| | | (#)Ven 18 Mar 2022 - 16:52 | |
| 13 Février 2022Cela fait exactement deux semaines que Lexie a emménagé chez Noah, à la demande de ce dernier, afin de voir s’ils peuvent s’entendre et former une équipe. Ça semble surréaliste. Comment peuvent-ils, en quelques mois, savoir s’ils seront capables de faire la chose la plus difficile au monde : élever un enfant ensemble ? Et ce alors même que Lexie ne veut pas d’un bébé, et qu’elle n’a jamais eu de parents dignes de ce nom. Les débuts de cette cohabitation ont été chaotiques. Noah a fui sa propre maison pour éviter Lexie, et surtout ne pas trop se projeter dans une éventuelle relation, voire une éventuelle vie de famille, sans savoir si la brunette accepterait de mener la grossesse à terme. Depuis, cependant, les deux jeunes gens font des efforts pour tenter de communiquer, sans s’énerver ni hurler, et les tensions se sont apaisées. Si Lexie a rapidement récupéré chez son frère les quelques affaires qu’elle y avait apportées, au fil des semaines, lorsqu’elle vivait avec lui, il lui manque beaucoup de choses pour pouvoir réellement s’installer chez Noah. La brunette a donc sollicité l’aide du boxeur pour déménager, en ce dimanche ensoleillé. Il est hors de question qu’elle abandonne pour autant son appartement : c’est une assurance pour Lexie, une possibilité de se retirer, d’avoir un endroit où se réfugier, et ça la rassure grandement. Elle n’a jamais été en couple, ne peut que refuser catégoriquement de sauter dans le grand bain sans brassards. Lexie laisse sa tête reposer contre la vitre pendant les quelques minutes de trajet séparant Bayside du centre-ville. La jeune femme observe les enseignes des différents magasins, lorsque son attention est attirée par un restaurant. « Je mangerais bien une gaufre … au nutella … avec des frites et un milkshake à la banane. » Ils viennent de sortir de table, mais la brunette avait l’estomac noué et, secouée par les nausées, elle n’a presque rien avalé. Elle se tourne vers Noah, un sourire innocent scotché sur son visage. « On pourra s’arrêter au retour ? » Son ton est suppliant mais, soyons honnêtes, Noah a peu de chances de survivre s’il refuse de céder aux envies de la jeune femme. Elle fait déjà l’effort de prioriser le déménagement, et c’est un énorme pas pour elle. Il est finalement à peine plus de 14H lorsque Noah et Lexie pénètrent dans l’appartement de la brunette. Cette dernière se plante devant les tableaux qui décorent son appartement, des peintures sombres, réalistes, toutes emplies d’une certaine tristesse et d’un grand isolement, mais qui lui ont toujours beaucoup plu. Sa décoration lui manque. La maison de Noah est charmante, certes, mais ce n’est pas chez elle, et à part ses vêtements, elle n’y a rien apporté, rien de personnel. Pourtant, elle n’osera pas demander à emporter ses tableaux, parce qu’elle ne sait pas encore où ils vont, Noah et elle, et que tout est précaire, pour l’instant. Alors elle se détourne des œuvres d’art avec un sourire triste et ramasse un carton qu’elle tend au boxeur. « Tu pourrais t’occuper du salon ? Me prendre quelques partitions de piano et quelques bouquins ? Peu importe lesquels, je te fais confiance. Je vais commencer par la salle-de-bains, puis on se rejoint dans le dressing ? » Elle s’éloigne de Noah, traverse la chambre et rejoint la salle-de-bains, un petit carton dans les mains. Elle commence à déposer dans la boîte du maquillage et divers produits de beauté lorsque son regard se pose sur une petite fiole, contenant de la cocaïne. Elle était bien cachée, au fond du placard, et Chan avait dû la louper lorsqu’il était venu avec elle l’aider à récupérer des affaires, et qu’il avait fouillé l’appartement pour se débarrasser des réserves de la brunette. Lexie attrape la petite fiole et la fait rouler entre ses doigts, le cœur battant la chamade. Elle n’a pas vu de cocaïne depuis qu’elle a appris qu’elle était enceinte, n’en a pas consommé le moindre gramme. Pourtant, elle en a eu envie, tous les jours. Il n’y a pas eu une seule journée, depuis le 22 décembre, durant laquelle elle n’a pas pensé à appeler un de ses fournisseurs habituels. Et si la sensation de manque a vite diminué, l’envie est restée bien présente. Elle a résisté jusqu’à maintenant, et elle sait qu’elle doit continuer, pour ce bébé, qui verra peut-être le jour dans quelques mois. Elle sait qu’elle ne doit pas lui faire ça, elle ne peut pas le faire souffrir. Si elle n’est pas capable de résister maintenant, autant mettre un terme à cette grossesse de suite. Pourtant, elle ouvre la fiole et en renverse le contenu sur la tablette en verre devant le miroir de la salle-de-bains, celle qui supporte habituellement de nombreux produits de beauté. Elle déglutit difficilement, tente d’inspirer calmement et, machinalement, organise la cocaïne en deux belles lignes, grâce à une boîte de maquillage. Lexie se mordille la lèvre, fixe les rails de coke devant elle pendant une dizaine de minutes, silencieuse, sans oser esquisser le moindre geste. Le reste du monde a disparu, il n’y a plus qu’elle, et l’envie contre laquelle elle se bat. |
| | | | (#)Mar 19 Avr 2022 - 16:25 | |
