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 Règlement de comptes (Antone)

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Message(#)Règlement de comptes (Antone)  EmptyLun 14 Mar 2022 - 21:14

@Antone Sisco - Mila Valentini


Mila a rejoint le clan Sisco depuis la fin du mois de décembre, débarquant un soir sur le pas de la porte afin de demander à être hébergée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la cohabitation n’était pas de tout repos. Soo et elle se méfiaient l’une de l’autre, quand Mila en voulait à cette demi-sœur que son père avait élevée alors que, elle, il l’avait abandonné. Soo, de son côté, ne voyait pas d’un bon œil l’arrivée de cette brunette qui avait transformé son père en distributeur de billets. Maeva était, quant à elle, aussi secrète et menteuse que Mila, et les deux femmes étaient donc incapables de se faire confiance. Heureusement qu’au milieu de ce joyeux bordel, il y avait Doumé qui, si on ne pouvait pas compter sur lui pour participer aux tâches ménagères, était toujours prêt à faire la fête. Et évidemment, il y avait Antone, ce père qui était parti lorsqu’elle avait trois ans, et dont elle n’avait plus eu de nouvelles depuis. Ce père qu’elle avait vu trop de fois à la télévision, et une fois de trop, en décembre, lors d’un bêtisier de Noël pendant lequel il avait déclaré son amour à sa fille … pas elle, non, une autre fille, dont elle apprenait ainsi l’existence et surtout, toute l’affection qu’il lui portait.

Ce matin, Soo toque désespérément à la porte de la salle-de-bains. Mais cette fois-ci, c’est Mila qui a été plus rapide pour sortir de son lit et s’y glisser avant le réveil des autres membres du clan. Et évidemment, elle en a profité pour prendre tout son temps, et vider le ballon d’eau chaude. C’est avec une mine contrite feinte qu’elle quitte la salle-de-bains.

« Ho, Soo, ça fait longtemps que t’attends ? Désolée, je ne t’avais pas entendu. »

Elle lui sort son plus beau sourire, et laisse la furie passer. La brunette attend quelques minutes derrière la porte, le temps d’entendre sa demi-sœur hurler sous l’eau froide. C’est maintenant avec un sourire satisfait qu’elle rejoint la cuisine pour y prendre son petit déjeuner. La présence d’Antone à table n’arrive même pas à entamer sa bonne humeur, alors qu’on entend depuis ici les hurlements de Soo.

« Je crois que ta fille a un problème avec la douche. Il faudrait veiller à avoir une plus grosse contenance en eau chaude, c’est terrible, tout de même ! », qu’elle dit d’une voix innocente, même si on entend le mépris quand elle parle de Soo.

Mila attrape une mangue, un yaourt nature et des céréales, et commence à préparer son petit déjeuner.

« Il y a du café ? »

Elle prend une tasse, se sert une bonne dose de caféine puis s’installe face à Antone, piochant dans son bol.

« Tu pourrais me filer 20 dollars ? Si mon collègue ne m’abandonne pas, on a prévu d’aller tester ce nouveau resto vegan près de mon boulot, pour le déjeuner. »

Lorsqu’elle relève la tête vers son père, son air se veut innocent, mais le choix des mots n’a pu échapper au Sisco. Nul doute que la brunette pense avoir des comptes à régler avec son paternel.


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Message(#)Règlement de comptes (Antone)  EmptyMer 16 Mar 2022 - 0:51

 


MILA & ANTONE



Café, canistrelli, journal. Une routine fort bien rodée à laquelle Antone ne dérogeait pour ainsi dire jamais, pas même depuis que ses matins s'étaient mis à ressembler à ceux de 7 à la maisons - 6, pour être exact - à savoir bruyants, agités et bien souvent annonciateurs de journées commençant dans la précipitation. Il y avait toujours quelqu'un pour s'enfermer dans les toilettes, avoir bougé le dentifrice de place ou perdu ses clés, ce qui mettait fatalement les autres en retard. Les joies de la vie en communauté.

Imperturbable, le père de famille laissait le microcosme Sisco faire sa vie en observant les agissements de chacun d'un œil discret mais perçant. Toni n'avait pas accepté d'héberger les membres de sa famille pour jouer les redresseurs de torts ou la garde républicaine. S'il mettait un point d'honneur à subvenir aux besoins de chacun d'entre eux sans même leur demander de comptes à rendre, c'était avant toute autre chose parce que le clan primait sur l'individualisme. La famille, ce pilier de son éducation corse traditionnelle, passait avant le confort de pouvoir boire son café tranquille sans se faire déranger par les cris de Soo à l'étage ou l'entrée concomitante de Mila dans la cuisine.

