| first time meeting || Loan #1 |
| | (#)Ven 4 Mar 2022 - 7:18 | |
| En passant les portes du studio, je sais exactement ce que je veux, car au-delà de l’envie d'apprendre à connaître mon demi-frère, je suis ici pour lui demander une collaboration. Avant de décider de débarquer dans ce studio, je me suis, évidemment, bien renseigné sur l'association qu'il a monté et plus je lisais les informations trouvées sur Internet, plus je me disais que cette collaboration devait absolument voir le jour. Car avouons-le : Art in motion englobe tous mes principes. Un endroit où chaque personne est la bienvenue, peu importe l'identité de genre, peu importe sa couleur de peau et peu importe son orientation sexuelle, Loan et son collègue ont tous les deux mit un point d'honneur sur le fait que leur studio soit un safe space. Ainsi, je suis bien incapable d'imaginer une raison qui pourrait pousser mon demi-frère à ne pas accepter ma proposition.
Lorsque je pénètre dans l'agréable fraîcheur du studio, je retire mes lunettes que j'accroche à mon t-shirt, tout en me disant que j'aurais peut-être dû appeler avant pour prendre rendez-vous. D'ailleurs, peut-être, n'est-il même pas là ? Peu importe, en vrai, au pire, je reviendrais un autre jour ! Ainsi donc, avisant un des fauteuils, je m'y installe et retire ma casquette que je pose sur mes genoux. Tout en regardant autour de moi, observant joyeusement la pièce dans laquelle je me trouve, ma main gauche joue, comme à son habitude, avec la gaine de ma prothèse. Étant donné la chaleur du jour, je ne me voyais pas me balader en pantalon et de toute manière, j'ai bien dépassé le stade où le regard des autres m'importait réellement. Et puis ça ne sert à rien de tenter de cacher mon appareillage, car tôt ou tard, Loan le découvrira de toute manière. Cela étant, s'il accepte la collaboration, évidemment ! Bien que je me dis que je tenterais bien la danse avec lui aussi.
Alors que je réfléchis à tout cela, la porte du studio s'ouvre à nouveau, captant mon attention ainsi que mon regard qui se pose, justement, sur Loan. Nul doute qu'il vient tout juste d'arriver ou de revenir ce qui me pousse à rester assis tranquillement pour le laisser déposer ses affaires, ne me levant seulement lorsqu'il s'avance vers moi. «Loan Severide, je présume ? » je lui offre un large sourire tout en lui tendant la main «Andrew Livingstone » me présentais-je « Désolé de débarquer comme ça, je ne savais pas si vous fonctionnez sur rendez-vous ou je ne sais quoi, mais j'aurais une petite proposition à te faire » autant entrer directement dans le vif du sujet «Est-ce que tu aurais une petite dizaine de minutes à m'accorder ? » le tutoiement, lui, vient tout aussi naturellement que mon ton jovial alors que, dans le fond, c'est le stress qui commence à me prendre aux tripes tant je ne pensais pas, un jour, faire face à ce demi-frère dont j'ai tant entendu parlé.
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| | | | (#)Ven 4 Mar 2022 - 11:18 | |
| Le soleil brûlant du début d’après-midi se reflète contre le bitume m’obligeant à plisser des yeux malgré mes lunettes de soleil. Smoothie à la main, j’avance d’un pas léger, en rythme avec la musique diffusée par mes écouteurs. Je m’accorde parfois une pause, juste le temps de répéter un mouvement, avant de reprendre mon chemin. En semaine, le planning est toujours plus calme en milieu de journée, Clément étant occupé, Moana était la parfaite excuse pour filer en dehors du studio afin de profiter du beau temps. La chienne trottine à mes côtés, curieuse de tout ce qui l’entoure, sans jamais trop s’éloigner. Si au départ, je n’étais pas serein à l’idée de me balader seule avec en dehors de la laisse, désormais, je sais qu’elle m’écoute autant que Clément et surtout, j’ai confiance en elle. Il lui arrive d’avoir des petits moments de folies, mais elle revient toujours vers moi au premier appel. Notre balade était également le moment parfait pour s’arrêter à la petite boutique du bout de la rue, tenue par deux sœurs adorables et qui font probablement les meilleurs smoothies de la ville.
