Deux secondes. Et Dieu sait ce que ta collègue a pu raconter sur ton compte. Trois secondes. Est-ce qu'elle a évoqué ta poisse légendaire ? Ton cœur cassé en mille morceaux ? Quatre secondes. Est-ce qu'elle lui a dit à quel point t'as la mine défaite le matin, parce que t'es devenu un pro du rhum ? Cinq secondes. Et elle, c'est quoi ses problèmes ? Déjà, elle t'a vouvoyé et utilisé le terme "interlude", c'est notable. Six secondes. Qu'est-ce qui l'a incité à venir ? Est-ce qu'elle s'est préparée ? Est-ce qu'elle attendait avec impatience ce drôle de rendez-vous ? Est-ce que c'est juste une occupation pour ce soir, faute de mieux ? Sept secondes. Est-ce qu'elle sort aussi d'une relation compliquée, comme ta collègue te le répète pour ton compte, ce qui te fait immanquablement te mordre la lèvre pour ne pas lui grogner, dans le déni, que non, tu n'en es pas encore sorti ? Huit secondes. Est-ce qu'elle aussi, elle refuse une réalité, trop dure à encaisser ? Neuf secondes. Est-ce que t'as vraiment envie de t'embarquer là-dedans ? “Coujour.” Coujour, vraiment, Isy ? COUJOUR ? Qui dit "coucou" à une inconnue, en première impression ? T'as quel âge ? Deux ans ? Qui dit "bonjour", aussi ? Un homme de cinquante-six ans ? Et le pire, qui dit COUJOUR parce qu'il ne sait pas se décider entre la peste et le choléra ? On peut rembobiner ? Tu inspires profondément, ça se lit si facilement sur ton visage que t'es déjà défaitiste ? “Enfin, je veux dire, salut. J'ai fait un drôle de mélange.” Et "salut" ressemble à aucun d'entre eux. Voilà, elle va croire que t'es un fétichiste des cous. “Je m'appelle Isy.” Tant qu'à faire, t'aurais mieux fait de choisir un autre nom. Jack par exemple, ou Alex. Tu ouvres la bouche, prêt à énoncer une autre ânerie, mais une illumination te vient et tu te retiens. Plutôt, tu décris la blonde : tu n'étais pas loin du compte : une Luna Lovegood moldue. “Est-ce que t'as un tatouage ?” Tu demandes, sans raison particulière, si ce n'est que t'es obnubilée par son unique boucle d'oreille, son vernis zébré et sa robe aux sequins de couleurs. Ca lui irait bien, un tatouage de nargole. Mince, t'aurais peut-être dû la vouvoyer ?

Le dos ne se retourne toujours pas alors que le décompte se fait lentement mais sûrement. Tu n’as pas le souci de te taper l’affiche car tu es bien loin de ce genre de choses ; Birdie Cadburry ne vit que pour le ridicule et la honte, étant une force chez toi qui en use et en abuse en guise d’arme pour le retourner contre autrui. Mais cela ne t’arrangerait pas de devoir partir à la quête de la personne souhaitée, et tu maudis ton amie de ne pas avoir voulu te montrer une photo, jugeant que ça ruinerait le principe du blind date. Pourtant, tu trouves cela absurde si c’est pour faire mauvaise impression dès le début ; cependant, tu as l’excuse parfaite pour arriver en retard, ne l’ayant simplement pas trouvé. Tu tripotes ton sac en forme de cerise en bandouillère d’une main impatiente alors que tes doigts gigotent au fur et à mesure de ton décompte.

Tu arrives à la fin, prête à débarrasser le plancher quand- “Coujour.” quoi ? Le dos devient finalement un torse et te voilà en train de relever la tête vers le visage qui devient moins inconnu mais carrément plus séduisant que tu aurais songé. “Enfin, je veux dire, salut. J'ai fait un drôle de mélange.” tu as un léger ricanement léger en secouant la main. “Coucou, bonjour, salut, tu ne manques pas de politesse, au moins.” maintenant que tu es rassurée de ne pas avoir à faire à quelqu’un qui va juste te juger et te dédaigner, voilà que ton sourire perle sur tes jolies lèvres alors que tu le dévisage subtilement. “Je m'appelle Isy.” une autre information que ton amie ne t’avait pas dit ; visiblement, Isy ne sait rien de toi de toute façon non plus. Tant mieux. Tu peux camoufler ce que tu veux et mettre en avant le reste. Ce n’est pas plus mal dans ce sens-là. “Birdie. Je ne vole que dans les rayons, pas dans le ciel.” que tu t’amuses à rajouter, amusée de ta propre bêtise ; car non, tu n’es pas une voleuse même si ça t’es déjà arrivée mais en général, dans le cadre d’un pari stupide. “Est-ce que t'as un tatouage ?” tu hausses les sourcils en dégageant tes cheveux de ton épaule. “Non, pourquoi ? T’as déjà envie de marquer ton empreinte ?” autant être directe, non ? “Je trouve ça joli sur les autres mais sur moi, je ne suis pas sûre.” la vérité est que tu aimes trop ton apparence et ta jolie peau pour songer à l’abimer à coups d’aiguilles. “Je me permets de te retourner la question ; est-ce que tu en as un ? Par pitié, si la réponse est oui, ne me dis pas que c’est un mantra trouvé sur le net en pleine nuit.” tu commences directement par lui démontrer que tu es bavarde et, surtout, que tu en rajoutes. “J’espère que l’idée de la fête foraine ne te dérange pas. J’adore les attractions. Et les barbes à papa. Et les pommes d’amour. Bref, à peu près tout ce que les gosses aiment, j’aime aussi.” car tu es une grande enfant, il n’y a qu’à voir ton apparence colorée toute entière pour le deviner.

Luna Lovegood ricane, secoue sa main aux doigts fins. Un sourire en coin s'immisce à la commissure de tes lèvres, tu es à la fois soulagé et mis à l'aise qu'elle ne te juge pas par ta salutation s'apparentant aisément au maladroit. “Coucou, bonjour, salut, tu ne manques pas de politesse, au moins.” Tu acquiesces, appréciant cette interprétation. C'est au moins ça, en effet. “Oui,” tu fais simplement, presque timidement, comme si tu redoutais qu'à ouvrir trop longtemps la bouche, des idioties s'en déverseraient généreusement.

Elle sourit et tu t'engaillardises pour te présenter. “Birdie. Je ne vole que dans les rayons, pas dans le ciel.” Tu l'observes, plisses les yeux, fronces les sourcils, regardes en coin. Est-ce qu'elle se présente toujours comme ça aux gens ? Les images vont bon train, tu ne sais pas trop si la jeune femme se paie ta tête ou pas. “Tu ne voles pas dans tes rêves, parfois ?” Tu demandes. Des amis t'ont raconté que ça leur ait arrivé, pour ta part, tu as toujours eu les deux pieds bien sur terre, même quand ton subconscient avait le contrôle. “J'ai volé une fois, dans un rayon. Enfin, c'était un étalage à côté de la caissière.” Tu remémores, comme si tu voulais broder sur une délinquance commune. “Et je n'ai pas fait exprès, en vrai. Ma sœur m'avait dit que c'était gratuit. Quand elle m'a révélé son méfait à la maison, j'ai tout planqué dans mon placard de peur des répercussions.” Ce n'était pas le meilleur souvenir que tu aurais pu raconter pour bien paraître auprès de Birdie. Il faudrait peut-être que tu fasses un peu plus d'efforts, Isy, non ? “J'avais six ans,” tu justifies.

Et te voilà qui lui demande si elle a un tatouage. “Non, pourquoi ? T’as déjà envie de marquer ton empreinte ?” Une marque franche mais brève d'amusement apparaît sur ton portrait. Ton amie aurait-elle raison ? Birdie te ferait-elle rire ? “Je trouve ça joli sur les autres mais sur moi, je ne suis pas sûre.” “Je pense que ça t'irait bien, sur ta cuisse.” Et ce n'est qu'après coup que tu réalises que ça fait tendancieux, évidemment. Mais avec sa tenue, tu l'imagines bien, la fin de son tatouage qui se devine. Elle serait élégante et mystérieuse, ça collerait avec le genre qu'elle te donne. “Je me permets de te retourner la question ; est-ce que tu en as un ? Par pitié, si la réponse est oui, ne me dis pas que c’est un mantra trouvé sur le net en pleine nuit.” Tu fronces doucement les sourcils. “C'est pas que des gens bourrés qui font ça ?” T'es un mec bourré, Isy, arrête de juger, tu en serais capable, surtout maintenant que Birdie t'as mis l'idée en tête. “J'ai pas de tatouage. C'est assez mal vu dans mon métier.” Tu expliques. “Et je n'ai pas vraiment de raison d'en avoir un,” tu ajoutes. T'es pas dans l'esthétisme, t'es vraiment le mec lambda qui s'habille comme dans un catalogue de prêt-à-porter. Et tu n'as pas spécialement envie de laisser une relique de quelqu'un sur ta chaire parce que les gens finissent toujours par te décevoir. T'es bien comme ça. “J’espère que l’idée de la fête foraine ne te dérange pas. J’adore les attractions. Et les barbes à papa. Et les pommes d’amour. Bref, à peu près tout ce que les gosses aiment, j’aime aussi.” Ton regard passe de la blonde aux mèches roses à l'entrée du parc. “Et c'est quoi, tes trucs d'adultes préférés ?” Pourquoi toutes tes questions te paraissent sembler perverses après coup ? “Je m'y connais pas beaucoup en fête foraine et je n'ai mangé de la barbe à papa qu'une seule fois dans ma vie. Tu me guides ?” Promis, je ne suis pas un psychopathe.