« Je crois que ta fille a un problème avec la douche. Il faudrait veiller à avoir une plus grosse contenance en eau chaude, c’est terrible, tout de même ! » Cela faisait si peu de temps depuis l'installation de Bianca dans la salle de jeu réaménagée en chambre pour l'occasion qu'Antone peinait encore à percevoir toutes les nuances de ses attitudes. Ses expressions faciales, tout comme ses inflexions de voix, étaient très différentes de celles dont il se souvenait, lorsqu'elle avait trois ans. A ses yeux de papa auquel avait été retiré le droit d'élever son enfant, il était difficile pour Toni de concevoir que sa fille pouvait être la pire des pestes. Toutefois, les insultes coréennes en provenance de la salle de bain l'incitèrent à lever le nez de son journal pour sonder le regard de l'italienne. Soo n'était pas du genre à s'énerver de la sorte sans raison. Soo n'était pas du genre à s'énerver tout court. Or il fallait bien reconnaitre que son langage et son comportement s'étaient particulièrement endurcis depuis l'arrivée de Mila et le sourire innocent que lui servait la jeune femme ne suffisait pas à faire taire ses soupçons. « Il y a du café ? » Gardant le silence, Toni poussa la cafetière encore brûlante en direction de la brune.

Dans le salon, Maeva retournait les coussins du canapé et marmonnait en corse des menaces à l'intention de son portefeuille qu'elle pensait avoir perdu ici la veille. « J'ai vu une pochette dans le garage. » L'interpella-t-il, dans leur langue natale, afin de lui éviter un pic de tension inutile de si bon matin. « Tu pourrais me filer 20 dollars ?  » Antone reporta son attention sur Mila, la main quittant l'anse de sa tasse pour plonger dans la poche de sa veste. « Si mon collègue ne m’abandonne pas, on a prévu d’aller tester ce nouveau resto vegan près de mon boulot, pour le déjeuner. » Tandis qu'il sortait de son portefeuille deux billets de dix dollars, Sisco prit enfin la parole. Comme à son habitude lorsqu'il s'exprimait en tant que père, ses mots se voulaient à la fois fermes et justes : « Vingt dollars ça doit bien faire dix minutes d'eau chaude supplémentaire pour Soo, non ? » Il tenait au creux de sa main l'argent qu'il agita sous le nez de Mila, la soupçonnant d'accorder plus de respect à ces bouts de papier qu'à celle avec laquelle elle partageait pourtant la moitié de son patrimoine génétique. « Il va falloir faire des efforts, Bianca. Le partage des ressources n'est pas unilatéral. » Antone laissa tomber les billets avec le même mépris que celui employé par l'italienne pour parler de sa sœur. La mise en garde se voulait subtile et non coercitive, pour commencer.



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Dernière édition par Antone Sisco le Mar 22 Mar 2022 - 0:26, édité 1 fois
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Message(#)Règlement de comptes (Antone)  EmptyLun 21 Mar 2022 - 21:59

@Antone Sisco - Mila Valentini


Aujourd’hui, ce ne sera pas son jour sans eau chaude. Ce matin, c’est elle la plus rapide, et c’est elle qui vide le ballon d’eau chaude, au grand désespoir de Soo. Mila, elle, est ravie d’avoir pu prendre sa revanche sur les autres membres du clan Sisco, et c’est avec un sourire aux lèvres qu’elle rejoint la cuisine. Antone est déjà installé à table, et la brunette prend son air le plus innocent pour expliquer les cris de sa demi-sœur, sous le regard inquisiteur du corse. Il ne répond pas, semble toujours analyser la situation lorsqu’elle lui demande 20 dollars. Et comme d’habitude, il s’exécute immédiatement. Mais alors que Mila tend la main pour récupérer les billets, il arrête son geste, et soudain, elle a l’impression d’avoir à nouveau trois ans, et que son père tient hors de sa portée un objet qu’elle voudrait réellement avoir. La situation est particulièrement désagréable : elle a grandi, elle n’est plus cette toute petite fille qu’elle était lorsqu’il est parti, et elle ne souhaite pas qu’il la traite ainsi.

« Vingt dollars ça doit bien faire dix minutes d’eau chaude supplémentaire pour Soo, non ? »

La brunette fronce les sourcils, surprise par les paroles de son père : ainsi, il sait. Elle n’est là que depuis quelques mois, et il voit déjà clair dans son jeu ?

« Il va falloir faire des efforts, Bianca. Le partage des ressources n’est pas unilatéral. »

Elle laisse échapper un rire méprisant alors qu’il laisse tomber les billets sur la table. Elle n’est plus une gamine de trois ans, et pourtant, il la traite comme si elle était cette petite fille, qui écoute bien sagement tout ce que son père lui dit. Cette petite fille qui, tout simplement, a un père. Il emploie le surnom qu’il lui réservait à l’époque, parce qu’elle adorait le livre des Aventures de Bernard et Bianca. Mais cette époque est révolue, et c’est lui qui y a mis un terme lorsqu’il les a abandonnées, sa mère et elle.

