« Nœud papillon ou cravate ? » Je sors la tête de la penderie pour jeter un coup d’œil à Bonnie et Sam qui sont avachis sur mon lit. L’avantage d’avoir passé le nouvel an en tête à tête avec mon petit-frère c’est que, comparé aux jeunes de mon âge, je n’ai pas eu à me réveiller avec une gueule de bois carabinée et que, de ce fait, je suis en pleine forme pour la soirée qui risque de se transformer en catastrophe nationale, rien que ça. « Nœud » « Cravate ! » Je secoue la tête, le sourire aux lèvres. « Merci pour votre aide. » Samuel confie son tamagotchi à sa baby-sitter puis se lève pour venir me rejoindre. Il observe avec attention la collection d’accessoires qui s’offrent à lui tandis que j’en profite pour fermer les derniers boutons de ma chemise. Je vais être à la bourre, non pas que ça me dérange de faire attendre Maisie, mais je peux pas me permettre d’arriver le dernier. Y'a que les faibles qui se contentent de la dernière place. « Je vote pour cette cravate, elle ira bien avec les dinos-chaussettes que je t’ai offertes pour ton anniversaire. » Je fusille Bonnie du regard lorsqu’elle émet un gloussement. C’est qu’elle n’en rate jamais une pour se foutre de ma gueule. Est-ce que j’ai envie d’aller à la réunion des anciens élèves avec une horde de petits T-rex brodés sur le tissu de ma cravate ? Pas du tout, mais je me vois pas non plus remettre en cause les goûts de mon frangin. J'ai pas envie d’y aller tout court à cette soirée et si j’y vais, c’est uniquement pour rembourser ma dette envers le fils du doyen. C'est un peu grâce à lui si j'ai été embauché à la MHI, parce qu'une lettre de recommandation écrite par le doyen en personne, ça pèse toujours dans la balance et d'autant plus quand c'est pour dénicher un job dans l'une des entreprises les plus convoitées de la ville. « OK, pardon.» Elle clame en levant les bras en l’air pour se faire pardonner lorsque Samuel la dévisage en lui tirant la langue. « Elle est magnifique cette cravate, Sam. Et mattez-moi ça ! Un Canonciraptor en chair et en os. » « Ça n’existe pas ! » Et voilà, c’est reparti. J’attrape ma veste de costard que j’enfile à la va vite et pousse les jambes de Bonnie pour venir m’assoir à ses côtés afin d'enfiler mes derbies. « C’est pour qui que tu te fais beau ? » « Pour moi et c'est amplement suffisant. » Elle se penche pour me fixer d'un air incrédule. On dirait qu'elle s'apprête à pénétrer dans mon esprit pour lire dans mes pensées, ce qu'elle peut être flippante par moment. « Je reformule ma question : t’y vas avec qui à ce pseudo bal de promo ? » Je soupire, un brin agacé par son interrogatoire improvisé. Je l'adore, Bonnie, sauf quand elle se mêle de ma vie privée. « C’est pas un bal de promo. » Même si ça y ressemble fortement, c'est une réunion, des retrouvailles dont je me serais bien passé parce que y'en a aucun que je peux saquer. « Il y va avec Maisie, sa... Ma quoi ? Sans réfléchir, je pose ma main sur la bouche de mon petit-frère pour le faire taire. Un geste qu'il est bien loin d'apprécier, mais que je n'ai pas été en mesure de retenir. chérie » qu’il balance après m’avoir mordu en me repoussant violemment.« Tu viens de me bouffer la main ?! J'observe la traces de ses dents incrustés dans ma paume que j'essuie contre la couette de mon lit. Et y’a erreur sur la personne, c’est loin, très loin, méga loin d’être ce que tu crois qu'elle est pour moi. » « Menteur ! C’est Lee qui me l’a dit, il vous a vu vous tenir la main quand t'es allé manger chez eux pour Noël.» Y'a rien de plus rageant que de se faire traiter de menteur après avoir dit la vérité si ce n'est se faire remonter les bretelles par un gosse de neuf ans. «Je file. Il doit être couché dans une heure, grand max. » J'avise à Bonnie qui ne peut s'empêcher de sourire comme une débile. «Amuse-toi bien pour une fois que tu sors pas pour aller bosser ou pour te rendre à une oeuvre de charité. » Elle aurait pu me traiter de casanier que ça m'aurait fait le même effet. Je sors, peut-être pas aussi souvent que les autres, mais il m'arrive de m'amuser quant à la charité, c'est un peu ce que je fais à chaque fois que je traine avec Maisie.
Je tente de suivre les indications que me gueule la voix du GPS à travers les baffles de l'autoradio, mais c'est celle de Samuel qui résonne dans mes oreilles comme un bourdonnement constant. C'est la merde et sa réaction excessive ne fait que confirmer le fait que tout ceci, ce subterfuge pour faire chier Seth, n'aurait jamais dû avoir lieu. Aveuglé par la rancune, je n'ai même pas pensé ne serait-ce qu'une seule seconde aux répercussions que ça pourrait avoir sur mon frangin. Il suffit d'un rien pour qu'il se fasse tout un tas d'idées saugrenues et lorsque c'est le cas, il m'est quasiment impossible de les lui ôter de la tête. C'est de ma faute et si je n'ai pas menti en lui assurant que Maisie n'était rien d'autre que, Maisie ? Lee non plus ne lui a pas menti en lui racontant la soirée du réveillon et c'est bien là le souci. Je ne veux pas qu'il s'attache de trop à la grande soeur de son meilleur ami car y'aura jamais rien entre elle et moi. On se tolère et c'est déjà bien plus que ce qu'on pouvait espérer et c'est tout ce qu'on peut se contenter de faire pour le bonheur de nos petits-frères. Une fois garé devant la maison de Moriarty, je m'amuse à klaxonner en boucle sur le rythme de final countdown, pile-poil à l'heure, si ça c'est pas du timing. Je peux voir quelques lumières s'allumer à travers les fenêtres du voisinage à mesure que je me donne à coeur joie dans le remake de la BO de Rocky. J'ai vu très peu de films dans ma vie, mais celui reste un de ceux que mon père avait pour habitude de regarder. « Je viens chercher l'amour de ma vie ! » que je gueule à travers la vitre de ma bagnole lorsqu'une vieille sort sa tête par la fenêtre de sa villa. J'échange les coups de klaxon contre la playlist que j'ai confectionné spécialement pour le trajet et monte le volume au maximum. « Ça vous dit qu'on se fasse un blind test en l'attendant ? » Son mari vient la rejoindre, mais le son est tellement fort que j'ai l'impression de regarder un film muet en noir et blanc. Je tends l'oreille, mime une incompréhension qui se veut être mutuelle puis baisse le son pour pouvoir leur crier la réponse à pleins poumons. « C'était Footlose. C'est honteux, vous devriez aller au cinéma plus souvent. Ça tombe bien, ma copine y travaille, elle pourra peut-être vous offrir des places ! » Qu'est-ce qu'elle fout d'ailleurs ? J'espère qu'elle n'a pas oublié notre petit rendez-vous parce que je risque d'en alerter tout le quartier.
BY PHANTASMAGORIA
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
@ANGUS SUTTON & MAISIE MORIARTY ⊹⊹⊹ Save some face, you know you've only got one, Change your ways while you're young, Boy, one day you'll be a man, Oh girl, he'll help you understand, Smile like you mean it.
(TOOWONG, QUEENSLAND UNIVERSITY). (tenue) (dos) J’en ai eu des idées de merde, au cours de ma vie. J’en ai eu tellement que j’ai arrêté le compte il y a bien longtemps ; parce que le top trois change constamment, au point où moi-même je n’arrive pas à suivre le rythme de son actualisation. Des vingt livres que je piquais régulièrement dans le porte-monnaie de mon père pour mieux accuser Seth à mon bad trip sous champignons dans une supérette, en passant par le devoir de chimie où j’ai accidentellement lâché quelques gouttes d’acide sur la main de Shelly Parker à la fois où j’ai volé la voiture de ma mère avant d’avoir le permis pour mieux l'encastrer dans un mur, j’ai une longue liste d’erreurs aux conséquences multiples à mon actif – mais rien de semblable à ce que je fais aujourd’hui. Debout devant mon miroir, un cintre dans chaque main, je pose une robe, puis l’autre, devant moi pour jauger de l’allure que je pourrais avoir dans un tel accoutrement. Une part de moi a la volonté de ne ressembler à rien, à en juger par la robe rose bonbon aux manches bouffantes qui me fait fermer les yeux tant elle m’aveugle – par sa couleur ou par sa mocheté, je ne sais pas encore. C’est sûr, avec une telle tenue, je vais attirer tous les regards ; et pas comme on est supposé le vouloir. Mais justement, je n’ai aucune envie d’avoir le droit à des compliments ce soir, puisqu’il ne s’agit pas de moi, mais de mon cavalier. Angus. Ouais, elle est là, l’idée de merde. Je ne sais même plus quels arguments il a pu utiliser pour me convaincre (probablement un truc genre « bouhouhou j’ai dû manger un plat surgelé à Noël ça mérite bien que tu aies l’air d’un rôti de porc ficelé pendant une soirée pour moi pour rester dans la bouffe hihi » – quel connard, sérieusement) et je ne sais même pas quel degré de fièvre je me traînais pour accepter. Passer une soirée entière avec lui, je l’ai remarqué lors de la soirée de Noël, c’est l’assurance de choper une maladie ou, au moins, de passer des heures à réprimer les instincts les plus primitifs de l’être humain (à savoir, le meurtre). Je suis trop jeune pour passer ma vie en prison (et non, il n’est pas trop jeune pour mourir, c’est déjà surprenant qu’il ait atteint cette espérance de vie vu son caractère). J’ai envie qu’il ait honte de moi, j’ai envie qu’il regrette son invitation dès la minute où il posera les yeux sur moi, j’ai envie de prendre plaisir à le ridiculiser en me ridiculisant moi-même. Mais… je le connais aussi, l’idiot que j’ai décidé d’accompagner, et je sais qu’il m’empêchera de m’en sortir sans subir les conséquences de ma provocation. Dans l’autre main, une robe noire, bien plus classe, qui correspond probablement à ses attentes. Elle est belle, c’est sûr, mais elle est terriblement ennuyeuse ; comme cette soirée, comme Angus, comme la façon dont il mène sa vie alors je ne doute pas qu’il sera satisfait de mon choix, tout comme je joue la sécurité et m’assure d’être un joli trophée à son bras – parce que c’est bien à ça que je vais servir, n’est-ce pas ? Parce qu’il n’a pas grand-chose dont il puisse se vanter, Angus, quand on y pense. C’est le larbin d’une boîte qui se fait des millions et qui lui verse à peine de quoi manger du pain sec, il a le charisme d’une huitre et il est tellement aimable que ses meilleurs amis sont son propre frère (sûrement par pitié, d’ailleurs) et un tamagotchi. Ouais, pas de quoi se vanter à la réunion des anciens, donc, sauf s’il se ramène avec, Isis, une déesse (moi, donc, hein, merci) à son bras, souriante, polie, incroyable et qui réussit si bien dans la vie (j’ai pas encore décidé si je me présentais aux élections ou si j’étais juste directrice d’une grande boîte de prod, tiens) que tout le monde va soudainement devenir jaloux d’Angus Sutton alors que personne pouvait le saquer et qu’ils étaient bien contents de s’en être débarrassés après la fac (ouais, non, j’en sais rien, j’ai pas la version officielle, mais à mes yeux, ce sera celle-ci). La réputation d’Angus sera sauve, grâce à une seule personne : moi, et je m’en fiche bien qu’il soit d’accord ou non (il ne le sera sûrement pas puisqu’il a l’air de vivre dans un super monde qui s’appelle déni). Mais quand même… Je colle à nouveau l’autre robe contre mon corps. Quand même, la tentation d’être Pamela, 21 ans, autrice de nouvelles érotiques pour enfants, en ayant elle-même déjà quatre de pères différents, embrassant son caniche sur la bouche avec un sigle nazi tatoué sur l’avant-bras, ouais, ça aussi ça me vend du rêve quand je repense au scandale qu’il m’a tapé au cinéma et qui a failli me coûter ma place (j’exagère, mais il n’a pas à le savoir). Isis ou Pamela ? Je me tâte, les robes se succèdent l’une l’autre devant moi, jusqu’à ce que je finisse par faire mon choix et balance la perdante sur le tas de fringues qui recouvrent désormais mon lit. J’observe les dégâts et pousse un soupir exaspéré, quand je songe au fait que tous ces efforts se dirigent envers un type qui mériterait que je me contente d’un sac poubelle après avoir zappé l’étape de la douche pendant trois semaines (au moins).
Mais j’ai été docile, j’ai été aimable, j’ai été mature et j’ai bien besoin de me complimenter de la sorte pour oublier à quel point c’est une mauvaise idée et je m’apprête à subir les prochaines heures. Isis a gagné la bataille, ce sera donc la robe noire avec des chaussures à talons et une mise en beauté étudiée, mais discrète. Parce qu’il y a une chose que je préfère aux gamineries d’Angus : le fait qu’il me soit redevable, et je compte bien lui répéter, après cette soirée, à quel point c’est le cas plutôt que d’avoir à surveiller mes arrières par deux fois parce qu’il aura envie de se venger. Je m’observe une dernière fois dans le miroir, ajoute une paire de boucle d’oreille à la dernière seconde quand, déjà, je sens que cette soirée va me demander un self-control que je ne possède pas quand il est question d’Angus alors que j’entends un vacarme venant de l’extérieur, auquel je n’ai pas besoin d’être directement confrontée pour savoir qui est l’investigateur d’un tel remue-ménage. Mon regard déjà prêt à fusiller Angus quand je l’observe à travers la petite lucarne de l’entrée en me saisissant de ma veste, de mon sac et d’une chaussure dont je défais rapidement la boucle pour mieux l’avoir en main, puis, une fois le seuil de la porte franchi, l’envoyer au visage de l’autre imbécile. Ou sur sa voiture, en réalité je ne visais pas l’un ou l’autre spécifiquement, du moment que le talon peut crever quelque chose – que ce soit son pare-brise ou son œil, ça m’importe peu. D’un pas rapide, mais boiteux, je finis par arriver jusqu’à lui, récupérant mon talon d’une main que je fais claquer une dernière fois contre le capot, contournant le véhicule pour m’engouffrer côté passager, frappant l’arrière de son crâne de ma main libre une fois assise, avant de rapidement éteindre la musique qui beugle. Mon regard croise le sien et ma chaussure se porte à sa hauteur, talon bien en évidence contre lui. « Essaie seulement de remettre le son et j’te crève un œil. » J’annonce d’une voix ferme et lorsque je considère qu’il a compris le message, je m’autorise à remettre mon talon en soupirant. Je regrette déjà Pamela.
