Septembre 2018.(outfit) La préparation face au miroir est minutieuse. De la minutie qui est de rigueur quand l’événement en question est un de ceux où votre apparence sera certainement observée, analysée, décortiquée et critiquée – en bien ou en mal. Ça lui est un peu égal à Gabrielle ce qu’on pourra dire sur elle ce soir. Elle a le fait le choix de porter cette robe extravagante d’un beige qui tirerait presque vers un jaune pâle, qui touche presque le sol, cette robe bustier qui met ses formes en valeur et qui laissent ses épaules à découvert. Ses cheveux retombent en cascade sur ses épaules, parfaitement lissés et son maquillage est léger et naturel. Elle resserre ses lèvres après l’application de son rouge à lèvres, s’observe quelques secondes et quitte finalement la chambre pour rejoindre Channing dans le salon.

Parce qu’elle ne s’y rend pas toute seule à cette soirée. Et pour la première fois depuis qu’ils sont ensemble, ils ne vont pas jouer bande à part, comme ils ont pu le faire quelques mois plus tôt à New York ou encore en juin dernier, ici même à Los Angeles. Non, cette fois, ils se sont mis d’accord, à leur manière, en se lançant un défi après un énième ébat amoureux matinal, leurs prunelles incapables de se détacher l’une de l’autre alors que leurs têtes reposées sur leur oreiller respectif. « Nos chemins ne sont pas obligés de se séparer cette fois… Enfin, si vous assumez d’être vu avec une des avocates les plus réputées de la ville, monsieur Walker » Ses doigts se perdent sur son torse nu, ceux-ci descendant lentement le long de sa peau alors qu’un sourire malicieux prend naissance sur ses lèvres « Imaginez la réputation que cela vous fera ici, à Los Angeles ». Le jeu, toujours, leur subterfuge, celui leur permettant de dissimuler leurs sentiments, ceux qu’ils n’osent s’exprimer alors qu’ils s’aiment, indéniablement. Gabrielle n’a plus l’once d’un doute sur ce qu’elle peut ressentir pour l’héritier, son cœur battant un peu plus vite à chaque fois qu’elle s’approche de lui, à chaque caresse, à chaque baiser ou à chaque étreinte qu’il peut lui offrir. Elle a l’impression que le temps se fige à ses côtés et elle se maudit parfois de ne pas avoir ce courage de le lui dire.  Elle descend alors les escaliers de la villa pour le rejoindre. « Je suis prête » lance-t-elle en descendant les dernières marches. Son sourire s’agrandit alors qu’elle le découvre une deuxième fois dans son costume qui lui va à ravir et qu’elle soit attirée inlassablement, incapable de garder ses distances « Vous êtes ravissant, ce soir » murmure-t-elle alors qu’elle dépose délicatement un baiser sur sa joue, venant passer son pouce tout de suite après pour effacer toute trace de rouge à lèvres. « On y va ? » lui demande-t-elle avant de détacher sa main de la sienne, qu’elle a saisi assez machinalement en s’approchant de lui. Elle s’en détache pour venir attraper sa petite pochette qui lui servira de sac à main pour la soirée et finisse par quitter la villa à bord de la sportive de l’héritier.


Sur place, l’extravagance des lieux n’est pas surprenante. La soirée a été organisée dans le but de récompenser quelques grands noms du milieu des affaires et du fait de leurs professions respectives, il est donc tout naturel que Channing et Gabrielle y aient été conviés, chacun dans le cadre de leur travail. Ils ne recevront aucun prix ce soir, mais Gabrielle pourrait voir un de ses plus anciens collaborateurs en recevoir un et rien que pour ça, elle n’aurait manqué l’événement pour rien au monde. Bien sûr, la présence de Channing est bien entendu une grande partie de sa motivation à se trouver ici ce soir, mais c’est une raison qu’elle garde pour elle et ne partagera en aucun cas avec lui ou quiconque qui lui demanderait. A l’entrée des lieux, Gabrielle ralentit le pas avant de se stopper alors qu’elle vient à trouver le regard de l’héritier « Il est toujours temps de revenir sur ta décision… » Son air sérieux disparait pour laisser place à un plus malicieux, bien qu’à l’intérieur d’elle, elle espère que Channing ne reviendra pas sur sa décision, qu’il passe bien le pas de la porte avec elle à ses côtés, et qu’il ne la laissera pas de la soirée comme ils ont pu le faire à de nombreuses reprises.  