« Evidemment … Evidemment que tu défends Soo, ta fille préférée, celle que tu as choisi d’élever … »

Et voilà Mila qui commence à cracher son venin, et tout le mépris pour les autres Sisco s’entend dans sa voix. Elle ne pensait pas confronter Antone ce matin, mais les vannes sont ouvertes.

« On est cinq à vivre ici, Antone. »

Pas de papa, non. Il a perdu ce titre lorsqu’il est parti, et elle n’est pas prête à l’appeler comme ça, pas encore, et surtout pas dans ces circonstances.

« Vous gériez peut-être correctement les choses lorsque vous n’étiez que deux, dans votre petite bulle, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Alors c’est pas la peine d’essayer de me faire passer pour la méchante alors que c’est moi qui aie dû prendre des douches froides ces trois derniers jours … »

Et elle, elle n’avait pas cafté à son papa chéri - peut-être simplement parce qu’elle n’en avait pas, de papa chéri. Mila enfourne rageusement sa cuillère dans sa bouche. Son regard fuit celui de son père et se porte sur les billets. Elle a envie de les prendre, a besoin de cet argent, mais n’ose pas les ramasser pour l’instant. C’est décidé : elle les prendra au moment de partir. En attendant, elle va avaler au pas de course le reste de son petit-déjeuner, afin de pouvoir fuir cette conversation horrible.



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Message(#)Règlement de comptes (Antone)  EmptyJeu 24 Mar 2022 - 5:40

 


MILA & ANTONE




« Evidemment … Evidemment que tu défends Soo, ta fille préférée, celle que tu as choisi d’élever … »

A ces mots, les sourcils d'Antone s'arquèrent progressivement, provoquant dans leur mouvement le glissement de ses lunettes sur le bout de son nez. Lâchant le journal qu'il avait repris en main dans l'idée de continuer sa lecture, Sisco se redressa sur sa chaise. Quiconque le connaissait suffisamment y aurait vu un signe d'attention mais cela pouvait également passer pour de l'effronterie et ce fut probablement ce qui incita Mila à continuer sur sa lancée, crachant sur la table du déjeuner des vérités qui firent disparaître Maeva telle une ombre silencieuse. Éviter le conflit était la spécialité de sa sœur mais Toni, lui, ne se chauffait pas de ce bois là.

« Je constate qu'il y a plusieurs points à mettre sur les i ... » Commença-t-il, replaçant de l'indexe ses lunettes sur le haut de son nez.  « Premièrement, les problèmes se règlent par la voie diplomatique sous mon toit. Ce n'est pas négociable. » Parce qu'il savait parfaitement de quel genre de drames se nourrissaient les conflits familiaux et qu'après avoir vu ses oncles se déchirer au point de se traquer les uns les autres dans le maquis, armés de fusils de chasse, Toni avait compris que la loi du talion n'aidait pas les arbres généalogiques à prospérer dans la ramification de leurs branches.  « Deuxièmement, » enchaîna-t-il sans laisser à la brune le temps de contester son autorité, « S'il y a besoin d'un médiateur, je suis ton homme. » L'homme de la maison, en réalité, le propriétaire des lieux et le garant de la paix sociale ; du moins jusqu'à ce que l'ordre établi se soit mis à battre de l'aile. Néanmoins, Sisco gardait bon espoir en ce qui concernait la gestion des situations de crise. Que ces dernières soient personnelles ou professionnelles, il s'y était habitué en cinquante-cinq années d'existence et témoignait d'une solide expérience en terme de rodéo sociaux. Savoir tenir le taureau par les cornes avait été l'une des clés de sa réussite en tant que trader, lorsqu'il vivait à Londres, et un gage de sa fiabilité, plus tard, lorsqu'il avait migré à Séoul. Par ailleurs - et contrairement a ce que semblait penser ses filles - Antone n'était pas naïf au point d'ignorer les manipulations dont il était la cible. Qu'il accepte de se laisser mener par le bout du nez par amour pour elles était son problème mais que ses filles se mettent à faire de la maison un haut lieu de la guerre froide était le problème du clan.

Dans le silence qui suivit cette mise au point, Antone reprit sa tasse. Il était alors évident que la journée commençait sous de mauvais hospices, aussi bien pour Mila que pour lui. D'ailleurs, tandis qu'il replongeait son nez dans son journal pour feindre de ne pas en être affecté plus que cela, il ajouta :  « Pour finir, je veux que les choses soient claires : Je n'ai pas choisi de t'abandonner. » Ses yeux fixaient la page, immobiles, preuve qu'il ne lisait pas vraiment les caractères d'imprimerie. Un juge a choisi pour moi et la justice a menacé de me mettre en prison si j'essayais une nouvelle fois de convaincre ta mère concernant la garde partagée. »

Toni tourna une page du canard. L'actualité Brisbanaise n'avait rien de passionnant à lui offrir. Rien qui ressemblait, en tout cas, à l'article paru dans la presse locale italienne, plus de vingt ans auparavant, après que Sisco se soit fait passer les menottes et mettre en garde à vue. Menacer son ex femme sur son lieu de travail n'avait pas été la chose la plus intelligente qu'il avait fait dans sa vie mais la douleur de se voir dépossédé de son droit d'être père l'avait rendu tristesse et, comme à chaque fois qu'il était triste, Antone s'était noyé dans le fond de son verre. Alcool et divorce ne font pas bon ménage.



