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Après ces dernières semaines, Albane aspirait juste à un peu de calme. Un peu de répit pour oublier les galères qui s’étaient enchaînées sans jamais lui laisser le temps de souffler. C’était ce qu’elle avait en tête en proposant cette soirée à Winston. Il n’y avait pas de sous-entendu dans son message, juste une simple volonté d’aller s’échouer sur son canapé, se blottir contre lui en noyant ses états d’âme dans de la malbouffe, le tout devant un film. N’importe lequel ferait l’affaire, une comédie qui leur ferait lever les yeux au ciel, un film d’horreur qui la ferait lâchement sursauter toutes les cinq minutes. Elle s’était accrochée à cette image avec un certain soulagement, ce qui avait eu le don d’adoucir sa journée. Puis, le message de Reese était arrivé, lui rappelant brutalement qu’elle ne pouvait plus se permettre de vivre dans ce déni. Cela faisait plusieurs semaines désormais qu’elle avait était surprise dans son lit avec Leo, qu’elle avait dû user de tous les arguments pour convaincre son colocataire de se taire. Ça avait fonctionné, jusqu’ici. Mais cela ne durerait pas. La française ne savait pas tant ce qui était le pire, au final. Ce qu’elle devrait avouer, ou réaliser que si elle n’avait pas été chopée en flagrant délit, elle n’aurait certainement rien dit. Elle avait tout tenté pour se défaire de sa culpabilité, avançant l’argument de leur couple inexistant avant tout. Ils ne s’étaient jamais rien promis, n’avaient pas mis de mots sur ce qu’ils étaient. Elle avait essayé de se dire que ce n’était pas une tromperie, à proprement parler. Pourtant, elle continuait d’y voir une trahison à grande échelle. Et ça, Albane n’était pas douée pour le gérer. Bien au contraire. L’enthousiasme pour cette soirée s’était mué en poids sur l’estomac qui l’avait laissée complètement à l’ouest pendant tout le reste de son shift. Elle avait songé à annuler, à repousser encore l’échéance. Mais Winston ne méritait pas d’être traité de la sorte. Elle avait déjà trop traîné.
Ce fut donc en traînant des pieds qu’elle se rendit jusque chez lui, les discours affluant dans son esprit. Il n’y avait aucune manière de correctement annoncer ce qu’elle avait fait, de sauver les meubles. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était d’être terriblement désolée et d’espérer que cela suffise. Probablement pas, elle ne se faisait pas d’illusions. La brune avait l’impression d’à peine respirer correctement quand elle toqua à la porte de chez Winston, qu’elle s’occupait les doigts autour de cette bouteille de vin qu’elle avait apporté juste pour ne pas venir les mains vides. Elle avait l’impression que la culpabilité se lisait sur son visage et pourtant, quand la porte s’ouvrit, elle fit au mieux pour offrir un large sourire. Juste au cas où elle en vienne à se dégonfler. « Hey. » Elle se hissa légèrement sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue, lui glissa la bouteille dans les mains au passage. « Je me disais que ça nous tiendrait la soirée. » Si toutefois eux aussi tenaient jusque-là. Entre leurs jambes, ce fut Sony qui débarqua en trombe pour lui faire la fête, ce qui la fit sourire un peu plus honnêtement lorsqu’elle s’accroupit pour caresser le chien, lui gratter les oreilles tout en évitant les coups de langue. « Salut toi. Je ne sais pas ce que ton maître a pu te dire, mais c’est totalement pour toi que je suis venue. Tu m’as manqué. » L’animal ne comprenait certainement rien de ce qu’elle racontait mais avait l’air d’apprécier l’attention, si bien qu’elle décida de le faire prisonnier de ses bras en se redressant. Il pesait son poids, ne semblait pas mécontent pour autant. Mais quand elle se tourna à nouveau vers Winnie, elle réalisa qu’elle ne faisait que repousser le moment, se servir du chien comme distraction. « T’as passé une bonne journée ? » lança-t-elle finalement au brun, le flegme définitivement forcé tant elle aurait adoré qu’il lui réponde non et qu’elle ait une excuse pour garder le silence.
-T- u souffles, le regard perdu dans le vague. La file d’attente te parait interminable. Une personne âgée ramasse soigneusement chacun de ses articles du tapis roulant pour les mettre de façon ordonnée dans son sac, minutieuse jusqu’au bout, tu crois même qu’elle trie déjà ses articles en fonction de leur rangement. Alors t’attends sans patience, ton pot de glace entre les mains, fixant amèrement la cliente qui a délibérément ignoré le fait que tu n’avais qu’un article. Alors que tu ne comptes plus les siens. Tu ne dissimules donc pas ton agacement le moins du monde, le regard froid et fixe, le visage fermé, et les coups d’oeil incessants sur l’heure qui tourne. Tu avais déjà passé ta journée à attendre les patients. Entre ceux qui oublient leur rendez vous et ceux qui arrivent en retard, ton apaisement avait rapidement été balayé. Alors tu avais passé ta journée à pianoter sur ton téléphone pour tromper l’ennui, profitant des quelques minutes où Albane pouvait te répondre. Et lorsque le patient daignait enfin se présenter en salle de consultation, c’était avec une certaine antipathie que tu les accueillais. A ton plus grand désarroi tu n’avais pas eu de créneau au bloc aujourd’hui et devais te contenter de diagnostiquer des fractures et des entorses. Rien de ben palpitant. Tu sors du supermarché une fois ta glace payée pour rejoindre ton appartement à quelques rues de là. Albane devait passer ce soir et elle t’avait fait part de son envie sucrée. Alors tu avais profité du chemin de retour pour t’arrêter faire ton emplette. Une fois chez toi, tu ranges les quelques affaires qui trainaient sur le canapé et un peu partout dans l’appartement. Tu avais de moins en moins de temps, en tout cas tu ne le prenais pas, pour arranger ton bazar. C’est peu de temps après que tu entends toquer.