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Dernière édition par Maisie Moriarty le Mer 16 Aoû 2023 - 21:02, édité 1 fois
"Quoi ? J'entends pas !" Je gueule au couple qui se tient toujours sur le balcon. La musique de Footlose étant terminée, je m'empresse de mettre la suivante pour ne pas leur donner l'opportunité d'entendre leurs plaintes incessantes. C'est qu'il braille, le vieux et que s'il continue sur sa lancée, c'est pas contre moi que ses voisins iront porter plainte pour tapage nocturne. Je ne suis qu'un homme impatient de retrouver sa petite amie, voilà tout. Je n'aurai qu'à plaider la folie de l'amour après tout, c'est pas pour rien si l'expression 'tomber fou amoureux' a vu le jour. Il faut être sacrément cinglé pour s'y risquer et complètement déséquilibré pour s'y reprendre à deux fois. Maisie me rend fou, c'est un fait mais c'est pas le genre à me faire chavirer. Mes doigts viennent tapoter le volant au rythme de la musique d'un film que je n'ai jamais vu, mais dont le titre de la chanson se marie parfaitement bien avec l'attitude du mec qui n'a d'yeux que pour sa petite-copine. Je crois que ça doit être la troisième chanson que je mets à son insu et si je continue comme ça, j'en aurais bientôt assez pour lui créer une playlist attitrée. Un top 10 que je mettrai à chaque fois que j'en aurai marre de l'entendre parler ou celles que j'utiliserai pour la rendre plus taré que ce qu'elle ne l'est déjà. Je suis pas loin de m'impatienter quand je la vois enfin sortir de chez elle, en robe. Elle a joué le jeu et j'avoue que je suis impressionné. Je me penche pour baisser la vitre du côté passager afin de mieux la regarder. La démarche boiteuse, Maisie peine à rejoindre la voiture et il me faut puiser dans le peu de sérieux qu'il m'est était donné d'avoir pour ne pas exploser de rire. Je me mords la lèvre inférieure, mes yeux ne quittant pas ses chevilles qui dévient sur le côté à chaque fois que ses pieds rencontre l'irrégularité du bitume. "Désolé mais je suis déjà pris, j'attends ma chérie. Petite, le chignon en bataille et la mine boudeuse, ça te dit quelque chose ?" En gros, tout l'inverse de celle qui menace le capot de ma voiture avec son sac à main, si ce n'est pour l'air grincheux. Je n'ai pas le temps de sortir pour lui ouvrir la portière que je me prends une claque derrière la tête. « Essaie seulement de remettre le son et j’te crève un œil. » Son regard croise le mien, je la fixe un moment sans mettre le doigt sur ce qui me dérange. Y'a quelque chose de différent, mais je ne saurais dire quoi. "Du calme, Cendrillon." Elle remet sa chaussure tandis que j'allume l'éclairage intérieur de la voiture en attendant qu'elle se redresse pour accrocher sa ceinture. "Attends, c'est quoi sur tes paupières ? Tu t'es maquillée ?!" J'ai pas besoin qu'elle me fasse un tutoriel pour comprendre qu'elle s'est bel et bien fait une beauté. À croire que la fée marraine est passée la voir et que je retrouverai l'authentique Moriarty lorsque minuit aura sonné. Je démarre la voiture et adresse un dernier sourire aux voisins puis commence à rouler jusqu'à la prochaine intersection. Mes yeux ont du mal à rester fixés sur la route, Maisie s'est maquillée et il n'en faut pas plus pour me déstabiliser. J'aurais jamais pensé qu'elle prendrait mon invitation au sérieux. Je m'attendais à la voir débarquer en jogging tâché de sauce tomate avec un sweat dix fois trop grand pour elle parce que jusqu'ici, je l'ai toujours vu dans des tenues amples contrairement à cette robe qui lui colle à la peau. Elle parait d'ailleurs beaucoup plus maigre qu'à l'accoutumée. "Bon, on a vingt minutes pour s'inventer une vie de couple en béton." Y'a pas le droit à l'erreur, pas devant mes anciens "camarades" de l'université. Hors de question que je leur donne de quoi se marrer. Je suis sensé avoir réussi dans la vie, c'est ce qu'on attend des majors promos et c'est aussi ce que je compte leur prouver. "On est ensemble depuis six mois et on s'est rencontré à une soirée mondaine organisée par la MHI. Ça te va ?" Pour le reste, on aura qu'à improviser. Je doute qu'ils se montrent aussi perspicaces que son petit-frère donc on court beaucoup moins de risque que lors de son repas de famille. Au pire des cas, je n'aurais qu'à la laisser répondre et m'adapter à ce qu'elle aura bien pu inventer ou mieux encore, prendre les devants pour ne pas lui laisser l'occasion de me mettre dans l'embarras. Elle a peut-être joué le jeu, mais je trouve ça un peu trop beau pour être vrai. Elle a sûrement une idée derrière la tête ou bien elle est persuadée de pouvoir tirer profit du service qu'elle s'apprête à me rendre. Maisie ne fait pas les choses gratuitement du moins pas avec moi et si elle a accepté de se mettre sur son 31 ce n'est pas pour me faire une fleur. Ça marche pas comme ça entre nous. "Il nous faut un nom de code dans le cas où la situation tournerait au vinaigre." Dans le cas où elle dirait quelque chose d'inappropriée ce qui a de grandes chances d'arriver. Elle n'est pas sortable, Maisie et ne me demandez pas pourquoi c'est elle que j'ai invité car la réponse m'est inconnue. Je l'ai fait, voilà tout. J'aurais pu demander à une collègue de la boite de m'y accompagner, quelqu'un qui a l'habitude d'aller en soirée contrairement à Moriarty qui passe la plupart des siennes derrière la caisse d'un vieux cinéma ou en compagnie d'un petit-frère qui se trouve être beaucoup plus intelligent qu'elle. Le truc c'est qu'aucune de mes collègues de boulot ne possèdent son tempérament endiablé et qu'elle a peut-être tous les défauts du monde, que dis-je, de l'univers ! Elle a tout de même le mérite de m'amuser contrairement aux filles superficielles que Saül a l'habitude d'embaucher.
BY PHANTASMAGORIA
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
Je regrette Pamela à la minute même où je claque la porte derrière moi pour faire face au brouhaha causé par mon chéri (eurk) et si, pendant un instant, je suis tentée de mettre un terme à la mission qu’il m’a confiée (quelle idée il a eu, aussi), j’ai devant moi la preuve pour laquelle je ne peux pas me rétracter maintenant. Parce qu’Angus est insupportable et que s’il l’est déjà alors qu’il m’en devra une à l’issue de la soirée, je n’ose même pas imaginer ce dont il est capable si je touche à son égo en lui posant un lapin à la dernière minute (littéralement). On ne parle même pas d’un petit coup bas pour se venger, non, on touchera plus à la malédiction qui s’abattra sur plusieurs générations parce que j’ai contrarié les dieux (je le vois comme un plouc mais lui se voit comme un Dieu, alors j’imagine que ça se tient dans sa logique) et je ne suis pas sûre de vouloir infliger ça à ma descendance (remarquez, j’ai envie de dire que ce serait pas vraiment mon problème, mais soit, je suis déjà gentille avec ma progéniture inexistante). Mais à me percer les tympans comme il le fait, en plus de me crever les yeux rien qu’à voir sa seule gueule, je peux déjà anticiper la soirée interminable qui accompagnera mes regrets actuels tandis que j’essaie de le faire taire comme je peux. Je m’imaginais que m’attaquer à sa caisse serait suffisant pour qu’il baisse le volume et soit trop occupé à m’engueuler pour continuer de déranger mes voisins, mais non, il n’a même pas l’air de réagir cet imbécile (ça m’étonne qu’à moitié, je vous rappelle qu’il n’a que deux neurones fonctionnels alors forcément que l’information met du temps à monter jusqu’au cerveau – peut-être que si j’étais allée me faire un café en attendant il aurait eu le temps de comprendre que mon talon sur son capot était le signal pour baisser le son de la radio). "Désolé mais je suis déjà pris, j'attends ma chérie. Petite, le chignon en bataille et la mine boudeuse, ça te dit quelque chose ?" Je le fusille du regard en passant à côté de lui. « J’ai encore le temps d’aller mettre un onesie qui a pas été lavé depuis trois semaines, si tu préfères. » Et vraiment, je suis à deux doigts de craquer. Je sais même pas pourquoi j’ai voulu me la jouer docile ; alors qu’il mérite clairement que je lui ruine sa soirée et que je me la joue meuf insortable pour mettre à mal sa réputation. C’est stupide d’avoir peur de sa vengeance si je ne m’exécute pas ; si Angus a mis à mal ma tranquillité professionnelle, je suis sûre que je peux en faire de même s’il dépasse les bornes. J’ai beaucoup à perdre, mais lui encore plus, avec son attitude de bourgeois alors qu’il vit dans un quartier pourri ; j’imagine qu’ils sont rares, les privilégiés comme moi à connaître son véritable statut, loin d’être cohérent avec les ambitions qu’il se donne. Je pourrais détruire tout ça, si je le voulais et à vrai dire ce n’est pas l’envie qui manque, mais c’est surtout la crainte d’une escalade qui ne connaîtra alors plus de limites. Une fois qu’on se sera ruiné nos vies professionnelles mutuelles, il restera quoi ? Nos familles et plus particulièrement nos frères ; et si une part de moi ose croire qu’on en arrivera jamais jusque-là, l’autre sait aussi qu’Angus a le don de me faire franchir des limites que je ne me connaissais même pas. "Du calme, Cendrillon." Je roule des yeux en m’installant à côté de lui, prenant le temps de remettre ma chaussure avant de me redresser sur ce siège. "Attends, c'est quoi sur tes paupières ? Tu t'es maquillée ?!" Il m’observe comme si j’étais une bête de foire et je tourne la tête, mal à l’aise. J’ai fait un effort et je ne sais même pas pourquoi, la réflexion d’Angus me fait comprendre que ça n’a pas marché, que je ne suis pas jolie. Ce n’est même pas que je voulais un compliment de sa part (jamais de la vie), mais à défaut, j’imaginais qu’il saluerait l’effort – mais il ne dit rien, il se moque presque, et je me sens horrible dans cette robe qui dévoile plus de peau que je ne peux supporter d’en exhiber et avec ce maquillage qui ne me ressemble rien et ne fait qu’accentuer mes insécurités quant à l’obligation d’en porter pour être considérée à son avantage, ce à quoi je ne peux prétendre au naturel. Je ne suis pas jolie. Il n’a pas besoin de le dire que je comprends son raisonnement. « J’croyais que ça faisait partie du deal. » Que je grogne entre mes lèvres, mal à l’aise, alors que je reprends rapidement : « Si tu veux, un coup de mouchoir et j’te fais un look panda qui sera sûrement plus proche du look de ta chérie à qui j’ai piqué la place. » Je grimace pour montrer mon désaccord quant à l’usage de ce terme, même si concernant l’idée, je suis prête à le faire. J’ai aucun souci à avoir l’air ridicule, encore une fois si ce n’est pas les conséquences que me fera subir Angus en cas de non-respect de ma part du contrat, je me serais pointée en jogging sans problème.
"Bon, on a vingt minutes pour s'inventer une vie de couple en béton." Je grimace toujours, finalement ce n’est pas cet accoutrement le pire, c’est bien l’obligation d’avoir l’air éperdument amoureuse de l’autre bouffon à côté de moi qui me pose un vrai problème. Ça va se voir qu’on peut pas se supporter ; parce qu’à la première occasion, je le planterai sur la piste de danse pour vivre ma vie et récolter un maximum d’anecdotes gênantes auprès de ses anciens camarades pour mieux les utiliser contre lui. "On est ensemble depuis six mois et on s'est rencontré à une soirée mondaine organisée par la MHI. Ça te va ?" J’explose de rire, avant de tourner mon regard vers lui. Il est sérieux, là ? C’est sa conception d’une vie de couple en béton ? « Du coup, tu te tapais combien de meufs par semaine à la fac pour que six mois ce soit considéré comme du sérieux et que ça impressionne tous tes potes ? » Question qui m’intéresse ; car si quelqu’un me présente celui qui est son conjoint depuis autant de temps, j’émets encore des doutes sur le sérieux de la chose. « Un an, minimum. Une nana qui est là depuis seulement six mois, tu la veux pas sur les photos officielles, tu sais, ‘’juste au cas où’’. » Je souligne, légèrement moqueuse. Je sais pas s’ils ont prévu un photographe à cette soirée – mais j’imagine que oui, façon retrouvailles assumées à fond – mais, perso, un gars que je fréquente depuis six mois, je m’assure qu’il soit à droite ou à gauche de la photo prise à Noël pour mieux le couper de celle-ci quand ça se termine. Peut-être que c’est que moi, hein, au final, qu’est-ce que j’y connais en relations amoureuses. « Et je faisais quoi, moi, à cette soirée mondaine ? Je servais les petits fours en essayant d’accrocher un gros poisson ou c’était moi le gros poisson ? » Je demande, presque amusée à cette idée, alors que je poursuis. « Ouais, tiens, on peut inverser les rôles, dans cette version-là c’est moi qui te regarde toujours de haut. » Façon peu assumée de lui dire qu’il le fait trop souvent, Angus et que même si je lui le rends bien, je comprends toujours pas sa manière de faire : on vient du même monde, au final, et je n’ai pas besoin de lui pour me sentir encore plus humiliée que je ne le suis déjà en voyant tous mes proches qui s’élèvent quand je reste à terre. "Il nous faut un nom de code dans le cas où la situation tournerait au vinaigre." Je soupire, il me traite toujours d’immature, mais c’est bien lui et son foutu code qui l’est, à cet instant. « On a pas douze ans, Angus, on se comprendra très bien sans avoir à hurler ‘’nyctalope’’ au milieu des autres snobs. » Qu’on soit clair : je compte pas le comprendre. Il pourra m’offrir un regard de pitié, me supplier de partir ou même me tirer par le bras, si je réalise qu’il est mal à l’aise, je vais accentuer cette sensation jusqu’à ce qu’il me claque entre les doigts. « D’ailleurs, c’est quoi le délire ? Si vous avez pas de conjoint trophée à votre bras à vingt-cinq piges, vous avez raté votre vie ? » Je demande en tournant la tête vers lui. « C’est désolant. Mais ça m’étonne pas. » Qu’il soit désolant, s’entend, mais il le comprendra tout seul.
Y’a rien de mieux que la réunion d’anciens élèves pour remettre toute notre existence en question. C’est pire encore que les déceptions liées aux résolutions inachevées et je ne parle même pas de la pression que ça représente. Je sais pas d’où ça me vient, cette soif de vouloir escalader les marches de la réussite sociale car même si je les envie, je déteste les gens de la haute société. Voilà, c’est dit. Je veux pas mettre tout le monde dans le panier, mais bordel qu’est-ce que mes collègues de boulot peuvent se montrer chiants. J’adore l’argent, je rêverais d’en avoir à foison, mais c’est pas pour autant que je veux passer mes journées à en parler pendant des heures et puis c’est pas non plus parce que mon job consiste à trouver des idées pour vendre plus de bijoux que ça fait de moi un expert en la matière. Mon truc, c’est de trouver pourquoi les gens aiment les joyaux et d’en tirer profit, mais ça veut pas dire que je dois apprécier les pierres précieuses et en faire la collection. Je veux réussir pour pouvoir mieux vivre et dormir sans avoir à me soucier de l’avenir. C’est ça qui me plait dans l’idée de devenir riche : avoir l’esprit tranquille et assurer le futur de mes proches. On devrait d’ailleurs changer l’expression « dormir comme un bébé » par « dormir comme un Rothschild » parce qu’un bébé ça dort mal en général, si ce n’est pas du tout alors qu’un Rothschild, je suis sûr que ça dort sur ses deux oreilles dans des draps en soie qui sentent bon le luxe. Tout ça pour dire que j’ai pas envie de me pointer là-bas et d’entendre d’anciennes connaissances me dire ô combien elles sont heureuses et épanouies pendant que moi, je travaille peut-être pour l’un des CEO les plus influents de Brisbane, mais surtout connu pour être l'italien le plus sournois de cette ville. J’aime analyser les besoins de la clientèle ; trouver de nouvelles idées pour augmenter les ventes ; atteindre les objectifs donnés par Marcus parce que c’est satisfaisant. C’est juste les gens avec qui je bosse, mais surtout la personne pour qui je bosse qui me rendent malade. « J’ai encore le temps d’aller mettre un onesie qui a pas été lavé depuis trois semaines, si tu préfères. » Je fais mine de m’enfoncer deux doigts dans la bouche puis me penche pour lui ouvrir la portière de l’intérieur. Le pire c’est que je suis sûr qu’elle l’a déjà fait et j’ose même pas imaginer l’odeur qu’il doit y avoir dans sa chambre. Enfin, si je l’imagine carrément, en fait. Un mélange de trognons de pommes parsemés de moisissures et de vieux habits en état de décomposition causé par l’acidité de sa propre sueur. Cendrillon remet sa chaussure, celle qu’elle avait enlevé pour venir menacer mon capot à l’aide de son talon. « J’croyais que ça faisait partie du deal. » Qu’elle me répond lorsque je pointe du doigt son ravalement de façade. Je me mords la lèvre inférieure pour ne pas rire et moi qui pensais que relever tout changement la concernant faisait partie du code du petit-ami modèle. C’est pourtant ce qu’on nous apprend dans les séries, non ? Je compte plus le nombre de couples fictifs que j’ai vu se disputer à travers l’écran de ma télé parce que le mec n’avait pas remarqué que sa copine avait changé de coupe de cheveux. Et depuis quand Maisie s'ent tient aux règles ? Je n’ai jamais mentionné le maquillage dans mon message, seulement la robe et les chaussures ouvertes pour pouvoir lui bousiller les orteils en dansant. « Si tu veux, un coup de mouchoir et j’te fais un look panda qui sera sûrement plus proche du look de ta chérie à qui j’ai piqué la place. » Je lève les yeux au ciel et démarre la voiture après avoir vérifié que sa ceinture soit bien attachée. Ma phrase n’avait rien d’un reproche, ça me fait juste bizarre de la voir aussi apprêtée, c’est tout. C'est sûrement parce qu'elle ressemble davantage aux filles qui bossent à la MHI qu’à la Maisie que j’ai pris l’habitude de côtoyer. Pourtant, c’est bien la même personne, y’a aucun doute là-dessus. . « T’as pas honte de me pousser à l’adultère ? » J’essaye de ne pas la fixer pour pouvoir me concentrer sur la route, mais je peux pas m’empêcher de lui jeter quelques regards en coin dès que je dois m’arrêter à un feu rouge. Je sais pas pourquoi ça me perturbe autant, c’est pas la première fois que je vois une fille en robe et encore moins avec du maquillage, mais Moriarty ? Je savais même pas qu’elle savait se servir d’un pinceau.
