≈ ≈ ≈ {don't think I'm built for this shit} crédit/(charlievveasley.tumblr) ✰ w/ @Jackson Mills
Tu essayes. C'est la seule chose que l'on peut dire à propos de tes rencontres avec Elijah, ton demi-frère et aujourd'hui, tu l'as laissé choisir l'endroit de son choix, un café, décidant que cela vaudrait mieux pour tout le monde si vous étiez dans un endroit neutre. Et c'est bizarre, bien sûr que c'est bizarre, il y a des pauses et des silences gênés et pour le moment, vous êtes plus des étrangers qu'autre chose. Au moins, vous vous parlez, et si cela a été gênant le mois dernier, tu te sens un peu plus léger maintenant et tu écoutes le jeune homme, non, ton demi-frère, te faire le résumé de sa vie et de ses voyages et comment il a fini par atterrir à Brisbane. Il a beau être plus jeune que toi, vous avez la bougeotte dans le sang et tu as presque envie de rire, parce que tu pensais que c'était Tamara qui t'avais transmis cela et pas ... Ton père. Vous n'avez pas encore abordé le sujet, tu as tout simplement dit à Elijah que tu avais mené tes propres recherches et que non, tu n'es pas encore prêt à prendre contact avec ce dernier, donc Elijah garde vos échanges pour lui pour le moment. Il parle vite, tu supposes que tu as la même expression sur le visage quand tu parles de quelque chose qui te passionne aussi et tu lui adresses l'ombre d'un sourire et un :"Okay, je vois que je ne suis pas le seul qui aime voyager..." L'invitant à poursuivre. Tu es tout de même surpris de constater qu'il est plus impulsif que toi, il ne semble pas avoir de plan pour les prochaines années, et cela ne le dérange pas. Il est intelligent, il a de la ressource et à son âge, tu étais campé à l'université de la ville. Ce sont de très bonnes années, qui te restent en mémoire et qui te resteront toujours en mémoire et c'est une expérience de vie que tu conseilles à n'importe qui. Et non, tu n'es pas de la vieille école qui pense qu'aller à l'université veut automatiquement dire un diplôme et un métier, c'est juste un environnement différent en réalité. "Et tu n'as jamais pensé à te poser ?" Tu poses la question à Elijah, curieux et tu l'écoutes pendant les cinq prochaines minutes te soutenir que non, et qu'il est beaucoup trop jeune pour cela. Clairement, il s'agit d'un sujet sensible, qu'on a déjà abordé avec lui et tu en prends note. Le téléphone de jeune homme, posé sur la table, sonne enfin et il s'excuse et décroche, tu comprends ensuite qu'il doit prendre congé et tu hoches la tête. "Je comprends, bonne journée du coup ?" Un câlin serait trop bizarre en guise d'au-revoir et se serrer la main encore plus, vous le savez tous les deux, vous vous contenter d'un autre sourire pour le moment et tu le regardes partir, pas encore certain que cette interaction soit vraiment réelle. Une serveuse passe à côté de toi, c'est assez pour te faire sortir de tes pensées et tu passes une autre commande, avec une voix un peu incertaine. "Est-ce que je peux avoir un autre café s'il vous plaît ? Cela ne presse pas, merci..." C'est bizarre, oui, apprendre à connaître son frère avec un train de retard est clairement bizarre et c'est une expérience que tu ne recommanderais à personne. Tu n'es même pas à l'aise toi avec cette idée-là et tu réalises bien que vous faites les choses complètement à l'envers. Mais, c'est une situation complètement inédite. Elijah doit aussi être un peu perdu et tu as encore du mal à comprendre comment il a pu traverser des kilomètres pour faire partie de ta vie. Un joli paradoxe et une énigme à résoudre pour plus tard, aucun doute là-dessus. Tu es tiré de tes pensées quand ton café arrive, plus vite que prévu, la serveuse a le droit à un sourire et tu es sur le point d'attraper ton propre téléphone, pour contacter Yasmine, quand ton regard tombe sur un visage familier. Et non vraiment, tu n'as jamais pensé à ce que tu pourrais dire ou faire, si et quand ta route croiserait de nouveau celle de Jackson.
Cela faisait un petit moment qu'il n'avait pas remis les pieds ici. Assis à sa table habituelle, celle du fond, dans le coin, entre la baie vitrée et la plante grimpante dont il apprécie la compagnie silencieuse, Jackson regarde défiler les clients. Il peut s'y exercer pendant des heures tant cette activité est devenue méditative, avec le temps. Sur la table, son carnet est ouvert à la dernière page remplie de son écriture aux coins pointus. Dans le coin suppérieur droit, on peut lire la date derrière les tâches de sang partiellement effacées par l'usure. Octobre 2021. Mills n'a plus écris depuis des mois, les souvenirs de son altercation avec Hoover hantent encore le fond de sa tasse lorsqu'il la finit d'une traite, levant la main pour signifier au barman qu'il reprendra la même chose. A force de squatter la place, Jax fait partie des meubles, il a ses petites habitudes et le personnel sait que s'il est assis seul, c'est qu'il n'est pas pressé.
S'il regarde sans le voir un jeune homme poussant la porte du café pour aller s'asseoir à l'autre bout de la pièce, l'agent ne rate pas l'entrée de Price qu'il détaille avec curiosité, réalisant que leur dernière conversation remonte à 2019 et que le temps a passé si vite depuis qu'il avait presque oublié son existence. Un goût amer n'ayant rien à voir avec le café lui tapisse la bouche tandis qu'il se souvient des circonstances leur ayant valu de ne plus faire partie de la vie de l'autre. Jax ne pipe mot, remercie le serveur lorsque ce dernier lui apporte sa commande et sirote son troisième cappuccino de la matinée en planchant sur les papiers de l'association. S'il ne remplit plus son carnet comme avant, c'est aussi et surtout parce que la concentration de Mills est monopolisée par Judy, le club de course et tous les projets que Joy et lui ont pour les gamins de l'hôpital. Incapable de guérir de son amnésie d'un claquement de doigts comme il l'aurait souhaité à sa sortie du coma, l'agent met un point d'honneur à soigner ce qu'il peut en investissant son temps dans des actions aussi bénéfiques pour les ados du St Vincent que pour lui. Ce projet, ça le tient à flot, ça l'empêche de devenir complétement parano en plus d'avoir la mémoire en vrac et tout ceci n'est pas négligeable à l'approche du procès de son agresseur ...
