heart on the carousel (Theory #2)

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Baby, you're like lightning in a bottle, I can't let you go now that I got it. And all I need is to be struck by your electric love. @Emery Dawson

Difficile de remettre les pieds sur terre et de penser qu’elles étaient toutes les deux dans sa chambre quand Theo avait mille et un plans qui se succédaient dans sa tête. Mille et un plans qui les incluaient Emery et elle. Rien qu’elles. Loin de Brisbane et de leur quotidien actuel. Loin de cette chambre, de cette maison, et de la vie qu’elles avaient connue jusqu’à présent. Est-ce qu’elle avait peur ? Certainement (même si elle se refuserait de l’admettre). Mais l’exaltation à l’idée de pouvoir vivre quelque chose de fort avec la blonde surpassait tous les autres sentiments qui auraient pu tirer une quelconque sonnette d’alarme. Rien n’était concret et tout était à bâtir, et pourtant Theo était bien consciente de ce qui était en train de se jouer, persuadée que le moment qu’elles étaient en train de vivre était le début d’un véritable tournant dans leur histoire et dans leur vie. Il avait suffi d’un simple baiser pour que les choses changent instantanément et pour qu’autre chose se construise. « On serait sans doute capable de gérer les problèmes oui… mais on en créerait d’autres au passage. » Un sourire étira les lèvres de Theo. « Et c’est ça qui te fait peur Dawson ? Un détail pour nous… » Comme si créer des problèmes les avaient déjà empêchées de faire quoi que ce soit par le passé. Elles étaient devenues maîtres en la matière ; pas toujours capables ni très volontaires pour les résoudre, mais toujours diablement créatives pour s’en sortir d’une manière ou d’une autre. Et c’était ça l’important, non ? « J’aimerais qu’il y ait une solution miracle. » Elle hocha doucement la tête. Elle aussi aurait aimé qu’il y ait une solution plus simple. Evidente. Magique. Quelque chose qui aurait permis à Emery de se sentir instantanément mieux et de régler tous ses problèmes. Sans impliquer de déménagements, de possibles fugues et de quelconques prises de tête. Mais s’il n’y en avait pas alors… « …j’aurais pas peur d’inventer une solution si c’est ce que ça me coûte pour que tout s’arrange. » Parce que le bonheur et la tranquillité d’esprit d’Emery étaient à ses yeux aussi importants que ses propres besoins. Parce qu’elle ne se voyait pas évoluer sereinement et comme si de rien était en sachant pertinemment ce qu’elle vivait. « Tu ferais quoi alors ? Je veux dire, si tu pouvais faire n’importe quoi, là tout de suite, qu’est-ce que tu ferais ? » Mh. Une question qui méritait réflexion. « C’est pas le genre de décision qui devrait être prise sur un coup de tête. » « Honnêtement ? » Ses sourcils se froncèrent légèrement, quelques rides apparaissant sur son front faisant preuve des pensées qui se bousculaient dans son esprit. Levant son visage, son regard s’égara un instant vers le plafond comme si celui-ci pouvait lui donner les réponses qu’elle cherchait. En vain. Elle soupira avant de se tourner à nouveau vers la blonde, un air sérieux sur le visage. « J’ai pas de plan particulier. Je me satisferais d’un boulot en lien avec la cuisine ou…je sais pas…peut-être le domaine du culturel ? Tant que j’ai la possibilité de faire du sport, de me défouler sur des objets plutôt que sur des gens, et que je t’ai pas loin de moi, alors j’ai vraiment pas besoin de plus que ça. Et pas besoin de grandes études pour réaliser cet objectif là. » Contrairement à ce qu’elle aurait pu laisser paraître, Theo n’avait finalement pas besoin de grand-chose dans sa vie pour être heureuse. Et ça n’était pas ici un manque d’aspirations, mais la simple réalisation du fait que sa vie lui convenait telle qu’elle était. Et que quitter Brisbane ne contrarierait en rien la possibilité de continuer dans cette direction. « Mais toi…tu ferais quoi ? » Parce que si elle n’avait pas nécessairement de chemin tout tracé, d’idées sur ce qu’il allait advenir d’elle, peut-être était-ce tout différent pour Emery. « T’es la personne la plus importante dans ma vie aujourd’hui. Si ton coup de tête t’amenait à l’autre bout du monde, je te suivrais sans même hésiter. » Son air sérieux disparut instantanément pour laisser place à un sourire tendre qu’on ne lui connaissait que rarement. « Ca tombe bien, j’ai toujours rêvé de visiter Londres. T’en penses quoi comme premier coup de tête ? » Ou…la Nouvelle-Zélande…le Japon…l’Italie…Quelques économies et un bon sac à dos devraient suffire non ? Son ton se voulait léger et propre à la plaisanterie, pourtant tout ce qu’elle disait depuis quelques minutes restaient des vérités dans lesquelles elle était prête à se jeter corps et âme tant qu’Emery l’accompagnait. « Je veux juste que tu me fasses une promesse. » Attention Emery, Theo et les promesses faisaient rarement bon ménage. Quelque peu inquiète à l’idée de ce qu’elle allait lui demander, elle avait retenu son souffle en attendant la suite. « Celle que tu ne feras rien qui ne te rends pas heureuse. Si on part, si on décide de voir comment est-ce qu’on se débrouille dans le monde rien que toutes les deux… je veux que ce soit parce que tu en as envie. C’est hors de question que tu passes à côté de quoique ce soit pour moi. » Puis elle s’était permise de respirer à nouveau, rassurée par cette promesse là qu’elle n’aurait aucun mal à tenir. « Promis. Et ça tombe plutôt bien que tu me demandes de te promettre ça, parce que la seule chose à côté de laquelle j’ai pas envie de passer, c’est toi. » Ses doigts vinrent à la rencontre de ceux d’Emery quand elle posa sa main contre sa joue. Elle secoua doucement la tête pour balayer ses remerciements qui n’avaient pas lieu d’être, ne pouvant toutefois s’empêcher d’y répondre malgré tout. « Always. »