“Tu ne voles pas dans tes rêves, parfois ?” tu écartes tes bras avec un air évident placardé au visage. “Evidemment! Qui ne rêve pas de voler ? Ou de voler en rêve ?” oh, ça doit bien exister. Les gens qui n’aiment pas la hauteur, par exemple ; angoisse numéro un. Mais autrement, tu ne vois pas pourquoi il faudrait se priver de rêvasser à ce genre de choses. “Mon frère a essayé de fabriquer des ailes. Il n’est jamais allé plus loin que le prototype que j’ai malencontreusement détruites en les fonçant contre un arbre. Et le pire ? Je n’avais même pas décollé !” c’est assez incroyable que tu te retrouves à bavarder aussi facilement avec un inconnu - non, ça ne l’est pas tant que ça, quand on y réfléchit deux secondes. Ce sont des anecdotes que tu aimes partager et surtout, le rêve de voler est un rêve que tu nourris depuis que tu es gosse. A cause de ton prénom en premier lieu, des boutades des gens qui s’amusent à te demander si tu as des ailes cachées quelque part. Mais aussi parce que pouvoir te rouler dans les nuages et voir les étoiles de près doit être absolument très euphorisant. Se rendre compte d’en haut à quel point l’humain est peu de chose et qu’il n’y a que la nature qui compte, les paysages et sa beauté. Un sujet qui te passionne et c’est avec une facilité déconcertante que tu déballes déjà cette enthousiasme à un type avec qui tu viens d’échanger deux mots.

“J'ai volé une fois, dans un rayon. Enfin, c'était un étalage à côté de la caissière.” tu le regardes avec intérêt. “Et je n'ai pas fait exprès, en vrai. Ma sœur m'avait dit que c'était gratuit. Quand elle m'a révélé son méfait à la maison, j'ai tout planqué dans mon placard de peur des répercussions.” tu pouffes de rire ; tu sais ce que c’est quand les soeurs s’y mettent. “J'avais six ans.” ton sourire est large sur tes lèvres alors que tu penches la tête. “Les grandes soeurs peuvent être terribles parfois. Et ça va, les forces de l’ordre des enfants ne sont pas venues t’arrêter ?” que tu demandes en pouffant légèrement de rire, imaginant l’image d’enfants en policier allant arrêter d’autres enfants. “J’ai déjà volé une fois. Quand j’étais ado, pour un pari à la con. Je crois que c’était une boîte de capotes en plus.” Rebecca avait des folies dans sa cabosse. Elle a été dans tes premières expériences de vie de ce genre. Tu ne regrettes pas.

“Je pense que ça t'irait bien, sur ta cuisse.” ouh. Tu joues des sourcils. “Je savais que je ne montrais pas assez de peau avec cette robe.” ce qui n’est pas faux mais ça, Isy n’est pas censé le savoir. Tu te couvres un minimum pour ne pas être taxée d’atteinte à la pudeur mais les vêtements, autant tu les aimes, autant tu trouves ça parfois hyper chiant. Surtout quand il fait chaud comme en ce moment même en début de soirée où te trimbaler ne serait qu’en maillot de bain te conviendrait parfaitement. “C'est pas que des gens bourrés qui font ça ?” tu hausses les épaules. “Ou les gens téméraires. Qui vient avec la boisson, du coup. Ca va ensemble.” ou ceux qui ne cherchent qu’à s’amuser. Toi, tu cherches toujours à t’amuser mais jamais en te tatouant la peau. “J'ai pas de tatouage. C'est assez mal vu dans mon métier.” là, tu es surprise. “Ah bon ? Tu es infirmier, c’est ça ? Je ne comprends pas pourquoi ça l’est… Après tout, vous êtes en blouse toute la journée, c’est pas comme si c’était forcément visible. A part si c’est sur ton front ou tes phalanges.” mais même là, tu ne comprends pas pourquoi. Les tatouages restent une forme d’art où l’on utilise le corps humain comme support. C’est beau sur le papier. “Et je n'ai pas vraiment de raison d'en avoir un.” là, tu claques les doigts. “C’est le plus important.” puis tu fais une légère moue pensive. “Quoi que, si je devais en avoir un, ça serait sûrement quelque chose en rapport avec Harry Potter.” définitivement même. C’est sûr.

Tu suis son regard vers l’entrée du parc et tu l’y entraines en marchant doucement. “Et c'est quoi, tes trucs d'adultes préférés ?” tu as un sourire de coin en levant brièvement le nez avant de le taper de ton coude. “En priorité ? Celui qui permet de créer des enfants.” ou pas mais tu es très fière de ta connerie. Qui n’en est pas une, au final, car c’est une activité que tu aimes faire. “Sinon, j’aime bien lire et coudre. C’est moi qui ait fait cette robe!” que tu t’exclames en tournant sur toi-même dans votre marche, fière et adorable. “Et toi, Isy ?” que tu prononces avec exagération en souriant légèrement. “Je m'y connais pas beaucoup en fête foraine et je n'ai mangé de la barbe à papa qu'une seule fois dans ma vie. Tu me guides ?” tu lèves les bras vers l’entrée telle une présentatrice d’émission. “Mais bien volontiers, mon très cher. Autant joindre l’utile à l’agréable. Tu verras, t’auras juste à t’époumoner et à crier. Rien de bien méchant. Tu n’as pas le vertige, tu n’as pas de problème de coeur, tu n’es pas enceinte ?” que tu demandes en gloussant alors que vous attendez à la queue pour retirer vos billets. Comme c’est elle qui a organisé tout ça, c’est ton amie qui a payé. T’as insisté.

Ca t'est facile de discuter avec Birdie. Même si tu te maudis à chacune de tes paroles émise et ne peux t'empêcher de te persuader que tu prononces ce que tu ne devrais assurément pas articuler, la jeune femme possède un chic pour te conforter dans ta façon d'être - aussi maladroite soit-elle. “Evidemment! Qui ne rêve pas de voler ? Ou de voler en rêve ?” Elle te fait et tu plisses de nouveau les yeux, songeur, avant de lorgner un point imaginaire au loin. C'est si fréquent que ça, de voler en rêve ? Est-ce que ça fait partie des choses que toutes les personnes normales effectuent mais dont on ne parle pas, parce que c'est dans la norme ? “Mon frère a essayé de fabriquer des ailes. Il n’est jamais allé plus loin que le prototype que j’ai malencontreusement détruites en les fonçant contre un arbre. Et le pire ? Je n’avais même pas décollé !” Tu grimaces, compatissant. “Elles étaient faites en quoi ?” Tu questionnes, curieux. “Tu resterais à Brisbane si tu pouvais voler ?” Tu poursuis, avant de ressasser ton dernier vol, qui était à l'étalage, et de le partager avec la blonde. Ca la fait pouffer de rire, ton sourire en coin réapparaît, heureux de l'amuser ainsi. “Les grandes sœurs peuvent être terribles parfois. Et ça va, les forces de l’ordre des enfants ne sont pas venues t’arrêter ?” Tu te gardes bien de préciser que Phoebe est ta cadette et réponds avec une mine faussement grave : “Non, je vis dans une appréhension de clandestinité depuis ce délit.” “J’ai déjà volé une fois. Quand j’étais ado, pour un pari à la con. Je crois que c’était une boîte de capotes en plus.” Tu acquiesces, t'avais déjà entendu parler de ce genre de défi au lycée. “Un délit pratique. J'avais volé des cartes postales, moi. Ca me profitait moins.” Tu avoues avec un air complice.

Vous parlez tatouage, tu es intimement convaincu que ça irait bien à la trentenaire. “Je savais que je ne montrais pas assez de peau avec cette robe.” Tu baisses les yeux sur ses jambes dénudées, ce qui n'est pas forcément la meilleure réaction, tu le reconnais après coup. “Tu crées le mystère,” tu commentes en haussant une épaule désinvolte. “Mais imagine, t'as juste une partie d'un tatouage visible, t'aguicherais la curiosité encore plus. Les gens se demanderaient de quoi t'aurais bien gravé ta chaire.” Tu lui indiques que tu n'as pas orné ta chaire d'encre non plus, d'abord parce qu'un infirmier tatoué fait mauvais genre, et ensuite parce que tu n'as pas de raison de l'être. “Ah bon ? Tu es infirmier, c’est ça ? Je ne comprends pas pourquoi ça l’est… Après tout, vous êtes en blouse toute la journée, c’est pas comme si c’était forcément visible. A part si c’est sur ton front ou tes phalanges.” Birdie sait donc comment tu gagnes ta vie, alors que toi, tu ignores prodigieusement quel est son métier. “C'est rare ça, les gens qui ont des tatouages sur le front,” tu remarques toutefois, songeur. “T'imagines, j'pourrais me faire tatouer "HEAL" ou "MEDS" sur les phalanges, ça collerait,” je fabule. “Mais ouais, ça rebute, des soignants piercé ou tatoué. Certains cadres sont encore de la vieille école. Mais bon, heureusement, c'est de moins en moins le cas,” tu exposes. “C’est le plus important,” Birdie réplique lorsque tu lui présentes ta deuxième raison, celle qui pèse le plus dans ta balance également, si bien que tu hoches la tête, approbatif. “Quoi que, si je devais en avoir un, ça serait sûrement quelque chose en rapport avec Harry Potter.” Tu écarquilles les yeux, étonné qu'elle te parle de Harry Potter alors que depuis le début de ce blind date, tu l'associes dans ta tête à Luna Lovegood. “T'es de quelle maison ?” Mais surtout : “Quel est ton maraudeur favoris ?”