C’est avec ma boisson à moitié entamée que je pénètre à nouveau dans le studio par la porte arrière. De suite, Moana se précipite vers l’accueil où je finis par remarquer la présence d’un visiteur. « Moana reste là. » De suite, la chienne s'assoit le long du comptoir de l’accueil sans s’approcher plus de l’homme qui m’interpelle par mon nom. « Bonjour. » Je passe à côté de l’animal qui chouine un peu et viens lui gratter la tête avant de m’avancer un peu plus vers ce fameux Andrew Livingstone. « Enchanté. » Je viens lui serrer la main, me demandant si l’on s’était déjà rencontré par le passé. Si son prénom me paraît inconnu, son visage lui semble curieusement familier. Il semble surtout particulièrement à l’aise lorsque son ton se modifie en une voix bien plus légère. « Tout le monde est le bienvenu à n’importe quel moment. » Il m’arrive d’accorder des rendez-vous lorsque la rencontre se veut importante et que je ne souhaite pas faire attendre les gens, mais bien souvent les visiteurs arrivent au studio sans s’annoncer et son toujours accueilli chaleureusement. L’homme me demande un peu de mon temps tandis que mon regard se trouve à se poser sur sa prothèse, ne voulant le mettre mal à l’aise, je relève bien vite les yeux pour me concentrer sur son visage si jovial. « Bien sûr, mon prochain cours n’est que dans une heure. » Je pensais faire un peu d’administratif et c’est pour cela que j’étais parti me chercher une de mes boissons favorites, pour donner un peu de couleur à une tâche parfois bien trop rébarbative. Autant dire, que je préfère laisser ma curiosité se porter vers la proposition que cet homme semble vouloir me faire. « Venez on sera mieux dans mon bureau. » D’un geste de la main, je l’invite à me suivre au-delà du comptoir et en direction du fond du studio. Du coin de l’œil, je remarque que Clément est en pleine démonstration auprès de ses élèves, ce qui a toujours le don de me faire sourire. J’ouvre la porte de la pièce qui fait office de bureau et laisse Andrew entrer avant moi, laissant le panneau de bois entrouvert, je prends place en face de lui. « Vous voulez boire quelque chose ? » Je réalise qu’il est bien malpoli de m’installer avec mon gobelet sans au moins lui proposer un équivalent.
Lorsque nous sommes à nouveau installés l’un en face de l’autre, je prends un instant pour observer ses traits. Il me dit quelque chose, je ne sais pas pourquoi… « Vous avez piqué ma curiosité, quel genre de proposition souhaitez-vous me faire ? » J’ai du mal à abandonner le vouvoiement quand il semble plus âgé que moi et dégage une aura qui se veut à pousser au respect. Est-ce qu’il est connu ? Est-ce que je me suis déjà produit à ses côtés ? Pourquoi il me paraît si familier alors que je n’ai jamais entendu ce nom auparavant ? Mon esprit divague tout en essayant de se raccrocher à la conversation.
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| | | | (#)Ven 4 Mar 2022 - 11:29 | |
| En plus de Loan, c’est un chien qui débarque dans le studio. Je reconnais sans peine l’animal appartenant à Clément,tant celle-ci apparaît souvent sur ses réseaux sociaux. Autant dire, donc, que ma joie est assez grande lorsqu’elle s’approche directement de moi. Malheureusement -pour moi- Loan la rappelle à l’ordre et la chienne s'assoit le long du comptoire, son regard toutefois fixé sur moi comme si elle était tiraillé entre le fait de vouloir dire bonjour à l’inconnu que je suis et le fait de devoir obéir au copain de son maître. Mais peu importe, mon attention est très rapidement reportée sur Loan qui s’approche de moi, se disant enchanté de faire ma connaissance.
Acting, on. Je suis persuadé que dès lors qu’il saura la vérité sur ma personne et ma venue, il ne sera plus si enchanté que cela. Mais pour l’instant je n’ai pas besoin de le lui dire et je me contente de lui offrir un sourire large et confiant alors que je lui demande s’il a un peu de temps à m’accorder. C’est avec joie que j’apprend qu’il a une heure devant lui ”Je ne pense pas que nous aurons besoin d’une heure, mais c’est toujours bon à savoir que nous avons largement le temps “ précisais-je en le suivant vers le bureau, non sans offrir une petite caresse à Moana en passant devant elle. Lorsque nous allons pour nous installer, Loan me demande si je souhaite boire quelque chose et je me contente de décliner l’offre en secouant la tête. Le plus important ici ce n’est pas la boisson, mais bel et bien la raison pour laquelle je suis là, en face de mon demi-frère.
