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 (tommy) you've gotta be blind and deaf

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Message(#)(tommy) you've gotta be blind and deaf EmptyJeu 3 Mar 2022 - 19:27


☾ you've gotta be blind and deaf
i've been lost, widely exaggerated, confused, thinking what to do. setting myself free as pain dawns to me, waiting for a true one to cast the spell away. locked up, my ideas from behind, wanting them to bloom out of my mind and then have someone so kind.
@TOMMY WARREN ☆ CARL FLANAGAN
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Carl ne serait pas vraiment Carl sans sa mémoire sélective, son cerveau se permettant de faire le tri entre les différentes informations qui lui parviennent et révélant chez lui un ordre des priorités parfois un peu bancal. Il serait parfaitement capable de vous dire de quelle couleur étaient les yeux de la dernière cliente qu’il a servie au DBD, mais ne comptez pas sur lui pour se rappeler de ce qu’il a mangé hier soir. Le bonhomme écoute aussi quand ça l’arrange, Talia l’a appris à ses dépens l’autre jour quand il lui a reproché d’être entrée dans sa chambre en son absence alors qu’elle l’avait pourtant prévenu avant de le faire. Une information perdue parmi tant d’autres qui lui est rapidement sortie de la tête, Carl a de toute façon bien du mal à rester concentré plusieurs minutes d'affilée parce que le monde regorge de distractions pour un garçon comme lui, un peu partout. On le perd facilement ici et là et pour capter de nouveau son attention après ça, bon courage. Un bonhomme dans la lune flottant entre cette réalité et celle qu’il se figure en interne, complètement à l’ouest d’après certains car on rate forcément beaucoup de choses quand on passe sa vie à n’écouter que d’une oreille. C’était constamment le cas dans l’émission qui l’a tristement fait connaitre, Carl arrivait à être largué sur toute l’avancée du jeu en le suivant pourtant de l’intérieur, et en étant aux premières loges du moindre rebondissement. Il fallait toujours le mettre à jour sur tout, ses yeux étaient tellement occupés à surveiller Gemma aux quatre coins du manoir qu’à côté il ne voyait rien, et force est de constater qu’il est à peine plus attentif à ce qui l’entoure quand une fille ne vient pas lui mettre la tête en vrac. Carl n’a pas connu d’épisode depuis décembre et nul ne peut dire quand le prochain lui tombera dessus, en attendant il profite de ce petit répit pendant que son cœur, lui, se remet doucement de cette énième cassure. C’est comme s’il sortait de sa grotte à chaque fois pour admettre que ce vaste monde, dehors, ne se résume pas à cette fille qu’il avait encore trouvé le moyen d’idéaliser. Carl voit les choses avec d’autres couleurs, et beaucoup plus de recul une fois qu’une obsession est derrière lui mais il reste perdu entre ce monde qui n’a pas de place à lui offrir et celui qu’il fantasme dans sa tête où tout est beau, où les gens ne le regardent pas de travers et où le monstre n’existe tout simplement pas. Tommy avait donc une chance sur deux que l’information de son déménagement soit intégrée par le bonhomme le jour où il l’en a informé. Ce n’est pas faute d’avoir été clair sur le fait qu’il n’aurait bientôt plus à se déplacer jusqu’à Redcliffe pour assurer le soutien scolaire de la jeune Moïra mais est-ce que Carl s’en est pour autant souvenu ? À en juger le fait qu’il fasse actuellement le pied de grue devant l’ancien logement de Tommy.. non, visiblement pas.

Quand même, ça fait un moment qu’il attend et que rien ne se passe. Si Tommy avait eu un empêchement il l’en aurait averti, n’est-ce pas ? C’est ce que Carl préfère se dire, mais le fait que cette porte reste désespérément close face à lui malgré le fait d’avoir toqué plusieurs fois contre celle-ci commence à l’inquiéter. Il ne lui en faut pas plus pour s’imaginer déjà le pire, comme toujours, mais dans un rare élan de rationalité le garçon décide d’envoyer un message à Tommy au lieu d’appeler directement la police ou quiconque saurait mieux réagir que lui dans une telle situation. Pourvu que Tommy n’ait pas eu un accident quelque part, c’est la pensée qui le traverse mais qu’il peut rapidement chasser de sa tête en obtenant une réponse express du père de Moïra. La bonne nouvelle c’est que Tommy va bien, la mauvaise c’est qu’il l’attend quelque part à l’ouest de la ville, et pas du tout là où le bonhomme se trouve actuellement. Ça y est, Carl se souvient du déménagement et il se rappelle même qu’il avait noté la nouvelle adresse de Tommy dans le bloc notes de son téléphone. Son cœur s’emballe, combien de temps lui faudra-t-il pour rejoindre Toowong ? Peu importe, chaque seconde qui passe est une seconde de perdue alors le bonhomme se met à courir aussi vite qu’il le peut tout en se fiant à son téléphone pour le guider à travers cette ville qu’il ne connait pas encore très bien. C’est à bout de souffle et après le plus long sprint de sa vie que Carl arrive enfin au 07 Sherwood Road, et la peur le gagne en ne sachant pas comment ce retard sera perçu. Tommy n’a pourtant pas l’air de lui en vouloir quand il lui ouvre enfin sa porte car à force les étourderies du garçon ne doivent plus vraiment le surprendre, et il n’y a qu’à le regarder pour comprendre que Carl est terriblement honteux en plus d’être dégoulinant de sueur. « Pfou. Désolé Tommy, j’avais tellement l’habitude de venir à l’ancienne adresse. » Et difficile de ne pas être perturbé par le fait que Tommy ait troqué son appartement miteux contre une petite maison, en plus du cadre du quartier qui le change aussi pas mal. « J’ai couru aussi vite que j’ai pu ! Bon, j’ai failli me faire écraser par un camion et renverser par un vélo mais eh, c’était pas mon heure faut croire. » Le garçon hausse les épaules avant d’effectuer quelques pas hésitants dans cette toute nouvelle maison, et sa première réaction en découvrant l’intérieur de celle-ci ne se fait pas attendre. « Ah dis donc, y’a des travaux à faire ici. » Sans blague, Tommy n’avait pas du tout dû s’en rendre compte au moment de l’acquérir. La maison n’en reste toutefois pas dépourvue de charme à ses yeux, il va juste devoir s’y habituer parce qu’il avait déjà eu besoin de temps pour trouver ses repères dans l’appartement que père et fille occupaient avant ça. « Moïra est là ? J’espère qu’elle m’en veut pas trop de l’avoir fait attendre. » Ce n’est même pas dit qu’elle l’aura remarqué mais Carl a l’impression d’avoir gaspillé le temps de tout le monde avec ses bêtises, et il déteste ça. « Elle est entrée en classe supérieure du coup à la rentrée ? Ça grandit vite, hein. » Un soupçon d’inquiétude teinte les paroles du garçon car qui dit niveau supérieur dit devoirs de plus en plus difficiles, ce qui n’est pas forcément une bonne chose pour lui qui n’a pas été très honnête dès le départ sur ses compétences. Les maths et l’anglais Carl en fait son affaire, mais le reste le rassure déjà moins.

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Message(#)(tommy) you've gotta be blind and deaf EmptySam 30 Avr 2022 - 20:12

Tommy Warren & @Carl Flanagan
You've got to be blind and deaf doing just what they said, live your life for the cash in your hand, nor, live your life for the price of you land, live your life in the arms of your man, pass on the genes for a future scam. ☆☆


S’il s’était promis en arrivant dans cette maison de faire un effort pour se mettre au jardinage, la chose à laquelle Tommy ne s’attendait pas du tout était d’y prendre réellement goût. Après six ans enfermé dans cet appartement vieillissant de Redcliffe, il redécouvrait le plaisir de posséder un petit bout d’extérieur et s’était donné pour mission de rendre aussi agréable que possible le jardin laissé en friche par les anciens occupants de la maison. Le seul à ne pas en être ravi était probablement son dos, déjà sollicité plus que de raison par les charges lourdes que son propriétaire portait à longueur de journées au travail, et qui se retrouvait désormais vouté même sur ses jours de repos pour arracher des mauvaises herbes ou tracer les limites d’un futur potager. L’automne était déjà trop entamé pour y planter quoi que ce soit, il s’en désolait un peu mais s’impatientait déjà de laisser passer l’hiver pour pouvoir planter des fruits et des légumes – lui qui n’aimait pas cela et se forçait à en acheter sous la pression d’une Moïra ironiquement bien plus au fait que lui de ce que se devait d’être une alimentation équilibrée, faire pousser des aliments lui-même l’aiderait probablement à les consommer avec plaisir … On était en droit de se demander qui était véritablement l’adulte sous leur toit. « Tu es sûr que Carl devait venir aujourd’hui ? » Microbe dans son sillage, son adolescente de fille avait descendu les deux marches qui séparaient le petit bout de terrasse de la verdure. « On est bien mercredi ? Alors oui. Pourquoi, quelle heure il est ? » Se remettant debout en grimaçant, il avait jeté un œil à sa montre ; Il était l’heure de se demander pourquoi le jeune homme n’était pas encore là, à l’évidence. « Il a peut-être oublié ? » À moins que ce ne soit eux qui aient oublié à quelle date était supposé revenir Carl après les vacances d’été. « Je vais lui envoyer un message. » avait finalement indiqué le père à sa fille, et joignant le geste à la parole il avait extirpé son téléphone portable de la poche arrière de son jean pour découvrir qu’à ce sujet-là l’irlandais l’avait devancé de quelques minutes, et que le retard n’était pas tant dû à une mauvaise compréhension de planning qu’à une mauvaise compréhension de destination. « Mais je vais être en retard pour le netball après, Norah et Julie passent me chercher à cinq heures et demi … » n’avait alors pas manqué de lui faire remarquer sa fille lorsqu’il avait indiqué que Carl serait simplement un peu en retard, et bien qu’il la soupçonnait de sauter un peu trop vite sur l’occasion de se dispenser de son heure de mathématiques, le brun avait capitulé et renvoyé un message au jeune homme pour remettre leurs retrouvailles à la semaine suivante.

