| (marvin) • shame on me... as usual. |
| | (#)Jeu 10 Mar 2022 - 19:05 | |
| Kitty avait commencé à travailler au « Death before Decaf’ » en tant que barmaid, la veille. Elle avait prévenu Dinah, évidemment. Dinah, c’était la femme qui l’hébergeait en Couchsurfing pour le moment. Elle avait été sa toute première rencontre australienne, et le courant passait plutôt bien entre elles – à tel point que Kitty avait prolongé son séjour à Logan City. Il faut dire que le quartier avait de quoi plaire, avec ses nombreux parcs. Kitty aimait s’y promener, le nez levé afin de ne louper aucun détail de sa nouvelle ville. Allait-elle rester ? Non, et c’était bien pour cela qu’elle avait dû trouver un travail. La grande blonde avait claqué toutes ses économies dans un billet aller, direction Brisbane. Elle n’avait pas pris de billet retour, mais ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas envie de rentrer dans sa ville adorée. Non, c’était parce que l’aller-retour lui aurait coûté beaucoup trop cher, pour commencer… et ensuite parce qu’elle ne savait pas combien de temps il lui faudrait pour retrouver Gideon. Gideon O’Connor, le militaire qui l’avait mise enceinte lors d’une escale à Amsterdam. Il ne lui avait pas donné son numéro, évidemment. Comment auraient-ils pu prévoir ce qui allait se produire, alors que Kitty prenait la pilule depuis des années ? Quelques jours plus tôt, cependant, elle avait réussi à mettre la main sur le frère et la sœur de Gideon. La situation évoluait, elle espérait avoir des nouvelles du blond bientôt. Elle ne voulait pas décider seule de ce qu’elle devait faire. Kitty s’en sentait incapable. Avorter ? Mettre l’enfant à l’adoption ? … le garder ? S’il avait été présent pour la mettre enceinte, il se devait de l’être pour prendre cette décision. Non ?
La hollandaise était perdue dans ses pensées lorsqu’elle arriva à un passage piétons de son nouveau quartier. Elle se rendait dans un parc, justement. L’envie de profiter du soleil, l’envie d’observer les gens aussi. Kitty adorait faire ça, se poser et regarder le monde autour, sans pour autant interagir avec lui. Tout à coup, alors que le feu était rouge… elle croisa le regard d’un homme qui attendait à côté d’elle. Elle l’entendit très distinctement demander « Vous savez où est le cinéma ? », et puisqu’ils venaient de se regarder… elle crut qu’il lui parlait. Elle détestait que les gens l’abordent dans la rue, même lorsqu’ils avaient une bonne raison. Son côté timide. Toutefois, la politesse voulait qu’elle lui réponde. « Non, désolée Monsieur… je… je ne suis pas d’ici », mais c’était presque inutile de le préciser étant donné que son accent très prononcé la trahissait. Elle s’apprêtait à fuir, mais ce foutu feu restait rouge ! L’homme ajouta qu’il voulait aller voir un certain film actuellement à l’affiche, et de nouveau Kitty crut qu’il s’adressait à elle. « Je comprends bien, oui… mais je ne peux vraiment pas vous aider, vous avez essayé de regarder sur Google Map ? » C’était quand même pénible, de devoir préciser ce genre de chose pourtant évidente en 2022. Qui n’a pas de smartphone, de nos jours ? La jeune femme regarda le feu, qui prenait décidément beaucoup de temps à passer au vert. De nouveau, elle entendit l’homme à côté d’elle. Sauf qu’il disait au revoir, et à tout à l’heure. Elle tourna la tête vers lui, s’apprêtant presque à lui demander ce qui lui prenait… lorsqu’elle le vit qui baissait le bras et éteignait son smartphone. Une fois de plus, le regard des deux blonds se croisa. « Oh ! Oh, je… je suis désolée » bafouilla-t-elle lorsqu’elle se rendit compte qu’elle lui avait répondu alors qu’il parlait avec quelqu’un d’autre au téléphone. La honte ! Les joues de Kitty s’étaient colorées de rouge à la seconde où elle avait compris le malentendu. Elle ne savait plus où se mettre ! Et ce feu de signalisation à la noix qui s’obstinait à rester rouge !! Dans le cas contraire, peut-être serait-elle partie en courant vers le parc. Qui sait ? @Marvin Duclos |
| | | | (#)Jeu 10 Mar 2022 - 22:05 | |
| 10 Mars 2022, 8h30. Deux orbes bicolores s'ouvrirent sur le monde. Un plafond aux poutres apparentes au dessus de lui, un soleil qui commençait délicatement à poindre son nez venait caresser son visage encore endormi. Il se passa une main sur le visage, poussant un soupir assoupi, tandis que des fourmis dans son autre bras se faisaient ressentir. Il tourna alors le regard vers celui-ci et les yeux au ciel. Il avait encore fait des folies de son corps cette nuit-là et ne s'en souvenait que brièvement. En effet, une magnifique jeune femme aux formes généreuses et à la chevelure brune dormait calmement près de lui. Elle était nue. Il ne fallait pas être bête pour deviner ce qui avait bien pu se passer. Ce qui était dommage, c'est qu'il ne s'en souvienne pas le moins du monde. Il espérait seulement avoir été bon. Quoique elles ne s'étaient encore jamais plaintes, donc sans doute l'était-il assez pour elles. Finalement, il regarda autour de lui : une chambre assez modeste, des meubles cosies, une coiffeuse, ainsi qu'une fenêtre donnant sur un jardin assez petit. Il n'était pas chez lui. Donc, même s'il ne s'en souvenait pas, il se doutait qu'il l'avait raccompagné chez elle pour ensuite couché avec elle. Il ne savait même pas son nom. Un regard sur le réveil. Il poussa un dernier soupir, enleva délicatement son bras de sous le corps de sa compagne d'une nuit et se releva. Là, silencieusement, il chercha ses vêtements, les enfila à la hâte, mit une main dans ses cheveux pour les recoiffer passablement, et finit par sortir de la maison. 10 Mars 2022, 10h. Marvin se regarda une dernière fois dans le miroir de sa salle de bain. Il avait une sale gueule. On pouvait distinguer des cernes plus gros qu'une valise présidentielle sous ses yeux, ainsi que des pupilles veinées d'un rouge très vif. Il n'avait pas assez dormi et cela se voyait à des centaines de kilomètres. Alors, sans hésiter une seule seconde de plus, il alluma l'eau de son robinet, la mit bien glaciale et se la passa plus d'une fois sur la figure. Revigorant. Il s'essuya vigoureusement et après cela se regarda une énième fois dans le miroir et fut convaincu du reflet. En effet, le froid lui avait donné des couleurs, ses cernes se voyaient un peu moins et ses yeux semblaient plus lumineux. Après cette étape, il mit une serviette autour de sa taille, ses tatouages visibles sur le reflet, et se dirigea vers sa chambre. Il ouvrit rapidement son dressing et chercha des habits corrects. Aujourd'hui, ce serait un tee-shirt blanc simple - montrant ses tatouages sur les bras - et un jean délavé à trou. Il enfila ensuite des nike beiges à lacets et se coiffa rapidement. Ouais, il était simple. Mais il savait que cette façon de s'habiller était tendance chez les hommes. Il aimait beaucoup les vêtements, mais surtout être à la pointe de la mode. 10 Mars 2022, 14h. Un dernier clap et il ferma de nouveau son PC portable, comme à son habitude quotidienne depuis deux mois maintenant. Encore aucune réponse. Décidément, il se demandait vraiment si ça valait le coup de continuer dans cette voie ou de ne pas chercher à travailler dans autre chose. Mais dans quoi ? Il n'était bon que dans le graphisme. Quoique ... Il aimait beaucoup les animaux et savait qu'il avait un certain feeling avec eux. Cependant, se voyait-il réellement refaire une formation, réétudier et chercher de nouveau un travail ? Mais surtout, de nouveau faire ses preuves ? Repasser dans les plus basses besognes avant de grimper les échelons ? Non. Clairement pas. Il avait trop galérer dans sa vie professionnelle pour recommencer tout cela. Finalement, il se releva, mangea une pomme et se dirigea vers le jardin, en sifflant son chien. Celui-ci courut immédiatement dans le terrain pour faire ses besoins, tandis que Marvin s'allumer une cigarette et mettait en route la cafetière. Il avait besoin d'un bon revitalisant. 10 Mars 2022, 16h. Il n'avait plus envie de rester enfermé, en plus il faisait chaud et il avait vu un super film au cinéma. Alors, après une heure de balade avec son chien, il s'était décidé à aller lire un livre dans le parc tout en cherchant le cinéma sur google map. C'est pour cette raison qu'il prit une sacoche où il mit un livre de poche, sortit son téléphone et se dirigea vers le parc de Logan City. Là, il commença à chercher sur internet, mais étant un éternel flemmard, il préféra appeler son hôte immédiatement pour qu'il lui indique un bon cinéma. Celui-ci décrocha rapidement, blasé par le flegme du fils de son ami, mais répondit facilement à ses questions. Cependant Marvin eut l'impression qu'il y avait un écho derrière tout cela. Alors, quand il raccrocha et se retourna vers la jeune femme qui s'excusait, il comprit immédiatement. Un léger sourire se posa sur ses lèvres tandis qu'il secouait la tête. " L'erreur est humaine. " Il observa le feu qui refusait de passer au vert. Etait-il en panne ou était-ce un signe du destin ? Finalement, il posa de nouveau son regard sur la blondinette. " Et puis, elle est encore plus acceptable quand elle vient d'un aussi joli minois. " Il n'était pas dragueur, mais il aimait faire des compliments aux jolies filles qu'il rencontrait. |
| | | | (#)Ven 11 Mar 2022 - 13:51 | |