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2015

Et juste ainsi, Emery n’avait plus aucune idée où elle en était. La barrière entre la réalité et la fantaisie se faisait plus fine, son esprit incapable de décider entre le rationnel ou l’imprudence. Elle en oubliait jusqu’à la détresse dans laquelle elle avait été plongée toute la soirée, ce sentiment d’urgence et de peur. Theo lui donnait la sensation d’être libre, d’avoir le monde entier à conquérir ici et maintenant s’il le fallait. Elle lui faisait imaginer des horizons que la blonde ne se serait jamais autorisé à envisager encore une heure plus tôt. C’était terrifiant, mais aussi excitant. A elles deux, les jeunes femmes avaient bien des qualités, mais la capacité à se comporter comme des adultes dignes de ce nom était encore loin d’en faire partie. « Disons que je suis plutôt pour fuir les problèmes. » Avec tout ce que cela impliquait. Ça paraissait si simple dit comme ça de juste mettre de la distance avec ce qui n’allait pas, et prétendre que cela suffirait comme solution. Comme si les conséquences n'étaient qu’un lointain souvenir. Après tout, qui l’obligeait à rentrer ce soir ? Qui signalerait son absence, qui viendrait la chercher par la peau des fesses pour la ramener chez elle ? La Dawson avait 17 ans. On lui laisserait sans doute du leste si elle voulait juste sortir de la circulation. « Tu pourrais me cacher. Mentir, et prétendre que je ne suis pas ici. T’en dis quoi de cette solution ? » Ce serait sans doute totalement irresponsable, nécessiterait la coopération de May et ne réglerait pas la question de l’après. Car au fond, il ne s’agissait plus que d’une question de mois avant qu’elle ne soit majeure et qu’elle trouve quoi faire de sa vie. Le tout sans le moindre soutien familial, sans le moindre dollar de côté. Elle commencerait à zéro, trimerait sans le moindre filet de sécurité, ce qui était absolument terrifiant. Ce serait égoïste d’entraîner Theo dans cette pente, justifiait sa réticence. Mais la perspective d’elles deux contre le monde était déjà bien plus réconfortante que Em seule. Que leur fallait-il dans la vie pour survivre et s’épanouir, concrètement ? Était-ce vraiment nécessaire de rentrer dans le moule, de faire des études et de dégoter un job mal payé en récompense ? Il suffisait de ne pas avoir de rêves irréalisables. « Donc t’es en train de me dire que tu pourrais t’établir un peu n’importe où avec moi et être heureuse comme ça ? » Les doigts de la Dawson vinrent caresser la joue de la blonde, son sourire et ses joues rosies trahissant sans doute l’effet que ces paroles lui faisaient. C’était au point qu’elle refusait de les contester ou d’en douter. Peut-être qu’elle changerait d’avis dans six mois, un an, dix ans. Qu’un jour, il faudrait des plans un peu plus solides que ça. Mais pour l’instant, Em se sentait prête à tout pour inclure Theo dans son futur proche et lointain. « Je sais pas ce que je ferai. C’est pas très important. Je veux juste me sentir libre, heureuse, et en sécurité. » Tous ces sentiments que Theo lui apportait dans la bulle qu’était sa chambre. Tant pis si elle ne devenait pas docteur, avocate ou génie de la finance. Tout ce qui lui importait à la fin de la journée, c’était de savoir qu’elle ne serait plus jamais abandonnée comme elle l’avait été récemment. « On peut aller à Londres. Ou se pointer à l’aéroport et prendre le premier avion qui décolle. Ou faire du stop jusqu’à arriver dans un endroit totalement inconnu du pays. » Le fait est que Emery n’était pas celle qui aurait quoique ce soit à perdre. Elle pourrait juste faire un pari fou et voir comment les choses tourneraient. Il n’y avait plus d’attaches suffisantes à Brisbane pour s’accrocher. Mais si cela lui permettait de pouvoir acquiescer à toutes les envies de Theo, c’était également le source de ses craintes. Elle craignait que la Bing se réveille un jour et regrette sa décision, veuille faire demi-tour et rentrer. Que leur aventure se solde par un retour à zéro qu’Em ne saurait probablement pas comment gérer. Autant dire que son petit cœur s’agita follement dans sa poitrine face à la promesse de son amie. Instinctivement, elle appuya son visage un peu plus fort contre la paume de la blonde, un sourire timide étirant ses lèvres. « Alors faisons ça. A la fin de cette année, on s’échappe. On pourrait aller faire une saison quelque part, se faire un maximum d’argent avant de prendre la route. » Elle planta un baiser sur les lèvres de Theo avant de sentir un léger rire agiter ses épaules. « Ta mère va me tuer. »

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« Disons que je suis plutôt pour fuir les problèmes. » Les créer, les fuir…qu’importe, elles maîtrisaient très bien les deux disciplines non ? « Que ce soit pour les créer ou pour les fuir, tant qu’on le fait ensemble je pense qu’on s’en sortira. » C’était probablement naïf de penser ça, et pourtant elle y croyait dur comme fer. Tout comme elle croyait en leur relation, à ce qu’elles étaient en train de créer, et à ce qui pouvait advenir d’elles dans le futur. Elle n’avait pas besoin de faire des plans sur la comète ambitieux et pompeux, Theo avait juste besoin de savoir qu’Em ne serait jamais bien loin d’elle pour se sentir bien. « Tu pourrais me cacher. Mentir, et prétendre que je ne suis pas ici. T’en dis quoi de cette solution ? » Dans un sourire entendu, elle vint déposer un rapide baiser sur ses lèvres avant de répondre : « Vivre secrètement H24 avec toi ? Je signe où ? » Le mensonge n’était pas vraiment un problème pour elle de toutes façons, c’était même une compétence qu’elle maitrisait comme personne alors autant la mettre à profit pour la meilleure des raisons. Et si sa mère finissait par le découvrir et n’était pas d’accord pour les soutenir, alors il lui suffirait de rajouter une bonne couche de mauvaise foi et de culpabilité pour une recette parfaite. « Donc t’es en train de me dire que tu pourrais t’établir un peu n’importe où avec moi et être heureuse comme ça ? » Comme pour prendre la parole à sa place, elle sentit un frisson la parcourir au moment où les doigts de son amie touchèrent son visage. Mais des fois qu’elle ait besoin d’une confirmation verbale en plus de celle de son corps qui ne demandait qu’à l’étreindre sans jamais plus la laisser partir, elle ajouta : « C’est exactement ce que je suis en train de dire oui. » Et si cela permettait à Emery de se sentir plus libre et de retrouver un semblant de normalité, elle ne voulait pas pour autant que ce projet de vie improvisé ne l’entrave dans ses rêves et dans un potentiel futur qu’elle aurait imaginé autrement. « Je sais pas ce que je ferai. C’est pas très important. Je veux juste me sentir libre, heureuse, et en sécurité. » Theo n’avait strictement aucune idée de si ces sentiments étaient de l’ordre du moyen ou du long terme. Peut-être qu’Emery finirait par en avoir marre et par vouloir autre chose, parce qu’il ne faisait aucun doute qu’elle était capable de gravir des montagnes et d’accomplir de belles choses. Et la freiner dans ses projets était la dernière chose que Theo souhaitait. Mais si être libre, heureuse et en sécurité lui suffisait pour l’instant, alors elle était aussi prête à sauter sur l’occasion pour lui permettre d’accéder à tout ça le plus rapidement possible. « On peut aller à Londres. Ou se pointer à l’aéroport et prendre le premier avion qui décolle. Ou faire du stop jusqu’à arriver dans un endroit totalement inconnu du pays. » Son sourire se fit un peu plus grand en l’entendant énumérer ces différentes options qui ne rendaient leur projet fou qu’un peu plus concret encore. « Oui. Oui. Et re-oui. » A ce stade-là, Emery pouvait bien lui proposer ce qu’elle voulait que Theo aurait de toutes façons acquiescé sans négocier. Mais son amie n’était de toutes façons pas sans ignorer que plus l’idée paraissait improbable, plus son goût du défi était titillé. Faire du stop et monter avec des inconnus, ou mieux encore : dans le van d’un vieux monsieur qui leur aurait au préalable proposé des bonbons…pourquoi est-ce que ces options ne lui paraissaient absolument pas dangereuses tant qu’elles étaient ensemble ? . « Alors faisons ça. A la fin de cette année, on s’échappe. On pourrait aller faire une saison quelque part, se faire un maximum d’argent avant de prendre la route. » Elle ne parvenait pas à effacer ce sourire naïvement béat qui persistait sur ses lèvres. Elle n’arrivait toujours pas à réaliser la tournure que la soirée avait prise. Leurs propos semblaient à la fois décousus et légers, et pourtant ils étaient aussi concrets et sérieux. Rien de ce que Theo n’avait proposé ce soir n’était des paroles en l’air. « Ca me semble être un excellent plan. Et honnêtement, objectivement, réellement, totalement envisageable et réalisable. » Tout était à imaginer et à construire et si l’engagement que cela aurait pu constituer aurait eu tendance à lui faire prendre ses jambes à son cou en temps normal, la situation était bien différente avec Emery. Une infime part d’elle restait bien consciente du fait que cela pouvait mal se passer et mal se terminer…mais elle était persuadée que le jeu en valait la chandelle et elle n’avait pas l’intention de passer à côté de cette opportunité à cause de potentielles peurs infondées qui ne se réaliseraient probablement jamais. Le plus important à ses yeux était simple et clair : la tranquillité d’esprit et le bonheur d’Emery. Et si elle la laissait y contribuer, alors il ne lui en faudrait pas plus pour être elle aussi heureuse. « Ta mère va me tuer. » Elle ne savait pas si son rire à elle était nerveux, mais le sien était très sincère : « May énervée ? Ça c’est juste la cerise sur le gâteau. »