Septembre 2018.« Mmh... je pourrais effectivement me servir de vous, mademoiselle Strange, pour me faire remarquer. » La réponse spontanée l’avait fait sourire ce matin-là, alors qu’elle lui proposait que, leurs chemins ne se séparent pas lors de cette soirée à laquelle ils étaient conviés. Elle aurait pu le prendre au mot, être outrée de cette réponse qu’il lui a donné mais elle était la première en avoir soumis l’idée : l’accompagner pour profiter de sa notoriété à ses côtés, quand elle avait au moins cette certitude de l’avocate redoutable et réputée qu’elle était. En revanche, Gabrielle ne pouvait avouer avoir la certitude des sentiments réciproques de Channing à son égard et c’est pour cette raison qu’elle usait de subterfuges et de malices pour lui en faire la demande. Oui, elle préférerait lui demander de but en blanc à ce qu’il reste côte à côte ce soir parce qu’elle ne veut pas apparaitre seule, une fois de plus, alors qu’elle ne l’est pas dans son cœur. Parce qu’elle ne veut pas être loin de lui une fois de plus le temps d’une soirée, parce qu’elle n’a pas envie de prétendre ne pas le connaitre quand quelqu’un vient à les présenter et qu’ils jouent le jeu de ne s’être jamais côtoyé encore.  Parce qu’elle n’en a, au final, rien à faire des regards curieux qui se poseront sur eux quand elle sait qu’il est celui qu’elle aime et qu’elle aimerait que leur relation devienne officielle à leurs yeux déjà et aux yeux de tous – bien qu’elle ne soit pas friande à l’idée de déballer sa vie privée en public. Mais cela prouve encore à quel point les sentiments qu’elle éprouve pour l’héritier sont forts, au point qu’elle soit devenue une femme plus ouverte et pétillante à ses côtés. « Si vous pensez pouvoir me supporter toute une soirée, je serais ravi d'accéder à votre proposition. » Evidemment qu’elle en est capable et alors qu’il venait à embrasser sa joue, la jeune femme clos quelques secondes ses yeux au contact et acquiesce mollement pour répondre sans un mot à sa question. Elle ne veut pas être sans lui ce soir et le fait qu’il accepte la rend de bonne humeur pour le reste de la journée, alors que leurs éclats de rire se mêlent avant de quitter, à contrecœur, le lit douillet qu’ils partagent depuis des mois.

Ce soir, lorsqu’elle descend les escaliers de sa villa, elle découvre un Channing Walker dans un sobre costume d’un homme d’affaire sérieux et propre sur lui. Ce qu’il est, évidemment, mais ce détail de ces quelques mèches rebelles le rend encore plus séduisant qu’il ne peut l’être déjà et font un peu plus s’étirer les lèvres de l’avocate. Il a ce charisme et cette prestance qui l’ont séduite dès leur première rencontre et elle est heureuse de se dire qu’à cette soirée, elle sera à ses côtés. Peut-être parce qu’elle veut égoïstement et jalousement le garder que pour elle, quand elle se souvient très bien des soirées où elle a dû rester de marbre en voyant quelques groupies venir lui tourner autour.  « Tu es superbe, Gaby. » Elle sourit davantage, lui dépose un baiser chaste sur la joue avant qu’elle ne lui demande à ce qu’ils partent « En route. ».