Mais Carl n’avait pas répondu. Et lorsqu’une quarantaine de minutes plus tard un coup de sonnette avait retenti dans l’entrée, Tommy s’attendait plutôt à y trouver sa fille, qui partie à pieds chez son amie Julie pour éviter un détour inutile à la mère de cette dernière aurait oublié son sac, son téléphone ou n’importe quoi d’autre. « Pfou. Désolé Tommy, j’avais tellement l’habitude de venir à l’ancienne adresse. » Entre deux tentatives pour reprendre sa respiration, et tenter (sans grand succès) de faire croire qu’il ne venait pas de courir un semi-marathon entre l’ancienne adresse de Tommy à Redcliffe et celle où ils se trouvaient désormais, l’irlandais s’était appuyé à l’encablure de la porte, le visage aussi rouge que les tomates que le Warren espérait faire pousser dans son potager. « J’ai couru aussi vite que j’ai pu ! Bon, j’ai failli me faire écraser par un camion et renverser par un vélo mais eh, c’était pas mon heure faut croire. » Avant même de songer à lui demander s’il n’avait pas vu son dernier message – de toute évidence, non – le père de famille avait arqué un sourcil et questionné d’un air un peu interloqué « Attends, tu as couru depuis Redcliffe jusqu’ici ? » Il y avait probablement une pointe d’admiration derrière l’incrédulité, et une pointe de culpabilité à l’idée que le jeune homme n’ait fait tout ce périple pour rien. Se décalant néanmoins pour le laisser entrer, il avait accueilli le « Ah dis donc, y’a des travaux à faire ici. » avec un rire bref, mais secoué la tête d’un air un peu désolé lorsqu’enfin Carl avait demandé « Moïra est là ? J’espère qu’elle m’en veut pas trop de l’avoir fait attendre. Elle est entrée en classe supérieure du coup à la rentrée ? Ça grandit vite, hein. » Trop vite, avait-il même tendance à penser tout en sachant bien que le faire remarquer à voix-haute ne ferait que l’enfoncer un peu plus dans la daronnerie. « Elle avait entraînement de netball et elle ne voulait pas être en retard, je t’ai renvoyé un message mais dans la précipitation tu n’as pas dû le voir. » lui avait-il alors indiqué d’un ton désolé, conscient que le fait d’avoir tapé le sprint de sa vie pour ce résultat ne ferait que le frustrer un peu plus « Tu veux boire quelque chose et t’asseoir deux minutes ? Au moins tu ne seras pas venu totalement pour rien. » C’était une maigre consolation, mais le brun n’avait pas grand-chose de plus à lui offrir, et lui désignant le canapé d’un geste de la main il avait indiqué « J’ai des bières et du soda. Et de l’eau. » avant de prendre la direction de la cuisine et d’en revenir avec ce pour lequel le jeune homme avait décidé d’opter. Bien qu’un ou deux cartons traînent encore dans les environs, Moïra et Tommy avaient fait en sorte de rapidement donner une forme présentable au salon afin qu’un endroit au moins ne leur donne pas la sensation de vivre dans un capharnaüm sans nom. Il n’en allait pas de même que l’étage, où les boîtes à moitié défaites côtoyaient les chutes de papier peint, les pots de peinture et les emballages vides. « Je suis désolé je ne peux même pas proposer de te ramener … » Le pschitt de la canette de soda ponctuant sa phrase, il en avait bu une gorgée avant de reprendre « J’avais prévu d’acheter une voiture après le déménagement, mais avec les inondations le mois dernier la toiture a eu des soucis. » Autrement dit, il lui avait fallu faire des choix en termes de finances, et éviter qu’il pleuve dans la maison avait semblé plus important que le fait de ne plus dépendre des bus pour aller travailler le matin. « T’as passé l’été à t’entraîner pour le marathon de Brisbane ? » avait-il finalement plaisanté, façon détournée de lui demander ce qu’il avait fait de son temps depuis décembre.


Dernière édition par Tommy Warren le Mer 1 Fév 2023 - 19:05, édité 1 fois
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Message(#)(tommy) you've gotta be blind and deaf EmptyJeu 19 Mai 2022 - 20:46


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Il donne tout, Carl, pour rattraper le temps filant actuellement contre lui mais force est de constater que le bonhomme n’a pas l’endurance requise pour adopter un tel rythme sans risquer d’y laisser ses poumons au passage. C’est dans des moments comme celui-là que Carl regrette d’avoir négligé les cours de sport à l’école, parce qu’il n’a vraiment rien dans les pattes et le prouve encore bien aujourd’hui. Il tient à peine debout sur les derniers mètres le séparant du nouveau domicile de Tommy, ses jambes le portent encore mais ça relève du miracle car il ne les sent plus sous le coup de l’effort. La seule raison pour laquelle le garçon ne se laisse pas dramatiquement tomber à terre pour reprendre son souffle est qu’il ne veut pas avoir l’air d’un déchet humain face au père de Moïra, mais tout son corps lui hurle qu’il n’est pas fait pour de telles accélérations et lui-même se le répète, en boucle. Mets-toi au sport Carl, tu tiens pas du tout la cadence là. Voilà un projet qui mériterait une chance mais connaissant le bonhomme c’est une idée qui sera effleurée et finalement abandonnée, une fois que ses courbatures ne seront plus là pour lui rappeler qu’il a frôlé l’évanouissement ce fameux jour. C’est en tout cas un spectacle assez navrant qu’il offre à Tommy en se montrant atrocement transpirant et suffoquant, une vision du garçon qui laisse son aîné interrogateur et peut-être un peu soucieux, aussi, qu’il puisse lui claquer entre les doigts d’un instant à l’autre. « Attends, tu as couru depuis Redcliffe jusqu’ici ? » Ça paraît fou, oui, surtout quand on sait que les bus existent mais Carl ne s’est pas posé de question. Il s’est simplement mis à courir, actionnant ses jambes à défaut d’actionner son cerveau. « Oui et je crois que.. pfou.. avant aujourd’hui je me rendais pas bien compte de la taille de cette ville. » De la distance entre deux quartiers surtout alors oui, ça fait un bout et non, il n’est pas près de recommencer. Carl oublie bien vite qu’il était à deux doigts de rendre l’âme sous le porche de Tommy lorsqu’il découvre l’intérieur de la petite maison et les travaux qui devraient y être nécessaires, sur lesquels il ne s’attarde toutefois pas. Parce qu’il s’inquiète avant tout d’avoir fait attendre Moïra, celle-ci n’est d’ailleurs pas venue l’accueillir ce que le bonhomme a évidemment vite fait d’interpréter de travers. Pour lui c’est peut-être le signe que la jeune fille lui fait la tête, après tout il est en retard et ce n’est pas sérieux, mais Tommy est là pour stopper ses idées délirantes. « Elle avait entraînement de netball et elle ne voulait pas être en retard, je t’ai renvoyé un message mais dans la précipitation tu n’as pas dû le voir. » « Oh ? » Le garçon ouvre de grands yeux et tâte la poche de son jean à la recherche de son téléphone, qu’il finit par sortir pour vérifier s’il a vraiment été absorbé par sa course au point de rater un message de Tommy. Et bingo, un message qui aurait en l’occurrence pu lui éviter de s’épuiser pour rien s’il l’avait intercepté à temps. « Roh j’avais pas vu.. » il confirme d’une voix honteuse avant de reporter un regard tout aussi confus sur le père de Moïra. « Tu pourras lui dire que je suis vraiment trop trop désolé ? J’espère qu’elle avait pas un devoir de maths à préparer, si elle récolte une mauvaise note par ma faute je.. » Carl s’agite et pense à haute voix, les mathématiques sont sa spécialité et il croit pouvoir dire que l’adolescente a bien progressé en la matière depuis qu’il l’aide. Il y a peu de chance que tous ces efforts soient ruinés pour un seul rendez-vous manqué mais s’imaginer le pire est aussi un domaine dans lequel il excelle, une autre de ses spécialités.