Parlant d'agresseur, Jax se demande comment Edge s'est remis de la sienne, d'agression. De ce qu'il en voit, plutôt bien, même si les expressions faciales de Price attirent son attention sur des indices inattendus tels que la gêne et l'incertitude. Qui est ce jeune homme face auquel son ancien ami semble éprouver des émotions scabreuses ? Attentif, Mills observe comme il a prit d'habitude de le faire lors de ses infiltrations sur le terrain. Il se laisse même aller à lire sur les lèvres pour capter quelques mots de leur conversation. Sans avoir la prétention de connaître ce que devient la vie de Edge depuis le temps, Jax relève quelque chose de bizarre, comme si cette entrevue sortait du cadre banale d'un café échangé entre amis. Puis, l'inconnu part, laissant Price seul à sa table. Mills ne bouge pas, il prend le temps de terminer son rapport pour l'asso et de relire ses derniers ajouts afin d'être certain de ne rien avoir merdé dans les cases. La paperasse, il déteste. Heureusement que Joy se charge des dossiers les plus complexes.
Lorsqu'il lève à nouveau les yeux, son regard accroche celui de Price qui l'a reconnu, aucun doute la dessus. Jackson hésite, regarde sa tasse encore aux trois quarts pleine puis celle de Edge dont le contenu fumant indique le remplissage. Il finit par se lever, abandonnant papiers et stylo sur sa table mais glissant avec précaution son carnet dans le creux de sa poche. En quelques enjambés, l'agent se retrouve face au photographe. « Je peux ? » Questionne-t-il, la main sur le dossier de la chaise, prêt à s'asseoir pour discuter. Ici au moins c'est acté, Jackson ne balancera pas son café à travers la pièce.
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Dernière édition par Jackson Mills le Ven 1 Avr 2022 - 23:53, édité 1 fois
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Changer est possible, tu le sais, il y a des années en arrière, tu aurais fait la tête de mulle et tu aurais dit que les gens sont ce qu'ils sont et ils ne font pas d'efforts pour beaucoup. C'est vrai dans un sens, les efforts tu ne les as faits que pour une seule personne et si tu réalises que ton existence est plus simple dans un sens depuis que tu es sobre, le chemin que tu as parcouru n'a pas été tout lisse. Du tout, il a été semé de beaucoup d'embûches, de beaucoup de haut et de bas, de l'arrivée d'Elijah dans ta vie et la mise sur la touche de beaucoup de personnes. Et si tu es sciemment coupé les ponts avec Harriet, cela a également été le cas avec Jackson, ce dernier en train de se lever et de se diriger vers toi. Cela a été bien égoïste de ta part de le faire, car l'un comme l'autre, ils ne t'ont jamais forcé à faire quoi que ce soit, mais il aurait été bien idiot de ne pas remarquer qu'ils ne font pas ressortir certaines parties de toi-même, celles-là même que tu voudrais oublier. Alors oui, tu as choisi de te protéger, sans vraiment d'explications, estimant que ce n'était pas vraiment nécessaire et très sincèrement, tu ne savais pas quoi dire. Et voilà, maintenant Jackson est là, il te pose la question, la main sur le dossier de la chaise en face de toi et si c'était déjà le bordel dans ta tête après ta conversation avec Elijah, la présence de Jackson n'arrange rien. Mais, il n'est pas censé le savoir et il pose la question, ce qui veut dire que tu as le droit de refuser. "Vas-y..." Que tu consens enfin, avec un signe de la tête et te penchant sur ta tasse de café de nouveau bien remplie. Cela ne fait pas vraiment de sens et tu prends une gorgée, tu laisses le café te brûler la langue, cela te fait du bien dans une certaine mesure, cela te réveille même et tu décides de prendre les devants de cette conversation. Parce ce que tu n'as pas vraiment envie de prétendre en réalité. "Est-ce qu'on passe outre le fait qu'on ne s'est pas parlés depuis plus d'un an ou alors on fait semblant et on échange quelques politesses ?" Votre dernier échange est flou, vous vous êtes perdus de vue après ta sortie de l'hôpital, quand il était plus déterminé que toi à vouloir trouver qui t'avait mis dans cet état-là et tout ce que tu voulais faire c'était passer à autre chose. Tu réalises maintenant que tu aurais dû apprécier sa rage et toi aussi te lancer dans cette recherche-là, pas pour infliger les mêmes coups, mais au moins pour savoir pourquoi et pour passer à autre chose, tout simplement. "Parce que je sais déjà que tu vas me reprocher d'avoir coupé les ponts et non, ce n'était pas un accident, c'était voulu dans un sens." Tu ne vois aucune raison de lui mentir, vous êtes entre adultes, il mérite la vérité et que tu ne le prennes pas pour un idiot fini, la distance mise entre vous deux était voulue, regrettée dans un sens, mais voulue. Tu n'as aucun moyen de retourner en arrière, aucun moyen d'effacer tout cela, de te tenir un peu plus droit et d'être un peu moins lâche. Est-ce que tu lui dois des excuses ? Tu n'en sais rien du tout, il t'a regardé t'éloigner après tout et ce n'est pas comme s'il avait cherché à te contacter, pas vrai ? Il y a des blâmes dans les deux camps, tu le sais, tu en as parfaitement conscience, tout comme tu sais que la chose la plus saine à faire serait juste de ne pas se rejeter la faute en boucle. "Mais hein, sinon on peut faire semblant..." Que tu proposes dans un haussement des épaules, vous pouvez faire la liste des banalités, prétendre être des étrangers, tu peux lui demander des nouvelles du boulot, il peut t'en demander du sien. Tu connais la routine, tu es même très doué, mais c'est à Jackson de décider pour le moment.