Ils ne font que traverser le hall de cet hôtel dans lequel est organisée cette soirée et pourtant, Gabrielle sent déjà quelques regards inquisiteurs sur eux. Elle les ignore, ne s’y attarde pas et ne se demandent pas si ceux-ci sont dus à la robe qu’elle porte, au charisme de Channing ou du fait qu’ils arrivent côte à côte à cet événement. Elle est plutôt concentrée à faire renaitre sa malice pour laisser sa chance à l’héritier de revenir sur sa décision d’être vu à ses côtés ce soir « et toi de revenir sur la sienne. ». Le moins du monde aurait-t-elle envie de répondre instantanément mais laisse à la place son sourire s’étirer davantage. Non, elle ne fera pas marche arrière, et s’il ne répond pas directement à sa question, elle comprend cependant que lui non plus, ne le fera pas. « Mademoiselle Strange. » Son nom entre ses lèvres a toujours le même effet, celui de la faire frissonner. Le regard de l’américaine vient à se poser sur cette main qu’il tend et s’il y a quelques secondes de latence, elle finit par s’en saisir, déposant délicatement sa main dans la sienne pour lui prouver qu’elle non plus, ne reviendra pas sur sa décision.

C’est donc main dans la main que les deux viennent à pénétrer dans la salle de réception et celle-ci est déjà bien remplie. Les invités ont tous des tenues plus extravagantes les uns que les autres, coupe de champagne à la main alors que des serveurs se frayent un chemin entre ce beau monde pour proposer des coupes supplémentaires ou des mini fours divinement bien présentés. Gabrielle dont la main ne quitte pas celle de Channing, se penche légèrement pour lui glisser quelques mots « On se fixe un temps imparti avant de s’éclipser d’ici ? » Il sait de quoi elle parle. C’est leur deal à chaque fois. Leur chemin se sépare à l’entrée de la salle de réception et ils se donnent quelques heures avant de se retrouver à ce même point de départ pour ensuite quitter la soirée ensemble. Mais ce soir, bien qu’ils soient main dans la main et qu’ils pourraient s’éterniser sans compter le nombre de minutes restantes pour se retrouver, Gabrielle doit reconnaitre qu’elle n’a pas très envie de s’y éterniser non plus « Deux heures ? Ou trois ? Ça me semble raisonnable… » ajoute-t-elle alors qu’un premier couple passant à leur côté les salue d’un signe de tête, ce à quoi Gabrielle répond d’un sourire et d’un petit signe de la main. Un serveur leur propose une coupe, l’avocate s’en saisit d’une, laissant Channing en faire de même. Après l’avoir remercié, elle soulève légèrement sa coupe de champagne pour la faire tinter contre celle du Walker « A cette soirée » A nous pourrait être plus approprié. Son regard est doux et la trahit certainement sur ses sentiments pour lui et son ressenti quant au fait d’être à ses côtés, ce soir. Et alors qu’elle porte sa coupe de champagne à ses lèvres, un homme vient à leur rencontre, saluant en premier lieu Channing, qu’il semble connaitre, puis vient à tendre sa main envers Gabrielle « Bonsoir amorce-t-il Monsieur Walker, vous ne m’aviez pas dit que vous seriez en charmante compagnie ce soir ». L’avocate se saisit alors de la main de l’homme qui dicte son nom dans le même temps et elle en fait de même « Gabrielle Strange, je suis avocate chez Hart’s Lawyer office » un des cabinets les plus réputés de la ville en somme.