Tu ouvres la porte pour découvrir le sourire d’Albane que tu lui rends inconsciemment. C’était devenu un réflexe ces dernières semaines. Vous aviez trouvé un certain équilibre dans cette relation, même si une ambiance étrange s’était installée entre vous depuis que tu sais qu’elle a un lien avec un gang de la ville. Une sensation de malaise te prenait chaque fois qu’un mot pouvait être lié à cette nouveauté. « Hey. » Elle pose se lèvres sur ta joue et une bouteille entre tes mains, que tu observes aussitôt, curieux de sa provenance. « Je me disais que ça nous tiendrait la soirée. » Tu acquiesces, lâchant enfin la bouteille du regard pour déposer tes opales sur Albane qui saluait Sony. « Ça devrait. Sauf si tu as prévu de te mettre une murge ce soir. » Tu lui lances innocemment. Tu fermes la porte derrière vous, t’écartant de l’entrée trop encombrée pour être spacieuse. « Salut toi. Je ne sais pas ce que ton maître a pu te dire, mais c’est totalement pour toi que je suis venue. Tu m’as manqué. » Un sourire en coin se fige sur tes lèvres rosées. Elle se redresse, le chien dans les bras étonnamment calme et immobile, et se tourne vers toi. « T’as passé une bonne journée ? » Tu lui adresses un sourire. « Ouais, enfin y’a eu un nombre de retard et de rendez vous manqués aujourd’hui... Je supporte plus les gens. » Tu ne les as jamais supporté à vrai dire. Susceptible et exigeant, ton seuil de tolérance est bien trop faible pour que tu puisses avoir un avis correcte sur la plupart des individus. Tu te diriges vers la salle de séjour, ouverte sur la cuisine, invitant indirectement Albane a en faire de même. Tu déposes la bouteille de vin sur la table basse et rejoins ensuite la cuisine. « Mais ça a été la routine. Des ligaments croisés, des suivis post-op... Rien de bien fou. Et toi? » Tu ouvres un placard, sortant deux verres à pied, attrapes un tire bouchon, et les déposes à leur tour sur la table basse. Tu t’assois sur le canapé, et t’affaires à ouvrir la bouteille que tu sers ensuite dans les deux contenants. « Alors tu préfères commander quoi? Pizza ou sushi? » Tu demandes, t’affalant dans la canapé en sortant ton téléphone de ta poche pour y ouvrir ton application Uber eat.
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Albane avait passé des semaines à repousser ce moment, à prétendre qu’il n’avait jamais existé. Elle avait parfaitement su jouer la comédie et garder ce vilain petit secret pour elle. Mais ce soir, elle était au dos du mur. C’était déjà exceptionnel que ni Reese, ni Leo n’aient craché le morceau. Elle appréhendait cruellement, n’ayant aucune idée de comment est-ce qu’elle allait aborder le sujet. La partie naïve de son être avait envie de croire que cette discussion allait bien se dérouler, que le fait qu’ils ne soient pas réellement en couple jouerait en sa faveur. La partie réaliste de son être, elle, se doutait bien que le silence ayant duré trop longtemps risquait de prendre la forme d’un beau retour de bâton. Bane se sentait particulièrement minable et lâche à cet instant précis, la culpabilité grimpant encore d’un cran en croisant le sourire de Winnie. Il avait l’air vraiment content de la voir, et ça risquait de ne pas durer. D’eux deux, il était celui avec le mauvais caractère, avec les comportements de crétin fini selon les jours. Pourtant, elle était celle qui allait tout saborder de la manière la plus ingrate qui soit. C’était le monde à l’envers. Elle ne put s’empêcher de lui renvoyer une grimace à la mention d’une murge, ce soir. Quand elle avait proposé la soirée en premier lieu, elle avait imaginé plutôt un moment tranquille au fond du canapé. Mais vu l’ouragan qui allait leur arriver droit dans les dents, apporter une bouteille de vin à la place de quelque chose de plus fort n’était pas forcément l’option la plus stratégique. « Me tente pas. » Quelque chose lui disait que de toute manière, elle n’assumerait probablement pas le réveil quoiqu’il advienne, encore moins le travail le lendemain. Autant avoir une bonne raison pour cela. Sony était une bonne distraction, bien extérieur à tous les problèmes humains qui pouvaient graviter autour de lui. Il semblait juste heureux d’être là, heureux de l’attention qui lui était offerte. Elle aimait bien ce chien ; si elle refusait aussi fermement de le garder depuis l’incident avec Win quelques mois plus tôt, ce n’était clairement pas contre l’animal. En l’ayant dans les bras, sa main occupée à gratter sa tête, elle avait l’impression de garder un peu plus contenance que si elle devait trouver quoi faire de sa carcasse dans le salon. Se cacher dans un trou de souris n’était de toute manière pas une option. Aussi mal à l’aise soit-elle, Bane avait pris ses habitudes vis-à-vis du brun, ce qui la poussa à lui sourire un peu plus malicieusement. « Courage. Il te reste quoi, 40 ans à les supporter toute la journée ? » L’interne n’était connu ni pour son tact, ni pour sa délicatesse. Cela n’aidait pas sa popularité à l’hôpital parmi le personnel infirmier, notamment. Mais si les patients aussi commençaient à se plaindre, cela ferait certainement jaser à la cafétéria. Heureusement, cela ne remettait absolument pas en cause ses compétences. Win avait une grande gueule, mais il ferait un excellent médecin. Le pas lent, elle le suivit dans le salon, allant trouver place sur le canapé. Elle relâcha Sony qui sembla préférer le confort du coussin à ses bras, visiblement. « C’était la routine aussi. On a admis un patient qui s’est fait attaquer par un koala. J’aurais jamais pensé faire plus australien que ça. » Et elle avait entendu parler des dégâts que pouvaient faire les griffes de cet animal, mais c’était bien plus impressionnant que ce qu’elle aurait imaginé. Elle observa distraitement les verres de vin se remplir sur la table basse, se demandant si elle ne pourrait pas juste descendre le sien d’une traite avant d’ouvrir la bouche. Elle considéra le fait d’attendre avant de cracher le morceau, mais voir Winston prêt à commander la rappela bien trop violemment à la réalité. Il ne méritait pas qu’elle lui mente encore une soirée entière. Le cœur trop lourd, elle tendit sa main vers le téléphone du brun pour le lui enlever doucement des mains, le verrouilla et le laissa tomber sur le canapé. « Attends un peu. » Et maintenant, elle avait toute son attention. « Je dois… te parler d’un truc. » Sa voix sonnait bizarrement. Elle s’en rendait compte. « J’aurais déjà dû le faire et… je préfère qu’on fasse ça maintenant. Tant que t’as encore envie de me voir. » Elle inspira profondément pour s’insuffler une dose de courage, chose qui ne fonctionna qu’à moitié. Son regard refusait d’affronter celui de Winnie désormais, se perdant sur leurs cuisses à la place. « J’ai fait une connerie. » Une monumentale, une dont elle n’avait pas envie de parler, au point que le volume de sa voix baissa considérablement. « Je sais pas à quoi je pensais, c’est juste… arrivé. Et je sais que ce n’est pas officiel entre nous, mais j’ai quand même l’impression de t’avoir trahi. Tu mérites de savoir. » Elle était incapable de mettre des mots concrets sur ce qu’elle avait fait, et encore moins de mettre un nom sur la concernée. Celle qui rendait cette coucherie si cruelle. « Je regrette vraiment. Je suis désolée. » A ce stade, c’était comme si la culpabilité l’enfonçait dans ce canapé, l’empêchant de bouger alors que ses doigts se tordaient nerveusement.