Vous prenez le chemin menant à la fête foraine, première étape de ce rendez-vous atypique. De plus en plus, tu penses que ta collègue avait raison : Birdie serait bien capable de te faire oublier ta misère le temps d'une rencontre. Elle te dit adorer ce que les enfants aiment, tu ne peux t'empêcher, presque contrariant, de la questionner sur ses domaines de prédilection du volet adulte. “En priorité ? Celui qui permet de créer des enfants.” Elle te tape de son coude, tu l'avais cherché, tu en as même un rictus fier de toi. “Sinon, j’aime bien lire et coudre. C’est moi qui ait fait cette robe!” Tu la décris de nouveau, admiratif. “Wow, t'es douée. Tu lis quoi comme livres ?” “Et toi, Isy ?” Tu fronces les sourcils, incertain de la raison de son emphase sur ton appellation. Tu réfléchis quelques instants, vos tickets sont poinçonnés. “Je sais plus trop, en fait,” tu expliques, confus. “J'aimais plein de trucs avant, enfin, j'en aimais pas mal. Puis j'ai perdu le goût.” Tu hausses une épaule, résigné, et enchaînes avec un naturel désarmant sur ta maigre expérience de l'environnement de forain, quémandant son expertise. “Mais bien volontiers, mon très cher. Autant joindre l’utile à l’agréable. Tu verras, t’auras juste à t’époumoner et à crier. Rien de bien méchant. Tu n’as pas le vertige, tu n’as pas de problème de cœur, tu n’es pas enceinte ?” Tu hoches la tête en signe de dénégation à chaque prérequis, échappes un rire lorsqu'elle te demander si tu es enceinte. “Attends, mince, j'ai un doute. J'ai regardé dans un télescope récemment et des aliens m'ont enlevé.” Tu prétends avec malice.

“Elles étaient faites en quoi ?” oh ça, tu ne te rappelles plus vraiment. “De bois, de fer et y avait une partie en aluminium. Je crois. Je me rappelle plus vraiment, j’étais gamine.” tu ne te rappelle que de ton excitation à courir et sautiller autour de ton frère avant que le grand jour du test arrive. Tu as couru comme une petite folle portée par les ailes mais à défaut de ne pas avoir décollée, elles t’ont entraîné vers le premier arbre que tu n’as pas réussi à éviter car elles étaient trop lourdes pour toi. Il y a catastrophe, avec des larmes et de la tristesse, quelques bobos aussi mais ça, ce n’était rien face à la déception. Maintenant, tu en ris, évidemment, mais tu espères qu’un jour ça sera possible. Il y a déjà des moyens mais ce n’est pas comme tu veux toi. “Tu resterais à Brisbane si tu pouvais voler ?” tu mords ta lèvre en secouant la tête à la négation. “J’adore Brisbane mais non. J’en profiterai pour voyager partout. Et surtout pour voir ce qu’il se passe là-haut.” que tu dis en pointant le ciel. “Je me suis toujours demandée si on pouvait dormir sur un nuage.” Elwyn et quelques reportages t’ont déjà répondu que non mais toi, tu souhaite quand même croire à l’inverse. Tu restes une très grande enfant et tu y tiens. “Non, je vis dans une appréhension de clandestinité depuis ce délit.” tu glousses légèrement. Tu apprécies qu’il réenchérit. Tu le sens à l’aise - que tu le sois toi n’est pas une surprise, il est rare que tu sois mal à l’aise. Mais qi’Isy le soit, c’est bon signe, n’est-ce pas ? “Un délit pratique. J'avais volé des cartes postales, moi. Ca me profitait moins.” “Oh. Mais c’est tout aussi cool. T’en fais la collection ou c’était pour envoyer ? Ça me manque les cartes postales. Enfin, mes parents m’en envoient toujours de là où ils sont.” c’est une des rares façons de savoir où ils sont - et en général, il y a un retard de quelques jours puisque ça vient du bout du monde.

“Tu crées le mystère. Mais imagine, t'as juste une partie d'un tatouage visible, t'aguicherais la curiosité encore plus. Les gens se demanderaient de quoi t'aurais bien gravé ta chaire.” tu plisses tes yeux en réfléchissant intensément, passant une cuisse devant l’autre quand l’attention du jeune homme s’y penche. “Mmh, c’est une façon de voir les choses. Mais dans ces cas là, autant mettre plutôt quelque chose sur mes reins ou vers ma poitrine. Ca attirerait encore plus.” tes jambes sont rarement couvertes jusqu’aux genoux. Les cuisses encore, Isy n’a pas tort ceci dit, Miss Jupe constante. Mais tu hoches la tête. “Cependant, je préfère aguicher sans détruire ma peau.” tu es catégorique là-dessus. “C'est rare ça, les gens qui ont des tatouages sur le front.” ton sourire se fait plus large. “T'imagines, j'pourrais me faire tatouer "HEAL" ou "MEDS" sur les phalanges, ça collerait.” tu secoues la tête avec enthousiasme. “Carrément! J’aime bien l’idée des lettres sur les phalanges, je trouve ça assez cool.” même si encore une fois, tu ne le feras pas. “Mais ouais, ça rebute, des soignants piercé ou tatoué. Certains cadres sont encore de la vieille école. Mais bon, heureusement, c'est de moins en moins le cas.” tu grimaces légèrement mais tu ne répliques rien ; inutile de déverser ton désamour envers la vieille école protocolaire et coincée que tu as en horreur.

“T'es de quelle maison ?” alors là. “Je veux t’épouser sur le champ.” que tu dis en le regardant fixement, l’air complètement étonné avant de ricaner légèrement d’un rire plaisantin. “Quel est ton maraudeur favoris ?” “Voilà des bonnes questions! Je t’aime déjà beaucoup, Isy, sache-le.” que tu dis en gigotant ton doigt vers lui. “Je suis une Gyffondor et fière de l’être. Une espèce en voie de disparition, un joyau rare!” et le pire, c’est que si tu ne t’y attendais pas quand tu as fait le test il y a des années de cela avec Will, il est clair que la maison te correspond davantage que tu l’aurais cru ; téméraire, tempétueuse, casse-cou, courageuse malgré tout. “Et mon maraudeur préféré… Mmh, je vais dire Sirius. Il est moi au masculin après tout.” que tu dis avec prétention avant de sourire. Tu n’as pas tort ; il est charmant et charmeur lui aussi. Et un lion tout comme toi. “Et toi alors ? Oh vu que tu es dans le domaine médical, je suis sûre que t’es un Serdaigle. Il doit y en avoir dans ta cabosse.” Will et Elwyn sont des scientifiques et les deux sont des Serdaigles certifiés alors ça ne t’étonnerait pas.

“Wow, t'es douée. Tu lis quoi comme livres ?”
“Un peu de tout mais surtout beaucoup de rien.” que tu dis d’une voix mystérieuse. “Sauf la grande littérature barbante. Ca, je peux pas, c’est au-dessus de mes forces.” tu as tes préférences, évidemment. “Je sais plus trop, en fait.” oh. Ton amie t’avait dit que son collègue subissait une période pas évidente mais elle ne s’était pas étalée sur les détails. “J'aimais plein de trucs avant, enfin, j'en aimais pas mal. Puis j'ai perdu le goût.” tu mords ta lèvre en donnant vos tickets à la personne dans sa petite boîte. “Et c’était quoi ? Tu n’essaies pas d’en chercher d’autres ? Qu’est-ce qui a fait que t’en as perdu l’envie ?” l’envie, le goût, c’est pareil. Tu te montres curieuse car tu sens qu’il y a autre derrière ce joli visage qui se montre résigné à cet instant précis. “Attends, mince, j'ai un doute. J'ai regardé dans un télescope récemment et des aliens m'ont enlevé.” tu te joins à son rire en levant les mains. “Je juge pas, je suis très ouverte.” d’esprit et de tout le reste d’ailleurs, c’est un fait. “Oh, serais-tu un personnage venant des Sims si c’est le cas ?” car dans ce jeu, les hommes tombent enceintes d’aliens. Tu trouves la remarque drôle. Vous avancez vers l’allée centrale en regardant avec excitation toutes les lumières et les possibilités qui s’offrent à vous. “Alors y’a les trucs à sensations par-là, les trucs plus tranquilles genre palais des miroirs, auto tamponneuses, maison de l’horreur par-là et ici, ce sont les stands de tir, de pêche et tout ça pour pouvoir gagner quelque chose. Une préférence, une curiosité, une envie ?” que tu lui demandes avec fébrilité. Toi, t’aimerais tout faire, c’est certain.