Septembre 2018.Gabrielle le remarque ce regard qu’il pose sur elle. Ce regard qui montre qu’il est peu attentif à ses paroles, notant la malice qui prend place sur ses traits et qui pourrait presque lui faire perdre patience s’il venait à lui faire répéter ce qu’elle vient de dire « Deux ou trois minutes, c'est ça ? » L’avocate laisse échapper un soupir, ses yeux roulant dans ses orbites avant qu’un sourire vienne fendre la commissure de ses lèvres.  Bien sûr qu’elle ne s’emporte pas. Bien sûr qu’elle ne lui en tient pas rigueur. Elle en est incapable à vrai dire. En plus de sa malice, elle remarque cette façon si particulière qu’il a de la regarder, elle, et aucune autre autour d’eux. Pourtant, il y en a du beau monde ce soir. De jolies jeunes femmes comme elle qui ont revêtu leurs plus belles robes d’apparat, qui ont certainement tout autant d’atouts qu’elle. Mais Gabrielle ne se sent pas en danger, il ne lui a jamais fait ressentir cette sensation, la crainte qu’il puisse vouloir aller voir ailleurs. Non, il a ce regard porté sur elle, elle le ressent, elle est en confiance et c’est pour cette raison qu’elle ne s’offusque pas. Et puis ce geste qu’il a son encontre... Celui où son doigt vient à lui dégager une mèche qui obstrue la vue de son visage et qui lui procure un frisson instantané.   « Je préfèrerai, silly », murmure-t-elle alors qu’elle a ce regard tendre à son égard, résistant à l’envie de se fondre dans ses bras.  « Disons deux heures, Gaby. C'est suffisant. » Elle acquiesce silencieusement, ce laps de temps lui paraissant aussi juste à ses yeux. Ils se saisissent alors d’une coupe de champagne chacun, trinque à cette soirée comme le souligne Gabrielle, mais Channing y apporte une précision importante « À notre soirée. » « Tu as raison » dit-t-elle sur un ton bas avant de porter son verre à ses lèvres. Il est vrai que c’est leur soirée. Celle où leurs chemins ne se sépareront pas, celle où ils resteront côte à côte et assumeront les commentaires et les regards que l’on pourra leur porter, ceux curieux de savoir si l’avocate et l’héritier forment un couple ou si ce n’est qu’un subterfuge ou un coup de communication.

La première personne à les aborder semble être quelqu’un que Channing connait « Bonsoir Edward. » Et bien connaitre puisqu’il l’appelle par son prénom. Gabrielle suit leur bref échange un peu en retrait jusqu’à ce que l’homme lui tende la main, l’invitant à se présenter. Il en fait de même avant d’ajouter « Vous êtes bien trop jolie et sans aucun doute talentueuse pour cette grande perche. Je serais près des petits fours s'il vous agace. » Il est difficile pour Gabrielle de garder son sérieux face au commentaire de l’homme, mais elle plisse ses lèvres entre elle pour contenir son petit rire, remarquant bien l’air qu’adopte Chan’ suite aux mots de l’homme d’un certain âge mûr. « Merci » se contente-t-elle de répondre alors que l’homme s’éloigne en riant. « Il est sûrement l'homme le plus agréable de tout ce gala. (…) Après moi, cela va de soi. » Et cette fois, Gabrielle part d’un rire franc, effleurant de ses doigts le bras du jeune homme avant de les laisser glisser le long de celui-ci pour venir entrelacer ceux-ci à ceux de l’héritier « Je confirme que vous êtes le plus agréable, Monsieur Walker… à regarder en tout cas » elle le taquine volontairement, ne doutant pas une seule seconde que sa compagnie soit la meilleure qu’elle puisse avoir pour la soirée. Elle lui dépose un subtil baiser  sur sa joue après avoir murmuré ces quelques mots dans le creux de son oreille, retrouvant son regard avant qu’ils ne s’avancent un peu plus dans la salle de réception pour aller à la rencontre de quelques connaissances.  

