| (vivianwar) maybe we're perfect strangers |
| | (#)Mar 15 Mar 2022 - 15:10 | |
| Maybe we're perfect strangers C'était si simple, Tinder. Bien plus simple, bien moins prise de tête, que sa dernière relation. C'est elle qui l'avait terminée, pour sûr, et elle ne regrettait pas le moins du monde sa décision. C'était l'une de ses amies qui lui avait conseillé l'application, voyant qu'elle s'ennuyait dans son couple. Au lieu de la conseiller, pour qu'elle le quitte par exemple, elle lui avait montré Tinder, et Vivian était tombé sur Nino. Ils s'étaient rencontrés, avaient rapidement discuté, et la suite logique était arrivée. Très vite arrivée. Et ça avait été bon. Trop bon. Elle n'avait jamais été infidèle Vivian, mais le fait est que coucher avec Nino, ça l'avait libérée. Le lendemain, elle avait quitté son petit ami. Et maintenant, elle se sentait beaucoup mieux. Elle n'était pas sûre de revoir l'Italien un jour, elle ne serait pas contre l'idée bien sûr, mais ce n'était pas prévu pour le moment. En attendant, attablée au comptoir du McTavish, la jolie brune attendait un certain Mike. Un diminutif de Michael, certainement, et elle ne manquerait pas de lui poser la question. S'il se décidait à arriver. En soupirant, elle avait regardé son téléphone pour la énième fois. Le temps défilait, et il n'était toujours pas là, ça ne promettait rien de bon. Ce qui était sûr, c'est que s'il se décidait à pointer le bout de son nez à un moment donné, elle saurait le recevoir. Ça avait beau n'être qu'un rencard Tinder, Vivian partait du principe qu'on ne posait pas un lapin de cette façon, en faisant le mort. D'un geste, elle avait appelé le barman pour lui demander une margarita. La deuxième de la soirée, et probablement pas la dernière. Au bout d'une heure, la brune avait décidé de laisser tomber. Elle avait déjà beaucoup trop attendu cet idiot. Maintenant, elle était agacée. Qu'il essaye de l'approcher à partir de maintenant, et il s'en mordrait les doigts. Blasée, elle avait parcouru la salle du regard, sans vraiment savoir ce qu'elle cherchait. Mike, peut-être. Ou la silhouette de Nino. Mais puisque rien ne lui avait sauté aux yeux quant à ces deux là, elle était rapidement revenue à son verre, puis à son téléphone. Sans trop savoir pourquoi, elle avait rouvert l'application, et après avoir bloqué le fameux Mike, elle avait regardé ce qu'on lui proposait comme match. Non. Non. Certainement pas! Peut-être... Non... Ah, tiens, lui il est mignon... Elle avait regardé en détails la photo qui s'étirait sous ses yeux. Oui, il lui plaisait bien, celui-ci. Ce n'était pas son genre habituel, mais il lui avait définitivement tapé dans l'oeil. Elle avait swipé vers la droite, puis reposé son téléphone sur le comptoir, pour attraper son verre. Quelque part en bruit de fond, à travers la musique qui ambiançait le bar, elle avait cru entendre quelqu'un recevoir une notification de la même application. Ce n'était pas impossible, mais elle avait la vague impression d'être parano. Elle avait préféré se concentrer sur son cocktail, que le barman avait parfaitement dosé. Peu de temps après, elle avait de nouveau entendu ce petit bruit caractéristique, beaucoup plus clairement puisque cette fois-ci, il provenait de son téléphone à elle. Un coup d'oeil lui avait appris qu'il y avait eu match, entre elle et l'homme qui avait retenu son attention un peu plus tôt. Elle avait eu un sourire, face à la notification. Un vrai sourire. Puis, la brune avait reposé son mobile, pour terminer sa margarita. Elle attendrait qu'il fasse le premier pas, que ce soit ce soir ou plus tard. En vérité, elle n'attendait plus grand chose de cette soirée, déjà très loin de ce qu'elle s'imaginait. Mais quelqu'un était venu s'assoir juste à côté d'elle, sur ce tabouret désespérément libre. Honnêtement, quand elle s'était tournée vers l'intrus, elle s'apprêtait à lui dire qu'elle n'était pas d'humeur. Mais quand ses yeux s'étaient posés sur ce dernier, elle l'avait reconnu immédiatement. Difficile de ne pas remettre une personne qu'on avait eu sous les yeux il y a quelques minutes à peine. C'était le gras de la photo Tinder. Et il était tout aussi charmant en vrai, même si elle était prête à parier que le blond n'était pas sa couleur naturelle... Elle lui avait adressé un fin sourire. « Quelle rapidité... » Qu'il se soit téléporté, qu'il soit apparu comme par magie, ou simplement qu'il ait déjà été dans la salle quand ils avaient matché, le hasard faisait beaucoup trop bien les choses. « C'est une plaisante apparition... » L'intérêt porté à cette soirée venait de remonter d'un cran. code par drake. |
| | | | (#)Lun 9 Mai 2022 - 14:35 | |
| Who knows the secret tomorrow will hold ? We don't really need to know, 'Cause you're here with me now, I don't want you to go, you're here with me now, I don't want you to go. Maybe we're perfect strangers, maybe it's not forever, maybe the night will change us, maybe we'll stay together. ☆☆ « Tu pars quand ? »« La semaine prochaine. »« Tu vas louper l’anniversaire de Tarek. »« Je sais. Je l’appellerai en me levant. »« Moyen-Orient, donc. »« Tu sais bien que je peux pas répondre. »« Quand c’est l’Afrique, tu appelles avant de te coucher. »La soirée avait pourtant bien commencé. Une fois n’était pas coutume, l’invitation était venue de Riley et non de lui, et profitant des derniers rayons de soleil sur la terrasse d’un des restaurants de la Marina ils avaient presque l’air de ce que l’état civil disait encore d’eux : un couple marié depuis si longtemps qu’il ne se regardait plus avec passion, mais dont les sourires tranquilles et les expressions trahissaient le fait qu’ils se connaissaient sur le bout des doigts. Ils avaient discuté de tout et de rien, s’étaient attardés longuement au sujet de Tarek et avaient soigneusement évité celui d’Alma, venaient de terminer la demi-bouteille de vin commandée et attendaient leurs desserts … Et en l’espace d’une seule phrase, la blonde les avaient brutalement ramenés à la réalité. « J’ai