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Ensemble. C’était tout ce qu’il y avait à retenir, non ? Les problèmes à affronter, ce serait ensemble. La fomentation de mensonges et de cachoteries pour assurer leurs arrières, ce serait ensemble. Trouver leur liberté, ce serait ensemble. Le regard d’Emery venait de se perdre sur le plafond, observant la peinture blanche avec un léger sourire aux lèvres. Ce n’était pas si compliqué quand elles en parlaient ainsi. C’était la beauté de ne pas avoir de plan strict ; il était plus facile à envoyer voler. Em pensait avoir le temps avant de se demander ce qu’elle ferait de sa vie. Elle se voyait déjà passer en revue les multitudes de programmes existant à l’université dans les mois à venir, avoir des milliers d’idées qui finalement ne l’inspireraient pas vraiment. Elle ne s’était jamais accrochée à un rêve spécifique, et c’était probablement ce qui était en train de la sauver. Elle n’aurait rien à abandonner. Elle pourrait trouver des idées en cours de route et aviser au fil du temps. Ce serait une aventure, leur aventure à elles deux. Si la blonde avait eu un peu d’argent en poche, elle aurait sans aucun doute été capable de se tenir à ses paroles, de prendre de ce pas la route de l’aéroport sans savoir où elle finirait la journée. Ca la fit doucement pouffer de rire et reporter son attention sur Theo qui ne serait définitivement pas la voix de la raison. « Tu sais, il faudra bien choisir une option. Ou alors on fait du stop, pour arriver à un autre aéroport que celui de Brisbane, pour prendre le premier avion jusqu’à Londres… ? Mh. Ça me semble foireux comme logistique. » Mais elles rigoleraient certainement bien sur la route, si tant est qu’elles ne finissaient pas par se retrouver dans la pampa australienne sans âme qui vivent à cinquante kilomètres de la ronde. Car il faudrait bien aviser à un moment, et surtout se faire de l’argent pour financer leurs plans. Le plus intelligent qu’elles puissent faire serait de commencer par ça. Pas à Brisbane, ce serait trop simple, mais plus loin sur la côte. Elles pourraient être serveuses, vendeuses, glacières, baby-sitters, n’importe quoi dans un lieu touristique pour empêcher salaires et pourboires. Elle n’avait pas besoin que Theo lui parle pour savoir que le compte à rebours était lancé. « Un jeu d’enfant, oui. Un projet totalement réfléchi et mature. » Elle roula sur le lit pour s’allonger sur le flanc, mieux pouvoir observer son amie. Envolé, l’état d’esprit défaitiste dans lequel elle était quand elle avait mis les pieds dans cette chambre. Subitement, la solution semblait toute trouvée et n’avait, en bonus, besoin de l’approbation ou de l’aide de personne. Ce n’était pas comme si Em allait manquer à quelqu’un ici. Quant à May… ce ne serait sans doute pas la première fois qu’elle aurait à gérer les frasques de sa fille. Connaissant la Bing, Em aurait pu parier que la jeune femme aurait été capable de pousser l’affront jusqu’à envoyer des cartes postales. « Ta mère peut me faire peur par moment alors je te laisse cette responsabilité. » Rip à toutes ces années où May avait dit à sa fille de suivre l’exemple de son amie.

○○○○○

« Il faudra bien qu’on apprenne, non ? » Appuyée contre le mur du garage, Em observait la voiture de May, de moins en moins sûre de son idée. Les derniers jours s’étaient déroulés sans accrocs. Son père n’avait rien trouvé à redire au fait qu’elle ne rentre pas, May avait accepté qu’elle reste pour le week-end à partir du moment où leurs devoirs étaient faits. Les filles avaient hoché la tête avant de la voir claquer la porte. Peu importe ce qu’elle avait de prévu, la mère de Theo n’avait visiblement pas pour projet de passer du temps avec elles. Cela leur avait offert tout le temps du monde pour commencer à faire la liste de tout ce qu’elles auraient à prévoir pour le départ, et parmi les prérequis, un problème persistait : leur permis de conduire. Ni l’une ni l’autre ne l’avait et un rapide coup d’œil sur le site de l’auto-école la plus proche avait confirmé que si elles devaient prendre des leçons, alors cela leur coûterait une belle fortune. Un luxe qu’elles ne pouvaient pas vraiment se permettre. Alors tant qu’à se débrouiller seules, et si elles apprenaient par elles-mêmes ? Ca ne pouvait pas être si compliqué. Em avait conduit la voiture de sa mère quelques fois sur un parking, ce n’était rien de sorcier. « On pourra aller du côté de Samford. Y a jamais rien ni personne, et les routes sont larges. » C’était complètement inconscient aussi. A croire que la perspective d’enfin partir loin d’ici les avait dénuées de tout sens commun. « Et la voiture est assurée si on devait heurter un kangourou ou je sais pas quoi. » Mieux vaudrait cela qu’un autre humain. Le tout serait d’éviter les radars maintenant, de ne pas faire d’excès de vitesse, et surtout, d’éviter de se faire remarquer.