Deux heures se sont écoulées, même davantage, le couple ayant assisté à quelques discours de grandes personnalités dont le travail a été grandement félicité et applaudit par bon nombre de personnes présentes ce soir. Channing et Gabrielle sont près d’un buffet, l’avocate prenant un mini four qui ne satisfait pas son appétit, la faisant d’ailleurs grimacer, abandonnant l’autre moitié du mets sur un coin de la table. « Je pense qu'on peut en rester là, si tu es d'accord. » Gabrielle quitte des yeux les deux femmes qui commencent  à se crêper le chignon pour reporter son regard sur l’héritier, acquiesçant vivement d’un signe de tête « Et comment ». Son ennuie est perceptible dans sa voix et son engouement d’enfin quitter le gala également « J'ai bien envie de rentrer, mais j'ai faim et pas vraiment envie de cuisiner. On pourrait prendre à emporter sur le chemin du retour et après toutes ces… (…) petites entrées très raffinées, opter pour une bonne pizza bien grasse. (…) Qu'est-ce que tu en penses ? On rentre, pizza et pull informe ? » Au fur et à mesure de ses mots, le sourire de la jeune femme s'est étiré davantage. Elle l’aime ce plan qu’il lui propose et à cet instant, elle serait même capable de s’exclamer assez naturellement à quel point elle l’aime, lui, tant il est parfait à ses yeux. Mais exprimer ses sentiments pour lui n’est pas à l’ordre du jour, et même si elle venait à l'envisager, ce n’est certainement pas ici qu’elle le ferait de toute façon. « J’en pense que ton plan est juste parfait, Channing Walker » Il ne lui en faut pas plus pour qu’elle glisse à nouveau sa main dans la sienne et qu’elle suive l’héritier dans leur évasion de cette salle de réception qui est devenu soudainement leur bête noire. Une fois dans le hall de l’hôtel, Gabrielle reprend la parole « Je meurs de faim… Je crois que je vais avoir besoin pas d’une mais de deux pizzas et… elle se stoppe, arrêtant également Channing dans sa course, alors qu’ils atteignent les marches extérieures de l’hôtel qu’ils ont commencé à descendre de ça aussi et sur ces mots, elle vient nouer ses bras autour de sa nuque, l’embrassant passionnément quand elle s’est retenue toute la soirée de le faire. , beaucoup de ça même » murmure-t-elle alors qu’elle se défait de ses lèvres à contre-cœur. On dirait deux adolescents à cet instant même, deux lycéens affreusement amoureux l’un de l’autre, prenant la fuite pour retrouver un peu d’intimité. Ils se dirigent alors vers la sportive de Channing, grimpant à l’intérieur avant de prendre la direction de cette pizzeria qu’ils ont l’habitude de fréquenter.

Ils ne semblent pas être les seuls à avoir eu l’idée de manger une pizza à une heure aussi tardive. Channing est contraint de se garer un peu plus loin, le parking attenant étant bondé. Après cinq minutes de marches, ils passent commande et attendent une bonne vingtaine de minutes à l’intérieur de la pizzeria pour réceptionner leurs commandes. Remerciant le pizzaïolo qui s’excuse pour l’attente, les deux amants passent la porte du commerce et ils découvrent alors qu’il s’est mis à pleuvoir. Et pas qu’un peu « Je suppose qu’on n’a pas d’autres choix que de se mettre à courir jusqu’à la voiture… » dit alors Gabrielle, grimaçant quand elle a une tenue qui est loin de se prêter aisément à l’exercice. Elle retire alors ses talons qu’elle tient d’une main, glissant sa main libre dans celle de Channing, qui pour sa part est chargé de porter les pizzas « Prêt ? » un air amusé se dessine sur ses traits alors qu’elle resserre ses doigts autour des siens.

Septembre 2018.« Deux pizzas ? tu serais bien incapable de les finir. » Serait-t-il en train de lui lancer un défi de taille ? Celui d’être bien capable de manger deux pizzas d’affilé ? Ou est-ce parce qu’il la connait suffisamment qu’il se permet de dire une chose pareille ? L’un ou l’autre, Gabrielle adopte cet air de défi sur ses traits et semble être prête à relever le défi s’il le faut, juste pour lui prouver le contraire, le bousculant doucement alors qu’elle vient aussi à le stopper pour lui signifier une autre envie dont elle a cruellement besoin d’assouvir. Celle de leurs baisers, ceux qu’ils n’ont pas pu échanger durant cette soirée de gala et dont elle lui fait la démonstration en nouant ses bras autour de son cou et déposant doucement ses lèvres sur les siennes « Je devrais pouvoir accéder à tes... besoins. » Gaby adopte un sourire contenté face à sa réponse, impatiente de rentrer pour retrouver leur simplicité qui les caractérise tant.