« Tu veux boire quelque chose et t’asseoir deux minutes ? Au moins tu ne seras pas venu totalement pour rien. » C’est sûr que ce serait un peu dommage de repartir aussitôt, le bonhomme n’aurait pas osé demander à Tommy s’il pouvait rester le temps de recharger ses batteries mais puisque c’est gentiment proposé, il se sentirait bête de décliner. « J’ai plein de temps devant moi là alors.. oui ! Mais je veux pas gaspiller le tien si t’avais prévu autre chose. » Il ne veut jamais déranger personne Carl, c’est limite s’il ne s’excuse pas carrément d’exister parfois. Le garçon ne se fait pourtant pas prier pour rejoindre le canapé, sur lequel il s’installe timidement tout en faisant connaissance avec la pièce qui l’entoure. « J’ai des bières et du soda. Et de l’eau. » « Soda, je veux bien. Merci. » il formule dans un sourire car c’est l’évidence quand on le connait, Carl ne boit pratiquement que ça et l’alcool.. autant dire que ça n’est pas pour lui. Son regard suit le déplacement de Tommy jusqu’à la pièce voisine dont ce dernier revient bientôt avec leurs boissons, une canette chacun que Carl ouvre personnellement sans attendre. Son sprint l’a assoiffé mais aurait-il pour autant demandé à boire de lui-même ? Rien n’est moins sûr. « Je suis désolé je ne peux même pas proposer de te ramener … » Les sourcils du bonhomme se froncent légèrement car il n’a jamais été question de ça, le père de Moïra n’a pas à faire ce genre de choses pour lui et encore moins quand il rate une séance et se trouve être le seul fautif. « Quoi ? Non mais c’est pas grave ça Tommy. » Il ne s’en offusquerait déjà pas en temps normal, mais ce sera d’autant moins le cas avec la raison qui suit. « J’avais prévu d’acheter une voiture après le déménagement, mais avec les inondations le mois dernier la toiture a eu des soucis. » Cette fois Carl grimace beaucoup plus franchement, il sait bien que Tommy n’a pas de gros moyens et ça le peine d’entendre qu’un sacrifice a dû être fait pour leur garantir de rester au sec. « Mince.. C’est pas trop compliqué, du coup, sans voiture ? » Tommy ne cracherait visiblement pas dessus mais il semble s’être débrouillé sans jusque là, de quoi faire réfléchir Carl sur sa propre dépendance aux transports en commun - quand il se donne la peine de les emprunter, soit pas comme aujourd’hui. « Mais.. si c’est difficile pour toi en ce moment on peut toujours s’arranger pour l’aide aux devoirs, tu sais ? Ça me dérangerait pas de faire ça bénévolement pendant quelques temps. » Il ne l’a jamais fait pour l’argent de toute façon, Carl ne se considérant pas dans le besoin depuis son expérience télévisuelle dont les seules retombées positives pour lui se sont avérées être financières. « T’as passé l’été à t’entraîner pour le marathon de Brisbane ? » Entre deux gorgées de soda le garçon relève la tête pour croiser le regard de Tommy, un air ahuri animant les traits de son visage. « Y’a un marathon, vraiment ? » il questionne sérieusement, prenant les choses au premier degré comme bien trop souvent. Carl en profite pour fouiller sa mémoire à la recherche d’un souvenir des dernières semaines à partager, mais il réalise que sa vie n’a pas connu d’avancée particulière - du moins pas qu’il se verrait confier comme ça, car pas sûr qu’un certain projet incluant une importante somme d’argent puisse avoir sa place dans la présente discussion. « J’ai pas grand-chose à raconter sinon. Si j’avais pas été bloqué par le boulot je serais peut-être rentré en Irlande pour les fêtes.. ou peut-être pas.. la question s’est pas posée et je me rends compte que c’est pas super intéressant. » Alors il replonge ses lèvres dans son soda, sa canette se vidant en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire alors qu’une question lui vient, naturellement. « Et toi tu te plais dans ce nouveau quartier ? J’ai l’impression que c’est beaucoup plus proche de l’école de Moïra. » Disons que pendant qu’il s’époumonait en chemin Carl a pu voir un certain nombre d’écoles et universités dans le coin, le quartier des étudiants de toute évidence. « Ça doit aussi te changer d’avoir une maison, non ? L’appartement de Redcliffe doit pas trop te manquer. » Il n’irait pas jusqu’à dire que celui-ci était parfaitement miteux mais.. si, quand même, ce n’est pas du luxe d’en être parti et il est très content que Tommy ait enfin pu se le permettre. « Bon j’peux bien l’avouer, il me manque pas trop à moi non plus. » qu’il ajoute dans l’esquisse d’un sourire à peine dissimulé derrière son soda, et Carl oublie de préciser que ce n’est pas tellement l’appartement en lui-même mais bien le quartier de Redcliffe qui ne lui manquera pas. Il n’y a pas que des bons souvenirs mais ça, c’est encore une autre histoire.

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Message(#)(tommy) you've gotta be blind and deaf EmptyVen 12 Aoû 2022 - 17:15

Tommy Warren & @Carl Flanagan
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Carl Flanagan avait toujours l’air perdu ; Et ce n’était pas peu dire, venant de quelqu’un comme Tommy, qui donnait toujours l’impression de ne pas se sentir à sa place. Il regardait toujours de chaque côté, comme s’il craignait qu’on lui demander ce qu’il faisait là et réalise du même coup que lui-même n’en avait pas la moindre idée, et le fait de s’être cette fois-ci effectivement trompé d’adresse ne faisait que grossir un trait déjà existant. Pour autant, le Warren ne s’attendait pas à ce que le jeune homme tente de rattraper son erreur en parcourant au pas de course ce qui représentait plus ou moins la moitié de la ville, et il n’avait eu qu’un sourire désolé à lui offrir en le trouvant ainsi essoufflé sur le pas de sa porte alors que Moïra, elle, avait quitté le navire voilà une bonne demi-heure. « Roh j’avais pas vu ... » Par acquis de conscience, le britannique avait enfin pris le temps d’ouvrir le message pour y lire exactement ce que venait lui dire Tommy de vive-voix, et relevant les yeux vers ce dernier il s’était à nouveau confondu en excuses « Tu pourras lui dire que je suis vraiment trop trop désolé ? J’espère qu’elle avait pas un devoir de maths à préparer, si elle récolte une mauvaise note par ma faute je … » Laissant échapper un bref rire, le père de famille avait secoué la tête « Oh oui, je suis certain qu’elle est dé-vas-tée d’avoir échappé à un cours de mathématiques et papouillé le chat en t'attendant. » Moïra était jusqu’à présent une élève studieuse, c’était un fait, mais assurément pas à ce point. Enfin, la semaine prochaine tout serait rentré dans l'ordre et Carl saurait à quelle adresse venir, sa mésaventure assurant qu'il ne se trompe pas une seconde fois … Reste que pour l'heure, il avait fait le déplacement pour rien, et faute de mieux Tommy lui avait proposé de rester le temps de boire quelque chose, et de retrouver ses esprits après une telle course. « J’ai plein de temps devant moi là alors.. oui ! Mais je veux pas gaspiller le tien si t’avais prévu autre chose. » Mais le Warren n'avait jamais rien de prévu, ou du moins rarement – il était victime de son propre quotidien, mais s'était contenté de balayer la chose d'un signe de la main en faisant signe à Carl d'entrer.