Mes yeux s’attardent sur le gps et les minutes qui nous séparent de l’université me font un peu paniquer. Vingt-minutes, c’est pas assez pour s’inventer une vie de couple rêvée et il est hors de question qu’elle en profite pour saboter la soirée. J’ai toute une réputation à préserver donc elle a tout intérêt à prendre des notes parce que je veux pas l'entendre bégayer quand on se fera questionner. « Du coup, tu te tapais combien de meufs par semaine à la fac pour que six mois ce soit considéré comme du sérieux et que ça impressionne tous tes potes ? » C’est vrai qu’elle est incorrigible dans le domaine. C’est limite s’il ne faudrait pas que je la renomme ‘déesse vaudou de l’amour’. J’en sais rien, peut-être bien qu’elle n’en est pas à sa première vie sur terre et qu’avant d’être une fille perdue, elle était coach de couple ou encore sexologue. Le genre à sortir des bouquins tous les six mois pour expliquer le concept de l’amour, l’importance de savoir donner autant que de recevoir ou à passer son temps à créer des tests psycho du type ‘Quel est votre langage amoureux?’, vous voyez le genre. « Oh tu sais, rien de fou, une par jour.» Je réponds sur un ton sarcastique. Je voudrais surtout pas mettre à mal la sublime image qu’elle a de moi. Une par jour, comme les slips vendus par paquet de sept et ayant chacun un jour de la semaine attitré. Ceux que je portais toujours dans le désordre quand j'étais petit. Je trouve important de souligner que cela a été mon premier signe de rebellions. « Un an, minimum. Une nana qui est là depuis seulement six mois, tu la veux pas sur les photos officielles, tu sais, ‘’juste au cas où’’. » J’en sais rien en fait. Je ne suis jamais resté plus de six mois avec une seule et même personne. Ce qui ne m’a pas empêché de faire des photos pour autant donc non, je pige pas. Est-ce que le temps joue réellement sur l'intensité d’une relation ? Je suis pas certain d'être d'accord avec elle (pour changer). Je crois que le temps finit toujours par abimer les choses : les objets, le cerveau et même, les relations. Y’a que sur l’alcool que cela a un impact positif. « OK. Si tu veux, mais t’auras pas le droit de bouder lorsque je dégainerai mon vieil argentique au prochain repas de famille. » Je tranche tout en mettant le clignotant. Une théorie ne peut être validée qu’après avoir été testée et puis je déteste les photos ‘officielles’. Y’a rien de moins photogénique qu’une personne qui se force à sourire, les meilleurs clichés sont ceux qui sont pris sur le fait accompli. « Et je faisais quoi, moi, à cette soirée mondaine ? Je servais les petits fours en essayant d’accrocher un gros poisson ou c’était moi le gros poisson ? » Je tourne la tête pour la regarder l’air dubitatif. Déjà faut absolument qu’elle revoit ses dimensions à la baisse. Qu'on soit honnête, si nous étions dans le monde de Nemo, elle jouerait le rôle d'une mini sardine et pas celui d’un ‘gros’ poisson. « Ouais, tiens, on peut inverser les rôles, dans cette version-là c’est moi qui te regarde toujours de haut. » « C’est pas ma faute si je suis trop grand pour pouvoir te regarder d’en bas. » Je scande, faussement vexé par ses propos. C’est vrai, il m’arrive –un peu trop souvent- de la rabaisser, mais elle le fait tout autant si ce n’est plus par moment alors je vois pas pourquoi je m’arrêterais. « Bon, ça fait un an qu’on est ensemble, on s’est rencontré à une soirée mondaine où nous étions tous les deux invités. Je t’ai laissé mon numéro, tu m’as fait ramer pendant un moment et puis voilà. C’est bon pour toi ? Y’a assez d’équité dans notre relation ? » Franchement, est-ce que ça compte vraiment de savoir qui a fait le premier pas ? Parce qu'au final tout ce qu'ils retiendront de l'histoire c'est que Maisie a fini par craquer et qu'un an après, elle est toujours à mon bras. « On a pas douze ans, Angus, on se comprendra très bien sans avoir à hurler ‘’nyctalope’’ au milieu des autres snobs. » Se comprendre ? On arrive même pas à le faire quand on est seuls alors je vois pas comment on pourrait y arriver en étant entouré de vautours. On vient peut-être du même monde, mais Maisie a fait le choix de stagner pendant que j’ai fait le choix d’évoluer. Elle déteste les gens comme moi, je hais les gens comme elle et quand on a la tête pleine de préjugés ça ne laisse plus beaucoup de place pour une compréhension mutuelle. Nyctalope ce sera, je suis surpris de voir qu’elle connait l’existence d’un mot aussi élaboré. « D’ailleurs, c’est quoi le délire ? Si vous avez pas de conjoint trophée à votre bras à vingt-cinq piges, vous avez raté votre vie ? » Je passe ma main derrière son siège pour effectuer une marche arrière. « C’est désolant. Mais ça m’étonne pas. » Je coupe le moteur puis me tourne vers elle. « Est-ce que c'est aussi désolant que de devoir se contenter d'un faux petit-ami à seulement vingt-et-un piges ? » Je réajuste ma cravate puis quitte le véhicule pour commencer à marcher en direction de l’entrée. Je suis ledit conjoint trophée, elle ne l’est que le temps d’une soirée alors l’entendre critiquer ma demande quand ça fait un mois que je joue l'amoureux transi, désolé, mais y’a de quoi rigoler. « Je te présente l’université. Tu sais, l’endroit pour ceux qui veulent avoir un avenir.» Je montre le bâtiment d'une main avant de faire les présentations en bonne et due forme.« L’université voici Maisie, Maisie voici l’université.» Je lui lance en pointant du doigt les grandes portes de mon ancien établissement . En fait, ce qui est désolant c'est qu’elle se soit réfugiée dans un vieux cinéma de quartier alors que je suis certain qu’elle avait le potentiel de faire plus que de vendre des tickets. Je m’arrête devant l'entrée et lui tends la main à contre cœur. « Prête ? » Je sais ce qu’il m’attend derrière ses portes, mais Maisie n'a pas la moindre idée du nombre d'étudiants pédants qu'un gymnase peut accueillir.
BY PHANTASMAGORIA
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
J’ai jamais eu de peine à soutenir les prunelles d’Angus, à me lancer dans une bataille de regards digne d’une enfant de cinq ans pour qu’il puisse y lire tout le dédain que je lui adresse en retour du sien ou pour le laisser anticiper ma réaction qui fait suite à ses réflexions agaçantes. Au contraire, j’ai toujours mis un point d’honneur à ne jamais baisser les yeux, surtout quand il me jauge de toute sa hauteur – parce que je n’ai pas l’avantage physique, c’est certain, mais j’ai un égo qui peut être aussi développé que le sien et une témérité qu’il n’a pas à m’envier. Ça n’a jamais été un problème jusqu’à aujourd’hui, alors que je me sens stupide de m’être apprêtée de la sorte. Je regrette l’onesie dont je viens l’informer de l’existence s’il continue à faire des réflexions sur ma tenue, sur mon maquillage, sur moi, de manière générale. C’est ridicule de lui en vouloir pour ça, parce qu’il ne me doit rien, Angus, parce qu’il n’est pas mon copain malgré ce qu’on prétend, parce qu’il n’a pas à me complimenter à chaque fois qu’il pose les yeux sur moi. Ça ne fait pas partie du deal, pas même lorsque nous ne sommes pas seuls et je sais que mon raisonnement n’a rien à voir avec lui et tout à voir avec mes propres insécurités que je n’arrive pas à réduire au silence même quand elles n’ont pas lieu d’être. Son avis ne m’importe pas, alors pourquoi je suis aussi touchée qu’il puisse rire de mon physique ? Je me suis persuadée d’avoir fait la paix avec lui, j’ai appris à ne pas laisser les réflexions m’atteindre, me détruire, comme elles le faisaient autrefois, j’ai travaillé sur moi-même pendant des années pour en arriver à l’indifférence dont je prétends faire preuve au quotidien – et pourtant, face à celui qui la mériterait le plus, je suis bien incapable d’en faire preuve. J’arrive même pas à réagir à sa tentative de provocation lorsqu’il fait mine de s’enfoncer les doigts dans la gorge et je me contente de râler dans mon coin, soulignant un effort que je pensais faire partie du deal. C’est même pas pour lui que je voulais être jolie, c’est pour tous ceux que je m’apprête à rencontrer et face auxquels je suis supposée faire bonne impression ; mais je sais déjà que ce sera raté parce qu’Angus me l’a bien fait comprendre. J’ai pas l’honneur d’avoir un remerciement ni même un compliment, c’est la preuve que c’est ridicule de ma part d’essayer d’atteindre un certain standard pour lequel je ne suis clairement pas faite. J’aurais dû me contenter de ce que je sais être au quotidien, quelconque, invisible et je me serais évitée cette humiliation autant que cette rancœur que j’ai à mon égard plus qu’envers Angus. Je suis stupide et, surtout, je suis ridicule dans cette robe qui ne me va pas. « T’as pas honte de me pousser à l’adultère ? » Je hausse les épaules alors que je sens son regard qui continue de m’analyser et Dieu sait ce qu’il doit se dire dans sa tête, la façon dont il doit se moquer du sac d’os à côté de lui qui a essayé de ressembler à quelque chose et qui s’est sûrement foirée dans son maquillage qui la vieillit de dix ans. Je viens replacer ma robe comme si ça pouvait me permettre de dissimuler un millimètre de peau de plus, tandis que mon regard s’abstient de croiser le sien, préférant me concentrer sur la ville qui défile derrière cette vitre.
Je ne lui accorde mon intérêt que lorsqu’il se concentre sur la raison pour laquelle j’ai accepté de lui servir de trophée en premier lieu et cette réunion d’élèves qu’on s’apprête à rejoindre. Je me détends légèrement alors que je ne manque pas de souligner à quel point son plan est stupide à mes yeux – mais je ne viens pas vraiment du même monde que lui, alors qu’est-ce que j’en sais. Peut-être que pour un type comme lui, six mois de relation relève de l’exploit puisque la fortune et le pouvoir vous permettent de changer de meuf comme de chemise. Je sais même pas comment il se comporte avec ses nanas, Angus, mais j’ai même pas de peine à imaginer qu’il les jette aussitôt usées. « Oh tu sais, rien de fou, une par jour. » Je le regarde, dégoûtée, ma bouche en travers déformée par ma grimace. « Et après tu oses croire que c’est moi qui peux te refiler des maladies. » C’est lui qui semble être une MST ambulante – si ce n’est que ça, d’ailleurs. Dieu sait où il fait traîner sa queue et j’ai clairement pas envie de le savoir, j’espère juste qu’il se lave bien les mains quand il sort des urinoirs parce que sinon j’ose même pas imaginer le diagnostic quand je me pointerai chez mon médecin dans deux semaines, avec de la fièvre et d’autres symptômes parce que j’aurai eu le temps de couver la merde qu’il m’aura refilée. Eurg. « OK. Si tu veux, mais t’auras pas le droit de bouder lorsque je dégainerai mon vieil argentique au prochain repas de famille. » Vraiment ? « Et t’auras pas le droit de bouder quand ton vieil argentique disparaîtra mystérieusement. » Ce serait si dommage, vraiment, qu’il ne puisse pas profiter de garder un souvenir de cette belle relation que nous entretenons. Si mon regard le menace de s’y essayer, en réalité je n’oserai pas détruire son appareil parce que notre petite guerre ne va pas jusque-là et parce que je suis réglo. Il n’a jamais rien détruit qui m’appartient, ce n’est pas moi qui vais commencer. Je note quand même qu’il se trimballe un vieil appareil là où d’autres prônent les smartphones et ça me fait tiquer, mais je me tais. Ça me regarde pas, et ça m’intéresse pas. Pas trop, du moins. « C’est pas ma faute si je suis trop grand pour pouvoir te regarder d’en bas. » - « Oublie pas que je suis à hauteur pour te priver de descendance. » Une piqûre de rappel ne fait jamais de mal, n’est-ce pas. « Ce serait quand même dommage que tu puisses pas présenter d’héritier à la prochaine réunion. » Non parce que vu comme il me parle de l’événement et comme il est fringué, je les imagine défiler les uns après les autres avec leur progéniture dans les bras, façon le Roi Lion, pour les présenter au monde entier et, durant le reste de la soirée, se battre quant à savoir qui est le plus mignon ou qui a le meilleur compte épargne à six mois de vie. « Bon, ça fait un an qu’on est ensemble, on s’est rencontré à une soirée mondaine où nous étions tous les deux invités. Je t’ai laissé mon numéro, tu m’as fait ramer pendant un moment et puis voilà. C’est bon pour toi ? Y’a assez d’équité dans notre relation ? » J’aime l’idée de l’avoir fait ramer dans cette version-là de notre histoire. Oh que oui, je l’ai fait ramer à contrecourant, avec une pagaïe en tissu dans un ruisseau avec cinq centimètres d’eau. « C’est bon, chef. » Je concède avec un salut militaire, bonne joueuse (c’est rare à signaler) alors qu’il panique déjà à l’idée que les choses se passent mal et qu’un nom de code soit nécessaire. Et de toute façon, nom de code ou non, je garantis pas d’accéder à sa demande, too bad. Angus entreprend de se parquer et je comprends qu'on est sur place, ce qui, je lui le dirai pas, me provoque un coup de stress. « Est-ce que c'est aussi désolant que de devoir se contenter d'un faux petit-ami à seulement vingt-et-un piges ? » Touché. Ça me fait rager, mais... ouais, il a raison. Ça me coûte de le penser, alors je ne veux évidemment pas le dire. « Un peu plus, quand même, dans ma version de l’histoire t’as au moins des avantages. Là t’as quoi ? Des murmures de désapprobation si ton trophée a pas assez de seins ou ne porte pas des bijoux qui valent un rein. » Ok, j’en sais rien, mais j’ai pas de peine à imaginer que ce soit le cas. Et dans un réflexe, je baisse les yeux sur ma poitrine – j’aurais pas dû dire ça, car j’ai ni les seins, ni les bijoux, et il est clairement parti pour qu’on juge son choix plus qu’on ne le félicite. Elle a une jolie robe, la paumée qu’il a ramassé à une soirée, mais elle a pas grand-chose d’autres. « Je te présente l’université. Tu sais, l’endroit pour ceux qui veulent avoir un avenir. » Je réprime mon envie de le priver de sa descendance tout de suite parce que ce ne serait pas cohérent avec le portrait du couple heureux, mais ce n’est pas l’envie qui manque. Il connaît rien de moi, Angus, il sait pas à quel point mes études avortées me pèsent encore des années après, et combien j’aurais aimé devenir quelqu’un si mon putain de cerveau m’avait appris à croire en moi plutôt qu’à me détester. « C’est drôle parce que jusqu’à preuve du contraire t’es un larbin sous-payé quand je suis presque ma propre patronne. » Certes, les deux entreprises ne sont pas les mêmes, mais c’est un détail. C’est un détail aussi, le fait que je suis en réalité ma propre patronne dans mon activité auxiliaire, mais je me passe de le mentionner à Angus. « L’université voici Maisie, Maisie voici l’université. » Je pose mes deux mains sur le cœur, penche la tête de côté, presque émue de rencontrer la grande dame face à moi. « Enchantée madame, vous êtes bien trop impressionnante pour avoir expulsé un rejeton comme celui-là. » Que je dis en désignant Angus du pouce avec mon plus beau sourire. La vérité, c’est qu’ici, tout m’impressionne. Ce bâtiment, les gens face auxquelles je m’apprête à tenter de garder la face et même Angus. « Prête ? » Il me tend la main et j’oublie pas son C.V. amoureux qui donne lieu à un dossier médical bien rempli, alors je me contente de passer mon bras autour du sien pour éviter d’avoir à mettre ma main dans la sienne. Bon, j’exagère, mais je crois que je n’arriverai à duper personne si je devais lui tenir la main tant ça me semblerait incohérent. Et puis... j'avoue que ça m'aide à marcher droit, je sais me gérer sur des talons, mais ça fait quelques temps que j'en ai pas mis. « Je te laisse me guider, j’imagine que ça te fait des points bonus si t’es un mâle alpha. » Oui, j’ai la tête bourrée de clichés, mais les types qui sortent de ces grandes universités ont souvent besoin de marquer leur territoire. Et je ne parle pas d’Angus qui me laisse étonnement libre d’apporter ma contribution à notre fausse histoire, mais de tous ceux qu’il est supposé impressionner, alors je peux bien essayer d’être docile. J’ai bien dit essayer. Et pour quelques minutes. « C'est lesquels, que tu dois faire rager en priorité ? » Que je lui demande une fois l'entrée franchie, que je sache les têtes à qui vanter les mérites de mon formidable petit-ami... ou l'enfoncer, j'ai pas encore statué.