| Deux semaines que Lexie vivait avec Noah et bizarrement, ils ne s'étaient pas encore entre-tués. Les débuts avaient pourtant été difficiles, puisque leur situation était loin d'être banale ou habituelle, mais depuis qu'ils s'étaient expliqués et que chacun faisait des efforts pour comprendre l'autre, la cohabitation se passait étrangement bien. Mieux, en tout cas, que ce que Noah aurait cru. D'ailleurs, l'emménagement de la brunette était sur le point de prendre une nouvelle dimension ce dimanche-là, puisqu'après avoir déjeuné ensemble -du moins après que la jeune femme ait regardé le boxeur manger, puisqu'elle n'avalait pas grand-chose- ils étaient en chemin pour l'appartement de Lexie afin qu'elle y récupère plus d'affaires. En effet, depuis qu'elle vivait dans la maison des Lehmann, elle n'avait apporté que les quelques effets personnels qu'elle avait chez son frère et cela commençait à faire peu. Ce jour-là, alors qu'ils roulaient en direction de l'appartement situé en centre-ville, il y avait du soleil, ils semblaient tous les deux être d'assez bonne humeur, bref, tout indiquait que le déménagement allait bien se passer. « Je mangerais bien une gaufre … au nutella … avec des frites et un milkshake à la banane.»Sans quitter la route des yeux, Noah prit un air dégoûté, cependant, il ne fit pas de remarque. Ni sur cette combinaison de nourriture particulière, ni même sur le fait qu'ils venaient de sortir de table. D'une part parce qu'il avait entendu parler des envies de grossesse, même s'il avait toujours pensé qu'il s'agissait plus d'avoir subitement faim de fraises au milieu de la nuit plutôt que d'un entrain pour des mélanges peu recommandables, d'autre part parce qu'il n'était pas question de commencer une dispute pour une raison aussi ridicule qu'une remarque sur la nourriture. Si elle voulait tremper ses frites dans du Nutella, grand bien lui fasse, il éviterait simplement de la regarder faire, histoire de ne pas avoir la nausée à son tour. « On pourra s'arrêter au retour ? »Un sourire aux lèvres, il avait légèrement ralenti en lui répondant. “Bien sûr. On peut même s'arrêter maintenant si tu veux.”Il voulait même bien faire demi tour, si ça voulait dire la voir manger, peu importe ce que c'était. À force de ne pratiquement rien avaler et de vomir, elle commençait à avoir une sale mine et à se creuser, ça en devenait inquiétant. Et comme c'était en grande partie de sa faute, puisque sans lui elle aurait déjà avorté, il se sentait coupable de cette situation. Peu de temps après, les deux amants étaient devant la porte de l'appartement de Lexie. Alors que la jeune femme observait ses tableaux, Noah de son côté, repensait aux circonstances dans lesquelles il était venu dans ce logement auparavant. À l'époque, jamais il n'aurait pensé se retrouver là à récupérer des affaires à la brune pour les ramener chez lui, la vie reservait vraiment de sacrées surprises parfois. Il attrapa le carton qu'elle lui tendait en lui lançant un regard interrogateur. « Tu pourrais t'occuper du salon ? Me prendre quelques partitions de piano et quelques bouquins ? Peu importe lesquels, je te fais confiance. Je vais commencer par la salle-de-bains, puis on se rejoint dans le dressing ? »"Je te fais confiance" avait-elle dit, vu comme ils étaient différents sur quasi tous les plans, il espérait sincèrement qu'elle aimait tous les livres qu'elle avait. Il aurait été capable de ne choisir malencontreusement que ceux qu'elle avait détesté. "D'accord, on fait comme ça." Fit-il pourtant, en se dirigeant vers le piano. Comme demandé, il prit une partie des partitions présentes près de l'instrument qu'il plaça avec précaution dans son carton. Ce n'était que des papiers, mais il ne savait pas si certains n'avaient pas une valeur sentimentale aux yeux de la jeune femme et il ne voulait pas risquer de lui faire de la peine. Pour les livres, il observa quelques minutes avec attention la bibliothèque de la jeune femme. Il y avait beaucoup de livres différents et il était d'ailleurs assez impressionné qu'elle puisse autant lire des romans policiers que des livres sur la politique. Pour dire vrai, si on lui avait posé la question, avant qu'il ne se retrouve là, il aurait probablement pensé qu'elle ne lisait pas. Pas qu'il ne la trouvait pas assez cultivée, mais de son côté, il lisait lorsqu'il était seul la plupart du temps et dans son imaginaire, Lexie se retrouvait rarement seule. Une fois qu'il eut terminé avec le salon, il posa son premier carton près de la porte et en attrapa un autre, vide, pour s'occuper du dressing. Seulement, en arrivant, il se rendit compte qu'il avait été plus rapide que Lexie, ce qui était étonnant, puisqu'il n'y avait pas grand-chose à récupérer dans la salle de bain, pas vrai ? En réalité, il n'en savait rien, peut-être que la brunette faisait partie de ses personnes qui avaient besoin de dizaine de produits de beauté pour se sentir bien. Laissant son carton dans le dressing, il se dirigea vers là où se trouvait la jeune femme pour lui demander si elle voulait qu'il s'occupe de ses vêtements, quand bien même il risquait de ne pas prendre ce qu'elle voulait. “Lexie ? Est-ce que tu veux que je…” Sa phrase resta en suspens alors qu'il entrait enfin dans la salle de bain et qu'il la vit fixer un point devant elle, sans bouger. “Tu vas bien ?” Demanda-t-il en s'inquiétant. Il s'approcha, les sourcils froncés, anxieux à l'idée qu'elle puisse être prise de malaises ou pire encore. Il n'était plus qu'à quelques centimètres de la jeune femme quand son regard se porta naturellement sur la tablette en verre qu'elle fixait avec intensité et il resta figé une seconde en voyant les deux lignes de poudre blanche. “Qu'est-ce que c'est que ça ?”Bien sûr, la question n'était que purement rhétorique, il aurait fallu être sacrément idiot pour ne pas se douter de ce dont il s'agissait. Surtout dans un endroit comme la salle de bain, on y entrepose rarement la farine en cas de pénurie et même s'il n'y connaissait rien en maquillage, il imaginait mal qu'on ait besoin de faire des lignes de poudre libre pour se maquiller. Noah