presque cru que tu m’avais invité pour mes beaux yeux. » Mais non, juste pour tenter de faire passer la pilule. « T’es injuste. » L’était-il ? Peut-être. Sans doute. « Et toi t’es hypocrite. » Mais le problème n’était pas là : ils savaient tous les deux que peu importe la forme, la pilule ne serait pas mieux passée. Leurs desserts avaient fini par arriver, mais Anwar n’avait plus faim, et à l’ambiance subitement glaciale à table le serveur s’était contenté d’encaisser la note sans un mot plus haut que l’autre et leur avait souhaité une bonne fin de repas du bout des lèvres avant de faire demi-tour. « Tarek est au courant ? » – « On s’est vus hier, oui. Il a mieux réagi que toi. » À la bonne heure, dans ce cas. Non ? « D’apprendre que sa mère repart en zone de guerre et qu’il la verra pas pendant des mois ? Pose toi des questions dans ce cas. » Là, il était injuste. Et il aurait bien le temps de le regretter plus tard, comme c’était le cas presque à chaque fois que ses mots dépassaient sa pensée. Pour l’heure, il s’était contenté de repousser vers le milieu de la table la coupe de glace commandée lorsqu’il était encore de bonne humeur, et d’abaisser sur ses yeux ses lunettes de soleil quand bien même ce dernier avait disparu derrière la ligne d’horizon au plat de résistance. Elle lui avait demandé s’il serait quand même là pour son départ. Il lui avait répondu peut-être. Mais la réponse était bien évidemment oui, il serait là, comme il l’était à chaque fois, pétri de cette certitude que s’il ne le faisait pas et qu’il arrivait malheur, il ne se le pardonnerait jamais. C’était exactement pour cette raison qu’il avait voulu leur séparation : pour que ce soit moins douloureux. Pour ne pas craindre chaque fois qu’on sonnait à sa porte et chaque fois que son téléphone affichait un numéro inconnu que le pire soit arrivé, pour que sa vie ne se résume plus à se faire un sang d’encre chaque fois que Riley quittait le pays … Et au bout du compte, rien n’avait changé. Il réagissait toujours mal lorsqu’elle annonçait son départ, le regrettait toujours après coup, et s’inquiétait toujours autant les mois qui suivaient. C’était un problème sans solution, et comme souvent lorsqu’Anwar se retrouvait confronté à ce genre d’impasses dans sa vie personnelle : il allait noyer sa frustration dans le brouhaha d’un bar et les effluves de whisky de plus ou moins bonne facture. Au McTavish elles étaient toujours bonnes – elles avaient même plutôt intérêt, le patron se vantant suffisamment souvent d’être un authentique écossais. Suffisamment près de la marina pour qu’il n’ait pas eu à marcher trop longtemps, suffisamment loin de son duplex pour que, s’il levait trop le coude, sa nuit se termine sur le confort sommaire de la couchette de son voilier, le pub n’était Dieu merci pas aussi bruyant qu’un soir de match, et décidant de commencer en douceur Anwar avait d’abord opté pour une bière et s’était installé sur une table un peu isolée de la salle. Sur la banquette à côté de lui, quelqu’un avait laissé traîner un journal : mais comme tout millenial qui se respectait il avait vite abandonné le papier pour subir la lumière bleue de son téléphone portable. Presque avec automatisme il s’était retrouvé à swiper sur Tinder, activité qu’il avait remarqué pratiquer plus assidûment lorsque l’ennui n’avait d’égal que sa frustration … Et ce soir-là, l’une et l’autre crevaient pratiquement le plafond. Un peu rageusement, il avait rejeté chaque blonde au motif que la sienne, de blonde, l’avait suffisamment contrarié pour la soirée, et parmi les brunes et les rousses celles arborant une photo surf sous le bras avaient subi le même sort. Ils étaient en Australie, un peu d’originalité n’avait jamais tué personne. Trois fois son pouce avait swipé à droite, presque certain d’avoir déjà vu passer la première, et la dernière retenant son attention quelques secondes de plus que les précédentes. Près du bar, une notification reçue à la seconde où Anwar envoyait la sienne lui avait machinalement fait lever les yeux, et bien que le profil offert et l’éclairage de la pièce ne le fassent douter un instant il en était pratiquement certain : son nouveau match buvait un cocktail au comptoir du McTavish. Abandonnant son verre vide sur la table, il avait fait marcher sa mâchoire quelques instants pour tenter d’en évacuer la crispation de son tête-à-tête avec Riley, et adoptant une posture nonchalante il était allé s’accouder au comptoir pour vérifier sa théorie. Elle semblait un peu plus jeune que sur ses photos, plus en accord avec l’âge affiché sur son profil en somme, mais il s’agissait bel et bien d’elle, et d’un « Bonsoir. » tranquille il avait obtenu son attention et un regard dans sa direction. « Quelle rapidité ... » Elle l’avait aussitôt reconnu, le rassurant au moins quant au fait que les photos qu’il avait sélectionné pour illustrer son profil étaient conformes à la réalité, et reposant sur le comptoir ce qui ressemblait à une margarita elle avait ajouté « C'est une plaisante apparition ... » Sourire avenant à l’appui, il avait fait signe au barman et répondu du ton amusé « Si tu commences déjà à me voler mes répliques, je vais vite manquer de répartie. » avant de commander le whisky pour lequel il était initialement venu. C’était sa façon à lui de lui renvoyer le compliment, et remerciant d’un signe de tête tandis qu’un verre de Blended Malt était déposé devant lui, il avait aussitôt reporté son attention sur … « Vivian, donc. Comme la Dame du Lac. » Un joli prénom, au demeurant, mais complimenter un prénom n’avait pas grand intérêt : dans la très grande majorité des cas, on ne le choisissait pas. « J’ai tendance à préférer les conversations de vive-voix que les grandes tirades par écrans interposés. » avait-il finalement ajouté, comme pour justifier de cette rapidité à laquelle elle avait fait allusion en tout premier lieu. Et l’occasion de remplacer l’un par l’autre aussi vite était bien trop rare pour qu’il n’ait songé un seul instant à ne pas la saisir.