Le jean encore plein de la terre qu'il tentait de dompter dans son jardin, l'australien avait passé une main sur ses genoux pour tenter d'en retirer le plus gros, et désigné le canapé d'un geste de la main en se renseignait sur ce que son invité plus-ou-moins-surprise souhaitait boire. « Soda, je veux bien. Merci. » Soda ce serait donc, pour l'un autant que pour l'autre puisque Tommy n'allait pas passer à côté de l'occasion d'avoir une excuse pour en boire lui aussi – ni sa mère ni Beth n'étaient de toute façon là pour lui faire les gros yeux. De retour avec deux canettes, et les jambes encore pleines de fourmis d'être resté si longtemps à genoux dans l'herbe, il s'était adossé au mur plutôt que de s'asseoir sur l'autre bout de canapé et s'était excusé de ne pas pouvoir raccompagner le jeune homme et lui éviter ainsi une longue marche au retour après sa course de l'aller. « Quoi ? Non mais c’est pas grave ça Tommy. » Sans doute que non, simplement dommage, si l'on considérait que l'australien avait envisagé d'acquérir (enfin) une voiture après le déménagement. « Mince.. C’est pas trop compliqué, du coup, sans voiture ? » Haussant les épaules, il avait joué les résignés : « J'ai fait avec le bus pendant des années, je ne suis plus à quelques mois près. C'est juste un peu plus loin qu'avant. » Si l'on considérait que se lever une heure plus tôt qu'un horaire faisant déjà de lui un travailleur de nuit à la base, et rentrer une heure plus tard était un "un peu" … Mais il savait à quoi s'attendre en déménageant, personne ne lui avait mis le couteau sous la gorge, et il ne regrettait pas son choix pour autant. « Mais.. si c’est difficile pour toi en ce moment on peut toujours s’arranger pour l’aide aux devoirs, tu sais ? Ça me dérangerait pas de faire ça bénévolement pendant quelques temps. » De la part de quelqu'un d'autre Tommy ce serait peut-être vexé – probablement. De la part de Carl il arrivait à n'y voir que de la gentillesse et pas une once de pitié mal placée, raison pour laquelle il ne s'était pas froissé ; Mais sans accepter pour autant. « C'est gentil de ta part, mais tout travail mérite salaire. Et je ne t'aurai pas demandé de revenir cette année si ça ne rentrait plus dans mon budget … Et puis t’as l’air de savoir y faire avec Moïra. » C'était de toute façon une question de priorités : et Moïra en serait toujours une lorsqu'il s’agissait de faire des choix. Pour elle, Tommy aurait même été capable d'aller réclamer un coup de pouce de Beth ou de ses parents, et Dieu sait que cela lui aurait coûté en égo à défaut de coûter à son porte-monnaie.

Sa tentative d’humour tombant à plat face au côté très premier degré de Carl, quand bien même le marathon de Brisbane était effectivement un événement annuel auquel il aurait l’occasion d’être confronté si tel n’avait pas été le cas l’année précédente, Tommy avait au moins eu l’occasion de savoir comment s’était déroulé l’été du jeune homme, qu’il imaginait à mille lieu de ce à quoi devait ressembler la période des fêtes de fin d’année dans son Europe natale – voyait-on seulement le soleil une minute de la journée en Irlande à cette période de l’année ? « J’ai pas grand-chose à raconter sinon. Si j’avais pas été bloqué par le boulot je serais peut-être rentré en Irlande pour les fêtes.. ou peut-être pas.. la question s’est pas posée et je me rends compte que c’est pas super intéressant. » Le moins que l’on puisse dire c’est que le jeune homme ne semblait pas dévasté par le fait de ne pas avoir passé de temps en famille … Mais Tommy n’était à ce sujet pas le mieux placé pour porter un jugement quel qu’il soit. « Et dans ta famille d’accueil, ça se passe bien ? T’as trouvé un petit boulot à côté ou bien c’est eux qui te tiennent à ce point occupé ? » A moins que Carl ait profité de l’été pour donner d’autres cours particuliers de façon intensive – le Warren n’aurait pas été étonné d’apprendre que certains parents refusaient d’utiliser les grandes vacances comme prétexte au fait de cesser de bourrer le crâne de leur progéniture. Précisément parce qu’il avait eu ce genre de parents. « Et toi tu te plais dans ce nouveau quartier ? J’ai l’impression que c’est beaucoup plus proche de l’école de Moïra. » Acquiesçant d’un signe de tête, il avait pris le temps d’une gorgée de soda avant de confirmer « Carrément plus proche, oui. S’il fait beau elle peut même y aller à pieds, et elle a quelques copines qui vivent dans le quartier alors je te laisse imaginer son niveau d’enthousiasme. » Quant à son point de vue de papa poule, Tommy préférait savoir sa fille dehors dans ce quartier somme toute assez calme que dans celui un peu moins accueillant où ils vivaient jusqu’alors, et où les activités pour une enfant de l’âge de Moïra ne se bousculaient pas. « Ça doit aussi te changer d’avoir une maison, non ? L’appartement de Redcliffe doit pas trop te manquer. » avait d’ailleurs questionné Carl, rebondissant sans le savoir là où avait dérivé la pensée de son interlocuteur. « Bon j’peux bien l’avouer, il me manque pas trop à moi non plus. » Laissant échapper un bref rire, Tommy avait secoué la tête en lui donnant raison « Ouais, je crois qu’il manquerait à personne. Le proprio non plus me manque pas d’ailleurs … ni les cafards dans la salle de bain. » et ponctué sa phrase d’une légère grimace. Il plaignait surtout celles ou ceux qui prendraient sa suite dans cet appartement, et doutait fortement que le propriétaire n’en profite pour faire les travaux pour lesquels il avait traîné les pieds durant des années avec lui. « J’avais plus trop la côte auprès du voisinage là-bas de toute façon. » Ici personne ne viendrait lui chercher des poux à propos de sa (très brève) incursion dans les tabloïds, et Race of Australia était déjà de l’histoire ancienne dans le monde en perpétuelle évolution du divertissement télévisé.


Dernière édition par Tommy Warren le Mer 1 Fév 2023 - 19:06, édité 1 fois
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Message(#)(tommy) you've gotta be blind and deaf EmptyMar 6 Sep 2022 - 22:25


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i've been lost, widely exaggerated, confused, thinking what to do. setting myself free as pain dawns to me, waiting for a true one to cast the spell away. locked up, my ideas from behind, wanting them to bloom out of my mind and then have someone so kind.
@TOMMY WARREN ☆ CARL FLANAGAN
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Carl n'est pas toujours aussi désolé d'arriver en retard, la ponctualité n'est d'ailleurs pas une qualité reconnue du garçon et il n’est par exemple pas rare de le voir prendre son service le dernier au café. Si rater son bus était un sport Carl en serait à coup sûr médaillé mais c'est une chose d'avoir le plus grand mal à s'extirper de son lit le matin car ce soir, quelle est son excuse ? Il décroche la palme des étourderies en oubliant un déménagement et en se présentant à la mauvaise adresse tout en loupant, en prime, le message de Tommy lui indiquant que sa jeune élève n'a pas pu l'attendre. Il a vraiment tout faux sur ce coup-là Carl et il culpabilise aussitôt d'avoir manqué son rendez-vous hebdomadaire avec Moïra, qu’il s’inquiète même de pénaliser. Ce n'est pas parce qu’il aura manqué à l’appel une fois que ses notes dégringoleront forcément après ça, non bien sûr, mais allez donc dire ça à Carl qui considère être chargé d'une mission auprès de l'adolescente et qui a toujours pris son rôle très à cœur. « Oh oui, je suis certain qu’elle est dé-vas-tée d’avoir échappé à un cours de mathématiques et papouillé le chat en t'attendant. » C’est ironique, pas vrai ? Il croit bien le déceler au léger rire que Tommy laisse échapper alors qu'il imagine, c'est vrai, assez mal Moïra se plaindre de la compagnie d'un chat comme du fait d'avoir échappé à un cours sur les racines carrées. Les mathématiques sont bien plus une passion pour lui que pour ses jeunes élèves, aussi studieuse et appliquée puisse être l'adolescente dans le cadre de ces sessions. « Ça n’arrivera plus en tout cas, promis ! » C'est une promesse qu'il fait à Tommy mais aussi à lui-même, celle d'être beaucoup plus attentif à l'avenir pour ne pas passer à côté de la moitié des informations que le père de famille pourra lui confier car quand même, ça la fiche assez mal.