Tu es d'un naturel curieux et avec Birdie, ce trait de ta personnalité va bon train. De plus, la jeune femme te comble en répondant à tes questions avec franchise et intérêt. “De bois, de fer et y avait une partie en aluminium. Je crois. Je me rappelle plus vraiment, j’étais gamine.” “Ingénieux, ton frère,” tu commentes, impressionné. “Avec ma frangine on s'était fait une cabane, mais heureusement notre père est venu nous aider sinon ça aurait pas mal ressemblé à la maison du premier petit cochon,” tu relates avec un rictus amusé, avant de questionner Birdie sur ses destinations si elle était dotée du pouvoir de voler dans les airs. “J’adore Brisbane mais non. J’en profiterai pour voyager partout. Et surtout pour voir ce qu’il se passe là-haut. Je me suis toujours demandée si on pouvait dormir sur un nuage.” Tu restes songeur. Pour ta part, tu aurais envie de voir ce qui se trame dans les autres pays du monde mais tu n'avais jamais même envisagé prendre une route à la verticale. En tout cas, ton vol de cartes postales est resté impuni et ça, c'est au moins une bonne chose, qui fait même glousser Birdie vu comment tu l'approches. Tu affiches un air satisfait de l'amuser et découvres la nature de son propre délit : une boîte de capotes, dont tu relèves la praticité. “Oh. Mais c’est tout aussi cool. T’en fais la collection ou c’était pour envoyer ? Ça me manque les cartes postales. Enfin, mes parents m’en envoient toujours de là où ils sont.” “Je sais pas trop ce que j'avais en tête à l'époque. Je trouvais surtout les images jolies.” Tu ressasses. “Je pensais te dire que je n'en fais pas la collection, mais la vérité c'est que j'ai quand même gardé toutes les cartes postales qu'on m'a déjà envoyées. Est-ce que ça compte comme une collection, elle aussi clandestine ?” Tu demandes avec malice. “Tu veux que je t'en envoie ?” Tu proposes ensuite spontanément.

Selon toi, Birdie pourrait aisément assumer un tatouage sur son corps, ce que tu ne te prives pas pour lui signifier. “Mmh, c’est une façon de voir les choses. Mais dans ces cas-là, autant mettre plutôt quelque chose sur mes reins ou vers ma poitrine. Ca attirerait encore plus.” “Tu mets souvent des crop tops ou des décolletés ?” Tu interroges. La robe que Birdie porte est présentement légère mais son col est droit. “Cependant, je préfère aguicher sans détruire ma peau.” “J'ai déjà soigné des tatouages qui ont mal tourné. Des gens qui ont fait des allergies à l'encre, ou des infections. C'était pas beau à voir,” tu confies, ce qui n'est encore une fois, pas forcément la bonne chose à dire. Ton esprit virevolte toutefois rapidement sur l'image de quelqu'un qui s'est fait tatouer le front ou les phalanges. Tu réfléchis aux mots de quatre lettres, en trouves qui pourraient bien te convenir - en évitant soigneusement DEAD et LIFE, ça pourrait être mal pris. “Carrément! J’aime bien l’idée des lettres sur les phalanges, je trouve ça assez cool.” “Juste "assez" cool,” tu répètes avec espièglerie. “Qu'est-ce qui serait super cool, comme tatouage ?”

Après les tatouages, Poudlard. Tu écarquilles les yeux et en vrai Potterhead, souhaites en savoir davantage. “Je veux t’épouser sur le champ.” Tu te figes, sujet extra-sensible. Ca doit se lire à ton visage qui s'assombrit, lui aussi, sur-le-champ. Tu déglutis, te reprends en abordant les maraudeurs. Du balais, Lucy, expulso. “Voilà des bonnes questions! Je t’aime déjà beaucoup, Isy, sache-le.” Un sourire en coin te redonne des couleurs. “Je suis une Gyffondor et fière de l’être. Une espèce en voie de disparition, un joyau rare!” “Wow, tu fais partie des hardis,” tu commentes, avant de citer : “Aux yeux de Gryffondor, il fallait à tout âge montrer par dessus tout la vertu de courage.” Tu décris Birdie. “Ca te va bien.” “Et mon maraudeur préféré… Mmh, je vais dire Sirius. Il est moi au masculin après tout.” Ta joue est fendue par tes lèvres. “Et si tu étais un animagus ? Quel animal ?” “Et toi alors ? Oh vu que tu es dans le domaine médical, je suis sûre que t’es un Serdaigle. Il doit y en avoir dans ta cabosse.” Tu acquiesces et cites en guise de confirmation: “Si vous êtes sage et réfléchi Serdaigle vous accueillera peut-être. Là-bas, ce sont des érudits qui ont envie de tout connaître.” Tu étais en effet un avide de connaissances, un touche-à-tout, un raisonnable et réfléchi barbant.

Mais tu aimes aussi parler des plaisirs, des passe-temps. Birdie aime coudre et est très talentueuse à tes yeux sur ce domaine. De plus, elle lit : “Un peu de tout mais surtout beaucoup de rien. Sauf la grande littérature barbante. Ca, je peux pas, c’est au-dessus de mes forces” “T'as déjà lu la série "Under the Never Sky" de Veronica Rossi ? C'est l'histoire d'une fille qui a vécu sous un dôme protégé toute sa vie, nommé "Rêverie", où vraiment, ils ne font que rêver et même leurs corps, leurs sensations, sont en veille. Puis elle en est éjectée et tombe dans le vraie monde, où elle découvre c'est quoi, vraiment, vivre.” Dans ta vie, le choc de réaliser ce qu'était vraiment ta vie avait été brutale, bien plus que pour Aria qui s'en tirait quand même pas trop mal selon toi. Mais tu avais dévoré cette série, bien qu'elle soit destinée aux jeunes adultes - et tu ne pensais pas que cela rebuterait la blonde aux mèches rosées. “Je sais plus trop, en fait,” tu avoues quand elle te demande ce que toi, tu aimes. T'as plus le goût de rien, c'est ça, le problème. Tu peux bien te forcer, tout s'est envolé. Tu es une âme qui erre sans but. “Et c’était quoi ? Tu n’essaies pas d’en chercher d’autres ? Qu’est-ce qui a fait que t’en as perdu l’envie ?” Tes épaules s'affaissent. Ca a l'air simple dans la bouche de ton interlocutrice, mais ça sonne comme des montagnes d'efforts à tes oreilles. “Comment on en cherche d'autres ? Y'a tellement de choses, c'est pas comme un peu jouer au loto ? Chercher une aiguille dans une motte de foin ?” Tu grimaces. “J'aimais le footie mais j'ai été blessé et je ne peux plus y jouer.” Tu hausses un doigt. “J'aimais... ma copine mais elle en aime un autre. Alors... Emploi de l'imparfait.” Ton épaule sursaute de nonchalance. “J'aimais aussi lire mais j'arrive plus à me concentrer.” Tu hausses les sourcils : “J'aime bien écouter de la musique, faire des mixtapes, mais mes groupes préférés parlent quasiment que de deuil et de peine de cœur, c'est lourd à force.” Tu hausses les sourcils. “J'sais pas, j'fais des trucs mais ça m'donne pas forcément de frissons. C'est juste histoire de faire des trucs, mais ça n'a pas de goût.” Tu reportes ton attention sur la fête foraine. Peut-être qu'elle aura de la saveur ? En tout cas, Birdie accepte d'être ton guide et ça te plait. Tu enchéris sur ses prérequis en faisant une référence aux Sims, qu'elle capte rapidement. Vous venez de la même planète. “Je juge pas, je suis très ouverte. Oh, serais-tu un personnage venant des Sims si c’est le cas ?” “T'en es pas une, toi ?” Tu fais, faussement interloqué. “Mais t'inquiète, j'ai pas encore vu de gros lapin rose,” tu rassures, faisant référence à la mascotte misérable qui apparaît dans le jeu quand un Sims est trop déprimé. “Alors y’a les trucs à sensations par-là, les trucs plus tranquilles genre palais des miroirs, auto tamponneuses, maison de l’horreur par-là et ici, ce sont les stands de tir, de pêche et tout ça pour pouvoir gagner quelque chose. Une préférence, une curiosité, une envie ?” “Je mets une option pour le truc qui donne le plus de sensations possibles.” Tu portes ton regard sur les différents lots à gagner. “Regarde, il y a un lion et un aigle.” Tu pointes les peluches. “Le premier qui gagne la mascotte de sa maison ?” Tu invites. “Et après, les sensations fortes ? T'en penses quoi ?”