" Vas-y ... " Jackson s'exécute, prenant place sur le siège. Il a l'impression de revenir dix années en arrière, à l'époque où Edge et lui formaient encore un duo de choc. Comme si c'était hier, l'agent se revoit le nez plongé dans les clichés de l'ancien photographe, des cernes sous les yeux, la main vissée à sa tasse de café tandis que Price lui raconte les faits. Ils avaient pour habitude de se poser dans ce genre d'établissement afin de réfléchir loin du tumulte des bureaux. À eux deux, ils été parvenus à trouver des détails que personne d'autres n'avait su découvrir sur les scènes de crime. Une époque qui lui semble à des années lumières tandis qu'Edge attaque le premier, anticipant des reproches que Jax ne s'apprêtait pourtant pas à lui faire.
La réalité, c'est que Mills ne se souvient que de quelques détails de l'années 2020 et qu'il n'était pas capable, jusqu'à ce que l'autre ne le souligne, de savoir si Edge et lui s'étaient revus entre leur dernière discussion houleuse fin 2019 et le moment où cela avait été son tour d'être cloué dans un lit d'hôpital, le crâne troué et la mémoire en vrac. Tout ce qu'il sait avec certitude, c'est que Price n'est pas venu le voir après son réveil et que cela l'a suffisamment déçu pour qu'il décide de ne plus en vouloir à cet homme. Mills l'a tout simplement rayé de sa vie. Il avait plus important à faire que de se lamenter sur ce qu'il pensait être une amitié à sens unique. Rééducation, thérapie, enquête ... Des occupations suffisamment prenantes pour lui faire oublier qu'au delà des désaccords, les amitiés telles que celle qu'il avait avec Edge pouvaient tout à fait survivre. Si on leur laissait leur chance de le faire, s'entend.
" Mais hein, sinon on peut faire semblant ..." Jax sirote son cappuccino le temps de réfléchir à la proposition. Il fait vite son choix et sa réponse laisse deviner qu'il ne compte pas se bercer d'illusions : « T'avais pas l'air à l'aise avec ce mec ... » S'il souligne l'évidence, c'est avant tout afin d'induire qu'il connait trop bien son interlocuteur pour feindre que ce ne soit pas le cas. Mills est fatigué de faire semblant. Depuis plus d'un an, il découvre jour après jour que prés de la moitié de sa vie semble avoir été passée à mentir et à feindre d'être ce qu'il n'est pas. A moins qu'il le soit mais qu'il ne s'en souvienne plus ? Des brides des flashs de mémoire et des conversations qu'il a pu avoir autour de ses fausses identités - celle de Connor Barrett plus particulièrement - lui reviennent à l'esprit, le confortant dans l'idée qu'il aimerait bien, si possible, retrouver quelque chose de vrai, quelque chose de solide, concernant son identité. Or ses souvenirs d'Edge font parti de la catégorie des irréfutables dans sa bibliothèque mentale. C'est peut-être peu pour Price, mais c'est beaucoup pour Jackson. Aussi ajoute-t-il, non sans avoir l'impression de répéter mot pour mot ce qu'il était venu lui dire ce jour là, après son combat malheureux : « J'suis pas venu te prendre la tête ... » Pause. Hésitation.« ... Bro'. »
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Dernière édition par Jackson Mills le Dim 17 Avr 2022 - 6:47, édité 1 fois
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La chose la plus adulte et la plus mature à faire est d'en parler. Bien entendu, c'est ça la solution à votre problème et il n'y a qu'un seul moyen de crever l'abcès. Et de faire disparaitre toute cette tension, tu n'avais pas réalisé qu'elle était aussi palpable avant que Jackson ne finisse par s'asseoir devant toi, non, tu n'avais pas réalisé tout le temps qui s'était écoulé depuis votre dernier conversation jusqu'à maintenant et tu sais que tu en es partie responsable. Cela, tu ne le dénies pas, tu ne t'en caches pas, sauf que tu n'as pas de manuel pour la situation présente, tu ne sais pas ce qu'il faut dire ou pas, tu ne sais pas s'il faut reprendre là où vous avez laissé les choses, faire un sourire, suggérer un jogging, de regarder un film sur ton canapé ou d'aller faire un tour dans ta voiture pour que Jackson, non, Jax, comprenne enfin que c'est toi qui a le meilleur bolide. Tu ne sais pas et c'est bien pour cela que tu cherches à te défendre, verbalement cependant, tu le laisses réfléchir à ce qu'il veut dire et il décide de parler d'Elijah. Tu es surpris, surpris que Jackson se souvienne encore de certains de tes tiques et qu'il détecte le malaise, comme cela, pour un œil extérieur, tu avais l'air poli et sympathique au possible. Mais ceux qui te côtoient depuis longtemps, qui t'ont déjà côtoyé, peuvent distinguer la chaleur dont tu fais preuve face aux autres et qui te fait passer pour quelqu'un de sociable à souhait. Et la vérité, quand tu laisses vraiment rentrer quelqu'un dans ta vie, c'est pour de bon, tu es de ceux qui ne font pas les choses à moitié, c'est tout ou rien et oui, c'est souvent une attitude qui t'a laissé sur la touche. Tu as bien conscience que Jackson te tend une perche. "Pas à l'aise est un euphémisme." Alors tu décides de la saisir, parce que tu n'as aucune raison de te mentir, aucune raison de cacher qui est le type dont il parle. Si tu es bien déterminé à ce qu'Elijah fasse partie de ta vie, autant commencer dès maintenant, pas vrai ? "C'est mon frère, enfin mon demi-frère, et je viens juste d'apprendre son existence il y a quelques mois de cela, donc les retrouvailles sont... bizarres." Que tu admets et tu as beau l'avoir dit plusieurs fois, cela ne fait pas plus de sens, cela ne rend pas les choses moins étranges. Tu supposes que cela ira mieux avec de la pratique, oui avec l'habitude et quand tu en sauras plus sur Elijah et qu'il n'aura pas tout d'un étranger à tes yeux. Tu en sais plus sur Jackson en face de toi que ton propre demi-frère, ce n'est pas de sa faute, bien entendu, vos parents, le déni et le temps sont passés par là, mais tout de même. "C'est ce qu'il y a de neuf dans ma vie, et toi ?" L'ombre d'un sourire passe sur ton visage, parce que tu sais que c'est une grosse nouvelle que tu lâches comme cela, au détour d'une conversation, ce n'est pas rien, Jackson te connait assez pour savoir que pour toi, la famille, c'est la chose la plus importante. Pas que les liens du sang, mais également la famille qu'on se construit en faisant son petit bout de chemin, donc oui, l'arrivée d'Elijah dans ta vie n'a absolument rien d'anodine ou quelque chose que tu vas oublier facilement. "Je suis surpris que tu veuilles m'adresser la parole, après tout ce temps, après avoir coupé les ponts. Tu méritais une explication c'est sûr." Une explication avant que tu ne disparaisses tout simplement de sa vie, une vraie excuse, quelques choses et pas juste du silence. Tu es borné, têtu comme une mule parfois et plus qu'un mécanisme de défense, c'est pour te préserver. Mais il méritait mieux, c'est certain.