Le soda apparaît comme une évidence après ça, n'importe qui côtoyant le bonhomme d'assez près n'ignore pas que Carl raffole de ces boissons bourrées de sucres même si dans l'immédiat, c'est surtout le besoin de se désaltérer après sa course qui se fait activement ressentir. Les transports en commun existent pourtant pour une raison, il n'y a que lui pour traverser la moitié de la ville sur ses deux jambes et c'est dans des moments comme celui-là que Carl ne peut que comprendre Tommy sur la nécessité d'une voiture. Un achat prévu mais reporté jusqu'à ce que les finances du père de famille se portent mieux, le condamnant en attendant au bon vieux bus à l'intérieur duquel ces deux-là finiront peut-être un jour par se croiser. « J'ai fait avec le bus pendant des années, je ne suis plus à quelques mois près. C'est juste un peu plus loin qu'avant. » Mais la voiture règlerait beaucoup de choses il s'en doute, certains jours Carl se dit lui aussi qu'il passerait bien son permis pour gagner un cran de plus sur l'échelle de l'indépendance mais l'idée lui passe généralement très vite, alors qu’il n'est même pas sûr de pouvoir prétendre passer le moindre examen de conduite dans un pays qui n'est pas le sien. Imaginer Tommy et Moïra devoir se serrer la ceinture lui tord en tout cas le bide, suffisamment pour que Carl en vienne à proposer bénévolement ses services même si cette aide aux devoirs ne représente sans doute pas les plus grosses dépenses de la petite famille. Ça n'est peut-être pas grand-chose à côté du reste mais c'est un argent qui pourrait être économisé et dont Carl est certain de ne pas manquer avant un bon moment, seulement Tommy a des principes et le lui signifie bien vite. « C'est gentil de ta part, mais tout travail mérite salaire. Et je ne t'aurai pas demandé de revenir cette année si ça ne rentrait plus dans mon budget … Et puis t’as l’air de savoir y faire avec Moïra. » Ce sont étrangement ces derniers mots que Carl choisit avant tout de retenir car c'est un bien joli compliment que Tommy lui fait là. Sa méthode semble effectivement être la bonne, il semblerait même que ces cours fassent progressivement aimer les mathématiques à l’adolescente en plus de gommer petit à petit ses lacunes en la matière. Des cours que Carl s'emploie à préparer avec soin chaque semaine, pour des résultats jusque là encourageants. « C’est vrai que ça se passe bien. Moïra est sérieuse et ça fait plaisir de la voir s’intéresser autant à ce qu’on fait. » Il n'a pas hâte que l'adolescente n'ait plus besoin de ses services qu'on se le dise, car ce jour-là Carl ne saura plus quoi faire des seules compétences qu'il estime vraiment avoir. Il n'a pas d'autre élève en ce moment, pas tellement le temps non plus pour ça alors il compte sur cette petite collaboration pour ne pas s'arrêter trop vite et, accessoirement, sur Moïra pour ne pas devenir incollable trop tôt. « Je suis content que tu me fasses confiance et qu’elle aussi, vraiment. » il ajoute dans un sourire empreint de gratitude avant de reporter la canette à ses lèvres. Sa posture est nettement plus détendue qu'à son arrivée, quant à sa voix elle est aussi bien plus apaisée. « Maintenant j’ai hâte de voir si on travaillera aussi bien dans cette maison que dans l’ancien appartement. » Mais il n’a pas tellement de doute en le disant Carl car c’est une chose qu’il n’enlèvera pas à leur précédente adresse : le fait que les cours s’y passaient toujours très bien, même dans un environnement que l'on aurait pu qualifier de vétuste. Il n'est pas mécontent de changer ses petites habitudes si c'est pour bénéficier de meilleures conditions de travail mais c’est le bien-être de Moïra qui reste pour lui le plus important, et Carl a le sentiment que ce déménagement fera du bien à tout le monde ; au père comme à la fille.

Il ne doit pas sembler très affecté en laissant entendre que l'occasion de rentrer chez lui pour les fêtes ne s'est pas présentée, car c’est surtout qu’il ne l’a pas saisie en demandant à Lily des jours de congés dont il est pourtant loin d'avoir abusé durant l'année. Carl ne s'est pas longtemps demandé s'il passerait ou non Noël à Carrick, l'idée lui a bien traversé l'esprit et son frère n'a évidemment pas manqué de lui faire parvenir l'invitation mais il pourrait brandir tout un tas d'excuses plutôt que d'assumer la véritable raison lui ayant fait craindre un retour au pays, même pour quelques jours. Il avait du travail, l'Irlande n'est vraiment pas la porte à côté... tout ça est bien vrai mais il voulait surtout éviter de se retrouver à la même table qu'Hector alors que celui-ci aurait été bien capable de l'empêcher de rentrer, ensuite. Alors non la question ne s'est pas posée, c'est encore ce qu'il préfère avancer face à Tommy car c’est aussi bien ce qui l’arrange. « Et dans ta famille d’accueil, ça se passe bien ? T’as trouvé un petit boulot à côté ou bien c’est eux qui te tiennent à ce point occupé ? » Cette fois le garçon hoche vivement la tête, content de pouvoir confirmer que les choses se passent bien dans sa presque famille d’adoption malgré des rapports encore compliqués avec le compagnon de Talia. Carl n'a pas vraiment laissé sa chance à Mason jusqu’ici alors que l’inverse n’est pas tellement vrai mais il fera des efforts, il l’a promis. « Oui j'ai beaucoup de chance, ma maman d'accueil est très gentille et je me sens vraiment comme un membre de la famille. » Et tout au pair qui n'en serait pas à sa première famille sait bien que la répartition dépend plus de la chance qu'autre chose, car quand on ne tire pas les bons numéros l'expérience peut tout de suite se compliquer. « Et du coup oui, j'ai un petit boulot. Je travaille comme serveur dans un café, le Death Before Decaf ça va peut-être te dire quelque chose ?.. » L'établissement est bien connu à Brisbane mais cette ville étant grande il ne part pas automatiquement du principe que chaque habitant a forcément déjà mis les pieds au DBD. Tommy n'a en tout cas pas tort de le dire occupé car les journées du garçon sont plus que bien remplies entre ses tâches à réaliser chez Talia et ses services à honorer au café, quand il n'est pas en plus en mission devoirs auprès de Moïra. « C’est sûr que j’ai pas trop le temps de m’ennuyer mais ça me plait, j’aime bien être occupé et pouvoir me rendre utile, surtout. » C'est assurément ce qui lui manquerait le plus s'il devait demain dire adieu à l'une de ces casquettes car son petit quotidien est agencé en fonction de ces différents rôles et surtout des responsabilités qui en découlent, permettant à Carl de se lever chaque matin avec l'idée que des gens comptent sur lui dans cette ville.

Une ville qu'il est encore loin de connaître comme sa poche même s'il croit pouvoir dire que Tommy profite d'une toute nouvelle proximité avec l’école de Moïra à travers ce déménagement. « Carrément plus proche, oui. S’il fait beau elle peut même y aller à pieds, et elle a quelques copines qui vivent dans le quartier alors je te laisse imaginer son niveau d’enthousiasme. » Elle doit être aux anges oui, et Carl n'a aucun mal à l'être lui aussi en entendant à quel point ces changements s’avèrent positifs pour l'adolescente. « Oh mais c’est génial ça, vivement qu’elle me raconte tout ! » L'enthousiasme est donc aussi le sien, aussi bien en pensant au ravissement de son élève qu'en songeant à l'appartement que le duo père-fille a quitté, dont il ne risque pas non plus de déplorer la perte. « Ouais, je crois qu’il manquerait à personne. Le proprio non plus me manque pas d’ailleurs … ni les cafards dans la salle de bain. » Carl imite Tommy alors qu'une grimace vient à son tour animer ses traits. Ces cafards il n'en a vu la couleur qu'une seule fois mais il ne risque pas d'oublier cette rencontre, quand bien même il n’en a jamais parlé pour ne pas risquer d'embarrasser le père de famille. « J’avais plus trop la côte auprès du voisinage là-bas de toute façon. » Décidément rien ne semblait plus le retenir à Redcliffe, Carl devine d'ailleurs que le sujet ferait facilement écho à son propre vécu car il connait le passé télévisuel de Tommy, au même titre que ce dernier connait ses frasques sans que tout ça ne fasse pour autant souvent l'objet d'une discussion entre eux. « Ça ira mieux ici, j’en suis sûr. T’as déjà pu les rencontrer d’ailleurs, tes voisins ? » Carl vient d'un petit village où tout le monde se connait et où vivre dans l'ignorance de ses voisins n'existe tout simplement pas, mais il oublie parfois que cette ville compte cinq-cents fois plus d'habitants que Carrick et qu'un quartier comme celui-ci pourrait facilement abriter deux bourgades comme la sienne. « Oh, est-ce qu’ils sont du genre à apporter des tartes et des biscuits pour souhaiter la bienvenue comme dans les films ? » Ou les séries que le garçon a sûrement un peu trop regardé, à l'image des célèbres femmes au foyer désespérées. « Et puis pour la maison là, je sais pas si t’auras besoin d’un coup de main pour déballer ce qui reste à installer mais ça me ferait plaisir de t’aider, enfin de vous aider. » Il est prêt à offrir ses petits bras pour la bonne cause Carl, surtout pour cette famille qu'il ne remerciera jamais assez d’avoir cru en lui quand bien peu de personnes voulaient s’y risquer. Il peut même donner quelques coups de peinture ici ou là s'il faut, pour ça aussi le bonhomme se porte volontaire. « Me demande pas pourquoi, j’ai toujours rêvé de participer à un déménagement. » Oh, sans doute parce qu'il a attendu de déménager toute son enfance et que ça ne s'est finalement jamais fait. Il aurait aimé pourtant laisser derrière lui une maison chargée de mauvais souvenirs mais à quoi bon, si le plus mauvais d'entre eux était de toute façon voué à le suivre partout.