| Heureusement, l’homme qui se trouvait être au téléphone quelques instants plus tôt ne semblait pas l’avoir mal pris. Il lui sourit et c’est là que Kitty remarqua qu’il avait des yeux vairons. Elle trouva que c’était joli, et se dit qu’il avait bien de la chance d’avoir une particularité physique si originale. Elle-même n’en avait pas vraiment, elle ressemblait à beaucoup de femmes dans son pays : blonde aux yeux clairs. En revanche, elle était grande… c’était parfois un handicap plus qu’autre chose, mais heureusement ça ne l’avait jamais empêchée de vivre. Ni même de trouver des hommes plus grands qu’elle, son premier amour mesurait 1m93 – une aubaine. Quant à Gideon, il mesurait 1m89 – elle le savait, puisqu’elle le lui avait demandé. Peut-être que les « petites » ne posent pas ce genre de question, mais quand une femme mesure 1m81, elle aime s’assurer que l’homme avec qui elle envisage quelque chose est plus grand qu’elle même quand elle porte des talons. Enfin, c’est toujours ce que s’était dit Kitty, elle trouvait ridicules les couples avec un homme plus petit que sa compagne. Le type du passage piéton avait l’air de faire la même taille qu’elle, et elle portait de simples Converses blanches basses. Avec ça, un jeans bleu en haut, qui devenait blanc à mi-cuisses et orné de flammes sur le bas. Personne n’aimait ce pantalon, dans son entourage. Elle s’en fichait, elle l’aimait assez pour le porter, elle lui avait assorti un crop top rouge trop large, qui laissait entrevoir son ventre encore plat malgré sa grossesse. Elle n’en était qu’à quelques semaines, et avant de tomber enceinte… Kitty était carrément maigre, voir trop maigre. L’inconnu lui dit que l’erreur est humaine, ce qui n’empêcha quand même pas la blondinette d’être rouge de honte. Lorsqu’il ajouta que l’erreur était encore plus acceptable avec un aussi joli minois, les rougeurs de Kitty s’intensifièrent. Elle savait qu’elle n’avait pas un laid visage, les hommes avaient tendance à aimer ses lèvres pulpeuses et ses yeux innocents. Toutefois, Catherine se trouvait banale et sans intérêt particulier. Si elle n’avait pas été aussi timide, elle lui aurait sans doute répondu qu’il était carrément gonflé, ou de revoir sa technique de drague qui était complètement dépassée en 2022. Qui ose encore dire aux femmes des choses qui les font passer pour des objets tout juste destinés à être beaux ? Pourquoi une belle femme aurait-elle plus le droit à l’erreur qu’une autre, moins gâtée par la nature ? Tous ces commentaires bouillonnaient dans la tête de la hollandaise, qui n’osa toutefois rien dire – mais n’en pensa pas moins. Elle se contenta d’un rire nerveux. « M… merci » bafouilla-t-elle, parce que c’était ce que ses parents lui avaient appris. La politesse. On te fait un compliment ? Tu souris, tu dis merci. Encore heureux, le compliment n’était pas vulgaire, parce que là elle avait vraiment du mal. Pour changer de sujet, et parce… quand même… le feu était toujours bloqué au rouge, Kitty dit : « Vous pensez que le feu est bloqué ? ». Les voitures ne cessaient de défiler sur l’avenue devant eux, et les autres piétons semblaient aussi commencer à s’impatienter. Elle soupira discrètement. C’était bien sa veine, pour une fois qu’elle s’accordait un peu de temps pour profiter du soleil, de la ville… sans penser à Gideon et ce foutu bébé. « Quelle poisse » ajouta la blondinette avec son accent hollandais à couper au couteau, plus pour elle-même que pour son voisin de passage piétons. @Marvin Duclos |
| | | | (#)Ven 11 Mar 2022 - 21:56 | |
| Depuis sa scolarité au lycée, Marvin n'a pas vraiment fait attention à la taille de ses conquêtes. En effet, il se rappelait parfaitement de Clotilde, sa première petite copine - qu'il avait eu en première -. Elle était brune, yeux verts, corps fin d'une lycéenne et mentalité d'une jeune fille de son âge. Elle était légèrement plus grande que lui, mais les sentiments qu'il avait pour elle avaient éclipsé littéralement cette différence. Il se souvenait aussi de Morgane, son premier véritable amour. Il l'avait rencontré à une soirée avec ses amis de son école de graphisme. Il buvait beaucoup et il l'avait vu. Cette magnifique jeune femme de vingt-et-un an, rousse aux yeux verts et au teint pâle. Elle avait un tempérament très fort, elle savait ce qu'elle voulait et ce qu'elle ne voulait pas. Et c'était lui qu'elle voulait. Elle était légèrement plus petite que lui, mais sa présence était si grande qu'elle en imposait beaucoup plus que le blond. Ils étaient restés bien cinq ans ensemble. Et finalement elle était partie : préférant sa carrière à son couple. Enfin, c'est ce qu'elle avait dit. Puis, il y avait eu Aleksander. Ce russe qui vivait à Genève depuis six ans, son premier homme. Et surtout, le seul qui lui avait fait découvrir des choses qu'il n'imaginait pas encore. Des choses qu'il n'osait réexplorer. Peut-être parce qu'il n'était pas sûr d'aimer les hommes, peut-être avait-il seulement aimé Alek. Il ne le savait pas encore. Cette jeune femme était de la même taille que lui. Mais contrairement à ce qu'elle imaginait, il n'était pas là pour la draguer. De un, car il n'était pas de ces lourdauds qui draguent dans la rue sans vergogne, qui sifflent les jeunes femmes comme des chiennes ou qui les regardent comme des bouts de viande. Non, il était seulement de ces hommes qui aimaient regarder les femmes, qui appréciaient leurs formes sans en abuser, qui décrivaient ce qu'ils voyaient, mais surtout qui constataient ce qui était véritable. Et oui, pour certains, cette blondinette était tout à fait banale, mais pour lui elle était différente. Dans un premier temps, car elle avait un accent qui venait des pays du nord. Il aimait énormément les étrangères. Pourquoi ? Peut-être car lui-même se considérait comme un étranger dans ce pays, mais aussi car il s'est senti comme un étranger toute sa vie à cause de son regard vairon. De deux, car sa timidité lui offrait un certain charme. Il aimait la timidité chez les gens, qu'ils soient hommes ou femmes, car elle leur conférait un certain mystère. On voudrait les connaître davantage, mais ils n'osent parler car ils n'y arrivent pas. Donc on s'accroche, on veut en découvrir plus et on creuse. On apprend à les aimer tout simplement. Oh oui, il aimait la timidité. Marvin avait bien senti qu'il avait gêné la jeune femme avec son compliment, mais il l'assumait parfaitement. Bien sûr, il aurait pu passer pour un dragueur, mais là-dessus elle se trompait complètement. Finalement, à sa marque de politesse, il hocha la tête. De toute façon, le "merci" était le seul mot possible dans ce cas-là. Ou une injure, mais sans la connaître, il la voyait mal dire ça. Une timide dire ça ? Ouais, ce serait le comble. Il posa ensuite un regard sur le feu qui demeurait toujours dans une couleur flamboyante. Décidément, il avait réellement un souci celui-là. Ensuite, son regard vaqua sur les gens autour de lui. Certains commençaient petit à petit à piétiner sur place, d'autres à marmonner des injures, et les derniers scrollaient sur leurs téléphones sans même faire attention. Il pouvait même remarquer des piétons caressaient leurs chiens pour oublier leur impatience, et d'autres chiens qui couinaient car ils en avaient marre de rester sur place. Il s'imaginait avec Sulko, son malamute. Ce dernier aurait fini par tirer sur sa laisse pour aller au parc, ne lui laissant pas le choix et prenant le risque de se prendre une voiture. Heureusement qu'il ne l'avait pas emmené dans ces cas-là. Il finit par hausser les épaules et pousser un petit soupir. Impatient, il ne l'avait jamais été et ce n'était pas le moment que ça change, en réalité. " Malheureusement, j'en ai bien peur. " Il lui adressa un petit sourire déconfit. A ses derniers mots, il eut un petit sourire amusé. La poisse, pour elle peut-être, mais pour lui non. Au moins ça lui permettait de discuter avec quelqu'un et peut-être la découvrir. Puis, il posa un regard sur son portable. Merde ! Sa séance était dans moins d'une demi-heure et il ne savait toujours pas où se situait le cinéma. Enfin, si, son hôte le lui avait indiqué, mais il fallait encore qu'il se dirige grâce à Google Maps. Alors, il observa les voitures qui ne cessaient de rouler à toute vitesse et ensuite, tenta de calculer les intervalles. Puis, il hocha la tête et posa un regard sur la jeune femme. " Vous aimez les risques ? " Il avait dit cela en avançant un pied proche de la route. Peut-être comprendra-t-elle. Ce serait drôle qu'elle le suive, au moins il ne serait pas seule et il la découvrirait grâce à cela. Il plongea alors son regard dans le sien, attendant sa réaction. |
| | | | (#)Mar 15 Mar 2022 - 20:50 | |
| L’homme à ses côtés confirma à Kitty qu’il pensait effectivement que le feu était bloqué, ce qui entraîna un soupir de la part de la blonde qui jugeait qu’il s’agissait d’une fameuse poisse. Quant à lui, il semblait tout à coup concentré. Elle l’observait du coin de l’œil, se demandant ce qu’il était en train de mijoter. Quand il lui demanda si elle aimait les risques, Kitty fut prise au dépourvu. Aimait-elle les risques… ? Non, pas vraiment. Ce n’était pas faute d’en prendre, mais pouvait-on vraiment dire qu’elle aimait ça ? Non, définitivement non. Elle n’était pas heureuse d’avoir débarqué ici en Australie en prenant un risque. Le risque de ne jamais retrouver Gideon, le risque de ne même plus pouvoir rentrer chez elle si elle ne parvenait pas à joindre suffisamment les deux bouts pour vivre et s’acheter un billet d’avion retour. Le risque de… perdre son bébé ? Elle aimait mieux ne pas y penser, surtout pas maintenant. L’avortement, un grand sujet de réflexion. Kitty ne se sentait pas capable de l’aborder seule, elle voulait que l’homme qui avait créé le problème soit présent pour prendre cette grande décision.