Qu'on se le dise, Maisie n'a rien des filles qu'elle est sur le point de rencontrer, en fait elle est même aux antipodes de toutes celles qu'il m'est arrivé de fréquenter alors ouais, c'est sûr qu'elle a sorti le grand jeu ce soir, je m'attendais pas du tout à la voir autant apprêtée donc y'a peut-être moyen qu'on arrive à en berner quelques uns, mais sa robe et sa nouvelle passion pour le maquillage ne suffiront malheureusement pas à les faire taire. Je suis sur le point de me faire charrier, je le sais et c'est pour ça que j'ai préparé quelques répliques à dégainer en cas de grande nécessité. Maisie, elle, n'a pas trop de soucis à se faire, ils n'oseront jamais se moquer d'elle, du moins pas ouvertement. Tout ce qu'elle risque, c'est d'être comparée à mes anciennes conquêtes. Je n'ai jamais eu de relations sérieuses, du moins aucune qui ne correspond à la définition qu'elle s'en fait et encore moins à l'université. La plupart de celles que j'ai eu à l'époque étaient soit fausses, soit erronées. Tout ce que je savais faire c'était de repartir avec une fille en prétendant avoir passé la nuit à ses côtés. Elle pouvait se vanter d'avoir couché avec le major de promo auprès de ses copines et ça me permettait de répondre aux attentes sociales d'un groupe auquel je n'avais pas l'impression d'appartenir. En vérité, je n'avais d'yeux que pour mes cours et je préférais de loin passer mes soirées à bosser pour ajouter des bonnes notes à mon dossier plutôt que de perdre mon temps à m'amuser. Il ne serait cependant pas juste de dire que je n'ai connu aucun coup d'un soir parce que ça m'est arrivé, plus d'une fois, mais largement moins que ce que j'ai bien pu raconter. « Et après tu oses croire que c’est moi qui peux te refiler des maladies. » J'hausse les épaules en articulant un "coupable" inaudible. Là encore, aucun souci à se faire de ce côté là car jusqu'à preuve du contraire, c'est pas en se tenant la main une fois tous les trois mois qu'on peut chopper une MST. Il n'y aura jamais rien de sexuel entre Maisie et moi, c'est à peine si on arrive à respirer le même air alors les échanges de salives ou tout autre liquide biologique, non merci. « Et t’auras pas le droit de bouder quand ton vieil argentique disparaîtra mystérieusement. » Je jette un coup d'oeil à la route à travers le rétroviseur pour m'assurer que la voie est libre. Mon pied vient jouer avec la pédale de frein pour faire brouter la voiture jusqu'à ce que le feu passe au rouge et que je sois forcé d'arrêter mes enfantillages. Personne n'a le droit de menacer mon appareil photo sans prendre le risque de passer à travers le pare-brise, capiche ? « Oublie pas que je suis à hauteur pour te priver de descendance. » Qu'elle arrive déjà à me tenir la main pendant plus de dix minutes avant d'imaginer pouvoir me toucher les testicules. Maisie m'a l'air bien trop prude pour porter atteinte à mon service trois pièces, je suis même sûr que c'est le genre à encore dire "zizi" ou "ton machin" pour ne pas avoir à prononcer le mot "pénis". « Ce serait quand même dommage que tu puisses pas présenter d’héritier à la prochaine réunion. » C'est qu'elle y tient vraiment à ma descendance. Bien plus que moi qui n'ai jamais vu cela comme étant une fin en soi."J'espère qu'on aura des jumeaux pour pouvoir les appeler Escherichia et Coli." Ou encore : Syphilis et Chlamydia. Je veux pas d'enfants même si je les adore, je préfère garder le statut de grand-frère ou bien celui de tonton plutôt que d'avoir à endosser celui de père. J'aurais trop peur de ressembler au mien et puis entre la grossesse de Penny et celle de Lexie, mon planning de baby-sutton (la version améliorée des baby-sitter) est déjà bien rempli.
On fait le point sur notre rencontre, je lui découvre des valeurs féministes qu'elle ne m'avait jusqu'ici jamais montré. Et, parce qu'on ne va pas tarder à arriver puis que je préfère passer pour le mec qu'elle a mené à la baguette plutôt que pour celui qui est toujours célibataire, je finis par capituler.« C’est bon, chef. » C'est elle qui le dit, pas moi même s'il est vrai que je suis celui qui porte le pantalon dans notre relation. « Un peu plus, quand même, dans ma version de l’histoire t’as au moins des avantages. Là t’as quoi ? Des murmures de désapprobation si ton trophée a pas assez de seins ou ne porte pas des bijoux qui valent un rein. » J'éteins le moteur de la voiture et détache ma ceinture pour pouvoir me tourner vers elle. "Des avantages ? Au pluriel ?" On doit pas avoir la même version de l'histoire. J'ai dû m'endormir après le "il était une fois" parce que si ce n'est faire chier Seth, qu'est-ce que je gagne de plus à jouer le prince charmant ? Absolument rien. Je la vois jeter un coup d'oeil à sa poitrine, c'est sûr qu'elle n'a ni les seins, ni les bijoux, pourtant c'est tout de même elle qui se trouve être assise sur le siège passager. Qu'on soit clair, si j'avais voulu jouer la carte de la luxure, j'aurais demandé à Lexie de m'y accompagner parce que Walker a le physique, les bijoux et l'allure d'une femme qui a tout pour réussir dans la vie contrairement à Maisie."L'arme secrète de mon trophée, c'est qu'il n'a justement pas besoin d'artifices pour faire son effet." Je vous arrête tout de suite, c'est pas de la drague juste un constat. Je la préfère dans son habitat naturel plutôt que maquillée comme jamais c'est un fait, mais à choisir je préfère aussi les araignées aux abeilles alors que j'ai horreur des deux, c'en est un autre. Elle a un cerveau, un cerveau qui ne lui a pas permis d'aller à l'université, mais un cerveau quand même et je pense que ça fera l'affaire. Je sors de la voiture pour faire les présentations entre mon passé et celle qui a tout l'air d'être mon présent. « C’est drôle parce que jusqu’à preuve du contraire t’es un larbin sous-payé quand je suis presque ma propre patronne. » Touché, mais pas coulé. Son "presque" équivaut à un "si", s'il n'y avait pas Rose, elle serait sa propre patronne et si j'étais Saül, je serais beaucoup moins con et à la tête d'un putain d'empire. "Un larbin sous-payé qui gagne deux fois ton salaire de caissière." C'est bien comme ça qu'on nomme quelqu'un qui vend des paquets de pop-corn pour gagner sa vie, non ? Dans cinq ans, je serais assez riche pour racheter son vieux cinoche alors qu'elle se sera sûrement transformée en épis de maïs à force de sortir les mêmes phrases du type : "Petit, moyen, grand ?" "Salé ou sucré ?" aux quelques personnes qui auront fait le choix d'aller au ciné plutôt que de regarder le film en streaming. « Enchantée madame, vous êtes bien trop impressionnante pour avoir expulsé un rejeton comme celui-là. » Aucune réponse de la part de l'université, ce qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la réaction qu'aurait pu avoir ma mère si Maisie s'était véritablement adressée à elle. Je m'arrête devant les immenses portes vitrées du bâtiment principal et tend une main vers ma cavalière. Elle me prend le bras, j'aurais pu en être vexé si c'était une fille qui comptait, or c'est pas le cas alors je fourre ma main dans la poche de mon pantalon cintré et pousse la porte pour nous faire entrer. « Je te laisse me guider, j’imagine que ça te fait des points bonus si t’es un mâle alpha. » C'est qu'elle a tout compris comme quoi mieux vaut avoir un cerveau qui fonctionne à peu près bien qu'un soutif bien rempli. Je relève légèrement le menton pour me donner de l'assurance et nous guide vers le lieu des festivités. Tout en marchant, je me répète en boucle qu'au pire des cas, on pourra toujours se barrer avant la fin de la soirée et j'avoue que ça a le don de me rassurer, un peu.
« C'est lesquels, que tu dois faire rager en priorité ? » Qu'elle demande lorsqu'on arrive dans le gymnase, je dois me baisser pour tendre l'oreille car la musique est beaucoup trop forte et que je ne suis plus du tout habitué à la cacophonie des soirées étudiantes. Mes yeux font le tour de la pièce, je reconnais la plupart des personnes qui déhanchent déjà sur la piste de danse improvisée pour l'occasion. Pour les prénoms par contre, c'est une autre paire de manches, tout ce que je sais c'est qu'il n'y a pas une personne qui me donne envie de rester."Tous ?" Pas de pitié pour les gosses de riches et encore moins pour ceux qui ont eu leur diplôme grâce à l'argent de papa et maman. Je lui montre la buvette d'un signe de la tête, non pas que je veuille me mettre la mine, j'ai juste besoin d'une excuse pour retarder le moment où on devra se joindre à la foule pour les saluer. "Tu veux boire quoi ?" Je demande en attrapant un gobelet en plastique pour me servir un verre de jus d'orange. L'alcool fort et moi, ça ne fait pas bon ménage quand je me mets à boire c'est qu'il y a quelque chose qui cloche. Y'en a qui en consomme par pur plaisir alors que moi, je n'en ai jamais apprécié le goût à tel point que j'ai dû inventer tout un stratagème pour faire semblant d'adorer ça sans pour autant avoir à y tremper les lèvres à chaque fois que je devais montrer ma tête à une soirée. La vodka orange est vite devenue ma boisson préférée, parce que ça me permettait de faire croire à un verre trop chargé sans y avoir mis une seule goutte d'alcool."Monsieur le-major de-promo en chair et en os." Sa voix rauque se mêle aux "ouh-ouh" des filles qui s'égosillent sur un choix de chanson que je trouve hyper kitch. Je ne me retourne pas tout de suite préférant lancer un regard entendu à Maisie car finalement, c'est lui, que j'aimerais faire rager en priorité."Et au bras d'une brune ? Je croyais que ton type de filles c'était les blondes." Victor vient se positionner à côté de Moriarty et se penche même pour pouvoir la contempler d'un peu plus près. Je hais ce mec encore plus que ce que je peux détester Seth, c'est dire."T'es là en tant que cavalier ?" Je demande en forçant un sourire car aux dernières nouvelles cette réunion est dédiée aux élèves qui ont eu la chance d'avoir leur diplôme ce qui n'a pas été le cas de Victor qui a échoué lamentablement au dernier partiel de fin d'année. "Pas du tout, néanmoins je me porte volontaire pour le remplacer le jour où t'auras envie d'aller voir ailleurs. " Qu'il murmure à l'intention de Maisie tout en la reluquant de la tête aux pieds. Il joue avec mes nerfs alors qu'il sait que je l'ai déjà cogné pour moins que ça. Seth était même de la partie quand ça s'est produit et pour une fois, j'aimerais bien qu'il soit présent pour qu'on puisse recommencer. d'ailleurs Seth était de la partie le soir où ça s'est passé. Je dépose mon verre sur le buffet avant de passer mon bras autour de la taille de Moriarty. C'est quoi déjà le mot, nyctalope ? Non parce que j'ai déjà envie de me barrer d'ici.
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
Une par jour. Je me doute qu’il grossit le trait, Angus, et qu’il n’a pas été de ces tombeurs – j’imagine que même pour un homme aux multiples qualités et au charme indéfinissable c’est un tableau de chasse qui serait épuisant, alors pour Angus, non, c’est peu probable. Non pas que je l’imagine chaste, un coup d’œil objectif (ce dont je ne suis pas vraiment capable le concernant, c’est vrai) suffit à remarquer qu’il a sûrement eu son petit succès et qu’il doit d’ailleurs encore l’avoir aujourd’hui (ce qui en vient à m’interroger sur ce qu’il gagne dans cette histoire, alors qu’il pourrait enchaîner les nanas au lieu d’être coincé avec moi – même si dans le deal, ça me paraît explicite qu’on peut faire ce qu’on veut sans rendre de compte à l’autre). Mais dans cette version de l’histoire, j’aime croire qu’il est celui qui laisse traîner son pénis là où il ne faut pas, alors même qu’il aime croire que je suis celle susceptible de lui refiler je ne sais quelle maladie. Il paraît évident qu’il est finalement le mieux placé pour ça et j’ai donc toutes les raisons du monde de m’en offusquer. Et je dois passer ma soirée accrochée à son bras ? Eurk, j’ose même pas imaginer dans quel état je vais finir la soirée. C’est pas comme ça qu’on chope des maladies, soit, mais Dieu sait ce qu’Angus peut me refiler, même à distance. Je prends note de rester vigilante, encore plus alors que je menace la survie de son vieil argentique et que je n’ai pas besoin de voir son visage pour comprendre que j’ai touché à un point sensible. Il me le fait vite remarquer quand il pile au milieu de la route et que je manque de me prendre le pare-brise. J’imagine qu’il est fier de lui, en plus. Je grommelle dans la barbe que je n’ai pas pour me retenir de l’insulter et d’effectivement passer au travers du pare-brise, mais je me fais surtout la note d’effectivement faire disparaître son vieil appareil s’il est capable de se venger ainsi, ça sera amplement mérité. Tout comme le fait de le priver de descendance, qu’on se le dise. "J'espère qu'on aura des jumeaux pour pouvoir les appeler Escherichia et Coli." Je tourne la tête, l’observe en silence un instant avant de grimacer. « Et tu t’étonnes d’être un cas à part... » Je souligne d’un air entendu en l’observant. C’est bien ce qu’il ressent, non, aujourd’hui ? L’impression d’être à part de tous ces gens qu’il a côtoyé durant ses années universitaires ; avec un tel raisonnement, je ne peux que leur donner raison.
Le plan (bancal, certes) de notre rencontre mis en place, je souligne qu’il n’est pas le perdant qu’il croit être même s’il émet des doutes. "Des avantages ? Au pluriel ?" Il fait exprès, là, non ? « Te venger de Seth et les séances de cinéma à l’œil ? Sam qui est toujours sous surveillance ? » Parce qu’il vient parfois squatter avec Lee et que je garde ainsi toujours un œil sur les deux gamins, ce qui doit bien avantager Angus et son job de ministre (ou du moins, il me fait bien comprendre qu’il est ImPoRtAnT). Alors qu’il ne vienne pas se plaindre, il y gagne autant que moi dans cette histoire... Oui, bon, peut-être un peu moins, mais quand même, le seul fait de lui faire une éducation cinématographique doit peser dans la balance à mon sens, parce qu’il part de loin. Il avait jamais vu Beetlejuice, quand même, c’est une honte. "L'arme secrète de mon trophée, c'est qu'il n'a justement pas besoin d'artifices pour faire son effet." Je fronce les sourcils alors que je tourne le regard vers lui. C’est quoi, ça ? Un compliment ? Je grimace légèrement par réflexe alors que je ne sais pas du tout comment je dois interpréter de telles paroles. J’ai aucune foutue idée de ce qu’il peut bien vouloir dire par là, parce que ça m’étonnerait fortement qu’il s’agisse effectivement d’un compliment. De toute évidence, il ne parle pas de mon physique, mais peut-être de... j’en sais rien, en réalité. Mon répondant ? Parce que c’est sûr que s’il voulait que je ferme le clapet à certains de ses camarades, il a plutôt bien misé, mais je reste dubitative et, surtout, silencieuse, ne comprenant pas le sens de ses paroles et décidant de ne pas passer pour plus idiote qu’il ne doit déjà me prendre au quotidien. "Un larbin sous-payé qui gagne deux fois ton salaire de caissière." Qu’est-ce que je disais. Je hausse les épaules, vexée mais pas choquée. « Une caissière qui a des valeurs. Tu te souviens de ce que c’est ? » Je l’interroge le plus innocemment du monde (c’est-à-dire en me foutant ouvertement de sa gueule avec mon sourire satisfait). Je ne suis peut-être qu’une caissière, mais en attendant je peux me regarder dans le miroir et je ne suis pas sûre qu’il puisse en dire autant en bossant pour MHI. Il a de la thune, oui, mais à quel prix ?
