Il y avait presque cinq ans, jour pour jour, elle avait changé d’avis. Si dans ses premières heures de vie, elle avait refusé de voir son fils, elle avait finalement changé d’avis et rien qu’en le voyant, c’était devenu une évidence. Elle ne pouvait définitivement pas l’abandonner. Il était la chair de sa chair, le sang de son sang. Un petit bonhomme d’un peu plus de trois kilos, à peine, et seulement quelques centimètres. Il avait changé toute sa vie. Elle était devenue mère ce jour-là et le vide dans son cœur s’était instantanément rempli. Un petit bonheur chaque jour qu’elle appréciait à sa juste valeur. Elle essayait en tout cas. Il ne fallait pas se leurrer, les premières années avaient été difficiles. Même si son frère avait été d’un grand soutien, elle n’en restait pas moins une mère célibataire et fauchée. Elle s’était souvent serrée la ceinture pour le bien de son fils et le faire passer en priorité. Il n’avait jamais manqué de rien. Sauf peut-être, parfois, de la présence de sa mère. Il fallait dire qu’elle s’était mise à travailler sérieusement pour faire des économies, pour lui donner une vie stable alors forcément, il se retrouvait souvent chez son oncle pendant que Deborah allait travailler. En revanche, que ce soit de sa part ou celle d’autres membres de son entourage, il n’avait jamais manqué d’amour. Aujourd’hui, Deborah ne regrettait pas son choix. Elle menait sa barque telle une femme indépendante, elle avait pris son envol et aujourd’hui les jours n’étaient plus aussi difficiles. Elle avait réussi à gravir les échelons dans son travail et avoir un meilleur salaire. Cette réussite s’accompagnait forcément de l’indépendance immobilière. Elle était parvenue à quitter l’appartement de son frère pour avoir son propre appartement avec son petit garçon. Les jours étaient bien meilleurs à présent.
Enfin, pas tous… Aujourd’hui tout particulièrement, le jeune homme n’était pas dans ses meilleures humeurs. Son cinquième anniversaire était dans quelques jours et Deborah, pour lui faire plaisir, s’était dit qu’elle pouvait l’emmener au magasin de jouets pour qu’il puisse choisir celui qu’il voulait vraiment. Une façon de s’assurer qu’il ne serait pas déçu. Sauf qu’Aedan Brody était un enfant et comme tous les enfants, quand vous leur accordez la main, ils tendent toujours de vous bouffer le bras. En ce magnifique jour d’été Australien, c’était ce qu’il était en train de faire : essayer d’en avoir toujours plus. A vrai dire, ils n’étaient même pas encore rendus au magasin que c’était déjà mal parti. Sur le parking même de l’école, Aedan était au sol, en train d’hurler parce que sa mère venait de lui expliquer qu’il ne pourrait avoir qu’un jouet quand lui avait déjà l’idée de deux. La crise avait commencé comme ça, à coup de « oui » et de « non ». Un vrai ping pong que la brune avait tenté de faire cesser en se mettant à sa hauteur pour lui expliquer mais ça n’avait pas suffi. Aedan s’était mis à hurler, se roulant au sol quand Debbie cherchait en vain à l’attraper et le soulever pour le mettre dans la voiture. C’est qu’il faisait déjà un certain poids à son âge, seule ce n’était pas si évident que ça. « Aedan bon sang, ça suffit maintenant ! Monte dans la voiture ! » disait-elle en le relâchant parce qu’à chaque fois qu’elle approchait de la voiture avec lui dans les bras, il fermait la portière. De quoi craquer. Fatiguée de sa journée au travail, les nerfs à vif, il était évident qu’elle s’empêchait de pleurer alors que les larmes remplissaient ses iris. Pas ici, pas maintenant.
Dernière édition par Deborah Brody le Dim 3 Juil - 7:03, édité 1 fois
« Aedan bon sang, ça suffit maintenant ! Monte dans la voiture ! » Y’a ta petite Billie qui lâche ta main et ton regard qui tourne jusqu’à elle car hors de question que tu la perdes. C’est ta fille, sa mère t’en voudra toute ta vie, et toi aussi. Ta chaire, ton sang, celui de Birdie aussi. Vous vous êtes rencontré à une soirée où tu as ragé sur Bruno Mars mais pour une raison obscure, tu t’es réveillé dans un lit aux côtés de la Miss, dans une maison que tu ne connaissais pas. La chaleur de son corps contre le tiens était étrangement réconfortant dans ce lit pour toi qui déteste toucher les gens. Tu étais à l’aise et c’était le début de vous deux. Non sans te sentir coupable car ta copine était dans le coma depuis quelques années. Tu n’avais pas prévu de faire une rencontre décisive comme ça. Alors tu t’es fait croire que ce n’était qu’une pote, et puis juste une amie au fur et à mesure que votre relation évoluait. Ca a continué en c’est juste du sexe. Le truc le plus fou c’est que le jour où tu as dit je t’aime pour la première fois à Birdie, c’est également le jour où Rosa s’est éteinte. Après une multitudes d’année dans le coma, elle est juste partie. Elle ne s’est jamais réveillée.