”Je vais commencé par le commencement“ dis-je en m’installant confortablement ”Je suis né ici à Brisbane en 1983 mais je suis parti à Londres quand j’avais 21 ans pour intégrer la RADA. Après quelques années d’études et d’acharnement, j’ai réussi à me faire un nom dans le monde du cinéma et de la télé.“ mon ton est calme et explicatif, essayant de ne pas mettre trop d’émotions dans ce que je raconte de peur que mon discours puisse paraître un peu trop hautain. ”J’ai été à l’affiche de plusieurs films et dernièrement aussi d’une série sur netflix et …bref, là n’est pas le sujet “ je souris doucement et fait un vague signe de la main pour balayer mes propos ”Là où mon histoire commence à devenir vraiment intéressante c’est en 2019 lorsque j’ai pris la décision de me faire amputé parce que clairement, à 36 ans j’étais trop jeune pour mourir“ je parle sans filtre, peu importe si je choque ou non, j’ai appris que ce n’est qu’en disant les choses telles qu’elles sont ou ont été qu’on arrive à s’accepter totalement ”Du coup je suis passé du statut de ‘hollywood celebrety’’ à ‘hollywood celebrety with a twist’“ je laisse échapper un rire, amusé par ma propre connerie ”Depuis que je suis appareillé, j’ai fait bien plus de choses que ce que je faisais avant quand j’avais encore mes deux pieds. Je te passe les détails mais j’ai par exemple participé à des triathlons, une remise au snow board et …bref, plein de délire de ce genre là“
Je me redresse un peu et délie mes épaules en les faisant rouler en arrière avant de reprendre ”Mais depuis que je suis amputé, je me suis lancé dans le combat pour que la société accepte mieux les handicapé, qu’ils soient visibles ou invisibles. Le nouveau but de ma vie c’est que l’image des gens comme moi soit un redorée et de montrer que nous sommes capable de vivre aussi bien qu’une personne comme toi “ je souris doucement ”Et c’est là que nous nous rejoignons car au final c’est un peu le même genre pour ton studio: que toutes les personnes, peu importe leur différence sociale ou physique soit accepté. “ je prends une profonde inspiration ”J’aimerais te proposer une association de tes connaissances avec les miennes“ et mon regard finit par se poser sur Loan, attendant une réaction de sa part. |
| | | | (#)Ven 4 Mar 2022 - 21:47 | |
| Dès que l’on s’installe dans mon bureau, Moana pointe le bout de son museau au travers du cadre de la porte. L’homme me faisant face n’ayant eu aucune réaction craintive auprès d’elle, j’accorde à la chienne de nous rejoindre et elle ne se le fait pas répéter deux fois pour venir s’installer le long du bureau afin d’observer la situation. Je me demande bien ce que l’homme veut me proposer, je ne l’ai jamais vu dans le coin auparavant, je ne sais pas ce qu’il fait dans la vie et j’ai comme une drôle de sensation face à lui. Un air de déjà-vu qui appelle à la méfiance sans que je sois capable de l’expliquer pleinement. Refusant de juger les gens au premier regard, je m’installe confortablement afin d’entendre ce qui semble un véritable plaidoyer préparé par cet homme. Je ne m’attendais pas réellement à ce qu’il me fasse son CV en partant de sa date de naissance, mais laisse glisser l’information. Il me parle de son amputation avec une franchise que je trouve admirable, mais je ne comprends pas réellement en quoi tout cela me regarde. Est-ce qu’il attend des félicitations de ma part sur une décision qui lui appartient entièrement ? Il évoque le sport, mais rien qui ne colle avec ce que l’on propose ici et je dois avouer que je suis en train de perdre patience face au tableau qu’il me dépeint. Ne veut-il pas en venir droit au but au lieu de me raconter sa vie par le menu ? D’accord, il est visiblement connu. Est-ce qu’il est vexé que je ne l’ai pas reconnu ? Dans quoi je l’ai vu ce brun ? Il me dit véritablement quelque chose, mais je ne saurais mettre un film ou même une scène en particulier qui match avec son visage.