Dernière édition par Anwar Zehri le Mar 3 Jan 2023 - 17:54, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 22 Mai 2022 - 8:08 | |
| Maybe we're perfect strangers À l'instant où elle l'avait aperçu, le cours de sa soirée avait complètement changé. Très vexée de s'être fait poser un lapin par un bellâtre blond qu'elle ne connaissait - vaguement - que depuis quelques jours, la jeune femme avait été ravie de ce nouveau match. Encore plus quand elle avait réalisé que le match en question se trouvait idéalement dans le même bar qu'elle. Un coup de chance, du moins osait-elle l'espérer. Il l'avait remarqué avant qu'elle ne s'aperçoive de sa présence, puisque c'est lui qui était venu la rejoindre au bar où elle s'était installée en début de soirée. L'affreux poseur de lapin vite oublié, la jeune femme lui avait adressé un sourire, soulagée de constater qu'il ressemblait bel et bien aux photos qui constituaient son profil. Elle n'utilisait pas tinder depuis très longtemps, mais elle avait déjà eu son lot de mauvaises surprises. Comme la plupart des utilisateurs, sûrement. Cette fois-elle était bien contente que l'homme ait été honnête en donnant des photos fidèles à la réalité, puisqu'elle le trouvait charmant. Détail qu'elle lui avait signifié à voix haute, allant même jusqu'à qualifier l'apparition de plaisante. « Si tu commences déjà à me voler mes répliques, je vais vite manquer de répartie. » Il avait de l'humour, en plus de son physique qui plaisait bien à l'australienne. Un point de plus pour lui. « Je suis sûre que non. » Elle ne le connaissait pas le moins du monde, mais quelque chose lui disait que c'était plus le genre à envoyer des réparties cinglantes qu'à se retrouver à court de mots. Pour autant, il avait l'air de quelqu'un de sympathique, du moins si on en croyait le ton employé. Buvant une gorgée de son verre, elle l'avait observé alors qu'il commandait un whisky, qui lui avait rapidement été servi. Était-il un habitué des lieux? La brune aurait pu le parier, il paraissait trop à l'aise pour que ce soit sa première fois dans les parages. « Vivian, donc. Comme la Dame du Lac. » La jeune femme avait hoché la tête pour approuver le commentaire. Ça ne ratait que rarement, quand on portait un prénom que n'importe qui d'un tant soit peu cultivé pouvait associer à un mythe célèbre. Pourtant, cette fois elle ne s'était pas vexée. « Exact. Cependant j'ai bien peur de ne pas être aussi... Magique, que cette dernière. » Enfin, ça dépendait du point de vue bien sûr, mais elle était bien loin d'être une magicienne au sens littéral. Ce serait bien prétentieux que de prétendre qu'elle était capable de préparer des potions et de jeter des sorts. Loin de là, elle était même soulagée, parfois, que ce genre de choses ne puissent arriver que dans les histoires pour enfants. « Et si je ne me trompe pas, c'est Anwar que j'ai en face de moi. » Ce n'était pas un prénom courant, pour autant, il lui était familier. Sans pour autant qu'elle arrive à faire le lien, pour savoir où elle avait déjà pu l'entendre. Pour être honnête, elle ne savait même plus si elle l'avait entendu, ou lu. Ça pouvait très bien sortir de l'un des nombreux romans qu'elle avait lu ces derniers temps. Ou alors ça remontait de la dernière fois qu'elle avait été en Inde? Non, probablement pas, ça ne ressemblait pas tout à fait à un prénom hindou. « J’ai tendance à préférer les conversations de vive-voix que les grandes tirades par écrans interposés. » Un peu vieux jeu, alors, dans un monde où la plupart des gens se planquaient derrière leurs téléphones. Pour autant, ça allait parfaitement à la jeune femme, qui depuis le début envisageait sa soirée avec quelqu'un de réel en face d'elle. C'était juste une personne différente que celle prévue initialement, mais au final, c'était sûrement un mal pour un bien. « Ça me va très bien. Ça aurait été dommage de rater une telle occasion. » En vérité, jusque là elle n'avait jamais été très patiente en utilisant l'application. Elle discutait avec un potentiel match rarement plus d'une journée avant de proposer une rencontre. C'était peut-être pas la meilleure des idées, si on en croyait les quelques pseudo sociopathes qu'elle avait croisé ces derniers temps. Mais en attendant, ça permettait aussi de faire le tri dans ceux qui mentaient sur leur profil, tout en s'assurant dans un premier temps qu'ils avaient autre chose qu'un petit pois à la place du cerveau. Ce soir était l'exception, le grand saut. Heureusement pour elle, Anwar semblait avoir suffisamment d'intellect pour que si la situation avait été autre, elle l'aurait invité quand même à la rencontrer. Reprenant son téléphone entre ses doigts, elle l'avait éteint pour de bon pour le ranger dans son sac. Apparemment en bonne compagnie, elle n'en avait plus besoin pour le moment. C'était également moins risqué; si le fameux Mike avait tenté de la joindre pour oser lui donner une excuse bidon, ou pire, pour l'informer qu'il arrivait enfin, il en aurait pris pour son grade. Pas sûr que ça aurait été bon pour le charme de l'architecte. Finissant son verre, elle avait adressé un nouveau sourire au brun. « Je n'en aurais plus besoin ce soir. » Peu importe comment tournerait leur entrevue, elle ne verrait personne d'autre ce soir. Il serait toujours temps de le sortir de son sac en temps voulu pour appeler un taxi, si la soirée finissait tôt. Mais puisqu'elle avait un bon pressentiment... « Je vais être honnête, on m'a posé un lapin. J'ose espérer que ça ne vous gênera pas... » Elle ne lui en voudrait pas s'il décidait finalement de mettre les voiles, personne n'avait réellement envie d'être le deuxième choix... Alors elle préférait rester honnête. code par drake. |
| | | | (#)Ven 19 Aoû 2022 - 13:00 | |
| Who knows the secret tomorrow will hold ? We don't really need to know, 'Cause you're here with me now, I don't want you to go, you're here with me now, I don't want you to go. Maybe we're perfect strangers, maybe it's not forever, maybe the night will change us, maybe we'll stay together. ☆☆L'ambivalence d’Anwar concernant les applications de rencontres et les réseaux sociaux de manière plus générale lui venait de son incapacité à jauger véritablement les personnes tant qu’il ne les avait pas en face de lui. Derrière le confort douillet d’un écran il était bien trop facile de cacher sa véritable nature, et de ne laisser transparaître que ce qu’on estimait être à son avantage, dans l’espoir que les ficelles de la supercherie ne paraîtraient pas trop grosses au moment de la rencontre en chair et en os. Rien de mal à vouloir se montrer sous son meilleur jour, bien sûr, mais c’était également ainsi que se créaient les plus grandes désillusions, et qu’une rencontre prometteuse à la lueur d’échanges de messages instantanés pouvait se révéler être une déception cuisante au moment de transposer tout cela de vive-voix. Pour cette raison, ainsi que pour son manque d’assiduité à tenir une conversation par messages sur la longueur si elle ne menait à rien, l’inspecteur Zehri était donc ce genre de personnes à swiper sans trop d’exigences sur les profils qui passaient sous son nez, et à faire le tri à l’étape suivante, éliminant d’offices celles qui après avoir matché semblaient du genre à vouloir déblatérer durant des jours (pire, des semaines) avant d’accepter ne serait-ce que