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Message(#)Règlement de comptes (Antone)  EmptyDim 27 Mar 2022 - 21:22

@Antone Sisco - Mila Valentini


Mila est en colère mais surtout, Mila est blessée. Elle a été blessée, en décembre, en découvrant, via son poste de télévision, que son père a une autre fille, Soo, qu’il a choisi d’élever, et à qui il a fait une déclaration d’amour en direct, devant toute l’Australie. Et elle est blessée, aujourd’hui, de voir qu’il défend cette autre fille, plutôt qu’elle. C’est pourtant stupide et particulièrement naïf d’avoir pensé qu’il pouvait prendre le parti de Mila, alors qu’il l’a abandonné. Pourquoi diable la défendrait-il aujourd’hui, au détriment de Soo ? Une part d’elle, beaucoup trop grande, aurait pourtant aimé que ce soit le cas, par amour paternel. Une autre part, plus petite, lui chuchotait qu’il pourrait la protéger, par culpabilité : la culpabilité d’être parti en 1999 et de l’avoir délaissé. D’ailleurs, n’était-ce pas cette culpabilité qui lui avait fait ouvrir sa porte à la brunette, l’avait incité à l’accueillir et à l’héberger depuis plusieurs mois, et l’avait transformé en docile distributeur de billets ?
Mais visiblement, ce sentiment d’avoir causé du mal par le passé ne semble pas suffisant contrer l’amour qu’il porte à Soo, présent et bien réel.

« Je constate qu’il y a plusieurs points à mettre sur les i … Premièrement, les problèmes se règlent par la voie diplomatique sous mon toit. Ce n’est pas négociable. »

Pourtant, Mila ouvre déjà la bouche pour négocier et protester, car la diplomatie, ce n’est pas son fort. En vivant avec Courtney Sharp pendant quinze ans, elle a été habituée aux mensonges, trahisons et manipulations. Elle sait parfaitement cacher son jeu derrière un sourire angélique. Antone ne lui laisse cependant pas le temps de répliquer qu’il enchaîne déjà.

« Deuxièmement, s’il y a besoin d’un médiateur, je suis ton homme. »

Mila ne peut s’empêcher de rire en levant les yeux au ciel.

« Mais bien sûr. Parce que tu représentes l’impartialité, dans cette maison. »

Comme s’il était la Suisse, alors qu’il vient clairement de démontrer, une nouvelle fois -comme si ce n’était pas assez, comme si le cœur de la brune n’était pas assez brisé-, qu’il préférait son autre fille.

« Non merci, mais je préfère Doumé. »

Parce que Doumé venait d’arriver, comme elle, et parce que Doumé aimait faire la fête, comme Mila. Quitte à proposer des « hommes » qui n’étaient pas neutres, autant en choisir un qui pencherait plutôt du côté de l’italienne, avec qui il partageait quelques points communs. En dehors de Bob, le poisson rouge, c’était le membre du clan avec qui elle semblait avoir le plus de ressemblance.

Le sujet n’est pas clos, la discussion est loin d’être terminée, et pourtant, Antone replonge le nez dans son journal, créant comme une barrière entre lui et sa fille. La mâchoire de cette dernière se crispe sous la colère.

« Pour finir, je veux que les choses soient claires : Je n’ai pas choisi de t’abandonner. Un juge a choisi pour moi et la justice a menacé de me mettre en prison si j’essayais une nouvelle fois de convaincre ta mère concernant la garde partagée. »

Il ne relève pas la tête vers elle, ne plonge pas son regard dans celui de sa fille, alors qu’il devrait affronter ses yeux bleus qui lancent des éclairs, en déballant des choses si importantes. La brunette se saisit du journal en son milieu pour le baisser vers la table, le déchirant entre trois morceaux, pendant que les deux extrémités se trouvent toujours entre les mains du corse. Maintenant qu’elle a son attention, elle le pointe du doigt, toute la colère émanant de sa voix.