" C'est mon frère, " Mills hausse les sourcils aussi vite qu'il les fronce d'incompréhension " enfin mon demi-frère, et je viens juste d'apprendre son existence il y a quelques mois de cela, donc les retrouvailles sont ... bizarres. " Jax n'en doute pas une seconde. À dire vrai, il se sent bien placé pour comprendre l'étrangeté que cette situation, aussi inédite soit-elle. À sa sortie du coma, faire face à des gens prétendant le connaître alors que lui n'en gardait aucun souvenir avait été une expérience particulièrement étrange. Se découvrir un frère à bientôt quarante ans, il y a de quoi accuser le coup, surtout pour un gars qui - comme Price - accorde autant d'importance à sa famille et son cercle de proches. « Rien que ça ... » Répond-il en rendant à Edge son sourire en demi-teinte avant d'à nouveau ancrer ses lèvres au rebord de la tasse.
C'est que la question que lui pose son interlocuteur l'oblige à faire le point. Jax prend donc le temps de synthétiser la situation dans son esprit avant de répondre. Il ne s'imagine pas rentrer dans les détails de longues confidences faites à cœur ouvert comme à l'époque du bon vieux temps. Cet âge lointain qu'il n'a pas oublié mais dont l'amnésie le sépare tel un trou noir entre deux univers. De l'autre côté du tunnel, Jackson à l'impression de vivre dans un monde parallèle où la notion de temps ne redevient concrète que lorsqu'une rencontre fortuite telle que celle-ci la rappelle à lui. 30 mois : c'est la distance qui les sépare de leur dernier check point. Un court instant, Mills est pris d'un vertige mental. Le sentiment que la vie lui file entre les doigts se fait plus forte tandis qu'il serre les dents, résolu à garder ses insécurités planquées sous le tapis. « Petite pause professionnelle. J'prends soin de moi. » Résume-t-il, réussissant l'exploit de ne rien dire tout en démontrant en seulement deux phrases que quelque chose ne va pas car personne n'a jamais vu Jackson Mills faire ce genre de break pour ce genre de raison.
" Je suis surpris que tu veuilles m'adresser la parole, après tout ce temps, après avoir coupé les ponts. Tu méritais une explication c'est sûr. " Un sourire plus large que le précédent vient étirer les lèvres de l'agent. Jax apprécie qu'Edge le reconnaisse mais n'attend de lui aucune excuse. La vie, il le sait, est faite de points de jonctions et de chemins qui se séparent. Faire preuve de rancœur sur une simple divergence de points de vue se terminant par une rupture de la communication n'a jamais aidé personne à avancer et si Price à préféré ne pas venir le visiter à l'hôpital, soit, c'est son choix. Peut-être même qu'il n'a jamais été mis au courant d'ailleurs, s'ils ne se sont pas reparlé depuis l'accident du boxeur. « Écoute-toi, » Plaisante-t-il tout en reposant sa tasse, « on dirait que tu parles à une ex que t'as ghosté. » Un petit rire lui échappe, rapidement interrompu par l'arrivée de la serveuse dont les bras sont chargés des papiers abandonnés derrière lui. « Hey, Jax, t'as oublié ça. »
Mills la remercie et récupère sa paperasse. Appliqué, il rassemble les feuilles en un tas approximatif qu'il vient tapoter sur le rebord de la table afin de toutes les faire rentrer dans le rang. Voilà un sujet de discussion anodin à propos duquel Jackson se sait plus bavard que lorsqu'il s'agit de parler de lui : « J'ouvre une asso. »
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Cela reste toujours bizarre de parler d'Elijah et tu sais que tu ne l'as pas présenté au reste de ta famille, il faudrait franchir ce pas un jour, tu ne sais pas si tu es prêt pour sauter ce pas là. Ils savent que tu as appris que tu avais un demi-frère, tout comme Yasmine et tout comme Jackson à présent et pourtant, présenter Elijah officiellement le ferait rentrer dans ta vie pour de bon. Sans aucun retour en arrière, peut-être que tu en as conscience, peut-être que tu le sais et que c'est pour cela que tu n'as pas encore sauté cette étape cruciale. Peu importe la raison dans le fond, tu n'as pas besoin de tout précipiter, tu n'as pas besoin de le faire dans tous les cas et face à Jackson et son étonnement, tu hoches la tête. Au moins l'autre homme à un sourire aux lèvres et ce n'est pas si bizarre que cela, tu imaginais qu'il serait un peu plus sur la défensive, qu'il serait un peu plus amer mais... encore une fois, peut-être que tout ça, c'était dans ta tête, peut-être qu'il n'est pas très juste de tenter d'analyser le comportement des autres et présumer que tu sais ce qu'ils vont dire et ce qu'ils vont faire. Vous n'auriez pas perdu autant de temps si tu avais osé sauter le pas et que tu ne t'étais pas laissé distraire par tout le reste à dire vrai. Revoir ses priorités à ton âge n'est pas une chose facile et tu hoches de nouveau la tête quand Jackson te dit qu'il fait une pause professionnelle et qu'il s'occupe de lui. Ce qui veut dire tout et rien à la fois mais tu ne le dis pas à voix haute, pas encore et quand il reprend la parole, alors que tu soulignes le caractère bizarre de toute cette conversation, tu laisses échapper un léger rire toi aussi. Il a sans doute raison, il faut dire que tu ne sais pas naviguer dans des eaux aussi troubles. "Hmm je suis flatté mais hein, tu n'es pas trop mon type." Que tu ajoutes tout simplement, parce que c'est la vérité, parce que tu es pris et pour tout un tas d'autres raisons qui font du sens. Une serveuse lui donne un dossier qu'il a oublié et tu tends la perche qu'il te tend. "Ah ? Tu t'occupes de quelle cause du coup ?" Cela ne t'étonne pas vraiment, Jackson se soucie des autres, c'est... enfin, c'était la base de son métier et malgré la pause, tu supposes que c'est toujours qui il est au fond de lui. "Et tu dis que tu fais une pause professionnelle, ça veut dire que tu as officiellement rangé ton arme de service ou pas ? Parce que je ne fais plus partie de la police de Brisbane non plus." Tu laisses enfin parler ta curiosité et tu lui en dis plus sur ta propre vie, qui a bien changé depuis votre dernière conversation. Non, tu n'es plus photographe de scène de crime, tu ne fais plus partie de la police de Brisbane et toute cette vie-là, elle semble être loin derrière toi, c'est la vie d'un autre homme que tu décris il te semble bien. "J'avais besoin d'aller voir ailleurs." Que tu marmonnes tout simplement, parce qu'il s'agit de la réalité et que tu es beaucoup mieux à ton nouveau boulot, au sein du Brisbane Times et encore mieux dans ton studio photo, qui va bientôt ouvrir ses portes, dès que ta seule et unique employée aura régler tous les détails.