Je me perds dans mes pensées et oublie quelque peu ce qu’il est en train de me raconter. Je trouve ses actions admirables, mais je ne vois toujours pas en quoi cela me regarde. « C’est l’idée effectivement. » Tout le monde est le bienvenu ici, qu’importent les horizons, la couleur de peau ou bien même les différentes orientations. On ne regarde rien de tout cela, on se fiche des préjugés des autres et je compte bien rester fidèle à mes convictions. « Je dois avouer que je ne sais pas réellement comment on pourrait s’associer ? » Je crois que quelque chose m’échappe dans son discours. « Pour le théâtre, il faudra voir avec mon conjoint, c’est lui qui gère tout cela. » Je ne vais rien imposer à Clément, surtout lorsque l’on ne connaît pas cette personne. |
| | | | (#)Mer 16 Mar 2022 - 12:26 | |
| C'est juste moi ou est-ce que cet homme ne semble pas très commode ? Pourtant, d'après mes recherches et les retours des uns et des autres, j'étais persuadé que je ferais face à un jeune homme solaire, plein d'entrain et toujours joyeux. Enfin, peut-être a-t-il simplement un peu plus de retenue parce que nous ne nous connaissons pas et que je lui expose ma vie entière en moins de cinq minutes ? Enfin, peu importe, avec un peu de chance, il a juste besoin de quelques minutes de plus pour s'habituer à ma présence.
Incertain, il me dit ne pas savoir comment nous pouvons nous associer, précisant qu'en plus il laissera son conjoint décider pour la partie théâtre car il a aussi son mot à dire « Absolument oui » dis-je en hochant la tête « En ce qui concerne notre éventuelle association, eh bien ... » Je laisse ma phrase un instant en suspend afin de trouver les mots correct «'association' n'est peut-être pas le mot juste. Je dirais plutôt 'collaboration' » reprenais-je en me redressant « Je suis un membre actif de plusieurs associations qui mettent tout en œuvre pour redorer l'image du handicap dans la société» dis-je doucement « J’entraîne des gamins amputés à l'athlétisme et au surf, j'organise des sortes de 'boot camp' pour personne de tout âge avec des conférences sur l'acceptation de soit mais aussi sur les différentes techniques pour utiliser une prothèse quelqu elle soit, je fais venir des spécialiste médicaux qui exposent les nouveautés ...bref, je fais tout ce qui est en mon possible pour redonner l'aide qui m'a été très précieuse au moment de mon amputation » je souris doucement « Du coup, en apprenant que toi et ton conjoint aviez monter Art in Motion qui est un peu dans le même état d'esprit que ce que je fais moi-même, je me suis demandé si toi et Clément accepteriez éventuellement de venir parler de ce que vous faites lors d'une conférence lorsque j'organiserais le prochain camp d'entraînement» j'incline légèrement la tête sur le côté « ça peut être simplement une présentation de votre association ou carrément une démonstration, un work shop d'une après midi ...Bref, vous aurez carte blanche sur ce que vous souhaitez faire. Mais j'ai réellement envie de favoriser les petites associations montantes plutôt que les grosses entreprises et je suis persuadé que art in motion s'inscrit à la perfection dans ce que je propose.» |
| | | | (#)Lun 21 Mar 2022 - 19:14 | |
| Je ne m’étais pas préparé à recevoir le moindre rendez-vous et il me faut un temps avant de me plonger pleinement dans la conversation entièrement dirigée par Andrew. Il me paraît sympathique de prime abord, mais j’ai comme la sensation qu’il laisse une certaine nervosité prendre le pas sur son idée, au point de n’avoir de cesse de rallonger son discours. Il est toujours important de savoir ce qui amène une personne à se tourner vers nous, mais je me perds dans ses détails qui ont peu d’importance. Je comprends tout de même qu’il semble avoir construit une association qui se rapprocherait de la nôtre, mais dans un domaine sportif bien différent. C’est bien là où le bât blesse, lorsque je me demande comment on pourrait allier l’athlétisme et la danse ou bien même encore le théâtre. J’avoue être quelque peu confus sur sa démarche sans jamais me montrer hostile, juste avec un peu de recul. Je me suis bien trop souvent emballé pour des projets un peu trop fous qui n’avaient de l’ambition que sur le papier et une impossibilité totale d’exécution dès qu’il s’agissait de s’organiser un peu.