Je m’accroche à son bras plutôt qu’à sa main, tentative de garder l’équilibre sur des talons que je n’ai pas l’habitude de porter. Normalement, je sais me gérer, mais je suis déjà intimidée par les gens que je m’apprête à côtoyer – c’est stupide, après tout ils ne sont personne pour moi et je ne devrais pas être aussi mal à l’aise. Mais Angus m’a bien fait comprendre que je ne suis personne et ça a suffi pour achever de me convaincre qu’il a raison. Je suis toujours partagée entre le fait de servir sa cause ou, au contraire, de l’humilier bien comme il faut (en sachant pertinemment qu’il y aura une revanche), alors que je l’interroge sur les anciens camarades qui doivent être nos cibles. "Tous ?" Outch, ça fait un paquet de monde tout ça, alors que mes yeux peinent à s’acclimater à la lumière artificielle de la décoration et mes oreilles peinent à s’habituer à la musique assourdissante. J’ai pas connu ça, moi, Angus dira que c’est parce que je n’ai pas été jusqu’au lycée alors que je peux me vanter d’avoir fini ma scolarité ; seulement, les conditions ne m’ont jamais permis d’aller au bal de promo ou de vivre ce genre de soirées et je crois que j’aurais adoré ça, en réalité. J’ai un sourire stupide sur les lèvres que j’essaie de réprimer parce que je ne suis pas supposée être l’idiote du village, sourire qui ne peine pas à disparaître quand mon regard se pose sur les filles qui squattent la piste de danse et qui semblent si à l’aise, si confiantes, que je ne peux pas m’empêcher de les admirer un instant. "Tu veux boire quoi ?" - « N’importe quoi avec de l’alcool. » Je suis pas du genre à boire à outrance, mais ce sir, j’en ai besoin pour tenir le coup. C’est qu’une soirée dans un gymnase, mais je sens surtout que c’est un monde auquel je n’appartiens pas et je n’appartiendrais jamais. C’est même pas que j’en ai envie, c’est juste que ça me renvoie à mes échecs et mon assurance n’arrive pas à compenser ce fait. "Monsieur le-major de-promo en chair et en os." Je me saisis du verre qu’il me tend tout en l’observant un instant ; major de promo, ça ne m’étonne pas tant que ça et au final, ça m’agace plus que de raison de savoir qu’il a raison de se considérer comme tellement plus intelligent que moi. "Et au bras d'une brune ? Je croyais que ton type de filles c'était les blondes." Je prends sur moi pour ne pas faire remarquer au type que j’existe, que je ne suis pas juste un objet de décoration et qu’il pourrait très bien s’adresser à moi comme à un être humain ; la copine trophée d’Angus n’agirait certainement pas ainsi, passive comme elle est. « C’était son type avant de me rencontrer. » Que je reprends avec un sourire fier, comme si c’était l’évidence, comme si un type comme Angus aurait pu me remarquer, ou même un type comme cet lourdingue alors qu’en réalité je ne suis le type de personne, quand bien même il fait glisser son regard sur moi avec une insistance qui me met mal à l’aise. "T'es là en tant que cavalier ?" Je ne comprends pas l’échange qui se passe, mais je laisse faire, en bonne potiche que je suis. Je comprends juste que ce type a l’air détestable et qu’il doit faire partie de ce « tous » évoqué plus tôt. "Pas du tout, néanmoins je me porte volontaire pour le remplacer le jour où t'auras envie d'aller voir ailleurs." Il se penche pour murmurer ces mots à l’oreille, son regard glisse sur moi comme si j’étais un bout de viande et j’ai déjà envie de quitter la pièce au plus vite – dites-moi que ce n’est pas une généralité, que ce type est juste un peu trop lourd et que je ne vais pas passer ma soirée à avoir l’air d’un bout de viande ? J’aime pas qu’on me regarde, j’aime pas qu’on s’intéresse à moi, j’aime pas tout ça alors j’aimerais autant qu’il s’abstienne d’agir ainsi. Le bras qu’Angus passe autour de ma taille me surprend, mis ne me dégoûte pas autant que je l’aurais cru alors qu’il est presque réconfortant – j’imagine que c’est la version muette de nyctalope, et j’en profite pour m’éloigner de ce type. « Désolée de te décevoir, ... » Je fais mine de m’intéresser à lui alors qu’il se présente rapidement : "Victor." - « Victor, mais j’ai aucune raison d’aller voir ailleurs, j’ai tout ce qu’il me faut. » Je chante de ma voix de pimbêche tout en me lovant contre le torse d’Angus avec un sourire ravi. Là, je suis presque écœurée, oui, mais il faut ce qu’il faut. Mon bras libre, celui qui ne caresse pas sa chemise, passe derrière son dos pour lui le pincer, parce qu’il ne faudrait pas qu’il prenne goût à mon affection. « Alors je te laisse te trouver une autre cavalière, je suis sûre qu’il en existe une ou deux de disponible parmi tous ces couples. » La vie de couple n’est pas gage de réussite à mes yeux, mais puisqu’aux yeux de cette volée ça semble être une nécessité, j’imagine que la pique atteindra Victor et qu’Angus pourra être fier de moi – pourquoi je cherche son approbation, au juste ?
Je ne veux pas d’enfants. C’est une vérité que personne ne connait, mais je ne souhaite pas en avoir et la simple idée d’un jour devenir père me fait paniquer. Je n’ai jamais eu à me confesser sur le sujet car je ne suis pas le genre de personne à tenir des conversations aussi sérieuses et aussi parce que j’ai toujours pris les devants pour ne pas avoir à me projeter. Pourtant, plus les années passent et plus les annonces de grossesses deviennent omniprésentes dans le feed d’actualité des appli-pipi qui me servent à tuer le temps lorsque je suis aux chiottes. C’est ainsi que va la vie, n’est-ce pas ? J’ai vu mon meilleur ami devenir papa avant l’heure, Penny est sur le point de donner naissance à son premier bébé et moi, j’essaye d’être un grand-frère et un parrain exemplaire tout en étant persuadé que je ferais un père lamentable. Je ne veux pas faire partie de ces adultes qui font des enfants parce que ça a l’air chouette le temps d’un instant, mais qui s’en séparent lorsque l’instant est passé et qu’ils font face aux premières difficultés. Pourtant, ça ne me dérange pas d’en parler avec Maisie. Si y’a bien deux personnes qui n’auront jamais d’enfants ensemble, c’est nous. Ce serait une catastrophe pour l’humanité. Je crois que même si, sur un énorme malentendu, on venait à coucher ensemble et que, sur un plus gros malentendu, on en oubliait la capote, il y aurait peu de chances pour que l’un de mes spermatozoïdes atteigne la ligne d’arrivée. On se déteste tellement que je suis persuadé que ce serait comme essayer d’assembler les pôles nord de deux aimants, impossible. C’est sans doute pour cela qu’on arrive à peine à se faire passer pour des amants. Alors j’en ris jusqu’à suggérer des prénoms absurdes que je n’aurais jamais à leur donner ce qui a le don de la faire grimacer. « Et tu t’étonnes d’être un cas à part... » Je quitte la route des yeux pour les poser sur ma voisine en souriant fièrement. Venant d’elle, je doute que ce soit un compliment, mais c’est pourtant comme ça que je le prends. Elle n’a pas encore rencontré les anciens élèves de ma promotion et n’a donc pas idée de ce qui l’attend. Je n’ai rien oublié de ces années passées sur les bancs de l’université, ni même de ces gens que j’ai dû côtoyer et que j’ai bien été content de quitter après avoir été diplômé.
« Te venger de Seth et les séances de cinéma à l’œil ? Sam qui est toujours sous surveillance ? » Je l’écoute me lister les avantages du marché qu’elle m’a un peu -beaucoup- forcé à accepter en venant me ridiculiser sur mon lieu de travail. Cela dit, elle n’a pas tort, je n’ai jamais eu à dépenser le moindre centime pour me procurer une place de ciné si ce n’est la fois où elle a tenté de m’arnaquer. Depuis, j’y vais un peu quand l’envie me prend, parfois même le mercredi soir alors que Samuel est chez les Hurley et que je n’ai rien d’autre à faire de ma soirée. Je n’ai jamais vu autant de films qu’au cours de ces derniers mois, c’est qu’on pourrait presque me considérer comme étant un cinéphile. Presque, car même si je prends de plus en plus plaisir à découvrir de nouvelles pépites - parmi un grand nombre de navets - je ne serais jamais aussi passionné que Maisie. Quant à cette histoire de vengeance, c’est des conneries. Ma dernière altercation avec Seth remonte à plusieurs années, je n’aurais pas attendu autant de temps si j’avais eu envie de me venger d’avoir été licencié. Bien sûr que c’est plaisant de le voir agacé à s’en ronger le frein, mais ça n’a jamais été ma première motivation. La deuxième, certainement. Je profite des moments où la voiture est à l’arrêt pour lui jeter quelques regards en biais, à croire que c’est la première fois que je pose mes yeux sur une fille maquillée. Je sais pas pourquoi ça me perturbe autant de la voir apprêtée de la sorte, c’est pas comme si ça me faisait quelque chose. C’est bizarre, c’est tout. C’est comme les mauvais doublages d’un film, ça colle pas ou alors peut-être que j’ai toujours eu une préférence pour les versions originales, je sais pas. Elle ne relève pas le semi-compliment, constat, que j’ai pu faire à son sujet alors j’en profite pour la tacler une nouvelle fois sur son boulot. Je n’ai pas envie qu’elle pense que j’ai changé d’avis et que je commence doucement à l’apprécier, ce n’est pas le cas et ça ne le sera jamais. « Une caissière qui a des valeurs. Tu te souviens de ce que c’est ? » J’hausse les épaules en mettant le clignotant pour m’engager sur la voie de droite, celle qui mène au parking de l’université. Tout ce que je sais, c’est que ce ne sont pas les valeurs qui m’aideront à payer le loyer, ni à me faire arriver au sommet. C’est même tout l’inverse, y’a peu de grands hommes qui en ont, des valeurs. Les politiciens pour commencer et puis tous ces dirigeants de multinationale. Zuckerberg a bien piraté toutes les données d’Harvard pour créer l’ébauche de Facebook, ébauche dont il a volé l’idée à deux de ses camarades. Ce qui n’a pourtant pas poussé ses utilisateurs à boycotter sa création et ce, même après la sortie de the social network. La morale, c’est pour les pauvres et je trouve ça outrageant qu’on puisse estimer la beauté d’un objet à sa valeur quand on sait que ceux qui en possèdent n’ont pas le luxe d’en profiter.
Je consulte rapidement le cadran de ma montre en faisant les calculs. Une heure, pas plus. Le temps de me montrer pour pouvoir dire au doyen que j’y étais avant de me casser et de ne jamais remettre un pied dans cette université si ce n’est pour assister aux conférences sur la maladie d’Alzheimer ou pour régler les quelques bugs de l’application post-party safety. On se dirige machinalement vers le buffet, même si les yeux de Maisie sont étrangement dirigés vers la piste de danse. « N’importe quoi avec de l’alcool. » Je fronce légèrement les sourcils puis attrape la première bouteille d’alcool qui s’offre à moi pour n’y ajouter qu’une goutte dans le gobelet que je dilue dans une bonne dose de jus de fruits. Elle a fait référence à l’alcool, mais n'a rien dit à propos de la quantité. Je me retourne vers elle pour lui tendre son verre lorsqu’un mec s’invite à notre petit tête à tête. Victor, j’avais presque oublié à quel point sa voix pouvait me faire grincer des dents. Son arrogance me renvoie à toutes les fois où j’ai eu envie de lui refaire le portrait. Sans grande surprise, il se met à comparer Maisie à mes relations passées sans savoir qu’elles -aussi- n’ont jamais réellement existées. [color:4a0a=#tomato]« C’était son type avant de me rencontrer. » Ma cavalière ne se laisse pas démonter. Alors que moi, j’essaye de me remémorer la première fois où nous nous sommes réellement rencontrés. Ce n’était pas au bureau de poste, même si notre faux couple est bien le résultat d’une chamaillerie puérile pour quelques timbres et un colis. Non, notre première rencontre remonte à plus loin que ça. A l’époque où je considérais encore Seth comme un ami et qu’il m’arrivait de le ramener chez lui en bon chauffeur de taxi. Des soirées, y’en a eu pas mal - beaucoup trop à mon goût- et c’est toujours Maisie qui en a fait les frais. Puisque c’est elle qui venait à ma rescousse quand son frangin était trop torché pour mettre la main sur ses clés et que j’étais bien obligé de sonner à une heure tardive pour ne pas le laisser sur le trottoir comme un vulgaire déchet. « Désolée de te décevoir, ... » Je l’observe marquer un temps d’arrêt après qu’il se soit penché sur elle pour lui murmurer un truc à l’oreille. Une proxémie qui me donne des remontées acides et me fait -un peu- regretter de l’avoir emmenée à cette soirée. Le poing serré, j’hésite une seconde à faire ce que j’aurais fait quelques années plus tôt, c’est à dire : le plaquer au sol et lui faire bouffer mon poing à défaut des biscuits apéro qu’on peut trouver sur le buffet. Finalement, c’est la hanche de Maisie que ma main finit par trouver et je peux sentir mes phalanges se détendre au contact de sa robe. « Victor, mais j’ai aucune raison d’aller voir ailleurs, j’ai tout ce qu’il me faut. » Elle dit en se lovant contre moi et je dois avouer que, sur le plan purement physiologique, son geste ne me rebute plus autant qu’avant. Ce qui n’est pas si étonnant puisque nous avons dû passer toute une soirée à faire semblant de nous aimer lors du repas de Noël auquel j’ai été contraint de participer. Depuis, j’imagine que mon corps est tellement traumatisé par l'événement de fin d’année qu’il s’est plus ou moins habitué à devoir se faire malmener au point de ne plus tressaillir à chaque fois que nous sommes amenés à nous toucher.
J’observe Victor se décomposer et plus il perd la face, plus je peine à cacher mon sourire narquois. C’est qu’il a toujours obtenu ce qu’il voulait et qu’il ne s’attendait probablement pas à se prendre un stop par une fille comme Maisie. Mon rictus se transforme en une légère grimace lorsque je sens un pincement douloureux prendre place au creux de mon échine. J’aurais dû le voir venir, Maisie ne sait pas se montrer tendre sans le faire payer par la suite. Parfois, je me demande si l’expression “pincez-moi, je rêve” n’a pas été inventée par l’un de ses exs. « Alors je te laisse te trouver une autre cavalière, je suis sûre qu’il en existe une ou deux de disponible parmi tous ces couples. » - “Il faudrait qu’elles soient aveugles pour que ça puisse fonctionner, mais y’a que des nyctalopes par ici. ” Je lance un regard entendu à ma cavalière puis glisse ma main dans son dos pour l’inciter à prendre la fuite. Contrairement à la plupart des invités, je ne suis pas nostalgique des années passées à l'université. Cela dit, quand je vois d’anciennes connaissances se remémorer des souvenirs devant de vieux clichés, ça me fait un peu regretter de ne pas avoir pu en profiter. Je n’ai pas besoin d’aller voir l’exposition pour être certain de ne figurer sur aucune de ces photos si ce n’est peut-être sur celle de la remise des diplômes. “Devine à quoi je pense ?” Je demande à Maisie tout en me dirigeant vers l'estrade. “Je commence.” J’ajoute en la regardant dans les yeux. “ Là, tout de suite, tu dois te dire que je suis finalement pas si mal et que t’aurais pu te retrouver à passer la soirée avec un type comme Victor.” Je suggère, le sourire aux lèvres. C’est faux, je sais, mais j’ai juste envie de la faire tiquer. Devine à quoi je pense est un jeu auquel je n’avais plus joué depuis longtemps. Ce soir je l’utilise pour me foutre de Maisie et détendre l’atmosphère, mais il m’a longtemps servi à poser des mots sur les maux de mon petit frère. Samuel n’a pas toujours été aussi doué pour s’exprimer et il lui arrive encore de préférer le mutisme à la communication lorsqu’il est énervé. C’est dans ces moments-là que je me m’amuse à jouer les télépathes, parce que c’est plus facile d’entendre les autres mettre des mots sur ce qu’on ressent plutôt que d’avoir à le faire soi-même. “A ton tour.” Je dis tout en m’installant sur la première marche de l’estrade. J’ai l’impression de me revoir quelques années plus tôt à contempler les couples sur la piste de danse tout en évitant le moindre contact visuel d'une personne célibataire pour ne pas avoir à décliner une invitation ou pire encore, être forcé de l’accepter. “T’étais comment au lycée ?” Je demande car ça m'intéresse de savoir si je me suis trompé dans le passé ou si l’image que je me faisais d’elle était fidèle à la fille qu'elle était.