« La solitude des gamins hospitalisés. » Jackson pourrait parler '' d'aider les enfants malades '', mais cela ne sonnerait pas aussi juste. La maladie des jeunes prisonniers du St-Vincent, il ne peut pas y faire grand chose. Ni médecin, ni chercheur, l'agent n'a pas la prétention d'aider sur ce terrain là. En revanche, ses longues heures passées à graviter autour du service pédiatrique - et de Judy plus particulièrement - lui permettent d'affirmer que la solitude, sans être une maladie, fait autant de ravages qu'un putain de cancer.
Lorsqu'il apprend pour le retrait d'Edge des forces de police de la ville, Mills arque un sourcil. Faut-il en conclure qu'ils sont deux à avoir pris du recule - volontaire ou forcé - sur leur situation professionnelle ? Visiblement oui. « Je fais encore partie de l'AFP. » Répond-il, pour satisfaire la curiosité de son interlocuteur. « Mais je ne suis plus habilité à être sur le terrain ... » Jax marque une pause et boit une gorgée. Elle a beau être imaginaire, la pilule a toujours autant de mal à passer, d'autant plus que sa réintégration ne dépend que de l'avis subjectif d'une bande de psychiatres auquel il devra bien assez tôt se confronter afin de prouver qu'il est stable, que sa réintégration n'est un risque ni pour l'agence gouvernementale, ni pour ses collègues et encore moins pour les suspects que son job l'amène à fréquenter quasi systématiquement. S'il comprend le protocole, Jackson reste intimement contrarié à l'idée d'avoir à prouver quoique ce soit après avoir été la victime de l'affaire. Cette position lui donne la désagréable impression d'être doublement puni, d'avoir à payer deux fois le prix de son accident. « ... Pour le moment. » L'ajout témoigne de sa frustration, quand bien même les mois entiers de colère crachée au dojo contre le sac de frappe ont fini par payer, le rendant capable d'aborder le sujet sans plus casser d'objets ou de murs sous le coup des émotions négatives associées à toute cette merde.
« Et Yasmine ? » Interroge-t-il pour changer de sujet, conscient qu'être en mesure de formuler une phrase concise à propos de sa suspension ne veut pas dire qu'il serait capable de disserter sur le sujet. Mills se demande si ce '' voir ailleurs '' dont lui parle Price exclue la jolie brune de l'Histoire.
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Il est tout autant bizarre d'après à connaitre quelqu'un que l'on a bien connu qu'une nouvelle personne, voilà ce que tu te dis en écoutant Jackson parler, de l'autre côté de la table. Toute cette journée est bizarre à dire vrai et il te faudrait sûrement une ou deux aspirines pour oublier tout cela et pour passer à autre chose. Mais au moins vous discuter, au moins, vous allez dans le bon sens et tu sais que quoi qu'il en ressort, ce sera mieux que votre dernière interaction. Tu te demandes toujours si tu dois présenter des excuses pour la distance que tu as mise entre vous deux, tu te dis que ce serait la chose la plus correcte à faire et en même temps, tu ne veux pas ruiner le ton de la conversation qui semble facile à souhait. Chaque chose en son temps, voilà ce que tu finis par te dire, tandis que tu écoutes l’autre homme te parler de la cause qui lui tient à cœur et qui occupe tout son temps libre. "Je vois, une très bonne cause, qui n’est pas forcément mise en lumière. Si tu acceptes toujours des bénévoles ou que tu as juste besoin d'aide, je pourrais passer à l'occasion." Tu ne dis pas cela juste pour être poli et juste pour être sympathique, ou parce que Jackson est un ami, loin de là, tu as l’habitude de passer dans différentes associations depuis tu as bossé au commissariat de la ville et que tu as réalisé que beaucoup de personnes étaient laissées à l’abandon. Pour eux, il s’agit de toute leur vie, pour toi, c’est juste quelques minutes de ton temps çà et là, si cela peut faire toute la différence, alors tant mieux. Tu sais également que Yasmine sera intéressée si tu lui en parles alors si c’est bon pour Jackson, tu viendras aider. Il n’est plus sur le terrain, c’est une nouvelle hors norme le concernant, tu sais que son boulot, c’est beaucoup pour lui. "Pour le moment ? Il s'est passé quelque chose ?" Il en faut beaucoup pour le détacher du terrain, cela, tu le sais, tout comme tu sais qu’il n’aurait jamais choisi un arrêt lui-même. "Enfin, si tu n'as pas envie d'en parler je comprendrais..." Et il aurait tout à fait le droit de te dire de te mêler de tes affaires, tu l'accepterais sans broncher. Encore une fois, c’est bizarre, tu n’es pas aussi hésitant en temps normal, pas du tout. Tu ne peux empêcher le sourire qu’il y a sur ton visage quand il mentionne Yasmine, c’est une part importante de ta vie et il serait idiot de le nier ou même de l’ignorer. "Elle va bien, on vit ensemble maintenant et les choses avancent à leur rythme, on cherche un endroit où vivre histoire de se poser ailleurs que chez moi..." Ta relation avec la brune suit son cours et les pièces du puzzle semblent enfin bien s’emboiter, ce n’est pas vraiment quelque chose que tu peux expliciter à voix haute, tu t’en rends compte l’instant suivant. "Et toi ? Tu fais autre chose que ton association et envahir les cafés ou... ?" Ou quelqu’un d’autre ? Que tu ne dis pas non plus, mais tu sais qu’il comprendra le sous-entendu tout seul.