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Message(#)(tommy) you've gotta be blind and deaf EmptySam 26 Nov 2022 - 6:32

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You've got to be blind and deaf doing just what they said, live your life for the cash in your hand, nor, live your life for the price of you land, live your life in the arms of your man, pass on the genes for a future scam. ☆☆


De par son fatalisme naturel, et quand bien même une partie des Warren y verrait surtout un cruel manque d’ambition, Tommy avait appris à se contenter de peu et à faire avec ce qu’il avait. Pas trop de moyens mais des idées, une philosophie avec laquelle Alice et lui avaient jadis construit leur vie à deux, et qu’il tentait tant bien que mal de continuer à appliquer aujourd’hui, avec pour seule crainte le fait de ne pas faire assez, ou assez bien, pour le devenir de sa fille. Lui pouvait se contenter du minimum, vivre aussi parfois avec la frustration de devoir se priver de quelque chose qui lui faisait envie ou lui aurait facilité la vie, mais l’idée que Moïra subisse malgré elle les limitations imposées par ses propres lacunes – financières et personnelles – de père lui était insupportable, et parfois la dureté des mots qu'avait eu Elizabeth à ce sujet quelques mois auparavant revenait lui tordre le ventre. Alors s'il devait continuer à sacrifier deux heures supplémentaires de ses journées dans les transports en commun pour s'assurer que le toit ne fuirait plus ET que sa fille puisse continuer à réviser ses mathématiques dans de bonnes conditions, qu'il en soit ainsi. À la proposition de Carl de mettre le hola sur ce dernier point, Tommy avait d'ailleurs opposé aussitôt le fait que l'aide qu'il apportait à Moïra semblait porter ses fruits : lui n'était pas mauvais avec les chiffres, mais il n'était absolument pas pédagogue et les méthodes du jeune homme semblaient bien plus efficaces. « C’est vrai que ça se passe bien. Moïra est sérieuse et ça fait plaisir de la voir s’intéresser autant à ce qu’on fait. Je suis content que tu me fasses confiance et qu’elle aussi, vraiment. » Un peu tristement, le brun s’était fait la remarque que tant d’enthousiasme trahissait le fait que Carl n’avait que rarement l’occasion de pouvoir s’en réjouir, et le sacrifice lui avait semblé en valoir d’autant plus la chandelle, lui arrachant en réponse un sourire sincère. « Maintenant j’ai hâte de voir si on travaillera aussi bien dans cette maison que dans l’ancien appartement. » Aussi bien et même mieux, l’espérait en tout cas Tommy en acquiesçant d’un signe de tête, avalant une gorgée de soda avant de faire valoir « J’aurai moins de scrupules à mettre Microbe dehors pour qu’il ne soit pas dans vos pattes, déjà. » Pas farouche pour deux sous, le chat se moquait bien que Carl soit là et que Moïra et lui semblent occupés : cela ne l’empêchait pas de grimper sur la table et de tenter d’attirer l’attention, s’estimant bien plus intéressant que les équations et la géométrie. Mais maintenant qu’ils avaient un jardin, le brun n'hésiterait pas un instant à le mettre dehors s’il jouait les trouble-fête.

Un peu surpris par ailleurs d’apprendre que Carl ne sautait pas sur l’occasion de retourner passer du temps dans son Irlande natale et auprès de sa famille lorsqu’elle se présentait, il en avait déduit que le jeune homme devait se sentir à son aise dans la famille d’accueil chez qui il vivait. « Oui j'ai beaucoup de chance, ma maman d'accueil est très gentille et je me sens vraiment comme un membre de la famille. » avait-il d’ailleurs aussitôt confirmé avec une apparente reconnaissance, reprenant aussitôt pour répondre à l’autre question du Warren : « Et du coup oui, j'ai un petit boulot. Je travaille comme serveur dans un café, le Death Before Decaf ça va peut-être te dire quelque chose ?.. » Non sans un brin de surprise, ce dernier avait confirmé en hochant la tête « Un peu que je connais, ma sœur y travaille. Scarlett. » Une grande brune qui n’avait pas la langue dans sa poche, avait-il failli ajouter, mais nul doute que sa cadette se faisait suffisamment remarquer pour que son simple prénom suffise à ce que Carl la situe, s’ils travaillaient ensemble. « Et Matt est une vieille connaissance … enfin, était. On était au lycée ensemble. » Matt “était”, avant de passer (bêtement) l’arme à gauche et de laisser orphelin le bar dans lequel il avait mis tant de cœur et d’énergie. Scarlett en avait été bien plus affectée que lui, au fond les McGrath et Matt en particulier avaient toujours été plus ses amis que ceux de son frère, mais mourir aussi jeune et de manière aussi brutale restait toujours un drame. Balayant cependant la chose d’un signe de la main, désireux de ne pas laisser à la conversation le temps de s’alourdir, il avait laissé Carl conclure en affirmant « C’est sûr que j’ai pas trop le temps de m’ennuyer mais ça me plait, j’aime bien être occupé et pouvoir me rendre utile, surtout. » et acquiescé avec l’air de celui qui voyait parfaitement ce qu’il voulait dire, quand pourtant l’ennui représentait une composante non-négligeable de l’existence de Tommy, qu’aucune passion ni hobbie ne semblaient animer en dehors de son emploi. « T’envisages de rester dans le coin, à terme ? Ou bien c’est juste une parenthèse avant de retrouver ton Irlande ? » Il y avait toujours une part de fascination chez le brun, face à ceux qui voyaient Brisbane comme une terre d’accueil exotique, quand lui l’avait toujours considérée comme une prison quittée sans regrets dix-sept ans auparavant, et qu’il n’aurait probablement jamais retrouvée si la vie n’en avait pas décidé ainsi à sa place.

Deux décennies en arrière il s’envolait pour les contrées canadiennes sans y penser à deux fois, porté par la fougue de ses sentiments pour Alice. Aujourd’hui il déménageait d’un quartier de la ville à un autre, et cela lui semblait presque autant être une épopée – comme quoi. Loin de s’en désoler, Moïra n’avait en tout cas pas mis longtemps à apprivoiser les alentours, aidée par la proximité de plusieurs de ses camarades de classe, à commencer par la petite Leckie dont elle était inséparable. Tout introverti qu’il était, Tommy tardait lui à se familiariser avec le voisinage, mais ne regrettait pas d’avoir fait ses adieux à l’appartement de Redcliffe, son voyou de propriétaire et les envahissants nuisibles qui squattaient placards et canalisations. « Ça ira mieux ici, j’en suis sûr. T’as déjà pu les rencontrer d’ailleurs, tes voisins ? Oh, est-ce qu’ils sont du genre à apporter des tartes et des biscuits pour souhaiter la bienvenue comme dans les films ? » L’interrogation lui arrachant un rire amusé, le brun avait secoué la tête « Pas que je sache, mais c’est totalement un truc que ferait ma mère. Surtout pour obtenir l’exclusivité des premiers potins, cela dit. » Maman Warren était ainsi faite, au grand désarroi de son époux qui n’avait souvent que faire de l’entendre déblatérer des heures durant sur les secrets plus ou moins honteux du voisinage. « Et puis pour la maison là, je sais pas si t’auras besoin d’un coup de main pour déballer ce qui reste à installer mais ça me ferait plaisir de t’aider, enfin de vous aider. Me demande pas pourquoi, j’ai toujours rêvé de participer à un déménagement. » Gardant pour lui le fait que le stress du déménagement avait mis son sommeil encore plus sans dessus-dessous qu’il ne l’était déjà, Tommy s’était contenté d’affirmer « C’est marrant les trois premiers cartons à remplir, mais après le quatrième coup de marteau sur le pouce en démontant un pied de lit ou une étagère, ça perd un peu de son charme j’dois t’avouer. » Et en ce qui le concernait, il espérait ne plus avoir à déménager pour les dix années à venir. « Mais c’est gentil de proposer. Y’a un début à tout cela dit, tu finiras bien par faire ton propre nid, un de ces jours. » Qu’il se décide à rester à Brisbane ou qu’il décide d’aller voir si l’herbe était du même vert ailleurs, même.


Dernière édition par Tommy Warren le Mer 1 Fév 2023 - 19:07, édité 1 fois
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Message(#)(tommy) you've gotta be blind and deaf EmptyLun 2 Jan 2023 - 19:09


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Il sait y faire avec les gamins, ce n'est pas la première fois qu'une telle remarque lui est faite et Carl doit lui-même reconnaître que le courant passe bien avec eux que ce soit dans le cadre de cette aide aux devoirs ou en tant qu'au pair. S'il pouvait le bonhomme ne s'entourerait même pratiquement que d'enfants – et si Maisie dit que ça n'est pas bizarre, alors ça ne l'est pas – car ces derniers ne risquent pas de le juger ou de le blesser comme le font si facilement les adultes, et à leurs yeux Carl n'a apparemment rien d'un garçon étrange aux réactions démesurées. La plupart lui trouvent même un côté amusant et se plaisent à le taquiner gentiment, peut-être aussi que leur innocence fait écho à la sienne et que c'est la raison pour laquelle ils se comprennent si bien. Une chose est sûre Carl apprécie beaucoup ses sessions devoirs avec Moïra et s'impliquera sérieusement dans celles-ci aussi longtemps que l'adolescente et son père voudront bien de lui ici, quand bien même il doive reprendre ses marques et retrouver ses habitudes dans cette maison où il n'a encore jamais pu tester sa productivité. Mais le garçon n'est pas inquiet, s'il parvenait à travailler sans problème dans l'environnement qu'il a connu avant ça tout porte à croire que ses capacités de concentration seront encore meilleures ici, et Tommy pourrait bien y veiller le premier. « J’aurai moins de scrupules à mettre Microbe dehors pour qu’il ne soit pas dans vos pattes, déjà. » Une allusion évidente au jardin dont la petite famille peut désormais profiter et qui ne manque pas de le faire sourire. Les petites intrusions de Microbe n'ont jamais proprement dérangé Carl quand il plongeait le nez dans ses manuels de mathématiques mais il se dit que Moïra sera d'autant plus attentive si l'envie de papouiller le chat ne se fait pas régulièrement ressentir alors ce sera forcément bon pour leur travail d'équipe, c'est ce qu'il n'a aucun mal à se dire.