d’aller prendre un verre – il allait avoir quarante ans, il n’avait plus le temps pour ça. Et à défaut que son dîner avec Riley ait été une réussite, la pêche s’était ce soir-là avérée plutôt bonne en termes de matching … Ou plutôt, disons qu’elle avait été efficace, aidée par le tintement si reconnaissable de l’application et le fait que, dans un heureux hasard, son match le plus récent se soit avéré n’être installé qu’à quelques mètres de là. Vivian, c’était son nom, et rebondissant d’un « Exact. Cependant j'ai bien peur de ne pas être aussi ... Magique, que cette dernière. » amusé à son commentaire, elle avait embrayé aussitôt pour obtenir confirmation de l’identité du bonhomme. « Et si je ne me trompe pas, c'est Anwar que j'ai en face de moi. » – « Tout juste. » Un partout, la balle au centre. Désireux de ne pas avoir l’air plus cavalier qu’il ne l’était déjà en réalité, le brun avait rapidement remis les choses en ordre concernant son empressement à être venu trouver la jeune femme : à quoi bon lui envoyer un message simplement pour jouer le jeu de l’application, alors qu’elle se trouvait être là, juste à sa portée ? Ne semblant pas s’en formaliser, la jeune femme avait d’ailleurs aussitôt répondu « Ça me va très bien. Ça aurait été dommage de rater une telle occasion. » en lui donnant raison, et comme pour saluer ce fait Anwar avait pris la liberté de faire tinter son verre de bière aux deux-tiers vide contre celui tout aussi entamé de Vivian. « Exactement. » Les voilà sur la même longueur d’ondes, à ce sujet au moins. Sur le comptoir du bar, le téléphone de la brune venait de se manifester à nouveau : à l’évidence, Anwar avait de la concurrence. Rien de véritablement surprenant au demeurant, si lui-même avait accordé de l’intérêt à son profil il devait pas être le seul à l’avoir trouvé à son goût – la différence se situait dans le coup de chance qu’il avait eu à se trouver au bon endroit au bon moment, quand les autres devraient se contenter de montrer patte suffisamment blanche pour, peut-être, se voir offrir la possibilité de la rencontrer plus tard. Se saisissant du smartphone, elle l’avait glissé dans son sac à main sans un dernier regard pour l’écran, et se fendant d’un « Je n'en aurais plus besoin ce soir. » malicieux, elle avait terminé le contenu de son verre à cocktail en offrant à nouveau toute son attention à Anwar. « C’est au choix très optimiste, ou très flatteur. » s’en était aussitôt amusé ce dernier, et portant son propre verre à ses lèvres il avait pris le temps d’une gorgée ou deux avant de le reposer et de proposer « J’offre le prochain verre. » en désignant du menton celui vide que le barman ne tarderait pas à récupérer. « Je vais être honnête, on m'a posé un lapin. J'ose espérer que ça ne vous gênera pas ... » Cela devrait ? Anwar était plutôt d’avis que par le simple fait d’être là, il marquait déjà les points que l’autre avait perdu en ne se déplaçant pas. Oh qui sait, il avait peut-être de bonnes raison ; Peut-être appellerait-il le lendemain pour dire que son pneu avait crevé, qu’il avait raté son bus, qu’il s’était trompé sur la date de leur rendez-vous … Mais quelle importance ? « Seulement si tu acceptes qu’on passe au tutoiement. » Elle avait certes l’air un peu plus jeune que lui – de combien, ça il ne saurait dire, ayant déjà oublié l’âge indiqué sur son profil lorsqu’il l’avait matché – mais si elle continuait de le vouvoyer il risquait de finir par le prendre personnellement. « Et puisqu’on fait dans l’honnêteté, je sors d’un dîner désastreux, alors je dirais que ça nous met à égalité. » Pas tout à fait en réalité, à moins qu’elle ne soit mariée à celui ou celle qui venait de lui poser un lapin – mais là aussi, quelle importance ? Absolument aucune. « Alors, qu’est-ce que tu fais dans vie, Vivian ? Pas magicienne, ça j’ai retenu … Mais même si je suis du genre doué aux devinettes, je vais avoir besoin de quelques indices de plus. » Oh, Anwar – incapable de ne pas jouer à l’inspecteur Zehri, même lorsqu’il n’était pas en service.
Dernière édition par Anwar Zehri le Mar 3 Jan 2023 - 17:55, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 18 Sep 2022 - 15:10 | |
| Maybe we're perfect strangers Les prénoms échangés, tout semblait bien se dérouler entre eux. Avec les applications de rencontre, c'était souvent quitte ou double. On s'arrêtait surtout sur la photo, et ensuite, parfois, on lisait la petite description que certains prenaient le temps de faire. C'était plus simple de faire des choix quand on savait à quoi s'attendre, pour autant, la jeune femme n'était pas contre un peu de mystère. Et pour être honnête, elle n'avait pas accordé la moindre attention aux autres informations qu'avait pu renseigner l'homme sur son profil Tinder. Il avait avoué préféré les conversations en face à face plutôt que celles des plus virtuelles, et sur ce point, la jeune femme ne pouvait qu'être d'accord. Elle-même était bien de cet avis, et proposait généralement à ses matchs des rencontres réelles, assez tôt. Ce qui avait pour effet de laisser certains machos se méprendre sur ses intentions. Un peu trop souvent aux yeux de l'architecte, qui s'empressait généralement, et avec un plaisir non dissimulé, de recadrer les gros malins de ce genre là. Ainsi, elle ne perdait pas de temps, ni avec les abrutis, ni pour les belles surprises, et ça lui allait très bien. Ils avaient trinqué, avaient esquissé un sourire, la soirée ne faisait que commencer. Quelques instants plus tard, son téléphone s'était rappelé à son bon souvenir d'une vibration. Sans même en regarder l'écran, elle l'avait récupéré entre ses doigts, pour l'éteindre sans perdre une seconde et le ranger dans son sac. Elle n'en aurait plus besoin pour ce soir, puisque sa rencontre avec Anwar semblait prometteuse. Comme pour ponctuer le tout, elle avait terminé d'une traite le peu de cocktail qu'il restait dans son verre, et avait arraché un nouveau sourire au brun. « C’est au choix très optimiste, ou très flatteur. » Ou c'était simplement qu'il était tard, et que de toute façon, même si au final ça ne marchait pas, elle ne comptait pas chercher quelqu'un d'autre pour égayer sa soirée. C'était quitte ou double. Elle s'était néanmoins fendue d'un « Je suis une grande optimiste. » ce qui était, aussi, la vérité. Elle avait tendance à être trop gentille, trop naïve, à toujours chercher le bon chez quelqu'un, même quand cette fameuse bonté était cachée trop profondément pour se laisser dénicher. Prenant le temps de boire un peu de son propre verre, Anwar avait ensuite désigné le sien, désormais tristement vide. « J’offre le prochain verre. » L'australienne s'était contentée d'un simple hochement de tête appréciateur. Bien sûr, Vivian aurait pu se le payer elle-même, ce verre, mais le brun marquait indéniablement des points ce faisant. C'était pas grand chose pourtant, mais dans la tête de la jeune femme, c'était un bon signe. Et puisqu'ils étaient lancé, elle lui avait quand même avoué qu'on lui avait posé un lapin, qu'il n'était donc qu'un second choix, en quelques sortes. Même si, à choisir entre les deux, le brun aurait été préféré par rapport au surfeur blond australien. Elle aurait pu le lui cacher, mais n'en voyait pas l'intérêt. Surtout qu'elle connaissait certains hommes qui eux, l'auraient mal pris. Ne connaissant pas suffisamment Anwar