En lui posant la question, le type avait avancé un pied vers la route. N’importe qui aurait compris… mais ce n’est pas parce qu’on comprend le plan qu’on a forcément envie d’y participer. Alors pourquoi Kitty attrapa-t-elle la main du blond d’un geste spontané lorsqu’il plongea ses yeux dans les siens ? Pourquoi le suivit-elle dans son délire, ce type, alors qu’elle ne le connaissait même pas ? Alors qu’elle avait peur ? Alors qu’elle savait qu’il y avait des enfants qui attendaient au passage piétons et qu’il ne faut pas montrer le mauvais exemple aux enfants ? … parce que, c’est comme ça. Elle n’avait pas de réponse à tous ces pourquoi : elle le fit, c’est tout. Catherine eut la peur de sa vie, en vérité. Ils auraient pu se faire renverser, s’ils avaient traîné quelques secondes de plus. Heureusement, ils arrivèrent de l’autre côté indemnes. Les joues de Kitty étaient toujours rosies – elles n’avaient sans doute pas décoloré depuis qu’elle avait cru qu’il lui parlait un peu plus tôt. Mais la course, bien que courte, n’avait rien arrangé. Quand elle se rendit compte qu’elle lui avait attrapé la main et qu’elle la tenait toujours, elle rougit de plus belle et la lâcha. Déconfite. « Oh, euh… p… pardon, je… ». Décidément, elle enchaînait les conneries aujourd’hui. Et il fallait que ça tombe sur ce pauvre gars, qui devait supporter ça alors qu’il n’avait rien demandé. Kitty recula d’un pas, comme si subitement elle se pensait trop proche de l’homme. « C’était dangereux, vous savez ? » commenta-t-elle, sur un ton un peu plus affirmé. Comme si elle cherchait à reprendre la situation en main – ce qui n’arriverait pas, et peut-être que le type aux yeux vairons l’avait déjà compris. Elle avait envie de lui demander et maintenant ?, ce qui était idiot. Maintenant, chacun repart de son côté. Elle pouvait aller profiter de son parc, si elle en avait envie. Du soleil, aussi. Parce qu’il brillait toujours dans le ciel, invitant au farniente. Alors pourquoi était-elle toujours là, les mains fourrées dans ses poches, à gratter le sol de son pied comme une petite fille ? Qu’est-ce qu’elle attendait, au juste ? « Bon… hé bien… », le mot de la fin aurait pu être hé bien salut, bon film. Catherine n’ajouta rien. @Marvin Duclos |
| | | | (#)Sam 19 Mar 2022 - 22:00 | |
| En réalité, depuis qu'il est jeune, Marvin a toujours apprécié les risques. Oh bien sûr, durant les premières années de sa vie, il n'en a jamais vraiment prit de lui-même, sans doute car trop jeune ou trop attaché aux jupons de sa mère. Mais il faisait toujours en sorte que les autres en prennent pour lui, se complaisant de leurs risques pris. Il se souvenait parfaitement d'une bêtise qu'il avait inventé, et qu'un camarade, réalisée devant lui. Une bêtise qui aurait pu coûter la vie de celui-ci. En effet, elle s'était faite durant une journée au parc, jouant entre amis et dégustant la vie à pleine dent. Alors âgé d'une dizaine d'années, le voilà dans le filet d'escalade avec son meilleur ami de l'époque et deux, trois, fillettes rencontrées ce jour-là. Il avait lancé un pari : monter ce mur en moins de deux minutes. Son meilleur ami, casse-cou, accepta toute de suite et il s'y élança sans se poser de question. Soudain, son pied ripa, sa main loupa un cordage et le voilà qui s'empêtrait dans le filet. Malheureusement, il se retrouva la tête en bas, le pied droit emmêlé et sa tête cogna brutalement la pièce métallique qui tenait l'édifice. Marvin tenta de le réveiller, en vain. Heureusement pour eux, le père de son ami arriva en courant et appela les secours. Il n'eut plus jamais de nouvelles de son ami dés ce jour. On aurait pu imaginer que depuis ce jour-là, le blond ne supporterait plus les risques. Mais ce fut tout le contraire, malheureusement pour ses proches d'ailleurs. Lorsque son pied toucha l'asphalte, il ressentit comme une bouffée d'adrénaline qui monta jusqu'à la racine de ses cheveux. Cette dernière lui fit hérisser les poils dans la nuque, tandis que son coeur accélérait son battement. Il aimait énormément cette sensation. Cette sensation où on avait l'impression que la mort nous attendait de l'autre côté de la route, où elle nous tendait la main mais qu'on aimait la narguer, et qu'une petite voix hurlait dans notre cerveau. C'est sans doute pour cette raison qu'il appréciait tellement les sports de sensation : car ils lui permettaient de jouer avec ses limites. Oh, au début, il n'était pas ainsi, il fallait bien l'avouer. Mais depuis son accident, depuis que sa culpabilité ne cessait de jouer avec ses nerfs, il aimait jouer avec la mort. Tout simplement car il ne comprenait pas pourquoi il survivait et pourquoi ce jeune était mort. Avait-il réellement le mérite d'être sur cette planète à sa place ? Pourquoi la Mort ne venait-elle pas le cueillir lorsqu'il lui tendait la main ? Devait-il cesser de réclamer sa venue pour qu'elle daigne se montrer ? Il ne le savait pas, mais ce n'est pas pour autant qu'il arrêtera son petit jeu. Au début, ce n'était qu'un test personnel, mais aujourd'hui il s'extasiait à chaque fois devant tant de sensations profondes. La main de la jeune femme vint s'emmêler à la sienne, et il comprit immédiatement : les mots n'étaient pas utiles dans ces cas-là. Elle acceptait de le suivre, sans même le connaître. Donc dans le fond, elle appréciait le risque. Peut-être ne l'assumait-elle pas, mais Marvin savait parfaitement que n'importe quel être humain aime le risque. Tout simplement car nous aimons égayer nos journées, nous aimons nous amuser, mais surtout nous aimons jouer avec les éléments qui nous entoure. C'était tout naturel, selon lui. Alors, il tourna ensuite son regard sur la route, jugea le passage des voitures et tenta de calculer l'intervalle entre chacune, mais étant assez nul en mathématiques, il s'en remit rapidement à la chance. Agrippant davantage la main de la blonde, il s'élança immédiatement sur le passage piéton, ignorant les huées des citadins et les cris d'indignation. Il ignora aussi les quelques klaxons et fixa seulement