“Ingénieux, ton frère.” tu secoues vivement la tête. “C’est un génie, mon frère. Il est adorable et parait idiot aux premiers abords mais il est brillant.” il gère un magasin de geek et donne un coup de main à votre soeur pour son entreprise informatique mais la vérité est qu’il aurait pu avoir le prix Nobel de physique chimie s’il s’en était donné les moyens. Seulement, Elwyn est quelqu’un de simple qui veut juste tracer sa route en continuant ses expériences étranges, qui résultent par exemple à boucher les canalisations avec des oréos. Tu ne te rappelles même plus le contexte qu’il t’avait expliqué. “Avec ma frangine on s'était fait une cabane, mais heureusement notre père est venu nous aider sinon ça aurait pas mal ressemblé à la maison du premier petit cochon.” “Oh, j’ai eu une cabane aussi!” tu sautilles de nouveau en tapotant dans tes mains. “Mais ça, c’est le voisin qui s’en était occupé. En pleine forêt. Il est maçon.” ceci explique cela. Autant que tu lui déballes d’où tu viens, Isy comprendrait sûrement mieux. Tu aimes tellement tous ces personnages différents qui peuplent ta petite existence et qui la rendent un peu plus jolie - et c’est agréable de te voir plus optimiste que l’année passée. Même si on pourrait croire que tu te forces, alors que non. “Je sais pas trop ce que j'avais en tête à l'époque. Je trouvais surtout les images jolies.” tu as un léger sourire en hochant la tête. Il n’y avait pas de téléphones portables à porter de main quand vous étiez gosses - tu juges qu’Isy doit être à peu près dans ta tranche d’âge. Il fallait bien rêvasser comme on pouvait. “Je pensais te dire que je n'en fais pas la collection, mais la vérité c'est que j'ai quand même gardé toutes les cartes postales qu'on m'a déjà envoyées. Est-ce que ça compte comme une collection, elle aussi clandestine ?” tu secoues la tête à l’affirmative. “Mmh, je valide quand même. Tu collectionnes les souvenirs, dans ce cas-là. C’est encore plus honorable. Je garde les tickets de cinéma personnellement. Pas vraiment une collection, je suppose non plus.” “Tu veux que je t'en envoie ?” tu as le visage tout illuminé. “Oh. J’adorerai en vrai. J’aimais bien en recevoir de mes amis quand j’étais petite. C’était souvent la surprise, même si j’avais pas beaucoup d’amis à cette époque.” un et il s’appelle Will.

“Tu mets souvent des crop tops ou des décolletés ?” tu as le sourire malicieux et le regard brillant tendu vers Isy. “Disons que le moins je suis couverte, mieux je me porte.” que tu dis avec entrain, honnêteté et malice. Tu n’es pas une exhibitionniste pour autrui, mais tu apprécies pouvoir sentir le moins de vêtements sur toi. Ce n’est pas pour rien que tu prends le temps et la peine de les créer toi-même ; quitte à être emmerdée par des tissus qui te font penser à des cages du corps, autant faire en sorte que ça te plaise. Oui, il ne faut pas chercher à te comprendre. “J'ai déjà soigné des tatouages qui ont mal tourné. Des gens qui ont fait des allergies à l'encre, ou des infections. C'était pas beau à voir.” tu grimaces. “Je préfère éviter ça, justement.” tu tiens vraiment trop à ton épiderme. “Juste "assez" cool. Qu'est-ce qui serait super cool, comme tatouage ?” tu médites sur la question en tapotant sur ton menton. “Le genre qui se voit que dans le noir. Multicolore. Ca, ça serait super cool ou au moins carrément original. J’aime l’originalité.” c’est du délire, ce que tu évoques, et tu penses trop aux soirées avec de la peinture qui se reflêtent sous la couleur de certains spots ; oui, tu aimes ça et ça, ça serait fun.

“Wow, tu fais partie des hardis. Aux yeux de Gryffondor, il fallait à tout âge montrer par dessus tout la vertu de courage.” tu fais un signe de la tête en rejetant tes cheveux par-dessus ton épaule d’un air théâtral ; tu es beaucoup trop fière. “Ca te va bien.” “Merci merci, je sais.” que tu dis avec une confiance même pas dissimulée. Ce n’est pas de ta faute si en effet, ça te va bien. “Et si tu étais un animagus ? Quel animal ?” c’est qu’Isy te donne à réfléchir, alors que tu lèves les yeux vers le ciel. “Quelque chose d’impressionnant. Comme un dragon, qui est mon signe chinois d’ailleurs. Mais ce n’est pas très discret. Sinon, un chat. Un fauve mais plus mignon qui peut avoir des airs de petite bitch sans que personne n’ait rien à redire.” que tu souris ; t’aimes les années, vraiment, mais tu as une préférence pour les chats, oui. “Ou sinon, un oiseau, évidemment. Un coloré, il en existe tellement.” tu as le temps d’en croiser, des espèces d’oiseaux colorés. Ton nom était porteur de la personnalité haute en coloration que tu allais être. “Si vous êtes sage et réfléchi Serdaigle vous accueillera peut-être. Là-bas, ce sont des érudits qui ont envie de tout connaître.” tu lèves les poings au ciel. “Je suis trop forte. Il faut dire qu’entre mon frère et mon meilleur ami, j’ai eu le temps d’analyser les Serdaigles. Et puis, mon personnage préférée est dans cette maison.” que tu dis avec un clin d’oeil. “Et toi, ton animagus ? Et ton patronus ? Le sortilège que tu abuserai en utilisation ?” tu n’oses pas demander l’épouvantard car ça casserait l’ambiance.

“T'as déjà lu la série "Under the Never Sky" de Veronica Rossi ? C'est l'histoire d'une fille qui a vécu sous un dôme protégé toute sa vie, nommé "Rêverie", où vraiment, ils ne font que rêver et même leurs corps, leurs sensations, sont en veille. Puis elle en est éjectée et tombe dans le vraie monde, où elle découvre c'est quoi, vraiment, vivre.” tu as un frisson d’entendre ça. "Ça m'a l’air affreux.” vivre des rêves ou retomber dans la vraie vie ? Les deux. Tu préfères clairement vivre ta vie avec ses épreuves que de dormir pour rêvasser d’un monde parfait. Qu’est-ce que ça doit être chiant - même si ça veut dire que dans ce monde, Victoria serait vivante. “Je sais plus trop, en fait.” c’est… Déroutant. Tu t’interroges, tu te demandes, tu es intriguée. Comment on peut ne plus aimer, ne plus savoir ce que l’on a aimé ? La lecture et la couture sont des passions constantes mais tu en as eu des éphémères ; mais la façon dont Isy en parle, ça te donne plutôt l’impression qu’il a juste arrêté d’en avoir envie. “Comment on en cherche d'autres ? Y'a tellement de choses, c'est pas comme un peu jouer au loto ? Chercher une aiguille dans une motte de foin ?” tu hausses les épaules. “Les passions viennent à l’instinct. Si tu es fermé et rebuté, ça ne viendra pas.” ça tombe sous le sens à tes yeux.

“J'aimais le footie mais j'ai été blessé et je ne peux plus y jouer.”
“J'aimais... ma copine mais elle en aime un autre. Alors... Emploi de l'imparfait.”
“J'aimais aussi lire mais j'arrive plus à me concentrer.”
“J'aime bien écouter de la musique, faire des mixtapes, mais mes groupes préférés parlent quasiment que de deuil et de peine de cœur, c'est lourd à force.”

La liste complète et détaillée qui te fait légèrement faiblir ton sourire. La réflexion sur sa copine te touche plus que tu le laisses percevoir. Celle sur la musique aussi. Tu compatis. Tu sais ce qu’il peut ressentir. Le vide et le néant. Le deuil et la peine de coeur, tu ne trouves pas de meilleur résumé de ton année passée. Aussi triste et déprimant que cela soit. “J'sais pas, j'fais des trucs mais ça m'donne pas forcément de frissons. C'est juste histoire de faire des trucs, mais ça n'a pas de goût.” tu hoches lentement la tête. “Je comprends ce que tu ressens. Je me suis un peu perdue aussi l’an dernier et je… j’ai gardé ces trucs parce que ce sont les choses constantes de ma vie.” tu n’as pas dit que tu écris aussi parce que ça, c’est beaucoup trop intime pour toi et que tu ne le dis pas au premier que tu croises. Mais ça te permet de garder la tête sur les épaules, ne pas sombrer dans la folie totale malgré ce que l’on pourrait croire. “T'en es pas une, toi ? Mais t'inquiète, j'ai pas encore vu de gros lapin rose.” “Ssssht.” tu tapotes ta tête en regardant le ciel d’un oeil soupçonneux. “IL est peut être en train de nous entendre. Je suis camouflée.” parce que tu es l’héroïne de ta propre histoire donc IL est forcément en train de te contrôler, n’est-ce pas. “Je mets une option pour le truc qui donne le plus de sensations possibles.” tu hoches la tête avec un grand sourire. “Regarde, il y a un lion et un aigle.” tes yeux se tournent vers la direction qu’il pointe et te voilà en train d’écarquiller les yeux : tu veux. “Le premier qui gagne la mascotte de sa maison ?” OH. “Je veeeeeeux!” que tu dis avec panache et ferveur. “Et après, les sensations fortes ? T'en penses quoi ?” “Parfait, parfait, parfait!” que tu dis en lui prenant le poignet pour l’attirer vers les stands. “Quel domaine tu penses être le plus nul ?” oui, d’entrée de jeu (ha ha), tu cherches ses faiblesses. Tu veux ta peluche lion. Tu es pire qu’une enfant.