-E- lle grimace lorsque tu lui parles d’excès alcoolisé. « Me tente pas. » Un soufflement sarcastique t’échappe. Vous buviez rarement à outrance, mais c’était arrivé quelques fois. Elle pouvait être amusante, avec quelques grammes dans le sang. « Courage. Il te reste quoi, 40 ans à les supporter toute la journée ? » Tu soupires. Un soupire qui en dit long sur le nombre d’années qu’il te restait à côtoyer les patients. « J’finirai mes vieux jours comme prof. Ça me soulagera un peu. » Ce n’était pas une idée complètement absurde. Tu n’avais pas à prendre de pincettes avec les étudiants, et ils avaient plus tendance à prendre sur eux qu’à répliquer. C’était peut être là, ta vocation. Même si le bistouri te manquerait terriblement. Elle s’assoit sur le canapé, laissant Sony s’allonger de tout son long sur le coussin. « C’était la routine aussi. On a admis un patient qui s’est fait attaquer par un koala. J’aurais jamais pensé faire plus australien que ça. » Tu étouffes un nouveau rire, le visage plus qu’amusé par cette anecdote. Tu n’avais pas entendu d’échos à propos de ce cas encore. Ça ne saurait tarder. « Sérieux? Mais qu’est ce qu’il a branlé? » Tu ne sais pas ce qui as traversé l’esprit de la personne en question pour aller chercher un koala. Si en peluche, elles avaient un certain charme, la réalité faisait beaucoup moins envie à ton gout.
Tu fais défiler Uber eat, cherchant une idée pour le diner de ce soir. Elle te stoppe dans ton élan, te faisant lâcher ton téléphone. Une regard interrogateur collé au visage, tu la fixes dans l’attente d’une explication sur son geste inattendu. « Je dois… te parler d’un truc. » Son visage t’inquiète. Elle avait rarement eu l’air si angoissée. Alors tes sourcils se froncent un peu plus, marquant l’incompréhension et l’appréhension qui naissait en toi. « Ok... » Tu n’aimais pas réellement l’ambiance stressante et inconfortable qui s’installait. « J’aurais déjà dû le faire et… je préfère qu’on fasse ça maintenant. Tant que t’as encore envie de me voir. » La première chose à laquelle tu penses, c’est à vos histoires pas tout à fait légales. Ces problèmes de gang, d’argent, de combats clandestins. « Qu’est ce que t’as fait? » Que tu souffles, méfiant. Elle ne te regarde même plus. Et tu crains le pire, le coeur s’accélérant bien trop soudainement. « J’ai fait une connerie. » Qu’est ce que t’as fait Albane. Dans quelle merde tu t’es mise. Dans quelle merde tu vous as mis. Tu l’observes, les prunelles de plus en plus méfiantes, emplies de reproches. « Je sais pas à quoi je pensais, c’est juste… arrivé. Et je sais que ce n’est pas officiel entre nous, mais j’ai quand même l’impression de t’avoir trahi. Tu mérites de savoir. » Et puis c’est l’incompréhension qui s’empare de tes traits. Qu’est ce qu’elle raconte. Lentement, tu percutes qu’elle parlait de votre relation. De vous et uniquement de vous. Pas de vos secrets mal cachés sous le tapis. « Je regrette vraiment. Je suis désolée. » Et tu ne sais pas exactement pour quoi elle s’excuse. Pour qui. Pour quel genre de faute. Tu as bien une idée, mais tu ne saurais dire plus de détail. Différentes émotions s’entre choquaient dans ton esprit complètement perturbé. « Qu’est ce que tu as fait? » C’était sec. Tu avais perdu cet jovialité qui t’animait il y a peu. Elle ne l’avait pas dit. Elle n’avait rien assumé. Et t’attends une réponse, le regard insistant, pour être bien sur de savoir de quoi vous parliez. « T’as raison, ce n’était pas officiel. T’as pas à te sentir coupable, dans ce cas. » C’est froid. Ça sonnait complètement faux, et ça ressemblait plus à un reproche quant au fait qu’elle ait osé utiliser cette excuse qu’autre chose. C’est comme si elle savait la blessure qu’elle venait de t’infliger mais s’en excusait en prétextant que finalement, c’était normal. Que puisqu’aucun mot n’avait été posé sur votre relation, elle pouvait briser ta confiance. « T’as jamais été fiable je crois Albane. » Tu affirmes, comme si tu réalisais quelque chose d’évident. Tu l’assènes comme une vérité, tu l'accuses. Parce que peut être que c’était le cas depuis le début. Elle mène une double vie depuis quelques temps, sans que tu n’aies jamais rien remarqué. Elle sait mentir Albane, elle est peut être totalement fausse, Albane. Elle sait sans doute tout autant manipuler. Alors pourquoi venait-elle te serrer ton coeur, pourquoi est ce qu’elle essayait de l’étouffer sans que tu en t’y attendes? Et pourquoi est ce qu’elle t’a envoyé chercher ce putain de peau de glace? Qu’est ce que t’allais en faire maintenant? T’as été assez con pour aller lui en acheter un quand elle venait pour te fendre ton palpitant. Parce que ça fait mal. T’encaisses difficilement ce que tu prends pour une trahison. Tu tenais à elle, et la rayer de ta vie, c’était encore abandonner quelqu’un qui te faisait beaucoup de bien. Sauf qu’aujourd’hui, t’as l’impression que c’est elle qui te l’impose. Toi t’avais pas envie. T’étais bien avec elle. « Je regrette juste d’avoir ouvert ma gueule. T’avais pas à savoir ce genre de chose. » Puisque rien était officiel. Puisqu’apparemment, vous, ce n’était pas grand chose. Elle n’aurait jamais du savoir pour te problèmes d’argent, encore moins à qui tu les devais. T’avais pas à t’ouvrir à quelqu’un sur qui tu t’étais fait des illusions, quelqu’un qui visiblement, n’avait pas les mêmes attentes que toi. Et tu n’as pas besoin de plus développer ce sujet. Parce que même si rien était officiel, la complicité était assez présente pour qu’elle comprenne au moins ça. « T’aurais déjà du le faire. Depuis combien de temps tu te fous de ma gueule? » Tu enregistres chacun de ses mots. Parce qu’ils se gravent en toi. Alors tant qu’à avoir mal, autant la partager, cette douleur. Et si tu pouvais te servir de ses mots contre elle, ce sera sans hésiter.