@Theodora Bing

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L’organisation et l’anticipation n’étaient pas vraiment ses points forts. Pourquoi faire, quand au contraire elle pouvait se montrer tête brûlée et impulsive ? Theo ne connaissait pas vraiment d’autre façon de fonctionner que celle-ci. Alors elle était plutôt reconnaissante envers Emery de gérer toutes les to-do lists et autres obligations à remplir avant de pouvoir mettre leur plan à exécution. « Il faudra bien qu’on apprenne, non ? » « J’imagine oui… » Ses doigts jouaient nerveusement avec les clés de la voiture de sa mère. Tout cela lui semblait bien concret d’un seul coup et elle ne parvenait pas à décider si elle était davantage excitée à l’idée de ce qu’elles allaient faire, ou bien légèrement stressée en imaginant que ce scénario puisse se solder par l’une d’entre elle -voire les deux- au fond d’un lit d’hôpital. Abîmer la voiture de sa mère en revanche ? Ca, ça n’était définitivement pas sa préoccupation principale. « On pourra aller du côté de Samford. Y a jamais rien ni personne, et les routes sont larges. » Elle avait déjà pensé à tout. Theo de son côté n’était pas capable de grand-chose de plus qu’un hochement de tête, continuant de regarder fixement la voiture comme si cette dernière était capable d’un quelconque move -une ouverture de portière, un coup de klaxon, des appels de phares- à leur intention pour les inviter à prendre le volant. Kitt en était bien capable dans K 2000, alors pourquoi pas la voiture de sa mère ? « Et la voiture est assurée si on devait heurter un kangourou ou je sais pas quoi. » Mh. Etait-ce vraiment un argument censé la rassurer ? immobilisant les clés dans la paume de sa main, elle détacha enfin son regard de la voiture pour le diriger en direction de son amie. « Y a pas une question de conducteur assuré aussi ? Parce que je peux te dire que je suis sûre à environ 1000% que mon nom ne doit pas figurer sur ce contrat-là. Et j’ai pas tant pitié et peur pour la peau du kangourou que pour la tienne Em. Il se passe quoi si on a un vrai gros accident ? » Et en même temps, il se passe quoi si elles n’essayent pas ? Ca ne lui ressemblait pas de faire preuve d’autant d’hésitation ; encore moins quand il s’agissait de faire quelque chose qui allait faire enrager sa mère. Mais là, l’intégrité physique d’Emery était en jeu et si elle n’avait jamais eu peur de terminer elle-même à l’hôpital pour l’une ou l’autre raison, il en était bien autrement quand il s’agissait de la blonde. « Et en même temps… » Et en même temps elle restait Theo la tête brûlée irréfléchie prête à sauter sur la moindre occasion qui sortait de l’ordinaire. Elle se tourna vers Emery, attrapa son visage entre ses mains pour y déposer un baiser avant de prendre quelques secondes pour l’observer, un sourire aux lèvres. « …on a qu’une vie ? » Et la leur serait peut-être extrêmement courte en fonction de la façon dont elles allaient gérer cette histoire de voiture. Mais qui vivra verra ? Ou pas du coup. « Mais je te jure que t’as intérêt à mettre ta ceinture, ou ça va vraiment très mal se passer pour toi. » Quelle terrible menace. Elle ne doutait pas un seul instant de la crédibilité quasi-nulle que celle-ci devait avoir aux yeux d’Emery. Et avant de réfléchir davantage à la question et de trouver une nouvelle liste de potentiels problèmes concernant ce qu’elles s’apprêtaient à faire, Theo s’était dirigée vers le côté conducteur et avait franchi la portière pour s’installer au volant. « Heu…ok. Volant ? Levier de vitesse ? Et le plus important de tous : freins ? Quoique…le klaxon me semble être une pièce maitresse aussi non ? » Et elle n’avait pas attendu plus longtemps avant d’appuyer dessus, un large sourire aux lèvres. Quelle bonne idée que de s’assurer de réveiller tout le quartier avant qu’elles ne prennent la route au volant d’une voiture qu’elles n’étaient pas en droit de conduire. « Direction Samford et je te passe le volant là-bas ? » Encore fallait-il y arriver. Mettant le contact…

Win : Theo avait prudemment enclenché une vitesse puis appuyé sur l’accélérateur. Quelques à-coups avaient rythmé ce démarrage hésitant, mais rien de dramatique n’était à signaler pour l’instant. Tout le monde était vivant et indemne, à commencer par la carrosserie de la voiture. « En route ! »

So close : Theo avait prudemment enclenché une vitesse puis appuyé sur l’accélérateur. Réfléchissant à la route qu’elle devait prendre, elle n’avait pas évalué correctement la distance qui séparait le côté droit de la voiture de cet arbre en amorçant son virage. Ses dents s’étaient serrées en entendant le bruit qui avait suivi. « …J’ose même pas regarder dans le rétroviseur. On est d’accord que ça n’était pas un bruit qui inspire particulièrement confiance ça ? »

Fail : Theo avait prudemment enclenché une vitesse puis appuyé sur l’accélérateur…pour réaliser que strictement rien ne se passait. Pas un bruit. Pas un vrombissement. Pas un mouvement. Elle avait enlevé et réengagé la clé dans la serrure puis recommencé la manœuvre pour en arriver au même résultat. « Alors si en plus tout ça nous demande des compétences de mécanicien, on n’est pas arrivées… » Elle n’était quand même pas suffisamment stupide au point de ne pas savoir faire démarrer une voiture ?