« ... Je pourrais passer à l'occasion. » « Tu seras bien reçu. » Jax est déjà dans son rôle de président, capable de voir le plus que chacun pourrait représenter, d'ou qu'il vienne et quoiqu'il se propose de faire pour la cause. Dispute ou pas, Edge a été son ami durant de suffisamment longues années pour ne pas avoir à lui prouver sa valeur en tant qu'homme. « Pour le moment ? Il s'est passé quelque chose ? » Mills secoue la tête de gauche à droite. Nier qu'il se soit passer quelque chose ou montrer qu'il ne souhaite pas en parler ? Mystère. « Les risques du métier. » Se contente-t-il de répondre, évasif, pas habilité à révéler les bavures et autres dérapages sur lesquels le PSI et lui continuent de bosser dans l'ombre - et contre les ordres - avec l'espoir de voir tomber les coupables. « Enfin, si tu n'as pas envie d'en parler je comprendrais ... »D'un autre signe de tête, affirmatif celui-là, Jax approuve le changement de sujet. Là ou il n'y a pas de questions, il n'y a pas de mensonges ...
« Elle va bien, on vit ensemble maintenant et les choses avancent à leur rythme, on cherche un endroit où vivre histoire de se poser ailleurs que chez moi ... » Mills lâche un sifflement appréciateur, sincèrement impressionné de voir le chemin accompli par celui qui fut longtemps sont binôme de chasse lorsqu'il s'agissait de draguer dans les bars. « Allez ! » S'exclame-t-il, imaginant les tourtereaux écumer les agences immobilières et visiter des maisons avec l'idée d'y faire leur nid. « T'as déjà la bague ou bien ... ? » Jax ne cherche pas de réelle réponse à cette question, il veut simplement provoquer et observer la réaction d'Edge à l'évocation du mariage. « Enfin, si tu n'as pas envie d'en parler je comprendrais ... » Lui emprunte-t-il avec un sourire taquin qui ne dure pas longtemps compte tenu du retour de balle que Price lui lance concernant sa vie privée.
Comment dire ? Un long soupire lui échappe. Jackson s'affale un peu sur sa chaise. L'attitude en dit long sur la pensée : « Elles me fatiguent ... » Et ça se voit. La main qu'il se passe sur le visage vise à chasser de son esprit les images superposées des nanas qui lui pompent toute son énergie ces derniers mois. Elizabeth et son chantage aux souvenirs. Les virages à 180 degrés de Wendy. Cette affaire avec Brody. La jalousie maladive de Louisa. Judy qui ne sort toujours pas de son coma ... Il se demande ce qu'il a fait au bon Dieu pour se traîner autant de galères avec les femmes et refuse par la même occasion d'admettre qu'il est le point commun à tous ces échecs ... Heureusement que Joy est là pour l'encourager. Jongler avec le procès qui s'en vient et les tourments de sa vie sentimentale s'avère couteux en émotions, Mills peut le sentir, il se réconforte par une autre gorgée de cappuccino. « ... mais peut-on réellement s'en passer ? » Les femmes et les problèmes qu'elles trainent dans leur sillage. « Elle bosse toujours à l'hôpital ? Et toi, tu fais quoi '' ailleurs '' ? » Mills est curieux de voir dans quoi Price s'est recyclé. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, l'agent l'a toujours connu un appareil à la main.