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Albane aurait donné n’importe quoi pour que l’hôpital l’appelle, qu’une urgence se pointe et qu’elle soit obligée de faire demi-tour. Elle haïssait cette manière qu’avait Win de lui sourire sans se douter de la tempête qui lui arrivait droit dessus. Ils étaient à deux doigts de la catastrophe, une qu’elle avait causée comme une grande. Le problème, c’est qu’elle n’avait plus le choix. Le message de Reese était encore gravé dans son esprit et la française savait que ce soir était sa dernière chance pour admettre ce qu’elle avait fait avant qu’il ne s’en mêle. C’était un risque qu’elle ne pouvait pas prendre. Elle avait déjà eu la naïveté ces dernières semaines de croire qu’en n’en parlant pas, sa connerie finirait par disparaître et être oubliée. Quand en réalité, elle risquerait surtout d’impliquer dans l’histoire Leo et Reese, qui n’y étaient pour rien. Juste là, au mauvais endroit, à un moment où Bane avait visiblement été disposée à faire les mauvais choix. C’en était même douloureux de prétendre que tout allait bien, d’avoir ce rictus amusé en imaginant Winnie finir sa carrière en professeur. « Tu serais le pire. » Elle voyait déjà le portait du médecin talentueux à l’ego blessé de se retrouver devant une classe, qui tient davantage à sa réputation qu’à la transmission de son savoir. Il avait encore le temps de changer d’avis d’ici là. Elle ne serait pas surprise qu’il s’accroche à son bistouri jusqu’au bout, quitte à se faire détester de ses patients durant les visites de routine. « Il a cru que les koalas étaient comme des chats et que c’était une bonne idée d’aller les caresser, j’imagine. » L’Australie avait cette réputation d’être le pays où chaque créature voulait ta peau. Ce n’était peut-être pas totalement faux.
Elle aurait adoré en rester à cela. Discuter de ce qu’ils seraient dans quarante ans, raconter les derniers ragots de l’hôpital. Ces conversations hypothétiques et absurdes qu’ils avaient souvent. Mais ça n’aurait été que repousser l’inévitable. La simple perspective d’avoir à aborder le sujet commençait à lui donner la nausée. Son comportement inhabituel finirait par se trahir, et cela ne valait probablement pas les précieuses minutes de répit. A plonger dans le déni, Albane avait préféré garder son esprit bien loin de cette discussion. Elle ne savait pas comment en parler, comment le dire, par où commencer. C’était un pansement à arracher, y aller d’un coup sec serait le plus efficace. Mais elle avait peur de ce qu’elle découvrirait en-dessous. Le mélange de honte et de culpabilité n’aidait en rien, lui donnait plutôt envie de disparaître de la surface de la terre. La française n’avait jamais été douée pour assumer les conséquences de ses actions, trop habituée à empiler les cadavres dans le placard à la place. Elle détestait blesser les gens qu’elle aimait, sauf que c’était une issue inévitable. Elle le savait si bien que son regard était désormais incapable de croiser celui du brun. Tout sonnait creux. De ses mots qui tournaient autour du pot à ses excuses qui ne semblaient avoir aucune valeur. Comme si son être entier se refusait à enfin affronter cet instant. Elle put sentir son cœur se serrer un peu plus durement lorsqu’il lui demanda ce qu’elle avait fait, sur ce ton dur qu’elle ne lui connaissait pas. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n’en sortit. Il savait ce qu’elle avait fait, il l’avait deviné, non ? Pourquoi la forcer à rendre cela audible ? Et si Albane pensait que c’était déjà difficile, ce n’était rien comparé à sa froideur. Maintenant que cela venait de lui, elle réalisait combien son argument ne tenait pas la route. Ils n’avaient peut-être jamais parlé de couple entre eux, mais ils étaient ensemble à leur manière. Avec leur complicité, leur intimité, leurs souvenirs, leur besoin d’être proches de l’autre. Ils étaient bien ensemble, et il avait fallu qu’elle aille voir ailleurs. « C’était une énorme erreur. » répéta-t-elle d’une voix basse, écrasée par la honte. C’était juste dommage qu’elle l’ait compris un chouilla trop tard.
Le pire étant qu’il avait raison. Elle n’était pas fiable. Peu importe la manière qu’elle avait de prétendre qu’elle était une bonne personne, peu importe son tempérament doux. Elle mentait en permanence, avait une double-vie qui flirtait avec l’illégalité, se foutait doucement en l’air. Elle offrait parfois quelques semi-vérités mais si l’on mettait les personnes auxquelles elle tenait le plus dans une même pièce, même à eux tous, ils feraient face à un puzzle cruellement incomplet. Elle avait fini par y perdre ses valeurs, à un moment donné. Car jamais elle n’aurait pensé pouvoir être capable de faire une chose pareille. Pourtant, ils étaient assis côte à côte, et elle n’avait pas besoin de regarder le brun pour sentir combien il était blessé par ce qu’elle venait de faire. Alors qu’ils auraient dû avoir quelque chose de spécial. Ils se ressemblaient sur les mauvais points, à tenter de s’en sortir dans une vie décente quand leurs travers les faisaient dévier un peu trop facilement. « Je crois qu’on aurait préféré ne jamais avoir à discuter de… tout ce qu’on s’est dit. » Parce qu’ils n’avaient pas tant eu le choix. Le hasard avait fait qu’ils n’auraient pas pu se sauver en restant silencieux. Elle en regrettait déjà les soirs où les mauvaises fréquentations étaient au sommet de ses préoccupations concernant Win. Pour autant, et aussi peu reluisant que cela soit, elle préférait que son secret soit entre les mains de l’interne plutôt que celles de qui que ce soit d’autre. Elle lui faisait confiance. L’inverse était probablement réciproque, jusqu’à il y a quelques minutes. Finalement, continuer de mentir aurait peut-être été plus simple. A la place, il la rattrapait, retournait ses mots contre elle. Est-ce qu’elle s’était foutue de sa gueule ? Elle voulait croire que non. Pas vu la manière dont elle se mordait les doigts chaque jour depuis, pas vu combien elle se flagellait déjà de sa connerie. La nervosité prenait le dessus, et elle se pencha sur la table basse pour attraper son verre, en descendre quelques gorgées sans la moindre once d’espoir que cela lui donne du courage. « Ça s’est passé il y a un mois. » De quoi la faire passer par toutes les étapes du déni, de la culpabilité, de la lâcheté. Cette même lâcheté qui l’avait dissuadée de faire ce qui était juste. « C’est arrivé une seule fois. Et j’ai pas eu le courage de te le dire. » Elle ne l’avait toujours pas, si elle devait être honnête. « Parce que je savais que ça te ferait du mal et je… c’est la dernière chose que je voudrais faire. Ça, et perdre ce qu’on a. » Les actions avaient des conséquences. C’était ce qu’elle redoutait le plus. « Je sais pas pourquoi j’ai fait ça, mais ça valait pas le coup. Tu pourras pas m’en vouloir autant que je m’en veux. » Seulement à cet instant, Bane trouva le courage pour lever son regard brillant de larmes sur Win. Et maintenant quoi ?