« Menteur ! »

Parce que les paroles d’Antone ne peuvent être que des mensonges, alors que sa mère lui a raconté, depuis 22 ans, que son père les avait abandonnées toutes les deux, qu’il ne voulait plus entendre parler d’elle. Parce que pendant des semaines, elle a espéré que c’était lui qui revenait, lorsqu’elle entendait la clé dans la porte d’entrée. Parce que pendant des mois, elle a accouru lorsque le téléphone sonnait, espérant que c’était lui qui venait aux nouvelles. Parce que pendant des années, elle a cru qu’elle recevrait un cadeau à Noël ou à son anniversaire, en vain. Alors non, il ne pouvait que mentir.

« Ne t’avise plus jamais d’essayer de me raconter de telles conneries ! Tu crois vraiment que ce sont ces vingt dollars et quelques beaux mensonges qui vont te permettre de te racheter une conscience ?! »

Furieuse, elle attrape les billets qui étaient toujours posés sur la table et les fourre dans son sac. Elle se débat avec la fermeture, jurant en italien, alors qu’elle rêverait d’être déjà dehors. Ses mains tremblent et elle garde obstinément la tête baissée, sur son sac, luttant contre les larmes qui menacent de couler.



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Message(#)Règlement de comptes (Antone)  EmptyVen 1 Avr 2022 - 5:19

 


MILA & ANTONE




«  Non merci, je préfère Doumé. »

Antone ne se vexa pas de cette réponse, quand bien même elle était teintée de mauvaise foi. « Ainsi soit-il. » De son point de vue, il lui était impossible de prendre le parti de Mila si Mila ne venait pas lui signaler les problèmes. Cette affaire de douches froides à répétitions, il aurait bien aimé en être avisé avant que la situation ne dégénère mais quelque chose lui disait que, sur ce point, Bianca tenait malheureusement beaucoup plus de sa mère que de lui. Doumé, en sa qualité de cousin, était un membre à part entière du clan. Un membre qui n'en branlait pas une et qui encombrait le salon de ses gueules de bois carabinées, mais un membre quand même. Peut-être le fait que Mila lui accordait plus de crédit qu'au patriarche des lieux allait le forcer à prendre quelques responsabilités ? Cette idée n'était pas pour déplaire à Toni car il avait parfois l'impression de se faire dépasser par l'hystérie féminine qui faisait trembler les murs de la maison. Être le doyen et le plus expérimenté de la famille présente en Australie ne suffisait pas toujours. Antone était en infériorité numérique ...

«  Menteur ! » L'accusation accompagna le geste, laissant Antone surpris avec les lambeaux de son journal entre les mains. Tandis que Mila lui reprochait son absence comme s'il n'avait jamais été là pour elle, alors qu'il s'était tué au travail - bousillant au passage son deuxième mariage - pour assurer à la petite une pension alimentaire volontairement plus élevée que celle réclamée par le juge, des cadeaux à tous ses anniversaires, ses Noël et même une voiture pour laquelle il avait effectué un virement à sa mère lors de sa majorité, Toni gardait le silence.

Peut-être était-ce le fait de ne pas s'y être attendu, mais les propos qu'elle lui tint le blessèrent plus qu'il ne désirait se l'avouer. L'idée de se racheter une conscience, surtout, raisonnait comme une accusation particulièrement injuste. Lui qui avait vu comme un cadeau de Dieu la présence de sa fille sur le pas de sa porte, le soir du réveillon, et qui avait fait de son mieux - en tout cas du mieux que la Justice lui avait laissé le droit de faire - pour qu'elle ne manque de rien de matériel, à défaut de ne pas manquer de sa présence. « Je ne sais pas ce qu'il te faut de plus. » Répondit-il en reposant sur la table ce qu'il restait de son journal. Antone voyait bien l'état de nerf dans lequel se trouvait la jeune femme mais l'incompréhension l'empêchait d'agir adéquatement. Dans un monde idéal, il se serait levé, l'aurait prise dans ses bras et aurait plaidé pour un malentendu, mais qu'y avait-il à plaider ici ? Mila avait tout pris - comme elle en avait le droit, comme il ne s'en était jamais plaint, d'ailleurs - sans daigner l'honorer ne serait-ce que d'une réponse en retour. Il avait fini par s'y faire, fini par se résigner, fini par croire qu'être un bon père, pour cette fille là, consistait à être solvable, puisqu'apparemment elle n'avait jamais souhaité le revoir. A sa majorité, Sisco s'était attendu à ce que l'italienne cherche à le contacter, ne serait-ce que pour râler de ne plus recevoir son chèque à la fin du mois. Il aurait été ravi de l'aider à se trouver un job pour gagner elle-même sa vie, voir la femme qu'elle était devenue, discuter avec elle de toutes ces années qu'il n'avaient pas pu partager tant qu'elle était mineure et sous la garde de sa mère, mais même sa dernière lettre, celle qui l'invitait à passer le voir en Corée, était restée sans réponse.