Le membre 'Theodora Bing' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'dé action' :
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Était-ce une idée de génie ? Absolument pas. Est-ce que cela risquait de tourner au cauchemar ? Très probablement. Mais Emery avait déjà pesé le pour et le contre de cette idée et voyait difficilement ce qu’elles auraient à perdre. Si elles se faisaient choper, ce ne serait qu’une bêtise d’adolescentes, et May serait certainement capable de les sortir de là. Néanmoins, ce serait le pire scénario possible. Conduire une voiture n’était pas si compliqué, avec un peu de sens commun et à deux, elles seraient capables de s’en sortir. A 55$ l’heure de conduite, la blonde préférait de loin se découvrir des capacités d’autodidacte. Pour tout dire, elle était même excitée à cette idée. Prendre la voiture et partir sur la route représentait la liberté qui lui manquait cruellement en ce moment. Elle les voyait déjà partir à l’aventure dans le pays, rouler sans savoir où elles allaient. Aujourd’hui ne serait qu’un aperçu à la conduite sans doute moins fluide que ce qu’il faudrait, mais ce serait vraiment fun. Même si pour une fois, Em ne semblait pas être la plus adulte. Theo avait ce visage coincé. Son hésitation était palpable. Quoiqu’il advienne, ce ne serait pas l’une sans l’autre. Pourtant, la Dawson se surprenait à silencieusement préparer ses arguments pour la convaincre, à croire que ce n’était pas toujours la même qui entraînait l’autre dans ses bêtises. « May serait capable de rappliquer et de prétendre qu’elle était à la place du conducteur si on avait un accident. Mais tu t’en fais pour rien, on roulera pas vite, et on partira en cambrousse, je vois pas comment ça pourrait mal tourner. » Dans le pire des cas, elle pouvait craindre pour l’intégrité de la voiture, pas pour la leur. C’était presque si elle pouvait entendre le cerveau de son amie carburer d’où elle était. Elle n’aurait pas été surprise de voir de la fumée sortir de ses oreilles. Alors son sourire ne fit que s’étirer en la voyant céder. « Faut que cette vie vaille le coup ! » lâcha-t-elle joyeusement en s’avançant vers la portière passager. Elle s’installa dans un rire, attacha sa ceinture dans un geste presque cérémonieux. « Là ! » Même si le geste de sécurité basique était respecté, l’instinct de survie lui était définitivement inexistant.
Elle tourna la tête pour observer le poste de conduite, hocher distraitement la tête. Il fallait pouvoir tourner, check. Changer les vitesses, check. Freiner, check. Klaxonner… ? Bon, au moins ça fonctionner, ce qui eut le don de la faire rire. « Et t’as aussi l’accélérateur là, si on veut démarrer ça peut être utile. Ah, et les clignotants. Et surtout, le compteur de vitesse. » Elle s’était penchée pour désigner la pédale, le bouton, et l’aiguille. « On va éviter de trop se faire remarquer alors tant qu’à apprendre, autant respecter le code de la route. » Elle planta un baiser sur la joue de la blonde avant de se réinstaller dans son siège. « Direction Samford ! » C’était une belle journée, le soleil brillait, la route n’était pas encombrée, et Theo avait réussi à ne pas caler en démarrant. Tout s’annonçait bien, au point que la cadette se retrouva à lorgner sur le poste de radio en se demandant si elles pourraient s’offrir le luxe de cette source de distraction. Jusqu’à ce que le crissement métallique de carrosserie retentisse, faisant écarquiller les yeux de la Dawson. Dans une lenteur dramatique, Em tourna la tête à droite pour vérifier l’obstacle. Il n’y avait qu’un arbre. Oh oh. « C’est rien. Mais tu veux peut-être éviter de prendre des virages aussi serrés. Redresse un peu sur la route… » Elles pourraient toujours prétendre que les voisins dans le garage étaient responsables, non ? Ou peut-être que May ne s’en apercevrait pas et découvrirait les dégâts bien trop tard. Elle accuserait un crétin sur la route et voilà. « Bon… Samford… je crois que c’est par là ! »

Win : Em indiqua l’intersection à gauche. « Mets le clignotant. » rappela-t-elle comme si elle avait une quelconque légitimité à donner des conseils de conduite. Le virage se fit cette fois sans la moindre accroche et tout au bout de la rue, le centre-ville laissa place à des espaces verts, preuve qu’à défaut d’arriver à Samford, elles seraient au moins dans une zone bien moins dangereuse. « Tu sais ce qu’on aurait dû faire ? Prendre un pique-nique et se trouver un coin sauvage. »

So close : Em indiqua l’intersection à gauche. « Mets le clignotant. » rappela-t-elle comme si elle avait une quelconque légitimité à donner des conseils de conduite. Le virage se fit cette fois sans la moindre accroche, du moins c’était ce qu’elle pensa au début. Elle ne vit le feu rouge qu’un peu trop tard et la voiture arriver en face. « ACCELERE !!! » Le klaxon se fit entendre et cette fois, ce ne fut pas le leur. Elles manquèrent la collision de très près dans une scène digne des films d’action. « Oh putain » souffla la cadette une fois dans l’avenue, le cœur battant à tout rompre. « Réflexes sur la route, ok. Feux de circulation, pas ok du tout. » La voiture ne s’en sortirait pas. C’était définitif.

Fail : Em indiqua l’intersection à droite. « Mets le clignotant. » rappela-t-elle comme si elle avait une quelconque légitimité à donner des conseils de conduite. Le virage se fit cette fois sans la moindre accroche sauf que la blonde réalisa vite son erreur. Elles n’allaient pas vers Samford mais vers l’hypercentre de Brisbane, là où la circulation se faisait subitement beaucoup plus dense avec des feux, des arrêts, des flics, et environ 42 piétons à écraser dans un périmètre de 50m à vue d’œil. « Ok, on oublie mon sens de l’orientation. » marmonna-t-elle d’un air contrit. « Euhm… on peut tourner, euh… » Où, au juste ?

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« May serait capable de rappliquer et de prétendre qu’elle était à la place du conducteur si on avait un accident. Mais tu t’en fais pour rien, on roulera pas vite, et on partira en cambrousse, je vois pas comment ça pourrait mal tourner. » Les sourcils froncés, c’est un air ouvertement dubitatif qu’elle lança à l’attention de la blonde. Theo n’avait peur de rien, ne réfléchissait pas aux conséquences de ses actes et se fichait éperdument de ce qui pourrait advenir d’elle dans la plupart des actions et des choix qu’elle faisait au quotidien. Alors quand un tel caractère détaché et inconscient en venait à se poser des questions sur la dangerosité de leur idée…il y avait certainement de quoi s’inquiéter contrairement à ce qu’Emery semblait penser. Mais sa désinvolture, son goût du challenge et l’idée de pouvoir vivre cette expérience aux côté de son amie avaient fini par avoir raison d’elle. Il ne lui avait fallu que quelques secondes à peine pour se laisser convaincre de prendre le volant. Si toute cette histoire devait mal tourner, elle espérait au moins qu’Emery avait bien profité du seul moment où Theo s’était montrée un tant soit peu raisonnée dans sa vie car il n’était pas prêt de se reproduire. Elle afficha toutefois un sourire satisfait en voyant sa copilote attacher docilement sa ceinture. Elle ne savait pas ce qu’il allait advenir de la voiture suite à sa conduite, mais elles avaient au moins fait le minimum vital point de vue sécurité. Il serait toujours temps de le rappeler à May si elle venait à apprendre quoi que ce soit. Comme si cela pouvait suffire à apaiser sa mère…et comme si apaiser sa mère avait jamais été une préoccupation de Theo.
Elle hocha la tête en guise de check silencieux à chaque nouvel élément de la voiture qu’Emery lui montrait. Les clignotants, un détail qu’il valait mieux éviter d’oublier en effet. Le compteur de vitesse en revanche ? « On va éviter de trop se faire remarquer alors tant qu’à apprendre, autant respecter le code de la route. » Oui bon d’accord. Se faire arrêter par les flics pour excès de vitesse n’était peut-être pas une idée de génie pour commencer leur périple. « Bon d’accord si tu y tiens absolument je vais essayer de faire un effort. » Mais la question était à présent la suivante : à quel point Theo connaissait-elle vraiment le code de la route ?
C’est un large sourire aux lèvres qu’elle démarra la voiture…avant de troquer ledit sourire contre une grimace inquiète en entendant le bruit qui s’était fait entendre lorsqu’elle avait pris son virage. « C’est rien. Mais tu veux peut-être éviter de prendre des virages aussi serrés. Redresse un peu sur la route… » « Ok. Noté. Donc j’ai abîmé la voiture de ma mère, je suis morte et enterrée. Tu crois que je peux déjà songer à l’émancipation là ? » Cela ne ferait qu’accélérer un peu plus leurs plans encore. Une bonne idée au final, non ? Et probablement la seule issue possible pour ne pas subir les reproches de sa mère jusqu’à la fin des temps. Songeant assez sérieusement à cette option, Theo avait suivi aveuglément les indications d’Emery pour se retrouver…en plein cœur de Brisbane, soudainement entourées d’un bien trop grand nombre de distractions et potentiels dangers. « Ok, on oublie mon sens de l’orientation. » « J’aurais préféré avoir cette info un peu plus tôt…et pouvoir ajouter qu’on peut pas compter sur le mien non plus. » Elle n’osait plus quitter la route des yeux pour lancer un regard à la fois désespéré et inquiet à l’intention de son amie. « Euhm… on peut tourner, euh… » A défaut de savoir où tourner, est-ce qu’elle pouvait se mettre à pleurer ou bien la buée rendrait sa conduite encore plus dangereuse qu’elle ne l’était déjà probablement ? « A ce stade j’arrive pas à décider si je ferais mieux d’aller toujours tout droit et croiser les doigts pour qu’on finisse dans un endroit plus tranquille…ou bien si je devrais tenter de me garer quelque part. » Mais où ? Elle avait l’impression de ne même pas être capable de lire les panneaux de signalisation et de direction tellement elle restait focalisée sur la route et les voitures en face d’elle. Alors trouver une place de parking ? Ca lui semblait être mission impossible.