T’as eu beaucoup de mal à accepter cette coïncidence mais Birdie était avec toi tout le long. Et puis y’a eu Billie avec, car tes petits soldats ont percé la forteresse des tréfonds de Birdie. C’était pas prévu, vous avez flippé, mais vous avez assumé et vous ne regrettez rien. Votre petite famille est la meilleure que tu n’aurais jamais pu imaginer avoir un jour. Billie a bientôt cinq ans et elle est en train de trottiner jusqu’à cette femme brune qui a l’air de galérer fort avec son Aedan. Elle a une sucette dans la main qui est plein de bave car ça fait un moment que tu lui as donné. Tu as la même dans ta bouche et tu vois ta gosse qui tend sa sucette à Aedan. « Billie, non. » Tu ôte ton sac de ton dos afin de pouvoir l’ouvrir et prendre une sucette pas entamé que tu tends à ta fille. « Tiens. » La petite sautille jusqu’à toi pour prendre la sucette, bien décidé à la donner à son nouveau pote. Toi tu relèves les yeux vers Deb fronçant un peu le nez. « C’est pas le meilleur remède le sucre mais… » Tu hausses une épaule avant d’ajouter, ta sucette calé d'un côté de ta bouche pour pouvoir parler. « C’est pas moi c’est elle. » Tu mets tout sur le dos de ta gosse qui a pris la décision d’offrir un bonbon à ce petit garçon qui doit lui faire penser à elle vu qu’elle pique souvent ce genre de crise.
Appuyée contre la portière de sa voiture, Deborah ne savait plus quoi faire pour calmer son fils et le faire monter dans le véhicule. Elle qui refusait les menaces et ce genre de punitions se retrouvait presque à y penser tant elle était au bout du rouleau. Exténuée, elle se rappelait des paroles de tonton @Joseph Keegan. C’était ironique de savoir que c’était lui qui l’avait mise en garde sur le comportement à venir de son enfant si elle n’était pas assez sévère avec lui. Joseph donneur de conseils d’éducation, ben voyons. Sauf qu’aujourd’hui, et en dépit du soutien de ses amis comme @Heather Harris, @Caleb Anderson et sa femme @Alexandra Anderson dans sa manière de faire, elle avait la sensation qu’il avait raison le tonton Jo, comme Aedan l’appelait quand bien même sa mère et lui ne partageaient aucun lien de parenté – encore heureux. Plus elle regardait son fils taper sa crise tout seul, plus elle se persuadait qu’elle était probablement une mauvaise mère pour que ça finisse comme ça. Comment pouvait-il en être autrement ? A moins qu’il ne tienne de son père, @Nino Marchetti… ça ne serait même pas étonnant que ce mec avait le même caractère de cochon dans son enfance. Encore un truc qu’elle ne pourrait pas vérifier. Il avait détalé comme un lapin dès qu’elle avait soupçonné l’idée d’être enceinte sans même en être tout à fait sûre. Enfin bref, elle n’avait pas franchement envie de penser à lui.