Un membre à part entière de la famille, c'est ainsi que Carl se sent depuis qu'il vit sous le même toit que Talia car aussi compliqués puissent être ses rapports avec le compagnon de celle-ci, il réalise malgré tout sa chance d'avoir un endroit chaleureux dans lequel vivre et une famille d'accueil le traitant bien mieux que les précédentes avaient pu le faire auparavant. Il faut dire aussi que le garçon s'emploie cette fois à protéger ses petits secrets afin que Talia reste dans l'ignorance de son vilain passé, car il ne souhaite pas que sa maman d'accueil découvre le phénomène qui l'a entouré et la sombre réputation qui en a résulté. Carl ne peut pas présumer combien de temps ce semblant d'équilibre retrouvé tiendra avant qu'il ne se trahisse d'une façon ou d'une autre mais il profite en attendant de chaque instant de sérénité auquel il peut goûter, comme il entreprend également de le faire dans le café qui l'emploie où Carl pourrait aussi dire qu'il fait presque partie de la famille. C'est en tout cas la façon dont il se plait à voir les choses au sein du DBD, un petit boulot de serveur dont il n'avait pas encore parlé à Tommy et comme il s'apprête à le découvrir, le lieu en lui-même n'est pas vraiment inconnu au père de Moïra. « Un peu que je connais, ma sœur y travaille. Scarlett. » « Oh. » Sa réaction ne se fait pas attendre et témoigne sans mal de la surprise qui est la sienne lorsque la connexion s'effectue sous ses yeux. Depuis le temps qu'il côtoie Scarlett au café et qu'il effectue en parallèle cette aide aux devoirs chez Tommy, comment a-t-il pu passer à côté du fait que ces deux-là étaient liés ? Le nom Warren est sûrement bien plus répandu qu'il ne le pense en Australie mais ça n'empêche pas Carl de se sentir affreusement à l'ouest, comme finalement bien trop souvent. « Je suis bête, j'ai jamais fait le rapprochement entre vos deux noms. » Et comme si le dire n'était pas suffisant, Carl appuie aussitôt cette idée en se tapant sur le front. Cette information désormais en sa possession n'est pas susceptible de changer sa vie ni ses rapports avec Tommy mais tout paraît forcément plus évident quand on le sait, de quoi confirmer sans doute que le monde est plus petit qu'il n'était prêt à le croire jusque là. « Et Matt est une vieille connaissance … enfin, était. On était au lycée ensemble. » Cette autre pensée lui vaut d'étirer une grimace nettement plus marquée, comme chaque fois que le nom de Matt se trouve être évoqué. Le garçon ne l'a pas connu longtemps mais c'était suffisant pour le marquer profondément, notamment parce que le regretté gérant du DBD lui a donné sa chance quand il ne parvenait à la trouver nulle part ailleurs. Il n'oubliera jamais ce que Matt a fait pour lui, même s'il n'est sans doute pas le mieux placé pour entretenir sa mémoire et pour le regretter au même titre que sa famille et ses amis. « Matt était vraiment quelqu'un de bien. » il souffle d'un air absent, le cœur lourd et l'esprit ailleurs. La discussion sur le sujet n'ira toutefois pas plus loin et ce n'est sans doute pas plus mal car personne ne doit tenir à appesantir l'atmosphère, Carl le premier. Il confirme avoir très largement de quoi occuper son temps entre ses différents petits jobs et cette sensation d'être utile est en grande partie ce qui le motive à se lever chaque matin, puisqu'il faut bien se lever pour quelque chose. « T’envisages de rester dans le coin, à terme ? Ou bien c’est juste une parenthèse avant de retrouver ton Irlande ? » Une parenthèse, c'est à vrai dire ce que Carl a toujours recherché en allant là où le vent pouvait le mener car il n'a jamais imaginé accomplir toute sa vie au même endroit, bien trop incapable de se projeter pour ça. « Je sais pas trop, en fait. J'imagine pas vraiment retourner vivre pour de bon en Irlande, si je devais bouger je crois que ce serait plutôt en Angleterre. » Carl y a après tout déjà vécu un an et regrette souvent d'avoir laissé Brighton derrière lui, alors ce ne serait pas un choix très surprenant le connaissant. Il y aurait aussi la facilité d'opter pour un endroit déjà connu, où il pourrait compter sur ses anciens repères et étrangement, ses attaches en Irlande ne semblent pas peser bien lourd en comparaison. « Mais je me suis habitué à l'Australie, j'ai même trouvé quelques amis ici alors ce serait pas évident d'en partir. Vos saisons sont bizarres mais je l'aime quand même bien ce pays. » Derrière le sourire amusé que le garçon esquisse se cache une autre vérité qu'il ne consent pas à avouer. S'il reste ici c'est avant tout pour son père car il ne quittera jamais Brisbane avant d'avoir pu renouer avec lui, Carl se l'est juré il y a deux ans de cela. « T'irais vivre où toi, si tu pouvais t'en aller loin d'ici ? » il questionne à son tour avec toute la curiosité qui est la sienne, supposant que tout le monde ou presque a déjà réfléchi à la question en admettant que l'occasion de tout plaquer puisse un jour tomber du ciel.

Les voisins de Redcliffe sont une autre chose que Tommy ne regrettera pas, il le saisit bien à la mention de ses rapports tendus avec eux que le garçon n'a pour autant jamais pu constater de ses propres yeux. Et d'un autre côté ses yeux et ses oreilles n'ont jamais tellement dévié de sa mission initiale consistant à s'occuper des devoirs de Moïra, ce qui l'a sûrement amené à minimiser les envies de changements que Tommy pouvait ressentir. Et parce que Carl démontre bien plus facilement de l'optimisme pour les autres que pour lui-même, il veut croire que ces problèmes d'entente ne seront plus d'actualité dans ce nouveau quartier où les gens ont peut-être de l’affabilité à revendre. « Pas que je sache, mais c’est totalement un truc que ferait ma mère. Surtout pour obtenir l’exclusivité des premiers potins, cela dit. » C'est un autre cliché dont Carl a secrètement toujours voulu vérifier la véracité : le fait que les commérages aillent bon train entre voisins. La mère de Tommy ne semble en tout cas pas en douter de son côté et à défaut d'oser rebondir sur cette petite confession du père de famille, Carl lui adresse un sourire avant de laisser échapper son désir de prendre un jour part à un déménagement. Ce n'est pas le genre de choses qui fait habituellement rêver les gens et sans doute pense-t-il aussi à tort qu'un aussi grand changement que celui d'un lieu de vie comporte bien plus de bons côtés que de mauvais, mais son aide n'en est pas moins proposée à Tommy avec sérieux si celui-ci vient à manquer de bras. « C’est marrant les trois premiers cartons à remplir, mais après le quatrième coup de marteau sur le pouce en démontant un pied de lit ou une étagère, ça perd un peu de son charme j’dois t’avouer. » Tout à fait ce à quoi il s'exposerait avec ses deux mains gauches et son côté très peu bricoleur, alors il faut croire que ce n'est pas la meilleure aide qu'il puisse apporter au risque d'y perdre un ou deux doigts au passage. « Outch. » il grimace avant de reprendre une gorgée de son soda, sans être à présent très certain de pouvoir se rendre utile dans ce qu'il reste encore à déballer et à installer par ici. « Mais c’est gentil de proposer. Y’a un début à tout cela dit, tu finiras bien par faire ton propre nid, un de ces jours. » Une remarque résolument optimiste à laquelle Carl a lui aussi envie de croire, même s'il imagine encore difficilement prendre son envol d'une telle façon. Il se trouve encore jeune pour ça à moins qu'il ne soit surtout craintif de s'ouvrir à tant d'indépendance, et d'endosser pleinement son rôle d'adulte. « Je crois que j'ai encore le temps pour ça mais ça me déplairait pas d'avoir mon chez moi, oui. » Un chez lui que Carl ne se voit néanmoins pas occuper seul pour de trop nombreuses raisons alors l'option colocation sera peut-être de nouveau envisagée en temps voulu, il ne l'exclut pas mais n'y pense pas vraiment non plus. Sa canette à présent vide, c'est une main énergique que le garçon vient plonger dans son sac. « Je peux te laisser les fiches que j'ai préparé pour Moïra ? J'imagine que son entrainement va durer un moment alors je verrai ça avec elle la prochaine fois, ce serait juste bien qu'elle commence à les lire de son côté. » C'était de toute façon prévu que Carl viendrait équipé de celles-ci alors l'adolescente n'en sera pas surprise, il confie donc les fameuses fiches à Tommy tout en comptant sur lui pour les transmettre à sa fille en plus de ses excuses. « Et si jamais y'a un problème elle sait qu'elle peut m'envoyer un message ou même un mail. Toi aussi d'ailleurs, promis cette fois j'essaierai de pas le rater. » Il en sourit volontiers à présent mais il ne faisait pas le malin un peu plus tôt, quand le fait de s'être époumoné à travers la ville l'avait empêché de voir que Tommy avait tenté de le joindre. Interdiction formelle de louper le prochain message venant de lui, quel qu'il soit, Carl est d'ores et déjà prêt à faire ce pacte avec lui-même.