le trottoir d'en face. Il n'a jamais couru aussi vite de toute sa vie, en réalité. Il avait eu l'impression de voler et ce fut encore plus exaltant qu'un tour sur sa moto. Là, oui, il venait de se foutre ouvertement de la tronche de la mort. Un sourire narquois était présent sur ses lèvres tandis qu'il venait d'atteindre le trottoir d'en face. Il était vivant. Il était vivant, putain ! Après quelques secondes, Marvin refit enfin face à la réalité. Ses yeux se désembuèrent petit à petit, tandis que son coeur reprenait subtilement un rythme correct. Une drôle de sensation et il sentit comme quelque chose qui venait de fuir sa main. Il tourna alors le regard vers la blonde, se souvenant brutalement de sa présence. Il hocha la tête, brièvement, à ses excuses, tentant de reprendre une contenance. Il était encore un peu dans les vapes, ayant vraiment adoré le risque qu'il venait de prendre. Puis, soudain, à sa phrase, un sourire enfantin apparu alors sur ses lèvres. " Bien sûr que je le sais. " Son sourire devint rapidement celui d'un adolescent rebelle. " Mais c'est ça qui est bon, n'est-ce pas ? " Si elle savait tous les risques qu'il prenait chaque jour quand il est seul, elle le fuirait sans aucun doute. Il n'a pas peur de la mort. C'est pour cette raison que ça lui arrivait parfois de marcher trop près d'une route, où de rouler un peu trop vite, ou pire encore, de griller un feu rouge à quelques secondes où la route perpendiculaire à la sienne devenait verte. Oui, c'était sa passion de se jouer de la mort. A l'hésitation de la jeune femme, il secoua la tête. " Eh bien allons boire un café, non ? " Il était hors de question qu'il la laisse partir et qu'ils se séparent de cette manière après un tel risque. Non pas qu'il voulait absolument la pécho, aussi belle soit-elle, mais ils avaient partagé quelque chose de fort aujourd'hui. Partir sans se retourner après cela serait un affront selon lui. Et puis un bon café après tout cela, histoire d'exciter de nouveau son coeur, était un magnifique plan. Il tourna ensuite la tête derrière lui et remarqua que le feu était enfin devenu vert. Bon okai, ils auraient attendu quelques secondes de plus et il n'aurait pas eu besoin de cela. Mais ce serait moins marrant, non ? |
| | | | (#)Lun 21 Mar 2022 - 22:05 | |
| Une fois arrivés de l’autre côté du passage piétons, Kitty prit le temps de reprendre son souffle et ses esprits. Ils avaient fait quelque chose de vraiment dangereux et con, ce qu’elle fit remarquer à son camarade. L’homme, qui n’avait pourtant pas l’air complètement idiot, lui offrit un sourire d’enfant rieur et confirma qu’il était au courant. Puis son air devint carrément rebelle lorsqu’il ajouta que c’était ça qui était bon. La belle blonde se redressa et lui lança son regard le plus interloqué, puis leva les yeux au ciel. Elle ne savait pas ce qui lui avait pris de le suivre dans son délire, toujours est-il qu’elle s’en voulait à présent d’avoir risqué sa vie – parce que c’était bien ce qu’il venait de se passer – comme ça. Elle était là, hésitante face à l’homme aux yeux vairons… ne sachant que dire ou que faire, alors qu’il aurait suffi qu’elle l’abandonne à son sort et qu’elle reprenne le cours de sa vie. Ce fut lui qui lui proposa d’aller boire un café, et la blonde fut forcée de constater qu’elle était soulagée qu’il prenne cette initiative. Elle ne parvenait toutefois pas à dire pourquoi. Tout à coup, elle eut soif. Kitty hocha donc la tête, puis passa une main dans ses longs cheveux décoiffés. « O… oui, un café ça serait parfait ». Soudain, elle entendit du mouvement derrière eux et imita son camarade pour constater, elle aussi, que le feu venait de passer au vert. La grande blonde s’empressa de s’éloigner sur ses jambes encore un peu tremblantes à cause de ce qu’il venait de se passer, elle ne tenait pas à entendre les commentaires éventuels des gens qui les avaient hués quelques instants plus tôt, lorsqu’ils avaient traversé.
« Je ne suis pas d’ici » dit-elle avec son accent hollandais qui ne laissait aucun doute sur ce qu’elle avançait, « vous savez où prendre un café dans le coin ? ». Kitty espérait ne pas trop s’éloigner du parc, elle aurait tout de même aimé y revenir un peu plus tard pour profiter du soleil… mais elle n’osa pas le dire au blond, comme souvent. Il était rare qu’elle fasse part aux gens, encore plus aux inconnus, de ses pensées et envies. Elle avait envie de lui demander comment il s’appelait, ce qui ne relevait pas spécialement d’un exploit – mais presque. La blonde se mordit la lèvre, tandis qu’elle marchait à côté de lui, et lâcha : « Je m’appelle Kitty. Et vous ? », se sentant bête dès que les mots franchirent sa bouche. Ce n’était pourtant pas grand-chose, personne ne prendrait cette phrase pour une agression ou une bizarrerie… mais le fait d’avoir commencé par donner son prénom la fit se sentir idiote. Parce que peut-être qu’il s’en fichait, peut-être qu’il allait trouver étrange qu’elle ne lui ait pas d’abord demandé le sien et attendu une question en retour, politesse de base ? De nouveau, la jeune femme sentit ses joues rosir. Elle pencha un peu la tête pour faire glisser ses cheveux devant son visage, espérant qu’il ne le remarquerait pas. Catherine avait conscience que pour les gens qui l’entouraient, son attitude pouvait parfois être difficile à vivre. Elle ne leur disait que rarement ce qu’elle pensait vraiment, préférant garder tout pour elle quitte à accumuler beaucoup de frustration envers eux, mais aussi envers elle-même. Mais pour les inconnus, c’était probablement également déroutant de la voir rougir à la moindre occasion. Elle pensait ne pas être une personne intéressante à découvrir, à apprivoiser et à fréquenter. C’est une façon bien horrible de se considérer soi-même, mais elle n’avait connu que ça toute sa vie et bien qu’elle aurait adoré vaincre cette timidité maladive, Kitty n’avait pas la moindre idée de comment procéder. Elle étouffa un léger soupir, en posant sa main sur son ventre. Tout à coup, elle réalisa.