Elle ne reprenait réellement ses esprits que lorsque la petite fille de @Jordan Fisher s’approchait d’Aedan, une sucette à la main, cherchant sûrement à consoler le petit garçon. A croire qu’elle en avait marre de l’entendre crier elle aussi. Ses voisins, @Raelyn Blackwell et @Amos Taylor, seraient sûrement de son avis d’ailleurs. Observant sans un mot le manège de Billie et son père qui la rappelait gentiment à l’ordre pour lui donner une sucette sans quelconque ADN dessus, il parvenait à lui arracher un petit sourire lorsqu’il reportait toute la faute sur elle. « Ce n’est pas grave de toute façon, je ne suis plus à ça près au point où j’en suis. » Clairement au bord du précipice de la crise de nerfs, un sentiment que son coach de boxe @Vittorio Giovinazzo pouvait constater toutes les semaines ainsi que le pédiatre d’Aedan, @Isaac Jensen. Le problème venait peut-être de là. La mère n’allait pas bien alors le fils non plus. Force était de constater que l’un n’allait pas sans l’autre mais pour le moment Deborah se concentrait davantage sur le calme qui revenait doucement, son garçon à présent occupé à se battre avec la sucette pour l’ouvrir. « Comment vous faites ? Si ce n’est pas indiscret. Elle a l’air tellement obéissante. » Elle n’osait pas dire qu’elle l’était, obéissante, parce qu’elle ne connaissait pas assez le père et la fille pour se le permettre mais elle semblait visiblement encline à écouter son papa sans broncher. Il y avait de quoi le souligner, c’était si rare chez les enfants de leur âge. A moins qu’elle ne l’avait écouté seulement parce que ça lui permettait de garder sa sucette au lieu de la donner… « J’ai l’impression d’avoir tout essayé et rien ne marche. Il est constamment dans le « non » ou le « oui mais »… ça devient tellement insupportable. »
Dernière édition par Deborah Brody le Dim 3 Juil - 7:10, édité 1 fois
Tu vois le sourire sur les lèvres de la jeune femme et tu te dis qu’au moins ça. Elle ne fait pas parti de ceux qui auraient trouvé une raison supplémentaire pour s’énerver. Tant mieux. « Ce n’est pas grave de toute façon, je ne suis plus à ça près au point où j’en suis. » Tu fronces le nez parce que tu sais ce que c’est ce genre de crise. T’en as des souvenirs pas joli et tu sais que c’est sûrement loin d’être fini vu que sa mère pète des crises comme ça toujours bien qu’elle ait trente trois ans. « Comment vous faites ? Si ce n’est pas indiscret. Elle a l’air tellement obéissante. » Tu ouvres un peu tes yeux plus grand. « Oh non, là j’ai juste de la chance. J’ai pris mes munitions avec moi. » Tu indiques le paquet de sucette qui est encore dans tes mains. Tu ne quittes pas ta petite des yeux car tu ne la tiens pas et même si tu la rattrapes vite et facilement à chaque fois qu’elle tente une percée (souvent), tu préfères éviter.
« J’ai l’impression d’avoir tout essayé et rien ne marche. Il est constamment dans le « non » ou le « oui mais »… ça devient tellement insupportable. » T’as pas vraiment de solution à lui donner car c’est au cas par cas chez toi aussi. Souvent tu la laisses juste s’exténuer jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Ca te déchire le coeur de la voir si agitée et énervée. Ca ne t’étonne pas qu’elle soit aussi énergétique et capricieuse mais c’est compliqué. Tu prends une autre sucette dans le paquet que tu tends à Deb. « Ça peut aider ça. » Tu parles du bonbon que tu lui offres. « Vous l’élevez seule ? » Car tu te dis que ça doit être encore plus compliqué dans cette configuration là. Tu peux te reposer sur Birdie qui a le même tempérament que ta fille et qui la gère souvent mieux que toi dans ses crises vu qu’elles sont les mêmes. « J’ai du chocolat aussi. » Une vraie caverne d’Ali baba dans ce sac à dos. « Chocolat ? » La petite qui t’a entendu et se tourne vers toi car ça l’intéresse. « Si tu restes sage pendant qu’on fait les courses. » Tu hoches la tête. « Mais je suis sage là. » Elle sait. Elle est pas folle. C’est une vraie négociatrice hors paire et parfois c’est compliqué vu comme elle est maline. « Continue comme ça, tu es parfaite. » Tu caresses ta gosse dans le sens du poil. Elle est tellement un parfait mélange de toi et Birdie c’est fou. Tu relèves les yeux vers Deb, amusé.
Quand bien même elle était dans une mauvaise journée, il avait le don de lui arracher un sourire. « Merci, c’est gentil. » disait-elle en attrapant la sucette, ne se faisant pas prier pour la déballer et la porter à ses lèvres. Elle déballait aussi celle de son fils – qui avait abandonné l’idée de savoir le faire tout seul mais au moins la concentration que ça avait demandé l’avait calmé –, rassurée dans un sens de savoir qu’elle n’était pas la seule en galère puisqu’il venait d’admettre que sa poupette n’était pas si sage qu’elle paraissait l’être en l’absence de sucrerie.