Tu perçois à la lueur du regard de Birdie qu'elle affectionne particulièrement son frère. “C’est un génie, mon frère. Il est adorable et parait idiot aux premiers abords mais il est brillant.” Tu souris doucement. “C'est souvent comme ça pour les génies.” L'ingéniosité repose fréquemment au sein de gens qu'on sous-estime, d'êtres qu'on ne soupçonnerait pas refermer un potentiel époustouflant. Le génie n'est pas commun, il est hors normes, et pourtant, beaucoup s'entêtent à le rechercher chez les personnes tout à faire ordinaires. Tu expliques à Birdie que si tu ne t'étais jamais voué à l'entreprise de créer des ailes, tu avais allié tes forces avec celles de ta sœur, puis de ton père, pour la construction d'une cabane. “Oh, j’ai eu une cabane aussi! Mais ça, c’est le voisin qui s’en était occupé. En pleine forêt. Il est maçon.” Tu hausses les sourcils, impressionné. Si tu étais encore enfant, tu serais jaloux. “Wow, génial. Est-ce que t'as une maison, maintenant ?” Tu enchéris. En ce qui concerne les cartes postales, tu n'es pas certain de les collectionner consciemment. “Mmh, je valide quand même. Tu collectionnes les souvenirs, dans ce cas-là. C’est encore plus honorable. Je garde les tickets de cinéma personnellement. Pas vraiment une collection, je suppose non plus.” Un sourire songeur étire la commissure de tes lèvres. Tu apprécies cette manière de concevoir et te plais à imaginer la collection de tickets de cinéma de Birdie. “C'est laquelle ta séance de cinéma que tu as préférée ? Ton ticket le plus précieux était pour quel film ?” Puis, spontanément, tu proposes à ton interlocutrice de lui adresser une carte postale. Son visage s'illumine, ça te réjouit. “Oh. J’adorerai en vrai. J’aimais bien en recevoir de mes amis quand j’étais petite. C’était souvent la surprise, même si j’avais pas beaucoup d’amis à cette époque.” “Marché conclu alors, tu n'as qu'à me passer l'adresse à laquelle tu veux que je te l'envoie.” Tu n'as pas la prétention de croire que tu iras chez elle ce soir.

Son allure t'a forcément tapée dans l'œil, toutefois. Tu évoques les tatouages, t'intéresses étrangement à sa garde-robe. “Disons que le moins je suis couverte, mieux je me porte.” “Tu vas aux plages nudistes ?” Pour ce qui est de graver son épiderme, tu ressasses les tatouages qui ont mal tournés et que tu as eus à soigner dans le cadre de ta profession. “Je préfère éviter ça, justement.” Tu acquiesces, compréhensif, tout en restant songeur à l'évocation d'un tatouage multicolore et phosphorescent. Qu'est-ce qui pourrait bien honorer ces deux qualificatif ?

Birdie t'indique être une Gryffondor et cela te plaît bien. De prime abord, tu n'étais pas persuadé quant à quelle maison elle appartiendrait. “Quelque chose d’impressionnant. Comme un dragon, qui est mon signe chinois d’ailleurs. Mais ce n’est pas très discret. Sinon, un chat. Un fauve mais plus mignon qui peut avoir des airs de petite bitch sans que personne n’ait rien à redire.” Tu ris doucement, t'imaginais ces possibles versions d'animagi pour la jeune femme. “Ou sinon, un oiseau, évidemment. Un coloré, il en existe tellement.” “Il y en a de très beaux,” tu fais, sincère. “Je sais même pas c'est quoi, mon signe astrologique chinois. Tu crois en l'astrologie ?” Tu demandes. “Je suis trop forte. Il faut dire qu’entre mon frère et mon meilleur ami, j’ai eu le temps d’analyser les Serdaigles. Et puis, mon personnage préférée est dans cette maison.” Tu plisses les yeux. “T'attires les Serdaigle, alors. C'est Luna, ton personnage préféré ? Ou Flitwick ? Cho ? Rowena ?” “Et toi, ton animagus ? Et ton patronus ? Le sortilège que tu abuserai en utilisation ?” Tu te redresses, comme si tu avais attendu cette question toute ta vie : “Alors, animagus : corbeau. Patronus : dauphin - j'ai jamais compris, celui-ci. Sortilège : Accio, mais je risquerais de finir en surpoids.”

Tu apprends les hobbies de ton blind date et lui relates la dernière saga que tu as lue et qui t'a franchement plue - appréciation manifestement non partagée. "Ça m'a l’air affreux.” Sa franchise te fait sourire et la blonde te pose une colle lorsqu'elle te demande ce que toi, tu aimes. Tu ne sais pas, tu ne sais plus, ça l'interpelle, tu lis l'intrigue sur son minois. C'est ta triste vérité, et même partir en quête de nouvelles passions te semble dérisoire. “Les passions viennent à l’instinct. Si tu es fermé et rebuté, ça ne viendra pas.” Alors, ça ne viendra pas, tu te désoles avant d'énumérer tes déconvenues, qui font progressivement le sourire de Birdie. Tu lui développes tes états d'âme - ou plutôt, ton ultime état : atrophié du palpitant. “Je comprends ce que tu ressens. Je me suis un peu perdue aussi l’an dernier et je… j’ai gardé ces trucs parce que ce sont les choses constantes de ma vie.” Tu lui souris, à la fois encouragé et admiratif. Si ta mauvaise passe ne peut durer qu'une année, ça te donne un peu de vaillance. “Tu m'transmets un peu de ton courage de Gryffondor en me disant ça, Birdie,” tu reconnais.

Mais trêve de désespoir, tu as foi en cette fête foraine, et la jeune femme accepte d'être ton guide. Elle te cite les grands volets de ce monde, tu votes pour les sensations fortes, bien que tu es attiré par deux peluches que tu juges désignées pour vous : un lion et un aigle. Franchement, c'est la destinée qui se matérialise, n'est-ce pas ? Tu trouverais ça dommage que vous passiez à côté d'un tel hasard et tu emboîtes, motivé, le pas de Birdie alors qu'elle te confirme cette première étape : “Je veeeeeeux! Parfait, parfait, parfait!” Vous voilà à vous approcher des stands de jeux. “Quel domaine tu penses être le plus nul ?” “A ces jeux ? Ou dans la vie ?” Tu hésites. “Ici, j'aurais tendance à dire la carabine. Et toi ?” Vous avez l'embarras du choix : pêche aux canards, cibles à tirer, paniers de basketball. Il y a même la taupe que vous devez taper avec un marteau à mesure qu'elle sort de l'un de ses multiples trous. “Le Whac-A-Mole a l'air dispo,” tu présentes, malicieux. “On fait quoi ? On choisit chacun un stand ? On tente le même ?”

“C'est souvent comme ça pour les génies.” tu hoches la tête avec ferveur. Souvent tu as défendu ton frère à l’école ; il avait beau être plus âgé de neuf ans par rapport à toi, certains le voyaient à la sortie de l’école et se moquaient de lui. Tu es rentrée dans bien des gens pour sauver l’honneur de ta famille - et Elwyn est l’être le plus doux, gentil et drôle du monde. “Wow, génial. Est-ce que t'as une maison, maintenant ?” tu souris car tu es bien trop heureuse de partager ces jolis souvenirs qui sont toujours des points de refuge pour toi encore aujourd’hui. “Oui! Il m’a fait une maison dans les arbres, en hauteur, quand j’avais quatorze ans je crois ?” puis tu fronces légèrement les sourcils, soucieuse de mal avoir compris ses propos. “On parle toujours de cabanes et maisons en bois, pas vrai ? Parce que j’ai pas de maison à moi. Enfin j’ai la maison familiale à Elimbah mais elle est à toute la famille, et je n’y habite pas constamment mais de temps en temps, parce qu’à Brisbane, je loge chez des gens ici et là.” tu reprends ta respiration quelque part ? Voilà que tu le fais et tes poumons te remercient alors que tu remets une mèche derrière ton oreille avec un léger sourire. “Bref, j’espère que j’ai répondu à ta question.”

“C'est laquelle ta séance de cinéma que tu as préférée ? Ton ticket le plus précieux était pour quel film ?” là, la réponse est évidente. “Harry Potter 1. J’avais douze ans, presque l’âge d’Harry. Ça a été le coup de foudre.” véritablement. “Marché conclu alors, tu n'as qu'à me passer l'adresse à laquelle tu veux que je te l'envoie.” il faut que tu trouves un stylo - et aussi un papier mais ce deuxième point est moins nécessaire quand il y a la peau d’Isy à ta disposition. “Tu vas aux plages nudistes ?” tu ricanes doucement avec aisance. "Ça m'arrive." quand les plages nudistes ne viennent pas à toi naturellement. Tu n’es pas du genre pudique. Tu contrôles ton image et ce que tu montres. Autant être consciente et consentante après tout. “Il y en a de très beaux.” oh oui, tu le sais. On a eu le temps de t’en montrer beaucoup durant tes trois décennies d’existence. “Je sais même pas c'est quoi, mon signe astrologique chinois. Tu crois en l'astrologie ?” c’est une vague question, ça. “Quand ça concorde avec certaines choses, oui. Je trouve ça assez fascinant. Imagine qu’avec la lignée des astres et des planètes, d’énergie intergalactique, tu acquis une personnalité légèrement plus différente que quelqu’un né en même temps que toi mais pas au même endroit. Je trouve ça assez incroyable.” tu ne serai pas surprise qu’Isy n’y croit pas. “Et toi ? On devrait définitivement faire la recherche de son signe chinois. C’est quoi, ta date de naissance ?” que tu demandes en sortant ton cellulaire.