« On y arrivera pas sans communication. » Conclut-il avec sagesse, gardant à l'esprit que Mila ne lui avait toujours pas avoué les raisons de sa présence sous son toit. Il était surprenant de voir comme la confiance allait à sens unique entre eux et comme celle qui en bénéficiait le plus était pourtant la première à s'en plaindre. Daddy, lui, restait fidèle à ses valeurs. Maeva ne valait pas mieux que Bianca en terme de cachoteries et Dieu seul savait dans quelles embrouilles Doumé finirait par se mettre avec son comportement d'ado irresponsable, mais Antone gardait foi en eux. Il gardait foi en la tribu des Sisco. Jamais il n'aurait pu s'imaginer que la petite dernière de la famille ne croyait en rien, elle, et qu'elle s'évertuait à saboter tous les efforts que fournissait son père pour faire de cette baraque un refuge ou chacun pourrait se sentir chez lui.



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Dernière édition par Antone Sisco le Lun 11 Avr 2022 - 1:54, édité 1 fois
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Message(#)Règlement de comptes (Antone)  EmptyDim 10 Avr 2022 - 18:50

@Antone Sisco - Mila Valentini


Et voilà son père qui raconte des conneries, invente des mensonges, prétendant qu’il ne l’a pas abandonné, mais a été forcé à le faire, en raison d’une décision de justice. Et Mila n’en croit pas un mot. Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’elle a attendu pendant des mois qu’il revienne et même des années qu’il la contacte ? Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’il ne l’a jamais fait ? A partir du moment où il a emporté ses affaires hors de l’appartement qu’ils partageaient à Florence, ça a été silence radio. Mila n’a plus jamais senti le parfum de son père, n’a plus jamais entendu le son de sa voix, n’a plus jamais pu admirer son écriture en recevant une lettre de sa part. Alors il ne peut que mentir, c’est évident. Et ça la met dans une colère noire, alors qu’elle a tellement souffert de son absence. Et elle a beau être devenue une adulte, les conséquences de cet abandon se ressentent encore dans la manière dont elle gère ses relations humaines.
Quand elle avait trois ans, elle n’a pas réellement compris les raisons du divorce de ses parents. Néanmoins, quelques années plus tard, elle a saisi que la séparation d’un couple ne signifiait pas la rupture du lien entre les parents et les enfants. Et pourtant, en partant, Antone semblait avoir tiré sur son ancienne vie, y compris sa fille. Et encore à ce jour, la jeune femme ne comprenait pas ce qu’une petite fille de trois ans avait pu faire pour mériter un tel désintérêt.

« Je ne sais pas ce qu’il te faut de plus. »

Mila laisse échapper un rire sans joie. Ce qu’il lui fallait de plus ? Des explications, tout simplement. La vérité. Qu’il assume, soit honnête et, si possible, face amende honorable. Alors elle crie toujours lorsqu’elle reprend la parole.

« Tout ! Pourquoi je te croirais ? Alors que t’as disparu du jour au lendemain, sans jamais donner de nouvelles ? Pas de visites, pas même un coup de fil ou une lettre ! T’as tiré un trait sur moi quand t’as quitté maman ! »

Parce que Mila n’a aucune idée des tentatives faites par son père pour lui parler, qu’elle n’a jamais su pour les cadeaux ou les chèques de pension alimentaire, encore moins pour l’argent pour sa voiture. Pourquoi aurait-elle posé des questions sur la provenance de leur argent, alors que sa mère avait épousé Rodney, un multimillionnaire. Caterina lui a caché toutes ses tentatives de prises de contact, sans doute blessée par Antone, et voulant le faire souffrir. Mais en agissant ainsi, elle a fait énormément de mal à sa fille.

« On y arrivera pas sans communication. »

Mila secoue la tête, réfléchissant aux mensonges d’Antone, qui lui embrouillent la tête.

« Imaginons que je veuille te croire : pour qu’un juge t’empêche de me voir, t’as vraiment dû merder quelque part ! »

Parce que les juges aux affaires familiales ont pour objectif premier de préserver l’intérêt de l’enfant et que pour l’enfant, son intérêt est de conserver des liens avec ses deux parents. Si un juge devait priver l’enfant d’un de ses parents, c’est parce que ce dernier est un danger pour l’enfant. Admettons que Antone dise la vérité : qu’a-t-il bien pu faire pour que le juge estime qu’il était préférable qu’il ne fasse pas partie de la vie de sa fille ? C’était incompréhensible pour la brunette, ce qui renforçait sa conviction : Antone mentait.
Elle secoue une nouvelle fois la tête, cessant de se battre contre son sac. Elle relève la tête, les yeux emplis de larmes, et reprend d’une voix beaucoup plus calme, presque suppliante.