À nouveau, je l’écoute étaler tous ses arguments les uns après les autres. Je dois au moins lui reconnaître qu’il n’est pas venu sur un coup de tête et qu’il semble avoir réfléchi son action. « Attendez… Vous connaissez Clément ? » Depuis le début de l’échange, je n’ai jamais prononcé le prénom de celui que j’ai qualifié comme mon conjoint et ce n’est pas comme si on avait pour habitude de se vendre au point que les non-habitués connaissent notre prénom. Maintenant, que j’y pense, il est venu se présenter à moi en m’appelant par mon nom également, je n’ai pas eu le temps de me présenter. « Je vois que vous avez fait vos recherches. » Les mots sont balancés avec le sourire, parce qu’une fois encore, je comprends qu’il ne cherche pas à faire de l’amateurisme et il serait bien idiot de refuser sa proposition. « Je n’ai pas vraiment les qualifications pour prendre en charge les handicaps physiques. » Ce n’est en rien un refus, mais plus une crainte de ma part, de mal faire. « Enfin, pour être tout à fait honnête, je n’ai jamais été confronté à cela dans ma carrière. Je serais mortifié de faire une erreur. » C’est toute ma personnalité que je lui reflète, j’ai un véritable désir d’aider à l’inclusion, mais une peur bleue de mal faire. « J’ai une élève, Sasha. » Un sourire se dessine sur mes lèvres en pensant à la brune. « Elle est malentendante. J’ai voulu apprendre quelques signes pour communiquer plus facilement avec elle. » J’ai passé des heures et des heures sur YouTube pour se faire. « Je lui ai littéralement signé une insulte au lieu d’un mot d’encouragement. » Les deux signes étaient si proches l’un de l’autre que dans la précipitation, je n’ai pas réellement placé mes mains comme il fallait. Heureusement, cela à résulter dans un énorme fou rire, mais j’étais si mal lorsqu’elle m’a expliqué la signification. « Enfin… Je sais qu’il est parfaitement idiot de se retenir dans une crainte qui pourrait être éduquée. Et effectivement, vous êtes venu frapper à la bonne porte. » On ne refuse personne ici, jamais. Je me fiche bien de savoir si mes élèves n’ont jamais dansé de leur vie ou bien s’ils frôlent le professionnalisme. « Il faudrait que je réfléchisse ce que l’on pourrait présenter, mais on pourrait déjà venir voir ? » Juste pour tester le terrain, être sûr qu’il ne prêche pas que des faux-semblants. Je suis toujours bien plus à l’aise lorsqu’il s’agit de se tourner vers les gens de manière spontanée. « Et d’ailleurs, vous avez sûrement remarqué que l’on n'a pas de rampe pour les escaliers de l’extérieur. » Il ne s’agit que de quatre marches, mais pour le moment rien n’indique que l’on pourrait accueillir des personnes en fauteuil. « Mon père avait bricolé une rampe, mais ça n’a pas tenu. Et enfin, j’essaye de trouver ce qu’il faut, mais ça ressemble à l’enfer avec les délais d’attente. » Peut-être que lui pourrait nous tourner vers des professionnels plus compétents que l’artisan du coin qui commence à me prendre pour un con.
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| | | | (#)Mar 5 Avr 2022 - 7:30 | |
| J'arque un sourcil lorsque Loan s'étonne que je connais le prénom de Clément. Pourquoi est-il autant surpris lorsque son fiancé est un comédien qui est de plus en plus connu en ville ? En tant qu'acteur moi-même, j'aime énormément observer les jeux des autres du milieu et celui du théâtre m'a toujours fasciné. Autant dire que c'était une évidence pour moi que d'aller voir la représentation du jeune néo zélandais. «Tu sais quand même que Clément est un comédien en vogue et qu'il est compliqué de ne pas avoir entendu parlé de lui, non ? » Demandais-je avec une pointe d'ironie dans la voix avant d'afficher à nouveau mon sourire «Je suis allez voir une de ses représentations et c'est à ce moment, en discutant avec des gens dans le public, que j'ai appris l'existence du studio. » je fronce un instant les sourcils « Enfin, je connaissais l'existence déjà avant, mais je me suis rendu compte, à ce moment-là, que tu n'étais pas le seul à le gérer» que je précise dans un haussement d'épaules.