Ils se sont avant stoppés à la pizzeria, celle qu’ils affectionnent tout particulièrement et même s’ils ne sont pas les seuls à avoir eu cette idée ce soir, les voilà sorti de l’établissement au bout d’une bonne vingtaine de minutes. Oui mais… oui mais le hic, c’est que le temps a changé et qu’une grosse averse se manifeste. Ils se retrouvent un peu comme deux idiots à n’avoir d’autres choix que de courir à toute hâte vers la sportive de l’héritier, garée à quelques minutes de là « Je suis toujours prêt. » Ils n’ont pas d’autres choix, même si effectivement ils pourraient aussi attendre que cela s’arrête ou se calme, et filent tous deux au pas de course sous la pluie. Gabrielle s’est défaite de ses chaussures à talons, courant pieds nus au milieu de la route presque déserte, main dans la main avec celui qui est bien plus qu’un simple amant. Leur course est entremêlée d’éclats de rire et de attention ! face à des flaques d’eau ou des voitures qui arrivent face à eux. Ils sont détrempés, pour autant, ils semblent en avoir rien à faire. Gaby a manqué de tomber une ou deux fois à cause de sa robe bien imposante, qu’elle relève comme elle peut de sa main qui tient déjà ses escarpins et lorsqu’ils arrivent à la voiture, elle ne peut s’empêcher de laisser échapper un soupir de soulagement « Enfin ! ». Enfin, mais l’héritier, qui a déjà déposé les pizzas à l’arrière de son véhicule, vient à faire le tour de la sportive et si Gabrielle s’attend à ce qu’il lui ouvre la porte et l’aide à prendre place, il n’en est rien. Elle a à peine le temps de glisser un  « Qu’est-ce q… » que Channing vient à plaquer ses lèvres contre les siennes alors qu’il l’attire contre lui. Prise au dépourvu, la californienne se laisse cependant faire, finissant par sourire elle aussi dans ce baiser bien trempé qu’ils échangent, l’eau ruisselant sur leurs visages et se mêlant à cet échange passionné. Elle dépose doucement ses mains sur son torse alors que lui la tient tout contre lui, et elle ne se fait pas prier pour accentuer ce baiser digne d’un film romantique qu’ils échangent sous la pluie battante. Ça lui est bien égal d’ailleurs qu’ils s’attardent sous celle-ci. Le geste l’a surprise mais pour rien au monde elle n’en échangerait sa place. Tout comme pour rien au monde, elle n’échangerait l’héritier et dans cet instant envoûtant, son palpitant s’accélère et la certitude de ses sentiments à son égard ne cesse de s’accroitre encore et encore. « Maintenant on peut y aller. » Il a cet air amusé et de la même manière qu’il l’a prise au dépourvue en venant l’embrasser, il s’éloigne d’elle pour reprendre place côté conducteur. Gabrielle reste béate quelques instants, clignant des paupières avant qu’un sourire ne termine par apparaitre et qu’elle se précipite à l’intérieur de l’habitacle.