« Arrête de mentir … Aie au moins la décence d’assumer tes torts et d’admettre la vérité … »



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Message(#)Règlement de comptes (Antone)  EmptyJeu 14 Avr 2022 - 3:33

 


MILA & ANTONE



Antone n'était pas en mesure de savoir si les propos de Mila étaient à mettre sur le compte de la colère ou sur celui de la rancœur. A bien y réfléchir, se disait-il, l'une comme l'autre pouvait justifier les accusations fallacieuses que Bianca formulait à son encontre et, s'il refusait de porter le chapeau, Daddy ne pouvait pas non plus lutter contre cette fibre paternelle qui lui faisait pardonner à sa fille d'être imbuvable sans même qu'elle n'ait à s'excuser de l'être. Son amour pour elle, aussi déraisonnable qu'irrationnel - mais existait-il un seul amour filial rationnel en ce bas monde ? - , l'empêchait de relever les signaux pourtant criant d'un malentendu de plus en plus palpable. Oserait-il seulement envisager que sa fille puisse ne jamais avoir été mise au courant des efforts qu'il avait fourni au fil des années pour tenter de sauver ce qui était encore possible de l'être face à l'éloignement et aux obstacles que le divorce avait dressait entre eux ? A cet instant précis, Toni s'imaginait surtout que la jalousie et le ressentiment faisaient parler Mila comme tout italien qui se respecte : en exagérant les torts et en poussant la voix pour assoir son point de vue. A aucun moment il ne prit les reproches sur son absences au premier degré, convaincu qu'elle exagérait ses silences en les prétendant total dans l'unique but de le faire culpabiliser. Une enfant capricieuse, ce qu'elle avait toujours été.

« Imaginons que je veuille te croire : pour qu’un juge t’empêche de me voir, t’as vraiment dû merder quelque part ! » Touché. De manière suffisamment subtile pour que Mila ne le remarque pas à travers le voile rouge de sa colère et le trop plein de larmes qu'elle s'efforçait de contenir, Antone détourna le regard. Il se revoyait comme si c'était hier, attraper Caterina à la gorge et la menacer de son haleine imbibée d'alcool. Des dizaines de collaborateurs l'avaient vu cracher au visage de son ex-femme des mots corses que personne dans les bureaux ne comprenaient mais dont l'intonation n'avait laissé que très peu de place à l'incertitude. Elle avait encore la trace de ses doigts autour du cou lorsqu'elle était allée porter plainte ... Après ça, plus aucun juge n'avait estimé qu'il ferait un bon père pour Mila, ni une semaine sur deux, ni pour les seules vacances scolaires. Sans tenir compte de la douleur assassine l'ayant poussé à cet acte désespéré dans l'espoir ne pas perdre son enfant, des gens habilités par l'état avaient décidé que la garde serait exclusive et qu'Antone serait poursuivi s'il tentait ne serait-ce que de s'approcher à moins de 500 mètres de Caterina. Moralité : Sisco ne pouvait s'en vouloir qu'à lui-même et avait d'ailleurs trainé cette culpabilité en bandoulière pendant de nombreuses années avant de choisir la voie de la sagesse en devenant professeur et en tentant, par ce biais, de se racheter une conduite.

« Arrête de mentir … Aie au moins la décence d’assumer tes torts et d’admettre la vérité … » Toni inspira profondément. Le calme qu'il avait su cultiver après avoir été puni si fort pour avoir dépassé les limites de ce que la loi tolérait en matière de violences (ex)conjugales n'avait d'égale que sa volonté de ne plus jamais être victime du jugement arbitraire de ses actes. Il était désormais capable de garder son calme, même lorsque la voix chevrotante de son enfant le rendait fébrile à l'intérieur. « Mila ... » Commença-t-il, le regard triste, « j'aurais vraiment aimé te voir grandir. Je regrette de ne pas avoir été là, en personne. » Il était sincère et ne détournait plus le regard à présent, trop affecté par la détresse de sa fille pour se payer le luxe de rester muré dans le silence digne qu'il avait l'habitude d'arborer lorsqu'on l'accusait à tort. « Et je suis désolé que mon mieux n'ait pas été assez pour toi. En prison, je n'aurais pas pu subvenir à tes besoins ... » Raison pour laquelle il avait pris sur lui, refoulant ses envies de meurtre et déménageant loin de Caterina afin de ne pas se laisser tenter de changer d'avis dans un moment de faiblesse. « Comment faut-il te prouver mon affection ? » Il sortit à nouveau son portefeuille et le jeta sur la table avec un soupire las, non plus méprisant envers l'attitude de sa fille mais plutôt envers les billets à l'intérieur de l'objet. « L'argent corrompt en faisant croire que tout à un prix. » L'amour, par exemple, était inestimable.

A l'intérieur du portefeuille, il y avait cette photo de Bianca petite, avec ses couettes et son bâton faiseur de bulles de savon. A côté d'elle, sur un autre cliché un peu moins terni par le temps, Soo sourirait de toutes ses dents manquantes, âgée 6 ou 7 ans.