avait déjà plus ou moins entendu des rumeurs sur la brunette et la drogue, mais puisqu'elle ne ressemblait pas vraiment à l'image qu'il se faisait des junkies, il avait toujours pensé que ce n'était que ça : des rumeurs. La réalité était d'autant plus frappante qu'il avait une vue plongeante sur les lignes qu'elle avait soigneusement tracées à l'aide de la cocaïne. S'il n'était pas arrivé, aurait-elle été plus loin ? Il chassa cette idée de la tête et pris quelques secondes pour respirer et ravaler la colère qu'il sentait monter en lui. Dans sa tête, tout se bousculait. Apprendre dans ces circonstances que la femme avec qui il risquait d'avoir un lien pour le reste de sa vie était une droguée n'était pas facile pour lui qui était extrêmement rigide sur ce genre de sujet. À l'intérieur, il était à la fois scandalisé et dépité et mécaniquement, ses points s'étaient serrés. Il avait envie de lui crier à quel point il trouvait que prendre de la drogue était stupide et que c'était le genre de choses qui pouvaient gâcher sa vie, qu'elle soit enceinte ou pas, mais il lui avait promis d'être là pour elle et de ne plus jamais déverser sa haine sur elle lorsqu'ils avaient eu leur discussion. A ce moment-là, c'était vraiment difficile de ne pas le faire, mais s'il y avait bien une promesse qu'il comptait tenir, c'était celle-ci. Il ravala donc ses discours moralisateurs et au lieu de démarrer la dispute qui aurait sans aucun doute eu lieu s'il n'y avait pas eu leur fameuse mise au point, il attrapa la main de Lexie qu'il tira doucement pour l'encourager à s'éloigner. “J'imagine que ça doit être difficile de resister, mais tu es forte, tu peux y arriver.”Il avait baissé d'un ton, comme si quelqu'un risquait de les entendre, ce qui était stupide, pourtant sa voix était assurée. Il ne savait pas pourquoi, puisqu'il ne connaissait pas encore très bien la brunette, mais il lui faisait confiance sur ce point. Après tout, si elle avait cessé les fêtes et l'alcool, ça voulait dire qu'elle avait aussi réussi à résister à la drogue depuis qu'elle avait appris sa grossesse, non ? Il chercha son regard, lui adressa un sourire qui se voulait rassurant et la contourna pour se retrouver entre elle et le lavabo. “Tu devrais aller boire un verre d'eau ou t'occuper du dressing. Je m'occupe de ça et j'arrive, d'accord ?”@Lexie Walker |
| | | | (#)Jeu 28 Avr 2022 - 21:46 | |
| Si Lexie a l’estomac noué pendant le déjeuner avec Noah, son appétit semble revenir à la vue d’un restaurant qui lui est familier. Elle connait la qualité de leurs gaufres, des gaufres liégeoises, avec des perles de sucre à l’intérieur, et soudain, elle en a envie. De ça, et d’autres choses à grignoter, alors elle demande à Noah qu’ils s’arrêtent au retour. Elle ne peut que remarquer la moue dégoûtée du boxeur alors qu’elle évoque dans la même phrase la fameuse gaufre, un milkshake et des frites. Elle rit, laissant éclater sa bonne humeur. « Détends-toi ! J’ai jamais dit que j’allais tout mélanger ! D’abord les frites, ensuite le dessert. Au pire, je tremperais peut-être la gaufre dans le milkshake, tu crois que tu pourras survivre à ça ? » Un air taquin prend place sur le visage de la brunette, alors que Noah semble se détendre et accepter un arrêt. « Bien sûr. On peut même s’arrêter maintenant si tu veux. » La brunette secoue la tête. « Non, c’est bon, j’aimerais qu’on en finisse avec ce déménagement. J’aimerais pouvoir déballer un maximum de choses chez toi aujourd’hui, avant de retourner au boulot. Et tu sais que je fatigue vite … » Chez toi, parce que ce n’est que chez Noah, et qu’elle a honnêtement un peu de mal avec cette situation. Ils sont certes mieux installés dans une villa, plus grande que son appartement, même si les trajets pour aller aux studios d’ABC sont allongés pour la brunette. Et Lexie n’a même jamais pensé à proposer à Noah de venir habiter chez elle, d’ envahir son espace personnel. Elle a besoin de son environnement rien qu’à elle, et n’est pas près de vendre l’appartement. Elle n’a jamais utilisé cet endroit pour fuir Noah, éviter une dispute ou un conflit, ou prendre du recul. Mais le fait que cette solution de repli existe la rassure au plus haut point. Arrivés dans son logement, Lexie tend un carton vide à Noah et lui demande de réunir des partitions de musique et des livres, se chargeant pour sa part de la salle-de-bains. Pourtant, alors qu’elle commence à entasser des produits de beauté et du maquillage dans une boîte, elle retrouve au fond du placard une petite fiole, contenant de la cocaïne. Elle l’attrape, la fixe avec intensité, la fait rouler entre ses doigts. Et finalement, elle l’ouvre, en déverse le contenu sur la petite tablette de la salle-de-bains et trace deux lignes parallèles, deux lignes parfaites, qui ne demandent qu’une chose : être sniffées. La brunette reste de longues minutes à les fixer, en se demandant si elle va céder à la tentation. Une part d’elle sait qu’elle ne le fera pas, parce qu’elle ne veut pas faire souffrir le pauvre petit être qui grandit sous son nombril et qui n’a rien demandé. Et elle a beau vouloir avorter, si elle ne se souciait pas du bien-être de cet enfant, elle aurait continué sa consommation et mit un terme à la grossesse le plus rapidement possible. Au lieu de cela, elle a accepté de réfléchir avec Noah, de prendre le temps de peser le pour et le contre, d’écouter ses arguments. Et par là-même, elle a accepté de renoncer à qui elle était, avant ce bébé : les fêtes, l’alcool, la cigarette, et la cocaïne. Alors une part d’elle sait qu’elle ne craquera pas maintenant. Et pourtant, une autre part d’elle, dont elle n’arrive