“T'attires les Serdaigle, alors. C'est Luna, ton personnage préféré ? Ou Flitwick ? Cho ? Rowena ?” tu penches la tête sur les côtés en te dandinant légèrement. “J’te laisse deviner.” car t’es persuadée que c’est visible et que ça se sent maintenant qu’Isy a parlé un peu avec toi. “Alors, animagus : corbeau. Patronus : dauphin - j'ai jamais compris, celui-ci. Sortilège : Accio, mais je risquerais de finir en surpoids.” t’éclate de rire à sa dernière remarque. “Tu m’étonnes, il rendrait le monde fainéant ce sortilège! Et tu jouerai au Quidditch ou pas ? J’aurai bien aimé être une batteuse. Il parait que j’ai de l’énergie à revendre.” oh ce n’est pas qu’une impression, c’est la réalité. “Tu m'transmets un peu de ton courage de Gryffondor en me disant ça, Birdie.” tu souris sincèrement. “Je l’espère vivement. Ce n’est pas cool d’avoir l’impression que rien ne nous intéresse. C’est comme une île flottante sans île ; ça n’a pas d’intérêt.” et il y a quelque chose de mélancolique, de la résignation chez Isy. Si même ce date n’est là que pour lui remonter le moral sans aboutir à quoique ce soit, autant faire en sorte que ça remonte un peu plus vos espoirs respectifs.

“A ces jeux ? Ou dans la vie ?” tu lèves les yeux au ciel. “Aux jeux, évidemment!” tu n’es pas là pour lui miner le moral : une partie de la liste des défauts de son existence a déjà été établie quelques secondes auparavant, c’est déjà bien suffisant en guise de rappel négatif. Vous n’êtes pas là pour ça, vous êtes là pour vous amuser. Quelque chose que tu sais très bien faire. “Ici, j'aurais tendance à dire la carabine. Et toi ?” “La carabine aussi car j’ai une aversion totale de la chasse.” tu n’es pas pour autant végétarienne mais ce n’est pas une raison qui va te faire prendre une arme demain pour partir en chasse. Un comble pour une lionne. “Le Whac-A-Mole a l'air dispo.” tu regardes les deux stands avec les machines disponibles avec un sourire de coin. “On fait quoi ? On choisit chacun un stand ? On tente le même ?” “On tente le même, évidemment. C’est pas drôle sinon.” tu prends sa main pour le tirer vers les fameux trous de taupe et vous vous retrouverez rapidement avec des petites masses dans les mains. “T’es prêt ?” t’es née prête pour ta part. “A perdre, évidemment.” tu comptes bien repartir avec ton lion.

Win : tu mets toute ta force et ta vigueur jusqu’au signal sonore qui indique que tu as fait un sans faute et plus rapidement qu’Isy. “Yeah, la victoire est mienne!” que tu t’exclames en levant les poings au ciel.
So Close : le hasard est parfois bizarrement foutu ; vous ne faites pas de sans faute mais vous finissez ex aequo. “Je crois qu’il va falloir qu’on se trouve un truc à faire pour se départager.” que tu dis avec contrariété ; t’aimes pas perdre.
Fail : tu as beau mettre ton énergie et ta vigueur, c’est Isy qui finit avant toi et qui empoche son gain. Tu fais ta moue boudeuse de la grande mauvaise perdante que tu es. “T’avais un marteau plus léger, j’en suis sûre!”

La tendresse et l'affection dont est munie Birdie lorsqu'elle parle de son frère te touchent, immiscent un fin sourire sincère sur tes lippes. Tu t'es toujours considéré chanceux de faire partie d'une fratrie, quand bien même tout n'est pas toujours rose avec tes cadets, il n'en demeure un lien indéniable et à tes yeux indestructible. Tu es surtout proche de Phoebe, par vos onze mois de différence, mais tu adores tout autant les jumeaux qui ont su te faire voir de toutes les couleurs et que tu surprotèges sans vergogne. Tu apprécies d'autre part entretenir un lien différent avec chaque membre de ta famille. Tu te confies plus facilement à Oakley parce qu'elle est dotée de cette positivité à toute épreuve, quand Phoebe aurait plus tendance à s'agacer et Zeppelin à se trouver à côté de la plaque. Tu recherches toutefois davantage le soutien de Phoebe au quotidien et lorsqu'il est question de faire des folies, c'est Zeppelin que tu appelles. “Oui! Il m’a fait une maison dans les arbres, en hauteur, quand j’avais quatorze ans je crois ?” Tu écarquilles les yeux, impressionné. “On parle toujours de cabanes et maisons en bois, pas vrai ? Parce que j’ai pas de maison à moi. Enfin j’ai la maison familiale à Elimbah mais elle est à toute la famille, et je n’y habite pas constamment mais de temps en temps, parce qu’à Brisbane, je loge chez des gens ici et là.” Tu considères la jeune femme, songeur et surpris par son débit de paroles prompt. “Bref, j’espère que j’ai répondu à ta question.” Tu acquiesces. Le souci, toutefois, c'est que tu en as quinze autres qui naissent. Parler avec Birdie c'est comme avoir un hydre face à toi : elle t'intrigue tellement que lorsqu'elle te répond à une question, trois autres germent dans ta tête. “Tu y vas toujours, dans ta cabane ?” Tu interroges ainsi. “T'aurais pas envie d'avoir une maison à toi ?” Tu comprendrais toutefois la satisfaction de ne pas être attaché à une possession. “Tu préfères Brisbane ou Elimbah ? Qu'est-ce qui t'incite à venir ici ?”

Et tu ne t'arrêtes pas. Vous abordez multiples sujets spontanément : les collections de cartes postales, le cinéma, les plages nudistes, Harry Potter, l'astrologie. “Quand ça concorde avec certaines choses, oui. Je trouve ça assez fascinant. Imagine qu’avec la lignée des astres et des planètes, d’énergie intergalactique, tu acquis une personnalité légèrement plus différente que quelqu’un né en même temps que toi mais pas au même endroit. Je trouve ça assez incroyable.” Tu hoches la tête, t'imaginant cette situation. “Et toi ? On devrait définitivement faire la recherche de son signe chinois. C’est quoi, ta date de naissance ?” “Je me demande si c'est une science super compliquée à capter, comme la chimie ou la physique.” Toi, c'était l'arithmétique ta grande force mais elle sonne moins classe à tes sens. Tu hoches nonchalamment les épaules. “J'aime bien l'idée de me dire que ce qu'il y a au-dessus définit un peu notre naturel, que les paramètres de notre naissance nous procure des degrés d'appartenance à certains éléments inexorables, que la civilisation et tout le tintouin créés par l'être humain ne peuvent pas changer.” Ca te rassure dans un sens, comme si l'idée d'être un électron totalement libre te terrifiait autant que celle d'être modulable au gré de la mode de la condition humaine. “Le 13 mai 85,” tu donnes enfin ta date de naissance alors que Birdie dégaine son smartphone. “Et toi ?” Tu questionnes, finalement curieux de découvrir son signe astrologique. “Attends, je veux essayer de deviner !” Tu la coupes, plisses les yeux, la scrutes. “Je dirais que t'es soit née en juillet, soit en avril, soit en février. Mais j'pense plus pour avril, comme les jumeaux Weasley.” Tu oses.

Birdie attire les Serdaigles et tu as ta petite idée sur son personnage favoris réparti au sein de cette maison. “J’te laisse deviner.” Tu échappes un léger rire, avant de répondre à ses questions avec un grand sérieux. “Tu m’étonnes, il rendrait le monde fainéant ce sortilège! Et tu jouerai au Quidditch ou pas ? J’aurai bien aimé être une batteuse. Il parait que j’ai de l’énergie à revendre.” “Ahhh, comme les jumeaux Weasley!” Tu rebondis avec un air malicieux. “J'pense que tu ferais une bonne batteuse aussi.” Tu plonges tes mains dans tes poches. “J'aurais voulu être poursuiveur, moi. J'aime pas trop le rôle d'attrapeur ou de gardien parce que t'es seul à l'assumer, ça fait beaucoup sur tes épaules je trouve. J'aime l'idée d'avoir des stratégies avec deux autres joueurs et d'être assez complices pour anticiper les gestes de tes coéquipiers, d'être un peu dans une équipe au sein d'une équipe, et de devoir faire preuve de dextérité, précision, vitesse et rapidité d'esprit pour marquer. Je trouve le rôle de batteur super intéressant aussi parce que les joueurs protègent leurs coéquipiers et éloignent voire neutralisent les autres, c'est vraiment tout à leur honneur.” Mais tu es beaucoup trop sensible pour lancer un cognard sur un adversaire, tu aurais trop de scrupule et te confondrais en excuses aussitôt, même si c'est le jeu.

Tu t'ouvres davantage sur tes états d'âme à ton interlocutrice qui t'offre un peu d'espoir que tu puisses t'en sortir, comme elle l'a fait précédemment. “Je l’espère vivement. Ce n’est pas cool d’avoir l’impression que rien ne nous intéresse. C’est comme une île flottante sans île ; ça n’a pas d’intérêt.” Tu réfléchis à cette image, un peu perplexe, et acquiesces avec réserve. Vos billets sont poinçonnés et te voilà en train d'interroger de nouveau Birdie : “C'est quoi ton dessert préféré ?”