-A- lbane était sincèrement peinée. Ses excuses étaient vrais, et la douleur se lisaient facilement sur son visage. Ça aurait pu te toucher. Voir ses yeux humides, ça aurait du t’ébranler. Et pourtant tu es complètement imperméable. T’as cet air détaché qui te colle, le regard froid. T’étais trop blessé, ou trop fier pour avoir la moindre compassion. « C’était une énorme erreur. » Il ne manquerait plus qu’elle ne regrette pas son geste. T’espères bien qu’elle en souffre, qu’elle ne peut plus se regarder en face. Tu veux la savoir à bout, rongée par les remords. « Je crois qu’on aurait préféré ne jamais avoir à discuter de… tout ce qu’on s’est dit. » Le mieux encore c’est que vous n’ayez jamais vécu ça. Ça vous aurait simplifié grandement la vie. Mais vous aviez merdé tous les deux. Et chacun avait son lot de poids qu’il trainait en espérant pouvoir avancer encore un peu avant de s’épuiser complètement. Tu ne sais pas combien de temps tu continueras avec les tiens. Mais lorsque tu en retires un, un autre s’ajoute sans prévenir. Et si tu ne stagnes pas, ça s’empire. « Tourne le comme tu veux. Je dis juste que j’aurai du en parler avec toi. » Tu te permets de rectifier. Parce que finalement, tu ne la connais pas si bien que ça, la douce Albane. Et lui parler de ce genre de problèmes, lorsque personne d’autre n’était au courant, fut une erreur que tu regrettes amèrement. Tu ne sais pas ce qu’elle fera de cette information sur toi. Et c’est peut être pour ça, ou grâce à ça, que tu ne balances pas l’un des secrets d’Albane. C’est peut être toi, finalement, qui n’es pas fiable. Parce que sans ça, tu l’aurais balancé. Sans où avec remords, tu n’en sais rien. Mais lorsque tu sentais ton coeur se serrer dans ta poitrine, crever celui de la personne qui t’avait infligé ça te soulageait, dans un sens.
« Ça s’est passé il y a un mois. » Un rire faux sort de ta gorge. « Un mois. » Que tu répètes. Pourquoi pas avant? Et pourquoi pas jamais finalement, jusqu’à ce que tu le découvres? C’était long, un mois. La réflexion s’installe sur ton visage alors que tu te remémores tous ce que vous aviez fait et partagé depuis un mois. Ça te fait un peu plus mal, de le constater. De voir à quel point, Albane savait faire semblant. « Et ça t’a pris comme ça, au bout d’un mois? T’as changé d’avis au milieu de la journée? Ou tu t’amusais simplement il y a encore quelques heures? » Parce que tu n’avais rien vu venir. Tout était si normal avant qu’elle ne lâche la bombe. Pourquoi est ce qu’elle avait fait semblant même en sachant qu’elle te l’avouerait aujourd’hui? Ou est ce qu’elle n’avait pas prévu de te l’annoncer? Tu ne sais pas ce qui l’aurait décidée. Tu n’avais pourtant parlé que de Pizza et sushi. « C’est arrivé une seule fois. Et j’ai pas eu le courage de te le dire. » Tes sourcils se haussent. « Félicitations. » Tu lâches avec un sarcasme mauvais. « Je dois te croire sur parole, donc? Parce que peut être que dans un mois, je saurai qu’en fait, c’était une habitude. » Tu lui rappelles encore une fois qu’au final, tu ne pouvais pas -ou plus- réellement lui faire confiance. Tu n’avais pourtant pas idée du nombre de choses qu’elle te cachait. Mais tu restais sur l’idée de remettre en doute à présent tout ce qu’elle pourrait t’affirmer.. « Parce que je savais que ça te ferait du mal et je… c’est la dernière chose que je voudrais faire. Ça, et perdre ce qu’on a. » C’est un réflexe, la réponse vient à peine a t elle terminé. « Ce qu’on a? » Tu répètes, les sourcils froncés, comme dégouté par sa phrase. Vous n’aviez plus grand chose. Elle avait tout éclaté au sol si rapidement. Finalement, tout ça, c’était bien fragile. « Et qu’est ce qu’on a? » Tu lui demandes, armé d’une curiosité mal placée. Tu es curieux de savoir ce qu’elle pourrait répondre. Savoir à quel point elle aurait du culot, ce soir. « On a jamais rien eu. » Ta réponse suffit à elle même. « Ne te pense pas plus importante que tu ne l’es. » T’as qu’une envie c’est de la descendre du piédestal où elle s’est hissée. Tu l’as sans doute aidée à monter tout là haut. Sauf que tu regrettes bien vite que tu aies pu un instant lui accorder de l’importance. Que tu aies pu lui accorder autant de confiance. Du coup t’essuies la casse. Et la manière la plus efficace que tu as trouvé était de tout renier. Comme si tout ça n’avait jamais existé. Comme si tu n’avais jamais été attaché à elle. C’était plus simple le dénie. Vous pouviez faire un relais, sur ce point. « Je sais pas pourquoi j’ai fait ça, mais ça valait pas le coup. Tu pourras pas m’en vouloir autant que je m’en veux. » Tu prends un air offusqué. Est ce qu’elle le pense? Est ce qu’elle met en doute ta capacité à la haïr? Parce que, t’en es sûr, là dessus aussi, tu peux la surpasser. Tu l’as toujours fait, de toute façon, et cette fois ci ne dérogera pas à la règle. « Oh, tu crois vraiment ça? » Tu avais une capacité à te plonger dans l’excès. Ta phrase sonne presque comme un défi. « C’est dommage, t’aurais au moins pu te taper un mec qui en vaut le coup. » Tu craches presque. Tu n’avais aucune idée du fait qu’elle ait couché avec une fille. Encore moins avec Léo. A vrai dire, tu ne t’étais jamais questionné sur l’orientation d’Albane, persuadé qu’elle aimait les hommes. Ça te paraissait logique puisque vous couchiez ensemble depuis plus de six mois. Ses yeux brillent, remplis de larmes. C’est ça, chiale. Ce qui était douloureux, c’était d’admettre ses conneries et de l’assumer. Elle se sentait comme une merde et c’est pour ça qu’elle pleurait. « Et alors quoi? » Tu finis par demander. « Qu’est ce que tu attends exactement? » Un pardon? Une accolade? Un mot rassurant? Des hurlements ou des pleurs? T’étais incapable de lui donner quoi que ce soit, si ce n’est le mépris. Parce que tu sais que c’est ce qui lui fera le plus mal. Et tu ne comptes pas être le seul à souffrir de ses conneries. T’espères bien qu’elle se flingue toute seule le pied et garde une cicatrice handicapante. Si tu pouvais simplement l’aider à viser juste.