Elle réalisa qu’elle venait de risquer sa vie alors qu’elle était enceinte. La hollandaise plaqua une main sur sa bouche, choquée de sa propre attitude et du risque inconsidéré qu’elle venait de faire prendre à son bébé. Il n’avait peut-être même pas encore la taille d’un avocat, elle ne savait pas si elle allait le garder, avorter ou le faire adopter… mais sans avoir pris de décision, déjà, comment ne pas se sentir horrible d’avoir risqué de le perdre ? La blonde sentit sa gorge se serrer mais ne dit rien, continuant à avancer en compagnie de l’homme aux yeux vairons. Sa main avait repris sa place le long de son corps, elle luttait intérieurement pour ne pas pleurer et/ou partir en courant se jeter dans un fleuve. Elle ne méritait pas d’être une mère, il n’était même pas encore là qu’elle agissait déjà comme un monstre. Tout à coup, l’avortement ou l’adoption lui semblaient être les meilleures solutions. Mais elle voulait en parler à Gideon, le père. Ce qui n’était pas possible à l’heure actuelle. @Marvin Duclos |
| | | | (#)Jeu 24 Mar 2022 - 21:28 | |
| En réalité, Marvin n'a jamais connu la timidité, dans sa vie. En effet, depuis son plus jeune âge, il a toujours eu tendance à venir vers les autres, à leur adresser des grands sourires, mais surtout à leur offrir une convivialité parfaite. Mais était-il vraiment sympathique envers les autres, ou utilisait-il seulement ce qu'on lui avait apprit ? Il ne le saurait sans doute jamais. En effet, son père étant un avocat très influent et sa mère une chirurgienne plasticienne très réputée, il avait tendance à participer à beaucoup de gala, à côtoyer beaucoup de monde qu'il ne connaissait pas, à entrer dans des villas plus grandes les unes que les autres, et à sourire à tous les gens qu'il croisait. La bourgeoisie, le beau monde, il avait connu cela toute sa vie et il avait, presque, apprécié cela. Dans le monde de "l'aristocratie" suisse, ou même mondiale, il y a deux groupes en familles et d'enfants. Il y a les enfants qui acceptent parfaitement leur situation, qui sourient par convention et qui adorent être le centre de l'attention. Puis il y a les autres, ceux-ci préfèrent s'exiler, ou s'isoler et ignorer tout ce qui pouvait entourer tout cela. Marvin ... Est sans doute entre les deux. En effet, il aime le regard des autres sur lui, il aime qu'on le charme, il aime sourire par convention, il aime être le centre de l'attention. Cependant, quelques fois, il préfère s'isoler et aller lire un livre dans un parc, histoire de pouvoir vivre tranquillement, de s'évader quelques instants. Etrange ? Il l'assumait complètement. Son regard se posa alors sur les piétons qui venaient de traverser et se retrouver sur le trottoir. Il pouvait distinguer les regards outrés, les moues déçues et les enfants admiratifs. Il cacha alors un soupir. Oh bien sûr, il appréciait le regard des autres, mais il se foutait littéralement des avis que l'on pouvait avoir sur lui. On le détestait ? Il s'en foutait. On était choqué de lui ? Peu importe. En réalité, il aimait risquer sa vie, et il se moquait ouvertement de ce que les gens pouvaient penser de cela. Mais aujourd'hui c'était différent : il avait emmené quelqu'un avec lui. Et il s'en voulait ... Légèrement. Peut-être n'avait-elle pas besoin de cela la blondinette ? Peut-être l'avait-elle suivi car elle n'osait lui dire non ? Mais ne dit-on pas que l'on peut mettre Paris en bouteille avec des "si" ? Sans aucun doute, et c'est sûrement pour cette raison que sa culpabilité disparu très rapidement. Ses yeux vairons se posèrent ensuite sur la jeune femme, qui venait d'accepter son invitation. Alors, avec un petit sourire en coin, il hocha la tête et se mit en route. Vu l'heure, le café était de bonne augure ... Et puis, il ne l'avouera jamais mais il était fan du café. Quoique. Il était plus fan du sucre et du lait qu'il rajouté à celui-ci en vérité. Un jour, il aura sans doute du diabète, mais il ne voulait pas y penser, préférant profiter du moment présent. Elle n'était donc pas d'ici, la blonde ? Il ne l'aurait pas deviné, tiens ! Un accent des pays du Nord et elle ne venait pas d'Australie ? Un rire jaune se fit entendre dans sa tête, tandis qu'il secouait la tête. Il pouvait paraître beau parleur, mais il aimait observer les jeunes femmes qu'il rencontrait. Et malgré qu'elle semblait timide, il avait vite deviner ses origines étrangères à ce pays du Sud. Il ne pouvait qu'être compatissant envers elle, puisqu'il était étranger lui aussi. La Suisse demeurait tout de même un pays plus Nordique que l'Australie, n'est-ce pas ? Alors oui, il la comprenait. A sa question, il hocha la tête. Malgré qu'il ne connaisse pas particulièrement Brisbane, il avait vite repéré les endroits stratégiques : comme les parcs, les salles de sport, les magasins de vêtements, les bars où sortir et les bistrots où boire un café correct. " Bien sûr. Il y en a un à quelques minutes d'ici, ils font des cafés très sympathiques. " Un énième hochement de tête, et finalement il marcha vers ce petit café. Heureusement, celui-ci n'était pas bien loin du parc, puisqu'il le juxtaposait de quelques mètres. Il l'aimait beaucoup car ça lui permettait de sortir son chien le matin et ensuite de se poser en terrasse, buvant un café au lait, mangeant un croissant et fumant une clope : tout en profitant du soleil australien. Oui, ce café était juste parfait pour les matinaux. " Enchanté Kitty, moi je m'appelle Marvin. " Kitty ? Plutôt mignon comme prénom. Mais il se demandait si celui-ci était réellement son prénom ou un surnom ? Car c'était tout de même un prénom étrange. Enfin vous me direz, aujourd'hui, au XXème siècle, les prénoms étranges étaient très fréquents, limite à la mode. Bref, pourquoi s'interroger là-dessus ? C'était futile. Finalement, quand il distingua le patio du café, il continua à marcher, pour ensuite s'installer immédiatement à la table, tout en ayant tirer la chaise de la jeune femme en premier lieu. Beh ouais, il était bien éduqué tout de même. Quand ce fut fait, il héla le serveur et commanda un café au lait, tout en laissant la jeune femme choisir ce qu'elle désirait boire. " Alors dîtes-moi ... D'où venez-vous Kitty ? " Il lui adressa un petit sourire. " Car je vous avoue que j'ai remarqué votre accent nordique. " @Catherine Smet |
| | | | (#)Lun 28 Mar 2022 - 16:53 | |
| Le blond aux yeux vairons lui confirma qu’il y avait un café sympathique à quelques pas de là, où ils servaient du bon café – ce qui convenait parfaitement à Kitty, qui lui avait de toute façon déjà emboité le pas pour fuir le passage piétons. Le jeune homme ne sembla pas le moins du monde choqué par la façon dont se présenta Kitty – mais après tout, qui l’aurait été à part elle-même ? Il se déclara enchanté, et ajouta s’appeler Marvin. Marvin. Un joli prénom. Il ne remarqua pas le trouble de la blonde lorsqu’elle réalisa avoir risqué la vie de son bébé en traversant le passage piétons comme une folle. Fort heureusement, d’ailleurs. Marvin marchait simplement vers son objectif, avec un air insouciant. L’était-il vraiment ? Kitty était curieuse, mais c’était un trait de caractère qui ne matchait pas du tout avec sa timidité.
Il lui tira une chaise, lorsqu’ils arrivèrent sur la terrasse. Elle le remercia d’un sourire : Catherine était le genre de femme à apprécier la galanterie, même si elle savait que c’était un peu vieux-jeu et totalement surfait. Ils commandèrent, Kitty demanda un latte macchiato avec un supplément caramel – son petit péché mignon. Elle s’installa ensuite plus confortablement sur sa chaise, glissant un pied sous ses fesses dans une attitude adolescente. Marvin lui demanda d’où venait son accent nordique, en la vouvoyant. Elle-même l’avait fait un peu plus tôt, et elle n’aurait jamais suggéré en premier de renoncer à cette politesse. « Je viens des Pays-Bas, en Europe » répondit-elle, se sentant obligée de préciser où se situait son pays exactement. Elle n’avait pas la moindre idée de la culture des australiens, et n’était d’ailleurs même pas sûre que le blond était d’ici. Il ne parlait pas avec un accent particulièrement prononcé, du moins c’est ce qu’il semblait à la jolie blonde. Quant au sien, elle avait confirmation qu’il était impossible de passer à côté. « Vous… vous connaissez ? » ajouta-t-elle, sur un ton qu’elle espérait poli. Après tout, la question pouvait être mal prise, certains pouvaient avoir l’impression d’être pris pour des cons. Mais l’Australie, c’était si loin… Kitty n’aurait jamais l’idée de prendre les Australiens pour des idiots, s’ils ne savaient pas où se trouvaient les Pays-Bas. Surtout au vu de la petite taille de son pays.