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Dernière édition par Jackson Mills le Lun 30 Mai 2022 - 4:28, édité 1 fois
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"Pas de bague, mais on parle de plus en plus du futur, je suppose que c'est normal pour un couple ?" Oui, c'est la réponse que tu donnes à Jackson avec un léger sourire aux lèvres, tu ne parleras pas de la fausse-couche de Yasmine il y a quelques mois de cela, parce que ce n'est pas un sujet de conversation si léger que cela, ou facile à aborder et parce que cela ne regarde que vous dans le fond. Et tu ne considères pas l'événement comme ton meilleur moment vis-à-vis de la jeune femme, vous avez su remonter la pente depuis, mais ce n'est pas encore assez loin pour tout simplement en parler librement comme cela, au détour d'une simple conversation, c'est certain. Mais tu penses à ton futur avec Yasmine depuis longtemps, depuis que vous vous êtes remis ensemble si tu étais honnête, mais encore plus depuis que vous vivez ensemble, c'est comme si tout s'était accéléré et tu considères que c'est une bonne chose. Tu es rangé et plus que rangé, les aventures à droite et à gauche, ce n'est plus pour toi, du tout, cela remonte à très loin et c'est une partie de ta vie qui est finie, et même plus que finie maintenant que tu y songes. Jackson soupire et ton sourire s'agrandit, visiblement, cela n'a pas l'air d'être fini pour lui, vu son expression et ce qu'il dit ensuite, ça a l'air compliqué. Tu ne connais que trop bien cette expression et tu te dis que non, décidément, ton célibat ne t'avait pas manqué, pas manqué du tout. "Tu parles des femmes en général, ouais, il parait qu'elles fatiguent, mais je suppose qu'on cherche aussi un peu, non ?" Que tu répliques en tentant d'être un peu diplomatique et en admettant que non vraiment, vous ne pouvez pas vraiment vous en passer. Et puis, pour trouver chaussure à son pied, il faut souvent se mettre dans des embrouilles pas possibles et des situations un peu délicate et gênantes, tu as beaucoup changé depuis que Yasmine est dans ta vie, c'est plus que perceptible, cela ne s'est pas fait du jour au lendemain, ça a été lent et pas forcément notable pour toi, mais il est certain que tu en as parcouru du chemin. "Non, elle a lâché tout cela, elle bosse à l'hibiscus sports, elle a rejoint le staff médical, je lui parlerais de ton association, je sais qu'elle sera intéressée." Plus qu'intéressée même, Yasmine est le genre de personne qui pense aux autres avant de penser à elle-même, autant un défaut qu'une qualité d'ailleurs."Je bosse pour le Brisbane Times maintenant, je prends des photos un peu plus détendues. Non en fait, beaucoup plus détendues qu'avant." Tu avais besoin d'un changement et autant dire que tu ne regrettes pas ta démission, il était juste temps pour toi de raccrocher cette ligne de métier, ce n'était pas bon pour toi et pour ta santé mentale et c'est quelque chose qui compte trop pour être mis de côté. Donc oui changer de métier, arrêter la boxe et arrêter de boire, ça a été des mécanismes qu'il t'a fallu arrêter et tu te sens mieux depuis. Cela a dû être bizarre pour certains qui te connaissaient de longue date, c'est certain. "Je sais que j'ai disparu un peu abruptement, j'avais besoin d'une pause après..." Après ton séjour à l'hôpital ? Jackson est venu te voir pendant ton long séjour au St Vincent, tu l'as envoyé sur la touche à ce moment-là et tu as eu des mots durs pour lui, si tu regrettes la forme, le fond du message était plus que clair. "Après tout en fait, pour me reprendre en main, donc ouais, je te sors l'habituel c'est pas toi c'est moi." Que tu contastes avec un léger rire, avant de toi aussi pousser un soupir. "Pour le coup c'est vrai."
Chercher un peu. Jackson ne sait pas s'il cherche mais, en tout cas, qu'est-ce qu'il trouve ! En témoigne l'expression résignée qu'il affiche en reposant sa tasse. Tandis qu'Edge lui raconte les changements de parcours de Yasmine, Mills hoche la tête, à l'écoute. Avec son empathie légendaire, il imagine sans difficultés la brune faire sensation dans les locaux du complexe sportif le plus connu de la ville et serait ravie de la recroiser pour discuter de l'association. « Le Brisbane Times ? » Répète-t-il, surpris, concevant, en effet, l'ampleur des différences entre les prises de photos légales et celles destinées à la presse grand public. Derrière le choix des mots - '' détendues '' , notamment - l'agent devine que la nature de ce changement de cap relève plus d'un ras le bol que d'un ennui quelconque. Il faut dire que photographier des scènes de crime et des cadavres à longueur de journée ne devait rien avoir de folichon, particulièrement sur le long terme ... « Je penserai à en ouvrir un pour voir si t'as gardé la main. » Taquine-t-il, un fin sourire aux lèvres. Chose qui ne sera pas difficile à mettre en pratique puisque les salles d'attente de l'hôpital débordent de journaux de ce genre. Ça aura au moins le mérite de l'occuper entre deux consultations neuro et psy.
La conversation prend un virage plus sérieux lorsqu'Edge revient sur sa disparation abrupte après le combat de boxe. Jackson se tait, l'esprit hanté des souvenirs lointains de leur dernière confrontation. S'il ne se rappelle plus de chaque mot, l'agent garde en mémoire l'essentiel : leur désaccord, l'incompréhension mutuelle et le départ rageur qui l'avait fait balancer son café dans la poubelle avant d'évacuer sa frustration sur le volant de sa Jeep. La déception d'avoir découvert les pratiques de Price, en revanche, semble avoir disparue avec le temps, voire même être complétement enterrée maintenant qu'il a face à lui un homme casé et s'excusant à demi-mot d'avoir pris le temps qu'il lui fallait pour mettre de l'ordre dans sa vie. Par quoi répondre à cela si ce n'est par un air compréhensif ? Tout le monde change. Jax a changé. Yasmine a changé. Le contexte a changé. Comme dirait la psy, il faut savoir aller de l'avant, quand bien même cette affaire de '' c'est pas toi, c'est moi '' arrache à Mills un petit rire désabusé. " Pour le coup c'est vrai. "
Mills observe en silence, prenant le temps de la réflexion, soupesant le pour et le contre de ce qu'il s'apprête à dire. Il se demande si le départ de Yasmine de l'hôpital a eu lieu avant son arrivée au service de réanimation du St-Vincent ou si cette dernière l'a vu revenir de Sydney dans le coma sans en avertir Edge. Le secret médical et l'application du PSI à faire de son hospitalisation un sujet tabou pourraient expliquer bien des choses mais Jackson réalise assez rapidement qu'il se fiche des explications concernant tout cela. On ne réécrit pas le passé ... « J'te crois. » Affirme-t-il finalement, comme si cela suffisait à lever les complexes pesant sur la conversation. « Même si ça fait encore plus ex éconduite. » Le trait d'humour est là pour enfoncer le clou et définitivement tourner la page. « Ça a l'air d'aller mieux, en tout cas. » Souligne-t-il, arrivant à la fin de sa boisson. « C'est le principal, j'suis content pour vous. » Jax le pense sincèrement, quand bien même il amorce son départ en se redressant lentement, une main sur le dossier de l'association, l'autre vérifiant que son carnet de pensées n'est pas tombé de sa poche.