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Wait, when am I gonna lose you? How will I let you slip through? Careless or unkind? Trace the curving on the coastline Santa Lucia cliffside. We'll stay here for the night. I remember you said everything has its place. Now we'll lie in our bed wondering how to explain you. When am I gonna lose you?
Elle n’avait pas envie de faire ça. D’avouer ses torts, de faire face aux conséquences. Mais c’était trop tard pour reculer, maintenant. Reese ne lui avait plus laissé le choix avec son message. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même ; elle l’avait mis dans une situation délicate. Il ne pouvait pas garder ce secret éternellement. Ça avait déjà trop duré. Repousser le problème ne le ferait pas disparaître. Au contraire. Car à chaque nouvelle parole prononcée, Albane avait l’impression d’observer la cassure, de voir s’envoler en morceau leur sérénité et la confiance qui régnait entre eux. Celle qui avait déjà été ébranlée à peine quelques semaines plus tôt par des aveux forcés par le destin. Leur implication dans des histoires de gang, quoiqu’à différente échelle, aurait dû être un indice suffisant sur le fait qu’ils ne se connaissaient pas réellement, qu’ils avaient tous les deux des problèmes à gérer. Ils auraient dû se douter que ce ne serait que la partie émergée de l’iceberg. Pourtant, naïvement, Albane avait voulu croire que c’était une bonne chose qu’ils puissent avoir cette forme d’honnêteté entre eux. Peu importe l’inquiétude que cela générait, elle s’était sentie un peu moins seule à se dire qu’elle aurait quelqu’un à qui parler si un jour le fardeau devenait trop lourd. Comme s’ils pouvaient veiller sur l’autre, quand bien même cela les dépassait de très loin. Mais ça aussi, c’était révolu. Parce que Win se refermait comme une huitre en face d’elle, regrettait déjà de l’avoir laissée accéder à cette sphère intime. Un endroit où elle était pourtant si contente d’être. « Tu sais que j’en parlerai jamais. » Il était seul dans ses dettes et dans ses comptes à rendre. Ce n’était pas une trahison dont elle serait capable. Quoique la tromperie avait fait partie de cette liste aussi un jour, une preuve de plus qu’elle n’était plus cette si bonne personne qu’elle pensait être, avant.
C’était comme se prendre une chape de plomb sur les épaules, devoir faire un effort incommensurable pour ne pas juste s’écrouler. Chaque syllabe plus haute que l’autre, chaque rire sarcastique, chaque ton méprisant, jusqu’au silence. Elle ne pouvait qu’imaginer ce qui lui passait par l’esprit. Elle savait que sa réaction serait terrible, elle n’aurait juste jamais pensé aussi mal l’encaisser. La réalité la dégoûtait, réaliser qu’elle avait réussi à mener ce jeu du mensonge pendant quatre longues semaines en se trouvant des excuses la débectait. Elle en était tristement convaincue, maintenant. Si elle n’avait pas été prise sur le fait, elle n’aurait probablement jamais avoué son méfait, l’aurait enterré dans un coin de son esprit en gardant ce sourire qu’elle avait toujours malgré elle quand elle voyait Winnie. Mais elle ne pouvait pas lui expliquer, ça, que les conséquences auraient pu être bien pires si l’aveu n’était pas venu d’elle. Ils étaient en train de se briser, et à la fin de la soirée, il aurait encore Leo et Reese sur qui se reposer. Il gardait ses amitiés intactes tant que les deux seraient prêts à mentir, eux aussi. Tout ça à cause d’elle. « J’avais pas le droit de continuer à te mentir. » C’était vrai. Il n’avait pas besoin de plus d’explications. Elle aussi, encore quelques heures plus tôt, pensait qu’ils auraient une soirée agréable, une où ils se goinfreraient, regarderaient un film nul blottis contre l’autre sur le canapé. Le lendemain, ils auraient même pris le soin de se disputer sur le parking pour ne pas avoir l’air trop proches, malgré le covoiturage. Ils auraient sans doute trouvé quelques noms d’oiseaux avant de se quitter avec un sourire en coin. Ça aussi, c’était révolu. C’était à leur tour d’être la comédie dramatique. Et elle ne pouvait pas lui en vouloir, tout comme elle ne pouvait pas lui demander de la croire sur parole. Elle avait eu trop d’occasion d’essouffler sa confiance. « Il ne s’est plus jamais rien passé. Une fois était déjà de trop. Je te le jure. » Elle avait déjà bien assez de mal à se regarder en face en ayant cédé une fois à la tromperie, en ayant réalisé tout ce que cela signifiait pour eux. Mais la brune ne pouvait pas cacher que c’était par peur qu’elle avait repoussé le sujet, tenté de l’occulter. Quand bien même ils ne s’étaient jamais dit officiellement en couple et que leur relation était un secret caché de presque le monde