pas à déterminer si elle a plus de volonté que l’autre ou pas, l’invite à céder à la tentation. « Lexie ? Est-ce que tu veux que je … Tu vas bien ? » Elle sursaute à l’arrivée de Noah. Pendant quelques minutes, le reste du monde avait disparu. Il n’y avait que la cocaïne, Lexie, et son combat intérieur. Elle sursaute, et pourtant, elle n’arrive pas à détacher son regard des deux lignes de poudre blanche qui semblent l’appeler depuis la petite tablette. « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Elle tourne enfin le regard vers Noah, et tente de sonder son expression. Elle voit ses poings se serrer, sent la colère qui se diffuse rapidement dans tout son être. Elle voit qu’il lutte pour ne pas éclater, pour ne pas crier. Elle ne répond pas, ne sait pas quoi répondre à cette question rhétorique, car il a bien dû comprendre qu’il se trouvait face à une substance illicite. « J’imagine que ça doit être difficile de résister, mais tu es forte, tu peux y arriver. » La brunette hausse un sourcil, surprise. Il a parlé à voix basse, calmement, a réussi à contenir sa colère. Et finalement, elle ne sait pas ce qui aurait été le pire : une explosion de rage, ou bien cette pseudo-compassion, cette douceur emprunte de compréhension. Parce qu’il ne peut pas comprendre, et ne le pourra jamais. Il n’a pas traversé les épreuves qu’elle a enduré. Il n’a pas passé sa vie à chercher à échapper à la réalité grâce à la cocaïne. Il n’a pas peur d’affronter le quotidien, alors qu’elle suffoque rien que d’y penser. Et parce qu’ils ne sont pas en présence d’un sujet sur lequel ils peuvent avoir un désaccord : il n’y a aucun débat, la cocaïne est mauvaise pour la santé, celle de Lexie et celle du bébé. Ils n’auraient pas eu à se balancer à la tête des horreurs. Il aurait simplement pu la sermonner, lui remettre les idées en place, parce qu’elle semble en avoir besoin, avec son air hésitant. Finalement, elle laisse échapper un rire sans joie, dédaigneux. « J’imagine que Chan n’a pas réussi à trouver toute la cocaïne de cet appartement lorsqu’il l’a vidé … » Et comme si cette phrase expliquait tout, elle secoue la tête, puis serre les dents. « Tu devrais aller boire un verre d’eau ou t’occuper du dressing. Je m’occupe de ça et j’arrive, d’accord ? » Il se place entre elle et la cocaïne, mais elle peut toujours apercevoir les deux lignes parfaites qui l’attirent, juste derrière lui. Elles sont là, si proches. Elle pourrait presque les toucher du bout des doigts. Si elle faisait un pas, rien qu’un pas, elle serait à bonne distance pour approcher son nez de la tablette. Alors, elle s’approche. D’un geste rapide, elle contourne Noah, passe sa paume sur la poudre qu’elle fait tomber dans le lavabo puis ouvre l’eau avant de se laver les mains. Elle fait finalement face au boxeur, son regard froid et déterminé. « C’est bon, je m’en suis occupée. » Elle s’avance vers la sortie pour rejoindre le dressing, mais se retourne juste avant de quitter la pièce. Elle parle d’une voix dédaigneuse et accusatrice. « Pour info, je l’aurais pas prise. Si j’avais voulu le faire, je l’aurais fait bien avant que t’arrives dans cette salle-de-bains … » Finalement, elle rejoint le dressing et se dépêche d’emballer certains de ses vêtements. Elle rêverait de pouvoir emporter toute sa garde-robe, mais ils n’ont pas assez de cartons, et il n’y a pas non plus assez d’espace chez Noah pour toute les fringues de la brunette. Il a beau lui avoir fait de la place dans l’armoire, la collection de Lexie est impressionnante. La jeune femme se concentre sur sa tâche, tente d’oublier l’incident de la cocaïne. Elle ne prononce plus un mot jusqu’à ce qu’ils soient dans la voiture, s’éloignant de son appartement. Comme à l’aller, elle pose son front contre la portière, profite de la fraîcheur de la vitre. Elle laisse finalement échapper un petit soupire résigné avant de lancer, d’une voix plus douce : « Qu’est-ce que tu veux savoir ? » Parce qu’il a peut-être des questions. Parce qu’ils n’ont jamais parlé des addictions de la brunette. Elle était persuadée qu’il savait, mais sa réaction aujourd’hui la fait finalement douter. Pourtant, ses penchants pour la cocaïne sont loin d’être un secret. Et si elle sait qu’elle a bien réagi en se débarrassant de la drogue quelques minutes auparavant, elle sait qu’elle a mal réagi avec Noah, en adoptant un comportement empli de défiance et de mépris, surtout lorsqu’il semblait faire des efforts pour garder son calme. Alors elle tente de désamorcer la situation avant que tout n’explose. |
| | | | (#)Dim 1 Mai 2022 - 0:21 | |
| L'ambiance avait été si détendue durant le trajet que Noah avait presque oublié qu'entre lui et Lexie, tout pouvait malheureusement dégénérer très vite. Le jeune femme avait même réussi à le faire sourire lorsqu'elle lui avait demandé s'il allait survivre à sa gaufre trempée dans du milshake. Ils avaient donc prévu un arrêt sur le retour et après cette conversation bon enfant, c'est dans une humeur plus que correcte qu'il était arrivé à l'appartement de la brunette. Il n'en avait pas vraiment parlé, mais elle semblait vouloir garder son appartement tout en vivant chez lui et il en était ravi : après tout, rien n'était moins sûr les concernant et lui aussi était rassuré qu'elle ait un endroit où aller si jamais ils décidaient de ne pas continuer. Après avoir exécuté la première tâche demandée par Lexie, Noah s'était rendu compte que celle-ci n'était pas encore dans le dressing et l'avait rejointe dans la salle de bain. C'est à ce moment-là que tout avait dérapé. Il l'avait retrouvée dans la salle de bain, en train de fixer à s'en décrocher les