pour pouvoir en juger, elle avait préféré se montrer prudente, et tout avouer. « Seulement si tu acceptes qu’on passe au tutoiement. » Vivian lui avait adressé un nouveau sourire - décidément, un rien la déridait, ce soir! - entendu, pour lui signifier qu'elle était d'accord. Le barman l'avait débarrassé de son verre vide, et elle lui avait demandé la même chose, certaine de son premier choix serait celui de la soirée. « Tu es bien entreprenant. » Il ne l'était pas tant que ça, passer du vous au tu quand on avait marché sur Tinder quelques minutes auparavant, c'était pas la fin du monde. Mais elle avait envie de le taquiner un peu, histoire de voir comment il réagirait à quelques piques. Est-ce qu'il s'excuserait et ferait marche arrière? Ou est-ce qu'au contraire, il lui rendrait le sourire malicieux qu'elle était en train de lui lancer? Finalement, il avait décidé de jouer cartes sur table lui aussi, en lui avouant à son tour la raison qui l'avait menée jusqu'à ce bar ce soir. « Et puisqu’on fait dans l’honnêteté, je sors d’un dîner désastreux, alors je dirais que ça nous met à égalité. » C'est le moment qu'avait choisi le barman pour poser son nouveau verre devant elle, verre dont elle s'était saisi pour aller effleurer celui du brun. « On devrait boire aux bonnes coïncidences. » Certains diraient même que c'était une action du karma, ce fameux karma qui avait fait foirer le dîner d'Anwar et qui avait crevé les pneus de la moto du match de Vee, pour qu'ils se retrouvent autour d'un verre, deux inconnus accoudés au comptoir d'un bar. Prenant garde à ne rien renverser, elle avait bu une gorgée de la coupe à deux doigts de déborder. Le barman avait été généreux. « Alors, qu’est-ce que tu fais dans vie, Vivian ? Pas magicienne, ça j’ai retenu … Mais même si je suis du genre doué aux devinettes, je vais avoir besoin de quelques indices de plus. » Un sourire à nouveau. « Alors, qu’est-ce que tu fais dans vie, Vivian ? Pas magicienne, ça j’ai retenu … Mais même si je suis du genre doué aux devinettes, je vais avoir besoin de quelques indices de plus. » Un boulanger aurait les mains sèches à cause de la farine, un vétérinaire pouvait avoir des cicatrices de griffures ou de morsures sur les bras, un pompier ou un artisan du bâtiment serait essentiellement musclé. Les exemples ne manquaient pas. Mais si Vivian avait parfois des traces de pigments et de graphite sur les doigts, ce soir, il n'y avait rien. « Je suis architecte pour un cabinet en ville. » C'était pas vraiment impressionnant, pourtant, elle en était quand même fière. Même si dans ce bar, la seule personne qui connaissait le parcours qui l'avait menée jusque là, c'était elle-même. « Est-ce que maintenant que j'ai avoué, je vais avoir le droit de savoir ce que toi, tu fais? » C'était donnant-donnant. Une information contre une autre information, c'est comme cela que ça marchait, pas vrai? code par drake. |
| | | | (#)Jeu 5 Jan 2023 - 6:37 | |
| Who knows the secret tomorrow will hold ? We don't really need to know, 'Cause you're here with me now, I don't want you to go, you're here with me now, I don't want you to go. Maybe we're perfect strangers, maybe it's not forever, maybe the night will change us, maybe we'll stay together. ☆☆On touchait là à l'autre limite indéniable des applications de rencontres, au moins du point de vue d'Anwar : elles ne laissaient que peu de place à la spontanéité, et empêchaient de jauger à la bonne mesure le répondant que possédaient ceux avec qui l’on conversait. Hors le brun ne vivait que pour cela, les caractères bien trempés et les langues bien pendues, peu importe qu’il soit question de rencontrer quelqu’un ou simplement de combler durant quelques heures le vide de sa propre solitude. Et les perches tendues, aussi peu subtiles choisissait-il de les rendre, n’avaient à cet instant pour but que celui-ci : s’assurer que la jeune femme qui lui faisait face, derrière son joli minois, cachait aussi suffisamment de répondant pour ne pas lui faire regretter d’avoir traversé le bar pour venir à sa rencontre. Quant à ses regrets potentiels à elle, il la laissait gérer ses affaires et ses exigences comme elle l’entendait : elle avait l’air d’une grande fille, après tout. Toujours est-il que le « Je suis une grande optimiste. » rendu avec aplomb avait semblé faire suffisamment mouche pour convaincre le brun de payer la prochaine tournée, et dans un visiblement souci d’honnêteté l’inconnue en avait profité pour annoncer la couleur : si un autre que lui n’avait pas manqué d’élégance, ni elle ni lui ne seraient en train d’avoir cette conversation. Mais quelle importance ? Profitant seulement de l’occasion pour passer à plus de familiarités, et répondant d’un haussement d’épaules lorsqu’elle avait rétorqué « Tu es bien entreprenant. » en attrapant son verre, il en avait fait de même et répondu du tac au tac « Et toi bien impressionnable. » en étirant sur ses lèvres un sourire narquois. Sans s’y appesantir plus longtemps, il avait fini par remettre leurs compteurs à égalité en confiant que de la même manière, il ne se serait pas retrouvé dans ce bar si la première partie de sa soirée ne s’était pas soldée par une déception, et si le « On devrait boire aux bonnes coïncidences. » obtenu en réponse ne chassait pas l’amertume que lui inspirait le départ (et les méthodes) de son épouse, elle avait au moins eu le mérite de lui arracher un sourire entendu et de lui faire lever son verre pour le faire teinter contre celui de Vivian. Vivian dont il ne connaissait jusqu’à présent que cela : le prénom. Suffisamment pour faire les présentations, mais bien trop peu pour qu’il n’ait pas envie de creuser un peu, jamais le dernier pour faire des suppositions mais néanmoins en quête de quelques indices supplémentaires si la jeune femme entendait jouer aux devinettes. « Je suis architecte pour un cabinet en ville. » avait-elle pourtant répondu sans tourner autour du pot, Anwar presque tenté de voir un pattern dans les points communs soudainement flagrants entre son interlocutrice et une autre de ses connaissances : « J’ai connu une architecte. Brune et caractérielle, c’est un prérequis chez vous ? » Brune et caractérielle, voilà deux adjectifs auxquels Iris ne dérogeait pas, et dans le cas où Vivian en douterait Anwar avait aussitôt ajouté d’un ton amusé « Caractérielle n’est pas un défaut sorti de ma bouche, si tu en doutais. » Il avait même plutôt tendance à y voir une qualité, quand bien même il fallait parfois accepter d’en faire les frais. « Est-ce que maintenant que j'ai avoué, je vais avoir le droit de savoir ce que toi, tu fais ? » Allons bon. La question provoquant chez Anwar une hésitation si courte qu’elle en était imperceptible, le « Marin. J’ai un voilier amarré à la marina. » avait eu l’air de sortir naturellement – il ne s’agissait pas tant d’un mensonge que d’une vérité tronquée, après tout, et cela lui paraissait bien suffisant pour ne pas avoir mauvaise conscience. La police ce n’était plus vendeur depuis longtemps. « T’es du coin ? J’ai pas souvenir de t’avoir déjà vue. » Il passait certes moins de temps au McTavish depuis que Lene et lui se partageaient la garde de leur progéniture commune, mais de là à ne plus savoir reconnaître les habitués ? Ou bien le pub était-il simplement le terrain habituel du Dom Juan en carton qui l’avait précédé.