J'explique ensuite les raisons qui m'ont poussées à venir ici et l'idée de la collaboration que je me faisais. Mais Loan, montre beaucoup de retenu, se terrant derrière des appréhensions qui sont, mine de rien, absolument fondées : il a peur de mal faire, mais se rend compte que c'est idiot de se cacher derrière quelque chose qui peut aisément être éduqué. « Je ne te demande pas de préparer une rééducation ni poser des diagnostiques» expliquais-je avec calme « Tout ce que je souhaite c'est trouver une place où les gens comme moi peuvent retrouver un nouveau sens à la vie et qu'ils comprennent qu'ils peuvent encore faire beaucoup de choses» j'offre un sourire encourageant à Loan «Tu n'es pas psychologue ni médecin ni kiné, tu es un professeur de danse qui le fait avec passion et sans jugement. Et c'est exactement ce dont nous avons besoin » que j'insiste en me penchant légèrement en avant « Ces gamins et ces adultes, qui viennent dans mon association, ont tellement vécu qu'ils ont juste besoin d'une place comme Art in motion»
Je me recule à nouveau en haussant les épaules, ne réagissant pas plus que ça à l'évocation du paternel du danseur. Alors qu'intérieurement, je dois avouer que mon cœur s'emballe à nouveau. Qu'en est-il de ce père? Sont-ils proche? Loan a-t-il eu une bonne vie même s'il n'a que très peu connu sa mère? Pour n'avoir grandit qu'avec une figure masculine, Loan semble avoir grandit avec brio. Puis-je vraiment être celui qui va tout remettre en question en révélant mon identité? Il est évident que sa réaction sera vive et peut-être même incontrôlée lorsqu'il découvrira l'existence d'un frère qui a presque 40 ans.
Toutefois, avant que mes pensées ne m'embarquent dans une course effrénée, j'y met fin en me concentrant sur le rationnel de ses paroles. «La plupart sont très indépendant et se gèrent tout seul. Mais si vraiment leur situation de handicap te fait flipper ils peuvent venir accompagner d'un kiné ou d'un autre professionnel de santé » proposais-je «Mais au final, tu n'as pas besoin de penser à quoi que ce soit avec eux à part les considérer comme des bipèdes normaux » concluais-je mes paroles en hochant la tête |
| | | | (#)Dim 8 Mai 2022 - 18:28 | |
| « Tu sais quand même que Clément est un comédien en vogue et qu'il est compliqué de ne pas avoir entendu parler de lui, non ? » Un rire m’échappe face au ton si sérieux employé par l’homme qui me fait face. « J’en ai parfaitement conscience. » Je ne suis pas complètement idiot et je sais que dans le milieu, le nom de Clément commence à être de plus en plus reconnu, surtout à Brisbane. « Mais pour moi, il reste Clément, celui qui a la fâcheuse manie de jeter ses chaussures dans l’entrée quand il rentre. » J’ai conscience de la célébrité de mon conjoint, mais depuis le début de notre relation, je le vois avant tout comme mon conjoint et non pas comme le comédien qui se fait sa place sur le devant de la scène. Il est celui que personne d’autre ne connaît à part moi, celui avec qui je passe des soirées entières à refaire le monde tout en mangeant de la glace et celui qui me rends dingue quand il décide de n’en faire qu’à sa tête à la maison. « Je suis allé voir une de ses représentations et c'est à ce moment, en discutant avec des gens dans le public, que j'ai appris l'existence du studio. Enfin, je connaissais l'existence déjà avant, mais je me suis rendu compte, à ce moment-là, que tu n'étais pas le seul à le gérer. » Je hoche la tête, réalisant que l’homme s’était plutôt bien renseigné avant de passer notre porte. Ce n’est pas quelque chose que je vais lui reprocher, bien au contraire.