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Message(#)(tommy) you've gotta be blind and deaf EmptyMer 1 Fév 2023 - 21:12

Tommy Warren & @Carl Flanagan
You've got to be blind and deaf doing just what they said, live your life for the cash in your hand, nor, live your life for the price of you land, live your life in the arms of your man, pass on the genes for a future scam. ☆☆


Tommy était bien le premier surpris de voir sa sœur s'éterniser aussi longtemps au Death Before Decaf, elle qui d'ordinaire était du genre à butiner de boulot en boulot presque autant qu'elle butinait ses relations amoureuses. Scarlett et lui avaient cela en commun : ne s'être jamais découvert la moindre vocation et se contenter d'aller au gré des opportunités professionnelles, plus ou moins choisies et plus ou moins épanouissantes, mais sans jamais perdre de vue l'idée qu'un métier était avant tout un moyen de mettre un toit sur leur tête, mais certainement pas une raison de vivre – tout le contraire de la vision du travail portée par leur soeur aînée, qui semblait n'avoir rien d'autre dans sa vie que le poste haut-placé qu'elle occupait chez ABC studios. Alors bien sûr, Elizabeth gagnait mieux sa vie qu'eux deux réunis, et Dieu savait que quelques centaines de dollars supplémentaires sur sa paie ne seraient pas de refus pour Tommy si l'occasion lui en était donnée, mais il n'enviait pas réellement la vie de son aînée, et savait qu'il en allait exactement de même pour Scarlett. Cette dernière semblait néanmoins avoir trouvé un cocon rassurant au sein du DVD, dont même le décès de Matt l'année précédente n'avait pas suffit à la persuader de raccrocher définitivement le tablier pour aller voguer vers autre chose ; Et si Tommy n'aurait pas su dire quoi exactement, il ne pouvait pas nier en revanche que quelque chose chez sa sœur avait changé depuis son retour dans l'équipe du bar. « Oh. » s'était de son côté étonné Carl lorsqu'enfin le rapport entre sa collègue de travail et l'homme qu'il avait en face de lui avait établi. « Je suis bête, j'ai jamais fait le rapprochement entre vos deux noms. » Surpris autant qu'amusé par le geste que le jeune homme avait joint à la parole, se frappant le front comme s'il avait obtenu la révélation d'un secret antique, Tommy avait fait remarquer « Y'a probablement des dizaines de Warren rien qu'à Brisbane, et je te rassure ils sont pas tous de ma famille. » dans un bref rire. Mais Scarlett, si – et parfois le hasard faisait simplement bien les choses. Comme lorsqu'il avait remis Matt sur le chemin de la jeune femme, après que les McGrath et les Warren se soient perdus de vue depuis des siècles. Trop tard, même, pour que les souvenirs du Matt adulte ne reviennent à Tommy autrement que lorsqu'il passait encore au McTavish pour parler affaire avec l'ancien patron du Warren, avec cet éternel air qu'il cultivait de connaître tout le monde où qu'il aille. « Matt était vraiment quelqu'un de bien. » s'était de son côté contenté de confirmer Carl, sans que le père de Moïra ne sache bien combien de temps les deux hommes s'étaient côtoyés, et pour cette raison il s'était contenté d'acquiescer silencieusement.

D'autant que, l'irlandais ne comptait peut-être pas s'attarder ad vitam aeternam au Death Before Decaf comme en ville de façon plus générale, bien qu'à y réfléchir Tommy ne se souvenait pas l'avoir déjà entendu évoquer une quelconque date de retour sur son île natale – loin, très loin du caillou australien. « Je sais pas trop, en fait. J'imagine pas vraiment retourner vivre pour de bon en Irlande, si je devais bouger je crois que ce serait plutôt en Angleterre. » Une autre île en somme. Et que Tommy ne connaissait pas mieux que celle dont était originaire Carl, mais qui pour une raison qui lui échappait lui semblait néanmoins plus familière … L'influence du Commonwealth, peut-être. « Mais je me suis habitué à l'Australie, j'ai même trouvé quelques amis ici alors ce serait pas évident d'en partir. Vos saisons sont bizarres mais je l'aime quand même bien ce pays. » La remarque avait fait rire Tommy, habitué lorsqu’il était barman à entendre les touristes de l’autre hémisphère (et pas que) pointer du doigt ce climat auquel ils n’étaient pas habitués. « On finit aussi par s’habituer à passer Noël en short et en tongs, promis. » Même plus facilement qu’aux tempêtes tropicales et au fait de se retrouver les pieds dans l’eau dans son garage au moins une fois par an, si l’on avait la malchance de vivre trop près du fleuve – mais certains aimaient vivre dangereusement. « T'irais vivre où toi, si tu pouvais t'en aller loin d'ici ? » La question du jeune homme avait un peu pris Tommy par surprise, et sa canette de soda à la main il était resté silencieux quelques instants, songeur. Pas parce qu’il hésitait pour la réponse, mais parce que d’y penser le rendait nostalgique – pour ne pas dire un peu triste. « Je l’ai déjà fait : Moïra est née au Canada. » Et tous les deux possédaient un passeport canadien, quand bien même ni le père ni la fille n’en avaient plus l’utilité … Tommy se disait que cela pourrait toujours servir un jour, même s’il ne savait pas vraiment en quoi. « Qui sait, j’y retournerai peut-être un jour, quand elle sera suffisamment grande pour décider où elle veut vivre de son côté. » Il en rêvait souvent, retrouver l’hiver et les forêts de sapins, les étés secs, les matchs de hockey et les parties de billard au chaud quand le blizzard soufflait dehors … Mais serait-il capable de s’en contenter si sa fille, elle, préférait continuer de vivre de surf et de soleil dans le pays de son père ? L’idée d’être à nouveau séparé d’elle durant des mois lui semblait insurmontable, et lorsqu’il était sorti de prison il s’était promis que plus jamais cela n’arriverait.

Une chose après l’autre. Pour l’heure il venait déjà de changer de quartier, et contre toute attente cela représentait un bouleversement suffisant pour que toute la famille (chat compris) ait besoin de reprendre ses marques ; Il n’y avait pas que pour son portefeuille que le passage de Redcliffe à Toowong avait été douloureux. Et pour cette raison, il fallait bien que Carl n’ait jamais organisé un déménagement pour y voir une quelconque source d’amusement. « Je crois que j'ai encore le temps pour ça mais ça me déplairait pas d'avoir mon chez moi, oui. » avait-il d’ailleurs répondu de ce ton évasif qui signifiait que cela ne semblait pas encore être au programme. « Je peux te laisser les fiches que j'ai préparé pour Moïra ? J'imagine que son entraînement va durer un moment alors je verrai ça avec elle la prochaine fois, ce serait juste bien qu'elle commence à les lire de son côté. » Acquiesçant d’un signe de tête, il avait toutefois confirmé cela d’un « Oui bien sûr, je lui dirai. » en récupérant les dites-fiches lorsque le jeune irlandais les lui avait tendues. Une chance pour eux deux que Moïra soit du genre studieuse, s’il avait été à sa place Tommy s’en serait tenu à un “oui, oui” et aurait balancé les fiches dans un coin de sa chambre pour ne plus jamais y toucher ensuite. « Et si jamais y'a un problème elle sait qu'elle peut m'envoyer un message ou même un mail. Toi aussi d'ailleurs, promis cette fois j'essaierai de pas le rater. » Et pour s’en être autant excusé, on ne doutait pas qu’il vérifierait son téléphone plutôt deux fois qu’une avant de se mettre en route, à l’avenir. « Aucun souci. » Quittant le bout de canapé où il était installé, Tommy avait fouillé dans les poches de son jean pour y récupérer son téléphone portable et les quelques billets froissés qu’il gardait dans la coque pour les avoir à portée de main. « Tiens, pour attraper le bus. Un seul semi-marathon dans la journée, je pense que c’est suffisant. » Ceci dit, à moins qu’il ne soit subitement attendu ailleurs, il n'avait pas besoin de rentrer en courant … Mais au pire des cas, il utiliserait la monnaie pour s’acheter de quoi grignoter.
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