Evidemment, en arrivant à la villa, ils sont détrempés et dégoulinant, Gabrielle tout particulièrement. Ses cheveux ruissellent sur le sol, sa robe aussi et elle ne bouge pas d’un iota de l’entrée, pour ne pas en mettre partout à l’intérieur « Je vais nous chercher des serviettes, ne bouge pas. » Elle acquiesce alors qu’elle a ses bras ballants le long de son corps mais à ce sourire moqueur pour elle-même, en se rendant compte de l’état dans lequel elle se trouve. Channing revient rapidement vers elle et lui tend une serviette « Merci » murmure-t-elle alors qu’elle se saisit de ses cheveux en premier qu’elle frotte le plus possible, un peu en vain.  « Je vais t'aider et aller la mettre dans la baignoire. » Il est aux petits soins avec elle et si Gaby évidemment le remarque, cela ne la surprend plus venant de lui. Elle s’est accoutumée à ses gestes bienveillants, à cette façon qu’il a de prendre soin d’elle et c’est sûrement quelque chose dont elle n'a plus l’habitude depuis son enfance. Pourtant, retrouver ce réconfort, celui de quelqu’un qui veille sur vous, l’anime tout particulièrement et lui est agréable et c’est aussi pour cette raison qu’elle serait incapable de se défaire de sa présence. « J’ai l’impression d’être un sumo laisse-t-elle échapper dans un rire avant de se tourner pour aider Channing à accéder à la fermeture éclair de sa robe. Une fois libérée de celle-ci, se retrouvant donc en lingerie, elle l’enjambe et laisse l’héritier l’amener à la salle de bain, le suivant en direction de celle-ci. Elle essore ses cheveux dans le lavabo, les frottant énergiquement pour les sécher le plus possible, et observe l’héritier en train de se défaire lui aussi de son costume d’apparat « Laisse-moi t’aider fait-t-elle alors qu’elle approche et se saisit des boutons de sa chemise dont elle se charge elle-même de défaire. Son regard croise le sien, un sourire se dessinant sur ses lèvres avant qu’elle ne l’aide à se défaire du tissu qui colle sur sa peau. Il rejoint la robe dans la baignoire puis elle le laisse se défaire de son pantalon, terminant quant à elle de se sécher, notamment ses pieds qui ont frôlé le sol durant leur longue course jusqu’à la voiture. Elle s’approche à nouveau de l’héritier qui lui tourne le dos pour déposer un baiser sur sa peau avant de le contourner pour lui faire face « Je vais aller mettre les pizzas à réchauffer dans le four… en espérant qu’elles ne soient pas dans le même état que nous » Un petit rire s’échappe d’entre ses lèvres et elle quitte alors la salle de bain.

Elle en a profité pour aller chercher son pull rouge hideux qu’elle aime tant, simplement vêtu de celui-ci et en petite culotte. « On est sauvé crie-t-elle en ouvrant les deux boites à pizza, alors que Channing ne l’a pas encore rejoint. Les cartons sont mouillés mais pas le contenu et c’est tant mieux, elle meurt de faim. Elle les enfourne quelques minutes dans le four et en attendant, dépose deux verres sur le comptoir, relevant son regard sur l’héritier qui arrive « On peut continuer la fête un peu ici dit-t-elle en brandissant une bouteille de vin qu’ils ont entamé un peu plus tôt. Elle leur sert deux verres et alors que l’héritier la rejoint derrière le comptoir, elle repose délicatement la bouteille sur celui-ci pour venir s’approcher de l’héritier J’ai beaucoup aimé… amorce-t-elle alors qu’elle laisse sa main venir caresser doucement son torse ce baiser… et sur la pointe des pieds, nouant ses bras autour de sa nuque pour se tenir à lui, elle ajoute sous la pluie… On était un peu trempé, certes mais c'était agréable… très très agréable le dernier mot est dit dans un murmure et c’est à cet instant qu’elle décide de l’embrasser, comme pour lui rendre ce baiser qu’ils ont échangé un peu plus tôt. Le four sonne et c’est après un haussement de sourcil amusé qu’elle se détache de l’héritier pour sortir les pizzas. « Le repas est servi, Monsieur Walker » Elle se défait du gant, laisse Channing se charger d’amener les pizzas dans le salon alors qu’elle emmène leurs deux verres et deux assiettes. Après avoir déposé tout ça sur la table basse, elle se laisse littéralement tombée en arrière sur le canapé, laissant échapper un soupir de soulagement « Je dois reconnaitre que j’avais hâte elle vient s’installer en tailleur, se saisit de la télécommande et demande alors à Channing Tu veux regarder quelque chose en particu… et elle se stoppe car voilà que l’orage raisonne et qu’ils sont plongés soudainement dans la pénombre. Ou pas… ». Dire qu’elle a fait un léger saut du fait de la peur provoquée par le bruit, et ça en direction de Channing contre qui elle est presque collée désormais sera quelque chose qu’elle niera totalement en bloc.