Win : Un feu rouge opportun leur permit de s’arrêter quelques secondes le temps de reprendre leurs esprits et de repérer ce qu’il y avait autour d’elles. « Je crois que si on tourne à droite à la prochaine intersection on sera plus proches de notre destination et moins au milieu de ce bordel ? »

So close : Les doigts crispés sur le volant, Theo se risqua à jeter un coup d’œil gauche et à droite avant de déclarer : « Je crois qu’il y a un parking sur la gauche. Est-ce que je tente de me garer ? L’autre option c’est…heu…je…je sais pas du tout. » Elles se rapprochaient du fameux parking assez rapidement. Y avait-il un quelconque intérêt à s’y garer ? Theo n’en savait rien mais il allait falloir qu’Emery le décide à sa place et vite parce qu’elle n’était pas vraiment en mesure de réfléchir à quoi que ce soit à ce moment précis, trop concentrée qu’elle était à n’écraser personne et à ne causer aucun accident. « Quelle idée de merde. »

Fail : C’est une blague ces deux policiers qui leur font signe de se rabattre sur le bas-côté ? Un clignotant, un coup d’œil dans le rétroviseur et un gros soupir plus tard, Theo avait effectué la manœuvre demandée sans trop réfléchir à ce qui les attendait. Elle était pourtant certaine de ne pas avoir fait d’excès de vitesse. L’un des policiers s’était mis à sa hauteur à travers la vitre descendue. « Vous savez que votre vitesse est anormalement lente et que vous gênez la circulation mesdemoiselles ? » Ha. C’était donc ça les klaxons que Theo entendait derrière elle. Pouvaient-elles vraiment être verbalisées pour excès de prudence ? Et allait-il lui demander son permis ?...

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2015

C’était complètement inconscient et une partie de son être le savait très bien. Elle était la plus âgée, Em aurait dû mettre un stop à cette folie plutôt que de l’alimenter. Pourtant, que ce soit le sentiment grisant de liberté, la conviction en leurs capacités ou juste une envie insidieuse de faire une connerie, elle optait plutôt pour encourager ce mauvais choix. Toutes ses connaissances concernant la conduite étaient réunies pour s’assurer qu’elles ne laisseraient rien au hasard, que Theo serait confortablement installée avant de mettre le moteur. Ça ne pouvait de toute façon pas être si compliqué : un volant, un accélérateur, un frein, un levier de vitesse, des clignotants. Tant qu’elles se comportaient normalement sur la route, elles ne devraient pas être arrêtées ou quoique ce soit. Le plus délicat serait de sortir de la ville et ensuite, ce serait un parcours de santé. Littéralement, vu la verdure qui entourait Samford. Quant au code de la route… elles connaissaient les bases, non ? Ce n’était qu’une question de bon sens (et d’observation du temps où elles étaient encore passagères). La blonde n’était pas nerveuse du tout, pas inquiète pour sa vie de quelque manière que ce soit. Peut-être que foirer le premier virage aurait dû être un bon indicateur de ce que donnerait la suite mais pour le moment, Emery préférait vraiment, vraiment rester dans le déni plutôt que de sortir mesurer l’ampleur des dégâts. A quoi bon le faire maintenant en plus, si ce n’était pas les seuls dégâts que la voiture allait subir aujourd’hui ? Pas que ce soit rassurant. Pourtant, son air détaché voulait prétendre que tout allait bien. « L’émancipation sera vachement plus pratique si on peut conduire et fuir loin. Mais t’inquiète, c’est que quelques rayures, je suis sûre qu’un peu de polish fera l’affaire ! » Il ne restait plus qu’à espérer que la carrosserie n’était pas touchée ce qui, vu le bruit, était peu probable. De toute façon, l’état de la voiture était désormais le dernier de leurs problèmes alors qu’elles venaient de s’engager droit sur la grosse artère qui menait au centre-ville. Cela signifiait beaucoup de véhicules, des gens, potentiellement la police, et surtout, des vélos. « Ils indiquent rien avec leurs panneaux aussi ! » couina Em comme si le problème venait vraiment des indications sur la route et pas juste de leur incapacité à reconnaître le nord du sud. Maintenant, il fallait trouver des solutions et surtout, ne pas paniquer. « Si tu continues tout droit tu vas arriver dans l’hypercentre, puis au bord de l’eau. Y a trop de touristes, c’est dangereux. Et tu peux te garer mais euh… tu sais faire un créneau toi ? » Évidemment que ce détail ne leur serait pas venu à l’esprit quand elles étaient supposées finir en pleine cambrousse. « Essaye le parking oui. Je vais prendre le relais, parce qu’on pourra pas laisser la voiture là, fuir et rentrer en bus. Parce que là, je crois que ta mère nous tuerait vraiment. » Elle pouvait sentir la panique de Theo prendre le dessus, un sentiment qui commençait à être contagieux. De toute évidence, il faudrait trouver une solution. « Ca va le faire ! Tourne, vas-y. » Elle tendit le doigt en direction de la barrière qui indiquait le parking. Pour en rajouter à ce luxe, les quinze premières minutes étaient gratuites. Heureusement pour elles, le parking exhibait des allées parfaitement perpendiculaires et pas des colimaçons interminables si bien qu’une fois la barrière passée, ce fut presque un parcours de santé. Emery ne put cacher son soupir de soulagement quand enfin elles s’arrêtèrent. « Bon. Le plan est simple : on ressort d’ici, on tourne à gauche, et là on file tout droit en restant sur l’artère principale. Easy peasy. Allez viens ! » Elle sortit de la place passager, s’autorisa une grande goulée d’air avant d’aller prendre la place de Theo derrière le volant. Elle fit bien exprès de ne pas regarder l’état de la voiture. Et si la Dawson voulait se la jouer assurée, elle sentit son cœur s’emballer désagréablement en attachant sa ceinture et en rallumant le moteur. Vraiment, ça ne pouvait pas être si difficile.