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| | | | (#)Dim 19 Fév 2023 - 14:35 | |
| Maybe we're perfect strangers Une information à la fois, les deux inconnus apprenaient à le devenir un peu moins. Maintenant que les prénoms avaient été articulés, d'autres détails étaient quémandés, à commencer par le métier. Ce qu'elle faisait dans la vie? Elle en était plutôt fière, à vrai dire, et ne voyait absolument pas l'intérêt de le lui cacher. Elle était architecte, pas besoin de faire des cachotteries, n'y d'en avoir honte, au contraire. La seule chose dont elle avait un peu honte, à vrai dire, c'était son lieu d'exercice. Mais à moins qu'Anwar ait déjà eu recours aux services de Polygon Architecture, il n'avait aucun moyen de connaître l'ambiance qui y régnait au quotidien. « J’ai connu une architecte. Brune et caractérielle, c’est un prérequis chez vous ? » Un sourire naissant au coin de ses lèvres, la jeune femme avait réprimé un éclat de rire quand il s'était vite repris après cela, sur un ton amusé. « Caractérielle n’est pas un défaut sorti de ma bouche, si tu en doutais. » Vivian avait secoué la tête. « A aucun moment, pas d'inquiétude. » Elle ne risquait pas de se vexer alors qu'on mettait en lumière son caractère. Certainement la seule chose qui lui avait permis de tenir tête à ses abrutis de collègues. De tous ces hommes, elle était la seule femme. Elle n'avait croisé d'architectes féminines que pendant ses études, à vrai dire, et n'en avait pas recroisé depuis, surtout pas au cabinet. Mais elle ne désespérait pas. Et puisqu'elle comptait bien changer d'air d'ici peu de temps, elle veillerait à ce que la parité soit un peu mieux respectée dans ses prochaines occasions. Mais pour le moment... Anwar. Puisqu'elle avait avoué - sans trop de réticences, certes -, elle attendait maintenant une réponse de la part du brun. Ce genre de choses, c'était donnant-donnant, et s'il rechignait à répondre, l'architecte aurait tendance à devenir méfiante, et à écourter cette charmante entrevue. Mais il n'avait pas hésité. « Marin. J’ai un voilier amarré à la marina. » Intéressant. Il n'était pas de ceux que Vivian rencontrait habituellement, et il fallait l'avouer, c'était rafraichissant. Suffisamment pour qu'elle ne songe plus à rentrer chez elle, pour le moment. « Pas courant. Tu es le premier homme au pied marin de mes connaissances. » Et pourtant, elle avait l'habitude de flâner sur la marina. Elle était attaché à l'eau, Vivian. Aux longues étendues d'eau. Ca lui rappelait ses voyages en Inde, dans la famille de sa mère. « Plaisance? Ou peut-être commerce? » Il y avait certainement d'autres catégories, mais ces eux là étaient les seules qui lui étaient venues à l'esprit sur le moment. « T’es du coin ? J’ai pas souvenir de t’avoir déjà vue. » Pour peu que ça puisse les mener quelque part, elle n'avait pas souvenir de l'avoir déjà croisé non plus. « Je suis souvent dans les parages, pourtant. Mais j'avoue que le McTavish n'est pas mon endroit habituel. » Elle y préférait le DBD pour des raisons évidentes, à savoir qu'elle y avait bossé un bon moment, entre sa reprise en main et le milieu de ses études. Mais un peu de changement ne pouvait pas faire de mal, la preuve en la présence d'Anwar sur le tabouret d'à côté. Et puis de toute façon, proposer de rencontrer ses éventuelles conquêtes Tinder dans un lieu où elle risquait de les recroiser plus tard? Si elle pouvait diminuer ce risque, elle ne s'en priverait pas. « J'habite juste à côté en réalité. C'était plus simple pour moi de donner rendez-vous ici plutôt qu'à l'autre bout de la ville. » Tout était question de méthodisme et de logique avec Vivian. Son deuxième verre était vide, et un autre soir, la jeune femme aurait certainement choisi de rentrer après un dernier sourire. Mais puisqu'elle ne travaillait pas le lendemain, l'architecte pouvait bien se permettre de s'attarder un peu plus... Un coup d'oeil au verre d'Anwar lui avait indiqué qu'il n'était pas loin de la fin non plus. Un geste et un sourire charmeur au barman lui avait permis de leur recommander la même chose. Le brun aurait le temps de terminer son verre avant que le dernier n'arrive, c'était parfait en toute somme. Passant une main dans ses cheveux détachés, l'australienne avait eu un soupir désabusé. « C'est le troisième lapin qu'on me pose dans ce bar, je vais finir par croire qu'il me porte malheur. » Et peut-être que pour la prochaine fois, puisqu'assurément il y en aurait une tôt ou tard, elle éviterait de proposer le McTavish, juste pour voir. code par drake. |
| | | | (#)Jeu 9 Mar 2023 - 14:50 | |
| Who knows the secret tomorrow will hold ? We don't really need to know, 'Cause you're here with me now, I don't want you to go, you're here with me now, I don't want you to go. Maybe we're perfect strangers, maybe it's not forever, maybe the night will change us, maybe we'll stay together. ☆☆Si tant est que le brun soit du genre à s'embarrasser de scrupules (et ce n'était pas le cas) il n'en aurait pas eu un seul au moment de servir à sa comparse de la soirée la version selon laquelle il était marin. Où était le mensonge, après tout, quand il avait plus souvent été sur le pont de son voilier que dans son bureau du commissariat de police au cours des six derniers mois ? Il n’avait pas son pareil pour arranger la vérité, Anwar, un trait sans aucun doute hérité d’années à prêcher le faux pour savoir le vrai dans l’espoir de passer les menottes à un malfrat qui en chasserait aussitôt un autre … Alors un peu plus, un peu moins. Et quelle importance, surtout, face à une inconnue à qui il ne devait absolument rien. « Pas courant. Tu es le premier homme au pied marin de mes connaissances. » Parce qu’ils vivaient en bord de mer, le brun n’avait pas pu s’empêcher de soupçonner le mensonge, mais sans la moindre intention de chercher à creuser plus loin la question il s’était contenté de dodeliné la tête lorsque la jeune femme avait questionné « Plaisance ? Ou peut-être commerce ? » en apparaissant au moins un peu plus connaisseuse que la grande majorité pour qui la distinction ne serait probablement même pas venue à l’esprit, au profit de ce que leur inconscient imaginait être la figure du marin. « Plaisance. C’est pour être à la fois le matelot et le capitaine. » Et n’avoir donc de comptes à rendre à personne, oui, car c’était bien à cela que lui servait parfois la navigation : se créer un moment et un endroit où il n’avait pas le moindre compte à rendre à personne. Ni sur ce qu’il faisait, ni sur où il allait, deux notions d’ordinaire difficilement compatibles dès lors que l’on avait un enfant (et même deux) à sa charge et un autre parent avec qui composer à ce sujet. Mais déjà, l’ombre de sa chère et tendre (non) épouse revenait planer au-dessus de sa tête, et secouant cette dernière comme pour l’en chasser le brun avait reporté son attention et sa curiosité sur Vivian – Riley avait eu sa chance, la soirée aurait pu tourner d’une toute autre manière, mais elle avait sciemment décidé