Septembre 2018.Il n’y a rien de plus satisfaisant que de retrouver la chaleur d’un foyer. C’est le sentiment qu’a Gabrielle ce soir, davantage encore quand elle a fini tremper à cause d’une pluie torrentielle, sortie de nulle part. Peut-être ne serait-t-elle pas dans un tel état si Channing et elle ne s’était pas attardée plus que de raison sous la pluie battante, en échangeant un baiser digne d’un grand film romantique. Qu’importe, elle n’a aucun regret parce que le confort qu’elle ressent à cet instant n’est pas dû uniquement à ses vêtements secs, mais aussi – et surtout – grâce à la présence de l’héritier à ses côtés et ça depuis des mois. C’est agréable, cette sensation, celle de ne pas être seule en rentrant le soir, celle d’y entendre raisonner des éclats de rire, cette atmosphère apaisante où règne la bonne humeur et finalement, le bonheur, tout simplement. Même lorsqu’il a ce geste, celui de s’amuser en posant ses mains fraiches sur sa peau désormais réchauffée, la faisant alors frissonner, murmurant un « Eh ! » bien qu’elle ne lui en tienne aucunement rigueur. Un petit rire s’accompagne de ce petit mot avant qu’elle ne s’applique à leur servir un verre de vin chacun et qu’à son tour, elle laisse ses mains parcourir la peau de l’australien. Elle lui fait part de son ressenti suite à ce baiser échangé, celui spontané sous la pluie, celui qu’il lui a offert par surprise et qu’elle a particulièrement apprécié, prête à lui rendre la pareille, venant sceller ses lèvres contre les siennes « Ravi que tu aies aimé... ». Leur nez se frôle, un sourire s’immisce sur les lèvres de la jeune femme qui se détache avec amusement mais au fond avec regrets de l’héritier, pour sortir les pizzas du four. Et évidemment, il en faut peu pour le côté grognon du Walker refasse surface, ce dont la jeune femme ne peut s’empêcher de s’amuser davantage.  

Peut-être le retour de karma mais voilà que l’orage se mêle à la pluie battante et qu’après un retentissement assourdissant pas si lointain, l’électricité se stoppe net dans la villa, plongeant les deux amants dans la pénombre totale. Le bruit n’a pas manqué de faire faire un bond à la californienne, qui n’a pas pris la peine de se saisir de la pizza que lui tendait pourtant Channing « Au moins, on a pu faire réchauffer les pizzas. Tiens, avant que ça refroidisse. ». Elle s’en saisit d’une main tremblante pour le reposer immédiatement sur la table « Ne… » me laisse pas mais il s’est déjà levé et est parti chercher sûrement de quoi les éclairer. L’orage raisonne à nouveau, ce qui amène la jeune femme à se recroqueviller sur elle-même, entourant ses genoux de ses bras jusqu’à ce qu’il revienne « Un dîner aux chandelles sans chandelles et avec des pizzas. Qu'est-ce que tu en penses ? » Elle soulève honteusement ses épaules, et voyant Channing prendre une place confortable dans le canapé, dès l’instant où il l’invite à se blottir contre lui, c’est ce qu’elle fait. S’emmitouflant davantage dans son pull, elle passe ses bras autour de l’héritier et ressemblerait presque à un paresseux accroché coute que coute à sa branche d’arbre. Il sait la peur bleue qu’elle a des orages, à quoi cela s’apparente pour elle et ne sera pas surpris de son comportement. Elle reste ainsi une bonne partie de la soirée, contre lui, jusqu’à ce qu’ils finissent par abandonner les quelques restes de pizza et rejoigne la chambre à l’étage.