globes oculaires deux lignes de poudre blanche. Même après avoir entendu sa voix et sursauté, elle n'avait pas lâché la drogue des yeux. Et s'il avait fait des efforts pour se contenir, en réalité, Noah fulminait. Il avait toujours détesté les gens qui bousillaient leur vie inutilement et pour lui, choisir la drogue, c'était un peu choisir la solution de facilité au détriment de soi-même et des autres. Et pourtant, il fit tous les efforts du monde pour essayer de ne pas élever la voix et même d'être compréhensif. Autant dire que c'était déjà difficile pour lui d'essayer de se mettre à sa place quand il était persuadé qu'il ne pourrait jamais tomber si bas, alors en entendant le rire dédaigneux qui fut la première réponse de Lexie, sa mâchoire se serra un peu plus. « J'imagine que Chan n'a pas réussi à trouver toute la cocaïne de cet appartement lorsqu'il l'a vidé … »“Très drôle.” Siffla-t-il entre ses dents, plus pour lui-même que pour elle. Il lui proposa ensuite, tout en se mettant entre elle et les rails de cocaïne, d'aller boire un verre d'eau pendant qu'il s'occupait du problème, mais au lieu de faire ça, elle se rapprocha. D'un geste rapide et inattendu, elle le contourna à son tour pour faire tomber la poudre dans le lavabo et ouvrir l'eau. Alors qu'elle se lavait les mains, Noah passa une main sur ses yeux, se demandant à nouveau dans quelle galère il s'était mis en demandant à Lexie de tenter de faire équipe. Surtout que lorsqu'elle lui fit à nouveau face, son regard était si froid qu'il se demanda si elle allait réussir à lui reprocher quelque chose quand c'était elle qui avait clairement déconné. « C'est bon, je m'en suis occupée. »Il haussa les épaules, ne sachant pas quoi répondre d'autre que “tu veux une médaille ?” qui ne serait clairement pas approprié. C'était très bien qu'elle ait réussi à le faire. Vraiment. Mais son attitude limite hautaine dans une situation telle que celle-ci le dérangeait énormément, il avait l'impression que tout ça n'était pas grave pour elle, que ça lui passait par dessus la tête. Comme si sa propre vie n'était qu'un jeu. Et puisqu'il ne la connaissait pas suffisamment pour savoir si ces réactions étaient là pour se protéger ou si c'était simplement sa personnalité, il ne savait pas quoi en penser. « Pour info, je l'aurais pas prise. Si j'avais voulu le faire, je l'aurais fait bien avant que t'arrives dans cette salle-de-bains … »Elle avait de nouveau dit ça d'une voix dédaigneuse teintée d'accusations qui lui tira un frisson extrêmement désagréable. “Si tu le dis."Il avait répondu d'un ton monotone et en levant les yeux au ciel. Et si elle ne l'aurait pas prise, alors pourquoi ne s'en était-elle pas débarrassée avant qu'il arrive ? Et pourquoi n'arrivait-elle pas à en décrocher le regard ? Et pourquoi Channing avait dû se débarrasser du reste ? S'il n'y avait aucun problème comme elle semblait le penser et qu'elle contrôlait tout, alors elle aurait dû être capable de faire tout ça elle-même, non ? Finalement, il l'avait laissée rejoindre le dressing et était resté dans la salle de bain pour se passer de l'eau sur le visage. Ce n'est qu'une fois remis de ses émotions qu'il sortit de la pièce pour rejoindre Lexie qui avait pratiquement terminé d'emballer ses affaires. Le reste du déménagement se passa dans une atmosphère pesante, aucun des deux ne prononça un mot de plus et le boxeur préféra même s'éclipser pour commencer à charger la voiture plutôt que de rester dans la même pièce que la brunette. Une fois dans la voiture, l'ambiance était bien différente de celle de l'aller, seule la radio au volume assez bas brisait légèrement le silence. Concentré sur sa route et sur l'idée d'éviter le regard glacial de son accompagnatrice, Noah ne lâchait pas le pare-brise des yeux. Ils étaient presque arrivés au fameux restaurant dont ils avaient parlé un peu plus tôt lorsqu'elle parla à nouveau. « Qu'est-ce que tu veux savoir ? »Sa voix était plus douce, mais ça ne changeait rien à ses réactions d'avant qui, même s'il avait du mal à se l'avouer, avait un peu blessé Noah. Il avait vraiment fait des efforts pour essayer de l'aider plutôt que de la blâmer et tout ce qu'il en avait récolté, c'était du dédain et du mépris. Il attendit d'être à un feu rouge un peu plus loin pour enfin tourner la tête vers elle. “Tu fais ce que tu veux, Lexie, ta vie : tes problèmes.” Fit-il d'un ton lasse avant de soupirer. “Je commence à bien comprendre que je suis en dehors de tout ce qui peut te concerner et que tu veux absolument que j'y reste, en dehors. Donc, la seule chose que je veux savoir, c'est si on descend de cette voiture pour que tu manges tes foutues frites ou si ton appétit est finalement coupé ?”En prononçant sa dernière phrase, il avait montré d'un geste de la tête le fameux restaurant qu'elle avait réclamé à l'aller et à côté duquel ils étaient arrêtés, puis il s'était reconcentré sur la route, la mâchoire crispée, en attendant sa réponse. @Lexie Walker |
| | | | (#)Sam 7 Mai 2022 - 22:30 | |