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@Antone Sisco - Mila Valentini


Antone ment encore, il ment toujours, alors que Mila tente de le mettre face à ses incohérences et de lui prouver qu’elle sait qu’il raconte des histoires. Il ne peut avoir tenté d’être là pour elle, alors qu’il n’est pas venu la voir, n’a pas appelé, ni envoyé de lettres. Elle n’a même pas reçu un cadeau à Noël ou à son anniversaire, alors il ne peut que mentir.

« Mila … J’aurais vraiment aimé te voir grandir. Je regrette de ne pas avoir été là, en personne. »

Elle secoue la tête, refoulant ses larmes, refusant de les voir couler. Elle ne pleurera pas face à ces mensonges éhontés, alors qu’elle a trop pleuré pendant des années, et tant espéré. Elle n’est plus une enfant, et même si elle a rêvé de ces excuses, même si elle a souhaité qu’un jour il prononce ces quelques mots, elle ne peut pas le croire. Parce que pour elle, s’il avait voulu faire partie de sa vie, il l’aurait fait, tout simplement. Il n’y a pas un monde dans lequel elle imagine que sa mère a empêché tous ces contacts.

« Et je suis désolé que mon mieux n’ait pas été assez pour toi. En prison, je n’aurais pas pu subvenir à tes besoins … »

Elle fronce les sourcils, surprise, ne comprenant pas, et laisse échapper un rire sans joie, empli de dédain.

« Ton mieux ? Ton mieux, c’était rien ? C’était disparaître dans la nature du jour au lendemain ? »

Parce que pour elle, c’est exactement ce qu’il s’est passé : un soir, il a cessé de rentrer à la maison après le travail, pour ne jamais revenir. Il n’y a pas de « mieux », il y a juste un vide, une absence totale de contact.

« Tu aurais pu être en prison, ça aurait été pareil pour moi. Tu aurais même pu être mort, pour ce que j’en sais, vu que je n’avais aucune nouvelle de ta part jusqu’à ce que je voie ta tête partout sur internet ! »

Elle crie à nouveau, se laissant emporter par sa colère, et par les années de tristesse et de douleurs, des années passées sans la présence d’un père dont elle aurait tant eu besoin.

« Quant au fait de subvenir à mes besoins, tu me fais bien rire … Maman a épousé un multimillionnaire quand j’avais 10 ans, alors on n’a jamais eu besoin de ton fric ! Inutile de prétendre que tu as … quoi ? Fais ta part parce que tu as soi-disant versé de l’argent à maman ? Ca ne prend pas. »

Elle secoue la tête, la colère réussissant à chasser les larmes pour l’instant. La situation toute entière la met dans une colère noire, tant pour le passé que les bobards qu’il lui sert aujourd’hui. Elle ne sait pas ce qu’elle imaginait en venant habiter ici, avec lui, mais elle espérait qu’il fasse amende honorable, s’excuse pour son absence, et veuille rattraper le temps perdu. Au pire, elle imaginait qu’il continuerait de ne rien en avoir à cirer d’elle, et qu’ils vivraient sous le même toit, comme deux étrangers qui partageaient le même sang, et c’est tout. Il dépasse cependant toutes ses inquiétudes en mentant de manière aussi éhontée.

« Comment faut-il te prouver mon affection ? L’argent corrompt en faisant croire que tout à un prix. »

Et il jette son portefeuille sur la table. Mila serre les dents, blessée, alors que sa mâchoire se contracte. Ok, depuis qu’elle est là, elle passe son temps à quémander de l’argent, parce qu’elle en a besoin, parce qu’elle a longtemps vécu une vie plus que luxueuse et, même si elle a un salaire correct au sein du Walker Group, sa rémunération ne lui permet de pas maintenir son standard de vie et ses habitudes de gosse de riche. Pourtant, il la blesse en pensant qu’il peut l’acheter avec de l’argent. Parce que son pardon ne s’obtiendra pas avec quelques billets.
Pourtant, le portefeuille tombe ouvert sur la table, et Mila le saisit pour contempler deux photographies : la sienne, âgée de 2 ans et demi, prenant la pose avec l’un de ses jouets, souriante et heureuse. Mais à côté, celle de Soo, sa demi-sœur, un peu plus grande, la fille que son père a élevée, alors que elle, il l’a abandonné. Elle déglutit difficilement, alors que les larmes menacent à nouveau de couler.

« Laisse tomber. T’as préféré faire une autre fille et délaisser la première … »

Elle jette à son tour le portefeuille sur la table, s’empare de son sac et lance, la main sur la poignée.

« Je rentrerai pas ce soir. »

Puis elle claque la porte, bien décidée à trouver un autre endroit où dormir cette nuit pour ne pas affronter Antone, ses mensonges, et sa fausse culpabilité.


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