BY PHANTASMAGORIA
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
Angus est un cas à part et je n’ai pas eu besoin d’entendre les prénoms choisis pour sa future progéniture pour le penser. Il s’agit d’une évidence depuis nos retrouvailles et, à vrai dire, elle l’était déjà avant que nos chemins se croisent après ces années de silence. Seulement, je ne le pensais pas de la même manière ; alors qu’auparavant j’étais admirative de sa capacité à supporter mon frère là où beaucoup d’autres ont fini par s’en détourner à cause de ses erreurs. Angus était un cas à part par sa loyauté à l’égard de Seth et l’amitié qu’il lui a continuellement offerte même quand mon aîné lui donnait – probablement, je n’étais pas toujours là – toutes les raisons pour prendre ses distances. Aujourd’hui, Angus n’a plus le droit à autant de compliments de ma part et je ne dirai pas qu’il ne s’agit pas uniquement d’une critique. Mais Angus est un cas à part, c’est un fait, alors qu’aujourd’hui il n’a plus grand-chose à voir avec le garçon que j’ai connu par le passé. Il ment comme il respire, il ment à ses collègues en se prenant pour ce qu’il n’est pas alors que je ne suis pas sans ignorer d’où il vient, il a abandonné des valeurs que je lui connaissais et il a écopé d’une arrogance dont je ne l’aurais jamais cru capable. C’est un cas à part, oui, un mystère alors que je comprends toujours pas l’intérêt de se cacher derrière ce masque, de prétendre être ce qu’il n’est pas au risque de se perdre au milieu de ses propres mensonges. Je pourrais lui poser la question, car la réponse m’intéresse, mais pas suffisamment pour lui donner l’impression d’avoir un avantage sur moi.
Justement, il n’a pas l’air de comprendre ceux dont il bénéficie depuis le début de notre arrangement et je ne manque pas de les mettre en avant. Il me semble qu’il n’a pas à se plaindre ; et même s’il est évident que je suis celle qui en tire le plus de cette situation, il n’est pas en reste, ne serait-ce que par rapport à Sam qu’il peut me confier de temps à autre sans que je ne m’en plaigne. À vrai dire, Samuel, malgré ses difficultés qui demandent un petit temps d’adaptation et une certaine compréhension, est un garçon adorable qui fait désormais partie de mon quotidien, au point où je viendrai à le regretter quand nous mettrons un terme à toute cette mascarade. Mais je préfère insister sur ma bonté plus que sur le plaisir que j’ai à côtoyer ce petit et à l’aide qu’il apporte à un Llewyn qui peut au moins connaître une certaine stabilité à l’école grâce à lui et une bouffée d’air frais non-négligeable alors que sa famille n’est pas des plus fonctionnelles. Combien de fois il me raconte leurs exploits, me rassurant quant au fait qu’il a aussi le droit de profiter de moments de bonheur propre à un gosse de son âge ? Samuel est souvent lié à de tels moments et pour rien au monde je ne voudrais changer cette part-là de notre arrangement. Quant aux séances à l’œil dont je lui fais grâce – parfois dans le dos de Rose – s’il continue à dénigrer mon emploi, il va très certainement devoir s’en passer. Je sais que mon job n’est pas bien impressionnant, mais il mérite le respect ; et surtout, il a le mérite de me permettre de me regarder devant un miroir. Je ne suis pas sûre que ce soit son cas alors qu’il a vendu son âme à une multinationale qui n’est jamais à l’abri d’un scandale et je continuerai de lui faire part de ma désapprobation aussi souvent qu’il me fera part de la sienne quant à mon choix de carrière – qui n’est pas volontaire, en réalité.
S’il l’avait été, peut-être que j’aurais fait partie de cette réunion en étant au premier plan et pas uniquement un accessoire au bras d’Angus. Peut-être que ça aurait été moi, cette fille qui se vante de sa réussite pour rendre vert de jalousie ses anciens camarades. Peut-être, oui, et si je continuerai éternellement de m’interroger sur le chemin qui aurait été le mien si j’avais fait des choix différents, je sais aussi que ce n’est pas une bonne idée tant cela m’amène des regrets. Je ne suis pas à l’aise dans ce gymnase, et pas uniquement parce que cela me renvoie à tous mes échecs. Je n’ai pas vraiment ma place ; si l’université est ouverte à tous, le fait est qu’elle s’adresse à une classe à laquelle je n’appartiens plus depuis mon départ de Londres. Une classe à laquelle je n’appartiendrai probablement plus, en réalité. J’implore Angus de me servir un verre qui me donnera un courage artificiel, le remercie avant de le fusiller du regard quand mes lèvres goûtent au contenu. Il n’y a pas une goutte d’alcool là-dedans, est-ce un message qu’il essaie de me faire passer ou une volonté de m’humilier en se délectant de mon malaise ? Je n’ai pas le temps de verbaliser mon agacement que le premier snob d’une longue liste s’adresse à nous. Ça m’aide à me faire une idée du genre de type qu’il a fréquenté durant ses années de fac, ça m’aide aussi à me faire une idée de celui qu’il était par le passé et si l’image n’est pas loin de celle que j’imaginais, j’espérais me tromper. Victor s’amuse, Victor me met surtout mal à l’aise et je m’accroche à Angus dans une volonté désespérée de ne pas perdre en contenance face à ce type qui n’a pas vraiment l’air d’avoir une notion très développée du respect. Sans quoi il ne se permettrait pas de tels commentaires alors que je suis supposée être avec mon copain et qui, même sans ce détail, peuvent vite paraître déplacés. “Il faudrait qu’elles soient aveugles pour que ça puisse fonctionner, mais y’a que des nyctalopes par ici. ” Et même si Victor ne contribuait pas à mon aisance, j’ai l’impression qu’on aurait pu en faire plus pour l’enfoncer, s’amusant à son détriment. Et j’ai envie de m’amuser ce soir, même sans considérer Victor. Je n’ai pas l’habitude de ce genre d’ambiance, je n’ai jamais eu le droit au moindre bal durant mes études et j’aurais voulu en profiter sans qu’Angus m’en empêche. Ce qui est une habitude pour lui et tout nouveau pour moi et je suis frustrée de son signal qui intervient bien trop à mon goût, ce que je lui fais comprendre par un regard noir et un : « Quoi ?! » outré alors qu’il me pousse déjà pour que l’on s’écarte du petit groupe. « Non mais, Angus ! T’abuses ! » Je râle, refusant néanmoins lui donner la raison de mon agacement pour ne pas qu’il ait encore un élément à ma charge et qu’il puisse se moquer du fait que je n’ai pas fréquenté l’école assez longtemps. “Devine à quoi je pense ?” - « Hm ? » Je grommelle, les bras croisés, lui adressant à peine un regard alors que je jette un coup d’œil aux festivités dont on s’éloigne. Je suis vexée, je fais la gueule, je veux bien l’admettre, mais il m’a promis une bonne soirée et ça n’en prend pas la direction. “Je commence.” Je reporte mon attention sur lui, restant silencieuse et semblant désintéressée par son petit jeu. “Là, tout de suite, tu dois te dire que je suis finalement pas si mal et que t’aurais pu te retrouver à passer la soirée avec un type comme Victor.” Non, je refuse de lui donner cette satisfaction, encore moins alors qu’il me tient à l’écart. Il y avait des petits fours, merde ! « J’ai connu pire que Victor. » Je laisse entendre en haussant les épaules. Et c’est vrai, aussi désagréable qu’il a été, Victor n’est pas le premier lourd que je rencontre. « Alors ouais, t’es pas si mal. » Je concède toutefois d’un air neutre. “A ton tour.” Il s’installe sur l’estrade et avant qu’il ne puisse enchaîner, je le coupe pour pointer du doigt l’évidence : « on va vraiment pas y retourner, hein ? » Même si nous ne sommes pas encore partis, certes. “T’étais comment au lycée ?” - « J’y étais pas, j’ai pas les capacités, tu te souviens ? » La détermination, l’intelligence et tout ce qui me manque pour lui faire croire que je vaux quelque chose. Mon ton se veut légèrement hargneux, avant que je n’abdique et vienne m’asseoir à côté de lui. « J’y étais pas vraiment. » Que je reprends, faisant écho à ma précédente remarque, mais me voulant plus sérieuse cette fois. « J’étais absente. » Absente. C’est le terme qui me décrit le mieux au lycée. Absente physiquement quand j’étais hospitalisée, et absente mentalement quand je ne l’étais pas. « Certaines personnes sont pas faites pour les études, c’est tout. » Que je précise avant qu’il ne le fasse, et d’une manière moins délicate. Ça n’implique pas que les capacités, ça implique aussi des facteurs qui tombent sur certains et non sur d’autres et qui nous font prendre des routes différentes. « Major de promo, alors ? » Je lui demande alors, sans réellement avoir ce que j’attends de lui. Pas une confirmation, parce que je me doute qu’il a l’étoffe pour l’être. Des détails, sûrement, pour mieux comprendre sa distance avec ses anciens camarades alors qu’il a tout fait pour réussir.
Le plus dur est passé, c’est ce que je me dis en escortant Maisie loin de cet enfoiré qu’est Victor. Pourtant, elle n’a pas l’air d’être du même avis. On dirait même qu’elle fait la gueule, ce qui est assez déroutant puisque je croyais qu’elle n’était pas du genre à apprécier les gosses de riches. Peut-être que je me suis trompé et que, finalement, elle est secrètement attirée par le style BCBG et les regards un peu trop insistant sur sa propre personne. « Quoi ?! » Pas de doute, elle l’a mauvaise. J’ai dû manquer un épisode si ce n’est la saison entière. Je fronce les sourcils tout en passant le dos de ma main sur son front. Aucune fièvre qui pourrait expliquer ce changement soudain de comportement. J’aimerais dire que c’est à cause du verre qu’elle tient dans la main mais, là encore, je sais que la mixture se rapproche plus d’un simple jus de fruit que d’une boisson alcoolisée. Y’a plus de chance d’être bourré en bouffant un mon chéri qu’avec le verre que je viens de lui servir. « Non mais, Angus ! T’abuses ! » C’est Victor qui s’est montré irrespectueux en la draguant ouvertement, mais c’est moi qui abuse, d’accord. Et après on s’étonne que les mecs ne pigent rien aux filles. “Pleure pas, je dois toujours avoir son numéro de téléphone dans mon répertoire.” Je suis bloqué avec elle pour le restant de la soirée ce qui ne veut pas dire qu’elle ne pourra pas discuter avec lui par sms lorsque minuit aura sonné. Néanmoins, il ne faudra pas qu’elle vienne pleurnicher quand elle se rendra compte que derrière sa belle gueule se cache un sombre connard. Y’a des tas de filles qui se sont fait avoir durant nos années à l’université - Emery y compris - et sans doute un paquet d’autres par la suite. « Hm ? » C’est à peine si elle fait attention à ce que je raconte. Je lève les yeux en l’air tandis qu’elle ne se déride pas, c’est même tout le contraire puisqu’elle n’hésite pas à croiser les bras pour bien me montrer son mécontentement. Pendant une seconde j’ai envie de l’envoyer sur les roses, elle ne voulait pas venir à cette soirée, pas plus que moi d’ailleurs et la voilà qui fait la gueule parce que j’ai eu le malheur de la tenir à distance d’un mec qui ne l’aurait jamais vu autrement que la fille qu’il a volé à son ancien concurrent de promotion. « J’ai connu pire que Victor. » - “ Je vois. T'es en train de dire que, parce que t'as connu pire, alors tu peux te contenter de si peu ? ” Je rétorque en lâchant un rire amer. C’est complètement débile comme argument, mais je m’en moque. Je suis pas son père, c’est pas mon rôle de lui dire avec qui sortir. Mon rôle à moi, c’est de faire semblant d’être son petit ami jusqu’à ce qu’elle s’en trouve un vrai, qu’il soit fréquentable, ou pas.
« Alors ouais, t’es pas si mal. » Sa phrase entre par une oreille et sort par l’autre. J’aime pas la tournure que prend cette soirée. J’en ai imaginé des scénarios, tous plus catastrophiques les uns que les autres. Pour autant, dans chacun d’eux, nous avions au moins le mérite de nous éclater or c’est loin d’être ce qui est en train de se passer. « on va vraiment pas y retourner, hein ? » - “C’est quoi ton problème ?!” Je lui lance froidement après avoir fini mon verre. Elle est tombée amoureuse ? Le coup de foudre au premier regard ou une connerie du genre ? Je ne vois pas d’autres raisons qui pourraient expliquer le fait qu’elle veuille à tout prix y retourner. Qu’elle y aille si elle veut, les présentations ont déjà été faites, ce qui veut dire qu’elle n’a plus besoin de moi pour aller faire plus ample connaissance avec lui. Je ne sais même pas pourquoi j’essaye d’apprendre à la connaître en la questionnant sur son passé alors qu’elle a visiblement l’esprit trop occupé par ce qu’il peut bien être en train de se passer à côté du buffet. « J’y étais pas, j’ai pas les capacités, tu te souviens ? » - “Ah oui pardon, j'ai un peu trop forcé sur la boisson.” Je rétorque en lui montrant mon verre vide. Elle devrait en profiter pour aller m’en chercher un autre, tiens. Ca lui donnerait l’occasion d’y retourner. « J’étais absente. » Elle n’est pas plus présente en ce moment même, mais c’est un détail que je préfère garder pour moi. Je chercherais probablement à comprendre les raisons qui l’ont poussé à être absente si je n’étais pas exaspéré par son comportement. Au lieu de quoi, je me contente d’acquiescer en lui faisant signe de se décaler pour que je puisse observer mes anciens camarades danser sur le refrain d’un des plus gros tubes de Whitney Houston. « Certaines personnes sont pas faites pour les études, c’est tout. » - “ Tu sais que cette phrase ne veut plus rien dire depuis que Seth Moriarty a été accepté à l’université ?” Elle est plus intelligente que son frère et plus sérieuse, aussi. Pourtant, elle semble être convaincue du contraire, comme s’il s’était passé des choses qu’elle refuse de dévoiler et qui auraient fini par la faire douter. « Major de promo, alors ? » - “Ouais, comme quoi sur un malentendu ça peut toujours marcher.” Je réponds d'un air détaché. C’est faux, il n’a jamais été question de malentendu, mais d’heures passées à réviser. La vérité, c’est que j’ai toujours dû bosser deux fois plus dur que les autres pour arriver à un niveau acceptable et quatre fois plus pour arriver en tête de ma promotion. J’aurais aimé avoir plus de facilité, ça m’aurait permis de passer moins de temps à potasser et plus de temps à m’amuser, mais ça n’a jamais été le cas. “Je présume que cette soirée est ce qui se rapproche le plus de ton premier bal de promo ?” Je demande en me relevant. “Y’a deux ou trois rites de passages auxquels tu ne peux pas échapper.” J’ajoute en faisant mine de prendre son initiation très au sérieux. “Le photomaton, la piste de danse et le freakshake d’après soirée. On commence par quoi ?” Un choix illusoire, puisqu’il n’est désormais plus question de clôturer la soirée avec le meilleur milkshake de la ville sans avoir au moins réalisé l’une des deux coutumes indispensables à un bal de promo plus ou moins réussi.