Une compétition est annoncée à votre entrée à la fête foraine. Vous jetez votre dévolu sur le Whac-A-Mole et tu restes bouche-bée devant l'énergie déployée par Birdie pour fracasser toutes les taupes qui osent montrer le bout de leur nez. Impitoyable, la blonde, et tu conserves ton air épaté alors qu'elle s'écrit : “Yeah, la victoire est mienne!” “J'avais aucune chance contre une batteuse,” tu affirmes avec un sourire en coin. “Félicitations, t'as géré,” tu la congratules avec sincérité. “Il te faut ton lion maintenant !” Tu soulignes en l'attirant vers le stand des lots. Lorsque la peluche est dans les mains de Birdie, tu caresses distraitement sa crinière toute douce. “Tu l'appelles Godric ?” Tu questionnes. “Ou Godie ?” Amalgame de Godric et Birdie. “Ou Birdrisy, comme ça ça te fait un souvenir de moi en mettant à l'honneur les Gryffondor,” t'es un peu arrogant sur ce coup-là. Tu hausses les épaules, gage d'une excuse non-verbale. “En route les sensations les plus fortes possibles ?” Tu balaies du regard les manèges, avant de te fier à l'expertise de ton date. “C'est lequel qui secoue le plus ?” Tu remarques un stand de barbe à papa et pommes d'amour. “Tu veux une barbe à papa ou une pomme d'amour avant ? J'te l'offre pour te féliciter d'avoir pulvérisé sans pitié ces taupes.” 

“Tu y vas toujours, dans ta cabane ?”
“Bien sûr!”
“T'aurais pas envie d'avoir une maison à toi ?”
“Pourquoi faire ?”
“Tu préfères Brisbane ou Elimbah ? Qu'est-ce qui t'incite à venir ici ?”
“Oh, si tu savais…”

Jamais tu n’as nourri la volonté d’avoir ton propre “chez toi”. Ton chez toi, c’est Elimbah. C’est la maison familiale avec l’odeur des générations de Cadburry qui se sont succédées. Ce sont ses murs marquées par l’histoire de ta famille depuis des décennes et des siècles. Pourquoi aurais- tu envie de chercher ailleurs quand tu es déjà bien là où tu es ? Il n’y a que cette maison qui a de la valeur à tes yeux car elle possède une âme ; les autres ne sont que des abris confortables pour pouvoir y dormir et manger en toute quiétude. Ce n’est que du matériel dont tu te fous royalement. “J’ai toujours fait ma scolarité en ville. A Brisbane. Alors j’imagine que c’est l’empreinte de la liberté. Pas de frère ni de soeur sur le dos. Et puis, tout se passe ici. Si tu veux des churros nappés de M&M à trois heures du matin, tu en trouveras!” Ce qui est déjà arrivée, évidemment, parce que tu as des envies soudaines comme ça. Surtout quand tu as commencé à habiter en ville. Tu voulais profiter de chaque chose que tu ne pouvais pas avoir à Elimbah. “Je ne peux pas choisir entre l’un et l’autre. Ils sont mon équilibre tous les deux. L’un me permet de vivre une vie trépidante et rythmée. L’autre est mon havre de ressources et de paix au milieu des champs de fraises et des forêts. Je peux pas les dissocier.” C’est aussi simple que cela.

“Je me demande si c'est une science super compliquée à capter, comme la chimie ou la physique.” Tu as un regard grave car pour toi, tous ces trucs-là sont dans le même panier. Cependant, l’astrologie a une part de mystère que ne possèdent ni la physique ni la chimie à ton sens. Pourtant, tu as grandi avec Elwyn qui est un génie et qui a baigné toute sa vie dans la science. C’est sûrement pour ça que tu n’y crois pas vraiment. “J'aime bien l'idée de me dire que ce qu'il y a au-dessus définit un peu notre naturel, que les paramètres de notre naissance nous procure des degrés d'appartenance à certains éléments inexorables, que la civilisation et tout le tintouin créés par l'être humain ne peuvent pas changer.” Voilà. Un grand sourire s’affiche sur ton visage alors que tu claques des doigts. “Exactement! Croire en l’univers plutôt qu’en l’humain me paraît très recommandé.” Même si au final, c’est l’humain qui a donné un sens aux messages de l’univers mais ce n’est qu’un détail. “Le 13 mai 85. Et toi ?” Te voilà en train de pianoter sur ton téléphone, prête à répondre en même temps mais- “Attends, je veux essayer de deviner !” Tu lèves brièvement les yeux vers lui en souriant légèrement. “Je dirais que t'es soit née en juillet, soit en avril, soit en février. Mais j'pense plus pour avril, comme les jumeaux Weasley.” Okay, t’es épatée. T’es choquée pour être honnête. Tu lâches un rire malgré tout. “T’as touché dans le mille. J’espère que c’est un vrai hasard et pas le fruit d’un stalkage savamment orchestré. Donc oui, je suis du 1 avril. Année 88. Bélier, ascendant Capricorne et signe lunaire Balance. Je suis aussi signe du Dragon donc faut faire gaffe.” Autant d’informations importantes enregistrées dans ta cervelle. “Alors, voyons… Tu es donc Taureau et ton signe chinois est le Buffle. Est-ce que tu es compositeur, docteur, cuisinier, fermier, agent de police, soldat, enseignant, juge, banquier, courtier en assurances ou jardinier ?” Que tu demandes en souriant toujours un peu plus largement - t’attendant à ce qu’Isy te dise non, après tout.

“Ahhh, comme les jumeaux Weasley!” Tu lèves les bras en signe de capitulation. “Ils ne sont que le brouillon de ma personne, en faites, mais chut, faut pas le dire.” Que t’es bête quand tu t’y mets. “J'pense que tu ferais une bonne batteuse aussi.” Tu le penses aussi. Tu pourrais écrabouiller des têtes et dire que tu protégeais seulement tes coéquipiers. Ca serait bien ça. “J'aurais voulu être poursuiveur, moi. J'aime pas trop le rôle d'attrapeur ou de gardien parce que t'es seul à l'assumer, ça fait beaucoup sur tes épaules je trouve. J'aime l'idée d'avoir des stratégies avec deux autres joueurs et d'être assez complices pour anticiper les gestes de tes coéquipiers, d'être un peu dans une équipe au sein d'une équipe, et de devoir faire preuve de dextérité, précision, vitesse et rapidité d'esprit pour marquer. Je trouve le rôle de batteur super intéressant aussi parce que les joueurs protègent leurs coéquipiers et éloignent voire neutralisent les autres, c'est vraiment tout à leur honneur.” Wow, c’est qu’Isy a carrément l’argumentaire planifié pour son choix. C’est épatant. Tu apprécies qu’il mette du coeur à l’ouvrage à ce niveau-là. “T’aimes bien faire partie d’une équipe, toi, non ?” C’est en tout cas la vibe qu’Isy te fait sentir. Alors que toi, tu serai parfaitement à ton aise à n’être là que pour envoyer des balles furieuses sur les ennemis. Tu te demandes (un peu) pour quoi tu passes en pensant ça. “C'est quoi ton dessert préféré ?” Vous passez l’entrée et sa question te surprend un peu - mais après tout, pourquoi pas ? Tu hausses les épaules. “J’aime bien tout. Si y’a des fraises tagada ou des bonbons, c’est encore mieux. Et toi ?”

“J'avais aucune chance contre une batteuse.” T’éclate de rire en balayant la main dans les airs, l’expression modeste mais les prunelles illuminées par la fierté de ta victoire. “Félicitations, t'as géré.” “Merci, merci. Les interviews seront pour plus tard.” Tu te fais rire toute seule comme une grande, tu es incroyable quand tu t’y mets. “Il te faut ton lion maintenant !” Tu sautilles en tapotant tes mains en choeur tout en suivant Isy. Tu as enfin ton bébé lion dans les bras et t’es toute émue d’avoir un nouveau doudou de douceur qui va venir agrandir ta collection déjà incensée de peluches en tout genre. “Tu l'appelles Godric ? Ou Godie ?” “Ouh, j’aime bien, Godie. Même si ça fait un peu… Gode.” Non pas que ça te dérange, au contraire, ça te fait même encore plus marrer. “Ou Birdrisy, comme ça ça te fait un souvenir de moi en mettant à l'honneur les Gryffondors.” “Ha ha ha, c’est trop facile, ça!” Tes mains entrainent l’animal rembourré à la hauteur de ton visage. “Godric, Godie pour les intimes, ça me semble pas mal. Il va falloir que je lui fasse un petit collier pour m’en rappeler.” Car il y a des chances que tu oublies dans quelques semaines après tout. “En route les sensations les plus fortes possibles ?” “OUI!” Oh, tu es pire qu’une gosse, Birdie Cadburry. “C'est lequel qui secoue le plus ?” “Il doit y avoir un grand huit tout au fond. Si tu te sens de marcher…” “Tu veux une barbe à papa ou une pomme d'amour avant ? J'te l'offre pour te féliciter d'avoir pulvérisé sans pitié ces taupes.” “Oh, ou de manger, encore mieux!” Tu lui fais un petit clin d’oeil. “Une pomme d’amour, que c’est mignon. C’est marrant d’avoir le choix entre la pomme d’amour et la barbe à papa. C’est presque comme si on bouffait du mâle.” Oui, il faut comprendre le rapport mais une fois que c’est fait, c’est assez logique, non ? “Tu n’es pas mauvais perdant, en tout cas, c’est cool. Je sais que je bouderai.” Une enfant, on a dit. Une enfant.