« Oui et je crois que c’est le plus pesant finalement. » De l’élever seule. Immanquablement, toutes les responsabilités entourant l’enfant étaient sur ses épaules et elle avait la sensation que si quelque chose allait de travers, c’était sa faute. Bien entendu, elle avait ses amis et son frère pour l’aider mais ce n’était pas la même chose qu’un partenaire de vie. Ils étaient là pour l’écouter, pour garder l’enfant de temps en temps mais au quotidien, elle était toute seule à supporter ses crises, à devoir s’organiser pour être prête en temps et en heure pour l’école, pour ses repas, pour ses activités extra-scolaires, pour l’habiller, l’éduquer, l’élever, lui faire comprendre les choses à faire et ne pas faire, pour tout finalement. « Vous aussi ? » demandait-elle en retour parce qu’aujourd’hui les choses n’étaient plus aussi simples qu’avant. Il y avait tant de parents séparés, de familles recomposées, de configurations familiales différentes, tant de possibilité. Elle préférait demander avant de dire une boulette.
Amusée par la petite qui savait très bien ce qu’elle faisait en demandant à son père un chocolat sous prétexte d’être déjà sage, Deborah ne pouvait pas s’empêcher d’exprimer sa pensée soudaine suite à la stratégie de la demoiselle. « Ils sont pas fous quand même, ils comprennent très bien ce qu’on dit et comment les choses fonctionnent. » C’était probablement aussi pour ça que son fils faisait des crises. Il avait tout autant compris que sa mère avait tendance à céder quand la fatigue prenait le dessus. En connaissance de cause, il tentait le tout pour le tout, même s’il obtenait rarement gain de cause, ça fonctionnait parfois. « Ils ont l’air de bien s’entendre. » disait-elle observant les deux enfants qui s’étaient quelque peu éloignés d’eux, juste derrière les voitures, pour rejoindre le carré d’herbe bordant le parking. « Je ne suis pas très à jour sur ce qui se fait entre parents... » parce qu’il fallait se rendre à l’évidence qu’elle n’avait pas le temps de s’attarder pour bavarder en général. « …mais si ça se fait toujours d’échanger les contacts pour organiser des après-midis entre les enfants chez l’un ou chez l’autre, je pense que ça pourrait être chouettes pour eux. » C’était un truc qui se faisait quand elle était enfant en tout cas… est-ce que c’était toujours le cas ou c’était valable que dans les films ?
« Merci, c’est gentil. » Qu’elle prenne la sucette est signe que c’est quelqu’un de bien. De toute façon, Billie sent bien facilement les énergies des gens. Elle a une sacré sensibilité et tu sais que c’est le giga combo de toi et sa mère à ce niveau là. « Oui et je crois que c’est le plus pesant finalement. » Tu hoches la tête en signe de confirmation car tu ne veux pas t’imaginer être seul à gérer la pile électrique qui fait genre elle est sage là. Tu la gardes bien à l’oeil d’ailleurs.
« Vous aussi ? » « Non. On est deux sur le coup. »
Tu marques une brève pause. « Même plus que deux, y’a ses soeurs et ma belle mère aussi qui nous aide beaucoup. » C’est un travail d’équipe d’élever un enfant. Vous avez la chance d’avoir des métiers qui vous permettent d’être flexible sur bien des choses. « Ils sont pas fous quand même, ils comprennent très bien ce qu’on dit et comment les choses fonctionnent. » « Ah ça… » Elle est même bien trop maline déjà à son âge. Tu sais que ça va être des problèmes pour plus tard. Tu sais comment tu étais à son âge alors que tu te considérais sage. Tu sais aussi le tempérament de Birdie… Le pire est à venir.
« Ils ont l’air de bien s’entendre. » « Entre petits diables… »
T’es con. Mais ça te fait sourire cette affirmation. « Je ne suis pas très à jour sur ce qui se fait entre parents... » Tu la regardes, attendant la suite car tu ne sais pas où elle veut en venir. « …mais si ça se fait toujours d’échanger les contacts pour organiser des après-midis entre les enfants chez l’un ou chez l’autre, je pense que ça pourrait être chouettes pour eux. » Tu ouvres les yeux bien plus grand en confirmant d’un hochement de tête. « Oh ouais. Ouais carrément on peut faire ça. » Ils ont véritablement l’air de bien s’entendre les deux petits. « Billie a un bon instinct avec les gosses mais je peux garantir que ma moitié va faire un check complet sur google avec votre nom juste pour être sûr. » Tu plaisantes. Bien sûr que tu plaisantes. Je plaisante même pas. « Vous habitez dans quel coin ? » Tu relances au cas où ta plaisanterie n'aurait pas eu l'effet escompté. Histoire d'aller de l'avant que de rester sur un fail.