On leur apporta rapidement leurs boissons. Kitty jeta un sucre supplémentaire dans la sienne, malgré le caramel. « Bon, et bien… santé » fit-elle, puis elle but une gorgée gourmande, qui forma une légère moustache de lait au-dessus de sa bouche pulpeuse. Elle l’essuya d’un geste discret avec la serviette en papier qui accompagnait le grand verre, puis tendit le biscuit au jeune homme : « Vous le voulez ? ». Elle ne les mangeait jamais, le grignotage n’était pas dans ses habitudes fort heureusement. Ce qui ne l’empêcherait pas de grossir pour les mois à venir, à moins d’opter pour l’avortement. Décision qu’elle n’avait toujours pas prise. « C’est chouette, ici » commenta-t-elle ensuite, en jetant un coup d’œil autour d’elle. Le parc en face offrait une magnifique vue, la jeune femme apprécia l’endroit et se promit d’y revenir de temps en temps dès que son emploi du temps le lui permettrait. La hollandaise planta son regard vers Marvin. Elle avait envie de lui poser des questions, de savoir son âge ou son métier… mais comme d’habitude, sa timidité la retenait. Faire la conversation à des inconnus était un calvaire pour la blonde, qui aurait tant aimé être aussi à l’aise en société que cet homme aux beaux yeux semblait l’être. La timidité, il parait qu’on peut la soigner en se forçant à aller contre… mais elle n’avait que rarement franchi le cap. C’était difficile, pour elle. Catherine détestait se sentir rougir, elle n’aimait pas avoir le rose aux joues ou bégayer face aux inconnus. Mais qui aimerait ça, n’est-ce pas ? |
| | | | (#)Mer 6 Avr 2022 - 22:19 | |
| Insouciant ? Sans aucun doute. En réalité, Marvin a toujours été quelqu'un de très insouciant. En effet, il se souvenait parfaitement des paroles de sa mère lorsqu'il était adolescent. Il se rappelait s'être posé dans le canapé, un soir, lorsqu'il avait quatorze ans, près de sa mère. Dans un premier temps, ils avaient discuté machinalement de la journée qui s'était déroulée, des cours qu'il avait suivi, des patients qu'elle avait pu avoir. Puis en était venue une discussion sur l'enfance du blond. Sa mère lui avait expliqué que quand il était petit, il était intéressé par tout ce qui pouvait l'entourer : que ce soit la nature, les gens, les animaux, les minéraux ... Absolument tout. Il en était devenu insouciant, véritablement, à la limite du dangereux. En effet, elle se souvenait qu'un jour, il était dans le jardin d'un ami à ses parents, dans le jardin où une rivière séparait les hectares. Il avait rencontré le chien de ces ami et avait commencé à jouer tendrement avec. Ils jouaient au foot, au frisbee puis finalement Marvin a décidé de jouer à chat avec lui. Ils couraient ensemble, soudain un bruit sourd se fit entendre et le chien se mit à aboyer. Le blondinet était tombé dans la rivière. Heureusement il savait nager. Et depuis ce jour, le Suisse n'a jamais perdu cette insouciance ... A n'importe quel moment. Mais celle-ci, combinée à sa culpabilité, il était devenu véritablement dangereux. Le café au lait vint se poser devant les yeux du blond, tandis qu'il venait délicatement s'allumer une cigarette. Cette boisson contrastait énormément avec son côté un peu enfantin. Il avait toujours aimé le café. Depuis son entrée dans le monde de l'adulte en réalité. Dans un premier temps, il l'aimait car il avait cette légère amertume qui venait vous titiller le palais. Et ensuite ce goût corsé qui vous faisait voyager subtilement. Mais bien sûr, certains l'aimaient pur, sans fioriture, mais lui il préférait avec le lait. Ce lait le ramenait à un sentiment d'enfance, tandis qu'il apaisait la nervosité de la caféiné. Il ajouta un sucre dans celui-ci, le remua quelques instants et finalement, en but une gorgée. Malheureusement, comme un enfant, il fit la grimace car la chaleur un peu trop brute de la boisson vint agresser sa gorge. Il posa alors immédiatement sa tasse, en attendant qu'elle refroidisse et préféra fumer sa cigarette, tout en soufflant la fumée sur le côté, évitant qu'elle vienne toucher sa voisine. Il avait beau être légèrement gamin, égoïste et masculin, il n'aimait pas imposer aux autres ses vices. C'est pour cette raison qu'il faisait en sorte de toujours éviter que sa fumée vienne déranger les narines des gens qui pouvaient l'entourer. Il haussa un sourcil, surprit : les pays-bas ? Donc elle était européenne, comme lui. Etrange, il ne l'aurait jamais imaginé. Non pas qu'elle soit européenne, mais plutôt des pays en question. En effet, il aurait sans doute parié sur une polonaise, une estonienne ou une ukrainienne. Elle était blonde, le teint un peu pâle et les yeux clairs ... Oui, c'était un physique de ces pays la plupart du temps. A sa question, il eut un petit sourire amusé. Beaucoup de personnes auraient été vexé par cette question, ayant l'impression d'être prises pour des connes, mais ce n'était pas le cas pour Marvin. En effet, il pouvait comprendre que Kitty se pose la question. Tout le monde ne connaissait pas la planète entière. " Oui, je connais puisque comme vous je suis européen. Je viens de Suisse. " Il comprenait mieux cet accent nordique maintenant et il trouvait qu'il lui allait parfaitement. En fait, ça contrastait énormément avec le physique qu'elle pouvait arborer. Elle était fine, semblait toute fragile et cet accent lui conférait une certaine force, comme si elle venait d'un monde tout autre. Comme si ses origines étaient bien plus profondes que la plupart des autres gens présents en Australie. Lorsqu'elle souleva son latte pour présenter ses politesse, il fut légèrement confus. En effet, il avait déjà bu une gorgée avant cela. Cependant, il leva tout de même sa tasse en hochant la tête. Son regard se posa ensuite sur la petite moustache présente au dessus des lèvres de l'Européenne et un petit sourire se posa sur ses lèvres. C'était absolument mignon. Il avait l'impression de voir une petite fille buvant son premier chocolat chaud de la journée. Bon okai, elle était absolument adorable. Jolie et adorable. Elle avait tout pour plaire cette femme, absolument tout. Finalement à son commentaire, il hocha la tête. En effet, ce café était posé à un endroit tout à fait parfait. Le parc à côté offrait un diaporama emprunt d'une certaine nature. Les piétons marchant prés du lieu encrait une vie éternelle. Enfin, le blond vint ensuite croiser le regard de la jeune femme. Elle était timide et n'osait commencer la conversation : très bien, il le ferait donc pour elle. " Alors Kitty ... Parlez-moi un peu de vous. Que faites-vous dans la vie ? Pourquoi êtes-vous dans ce magnifique pays ? " Questions simples, certes, mais il était certains que ces dernières permettraient une conversation assez intéressante. |
| | | | (#)Jeu 7 Avr 2022 - 17:51 | |
| Catherine n’aimait pas particulièrement les fumeurs, mais elle n’avait jamais été confrontée à l’un d’eux depuis qu’elle avait appris être enceinte. Il faut dire qu’elle n’était pas restée bien longtemps aux Pays-Bas lorsqu’elle avait appris la nouvelle : juste le temps de la digérer un minimum, et de demander un Visa en urgence pour pouvoir partir. Et depuis son entrée sur le sol australien, elle n’avait pas parlé à énormément de gens en vérité. Ainsi, lorsque Marvin alluma une cigarette, la blonde s’inquiéta immédiatement pour son bébé. Ce fut de courte durée, car elle constata rapidement que le blond s’assurait de souffler sa fumée à son opposé – ce qu’elle apprécia, sans toutefois le commenter à l’intention de l’homme. Tout se passait en interne, chez la hollandaise. Les critiques, les remarques, les taquineries… mais aussi les compliments. Il s’attaqua à son café et Kitty afficha un sourire amusé lorsque le jeune homme grimaça, probablement à cause de la chaleur du breuvage. Du moins l’espérait-elle, si ça avait été à cause de son goût… pourquoi prendre un café quand on n’aime pas ça ?