Il ne parlera pas du fait que, pour lui, c'est loin d'aller mieux ; passera sous silence les cauchemars, les insomnies et la paranoïa avec laquelle il deale depuis son réveil. Le procès, les insécurités liées à sa dernière mission, la peur de ne jamais voir Judy se réveiller. L'agent garde tout pour lui, comme à son habitude, témoignant sans s'en rendre compte des changements que l'accident a provoqué sur son caractère jadis bien plus enclin à la sociabilisation. Le fait est que Jax se fatigue bien plus rapidement qu'avant des conversations sociales. L'état de choc post traumatique et ses répercutions psychologiques ont fait de lui un homme secret, renfermé sur lui-même derrière les sourires qu'il affiche pour faire bonne figure. Sûrement qu'Edge s'en rendra compte comme lui a été capable de lire en son vieil ami lorsqu'il faisait face à son frère, mais Mills compte sur sa compréhension pour ne pas l'obliger à s'étendre sur des sujets qu'il peine à aborder. La psy se charge dors et déjà de le foutre au pied du mur chaque fois qu'elle en a l'occasion. « J'ai pas mal de temps libre en ce moment ... » Qu'il comble en entraînements de boxe, de musculation et de course, mais tout est modulable et l'idée de reprendre contact avec Edge le réjouit suffisamment pour laisser à cette braise à moitié morte une chance de redevenir un feu, avec le temps. « ... appelle si t'es de sortie. » Soir de match, shopping prénuptial, eau plate au bar, peu importe. Jax tend son poing en direction de Price, l'invitant à checker. C'est aussi simple que ça : quand la vie remet sur votre chemin une amitié gâchée, il faut savoir lui ouvrir les bras.
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Dernière édition par Jackson Mills le Lun 6 Juin 2022 - 5:13, édité 2 fois
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Oui, c'est un sourire un peu fier qui passe sur ton visage quand l'homme dit qu'il va aller vérifier tes cliches dans le Brisbane Times, c'est un changement de job brutal pour le coup, mais tu as fini de faire semblant de pouvoir porter beaucoup de responsabilités sur tes épaules et d'assumer tous les problèmes du monde. C'est présomptueux mais tu as bien rejoint les rangs des forces de l'ordre il y a des années de cela parce que tu voulais faire une différence, parce que tu ne voyais pas assez de personne avec ta complexion dans les rangs de la police et tu t'es dit que cela serait un bon exemple. Le bon chemin à faire et un bon moyen de montrer à ta mère qui t'a élevé seule pendant toutes ces années qu'elle a bien fait son boulot. Tu réalises maintenant à quel point tu te mettais la pression et à quel point tout ceci est stupide dans le fond, tu cherchais à impressionner tout le monde et surtout toi le premier, décidément pas une bonne façon de vivre ou même d'avancer. C'est fini tout ça dans un sens, tu es content d'avoir raccroché avant d'avoir perdu ta santé mentale pour de bon. Si c'était à refaire, tu partirais plus tôt, tu n'as pas encore parlé à Jackson du studio photo, tu supposes que cela viendra plus tard, la discussion que vous avez se passe plutôt bien, et tu vois qu'il fait des efforts tout comme toi pour de nouveau ouvrir le dialogue. Tu ne prononces pas des excuses, ce serait hypocrite, tu ne regrettes pas d'avoir pris ce temps pour toi et pour ta relation avec Yasmine, tu n'en ressors que plus fort désormais, aucun doute là-dessus, mais c'est vrai que tu aurais pu choisir un meilleur moyen de le faire. Tu as vraiment un sourire sur le visage en entendant les paroles de l'autre homme, la dynamique est de nouveau en place il te semble et tu en ajoutes même une couche, histoire de : "Hmm et tu as beaucoup d'expérience dans le domaine, n'est-ce pas Jax ?" parce que tu sais que c'est un homme qui est occupé et ce dans tous les sens du terme. Tu ne juges pas, tu ne te permettrais pas de le faire, ta vie amoureuse et même ta vie d'ancien célibataire, tu as navigué les mêmes eaux que Jackson en face de toi et les choses n'ont pas été de tout repos non plus, aucun doute à ce propos. Jackson ne t'en dit pas plus sur son quotidien et c'est assez pour te faire penser qu'il s'est passé quelque chose, tu supposes qu'il n'est pas encore prêt à en parler maintenant et tu ne vas pas lui forcer la main, ce n'est ni le lieu ni le moment et il est comme toi, parler de ce qui le tracasse ne va pas se faire d'un simple claquement de doigts, c'est certain. "Merci et je ne dis pas cela dans le vent, merci." Que tu réaffirmes quand il dit être content pour toi, tu ne prends pas cela à la légère, surtout quand on considère qu'il aurait juste pu se lever et partir depuis longtemps, il te tend une branche tu le sais et tu comptes bien la saisir. "Je vais le faire, j'ai toujours ton numéro et on peut se retrouver pour partager une pizza ou quelque chose de plus saint si tu préfères." Décidemment pas dans un bar, que tu n'ajoutes pas, mais tu lui annonceras ta sobriété plus tard, cela serait un peu comme un cheveu sur la soupe, que tu dis avant de te pencher et de presser ton poing contre celui de Jackson dans un geste qui se veut clairement affectueux. "Ou juste aller directement à la gym et voir si tu es toujours aussi mauvais en cardio que cela." Cette pique-là, c'est parce que c'est plus fort que toi et qu'il faut bien retourner à un semblant de normalité entre vous deux, c'est ce que tu veux et il serait dommage de te dire que tu as perdu un autre ami, aucun doute là-dessus. "Et tu pourras te plaindre de toutes les femmes qui ruinent ta vie et j'écouterai si si." Tu l'as dit, tu es obligé de le faire, maintenant, c'est bien comme cela que ça marche, n'est-ce pas ? "Cela m'a fait plaisir de te parler en tout cas, file, je te textote dès que j'ai du temps libre."