BY PHANTASMAGORIA
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
Je sais pas vraiment à quoi je m’attendais en venant ici ce soir. Partagée entre l’envie de connaître un univers qui ne m’a jamais ouvert les portes et celui de me moquer de ce même univers, la seule certitude est que je n’aurais jamais écourté ma venue ici de la même manière qu’Angus vient de le faire en me poussant vers la sortie. Si Victor était insupportable, il avait au moins le mérite d’être divertissant et de m’offrir une position supérieure que je n’ai pas au quotidien. Dans d’autres circonstances, jamais je ne pourrais me prétendre mieux que tous ces gens, mon dossier ne rivalisant certainement pas avec le leur quand il s’agit de trouver sa place dans le monde professionnel. J’ai pas les mêmes chances ni les mêmes cartes en main et j’en suis consciente, je cherche même plus à rêver d’avantages qui ne seront jamais les miens, mais là, j’avais la possibilité de montrer à Victor et à les autres que je valais quelque chose. Même si c’est sur un sujet aussi superficiel que mon apparence physique ou que l’homme à mes bras, c’est bien le seul contexte où je peux me vanter de quoi que ce soit. Le seul contexte où je peux avoir l’impression d’avoir fait quelque chose et d’avoir progressé dans ma vie, aussi. Le seul contexte qui m’aurait également permis de tirer un trait sur certains regrets, comme cette scolarité en dent de scie qui a été la mienne et qui m’a empêchée de profiter de celle-ci. Les voyages scolaires, les récoltes de fonds, les blagues destinées à un professeur, le bal de promo. Alors oui, qu’Angus écourte la petite sauterie me rend folle et quand il appuie le dos de sa main sur mon front pour prendre ma température, je me laisse faire pour mieux le fusiller du regard. “Pleure pas, je dois toujours avoir son numéro de téléphone dans mon répertoire.” - « Je m’en fous de lui. » Que je marmonne en jetant un dernier coup d’œil derrière moi. Je m’en fous de Victor, j’avais juste envie de m’amuser, de me donner l’autorisation d’être quelqu’un d’autre pendant quelques heures – mais c’est pas déjà ce qu’on fait, tous les deux ? Je me voyais me ridiculiser sur la piste de danse, prétendre m’intéresser à ceux qui m’entourent pour mieux les casser une fois qu’ils auront le dos tourné, remplir mon carnet d’adresse de contacts plus ou moins utile, me bourrer la gueule avec de l’alcool de qualité et me la jouer royauté avec des amuse-bouche ridicules. Je me voyais pas passer ma soirée sur un banc à l’écart de la petite fête, c’est certain. “Je vois. T'es en train de dire que, parce que t'as connu pire, alors tu peux te contenter de si peu ?” - « C’est pas comme ça que ça marche pour les gens comme moi ? » Je feins l’ignorance, la bouche en o, les sourcils levés, avant de hausser les épaules et d’abdiquer. On y retournera pas de toute évidence, et quand il s’agace en me demandant “C’est quoi ton problème ?!” je reste silencieuse, n’ayant aucune envie de lui offrir une réponse dont il pourrait ouvertement se moquer. C’est ce qu’il fait, chaque fois que le sujet de mes études avortées est mis sur le tapis et je n’ai aucune envie de lui donner l’occasion de pointer du doigt tout ce que j’ai manqué ; je le sais déjà. Au fond, c’est vrai, les gens comme moi ne peuvent pas aspirer à grand-chose, autant sur le plan sentimental que professionnel. Même si j’ai envie de croire l’inverse, je finis toujours par tout gâcher, de mes études à mes relations. Alors ouais, si ça devait être une option, j’aurais pu me contenter de si peu, c’est toujours mieux que rien et Angus ne peut pas comprendre, parce qu’il est destiné à de grandes choses contrairement à moi.
“Ah oui pardon, j'ai un peu trop forcé sur la boisson.” Si son verre est vide, le mien ne l’est pas encore et j’en profite pour boire un peu pour m’occuper la bouche plutôt que de l’insulter. Il veut qu’on se mette à l’écart et maintenant il me demande de me pousser pour mieux observer ses camarades. C’est lui qui a un problème, alors qu’il veut se la jouer asocial en pleurnichant sur les comportements de ses anciens camarades. Je croyais commencer à le comprendre, mais je réalise qu’il sera toujours un putain de mystère, Sutton. “ Tu sais que cette phrase ne veut plus rien dire depuis que Seth Moriarty a été accepté à l’université ?” - « C’était un meilleur investissement pour nos parents et ils ont eu raison. Et c’était un bon élève, on peut pas lui enlever ça. » Qu’on l’apprécie ou non, il a été diplômé, chose que je n’aurais jamais pu être. Alors oui, quand Seth a voulu faire des études, ils ont eu raison de miser sur lui. Il n’en fait pas grand-chose à l’heure actuelle, mais le jour où il décidera de se sortir les pouces du cul (et j’y crois) il pourra au moins faire quelque chose de sa vie. Je finis par prendre place à ses côtés alors que je me surprends pas de son titre de major de la promo. Sans même connaître ses camarades, j’aurais pu miser sur lui, sans hésitation. “Ouais, comme quoi sur un malentendu ça peut toujours marcher.” - « Je pense pas que ce soit un malentendu. » Je me contente de dire en haussant les épaules pour ne pas qu’il prenne la grosse tête quant à ma tentative de compliment qu’il ne mérite même pas. Mais c’est un fait ; j’ai aucune peine à l’imaginer plus bosseur et plus engagé dans ses études que les autres. C’est quelque chose que j’ai remarqué au fil des mois, quand il veut quelque chose il se donne les moyens pour l’obtenir et ne se décourage pas des difficultés ou du temps que ça peut prendre. J’aimerais être aussi persévérante. “Je présume que cette soirée est ce qui se rapproche le plus de ton premier bal de promo ?” - « C’est ça, mon problème. » Que je finis par l’informer alors qu’il se lève et que je sens déjà le spectacle à mon détriment ; qu’est-ce que t’es ignorante, Maisie, ahah. C’est ça mon problème, c’est la raison pour laquelle je tire la gueule alors qu’il m’a privé de mon premier bal de promo et qu’il pourra sans doute se vanter d’avoir ruiné ce qui se rapproche le plus de cette expérience que je jalouse chez les autres. “Y’a deux ou trois rites de passages auxquels tu ne peux pas échapper.” Je fronce les sourcils alors que je ne comprends pas où il veut en venir. « Une humiliation à la Carrie ? » Je demande, sachant que je suis la pièce rapportée au milieu de ces gros cerveaux et qu’il serait juste de sacrifier la brebis galeuse pour le divertissement des requins. “Le photomaton, la piste de danse et le freakshake d’après soirée. On commence par quoi ?” Je reste silencieuse alors que je l’observe un instant, attendant le moment où il va éclater de rire et m’envoyer bouler. J’attends, mais rien ne se passe, il semble réellement attendre ma réponse et je regarde un peu autour de moi dans l’appréhension d’un mauvais coup dont je pourrais déceler quelques indices. Mais rien, aucun regard vers nous, aucune silhouette dissimulée, aucune porte de sortie d’où il pourrait se dérober pour mieux savourer les faux espoirs qu’il m’a causés. « Tu voulais pas m’écraser les pieds ? » Je demande, faussement songeuse. Il ne l’a jamais précisé, mais les chaussures ouvertes, la piste de danse et notre relation sont suffisamment de pièces qui, mises ensemble, vont vers cette hypothèse. « On sera d’autant plus à notre avantage pour gâcher le livre d’or de la soirée, toi et ton œil au beurre noir, moi et mes larmes de douleur. » J’annonce, sans penser sérieusement me venger sur son visage s’il m’écrase les pieds – ou pas à ce point, hm – alors que j’accepte de me lever. « Et le freakshake sera le bienvenu pour tenter de combattre le mal de crâne causé autant par tes petits camarades que par l’alcool bu pour essayer de les supporter. » Je conclus pour l’informer de l’ordre de mes choix, un sourire amusé aux lèvres qui laisse présager du sérieux de certaines de mes intentions – la violence c’est mal. « Ça me paraît être la définition d’un bon bal de promo, non ? » Je lui demande alors que je le rejoins. Après tout, c’est lui l’expert.
Elle dit qu'elle s'en fout, mais ses yeux sont une nouvelle fois attirés vers lui. J'ai toujours trouvé ça drôle, cette différence qu'il peut parfois y avoir entre les mots et le langage corporel. Les paroles, ça ne se contrôle pas toujours, mais c'est bien plus facile à maîtriser que des expressions faciales. Avant la naissance de Sam, je ne m'étais jamais intéressé à la communication non-verbale. A trois ans, mon frère ne parlait toujours pas. C'est face à son mutisme que j'ai dû trouver des alternatives. J'ai passé des nuits à alterner entre les cours d’université, des articles sur l'autisme et un vieux bouquin sur la synergologie. Aujourd'hui, Sam est devenu un vrai moulin à paroles, il débite parfois trop de mots à la minute au point d'être obligé de lui dire de respirer. Un peu comme s'il voulait à tout prix rattraper les quatre années qu'il a passé sans arriver à parler. Ce n'est pas pour autant que j'ai arrêté d'analyser le moindre de ses faits et gestes, en fait, c'est devenu une habitude qui s'est généralisée au fil des années. Maisie dit qu'elle s'en moque, pourtant son corps est encore attiré vers l'endroit que nous venons de quitter. Il a toujours fait cet effet aux filles, Victor. En même temps, il coche à peu près toutes les cases du mec parfait selon la société et s'il était connu, je suis presque sûr qu'il figurait sur la liste des plus beaux mecs de l'année. C'est pas pour rien qu'il a été élu roi du bal. Son visage possède une symétrie quasi parfaite. Je n'ai jamais été hyper calé en géométrie, mais sa mâchoire n'est pas aussi imposante que la mienne et si les gens se retournent sur son passage, ce n'est pas parce qu'il est grand, mais parce qu'il plaît physiquement. Heureusement que la beauté ne se résume pas à une enveloppe charnelle et que, même si ça aide à faire bonne impression, c'est loin d'être suffisant pour tenir sur la durée. En revanche, l'intellect ça peut mener loin et le savoir englobe les connaissances acquises, la pratique, mais aussi et -surtout- le savoir-être. Victor possède le paraître, mais il est dépourvu du reste. Tout ce qui l'intéresse c'est de comptabiliser le plus de conquêtes et si Maisie veut participer à son challenge, alors d'accord, je lui filerais son numéro de téléphone lorsque la soirée sera terminée. Après tout, je ne suis là que pour combler le rôle de petit-ami avant qu’un vrai ne fasse surface et s’entiche de celle que je suis supposé aimer. Je préférerais laisser ma place à quelqu’un de mieux, mais c’est pas à moi que revient la décision. « C’est pas comme ça que ça marche pour les gens comme moi ? » Non, pas forcément. On vient du même milieu, elle et moi. Admettre qu'elle a raison, ça reviendrait à dire que je dois aussi me contenter du pire. Je pense que c'est une question de point de vue et qu'il est plus facile d'être pessimiste plutôt que de se montrer optimiste. On ne peut pas être déçu, si on attend rien, mais on ne doit rien attendre en retour si on ne se donne pas les moyens d'y arriver. J'hoche la tête avant d'hausser les épaules. Je ne suis pas censé me montrer trop sympa avec elle, c’est même tout le contraire. Et puis elle a tellement peu d'estime pour sa propre personne que j'aurais beau lui dire qu'elle fait fausse route, elle continuerait quand même à se persuader du contraire.
La conversation dérive sur les études, ce qui fait sens puisque nous nous trouvons dans le gymnase d’une université. Elle confesse un absentéisme qui me surprend un peu. Je ne l’ai jamais vu manquer à ses obligations, que ce soit au cinéma ou devant l’école de nos petits-frères. Maisie a toujours répondu présent à nos rendez-vous alors que passer du temps en ma compagnie se trouve certainement tout en bas de la liste de ses envies. Néanmoins, je pense qu’elle se trompe quand elle dit que certaines personnes ne sont pas faites pour les études. Je crois plutôt qu’il y a une grande part de chance dans tout ça. Il faut tomber sur les bons professeurs, avoir le luxe de bénéficier d'un environnement familial qui favorise l'apprentissage, aussi. C'est pas pour rien qu'il y a plus de gens riches qui font de grandes études que de gens issus d'un milieu précaire. Les inégalités scolaires sont loin d'être un mythe. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas réussir, mais qu’on doit bosser plus dur pour arriver à nos fins. Là où d’autres ont plus de facilités. « C’était un meilleur investissement pour nos parents et ils ont eu raison. Et c’était un bon élève, on peut pas lui enlever ça. » Elle parle de ses parents comme on parlerait d’actionnaires. On investit dans la pierre, pas dans ses gosses. Niveau stratégie, ça laisse à désirer. J’ai longtemps pensé que Seth était plus intelligent que ce qu’il voulait laisser paraître, sauf que c’est faux. Il le serait très probablement s’il n’était pas guidé par l’égo. « Je pense pas que ce soit un malentendu. » - “Et je pense qu'entre ton frère et toi, c'est sur toi qu'ils auraient dû miser. ” Ce n'est pas un compliment, mais une réalité. Je commence à regretter toutes les fois où j'ai pu la rabaisser. C'est clair, qu'elle se sous-estime déjà bien assez. Je ne sais pas d’où ça vient, si elle est née avec des points de confiance en moins ou si elle a fini par en perdre en chemin, mais il faut vraiment qu’elle commence à en gagner parce que ce ne sont pas les autres qui le feront pour elle. « C’est ça, mon problème. » Je me retiens de lui dire que c’est loin d’être le seul. Il est hors de question que je laisse une histoire de bal de promo me voler la vedette. Je suis censé être son problème, celui qui la fait chier et dont elle aimerait bien se débarrasser. « Une humiliation à la Carrie ? » Je fronce les sourcils avant de secouer la tête. “C’est qui Carrie ?” Sans doute le personnage fictif d'un film que je n'ai jamais vu. J’énumère les trois rites de passage obligatoire lors d’un événement comme celui-ci pour ne pas lui laisser le temps de me vanner sur mon manque de culture cinématographique. Elle m’observe un moment, je l’observe en retour dans l’attente d’une réponse de sa part. « Tu voulais pas m’écraser les pieds ? » Je ne retiens pas le sourire narquois qui étire mes lèvres avant d'hocher la tête. “C'est si gentiment demandé.” Je dis tout en baissant les yeux vers ses chaussures ouvertes. Il faut dire qu'elle prend des risques, car ma pointure est en adéquation avec ma taille et que j'ai dû danser un slow dans ma vie à tout casser. « On sera d’autant plus à notre avantage pour gâcher le livre d’or de la soirée, toi et ton œil au beurre noir, moi et mes larmes de douleur. » Un bon remake de kung-fu panda. Elle se lève alors que la musique prend fin pour laisser place à une chanson plus douce. Le moment gênant arrive, celui où les garçons s’empressent de quitter la piste pour se diriger vers le buffet et où les filles attendent sagement d’être invitées. « Et le freakshake sera le bienvenu pour tenter de combattre le mal de crâne causé autant par tes petits camarades que par l’alcool bu pour essayer de les supporter. » - “Ce ne sont pas mes camarades.” Je rétorque. Des figurants, tout au plus. « Ça me paraît être la définition d’un bon bal de promo, non ? » Beaucoup mieux que celui auquel j’ai dû participer dans le passé, c’est certain. “T’es consciente que tu vas devoir laisser tes mains sur mes épaules pendant au moins 3 minutes ?” Non, parce qu'elle n'a pas voulu me prendre la main pour venir jusqu’ici donc bon, ça risque de lui demander un effort considérable. Main que je ne lui tends pas pour ne pas avoir à me prendre un énième stop. Au lieu de quoi, je lui tends mon bras, le même que celui qu’elle a préféré prendre une heure plus tôt.
Une fois sur la piste de danse, il me faut un moment avant d'oser poser mes mains sur le haut de ses hanches. Je jette un rapide coup d'œil à ses chaussures pour mesurer la distance de sécurité que je dois garder afin de ne pas lui écraser les orteils. J'ai pas envie de me ridiculiser, même si l'idée de lui casser littéralement les pieds me plaît beaucoup. “On va devoir bosser sur la confiance en soi, parce que c'est plus possible." Je l'informe pour briser le silence alors que je commence à danser tout en jetant quelques regards en biais pour imiter les couples qui nous entourent. "Je veux bien faire semblant d'être ton mec, mais je veux pas que les gens pensent que je suis avec une fille qui se sous-estime." J'ajoute en baissant la tête pour chercher son regard du mien. " Je suis sûr que là, tout de suite, tu ne saurais même pas me citer cinq de tes qualités." Je la mets volontairement au défi en espérant que ça fonctionne et qu'elle se débrouille d'en trouver assez pour me faire fermer mon clapet. "T'aimes ton job ou tu l'as choisi par dépit ?" J'ajouteparce que selon sa réponse, j'envisagerai peut-être le fait d'arrêter de la charrier sur le sujet.