L’homme confirma connaître très bien les Pays-Bas, puisque lui-même venait de Suisse. Catherine se redressa légèrement, intéressée. Spontanée, elle lui répondit : « Ah mais oui, il me semblait bien que vous n’aviez pas le même accent que les gens ici. Nous sommes donc rivaux… en matière de fromages ! » Une petite plaisanterie, qui était sortie tout naturellement. Elle savait que la Suisse et les Pays-Bas étaient tous deux réputés pour cette spécialité à base de lait – évidemment, son pays l’emportait haut la main ! A son tour, elle but une gorgée de café et ne put pas faire autrement que de remarquer le sourire du blond, ainsi que son regard vairon qui s’attardait sur elle. Kitty se sentit rougir, une fois de plus – mais quelle surprise, n’est-ce pas ? Elle essaya de détourner la conversation, glissant que c’était un chouette endroit. Il ne l’aida pas, et hocha simplement la tête. Catherine, gênée, but une nouvelle gorgée de café. Heureusement, il dut comprendre que faire la conversation n’était pas la qualité qu’elle mettait en avant sur un CV, et lui posa quelques questions d’apparence simples… mais qui cachaient tellement de tenants et aboutissants que ce n’était finalement pas si simple d’y répondre ! « Je travaille dans un bar, depuis hier en fait… mais ça fait des années que je suis barmaid, à Amsterdam » commença-t-elle par dire, en passant une main timide dans ses longs cheveux blonds. Elle n’osait pas trop croiser son regard, préférant des échanges furtifs lorsqu’il posait les yeux sur elle. « Quant à ce qui m’amène… », la grande blonde hésita. « Pas grand-chose, ma foi ». C’est vrai qu’un bébé dans le ventre et l’envie de retrouver son géniteur pour prendre une décision relative à l’existence même de ce bébé, ce n’est pas grand-chose, après tout. En toute ironie, bien entendu. Mais clairement, la jeune femme ne se sentait pas assez en confiance que pour expliquer le pourquoi du comment de sa présence à un parfait inconnu, qui lui avait fait frôler la mort par-dessus le marché. « Et vous, ça fait longtemps que vous êtes en Australie ? » L’avantage, quand quelqu’un entame une conversation, c’est qu’on peut simplement lui retourner ses propres questions sans avoir l’air trop indiscret. Après tout, si la personne a jugé bon de les poser, c’est forcément parce que ça ne la dérangerait pas d’y répondre elle-même. Les conventions sociales ne veulent-elles pas qu’on retourne leurs questions aux gens ? « Vous travaillez dans quoi ? » demanda-t-elle aussi, ravie de pouvoir satisfaire sa curiosité à ce sujet. Bien qu’à son avis, un travail est très loin de définir une personne et son caractère. Elle en était la preuve vivante : barmaid, elle n’aimait pourtant pas spécialement l’alcool et avait les capacités de socialisation d’une huitre – ce qui plaisait à certains patrons, ceci dit. Son ancien employeur à Amsterdam appréciait sa froideur, qui la rendait inaccessible et attirait les hommes à ses yeux plus facilement qu’une femme aux portes ouvertes constantes. Ce n’était pas le point de vue de Kitty, qui ne se sentait pas particulièrement plus désirée que ses collègues – bien au contraire ! Mais bien entendu… elle ne l’avait jamais contredit, bien trop heureuse d’avoir un travail dans lequel elle se montrait douée. @Marvin Duclos |
| | | | (#)Jeu 14 Avr 2022 - 22:09 | |
| En réalité, malgré ce que l'on pouvait imaginer, Marvin demeurait quelqu'un de très bien élevé. Bien sûr, quand on le voyait en boîte, on se posait des questions. Un trentenaire qui se bourrait la gueule sans se poser de questions, qui titubait sans s'en rendre compte, qui insultait les gens qui le poussaient malencontreusement, qui emmenait des femmes chez lui pour finalement les balancer comme des chaussettes sales le lendemain. Mais ça, c'est le Marvin des soirées, le Marvin qui oublie toutes ses bonnes manières, mais surtout le Marvin qui tente d'ignorer la culpabilité qu'il vit tous les jours. Toutes les heures plutôt. Mais lorsque le blond est sobre, qu'il vit une vie d'homme actif lambda, il est quelqu'un de très bien élevé. Ses parents lui ont toujours inculqué le respect de la vie des autres, ainsi que leur espace vital. C'est pour cette raison, et unique, qu'il s'était mit à fumer à l'opposé de la blonde. Il ne savait rien d'elle, mais il refusait catégoriquement de lui imposer un tabagisme passif qu'elle ne semblait pas désirer. En fait, de son côté vie active Suisse, il a gardé deux vices : le café et la cigarette. En effet, il savait parfaitement qu'en buvant autant de café, il attaquait gratuitement son coeur et le menaçait de mort. Car, il ne faut pas croire, mais il ne buvait pas qu'un seul café dans la journée ... Oh non. Il en buvait au moins une bonne dizaine. Et les plus radicaux sont sans doute ceux qu'il buvait après une bonne cuite et surtout devant son ordinateur face à un CV. Parfois il lui arrivait de ressentir des picotements dans son sternum à cause de la caféine, mais il les ignorait volontairement. Il s'en foutait de la mort. Il s'en voulait tellement que la mort lui tendait facilement les bras. Et bien sûr, la cigarette n'aidait en rien. Cette cigarette qui vous brûle la gorge le matin. Cette cigarette qui vous aide à digérer, selon lui, après un repas le midi. Et celle qu'il détestait le plus : cette dernière qui vous offre une mauvaise haleine et un mauvais goût quand vous vous réveillez le matin. " Seulement rivaux, hein ? Moi je pense surtout que la victoire nous appartiendra un de ces jours ! " Car oui Marvin savait parfaitement que la Suisse n'était pas très connue pour son fromage, mais surtout pour son chocolat. En effet, les Pays-bas les ayant surpassé, le fromage Suisse n'est sans doute pas la première chose à laquelle on pense quand on entend parler de ce pays. En tout cas, dans le fond, il était heureux de savoir qu'elle avait pu remarquer son accent. Ca le rassurait un instant : ça lui prouvait qu'il n'avait pas tout perdu en venant ici. En même temps, il s'en doutait. Puisqu'il avait entendu parler que pour prendre l'accent d'un pays, il fallait souvent plusieurs mois, voire plusieurs années. Car malgré qu'il en veuille énormément à son père de l'envoyer ici, il ne voulait pas perdre tout ce qu'il avait eu dans son pays natal. Il ne voulait pas perdre sa culture, son accent, ses souvenirs ... Il en était hors de question. Et c'est pourquoi il le cultivait plusieurs heures pas jour. Barmaid ? Il arqua un sourcil dubitatif. C'est marrant, il ne la voit vraiment pas faire un tel boulot. Elle semblait si timide, si fragile et si ... Frigide, surtout. Il avait tellement l'habitude de voir des barmaids rire à ses blagues, lui sourire avec séduction et lui offrir des verres seulement pour qu'il les mette dans son lit. Mais elle ? Elle, il était convaincu de ne pouvoir jamais la toucher, ou même lui offrir un verre. Et c'est ça qui l'intriguait, en réalité. Puis un petit sourire mi-figue, mi-raisin se prononça sur ses lèvres. Pas grand chose hein ? Personne ne quitte son pays natal pour pas grand chose, c'est évident non ? Mais il préféra ne rien dire. Car dans le fond, ça ne le concernait pas, mais alors pas du tout. Il finit par hocher la tête, boire une dernière gorgée de son café et fumer la dernière latte de sa cigarette. Après cela, il héla un serveur pour un cendrier. Celui-ci donné, il le posa sur la table à côté d'eux et y écrasa son mégot. " Je suis un tout jeune Australien, je suis arrivé en Janvier de cette année. " Un petit sourire amusé et il observa autour de lui. Plus les minutes passaient, plus le bar se peuplait. A croire que le printemps animait les gens et les incitait à sortir. Finalement la fameuse question tomba, et là son sourire s'illumina enfin. Il allait parler de quelque chose qui le passionnait. " Graphisme. Je suis, enfin j'étais, graphiste dans la publicité animalière. " Et c'est tout ? Il ne disait que cela ? Même lui ça l'étonnait, en réalité. Peut-être n'osait-il pas trop parler car elle ne parlait pas tellement ? Il ne le saurait jamais. Mais une chose est sûre, cette jeune femme l'intriguait beaucoup, mais surtout le changeait mentalement. Il ne savait même pas pourquoi. |
| | | | (#)Sam 23 Avr 2022 - 20:28 | |
| Lorsque Catherine déclara à Marvin qu’elle était barmaid à Amsterdam, et qu’elle avait repris ce-même travail ici en Australie, elle remarqua qu’il fronçait un sourcil interrogateur. Il était vrai qu’elle n’avait pas vraiment le profil de l’emploi, mais elle s’était habituée à ce genre de réaction. Ça ne la dérangeait pas le moins du monde – au contraire, c’était même presque agréable de pouvoir surprendre les gens. L’homme aux yeux vairons héla un serveur et écrasa son mégot dans le cendrier que celui-ci lui apportait, sous l’œil approbateur de la jeune femme. Elle n’aimait pas les fumeurs, mais il y avait encore pire qu’un fumeur à ses yeux : un fumeur qui se débarrasse de ses mégots n’importe où. Au moins le blond était-il un homme civilisé, et prévenant vis-à-vis de son entourage – en témoignait la façon dont il avait soufflé sa fumée loin d’elle. Il lui dit être arrivé en Australie en janvier de la même année – pas bien longtemps avant elle, de ce fait. Il semblait déjà si à l’aise… Kitty espérait que d’ici deux mois, si elle était toujours ici, elle semblerait aussi à sa place que Marvin. « Et vous… qu’est-ce qui vous amène, alors ? » demanda-t-elle, ravie de pouvoir lui retourner cette question-là aussi. Elle ne se sentait pas gênée ou indiscrète, puisqu’il l’avait lui-même posée et devait donc être disposé à y répondre à son tour. Conventions sociales, heureusement qu’elles existaient.
Lorsqu’elle lui parla de son travail, le visage du jeune homme sembla s’illuminer. Catherine se remua sur son siège, soudain intéressée. Elle décroisa les jambes, changea le pied qui était posé sous elle, et but une gorgée de son latte tandis qu’il lui disait être graphiste. Ou plutôt, avoir été graphiste dans la publicité animalière. Elle attendit… mais plus rien ? En général, les gens qui semblaient s’animer ainsi lorsqu’on leur posait une question à propos d’un sujet qui leur plaisait se montraient un peu plus loquaces. Elle aurait presque été déçue, et frustrée – devait-elle insister pour en avoir un peu plus ? La jeune femme se mordit la lèvre, hésitante. « Et… c’était chouette ? P… pourquoi vous avez arrêté ? » osa-t-elle, en sentant ses joues s’empourprer légèrement. Chouette, quelle jeune femme de 26 ans utilise encore cette expression ? Timidité, quand tu nous tiens. « Quand vous dites graphiste, vous étiez… à la conception ? Vous ne travailliez pas vraiment avec les animaux, du coup ? » insista-t-elle quand même, vraiment intéressée par le sujet. Catherine n’avait jamais songé à chercher un autre métier que ceux pour lesquels il ne fallait pas faire d’étude ou qui ne nécessitaient pas de qualification particulière. Elle n’avait jamais été portée sur les études, cherchant l’indépendance à tout prix depuis son plus jeune âge – ce qui l’avait d’ailleurs amenée à quitter Haarlem pour emménager dans un logement étudiant à Amsterdam, abandonnant rapidement le côté étudiant de la chose pour chercher un petit boulot dans la capitale au nez et à la barbe de ses parents qui la pensaient plongée dans ses études avec le plus grand sérieux.