Win : Avec une précaution infinie, elle fit démarrer la voiture, tournant dans le parking jusqu’à arriver à la sortie. Le ticket avalé par la borne, elle fronça les sourcils pour se concentrer sur le passage à l’intersection, la priorité de passage, et miraculeusement, elles purent se remettre en route dans le sens opposé, s’éloignant doucement de la ville. « Tu dirais quoi de vivre en campagne tout bien considéré ? »

So close : Avec une précaution infinie, elle fit démarrer la voiture, se lança dans les dédales du parking jusqu’à la borne de sortie. Si Theo s’était occupée du côté droit de la voiture, Em se chargea du gauche dans son dernier virage, faisant retentir un désagréable crissement provenant de la friction entre elles et un autre véhicule stationné. Dégâts pour tout le monde, pas de jaloux. « Du polish… » tenta-t-elle de proposer, plus pâle qu’il ne l’aurait fallu. Heureusement, la sortie du parking se fit sans problème ensuite et elles se retrouvèrent finalement sur la route en direction de Samford. « Est-ce que ça compte comme un délit de fuite ? » demanda-t-elle d’une toute petite voix.

Fail : Theo la connaissait assez pour savoir qu’une Emery particulièrement sûre d’elle pouvait être vraiment mauvais signe. L’excitation de prendre le volant remplaça la prudence et si elle réussit à manœuvrer dans le parking sans trop de problème, ou à calculer parfaitement la distance entre la portière et la borne de sortie, elle ne réfléchit pas au fait qu’elle n’aurait pas la priorité à la sortie. Au moment de tourner à gauche pour rejoindre la voie principale, elle ne fit pas attention à la voiture qui arriva en sens inverse. La collision fut inévitable et la voiture vint s’encastrer dans la portière arrière. Le conducteur ayant plus de réflexe que les adolescentes, il avait heureusement eu l’instinct de freiner, évitant que qui que ce soit se retrouve blessé. La voiture en revanche, c’était une autre histoire. « Oh putain putain putain putaiiiiiiin. » Dans la panique, Em opta pour appuyer sur le champignon, fuir la zone de l’accident sur la route en direction de Samford. « Un délit de fuite. C’est un délit de fuite. On fait quoi ? On abandonne la voiture dans un fossé ? Est-ce qu’on est suivies ? » Les feux de la circulation jouèrent en leur faveur, leur permettant de s’éloigner, mais cette fois cela confirmait ce que Theo avait dit un peu plus tôt : c’était une sacrée connerie.

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La tentative était mignonne mais niveau crédibilité Theo avait bien du mal à accepter qu’un quelconque coup de polish miraculeux puisse suffire à effacer la réalité du bruit qu’elle avait entendu en prenant son virage. En attendant, il n’était jamais trop tard pour vivre dans le déni tant qu’elle n’avait pas pu constater visuellement les dégâts. Et elle était de toutes manières bien trop occupée à tenter de se calmer pour gérer la situation dans laquelle elle se trouvait. « Ils indiquent rien avec leurs panneaux aussi ! » Ok. Donc visiblement elle n’était pas la seule à paniquer et à ce rythme là elles fonçaient droit dans le mur. Littéralement. Ou dans la voiture de devant. « Si tu continues tout droit tu vas arriver dans l’hypercentre, puis au bord de l’eau. Y a trop de touristes, c’est dangereux. Et tu peux te garer mais euh… tu sais faire un créneau toi ? » Bonne remarque. Un créneau était la dernière chose qu’elle avait envie de tenter dans cet état. Quoique…? « Alors non…mais quitte à avoir abîmé un côté de la voiture, autant y aller à fond. On n’est plus à ça près et si ça nous permet de nous arrêter… » Non pas qu’elle songeait à appuyer sur la pédale de frein pour stopper la voiture en plein trafic et prendre ses jambes à son cou mais…peut-être que l’idée lui avait traversé l’esprit. « Essaye le parking oui. Je vais prendre le relais, parce qu’on pourra pas laisser la voiture là, fuir et rentrer en bus. Parce que là, je crois que ta mère nous tuerait vraiment. » Ha. Emery avait donc définitivement éliminé l’option de la fuite. Celle-ci lui semblait pourtant être encore assez séduisante et facile. « Franchement, fuck May à ce stade-là. Je me demande si on ferait pas mieux de ne plus jamais remettre les pieds chez moi et prendre la voiture pour partir loin tout de suite. C’est moins risqué. » Encore fallait-il que la voiture soit toujours en état de rouler d’ici la fin de la journée pour que ce plan puisse fonctionner. Profitant du fait que le moteur tourne toujours bien pour l’instant, Theo avait suivi les instructions de sa passagère et avait tourné un peu précipitamment et à la dernière minute -sans clignotant évidemment- pour aller se garer sur une place de parking. Là, elle avait relâché ses doigts crispés autour du volant et avait laissé tomber les bras le long de son corps pour reprendre sa respiration durant de longues secondes. Quand sa fréquence cardiaque lui avait semblé être redescendue à une vitesse relativement normale, elle ouvrit la portière et laissa bien volontiers sa place à Emery, non sans lancer un regard inquiet en direction du côté droit de la voiture pour constater qu’un coup de polish ne serait effectivement jamais suffisant pour remettre en place de la tôle froissée. « Je suis putain de morte. » Sauf si elles ne rentraient pas. N’y avait-il vraiment aucun moyen d’opter pour cette solution ? « Bon. Le plan est simple : on ressort d’ici, on tourne à gauche, et là on file tout droit en restant sur l’artère principale. Easy peasy. Allez viens ! » Mh-mh. Oui oui. Qu’Emery conduise où elle voulait, Theo continuait pour le moment de chercher des alternatives possibles pour ne pas se faire engueuler et enfermer dans sa chambre jusqu’à ce qu’elle ait atteint l’âge de la retraite. Elle avait déjà échafaudé une dizaine de plans non fonctionnels quand elle entendit un bruit familier. Enfouissant son visage dans ses mains puis lâchant ce qui s’apparentait à un râle entre le désespoir et le regret, elle n’arrivait définitivement plus à voir à quel moment elles avaient pu penser que leur plan était une bonne idée. « Est-ce que ça compte comme un délit de fuite ? » Restant silencieuse encore quelques secondes, elle avait fini par exploser nerveusement de rire. « J’imagine que non si personne ne nous a… »

Win : était-ce quelqu’un en train de prendre en photo leur plaque d’immatriculation qu’elle apercevait dans le rétroviseur ? Elle n’était pas certaine que la personne ait eu le temps de capturer quoi que ce soit mais le doute subsistait malgré tout. « …vues. Ce qui n’est pas gagné. Heu…Samford est toujours dans les plans ou bien on rentre et tu me casses une jambe ou un bras pour faire croire à un passage à tabac pour que ma mère ait pitié de moi et que la voiture devienne un problème pour plus tard ? » Le moins foireux de tous les plans qu’elle avait imaginés.