Dernière édition par Jordan Fisher le Sam 14 Mai - 4:58, édité 1 fois
« Je confirme, heureusement qu’il y a les proches, je sais pas comment je ferais sinon. » disait-elle dans un rire en pensant chaque mot qu’elle venait de dire. Sans son frère et ses amis, elle aurait craqué depuis longtemps. Le soutien était réel, les pauses aussi quand ils acceptaient de garder le petit avec eux. Certes, ce n’était pas aussi important qu’un(e) partenaire au quotidien mais elle ne pouvait pas nier que ça la soulageait quelque peu quand le trop plein n’était plus gérable et qu’elle avait besoin de souffler. Heureusement pour elle, même si Aedan était dans une période compliquée où il avait tendance à vouloir tester et contredire sa mère, il n’était pas constamment un petit diable comme le disait si bien son interlocuteur. Les moments de tendresse balayaient tout le reste, ses élans d’amour qu’il avait envers Debbie la faisait fondre à chaque fois. Le moindre bisou ou câlin spontané et ça lui redonnait de la force pour continuer jour après jour parce que ça valait le coup de se battre.
Sans être sûre de son coup, instinctivement sous le constat que les deux enfants s’entendaient à merveilles, elle proposait alors au jeune papa d’échanger leur contact pour organiser des sorties et des après-midis avec les enfants. Elle se souvenait de son enfance parsemée de ce genre d’instants. En tant qu’enfant, c’était toujours un plaisir de retrouver ses copines et copains. En tant qu’adulte, elle se rendait bien compte que c’était un moyen de se faire d’autres amis adultes et surtout d’avoir un temps de pause, un moment pour soi sans avoir à se soucier de son enfant pendant quelques heures. Idée rapidement approuvée par le blond, Deborah ne perdant pas de temps pour fouiller dans son sac et remettre sa carte de visite au papa, non sans un rire au bout des lèvres quand il évoquait sa compagne. « Elle risque surtout de trouver mes réseaux professionnels, le reste est en privé mais vous avez mon numéro personnel là-dessus, je me ferais un plaisir de la rencontrer, de répondre à ses questions et de les lui retourner. » disait-elle dans un sourire sincère puisque, comme n’importe quel parent, avant de prévoir de laisser son enfant chez quelqu’un, on veut connaître cette personne et son environnement. Aller boire un café, comme on dit, chez l’un comme chez l’autre. Debbie avait parfaitement conscience que les choses allaient se dérouler ainsi parce qu’elle ferait pareil.
Elle n’était donc étonnée le moins du monde par la question. « Logan City. Dans une maison pas spécialement grande mais je voulais absolument un jardin pour lui et le côté nature/culture me plaisait bien. » A vrai dire, depuis sa naissance, Deborah avait axé toute sa vie autour d’Aedan et son environnement d’éducation la préoccupait beaucoup : le revers de la médaille de la mère célibataire, la peur de mal faire les choses, que ce ne soit jamais assez alors on s’oublie un peu au profit de son enfant. « Et vous du coup ? Oh, et je suis Deborah Brody en passant, on a même pas pensé à se présenter. » disait-elle, attendant naturellement un retour sur l’identité de l’individu qui lui faisait face.
« Je confirme, heureusement qu’il y a les proches, je sais pas comment je ferais sinon. » Les gens qui font croire sur les réseaux qu’ils savent tout faire tout seul ça n’est que des ingrats qui essaient d’impressionner la galerie. Ca te fait plaisir de voir que Deb n’est pas de cette trempe la. Toute façon Billie a l’air d’avoir une connexion avec son gosse donc c’est un très bon signe à ton avis. Tu as peut être trop confiance en ta gosse pour le coup, mais t’es mignon.ne car dans tous les cas, tu es toujours là pour veiller.