@Marvin Duclos |
| | | | (#)Lun 25 Avr 2022 - 21:29 | |
| En réalité, ses origines financières, mais surtout ethniques, ont fait en sorte que Marvin soit quelqu'un de très bien élevé. Oh bien sûr, aux vues de l'argent de ses parents, il aurait pu facilement devenir l'un de ces enfants pourris gâtés qui naissent avec une cuillère en argent dans la bouche et qui vivent aux dépends de leurs géniteurs. Il aurait pu devenir hautain, arrogant, malhonnête, vicieux comme tous ces enfants de bourges. Mais il a refusé catégoriquement de le devenir. A quoi bon ? A quoi cela lui servirait-il ? Mise à part se faire des ennemis et être détesté par tout le monde. Lui qui haïssait la solitude, il n'en voyait aucune utilité, vraiment. Alors, il était devenu un véritable prince. Respectant les limites des autres, n'imposant pas ses vices à ceux-ci et restant galant quand il le fallait. Malheureusement, il n'était pas charmant. En effet, il refusait de s'engager dans une quelconque relation sérieuse, préférant enchaîner les conquêtes, mais refusant d'avoir de l'irrespect pour ces dernières. Les femmes étaient bien trop importantes dans sa vie pour qu'il se permette de les dégrader, autant physiquement que mentalement. S'il faisait parti des gentils ? Des mauvais ? Il ne saurait le dire. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il faisait toujours en sorte de pouvoir s'adapter correctement à la situation dans laquelle il était et à la personne avec laquelle il se trouvait. Des fois, ça ne fonctionnait pas et ça saoulait. Mais parfois, ça faisait plaisir et il arrivait à se faire des ami(e)s. Finalement, la question tomba. Il aurait du s'en douter. Il avait posé la question en premier, donc c'était dans la logique des choses qu'elle se retourne contre lui. Il réfléchit quelques instants. Devait-il lui dire la vérité ? Bien sûr que non, sinon il tromperait sa famille entière, mais surtout Catherine s'enfuirait à toutes jambes. Devait-il enjoliver la vérité ? Non, car elle finirait par comprendre. Devait-il mentir ? Il détestait mentir, et était très mauvais là-dedans. Mais il opta pour cette dernière solution, puisque de toute façon, il n'avait pas vraiment le choix. " De base, je devais seulement être là pour des vacances, puis finalement j'ai décidé de m'y installer. " Petit sourire. Petit mensonge qui englobait bien la réalité. Oui, c'est vrai qu'il aurait pu développer ce qu'il faisait dans son travail. Surtout aux vues de son comportement. Mais en fait, avec le temps, il avait apprit à rester dans la retenue. Car malgré que son travail le passionne depuis qu'il était diplômé, il s'était vite rendu compte qu'il pouvait ennuyer ceux avec qui il en discutait. En même temps, il pouvait le comprendre. En effet, une passion reste tout de même quelque chose d'assez personnel, et tout le monde ne comprend pas forcément cette dernière et ne s'y intéresse pas forcément. Mais il y avait une politesse à respecter, des deux côtés : ceux qui interrogent devraient s'y intéresser plus amplement et ceux qui répondent devraient rester dans le retenue le plus longtemps possible. C'est pour cela qu'il n'avait pas développer plus que cela, de peur d'embêter sa comparse. Mais heureusement pour lui, cette dernière semblait réellement intéressée et lui posa deux questions. Une qui le colla à sa chaise, car il ne sut s'il devait dire la vérité et la deuxième qui le fit sourire de contentement car il adorait expliquer son travail. " Alors en fait, je ne suis pas parti ... Enfin, je veux dire j'ai malheureusement du faire un abandon de poste pour cause personnelle. " Bon, il n'avait pas développé plus que cela, mais il avait été honnête dans le fond. En effet, en ayant eu cet accident et ayant du quitter Genève le lendemain, il avait quitté son travail sans même expliquer les raisons. Le blond avait même, délibérément, négligé les mails envoyés par sa boîte. Il n'avait pas le courage de tout leur avouer, malgré qu'il considère son patron comme un second père. " Beh ça dépend de quelle pub on parle. Parfois, je peux être mené à être au contact direct avec l'animal : par exemple pour des croquettes ou même des produits vétérinaires. Car je dois diriger les photographes et leur indiquer ce que je veux pour pouvoir créer des sites, ou même des affiches. " Il se passa une main dans les cheveux. " Mais d'autres fois, je dois simplement aider des webmaster à créer un design pour leur site, ou tout simplement des boîtes de nourriture, accessoires à créer une ambiance. " Un petit sourire naquit sur ses lèvres, Marvin appréciait réellement parler de son boulot. |
| | | | (#)Jeu 5 Mai 2022 - 9:40 | |
| Si le jeune homme était venu pour des vacances mais qu’il avait décidé de rester, c’est que Brisbane avait vraiment dû lui taper dans l’œil. Du moins, c’est ce que pensa Catherine – elle n’avait aucune raison de douter de la véracité de la réponse de Marvin, après tout. Pour sa part, elle n’avait pas encore découvert pour quelles raisons on pouvait avoir envie de rester ici, à part le grand parc en face d’eux où elle avait à l’origine prévu de se poser un moment pour se reposer et profiter du soleil. Quant au climat, il était certes agréable mais la jeune femme avait bien conscience que l’hiver finirait lui aussi par arriver, même si ce n’était pas en même temps qu’aux Pays-Bas. Restait à voir s’il serait supportable par ici… à condition qu’elle y soit encore, ce qui semblait bien parti au vu de sa situation.
Ils parlèrent ensuite de leurs travails respectifs, et Kitty s’autorisa quelques indiscrétions – trouvant les réponses de son compagnon un peu trop vagues à son goût. La curiosité était un vilain défaut, mais puisqu’il l’avait lancée sur le sujet… autant en profiter. Elle apprit ainsi qu’il n’avait pas démissionné, mais plutôt abandonné son poste pour des raisons personnelles. Bien entendu, elle était curieuse… mais jamais elle ne se serait permis de demander quelles étaient ces raisons, au juste. La blonde était bien trop timide et bien élevée que pour mettre les pieds dans le plat de la sorte. Marvin enchaîna avec des explications plus techniques concernant son ancien travail, et Kitty remarqua qu’il semblait assez heureux d’en parler – son sourire le trahissait. Elle le regardait, avec ses yeux vairons qui s’illuminaient, et trouvait tout à coup cette conversation fascinante. Elle ne regrettait pas de l’avoir suivi sur le passage piétons de la mort, comme il serait maintenant surnommé. Au moins, ils avaient une conversation intéressante et c’était assez rare pour qu’elle ait envie de le souligner. « Votre travail avait vraiment l’air intéressant, et varié en plus. C’est sympa d’avoir plusieurs aspects dans un métier… je dois dire que ça manque un peu, en tant que barmaid ». Elle servait les verres, gérait son bar ainsi que les stocks de bouteilles derrière celui-ci… même pas ceux de la réserve, c’eut été trop beau. Parfois, elle pouvait accepter une livraison et signer à la place du patron, mais ça ne faisait pas réellement partie de ses attributions. Puis parfois aussi, elle servait de psy de comptoir. Quand elle n’avait vraiment pas le choix, et que les clients parlaient beaucoup sans avoir besoin qu’elle interagisse énormément avec eux. Il était rare qu’elle y prenne plaisir – mais c’était déjà arrivé. « Et ici à Brisbane, du coup… vous cherchez dans le même secteur ? » ajouta-t-elle, toujours curieuse. Pour elle, ce n’était pas concevable de pouvoir rester sans travailler. Elle n’avait jamais roulé sur l’or et n’imaginait par conséquent pas qu’on puisse vivre de ses rentes. D’où la question ! La jeune femme but une nouvelle gorgée de son latte, et songea que ce moment inattendu, avec un inconnu, était tout de même bien agréable. Peut-être recroiserait-elle un jour Marvin, que cela soit au bar ou ailleurs ? Qui sait. @Marvin Duclos |
| | | | | | | | (marvin) • shame on me... as usual. |
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