entier, Albane s’était beaucoup trop attachée à ce qui les reliait. A cette sensation d’avoir quelqu’un à qui tenir, et vice-versa. A leur manière, ils étaient heureux avec ce qu’ils avaient, même si ce n’était pas parfait. Alors le fait qu’il vienne renier jusqu’à ce lien lui fit l’effet d’un uppercut dans l’estomac. Elle voulait se convaincre qu’il lui disait cela uniquement pour la blesser, pour lui faire payer sa trahison. Mais cela n’aidait pas son cœur à tenir le coup. C’était quoi alors, entre eux ? « Si y avait rien, ce serait pas si difficile. » souffla-t-elle, tentant bravement de le regarder dans les yeux. Le parfait timing pour qu’il continue à la mettre plus pas que terre, réussisse à la faire douter de tout. Peut-être que oui, qu’elle n’était pas si importante. Qu’elle serait facile à remplacer et à virer de sa vie aussi rapidement qu’elle y était arrivée. Il n’y aurait personne pour venir le convaincre de ne pas le faire, peu importe combien elle s’y refusait. Elle avait besoin de lui, elle. Et cela ne faisait que la faire se haïr plus fort, car si tout était terminé, elle en serait l’unique responsable. Avec un peu de mauvaise foi, la française aurait certainement pu lancer des accusations en l’air, trouver des raisons pour partager les torts. Elle aurait pu tenter de le descendre, lui aussi. Mais tout ce qu’elle voyait, c’était qu’elle l’avait blessé jusqu’à en arriver là. Si prendre des coups pouvait aider à le défouler, alors elle ne bougerait pas d’un pouce, encaisserait en silence. Les larmes, elles, n’étaient pas de cet avis, commençant à perler au coin de ses yeux sans qu’elle ne puisse les retenir. Elle n’aurait jamais dû faire ça. Se laisser embrasser par Leo, entrer dans son jeu de séduction, céder à ses caresses. Même la meilleure soirée de sexe du monde n’aurait pas valu le coup si c’était pour en arriver là. La honte était d’autant plus cruelle que Winston n’avait pas la moitié des informations pour la haïr correctement. Elle ne pouvait pas lui dire combien elle méritait certainement pire que ça. Qu’est-ce qu’il restait à faire, à dire désormais ? Elle n’avait rien pour se sauver, rien pour le convaincre de passer l’éponge. Évidemment qu’elle aurait aimé qu’il se calme, qu’il arrête de piétiner son cœur, qu’il lui promette de réfléchir. Que ses aveux ne soient pas accueillis avec pertes et fracas. « Rien. Je sais que j’ai mérité tout ce que tu me balanceras. » Elle s’efforça de respirer profondément, essayer de garder le contrôle de trémolos dans sa voix. « Et tu peux me détester tout ce que tu veux, me le faire payer. Mais je peux pas renoncer à toi. » Elle avait trop besoin de lui, peu importe combien elle pouvait sembler pathétique, égoïste, hypocrite. Tant pis si cela la faisait se figer sur place, tendre l’autre joue plutôt que de s’épargner cette descente aux enfers.
-E- lle essaye de te rassurer sur le fait qu’elle ne parlera jamais des choix de vie que tu gardais précieusement pour toi. Qu’elle ne trahira pas ta confiance en d’autres termes. Ce qu’elle avait déjà fait, finalement. Alors pourquoi ne pas réitérer. « J’avais pas le droit de continuer à te mentir. » Elle n’avait pas le droit de te mentir, tout simplement. Mais elle l’a fait. Sans aucune difficulté apparente. Est ce qu’elle te ment? Ton esprit est embrouillé, embrumé par des émotions trop fortes. C’est dingue l’effet qu’elle te faisait. C’est fou ce qu’elle te faisait ressentir. Plus que ce que tu ne l’aurais cru, finalement. « Ouais bien sûr. » Que tu lâches en levant les yeux au ciel. Tu n’es absolument pas convaincu par sa réponse, et elle te pousse à croire un peu plus qu’elle n’a jamais été totalement franche avec toi. Ou peut être tu t’en persuades seul. « Il ne s’est plus jamais rien passé. Une fois était déjà de trop. Je te le jure. » Ton minois ne moufte pas. Peut être que dans une semaine elle ne pourra plus continuer à te mentir sur ce sujet là. T’en sais rien. T’es un peu perdu depuis quelques minutes en réalité.
« Si y avait rien, ce serait pas si difficile. » Et c’était difficile. Tu sentais un poids sur ta poitrine, plus lourd qu’habituellement. Tu te sentais vide, et finalement seul. Parce qu’elle ne faisait plus parti de ta vie, tu le savais. Parce qu’une chose que tu n’aurais jamais imaginé se produisait avec une personne en qui tu avais confiance. Assez pour te livrer à elle, et pas à d’autres. Vos opales se croisent et ça t’opprime un peu plus le coeur. Une douleur que tu convertis bien vite en haine, modelé par ton égo démesuré. « On verra ça. » On verra, si demain, elle ne passera pas ses nuits avec quelqu’un d’autre. Si vos vies ne reprendront pas leur cours, comme si votre histoire n’avait finalement pas existé.