La conversation se dirige lentement sur la possibilité de créer une véritable collaboration entre nos deux domaines, mais je dois avouer que mon côté perfectionniste m’impose de poser plus de questions qu’il ne semble avoir l’habitude d’en recevoir. « Je ne te demande pas de préparer une rééducation ni de poser des diagnostics. » - « Non bien sûr, je me doute. » Je ne me permettrais jamais d’explorer ce genre de sujet quand je suis parfaitement conscient de mon ignorance en tout point là-dessus. « Tout ce que je souhaite, c'est trouver une place où les gens comme moi peuvent retrouver un nouveau sens à la vie et qu'ils comprennent qu'ils peuvent encore faire beaucoup de choses. » Tout cela me semble parfaitement honorable de sa part. « Tu n'es pas psychologue ni médecin ni kiné, tu es un professeur de danse qui le fait avec passion et sans jugement. Et c'est exactement ce dont nous avons besoin. Ces gamins et ces adultes, qui viennent dans mon association, ont tellement vécu qu'ils ont juste besoin d'une place comme Art in motion. » Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque je réalise qu’il est tout simplement passionné par le sujet et qu’il souhaite réellement apporter le meilleur à ceux qu’il cherche à soutenir. « Notre porte est ouverte à tous en tout temps. » On ne jugera jamais personne entre ces murs. Nos adhérents viennent de tous les horizons sans que personne ne puisse les pointer du doigt. On a eu des problèmes, mais les gens ont été mis à la porte et il est vrai que désormais, on est juste un tout petit peu plus regardant sur les nouveaux inscrits sans jamais se montrer trop oppressant.
« La plupart sont très indépendants et se gèrent tout seul. Mais si vraiment leur situation de handicap te fait flipper, ils peuvent venir accompagner d'un kiné ou d'un autre professionnel de santé. » Je secoue la tête avec force. « Non bien sûr que non. » Je me redresse sur mon siège, conscient de ne pas avoir été très clair dans mon propos. « Je voudrais juste être certain que nos locaux sont réellement adaptés à tous, je ne voudrais créer aucune frustration, tu comprends ? » Parce que l’homme que je suis le vivrait réellement, mal si quelqu’un venait à ne pas se sentir en sécurité dans mon studio que ce soit physiquement ou mentalement. « J’ai à cœur que tout se passe bien pour tout le monde. » C’est véritablement le point le plus important à mes yeux. « Tu connais des gens qui voudraient venir faire une séance déjà ? » Ce serait sûrement plus simple déjà de voir comment se déroule les choses avec un premier groupe. « En terme de danse, j’ai des groupes déjà bien remplis, mais il me reste dans la place encore dans certains horaires. » Les séances de fin de journée sont toujours les plus complètes, mais il y aura toujours un moyen de s’adapter. « Tu voudrais essayer toi-même ? » |
| | | | (#)Jeu 19 Mai 2022 - 21:13 | |
| Je laisse échapper un rire amusé lorsque Loan décrit Clément comme étant celui qui laisse traîner ses chaussures dans le couloir «On a chacun nos vices » haussais-je simplement les épaules. Certes, constamment devoir ranger derrière quelqu'un peut être usant à la longue, mais au final, s'il n'y a vraiment que ce côté-là de la personnalité de Clément qui est gênant, alors je pense que leur cohabitation peu être vraiment sympathique. Toutefois, nous ne sommes pas là pour parler de leur relation à eux, mais bel et bien la nôtre, celle que nous allons construire Loan et moi.
Après un début assez compliqué et une communication peu évidente, nous finissons enfin par nous comprendre et j'ai l'impression que Loan semble même presque emballé à l'idée d'une éventuelle collaboration. Toutefois, il restera un bon nombre de détails à fignoler, mais dans l'ensemble ça me semble être plutôt correct. En plus de toute cette organisation, mon demi-frère semble vraiment prendre à cœur la sécurité de ses adhérents ce qui est absolument et totalement louable. « Oui, je comprends tout à fait » répondais-je en hochant la tête « Mais je suis persuadé que nous trouverons facilement des solutions» assurais-je, quitte à ce que je mette la main à la patte... Ou plutôt au financement d'une rampe ou même ascenseur d'escaliers. Je suis persuadé qu'avec un peu d'aide Clément et Loan pourraient monter un dossier de tonnerre pour trouver les fonds nécessaires à l'aménagement.
«J'ai quelques noms en tête, oui. Mais on attend de voir » dis-je en me redressant avant d'arquer un sourcils lorsque le jeune homme me demande si je souhaite m'essayer à un de ses cours « Moi, à la danse ?» je rigole doucement « Ecoute, pourquoi pas ? Je suppose que t'as déjà eu affaire à des gens absolument pas coordonnés, non ?» je secoue la tête, amusé puis hausse les épaules «Bon allées, vas-y, c'est quand ton prochain cours où il y a de la place ? ? » Quelques minutes et informations complémentaires plus tard, nous finissons par nous dire au revoir, en lui promettant de revenir le lendemain en pleine forme et en motivation pour une heure de danse. @Loan Severide |
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