| Noah a évidemment été plus rapide que Lexie pour emballer des livres et des partitions de piano, parce que la brunette a bloqué sur une fiole de cocaïne retrouvée dans la salle-de-bains, derrière des produits de beauté. Et quand le boxeur débarque, luttant contre la colère qui le submerge, proposant de se débarrasser de la drogue, cela énerve Lexie. Parce qu’elle est capable de le faire seule, qu’elle l’a bien prouvé, alors qu’elle sait être enceinte depuis maintenant un mois et demi, et qu’elle est évidemment sobre depuis. Elle voit également le jugement dans le regard de Noah, sait qu’il désapprouve l’addiction de la brunette, et ne peut pas le blâmer pour ça : il a évidemment raison. Néanmoins, s’il a le droit de condamner la consommation de cocaïne, il n’a pas le droit de mépriser Lexie, ne connait pas sa vie, son passé, son enfance. Il ne sait pas les épreuves qu’elle a enduré. Et si elle a choisi la facilité pour affronter les obstacles, elle s’y est rapidement habituée, et a développé une addiction. La cocaïne fait partie d’elle, et elle en consomme régulièrement pour réussir à affronter le quotidien. Arrêter n’est pas facile. En retrouver dans sa salle-de-bains quand on en n’a pas vu depuis plusieurs semaines est un vrai supplice. Alors, malgré le calme que Noah affiche, malgré le fait que Lexie ne peut que remarquer sa colère sous-jacente contre laquelle il lutte, c’est elle qui s’énerve. Elle n’a pas besoin de son jugement ou de son mépris. Elle n’a pas besoin qu’il la prenne de haut, qu’il se sente supérieur et qu’il lui montre qu’il est meilleur qu’elle. Alors elle montre les crocs avant qu’il ne puisse la blesser, pour se protéger. Evidemment, Noah n’apprécie pas la réaction de la brunette et, même s’il ne s’énerve toujours pas, l’ambiance est pesante, et la tension est palpable. Les deux jeunes gens n’échangent aucun mot jusqu’à ce qu’ils se retrouvent dans la voiture. Là, Lexie capitule. Elle sait qu’elle est allée trop loin, elle sait que Noah a fait des efforts, quand elle a tout fait pour l’énerver. Alors elle baisse les armes, et s’adresse à lui d’une voix douce. Les secondes s’étirent en longueur alors que le silence s’installe, le boxeur ne prenant finalement la parole qu’au prochain feu rouge. « Tu fais ce que tu veux, Lexie, ta vie : tes problèmes. Je commence à bien comprendre que je suis en dehors de tout ce qui peut te concerner et que tu veux absolument que j’y reste, en dehors. Donc, la seule chose que je veux savoir, c’est si on descend de cette voiture pour que tu manges tes foutues frites ou si ton appétit est finalement coupé ? » La brunette déglutit difficilement et secoue la tête. « Je veux rentrer. » Sa voix est calme, et on peut y entendre qu’elle est blessée. Elle ne dit rien de plus jusqu’à ce que Noah gare la voiture devant sa villa. A peine a-t-il coupé le moteur qu’elle sort de la voiture. Elle passe du côté conducteur, attend que le boxeur sorte du véhicule puis l’attrape par la main. Son regard bleuté se fait suppliant alors qu’il s’ancre à celui de Noah. « S’il-te-plaît, laisse les affaires pour l’instant. J’ai besoin qu’on parle. » Elle l’entraine à l’intérieur de la maison et, dès qu’elle referme la porte derrière eux, elle scelle ses lèvres à celles de Noah, parce qu’elle a besoin de ce contact pour se rassurer. Elle a besoin de savoir qu’il n’est pas fâché au point de la repousser. Elle a besoin de savoir qu’il a encore envie d’elle. Et pourtant, c’est ce qu’il fait : il la repousse, l’empêche d’aller plus loin. Lexie est blessée, et sa tristesse se lit sur son visage alors que ses yeux bleus s’emplissent de larmes. Elle tente d’inspirer calmement, secoue la tête en reculant, pinçant les lèvres alors qu’elle s’adosse contre le mur. « Je suis désolée pour tout à l’heure. J’ai eu peur et … » Elle observe le carrelage sous ses pieds, refusant d’affronter le regard de Noah. « … j’ai préféré attaquer qu’être attaquée. Je n’aurais pas dû. » Elle déglutit difficilement et lève enfin la tête vers Noah. « C’est vraiment ce que tu penses ? Que je veux que tu restes hors de ma vie ? » Elle laisse échapper un petit soupire. « C’est pas le cas. Pas alors que j’ai accepté de vivre avec toi, pas alors que je t’ai demandé de passer plus de temps avec moi, pas alors que je déménage mes affaires chez toi … Tu fais partie intégrante de ma vie. » Et c’est ça qui fait peur, pense-t-elle, mais elle n’ose pas l’ajouter. « Mais je me suis toujours débrouillée seule, alors c’est difficile pour moi de savoir comment réagir. Surtout sur ce sujet-là, surtout quand je sais que je suis en tort, que c’est mal, mais que je le fais depuis tellement longtemps, que je ne saurai pas faire sans. » Parce qu’elle consomme de la cocaïne depuis plus de quinze ans, et même si elle a une consommation contrôlée, et est capable de ne pas en prendre tous les jours, ni même toutes les semaines, c’est vers la drogue qu’elle se tourne quand elle va mal. La cocaïne est son refuge, son moyen d’affronter la réalité quand celle-ci est trop dure à supporter. Et elle ne souhaite pas entendre une leçon de morale sur les dangers de la drogue. |
| | | | (#)Ven 17 Juin 2022 - 20:25 | |
| Arrêté au feu rouge près du restaurant auquel Lexie avait suggéré un arrêt un peu plus tôt, Noah n'attendit pas très longtemps la réponse de la brunette. « Je veux rentrer. »La voix calme de la jeune femme trancha avec l'ambiance tendue qu'il y avait entre eux dans cette voiture et la colère de Noah amenuisa dès qu'il crut comprendre qu'elle était blessée, elle aussi. Quelque part, il trouvait cela injuste, parce qu'il faisait si attention à ne plus être odieux avec elle qu'il se sentait coupable dès que sa voix vacillait un peu alors que de son côté, elle n'avait aucun mal à dire les choses sans mâcher ses mots et sans se soucier qu'il puisse avoir du mal à les digérer. “D'accord” soupira-t-il simplement en reprenant le chemin du domaine. Le reste du chemin se passa en silence et Noah prit soin de ne plus croiser le regard de sa passagère afin d'être certain que la conversation ne reprendrait pas de plus belle. Lorsqu'il stoppa la voiture, Lexie sauta presque de sa place et il l'observa contourner la voiture pour attendre qu'il descende. Un peu perplexe et inquiet de ce