So close : était-ce quelqu’un en train de prendre en photo leur plaque d’immatriculation qu’elle apercevait dans le rétroviseur ? Oui. Définitivement. Et cette personne semblait plutôt satisfaite du cliché qu’elle venait de prendre. « …vues. Je suis putain de morte. » Ca valait le coup de le répéter à nouveau des fois que cela n’ait pas été suffisamment clair la première fois. « Ça prend longtemps de changer la plaque d’immatriculation d’une voiture ? » Et question plus importante encore : « Combien de temps avant que May ait vent de cette histoire parce que la voiture aura été signalée à la police ? »

Fail : était-ce quelqu’un en train de prendre en photo leur plaque d’immatriculation qu’elle apercevait dans le rétroviseur ? Mieux que ça…est-ce que cette personne a l’air passablement énervé était en train de monter dans la voiture qu’elles venaient d’abimer et de démarrer en trombe pour tenter de les rattraper ? « Em…est-ce que t’as été pilote de Formule 1 dans une autre vie dis-moi ? »

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Si Emery tentait d’être optimiste sur le sort qui leur serait réservé, ce n’était qu’une façade. La vérité, c’était qu’elle n’avait aucune idée de comment elles allaient s’en sortir. Que ce soit pour rentrer ou pour survivre à May. Elles allaient devoir songer à un sacré mensonge et à une sacrée mise en scène pour ne pas se faire assassiner. L’option qui fonctionnait toujours dans les séries était de finir avec une ado blessée. Ça adoucissait le courroux des parents en général. Ce n’était cependant pas l’option que la Dawson préférait, loin de là. Car là, il ne s’agissait pas de tomber de vélo. Si elles se plantaient en voiture, cela risquait de vraiment, vraiment piquer. C’était à se demander pourquoi la blonde voulait prendre le relais, être celle qui les mènerait potentiellement à la mort. Peut-être parce qu’elle voyait Theo commencer à paniquer et que cela ne les sortirait pas d’affaire. Qui plus est, si elle conduisait, elle pourrait prendre le blâme pour les dégâts. Elle préférerait encore fuir le pays qu’affronter la mère de Theo mais si elle pouvait protéger son amie au passage, elle le ferait sans ciller. « Si on part maintenant, on peut repasser chez toi pour prendre des affaires. Tant qu’à être des fugitives, au moins avoir le strict minimum sur nous non ? » Elle offrit un pauvre sourire à la blonde, qu’elle ne put probablement pas capter étant donné que toute son attention semblait portée sur son entrée dans le parking. Pour un peu, Em pouvait voir la veine d’effort palpiter sur sa tempe. Si prendre refuge dans le parking se fit sans encombre, elle continuait d’avoir l’impression d’être dans un film où, si elles s’arrêtaient trop longtemps, les flics ou les méchants viendraient les poursuivre. « On trouvera une solution. » souffla-t-elle en continuant de feinter l’assurance. Oh ça oui, elles étaient totalement et définitivement dans les dernières heures de leur courte vie, quoiqu’il advienne. La cause de la mort restait juste à déterminer et il ne restait plus qu’à prier pour que la Dawson soit une meilleure conductrice que sa cadette. Dans l’allure et dans les mots, oui. Dans la manœuvre, pas du tout, car elle ne tint que quelques secondes avant que le bruit sinistre de la tôle contrariée se fasse entendre. L’avantage du parking était qu’elles pouvaient jouer au jeu du ni vu ni connu. Pour la première fois depuis le début de cette aventure, il lui vint à l’esprit que peut-être, juste peut-être, ce qu’elles étaient en train de faire était totalement illégal. Et elle venait d’abîmer la voiture de quelqu’un d’autre. Quel bordel. La culpabilité n’était pas encore assez installée pour lui donner envie de se rendre en tout cas et elle s’autorisa une goulée d’air, prête à continuer sa route. Du moins c’était le cas, jusqu’à ce que le rire de Theo se coupe brutalement. Em n’eut qu’à suivre son regard inquiet pour comprendre de quoi il s’agissait. Quelqu’un n’avait pas apprécié de se faire abîmer sa bagnole visiblement et ne se contenterait pas de juste prendre la plaque d’immatriculation. « Oh merde, merde merde meeeeerde ! » Instinctivement, elle appuya plus fort sur l’accélérateur pour mettre de la distance entre eux. « Je regrette absolument tout. » couina-t-elle alors que c’était à son tour d’avoir les doigts crispés sur le volant.

Win : Tant qu’à jouer le tout pour le tout afin de sauver leur peau, autant y aller jusqu’au bout. Elles arrivèrent à une intersection où le feu passa au rouge. C’était soit traverser comme la grand-mère de Mulan et son cricket, soit avoir un type furieux venir les assassiner dans la voiture. « Si on doit mourir maintenant, sache que je t’aime ! » Le pied s’écrasa au plancher et elles brûlèrent allègrement le feu rouge, ce qui leur valut un coup de klaxon quand une voiture arrivant en perpendiculaire failli les percuter. Mais ce ne fut pas le cas. Elles purent s’éloigner. « Dis-moi qu’on l’a semé. Parce qu’il faut qu’on s’arrête, je vais vomir. »

So close : Elle n’avait pas été pilote dans une autre vie mais sa gestion des lignes droites et des dépassements n’était pas dégueulasse, tout bien considéré. Lentement mais sûrement, avec quelques excès de vitesse, elle mettait de la distance dans cette course-poursuite. Jusqu’à ce que la voiture se mette à hoqueter. « C’est quoi ce bordel ? » Elles perdirent en vitesse de manière drastique jusqu’à finir totalement à l’arrêt. Heureusement, sans accident au passage. Mais il faudrait certainement appeler les secours vu le type qui venait de claquer sa portière pour s’avancer vers elles. Le regard d’Em se posa sur l’indicateur de la jauge. Vide. « May pouvait pas faire l’essence sérieux ? » Si elles mourraient, ce serait sa faute. « On a encore trois secondes si on veut sortir et courir pour notre vie. »

Fail : La panique était palpable chez Emery et elle ne cherchait plus vraiment à le dissimuler. Si la route avait été déserte, elle aurait pu gérer. Mais il y avait un peu de trafic et zigzaguer pour fuir relevait d’un talent qu’elle n’avait franchement pas. Elles n’auraient même pas dû être étonnées quand elles percutèrent violemment une voiture qui venait de piler à cause d’un feu rouge. Les airbags se déclenchèrent, leur écrasant la face. « Aïe. » couina la Dawson. A part la tête contre l’énorme coussin, elle n’avait heureusement pas d’autres blessures. Juste secouée. Mais la panique lui fit tendre le bras vers Theo. « Theo, ça va ? T’as rien de cassé ? Merde, je suis désolée, c’est la voiture de devant qui s’est arrêté brusquement, je… On fait quoi ? Les mortes ? » A ce stade, elle n’osait plus rien faire. Dans un film d’action, le méchant prendrait actuellement tout son temps pour venir voir l’accident et préparer son sourire démoniaque. Elles étaient foutues. Autant que la bagnole.

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