de tout gâcher une fois encore, et Anwar préférait chercher ailleurs un peu de la légèreté dont elle l’avait privé. « Je suis souvent dans les parages, pourtant. Mais j'avoue que le McTavish n'est pas mon endroit habituel. » avait d’ailleurs fini par répondre l’architecte au fait qu’Anwar puisse s’étonner de ne l’avoir encore jamais croisée dans les environs. C’est que le McTavish était pour sa propre part le décor régulier de ses fins de soirées moroses autant que de celles où il aurait vendu père et mère (facile) pour un peu de bon temps et d’allégresse. « J'habite juste à côté en réalité. C'était plus simple pour moi de donner rendez-vous ici plutôt qu'à l'autre bout de la ville. » A en juger par le fait qu’elle venait de leur recommander un verre à tous les deux, il aurait en effet pu parier qu’elle ne devait pas vivre loin, ne serait-ce que pour s’éviter un trajet de retour difficile dans le cas où l’alcool lui monterait à la tête. « C’est presque comme si on était voisins, alors. » s’en était-il pour sa part amusé, suivant des yeux un instant le manège du barman qui préparait leurs verres avant de reporter son attention sur la brune, qui se fendant d’un léger soupir avait finalement ajouté « C'est le troisième lapin qu'on me pose dans ce bar, je vais finir par croire qu'il me porte malheur. » comme on tentait de conjurer un mauvais sort en le tournant en dérision. « Y’a de quoi avoir une dent contre les écossais, j’comprends. » s’en était-il pour sa part moqué gentiment, remerciant d’un signe de tête le barman revenu avec leurs verres, et se saisissant du sien pour trinquer avec la brune. « Après … on peut aussi conjurer le mauvais sort et aller ailleurs après avoir terminé ces verres-là. » Le mauvais sort et rien d’autre, bien sûr. « Je dois encore avoir une bouteille de whisky dans un coin de mon voilier. Irlandais, pas écossais … Ta malédiction pourra pas s’appliquer. » Et l’imagination d’Anwar quant à elle tombait à pic lorsqu’il s’agissait de tordre la réalité pour la faire correspondre à sa vérité – on en revenait toujours au même. « Et comme ça tu pourras voir par toi-même si t’as le pied marin. » Le reste il le laissait à son imagination, et haussant les épaules en portant son verre à ses lèvres, il laissait la jeune femme libre d’étudier la proposition et tout ce qu’elle sous-entendait.
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| | | | (#)Dim 30 Avr 2023 - 8:23 | |
| Maybe we're perfect strangers Anwar c'était présenté comme étant un marin, avec mon bateau amarré au port non loin de là. Et la première chose qui était venue à l'esprit de Vivian, c'était de lui demander la catégorie à laquelle il pouvait bien appartenir. Est-ce qu'il vivait de la pêche, en tant que commerçant, ou est-ce qu'il se contentait de balader des touristes sur son voilier? « Plaisance. C’est pour être à la fois le matelot et le capitaine. » Vivian avait hoché la tête face à la déclaration. Elle ne comprenait que trop bien l'envie de n'avoir de comptes à rendre à personne, et espérait bien pouvoir faire de même un jour. Pour le moment, elle aspirait surtout à changer d'entreprise, ne supportant plus le climat lourd qui régnait chez Polygon Architecture. Qui en réalité, n'avait jamais été différent de maintenant, elle le supportait juste de moins en moins bien, commençait à déprimer à force de se voir constamment épiée et tirée vers le bas. Oui, pour le moment, elle aspirait juste à changer d'air, à trouver une boîte où elle pourrait s'épanouir pleinement dans son emploi. Et pour plus tard, le rêve de se mettre à son compte. Pour le moment, à la liberté dont jouissait apparemment Anwar, elle avait levé son verre. Certes, le McTavish n'était pas son bar habituel, et elle préférait de loin ceux plus chics du centre-ville, même si l'ambiance du bar écossais restait des plus chaleureuses. Mais elle flânait souvent dans le coin, n'habitant finalement pas si loin, appréciait de profiter du port et de l'air marin à l'occasion. Pour elle, ça avait toujours été la façon idéale de se vider la tête, face aux embruns. De meilleure humeur qu'au début de la soirée, l'architecte leur avait recommandé un verre à l'un comme à l'autre. Le brun avait beau avoir un bateau sur la marina, elle ne l'avait jamais vu, lui. Il y avait fort à parier, par contre, qu'elle ait déjà vu son voilier à un coin ou un autre de l'endroit. « C’est presque comme si on était voisins, alors. » Un petit rire de sa part avait fait écho au sien, alors qu'un sourire s'éternisait sur ses lèvres. « On peut voir ça comme ça. » Dans ce cas, autant considérer que tous les habitants du quartier de Bayside étaient voisins. Pour certains, ça aurait sûrement énervé la brune, mais concernant Anwar, ce n'était pas si dérangeant. Ce qui était tout aussi appréciable, c'était la localisation du bar. Puisqu'elle ne risquait pas de rentrer en voiture, elle pouvait plus facilement lâcher prise, et profiter du sentiment grisant procuré par l'alcool qui lui montait à la tête. En attendant, la jeune femme avait choisi de souligner le nombre de lapins qu'on lui avait posé dans ce bar, au nombre de trois, déclenchant par la même occasion l'amusement du brun. « Y’a de quoi avoir une dent contre les écossais, j’comprends. »
Elle n'était pas du genre superstitieuse, Vivian, pour autant, et même si tout se déroulait parfaitement sur le moment, si cette soirée imprévue avec l'homme se soldait par un échec, elle fuirait le McTavish pour un long moment. Leurs verres pleins arrivant juste devant eux, les deux avaient pris le temps de trinquer en échangeant un regard avant de continuer leur discussion. « Après … on peut aussi conjurer le mauvais sort et aller ailleurs après avoir terminé ces verres là. » Espiègle, la jeune femme avait porté son verre à ses lèvres avant de se pencher légèrement vers lui. « Dis-moi tout... » Il n'y avait pas vraiment de surprise quant à la direction que prenait leur soirée, après tout, on allait pas sur ce genre d'application pour rien. Néanmoins, sa façon d'amorcer les choses avait quelque chose de presque élégant, pour elle qui ces derniers temps n'avait croisé via ce moyen de communication que des boulets à l'intelligence et au vocabulaire limités. « Je dois encore avoir une bouteille de whisky dans un coin de mon voilier. Irlandais, pas écossais … Ta malédiction pourra pas s’appliquer. » La jeune femme avait souri, comme s'il venait de lui déclamer la meilleure des raisons de céder et de l'accompagner. L'origine d'un whisky pouvait tout faire basculer, à voir. « Tu es mon sauveur. » Sauveur de sa soirée qui s'annonçait pauvre en rebondissements, sauveur face à sa pseudo malédiction du McTavish, ou du moins, c'était comme ça qu'elle se plaisait à le voir. « Et comme ça tu pourras voir par toi-même si t’as le pied marin. » En vérité, elle n'avait jamais mis un pied sur un bateau de sa vie, et jusqu'à maintenant, ça ne lui avait pas particulièrement manqué. Mais maintenant que l'occasion se présentait, elle était assez curieuse et