BY PHANTASMAGORIA
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
Je le comprends pas. Il a passé des derniers jours à me préparer à cette soirée sans prendre soin de cacher son ressentiment à l’égard de ses anciens camarades pour que, sans avoir à se confier, je comprenne néanmoins l’importance de la tâche. Dresser le portrait d’un Angus sous son meilleur jour, juste assez pour qu’il soit crédible, pas assez pour qu’ils pointent du doigt l’exagération de mes propos. En ce sens, Angus a choisi la meilleure alliée car le mensonge est une spécialité que je n’ai jamais totalement cessé de pratiquer et sans même avoir besoin de la travailler, j’y avais pourtant réfléchi avec ce soir. Si deux options principales s’offraient à moi quant à réellement être de son côté ou en profiter pour relancer cette petite guerre qui dure depuis bien assez longtemps entre nous en retournant ma veste, les secondaires étaient bien plus nombreuses, surtout concernant les étapes qu’il aurait franchies avec succès dans ma version des choses. Je ne me serais pas totalement éloignée de la réalité, consciente que les réseaux sociaux auraient pu nuire à mes élaborations, mais je n’aurais pas manqué d’insister sur sa bonne place au sein de Michael Hills, y allant de ma naïveté de petite amie aveuglée par l’amour en l’imaginant déjà futur PDG dans quelques années, ou au moins directeur d’un secteur. J’aurais vanté toutes ses qualités sans même avoir eu besoin de dresser une liste au préalable pour les connaître, de sa loyauté – parce qu’il l’est, pour continuer de jouer le rôle que je lui ai demandé il y a des mois de cela – à sa force – pas seulement physique, mais surtout de caractère même si je me serais abstenue de mettre Samuel sur le tapis pour ne pas le gêner en dévoilant autant de détails. J’y aurais même été de mes petits commentaires subtils pour faire comprendre qu’il a réellement toutes les qualités, pour mieux surenchérir sur un futur que je lui imagine radieux dans tous les domaines, surtout s’ils me comprennent dedans. Oui, j’étais prête à obéir ; force est de constater qu’à présent je regrette d’avoir été docile alors qu’il me prive d’un certain plaisir – parce qu’il n’y a rien de plus agréable que de remettre à leurs places des personnalités aussi arrogantes que celle que j’ai pu découvrir entre ses discours et mes quelques minutes dans ce gymnase. Angus a gâché la fête en m’empêchant de prendre part à la fête dans tous les sens du terme, à travers l’avantage que j’aurais pu prendre – même indirectement – sur des gens qui seront toujours plus hauts que moi, autant qu’au travers de cette réunion qui prend des airs de tout ce que je n’ai jamais vécu au lycée. Alors oui, je fais la gueule et je lui en veux, parce qu’il n’a tenu qu’une poignée de minutes en leur compagnie, là où je m’étais préparée à des heures de ce petit jeu.
Je ne compte pas faire semblant d’être de meilleure humeur alors qu’il vient d’impacter celle-ci avec son empressement à tourner les talons ni lorsqu’il remet le sujet de mes études avortées sur le tapis. Je croyais que le sujet avait été identifié comme tabou, suffisamment pour que l’on évite de revenir dessus autrement que par des moqueries que je feins d’accepter. C’est vrai que le contexte s’y prête, mais je croyais que ce soir était à propos d’Angus et j’aurais préféré – je suis sûre qu’il peut se vanter de cette réussite, lui. Mon frère peut également se vanter d’être passé par les bancs universitaires alors même qu’il ne fait rien de son diplôme, mais de mon côté je suis certaine d’une chose : jamais je n’aurais pu prétendre à celui-ci. Le stress des études aurait été un facteur de stress non négligeable sur le long terme, et j’ai craqué dès le départ pour d’autres raisons, alors je crois que je me suis évité une énième déception que je suis pourtant la seule à me causer. “Et je pense qu'entre ton frère et toi, c'est sur toi qu'ils auraient dû miser.” J’ai envie de lui dire qu’il n’en sait rien – parce que c’est le cas – mais je reste silencieuse. Non pas parce que j’accepte cette réalité, seulement parce que ça ne sert à rien de radoter sur un sujet que je maîtrise bien mieux que lui et de l’entendre me convaincre du contraire. Je suis consciente qu’il y a des éléments qu’il ignore et qui l’aident probablement à avoir ce point de vue, mais je ne veux pas continuer à ressasser tout ça alors que ça m’est encore difficile à accepter. Je préfère l’informer que mon réel problème ne provient pas de Victor, mais du fait qu’il a raison ; c’est ce qui se rapproche le plus d’un bal de promo et que c’est bien pour cette raison que je tire la gueule. Parce qu’il m’a enlevée à la petite fête, là où je me suis impatientée durant des jours entiers à l’idée de pouvoir la vivre – et pas uniquement parce que je voulais aider Angus. Et alors que je m’attends à ce qu’il mette un point final à tout ça, je suis surprise de l’entendre parler des rites de passage qui ne me sont pas totalement méconnus, mais que je n’ai jamais vécus pour autant. “C’est qui Carrie ?” J’écarquille les yeux, entrouvre la bouche pour lui répondre avant de la refermer ; je ne sais même pas par quoi commencer tellement son inculture dans le domaine me frappe un peu plus chaque jour. Il doit probablement s’en douter puisqu’il enchaîne rapidement, ne me laissant pas le temps de réagir, et alors qu’il énumère lesdits rituels, je mets en avant la demande qu’il n’a cessé de formuler. “C'est si gentiment demandé.” J’esquisse à mon tour un sourire narquois alors qu’il baisse les yeux sur mes chaussures ouvertes et que je fais soudainement moins la maligne. Pour autant, on sera à notre avantage pour gâcher le livre d’or ; et c’est un peu ce qu’il attend, j’imagine. La musique qui résonne change, alors que je valide le dernier rituel, face au scepticisme d’Angus. “Ce ne sont pas mes camarades.” - « T’as l’air de vachement penser à eux pour quelqu’un qui les estime pas. » Mon ton est neutre alors qu’il ne s’agit que d’un constat. C’est pas une obsession, mais presque, et malgré tout ça reste ses anciens camarades de classe au sens premier du terme. “T’es consciente que tu vas devoir laisser tes mains sur mes épaules pendant au moins 3 minutes ?” - « Et t’es conscient que tu vas devoir poser les tiennes sur mes hanches ? » Je lui demande en m’emparant de son bras, parce qu’il est tout aussi réfractaire à tout ça que moi et que je m’en sors pas trop mal, dans le fond. Quoi que, je n’en suis pas si sûre si l’on considère sa taille. « Attends, je vois ce que tu veux dire. Je vais finir la soirée avec deux tendinites. » Je râle en levant les yeux au ciel alors que c’est à peu de choses près ce que je dois faire quand il s’agit de regarder Angus dans les yeux.
Mes mains sur ses épaules finissent par glisser derrière sa nuque pour se lier entre elles, alors qu’on a rien de naturel à se tenir ainsi à distance l’un de l’autre, au point où je m’approche d’un pas supplémentaire vers lui, même si je dois rester sur la pointe des pieds. “On va devoir bosser sur la confiance en soi, parce que c'est plus possible." Je relève le regard, fronce les sourcils, dans une vaine tentative de lui interdire silencieusement d’ajouter quoi que ce soit à ce constat. "Je veux bien faire semblant d'être ton mec, mais je veux pas que les gens pensent que je suis avec une fille qui se sous-estime." Il baisse enfin les yeux et je me permets de l’interrompre rapidement : « On leur a pas parlé assez longtemps pour qu’il se fasse une image de moi. Ni de toi, pour ce que ça vaut. » Je dis en haussant les épaules, histoire de le rassurer, évidemment. "Je suis sûr que là, tout de suite, tu ne saurais même pas me citer cinq de tes qualités." C’est quoi son jeu, là ? Une séance de thérapie au milieu d’anciens étudiants alcoolisés, d’une musique pop ringarde où je dois lui crier mes qualités pour qu’il m’entende ? "T'aimes ton job ou tu l'as choisi par dépit ?" Et c’est quoi cette fixette sur mon job ? « Je l’ai choisi par dépit, mais je l’aime. » Je rétorque alors qu’il me permet d’enchaîner sur sa réflexion précédente. « Et pour commencer, je suis hyper calée en cinéma. » Je débute, et je m’arrête aussitôt. Bien sûr que j’ai de quoi faire une liste, qu’il ne s’imagine pas qu’il m’a mise dans une position inconfortable où je suis forcée de lui donner raison, non, c’est seulement pas l’endroit pour ça à mon goût et il y a bien plus important à mettre en avant à mon avis. Je suis loyale, je crois, serviable quand on me demande de l’être et d’autres choses encore, j’ai juste pas le temps d’y penser maintenant. « Carrie, sérieusement ? » J’interroge, avant de rapidement reprendre : « Stephen King, le bal du diable, la télékinésie, le sang de cochon ? » J’aimerais croire que ces éléments-là vont suffire à l’aiguiller, mais j’en doute sincèrement. « On aura jamais assez d’une vie pour tout te faire rattraper. » Je marmonne et même si je râle, c’est certain qu’il n’échappera pas au visionnage de Carrie à la première occasion. L’original, hein, pas le mauvais remake de 2013. « Tiens, rajoute un quatrième rituel, séance de rattrapage de ce classique. » En plus, c’est parfaitement dans le thème, donc ça ne fait pas tache dans la liste. « Si Rosemary t’entendait, bon sang... » Je sais qu’il apprécie ma patronne, raison pour laquelle je me permets d’user d’elle pour dériver le sujet et en revenir à sa deuxième question, plus sérieuse. « Elle m’a donné ma chance et grâce à elle j’aime me lever le matin pour aller à mon boulot. » Mais ce n’est pas sans arrière-pensée de ma part, alors que je me permets de lui retourner la question à ma façon. « Et le tien, hm ? Tu l’as pas choisi par dépit, mais est-ce que tu l’aimes ? » Du moins, j’ai pas l’impression qu’il l’a choisi par dépit. Mais j’ai pas l’impression non plus qu’il l’aime.
« T’as l’air de vachement penser à eux pour quelqu’un qui les estime pas. » J’hausse les épaules alors que la chanson touche à sa fin. Je vois pas ce qui lui fait dire ça, tout ce à quoi je pense en ce moment-même, c’est de déguerpir d’ici au plus vite. J’aurais sûrement pris la tangente si ça n’avait pas l’air d’être aussi important pour Maisie. La tendance s’est inversée à partir du moment où elle m’a confessé le fait de n’avoir jamais participé à un bal de fin d’année. Je peux comprendre l’engouement, même si je ne le partage pas pour autant. C’est le genre de soirée qui fait partie des rituels qu’on ne peut pas manquer sans passer pour quelqu’un qui n’a pas su profiter de son adolescence. Et puisqu’on y est, autant lui faire découvrir ce qu’elle pense avoir raté. « Et t’es conscient que tu vas devoir poser les tiennes sur mes hanches ? » Ouais et rien que d’y penser, je peux déjà sentir mes mains devenir moites. Je sais pas d’où ça vient, si c’est parce que c’est la sœur de Seth ou si c’est simplement parce qu’on est pas du genre à être tactile, mais j’ai l’impression d'être en trai, de dépasser certaines limites. « Attends, je vois ce que tu veux dire. Je vais finir la soirée avec deux tendinites. » - “C’est le prix à payer pour danser avec l’ancien major de promo.” Je rétorque avec un sourire narquois. Maisie prend les devants en enroulant ses bras autour de ma nuque, alors que je peine à poser mes mains sur ses hanches. J’ai clairement l’air d’avoir un balais coincé dans le cul et je suis tellement tendu que j’en ai presque mal au dos. Elle se rapproche un peu plus pendant que je me répète en boucle que ce n’est pas la mer à boire même si j’ai clairement l’impression d’avoir avaler la tasse. « On leur a pas parlé assez longtemps pour qu’il se fasse une image de moi. Ni de toi, pour ce que ça vaut. » Elle fait semblant de ne pas me comprendre ou alors c’est qu’elle ne pige vraiment pas là où je veux en venir. Encore une fois, j’en ai rien à foutre de mes anciens camarades de l’université et - bizarrement - je me fous pas mal de ce qu’ils peuvent penser d’elle. Néanmoins, j’aimerais qu’elle soit un peu moins dure envers elle-même, ce qui est paradoxal quand on sait que je suis loin de lui rendre la tâche facile. “Peu importe. Je pense être assez doué pour te tirer vers le bas donc t’as pas besoin d’en rajouter une couche.” Pour preuve, elle n’est même pas capable de me citer cinq de ses qualités. Cinq, c’est pourtant pas le bout du monde, c’est à peine ce qu’on nous demande de déballer lors des entretiens d’embauches ou ce qu'on doit mettre en avant sur une lettre de motivation.
« Je l’ai choisi par dépit, mais je l’aime. » Je baisse les yeux pour la regarder et j’en profite aussi pour faire attention à ne pas lui marcher sur les pieds. Depuis que je fréquente l’endroit où elle bosse, j’ai un peu moins de mal à la savoir derrière le comptoir. Un peu, seulement parce que je persiste à croire qu'elle pourrait trouver mieux. Rose est l’essence même du cinéma, mais Maisie est le pilier qui lui permet de ne pas s’effondrer. Sans elle, je suis persuadé qu’il aurait fait faillite depuis un petit moment déjà. « Et pour commencer, je suis hyper calée en cinéma. » Je ris en hochant la tête. Une qualité qu’un client tout ce qu’il y a de plus banal aurait pu citer. Pas besoin de la connaître pour savoir que c’est une mordue de films. Elle ne m’apprend rien, pas même l’image qu’elle peut avoir de sa propre personne. “D’accord, j’insiste pas.” Je m’attendais pas à ce qu’elle se prête au jeu alors c’est pas comme si j’avais mis beaucoup d’espoir sur sa réponse. « Carrie, sérieusement ? » Je suis tenté d’inventer un personnage fictif juste pour lui faire plaisir et pour booster mon égo, mais même le prénom ne m’inspire pas. « Stephen King, le bal du diable, la télékinésie, le sang de cochon ? » J’ouvre la bouche pour lui dire que je connais l’auteur avant de me raviser. “Temps mort. Je sais pas ce qui est le pire entre le fait de ne pas connaître Carrie ou le fait que tu sois emballée par un film qui parle de sang de cochon et de bal du diable.” C’en est presque terrifiant. Il va vraiment falloir que je lui fasse une liste des choses qu’elle peut et ne peut pas dire en public parce qu'elle risque de ne jamais trouver quelqu'un d'assez fou pour avoir envie de me remplacer. « On aura jamais assez d’une vie pour tout te faire rattraper. » - “T’es en train de me dire qu’entre nous c’est à la vie, à la mort ? C’est mignon.” Je demande en haussant un sourcil. Ce sont ses mots, pas les miens. Je ne fais qu’ajouter les sous-titres. « Tiens, rajoute un quatrième rituel, séance de rattrapage de ce classique. » Alors là, elle peut toujours se brosser. “Je suis pour instaurer le quatrième rituel, mais je déteste les films d’horreur.” Elle me l’a mal vendu et puis King, c’est pas du tout mon style. Ce type me fait flipper, je crois qu’il faut vraiment avoir l’esprit dérangé pour arriver à écrire des récits aussi glauques que ce qu’il arrive à pondre. «Si Rosemary t’entendait, bon sang... »-“... de cochon?” Je lance en me pinçant les lèvres. C’est qu’elle a le cœur solide, la mamie. Tant pis si je perds des points auprès de sa patronne, je saurais me rattraper avec quelques pâtisseries et mon sourire ravageur. « Elle m’a donné ma chance et grâce à elle j’aime me lever le matin pour aller à mon boulot.» Ce qui, de nos jours, est un luxe que peu de personnes peuvent se permettre. Je ne compte plus les gens qui sont forcés d’accepter un job alimentaire pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs proches. « Et le tien, hm ? Tu l’as pas choisi par dépit, mais est-ce que tu l’aimes ? » Je détourne le regard alors que le tempo de la musique ralentit et que les dernières notes font échos dans le gymnase. Elle m’aurait posé la question quelques mois plus tôt que j’aurais répondu oui, sans hésiter. Ce serait mentir que de dire que les derniers événements n’ont pas changé la donne. Marcus a quitté le navire sans nous prévenir et mon patron m’a dans le collimateur depuis qu’il sait que la relation que j’entretenais avec son fils n’avait rien de professionnelle. ”J’aime mettre mon cerveau au défi.” mais je n’apprécie plus l’ambiance pesante qui s’est installée au sein de la structure et je ne peux plus voir les alliances en peinture depuis que Damon a accepté de se marier avec une inconnue. [color:79e1=#navy]“Tu t’en es pas trop mal sortie pour une débutante.” Je dis lorsque la chanson est terminée. Aucun orteil cassé, pas d’oeil au beurre noir, je crois qu’on peut appeler ça un franc succès. Ma main remonte le long de sa hanche pour venir se réfugier dans son dos tandis que je lui montre le photomaton d’un signe de la tête. “T’es prête à graver notre fausse relation dans le temps ? Après ça, tu ne pourras plus jamais dire que ça n’a pas existé. Alors je serais toi, j’y réfléchirais à deux fois.” Je dis tout en tirant le vieux rideau en velours pour révéler l'intérieure de la cabine. “Ceci dit, on pourra toujours s’en servir de support pour envoyer une carte d’anniversaire à ton frère.” Je suis sûr qu’il appréciera le geste et qu’il l'utilisera pour décorer la porte de son frigo. Je m’installe à l’intérieur et commence à régler le siège pour qu’il soit à la bonne hauteur. Je ne peux pas résister à l’appel de la photographie, même si je préfère être celui qui se tient derrière l’appareil, je ne dis jamais non à un souvenir de plus à mettre dans les boites qui s'empilent sous mon lit.