comportement, il la rejoignit tout de même et plongea son regard interrogateur dans celui de la jeune femme alors qu'elle lui attrapait la main. « S'il-te-plaît, laisse les affaires pour l'instant. J'ai besoin qu'on parle. »Instantanément, il fut un peu plus tendu en entendant ces mots. Pour lui, la conversation était terminée et lorsqu'ils auraient fini d'être vexés du comportement de l'autre, il reprendrait leurs vies comme si de rien n'était, c'était en tout cas la façon dont il avait toujours fonctionné jusque-là. Pour autant, puisqu'il savait que les torts étaient sûrement partagés, il hocha la tête et se laissa entraîner à l'intérieur sans rechigner. Mais alors qu'il s'attendait à une conversation désagréable, à peine la porte refermée derrière eux, la brunette colla sa bouche contre la sienne. Bien sûr, comme à chaque fois, la sensation était agréable et il avait très envie d'aller plus loin, mais au lieu de l'enlacer, il attrapa délicatement ses bras pour la repousser doucement. Il ne voulait surtout pas la vexer plus qu'elle ne pouvait déjà l'être mais, même si c'était extrêmement tentant, il était persuadé que ce n'était pas sous la couette qu'ils réussiraient à régler leurs différends. Après tout, ils risquaient d'avoir un enfant ensemble, comment feraient-ils en cas de dispute, si cela venait à arriver et qu'il n'avait pas appris à communiquer ? La réaction de Lexie ne se fit pas attendre, de toute évidence blessée, elle recula de quelques pas, les yeux embués de larmes et les lèvres pincées. « Je suis désolée pour tout à l'heure. J'ai eu peur et … »Alors qu'elle observait ses pieds, Noah soupira une nouvelle fois. À présent, l'envie de la consoler prenait le dessus sur le reste mais, inquiet à l'idée de se faire repousser de nouveau, il n'osa pas aller vers elle. « … j'ai préféré attaquer qu'être attaquée. Je n'aurais pas dû. »Sa première réaction aurait été d'être sur la défensive parce qu'elle insinuait qu'il était évident qu'il l'aurait agressée alors que ce n'était pas le cas. Cependant, il ne voulait pas l'attrister davantage et donc, il leva simplement les mains en signe d'incompréhension. “Mais je ne t'ai pas attaqué, Lexie. Je n'ai aucun intérêt à devenir ton ennemi.”Et si c'était réellement ce qu'il pensait, il avait tout de même eu une réaction violente dans sa gestuelle et elle avait remarqué sa colère, même s'il avait tout fait pour la canaliser, dans le fond, il était au minimum aussi fautif qu'elle. « C'est vraiment ce que tu penses ? Que je veux que tu restes hors de ma vie ? »De nouveau, il hocha la tête. Oui, quand elle se refermait complètement alors qu'il voulait l'aider ou quand elle essayait d'étouffer le problème derrière une partie de jambes en l'air, il avait la sensation qu'elle essayait de le repousser de toutes ses forces ou qu'elle tentait de le pousser à le faire lui. « C'est pas le cas. Pas alors que j'ai accepté de vivre avec toi, pas alors que je t'ai demandé de passer plus de temps avec moi, pas alors que je déménage mes affaires chez toi … Tu fais partie intégrante de ma vie. »Il n'osa pas répondre pour ne pas rajouter à la difficulté qu'elle devait déjà avoir à exprimer cela, mais ça faisait du bien à entendre. Jusque-là, il avait un peu l'impression qu'elle était sa prisonnière et qu'au final, elle n'acceptait leur situation que parce qu'elle se sentait coupable et s'il voulait vraiment de cette grossesse de son côté, c'était un poids assez lourd à porter. « Mais je me suis toujours débrouillée seule, alors c'est difficile pour moi de savoir comment réagir. Surtout sur ce sujet-là, surtout quand je sais que je suis en tort, que c'est mal, mais que je le fais depuis tellement longtemps, que je ne saurai pas faire sans. »Et c'était difficile pour lui de savoir comment réagir avec elle, parce que de son côté, il avait toujours eu quelqu'un sur qui compter et il n'avait jamais ressenti le besoin de se plonger dans une drogue pour aller mieux. Il n'était déjà pas doué pour se mettre à la place des autres en temps normal, alors le faire avec quelqu'un de si différent était encore un exercice plus complexe. “Et pourtant, depuis que tu sais que tu es enceinte, tu t'en sors très bien. N…”Il avait failli ajouter un “Non ?” à la fin de sa phrase, mais s'était finalement ravisé, parce que jusque-là, elle ne lui avait jamais donné de raison de douter d'elle et en ce sens, il était peut-être temps d'arrêter de craindre le pire et de lui accorder un peu de confiance. Cette fois, il s'approcha d'elle et attrapa délicatement son menton entre ses doigts pour qu'elle relève son regard vers lui. “On est une équipe, Lexie, tu n'es plus seule.” Assura-t-il en plantant son regard dans celui de la jeune femme. “Je sais que je ne suis pas parfait, mais je suis de ton côté et peu importe la situation, que tu sois en tort ou non, je ne compte pas t'abandonner.”Il aurait voulu la prendre dans ses bras et il leva même les bras pour le faire, mais après une hésitation, il les laissa retomber le long de son corps. Déjà qu'il n'était pas forcément très tactile, avec Lexie, il avait toujours la crainte de se faire rejeter et il savait qu'il risquait de mal réagir à ça. Il resta donc quelques secondes à l'observer avant de déglutir et de finalement reprendre la parole. “J'aimerais juste qu'on essaye de communiquer. De toute évidence, on a régulièrement du mal à se comprendre tous les deux et… Même si je suis très attiré par toi et que c'est très difficile de te repousser, il n'est pas question qu'on essaye de résoudre nos problèmes avec du sexe, ça ne fera que les repousser et je n'ai pas envie que la situation s'envenime entre nous à cause de non-dits.”Il savait que ça allait être difficile, parce que si Lexie semblait souvent vouloir fuir les situations délicates dans le sexe et lui n'était pas vraiment un spécialiste des discussions constructives non plus, au contraire même, mais s'ils voulaient vraiment essayer de s'entendre, il semblait que ce soit plus que nécessaire. @Lexie Walker |