encline à accepter l'invitation - et tout ce que ça sous entendait. « C'est tentant, pour quelqu'un qui est plus souvent dans l'eau que sur l'eau. » Nager restait son activité sportive favorite, et les étendues aquatiques lui manquaient quand elle en restait loin trop longtemps. Ce soir, elle tendait plutôt à nager dans la volupté en compagnie d'Anwar, à moins que ce dernier ne décide de la pousser à l'eau pour une quelconque raison obscure. Malgré sa décision déjà prise, la jeune femme avait pris une demi seconde pour feindre la réflexion, le regard d'abord fixé sur son verre, avant d'aller accrocher celui du brun. « J'en serais ravie. » Il n'y avait plus rien qui la retienne dans ce bar, et pour peu que le marin ouvre la voie, elle le suivrait bien volontiers jusqu'à la marina, pour peu qu'ils terminent leurs verres dans l'instant. De son côté, ça n'avait pas posé problème, et puisque le brun n'avait pas tardé à la rejoindre dehors, il ne comptait pas s'éterniser non plus dans le bar qui avait observé leurs débuts. Dehors, l'air était plus frais et moins étouffant qu'à l'intérieur du pub, sans surprise. Instinctivement, la brune avait resserré les bras autour d'elle, offrant un sourire au marin quand il était finalement arrivé jusqu'à elle. « La marina, donc? » Une fois acquise la confirmation de la part de l'homme, ils en avaient pris le chemin, l'un à côté de l'autre. Ils n'avaient croisé que peu de monde, simplement de temps à autre un couple qui se taquinait, un groupe d'amis qui jacassait bruyamment, installés sur un banc un peu plus loin. Le silence qui s'était établi entre eux était confortable, suffisamment pour que l'architecte ne se sente pas obligée de rajouter quoique ce soit pour combler. Le peu d'espace entre eux était parfois comblé par un pas de côté de l'un ou de l'autre. Et finalement, ils étaient arrivés devant les premiers bateaux qui peuplaient l'un des ports de Brisbane. « Où est-ce qu'on va, maintenant? » Il faudrait qu'il la guide, puisqu'elle ne connaissait ni le voilier qui lui appartenait, ni son emplacement. Un sourire flottant sur ses lèvres, elle était curieuse, et avait hâte de découvrir quel bateau pouvait bien avoir les faveurs de son compagnon du soir, parmi tous les autres. code par drake. |
| | | | (#)Ven 7 Juil 2023 - 0:01 | |
| Who knows the secret tomorrow will hold ? We don't really need to know, 'Cause you're here with me now, I don't want you to go, you're here with me now, I don't want you to go. Maybe we're perfect strangers, maybe it's not forever, maybe the night will change us, maybe we'll stay together. ☆☆L’heure n’était pas à la subtilité, c’était une certitude, mais y’en avait-il seulement une dès lors que l’on décidait de faire son marché sur les applications de rencontre, et de traverser le bar dans le seul but de s’éviter les pirouettes par messages instantanées destinées à les mener exactement au même endroit : celui du dernier verre (le fameux) que l’on préférait aller boire ailleurs, en comité restreint. Le seul hasard dans cette histoire tenait dans le fait qu’ils ne se seraient jamais retrouvés l’un en face de l’autre si leurs +1 respectifs n’avaient pas décidé de leur faire faux-bond, au sens propre pour l’une, au sens figuré pour l’autre. Pas fermée à l’idée, la brune s’était alors fendue d’un « Dis-moi tout ... » entendu, et fait mine d’adhérer à la narration d’un Anwar dont on devinait que sa proposition n’en était pas à son coup d’essai – mais à quoi bon se priver de quelque chose qui avait déjà fait ses preuves ? « Tu es mon sauveur. » Laissant échapper un rire, et non moins satisfait de la voir non seulement saisir la perche qu’il lui tendait mais y ajouter son propre grain de sel et de talent pour la comédie, le marin s’était fendu d’un « Et j’ai même pas eu besoin de sortir la bouée de sauvetage. » amusé, et terminant son verre comme pour entériner pour de bon le fait que la partie McTavish de leur soirée touchait à sa fin. Ne restait plus qu’à espérer que la demoiselle avait le pied marin, mais il ne prenait à ce sujet pas grand risque en restant amarré à la Marina. « C'est tentant, pour quelqu'un qui est plus souvent dans l'eau que sur l'eau. J'en serais ravie. » Et ainsi les voilà tous les deux qui quittaient le pub une fois leurs verres vides, la démarche encore suffisamment assurée pour longer la promenade qui menait aux embarcadères, mais l’alcool leur ayant donné suffisamment chaud pour que l’air frais paraisse plus que bienvenu. Les bras de l’architecte se croisant pour réprimer un frisson, le marin avait pour sa part retiré son blouson pour le balancer sur son épaule, trop habitué qu’il était à chercher la fraîcheur partout où il lui était possible de la trouver. « La marina, donc ? » avait appuyé la jeune femme tandis qu’ils en prenaient effectivement la direction, et acquiesçant d’un signe de tête Anwar avait répondu avec légèreté « Le meilleur quartier de tout Brisbane, si on me demande. Même si les mouettes sont des voisines un peu bruyantes. » Pas plus que ne l'était son perroquet, en réalité mais, la subjectivité aidant, Anwar était bien plus prompt à trouver des excuses à Ibis qu'aux volatiles qui décidaient d'utiliser le toit du Borealis comme scène à leurs chamailleries matinales. Arrivés au premier embarcadère, Vivian avait marqué une pause dans sa marche le temps de questionner « Où est-ce qu'on va, maintenant ? » et ouvrant la marche vers le trio de marches qui permettait de descendre jusqu’au ponton, le marin avait tendu la main vers la jeune femme « Attention à la première marche, elle est un peu haute. » Dans une comédie romantique, la scène aurait tout eu d’un remake d’Aladdin et Jasmine au moment d’embarquer sur le tapis volant, mais leurs pieds à tous les deux étaient restés bien ancrés dans le sol, et après quelques minutes à traverser les différents pontons jusqu’à celui où le Borealis avait sa résidence (presque) à demeure, Anwar avait invité d’un signe de la main à emprunter la première le bout d’échelle permettant de se hisser du ponton jusque sur le pont du voilier. « Bienvenue à bord ! » Il aurait peut-être l’air de jouer la comédie, mais la vérité c’est qu’Anwar était toujours extrêmement enthousiaste lorsqu’il s’agissait de présenter son bateau – il avait rêvé de pouvoir le faire durant tant d’années qu’aujourd’hui encore il ne parvenait pas à s’en lasser. Et s’il avait disparu un court instant dans la cabine, ce n’était que pour en ressortir quelques secondes plus tard avec deux verres dans une main, et dans l’autre la bouteille de whisky mentionnée plus tôt « Chose promise … » Chose dûe, et quant à savoir combien de verres avaient été servis et comment ils avaient migrés du pont jusqu’à la cabine, difficile d’affirmer qu’eux-mêmes s’en souvenaient encore parfaitement lorsque l’aube avait éclairci la marina le lendemain.
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| | | | | | | | (vivianwar) maybe we're perfect strangers |
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