Tu es agréablement surpris.e quand la jeune femme te tend une carte de visite. My kind of people. Car toi aussi tu dégaines souvent ta carte. Pour le boulot ou autre, y’a toutes tes infos et tu es très organisé.e. Deborah Brody. « Elle risque surtout de trouver mes réseaux professionnels, le reste est en privé mais vous avez mon numéro personnel là-dessus, je me ferais un plaisir de la rencontrer, de répondre à ses questions et de les lui retourner. » Ca fait bizarre autant qu’étrange de tomber sur quelqu’un qui a l’air de comprendre et d’être totalement sur la même longueur d’ondes. « Je sens qu’elle va beaucoup aimer ça. » Et toi tu feras en sorte d’être là quand ça se passera, et qu’elle mette sur haut parleur si c’est au téléphone. Le côté où Deb a prévu de retourner les questions est à ton avis la partie la plus intéressante. Tu as hâte de voir ton oiseau passé au crible également.
« Logan City. Dans une maison pas spécialement grande mais je voulais absolument un jardin pour lui et le côté nature/culture me plaisait bien. » Tu as le sentiment qu’elle se justifie sur son choix de quartier avec toutes ces informations supplémentaires. « Et vous du coup ? Oh, et je suis Deborah Brody en passant, on a même pas pensé à se présenter. » Tu souris en lui montrant sa carte que tu as encore dans ta main. Tu avais vu son nom. « Jordan Fisher. » Que tu dis en sortant ton portefeuille pour lui donner une de tes cartes de visite également. « On est à Fortitude Valley mais on est aussi à Elimbah régulièrement. » « C’est la maison de la famille c’est IIIIIMMENSE c’est LOIIIIIN. » La petite qui a entendu Elimbah et qui doit bien sûr faire part de son opinion sur le sujet. « Y’a un GRAND tracteur dans le jardin où on peut monter dessus et y’a un LAC aussi avec des piranhas dedans !! » Tu ris de la voir faire des grands gestes en même temps que son discours pour bien illustrer. « C’était pas un piranha. » Que tu dis en confidence à Deb même si elle doit se douter déjà que ça n’était pas le cas. Y’en a pas dans les lacs. Damn que tu aimes ta gosse. Le portrait craché de sa mère.
La conversation sur la compagne du jeune papa se terminait par un sourire amusé de Deborah. Elle imaginait sans mal que la mère de Billie allait lui poser des questions et c’était tout à fait naturel. La brune allait certainement lui en poser tout autant : comportement systématique chez des parents un tant soit peu soucieux du bien-être de leurs enfants en ne les laissant pas entre les mains de n’importe qui. Debbie savait que les rencontres avec les parents allaient être nombreuses avant d’envisager les après-midis entre enfants pour s’échapper quelques heures de leurs rôles principaux. Se saisissant de la carte qu’il lui tendait, Deborah avait le réflexe de la lire immédiatement, ses iris cherchant les informations les plus pertinentes. « Jordan... je tacherai de m’en souvenir. » disait-elle en secouant un peu la carte avant de la ranger précieusement dans son sac à main.
Elle n’avait pas le temps d’ajouter quoi que ce soit à la conversation de l’habitation que la petite Billie venait à eux, interrompant la conversation des deux adultes pour donner son avis. L’attention de Deborah dérivait donc sur elle, un sourire aux lèvres, attendrie par la manière qu’elle avait de s’exprimer et surtout de s’enthousiasmer sur la maison familiale et son environnement. « Tu dois drôlement t’y amuser dis donc, ça a l’air chouette. » Dans un geste instinctif de maman, la brune replaçait une petite mèche de la jeune fille sur le côté, probablement gênante pour la vision de Billie.
Un geste naturellement protecteur et tendre qui mettait aussi en évidence sa montre et l’heure qui trottait bien trop vite. Se tournant de nouveau vers Jordan, elle ajoutait alors ces quelques mots. « Il va falloir que je vous laisse, le quotidien m’attend. » riait-elle quelque peu, naturellement prise par le temps tous les jours. « On s’appelle bientôt j’imagine ou on se retrouvera ici de toute façon. » puisque leurs enfants fréquentaient la même école et étaient visiblement enclin à devenir copains. « Merci encore, pour tout. » Pour le soutien spontané caché derrière une simple sucette, pour l’’hypothèse des après-midis entre les enfants. Pour être là au moment où elle en avait besoin, tout simplement. « Bonne soirée, à bientôt. » Un dernier sourire avant de s’adresser à son fils. « Tu viens Aedan, on y va mon cœur. » L’enfant calmé et de nouveau joueur rejoignait sa mère sans discuter et montait enfin dans la voiture. Les sourires, pour aujourd’hui, ne s’effaceront plus de leurs visages respectifs.