| | | | (#)Mer 29 Juin 2022 - 9:58 | |
| Cette journée est une véritable catastrophe. Ce ne devait être qu’un déménagement simple : pas de meubles, juste quelques cartons avec des vêtements et des affaires personnelles, afin que Lexie se sente davantage chez elle dans la maison de Noah. Et si la décision de vivre ensemble avait été facile à prendre, c’était parce qu’il s’agissait de la suite logique des choses : Noah voulait ce bébé, Lexie non. Noah voulait lui prouver qu’ils pouvaient former une équipe, une famille : la meilleure solution consistait à ce qu’elle aille vivre chez lui, même si elle garderait son appartement, pour plus de sécurité. Pourtant, l’équilibre fragile qui semblait les unir depuis plusieurs jours vacilla à nouveau lorsque Lexie trouva de la drogue dans sa salle-de-bains. Noah et elle ressemblaient à des funambules, en équilibre précaire sur un fil, et chaque situation pouvait les faire basculer d’un côté ou de l’autre. Là, ce fut le comportement agressif de la brunette, une attaque pour mieux se défendre. Le boxeur n’avait rien eu le temps de dire ou de faire, mais elle avait senti la colère qui émanait de lui, elle avait cru voir le jugement et le mépris dans son regard, et c’était suffisant. Le trajet du retour en voiture se déroula en silence. Arrivés à la maison de Noah, la brunette l’attira à l’intérieur et l’embrassa, avide de savoir qu’il n’était pas fâché au point de ne plus avoir envie d’elle. Mais il la repoussa, fissurant un peu plus le peu de confiance en elle qu’elle avait. Fixant obstinément le carrelage, elle s’expliqua, justifiant son comportement. « Mais je ne t’ai pas attaqué, Lexie. Je n’ai aucun intérêt à devenir ton ennemi. » Elle fronça les sourcils : certes, mais elle avait vu qu’il était fâché. Elle n’avait pas rêvé les poings fermés qu’il avait arboré un peu plus tôt dans la journée. « C’est vrai. Mais tu désapprouves, c’est évident. Et j’avais pas besoin d’une leçon de morale, alors que je fais de mon mieux depuis plusieurs semaines. » C’était dur, c’était évident. Et ce n’est pas qu’elle voulait exclure Noah de ce processus de sevrage, mais elle avait peur de se heurter à sa condescendance, alors qu’il avait clairement tendance à juger les gens, selon la brunette. « Et pourtant, depuis que tu sais que tu es enceinte, tu t’en sors très bien. N… » Elle haussa un sourcil, surprise qu’il n’aille pas au bout de sa phrase et de son interrogation. Mais finalement, peut-être avait-il plus confiance en elle qu’elle ne le croyait. Il se rapprocha et lui releva la tête en passant sa main sous son menton, l’invitant à plonger son regard bleuté dans le sien. « On est une équipe, Lexie, tu n’es plus seule. » C’était difficile à croire, mais elle hocha pourtant imperceptiblement la tête. Elle avait toujours été seule. Et accorder sa confiance avait toujours été compliqué pour elle. Alors laisser Noah entrer, et le croire quand il disait qu’il était avec elle et qu’il ne partirait pas, c’était réellement difficile à imaginer. « Je sais que je ne suis pas parfait, mais je suis de ton côté et peu importe la situation, que tu sois en tort ou non, je ne compte pas t’abandonner. » C’était difficile à imaginer, et pourtant, elle voulait y croire. Elle le vit lever les bras pour la serrer contre lui, mais n’alla pas au bout de son geste. Fronçant légèrement les sourcils, Lexie gomma les derniers centimètres qui les séparaient et se blottit contre lui, enroulant ses bras autour de son cou. « J'aimerais juste qu'on essaye de communiquer. De toute évidence, on a régulièrement du mal à se comprendre tous les deux et… Même si je suis très attiré par toi et que c'est très difficile de te repousser, il n'est pas question qu'on essaye de résoudre nos problèmes avec du sexe, ça ne fera que les repousser et je n'ai pas envie que la situation s'envenime entre nous à cause de non-dits. » Un peu honteuse, Lexie baissa les yeux en instant en se mordillant la lèvre inférieure. « Ce n’est pas que je veux fuir nos problèmes, quand je fais ça. Je sais qu’ils seront toujours là après la pause câlin. Mais parfois, je sais que je dépasse les bornes, et que tu es en colère, et j’ai besoin de savoir à quel point tu es en colère. Et … » Elle hésita un instant, buta sur les mots alors qu’elle relevait son regard bleuté pour le plonger dans celui de Noah. « C’est peut-être stupide, mais j’ai l’impression que si tu as tout de même envie de moi, malgré ta colère, c’est que tu n’es pas si énervé que ça, et que les choses pourront s’arranger après. » Elle secoua la tête imperceptiblement. « Ce n’est pas pour fuir, c’est pour me rassurer. » Et elle vint déposer ses lèvres sur celles de Noah, chastement, beaucoup plus chastement que tous leurs autres baisers ont pu l’être. « Est-ce que tu considères qu’on a assez communiqué pour l’instant ? » Ses lèvres, éloignées de seulement quelques millimètres de celles du boxeur, s’étirent dans un sourire qu’il ne peut voir mais qu’il peut sentir sur sa peau. La brunette efface tout l’espace qui pouvait les séparer, pressant son corps contre celui de Noah, alors qu’elle commence à relever son haut pour le passer au-dessus de sa tête, son baiser se faisant de plus en plus pressant. |
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