Ses larmes perlent sur ses joues. Et ça ne t’affecte pas réellement. Tu avais déjà peu de compassion au quotidien, et ce soir, encore moins. T’es si concentré sur ta douleur que ce que peut ressentir ou penser Albane ne t’impacte pas. Quoi que le fait qu’elle souffre de cette situation était tout de même d’un certain réconfort. « Rien. Je sais que j’ai mérité tout ce que tu me balanceras. Et tu peux me détester tout ce que tu veux, me le faire payer. Mais je peux pas renoncer à toi. » Tu restes quelques secondes interdit, les sourcils haussés. Sa dernière phrase se répète dans ton esprit. Elle est déroutante. Et elle te met surtout dans des états assez contradictoires. Ce qui a tendance à un peu plus irriter tes nerfs. « Non mais tu te fous de ma gueule? » Ta voix s’emporte sans que tu ne le veuilles. Ça te rend dingue. Elle te rend dingue. T’as envie de lui gueuler dessus, lui crier tout ce qui te venait en tête. Mais tu n’es pas sûr que ça ait le moindre sens. « Il va falloir te faire une raison. Tu peux pas m’annoncer ce genre de chose et me dire ensuite que tu ne peux pas renoncer à moi. Tu peux pas… » Ta phrase reste en suspens. Un peu comme votre histoire. Tu ne sais pas terminer ta phrase. T’es à la fois stupéfait par son culot et consterné. Tu es tout bonnement incapable de décrire et poser des mots sur les pensées qui t’assaillaient. Tu ne sais pas gérer tout ça. « Arrête de penser qu’à ta gueule. » Elle ne peut pas ne pas te laisser le choix sur votre avenir. Elle ne peut pas tenter de t’imposer ce qu’elle souhaitait. Elle ne peut pas déjà t’annoncer vouloir te récupérer. Pas maintenant. Peut être mieux jamais. C’était de pire en pire. Et plus la conversation avançait, plus tu te sentais mal. « C’est comme ça. Tu fais des conneries, y’a des conséquences. Tu peux pas espérer que tout se passe comme toi tu veux. » C’était presque mature de ta part. Un peu trop. Tu bouillonnes. Peut être que tu te contiens parce que tu l’aimais bien, Albane. Ou peut être parce que tu ne te sentais pas totalement libre de dire ce que tu voulais. Tu fais chier Albane. Vraiment chier. Tu entends Sony japper. Tes yeux se ferment quelques secondes, pour te recentrer et ne pas perdre entièrement ton sang froid que tu peinais à garder en surface. Le shiba était perturbé lui aussi par l’ambiance tendue qui s’était installée. Tu hésites entre l’enfermer dans une pièce, et le prendre contre toi. Tu te décides finalement pour te lever, attraper l’animal qui ne cesse de japper, et le relâcher dans la chambre pour l’y enfermer. T’as pas à supporter les pleurs d’autrui. Notamment ceux d’Albane, d'ailleurs.
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Albane s’était toujours targuée d’être une personne honnête, elle qui avait été élevée avec ce genre de valeurs. Pourtant, à la manière qu’elle avait de réagir face à la vérité, il fallait croire qu’elle s’était cruellement trompée. Elle aurait donné n’importe quoi pour pouvoir revenir en arrière, ne pas céder aux avances de Leo, et ne pas avoir à assumer la réalité. Si elle ne s’était jamais lancée dans ce jeu dangereux, ils auraient passé cette soirée comme c’était prévu à se plaindre de leur journée, leurs seuls conflits de la soirée auraient été dévoués à savoir où ils commanderaient le repas et quel film ils choisiraient. Elle les avait sabordés en beauté, et était désormais confrontée à ce que c’était de briser la confiance de quelqu’un à qui l’on tenait. Elle se sentait impuissante, réalisant à chaque seconde qui passait qu’il n’y avait rien qu’elle puisse faire ou dire pour faire disparaître ce cauchemar dans lequel elle les avait plongés. Elle perdait toute forme de rationalité ou de maîtrise d’elle-même, face au regard dur de Winston. Il n’avait pas besoin de parler pour qu’elle devine exactement ce qu’il devait penser d’elle. Il avait raison de lui en vouloir, aurait certainement raison de ne pas pouvoir passer l’éponge. Ce n’était pas son problème à lui si elle se mordait les doigts. Sa culpabilité ne permettait pas de l’excuser, loin de là. C’était encore pire du fait qu’il n’avait qu’une partie de l’histoire, mais elle ne pouvait pas lui dire, n’est-ce pas ? Lui parler de Leo, de Reese. Lui faire réaliser que la trahison était bien plus profonde que ce qu’il pouvait imaginer. Au fond, elle aurait préféré qu’il perde le contrôle, lui aussi. Qu’il lui crie dessus, lui balance des horreurs, se défoule un bon coup. Qu’il ait des paroles à regretter lui aussi, même si c’était purement égoïste. A la place, il ne faisait qu’exprimer ce qu’elle redoutait ; elle n’avait aucun droit, ici. La française en avait déjà trop dit, trop fait, la balle n’était plus dans son camp les concernant. Elle mettait tellement d’efforts à vouloir enterrer cette histoire à peine dévoilée qu’elle ne réalisait pas combien elle s’enfonçait. Autant se rendre à l’évidence, certaines choses ne pouvaient juste pas être oubliées. Parfois, le silence pouvait être préférable à jeter de l’huile sur le feu. Qu’elle le veuille ou non, les conséquences de ses actes arriveraient. Winston ne lui devait rien, après tout. Et sans la confiance, sans la sérénité, qu’est-ce qu’il restait d’eux deux ? Ils n’avaient jamais mis de nom sur leur relation, n’en étaient jamais arrivés à se dire en couple quand bien même ils se comportaient exactement de cette manière. Elle tenait à leur relation parce qu’elle lui faisait du bien, que cela représentait l’œil du cyclone dans ses journées parfois trop compliquées à gérer. Ils avaient trouvé leur équilibre à ne pas avoir à parler ou à partager s’ils n’en avaient pas envie, se contentant parfaitement de la présence de l’autre. Maintenant, il ne voulait plus la voir, la fixait avec ce qu’elle voyait comme de la colère, de la déception et du mépris. Albane était paralysée sur son bout de canapé, son cerveau tournant à vide pour trouver quoi répondre. Ils n’arriveraient à rien avec les nerfs à chaud. Heureusement, Sony leur offrit une porte de sortie en se manifestant, visiblement rendu nerveux par l’ambiance à couper au couteau. Win se leva pour emmener le chien, et ce fut le signe pour la brune de sortir de sa torpeur. Elle se leva à son tour, attrapa son sac qu’elle avait laissé à côté du canapé. L’interne en face de sa porte de chambre, elle à quelques pas de la porte d’entrée, elle pouvait sentir cette distance entre eux de la manière la plus insoutenable qui soit. « Je vais y aller. C’est peut-être mieux. » Ce qu’elle aurait donné pour qu’il la retienne. Mais ça n’arriverait pas. « T’as raison. J’ai aucun droit de te demander quoique ce soit. » Même si elle était prête à supplier lâchement. « T’es pas obligé de me donner une seconde chance. Mais j’attendrai ce qu’il faut. » C’était tout ce qu’il lui restait à faire. Ça, et espérer. « Je suis vraiment désolée, Win. » Elle resta une seconde de plus figée sur place avant de se convaincre de faire demi-tour, de quitter l’appartement en refermant la porte derrière elle. C’était plus sage que de continuer à les torturer, elle avait déjà fait bien trop de dégâts.